HUNTINGTON BEACH ™
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  “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia)

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Julian Mcneal
Julian Mcneal
GOOD COP


› MESSAGES : 517
› EMMENAGEMENT LE : 09/03/2013
› AGE : 37
› STATUT CIVIL : EN COUPLE AVEC SASKIA ;
› QUARTIER : CHEZ SA GRANDE SOEUR KATE, A LOS ANGELES ;
› PROFESSION/ETUDE : ANCIEN RÉDACTEUR POUR LE HUNTINGTON BEACH DAILY. IL ECRIT SON PREMIER ROMAN "SOUS LES PLUMES OBSCURES" ;
› HB AWARDS : (2013) PERSONNAGE LE PLUS COINCÉ (2015) PERSONNAGE LE PLUS COINCÉ ; HOMME PARFAIT (2016) PERSONNAGE LE PLUS SENSIBLE ; DUO LE PLUS IMPROBABLE AVEC NAYA ;
› DOUBLE COMPTE : CF : ELOW ;
› CELEBRITE : HAYDEN CHRISTENSEN ;
› COPYRIGHT : ELOW' ;

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MessageSujet: “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia)    “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia) EmptyJeu 1 Oct 2015 - 13:09



“ A smile is a curve that sets everything straight.”
Saskia & Julian



Entrant dans le bâtiment, Julian savait ce qui l'attendait. Il avait une chose à déposer et une seule : son article. Après quoi, il irait s'engouffrer dans son bureau, comme toujours. Le rythme qu'il avait au HB Daily n'avait rien à avoir avec celui du LA times. Julian avait de la chance que son patron soit quelqu'un de compréhensif, quelqu'un qui n'évaluait que son travail et non le fait qu'il soit là tous les jours comme un autre employé de bureau. Julian avait son espace, ses ressources. On pouvait parfois le retrouver à l'étage du journal avec les autres journalistes, travaillant comme une personne tout à fait normale, mais le plus souvent sa chaise était vide. Le plus souvent, Julian travaillait chez lui à un rythme en décalage complet. La seule raison pour laquelle son supérieur avait accepté, c'était parce que Julian rendait toujours son travail en temps et en heure. Même lorsqu'il était au Guatemala, il envoyait par email ce qu'on attendait de lui. Il était hors de question de perdre de nouveau son poste de perdre son travail. C'était arrivé une fois et malgré tout, Julian refusait que cela arrive une seconde fois. Il s'était habitué à ne plus écrire, mais rapidement, quelqu'un l'avait guidé à se tourner vers ce qui avait toujours été pour lui une vocation. Ce quelqu'un en question, Julian l'apercevait alors qu'il prenait l'ascenseur. Saskia n'était jamais bien loin, maintenant qu'ils travaillaient tous les deux dans le même bâtiment. Mais depuis quelques mois maintenant, il se contenta d'un bref sourire lointain sans prendre la peine de lui accorder plus de temps. C'était idiot et méchant, mais s'était ce que Julian faisait de mieux depuis son retour : Il ignorait. À part Hendrix, il s'était éloigné de tout le monde. Et encore, il n'était pas tout à fait sincère avec Hendrix, mais autre chose le guider avec le jeune homme. Julian avait peur qu'Hendrix s'en aille à son tour alors il refusait de déprimer en sa compagnie. Il se forçait à faire un break mental pour se laisser aller. Il devait être là pour lui, c'était tout.

Beaucoup de choses s'étaient produites depuis son réveil du coma. En deux ans, sa vie avait littéralement basculé. Il n'avait jamais autant souffert que durant ses deux années, comme si quelqu'un là-haut avait décidé de tout lui faire subir à ce moment précis. Peut-être qu'il aurait dû rester dans le coma, qui sait ? Désormais assis sur sa chaise, Julian tapotait son bureau avec le dos de son crayon, le regard vide. Il avait appris à faire le tri, à ne conserver que ce qui était nécessaire. Pourtant, il ne pouvait pas ignorer l'appel douloureux de son cœur. La liste était longue. Il aurait aimé que Jagger soit là, qu'elle le bouscule comme elle l'avait souvent fait et sans doute qu'avec Donovan, ils auraient réussi à lui faire faire le deuil d'une vie passée afin de reprendre en main un nouveau chapitre. Il avait reçu il y a peu une lettre – ce qu'il avait trouvé adorable de sa part – mais la photo de la jeune femme et son enfant avaient fait pleurer le journaliste. Il aurait pu être papa, lui aussi. Si Lissa, son ex-fiancée – n'avait pas fait une fausse couche, il aurait pu être papa. Mais il n'était rien. Ni un fiancé, ni un frère, ni quoi que ce soit d'autre. Il était à peine un ami, mais Hendrix semblait croire aux masques que Julian se forçait à lui montrer.

Soupirant, il laissa tomber le crayon, enregistrant les pauvres trois lignes qu'il avait écrites. Ses articles étaient bons, mais pas aussi excellents que ce qu'il avait écrit plus tôt dans sa carrière. Il le savait, son patron le savait et sans doute devait-il commençait à se reprendre en main avant que ça ne soit trop tard. Comme souvent, quand l'inspiration lui manquait, le journaliste quittait les lieux où aller se chercher un café. Ne voulant pas baisser les bras, il se contenta de se diriger vers la machine à café, décidait à reprendre un peu du poil de la bête. Il avait fait une croix sur beaucoup de choses. Il ne voulait plus pleurer le départ de Jagger. Il ne voulait plus pleurer le départ de Lissa et sa trahison avec Adam, son frère. Il ne voulait plus pleurer ce frère qu'il n'avait jamais eu le temps de connaitre réellement et qui n'avait sans doute pas mérité que Julian lui tende la main. Il ne voulait plus pleurer le fait qu'il était responsable de la mort du mari d'Adèle et ni le fait d'avoir des sentiments à son égard. Il ne voulait plus pleurer cette enfant qui n'avait pas vu le jour et il voulait encore moins pleurer pour les problèmes de sa famille. Sa mère était dans le coma et elle n'allait probablement jamais ouvrir les yeux, mais Julian continuerait à vivre. Il continuerait à déposer une nouvelle fleur de lys dans la chambre de sa mère tout en se disant que demain était en un autre jour et qu'hier n'avait plus d'importance. C'était ce qu'il se disait depuis qu'il était allé faire du bénévolat. L'association dans laquelle il s'était inscrite lui avait donné un peu de bonheur et cela lui avait suffi à faire apparaitre sur son visage un sourire qui avait longtemps disparu depuis qu'il avait compris qu'il avait du sang sur les mains.

Il n'allait pas mieux, mais il essayait. Et c'était déjà un énorme pas en avant. Attendant devant la machine à café, il observa son gobelet se remplir d'un liquide chaud. L'objet entre les mains, il se dirigea vers une petite table haute et s'y installa tout en regardant par les fenêtres l'extérieur. Il n'était pas assez sociable pour s'incruster avec les autres et de toute façon, il préférait rester dans son coin. « - Et lui, c'est qui ? » Sans pour autant tourner la tête, Julian savait parfaitement que cette petite voix était dirigée vers lui. « - Julian McNeal, du HB Daily. Mais il n'est pas toujours là, alors tu n'as pas besoin de le rencontrer. De toute façon, je sais pas si ça en vaut la peine. Aller, suis-moi, je vais te montrer la team du côté de la rubrique science. » Attrapant une chaise qu'il tira vers lui, Julian s'installa tout en sortant son téléphone. Il leva les yeux un bref instant pour voir les deux personnes qui discutaient s'engouffrer dans un autre couloir. Il soupira sans ajouter quoi que ce soit, vérifiant ainsi ses emails. Il ne prêta pas attention aux autres employés qui venaient d'arriver devant la machine, faisant défiler les 184 emails qu'il n'avait pas lus depuis le début de la semaine. Finalement, il supprima une bonne partie et lorsqu'il se leva pour jeter son gobelet, il manqua de peu de se cogner à Saskia qui venait d'arriver. « - Désolé. » Baissant les yeux, il contourna la jeune femme pour aller jeter son gobelet.
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Saskia Reynolds
Saskia Reynolds
super lama en quête de secrets


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MessageSujet: Re: “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia)    “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia) EmptyJeu 1 Oct 2015 - 15:19




Depuis un mois environ, le rythme de vie de Saskia s'était totalement transformé. Elle n'était plus cette petit stagiaire à qui l'on donne les petits reportages que personne ne veut faire, mais pour lesquels elle se doit d'être reconnaissante. Elle avait du mal à rester une babysitteuse disponible et attentionnée. Son site internet personnel aussi, en avait sans doute pris en sacré claque en pleine face. Son ordinateur était devenu son meilleur ami ; elle ne communiquait presque plus qu'à travers lui. Elle courait entre les bureaux, et savait qu'elle n'avait pas le droit à l'erreur : elle travaillait avec le grand Miles Gardner, son idole de toujours ou presque, dans le magazine qui la faisait tant rêver depuis des années, et était, qui plus est, en période d'essai.

Ce matin, elle se leva aux aurores. Quelques miaulements de Petit Pois lui firent comprendre qu'il ne déjeunerait pas en sa compagnie mais s'accordait une petite grasse matinée, mais elle souleva ses draps avec hargne et posé les pieds sur le sol avec l'entrain d'un prisonnier qui va sur la chaise électrique. Elle grogna quelques phrases inaudibles en se rendant à la salle de bain, se prit les pieds dans quelques câbles jonchant le sol de sa chambre au passage -mais ne tomba pas!- frotta ses yeux devant la glace avant de s'asseoir sous la douche en espérant se faire décrasser par une opération du saint Esprit. Au bout de quelques jurons, quelques essais de coiffure infructueux (elle laissa ses cheveux mouillés libres de faire leur vie comme bon leur souhaitait), un trait d'eye-liner et un brossage de dents furtif plus tard, elle claqua la porte de la salle d'eau en l'ouvrant puis courut jusqu'à ses céréales préférées avant d'entamer le jeu de sa boîte en carton. Alors qu'elle parlait toute seule en crachant la moitié du lait qu'elle ingurgitait avec ses céréales trois chocolats pour s'aider à sortir de ce putain de labyrinthe de merde -Croco le crocodile avait besoin d'aide! Il était tout mignon en plus avec sa petite casquette-, elle sursauta et s'étrangla lorsqu'elle entendit un bruit sourd. Après avoir tout fait pour ne pas s'étrangler, les larmes aux yeux, elle écarquilla ceux-cis, se demandant s'il était sage d'aller voir ce qu'il s'était passé, ou s'il était préférable d'attendre là que le cambrioleur vole son ordinateur, ses livres, son pyjama et tue Isla dans son sommeil.
Elle n'eut pas affaire à ce débat intérieur plus longtemps. La rousse entendit les petites pattes de Petit Pois se rapprocher d'elle, et elle devina, à quelques mètres d'elle, son petit museau de Petit Pois coupable. Elle laissa tomber sa cuillère dans le bol, geste de soulagement ultime. " OK, tu diras à Isla de ramasser la pile de bouquins que tu viens de faire tomber! A toute! " Puis elle chopa son sac et partit telle une furie rejoindre sa voiture.

* * *
Ses cheveux avaient eu le temps de sécher dans les bouchons matinaux. Saskia avait aussi le temps de noter plein de choses sur les derniers post-its volants trainant dans sa voiture. Elle avait eu le temps d'improviser une danse sur le dernier hit du moment qui passait en boucle sur toutes les radios, elle avait eu temps de parler avec son voisin de voiture -Oh là là, il fait beau aujourd'hui! Bonne journée!, de se limer les ongles avant de devoir piquer un sprint une fois sa voiture garée.
Elle arriva essoufflée, mais pile à l'heure. Miles était en réunion, et elle courut se vautrer dans le fauteuil de son bureau, avant de laisser s'échapper un soupir de bonheur.

La grande rousse se fit remettre à sa place lorsque la secrétaire de M. Garner la découvrit en train de simuler une conversation avec son téléphone tout en notant des inepties sur la feuille qu'elle avait trouvée devant elle.

* * *

"Reynolds! " entonnait M. Gardner quelques heures plus tard en sortant de son bureau. La mine renfrognée, comme à son habitude, il regarda la rousse, cachée derrière son ordinateur, et lui tendit une liasse de papiers. " Tiens, ça te changera de te la couler douce dans mon bureau ! Va apporter ça au HB Daily. C'est urgent. Tombe pas dans les escaliers. " Il ne rigolait pas, mais Saskia avait appris à connaitre le personnage. Elle fit une moue entendue et quitta avec plaisir son écran rempli de phrases tournées dans tous les sens mais ayant perdu le leur. Et alors que le grand brun était en train de fermer la porte de son bureau derrière lui et ne lui offrait que le dos de sa chemise et sa nuque, il ajouta : " Rapporte-moi un café, double expresso, sans sucre. " Puis la porte se claqua derrière lui. La jeune journaliste entendit quelques collègues pouffer discrètement dans son dos, mais elle ne fit pas attention, attrapa son portable et entama sa course folle.

" Reynolds se la joue solo, elle avance, elle avance, oh ouiiiiiii, ELLE MONTE LES ESCALIERS EN COURANT! EN COURANT VOUS DIS-JE NELSON! Et elle ne tombe pas! Oh, elle a l'air essouflée mais elle tient bon! Elle s'accroche à la rambarde! Elle fatigue! Oh, oui, elle fatigue! Est-ce qu'elle va faire une pause ? Non, je ne pense pas! Elle tient bon, Reynolds! Oh, regardez, elle arrive en haut des escaliers! "
Effectivement Saskia Reynolds arrivait en haut des escaliers, complètement essoufflée, l'équilibre peu assuré, et s'appuya sur le mur de la cage d'escalier pour reprendre son souffle. Cependant, ele ne put s'empêcher de continuer son petit commentaire sportif : " Mais dites, Reynolds aurait-elle perdu ses esprits ? Elle aurait pu prendre l'ascenseur! "
Et en disant ces mots, elle se souvint avoir croisé Julian en le prenant ce matin même. Et d'un coup, elle s'arrêta de parler et sentit la haine monter en elle. Il l'avait croisée et lui avait à peine adressé un bonjour. Elle était pressée, elle n'avait pas tilté. Mais MERDE, c'était quoi son problème ?
Elle continua sa course folle et se dirigea jusqu'à la secrétaire pour lui donner les feuilles si précieuses. Complètement essoufflée, elle ne décrocha pas un mot mais tenta de sourire entre deux points de côté. La femme à l'allure impeccable derrière son bureau, comme prisonnière de son chignon blond trop serré, lui fit un simple geste de la tête comme pour dire C'est bon, je l'ai, lâche-le maintenant, tu vas mettre ta sueur dessus.

Saskia fit volte-face, encore essouflée, alla chercher un café qui manqua de finir sur le sol à plusieurs reprises, puis continua sa route pour redescendre en essayant de ne pas crier de douleur en tenant le gobelet du chef, ... et se heurta à un obstacle.
Elle reconnut la voix de Julian, et le vit la contourner. Eh dis donc, ça tombait bien, elle ressentait encore toute sa haine pour lui...

La jeune journaliste lui attrapa le bras et fit entendre sa plus belle voix à tout le coin café. " TOI ! " On aurait dit un dragon qui allait cracher son feu et faire l'incendie de Londres à Huntington Beach, version 2.0. " TOI ! " Oui, c'est bon Saskia, il a compris qu'il était lui. Elle pointa son index en sa direction, prête à lui faire la morale. " PUTAIN MAIS TOI ! " Ouiii, c'est bien Saskia! On continue. " Toi tu vas arrêter de me contourner putain! C'est quoi ton soucis ? "
Bonjour, Juju, ça fait longtemps, comment vas-tu? aurait dit une personne civilisée. Une autre fois, peut-être?
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Julian Mcneal
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MessageSujet: Re: “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia)    “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia) EmptySam 10 Oct 2015 - 12:36



“ A smile is a curve that sets everything straight.”
Saskia & Julian



Ce n'était pas une bonne idée. Aucune n'était réellement de bonne idée. Si Julian se retournait, il allait devoir parler à Saskia et devoir confronter sa colère. De l'autre côté, s'il l'ignorait la situation n'en serait que plus catastrophique. D'ailleurs, il n'avait aucune réelle raison de l'ignorer. Elle n'avait rien fait de mal et en aucun moment ne s'était montré encombrante. Depuis que Julian connaissait Saskia, il l'avait toujours apprécié. Elle avait un esprit vif, un regard attachant et un caractère à vous faire fondre le cœur. Julian l'avait tout de suite apprécié, tout de suite aimer. Ce qu'il faisait était vraiment idiot, il n'avait aucun motif réel à ignorer les gens qui tenaient à lui. C'était simplement plus facile comme ça. Pas de réponses à donner à des questions compliquées. Pas de regard de déception, de pitié. Il y avait tellement de choses que Julian aurait voulu dire à Saskia. Il y a tellement de choses sur lesquelles il voulait s'exprimer, mais il ne pouvait pas. Il avait la sensation d'être un fardeau à lui tout seul. C'était terrible de partager ses ressentiments les plus obscurs. Il ne voulait s'imposer à personne. C'était ainsi. Il s'était dirigé vers la poubelle pour jeter son gobelet, mais Saskia l'avait vu. En même temps, comment aurait-elle pu ne pas le reconnaitre ? Il affichait ce même visage fatigué depuis des mois. Où était donc passé le Julian d'il y a deux ans ? Celui qui embrassait la vie et qui n'avait pas une once de problème ? Toujours de dos, la voix de Saskia retentit une seconde fois. Il pouvait comprendre sa colère, il se savait en erreur. Se tournant légèrement vers elle, il aperçut son index accusateur en sa direction. Peut-être dramatisait-elle un peu trop la situation ? Elle se rapprocha rapidement de lui, toujours plus en colère, le regard lançant des éclairs à le tuer sur-le-champ.

« - Je n'ai aucun souci. Calmes-toi ! » Lançant de bref coup d'oeil autour de lui, il aperçut que certains regards s'étaient naturellement tourné vers eux. Se donner en spectacle était loin de lui plaire, plus habitué à être dans son coin. « - Qu'est-ce qui te prend ? » Julian tenta de garder une voix calme, il ne voulait pas que tout le monde l'entende. Ni qu'on les espionnes où encore que l'on sache ce qui n'allait pas. Il savait pourtant parfaitement ce qui devait traverser l'esprit de Saskia. À quel point elle devait lui en vouloir pour le silence radio, pour l'évitement et pour le fait de la considérer soudain comme une inconnue. Peut-être qu'intérieurement, il ne voulait pas se l'avouer. Peut-être avait-il besoin que Saskia le lui dise, en personne, pour qu'il réalise à quel point c'était une mauvaise façon d'agir. On aurait dit un enfant, qu'une mère était prête à gronder. Il était dans une mauvaise position et il n'avait aucune idée de ce qu'il devait faire pour arranger ça. « - Viens… Ne restons pas là… on doit gêner. » Croisant de nouveau des regards, il fit signe à Saskia de le suivre dans une des salles de réunion vide. C'était sa seule idée au final : s'éloigner.

Nerveux, il avait l'impression d'être dans une impasse. Face à Saskia, une partie de lui-même se sentait plus faible encore. « Tu étais obligé de faire une scène, comme ça ? Je te signale qu'on travaille tous les deux ici. » Des excuses, encore et toujours. Il ne pouvait pas faire autrement qu'essayer de calmer le jeu tout en déviant la conversation sur elle et sur l'endroit où ils se trouvaient tous les deux. « - D'ailleurs, je n'ai pas le temps. Quoi que tu veuilles me dire, je n'ai pas envie de l'entendre. Surtout si tu es comme ça… J'ai un article à finir avant de partir ? J'dois y aller. » Mensonge. Encore une fois, il tentait de se créer une porte de sortie là où il n'y en avait pas. Pourquoi n'arrivait-il plus à s'ouvrir ? Pourquoi ne pouvait-il plus parler de lui-même et de ses problèmes ? Était-il désormais condamné à tout conserver pour lui, jusqu'au jour où il allait lui-même exploser ? C'était Saskia bon sang ! Elle n'était pas une inconnue du boulot dont il ne connaissait rien. Il avait finalement changé. Ce qui lui était arrivé l'avait transformé. C'était un fait.
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Saskia Reynolds
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MessageSujet: Re: “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia)    “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia) EmptyMar 13 Oct 2015 - 17:53




Le nouveau rythme de vie de la rousse lui plaisait plus que jamais. Enfin, on l'avait reconnue, on avait apprécié son travail. Elle savait pourtant que Julian n'était pas étranger à son embauche, mais peu importait. Elle était en train de réaliser l'un de ses plus grands rêves de journaliste loufoque : elle travaillait avec Miles Gardner. Le grand - à tous les sens du terme - Miles Gardner était un personnage ; il était journaliste, mais il était encore plus que cela. Il était une figure emblématique du journalisme culturel, il était la réussir de HB Culture Magazine. Il était ce visage que l'on voyait si rarement détendu, ce grand dadet assis sur sa chaise tournante ou debout dans l'encadrement de la porte de son bureau, à surveiller ses employés avec un air inquisiteur. Il était cette voix grave qui venait, lorsqu'elle était en pleine rédaction, lui rappeler qu'elle allait être en retard si elle continuait à trainer de la sorte. Il était celui qui levait les yeux au ciel lorsqu'elle chopait sa crème solaire pour partir sur le terrain. Pourtant, Gardner était quelqu'un de bien, Saskia le savait. Après avoir travaillé plus d'un mois avec lui, elle avait appris que son visage fermé renfermait davantage de secrets qu'un sérieux inquiétant. Il était passioné, comme elle l'avait imaginé ; il avait une écriture magnifique, des mots qu'il était le seul à pouvoir aligner de la sorte. Il était fier, digne, brillant. Il était tout ce que Saskia aspirait à devenir, et qu'elle ne serait jamais. Car là où lui savait rester imperturbable, elle sautait dans tous les sens comme une hystérique qui a rencontré One Direction. Elle n'avait jamais vu son boss émerveillé par quoi que ce soit ; il était professionnel avant tout, et c'était sans doute sa force. Elle, petite jeune qui avait enchainé les stages, ne pouvait s'empêcher de s'extasier lorsqu'elle tapait un article pour le grand HB Culture Magazine, ou même lorsqu'elle préparer un café pour Gardner. Elle restait cette grande enfant à la vision si atypique du métier que bien des collègues détestaient déja. Gardner, en revanche, malgré ses airs de grand méchant, semblait l'apprécier. Il fallait dire qu'elle n'avait peur de rien et lui léger le cul ne lui faisait guère envie. Au contraire, elle le faisait parfois bien chier. Peut-être qu'il était un peu sado-maso, dans le fond...

Pourtant, il y avait d'autres choses qui se passaient dans ce bâtiment. Il n'y avait pas que Miles Garner où les collègues blasés d'entendre les cris de victoire de Saskia à chaque fois qu'elle était fière d'une phrase. Il y avait Julian. Enfin, son absence, déja. Il l'avait recommandée à Gardner, et pour ça, elle lui en serait éternellement reconnaissante. Mais c'était tout ce qu'il avait fait. A côté de ce qu'ils avaient raté, ces derniers mois, toutes les recommandations du monde ne pouvaient rien y faire. Ils en avaient manqué, des réunions autour d'un café ou d'une bière pour parler métier. Cela faisait longtemps qu'elle ne lui avait pas couru après pour lui sauter sur le dos et tester la solidité de la marchandise. Cela lui manquait de le décoiffer et de tenter de le jeter dans une fontaine remplie de déchets. Julian était sans doute l'un de ses amis les plus anciens. Si Keith faisait partie de sa famille, son ami journaliste était tout autre chose. Il était ce beau jeune qui avait fait briller ses yeux d'étoiles il y a bien longtemps. Il était celui à qui elle pouvait dire tellement et pourtant si peu. Ils s'étaient connus si jeunes, puis s'étaient retrouvés après grâce au hasard de la vie, que Saskia ne pouvait se résoudre à le perdre, de manière définitive, cette fois-ci. Surtout si elle ne comprenait pas.

Et si la délurée ne se mettait que très rarement en colère, il fallait bien l'admettre, cette situation le méritait. Elle l'avait revu au bureau depuis quelques temps maintenant, et il l'évitait toujours autant. A force de cracher son amertume à la figure du boss, il allait finir par la virer pour cause de démence.
" Je n'ai aucun souci. Calmes-toi ! " cracha-t-il en regardant autour de lui nerveusement. Ah, parce qu'il prêtait plus attention au regard des autres qu'à leur relation?? Une mine renfrognée habita instantanément le visage de la presque galloise alors qu'elle serrait les dents de douleur à cause du gobelet de café brûlant. " Qu'est-ce qui te prend ? " finit-il par demander calmement. Elle commença à serrer le gobelet dans la paume de sa main pour se contenir. Les larmes commençaient à monter à ses yeux mais elle ne tiqua pas. Elle avait l'habitude de la douleur - ah, ces problèmes de circulation...
" T'es sérieux là ? "
Elle ne savait pas comment lui dire. Elle le connaissait, et en même temps, voyait dans son regard qu'il avait changé. Elle ne savait pas comment agir, quels mots choisir. Son coeur se brisait devant son air perdu. Mais elle ne se laisserait pas abattre. Elle avait des choses à lui dire.
" Viens… Ne restons pas là… on doit gêner. "
Il lui fit signe de le suivre mais elle ne le fit pas tout de suite. Elle avala le café de Gardner d'une traite et regarda son ex-ami partir devant elle. La jeune femme, derrière, râla sans broncher. " Tout ce qui te soucie, c'est le regard des gens ? Tu fuis encore, c'est ça ? "
Elle sentait les regards se poser sur elle mais ne dit rien ; elle avait l'habitude de cela, aussi. Elle n'en avait jamais rien eu à faire et ça ne changerait surtout pas à ce moment là, alors qu'elle se battait pour récupérer son Julian. Finalement, elle lança le gobelet de café dans la poubelle - enfin, le laissa filer, déposer du café sur la moquette, taper contre la machine à café, rebondir et attérir au pied d'un monsieur à l'air pas très content - et le suivit, les poings serrés et les sourcils froncés.

"  Tu étais obligé de faire une scène, comme ça ? Je te signale qu'on travaille tous les deux ici. "
Ses poings se désserèrent aussitôt. Il avait tendu le fouet et le dos.
Tout sourire, Saskia refit son entrée en se retenant de pouffer.
" Ah ouais? Parce qu'on dirait pas. T'es sans doute le collègue que je vois le moins, c'est bizarre. "

" D'ailleurs, je n'ai pas le temps. Quoi que tu veuilles me dire, je n'ai pas envie de l'entendre. Surtout si tu es comme ça… J'ai un article à finir avant de partir. J'dois y aller. "
Saskia leva les yeux au ciel et soupira.
" Cer i sychu fy penol fi, malu cachu "
ALERTE ROUGE: Saskia parle en Gallois, fuyez, pauvres fous!
Elle lui attrapa le bras et essaya de le retenir, même si techniquement, il n'avait fait aucun pas vers la porte de la pièce. Elle essaya de comprendre son regard, devenu si ... autre.
" Arrête de fuir. Pas moi, s'il-te-plait. "
La rousse avait essayé de se contenir. Pourtant, elle sentait toute la frustration des derniers mois qui avait envie de hurler à la mort, de le frapper, de le lyncher.

Puis, brusquement, Saskia se transforma en petit tigre.
"AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH " hurla-t-elle de sa voix surraigüe en tapant le torse de Julian de ses petits poings. Il ne devait pas avoir bien mal, et elle était bien ridicule, avec sa silhouette, de penser qu'elle serait capable d'une quelconque action physique offensive utile. " PUTAIN MAIS POURQUOI NOUNOURS! "
Oui, elle avait décidé que dans cette engueulade, il serait son nounours. Vous savez, comme ces nounours qu'on aime quand on est petit, et qui prennent toutes nos émotions telles des éponges capables d'amour et de tellement d'autres choses. Son Juju, son nounours. Son doudou, son indispensable.
La bataille commençait.

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Julian Mcneal
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MessageSujet: Re: “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia)    “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia) EmptyMar 20 Oct 2015 - 12:27



“ A smile is a curve that sets everything straight.”
Saskia & Julian



Il avait réussi à retrouver un certain équilibre grâce à l'association qui lui avait permis de partir trois mois au Guatemala. Il avait retrouvé un but, une vie. Julian avait presque oublié ce que c'était que de vivre une nouvelle expérience, d'être libéré des liens qui le retenaient à Huntington Beach. Il envisageait sérieusement de partir pour de bon, faire le tour du monde et peut-être recommencer de zéro là on ne l'attendait pas. Depuis son retour, il cherchait à se réfugier dans son quotidien, en jonglant avec ses différents boulots. Il manquait cependant une chose : une étincelle. Le petit quelque chose qui lui permettait de se réveiller chaque matin avec un sourire aux lèvres. Julian avait perdu sa joie de vivre, sa bonne humeur. Ce qu'il avait traversé ses derniers jours avaient bousculé sa façon de penser. Il ne regardait plus le monde de la même façon. Il ne savait pas si c'était possible de retrouver cette envie d'embrasser chaque petit moment de tous les jours. Il en avait marre d'espérer pour au final n'arrivait à rien. Il voulait que les choses soient aussi simples que lorsqu'il adoptait son statut de professeur. La vie prend un tout autre sens lorsqu'on a un but à accomplir, un chemin à suivre. À Huntington-Beach, Julian s'était perdue comme un enfant égaré dans un centre commercial. Il avait apprécié de nombreuses choses, mais sa montée vers le bonheur l'avait fait tomber plus bas encore. Et comme beaucoup dans ce genre de situation, il prenait sur lui, convaincu qu'il méritait forcément ce qui lui arrivait. Il n'était peut-être pas destiné à faire de grand-chose, parce qu'il avait foiré toutes ses chances en commettant l'irréparable. Il avait tué quelqu'un. Accident ou non, il était responsable et il était prêt à prendre sur lui les conséquences de son acte. Et si sa punition était de ne pas avoir le droit de réaliser ses rêves, alors ainsi soit-il

Il y avait des choses plus importantes que sa propre vie. Il le savait et il essayait de se focaliser sur ceux qui l'entouraient plutôt que sur lui-même, quitte à négliger le vide qui grandissait et le torturer. Il ne voulait pas être le centre des problèmes de tout un groupe d'amis qui avaient mieux à faire que de se préoccuper de sa pauvre personne. La preuve, peu de personnes savait où il était parti. Peu de personnes savaient que sa mère était actuellement dans le coma. Peu de personnes, en fait, savaient ce qui se passait réellement dans sa vie. Et même ceux avec qui Julian avait grandi, ignoré certains détails qui sont pourtant essentiels. Il devait essayer de s'ouvrir, mais il se le refusait. Même s'il avait conscience que ce n'était pas une chose à faire, il continuait. C'était la seule façon de protéger les autres de la malchance qui lui était tombé dessus depuis l'accident. La seule façon pour que les autres soient encore heureux quand lui ne l'était plus totalement.

Lorsque Julian entendit Saskia, il se sentit coincé. Il n'allait pas pouvoir lui échapper cette fois et il le savait. Clairement, elle avait une emprise sur lui qu'il avait réussi à éviter parce qu'il savait qu'il aurait du mal à se taire face à elle. Il savait que Saskia pouvait changer les choses. Alors forcément, il avait peur. Peur de ce qui allait se passer désormais. Il utilisait le moindre détail pour s'échapper, mais c'était inutile. Il ne pouvait rien faire sans blesser Saskia. Il ne voulait pas lui faire du mal, il ne voulait pas détruire ce qu'il y avait entre eux, mais c'était déjà trop tard. Il l'avait sans doute déjà blessé, inconsciemment. Son regard posait sur Saskia, il essayait de garder l'air le moins déstabilisé possible. Le regard de la rouquine lui brisait le cœur. Il n'y avait plus aucun doute : il lui avait fait mal. Il tenta alors d'aller dans un endroit plus calme, espérant que cela aiderait. Il ne savait pas quoi faire d'autre de toute façon. Il ne fit aucune remarque concernant ce qu'elle ajouta, serrant les poings. Il n'aimait pas ça, les regards qu'on posait sur lui le dérangeaient. Celui qui était invisible ne l'était plus soudain. Forcément, il allait utiliser ça. Il allait en profiter pour tourner la conversation autour de cette apparition dramatique.

« - Ça ne change rien au fait que tu nous mets au centre de toutes les discussions. » Et ça, c'était le pire. Les commérages, les conversations dans le dos des gens. En réalité, cela n'avait aucune importance, mais le prétexte était bon à prendre. Il en profita pour ajouter qu'il devait y aller. Qu'il ne pouvait pas rester.

Il n'avait pas besoin de traduction pour comprendre qu'elle était en train de s'énerver. Qu'elle l'insultait, même. Attrapant son bras, elle le tira légèrement vers elle, mais Julian tenta de garder sa position. « - C'est trop tard. » Il ne pouvait pas arrêter parce qu'il ne savait pas comment arranger les choses. Comment redonner à Saskia la place qu'elle méritait. Il avait fait le con, il le savait. Vraiment. Mais où était la solution ? Un bonjour n'aurait rien changé. « - J'y… » Le cri de Saskia le coupa, alors qu'elle le frappait. Des petits coups qui lui permettaient de se défouler. Elle était en colère et sans doute frustrée. Elle n'avait aucune idée de pourquoi ni même comment ils en étaient arrivés là et c'était horrible. Julian le comprenait tellement. « - Je sais pas ! » Il recula, prenant les poignets de Saskia pour qu'elle arrête. « - Je sais pas… je sais vraiment pas. J'ai juste besoin d'être seul et de remettre les choses dans l'ordre. Je… » Il n'avait pas d'excuses, il le savait. Il n'avait pas le moindre argument potable. Il n'avait rien. « - Je suis désolé. »
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Saskia Reynolds
Saskia Reynolds
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MessageSujet: Re: “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia)    “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia) EmptyJeu 10 Déc 2015 - 13:46




Saskia n'avait pas eu de nouvelles de Julian pendant des mois. Julian, son doux Julian. Celui dont le regard savait lire dans son esprit. Celui qu'elle connaissait depuis son enfance, avec qui elle partagé énormément. Une première séparation qui n'avait pas été douloureuse puisqu'elle leur avait permis de mieux se retrouver par la suite, leur avait permis de se construire indépendamment l'un de l'autre. Lorsqu'ils s'étaient retrouvés par le plus grand des hasards, Saskia avait trouvé en Julian un homme qui savait ce qu'il voulait. Elle s'était même surprise à espérer plus que de l'amitié ; trop apeurée de perdre le lien précieux qui les liait, jamais elle n'avait été plus loin. Julian faisait partie de ces rares personnes qui, d'un certain point de vue, intimidaient la jeune femme. Non pas qu'elle avait peur du moindre de ses propres gestes en sa présence, non. Mais la rousse savait bien que le regard du journaliste avait plus d'impact que celui de bien des êtres peuplant la planète.

Alors lorsque sa présence s'était fait plus discrète, avant de devenir inexistante, la jeune journaliste l'avait cherchée. Et elle n'avait rien qu'elle n'avait pu faire pour le retrouver ; Julian semblait se cacher délibérément. Elle qui avait été si heureuse de travailler dans le même bâtiment que lui n'avait été que plus accablée de découvrir via M. Gardner que Julian était "parti en congés". La colère qu'avait ressenti Saskia s'était retournée contre son boss ; là où ses collègues semblaient plus que flippés devant le grand journaliste, elle n'en éprouvait que davantage de familiarité envers lui. Rien ne l'empêchait de rentrer dans son bureau et de profiter de son magnifique fauteuil en cuir ; de se servir des verres d'alcool devant lui à son propre mini-frigo. Et rien ne l'avait empêché de lui hurler sa haine envers Julian de nombreuses fois. Sa voix était montée dans les suraiguës alors qu'elle lui tenait le discours le moins cohérent du monde. Elle-même ne comprenait pas la disparition de la surface de la terre de l'un de ses amis les plus proches, alors il lui était impossible d'aligner des mots cohérents. Et Gardner avait beau réussi à rester patient avec la demoiselle, elle n'en avait guère eu davantage de nouvelles de son ami.

Alors lorsqu'elle le recroisait, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir cet espoir que son comportement envers elle changerait ; ou qu'elle aurait l'occasion de comprendre le pourquoi du comment. Pourquoi il avait décidé, du jour au lendemain, de la fuir de la sorte. Elle qui s'était -visiblement à tort- considérée comme une amie proche du jeune homme, se retrouvait dans le rôle de la collègue parfaitement inconnue que l'on ne salue que lorsque la situation l'y oblige. Et c'était ce qui venait de se passer. Elle avait poussé le hasard afin de croiser le regard de son ex-ami ; les choses avaient bien fonctionné puisqu'elle avait déclaré une guerre ouverte en plein milieu de leurs collègues. Leurs regards ? Elle n'en avait rien à faire. Et si lui semblait davantage s'en soucier, elle n'en avait que faire. C'était une raison de plus de sa part de la fuir, et elle ne l'accepterait pas. Pas cette fois.

" Ça ne change rien au fait que tu nous mets au centre de toutes les discussions."
" Et alors ? " fut la réponse la plus productive qye sa colère lui permit d'expédier à son interlocuteur. Elle savait que Julian détestait être au centre des attentions ; c'était aussi pour cela qu'elle l'aimait. Là où sa propre folie attirait tous les regards, la sagesse et la timidité de Julian étaient comme un rappel à la réalité. Mais ici, la réalité des bureaux, des commérages, tout cela lui importait peu. Et elle avait beau savoir que confronter Julian à ses peurs de la sorte ne l'aiderait pas dans sa quête de la vérité, elle n'arrivait pas à faire autrement. Devait-elle lui murmurer sa haine à l'oreille pour être certaine de ne pas affecter sa sensibilité ?

Pourtant, elle tenta un rapprochement, à sa façon. Un contact physique, comme elle le faisait souvent avec lui.
" C'est trop tard. " fut tout ce qu'elle obtint.
Comment ça, c'est trop tard?
La rage montait en Saskia. Une rage pitoyable, parce qu'elle ressemblait à celle d'une enfant. Sa voix surraigue ne pourrait en rien rendre justice à la détresse qu'elle ressentait face à celui qui avait été, autrefois, l'une des personnes les plus proches d'elle.
" COMMENT CA TU SAIS PAS ? " lui hurla-t-elle au visage, surement en lâchant quelques postillons au passage (cadeau de la maison). " TU T'EVANOUIS DANS LA NATURE, tu pars en VACANCES, tu donnes pas de NOUVELLES et TU SAIS PAS ? " Ses mots étaient accompagnés de gestes inquiétants, du genre qui aurait pu assommer n'importe qui qui passerait dans le coin. Parfois, on pourrait se demander si Saskia n'avait pas quelques petites origines italiennes... Bref.

Brusquement, cependant, elle sentit qu'il lui attrapait les poignets. Elle s'arrêta sec dans sa tirade et dans ses gestes. Ses dents étaient serrées, comme craignant ce qu'il allait lui dire, lui sortir comme excuse. Si elle allait le faire pleurer -on aurait pas dit comme ça, mais ce n'était pas le but-, s'il allait la tuer sur place, s'il allait appeler Gardner à l'aide.
" Je sais pas… je sais vraiment pas. J'ai juste besoin d'être seul et de remettre les choses dans l'ordre. Je… "
J'ai besoin d'être seul...
Son coeur se brisa. Elle le savait, il se refermait dans sa solitude depuis des mois. Mais pourquoi? Pourquoi ne la considérait-il pas assez proche de lui pour lui faire confiance, pour lui permettre de ne lui prêter ne serait-ce que son épaule un soir de déprime devant un programme de télé débile, avec des chips et des bières ? Pourquoi?
" Je suis désolé. "
Elle tira brusquement ses poignets des mains de Julian. Ses bras étaient à présent tendus le long de son buste, ses poings fermés et son regard fixait Julian. Que dire à cela ? Bien sûr qu'il était désolé.
" Est-ce que tu mets fin à tout ce qui nous unissait parce que tu as besoin d'être seul ? Est-ce que c'est ce que tu es en train de me dire ? "

Et là, son regard perdu dans le sien, elle se rappela à quel point elle l'aimait. A quel point elle rêvait de pouvoir de nouveau le prendre dans ses bras, de faire des soirées pyjamas avec lui, de lui sauter dessus ou de le pousser dans une fontaine. Elle se rappela à quel point il était important pour elle, et pourquoi il était, d'une certaine façon, son idéal masculin. Et elle se demanda, pendant un bref instant, pourquoi elle n'avait pas été capable de le garder à ses cotés.

Et elle tira la langue et partit se cacher sous la table de réunion.
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Julian Mcneal
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MessageSujet: Re: “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia)    “ A smile is a curve that sets everything straight. ” (saskia) EmptyJeu 14 Jan 2016 - 16:48



this isn't easy. Loosing isn't easy, brother.
saskia reynolds — julian mcneal



Il avait changé, il le savait. Il le ressentait. Quelque part, il avait accepté cette différence depuis son réveil du coma. Depuis que le monde avait vécu sans lui pendant un temps et qu'il ne pourrait jamais rattraper ce retard. Par la suite, tout ce qu'il avait vécu ne faisait que lui prouver à quel point le temps était précieux. À quel point un bon timing pouvait changer tout. Quelque part, il regrettait presque de s'être réveillé, d'avoir ouvert les yeux pour vivre tout ça. Mais c'était une pensée de lâche, une pensée de faible. Et après tout ça, il essayait encore de respirer dans un monde qui ne voulait pas lui donner un peu d'air. Il savait aussi que s'isoler n'allait pas l'aider, mais cela aiderait les autres, ceux qui n'avaient pas besoin de se retrouver dans le monde dans lequel il vivait, dans lequel il était en train de plonger. En quelque sorte, il espérait que cela protégerait ceux qu'il appréciait et peut-être qu'un jour, cela serait différent. Peut-être qu'un jour, il pourrait de nouveau revenir, enfin certain de qui il était et de ce qu'il était devenu. Il avait changé, c'était horrible. Toutes ses expériences qui l'avaient rendu plus fort, plus certains de lui-même, s'étaient évaporées trop facilement. Il n'était pas si fort, si certain. Il était simplement perdu dans un labyrinthe sans nom. Et il refusait de faire face aux autres, parce qu'ils allaient rapidement voir la différence. Ils allaient rapidement comprendre qu'il n'y avait plus rien du Julian qu'ils aimaient sans doute et c'était déchirant. Pour lui, plus que toute autre chose... Car même s'il voulait arranger les choses, même s'il voulait se battre et retrouver un équilibre, il savait qu'il n'y avait plus d'espoir. Qu'il avait atteint ce point de non-retour où un homme change pour le meilleur comme pour le pire.

Il s'était tellement habitué à rester à l'écart, qu'il se rendait compte qu'il y avait des cœurs blessés à cause de ses gestes. Saskia en faisait partie et la douleur évidente que son absence infligée poussait Julian à réfléchir. Il était coincé face à elle, parce qu'elle avait la force de faire bouger les choses là où la plupart de ses connaissances se satisfaisaient rapidement de son absence. Bien qu'il tentât de rester le plus calme et sérieux possible, il savait que cette femme-là avait le pouvoir de tout change. De faire sortir la bête de sa cage. Saskia avait le pouvoir de le déstabiliser, aussi facilement que cela en était effrayant. Il était idiot de croire qu'elle, elle l'abandonnerait. Clairement, elle ne voulait pas accepter la situation. Elle ne pouvait pas. Il n'avait donc pas le choix, à part fuir, il savait qu'il n'avait aucune option. Il avait peur, peur de ce qui allait se passer. Peur de ce qu'elle dirait. Peur de ce qu'il finirait par dire également. Il n'avait aucune intention de faire du mal aux autres et il croyait que l'absence finirait par faire disparaitre toute inquiétude, mais non. Vu Saskia, c'était pire. Pire parce qu'elle le savait là, dans le coin. Parce qu'elle savait qu'il n'était pas loin et qu'il ne voulait pas la voir, délibérément.

Ils étaient différents, mais c’était ce qu’il y avait de plus intéressant entre eux. C’était ce qu’il y avait de si réelle entre eux. Mais Julian était dans une phase de sa vie où les choses étaient plus compliquées, plus difficile à exprimer. Devant l’interrogation de son amie, Julian ne savait pas quoi dire. Tout ce qu’il savait, c’était que tout était fini. Que c’était trop tard. Et il savait par avance que cette réponse ne satisfaisait pas assez Saskia. Mais l’énervement de la jeune femme commençait à faire remonter celle de Julian, qui attendait, patiemment, dans un coin. Mais il prenait sur lui, il avait besoin de prendre sur lui. Il tenta d’arrêter Saskia dans ses gestes. Il ne savait pas, c’était tout. Et il s’excusa, parce qu’il devait le faire. Parce qu’elle méritait des excuses. Elle se dégagea alors de son emprise, le fixant. Il savait que cela ne suffirait pas, mais elle semblait en proie à une discussion envers elle-même et Julian se demandait ce qu’elle allait dire maintenant. « - Je… »

Était-ce le but ? Était-ce donc la fin ? Tout ça, c'était pour lui dire qu'il ne voudrait plus jamais la revoir . Ce n'était pas le cas. C'était impossible. Alors qu'ils se fixaient l'un l'autre, il sent que la blessure qu'il avait infligée à Saskia s'était agrandi d'un coup. Lorsqu'elle lui tira la langue, qu'elle alla sous la table de réunion, il eut un affreux flash-back du passé. Comme si en un geste, Saskia lui avait rappelé qu'elle n'était pas n'importe qui. Ils avaient un passé commun, une histoire commune. Ils avaient vécu des choses ensemble, des choses que Julian ne pouvait oublier. Sans attendre très longtemps, il se baissa pour rejoindre Saskia et s'asseoir à ses côtés. La vérité, elle avait toujours beaucoup compté pour eux. Et il lui avait tourné le dos.

« - Tout ce qui m'arrive, j'en suis le seul responsable. Et pour l'instant, je n'arrive pas, je peux pas faire quoi que ce soit sans avoir peur d'aggraver les choses. Tout est de ma faute et je le sais. L'accident qui a tué le mari d'Adèle, Lissa et Adam, la perte de… de mon garçon. Lissa a perdu le bébé, notre bébé, et Adam se retrouve papa d'une petite fille du jour au lendemain. Quelle ironie ! Et si j'avais fermé ma gueule, si j'avais gardé le secret de mon père, peut-être qu'elle n'aurait pas tenté de se tuer, peut-être qu'elle ne serait pas dans le coma. J'ai tout foutu en l'air, moi-même, tout seul. Tout est de ma faute. » Et voilà, les yeux, rapidement s'inondent de larmes sans qu'il ne puisse faire quoi que ce soit. Il s'essuya le nez d'un revers de main avant de se tourner vers Saskia. « - Je ne veux pas te perdre, je pensais juste te protéger... »
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