Bacchus, dieu de la guerre. Junon, déesse du mariage, Cérès, dieu de l’agriculture. Pluton, dieu des enfers. Neptune, dieu des mers. Vénus, déesse de l’amour. Devoir de merde ! Pourquoi fallait-il que l’on fasse un crochet par l’histoire Antique ! Je m’étais spécialisée en histoire européenne, pas antique. Pfff, la misère. J’en avais assez bavé avec mes parents spécialisés en Antiquité. On avait trinqué de leur folie antique avec Vulcan en portant des noms de dieux. Vulcan dieu du feu, moi, Venus, déesse de l’amour. Personnellement je portais bien mieux le feu et Vulcan l’amour. Mais bon. Je tourne la page de mon manuel. J’avais emprunté une dizaine de livres à la bibliothèque pour terminer ce dossier sur l’importance des religion déjà très encrée à l’Antiquité en Europe. J’avais bien senti ce regard vicieux de mon professeur lorsqu’il nous a annoncé le sujet. J’avais bien compris, lui aussi. Tout ça parce que je m’appelle Venus ! Et pour couronner le tout ! La cerise sur le gâteau : il avait entendu dire que mes parents étaient des experts en mythologie antique. Il m’attendait donc au tournant sur ce dossier. Raison de plus pour cartonner. Certes j’avais déjà de solides connaissances sur le sujet – merci maman et papa – mais ça ne faisait pas tout. Et il était hors de question que j’envoie un mail ou que je passe un coup de fils aux parents pour qu’ils m’aident. Je voulais m’en sortir toute seule. Prouver que j’étais loin d’être stupide. Oui parce que j’ai eu quelques différents avec ce professeur. J’ai osé lui répondre un jour, peut-être un peu trop agressivement. Il avait tenté de faire un rapprochement entre la déesse romaine et moi … chose que je n’apprécie pas. Mais alors du tout ! ça fait partie de ma règle de trois : Premièrement, je ne suis pas une déesse. Deuxièmement, on ne touche pas à Vulcan. Troisièmement, je mords.

Oui … Je suis loin d’être une lady. Et alors ?
Bon, ça y est, un passage sur la déesse Vénus. Je soupire, et je lis en diagonale. Je maudis cette déesse. L’amour en plus … elle aurait symbolisé la guerre, encore pourquoi pas, le feu, ou l’océan oui, mais l’amour ! Non quoi ! Vulcan toc à ma porte, et écarquille les yeux. Oui, je suis bordélique, mais bon avec des livres, jamais. Que mes fringues trainent partout oui. Qu’on trouve un plateau repas éparpillé dans toute ma chambre aussi. Mais des livres … Je suis soigneuse avec les livres, ils sont précieux. « La foudre de Jupiter s’est abattu sur moi ! » Et je me laisse tomber en arrière, rebondissant sur mon lit (oui je révisais sur mon lit), faisant tomber quelques coussins. « Je fais du thé, tu en veux ? » Du thé ? C’est déjà l’heure du thé ? Oh putain ! Je me relève, regarde l’heure sur ma montre. « [color=#93B6B1]Merde ! Je suis en retard. » Je laisse tout en plan. Vénus, Jupiter, Cupidon et les autres m’attendront là. J’enfile mes converses, attrape ma veste à la volée, d’une main, y fourre mon téléphone dans une poche, l’enfile, puis j’agrippe ma besace. Je dépose un bisou sur la joue de Vulcan. « Désolée, je dois aller tester des gâteaux pour le blog Leah. » Je marche vite. Je prends mes clefs sur la console de l’entrée. Et je sors.

Je me rends chez Leah en vélo. Je n’ai pas le permis de conduire. Je l’ai loupé deux fois. Et j’ai d’autres trucs à penser que de le repasser. Et puis le vélo c’est écologique et moins cher. Ça me fait surtout tenir la forme vu que je ne fais plus de cheerleading. Je suis à la bourre, encore. Mais j’arrive enfin chez la bloggeuse. On ne s’est pas trop entendu au départ, elle m’avait plutôt l’air d’une chouette fille. Son blog est génial. Le problème venait de moi, je suis trop fermée aux autres. C’est Vulcan qui m’a poussé à lui donner une chance avant de la cataloguer. Et puis … je suis gourmande aussi.
Voilà. J’y suis. Je dépose mon vélo. Puis toc à la porte. J’entends son chien aboyer. Heureusement que j’ai pris mes médicaments contre mon allergie ce matin. Mais je ne suis pas rassurée pour autant. Je n’ai pas envie de gonfler. Elle ouvre. « Hey ! Tu vas bien ? » Je souris, naturellement. J’entre, et je sens directement l’odeur du gâteau. Mon ventre grogne. J’ai faim. J’entends aussi le chien venir vers moi. « Oh non non ! Toi dégage ! Ne me touche pas ! » Je recule pour éviter la boule de poils. « Bon, j’ai faim ! ça sent bon déjà. » Mon ventre grogne encore. Grillée. Comme si je n’avais pas mangé depuis trois jours…