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 les pirates ne paient pas d'impôts et s'font des tatouages sur les biscotos ☂ JAGGER

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Neela Meyers
Neela Meyers
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› PROFESSION/ETUDE : médecin, chirurgien cardiaque.
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MessageSujet: les pirates ne paient pas d'impôts et s'font des tatouages sur les biscotos ☂ JAGGER   les pirates ne paient pas d'impôts et s'font des tatouages sur les biscotos ☂ JAGGER EmptyDim 27 Sep 2015 - 23:17



Téléphone à l’oreille, Neela Meyers avait décidé de passer sa pause comme elle le fait souvent ; en sortant de l’hôpital, elle s’est achetée un burrito qu’elle dégusta en parlant à Glenda, l’infirmière du service traumatologie. Elle a repris ensuite sa marche jusqu’au café au coin de la rue, avoir sa dose de caféine était très important. Puis, café en main, la jeune femme a décidé de faire un peu le tour de la rue, profiter du beau temps pour se dégourdir un peu les jambes. C’est à ce moment qu’elle reçoit un appel de Mischa qui devait lui raconter quelque chose d’important au sujet de la bande, ils préparaient une petite soirée, et son amie lui faisait part du menu… A cette douce pensée, la jeune médecin eu soudainement une petite envie, un cupcake, et ça tombait bien vu qu’elle s’approchait justement d’une petite pâtisserie. « Tiens-moi au courant, quand vous aurez fixé une date ! Ciao. » . Elle concluait sa conversation en poussant la porte d’entrée pour accéder à la… pas la pâtisserie ? « Euh… », un petit moment de doute s’installe quand Neela réalise qu’elle s’était gourée d’endroit. « Je suis désolée, je pense m’être trompée. » , s’excuse donc la jeune femme en regardant autour d’elle. L’endroit ne dégageait pas l’odeur des croissants fraichement sortis du four, ni du pain chaud. C’était un salon de tatouage, comme on peut en trouver partout, avec un coin qui servait de salle d’attente. Le premier réflexe de la jeune femme était de tourner les talons et reprendre son chemin, mais, elle venait d’attirer l’attention de l’homme à l’accueil alors autant en savoir plus ça ce sujet…

« Je voulais avoir un cupcake pour la route mais je me suis gourée d’endroit. C’est drôle, je passe par ce même chemin chaque jour depuis trois ans, et je n’ai jamais remarqué cet endroit… » , Neela était quelqu’un de curieux, et l’une des premières choses qu’elle avait fait en s’installant en ville était de la découvrir. Elle connaissait le chemin entre l’hôpital et Presidente Drive par cœur pour l’avoir fait des centaines de fois, autant sur pieds qu’en voiture. « Vous êtes ici depuis longtemps ? Je veux dire, cet endroit est ici depuis longtemps ? » . La curiosité de l’indienne se traduisait souvent par une sociabilité souvent poussée. Si quelque chose l’intriguait, la jeune femme pouvait lancer un nombre incontrôlable de discussions là-dessus, parfois jusqu’à arriver à titiller son interlocuteur. Son entourage le savait : Neela Meyers pouvait se montrer agaçante par bien des façons, parler en faisait partie. Il fallait du temps pour s’y habituer, et pour le moment la brunette se doutait que ce monsieur avait mieux à faire que de taper la discute avec une étrangère et lui raconter le récit et historique de sa boutique. C’est du moins ce que sa logique lui disait à cet instant. Cette même logique lui avait trouvé une alternative à cette situation étrange : et si, pendant qu’elle y était, Neela se faisait tatouer ?

Avoir un tatouage a pour longtemps fait partie de la to do list de la jeune mère. C’était une envie comme une autre qui frappait bien des adolescents durant leur phase rebelle et je veux m’affirmer. Pour une raison ou une autre, la Meyers n’a jamais craqué. L’hypothèse qu’elle le fasse maintenant était, jusqu’à un certain degré, plutôt comique. L’endroit où elle a toujours voulu se faire tatouer l’était tout autant… « Simple supposition, si quelqu’un veut se faire tatouer sur la fesse, ça pourrait se faire en moins d’une heure vous pensez ? » . La réponse à la question dépendrait sans doute du dessin mais, c’était la minute question idiote. Deal with it.

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MessageSujet: Re: les pirates ne paient pas d'impôts et s'font des tatouages sur les biscotos ☂ JAGGER   les pirates ne paient pas d'impôts et s'font des tatouages sur les biscotos ☂ JAGGER EmptyMer 21 Oct 2015 - 21:54

leave the virtue of pity, but we live with the shame. so scared to dream in a world with no sunlight. when you wake up, you know it's darker than last night. j3tears.

Soupir d'ennui. Matinée passée au comptoir. Je pensais à m'évader, mais je n'en eus pas le courage. Ce n'était qu'un mauvais moment à passer avant de pouvoir tatouer à nouveau. C'était mon rôle la plupart du temps, loin du comptoir et du carnet de rendez-vous ; je reproduisais des traits insignifiants sur le corps de mes clients, j'encrais en eux des courbes aussi précises qu'indélébiles ; je retranscrivais dans la chair ma détermination d'antan, à travers de plats et banals tatouages. Je détestais ce salon et je détestais mon boulot. Accueillir les clients d'un sourire hypocrite, les amuser grâce à quelques paroles que je voulais sympathiques. Foutaises. Je me fichais bien de connaître les diverses raisons qui poussaient les gens à venir se faire tatouer, je crachais sur l'art et haïssais mes collègues de travail. Je les méprisais, eux, ces putains d'artistes qui ne savaient rien de la souffrance physique et ignoraient comment faire mal. Tatouer n'est que blesser partiellement, écorcher la peau et attendre que la lésion cicatrise. Je savais infliger pires blessures, des plaies béantes que même le temps ne pouvait refermer. Mais je devais me contenter d'un sourire amical à l'égard de l'étranger qui passe la porte. Mon rôle était de lui faire un joli dessin sur le corps, rien de plus qu'un tracé anodin qui le ferait grincer des dents et que ce pauvre con regretterait certainement quelques années plus tard. C'était ça, mon job.

Je griffonnais sur le cahier de rendez-vous depuis quelques heures – de longues heures, d'insoutenables minutes à la chaîne qui m'auraient été fatales sans ce carnet – ; d'abord de petits dessins, puis un carreau sur deux. De temps à autre, mes soupirs d'agacement se perdaient au fil des bruits sourds et des semblants de râles s'échappant de la pièce d'à côté ; on distinguait tout juste ces faibles cris de douleur, comme étouffés par le vrombissement des machines. Cramponné au fauteuil, le pauvre gars se faisait charcuter la colonne vertébrale depuis un bon moment déjà. (Et les minutes qui défilaient devaient lui paraître aussi longues qu'à moi.) J'étais envieux, je souhaitais prendre sa place ; je connaissais la souffrance mais n'avais ni pitié, ni compassion. Seulement le désir que l'aiguille transperce ma peau à m'en donner la nausée, s'infiltrant dans ma chair et s'y répandant comme un poison mortel. Le souvenir de mon premier tatouage, accompagné d'un flot de nostalgie, me revint en mémoire ; sur les muscles saillant de mon dos, dans ma chair et pour toujours, on avait gravé en moi ces courbes précises et débordantes d'histoire. J'avais souffert comme lors de ces interminables entraînements qui rythmaient mon quotidien autrefois, panique et rigueur me tenant éveillé. Allant même jusqu'à m'arracher de rares – mais profondes – lamentations lorsque l'aiguille venait effleurer ma colonne vertébrale. Mais l'espace d'un instant, ce supplice, intense et continu, avait éveillé en moi un étrange sentiment.. Comme si j'eus été vivant.

De temps à autre, j'osais lever les yeux vers l'horloge pour m'informer du temps à patienter avant ma prochaine pause. Puis mon regard basculait vers l'entrée du salon, et je m'attardais avec apathie sur chacun des passants ; ils défilaient en cadence devant la vitrine tels des cadavres ambulants, courant à leur paperasse et à leurs réunions de travail. On eut cru un troupeau de moutons, obnubilé par son salaire et avide de pognon. J'aimais mieux me tenir à l'écart de ces fourmis rouges et de leur misérable vie de travailleuses. Je n'étais que partiellement rongé par un quotidien plat et morose, mais la fréquentation de banquiers, de commerçants, d'hommes d'affaires, jetait davantage de lassitude au fond de ce trou noir. Alors je fuyais les gens comme la peste, soucieux de me tenir loin de ce mal incurable qu'était le quotidien.
Le retentissement de la clochette à l'entrée me tira brusquement de mes pensées. Une jeune femme, que la confusion avait poussée jusqu'ici, s'approcha du comptoir.  Ses excuses balbutiées m'arrachèrent un petit rire, et sa question un haussement d'épaules. « Ça doit bien faire cinq ans que je tatoue ici. Peut-être un peu moins. » Elle me demanda ensuite combien de temps pour un tatouage sur la fesse. Je me donnai alors un air de réflexion, me voulant professionnel avant tout. « Tout dépend de l'étendue du dessin. Vous avez une ébauche à me fournir ? Ou juste une idée de la taille de votre tatouage ? »
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