Il y a des jours où l'ont ferait mieux de rester couché. C'était un de ces jours là pour Chloé. Elle ne le savait juste pas encore. Mais elle allait le mesurer plusieurs heures plus tard ...

7h, le réveil qui sonne et le difficile réveil qui commence. Chloé n'a pas franchement dormi et l'homme à côté d'elle non plus. - Chlo', éteint ton putain de réveil ! maugréa Alek à côté d'elle. Chloé extirpa un bras du drap pour éteindre la sonnerie stridente. - 'Ci, souffla son compagnon en se retournant pour la serrer dans ses bras. La jeune femme se cala contre lui, bien trop confortablement installé pour bouger. Il faisait chaud et elle se sentait en sécurité, aimée. Elle ferma donc les yeux, blottie contre le corps d'Alek. Juste quelques minutes de plus, pensa t-elle. Ce fut la sonnerie de son portable qui la tira de ses quelques minutes de plus. - 'llô ? réussit-elle a maugréer. - Chloé ! Putain mais t'es où ?!! Le cours commence dans 5 minutes et tu sais comment est Sacks ! Si t'es pas à son TP avec une excellente excuse il va te démolir ! hurla Lilah à l'autre bout du téléphone. Chloé ouvrit grand ses yeux en se redressant brusquement. - Quoi ?! Elle regarda l'heure. Merde ! Elle s'était rendormie une heure entière ! Merde, merde, merde, elle allait se faire tuer ! - Tu n'a qu'à lui dire que ... je sais pas, que j'étais chez le médecin, que ma mère a eu un problème, n'importe quoi ! s'exclama Chloé en attrapant les premiers vêtements qui lui tombait sous la main. - Ok, ok je brode ! Mais c'est la dernière fois que je te couvre ! répondit son amie en sachant parfaitement que ce ne serait pas la dernière fois. Chloé était toujours là pour ses amis. Et ils le lui rendaient bien. Elles raccrochèrent en même temps tandis qu'Alek se redressait dans le lit. - Et si tu séchais ? Ca t'éviterait des ennuis non ? lança t-il encore endormi. - Non, ça m'en créerait encore plus ! Une fois habillée elle déposa un bref baiser sur les lèvres de son copain avant de filer. Elle arriva en retard bien sûr. Béni soit le fait qu'elle soit l'une des premières de la classe, elle n'eut droit qu'à un léger savon de dix minutes et à un devoir supplémentaire. Comme si elle n'en n'avait pas assez bien sûr.  

13h, enfin une pause, elle meurt de faim. Et la cafétéria est bondée. - Sérieusement ? Pourquoi est ce que la légende de la table qui se libère juste quand on arrive ne s'applique jamais à nous ? soupira Chloé en regardant autour d'elle. Lilah se mit à rire et lui fit un signe de tête pour montrer une place qui se libérait plus loin. Ce n'était pas la table entière mais au moins elles pourraient manger. Parce qu'en plus vu qu'il pleuvait, ce n'était même pas la peine de songer à manger dehors. Chloé s'avança d'un pas déterminé, prête à affronter le monde pour pouvoir rassasier son estomac qui criait famine. Sauf que tout à sa détermination à atteindre la table elle ne vit pas la peau de banane traînant sur le sol. Tellement classique comme truc que personne n'y fait attention. Et évidemment, alors que tout le monde l'évite sans même faire gaffe, elle, marche dessus. Elle a à peine le temps d'écarquiller les yeux qu'elle se retrouve au sol, grimaçante et couverte de sauce à l’échalote. - Oh mon dieu ! Chloé ça va ? s'exclama Lilah d'un ton inquiet. - Et ça continue, maugréa la blondinette d'un air exaspéré. Le retard du matin, son talon qui se casse, ses écouteurs qui ne fonctionnent plus, le devoir en plus et maintenant, elle se casse la figure en plein réfectoire. C'est pas ma journée, fit remarquer Chloé alors qu'Antoine lui tendait la main pour l'aider à se redresser. - Rien de cassé la sauterelle ? demanda son ami. La sauterelle. C'est ainsi que l'appelait Antoine depuis qu'il l'avait vu s'amuser à marcher en équilibre sur le dossier d'un banc et effectuer un salto avant en suivant. - Ca va. Mais je pense que j'aurais mieux fait d'écouter Alek et rester au lit aujourd'hui. Antoine se mit à rire en l'aidant à enlever les morceaux de salade de ses cheveux. - Ok la sauterelle ! Y a une fête ce soir à la fraternité, viens te joindre à nous ça te fera du bien de décompresser ! proposa Antoine avec un sourire. - Ouais bonne idée. Et maintenant, veuillez m'excuser mais je crois que je vais aller prendre une douche !

18h, après une après-midi encore pire que la matinée, Chloé était parée pour faire la fête. Ca lui ferait du bien de se détendre un peu. Elle tourna sur elle même, ravie de la robe qu'elle s'était trouvée. Peut être un peu courte et moulante mais pas vulgaire, noire et rose pâle. Elle y rajouta une paire de bottines à talons et sa veste en cuir noire laissant ses cheveux blonds et bouclés cascader sur ses épaules. - T'es prête Chlo' ? demanda Lilah en entrant dans sa chambre. - Ouep ! Allons y ! Moins d'une heure plus tard, Antoine les accueillait dans sa fraternité. - Ravi de vous voir ici demoiselles ! Une bière ? Autre chose ? demanda t-il tout joyeux. - Bière ça me va. T'a attaqué y a longtemps ? se moqua gentiment Chloé. - Oh beauté, tu me fends le coeur ! Je viens juste de commencer ! Chloé rit d'un air sarcastique. - A d'autre ! Antoine lui fit un clin d'oeil et s'éclipsa pour revenir avec deux bouteilles de bière. Il en tendit une a Lilah qui le remercia avant de s'éclipser. - Tu danses ? proposa Antoine. Chloé leva les yeux au ciel. C'était devenu presque une habitude entre eux de flirter. Pourtant, Chlo' savait que ce n'était pas bien envers Alek. C'était juste plus fort qu'elle.

Minuit. - Soph' ? C'est Chloé. Je sais qu'il est tard et que tu as probablement autre chose à faire mais ... Chloé grimaça et soupira. Tu pourrais venir me chercher au commissariat s'il te plaît ? Voilà c'est bon elle l'avait dit. Elle ne pouvait pas appeler sa mère parce qu'elle aurait paniqué. Elle ne pouvait pas appeler Alek ni Sameer parce que ça aurait dégénéré. Sophia était la seule qu'elle pouvait appeler, la seule avec assez de calme, de patience et d'intelligence pour la sortir de là. Pas qu'elle était vraiment dans les ennuis mais un peu. Pas beaucoup. Juste de quoi l'avoir emmenée au commissariat. En tant que témoin. Ou presque ...

23h30. La fête battait son plein, la musique à fond, l'alcool, présent en abondance, aidant les plus récalcitrants à se détendre et les plus enjoués à s'exciter encore plus. Ca dansait, ça flirtait, ça buvait, ça s'embrassait, ça jouait, ça riait, ça parlait dans tous les sens. Enfin bref, tout était normal quoi. Une fête étudiante tout ce qu'il y avait de plus basique. Du moins en apparence. Parce que derrière une sacré bagarre avait lieu. Chose qui arrivait malheureusement souvent, surtout lorsque l'alcool entrait en jeu. Sans parler de l'ego surdimensionné des hommes en règle général, surtout lorsque ça concernait une fille. Ou autre chose de pire comme la drogue. Et quand on mélangeait les trois alors là ... - Non mais vous être sérieux ?!! Arrêtez ! hurla Chloé en essayant de séparer les deux garçons. Arrêtez !! réessaya t-elle en se plaçant au milieu. C'était débile mais après six ans de boxe et de shi sei kan, elle ne craignait pas grand chose. Elle évita plusieurs coups et réussit à séparer les deux mecs. Pendant dix secondes. Après elle se fit éjecter sévèrement et récolta une lèvre fendue et probablement un bleu sur la joue mais bon elle en avait vu d'autres. Elle n'abandonnait pas pour autant. L'air exaspéré elle chercha un moyen de les séparer. Ayant une idée, elle se précipita vers le buffet et attrapa deux pichets de la première boisson qui lui tombait sous la main. Probablement de la bière. Elle couru vers les deux garçons qui se battaient toujours et leur balança les pichets dessus. Trempés, comme des cons, ils s'arrêtèrent brusquement et la regardèrent. Elle les fixait d'un oeil si furieux que ses yeux bleu clair avaient virés au bleu foncé. - Vous êtes des ... abrutis ! Des ... des ... elle ne trouvait même plus ses mots tellement elle était furieuse. Vous vous battez pour des conneries ! Pour moi et pour la drogue ! Et aucune de ces deux excuses n'est valables ! hurla t-elle. La foule faisait silence. Il fallait dire que Chloé était assez effrayante quand elle se mettait en colère. Les deux mecs la regardèrent, incrédules. - Mais ... Chlo' ... commença Antoine. - Non !! Je ne suis pas un trophée ! Surtout que je ne suis même pas libre ! Quant au reste ... Vraiment ? Vous avez l'intention de mourir le plus jeunes possibles ou quoi ? Bande d'abrutis ! Et elle continuait à hurler sans faire attention au fait que la foule s'était surtout tut parce qu'ils n'étaient plus ... seuls. Enfin c'était une manière de dire. - Je n'aurais pas mieux dit moi même demoiselle, fit une voix glaciale. Chloé se figea et se retourna. Deux policiers fixaient le trio. Merde. - Oh ... Bonsoir. Il y a un problème ? tenta la jeune femme. - Et comment ! Tapage nocturne, dégradations aux alentours, bagarres et ... ai-je entendu le mot drogue ? fit alors le policier. Chloé sentit les deux mecs se figer derrière elle. - Je veux bien qu'on soient coupables pour les trois premières choses mais pas de drogue ici monsieur l'agent. De l'alcool à la rigueur mais comme dans toutes les fêtes étudiantes je dirais, menti Chloé avec un aplomb et une sincérité trompeuse. L'agent arqua un sourcil. - Tous les trois vous me suivez. Les autres rangez moi cet endroit, la fête est finie ! hurla le policier. Chloé soupira.

Minuit. - Soph' ? C'est Chloé. Je sais qu'il est tard et que tu as probablement autre chose à faire mais Tu pourrais venir me chercher au commissariat s'il te plaît, fit Chloé d'une voix hésitante en jetant un oeil au policier qui la fixait d'un air plus ou moins neutre. - J’arrive tout de suite. Chloé soupira de soulagement et raccrocha puis fit face au policier en face d'elle. - Bien Mademoiselle, reprenons. Chloé haussa les épaules et le regarda d'un air innocent. - Mais puisque je vous dit que je ne sais rien. J'ai une tête de droguée sérieusement ? Et si vous me dites oui je porte plainte parce que c'est loin d'être un compliment à faire à une femme ! lança t-elle. Elle arriva même à faire brièvement sourire l'inspecteur avant qu'il ne reprenne un air sérieux. - Miss Davenport, vous n'êtes pas en état d'arrestation, vous n'êtes même pas suspecte mais je suis sur une grosse affaire et vous pourriez m'être d'une aide précieuse. Chloé soupira une autre fois. - Mais je ne sais rien. Vraiment ! J'adorerais vous aider mais je ne peux pas. Pas que je ne veux pas mais je ne peux pas ! Vraiment. Cela faisait vingt minutes qu'elle tentait de lui faire entendre sa version et elle n'arrivait à rien. - Et vos amis ? Vous savez les deux garçons qui se battaient ... Chloé haussa les épaules. - Et bien demandez leur. Au cas où vous n'auriez pas compris, je ne sors pas avec eux, railla t-elle. - Ils sont devenus muets comme des carpes depuis qu'ils sont ici. Rien a en tirer, pas même la menace de la prison. Vous pourriez peut-être ... On frappa à la porte et un policier entra. - Il y a quelqu'un présent pour Mademoiselle Davenport. Chloé se redressa. - Chic. Je peux y aller ? L'inspecteur soupira et se leva, la laissant la précéder avant de la suivre.

Quand Chloé vit Sophia elle se précipita vers elle comme une enfant vers sa mère. Ou sa grande soeur. - Soph' j'suis désolée. L'inspecteur se tourna vers Sophia. - Inspecteur en chef O'Donnell. Vous êtes de la famille ? demanda t-il en lui tendant sa main. - C'est un peu ma soeur adoptive, précisa t-elle. L'inspecteur arqua un sourcil. Chloé grimaça ce qui eu pour résultat de lui refaire saigner sa lèvre fendue. Elle jura. - Longue histoire. Je peux partir ? lança t-elle en portant une main à sa lèvre. Son bleu à la joue la lançait, l'alcool qu'elle avait bu était redescendu si brusquement que ça lui filait la migraine, elle était crevée et avait juste envie d'en finir avec cette journée pourrie ! L'homme l'ignora, se tournant vers Sophia. - Si vous êtes proches, puis-je vous demander de lui faire entendre raison et de nous offrir son aide ? demanda t-il. Chloé fronça les sourcils. - Mais je ne peux pas vous ... Il l'ignora, continuant à fixer Sophia du regard. - C'est très important, Mademoiselle ... ?

A la seule vue de Sophia, Chloé failli fondre en larmes en la suppliant de la sortir de là et de la ramener à la maison tellement elle était crevée mais elle était plus forte que ça. Aussi se contenta t-elle de se blottir contre elle et de respirer son parfum si familier. Cela l'apaisa bien plus qu'une bonne crise de larmes et elle se redressa vers le policier qui insistait maintenant auprès de Sophia pour qu'elle les aide. Ah non ça c'était déloyal ! Mais Chloé ne se faisait pas trop de soucis, Soph' était le plus souvent de son côté à elle, si l'inspecteur entendait lui faire entendre raison il était mal barré. Elle allait le rhabiller pour l'hiver prochain et ceux qui suivrait. Ce qui ne manqua pas de suivre une fois que sa grande soeur l'eu suffisamment observée pour comprendre qu'elle ne souhaitait qu'une chose : rentrer. - Je pense que la jeune fille a été claire non ? Elle ne peut pas et ne souhaite pas vous aider. La seule question qui me préoccupe ici c’est si nous pouvons partir dès maintenant. Ah bordel que Chloé aimait Sophia ! Elle était la meilleure grande soeur qu'on pouvait rêver d'avoir. Sa mère elle aurait insisté pour avoir plus d'informations, Sameer aurait hurlé - sur elle probablement - et Alek ... n'en parlons même pas.

Malheureusement pour elles, l'inspecteur était plus coriace que ça et la réponse de Sophia ne lui plût pas vraiment. - Mais enfin ! Puisque je vous dis que je ne sais rien bordel ! C'est juste un copain de classe rien d'autre ! rétorqua Chloé exaspérée. L'inspecteur arqua un sourcil. - Il n'arrête pas de demander de vos nouvelles ce "copain de classe", rétorqua t-il pas vraiment convaincu. - Il craque sur moi. Ce sont des choses qui arrivent, je suppose qu'à vous aussi ça vous arrive, vous n'êtes pas si vieux que ça ! A moins que le côté "j'ai toujours raison et je vous ferez avouer" ça fait fuir les femmes ?! railla la blondinette. Chloé avait une grande gueule. Parfois beaucoup trop quand il fallait qu'elle la boucle. Mais c'était plus fort qu'elle, elle était crevée, gelée, sa lèvre et sa joue lui faisaient mal, elle avait simplement envie de rentrer, de prendre un bain et d'oublier toute cette merde ! Manque de bol, l'inspecteur ne l'entendait pas de cette oreille et Chlo' et Soph' se retrouvèrent bientôt en salle d'interrogatoire - encore ! - avec un policier qui filait la nausée à Chloé. Elle demeurait assise dans le fond de sa chaise, bras et jambes croisées, l'air aussi buté que l'inspecteur un peu plus tôt. Sophia essayait elle, de les tirer de là. - Monsieur l’agent, je ne comprends vraiment pas ce qu’on fait ici… Ma petite sœur n’a rien fait de mal, je vous jure, minauda t-elle en se penchant pour montrer son décolleté. Chloé retint une grimace et posa la main sur le bras de sa soeur. - Laisse tomber t'es pas son genre, il préfère les rousses ou les blondes, lança t-elle d'un air dégoûté. Le policier la regarda. - Comment sais-tu ça toi ? demanda t-il d'un air rauque. - Probablement parce que vous avez maté toutes les blondes qui passaient dans le commissariat, ainsi que les deux rousses qui sont passées et que vous n'arrêtez pas de reluquer mes jambes depuis tout à l'heure, rétorqua la blondinette d'un air méprisant. Elle était observatrice. L'avait toujours été. - Petite maligne, railla le flic. Tu fermeras un peu ta grande gueule quand l'inspecteur en aura fini avec toi.

Chloé leva les yeux au ciel devant cette menace non voilée et se tourna vers Sophia. Elle vit ses cernes, son air contrarié et le stress dans sa tension. - C'est un gros contrat ? lui demanda t-elle soudain. La réponse de sa soeur la fit tressaillir. Elle soupira. Elle n'avait pas envie de faire ça, vraiment, mais elle c'était à cause d'elle que Sophia était là et elle risquait de perdre son contrat si elle ne le remplissait pas. Et ça, Chloé ne pouvait pas laisser faire ça ! Elle ferait n'importe quoi pour sa soeur, encore plus si c'était de sa faute ! Alors elle se leva. Le policier aussi et se plaça devant elle. - Ah non dégagez, vous ! Je n'ai pas entendu les mots "vous êtes en état d'arrestation" donc techniquement j'ai tous les droits de sortir d'ici ! Je veux voir l'inspecteur O'Donnell alors ou vous allez le chercher ou j'y vais mais vous, vous ne vous approchez pas de moi ou je vous mets KO et je vous fais prendre une douche au passage ! s'énerva la jeune femme. - Je voudrais bien voir ça tiens sauterelle ! s'amusa le gaillard. Ok il mesurait deux têtes de plus que Chlo' et il était plus baraqué mais ça ne lui faisait pas peur outre mesure. Cela faisait six ans qu'elle faisait de la boxe et du shi sei kan, il ne risquait pas d'avoir l'ascendant sur elle, elle avait apprit à tirer parti du fait qu'elle était petite et menue. Un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres et un instant elle eu l'air dangereuse. - Non vous ne voulez pas voir ça, croyez moi, répondit-elle. Elle allait lui en faire la démonstration quand la porte s'ouvrit sur O'Donnell. - C'est bon je suis là, on se calme. Frank allez reprendre votre poste je prend le relais. Le dénommé Frank acquiesça mais lança un regard mauvais à Chloé qui lui fit un sourire charmant.

- Bon allez posez vos questions et après laissez moi partir ! lança t-elle en se rasseyant. - Vous avez un fichu caractère, répondit l'inspecteur avec un demi-sourire. - Et encore vous n'avez rien vu alors allez y on n'a pas toute la nuit ! Chloé prit la main de Sophia sous la table et la serra. Elle avait besoin de soutient. - Bien. Comment avez-vous su pour la drogue ? demanda t-il. L'étudiante haussa les épaules. - Je savais que Derek avait trop bu. Alors je suis allée fouiller son sac pour prendre ses clés de voiture et c'est là que je l'ai vue. Je suis allée le voir pour lui demander ce qu'il faisait avec ça et c'est à ce moment là qu'Antoine à pété un câble. Je n'ai pas compris pourquoi. Il a dit que c'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase et il lui a lancé un coup de poing. J'ai entendu mon nom, d'abord puis la drogue, j'ai essayé de les séparer et la suite vous la connaissez, répondit Chloé. - Vous aviez bu aussi vous et vous n'avez pas confié vos clés de voiture, rétorqua le policier. - D'abord j'ai moins bu qu'eux et ensuite je ne comptais pas prendre ma voiture, mon copain habite la rue suivante. C'était la première fois qu'elle mentionnait Alek. Elle n'avait jamais précisé qu'elle était en couple jusque là. Mais O'Donnell était plus intéressé par la drogue. Logique. Bon je vous ai tout dit je peux partir maintenant ? Elle espérait vraiment qu'il dirait oui. - Non. Raté ... Ecoutez Chloé - je peux vous appeler Chloé ? Voyant l'étudiante acquiescer il continua, il y a un gros trafic de drogue dans la ville en ce moment et nous essayons de coincer toute la bande et surtout la tête. Ce qui s'avère compliqué. J'ai besoin de votre aide. La blondinette arqua un sourcil. - Pour faire quoi ? Je vous ai dit que je ne trempais pas là dedans ... L'inspecteur la coupa. - Pour jouer l'appât. Chloé sursauta et instinctivement se tourna vers Sophia pour qu'elle l'aide. Parce que là ça devenait trop tordu ... beaucoup trop !