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| {{ There's a mystery underneath the neon light {Tom ♥} | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: {{ There's a mystery underneath the neon light {Tom ♥} Mar 18 Aoû 2015 - 0:30 | |
| ❝ There's a mystery underneath the neon light ❞ Tom Fuller & Ally Fleming
Encore un service qui l'avait fait gazouiller de bonheur. Elle n'avait pas réussi à voir Ben depuis deux jours, mais son boulot l'occupait suffisamment pour rattraper ce manque de lui. Il fallait dire que leurs emplois du temps étaient loin d'être les plus malléables, et, combinés, ils donnaient souvent un certain fil à retordre aux deux trentenaires. Il n'était pas simple de trouver une fenêtre de temps durant lesquels les deux étaient libres, et ils se retrouvaient parfois à des horaires qui paraissaient peu raisonnables -avez-vous déjà retrouvé votre amoureux ou votre amoureuse à six heures un dimanche matin ? Ally, oui. Mais elle tâchait d'occuper tous les moments où elle se retrouvait seule. Depuis qu'elle n'avait plus Jagger à ses côtés, les choses avaient bien changé. Elle ne pouvait plus débarquer chez elle sans prévenir ou l'appeler sans s'assurer avant qu'elle n'était pas occupée ou dans une zone où le réseau était limité. La moindre de ses conversations avec sa meilleure amie avait perdu de leur magie car de leur spontanéité; de toute façon, elle n'allait pas tarder à accoucher, et Ally savait qu'à ce moment-là, la page serait bel et bien tournée. Elle ferait sa vie de son côté, et peu à peu, elles s'éloigneraient sans doute. Elle ne pourrait pas la blâmer, elle était heureuse, et c'était tout ce qu'elle lui souhaitait; mais elle lui manquait déjà beaucoup trop pour qu'elle puisse accepter que les choses changent encore. Son fils prendrait la première place dans son cœur, peut-être même devant Donovan, et dans tous les cas, elle serait reléguée à une place inférieure. Ça faisait mal. Malgré tout, de son côté, elle avec Cohen. Cela faisait plus de six mois qu'ils étaient ensemble, mais Ally avait l'impression qu'ils avaient toujours été tous les deux tant leur relation lui paraissait aujourd'hui évidente. Avec Jagger partie et Cohen dans sa vie, elle sortait beaucoup moins; du moins, elle prenait les habitudes d'une trentenaire un peu plus sage que lorsqu'elle était encore étudiante. Elle était médecin, maintenant, elle était en couple, elle était sérieuse. C'était triste, quelque part, de tirer un trait sur ses vieilles habitudes, mais sa nouvelle vie, malgré tout, lui plaisait bien. Pour la première fois depuis un moment, elle entrevoyait un futur bien plus clair; elle se voyait déjà installée avec Ben. Peut-être se marieraient-ils un jour, peut-être même deviendrait-elle mère de ses enfant, comme Jagger était sur le point de donner à Donovan son premier fils. Ces idées ne relevaient plus tant de la science-fiction pour elle, même si elles paraissaient encore lointaines. Oui, sa vie actuelle lui plaisait bien. Et puis, il y avait Graham. Elle l'aimait bien, Graham. Tous les deux, ils avaient développé un lien particulier, sans doute construit sur leurs amitiés respectives avec Donovan et Jagger, mais ce n'était pas pour cela qu'ils continuaient à se côtoyer. Ally voyait en Graham un ami à part entière, un mec à qui elle pourrait confier ses états d'âmes comme ses blagues les plus graveleuses; le genre d'amis que l'on aime avoir à ses côtés, quoi. Malgré tout, parfois, en sortant du travail, la solitude la regagnait. Elle n'avait pas envie de rentrer chez elle, fuyant la dernière saison de Grey's Anatomy comme la peste. Ce n'était pas pour autant qu'elle aimait rester seule dehors... mais quitte à choisir, c'était ce qu'elle détestait le moins. Voir l'activité citadine était quelque chose qui lui plaisait, qui lui rappelait à quel point elle aimait sa nouvelle vie et sa ville adoptive. Elle se perdait souvent du côté de la plage, mais aujourd'hui, c'était vers le parc qu'elle s'était dirigée.
Il était près de vingt-trois heures, un vendredi soir. Le parc était encore ouvert, mais la nuit tombait doucement sur la Californie. Pourtant, vacances obligent, l'atmosphère était encore effervescente. Entre les amis qui papotaient dans un coin, les ados qui s'amusaient près du lac, les familles qui se promenaient sagement et les couples qui se bécotaient sur les bancs, il était assez aisé de deviner que l'été n'était pas encore réellement arrivé à sa fin. Un marchand de glace profitait même de cette période particulièrement propice aux gourmandises pour tourner jusqu'à la fermeture du parc; Ally y avait pris une double glace au chocolat, dont elle se contenterait ce soir pour seul repas. Elle avait mangé tard dans l'après-midi, se contentant d'une pause seulement après que le rush des patients soit passé. Son interne avait fini par lui proposer de manger rapidement, ne tenant lui-même plus le rythme sans rien dans l'estomac. Ce soir, donc, elle avait décrété qu'une glace lui suffirait. Et puis, elle était double chocolat; cela lui suffisait amplement. Elle se promena quelques minutes en savourant sa glace, avant de sentir une sensation fraîche et suspecte sur le bout de son nez. Elle y passa sa index, se demandant si elle avait encore essayé inconsciemment de sniffer une glace, puis, défaitiste, leva le regard vers le ciel. Les rares étoiles qu'elle voyait d'habitude étaient, ce soir-là, loin d'être visible. Les nuages étaient dominants, et Ally comprit trop tard que cette mise en garde lâchée sur le bout de son nez était destinée à lui donner une longueur d'avance.
La pluie se mit à tomber d'un coup sous les cris paniqués des promeneurs. Chacun se mit à courir vers l'abri le plus proche; elle devina au loin un groupe d'amis se cacher dans les toilettes du parc, se demandant un instant ce qu'elle choisirait de son côté si on la confrontait au choix de l'odeur insoutenable de la pisse accumulée au cours de la journée ou à la fraîcheur de cette pluie si rare en Californie. Elle ne resta pas bloquée des heures sur son duel, pourtant, bien décidée elle aussi à s'abriter. Elle courra vers l'abri le plus proche, qui, pour elle, se présentait sous la forme d'un vaste arbre, sans doute l'un de plus vieux du parc, qui abritait trois bancs espacés. Elle n'était pas la seule à avoir eu cette idée; une famille de deux adultes et deux jeunes enfants attendait déjà la fin de l'averse à l'opposé. Soulagée d'être finalement à peu près protégée de la pluie, Ally se dirigea vers le banc le plus proche d'elle, où elle s'assit pour constater une seconde plus tard que... « Ma glaaaaaaace », dit-elle tristement sans remarquer le regard inquisiteur de la famille parfaite, un peu plus loin. Elle ne portait guère plus qu'un cornet de glace détrempé, exempt de toute trace de chocolat. C'est en posant son regard sur son tshirt détrempé qu'elle remarqua qu'elle s'était tachée en cherchant un abri... et qu'elle avait bien fait de mettre des sous-vêtements. Désespérée, elle tenta de croquer dans son cornet mais recracha bien vite le morceau de biscuit, dégoûtée. Elle tendit la main face à elle, comme pour tenter d'égoutter sa glace et d'en sauver ce qu'elle pouvait.
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| Sujet: Re: {{ There's a mystery underneath the neon light {Tom ♥} Ven 11 Sep 2015 - 18:40 | |
| Il y avait de l’orage dans l’air. Et je ne parle pas de la pluie qui menace. Le Zombie vrombit. Je l’entends s’agiter et vomir la plainte gutturale de sa faim perpétuelle partout : dans le cynisme politique mondial; dans les flux de migration humaine; dans la multiplication des crimes haineux. Je vois ses long doigts décharnés et avides se tendrent grotesquement vers ce qu’il nous reste d’humanité, en pleine lumière, without giving a fucking damn.
Shit’s about to get real. Et parce que c’est dans la merde que tout pousse le mieux, il était grand temps que l’oncle Tom se sorte le pouce vert du cul et ensemence … hmmm ensemencer… la résistance. Je me suis laissé distraire par l’élection du nouveau maire depuis suffisamment longtemps. Temps de rendre toute sa gloire au LSD.
Du coup, j’étais partout en même temps. Les fêtes de quartier, les last-call des bars, les baptêmes, les enterrements, les bals de graduations, les salons de coiffurs... Et je chassais les chasseurs de zombies. Parce que cette guerre ne serait pas gagnée par l’atteinte de la majorité, mais bien par le camp où se distillerait la motivation à la concentration la plus élevée.
Et ce soir, j’étais au parc. C’était franchement déprimant, pour être honnête. Des groupes d’amis tout con qui papotaient connement des nouveaux épisodes des nouvelles séries connes à propos de ces conneries de zombies qui bouffaient tous les cons – et les autres. Des ados qui cherchaient à dominer un monde qui les envoyait chier en binaire sur leur téléphone. Des familles qui fuyaient l’appartenance à leur espèce pour se réfugier derrière leur petite routine de merde, en s’efforçant d’oublier qu’ils devaient leur confort – tout temporaire soit-il – à un rempart de trou de cul bien tendus, et bien ravagés, auxquels ils devraient bientôt se joindre. Et des gamins qui bécotaient des « amoureux » qu’ils ne connaissaient même pas.
Je vivais une soirée difficile, vous voyez ?
Face à l’impasse, j’avais résolu de me fier à ma bonne étoile et de chasser à l’aveugle. Ouais ouais, à l’aveugle. C’est vraiment un hasard si j’ai jeté mon dévolu sur la plus mignonne de l’endroit. Et que ses vêtements détrempés laissent entrevoir ses sous-vêtements.
When all else fails, aim for the cutest girl. Ça ne décevait jamais.
En plus, elle m’offrait sa crème glacée. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, c’était comme de porter un gros panneau lumineux sur lequel on pouvait lire « PLEASE SAVE ME FROM THE ZOMBIES! ».
Profitant de sa distraction et de son angle mort, je m’approchai furtivement d’elle jusqu’à ce que je puisse lui piquer son cornet tout mou sans qu’elle ne puisse réagir.
" Offrande acceptée, mystérieuse inconnue. Par ce sacrifice, réalisé à la veille de minuit sous le grand chêne, je, Tom Fuller, président de l’illustre Ligue Salifornienne de Défense contre les Zombies, reconnais que votre cœur est à la bonne place, bien que vos pieds vous conduisent dans la mauvaise direction. Et je m’engage à vous protéger contre ceux qui planifient en ce moment même votre crucifixion sur l’autel du Zombie. "
Prenant une grosse bouchée dans la glace dégoulinante, je me reculai de quelques pas sans la quitter du regard, comme Raspoutine hypnotisant Anastasia, quittant l’abri de l’arbre et retournant sous l’averse. Je lui tendis la main.
" Blague à part, le monde court à sa ruine, et vous craignez une petite pluie ? J’ai dans mon sac une bouteille de Bourbon, que je ne peux malheureusement déboucher sans compagnie. Me feriez-vous le privilège de vous joindre à moi dans une petite dégustation improvisée, en plein milieu de cette petite place ? Qu’on célèbre un peu la vie, au lieu de se cacher. "
Je désignai du pouce une petite section du parc juste derrière moi, complètement dénuée d’arbres. Et bien visible de partout, question qu’elle ne croyait pas que je voulais l’inviter dans un buisson pour la séparer de sa vie –ou de sa vertu.
" Vous n’avez rien à craindre : à minuit, je me transforme en citrouille. Promis. Mais d’ici là, je suis bien curieux d’apprendre pourquoi vous désirez tant rejoindre la LSD-Z, et qui vous a dit que de tendre une crème glacée à 23h sous le grand chêne du parc par une nuit pluvieuse constituait la meilleure façon de vous faire accepter. Parce que bien peu connaisse ce secret. " |
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| Sujet: Re: {{ There's a mystery underneath the neon light {Tom ♥} Mar 22 Sep 2015 - 1:34 | |
| D'accord, il ne faisait pas très beau. Pour une soirée d'été en Californie, c'était un comble. Et d'accord, elle venait de perdre ses boules de glace. Elle était coincée sous un arbre, assise sur un banc plus ou moins abrité de la pluie, et attendait malgré elle que son cornet de glace sèche pour reprendre sa croustillant originel. Elle n'aurait alors pas tout perdu de sa glace achetée avec tant d'amour -et quelques dollars, aussi. Mais elle le savait pertinemment, il n'y avait à présent plus qu'une option pour elle : celle d'attendre quelques instants, prier que la pluie se calme au moins un peu, et de faire demi-tour pour récupérer sa voiture, garée un peu plus loin. Assise son banc, sa glace tendue devant elle, Ally attendait donc que la météo soit un peu plus indulgente. Son regard dépité laissait largement transparaître la déception qui l'animait. Elle avait l'air d'une petite fille à qui on venait de retirer un cadeau de Noël. Elle aurait d'ailleurs pu rester longtemps posée de la sorte, attendant une intervention divine quelconque, mais l'intervention qui se manifesta ensuite n'eut clairement rien de divin. On venait de lui arracher des mains son pauvre cornet de glace, qui était encore entre la vie et la mort, engagé dans une bataille pour la première. Cependant et malgré la surprise, Ally n'eut pas la force de réagir. Elle leva la tête vers l'homme qui se tenait maintenant à ses côtés, debout, et qui débutait une conversation, le plus normalement du monde. « Offrande acceptée, mystérieuse inconnue. » La blonde eut un petit sourire attristé. Il venait sans doute de récupérer le cornet de glace le plus dégueulasse au monde, et il l'acceptait comme une offrande. « Par ce sacrifice, réalisé à la veille de minuit sous le grand chêne, je, Tom Fuller, président de l’illustre Ligue Salifornienne de Défense contre les Zombies, reconnais que votre cœur est à la bonne place, bien que vos pieds vous conduisent dans la mauvaise direction. Et je m’engage à vous protéger contre ceux qui planifient en ce moment même votre crucifixion sur l’autel du Zombie. » Elle l'avait écouté parler, silencieuse, alors que ses lèvres s'étaient progressivement étirées en un sourire amusé. « Vous savez, c'est une offrande pitoyable », lança-t-elle en le regardant faire quelques pas en arrière et croquer dans le cornet de glace, qui, par miracle, n'était toujours pas tombé par terre sous la forme d'une pâte étrange. Il ne la quittait pas des yeux, mais le pauvre ne se rendait peut-être pas compte que la pluie allait achever l'offrande qu'il avait reçue -et probablement sa propre santé, d'ailleurs. « Vous êtes en train de me dire qu'on prévoit de me tuer ? » demanda-t-elle finalement dans une grimace, haussant la voix pour qu'il l'entende malgré la distance et la pluie qui ne cessait de s'abattre dans une mélodie aussi sourde que bruyante. « Vous êtes sûr que ça vous suffit comme offrande pour être mon preux chevalier protecteur ? » Elle ne bougeait pas, l'observant de là où elle était, bien décidée à rester protégée au maximum. Elle aimait bien la pluie, ça lui rappelait Boston et NYC. Mais elle l'aimait surtout quand elle à l'abri, chez elle, sous ses draps, avec Netflix et/ou Ben. Bien décidée à jouer le jeu, elle plongea les deux mains dans son sac à main, prête à lui offrir ce qu'elle y trouverait. Elle continuait de hurler pour recouvrir le son de la pluie, et ne prêtait plus guère attention à la petite famille qui, loin de son regard, jaugeait les deux trentenaires d'un air étrange. « J'ai... un chewing-gum. Non utilisé, hein ! Je crois que c'est... » Elle le renifla un instant et émit une grimace. « ... à la ratatouille ? » Elle le reposa sur le banc, à côté d'elle, bien décidé à le sortir de la course. Elle qui n'utilisait que des chewing-gum parfumés à la chlorophylle à la menthe se demandait bien quelle réaction chimique mystérieuse s'était produite dans son sac pour donner un parfum aussi... subtil que celui que la dragée avait à présent. Peut-être qu'elle était sur le point de faire une découverte scientifique majeure, et qu'elle venait malgré elle de trouver une cure contre le cancer ou la calvitie. Mais étrangement, elle ne miserait pas son abonnement Netflix là-dessus.
Subitement, Ally fut interrompue au milieu de sa séance d'exploration. L'homme avait repris la parole. « Blague à part, le monde court à sa ruine, et vous craignez une petite pluie ? J’ai dans mon sac une bouteille de Bourbon, que je ne peux malheureusement déboucher sans compagnie. » Ah, il l'intéressait encore plus... « Me feriez-vous le privilège de vous joindre à moi dans une petite dégustation improvisée, en plein milieu de cette petite place ? Qu’on célèbre un peu la vie, au lieu de se cacher. » Un bourbon pour remplacer sa pauvre glace qui avait péri dans d'atroces souffrances -atroces souffrances qui n'avaient rien à voir avec ses enzymes digestives, surtout-, Ally n'était pas fondamentalement contre... Elle fit un grand sourire au brun -qui était peut-être blond, finalement, mais bon, comme on dit : la nuit, tous les chats sont gris, et sous la pluie, chacun est brun. Comme pour sceller le deal, elle brandit la seconde chose qui, dans son sac, après le chewing-gum, lui passait sous la main. Elle aimait bien l'idée de partager du bourbon avec un inconnu. Peut-être un peu moins celle de le faire sous la pluie, mais les termes précis de leur deal pouvait toujours être modifié, non ? Et puis, elle lui avait fait deux offrandes, quand même. Une glace... pas très bonne, sans doute, mais c'était le geste qui comptait. Une glace, donc, et... oh, mais qu'avait-elle dans la main ? Un tampon -qui, rassurez-vous tout de même, était dans le même état que le chewing-gum à la ratatouille, c'est-à-dire non utilisé. En se rendant compte de la supercherie, Ally fronça les sourcils, loin de ressentir la moindre once de gêne. Elle jeta un coup d'oeil déçu au monsieur, avant de hausser les épaules. Elle finirait bien par lui trouver une nouvelle offrande. De la main, il lui désignait un terrain de pelouse un peu plus loin, dénuée de toute protection végétale. Si l'herbe était un poisson, elle serait présentement très heureuse. « Vous n’avez rien à craindre : à minuit, je me transforme en citrouille. Promis », argumentait-il sans fin. Il fallait dire qu'à l'air qu'elle avait pris, peu enjouée à l'idée de quitter la protection de cet arbre, il devait avoir compris ses réticences. « Mais d’ici là, je suis bien curieux d’apprendre pourquoi vous désirez tant rejoindre la LSD-Z, et qui vous a dit que de tendre une crème glacée à 23h sous le grand chêne du parc par une nuit pluvieuse constituait la meilleure façon de vous faire accepter. Parce que bien peu connaisse ce secret. » Elle était à présent accrochée à son sac, hésitant très sérieusement à plonger hors de sa zone protégée. Elle était déjà trempée, après tout. Les choses ne pouvaient guère être pires. La pluie ruisselait déjà de ses cheveux détrempés, et son tshirt ne pouvait guère être davantage plus transparent que ça. « J'ai pas peur de vous, j'ai un sifflet anti-viol », clarifia-t-elle tout d'abord avec fierté. « Et un chewing-gum qui peut me donner une haleine de ratatouille. » Elle le récupéra pour le remettre dans son sac. Il s'était humidifié au contact du banc, ce qui faisait émaner son doux parfum jusqu'aux narines de la blonde, annonçant sa potentielle efficacité contre l'étranger. C'était une arme comme une autre, après tout. Sans attendre plus longtemps et rassurée par ses propres menaces, Ally se leva. Le mouvement lui rappela que ses vêtements n'avaient pas été épargnés par l'averse -rester un peu plus longtemps sous l'eau ne changerait donc plus grand chose à ce stade, n'est-ce pas ? « Vous avez pas peur que le bourbon se dilue avec la pluie ? Je veux pas de bourbon dilué, moi. Ça compte pas, le bourbon dilué. » En réalité, elle n'avait même pas souvenir d'avoir déjà goûté du bourbon. Peut-être dans un cocktail, mais pur... ? C'était une tequila-girl, notre Ally. Mais elle n'était jamais contre de nouvelles expériences alcooliques. Surtout dans un parc, une fois la nuit tombée, sous une averse déferlante, avec un inconnu dont elle ne connaissait rien d'autre qu'un intérêt étrange pour les zombies. Pas à pas, avec méfiance et sans doute pour se faire progressivement au gradient de pluie qu'elle recevait sur le crâne, elle s'approcha de la limite qui séparait définitivement la zone protégée par le chêne et le territoire qui était maintenant transformé en pataugeoire d'herbe-poisson. Elle avait croisé les bras, puis avait fait un grand pas symbolique, s'approchant encore plus de l'homme. « Dites-moi tout sur la LSD-Z. Je regarde The Walking Dead et je travaille avec des morts susceptibles de se réveiller tant que je leur ai pas enlevé le cerveau de la boîte crânienne, alors je suis en première ligne. Dites-moi tout. » Super, l'eau lui coulait dans les yeux, maintenant. Elle avait froid, putain. Elle avait l'impression de ne pas avoir vécu ce genre d'averses depuis qu'elle avait rejoint la côte ouest, mais c'était probablement faux. La seule différence avec les fois précédentes, c'était sans aucun doute qu'elle restait délibérément sous la pluie, l'ignorant avec un dédain qui semblait énerver les nuages eux-mêmes, puisqu'ils ne semblaient pas prêts de leur laisser la moindre minute de répit. « J'ai besoin de tout savoir pour intégrer le LSD-Z. Rappelez-moi votre nom, déjà ? » Il y avait eu trop d'informations d'un coup pour la pauvre petite blonde, qui avait tout de même le mérite de s'accrocher à la conversation, le tout sous une pluie torrentielle et assourdissante. « Il est où, ce bourbon ? Le ciel nous fait pipi dessus, on le mérite, ce petit remontant, non ? »
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| Sujet: Re: {{ There's a mystery underneath the neon light {Tom ♥} Mer 28 Oct 2015 - 21:35 | |
| " Oh putain, pas un de ces fameux sifflets anti-viol ! J’me suis toujours demandé si ça faisait exploser le canal séminal de l’agresseur, ou bien si ça invitait tous les chiens à la ronde à venir violer le violeur. Je mise sur la deuxième option, pour info, mais dans tous les cas, ça te gène de siffler dedans ? "
Vous l’aurez compris, lorsque l’on se fascine par l’éclatement ultrasonique de son propre spermiducte, l’idée qu’une inconnue accepte de venir discuter zombie à la veille de minuit, dans un parc, sous la pluie battante, c’était un peu l’El Dorado, niveau divertissement. Surtout qu’entre ça et regarder en live la déchéance de mon espèce sur trois générations en même temps…
" Comment ça, de l’eau, dans le bourbon ? Et le tampon ? Ne me dites pas que vous n’êtes PAS une de ces hardcores qui ont compris qu’en bypassant l’estomac et en se fourrant directement un tampon imbibé de bourbon dans le cul, on se saoule beaucoup plus rapidement ? Les apparences sont tellement trompeuses… Vous voulez vraiment qu’on le goûte, le bourbon ? Vous êtes bizarre… "
Si je devais décrire en un mot toute la beauté du génie de l’humain moderne, ce serait clairement « soyons cheap sous tous les aspects imaginables et saoulons-nous par l’anus ». Ou plus simplement, « cheap ». Ouais, c’est ça. Des relations « cheaps ». Des gouvernements « cheaps ». Du sexe « cheap », dans la télé comme dans notre vie. Des rêves « cheaps ». Des objets de luxe « cheaps ». Une spiritualité « cheap ». Mêmes du fucking bourbon « cheap »!
Mais pas le mien.
Je retirai ma veste de cuir. D’une main, je la tenais au-dessus de la bouteille, et de l’autre, d’un mouvement expert – parce que je parvenais vraiment à accomplir des choses formidables avec mes mains, demandez-moi pour une démonstration gratuite- je retirais le bouchon de liège et le jetais par terre. Sans échapper la bouteille en question. Un véritable maître de la dextérité manuelle, j’vous jure. Approchant le tout de ma bouche, je retirai la veste du goulot au dernier moment, avant d’y plaquer mes lèvres et de boire une chaleureuse rasade. Le contraste de l’alcool fort et de la pluie froide sur ma peau me fit sourire. Je remis ma veste sur l’ouverture, pour éviter toute contamination aqueuse, et tendit le tout à ma nouvelle meilleure amie, un air de défi dans le visage.
" Vous allez voir, c’est glorieux de se tenir debout, d’accepter la beauté du monde et d’envoyer chier notre petit confort intérieur qui nous mène par le bout du nez depuis notre naissance. "
Et puis, partager un truc à boire, c’était quasiment le plus vieux rituel humain du monde.
Après le sexe, bien sûr.
" On dirait que dame Fortune est avec moi ce soir – on dirait que je suis tombé sur un véritable commando d’élite. "
Ou pas. Difficile à savoir, jusqu’où elle serait prête à aller.
" Je m’appelle Tom. Tom Fuller. Mais ça, ça n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est que l’éclosion du zombie est inéluctable. Virus, parasite, contaminant, tare génétique, lent, rapide, sauteur… peu importe. Il sera bientôt là. Il est DÉJÀ, là. "
Je devrais tenter de preacher plus souvent sous la pluie battante. C’était cool, de crier pour couvrir le bruit d’un milliards de gouttes qui s’écrasaient tout autour de nous.
" Et il veut nous bouffer. Nous anéantir. Nous assimiler. Pervertir notre nature pour la faire sienne. Et nous, à la LSD-Z, nous ne faisons simplement que notre mieux pour nous préparer à l’affronter, lorsqu’il envahira la Californie. "
Je récupérai la bouteille ainsi que ma veste, le temps d’une gorgée, avant de la tendre à nouveau à Ally.
C’était bien plus que ça, la LSD-Z. Une réalité que l’on se devait d’expérimenter par soi-même, et non un concept que l’on pouvait se contenter d’enseigner. Comme toute aventure, cependant, elle commençait par un premier pas.
" Ce n’est pas un hasard, si tu te trouvais sous ce chêne précisément aujourd’hui, précisément il y a 4 minutes. Tu nous cherchais, et nous te cherchions. Mais nous allons devoir chercher ensemble pourquoi. Que crains-tu, Inconnue ? Pourquoi ne te laisses-tu pas dévorer par le Zombie ? Pourquoi te tiens-tu sous la pluie ? "
Je lui posais ces questions avec le plus grand sérieux du monde, parce que je n’en connaissais pas de plus importantes. |
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| Sujet: Re: {{ There's a mystery underneath the neon light {Tom ♥} Mer 11 Nov 2015 - 1:19 | |
| C'était drôle, mais plus encore, c'était inattendu et inexplicable. Ce mec qu'elle venait de rencontrer, elle l'aimait bien. Ils n'avaient encore échangé que peu de répliques, et il avait vaguement l'air d'un chien mouillé trop résigné pour chercher à s'abriter. Son jugement s'était fait vite, peut-être même trop vite, mais en ces vingt-neuf années depuis lesquelles elle foulait cette planète et se faisait très rapidement un avis tranché sur ses rencontres, ce jugement ne lui avait jamais fait défaut. Pour l'instant, en tout cas. Mais il n'y avait aucune raison que cela change si soudainement, et la réaction que l'inconnu eut lorsqu'elle mentionna son sifflet anti-viol, qui au passage était aussi fictif que sa licorne de compagnie qui chiait des sushis à la pelle, la confortait dans sa tranquillité. Ce mec-là, c'était elle dans quelques années. Avec un pénis en plus, aussi -enfin, elle en était à peu près sûre. « Désolée, je suis allergique aux chiens... et aux viols... » dit-elle, prenant un air gêné. La délicatesse, si elle avait un jour trouvé preneur chez Ally, venait clairement de prendre la fuite pour des horizons meilleurs. Sans doute pas du côté du mec détrempé qui lui parlait comme s'ils s'étaient toujours connus. Mais bon. Ally n'avait pas de sifflet anti-viol, et ce soir, aucun d'eux ne serait témoin de l'explosion d'un canal séminal ou du viol d'un mec par les chiens du quartier. Ce qui, en soit, n'était pas dramatique; s'il en fallait beaucoup pour choquer la blonde, elle n'en demeurait pas moins sensible. Surtout au bien-être des animaux. Pauvres chiens ! Ce n'était pas pour rien qu'elle avait toujours privilégié la cuisine japonaise à celle de leurs voisins chinois. « Comment ça, de l’eau, dans le bourbon ? » reprenait-il sans s'émouvoir du refus d'Ally. Pourtant, cette dernière, en écoutant l'éponge détrempée qui lui faisait face, n'était plus tellement sûre d'être en totale sécurité. Elle préférait croire qu'elle était tombée sur quelqu'un qui était exactement comme elle et ne se démontait face à aucune proposition, quitte à prendre un air sérieux pour s'en offusquer quelques minutes plus tard. Les gens de cette espèce-là étaient difficiles à rencontrer. Ils étaient sans doute une espèce en voie de disparition, anéantie par cette connerie d'évolution - car mourir en tentant de se faire passer pour une torche humaine, Marvel style, juste pour ne pas se donner tort, n'était sans doute pas très propice à la transmission du patrimoine génétique qui permettait une telle folie. Jagger était comme ça, et, quelque part, Ben l'était un peu aussi. Ils avaient, comme elle, cette pointe de folie, d'irrationnel et d'irresponsable, et c'était sans doute, au moins en partie, ce qui l'avait charmée chez eux. Entre eux, la logique n'avait parfois plus lieu d'être. Et quelque chose -son petit doigt, ou ses poils de nez, allez donc savoir- lui disait à présent que cette nouvelle rencontre appartenait peut-être à ce club très fermé des cyniques maladifs. Ça, ou il se mettait vraiment des tampons imbibés de bourbon dans le derrière. « Je crois qu'il risque d'y avoir un obstacle de mon côté... J'ai bien mangé, à midi », haussa-t-elle les épaules, très sérieuse. « Mais je vous empêche pas de bypasser l'estomac de votre côté. Petit veinard. » Elle fouilla quelques instants dans son sac, puis s'approcha de lui une dernière fois pour lui tendre le tampon, qui, fort heureusement, était encore protégé dans sa petite pochette de plastique hermétique. « De toute façon, j'en avais plus qu'un. C'est mon premier jour de règles. » Elle avait voulu apporter un peu de consistance à son geste, l'air de rien, mais se raidit brusquement. « Attends, les zombies c'est attiré par le sang, ou pas ? C'est comme les vampires ? » Elle n'était finalement plus très sûre de vouloir adhérer à la LSD-Z. Peut-être pas cette semaine, en tout cas. Mais ce sujet reviendrait sans doute un peu plus tard. Pour l'instant, le premier rapprochement s'opérait autour du partage d'une bouteille de bourbon. Dubitative, Ally le regardait à présent manœuvrer. Visiblement, et sans doute par force de compassion, il ne souhaitait pas être le seul à utiliser le malheureux tampon. Il lui tendait déjà le bourbon, qu'il avait pris soin de protéger de sa veste de cuir. Répondant au regard de l'inconnu par le même, elle attrapa le duo bouteille/veste. « Vous allez voir, c’est glorieux de se tenir debout, d’accepter la beauté du monde et d’envoyer chier notre petit confort intérieur qui nous mène par le bout du nez depuis notre naissance. » Elle l'aimait bien, ce gars. Elle l'aimait bien, mais... « Ouais, enfin, il fait froid, quand même... » lui répondit-elle pour la simple contradiction que cela représentait. « Enfin, l'alcool, ça réchauffe... » ajouta-t-elle en arquant un sourcil entendu, avant de, dans un geste adroit, retirer la veste du goulot de la bouteille pour le porter à son tour à ses lèvres. L'alcool, bien entendu, était loin de réchauffer. Mais elle était prête à prétendre l'inverse, rien que pour suivre l'idée de cet illustre inconnu. « On dirait que dame Fortune est avec moi ce soir – on dirait que je suis tombé sur un véritable commando d’élite. » Ally sourit, se laissant prendre de plus en plus au jeu. Elle ne prêtait plus réellement attention au boucan que faisait la pluie en s'écrasant sur les arbres et l'herbe, ni même aux grelottements réflexes que les gouttes engendraient. Elle passa la main dans ses cheveux détrempés pour les détourner de son visage. « Qui ça, moi ? » réagit-elle finalement, les yeux écarquillés. Hébétée, elle lui tendit la bouteille, qu'elle avait bien pris soin de protéger à nouveau de la veste en cuir. « Jveux dire, ouais, jsuis pas mal, jsuis plutôt cool et motivée... » Avec son air faussement modeste, elle ne savait pas très bien où elle allait. « J'espère que je serai à la hauteur de vos attentes... » Elle ne savait toujours pas quelle direction elle prenait, mais elle aimait bien. Elle l'aimait bien, ce mec. « Je m’appelle Tom. Tom Fuller. » Un nom. Un nom, mais aussi la promesse d'un avenir bien incertain. « Je regarde the Walking Dead, des fois. Ca peut jouer en ma faveur pour rejoindre la LSD-Z ? » tenta-t-ele en penchant la tête sur le côté, très sérieuse. « Moi c'est Ally. Ally Fleming, comme le mec qui a découvert la pénicilline. Du coup, trouver des cures, ça doit être dans mes gènes. Je me tiens prête à faire de la veille scientifique pour le compte de la LSD-Z. Je travaille avec des morts, aussi, du coup je suis en première ligne pour témoigner de ce qui peut se passer du côté de ces crétins de cadavres. »
A nouveau, il lui avait donné la bouteille protégée de son éternelle veste en cuir. Elle ne but pas tout de suite, préférant finir la liste des raisons qu'il avait de l'embaucher à la LSD-Z. « J'ai encore rien vu de bizarre en Californie, en tout cas. » Et enfin, elle but une nouvelle -et longue- gorgée de bourbon. La situation avait de quoi faire rire, tout de même. La famille qui s'était cachée sous le chêne en même temps qu'elle devait les regarder bizarrement, les cacher à la vue de leurs enfants, ou même tenter d'entrer en contact avec la police. Pas de bol pour eux, Ally ne craignait pas les flics. Elle avait le meilleur d'entre eux à ses côtés. « Ce n’est pas un hasard, si tu te trouvais sous ce chêne précisément aujourd'hui, précisément il y a 4 minutes. Tu nous cherchais, et nous te cherchions. Mais nous allons devoir chercher ensemble pourquoi. Que crains-tu, Inconnue ? Pourquoi ne te laisses-tu pas dévorer par le Zombie ? Pourquoi te tiens-tu sous la pluie ? » Elle le dévisagea un instant, perdue par les questions qu'il lui avait posées. « Je dois répondre spontanément ? » demanda-t-elle, hésitante, avec de décréter d'elle-même que oui, elle allait répondre les premières idées qui lui étaient passées par l'esprit. « J'ai peur d'une pénurie mondiale de sushis. Jveux pas me laisser bouffer par le Zombie parce que jsuis pas un steak premier prix au rayon d'un supermarché miteux. Je suis de la viande de qualité, à destination des plus fins gourmets. Et jme tiens sous la pluie parce qu'un mec m'y a attirée avec du bourbon comme on attire un hipster avec une panoplie complète de produits Apple. » Elle marqua un temps de pause pour se concentrer sur le dispositif ingénieux qu'ils se partageaient. Elle retira très brièvement la protection de cuir du goulot de la bouteille pour en boire une nouvelle gorgée, et le recouvra aussitôt. « Et vous, c'est quoi, vos réponses ? Je veux bien qu'on se cherchait entre nous -d'ailleurs, soit dit en passant, il y a plus efficace que d'attendre sous un chêne pour recruter-, mais je veux aussi vous connaître un peu mieux... Tom. » Et oui. Ally pouvait être dure en affaire. Mais en guise de bonne foi, elle lui tendit à nouveau le système dualiste qu'il avait crée. Avec un petit sourire rempli d'une complicité déjà prometteuse.
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| Sujet: Re: {{ There's a mystery underneath the neon light {Tom ♥} Mer 16 Mar 2016 - 15:01 | |
| "Fleming, c’est aussi le père de James Bond. Il n’y a pas de hasard. Tu es la cure à la Conspiration avec un grand C. La conspiration qui a développé la zombification. Orchestrée par ceux qui s’affairent à transformer l’humanité en animal de cirque. Ceux qui nous ont donné YouPorn. Et qui ont fait des « dick picks » a thing. "
Même pour moi, ça commençait à faire beaucoup de coïncidences au sein d’une même personne. Suffisamment pour que j’y crois moi-même. C’était ça, la beauté de la chose. Et ça méritait clairement une nouvelle gorgée de bourbon.
"Il faudra du temps pour que tu le vois clairement, mais tout ce que je dis, tu le sais déjà, au fond de toi-même. Ils n’ont toujours pas compris comment nous effacer. Ils ne peuvent qu’ajouter des filtres et des masques. La plupart des membres de la LSD-Z ne parviennent à retirer le premier de ces filtres qu’après quelques années d’effort. Mais toi, Fleming, toi, tu es différente… Mais nous avons encore le temps. L’averse n’est pas prête de s’arrêter. "
Il commençait à faire salement froid. Mais ça faisait du bien, d’envoyer chier notre petit confort douillet. La première de nos entraves…
"J’ai peur d’un jour découvrir que je suis en fait une pieuvre immortelle. Je ne me laisserai jamais dévorer par le zombie simplement parce que je refuse de le voir. Et si je ne le vois pas, lui non plus ne peut pas me voir. Right ? Et je me tiens sous la pluie parce que je suis une pieuvre immortelle en train de sécher. Tu sais maintenant tout ce qu’il y a à savoir sur moi, Ally. Tout le reste n’a pas d’importance. "
Je lui repassai la bouteille, dans un rituel que je ne pratiquais décidément pas avec autant d’assiduité que je le devrais. Ces trois questions formaient le serment sacré de la LSD-Z. Elles définissaient chacun de ses membres avec encore plus d’authenticité que notre ADN. Peut-être même que cette blondinette se rendrait jusqu’à la Quatrième Question. Ça nous ferait le plus grand bien. Nous manquions de sang frais, dernièrement…
Et ce n’était pas faute d’essayer! Simplement qu’il y avait trop d’irrécupérables dans cette ville. C'est ça qui arrive quand on refuse d'ajouter du LSD dans l'eau potable.
Ou peut-être avait-elle raison, et que je devrais concocter quelque chose de plus efficace que d’attendre sous un chêne pour des recrues potentielles?
HA! La bonne blague.
" Ne te réjouis pas trop vite. Notre combat est perdu d’avance. Ce que nous faisons, nous le faisons en sachant que nous perdrons la partie. Ça implique une bonne dose quotidienne d’amertume. Es-tu certaine que tu souhaites aller de l’avant ? "
La pluie ne lâchait toujours pas, mais ce n’était plus qu’une question de minutes. Saloperie. Temps de passer aux choses sérieuses.
" Est-ce que tu t'es déjà demandé, Fleming, pourquoi nous n'étions pas constamment nus ? Ou multicolores ? " |
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| Sujet: Re: {{ There's a mystery underneath the neon light {Tom ♥} Jeu 24 Mar 2016 - 4:16 | |
| C'était assez rare qu'il fasse si moche à Huntington Beach, ou en tout cas suffisamment rare pour être noté par la blonde, à qui les pluies rappelaient inlassablement Boston. Si elle avait quitté sa ville natale pour des raisons obscures qu'elle n'avait confiées qu'à deux personnes en ce bas-monde, les constatations qu'elle avait faites de la météo californienne n'en demeuraient pas moins avantageuses par rapport à la côte est. Les pluies comme celles présentes pouvaient pratiquement se compter sur les doigts d'une main depuis qu'elle avait élu domicile à Huntington Beach. Elle retrouvait donc cette vieille amie dans un mélange d'excitation et de désenchantement. La pluie ne lui avait pas vraiment manqué, surtout lorsqu'elle la vivait à l'extérieur, à peine couverte, bien trop loin de la protection de sa couette et de ses plaids bien douillets. Pourtant, un nouvel arrivant avait bien vite eu raison de son scepticisme. La rencontre avait été brève et fortuite, aussi inattendue qu'intéressante. L'homme qui se tenait face à elle était un pur inconnu, et pourtant, là où la plupart des femmes auraient pris la fuite en criant à l'agression, Ally se retrouvait inspirée par une drôle de curiosité. « Fleming, c’est aussi le père de James Bond. » Son sourire s'élargit alors qu'elle constatait cette référence commune. « Ouais, mais si je t'avoue que je suis agent secret pour la couronne, je vais devoir te tuer. Du coup je préfère m'en tenir à la pénicilline. » Taquine, la jeune femme avait l'impression d'être tombé sur son égal. Il était rare pour elle de trouver, surtout aussi spontanément, des personnes capables de comprendre son ironie et son sarcasme. La dernière personne qui s'en était montrée capable avait fini dans son lit, et y trouvait maintenant sa place depuis deux ans. Il paraissait donc évident qu'elle appréciait à ce moment précis à sa juste valeur. « T'aimes pas les dick pics ? » demanda-t-elle, choquée. « J'aime bien celles de mon copain. Est-ce que j'ai encore le droit d'être la Cure ? » Son sourire était pincé par une déception naissante. « Mais je suis anti YouPorn. D'ailleurs si tu sais qui est cette conspiration, hésite pas à me le faire savoir. » Elle marqua une pause. « Ça fait des mois que la reine nous demande de trouver le responsable de tout ça, au MI6. Mais chut, je t'ai rien dit, hein », lâcha-t-elle sur le ton de la confidence, se penchant légèrement vers lui pour qu'il l'entende malgré la pluie battante. « Je... je suis différente, alors ? C'est vrai ? » Elle lui prit la bouteille des mains pour une boire une nouvelle gorgée de bourbon. Elle devrait peut-être avoir peu, à ce moment particulier, de l'importance que lui donnait cet inconnu, mais son instinct ne lui intimait pas encore de fuir. Elle faisait confiance à son instinct. « Ah... » dit-elle en levant les yeux très brièvement vers le ciel gris et nuageux. Elle fut aveuglée par quelques gouttes de pluie violentes qui tombèrent sur sa cornée, et baissa directement son regard, qu'elle essuya d'un revers de bras... trempé. « La pluie, c'est obligé ? J'espère que tu te trompes et qu'elle va bientôt s'arrêter. A moins que ça soit un signe de je sais pas quoi. Il pleut tellement pas souvent ici que je me demande si c'est pas une malédiction ou un signe divin. » Ils pouvaient entendre au loin la famille sous son arbre, qui devait discuter les pour et les contre d'une fuite rapide vers le monospace. « T'as pas peur de te tromper de personne ? Et si... et si je suis pas cette fille ? Tu m'aurais trop divulgué, non ? Tu devrais me tuer ? »
Leurs peurs. Étrange question pour deux inconnus, et pourtant, ils ne semblaient, ni l'un ni l'autre, s'en préoccuper. « Qu'est-ce qu'il a de mal à être une pieuvre immortelle ? » demanda-t-elle le plus sérieusement du monde, s'imaginant à présent le dénommé Tom avec huit bras au lieu de deux. « C'est intelligent, ces bêtes-là. T'es en train de me dire que t'es con ? » Elle le regarda gravement pendant quelques instants avant de boire à nouveau. Le liquide alcoolisé décapait son œsophage et lui arrachait de régulières grimaces, mais la sensation était loin d'être désagréable. Même si elle savait que c'était une simple illusion, elle avait l'impression d'avoir plus chaud sous cette saleté de pluie. Alors qu'elle se savait en pleine vasodilatation et perte massive de chaleur. Elle lui tendit la bouteille pour qu'il retrouve son bourbon. « Tu es dans le déni, pour le zombie ? Tu me parais pas dans le déni, pourtant. Si c'était le cas, tu serais pas venu me voir. A moins que ce soit juste une technique de drague parce que je t'ai tapé dans l’œil, sous mon chêne. »
Elle récupéra à nouveau la bouteille. A force d'être ouverte et protégée sans cesse, elle devait avoir récupéré quelques gouttes de pluie -quelques gouttes, déjà de trop. Elle but à nouveau une gorgée de bourbon et recouvrit le goulot à la hâte. Elle se demanda un instant dans quel état elle rentrerait chez elle et si Cohen lui poserait des questions. Elle aurait sans doute bien du mal à mettre des mots sur ce qui était en train de se passer. « Ne te réjouis pas trop vite. Notre combat est perdu d’avance. Ce que nous faisons, nous le faisons en sachant que nous perdrons la partie. Ça implique une bonne dose quotidienne d’amertume. Es-tu certaine que tu souhaites aller de l’avant ? » Son discours n'était pas spécialement positif, mais Ally se voyait plutôt bien vivre dans un monde post-apocalyptique. Ou en tout cas, elle s'imaginait bien vivre dans un épisode de the Walking Dead. Il lui faudrait apprendre les bases de la survie, mais elle aurait au moins l'avantage d'être médecin. Dans un monde comme celui-là, un médecin était précieux. On la protégerait, et elle aurait juste à amputer des jambes et réunir autant d'antibiotiques que possible. Easy peasy. « La partie aura lieu que je sois là ou non. Autant être consciente de ce qui se passe et se voir capable de l'affronter, non ? Si le monde survit pas, ça veut pas dire qu'on peut pas survivre en tant qu'individus. Il faut sauver l'espèce humaine. » Elle haussa les épaules, convaincue que le discours qu'elle tenait tenait la route. Il faudrait qu'elle apprenne à décapiter des inconnus qui perdaient leurs intestins, et Cohen pourrait lui apprendre à tirer. Elle serait sûrement pas mauvaise, et elle pourrait en exploser, des cervelles. La question qui suivit la tira de ses rêveries apocalyptiques. Elle était grave, sérieuse, et brève. Tom la regardait fixement, attendant sans doute une réponse idéale. « Est-ce que tu t'es déjà demandé, Fleming, pourquoi nous n'étions pas constamment nus ? Ou multicolores ? » Elle arqua un sourcil. Elle sentait la question piège. Peut-être que c'était le moment fatal, et peut-être que si elle répondait mal, il allait sortir un flingue et la dégommer. Pourtant, elle avait une certitude et une seule : il n'attendait pas une réponse basée sur la théorie de Darwin. « Je me suis posé la question la semaine dernière, justement, et j'ai pas trouvé la réponse sur google, du coup j'ai ma propre théorie » répondit-elle gravement. « Je pense qu'on est pas nus parce qu'on est pas multicolores. On s'habille pour être multicolores. » Elle soupira. « Sinon, je sais pas pour toi, mais moi je suis assez uniforme, sous mes fringues. Je suis blanche comme un cul de norvégien albinos. » Elle baissa le regard sur ses vêtements trempés. « J'avoue qu'en me regardant, on aurait tendance à penser que ma théorie tient pas la route. Mais je bosse avec des morts, trop de couleurs serait indécent. » Elle pencha la tête et, après une énième gorgée de bourbon, demanda : « Et toi, tu t'es posé cette question ? T'as une réponse ? Me pique pas la mienne, j'aime bien la mienne. » |
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| Sujet: Re: {{ There's a mystery underneath the neon light {Tom ♥} Lun 4 Juil 2016 - 17:21 | |
| " Dick-Pick Flemming, laisse-moi tout d’abord te dire que je t’aime. Mais t’as besoin d’aide, et vite, avant que le piège ne se referme sur toi aussi. "
J’aimais bien sa réponse à la Quatrième Question du Fullerisme. Simple, élégante et distinguée. Pour autant que l’on acceptait ma définition de la distinction. Elle méritait que je joue le grand jeu et que j’ouvre tout grand mon manteau pour lui secouer mon gros morceau de vérité en plein visage.
" Tout d’abord, je suis multicolore. Regarde de plus près, et tu verras les nuances infinies des couleurs qui me composent. Lorsque tu auras bien maté, peut-être parviendras-tu à poser un regard différent sur ta peau diaphane et y voir l’indigo et l’orange que tu me craches en pleine rétine depuis un quart d’heure. "
C’était l’essentiel de ma preuve. La plurichromalité, c’est le nirvana, tout le monde s’entend là-dessus. Pourtant, ils sont parvenus à nous enfoncer une définition hyper restrictive de ce qui est et surtout de ce qui n’est PAS multicolore faisant en sorte que maintenant, nous ne parvenons plus à voir clairement.
Le drame du monde moderne.
" D’ailleurs, as-tu déjà remarqué qu’orange constitue un anagramme d’organe ? C’est magique."
Dans le sens où c’est un petit tour de passe-passe. Voyez comment j’ai fais d’orange une passe ? Ça, c’est de l’art.
" Et nous ne sommes pas constamment nus précisément à cause de YouPorn. En cachant la nudité, elle est devenue source de fascination. De là, il n’y avait qu’un pas pour que cette fascination devienne une obsession. T’as déjà entendu l’adage qui dit qu’à chaque fois que quelque chose de nouveau se produit, il se passe deux évènements en rapide succession : tout d’abord, quelqu’un trouve une façon d’en faire de l’argent, puis quelqu’un en fait du porn. La réalité, c’est qu’aujourd’hui, l’argent et le porn se chevauchent, et sont devenus les deux outils par lesquels les maîtres du monde contrôlent l’inconscient de l’humanité et y font naître les graines de la zombification. Comme les plantes ont besoin de l’énergie solaire, l’humanité a besoin de l’énergie spirituelle qui réside à l’interface des dimensions physiques et psychiques, et le sexe, le véritable sexe, constituait notre meilleur moyen d’y accéder. Mais il a été perverti en un nouvel outil de domination, plutôt qu’une voie vers l’union. Maintenant, on ne pense plus qu’au prochain épisode de notre chaîne YouPorn, sans réaliser que le climax, c’est toujours le Zombie qui nous éjacule en plein visage. Nous sommes déconnectés de ce qui nous permet d’être humain."
Amen, Fuller, fucking amen.
Je consacrai mon sermon dans l’alcool, avant de poursuivre.
" Il est plus que temps que la Reine soit mise au courant, même si ça veut dire que tu doives tenter de m’abattre."
Parce que ouais, je suis une pieuvre immortelle et multicolore après ça. Not easy to fuck with that kind of shit.
" Parlant de pieuvre immortelle…" (même si nous n’en parlions vraiment que dans ma tête – mais ça, elle devait s’en douter) " Si je te demande à quelle créature tu penses lorsqu’il est question de sexe déviant, tu me réponds quoi, hum ? Demande donc ça à ton pote google, tu verras qu’à cette question là, il connait la réponse. Tu crois que c’est un hasard, toutes ces images avec ces trucs qui foutent leurs huit membres un peu trop profondément partout ?"
Le Culte du Poulpe est partout – méfiez-vous la prochaine fois que vous vous asseyez sur le trône.
" Par contre, la pluie, je t’avoue que c’est optionnel et uniquement parce que ça augmentait la transparence de tes fringues. Invite-moi quelque part, et je te suivrai. Dis-moi au revoir, et il ne me restera plus qu’à amèrement m’avouer vaincu et à t’imaginer avec un poulpe sur les cuisses…Mais avant toute chose, dis-moi, t’as changé d’idée à propos des dick picks ?" |
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| Sujet: Re: {{ There's a mystery underneath the neon light {Tom ♥} Jeu 21 Juil 2016 - 4:02 | |
| Ally semblait être passée maître dans les rencontres les plus inattendues. C'était déjà de la plus étrange des façons qu'elle avait rencontré Graham et réalisé qu'il s'agissait du meilleur ami de Donovan, et c'était maintenant par une après-midi bien orageuse qu'elle faisait la connaissance d'un homme qu'elle pouvait considérer aussi déluré qu'elle. La raison de n'importe qui d'autre l'aurait sans doute poussé à fuir les lieux et et ce Tom Fuller, mais cette idée avait à peu traversé l'esprit de la blonde. Il ne lui avait fallu que quelques instants pour comprendre ce que Fuller lui voulait réellement, et l'écorcher vive près d'un caniveau ne semblait pas faire partie de ses plans. « Dick-Pick Fleming, laisse-moi tout d’abord te dire que je t’aime. Mais t’as besoin d’aide, et vite, avant que le piège ne se referme sur toi aussi. » Si vous vous posez la question, non, Ally n'était pas choquée une seule seconde de parler des dick pics de Cohen avec un parfait inconnu. « Je... je comprends pas », resta-t-elle bête. « C'est bien ou pas que j'aime les dick pics, alors ? » Mais les questions se succédaient, et les réponses alambiquées également. Ally ne pouvait pas se prétendre étonnée d'apprécier l'absurdité de cette conversation. Elle serait capable de rentrer dans le jeu d'un extra-terrestre qui se serait écrasé sur Terre, persuadée qu'il s'agirait d'un compatriote homo sapiens mal habillé et un peu fou. « Tout d’abord, je suis multicolore. » Le barbu avait repris, rebondissant sur la réponse on ne peut plus réfléchie de la blonde. Cette histoire de plurichromalité ne la choquait pas outre mesure. Elle ne se demandait pas pour autant si tout ce qu'ils échangeaient à présent était perçu sérieusement par son interlocuteur. Peut-être était-il totalement fou, perdu dans une réalité parallèle bien loin de celle dans laquelle elle, petite blonde sushivore, évoluait. Cette idée, pourtant, ne lui avait pas traversé l'esprit. Elle appréciait l'absurdité étrange de cette conversation. Elle jeta un regard à sa main blanche trempée puis fixa Tom. « Faut utiliser quoi, comme grossissement ? » demanda-t-elle non sans laisser glisser une petite déformation professionnelle. « C'est comme les pixels, faut zoomer à fond pour voir la vraie couleur ? Mais comment tu vois que je suis indigo et orange ? C'est mon maquillage qui a viré ? » Les sourcils froncés par l'inquiétude, elle porta ses mains à son visage, sur lequel ruisselait bon nombre de gouttes de pluie fraîches. Elle laissa finalement retomber ses bras le long de son corps pour observer, très concentrée, l'homme qui se tenait face à elle. Au mieux, se disait-elle, les gouttes de pluie joueraient leur rôle de prisme sur sa peau, et y disperseraient les couleurs de l'arc en ciel. Elle s'approcha d'un pas, puis de deux. Peut-être était-il tétrachromate. Mais elle, au mieux, elle voyait des marques de bronzage... « Je crois qu'il va falloir que je me concentre très longtemps, et j'ai pas envie d'avoir une migraine. Je regarderai déjà ma peau sous les néons de ma salle de bain, ce soir. » Cohen ne comprendrait sans doute pas la démarche, masi elle n'avait pas besoin de la lui expliquer en détail. Par contre, elle aurait peut-être besoin de pouvoir retrouver Fuller pour lui faire un compte rendu détaillé de ses recherches. « D’ailleurs, as-tu déjà remarqué qu’orange constitue un anagramme d’organe ? C’est magique. » Ses lèvres s'étirèrent dans un sourire amusé. « Je suis sûre que y'a une raison étymologique à cet anagramme. Ça sort pas de nulle part », lâcha-t-elle très sérieusement.
Elle écouta la tirade sur la nudité avec calme et concentration, lisant sur ses lèvres ce que le bruit de la pluie l'empêchait d'entendre. Elle acquiesçait régulièrement de la tête, se surprenant à boire ses paroles comme une bonne bière. « C'est un discours défaitiste. Le sexe est utilisé pour nous zombifier, mais pas seulement. Le véritable sexe est un moyen d'en sortir, de la zombification, non ? Et si c'était ça, la clé ? » Elle n'avait jamais réellement porté le porn dans son cœur, mais encore moins depuis qu'elle était avec Cohen. Avec lui, elle avait découvert ce véritable sexe dont elle parlait, cette connexion qui se crée entre deux âmes quand les corps se rencontrent. Et oui, voilà. Benjamin l'avait rendue mièvre et niaise. « La Reine ? » répéta-t-elle bêtement. Elle n'avait jamais été la reine de quoi que ce soit. Elle avait l'habitude de cette place confortable qu'était celle du juste milieu. Elle, élue ? « Mais comment tu sais que... ? C'est parce que je suis indigo et orange ? Je t'abattrai pas, en tout cas, que je sois la reine ou la fille qui récure vos chiottes. Je t'aime bien, pieuvre multicolore. » Mais elle allait bientôt regretter d'avoir rappelé l'existence de cet alter ego. Elle grimaça alors que Tom reprenait la parole. De l'alcool, il lui fallait encore un peu plus d'alcool pour supporter les visions d'horreur qui s'imposaient maintenant à son esprit. Elle eut un long frisson, sans du à une combinaison de la pluie glaçante et de ces images qu'il venait de lui mettre en tête. « Du coup, est-ce que c'est le moment où je dois te demander quelles sont tes pratiques sexuelles favorites, en tant que pieuvre ? Parce que du coup... » Elle fronça des sourcils inquiets qui creusèrent les rides de son front. « Du coup je me demande si mon hypothèse de sauver le monde par le sexe est vraiment une bonne idée. C'est dommage, elle me plaisait bien. » Mais déjà, il semblait conclure leur échange. Il fallait avouer qu'ils devaient probablement mettre leurs systèmes immunitaires à rude épreuve, et cinq minutes de plus sous la pluie les emmèneraient probablement aux urgences -classiques, ou psychiatriques. Car qui a l'idée de volontairement s'exposer à une pluie californienne pour discuter de déviances sexuelles et de colorations dermiques ? « Par contre, la pluie, je t’avoue que c’est optionnel et uniquement parce que ça augmentait la transparence de tes fringues. Invite-moi quelque part, et je te suivrai. Dis-moi au revoir, et il ne me restera plus qu’à amèrement m’avouer vaincu et à t’imaginer avec un poulpe sur les cuisses… Mais avant toute chose, dis-moi, t’as changé d’idée à propos des dick picks ? » Avec lassitude, embêtée à l'idée de quitter cette nouvelle rencontre, Ally sortit le portable de son sac pour vérifier l'heure. Le temps s'était écoulé bien rapidement, et elle réalisait à présent que la nuit et bel et bien tombée sur le grand parc. « Mon corps fait souvent cet effet » ricana-t-elle en se désignant des deux mains pour s'exposer, trempée, à l'homme. Elle rangea son portable à la hâte et fouilla dans son sac en pestant. « Non, j'ai pas changé d'avis... J'aime toujours celles de mon copain, parce qu'elles sont remplies de promesses. » Elle retint à temps une anecdote en relevant la tête. Ce presque inconnu n'avait pas besoin de savoir que Benjamin et elle avaient un nom pour ce merveilleux pénis qui leur procurait tant de plaisir -quand ils arrivaient à se retrouver. « Mais ce sont les seules. J'ai pas besoin de voir les membres virils d'inconnus. Là, ça rejoint cette industrie de la zombification. Mes dick pics à moi -enfin, celles de mon copain-, elles appartiennent pas au problème, mais à la solution. » Elle marqua une pause avant de reprendre. « Me dis pas que si ta chère et tendre t'envoyaient des photos dénudées, ça ne te ferait rien... C'est pas pour ça que t'es un zombie. Au contraire, même, t'en serais l'opposé. » Elle trotta jusque lui dans l'herbe boueuse et posa quelque chose sur son épaule avant de râler. Bah oui, tout était trempé, y compris Tom Fuller. Elle dégaina son stylo et écrivit quelques mots sur le morceau de papier détrempé -un vieux prospectus de sushis à emporter. « Mon nom, pour que tu me retrouves sur facebook, et mon numéro », expliqua-t-elle en détachant précautionneusement le morceau de la papier de la chemise du blond. « T'as ta réponse. Il faut qu'on gagne cette guerre, et vous pouvez me compter dans les rangs », affirma-t-elle en lui tendant, du bout des doigts, le flyer détrempé. |
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| Sujet: Re: {{ There's a mystery underneath the neon light {Tom ♥} Lun 8 Aoû 2016 - 17:32 | |
| Au fond, je suis comme n’importe qui. Quoi que j’en dise, quoi que je fasse, me voilà qui reçoit triomphalement le numéro de téléphone d’une blonde que je ne connaissais que d’impression quelques minutes auparavant. Et je jubile, parce que j’ai été jugé satisfaisant par cette inconnue. La seule nuance, c’est que cette validation de qui je suis n’a rien à voir avec mon potentiel sexuel. Quoique….
Tu faiblis, Tom. Tu n’as rien à voir avec qui que ce soit. Tu avais simplement raison – cette fille aussi, elle est différente. Et elle a besoin d’une force pour ne pas se laisser attirer dans la masse. Elle a besoin de toi.
" Il ne faut pas grossir quoi que ce soit. Une simple question de perspective et de déconstruction. Tout est là pour qui sait regarder. Mais on ne nous apprend plus à faire quoi que ce soit d’utile, désormais. Parce que ça nous distrairait de YouPorn. "
Elle n’allait probablement pas pouvoir m’aider autant que je l’espérais. Elle ne cherche pas. Elle n’en a pas besoin - son intuition est trop fort. Elle sait, et elle sait qu’elle sait. Et ça lui convient pour naviguer.
" Je crois que t’as raison, Flemming : la clé, c’est le sexe. L’authentique. Pas la pâle imitation que le zombie nous réchauffe et nous sert. C’est pour ça que c’est important que toi et moi, nous nous soyons rencontré. Parce qu’il ne faut pas que cette idée là disparaisse. "
Quelle plus grande preuve de sa sagacité que son dernier geste ? Offrir son numéro à une pieuvre sur un menu de restaurant de sushi. Oh she’s playing the very same game you are, Fuller . Je ne peux pas m’empêcher de sourire et de retourner le papier entre mes mains à plusieurs occasions.
" Je suis un omni-amoureux. J’aime tout le monde, et la mise à nu de n’importe qui me donne des frissons dans le dos. C’est toujours aussi puissant que magique. "
Ma chère et tendre, hein ? Je n’avais pas le temps pour ça. Trop de gens avait besoin de rencontrer le Fuller Love pour que je devienne sélectif et limite sa distrbution. L’humanité requérait un martyr pour s’éviter l’apocalypse. Pour justement lui raviver le courage nécessaire pour se porter volontaire. Pour lui rappeler le caractère essentiel du ‘If not me, who? If not now, when?’. Ça ne me laissait pas beaucoup de temps pour une idylle amoureuse. Mais ça démontrait à nouveau que la petite Flemming voyait probablement encore plus loin qu’elle ne se doutait.
Je déposais le papier contre mon cœur, avec un cérémonial qui témoignait de toute l’importance que cette petite note possédait pour moi.
Ouais, je vous entends rire, bande de cons. « oh oh oh, regardez le petit Tom sentimental. Oh oh oh ». Ben allez vous faire foutre. Les membres de la LSD-Z, ce sont mes enfants. Ils ont placé en moins une confiance sacrée : celle que nous pouvions ensemble faire un monde meilleur, libérés du joug des poulpes dominateurs. It really means the world to me.
" Merci, Flemming. Je suis honoré. On se reverra très bientôt. Mais d’ici là, passe donc voir ce fameux copain. Sans prendre le temps de te sécher. Peace! "
Pour la première fois ce mois-ci, Fuller marquait un point contre le zombie.
Fuck yeah. |
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| Sujet: Re: {{ There's a mystery underneath the neon light {Tom ♥} Dim 14 Aoû 2016 - 0:52 | |
| La blonde ne comprenait pas tellement comment cette situation avait pu se mettre en place, mais une chose était sûre : elle s'était mise en place avec succès. La voilà qui donnait son numéro à un total inconnu qui, à ses yeux, avait fait preuve de qualités qu'elle n'était même pas capable de nommer. Il l'avait intriguée, peut-être aussi. Elle se moquait de la glace qu'elle avait perdue quelques minutes plus tôt ou de la pluie qui n'était plus très loin de la transformer en animal marin. Tom Fuller avait accaparé toute son attention en quelques minutes décisives, quelques minutes qui leur avaient permis, non sans provoquer l'étonnement de la légiste, d'aborder des sujets aussi divers que l'invasion zombie, leurs colorations, ou l'aliénation engendrée par la pornographie. « Je... il faut que j'apprenne, je crois », dit-elle, le regard posé sur son avant-bras trempé. « Y'a une nana chez Sephora qui m'a dit que j'avais une sous-tonalité jaune, je suppose que ça n'a rien à voir ? » demanda-t-elle malgré tout remplie d'espoir. Elle était à peu près sûre que ce qu'il lui racontait n'avait rien à voir avec un choix de couleur de fond de teint, mais elle ne pouvait s'empêcher d'y voir un lien, aussi subtil soit-il. Cet homme-là était un concentré de nouvelles idées et de perspectives qui ne l'avaient jamais effleurée. Elle ne le prenait pas pour un dératé comme ça aurait pu être le cas de n'importe qui d'autre à sa place; au contraire, même, elle admirait le regard qu'il portait sur leur monde, l'incrédulité qu'il semblait conserver face à un quotidien aussi décousu que pré-établi. « Je me laisse pas distraire par YouPorn, alors je peux apprendre », déclara-t-elle aussi gravement que déterminée. Elle ne voulait pas rester sur cette défaite; elle voulait comprendre et apprendre ce que Tom avait essayé de lui inculquer.
Le sexe. Lorsqu'il lui répondit, Ally ne put empêcher un sourire d'apparaître sur son visage, amusée. « Il faut qu'on passe le mot. Il faut qu'on nous écoute » dit-elle simplement innocemment, non sans se demander s'il ne sous-entendait pas qu'il faudrait qu'ils goûtent eux-mêmes à ce remède miracle sur lequel ils semblaient être tombés d'accord. Flattée par ces mots qu'il n'avait pas prononcés, elle se demandait à présent si elle devrait avertir Ben de ce remède contre la zombification qu'ils venaient, avec un illustre inconnu, de mettre au point. « Oh », fit-elle subitement avec cet air grave du médecin aux nouvelles peu enchanteresses, « mais les frissons c'est peut-être une maladie neurologique... » Elle ne tint pas très longtemps et il lui fallut à peine deux secondes pour éclater d'un rire peu élégant et lui taper l'épaule. « Je comprends », dit-elle finalement en arquant un sourcil entendu. Il fallait dire, pour être sincère, qu'avant de rencontrer Cohen, les choses étaient bien différentes de ce qu'elles étaient maintenant. Elle avait frissonné pour des hommes, mais jamais elle frissonnait maintenant pour Benjamin. C'était une situation particulière que celle dans laquelle elle se trouvait maintenant, et, comme tout ce qui faisaient aujourd'hui d'eu un couple, elle avait découvert le sexe sous un autre angle. « Peut-être qu'un jour, tu rencontreras quelqu'un au-dessus de tous les autres, et au lieu d'avoir des frissons, tu feras une syncope », ricana-t-elle dans une grimace amusée. « C'est pas forcément une tare, c'est promis. Nous on met plus de capotes. »
Elle sourit, touchée par l'attention qu'il portait au nom et au numéro qu'elle avait écrits sur un vieux prospectus de sushis. « Fais gaffe, le frotte pas trop, je suis pas sûre que l'encre tienne, et tu serais bien malheureux si t'avais aucun moyen de me contacter. » Avec un clin d'oeil, elle attrapa une dernière fois la bouteille de bourbon pour en boire une ultime gorgée. La gorgée des adieux qui commençaient à doucement raisonner à leurs oreilles. « Merci, Flemming. Je suis honoré. On se reverra très bientôt. Mais d’ici là, passe donc voir ce fameux copain. Sans prendre le temps de te sécher. Peace! » Elle lui rendit la bouteille et recula d'abord d'un pas, sans moquer de jeter un coup d'oeil à son décolleté et à tout ce que ses fringues trempées pouvaient révéler. « Oh, il travaille... » soupira-t-elle tristement avant que son regard ne s'éclaire d'une drôle de lueur, la lueur de l'idée salace et inappropriée. Faire ça dans un commissariat ? C'était pas plus inadéquat que de faire la grosse commission dans des chiottes publiques, si ? « Oh, il travaille... ! » répéta-t-elle d'un ton beaucoup plus enjoué, se mordant déjà la lèvre en pensant à l'effet que son idée pourraient avoir sur son copain. « L'honneur est partagé, monsieur la pieuvre Fuller. Passe une bonne soirée, toi aussi. » Et, dans un sourire, elle fit demi-tour et courut en direction de la sortie du parc. L'herbe glissait, les gravillons des allées un peu moins, mais elle ne prenait plus le temps de se protéger de la pluie drue qui ne s'était pas calmée d'un poil. « J'crois que je peux pas conduire ! » hurla-t-elle à une dizaine de mètres de là où elle avait laissé sa nouvelle rencontre. Oui, oups. Elle avait trop bu, et elle ne comptait pas profiter de la situation de Ben pour rouler avec une alcoolémie supérieure à ce qui était légal. Elle se tourna une dernière fois vers Fuller et lui fit une grimace ridicule, les jambes écartées et genoux fléchis, les pouces collés à ses tempes, la langue tirée. « Ciao ! » hurla-t-elle en lui faisant dos et en le saluant de la main. Clôturé ! ♥ |
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