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 Treasure Trove (avec Saskia Reynolds)

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MessageSujet: Treasure Trove (avec Saskia Reynolds)   Treasure Trove (avec Saskia Reynolds) EmptySam 18 Juil 2015 - 14:41




Onze jours depuis son départ de Washington. Cela faisait déjà une semaine qu'il logeait dans son studio/atelier/gym : un vieux local commercial abandonné à deux niveaux. À l'étage, il avait balancé dans un coin un vieux matelas récupéré dans les petites annonces classés. Il avait également construit un petit comptoir de fortune en bois de palettes de livraison, avec un vrai petit évier qui contenait en ce moment l'entièreté de ses instruments de cuisine, soit deux assiettes et trois fourchettes. Dans le coin opposé, sa "fierté" du moment: profitant de la présence d'un drain sur le sol de béton, il s'était bidouillé une sortie d'eau juste au dessus à laquelle il avait connecté un gros pommeau de douche carré. Certes, niveau intimité, il faudrait repasser, mais c'était quand même le pied de pouvoir se laver chez soi sans devoir faire partir les gicleurs. Son système éclaboussait quasiment autant, mais les dommages se limitaient à un espace réduit. Plus important encore, l'eau n'atteignaient plus le ring qui occupait la majorité du rez-de-chaussé de son studio. Ça aussi, c'était plutôt artisanal. Une série de caisses de bois, cadeau de l'ancien propriétaire, retournées et vissées entre elles, recouvert d'un tapis matelassé approprié. Il avait dû bosser dur, mais le produit final se tenait bien. Et ça lui permettait de se faire quelques dollars bien nécessaires tout en se tenant actif. Toutes ces réalisations manuelles lui procuraient un profond sens d'accomplissement duquel il avait déconnecté depuis de trop nombreuses années, prisonnier derrière son travail de bureau.

Bien qu'encore très brut, avec ses planchers en béton et une quasi absence de quelque forme de finition que ce soit, il se sentait déjà profondément chez lui.

Alors que l'entrée principale de la façade conduisait au gym (et, accessoirement, à son chez-lui), la porte de garage située à l'arrière donnait elle sur un petit atelier pas encore très bien garni. Dans la grande cour pavée qui permettait jadis d'effectuer des livraisons, ont retrouvaient maintenaient deux vieilles bagnoles rouillées et sans roues que Rob s'était procuré pour deux fois rien et avec lesquelles il faisait mumuse, et une vieille moto dont il se servait pour se déplacer.

Son petit univers qui, à défaut d'autre chose, trouvait son origine en lui seul. Et aussi bête que cela puisse paraître, cela représentait beaucoup à ses yeux, de se reconnecter avec son quotidien à lui.

Son téléphone cellulaire vibra. Il lui jeta un regard hésitant, avant de s'en détourner et de refermer la porte derrière lui.

********

Huit heures plus tard, la dite porte prenait sa revanche en produisant un tintamarre à réveiller les morts. Se réveillant en sursaut comme si on lui tirait dessus à la kalachnikov, Rob se redressa d'un bond dans son lit. Alors que sa tête refaisait connaissance avec la raison, il prit conscience qu'il s'agissait simplement d'un quelqu'un qui cognait avec enthousiasme.

Sa meilleure approximation de l'heure se limitant à "trop tôt", il se frotta la nuque alors qu'une nouvelle salve se faisait entendre.

"Ouais, ouais, une petite minute", parvint-il à maugréer à travers sa bouche pâteuse qui lui rappelait encore la dernière Guiness de la veille - prit il n'y avait pas si longtemps que cela d'ailleurs. Il enfila le premier pantalon qu'il trouva sur son chemin, s'envoya un peu d'eau fraîche dans la visage et se donna trois bons coups de brosse à dents.

Descendant le petit escalier, il se dirigea ensuite vers la porte arrière, celle d'où provenait tout ce vacarme, ne réalisant qu'à moitié qu'il n'avait pas pris la peine de se mettre une chemise avant de l'ouvrir. Avec un peu de chance, il s'agirait d'un représentant pour une compagnie de balayeuse, ou d'un ordre religieux vouant un culte à l'aube, qui ne serait pas très à l'aise de discuter sérieusement avec un homme torse nu.

"Oui, qu'est-ce que je peux faire pour ... Oh... "

Ouais, "oh".

Il peina une petite seconde à se rappeler du prénom de la rouquine surexcitée qui se tenait de l'entrebâillement de la porte, rencontré il y  a quelques jours à peine et déjà manifestement devenue sa meilleure amie californienne - peu importe son opinion sur le sujet.  

"Saskia... Quel bon vent t'amène aujourd'hui ? Un autre boulon à ajouter à ta collection ?  "

Si seulement il ne s'était agit que d'un boulon, il aurait eu une chance de retrouver son lit encore chaud. Mais là...

Il ressentait la jubilation de son mal de tête...
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Saskia Reynolds
Saskia Reynolds
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MessageSujet: Re: Treasure Trove (avec Saskia Reynolds)   Treasure Trove (avec Saskia Reynolds) EmptySam 18 Juil 2015 - 23:20





Petit Pois était très mignon. Avec ses petits yeux toujours alertes et son doux pelage blanc, il faisait craquer toutes les filles qui le croisaient et énervait les damoiseaux qui n'en avaient que faire d'un minou qui leur faisait les yeux doux et un miaulement soigné pour une croquette en pleine rue. Oh, oui, il était vraiment trop choupinou.
Mais Saskia, parfois, en avait surtout ras le bol qu'il décide de squatter son lit la nuit ou qu'il fasse de l'escalade sur ses piles de livres. Alors oui, certes, la demoiselle ne rangeait jamais ses affaires et il en traînait partout dans sa chambre, mais cela ne justifiait aucunement les coups de folie de son choupinou Petit Pois. Alors parfois, elle ouvrait discrètement la porte de la chambre d'Isla, priant pour qu'elle ne soit pas rentrée de son travail au cinéma ou d'une quelconque soirée, et le laisser vaquer à ses occupations dedans. Pourquoi ne le faisait-elle pas dans l'acienne chambre de Cooper, maintenant devenu un débarras ? Figurez-vous que dans cette pièce traînaient des trésors insoupçonnés qui ne passaient plus entre les quatre murs de sa chambre pourtant loin d'être une cage à souris, ni même à gros rat tout dégueulasse qui traine dans les sous-terrains urbains. Bref. Cette pièce était devenue à elle un petit musée. Bon, aussi un débarras, mine de rien. Entre certains cartons fermés, d'autres dans lesquels on avait pioché une casserole ou quelques draps de bain, ou quelques meubles qu'on ne savait guère où placer, se trouvaient des caisses de trésors, à en faire pâlir le beau Samuel Hamilton et le duo gagnant Daniel et Beth Wilkerson. Car oui, il s'agissait bien de magnifiques ressources dégotées dans des ... poubelles. Voire même... sur le trottoir. Car qui de mieux placer que Saskia pour faire du recyclage ? On ne savait jamais, un vieux carton pouvait toujours servir. Oh, et ces boîtes de conserve de sardines! Ca changeait des boîtes de conserve de thon. Et puis cette barre en métal! Elle pouvait forcément y accrocher quelques chose. Ce vieux bout de tissu ? Mmmh... elle en ferait une robe, avec quelques dentelles en y faisant des trous. Bon, évidemment, elle ramenait tout chez elle, et ... tous ces magots ne faisaient que remplir davantage un loft déja bien encombré par les affaires des deux jeunes femmes.

Alors lorsque par hasard, au détour de l'une de ses balades où elle levait le minois et suivait son instinct, menaçant de foncer dans chaque mur à proximité ou de se faire tuer en traversant une route qui n'avait point fait remarquer sa présence (pfff, des klaxons, ils recouvrent à peine le piaillement des oiseaux!), la rousse était tombée sur ce lieu atypique, et surtout sur cet homme. Robert, s'était-il fait appeler. Saskia avait été directement obnubilée par ce lieu, cette caverne d'Ali-Baba, ce grand terrain de jeux où chaque enfant et chaque Saskia Reynolds du monde aurait couru pour y passer ses journées des étoiles plein les yeux. Elle y avait aimé l'ambiance, et le jeune homme qui tenait l'endroit. Il était lui aussi atypique à sa façon. Il avait ce regard doux malgré un visage qui aurait pu le rendre austère. Il était calme et ouvert d'esprit, et son impudeur avait plu à la jeune femme qui était entrée sans, au premier abord, particulièrement prêter attention à sa présence, perdue entre toutes les trouvailles qu'elle était alors en train de discerner autour d'elle.

Enfin bref. Revenons aux moutons, mais les plus vieux encore, ceux du début de ce texte : Petit Pois. Petit Pois, cette nuit d'été, avait une fois de plus empêché la jeune journaliste de profiter d'une nuit de calme. Alors après avoir travaillé un article qui fut clôt plus vite que prévu, et l'avoir posté sur son blog avec entrain mais tout de même cette éternelle montée d'adrénaline, la jeune femme, en pyjama, les cheveux ébouriffés et à peine réveillée, avait attrapé son Petit Pois préféré par la peau du cou et l'avait amené jusque dans ... la chambre de Cooper. Elle avait entendu Isla rentrer quelques heures auparavant, et vu son humeur du jour, mieux valait ne pas trop jouer avec le feu. Elle avait lâché le chat sur le sol, mais au lieu de fermer la porte avec entrain comme elle le faisait d'ordinaire avant de courir sous sa couette et se ronfler quelques minutes plus tard, la rousse laissa traîner son regard sur quelques caisses. Des boulons, des bouchons de liège, des écrous rouillés, des boites de conserve, une vieille fourchette tordue, un bout de pellicule photo, quelques vieilles pièces Lego, des planches de bois qu'elle avait tenté de peindre vainement... tout y passait.

La demoiselle finit donc accroupie devant ses caisses, laissant fouiner sa main, cassant le silence du bâtiment endormi en brassant leur contenu. Et là, les yeux à moitié ouverts, Petit Pois ronronnant sur son genou et un lever de soleil qui n'allait plus trop tarder, elle prit une décision.
Quelques heures et plusieurs cafés plus tard, la journaliste enfila sa veste, passa sa main dans ses cheveux et son sac sur ses épaules, prit une caisse des deux mains, laissant à peine ses yeux en dépasser, et ouvrit la porte de son loft pour le quitter. La journée ne faisait que commencer, et elle serait bien remplie. Elle avait un reportage à finir pour son maître de stage, une interview à mener de manière professionnelle avec un galeriste, devait passer faire des bisous à Keith et Béatrice, peut-être à son papa aussi. Mais avant tout... avant tout, elle devait aller voir le Robert.

Robert. Quel prénom marrant! Roro, Bebert, Rôôôbééért, le gros Robert;, le Petit Robert, le Larousse ... la rousse! Haha, ils allaient s'entendre, c'était sûr !
Fascinée par les deux voitures qui occupaient un grand espace de la cour pavée, Saskia se prit les pieds dans une quelconque poubelle, jura en hurlant de toutes ses forces et atterrit de justesse devant la porte de l'atelier, son minois relevé pour essayer de voir de l'autre côté de la caisse. Du pied, elle tambourina sur la porte.

" Rouuuge et jauuune et violet et bleeeu, mauve et orange et veeEEEEeert, voilà les couleurs de l'arc-en-ciel, couleeeurs de l'arc-en-cieeel, couleurs du bel arc-en-CIEL!! " chanta-t-elle à tue tête tout en continuant de taper sur la porte, plus ou moins en rythme. " Ouhouuuuuuuuhouuuu " hurla-t-elle, mieux qu'un loup-garou, et ce malgré sa peau de vampire.

La porte s'ouvrit.
" Oh " lâcha-t-elle en même temps que Monsieur Dico. Il était ... torse nu, et bah, il était vraiment pas trop mal foutu, quoi. Comme pour maîtriser ses hormones, elle réagit aussi vite que possible en lui tendant sa caisse, le frappant surement même avec, par la même occasion. " Tiens beau gosse, c'est cadeau, y'a de quoi faire. J'ai de tout, du récent, du plus vieux, du tuyau, des bouteilles, regarde, et dis-moi ce que tu peux en faire. Pas mal le tatouage. Les bagnoles tu vas en faire quoi ? Il leur faut des roues, tu sais ? 'Et pourquoi il expose pas?', j'me suis dit cette nuit! Alors voilà : pourquoi t'exposes pas ? Au fait, ça va ?

Et évidemment, elle était entrée sans y avoir été invitée (alors, vampire ou non ?? mmmh, suspense), essayant de ne pas boiter malgré une douleur lancinante dans le pied.

" Au fait, pas la peine de t'habiller hein! '
Le pire, c'est qu'elle n'était pas ironique.
Et comme ça, l'air de rien, elle entoura le bras de Robert de ses doigts fins et testa la marchandise, en tirant la langue pour s'aider à être plus précise. Et non, elle ne draguait pas le moins du monde. Elle était juste Saskia.
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MessageSujet: Re: Treasure Trove (avec Saskia Reynolds)   Treasure Trove (avec Saskia Reynolds) EmptyLun 20 Juil 2015 - 20:55

Il réceptionna avec un “humph!” la caisse que Saskia lui présenta en plein dans le sternum, alors que l’air évacuait ses poumons. Et avant même qu’il ne puisse placer un mot, voir comprendre ce qui se passait exactement, la voilà qui se faufilait à l’intérieur tout en en profitant pour s’assurant qu’il mangeait bien ses épinards.

"Je t’en prie, Saskia, fais comme chez toi. "

Il fallait comprendre que Rob ne ‘connaissait’ Saskia que depuis deux jours. Dès leur première rencontre, il avait capté qu’il ne s’agissait pas d’une petite fille comme les autres, et qu’en lui envoyant un salut amical, il venait d’ouvrir la petite cousine de la boîte de Pandore : la boîte de Saskia, renfermant toutes les surprises de l’univers.

Boîte qu’elle venait littéralement lui offrir ce matin.

"D’ailleurs, où avez-vous passé la nuit, jeune fille ? Je t’attendais plus tôt. Ton père sait que t’es ici, au fait ? "

Il avait également rapidement perçu que tout le cynisme du monde n’égratignerait même pas la carapace de merveilleux qu’elle entretenait autour d’elle. Autant jouer le jeu que de s’opposer à une force qu’il soupçonnait inépuisable. Il la laissa donc terminer son examen physique et attendit que son esprit surexcité ne passe à autre chose avant de songer à bouger.

"Tu sais, un croissant ou un café aurait amplement suffit, comme offrande. ", dit-il en déposant la caisse de… trucs hétéroclites ? … sur le coin d’un petit établis de bois relativement libre, laissant par le fait même libre accès à son petit atelier à sa visiteuse.

Soudain, il fut assaillit par un doute…

"… À moins que t’aies un truc à te faire pardonner? T’as mis le feu à la Chevy, s’est ça ? "

Il ressortit la tête par l’entrebâillement de la porte pour s’assurer de l’intégrité de tout ce qui s’y trouvait. Rassuré, il referma la porte derrière lui.  

"Ouais, ça va. Je crois que j’ai pris une ou deux pintes de trop hier, au Green Stalion. Il passait des matchs de beach soccer au pub… Alors je te préviens, je tourne un peu au ralenti ce matin. Maintenant que c’est dit : est-ce que tu m’as vraiment demandé pourquoi je n’explosais pas ? ", demanda-t-il avec une expression franchement sceptique.

Il réprima un léger bâillement avant d’entreprendre un examen rapide du contenu du cadeau de sa nouvelle… meilleure amie ? Pourvoyeuse de trésors anciens ? Voisine ? Croqueuse d’homme ayant jeté son dévolu sur lui ? Allez savoir.

Il remarqua un distributeur de silicone taché et tout rouillé, pour calfeutrer les fenêtres. Un panneau publicitaire en métal pour une marque dont il n’avait jamais entendu parler auparavant.

"Oh, cool, une vieille horloge à engrenage. "

Il sortit une petite horloge en bois usée, ayant perdu quelques éclats. Il la secoua délicatement, provoquant une série de bruits qu’il associa à des pièces tombées de leur emplacement souhaitée.

"Elle a connu des jours meilleurs, mais c’est toujours fascinant ces babioles. Tiens, file-moi un tournevis, là, on va l’opérer voir si on peut arriver à la faire tourner à nouveau. "

Sans savoir pourquoi, le voilà qu’il se laissait emporter par l’enthousiasme contagieux de Saskia Dont-je-ne-connais-pas-le-nom-de-famille.

"Non, à tête plate s’il te plaît. Le rouge, là. Non, ça c’est bleu Saskia, le rouge s’il te plaît. Merci. Dis-moi, où est-ce que t’as trouvé tout ça ? "

Il devait y avoir une bonne vingtaine d’autre items encore dans la caisse. Dont une vieille balle de tennis.

Sous l’étroite surveillance de la rouquine, il dévissa les deux vis qui maintenaient le panneau d’accès en place. Il le retira avec la même minutie fascinée que s’il s’agissait de la porte menant au trésor d’Ali Baba.

"C’est cool, les engrenages. Une série de pièces qui s’entraînent les unes les autres, pour construire des réseaux aussi complexes que souhaités. Sans friction. Sans perte d’énergie. Et fait pour durer."

Un casse tête, certainement, mais un casse-tête de logique, au moins.

"La pauvre est dans un triste état par contre..."

On put entendre, de sa chambre à l’étage, la sonnerie de son portable. Il ne fit aucun geste en sa direction.
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MessageSujet: Re: Treasure Trove (avec Saskia Reynolds)   Treasure Trove (avec Saskia Reynolds) EmptyDim 26 Juil 2015 - 17:34



La rousse avait manifesté sa présence avec autant de grâce qu'un éléphant qui tente un plongeon dans la piscine d'un hôtel cinq étoiles. Elle était comme ça, miss Reynolds ; tout sauf discrète, surtout lorsqu'elle voulait l'être. Si elle était intelligente, elle était toutefois immature à sa façon, un spectacle à elle seule, une cacophonie assourdissante, bref un spectacle cheap mais pas désagréable lorsqu'on sait à quoi s'attendre.
Sans faire attention le moins du monde à l'accueil difficile de sa caisse par son autodécrété nouvel ami, la rousse était déja rentrée dans la pièce et perdue dans l'univers qu'elle lui offrait. Pourtant, elle ne s'attarda pas sur l'environnement et préféra de loin s’intéresser aux muscles apparents de monsieur. Certes, sans doute aurait-elle aimé se jeter dans les bras d'un homme tel que lui, mais elle n'en fit rien. Elle tâta plutôt ses bras. Oh, oui, ils étaient musclés.
Vous savez, parfois, on caricature les hommes qui aiment tripoter la poitrine des femmes. Oubliez cette image. Saskia et les muscles du gros Robert, c'était quelque chose. Elle alla jusqu'à s'en approcher et tâter, triturer, tester ses biceps autant que faire se peut. Elle en voyait si rarement que lorsque l'occasion se présentait, il fallait la saisir. La vie était bien faire d'occasions à saisir, non? C'était un peu ce que tous les High School Musical et autres Disney faisaient passer comme message, non? Au bout d'une intense réflexion - et peut-être quelques filets de bave discrètement écoulés-, la demoiselle conclut son examen approfondi par un bisou sur les concernés.

Seulement à ce moment là, elle répondit aux paroles de monsieur.
" D’ailleurs, où avez-vous passé la nuit, jeune fille ? Je t’attendais plus tôt. Ton père sait que t’es ici, au fait ?  "
" J'ai fugué! " ria-t-elle en sautillant sur place pour une raison encore inconnue à ce jour. D'ailleurs, ce n'était pas totalement faux. Si elle n'avait pas encore 28 ans, si elle était encore cette enfant ou cette jeune adolescente, elle aurait sûrement sorti cette réplique. Elle avait tellement fugué! Mais ça, Roro n'était pas obligé de le savoir. Il devait la prendre pour une fille sage, encore (hahaha, ndlr). 

" Tu sais, un croissant ou un café aurait amplement suffit, comme offrande. " fit monsieur Muscles en posant sa caisse sur un établi. Saskia répondit du tac-au-tac et avec la plus grande évidence du monde : " Je sais, mais je suis pauvre, du coup j'ai fait les poubelles. " Mais finalement, faire les poubelles pour un ami, n'était-ce pas la plus belle preuve d'amour? Après tout, plutot que de sortir de sa voiture, demander un ou deux croissants et un café dans un lieu aseptisé et rempli de bonnes moeurs, ne valait-il mieux pas braver ses codes sociaux, ses normes, peut-être même ses peurs des araignées, du moisi, des rats portant la rage, pour les beaux yeux d'un ami?
Elle ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel lorsque Robert vérifia l'état de la Chevy, et de sortir d'un ton consterné : " Non mais tu crois que je foutrais le feu à ta caisse ? Je fume même pas! Comment tu veux que je fasse ? C'est parce que je suis une sorcière ? "

" Ouais, ça va. Je crois que j’ai pris une ou deux pintes de trop hier, au Green Stalion. Il passait des matchs de beach soccer au pub… Alors je te préviens, je tourne un peu au ralenti ce matin. Maintenant que c’est dit : est-ce que tu m’as vraiment demandé pourquoi je n’explosais pas ? "
Saskia l'écoutait sans l'écouter. Elle était dans l'atelier, et il y avait très peu de choses au monde qui auraient pu davantage la fasciner que cela (bon, les plages du Pays de Galles, ok ... et Petit Pois qui essaie de lire un bouquin sur la crise économique, ou une fourmi qui invite sa petite famille sous l'évier de la cuisine pour Noël ...). Elle tendit le bras vers un instrument fascinant, mais dont elle ne connaissait pas l'usage. Oh, elle savait que c'était fascinant. C'était totalement biscornu. C'était ça, qu'elle aimait : chercher le rôle des objets, leur passé, leur avenir aussi. Elle se mit accroupie pour le regarder plus près.
" Exploser ? On est pas dans Die Hard, je te parlais plutot genre petite ambiance champagne, beaux gosses en costards, musée ... Non, en vrai une bonne vieille galerie avec des briques aux murs, avec un punk qui la tient, tu vois le genre ? Je te vois bien ex-po-ser là-dedans. Mais surtout pas exploser! T'imagines si t'explosais ? " Brusquement, elle se releva, toujours l'objet dans sa main, choquée elle-même de ses propos. " Mais non, tu peux pas exploser. Comment tu exploserais ? T'as avalé de la dynamite ? Ils en vendent au Green Stalion ou quoi? J'ai toujours trouvé les Irlandais un peu chelous... Nous au Pays de Galles ... "
On ne connut jamais la suite de sa phrase. Elle tritura l'objet, le tourna dans tous les sens, tapota avec son ongle à sa surface.
Robert, de son côté, semblait enfin intéressé par ses trouvailles. Tendant le museau vers sa caisse pour voir vers quel objet mystérieux sa préférence allait, la grande rousse s'approcha de monsieur Dico, qui lui tournait le dos, et de la caisse.

" Oh, cool, une vieille horloge à engrenage. "
Fière, Saskia se redressa comme si elle avait découvert la Lune.
A noter, ce n'était pas un moulin à café...
En tout cas, Robert semblait fasciné, et il n'en fallait pas plus pour faire le bonheur de Saskia. Bon, si ce n'était pas un moulin café, tant pis... Mais peut-être qu'il faisait horloge et moulin à café ? Perdue dans ses pensées, Saskia se retrouva comme une enfant qui essaie de donner ses outils à son papa qui répare une étagère, l'air absent.
Les paroles de Robert peinèrent presque à la sortir de ses songes.
" C’est cool, les engrenages. Une série de pièces qui s’entraînent les unes les autres, pour construire des réseaux aussi complexes que souhaités. Sans friction. Sans perte d’énergie. Et fait pour durer. "
Son visage finit par s'illuminer.
" Alors c'est mieux qu'un moulin à moudre le café ? Hein, dis ?? J'ai trouvé ça dans l'ancienne chambre de notre ancien coloc. " répondit-elle, complètement en retard et à côté de la plaque. On ne savait jamais, certaines personnes avaient peur de ce qui sortait des poubelles, allez savoir pourquoi.
Aussitôt, elle tapa dans ses mains pour montrer son excitation. Woops. Elle entendit un petit bruit métallique, tendit le bras vers l'établis le plus proche et posa doucement l'objet, accompagnant son geste d'une grimace, comme si elle allait l'empêcher d'être démasquée. Puis elle retapa dans ses mains, l'air de rien, et se mit à sautiller sur place.

" Mais tu vas la réparer, hein ? " demanda-t-elle avec une moue de désespoir, comme s'il s'agissait de sauver Petit Pois d'une mort certaine (pour vous situer : Petit Pois était l'amour de sa vie. Bon, avec les muscles de Robert, mais chhhht.)
Le téléphone sonna, Robert ne broncha pas. Saskia regarda le bricoleur, le téléphone au loin, répéta l'action plusieurs fois, puis se jeta sur le combiné et l'attrapa brusquement.
" Oui, bonjour, vous êtes bien au cabinet de gastro-entérologie de Monsieur ... Larousse. Que puis-je pour vous ? "
Elle n'écouta même pas la réponse et coupa l'interlocuteur, qui semblait un peu perdu. " Ouais, nan, ben c'est pas possible. Au revoir. "
En raccrochant, elle eut tout de même la présence d'esprit de demander à son ami musclé : " T'attendais un appel important ? "


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MessageSujet: Re: Treasure Trove (avec Saskia Reynolds)   Treasure Trove (avec Saskia Reynolds) EmptyMar 4 Aoû 2015 - 22:59

"Champagne, beau gosse et musée ? Wow, Saskia, sans offense aucune, mais je ne te croyais pas suffisamment perspicace pour identifier les trois grandes passions de ma vie aussi rapidement. Adieu, mon cher petit jardin secret… "

Lourde fragrance de sarcasme bien épais.

Mais d’où elle sortait ce genre d’idée la rouquine ?

"Honnêtement, ton enthousiasme est super contagieux. En même temps, je me dis que si le genre de choses qui s’accumulent autour d’ici depuis dix jours intéressait qui que ce soit, l’Idaho serait plus riche que les Émirats arabes. Par contre, si ça te branche, je peux PEUT-ÊTRE considérer construire « le mur de briques à Saskia » ? Sur lequel nous ne retrouverons jamais d’illustrations de beaux gosses, bien entendu, hein ?"

Alors même qu’il disait cela, il réalisait que les probabilités qu’elle le harcèle jusqu’à la finition du dit mur saskiesque frôlait le 100%. Adieu les grasses matinées… Ou plutôt, adieu tranquillité tout court.

La véritable question, c’était de savoir si ça le dérangeait vraiment…

"Quoi ? Ben oui, c’est mille fois plus cool qu’un moulin à café. Pourquoi est-ce que tu me parles de moulin à…"

Ça lui avait pris quelques secondes, mais tranquillement, il assemblait les pièces du puzzle, et…

"Est-ce que t’as essayé de moudre du café avec, Saskia ? Regarde-moi dans les yeux."

Il lui fit des yeux sévères comme ceux qu’il utilisait pour faussement gronder Béatrice, la fille de Keith Williams. De ce qu’il connaissait de sa nouvelle amie, cela ne le surprendrait qu’à moitié. Il fallait le reconnaître, elle possédait une sacré créativité! Qui semblait cruellement manquer d’exutoire.  

Au final, ce furent ses yeux de biches à elle qui remportèrent le duel, bien entendu, et Rob sut qu’en plus du mur, il allait devoir trouver une façon de s’occuper de cette horloge.

"Ben écoute, j’aimerais bien. En plus, ce n’est pas comme si j’avais une tonne de trucs qui attendent mon attention. Par contre, je n’y connais pas grand-chose, et à vu de nez…." il se mit littéralement le nez à l’intérieur du petit orifice qu’il venait de dégager, en agitant doucement l’appareil

"Ça m’a l’air d’un sacré contrat! "

L’idée de passer une longue période accroupie sur ce petit truc inutile oublié au fin fond de l’univers parallèle dans lequel habitait manifestement Saskia lui faisait cependant étrangement plaisir. Le genre de petite bricole qui lui avait toujours plût.

Il leva un sourcil en guise de protestation muette lorsqu’elle se saisit de son téléphone pour y répondre avec panache. Cela représentait assez bien sa propre vision des portables, ces véritables parasites modernes du moment présent, mais pourtant, il ne put s’empêcher de la tancer amicalement.

"Il s’agissait probablement du chirurgien de mon père… Il se fait opérer pour un triple pontage cardiaque aujourd’hui… C’était pour ça, la bière, hier… "

Conservant son air sérieux même si son père se portait à merveille, il tendit la main pour qu’elle lui rende son bien. D’un coup d’œil, il confirma sa prémonition qu’il s’agissait de Barbara. Il se demanda comment elle réagirait à la rencontre sonore de Saskia. Ou plutôt, s’il y avait une chance que son interprétation de la chose n’impliquait pas qu’elle venait de parler à l’amante de Rob ?

"Nope, c’était ma femme. Ça va."

Il redéposa le téléphone sur l’établi le plus proche et se replongea sur l’horloge, avide de changer de sujet, espérant naïvement que la rouquine allait lâcher le morceau.

"Alors, si je veux y parvenir, il va me falloir trois trucs, aussi rapidement que possible : une loupe, sur l’étagère de gauche, que tu vas devoir me tenir, les deux pinces long nose les plus petites que tu trouveras, et une brassière."

Il n’avait pas su s’empêcher de jouer avec la mécanique d’une autre bien singulière machine : la tête de Saskia.
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MessageSujet: Re: Treasure Trove (avec Saskia Reynolds)   Treasure Trove (avec Saskia Reynolds) EmptyMer 12 Aoû 2015 - 12:50



La tempête Saskia avait débarqué sans crier gare de bon matin chez le pauvre Robert. Mais bizarrement, celui-ci ne semblait pas surpris outre mesure ; après l'étonnement des premiers instants, il avait rapidement su se réveiller face aux cris que la rousse, dans son monde, devait surement prendre pour un mode de communication usuel.

" Champagne, beau gosse et musée ? Wow, Saskia, sans offense aucune, mais je ne te croyais pas suffisamment perspicace pour identifier les trois grandes passions de ma vie aussi rapidement. Adieu, mon cher petit jardin secret… "
Oh, oui, il était bien réveillé.
Avec un geste de la main exprimant sa modestie, Saskia ne put s'empêcher de répondre de ton égal : " T'inquiète, je suis douée, je cerne bien les gens ! " Puis, elle perdit brusquement le sourire et se mit face à son nouvel ami. " Mais putain, expose! Tiens, j'ai une idée géniale : expose chez moi! " Puis son sourire illumina de nouveau son doux visage. Il fallait dire qu'elle avait eu, vraisemblablement, l'idée de sa vie ! Une exposition, dans son loft! Ce serait tellement génial! Si, comme ça, à vue de nez, elle aurait légèrement pu faire songer au personnage du Joker dans Batman (mais celui de Heath Ledger, parce que Heath c'est le plus beau). Des trucs qui brillent partout sur les murs, des instruments bizarres sur leurs meubles, un Robert à disposition... Ah ben, en fait, c'était déja ainsi. Sans en expliquer la cause, l'expression de Saskia vira en une mine boudeuse alors qu'elle écoutait Robert.

" "Honnêtement, ton enthousiasme est super contagieux. En même temps, je me dis que si le genre de choses qui s’accumulent autour d’ici depuis dix jours intéressait qui que ce soit, l’Idaho serait plus riche que les Émirats arabes. Par contre, si ça te branche, je peux PEUT-ÊTRE considérer construire « le mur de briques à Saskia » ? Sur lequel nous ne retrouverons jamais d’illustrations de beaux gosses, bien entendu, hein ?"

Saskia croisa les bras et montra qu'elle boudait. Cela n'avait rien à voir avec cette histoire de beaux gosses, ni avec l'Idaho - elle avait déja aperçu quelques photos sur google, et c'était beau, l'Idaho -, mais miss Reynolds semblait coincée à sa pensée précédente.
Tout d'un coup, elle leva le regard jusqu'à M. Dico et ouvrit la bouche pour... montrer qu’éventuellement, dans les minutes à venir, elle émettrait un son. Après quelques clignements d'yeux obligatoires pour ne pas pleurer, un décroisement de bras de rigueur - puisqu'elle ne boudait plus-, un regard vers le plafond en recherche d'inspiration, Saskia finit par répondre, avec le plus grand soin du monde :
" Oui. "
En un seul mot résidaient : la réponse à la question qu'il n'avait peut-être pas posé, l'accord de la rousse par rapport aux éventuelles opinions de monsieur, et le signe qu'il était probable qu'elle ait réussi à écouter.
Mais c'était sans compter sur sa mémoire auditive.
"Attends, t'as dit mon nom, au milieu, non? " Elle leva la main, en signe d'interrogation. " Je dois m'inquiéter ? Parce que si tu fais une expo chez moi, faut que je te dise que j'ai un chat, et que j'ai pas le temps de faire trop trooop le ménage, et puis j'ai une coloc pas forcément commode, mais pas méchante au fond..." Finalement, avec un geste las, elle laissa tomber aussi vite cette idée qu'elle l'avait saisie quelques instants auparavant. Elle se remit en position de boudage intense, mais cette fois-ci, leva les yeux discrètement pour prêter attention à ce qu'il se passait autour d'elle. On ne savait jamais, des fois qu'elle réponde "oui" à une demande en mariage sans le savoir...

" Est-ce que t’as essayé de moudre du café avec, Saskia ? Regarde-moi dans les yeux."
Visiblement, avec son regard discret, à quelques mètres de lui, cela s’avérait tâche ardue que d'appréhender la direction de son regard. La jeune femme releva donc fièrement sa frimousse et s'avança vers son ami. Ce qui était marrant entre eux, c'est qu'elle voulait absolument le protéger de lui-même, devenir protectrice envers lui, et pour ce faire, elle le laissait être cet homme-enfant, avec un côté presque paternel. C'était sa façon à elle d'être la grande soeur qu'elle voulait être, paradoxalement, pour lui, cet être humain si complexe de par son regard rempli d'histoires.

" Non... Enfin, si, peut-être une fois... Ou dix, je sais plus trop, mais bon, j'ai réussi à presque récupérer le café! " Oui, elle était fière de cet exploit. Saskia et son sens des priorités...
Et comme à son habitude, la jeune femme battit des cils, tenta un petit sourire tropmignon, et Robert se penchait de nouveau sur ce non moulin à moudre le café.

"Ça m’a l’air d’un sacré contrat! " conclut le bricoleur après avoir enlevé son nez de l'objet -il avait de la chance que Saskia n'ait pas poussé son visage dedans, d'ailleurs...
La rousse se balança sur ses pieds telle une fillette, attendant de trouver l'argument du siècle pour convaincre le gros Robert dans sa quête d'horloge / moulin.
" Ouais, mais si tu la répares, eh bah, je t'offrirai de la bière ! Une rivière de bière! Enfin, non, non, faut que t'arrêtes la bière. Du Whisky ? "
Totalement logique.
Bon, en réalité, elle espérait vaguement que le whisky dégouterait Robert de l'alcool. Et si ça ne marchait pas, elle demanderait à tous les bars de la ville et alentours de se débarrasser de leurs stocks de bière (elle leur proposerait même son appartement comme débarras, pour les arranger, quand même).

Lorsque le téléphone sonna, Saskia fut convaincue qu'il allait se servir de cette excuse pour la renvoyer de force de l'autre côté de la porte. Pourtant, mine de rien, il n'en fit rien. Un coup de fil qui était peut-être important, et il l'ignorait? Après des coups d'oeil au téléphone, puis à M. Muscles, la journaliste décida qu'elle devait prendre les choses en mains.
Son imagination avait donc fait des siennes, une fois de plus. Bah quoi, elle prenait les choses en mains, mais elle n'allait pas non plus empêcher Robert de travailler sur le moulin à donner l'heure!

Cependant rapidement -presque- prise de remords, elle demanda, comme une formalité, si Robert attendant un appel important. La réponse ne se fit pas attendre et Saskia resta ainsi, les bras ballants, le téléphone à la main, bouche bée, ne sachant que répondre à cette nouvelle. Robert venait-il de se confier au moment où elle s'y attendait le moins? Venait-il de lui donner une partie de lui, de ses peurs, de lui expliquer son attachement à la binouze ?
Venait-elle de raccrocher au nez d'un médecin ou d'une infirmière qui expliquait où le triple pontage de monsieur Dico Senior avait merdé ?
S'il y avait un moment dans sa vie où elle devait s'excuser du plus profond de son être, avec des yeux tristes, genre pour de vrai, était-il arrivé ?
"Heu... " fut le seul son qui sortit d'entre ses lèvres. Robert lui prit le combiné des mains alors qu'elle ne réagissait toujours point davantage. " HEUU! " commana-t-elle à paniquer, essayant de trouver un argument, quelque chose, une nouvelle marrante à lui raconter avec l'assurance qu'on lui connaissait habituellement. " Un triple pontage ? Ca pourrait être pire !! " réussit-elle à lancer. BAM. Elle ria nerveusement, attendant ... Attendant quoi, au juste ?

"Nope, c’était ma femme. Ça va."
Ah, ben, ça, genre.
Elle sauta sur l'occasion comme on saute sur un trampoline : avec un entrin et en riant aux éclats, prête à décoller comme une fusée.
" Tes muscles et toi, vous êtes mariés ?? " s'exclama-t-elle. C'était la seconde fois seulement que les deux protagonistes de cet entretien se voyaient, et ils savaient finalement très peu l'un de l'autre, et pourtant, Saskia avait l'impression d'avoir le droit à la révélation du siècle. " Tu me demandais de t'amener le café et les croissants, je croyais que c'était sérieux entre nous... "
Puis, songeant au rôle d'espèce de grande soeur alambiquée qu'elle essayait de se donner en sa compagnie, elle anima son visage d'une petite grimace, avant d'écouter Robert lui demander divers outils.

Dans les starting blocks, la demoiselle se concentra avec insistance sur les mots du jeune homme, prête à courir dans tout l'atelier pour trouver le bonheur de monsieur.
" J'ai combien de temps ? J'ai un gage si je perds ? Parce que j'aime bien les gages, puis de toute façon, je vais perdre... "

Puis Saskia se retourna, faisant voler ses cheveux roux autour de son visage, l'aveuglant une seconde, et avançant avec entrain dans l'atelier, regardant sur les établis rapidement.
" Une loupe, des pinces, une brassière. Une loupe, des pinces, une brassière. Une loupe, des pinces, une brassière. "
C'était sans compter sur le fait que Robert lui avait quasi montré où se situait la loupe. Inventive, Saskia lui apporta un bout de verre du fond de l'atelier, tout en trifouillant ses cheveux et en tendant un petit objet.
" Tiens! Ca ira ? J'ai pas plus petit comme pince sur moi... " fit-elle en lui tendant le morceau de verre et la pince noire qu'elle sortait de sa tignasse. " Tu me la rendras après ? J'ouvre des portes des fois avec, enfin, un jour, j'y arriverai... " Puis un air gêné se posa sur son minois. " Par contre, j'ai qu'un soutif, j'ai pas de brassière... Tu le veux quand même ? "

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MessageSujet: Re: Treasure Trove (avec Saskia Reynolds)   Treasure Trove (avec Saskia Reynolds) EmptyMar 15 Sep 2015 - 20:44

"Pour une rivière de whiskey, j’suis prêt à te remonter cette horloge en ne portant qu’un tablier grivois et en te chantant du Frank Sinatra. Pour autant que l’on parle d’une rivière amazonienne, et pas d’une rivière merdique à la Roe River, hein ?  "

La fameuse Roe River du Montana, dont il était question, mesurait à peine une cinquantaine de mètres. Certes, 50 mètres de whiskey, peu importe la profondeur, avait de quoi combler son homme, mais c’était une question de principe. Think Big, s’ti!

Après, le Sinatra et le tablier, c’était sa poudre aux yeux habituelle. Sauf qu’il réalisait avec une certaine inquiétude que Saskia ne constituait PAS DU TOUT son public ordinaire. Remarquez cependant que s’il y avait quelqu’un devant qui il se sentirait à l’aise de chanter « I’ve Got You Under my Skin » nu fesse, c’était probablement bien elle.

Oui, même s’il ne la connaissait que depuis quelques jours à peine. Et il réalisait toute la bizarrerie de cette chaîne d’idées. Devrait-il la jeter dehors avant qu’elle n’achève de contaminer le peu de raisons qu’il lui restait ?

En toute honnêteté, il doutait de pouvoir y parvenir. Et son instant d’hésitation fut tout ce dont la rouquine eut besoin pour l’entraîner dans son prochain délire. Dans lequel il ne put s’empêcher d’embarquer.

"Mais bien sûr que nous sommes sérieux, Saskia! D’ailleurs, moi, je ne suis que marié à une autre femme qui habite à quasiment 5000 kilomètres. Toi, non seulement TU VIS avec une autre femme – faudra que tu me présentes un jour, d’ailleurs, ça va finir par devenir gênant cette histoire. Et je ne suis pas trop possessif- mais EN PLUS, tu entretiens un CHAT ? Y’a d’autre chose que tu me caches ?   "

Elle pourrait répondre « toute sa vie », mais il n’espérait pas vraiment une réponse sincère.

Il se cacha le visage du dos de la main, avec toute la théâtralité d’un mec qui n’en disposait d’aucune.

"Ah! Quand j’aurai terminé avec cette horloge, c’est mon coeur que je vais devoir rafistoler. Quelle trahison! "

Il réceptionna avec suspicion le morceau de verre, et avec une franche incrédulité la pince à cheveux que Saskia lui tendit. Elle le faisait exprès, c’était pas possible ?? Incapable de totalement se départir du doute, il alla de l’avant.

"J’suis flexible : je vais pouvoir me débrouiller avec un soutif’. Surtout s’il a du léopard dessus. "

N’osant pas regarder si elle le prendrait au sérieux et si elle aurait le culot de jouer à son propre jeu jusqu’au bout, il se déplaça le long de son établi et se servit de la pince de Saskia pour aller cueillir une paire de pince plus approprié à n’importe quelle tâche masculine imaginable. Juste pour ne pas la froisser.

"C’était exactement ce qu’il me fallait : merci miss Reynolds! Jamais je ne serai parvenu à atteindre mon outil sans ta pince. Merci ", dit-il en lui rendant sa pince à cheveux sans une égratignure. Il bidouilla ensuite un monocle improvisé avec le bout de verre, une rondelle de caoutchouc et des sangles élastiques, convaincu qu’il allait faire la journée de sa compagne. Il avait l’habitude : ça aurait marché avec Béatrice, la fille de Keith.

"Tiens : en te mettant ça devant un œil, tu pourras voir tout ce que je fais!"

Avec un peu de chance, ça ne serait pas complètement faux.

Il en profita pour aller se chercher la loupe qu’il avait en tête, avant de revenir devant la carcasse pleine de café moulu et commencer à méthodiquement identifier les problèmes du mécanisme.

"Y’a quand même un truc qui me titille, Saskia," commença-t-il sans se retourner, de crainte de la surprendre à demi-nue et d’oublier où il en était avec les engrenages.

"Tu fais quoi dans la vie, quand tu ne débarques pas à l’improviste chez moi ? J’veux dire, la plupart des gens ont une sorte de routine, surtout pour les jours de semaine, et les autres, et bah, bien souvent, ils ont quand même mieux à faire que de passer du temps avec un pauvre type en exode."

Elle était jeune, vibrante, mignonne, et bien qu’un peu à côté de la plaque, il pouvait difficilement se l’imaginer autrement qu’au centre d’un groupe tout aussi énergique et dynamique qu’elle. Que cherchait-elle, en venant perdre son temps chez lui ?

"Et pourquoi diable veux-tu sauver la vie de ce machin ?"
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MessageSujet: Re: Treasure Trove (avec Saskia Reynolds)   Treasure Trove (avec Saskia Reynolds) EmptyMer 30 Sep 2015 - 14:02



" "Pour une rivière de whiskey, j’suis prêt à te remonter cette horloge en ne portant qu’un tablier grivois et en te chantant du Frank Sinatra. Pour autant que l’on parle d’une rivière amazonienne, et pas d’une rivière merdique à la Roe River, hein ?  "
Saskia avala difficilement sa salive, ne pouvant s'empêcher de penser au spectacle de Robert avec son petit tablier.
" Heu, ouais, ouais..." commença-t-elle, presque hébétée, essayant aussi rapidement que possible de s'imaginer qui pouvait être Roe River. En tout cas, son nom était rigolo, on aurait dit le nom d'une rivière! " Et avec une bouteille pas chère tu fais quoi? " essaya-t-elle de négocier en essayant de reprendre ses esprits. Il fallait bien l'admettre, Robert savait y faire pour l'avoir, son gros whisky.

Et au-delà de l'imaginer quasi à poil pour du whisky - c'était un peu de la prostitution tout ça, non ? -, ce qui se révélait agréable, c'était que malgré son caractère au premier abord renfrogné, il savait mettre de l'humour dans ses gestes, ses paroles. Il semblait déja différent de lors de leur première rencontre. Et plus que tout, il ne la jugeait pas négativement pour ses conneries. Car depuis qu'elle entrait doucement dans le monde du journalisme, la rousse se heurtait de plus en plus aux différences devenant barrières entre individus. Si elle avait toujours su, avec son tempérament innovateur et complètement taré, se faire apprécier des gens pour sa bonne humeur hors pair, dans le milieu professionnel, ce n'était pas le cas. Des portes s'étaient fermées pour elle à cause de cela, et jamais elle n'en avait démordu. Parce que tomber dans les méandres de la réalité la ferait trop souffrir, parce qu'elle devrait sans doute se confronter à ses démons propres et peut-être ne jamais se relever, elle préférait, inconsciemment, ne jamais avoir grandi. Et lorsque parfois, au détour d'un hasard, elle trouvait un compagnon de jeux tel que Robert, la vie ne pouvait pas se révéler plus jolie. Alors pour ces moments, et ceux à venir, un sourire radieux s'étalait sur son visage encore enfantin malgré son âge.

"Mais bien sûr que nous sommes sérieux, Saskia! D’ailleurs, moi, je ne suis que marié à une autre femme qui habite à quasiment 5000 kilomètres. Toi, non seulement TU VIS avec une autre femme – faudra que tu me présentes un jour, d’ailleurs, ça va finir par devenir gênant cette histoire. Et je ne suis pas trop possessif- mais EN PLUS, tu entretiens un CHAT ? Y’a d’autre chose que tu me caches ?"
La demoiselle mit une main sur son coeur, comme outragée par les dires de son nouvel ami.
" Que je te présente ? Pour que tu partes avec elle ? Non merci! ET MON CHAT C'EST LE PLUS BEAU! " rétorqua-t-elle avec entrain -peut-être un peu trop, mais vous comprenez, on ne touche pas à Petit Pois. " Enfin, non, c'est pas ce que je voulais dire, c'est toi le plus beau mais il a quand même un joli pelage, surtout quand je lui fais des pois verts sur le dos et sur son bidou, tu vois, enfin, si t'es jaloux je t'en ferai aussi! "

La presque galloise ne put s'empêcher de pouffer comme une enfant devant la réaction de Robert. On aurait dit un papa desespéré des bêtises de son gosse. Bon, le seul soucis, c'était que son but, à elle, c'est de protéger le Petit Robert, donc un peu d'être la grande sista quoi. Alors s'il devenait son papa, c'était un petit peu gênant. Surtout s'ils se mariaient bientôt...
" Ah! Quand j’aurai terminé avec cette horloge, c’est mon coeur que je vais devoir rafistoler. Quelle trahison! "
Mais la journaliste était toujours prévoyante. Elle se baissa brusquement sur son sac à ses pieds, en vida la moitié du contenu - son Moleskine, un tampon dont le sachet était à moitié ouvert, des agrafes, un vieux sachet de thé, un album de One Direction, des post-its multicolores remplis de hiéroglyphes - puis leva abruptement son bras au-dessus d'elle, le laissant dépasser de l'établi à côté duquel elle s'était accroupie.
" T'inquiète j'ai tout prévu! "
Dans sa main, tenant fébrilement entre ses longs doigts, un vieux rouleau de scotch et du sparadrap noir de saleté.

A présent, miss Reynolds ne voyait attribuer le rôle d'assistante. Rôle qu'elle prit dès les premiers instants très à coeur. Peut-être trop à coeur, peut-être pas assez "à cerveau". Mais le but principal de la démarche était bien de faire sourire monsieur Dico, so, what the hell ?
" J’suis flexible : je vais pouvoir me débrouiller avec un soutif’. Surtout s’il a du léopard dessus. "
La rousse fit une petite moue. Puis se mit de nouveau accroupie sur le sol et marcha à quatre pattes jusqu'à se retrouver sous un établi pour essayer de se cacher. On entendit quelques bruits, quelques " Ouie" et autres insultes galloises, et le petit concert se termina par un énorme "BOOM" à en faire crier de jalousie tous les musiciens techno.
Le tout se suivit d'un silence, puis la petite voix féminine se fit entendre de sous l'établi.
" Des fleurs, ça te va aussi? Je crois que je vais avoir une bosse sur la têteuh... "

Et pourtant, quelques instants plus tard, elle se retrouvait à nouveau aux côtés de msieur Dico pour l'assister, se massant la tête avec son index. Puis elle ne put s'empêcher de sautiller sur place comme une petite fille impatiente de découvrir le cadeau de son papa. " Ouais, la pince, ça fait la différence t'as vu !" Quand il lui tendit son monocle improvisé, Saskia réagit comme d'autres le feraient devant le nouvel Iphone. " Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii cesttropbien!!!!!!! " Sa voix suraiguë trahissait son enthousiasme et des étoiles brillaient dans ses yeux clairs. Elle l'essaya directement et tourna la tête pour tester sa vue. Elle était simplement émerveillée et touchée du cadeau saugrenu mais si magique de son nouvel ami!
Mais s'il lui avait offert ce petit objet pour qu'elle apprenne de ses talents, la rousse ne l'entendait pas de la meme façon. Son index sur sa bosse naissante, une grimace sur le visage, elle avança dans l'atelier et s'enquit de tout regarder, de loin, de près, de moyen-loin, de haut, de bas, de gauche ou de droite.
Et tout en redécouvrant l'atelier magique de Robert, elle entendit, au loin.
"Tu fais quoi dans la vie, quand tu ne débarques pas à l’improviste chez moi ? J’veux dire, la plupart des gens ont une sorte de routine, surtout pour les jours de semaine, et les autres, et bah, bien souvent, ils ont quand même mieux à faire que de passer du temps avec un pauvre type en exode."
" Bah, je nourris un chat. " répondit-elle lentement, trop obnubilée par ce qui se passait autour d'elle. Tant de nouveautés avec cet instrument! Elle avait l'impression d'être dans Harry Potter. " Et toi, à part boire des bières et réparer des machines à café d'antan, tu fais quoi ? "

" Et pourquoi diable veux-tu sauver la vie de ce machin ?"
Elle se redressa et se tourna vers lui, l'air le plus sérieux du monde malgré son monocle qui lui donnait un air ... heu... ben, pas sérieux. C'tait assez étrange qu'il lui pose cette question. Lui-même devait bien savoir ce que c'était, de sauver des objets, leur donner une seconde. Ce plaisir de rallonger son histoire...
" Si je ne le sauve pas, qui le fera ? "
Puis elle se rapprocha de Robert.
" T'as une meilleure raison de bricoler, toi, msieur Dico ? Tu veux te reconvertir en livre des records ? "



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MessageSujet: Re: Treasure Trove (avec Saskia Reynolds)   Treasure Trove (avec Saskia Reynolds) EmptyVen 26 Fév 2016 - 16:41

"Avec une bouteille pas chère, je nettoie des clous rouillés. Et je plains les clous…J’peux vivre dans un confort très relatif, mais le whiskey, c’est sacré.  "

Sans trop comprendre ce qui passait, il tentait de garder un œil sur Saskia qui se contorsionnait pour se faufiler sous son établi tout en continuant de s’occuper de la vieille horloge. Tentait-elle d’imiter son chat ? Inévitablement, elle se fracassa le crâne, dans un bruit plus qu’inquiétant.

"Ouch... Ça va ? Mais qu’est-ce que tu fabri…  "

Étant parvenue à se souscrire de son champ de vision, il ne savait plus trop ce à quoi elle s’affairait. Jusqu’à ce que tout devienne clair, et qu’il se retrouve avec, oui, un soutif’… Encore chaud. Il ouvrit muettement la bouche, se demandant comment il pourrait lui faire comprendre qu’il ne s’agissait que d’une vulgaire plaisanterie.

Il abandonna rapidement l’idée, ne serait-ce que pour ne pas rendre vaine les souffrances de la rouquine.

"Oui, avec des fleurs, c’est encore mieux. Merci. Ça te gène s’il finit avec des traces d’huile ?   "

Elle lui renvoya ensuite sa question concernant ses occupations personnelles, et d’un coup, il réalisa l’étendue de son indiscrétion. Ouais, que faisait-il à part boire de la bière et s’acharner sur des bidules bidons ? Fuir la réalité qu’il avait passé les dix dernières années à construire ? Très mature, comme passe-temps…

"J’hiberne. C’est ça que je fais, quand je ne suis pas en train de boire de la bière. J’hiberne, et j’attends qu’on cogne à ma porte.  "

Ce n’était d’ailleurs pas aussi faux qu’il aurait voulu l’admettre.

Il se déplaça pour aller fouiller dans un tiroir, duquel il extirpa une petite bonbonne d’air comprimé. Il s’en servit pour déloger les miettes de grains de café coincées dans les engrenages.

Il tourna ensuite sa bonbonne vers Saskia, pour lui souffler un peu d’air dans les cheveux,

"Pardon, Il y avait un peu de poussière sur ton halo, sainte Saskia patronne des objets perdus.   "

Il reporta son attention sur le mécanisme qu’il tenait encore entre les mains.

"Je ne suis pas certain que de lui enfoncer des grains de café dans la gorge ait augmenté ses chances, par contre. Ça aurait pu, bien sûr.   "

Il aperçut une fine vis qui lui permettrait de démonter un petit boîtier masquant un des côtés de la machinerie interne. Il passa le doigt sur différentes tête de tournevis, à la recherche d’un de la bonne taille pour s’insérer dans le petit espace.

"Moi ? J’ai la meilleure raison au monde pour bricoler : parce que tu me l’as demandé. J’ai l’air mal léché, mais je suis excessivement bien dompté. Demande, et j’exécute. "

Il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il allait regretter ses paroles plus tôt que tard…

Il baissa le regard pour se concentrer sur son tournevis, pestant contre la grosseur de ses doigts. Il comprenait donc les chinois de faire travailler des gamins sur les chaînes de montage d’objets électronique!

Saskia avait de petites mains fines…

Il leva la tête vers elle, qui fixait d’un œil, puis de l’autre, une bougie d’allumage, en l’approchant et l’éloignant successivement de son visage, et convint que c’était une très mauvaise idée.

"C’est qui, Dico ?  ", demanda-t-il en se replongeant sur sa tâche.

Il y était presque.

"Parle-moi plutôt de cette fille, avec qui tu habites. Elle ressemble à quoi ? Son père est au courant, pour vous deux ? SHIT! "

La vis lâcha, et comme Rob ne parvint pas à la rattraper, elle disparut sur le sol. Pire, deux petits ressorts s’envolèrent pour aller s’écraser Dieu seul savait où, en plus de quelques petites pièces, privées de soutien, qui tombèrent sur l’atelier et sur le sol.

"Bon bien je crois que j’ai trouvé une partie du problème. La mauvaise nouvelle, c’est que je crois qu’on va passer les quinze prochaines minutes à genou…Saskia, avec ton nouvel œil bionique, tu crois que tu peux me retrouver les deux ressorts qui sont partis dans ce coin là ? "
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