Il est beau, il est blond, la peau douce et claire comme ses yeux. Il s'approche de moi et me tourne autour. Nos corps se frôlent, la malice apparaît dans son sourire. Je m'approche, il suit le mouvement et..
Et merci Vénus pour ce coup dans le nez qui m'a gentiment réveillé alors que je faisais le plus beau rêve de ma vie, au moins. T'es un amour. D'après la luminosité de la pièce -et les ronflements de ma soeur- il doit être à peu près.. Huit ou neuf heures peut-être. Coup d'oeil vers le réveil. Ouais, il est onze heures, c'est ce que je disais. Je m'étire, doucement, lentement, presque sensuellement. Presque. La chaleur de mon lit me retient un moment au creux de ses draps. La soirée d'hier était comment dire.. Mémorable. Une soirée habituelle avec lui en soi. Vin, beaucoup trop d'ailleurs, et caresses en tout genre, je n'en attendais pas moins. Ah Nate, mon cher Nate.. Je me demande ce qu'a fait Vénus hier. Une chose est sûre, elle a perdu sa sobriété en cours de route. Nous sommes rentrés à quelques minutes d'intervalle. Le temps pour moi d'enlever mon tee-shirt elle s'est endormie sur mon lit, comme c'est souvent le cas le samedi soir d'ailleurs.
Je pose un pied sur le sol froid et frissonne. Chaque matin j'envisage de m'acheter un poney pour traverser la chambre jusqu'à la cuisine. Mais j'ai déjà assez de Vénus à m'occuper. Donc encore une fois j'utilise mes pauvres petites jambes pour me trainer jusqu'à la cuisine. Allez savoir ce qu'il m'est passé par la tête en traversant le couloir mais je me dirige finalement vers la salle de bain. La douche chaude du matin, gros bonheur. La pièce est totalement embuée, il est temps que je sorte d'ailleurs. Vingt minutes plus tard, 'tout beau, tout propre', je descends les escaliers de l'immeuble et me retrouve dans la rue. Instinctivement je sors mon paquet et allume une cigarette. Alors, alors.. Boulangerie d'ouverte.. Ah oui ! Par là ! Comme d'habitude la file d'attente est énorme. Hé ho toi là bas ! Retire ce sarcasme. Ce n'est pas parce que je suis gay que j'aime faire la queue. C'est fou ça. Après un papy vétéran de la guerre impatient de raconter son histoire, une femme n'arrivant pas à choisir sa baguette et quelques autres personnes, enfin mon tour. Alors.. Deux croissants, deux pain au chocolat, un muffin et un rolls.. Oui oui, nous ne sommes que deux à l'appartement. Mais vous ne connaissez pas les Harpers, croyez-moi ! Sur le chemin du retour mes pensées divaguent jusqu'à en venir à Jagger. En dehors de Vénus et Nate c'est surement l'une des seules personnes avec laquelle je suis totalement à l'aise. En même temps comment ne pas être à l'aise avec quelqu'un d'aussi décontracté. Elle est capable de vous faire boire pour enlever en vous toute pointe de retenue -et surtout, elle le fait. J'en ai fais la douloureuse expérience-. Mais il n'empêche qu'elle a ce petit truc qui fait qu'elle est géniale. Et que je ne l'ai pas vu depuis un moment. Il est temps de remédier à ça. Texto, texto, texto. « Salut Morue. Comment va ? Si tu n'as rien de prévu cet après midi passe à la maison, ça nous ferait plaisir de te voir avec Vénus. (Sous entendu, arrange toi à n'avoir rien de prévu) ».
De retour dans la cuisine je sors un plateau, dispose toutes les viennoiseries dessus, fais chauffer du thé, pose un ou deux fruits parmi tout le reste -histoire de- et me dirige vers ma chambre. Vénus dort encore. Je pose le plateau sur la table de nuit et me couche contre elle en posant mes lèvres sur son front. Je lui murmure : « Il est l'heure.. ». Réveil en douceur : Fait.