MARISSA & LEAH

J'appuyais sur le bouton "enter" de mon clavier d'ordinateur, je jetais un regard presque angoissé à l'écran. C'était toujours comme cela pour chaque nouvel article que je postais sur mon blog. Cette fois, il s'agissait d'une recette d'un cake à la banane et au beurre de cacahuète avec un ingrédient secret, une vraie douceur venu du paradis. Chaque semaine je me faisais un plaisir de partager mes meilleurs recettes et conseils culinaires avec mes visiteurs. Ils était d'ailleurs de plus en plus nombreux ce qui me rendait donc de plus en plus nerveuse. Avant de partager le moindre article, je me re-lisais au moins une bonne dizaine de fois, je testais aussi toujours les recettes un mois à l'avance pour être sûr que c'était vraiment quelque chose de bon et ensuite, une fois posté, je passais des heures à rafraichir la page pour lire les commentaires laissés par les abonnés. D'ailleurs, cette passion pour la cuisine me prenait tellement de temps que mon blog avait fini par devenir mon métier. Grâce à lui, j'avais pu acquérir une grande notoriété sur le web et il y a maintenant un an de cela j'ai eu la chance de publier mon propre livre de cuisine. D'ici quelques semaines, un nouvel ouvrage allait sortir, cette fois je m'étais surtout concentrée sur des recettes de pâtisserie, c'est-à-dire des cupcakes, des gâteaux, des crêpes, des tartes et des tourtes, des soupes de fruits, et tout un tas d'autres bonnes choses. J'étais tout excitée à l'idée de publier ce nouveau livre et j'espérais surtout qu'il serait un succès comme le premier l'avait été.

Alors que j'entamais mon rituel de rafraichissement de page, mon téléphone portable qui se trouvait juste à côté de moi sur mon lit, mon lieu de prédilection pour rédiger et publier mes articles, se mit à sonner. Il s'agissait d'un texto de ma soeur Marissa. Elle me demandait si je voulais passer chez elle dans la journée, et dans son langage je savais que cela signifiait en fait "ramène tes fesses chez moi immédiatement". Sachant qu'elle n'était pas très bien ces derniers temps dû surtout à la perte de son second enfant, je ne pouvais pas lui dire non. Ma soeur avait toujours été là pour moi quand cela n'allait pas, et moi je me devais d'en faire de même. Les commentaires des autres blogueurs et des visiteurs pouvaient bien attendre. De toute façon nous n'étions qu'en début d'après midi, j'aurais toujours le temps de m'en occuper le soir venu. Je me levais donc de mon lit, refermais mon macbook et allais chercher une paire de chaussures dans mon dressing. Je choisis mes stilletos noir tandis que je portais un skinny jean, et un petit top auquel je rajoutais également un gilet bien chaud. Il faut dire que même à cette période de l'année le temps est encore très clément en Californie du Sud mais avec l'air marin il m'arrivait d'être très frileuse. Je rejoignais le salon de mon vaste loft de Pacific Lane et retrouvais Sparrow, mon petit jack russel, avachit sur le canapé. "Allez mon beau, on va voir Marissa!" Sparrow leva les oreilles, il reconnaissait le prénom de ma soeur. Il se leva d'un bond et sauta du sofa pour courir à la porte. J'attrapais sa laisse et la lui enfilais. Je pris ensuite mes clés de voiture et une paire de lunette de soleil que je vissais sur le haut de ma tête.

Après quelques minutes à rouler dans ma new beetle décapotable, j'arrivais à la villa de ma soeur et d'Eden. La voiture de ce dernier n'étant pas dans l'allée, je me doutais qu'il ne devais sans doute pas être là. Je priais pour qu'ils ne se soient pas disputé. Depuis la tragédie qu'ils avaient vécu, j'avais peur que leur couple en prenne un coup. Je savais que ce n'était pas la joie chez eux, et je le comprenait tout à fait, mais je n'étais pas d'humeur à écouter Marissa se plaindre d'Eden sachant que lui même souffrait beaucoup. J'aimais ma soeur plus que tout, et si j'avais pu j'aurais voulu lui enlever toute cette peine qui la rongeait ces dernières semaines mais en même temps, j'avais envie qu'elle se remette à vivre. La voir se cloitrer chez elle à ne rien faire me rendait folle même si je ne lui disais pas. J'espérais qu'aujourd'hui nous pourrions avoir une discussion agréable, sans pleurs, parce que voir Marissa pleurer me déchirait le coeur à chaque fois. Je garais ma voiture dans l'allée à côté de celle de mon aînée et sortis Sparrow. J'ouvrais la porte de la maison sans même frapper, ici c'était un peu comme chez moi de toute manière. Je détachais mon petit toutou pour qu'il soit libre de se déplacer dans la maison comme bon lui semble et je me mis à appeler ma soeur. "Marissa? Où t'es?". Je levais la tête vers le haut en attendant une réponse, essayant tant bien que mal d'entendre ses pas pour me guider vers elle.

Une nouvelle journée avec débutait et une nouvelle fois Marissa était chez elle, seule. Son mari travaillait tandis que sa fille était à l’école, elle n’était pas mère au foyer bien au contraire c’était une chirurgienne renommé et sa place était à l’hôpital pour sauver des vies. Seulement depuis deux mois la jolie brune pleine de vie, drôle, insouciante et overbookée par son boulot n’était plus de ce monde puisqu’elle avait fait place à une femme silencieuse, déprimée et à fleur de peau. Marissa n’était pas heureuse ainsi, au fond d’elle la jeune femme voulait redevenir la personne qu’elle était avant mais elle n’y arrivait pas. La jolie brune faisait un blocage qu’elle ne pouvait pas expliquer et que peut de personne semblait comprendre. Les choses devaient changer et elles allaient changer grâce à la reprise d’activité de la jeune femme, ça ne l’enchantait pas mais elle allait tout de même se rendre dés lundi à son bureau. Même si au premier abord elle faisait semblant d’être mécontente par tout ceci au fond d’elle, la belle brune savait que c’était positif pour elle, c’était ce dont elle avait besoin pour continuer à vivre. Ça n’allait pas être facile et elle avait besoin du soutien de ses proches mais elle ne savait pas comment s’y prendre surtout avec son mari qu’elle avait mit de côté depuis deux mois. Seule sa sœur pouvait l’aider et la comprendre, Leah était plus qu’une sœur pour elle, elle était sa confidente, son alliée, sa meilleure amie. Les deux sœurs avaient toujours pu compter l’une sur l’autre ! C’était d’ailleurs pourquoi elle avait envoyé un message à sa sœur lui demandant de passer.

En attendant sa sœur la jeune femme était monté à l’étage se rendant dans son dressing, elle avait prit place au milieu sur une banquette observant tout ces vêtements. On disait souvent qu’il fallait changer de coiffure et renouveler sa garde robe pour prendre un nouveau départ. Marissa était une accro au shopping avec le décès de son enfant, elle y allait au moins une fois par semaine et dépenser des sommes monstrueuses dans les vêtements, chaussures et autres accessoires. La jolie brune se leva se dirigeant vers le coin robe commençant à retirer tout ce qu’elle ne mettait plus ou ne mettrait jamais, elle balançait tout sur le sol et rangerait ça plus tard. Après les robes elle s’était attaquée à ses jeans et au moment où elle allait continué sur les hauts elle entendit du bruit provenant du rez-de-chaussée. La jeune femme reconnut la voix de sa sœur, elle se dépêcha de la rejoindre descendant les escaliers rapidement tout en prenant la parole. « Tu as fais vite ! J’espère que tu n’étais pas occupé ? » Marissa arriva prés de sa sœur lui faisant la bise, en entendant les pas du chien elle se tourna vers lui se baissant quelque peu pour le caresser. Elle releva la tête vers sa sœur « quoique tu es prévue de faire, annule tout ! J’ai besoin de toi, j’ai pleins de choses à te dire et j’ai besoin d’un de tes gâteaux pour me remonter le moral ! »

MARISSA & LEAH

Alors que je me tenais droite comme un i dans le hall d'entrée de la luxueuse villa de ma soeur, je la vis descendre les escaliers. En la voyant je ressentis un pincement au coeur. C'était étrange, d'habitude la voir était synonyme de joie, mais ces derniers temps tout ce que je ressentais c'était de la tristesse. Ma grande soeur n'allait pas bien et je ne voyais que cela en la regardant. Le son de sa voix se faisait pourtant agréable, mais il ne cachait pas son malêtre. "Je suis Speedy Gonszales, t'étais pas encore au courant?" - plaisantais-je. En fait j'avais foncé chez elle parce que j'avais surtout peur de la laisser seule. Les premiers jours après la perte de son bébé, je craignais même le pire. A présent, les choses allaient un peu mieux, je m'angoissais moins pour elle, mais j'étais malgré tout très inquiète. Alors, si elle me demandait de venir, qu'il soit midi ou deux heures du matin, je prenais ma voiture et j'allais la retrouver. N'était-ce pas mon rôle en tant que soeur de la soutenir durant cette épreuve difficile? "En fait, j'ai fait mon travail pour la journée alors je suis libre. Je suis tout à toi!" Je lui fis un clin d'oeil après l'avoir embrassé pour la saluer. J'avais pour habitude de ne jamais laisser entrevoir ce que je pensais, et même avec Marissa je ne pouvais pas m'empêcher de cacher mes vrais sentiments. Si je me laissais aller, je savais que j'allais me mettre à la serrer dans mes bras, voir même à pleurer et elle n'avait absolument pas besoin de cela actuellement. Je gardais donc mon air détachée et rigolote. J'avais envie de la voir sourire et si je pouvais réussir à l'entendre rire c'était encore mieux. Voilà quel était mon objectif du jour!

Ma soeur avait apparemment besoin de moi. Elle voulait qu'on fasse je ne sais pas trop quoi, mais par dessus tout nous avions besoin de parler. Elle ajouta qu'un de mes gâteaux ne seraient pas de refus pour lui remonter le moral. Je lui jetais un regard critique, la jaugeant de haut en bas. "Ouais, et y'a pas que ton moral qu'aurait besoin de mes gâteaux! Chérie, j'espère que tu te nourris comme il faut sinon je te jure que moi je vais venir me pointer chez toi tous les jours dès six heures du mat' s'il faut et je te cuisinerais toutes les recettes que je connais!" Je trouvais vraiment que ma soeur n'était pas aussi rayonnante que d'habitude. Ce qui s'était passé lui avait sans doute fait perdre l'appétit, ce que je comprenais tout à fait, mais il était hors de question qu'elle se mette à maigrir, elle n'en avait pas besoin. "Bon, avant que je n'envahisse ta cuisine, qu'est-ce que t'étais en train de faire là-haut?" Je me demandais depuis des semaines ce que ma soeur pouvait bien faire à rester chez elle toute la journée. J'avais cru comprendre qu'elle allait faire pas mal de shopping, du moins c'est ce qu'Eden m'avait dit. Elle compensait sans doute par les fringues… Etant déterminée à ne pas la voir pleurer, ni à la voir ne serait-ce qu'un tout petit peu triste, j'essayais de fuir le véritable sujet. Je ne voulais pas lui parler de son bébé, et si elle tenait vraiment à ce qu'on aborde ce sujet alors se serait à elle de le lancer, je ne voulais pas la forcer à quoi que ce soit même si bien entendu j'avais envie de savoir comment elle allait vraiment, j'avais envie qu'elle se livre à moi. "Où est Faith? L'école ne leur donne-t-elle jamais de vacances à ces pauvres trésors? Sérieusement ils ont à peine six ans, ils ont pas besoin d'aller autant en classe, qu'est-ce qu'ils font en plus? De la pâte à sel?" Je roulais mes yeux au ciel, je me considérais comme beaucoup plus intéressante que l'école, et j'aurais largement préféré voir ma nièce aujourd'hui que de la savoir en cours. Mais d'un autre côté son absence nous laissait à Marissa et à moi tout le loisir de papoter tranquillement et de nous retrouver. Je me tournais vers le salon, la maison était tellement bien décorée et de bon goût, je pourrais y vivre constamment si je n'avais pas à rentrer chez moi et à laisser mes trois amours vivre leur vie. "Sérieux Marissa, cette lampe là-bas - je pointais une table plus loin derrière le canapé sur laquelle une lampe était posée- je l'ai vu je sais plus où et j'ai failli l'acheter… Quand j'ai vu le prix je me suis dit qu'avec ça je pouvais m'acheter deux Louis Vuitton alors j'ai laissé tomber. Je préfère largement les sacs à mains à la déco de mon loft m'enfin, elle est jolie." Ma soeur et moi avions grandi dans une famille riche, nous étions respectivement très fortunée mais en plus de cela, nous travaillions toutes les deux, seulement Marissa devait sans doute gagner plus que moi à être médecin et à être mariée… En tous cas, elle était une sacrée dépensière pour le coup, moi qui croyais être la reine!

Comme nous n'allions pas parler de sa déco toute l'après midi, je me tournais à nouveau pour lui faire face. Je la fixais droit dans les yeux et lui demandais: "Comment tu vas?"

« C'est vrai, tu as toujours été l'hyperactive de la famille! » La jeune femme adressa un petit sourire à sa sœur, il n'y avait pas forcément une sœur plus hyperactive qu'une autre. A vrai dire Marissa et Leah étaient les deux même ou presque, les deux sœurs se ressemblaient beaucoup ce qui expliquait qu'elles soient aussi proches l'une de l'autre. Au fond la jeune femme savait que si sa sœur était arrivée aussi rapidement c'était parce qu'elle répondait toujours présente qu'importe l'heure et ce qui se passe elle débarquait toujours. Marissa en ferait de même pour sa sœur. Il est vrai que la jeune femme était passé par des moments plus difficiles que ce qu'elle continuait de traverser. Au début Marissa n'avait pas eu envie de vivre, elle aurait préféré que son fils soit en vie plutôt que de continuer sans lui. Par chance elle avait Faith qui lui donnait envie de vivre, bien sûr il y avait Eden, Leah et ses amis mais ce n'était pas comparable. Faith s'était toute sa vie, c'était sa chair, son sang et ça ne pouvait s'expliquer. Pour sa fille elle se battait, c'était sa priorité pour le moment mais ce n'était pas facile. Leah lui annonça une bonne nouvelle puisqu'elle était libre et pouvait rester avec elle, Marissa se sentait moins seule tout d'un coup. Elle allait pouvoir parler avec sa sœur et se changeait les idées, qui sait peut être même rire !

Marissa ne laissait pas le choix à sa soeur, elle voulait l'un de ses gâteaux pour lui remonter le moral. Leah était une excellente cuisinière, elle avait envie qu'elle lui prépare quelque chose et qu'elles discutent toutes les deux pendant la préparation du gâteau. La jeune femme savait cuisiner mais franchement elle faisait très souvent à manger pour sa famille donc avoir quelqu'un qui vous prépare quelque chose c'est parfait ! De plus elle n'avait rien mangé aujourd'hui alors ce n'était pas de refus un peu de sucre. D'ailleurs le regard de Leah voulait tout dire, quand elle prit la parole Marissa se mordilla la lèvre « Je n'aie pas très faim, et puis je n'aie pas toujours le temps de manger. Mais regarde là je te réclame un gâteau c'est bon signe !» La jeune femme adressa un sourire à sa sœur tentant de la rassurer, il était vrai que Marissa sautait pas mal de repas à vrai dire elle ne mangeait que lorsqu'il y avait quelqu'un avec elle. Comme elle était souvent seule à la villa elle ne se préparait rien, pourtant elle avait toujours été très gourmande du genre à grignoter à droite et à gauche. « J'étais en plein tri, mon dressing ne ressemble plus à rien et surtout je n'ai rien acheté depuis... bref je n'ai plus rien! J'irais faire du shopping prochainement je pense.» Marissa pouvait se permettre de dépenser sans compter, elle gérait tout un service à l’hôpital et avait la chance d'être augmentée chaque année. D'ailleurs ça faisait deux mois qu'elle n'allait plus au travail, un simple chirurgien aurait déjà eu des problèmes. La jeune femme sourit en entendant sa sœur qui n'avait pas totalement tort, les enfants bossaient beaucoup trop vu l'âge qu'ils avaient. « Dans quelques semaines elle sera en vacances, et si tu veux tu pourras la prendre ? De la pâte à sel, une chance qu'elle ne t'entende pas c'est une grande maintenant... elle apprend à lire et à écrire. Mais je t'avoue que c'est fatigant pour eux, ils devraient leur laisser leur après midi au moins pour faire la sieste !»

Marissa fronça les sourcils se tournant tout en repérant la fameuse lampe que venait d’apercevoir sa sœur, une belle pièce en effet et heureusement vu le prix. La jolie brune gérait la décoration de sa villa, elle adorait ça tout comme celle de son bureau. Pour la maison elle avait fait tout de même appel à une décoration la première année pour avoir quelques conseils. « Elle est magnifique, une vraie merveille ! Si j'avais su je t'en aurais pris une aussi, ça irait tellement bien chez toi ! On ira un jour toutes les deux dans ce magasin si tu veux ? ». Pour le moment Marissa préférait dire "un jour" parce qu'elle ne savait pas si elle serait vraiment prête à y aller maintenant. Le plus important pour le moment était la reprise de son travail dont elle voulait d'ailleurs en parler avec sa sœur. En entendant Leah la jeune femme posa son regard sur elle « que veux tu que je te réponde ? Je me bats pour ma fille et mon mari mais... je ne vais pas bien Leah, pas du tout même.» A ces mots Marissa sentit les larmes monter, elle n'avait pas honte de pleurer devant sa sœur après tout elle l'avait vu dans tellement de situations !

MARISSA & LEAH

En prononçant le mot famille, ma soeur me fit penser à nos parents et à Emma. J'avais souvent l'impression qu'à présent il n'y avait plus qu'elle et moi et que les trois autres nous avez complètement lâchés. Emma… Dieu sait qu'elle me manquait mais je n'avais aucune idée de où la joindre, et elle n'avait pas non plus chercher à prendre contact avec nous. Mais elle restait ma soeur et au fond de moi j'attendais toujours de la revoir même si bien évidemment, le jour où elle osera repointer le bout de son nez ici elle m'entendra. On abandonne pas sa famille! Je la hais d'être partie comme elle l'a fait et de ne plus avoir regardé en arrière depuis, comme si on existait plus. Emma n'a jamais pu nous comprendre et nous n'avons jamais pu la comprendre non plus. Mais une chose était sûre, nous nous aimions malgré tout. Si cet amour persistait pour ma part, je me demandais quand même souvent si elle de son côté nous aimait encore. Jusqu'à ce qu'elle décide de revenir, je n'aurais jamais de réponse à cette question… Mais aujourd'hui, je n'avais pas le temps de penser à ceux qui me manquaient, ceux qui avaient choisi d'être loin de moi, non aujourd'hui je ne me consacrais qu'à une seule et unique personne: Marissa! Cette dernière me confirma d'ailleurs ce que je pensais. Elle avait perdu l'appétit, et le pire c'est qu'elle disait même ne pas toujours avoir le temps de manger… Pour une dingue de bouffe comme moi, c'était un sacrilège d'entendre cela. Mais elle avait au moins raison sur un point, le fait qu'elle me demande un gâteau était bon signe. "On a toujours le temps de manger, et si c'est pas le cas et bah on le prend quand même! Me fais pas mal aux oreilles à me dire que t'as pas faim ou que t'as pas le temps, ok?" Je la regardais sévèrement mais je ne pouvais pas garder cette air très longtemps. C'était elle la grande soeur alors je n'étais pas vraiment habituée à jouer le rôle de celle qui réprimande. Marissa était plus douée pour cela que moi, surtout depuis la naissance de Faith. Elle savait toujours me remettre dans le droit chemin lorsque je m'égarais de ma route.

Ma soeur m'expliqua ensuite ce qu'elle fabriquait à l'étage. Elle me parlait de son dressing et à peine avais-je entendu ces mots sortirent de sa bouche que je me mis à rire. Elle et les fringues… J'étais plutôt mal placée pour parler sachant que j'étais sa copie conforme à ce niveau, mais quand même. Mais lorsqu'elle prétendit ne plus rien avoir, je ne pu m'empêcher de rouler à nouveau les yeux au ciel. "C'est ça ouais. T'as plus rien? Tu veux pas me montrer pour voir? Qui sait, peut-être qu'au milieu de tout ce "rien" il y aura des choses que tu pourrais me passer…" Je lui fis mon petit sourire malicieux. Elle craquait toujours pour ma bouille quand je le faisais, depuis notre enfance elle ne savait pas y résister. "En parlant de shopping, on pourrait y aller ensemble, non? J'ai vu une petite robe adorable la semaine dernière et je crois que je vais repasser l'acheter." En fait, il n'y avait pas qu'une petite robe que j'avais vu mais tout un tas de trucs dont je n'avais pas vraiment besoin mais qui me faisaient de l'oeil.

Marissa m'expliqua que Faith serait bientôt en vacances, elle était d'accord avec moi sur le fait que les enfants allaient un peu trop à l'école pour leur âge, et elle corrigea mon erreur en m'affirmant que ma nièce et filleule apprenait maintenant à lire et écrire. Mes yeux roulèrent à nouveau, il fallait vraiment que j'abandonne cette mauvaise habitude. "La sieste, tu parles! Moi je pensais plutôt à emmener ma princesse faire du shopping! Je ne peux pas croire qu'elle apprenne à lire et tout le tralala, elle est si …. petite! Je refuse qu'elle continue de grandir d'avantage!" Je regardais ma soeur en souriant. Le temps passait bien trop vite à mon goût. Je revoyais Faith le jour de sa naissance. A mes yeux, elle était toujours ce petit bébé.

Le sujet sérieux arriva enfin. Après un court instant de silence je demandais à Marissa comment elle allait. Je ne sais pas à quoi je m'attendais mais sa réponse me laissa figée sur place quelques secondes. Je la fixais avec intérêt et intensité. Je sentais mon front se plisser… Cela n'annonçait rien de bon. En effet, c'était mon tic qui annonçait que j'étais moi aussi sur le point de pleurer. Mais je me mis à agiter ma main devant mes yeux. Je n'allais pas pleurer. Non! Non! Et non! Je ne savais même plus quoi dire. Je restais encore debout à fixer ma soeur et puis finalement je me décidais à me diriger vers elle, les bras grand ouverts pour la serrer dans mes bras. Je me mis à lui caresser les cheveux, comme ceux de sa fille ils étaient super doux et brillants. J'adorais l'odeur de ma soeur parce qu'elle me rappelait tout un tas de vieux souvenirs. Des câlins entre nous il y en avait eu des milliers et il y en aurait encore des milliards. Nous étions plutôt tactiles toutes les deux, ou en tous cas moi je l'étais. Je l'embrassais sur la joue et je pris sa tête doucement entre mes mains. "Je t'aime Marissa. Et Faith t'aime aussi. Et Eden. On est tous là pour toi." J'avais envie de lui dire que j'allais prendre toute sa douleur et la déporter sur moi-même, que j'allais la libérer de toutes ses souffrances et qu'elle allait pouvoir être à nouveau heureuse. Si seulement j'avais pu. Je m'écartais de ma soeur mais mon regard ne se détachais pas du sien. "Je veux t'aider Marissa. Je sais que tu vas me dire que c'est impossible mais je m'en fiche. Je veux t'aider. J'en peux plus de te voir aussi mal, ça me tue et ça tue Eden aussi." J'avais parlé avec mon beau frère et je savais bien que lui aussi vivait mal de voir Marissa plus bas que terre. "Je ne sais pas ce que ça fait… de perdre un enfant… et je suis tellement désolée que tu aies eu à vivre ça. On est tous désolée. La vérité c'est que rien de ce que je pourrais dire ou faire ne pourra changer quoi que ce soit à ce qui s'est passé, personne ne peut changer ça, mais tu n'es pas toute seule et tu n'as pas à vivre ça toute seule. Il faut que tu te remettes à sortir, que tu vois du monde, même si t'as pas envie, il faut te forcer. Il y a que comme ça que tu iras mieux." Je lui attrapais la main et en caressais le dessus avec mon pouce. Mon Dieu, je l'aimais tellement que j'en crèverais et la voir dans cet état… Je ne pouvais même pas décrire ce que cela me faisait à l'intérieur. Je lui souris et sortis en haussant les épaules: "Tu veux quoi comme gâteau?" Autant commencer quelque part, j'étais prête à lui donner tout ce qu'elle demandait, et pour l'instant ce qu'elle voulait c'était que je lui fasse une bonne petite pâtisserie.

Marissa avait le temps de manger, en faite elle avait le temps de tout faire puisqu’elle ne faisait rien de ces journées. Depuis deux mois elle traînait dans cette villa qu’elle commençait à trouver trop grande, où alors c’était parce qu’elle était seule dedans ! La jeune femme ne faisait rien de ces journées, il n’y avait même pas un bruit dans la villa. Une fois que Faith et Eden partaient cette maison devenait silencieuse, comme ci il n’y avait personne. Généralement quand son mari et sa fille partaient elle retournait dans son lit, elle dormait la plupart du temps sinon elle était là à attendre. Une fois de nouveau debout elle allait se laver et enfiler un truc au hasard, pourtant Marissa était coquette, elle aimait plaire mais là elle s’en moquait, elle ne pensait même pas à séduire son mari. Généralement elle se mettait devant la télévision, se bosser sur un transat dans le jardin… bref elle faisait rien ! « Tu t’es prise pour la grande sœur ? Leah… ce n’est pas aussi simple que ça. J’ai pas faim, je n’ai pas envie… mais je mange le soir et tu vois bien que je tiens sur mes deux jambes ! » Si la jolie brune mangeait le soir c’était tout simplement pour ne pas éveiller les soupçons de son mari, il s’inquiétait tellement pour elle que Marissa préférait ne pas en ajouter davantage. Peut être l’avait-il remarqué ou peut être pas, elle n’en savait rien. Mais aujourd’hui elle avait envie d’un gâteau et pas n’importe lequel, elle voulait une recette de sa sœur. Peut être que c’était bon signe ?

« Je rectifie… ce que j’ai dans armoire ne me plaît plus ! Tu pourras aller fouiller si tu veux. » La jeune femme sourit à sa sœur et sa petite bouille toujours aussi craquante. Tout ce qu’elle avait laissé par terre était neuf, autant dire que ça pouvait en faire des heureuses. Marissa était le genre de fille qui pouvait porter une robe une ou deux fois avant d’aller les donner à des associations, le pire était qu’il s’agissait de robe de hautes coutures mais elle s’en moquait elle avait de l’argent. Elle devait tenir ça de sa mère qui avait toujours été très élégante et à la mode. « Pourquoi pas… ça pourrait être sympa, comme au bon vieux temps » Marissa adorait faire les boutiques avec sa sœur, elle aimait avoir ses conseils et puis elles trouvaient toujours le moyen de passer un très bon moment. Depuis la tragédie qui les avait touché les deux sœurs n’avaient pas été une seule fois faire du shopping, au fond ça lui manquait.

« J’aimerais aussi qu’elle reste mon bébé, tu imagines elle à déjà six ans ? Je la revois encore à la maternité, dire maman pour la première fois ou encore ses premiers pas. Ça passe bien trop vite ! » Comme tout les mères Marissa ne voulait pas que sa fille grandisse, c’était son bébé malgré son âge, elle était sa petite princesse et elle aimerait pouvoir la garder rien que pour elle. Malheureusement les années passaient à une vitesse folle, heureusement qu’il y avait les photos et les vidéos pour se rappeler de tout ceci !

Alors que les deux jeunes femmes arrivaient à parler de tout et n’importe quoi, le sujet tant redouté arrivait dans leur conversation. Marissa voulait parler à sa sœur de sa reprise du boulot, mais avant d’en parler il fallait bien sûr parler de ce qui lui pesait tant. La jolie brune ne pouvait pas retenir ses larmes, et puis devant sa sœur elle n’avait pas de gêne au contraire. Leah la prit dans ses bras, Marissa ne se fit pas prier et se laissa faire par sa petite sœur qui agissait comme une grande sœur avec elle depuis quelques temps. Sa sœur lui déposa un bisou sur la joue avant de lui dire qu’elle l’aimait tout comme Eden et Faith qui étaient tous là pour elle. Par la suite Leah ajouta qu’elle voulait l’aider, qu’importe ce qu’elle allait lui répondre elle le voulait pour la sauver mais aussi pour aider Eden. Marissa ferma les yeux quelques secondes face à ses paroles, son mari souffrait mais elle ne s’en occupait pas, elle n’y pensait pas et agissait égoïstement. « Je crois que je ne pourrais même pas te l’expliquer, tu portes ton enfant durant neuf mois, tu vois ton corps changer, tu entends pour la première fois son cœur battre… tu sens ces coups de pieds, tu lui choisi un prénom et puis… tout s’effondre. J’ai accouché des milliers de femmes, j’ai du me battre pour garder leurs enfants en vie et parfois j’étais obligé de leur annoncer cette triste nouvelle mais je ne mettais pas préparer à l’entendre pour moi… tu te bats jusqu’au bout qu’importe la douleur, et puis arrive le moment où on te dit que c’est trop tard, que son cœur ne bat plus mais qu’il faut quand même qu’il sorte… comment veux tu que j’oublie tout ça, j’en fais encore des cauchemars ! J’ai du enterré mon enfant, il n’a même pas pu vivre… » Marissa était bouleversé par ses propres paroles, les larmes coulaient le long de ses joues. Même si elle pleurait et que ça remuait des souvenirs en elle quelque part c’était bénéfique qu’elle en parler, car finalement la jeune femme ne disait jamais rien. Passant sa main sur ses joues puis ses yeux essayant de prendre sur elle pour ne pas craquer d’avantage elle eut un petit sourire au coin de ses lèvres en entendant sa sœur « Pourquoi pas un gâteau au chocolat, comme quand nous étions petites… tout semblait plus simple ! »

MARISSA & LEAH

La grande cuisinière que j'étais avait du mal à avaler le fait que ma soeur ne puisse pas manger. A mes yeux elle était parfaite et elle n'avait pas à perdre de poids, mais je savais que cette fois son absence d'appétit n'avait rien à voir avec l'envie d'être belle pour son bikini. Elle n'avait plus goût à rien, ni à la nourriture, ni à la vie tout simplement. Certaines petites choses arrivaient à lui maintenir la tête au dessus de l'eau mais je n'allais pas mentir en avouant que je craignais que ma soeur ne coule. Elle avait beau être une super nageuse depuis le début de sa vie, l'obstacle qui lui était tombé dessus l'empêchait de totalement remonter à la surface… Passons la métaphore, j'étais très inquiète pour Marissa. Fin de la discussion. " Non. " lâchais-je un peu vexée que ma soeur soit sur la défensive. Je ne voulais que son bien. "Je me suis pas prise pour la grande soeur, seulement pour la soeur morte d'inquiétude… Je m'en fiche que tu tiennes sur tes deux jambes, c'est pas suffisant. Je veux te voir sourire, t'entendre rire. Je sais que c'est pas facile, que ça ne va pas revenir comme ça mais c'est juste que tu me manques terriblement. Et tu sais que je déteste te voir souffrir sans rien pouvoir faire. " Je haussais les épaules, un sourire à moitié figé sur mes lèvres. " Je joue pas la grande soeur, je veux juste t'aider. Et puis tu sais que tu seras toujours ma grande soeur, avec Emma… " C'était étrange de prononcer son prénom comme si de rien n'était. C'est dans ces moments là que je me disais qu'on aurait vraiment besoin d'elle. Elle savait toujours trouver les mots pour réconforter contrairement à moi qui était parfois un peu maladroite.

Ma soeur se corrigea et ajouta que je pourrais aller fouiller dans ses fringues si je voulais. J'affichais à présent un sourire satisfait. " Quelle riche! " lançais-je à Marissa espérant que malgré la situation elle accepterait toujours mes petites plaisanterie. Je ne voulais surtout pas la blesser. " Cela dit, merci pour la proposition, j'irais voir après, si je peux t'aider à faire un tri, ce sera avec plaisir! " Mais bien sûr Leah, comme si Marissa allait croire que tu acceptais par simple bonté. J'avais surtout envie de lui piquer quelques unes de ses pièces haute couture pour agrandir ma collection. Contrairement à ma soeur, j'aimais bien accumuler et ne jamais jeter, ni donner… C'était un peu égoïste mais c'était comme ça. A ma demande d'aller faire du shopping ensemble, Marissa fit au moins l'effort de répondre positivement. Bon elle en restait à "pourquoi pas" et non à un oui franche auquel je m'attendais mais c'était déjà cela. je savais me montrer convaincante en temps voulu, ma soeur n'échapperait pas à une petite sortie entre fille. " Cool. Alors on fera ça dans la semaine. " Je ne lui posais pas la question, je l'informais seulement de ce que nous allions faire. Pas de négociation possible! Et s'il fallait que je vienne moi même la chercher et la mettre dans ma voiture de force, j'étais plus que prête à le faire!

En parlant de Faith, je me sentis mon sourire s'élargir encore plus, jusqu'à mes oreilles peut-être. Bon sang que ce n'était pas mon genre de sourire de cette manière, seule ma famille pouvait réussir à me faire cet effet. Ma nièce en l'occurrence était si adorable que je ne pouvais que sourire en pensant à elle. " Bon, je crois que j'ai besoin d'un peu de temps avec ma nièce, cette petite a besoin d'être gâtée par sa tata préférée! Elle l'a mérité pour son dur travail de lecture, écriture et peut-être bien de pâte à sel… " Je rigolais. J'aimais tellement faire du shopping avec Faith, tout était beaucoup trop chou dans les magasins pour enfants et Faith et moi étions équitablement excitées. La petite de six ans se montrait même parfois plus réservée que moi, je voulais tester tous les jouer, acheter toutes les petites robes, les petites chaussures… Mon Dieu, ce qu'elle devait souffrir avec moi parfois.

Durant la seconde grossesse de Marissa, je m'étais imaginée ce que ce serait d'avoir un neveu. Qu'allais-je faire avec un petit gars? Je m'en voulais vraiment de m'être posé ces questions, j'avais l'impression de ne pas avoir montré assez d'enthousiasme… Mais même si je n'avais pas d'idée de ce que je ferais avec lui, j'avais tellement envie de le rencontrer, de le serrer dans mes bras. En apprenant sa mort, j'avais été dévastée. Pas autant que ma soeur, certes, mais je n'avais jamais ressentit de telle douleur de toute ma vie malgré tout. En entendant Marissa m'expliquer ce qu'elle ressentait, ce qu'elle avait vécu… J'avais envie de me crever les tympan. Je ne voulais pas entendre tout cela, c'était si atroce! Si atroce de la voir aussi mal! Elle me brisait le coeur. J'espérais au moins qu'en parlait pouvait l'aider un peu. Mais que pouvais-je lui dire? Que pouvais-je répondre à cela, sachant que je n'avais jamais vécu ne serait-ce qu'une grossesse? Comment pouvais-je imaginer perdre un enfant alors que je n'en avais jamais porté à l'intérieur de moi? J'avais perdu mon sourire. Mon visage était sérieux, pas triste, mais sérieux. Je luttais contre les larmes moi-même… " Je… je suis désolée. " Minable. Voilà comment je me sentais… C'était moi sa soeur, sa confidente, sa meilleure amie et tout ce que je trouvais à lui dire pour la réconforter était "je suis désolée". J'avais envie de me baffer! " Marissa, je voudrais pouvoir trouver les mots justes… Tu me connais. Je suis pas la mieux placée pour ça. Je veux essayer pour toi, mais j'ai tellement peur de dire un truc qui rendra tout ça encore pire. Je voudrais t'aider, pas t'enfoncer mais vu comme je suis douée ça me terrorise. Mais il y a un truc que tu dois savoir… je sais que la situation que tu as vécu, tu as déjà dû la vivre indirectement à travers certaines de tes patientes, qu'est-ce que tu leur disais à ces femmes? Que c'était pas leur faute… Qu'elles avaient fait tout ce qu'il fallait pour leur enfant mais que parfois la nature est cruelle. Je ne sais pas si c'est Dieu, ou juste une grande puissance qui contrôle toutes nos âmes ou même un simple évènement tragique qui arrive sans raison aucune, mais une chose est sûre, tu n'as rien fait pour ça. Tu n'as pas non plus mérité ça. Tu aurais été une maman formidable pour ce petit bout, tout comme Eden aurait été un papa merveilleux. Ce bébé il a vécu en toi, et durant ces neuf mois il a été tellement aimé et attendu par nous tous, il n'a pas vécu longtemps mais il ne sera jamais oublié. Jamais. Et on arrêtera jamais de l'aimer non plus. Je m'en fiche de ce que les autres en disent, il fait parti de notre famille, peu importe où il est maintenant, on l'a aimé, on l'aime et on l'aimera toujours. " Je laissais tomber mes bras le long de mon corps en frappant mes mains sur mes cuisses. Je sentis une larme couler le long de ma joue, mais je l'essuyais instantanément. " Je peux rien faire pour te le ramener, ni pour t'enlever ta douleur, mais je peux t'aider malgré tout à reprendre goût à la vie. On rebouchera jamais complètement le vide que ton fils à laissé en toi, mais on peut quand même essayer de te rendre heureuse à nouveau. Faith a besoin d'avoir une maman heureuse. Ça prendra du temps, mais je te promets qu'on va y arriver. " Je n'allais pas la laisser tomber. JAMAIS! Nous deux c'était à la vie à la mort. J'espérais au moins que je l'aidais un peu, et que je n'étais pas en train de l'accabler encore plus.

Je lui fis un petit sourire, mes yeux toujours humides. " Va pour un gâteau au chocolat alors. " Elle avait raison, tout était plus simple avant… Mais nous n'étions plus des enfants maintenant, il allait falloir faire avec. J'étais sûre qu'à nous deux nous pourrions toujours nous en sortir.

Spoiler:

Marissa arqua un sourcil en entendant le non que venait de prononçait sa sœur, elle l’avait certainement mal prit ce qui était normal. Leah faisait ce qu’elle pouvait pour l’aider et elle se faisait beaucoup de soucis pour sa sœur. Leah reprit la parole, en effet ça ne lui avait pas plus. Marissa la comprenait, si c’était l’inverse elle serait dans le même état que sa sœur. Elles étaient très proches, aucune des deux ne pouvaient accepter que l’autre aille mal parce que dans ce cas elles étaient deux à être malheureuse. Marissa ne voulait qu’une chose, le bonheur de sa sœur tout comme Leah. Sa petite sœur avait raison, la jolie brune c’était un peu emporté pour rien et d’ailleurs sans excusa « je suis désolé Leah, excuse moi ce n’est pas ce que voulais dire ! Par pitié ne me parle pas de l’autre je vais en avoir une migraine sinon. » L’autre c’était Emma, leur grande sœur qui aurait du être un vrai modèle pour elle sauf que ce n’était pas le cas. Emma était différente, c’était la rebelle de la famille mais ça ce n’était pas vraiment un problème pour Marissa qui pouvait essayer de comprendre sa sœur par contre ce qu’elle ne supportait pas c’était sa disparition. Où était-elle aujourd’hui ? Personne ne le savait et ça Marissa ne le supportait pas, pour elle sa grande sœur n’avait plus ce rôle à tel point que la jeune femme ne parlait jamais d’Emma. Elle l’avait rayé de sa vie, elle lui en voulait tellement…

La jolie brune afficha un sourire face à la remarque de sa sœur, elle n’avait pas tord après tout. Marissa était riche et elle ne s’en cachait pas, elle n’était pas du genre à s’en vanter cependant. Il était vrai que la jeune femme ne savait pas ce que c’était de manquer de quelque chose, des fins de mois difficiles ou encore des petits boulots pour payer ses études. C’était ses parents qui lui avaient tout payé et pour elle c’était normal parce qu’elle avait évolué dans ce milieu. Apparemment le rendez-vous été prit pour la séance shopping, puisque c’était ainsi et pas autrement Marissa n’ajouta rien de plus, après tout ça pouvait être sympa et si jamais elle ne voulait vraiment pas elle savait que Leah comprendrait. Elle ferait l’effort tout de même, parce qu’elle devait se relever et se battre pour s’en sortir.

« Je crois surtout que c’est toi qui a besoin de l’avoir prés de toi, tu as peur qu’elle oublie sa tante ! Ne la gâte pas trop quand même, sinon on va encore nous dire qu’elle est pourri gâtée. » Il était vrai que Faith était énormément gâtée, Marissa ne lui refusait jamais rien, si quelque chose lui plaisait elle lui achetait. Cependant comme l’avait fait ses parents avant elle, la jeune femme ne cédait pas à tout les caprices de sa fille. Si Faith réclamait quelque chose en pleurant ou en faisant une crise ce n’était même pas la peine, où était le plaisir d’offrir ? Et surtout si ça marchait elle continuerait et ça serait un vrai enfer. Marissa tenait aussi à ce que sa fille soit polie, elle avait intérêt à dire bonjour, merci et s’il te plaît sinon vous pouviez être sur qu’elle lui faisait remarqué. Les gens critiquaient facilement les familles comme celle de Marissa, parce qu’ils avaient tout et il était hors de question qu’on pense que ça fille était une gamine capricieuse et égoïste.

« Ne le sois pas, tu n’y es pour rien. » Leah n’avait pas à s’excuser, personne d’ailleurs n’avait à le faire car malheureusement il n’y avait pas de coupable dans cette histoire. Pourtant Marissa avait besoin d’en avoir un c’était pour ça qu’elle était ainsi, elle était la coupable qu’elle cherchait et du coup c’était à elle qu’elle faisait du mal en se coupant de tout le monde, en se détachant des gens, en refusant de se nourrir correctement etc… elle voulait se faire payer à elle-même ce qui s’était passé. « Je leur disais que j’étais désolé, que tout avait été mit en œuvre pour sauver leur enfant et qu’elles avaient été formidables… mais tu sais aucune d’elles ne me croyaient, la plupart finissaient chez un psy… on ne réagit pas tous de la même façon. Je n’ai pas choisi de me battre, d’avancer et de me concentrer sur ma famille… à l’instant même où on m’a arraché mon fils mon cœur a cessé de battre, je suis morte avec lui Leah. Tu sais je peux te l’avouer à toi… parfois je me dis que je devrais jouer la comédie, faire comme ci tout allait bien et faire croire à Eden que tout est arrangé, ainsi il serait heureux à nouveau. » Marissa baissa le regard, oui parfois elle pensait à jouer la comédie mais elle savait très bien que si elle agissait ainsi elle entrerait définitivement en dépression, elle s’enfermerait dans sa bulle et personne ne pourrait plus rien pour elle. « Je sais, je pense sans arrêt à ma fille et c’est pour elle que je me lève tout les jours. Bien sûr il y a Eden et toi-même mais… c’est elle qui a le plus besoin de moi, je ne veux pas qu’elle souffre, elle ne se rend pas compte de ce qui se passe, elle croit encore que le monde est merveilleux, que tout est rose. » Faith était sa raison de vivre, elle se battait surtout pour sa fille parce que pour le moment elle n’avait pas la force de faire plus.

« Viens, on va redevenir ces deux gamines insouciantes ! » Marissa avança en direction de la cuisine, il était temps de se changer les idées et de pouvoir passer un bon moment.

MARISSA & LEAH

"L'autre" voilà comment Marissa faisait référence à notre soeur aînée, Emma. Moi aussi je lui en voulais d'être partie et de ne plus nous donner de nouvelles, mais j'étais beaucoup moins remontée que Marissa. Cela me faisait un peu de peine de l'entendre parler ainsi. Emma restait ma soeur malgré tout et je l'aimais profondément. J'avais déjà essayé d'en parler avec Marissa, mais à chaque fois la conversation se terminait plutôt mal, ma soeur ne changeait pas d'avis et au final on n'aboutissait nul part. Elle ne comprenait pas que je pense encore autant à Emma et que cette dernière me manque après ce qu'elle nous avait fait. Quelle genre de soeur abandonne sa famille? Je préférais ne pas insister en général, et aujourd'hui Marissa n'avait vraiment pas besoin de cela. Mais je ne pouvais m'empêcher d'hausser les épaules et de lui dire:"L'autre s'appelle Emma. J'accepte tes excuses, et de mon côté je ne parle plus de notre soeur. Je sais que ça t'énerve… autant pour moi." Je me montrais plus dure que je ne l'aurais voulu et mon ton accusateur n'allait pas arranger les choses. Je ne voulais pas apporter plus de soucis à Marissa pourtant mais je pouvais être chiante parfois. Etant la petite dernière de la famille, j'avais toujours été chouchoutée par tout le monde, à force j'étais devenue un peu capricieuse, j'avais peu de limites et embêter mon monde ne me gênait pas. Je pouvais être très désagréable parfois, me conduire comme une gamine, mais en principe je ne visais jamais Marissa parce qu'elle et moi étions comme les cinq doigts d'une main. Seulement, lorsque nous parlions d'Emma, nous ne pouvions pas être d'accord et de ce fait je me montrais parfois dure avec ma soeur, tout comme elle se montrait dure avec notre aînée.

Marissa pensait que je voulais surtout passer du temps avec ma nièce pour la gâter et pour ne pas qu'elle m'oublis. Je rigolais et lui dis: " Comme si elle pouvait m'oublier. Je suis la tante la plus géniale du monde! " Marissa me fit remarquer que les gens allaient encore lui faire la remarque que Faith était pourri gâtée si on continuait à lui offrir tout un tas de choses. J'aurais aimé les voir ces abrutis qui se permettent ce genre de commentaires. Je déteste que l'on se mêle des affaires des autres… En l'occurrence si je veux gâter ma princesse je le fais, et si cela ne plait pas aux autres et bien tant pis! La jalousie est un vilain défaut, non? "On s'en fout de ce qu'ils pensent! Faith est loin d'être grossière ou prétentieuse ou quoi que ce soit du genre et je peux te dire que j'en ai vu des gamines de six ans se comporter comme des reines à la sortie de l'école " J'allais de temps à autre chercher Faith à l'école, parfois on passait l'après midi ensemble, parfois son père ou sa mère se joignait à nous. Justement, j'avais vu Eden cette semaine et nous étions allés au parc avec la petite. J'avais une grande nouvelle à annoncer à ma soeur mais je ne savais pas si aujourd'hui était le jour idéal…

Ma soeur m'avoua ensuite ses sentiments les plus profonds. Ses secrets étaient bien gardés avec moi. Elle pouvait être honnête, complètement honnête. Sauf que ce qu'elle me disait me faisait l'effet d'un coup de poignard dans le coeur. Savoir que ma soeur avait souffert autant, cela me brisait! Mais je refusais qu'elle fasse semblant, surtout pas avec Eden. "Tu ne peux pas faire ça Marissa… Eden veut t'aider, tu dois être honnête avec lui. Il t'aime. Et je sais pour sûr qu'il est mort d'inquiétude pour toi." Je n'aimais pas trop cette position d'entre deux. A moitié la confidente de l'un, à moitié la confidente de l'autre. Je les écoute tous les deux, je veux les aider tous les deux mais au final je ne peux pas me mêler de leurs affaires, je ne peux pas les trahir l'un et l'autre, et surtout je ne dois pas prendre parti pour l'un ou pour l'autre sinon c'est foutu! "D'ailleurs… ne fais jamais semblant! Pas avec moi, pas avec Eden! Faire semblant c'est comme mentir, il n'y aucune différence et ça, ce n'est pas toi. Tu vas aller mieux, un jour tu verras que t'iras mieux… Je le sais. " Je voulais être optimiste et surtout pas motiver ma soeur à rester dans sa tristesse. Je voulais qu'elle se relève, et que tout redevienne comme avant. " Je crois que Faith va bien, elle avait l'air heureuse quand je l'ai vu il y quelques jours… Mais si sa maman ne va pas bien, elle ne pourra pas aller parfaitement bien non plus. En plus elle est maligne, elle sait très bien que tu ne vas pas bien au fond. " Mais une chose était sûre, je n'allais pas laisser ma soeur aller mal pendant encore des jours et des jours. J'allais l'aider et ce dès à présent!

Je la suivais dans la cuisine et me mis derrière devant le plan de travail."Bon, donne moi les oeufs, le chocolat, le sucre, la farine et le beurre! " lui lançais-je. De mon côté j'attrapais les ustensiles nécessaires. Je connaissais très bien les lieux jusqu'au fond des placards, je n'avais pas besoin de tout demander à Marissa, en fait j'étais ici comme chez moi. " J'ai un truc à te dire, mais je ne sais pas si c'est le moment… " J'étais tellement heureuse que je voulais partager ce bonheur avec ma soeur.

« Non l’autre ! Ça ne m’énerve pas, simplement je ne vois pas pourquoi je gaspillerais mon temps à parler de cette personne. » Marissa arqua un sourcil, elle ne céderait pas et pouvait se montrer vraiment chiante dans ces moments là. Emma n’était pas sa sœur, enfin si elle l’était puisqu’ils avaient les mêmes parents mais elle avait décidé de vivre sa vie et les abandonner donc Marissa préférait faire comme ci Emma était inexistante voir même morte ! La jolie brune ne pensait pas un jour revoir sa sœur, elle s’était faite à l’idée qu’aujourd’hui c’était elle seule la grande sœur. Marissa était une personne qui pouvait tout donner à ses proches, par amour elle pouvait tout faire le bien comme le mal. Seulement quand on venait à la blesser où à gâcher la confiance qu’elle avait la jeune femme préférait couper les ponts, elle n’avait pas besoin de ce genre de personne dans son entourage. Les gens comme Emma ne méritaient pas qu’on perde du temps à parler d’eux ou à penser à eux.

Marissa eut un sourire en entendant sa sœur, c’était clair Leah était la meilleure tante et marraine au monde. Faith n’avait pas à s’en plaindre, Leah était présente pour elle et en prenait soin comme si c’était sa fille. Lorsque Marissa était tombé enceinte elle n’avait pas eu besoin de réfléchir au choix de la marraine, d’ailleurs si Eden n’avait pas voulu elle ne l’aurait pas écouté. Sa sœur était la seule personne digne de confiance à ses yeux pour ce rôle ! « C’est vrai, elle a de la chance de t’avoir et j’espère un jour pouvoir faire de même avec ton enfant… enfin quand tu te décideras à bouger tes fesses ! » Marissa avait eu la chance de trouver Eden de bonne heure, après tout ce n’était pas donné à tout le monde de tomber sur l’homme de sa vie au lycée et d’avoir la chance de fonder une famille avec. La jolie brune savait bien qu’elle avait eu de la chance, sa sœur prenait son temps et après tout elle était assez grande pour faire sa vie. Même si Marissa avait hâte d’être un jour tante elle préférait que sa sœur fasse le bon choix ! « Encore heureux, je n’ai pas élevé ma fille n’importe comment. Tu te rappelles la fille des voisins, Victoria quelque chose ? Elle était vraiment horrible cette gamine, je me demande ce qu’elle est devenue ! » Marissa n’était pas dur avec sa fille tout simplement parce qu’elle était de nature très douce mais il était hors de question que Faith se prenne pour la reine de la maison, elle lui laissait passer beaucoup de chose mais faisait bien attention à ce que sa fille respecte ses deux parents ainsi que les autres.

La jolie brune baissa quelques instants le regard tandis que sa sœur lui faisait comprendre qu’elle ne devait pas mentir, qu’elle ne pouvait pas jouer la comédie pour faire plaisir aux autres. Pourtant Marissa y pensait parfois, faire comme ci tout allait mieux même si c’était tout le contraire. Elle savait aussi que c’était dangereux de mentir ainsi parce qu’on finissait forcement par se mentir à soit même à force. « Je sais tout ça… mais tu crois qu’il va tenir combien de temps exactement ? Depuis deux mois il s’occupe de tout ici, je ne gère plus rien à part la maison… il a son boulot, il doit s’occuper de Faith pour deux, il doit gérer mes crises de nerfs, mes angoisses et ma distance. Depuis deux mois je ne m’occupe pas de lui, je ne supporte pas qu’il me colle ni même qu’il me touche. Si ça se trouve… » La jeune femme passa sa main dans ses cheveux soupirant légèrement à l’avance face à ce qu’elle allait dire « Il est peut être allé voir ailleurs ou il va le faire… peut être qu’un jour il partira. » Marissa avait confiance en son mari mais voilà il avait déjà été infidèle par le passé et quoique l’on puisse dire on ne peut pas oublier une telle chose. La jolie brune avait pardonné son mari mais ça ne l’empêchait pas depuis quelques temps de penser à ça, après tout un homme reste un homme ! « Je sais qu’elle est maligne, elle fait attention à tout ce qu’elle fait comme ci elle avait peur de me faire du mal ou que je lui en veuille. »

Les deux sœurs prirent place dans la cuisine spacieuse de la jolie brune, en même temps quand vous avez les moyens vous voyez toujours très grand ! Leah prit la parole lui faisait une liste rapide de ce dont elle avait besoin, Marissa s’exécuter allant chercher ce dont elle avait besoin dans les placards et le frigidaire. Une fois tout sur le plan de travail la jeune femme posa son regard sur sa sœur « Tu me fais peur… dis moi tout, on ne se cache rien on ne va pas commencer maintenant. Et puis moi aussi j’ai des choses à te dire ! »

MARISSA & LEAH

Je décidais de ne pas insister concernant Emma, de toute façon nous n'étions pas d'accord et quoi que je dise, rien en changerait. Quand même, je me demandais ce qui arriverait ce le jour où Emma déciderait de revenir car oui, j'étais persuadée que notre soeur reviendrait un jour à Huntington Beach, c'était comme un pressentiment, et je ne pouvais pas envisager les choses autrement. Je fixais donc Marissa et la laissa me dire que sa fille avait de la chance de m'avoir. Elle rajouta qu'elle avait hâte d'en faire de même avec mon futur enfant et qu'il allait falloir que je me bouge les fesses. Je baissais la tête et pris un air très sérieux… "Bin… justement… je voulais te dire que…" Je portais une main sur mon ventre et regardais ma soeur avec un sourire avant d'ajouter. "C'est pas prêt d'arriver! D'ici à ce que tu sois tâta, tu auras peut-être déjà l'âge d'être grand mère. Vu au train ou vont les choses, je suis bonne pour trouver 'THE guy' quand Faith sera à l'université… Ou pire, quand elle sera déjà mariée!" Je n'étais pas vraiment désespérée mais il y avait actuellement beaucoup de garçons dans ma vie, et avec eux je ne faisais que batifoler le temps d'une nuit ou deux, on s'amusait bien mais je ne me voyais pas fonder un famille avec l'un d'eux. Cela dit il y a en avait quand même deux ou trois qui se démarquait et le dernier en date c'était Adam. Je décidais donc d'en parler à ma soeur. "Au fait, en parlant de mec… Adam est revenu. Tu te souviens de lui? On était les meilleurs amis du monde quand on était petit et je suis sortie avec lui la dernière année du lycée avant qu'il ne disparaisse de la surface de la terre et ne brise mon coeur, aujourd'hui devenu aussi dur qu'une pierre… Tu vois de qui je parles?" Je voulais juste être certaine que ma soeur le replaçais dans on esprit, après tout il y avait eu pas mal de mec dans ma vie et comme je ne lui cachais rien, elle était au courant de presque toutes mes histoires, en particulier si elles avaient compté pour moi. Adam avait été le seul garçon à qui je m'étais intégralement ouverte, je n'avais jamais été aussi honnête avec quelqu'un qui ne faisait pas partie de ma famille immédiate et je l'avais même aimé. Mais il m'avait fait souffrir et après avoir souffert pour la première fois de ma vie d'un coeur brisé, je m'étais jurée de ne plus jamais me faire prendre au piège des sentiments amoureux. Jusqu'à présent j'avais tenu ma parole. Je n'étais pas totalement fermée aux relations amoureuses mais je n'arrivais jamais à aller au delà de quelques mois, au final je trouvais toujours une excuse pour être la première à décamper tellement j'avais peur de me faire jeter. Je préférais larguer qu'être larguée. Logique non? Et puis je faisais toujours en sorte de ne pas me dévoiler complètement aux hommes à qui je donnais une petite chance, je n'avais pas trop envie qu'eux aussi s'attachent puisque de toute façon je savait par avance que cela ne durerait pas. Je n'étais pas une grosse sadique qui faisait souffrir les gens par simple plaisir."J'en avais marre d'attendre qu'il ose venir me voir alors j'y suis allée… C'était très étrange de le revoir. J'étais partagée entre l'envie de l'égorger et celle de le serrer dans mes bras. Enfin quoi qu'il en soit, je ne pense pas remettre le couvert avec lui, inutile de me demander, il a eu sa chance et il l'a laissé filer… En plus il ne veut pas me dire les vrais raisons de son départ, je trouve ça louche." Si j'en parlais à ma soeur c'est que je voulais son avis, j'avais envie qu'elle me rassure aussi, qu'elle me dise que j'avais raison de toujours lui en vouloir d'être parti sans donner de nouvelles, même si tout cela s'était passé sept ans auparavant. Marissa savait toujours trouver les mots justes pour me faire me sentir mieux. J'en oubliait presque qu'elle aussi avait des problèmes et même bien plus importants que ces conneries de garçons. Quoi qu'il en soit, le jour où j'aurais des enfants, j'aurais de la chance s'ils sont aussi mignons et polis que Faith, cela était sûr et certain! Marissa se remémorait une horrible gamine qui avait grandi dans notre quartier, avec nous, lorsque nous étions encore jeunes… "Je n'avais pas pensé à elle depuis longtemps… Il me semble qu'elle vit en Australie maintenant, elle s'est trouvé un kangourou à ce qu'on m'a raconté… J'espère que ce n'est pas un beau surfeur parce que je serais vraiment très jalouse, en plus elle était pas terrible terrible de visage, non? " Bon là, j'étais juste mauvaise, mais je pouvais bien me le permettre de temps en temps.

En parlant de garçon, il avait quand même Eden dans la vie de ma soeur. Je l'avais vu quelques jours plus tôt au parc et je savais à peu près dans quel état d'esprit il se trouvait. Je voyais bien qu'il souffrait de cette distance qui s'était installé entre lui et sa femme, et clairement elle en souffrait aussi. Lorsque Marissa osa prononcer l'impensable, je sentis ma bouche s'ouvrir. Je ne savais pas si je devais rire ou pleurer. Comment pouvait-elle dire une chose pareille? Croyait-elle vraiment qu'Eden était dans cet état d'esprit? Croyait-elle qu'il avait le coeur à aller voir ailleurs? Il n'était pas tout blanc, certes il avait fait des conneries par le passé mais il n'était plus comme cela à présent, du moins je ne le pensais pas. "Il n'a pas l'intention de partir, il ne te ferait jamais ça, ni à toi ni à Faith. Et je ne pense pas non plus qu'il soit allé voir ailleurs Marissa parce qu'il a d'autres choses à penser que d'aller soulager ce genre de besoin… S'il a envi d'une fille en ce moment, ça ne peut être que de toi!" Parler de sexe avec ma soeur n'avait pas toujours été évident. Lorsque j'étais encore une gamine et qu'elle était déjà bien dans l'adolescence, je ne pouvait pas en parler avec elle, je finissais toujours pas terminer en fou rire. Mais fort heureusement j'avais grandit et le mot pénis ne me faisait plus vraiment rire, ou en tout cas il ne me faisait plus rougir. Parler de sexe ne me gênait plus, au contraire j'avais tendance à en abuser parfois, mais cela dit je préférais rester soft et surtout je ne voulais pas trop en savoir quand il en venait de ma soeur et de son mari. " Et tu sais, il a plutôt pas intérêt, parce que sinon il devrait rencontrer mon point dans son nez et mon pied dans ses bijoux de famille, on sait toutes les deux qu'il tient trop à ses parties pour les risquer! " lâchais-je sur un ton très sérieux. Je haussais les épaules comme si je venais de dire quelque chose de tout à fait normal et approprié. Je me tenais encore assez proche de Marissa. En la regardant je me disais qu'il fallait vraiment être fou pour tromper une fille aussi belle, et comme j'avais la chance de la connaitre de A à Z, je savais qu'elle était loin d'être la fille la plus chiante de la Terre. Ma soeur était la perfection incarnée à mes yeux alors il ne valait mieux pas lui faire du mal ou quoi que ce soit, Eden le savait bien puisque lorsqu'il avait rejoint notre famille, je m'étais d'abord montré assez dur avec lui. En fait, je voulais juste qu'il comprenne qu'avec les Stewart on ne rigole, il avait plutôt intérêt à traiter ma soeur avec le respect et l'amour qu'elle mérite autrement j'aurais tout fait pour qu'il n'intègre pas nos rangs. Heureusement, il était loin d'être bête, et il avait vite compris ce qu'il devait faire pour que je l'accepte. A présent lui et moi étions copains comme cochons! Ou peut-être plutôt comme frère et soeur… Oui, voilà, il était le frère que je n'avais jamais eu puisque Dieu (ou parents, au choix) m'avait gâtée avec deux soeurs uniquement.

Une fois dans la cuisine, Marissa me rapporta tout ce dont j'avais besoin pour me mettre au travail. Alors que je cherchais des plats, je la prévenais que j'avais un truc à lui dire. Elle se demandait donc ce dont il s'agissait et je n'allais pas la faire languir plus longtemps. " Non mais t'inquiètes pas… C'est rien de grave. Au contraire! " Je me mordillais la lèvre, je me retenais une fois de plus pour ne pas sautiller partout comme une gamine le matin de noël. " C'est une super nouvelle pour moi… Pour le boulot! J'ai reçu une proposition et Eden et Faith sont déjà au courant parce qu'ils étaient avec moi quand j'ai reçu l'appel mais ils m'avaient promis de rien dire alors … voilà… Je vais ouvrir un restaurant! " Je haussais les sourcils tout en affichant un sourire ravie. J'espérais que ma soeur serait fière de moi. " Ce n'est pas encore totalement officiel, mais je dois aller signer les papiers la semaine prochaine. Je ne t'avais jamais parlé de ce projet avant parce que je n'osais pas croire que ça arriverait un jour mais… visiblement j'avais tord. Tu te rends comptes? Mon propre restaurant…?! Je suis excitée comme une puce! "

Alors que Marissa a sa soeur son envie d'être tante un jour ou l'autre, et pourquoi pas rapidement sa soeur prit un air des plus sérieux, portant sa main sur son ventre. La jolie brune posa son regard sur le ventre de sa soeur, non elle était enceinte ? Marissa se retenait de hurler, de joie bien sûr! Heureusement que Leah avait mit fin à ce suspense parce que sa soeur ne tenait plus, en entendant la suite Marissa leva les yeux au ciel ne trouvant pas cela drôle tout simplement parce qu'elle s'était fait avoir! «J'y aie cru, je me voyais déjà tante moi! Grand mère ? Quelle horreur, je n'ai pas envie... » Marissa avait grimacé de dégoût, elle ne se voyait pas du tout grand mère et heureusement vu son âge. Pour l'instant sa fille restait son bébé alors hors de question de penser à tout ceci. Marissa aurait été heureuse pour sa soeur si elle avait été enceinte même si ça aurait très difficile à gérer, elle se serait retrouvé dans cette grossesse mais ce n'était pas la peine d'imaginer une telle chose puisque c'était faux. En parlant grossesse, parlons garçon puisque les deux sont liés forcement ! « Comment oublier le garçon qui a brisé le coeur de ma petite soeur ! » Marissa avait une très bonne mémoire pour ce genre de chose et n'avait pas oublié le jeune homme, coupable du malheur de sa soeur. Quand on s'en prend à Leah on s'en prend aussi à Marissa, et attention les deux Stewart sur le dos ce n'est pas du gâteau ! Marissa aimait les confidences de sa soeur tout comme elle aimait lui confier des choses, elle était sa meilleure amie et pouvait tout lui dire sans avoir peur de sa réaction. Bien sûr elle avait deux, trois secrets comme tout le monde et c'était normal. « Tu as eu raison d'y aller, de toute façon un jour ou l'autre tu serais tombé sur lui! Franchement Leah ne perd pas ton temps, même si vous avez eu une belle histoire il a tout gâché et surtout tu as souffert par sa faute, et tu en souffres toujours. Après tu fais comme tu veux mais méfie toi, c'est le genre de garçon qui n'est jamais heureux... tu as besoin d'un homme, un vrai ! Marissa n'avait rien contre Adam dans le sens où il ne lui avait jamais rien fait, à vrai dire elle l'aimait bien mais il avait fait du mal à Leah et ça elle avait du mal à l'accepter. Marissa ne prenait jamais de parti, elle n'avait pas de camp à choisir estimant que chacun était assez grand pour savoir ce qu'il voulait cependant si on faisait du mal à sa soeur elle prenait sa défense. « C'est clair, elle était horrible cette gamine... jamais un surfeur voudrait d'elle, elle a du se trouver un pauvre gars.» Oui elle était un peu peste et alors ? Tout le monde l'était à sa façon, la jeune femme n'avait jamais pu aimer cette voisine et aujourd'hui elle espérait qu'elle soit mariée au premier abrutit du coin !

Marissa avait bien conscience qu'elle racontait n'importe quoi, son mari avait autre chose à penser comme lui faisait remarquer sa soeur. Lui aussi avait perdu un enfant et ne voulait qu'une chose, retrouver sa famille. Dans l'histoire c'est Marissa qui foutait un peu la merde ! Eden avait fait une connerie il y a deux ans de cela, une connerie qu'elle lui avait fait payer en le quittant. Ce n'était pas sein de ressortir ce vieux dossier car ça n'aidait pas à avancer, elle le savait parfaitement. « Je sais... je raconte n'importe quoi, je cherche en permanence le conflit.» La jolie brune pouvait bien l'avouer à sa soeur, avec son mari c'était en permanence conflictuelle parce qu'elle faisait tout que ce soit ainsi. Eden ne pouvait rien dire sans qu'elle ne déforme ses propos et crée une dispute entre eux. « Oh oui il y tient, et il y tient encore plus en sachant que tu vises très bien! » C'était rassurant de savoir que quoiqu'il se passe sa soeur était toujours là derrière elle, tout comme elle était toujours là pour Leah. Leurs parents étaient fiers de voir leurs deux filles si proches et complices, c'était ce que voulaient tous les parents ?

Leah avait quelque chose à dire à sa soeur, cette dernière se demandait ce que c'était. Quelle révélation allait-elle faire ? Marissa n'en avait aucune idée elle espérait juste que ça soit une bonne nouvelle, enfin une! A voir le visage de sa soeur la jeune femme comprit que c'était positif. Eden et Faith étaient déjà au courant, c'était inadmissible Marissa devait être la première au courant, oui oui c'était écrit dans le règlement des soeurs ! Leah lâcha enfin le morceau, elle allait ouvrir un restaurant. Entrouvrant sa bouche Marissa ne savait même pas quoi dire, un sourire apparut sur son visage avant qu'elle ne saute limite sur sa soeur pour la prendre dans ses bras« Je suis tellement fière de toi, c'est merveilleux... je suis fière, t'imagines même pas !» Déposant un bisous sur la joue de la dernière de la famille la jolie brune desserra son étreinte. « Tu aurais du m'en parler, je t'aurais soutenu ! Tout comme j'aurais du être la première au courant.. je vois que tu me délaisses pour mon mari et ma fille. J'ai du mal à m'en rendre compte, mais c'est génial franchement... c'est l'aboutissement de tout le boulot que tu as fais avant, c'est une belle récompense. »

MARISSA & LEAH

Ma soeur avait aidé des tas de femmes à mettre au monde leurs enfants, depuis longtemps déjà je songeais au jour où mon tour viendrait et je ne pouvais pas imaginer les choses différemment, c'est Marissa qui m'aiderait à donner la vie, personne d'autre! J'avais envie de partager ce moment avec elle, et je savais d'hors et déjà que mon avis sur la question ne changerait pas. Je n'en avais jamais parlé avec elle mais je me disais que si c'était une évidence pour moi ce devait être une évidence pour elle aussi. Quoi qu'il en soit ce n'était pas encore à l'ordre du jour, je n'étais pas enceinte et je n'allais sans doute pas l'être avant quelques années encore. Je rigolais à la réaction de ma soeur face au mot "grand-mère", évidemment qu'elle en était encore loin! Elle avait toute la vie devant elle pour voir ce moment là arriver, et puis d'ailleurs mieux valait que cela arrive dans très très très longtemps, le jour où elle serait grand-mère je serais moi-même une petite vieille et cette idée ne me réjouissais pas spécialement non plus. J'en étais encore au stade "recherche du prince charmant" et c'est ainsi que j'avais amené Adam dans la conversation. Marissa ne l'avait pas oublié. J'aurais dû m'en douter. Ma soeur et moi nous n'étions pas du genre à oublier ces choses là. Ravie de l'entendre me dire que j'avais eu raison d'aller le voir, je ne savais pas trop quoi penser de ce qu'elle rajoutais ensuite. Elle ne voulait pas que je perde mon temps avec lui, moi non plus je ne voulais pas perdre mon temps avec qui que ce soit d'ailleurs, mais Adam était-il vraiment de l'histoire ancienne? Un homme, un vrai! Voilà ce que ma soeur pensait être bien pour moi, je ne pouvais qu'être de son avis, mais je n'arrivais pas à m'enlever Adam de la tête malgré tout. Il m'avait manqué et en le revoyant c'était comme si j'étais revenue sept ans en arrière. Je n'avais plus grand chose voir avec l'adolescente que j'étais à l'époque mais les sentiments que j'éprouvais pour lui avait resurgis d'un coup lorsqu'il avait posé sa main sur la mienne. Depuis nos retrouvailles je me sentais quelque peu oppressée… J'avais le souffle court en m'imaginant dans ses bras, et je suffoquais carrément si je tentais ne serait-ce que de me remémorer ce que cela faisait lorsque ses lèvres entraient en contact avec les miennes. Je n'avais pas partagé un véritable baiser depuis des siècle il me semblait, pourtant j'avais été propulsée au septième ciel pas plus tard que le weekend dernier, mais un véritable baiser, pleins d'amour et d'attirance et de sensualité… bon sang! J'en crèverais pour qu'il m'embrasse sur le champs. Non! Mais non! Je ne pouvais pas me laisser emporter par mes émotions, je ne pouvais pas le laisser reprendre le contrôle de mon coeur! Il n'en était pas question. Vu ma tête, Marissa devait bien deviner toutes les choses qui traversaient mon esprit, je savais qu'elle avait cette capacité de lire en moi comme dans un livre ouvert, et c'était la même chose dans le sens inverse. " Tu as raison… je crois… " Rêveuse, je n'étais qu'à moitié consciente. A mi chemin entre cette Terre et les nuages, je ne savais plus où donner de la tête. Je me ressaisissais et dis: " Encore faut-il le trouver l'homme, le vrai! C'est qu'ils se font rare les hommes biens à Huntington! Enfin ça et le fait qu'il y en a pas mal que je connais déjà… je veux du sang frais! " Quand je dis "connais" je veux vraiment dire qu'il en existe peu avec qui je n'ai pas passé au moins une nuit, Huntington n'est pas si grand vous savez, et depuis le temps que je vis ici… disons que les jeunes hommes de mon âge et moi on a tendance à très bien se connaitre. Marissa et moi on avait aussi le plaisir de partager des souvenirs communs et nos voisins d'enfance en faisaient parti. Je rigolais une fois de plus en entendant ma soeur y aller de son petit commentaire à propos de Victoria. On était parfois très mauvaises toutes les deux!


Concernant ses problèmes avec Eden, je voyais bien que ma soeur n'allait pas forcément bien, elle vivait mal tout ce qui leur était arrivé mais Eden aussi et cela elle devait en être complètement consciente! Cela dit, Marissa ne pouvait pas être complètement à blâmer, elle aimait Eden de tout son coeur et je savais qu'elle ne pensait pas réellement tout ce qu'elle disait. " Ça va aller. Je suis sûre que ça va aller. " Je n'avais rien d'autre à lui dire. Parfois les choses les plus simples étaient aussi les meilleures et je me disais que c'était peut-être le cas pour ce conseil. Elle ne devait pas trop s'inquiéter, il fallait encore attendre un peu que la pression redescende entre eux, ils devaient rien précipiter. Ils allaient devoir surmonter cette épreuve ensemble, petit pas par petit pas.

Après ma petite annonce, ma soeur me pris dans ses bras et je me sentais remplie de joie et de fierté. Mon Dieu que je l'aimais! Elle et moi c'était fusionnel et si elle était fière de moi alors rien d'autre n'avait d'importance! Elle m'embrassa sur la joue et s'écarta de moi à nouveau. J'avais un large sourire sur le visage, j'étais aux anges. " Merci Marissa. Je dois t'avouer que j'avais un peu peur de t'en parler parce que tu as eu beaucoup d'autres choses pour occuper ton esprit ces derniers temps et je ne voulais pas t'envahir avec mes histoires. " J'étais heureuse mais elle ne l'étais pas, quoi que en cet instant précis sa peine et sa douleur semblait estompées. L'espace d'une minute elle n'y pensait plus et j'avais réussi mon coup! Elle me fit remarquer qu'elle aurait dû être la première au courant, je fis la moue et haussais les épaules. " Tu seras toujours number one, promis! Mais pour le coup j'ai pas résisté il fallait que je le dise, j'étais trop contente. Et puis comme je te l'ai dit, je ne voulais pas te déranger. " Avant je n'avais jamais vraiment eu peur d'étaler mon bonheur sous le nez de ma soeur parce que je savais qu'elle pouvait en faire de même avec son sublime mari et sa merveilleuse petite fille, son boulot de rêve et sa maison de luxe… Marissa était heureuse, mais un drame était venu tout bouleversé et depuis je ne savais plus si j'avais le droit d'être heureuse tandis qu'elle souffrait comme pas possible.

« Oh c'est pas vrai !» les deux soeurs auraient pu être jumelles que ça n'aurait pas été mieux, elles se comprenaient parfaitement et un simple regard leur suffisait. Marissa n'avait pas eu à réfléchir bien longtemps pour comprendre ce que signifiait la réponse de sa sœur. Leah ne l'avait pas oublié et elle n'était pas dans l'optique de l'oublier et de passer à autre chose. « Non les hommes bien ne se font pas rares, tu ne regardes pas où il faut. Les hommes de vingt cinq ans sont des gamins, tape dans les copains d'Eden... ou regarde du côté de mes voisins ! Enfin on s'éloigne du vrai sujet, tu ne l'as pas oublié et ne dis pas le contraire ! » Marissa avait très bien compris ce qui se passait ou presque et le faisait comprendre à sa sœur, elle ne comptait pas terminer cette conversation en parlant des voisins sexy et célibataires ou des amis d'Eden. «Chérie, dis moi franchement... Adam c'est du passé, c'est un passé qui resurgit mais que tu vas oublier ou tu es totalement perdue et ta grande sœur doit t'aider !» Le quotidien, voilà ce qui avait manqué à la jeune femme et d'avoir cette discussion sérieuse avec sa sœur lui faisait du bien sans qu'elle ne s'en rende compte finalement. Marissa et Leah avaient toujours été proches, trop proches selon leur grande sœur qui n'avait pas réussi à se faire une place dans ce duo infernal. La jolie brune aimait les petites discussions sérieuses ou non avec sa petite sœur, elle aimait ces bavardes entre filles ! De plus c'était pour aider Leah qui semblait quelque peu perdue face à ses retrouvailles avec Adam.

Face aux paroles de sa sœur, la jeune femme acquiesça d'un sourire. Oui ça allait s'arranger, après tout ils avaient traversé beaucoup de crise et ils s'aimaient. L'amour était censé rendre plus fort, Eden et Marissa ne pouvaient pas en être à la fin de leur histoire. La jeune femme était prête à faire des efforts, pour lui mais aussi pour leur fille qui n'avait rien demandé à personne. Bien sûr la souffrance serait présente encore pendant un certain temps mais Marissa devait avancer, elle devait aller de l'avant et penser à son avenir, à sa famille et ses proches.

« Je t’interdis de penser ce genre de chose, tu restes l’une de mes priorité et quoi qu’il se passe je serais toujours là. Et puis ça me change les idées ! » Marissa savait qu’elle n’avait pas été présente pour sa famille, elle s’en voulait parce qu’elle n’était jamais ainsi au quotidien au contraire elle se sacrifiait toujours pour les autres. Leah pouvait se confier à elle, que ce soit une bonne ou mauvaise nouvelle Marissa serait là comme toujours. « Ok je te pardonne, parce que c’est toi ! » Elle lui adressa un sourire avant de reprendre la parole « Tu as prévenu les parents j’espère ? Maman va être hystérique… du coup ça va se mettre en place quand ? Et tu as une idée de nom pour ton restaurant ? » Leah était harcelé de questions en tout genre par la jolie brune qui en avait encore d’autres en réserve. Elle était certaine que leurs parents seraient heureux de voir que Leah réalisait elle aussi son rêve, comment ne pas être fier de leurs filles… enfin surtout des deux dernières !

MARISSA & LEAH

"Quoi?" lançais-je à ma soeur alors qu'elle semblait avoir la révélation de sa vie. Je haussais les épaules en faisant mine de ne pas comprendre. Marissa affirmait que les hommes bien n'étaient pas si rare que cela. Elle pensait que je ne cherchais pas au bon endroit, elle avait raison pour le côté hommes plus âgés, mais c'était déjà ce que je faisais… enfin plus ou moins. Disons que je ne me contentais pas uniquement des garçons de mon âge, j'aimais bien mélanger les deux, jeunes et moins jeunes. En fait, tant que le mec est canon je ne suis pas trop regardante sur l'âge, il a juste besoin d'avoir ce qu'il faut là où il faut et tout va bien. Pour elle c'était facile à dire tout cela, elle a déjà trouvé sa perle rare. Même si elle connait des hauts et des bas dans son couple, Eden et Marissa sont des âmes soeurs et ils sont faits l'un pour l'autre. Au départ j'avais refusé d'accepter cette évidence, j'avais tout fait pour pourrir leur relation, pour la première fois de ma vie j'avais eu un désaccord avec ma soeur et au final j'avais lâché prise. Je n'ai pas pour habitude de laisser tomber mais pour cette fois là, je l'ai fait pour le bien de Marissa. J'ai appris à aimer Eden et aujourd'hui je l'aime vraiment beaucoup. "Certains hommes de vingt cinq ans ne sont pas forcément des gamins, j'en connais des très matures… Les copains d'Eden? Bof. Par contre je veux bien d'Eden…" Je me mis à rire. Evidemment je blaguais. Je ne voudrais jamais prendre le mec de ma soeur, en plus j'aurais l'impression de commettre un inceste alors non merci! "Le vrai sujet? Oublié qui? De quoi tu parles?" Une fois de plus j'essayais de faire la fille complètement à côté de la plaque. Je savais que Marissa avait compris, et je me sentais un peu gênée de paraitre si "faible". Il faut être un peu nunuche pour retomber amoureuse de son premier grand amour, ex meilleur ami, ex meilleur petit ami du monde, et briseur de coeur… Or moi je ne suis pas nunuche! Jamais! Aussi, quand ma grande soeur me demanda si Adam était du passé ou bien s'il était toujours d'actualité, je la fixais droit dans les yeux et j'attendis plusieurs longues secondes avant de lui répondre. Finalement je fis retomber mes bras le long de mon corps et je me laissais tomber sur une chaise de la cuisine. "Aoooooonn! " gémissais-je. Je me cachais le visage dans les mains, me mettant ainsi un peu de farine sur les joues et le front. J'écartais mes doigts et fixais ma soeur à travers les trous. " J'ai tellement honte d'être aussi bête! Sérieusement, c'est pas moi ça! " J'enlevais mes mains et soupirais un grand coup. " Quand je l'ai vu… j'ai eu l'impression que mon coeur s'emballait, et quand il m'a pris dans ses bras c'est comme si j'avais cessé de respirer quelques instants. " Je me sentais tellement stupide, je détestais parler de sentiments amoureux, même avec Marissa. C'était déjà difficile d'en parler avec moi-même alors partager cela avec quelqu'un d'autre était une vraie torture. Mais s'il y avait bien quelqu'un à qui je pouvais tout dire c'était elle alors je me forçais à m'ouvrir, en plus de cela j'arrivais à lui occuper l'esprit avec autre chose que son bébé. " C'est débile, je sais. Surtout qu'il n'y a pas qu'Adam en ce moment… Enfin je suis plusieurs coups on va dire, et je ne sais pas si Adam est celui qui m'intéresse le plus, avant qu'il ne revienne il ne figurait pas au tableau mais maintenant c'est tout chamboulé et depuis c'est le vrai bordel dans ma tête. Je sais pas quoi faire Marissa! " Voilà, je l'avais dit. J'étais légèrement soulagée mais ce n'était pas suffisant.

Je ne voulais pas accuser ma soeur de ne pas être assez présente pour moi, je ne pouvais pas lui faire cela maintenant… Bien sûr, je l'avais beaucoup moins vu et je n'avais pas pu lui parler énormément mais c'était totalement injuste de le lui reprocher. Je ne voulais pas qu'elle pense que je lui en voulais. "Je sais que tu es là pour moi, je suis contente si je peux t'aider à te changer un peu les idées, mais toi aussi tu dois savoir que je suis et que je serais toujours là pour toi. " Ceci était une vérité absolue. Nous n'avions plus besoin de nous le promettre, être là l'une pour l'autre était naturel pour nous. Voir ma soeur sourire me faisait tellement de bien… Je l'entendis m'interroger sur le restaurant. Je fixais son sourire, et je n'arrivais pas à m'en décrocher. " Ça m'avait manqué de te voir sourire. T'es tellement belle quand tu souris. " Je me levais de ma chaise et m'approchais d'elle. Nous avions un peu abandonné la confection du gâteau, il nous restait encore à faire fondre le chocolat. Je vins poser ma tête sur l'épaule de Marissa et me mis à jouer avec une mèche de ses cheveux. Depuis toute petite j'avais l'habitude de chercher du réconfort auprès d'elle, j'avais déjà l'impression d'être connectée à ma soeur même lorsque nous étions loin l'une de l'autre, mais lorsque nos corps rentraient en contact c'était encore pire. Nous étions liées par un lien indestructible, et tout en elle me le confirmait. Quand elle se trouvait à mes côtés je me sentais invincible, je ne craignais rien. Je me sentais chanceuse de l'avoir comme soeur.

Finalement je me décidais à répondre à ses questions, ma tête toujours posée sur son épaule. " Maman était au courant depuis le début de ce projet. Je lui ai en parlé il y plusieurs semaines environ. Papa aussi le sait. Ils sont content pour moi, papa m'a déjà proposé de m'aider à obtenir des sponsors ou je ne sais pas trop quoi, mais j'ai refusé son aide. Je veux que ce soit mon bébé ce restaurant! J'ai envie de tout faire toute seule, comme une grande. Je crois que cette réponse lui a plut d'ailleurs, tu sais qu'il aime qu'on fasse notre maximum plutôt que de prendre du tout cuit. Et sinon je n'ai pas encore d'idée de nom très précis. Ton mari m'a déjà prévenu que mettre mon nom à moi dans celui du restaurant n'était pas une bonne idée, il pense que ce n'est pas assez vendeur! Il mériterait des baffes ton Eden des fois! " Je rigolais. Ma tête toujours reposée sur ma soeur, je trempais mon doigts dans la pâte à gâteau à laquelle il manquait encore le chocolat, puis je le glissais rapidos dans ma bouche. Ni vu ni connu!

Leah pouvait dire ce qu’elle voulait ou bien encore faire diversion ça ne changerait rien, Marissa voyait très bien ce qui se passait. Sa jeune sœur lisait en elle comme dans un livre ouvert et c’était le cas dans le sens inverse, la jolie brune connaissait très bien Leah. Elle avait raison, l’âge ne voulait pas dire grand-chose un homme de vingt ans pouvait être plus mûre qu’un homme de quarante ans. L’âge n’était pas toujours un élément très important, même si les gens s’arrêtaient toujours sur ce genre de détail. Elle arqua un sourcil quand Leah lui lança qu’elle voulait bien prendre Eden, heureusement c’était sa sœur car si ça n’avait pas été le cas la jalousie de la jeune femme serait rapidement sortit. Oui Marissa était jalouse, et cette jalousie avait empiré lorsque son mari lui avait été infidèle. La jeune femme se méfiait des femmes qui tournaient trop autour de son mari, si il fallait sortir les griffes elle était la première. Tant pis si elle passait pour une hystérique, au moins elle savait son couple et si ça plaisait pas à son homme et bien elle lui reparlait de son infidélité ! « Raaa Leah arrête, je te connais ! » Ce n’était pas dit sur un ton méchant, bien au contraire mais elle connaissait sa petite sœur et là elle cherchait juste à faire diversion alors que Marissa savait très bien ce qui se passait. D’ailleurs plus Leah agissait ainsi et plus la jeune femme comprenait que la situation s’annonçait difficile ! A voir sa petite sœur agir ainsi, elle sourit, amusée de la voir se cacher le visage dans ses mains qui étaient pleines de farine. Elle se revoyait au moins vingt ans en arrière, alors qu’elles étaient dans la cuisine familiale à faire une bataille de farine pour le plus grand malheur de la femme de ménage… « C’est bien ce que je pensais… ça sert à rien que je te présente quelqu’un d’autre tu es de nouveau à fond sur Adam ! » Marissa soupira légèrement, elle avait peur pour sa sœur, peur qu’elle retombe dans les bras de ce garçon qui au final lui ferait sûrement du mal à nouveau. La jeune femme préférait se préparer au pire parce que vu ce qu’il avait fait comment avoir confiance ? Il fallait qu’elle parle avec lui, pour se rassurer.« C’est pas plus débile que d’avoir de la farine sur le visage » elle tira la langue la taquinant un peu avant de reprendre « Quoi ? Quels autres coups… non mais j’ai dormis durant deux mois pour louper tout ça ou quoi ? Racontes moi tout ! » Parfois elle enviait sa sœur qui profitait de sa vie pleinement tandis qu’elle était déjà marié et mère. Bien sûr c’était elle qui avait choisi cette vie là, mais elle n’avait pas autant profité que sa petite sœur. « Faut qu’on fasse le point là… limite me faut une feuille et un stylo pour les départager ! » Combien étaient-ils au juste ?

« Je le sais Leah, rassures toi je le sais. » S’il y avait bien quelqu’un sur qui elle pouvait compter c’était sa sœur. D’ailleurs c’était toujours Leah qu’elle appelait en premier, elle ne pouvait pas l’expliquer c’était ainsi tout simplement. Elle savait que sa petite sœur serait toujours là pour elle, elle lui avait prouvé à plusieurs reprises et ça ne changerait pas. Vint alors la petite confidence du jour de miss Stewart, Marissa se sentit mal à l’aise face à sa remarque. Oui elle souriait et elle ne s’en rendait même pas compte, ça semblait naturel et étrangement ça la mettait mal à l’aise. L’idée d’être heureuse l’angoissé énormément. Leah vint contre sa sœur posant sa tête contre son épaule, jouant avec l’une de ses mèches de cheveux. Marissa passa ses bras autour de sa sœur, une pause câlin entre sœurs ne se refusait jamais ! « Merci d’être là, aujourd’hui et les autres jours. J’ai l’impression d’être… bien, et ça c’est grâce à toi et toutes ces discussions simples mais efficaces. » Parler garçon, pâtisserie, ouverture de restaurant etc… ça aidait la jeune femme, car pour une fois ça ne tournait pas autour d’elle, de la perte de son enfant ou de sa dépression.

Tout le monde était au courant pour ce projet, c’était normal que leurs parents le soient en premier même si Marissa aurait aimé être la première mais ça elle n’avait pas besoin de le dire tout le monde connaissait la jeune femme. Les deux sœurs avaient toujours compté sur leurs parents, ils étaient fiers tout les deux de ce qu’elles étaient devenues et elle était certaine que cette nouvelle les enchantaient tout autant qu’elle. « Tu as bien fais, même si il fait ça de bon cœur c’est ton projet… au moins on ne pourra pas te dire que ton père t’a aidé ! » Les deux sœurs étaient habitué à ce genre de remarque, parfois Marissa n’y prêtait pas attention et d’autre fois ça l’énervait car elle avait bossait dur comme tout le monde. Son diplôme elle ne le devait qu’à elle seule. « Bien sûr, il est fier de toi tout comme moi… ton restaurant va concurrencer les autres ! Ah bon ? Moi pourtant je trouve ça bien, au moins les gens savent que c’est ton restaurant, que tu t’es investit dedans ! »

MARISSA & LEAH

Pour me connaitre, cela est sûr, elle me connaissait! Marissa était sans aucun doute la personne la plus proche de moi, celle qui me connaissait sur le bout des doigts, elle me connaissait si bien qu'elle pourrait même être moi et je pourrais être elle sans aucun problème! Je ne pouvais pratiquement jamais lui mentir parce qu'elle pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert, j'avais beau essayer de cacher mes sentiments le plus profondément possible, ce n'était jamais assez profond pour l'empêcher de tout découvrir. En général je cache mal les sentiments tels que la tristesse, la douleur, la colère, mais l'amour fait parti de ces émotions que je ne montre pas à tout bout de champs et à n'importe qui. Pour être aimé par Leah Stewart il faut le mériter et ce n'est pas donné à tout le monde! Marissa semblait amusée par la situation, pourquoi j'avais plus envie de pleurer qu'autre chose. Adam faisait parti de l'histoire ancienne, notre amourette remontait à la dernière année de lycée, depuis tout ce temps j'avais eu le loisir d'avoir des tas d'autres mecs dans ma vie, plus beaux, plus intelligents, plus drôles que lui, et pourtant je semblais comme attirée par mon ancien petit ami. J'aurais dû vouloir l'étrangler pour m'avoir laissée sans nouvelles durant sept années, au lieu de cela je mourrais d'envie de l'embrasser. Entendre ma soeur me dire que j'étais à fond sur lui me fit gémir d'avantage. Elle avait sans doute raison mais je refusais de totalement l'admettre, surtout pas à haute voix. J'étais comme tétanisée par ce que je ressentais. J'avais envie de tuer ces p*tains de papillons à l'intérieur de mon ventre, ceux qui me donnaient l'impression d'être… amoureuse! Dieu! Ce que je peux détester ce mot! Amoureuse. Cela fait tellement niais, tellement ridicule, tellement pitoyable. Enfin non, pas pitoyable, mais dans mon cas ça ne le fait pas, c'est tout! J'ai peur des sentiments, je l'avoue, surtout que cela inclus un homme et moi-même. Je fuis les relations, pourtant je rêve d'une famille à moi. La réflexion de ma soeur à propos de la farine me fit rire. Elle enchainait en me questionnant sur mes autres conquêtes du moment, je me rendais compte que je n'avais pas su tenir ma langue et j'avais, par inadvertance, donné un peu trop détails, ou peut-être pas assez aux yeux de ma soeur. " Non mais il n'y a rien à raconter, tu sais c'est comme d'habitude… Je m'amuse un peu mais j'évite de trop m'impliquer. Ils détestent tous que j'en vois d'autres qu'eux, mais ils n'ont pas le choix. Je n'arrive pas à me caser avec un seul garçon. " En parlant de garçon, il n'y avait pas qu'eux qui m'avaient attirés ces derniers temps. Mon amie Jagger et moi avions commencé un petit jeu de séduction et pour la première fois de ma vie j'étais sexuellement attirée par une fille. J'hésitais à en parler à ma soeur, je ne voulais pas qu'elle pense que je virais lesbienne, ni même bisexuelle, ce n'était pas le cas, Jagger était une exception, une sublimissime exception. Elle me rendait dingue, rien qu'à la voir, je la trouvais superbe, à chaque fois que nous avions un petit coup dans le nez, nous manquions toujours de déraper… Mais j'aimais beaucoup l'idée de vivre de nouvelles expériences, pourquoi pas coucher avec une fille? Je me demandais comme Marissa réagirait en apprenant cela et comme j'étais du genre un peu provocatrice, à toujours tester les limites de mes soeurs et mes parents, je décidais de me lancer. " Enfin, garçon ou fille d'ailleurs… " Je ne pu retenir un sourire et un petit rire. Rien que d'en parler à ma soeur, je me sentais telle une bad girl! De nous deux, j'étais peut-être la plus jeune mais Marissa était de loin la moins expérimenté. Mon tableau de chasse n'aurait pas tenu sur mes deux mains tandis que le siens pouvait être compté à l'aide de ses dix doigts (sachant qu'elle ne les utiliseraient pas tous, même en comptant ses petits amis du collège et du lycée!). Je haussais un sourcil attendant une quelconque remarque de sa part. Pour le coup il était clair qu'elle allait se sentir à l'Ouest, mais même en n'ayant pas été quelque peu absente de ma vie pendant deux mois, elle aurait été surprise de ce changement de bord. Je décidais de poursuivre un peu la taquinerie, j'allais lui faire une petite blague. " Depuis toujours je laisse les garçons me courir après et je choisis ceux qui me plaisent le plus…. j'ai jamais vraiment trouvé personne capable de me satisfaire totalement. Peut-être que c'est ça mon problème… peut-être qu'en fait j'aime les filles." Je gardais un air sérieux sur mon visage quelques instants, mais en voyant l'expression sur celui de ma soeur je ne pu contenir mon fou rire plus longtemps. J'explosais de rire, manquant de faire tomber le plat rempli de la pâte à gâteau. Je me tordais carrément en deux tellement je rigolais. " Non mais tu aurais vu ta tête Marissa! " Je parvins à m'arrêter au bout d'un moment. Je me redressais et repris un peu mon sérieux. " Attend, j'ai une question sérieuse. Si j'étais lesbienne, tu m'aimerais quand même?" Ma soeur n'était pas homophobe, comme personne d'autre de ma famille d'ailleurs, mais je me devais de poser la question, juste pour info. En plus j'aimais l'entendre dire qu'elle m'aimait.

Pendant ce laps de temps où j'avais cessé de parler sérieusement, j'avais réussi à éviter le vrai sujet de conversation. Je regardais Marissa, je savais que quoi qu'il arrive elle serait toujours là pour moi. C'était l'une des rares personnes au monde qui n'avait même pas besoin de me le promettre pour que je sache qu'elle ne me lâcherait jamais en cours de route. Nous resterions fidèle l'une à l'autre pour toujours! " J'ai peur de tomber amoureuse " lâchais-je enfin. Cette fois je ne blaguais plus. " Je suis plus une ado, je sais, je devrais plus avoir peur des sentiments et tout le reste, mais j'y peux rien j'ai peur! Rien que d'imaginer aimer quelqu'un au point d'avoir besoin de cette personne pour être bien, ça me fait peur. J'ai peur de trop m'attacher, tu sais comment je suis, avec moi c'est tout ou rien. Je suis toujours dans l'excès et je peur de me planter et ensuite d'avoir mal. Je veux pas avoir mal, je veux pas avoir le coeur brisé, une seule fois m'a suffit pour me vacciner à vie contre les peines de coeurs et c'est justement à cause de ça que maintenant je suis la pire des trouillardes quand on en vient à parler sentiments. A toi je peux te dire que je t'aime, à mes amis aussi, même à ton Eden je peux le dire, mais à un mec avec qui je peux entretenir une relation privée, je peux pas. Les mots veulent pas sortir, et les gestes c'est encore pire. Je suis horrible à ça et je crois pas que quiconque voudra un jour se marier avec moi, si j'ai des enfants ce sera sans doute par accident… " Tout ce que je venais de dire je le pensais vraiment. Mes véritables craintes. J'acceptais de les partager avec Marissa parce que savait qu'elle ne me jugerait pas, elle ne serait pas du genre à utiliser cela contre moi non plus, au contraire elle ferait tout pour m'aider. Marissa m'affirma qu'elle savait elle aussi qu'elle pouvait compter sur moi.

Alors que j'avais posé ma tête sur son épaule, Marissa passa ses bras autour de moi et je ne la repoussais pas, au contraire. Depuis deux mois, je n'avais pas eu le droit à toute son affection, j'avais dû être celle qui réconfortait plutôt que celle qui était réconfortée. Etant la plus jeune de la famille, c'était souvent moi qu'on prenait dans ses bras plutôt que l'inverse, j'étais celle que tout le monde voulait protéger et chouchouter et je ne pouvais JAMAIS refuser cela! Marissa me remercia pour ma présence et ma capacité à lui changer les idées. Je me sentais heureuse de savoir que je pouvais être utile à ma soeur. "Ça fait des semaines qu'on a pas parlé comme ça, j'ai des tas de trucs à te raconter, une fois que je commence on ne m'arrête plus!" La voir rayonner me rendait à moi aussi le sourire. Je me sentais fière de nous, de notre relation, tout le monde ne peut pas se vanter d'être aussi proche et fusionnelle avec sa soeur. Dans notre cas cela était principalement positif, cela dit je pouvais me montrer très jalouse. De nature assez possessive je détestais par dessus tout partager ma soeur avec quelqu'un d'autre, cela avait déjà créé des problèmes avec notre soeur ainée, Emma, mais aussi avec les autres enfants lorsque nous étions plus jeunes, ou même les garçons, comme Eden par exemple. Dans son cas on avait réussi à trouver une solution, j'avais choisi de mettre le bonheur de ma soeur avant le mien et j'avais cessé de haïr Eden. Cela dit à l'égard des autres, ceux qui ne font pas parti de notre famille, rien à changé. On ne touche pas à Marissa, elle est à moi et à personne d'autre! Le pire c'est quand je la vois copiner avec des filles de mon âge, je serais capable de lui piquer des crises de jalousies pour de vrai! Très mature, hein? Je m'en fiche! De son côté elle est très protectrice envers moi, elle n'aime pas trop que les mauvaises personnes me tournent autour, elle me défend, me conseille et quoi qu'elle fasse elle reste la meilleure des soeurs. Contrairement à Emma, Marissa ne m'a jamais laissé tomber! Ma merveilleuse soeur m'annonçais justement qu'elle était fière de moi, comme notre père. Il avait été longtemps absent de nos vies à cause de son travail, mais il n'avait jamais cessé de nous aimer. Ce n'était pas un père parfait mais il essayé un peu plus maintenant qu'il se faisait plus vieux. Notre mère avait elle aussi commis quelques erreurs, mais elle n'était pas horrible non plus, au contraire, je l'aimais de tout mon coeur. Ma famille était véritablement mon trésor le plus précieux et peu importe ce qui avait pu se passer, je les aimais tous très fort. J'espérais qu'Emma pourrait un jour revenir pour que nous soyons à nouveau au complet. Je suis fière d'être une Stewart. " "Chez Leah" ou "Stewart Restaurant & Co' " quelque chose du genre… ça pourrait être sympa. J'ai encore du temps pour y réfléchir mais si jamais tu as une idée à proposer, n'hésites pas! Pour ce qui est de m'investir, t'inquiètes pas que je vais le faire, un travail titanesque m'attends! J'ai hâte qu'on commence. J'ajoutais finalement le chocolat à la pâte du gâteau. Puis, tout en gardant un oeil sur ma soeur, je versais le tout dans un moule que j'enfournais. " Quarante cinq minutes de cuisson est ce sera bon! " Je pris le plan dans lequel il restait des traces de la pâte, j'en sortis le fouet couvert de chocolat fondu… Comme une gamine je me mis à tout nettoyer avec mon doigt que je portais ensuite à ma bouche. Non seulement j'étais une bonne cuisinière, mais j'étais aussi une grande gourmande surtout quand il s'agissait de chocolat. Depuis toute gamine j'avais pris cette habitude de lécher la spatule ou le fouet ou le plat, et cela n'était pas prêt de changer.

Marissa ne laisserait pas sa sœur échapper à cette conversation, elles avaient toujours été complices, à se confier leurs petits secrets et à compter sur l’avis de l’une et de l’autre. La jeune femme connaissait assez sa sœur pour voir qu’il y avait bien plus, d’ailleurs Leah connaissait tout autant sa sœur pour savoir qu’elle n’était pas bête et qu’elle continuerait de creuser jusqu’à obtenir la vérité. Marissa voulait en savoir davantage, elle se demandait ce qu’elle avait loupé durant ces deux mois. Bien sûr elle savait comment était sa petite sœur, toujours à chercher le bon homme et du coup à en tester pas mal mais ça faisait tellement longtemps qu’elles n’avaient pas parlé de tout ceci qu’elle avait l’impression d’avoir tout loupé. Leah lui affirmait d’ailleurs que ça n’avait pas changé, c’était comme avant, elle passait de garçon en garçon sans s’attacher. Chose qui ne plaisait pas à tous, et normal ! « Mouai… je vois. Si ça te convient ainsi, continue à profiter mais… enfin je veux dire, ne fais pas tout ça pour oublier Adam ou bien pour éviter de souffrir une nouvelle fois. L’amour ce n’est pas simple, et j’ai bien consciente que tout le monde n’a pas la chance de tomber sur le bon dés le début. J’ai eu quelques histoires avant Eden mais c’est vrai que je n’ai pas vraiment souffert côté cœur, mais je sais que c’est difficile de faire à nouveau confiance une fois qu’on a fait du mal… mais je suis certaine que ce garçon existe ! ». Marissa avait eu la chance de rencontrer son mari durant sa dernière année de lycée, avant lui elle avait eu deux, trois histoires donc autant dire qu’elle n’avait pas autant profité que sa sœur mais peu importe, elle avait trouvé son bonheur aux côtés d’Eden. Même si elle n’avait pas eu de peine de cœur, son mari l’avait tout de même fait souffrir il y a deux ans de cela. Ce dernier lui avait avoué avoir eu une relation extra conjugale durant quelques temps avec une inconnue. Marissa était tombé de très haut, pensant avoir le mari parfait et surtout pendant qu’elle pouvait lui faire totalement confiance. La jolie brune avait mis énormément de temps à revenir vers son époux, durant plusieurs mois ils se sont déchirés et elle lui a fait payé très longtemps son erreur. Aujourd’hui c’était un dossier classé, ou presque. Marissa ne pouvait pas oublier, elle avait pardonné mais oublier c’était impossible ! Leah prit à nouveau la parole, laissant sous entendre qu’elle avait également des relations avec les filles… Marissa écarquilla les yeux, on ne l’avait pas préparé à entendre ce genre de chose. Elle n’avait rien contre les homosexuelles, au contraire il était temps qu’ils soient reconnus selon elle mais la jolie brune n’avait jamais imaginé sa sœur lesbienne ou bisexuelle. Sans le remarquer la jeune femme n’avait rien répondu, elle pensait à leurs parents et ce qu’ils pourraient bien penser de tout ceci. En entendant sa sœur elle se concentra à nouveau sur leur discussion. Leah continuait les confidences, Marissa l’écoutait attentivement pensant que sa sœur était bien courageuse de lui dire tout ceci et que si elle trouvait son bonheur aux côtés d’une femme, pourquoi pas après tout. N’empêche qu’elle ne s’y attendait pas du tout, Leah ne lui avait jamais confié une telle chose. Marissa restait toujours silencieuse avant que sa petite sœur ne soit prise d’un fou rire, pourquoi ? La jeune femme arqua un sourcil ne comprenant pas vraiment ce qui se passait. Face aux paroles de sa sœur, elle comprit pourquoi elle riait. « Ah ah, très drôle ! Tu m’annonces ça comme ça… tu as de la chance que je ne me sois pas évanouie. » Marissa sourit, amusée à son tour par la situation avant de prendre son air sérieux face à la question de sa sœur. « Franchement Leah… je t’aime mais là, en sachant ça… » Marissa baissa les yeux quelques instants avant de les relever souriant à sa sœur « Tu es bête ou quoi, que tu aimes les hommes ou les filles je m’en fiche complètement. La seule chose que je veux c’est ton bonheur… et puis il paraît que c’est dix fois mieux avec une fille, enfin je ne sais pas après tout… on m’a juste dit ! »

Leah avoua à sa sœur qu’elle avait peur de tomber amoureuse, Marissa observa sa sœur avec un regard quelque peu triste. Pas pour elle mais pour sa sœur qui était apeuré par le fait de tomber amoureuse, une nouvelle fois. « Oh non, pense pas ainsi ma chérie. L’amour c’est compliquée comme je te l’aie dis mais sans amour on ne vit pas sa vie à fond. C’est normal que tu aies peur, il t’a brisé le cœur et tu ne peux pas guérir comme ça. Mais pour qu’un jour tu puisses dire à nouveau à quelqu’un que tu l’aimes tu dois te laisser approcher, réellement approcher. Tu dois le laisser être attentionné avec toi, qu’il te confit des choses et qu’il t’ouvre son cœur et tu verras ça va se faire naturellement, tu feras la même chose que lui et tu seras guérit. Rassures toi, on ne souffre pas à vie… un jour on trouve le bon, et ça serait dommage que tu passes à côté. » Après un sourire rassurant elle déposa un bisou sur le front de sa sœur, elle savait que c’était difficile pour Leah mais elle avait confiance en sa sœur, c’était une battante et un jour elle arriverait à ouvrir son cœur à nouveau. « Fais le tri dans tes conquêtes, c’est un conseil de grande sœur que je te donne là ! Franchement couche avec qui tu veux mais ce n’est pas ce genre de mec qui va t’épouser, impose toi tu n’es pas n’importe qui tu es une Stewart. Ils doivent se battre pour toi ma chérie. »

« T’arrêtes surtout pas, j’ai besoin de parler de tout et n’importe quoi. Et puis moi aussi j’ai quelque chose à t’annoncer. » Leah pouvait lui parler de tout ce qu’elle voulait, au moins Marissa oubliait la douleur qu’elle avait au fond d’elle. Pour une fois depuis très longtemps elle n’était pas en train de penser à son fils qu’elle avait été incapable de mettre au monde. Parler des garçons (et des filles), des peines de cœur de la petite dernière ou encore de cuisine c’était tout ce dont elle avait besoin à présent. D’ailleurs en parlant cuisine, parlons restaurant. « Carrément, moi je trouve ça bien ! Chez Leah ça a un côté simple mais familier, ça peut plaire à mon avis… je vais être la première à faire une réservation ! » Marissa sourit, tellement fière de ce qu’était devenue sa sœur et de ce qu’elle continuerait d’être au fil des années. Fronçant légèrement les sourcils en voyant sa sœur faire, elle ne perdit pas de temps pour poser à son tour son doigt sur le chocolat qui restait. « Il paraît que le chocolat peut tout soigner ! Un vrai anti dépresseur…. »

MARISSA & LEAH

Marissa avait eu la chance de trouver son prince charmant (pas toujours si charmant que cela si vous voulez mon avis, mais soit, je l'aime quand même ce sacré Eden) très jeune. Entre eux c'était le grand amour depuis le lycée, à côté d'elle j'avais l'impression d'être une loseuse de première classe. Cela dit je sais qu'à l'époque je n'aurais jamais, Ô grand jamais cherché à trouver la perle rare. Je voyais en Adam un petit ami parfait à l'époque, pour la première fois de ma vie j'étais amoureuse, pas seulement sous le charme, j'avais carrément des sentiments pour lui. Pour autant, je ne nous imaginais pas nous marier, ni même avoir des enfants, je ne pensais pas à ces choses là… Enfin si, j'y pensais mais je ne me visualisais pas forcément avec un homme en particulier, je pensais surtout à ce que moi je voulais, quelle robe je voudrais porter le jour de mon mariage, quels prénoms mes enfants porteraient, combien j'en voulais, ce genre de choses et pour imaginer cela je n'avais pas besoin d'inclure un homme, je pouvais le faire toute seule en ne prenant en compte que mon avis. Bien évidement depuis j'ai compris qu'un homme me serait indispensable pour un mariage et de même pour les enfants. Quoi qu'il en soit j'avais à présent vingt cinq ans et toujours pas de couple stable en vue. Marissa avait raison, je ne devais pas enchainer les conquêtes tel un remède contre les peines de coeurs, pourtant c'était bel et bien ce que je faisais. Je me protégeais… Quand on ne se laisse pas le temps de ressentir quoi que ce soit, que tout passe par la séduction et presque aussitôt le sexe, alors il n'y a pas de sentiment, c'est plat et creux et au moins on est sûr de ne pas souffrir. Ma tactique était peut-être pourrie, ou immature, mais au moins j'allais bien. Ma soeur en revanche me redonnait espoir. A l'entendre, même si je ne pouvais pas être certaine qu'elle avait raison, je ne pouvais pas m'empêcher d'espérer qu'elle ne se trompe pas, qu'en effet le mec parfait était là, quelque part à m'attendre. Nous n'avions plus qu'à nous trouver. " J'espère que tu as raison. "

Ma petite blague concernant les femmes fut plutôt bien prise, Marissa était loin de manquer d'humour. Alors que j'avais encore mal aux côtes à force d'avoir ri comme une crétine, sa réponse me fit sourire. Si elle s'était évanouie je n'aurais sans doute pas trouvé cela aussi amusant, mais Dieu merci elle était solide. Elle fit semblant d'hésiter avant de répondre à ma très sérieuse question. "Aww" lâchais-je en rougissant un peu. Marissa était véritablement la grande soeur parfaite, sans elle je ne sais pas ce que je serais. Heureusement quand même que je l'avais à mes côtés, elle m'aidait toujours à me sentir bien et elle avait sans doute joué un rôle énorme dans la construction de ma personnalité. Ma soeur était mon pilier. Elle savait quoi dire et quoi faire pour que je me sente bien dans mes baskets et comme elle le disait, elle ne voulait qu'une seule chose: mon bonheur. Notre autre soeur, Emma, avait disparu de la surface de la Terre, j'étais réellement reconnaissante que Marissa n'est pas elle non plus choisi de partir à l'aventure. Contrairement à notre aînée, nous avions terriblement besoin l'une de l'autre. Il m'arrivait quand même d'être triste pour Marissa. J'avais la chance d'avoir deux grande soeur, l'une d'elle étant partie il m'en restait encore une, mais Marissa n'en avait plus du tout. Emma quant à elle n'avait jamais eu de grande soeur. Je me considérais donc comme la plus chanceuse du lot car contrairement aux deux autres je n'avais pas à endosser le rôle de grande soeur à aucun moment, être la plus jeune me convenait tellement parfaitement, je ne m'en étais jamais plainte et ce n'était pas demain la veille que j'allais commencer. L'opinion de mes aînées, mais surtout celui de Marissa, comptait tout autant voir même plus que l'opinion de ma mère. Nos parents ayant été très absents durant notre enfance à toutes les trois, je me souviens très bien que mes soeurs étaient celles qui prenaient le plus soin de moi. Elles me lisaient des histoires, elles m'aidaient à m'habiller, d'ailleurs Marissa était la meilleure à ça. Le matin avant l'école, Marissa me laissait choisir ce que je voulais dans mes affaires et comme j'avais toujours l'air d'un clown et qu'on finissait à rire aux éclats à s'en faire pipi dessus, Emma nous rejoignait et elle me forçait à me changer pour "être présentable". Comme elle était la plus grande, elle était toujours un peu moins fun que Marissa, enfin surtout en grandissant parce qu'au départ elle aussi était amusante. Toute petite, je me souviens très bien que je ne faisais pas de différence entre mes deux soeurs, c'est un tout petit peu plus tard que c'est arrivé. Marissa et moi avons toujours eu un certain feeling, une connexion et ce n'est pas pour autant que je n'aimais pas Emma, bien au contraire. " Je sais pas si c'est mieux avec les filles, ce n'est pas que je n'y ai jamais pensé mais je n'ai jamais eu l'occasion de tester, mais … peut-être que ça ne saurait tarder! Je te tiendrais au courant " Je lui fis un petit clin d'oeil amusé. Il y eu un court moment de silence, nous affichions toutes les deux un large sourire et je me sentais vraiment bien et heureuse de passer du temps avec ma grande soeur."Tu sais… Tu es vraiment la meilleure. Et je sais bien que tu m'aimeras quoi qu'il arrive, c'est juste que j'aime te l'entendre dire. " Je rigolais. Lorsque j'avais environ cinq ou six ans, j'étais assez agaçante, surtout j'adorais faire tourner en bourrique mes soeurs. Je me mettais à répéter après elles, je les imitais dans leurs moindres faits et gestes et si je pouvais trouver autre chose pour les énerver encore un peu plus, je n'hésitais pas. Il y avait un truc qui rendait Emma dingue, c'était lorsque je me mettais à jouer à un jeu que j'avais inventé. Il s'agissait tout simplement de passer de pièce en pièce dans notre vaste maison et d'à chaque fois hurler le nom d'un objet ou d'une personne présente dans la pièce et que j'aimais. Par exemple je commençais dans la cuisine:" J'aime le frigo " je courrais comme une folle jusqu'à la chambre d'Emma:" J'aime le frigo et j'aime Emma ", je traversais le couloir et rentrais en furie dans la chambre de Marissa: " J'aime le frigo, j'aime Emma, et j'aime Marissa ", je repassais par la salle de bain: " J'aime le frigo, j'aime Emma, j'aime Marissa et j'aime ma pomme de douche! " et ainsi de suite, vous avez compris le principe. Le truc c'est que je hurlais vraiment, j'étais très bruyante et je me rappelle qu'au bout d'un moment Emma se mettait à me courser dans la maison pour me faire arrêter de crier. D'autres fois je leur demandais de venir me border pour m'aider à m'endormir et au lieu de compter les moutons, je répétais en boucle " Je t'aime ", elles devaient me répondre et nous devions nous le répéter jusqu'à ce que je m'endorme. Je ne sais pas trop pourquoi, peut-être est-ce dû au fait qu'enfants nos parents ne nous disaient pas vraiment ces mots-là, je manquais peut-être aussi de confiance en moi, en tout cas j'ai toujours eu besoin d'être rassurée. Toujours! Et encore aujourd'hui, j'avais besoin d'entendre ces mots, j'avais besoin de recevoir la preuve que mes proches m'aimaient. J'ai toujours eu besoin de beaucoup d'affection et c'est une chose qui n'a pas changé.

Une autre hypothèse me vint à l'esprit, j'étais peut-être une boulimique d'amour avec mes soeurs, mes parents, ma nièce et mes amis parce que justement je rejetais tout le reste. En acceptant pas l'amour des hommes, je devais bien compenser. " Marissa, ça fait sept ans qu'Adam et moi c'est fini… Sept ans! Si je devais me remettre un jour d'avoir eu le coeur brisé, tu crois pas que ça devrait être fait depuis? Moi je crois que c'est impossible de refermer ce genre de blessures… " Ou bien je refusais tout simplement de voir la réalité en face. Quand on chute de cheval, le mieux pour ne pas se mettre à craindre une nouvelle chute et à angoisser c'est de tout de suite remonter, il ne faut pas laisser le temps à la peur de nous envahir, c'est clairement là que j'ai merdé. J'ai laissé mes craintes prendre le dessus et maintenant je ne suis plus capable de m'ouvrir aux garçons. Enfin, je leur ouvre mes cuisses mais pas mon coeur… Elégant, je sais. Je ne suis pas non plus une trainée, je ne le fais pas avec n'importe qui. Il faut que ce soit un beau garçon, séduisant, drôle, et charmeur. Il faut me séduire, même si je ne suis pas réceptive aux sentiments, je ne me laisse pas entrainer dans un lit par n'importe quel loubard. En plus, certains hommes sont des habitués, je couche souvent avec les mêmes sans vraiment en choisir un en particulier. J'étais horrifiée par moi-même. En général j'essayais de ne pas trop penser à tout cela, je me disais que j'étais jeune que j'avais bien le droit de profiter de la vie et surtout de profiter de ce joli petit cul dont Mère Nature m'avait fait cadeau. Les mecs me trouvant canon, pourquoi devais-je me priver? Mais Marissa pensait que je devais "faire le tri dans mes conquêtes". Elle ne l'avait pas dit méchamment, mais l'entendre de sa bouche me fit une sensation étrange. J'hésitais à poser la question et finalement je décidais de me lancer… " Tu crois que je suis une p*te? Sérieusement, je sais que je ne couche pas non plus à tir-larigot mais tu penses que les gens me voient quand même comme une trainée? Soit honnête! Parce que je n'y avais jamais pensé comme cela mais maintenant que j'y réfléchis… Est-ce que c'est mal de faire l'amour avec des types pour qui je ne ressens rien d'autre que de l'attraction physique? " Je m'arrêtais un moment pour méditer sur la question. Soudain, je repris la parole, j'avais l'impression de faire une grande découverte. " Mon Dieu! Je suis une Stewart, tu as raison! Ils se battent déjà pour moi… cela dit je devrais être encore plus dure à attraper! Tu sais quoi? A partir de la semaine prochaine c'est niet! Plus de sexe pour moi! " Bon, faut pas pousser, je commencerais cette nouvelle résolution la semaine prochaine après une bonne petite cure cette semaine. A partir de maintenant j'allais faire l'effort de ne pas coucher avec qui que ce soit à moins de ressentir quelque chose pour cette personne. Peut-être que Marissa avait raison et que cela m'aiderait à y voir plus clair. Cela serait peut-être bénéfique dans ma recherche de l'homme idéal. Ma soeur m'avait embrassé, je m'empressais de lui rendre son baiser sur sa joue tout en faisait un grand bruit de bouche " Mouuuuuuah! " Je lui donnais une rapide accolade, presque toute excitée comme si j'allais faire un truc hyper génial. " Marissa, tu es la meilleure! Tu le sais? "

J'étais heureuse de voir que ma soeur était distraite et qu'elle semblait aussi très contente, elle approuvait mes idées de noms pour mon restaurant, affirmant qu'elle serait la première à réserver. J'avais vraiment de la chance d'avoir des gens aussi encourageant autour de moi, elle croyait en moi et cela m'aidait à avancer, ça avait toujours été comme ça! Je lui fis mon plus beau sourire, comblée d'être ainsi soutenue. Je fus intriguée par le fait qu'elle aussi avait quelque chose à me dire. "Comment ça toi aussi tu dois m'annoncer quelque chose?! Qu'est-ce que c'est? " J'étais impatiente de savoir. Je la regardais avec attention alors que nous mangions toutes les deux les restants de chocolat.

Marissa ne jugeait pas sa sœur et ne le ferait sûrement jamais, elle aussi avait eu des aventures avant de se poser réellement en couple. Elle avait perdu sa virginité avec l’un de ses amis alors qu’ils n’étaient même pas ensemble, c’était juste pour passer le cap et ne pas être bête à côté des autres. La seule différence avec sa petite sœur c’était qu’elle avait eu la chance de tomber sur le bon dés le début, elle aimait Eden comme au premier jour et espérait vraiment qu’ils finiraient ensemble même si personne ne connaissait l’avenir. Pour elle, c’était lui et personne d’autre, mais quand elle voyait comment c’était compliquée entre eux franchement elle se posait parfois des questions. C’était sûrement passager, ils allaient remonter la pente et il le fallait pour leur fille. La jeune femme adressa un sourire à Leah, oui elle avait raison et tout allait bien se passer pour elle. Il y avait quelqu’un quelque part qui attendait Leah, parfois ça prenait plus de temps mais il y avait forcement un homme qui allait la rendre heureuse un jour. Bien sûr Marissa espérait que ça serait prochainement, elle voulait le bonheur de sa sœur !

« Comment ça tu me tiens au courant ? Il se passe quelque chose avec une fille en ce moment ? » Leah venait de réveiller la curiosité de sa grande sœur, vu ce que venait de dire la jeune femme ça laissait penser qu’il se passait quelque chose avec une fille et que ça allait peut être déboucher sur une relation sérieuse ou non. Bien sûr que ça intéressait Marissa, elle aimait tout savoir et surtout ce genre de chose. De plus elle n’était pas du genre à être gênée dans ce genre de conversation, bien sûr certains détails ne se donnaient pas mais franchement Leah et Marissa étaient sœurs et comme des meilleures amies donc c’était normal de parler de tout et notamment des histoires de cœur et de sexe ! « Oui je sais il n’y a pas mieux que moi » Elle rit à son tour, après tout ça faisait pas de mal de se lancer de temps à autre des fleurs. Marissa ne pensait pas être la meilleure sœur au monde mais en tout cas elle faisait son maximum pour être la meilleure aux yeux de Leah. Sa petite sœur était également la meilleure aux yeux de Marissa, qui ne pouvait pas dire la même chose de son aîné. Emma n’avait pas non plus été la pire des sœurs mais elle n’avait pas été celle qu’attendait la jolie brune, elle n’avait pas eu ce qu’avait pu avoir Leah. De toute façon ça ne servait plus à rien de penser à l’aîné des Stewart, ils ne la verraient sûrement plus jamais.

« Et alors, c’est quoi sept ans dans une vie ? C’est rien surtout quand il s’agit du mec que tu aimes plus que tout ! Tu guériras le jour où tu tomberas amoureuse comme tu l’étais il y a sept ans, ça sera dix fois mieux et Adam ne sera plus qu’un mauvais souvenir. On ne guérit pas comme ça… tu n’oublieras jamais c’est certain mais tu finiras par avancer. » Il était vrai que sept ans c’était long mais durant toutes ces années Marissa n’avait pas le souvenir que sa sœur lui ait présenté un homme qu’elle aimait comme Adam. Durant toutes ces années sa sœur n’avait pas trouvé le bon et du coup elle restait sur cette blessure qui était toujours à vif car personne n’avait pu soigner son cœur. Un jour elle trouverait quelqu’un, peut être même qu’elle le connaissait déjà, mais ce jour là tout lui semblera plus simple et Adam sera classé dans les mecs à oublier ! « Quoi ? » Marissa écarquilla les yeux « Mais non pas du tout, pourquoi penses tu une telle chose ? Tu n’es pas une p*te à mes yeux… tu profites de la vie c’est tout. Ce n’est pas mal, les mecs font la même chose mais comme ce sont des hommes on leur dit rien mais n’est surtout pas honte. Tu as le droit de profiter, ce n’est pas une fois mariée que tu pourras te permettre ce genre de chose ! » Marissa en savait quelque chose, elle avait connut quelques hommes dans sa vie mais elle pouvait les compter sur les doigts d’une seule main. Cela faisait une dizaine d’année qu’elle partageait sa vie avec le même homme et parfois c’était vrai qu’elle avait peur de rentrer dans une routine. « Plus de sexe ? Tu crois que tu vas réussir à tenir ? » La jeune femme sourit se moquant un peu de sa sœur.

Oui, la jeune femme avait quelque chose à annoncer à sa sœur. C’était beaucoup moins important que la nouvelle que Leah venait de lui apprendre mais bon elles se racontaient toujours tout donc elle se devait de le dire à sa petite sœur. « Ce n’est pas bien important… j’ai juste pris la décision de reprendre le boulot la semaine prochaine. Ça va être difficile… prépare toi à me voir débarquer chez toi ou à être harcelez de texto ! Et j’ai pris aussi rendez vous chez un psychologue… il gère ce genre de problème. »

MARISSA & LEAH

"Non mais ce que je voulais dire en disant "je te tiendrais au courant" c'est que si jamais un jour je vivais une telle expérience, tu serais la première au courant. En toute honnêteté j'ai déjà regardé d'autres filles en me disant qu'elles étaient tellement belles et attirantes que j'avais envie de les embrasser, coucher avec elles c'est une autre histoire mais bon tu me connais… Je ne suis pas du genre à dire non aux expériences nouvelles. Quoi qu'il en soit, si jamais ça arrive, je te le dirais." Je fis un petit clin d'oeil complice à ma soeur. Cette dernière accepta mon compliment et confirma ce que j'avais dit. Elle était la meilleure et elle le savait! Bien entendu, j'avais conscience qu'elle rigolais mais moi je le pensais réellement, Marissa était tout à mes yeux, elle était mon modèle, mon pilier, la femme de ma vie. Ca peut paraître extrême mais de toute manière je ne saurais pas vous expliquer le lien qui nous uni. Mon amour pour ma soeur est sans limite, j'ai beaucoup d'admiration envers elle, et je suis reconnaissante pour tout ce qu'elle a fait pour moi au fil des ans. Pas une seule fois elle ne m'a laissé tomber et ce depuis mon tout premier jour sur cette Terre. Marissa a toujours veillée à ce que je ne manque de rien, elle ne laissait personne m'embêter, elle jouait avec moi, elle m'enseignait à devenir une grande fille et puis peu à peu à devenir une femme et sans elle je ne serais pas qui je suis aujourd'hui. Au fond, je comprenais que tout cela avait dû être dur pour Emma. Marissa et moi avions une relation relativement exclusive et pour s'introduire entre nous c'est très difficile surtout parce que moi je suis d'une jalousie maladive quand il en vient de ma soeur. Je ne supporte pas qu'on l'éloigne de moi, qu'on se rapproche trop d'elle, ça me terrorise. J'ai peur qu'un jour Marissa me trouve un ou une remplaçante et qu'on soit séparées. Il y a eu Quinn, Eden et même Ethan qui en ont fait les frais. Enfant, si je voyais une autre petite fille de mon âge s'approchait trop près de MA soeur, je me m'étais à lui hurler dessus jusqu'à ce qu'elle parte, je peux vous dire que j'en ai fait pleurer des gamines à cause de ça. A l'adolescence, j'essayais d'agir avec plus de maturité et donc si j'évitais de me mettre à hurler dans les couloirs du lycée ou même à la maison, je n'hésitais pas à montrer mon mécontentement en me montrant exécrable avec les amis de Marissa (enfin, seulement ceux que je trouvais trop proche d'elle, elle a le droit d'avoir des amis, mais j'ai toujours été très méfiante face à celles qui voulaient devenir sa meilleure amie ou encore ceux qui essayaient de gagner son coeur). Je m'attaquais donc principalement aux filles et aux garçons désireux de sortir avec elle. Ceux qui voulaient juste être amis il n'y avait pas de problème. Non seulement je n'étais pas très aimable avec eux mais je pouvais aussi faire la gueule à Marissa pendant des jours. C'était toujours horrible de lui faire la tête parce qu'au fond de moi-même je n'arrivais pas à être fâchée avec elle, en revanche ma grande soeur avait tout les droits de m'en vouloir. Je savais bien qu'elle détestait que je me comporte ainsi, mais c'était plus fort que moi. Heureusement avec les années j'étais devenue plus tempérée mais si j'étais tout à fait honnête ma jalousie était encore présente. Cela était sans doute dû au fait que de toute ma vie on ne m'a jamais dit "non"! De mon enfance à mon adolescente, j'étais une autre de ces gosses de riches à qui l'on ne refuse rien. J'étais capricieuse et exigeante je l'avoue, mais j'ai changé. Ce sont des traits de ma personnalité qui n'existent plus vraiment, sauf dans certains rares moments. Concernant Marissa cela dit je n'avais pas trop changé, je n'aimais pas la voir trainer avec des filles comme moi, la voir avec d'autres filles et voir ces filles là se comporter comme si elles connaissaient bien ma soeur, ça m'a toujours exaspéré! Je n'étais donc pas la meilleure des petites soeurs, mais j'étais sans doute la plus aimante. De l'amour pour ma famille j'en avais à revendre et pour Marissa encore plus.

" Sept ans c'est assez long pour guérir d'une peine de coeur, aussi dure soit-elle… Crois moi, sept pour s'en remettre c'est pitoyable. J'ai construit une énorme carapace, les autres ne savent pas vraiment ce que je ressens et surtout pas les hommes parce que je ne m'autorise pas à les aimer et je ne les autorise pas ni à m'aimer ni à trop me connaitre. J'ai trop peur de m'ouvrir à eux…" Cela dit Marissa avait raison, j'allais bien finir par avancer mais j'allais sans doute devoir me prendre un bon coup de pied au derrière avant d'enfin comprendre que l'heure de retomber amoureuse de quelqu'un de bien était arrivé. J'avais vraiment envie de suivre les conseils de ma soeur et de me remettre à la chasse à l'homme mais pas n'importe quel homme cette fois. Je voulais le seul et l'unique, celui avec qui j'aurais envie de construire quelque chose de solide. Marissa semblait choquée que je puisse penser être une p*te. Elle me rassurait un peu mais d'un autre côté je me disais qu'il était possible qu'elle ne soit pas totalement honnête, peut-être qu'elle aussi se voilait la face. Ma décision d'arrêter de coucher avec un mec venu juste parce qu'il est beau était très sérieuse, j'allais m'investir dans des relations plus sérieuses et surtout j'allais attendre les sentiments avant de passer à l'acte. " Je crois quand même que ça me ferait du bien de devenir un peu plus sérieuse. Bien sûr que je m'éclate et je prends mon pied et c'est génial, mais ça change rien au fait qu'au petit matin le coup d'un soir rentre chez lui et moi je me retrouve à nouveau seule. J'ai envie d'une relation sérieuse, même si d'un autre côté je suis pétée de trouille à l'idée de ressentir quoi que ce soit… Je ne suis pas encore tout à fait prête mais je peux déjà commencer à changer un peu mes habitudes." Voilà, j'étais vraiment sur le bon chemin. J'affichais un large sourire. " Comme quoi c'est toujours quand je parle avec toi que j'arrive à trouver des solutions à mes problèmes. Merci de tes bons conseils, j'ai littéralement trop besoin de toi dans ma vie, je te jure parfois je serais perdue si je pouvais pas parler de tout ça avec quiconque. " J'appréciais particulièrement le fait que notre relation était très ouverte, on parlait de tout et sans aucun tabou, sans se juger l'une et l'autre, c'était vraiment formidable. Marissa rigola à l'idée que j'arrête le sexe pour un petit moment. Je lui fis une grimace avant d'hausser les épaules." Tu sais bien que quand j'ai décidé quelque chose, ça se passe rarement autrement! Si je dis plus de sexe… ce sera plus de sexe! " Alors que je terminais ma phrase, je décidais d'ajouter sur un ton un peu plus amusée: " Cela dit, plus de sexe ne veut pas dire plus aucun plaisir… je me suis offerte un superbe vibromasseur… Mon dieu! Je t'en offrirais peut-être pour ton anniversaire pour les jours où ton Eden n'assure pas! " J'éclatais dans un grand rire. Mon pauvre petit Eden, j'étais toujours en train de lui lancer des piques, même lorsqu'il n'était pas là.

Marissa allait reprendre le travail. J'étais heureuse pour elle heureuse qu'elle accepte d'essayer. Je m'approchais d'elle et posa ma main sur son bras. " Je suis fière de toi moi aussi. Tu reprends ta vie en main même si c'est difficile d'avancer après tout ce qui s'est passé… Je suis sûre que ça va aller maintenant. Ça ira toujours pour nous!" Marissa et moi commençâmes à ranger la cuisine. Tout en nettoyant, on continuait de parler. J'étais tellement contente de profiter de ce moment privilégier avec ma magnifique soeur. Elle était parfaite et je ne voulais que son bonheur. Son petit bébé n'était plus avec nous, j'avais le coeur brisé pour elle, pour Eden et Faith et pour ce neveu que je ne connaitrais jamais. Mais j'étais aussi tellement excitée à l'idée de les revoir vivre enfin après ces deux terribles mois, Marissa allait reprendre du poil de la bête et elle allait revenir en force. Elle ne sera sans doute jamais plus la même, une expérience comme celle qu'elle a vécu ça vous change la vie, mais ma soeur allait avancer vers le futur, un futur meilleur et plus gai. Je ne pouvais que me réjouir de tout cela. Lorsque notre gâteau fut finalement prêt, on le dégusta tout veillant à en laisser pour son homme et sa fille. L'après midi me sembla être une parenthèse dans ma vie, comme si le temps c'était arrêté. L'extérieur n'avait plus d'importance, tout ce qui m'intéressait c'était d'aider ma soeur à se relever à se remettre en selle. A l'heure de la quitter, je la pris dans mes bras, la serrant bien fort contre moi durant de longues secondes. Elle passa sa main dans mes cheveux, déposa un baiser sur ma joue, et je repris ma voiture avec Sparrow sur le siège passager, ma soeur me fit un dernier signe de la main avant de rentrer à nouveau chez elle. J'espérais l'avoir aidé, en tous cas elle m'avait donné de bons conseils et j'avais hâte de les suivre. Nous reprenions chacune le cours de nos vies jusqu'à notre prochain après midi ensemble. Jusque là, nous n'avions plus qu'à nous harceler de sms. Je rentrais à la maison le coeur léger, sur la route je conduis toute vitres baissées, la musique à fond. Le bonheur d'avoir partagé un moment doux et beau avec mon âme soeur, ma soeur, tout simplement.