don't be afraid of the big one.

C’était la même préparation à chaque fois. Joe était assis dans un coin, écoutant les bruits de chaque mouvement fait par les combattants qui s’épuisaient actuellement au centre de la rue. Les yeux fermés, il se bande les mains comme si c’était facile, comme si c’était naturel. Le ring ne lui manque pas, ça fait dix ans qu’il abandonné cet univers et franchement, ça lui va. Il préfère le côté féroce des coins obscures de la ville. Il préfère le manque de règle, l’ouverture à la violence. Et puis ici, il avait appris de nouveau geste, de nouvelle technique, de nouvelle façon de gagner par la force. Au fond, c’était ça qui lui avait toujours plus. Gagner les choses grâces à ce qu’il savait le mieux faire en ce monde : encaisser et défoncer.

Pourtant, Joe il s’était habitué à l’ambiance de la Floride. Il avait fait son petit nom là-bas et ce n’était pas compliquer de gagner quelques dollars le soir en offrant un beau spectacle. Ici, il avait recommencé. Pas à zéro, car certains connaissait sa petite histoire. L’ancien champion avait laissé sa ceinture au placard, oubliant son passé d’ambition combattant. Et puis Kidder… tout fan de boxe connaissait le nom de son grand-père, légende du milieu. Si Sam n’avait pas disparue, peut-être que Joe aurait réussi à se faire un vrai nom. Peut-être…

En attendant, il s’échauffa les épaules alors qu’il entendit la foule s’exclamait. Et encore, la foule… C’était une façon de parler. Ils étaient une cinquante, peut-être plus. Pas trop. Il ne faut pas attirer les autorités. Il parait d’ailleurs qu’il y a un cartel mexicain qui se charge de les prévenir si les poulets sont dans le coin. Joe n’est franchement pas le genre à retenir les noms, alors en plus dans une nouvelle ville, il fait attention à rien. Se frayant un chemin, il apparait au centre de l’attention et regarde l’assommé au sol. Le béton à disparue face à la sueur et le sang. Comme souvent, ce genre de petite soirée était constitué de trois match. Un combattant en défié trois. Les paris étaient lancés. Joe était le dernier à combattre un espagnol moustachu apparemment accroc au catch. Ça n’allait pas être facile, mais jusqu’ici, l’américain n’a pas été du genre à décevoir.

Rapidement, tout se met en place. Les observateurs font de l’espace, le leader regarde Joe comme s’il était un sandwich bien frais. Comme assez souvent, le match peut être assez long. Surtout avec Joe. Personne n’encaisse aussi bien que lui et même si à première vue il est loin d’être à la hauteur, il parvient tout de même à mettre K.O son adversaire. Crachant le sang qu’il a dans la bouche, il espère que ce nouveau bleu à la mâchoire ne se verra pas trop. Alors qu’il verse de l’eau sur son visage, grimaçant et que la foule commence à se dissiper légèrement – forcément, sa papote encore – Joe remarque un visage connu.

« - Hey ! Je te n’avais pas vu ! T’étais là toute la soirée ? T’as vu mon combat ? Regardes ce qu’il m’a fait ce con. »  Il se tord légèrement pour montrer son épaule droite, légèrement mordu. « On aurait dit un putain de chimpanzé ce crétin de muchachos. »