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 Black holes and revelations [Bianca]

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MessageSujet: Black holes and revelations [Bianca]   Black holes and revelations [Bianca] EmptyDim 30 Oct 2016 - 21:44


▬ Bianca & Emilio ▬
▬ You electrify my life. Let's conspire to ignite all the souls that would die just to feel alive. Now I'll never let you go if you promised not to fade away, never fade away. Our hopes and expectations, black holes and revelations. Our hopes and expectations, black holes and revelations ▬

« Bonsoir »« Eh, tu arrives tôt. T’es au courant que tu ne travailles pas ce soir Emilio ? ». Le brun au minois d’ange s’installe au comptoir en adressant un léger sourire à son patron. Oui, il est au courant. Les gens de son entourage font bien souvent l’erreur de confondre la timidité avec de la bêtise, même si Emilio le leur pardonne. La sympathie dans son regard contient toujours une once d’indulgence. « Je le suis », dit-il simplement d’un ton évasif, avant de tourner la tête vers la fenêtre, surveillant ce qu’il se passe dehors. « Qu’est-ce que je te sers ? ». Emilio met un léger moment avant de ramener sa bouille un peu crédule vers la personne qui le sort si vite de ses songes. « Hm… un pepsi ? », dit-il alors avec un sourire gêné et il sait qu’avec cette réponse, il va s’attirer quelques petits rires sous cape. Les autres aussi, ils sont indulgents avec lui, en s’arrêtant aux apparences, en préférant le considérer comme un adulte avec des habitudes d’enfant. Qui d’entre ces personnes, se douterait des substances licites et illicites qu’il ingurgite pour s’offrir le luxe d’être parmi eux sans trop de crainte ? S’il ne boit pas d’alcool, ce n’est pas parce qu’il n’aime pas, ni qu’il a peur d’essayer, c’est parce que moins d’un verre le coucherait à plat ventre sur le bar. On ne dirait pas comme ça, il a l’air normal. Il s’est habitué aux effets de toutes ces merdes qui ont le mérite de lui donner l'impression d'être un monstre domestiqué. Il rit, lui aussi, pas de cette ignorance ambiante qui le met presque mal à l’aise, mais bien de lui-même et de sa pauvre situation. Quand on traine son bagage, on n’a pas le droit à autre chose que du profil bas, de l’humilité, de la patience. En recevant des coups d’œil attendris, il se confond entre soulagement et embarras, il a presque l’impression d’être devenu quelqu’un de fréquentable. Pour se faciliter la vie, pour mieux s’intégrer, Emilio préfère se dire que personne ne se comprend de toute façon, et que le vivre-ensemble, c’est savoir faire fi de cet inconvénient.

Et puisqu’on parle d’énigme, c’est alors qu'il repère la chevelure flamboyante du plus grand mystère d’entre ceux qu’il côtoie. Bianca. Il a toujours cette même impression, celle de l’avoir déjà connue, il y a une éternité de cela. Par plusieurs fois, il a tenté de se souvenir à quel moment, dans le chaos sombre de sa vie passée, il avait pu côtoyer les rayons du soleil. Depuis ce soir où elle l’avait tout timidement félicité de sa prestation au piano ici-même, Emilio savait que ce n’était pas la première fois qu’il posait les yeux sur elle. Il était resté bloqué un instant sur ce beau visage, à essayer de chercher son regard, d’y trouver un souvenir, avant de réaliser que c’était peut-être cette insistance qui la gênait tant. Emilio s’était mentalement traité d’idiot avant de baisser la tête et de murmurer un remerciement. Il avait récupéré sa boisson et s’était éloigné sans demander son reste. Il ne croyait pas qu’il suffirait d’un sourire, plus tard, pour la détacher de son groupe et la faire venir vers lui. Emilio avait senti beaucoup de tension et de crainte quand elle les avait quitté, il s’était demandé si elle n’était pas en irritée de quelque chose. Cela ne l’aurait pas dérangé qu’elle déverse cette colère sur lui, qui avait justement si souvent déversé la sienne sur d’autres. Il s’était trompé de toute façon. Bianca était douce et inoffensive. Emilio se reconnaissait un peu dans cette forme de peur qu'il voyait dans son regard. Loin d’être angoissé par cette similitude, l’impression de comprendre quelque chose chez quelqu’un sans savoir quoi, cela le rassurait.

Bianca était à nouveau de passage, comme d’autres fois, et il avait l’impression naïve que c’était un hasard. Parfois il était déjà dehors pour l’accueillir, parfois il y courait, parfois il était déjà trop tard. Cette fois, encore, il ne s’y laisse pas prendre, car c’est elle qu’il a attendue. Emilio laisse son billet sur le comptoir, son pepsi à peine entamé, et se précipite dehors alors que la rousse est déjà passée devant l’entrée. Il éprouve tant de regret de chercher après elle, alors qu’il connaît les conséquences désastreuses que le manque peut avoir sur lui. Il se rassure en se disant que tout est sous contrôle. Ce n’est que de l’intérêt, il aime bien quand elle est dans les parages, sa présence l’apaise… et lui fait peur à la fois. Non, il n’a pas peur de Bianca, il a peur de lui-même qui cherche un peu trop souvent après elle. Emilio préférerait avoir le courage de la laisser partir.

Si seulement tu pouvais t'échapper plus vite… parfois j’ai l’impression que tu espères que je te rattrape.  

« Bianca... ! »

Dès qu’il capte son regard, ses lèvres esquissent un sourire heureux, malgré cette ombre de regret planant dans son regard clair. Il s’avance vers elle en sortant son paquet de cigarettes de sa poche, le seul prétexte qu’il a trouvé jusque là pour la faire rester quelques minutes de plus. Il l’ouvre du pouce et la petite secousse qu’il y donne fait ressortir deux clopes, cela facilite la tâche à la belle, qui peut se servir. Il manque de mots, alors il parle avec les gestes. Emilio est toujours un peu pris au dépourvu devant elle, comme s’il était coupable de quelque chose. Bianca, elle a toujours imposé une distance. Il ne s’en est pas rendu compte au départ, étant lui même peu avenant, mais il a fini par le réaliser, dans leurs brefs échanges. Elle a toujours cette manie de s’éclipser après une cigarette, et à peine quelques mots. Cela lui laisse à chaque fois une sensation étrange d'angoisse, quand elle lui tourne le dos. C’est comme si Bianca voyait ce que les autres ignoraient, qu’elle savait qu’elle avait affaire à une bombe à retardement… Emilio n’a pas eu le loisir de constater que ce comportement n’est, en fait, pas réservé qu'à lui, ce qui ne lui facilite pas la tâche avec son manque d’assurance désastreux. Il font une sacré paire.

« Tu vas bien … ? », demande t-il après un long silence. Il est le champion du monde de la conversation palpitante, surtout avec les jolies filles, voyez.

Le visage bas, il attrape la clope restante entre ses lèvres et range son paquet. Il relève ensuite le regard vers elle en lui tendant son briquet. En réalité, avant, ce n’était pas des Marlboro qu’Emilio fumait, c’était des joints. Il avait discrètement jeté le sien la première fois que Bianca était venue lui parler, il n’en avait plus repris, et il passait régulièrement au tabac près de chez lui pour toujours avoir une clope à lui proposer à l’avenir. En fait, quand on y pense, il avait réussi à trouver un moyen de socialiser, aussi simplet fut-il.


© Lilie


Dernière édition par Emilio McLaughlin le Lun 31 Oct 2016 - 11:39, édité 1 fois
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Bianca Hoogendijk
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MessageSujet: Re: Black holes and revelations [Bianca]   Black holes and revelations [Bianca] EmptyDim 30 Oct 2016 - 22:43




La conscience de Bianca l'abandonnait parfois. Elle, éternel petit être effrayé par la vie, avait pris cette habitude. Elle en accusait sa soeur, sans pour autant le lui reprocher de vive voix. C'était elle, la première fois, qui l'avait traînée dans ce bar. Il avait suffit de quelques verres de vin dans l'immense demeure rassurante de la musicienne pour qu'elle accepte de suivre son double dans cet endroit si angoissant, étouffant, bruyant, puant. Oh, il avait été difficile pour la jolie rousse, de passer le pas de la porte, ce soir-là. Elle sentait encore, parfois, son coeur battre la chamade rien qu'à de repenser à ce moment où son monde avait basculé, celui où son confort avait laissé place à l'inconnu et au danger palpable dans le moindre des cris des groupes d'amis, ou dans chaque goutte de bière qui débordait. Fort heureusement, c'était du pied droit qu'elle était rentrée dans le bar, et elle avait fini par trouver le seul point positif de la soirée - hormis la présence de sa soeur, mais soyons honnête, si ça n'avait pas été pour elle, elle ne serait jamais venue ici... - : de la musique. Un musicien, la trentaine, quarante ans tout au plus, mais cet air chétif et ce visage plus expressif qu'il n'avait l'air de vouloir le laisser paraitre.

Et alors que sa soeur essayait de la ramener sur terre, de calmer son coeur qui avait l'air de vouloir abandonner la poitrine de Bianca devant tant de sens surmenés, de la détendre et de la faire rire, le regard de la musicienne s'était régulièrement posés sur les mains de ce pianiste. Parfois, sur son visage concentré, passionné, comme calmé par la musique mais dont les traits reflétaient les tourments de l'être caché derrière. La rousse avait été intriguée, mais n'avait pas insisté. Elle était trop timide pour oser se faire remarquer parmi la foule. Pour cela, il y avait toutes ces petites minettes, plus jeunes, plus sveltes, plus souriantes, plus attirantes. Elles avaient donné de leur voix, avaient fait basculer leurs hanches sur la piste de danse, avaient ri, beaucoup, et applaudi. Bianca, elle, était restée cramponnée à son verre de vin pas cher comme à une bouée de sauvetage, attachée à la voix de Delia, qu'elle sentait plus heureuse que chez elle. Son malaise n'en avait été que décuplé, se sentant si différente, si inférieure à sa jumelle, si sociable, si souriante, si ... heureuse. Elle, les yeux se baladant entre son verre et le sol, ne savait que faire de son corps, envahissant, inutile dans ce décor auquel il n'appartenait visiblement pas. La musique de cet inconnu, ce soir-là, était la seule chose qui avait réussi à, un petit peu, l'apaiser.
Alors lorsque des amis de Delia étaient venus les rejoindre, et qu'après quelques sourires las aux inconnus qui semblaient partager le quotidien de son clone, Bianca avait osé levé les yeux sur un visage pâle dont elle sentait la présence non loin. Et après quelques pas, elle avait fini, comme une adolescente, avait osé le féliciter en osant à peine croiser son regard, de sa douce voix, apaisante mais si timide...
Elle avait entendu une réponse, pas beaucoup plus forte ni assurée, puis après avoir osé un petit sourire à cet inconnu -inconnu ?-, Bianca avait entendu sa soeur l'appeler et avait rejoint ce groupe d'hystériques qui étaient, vraisemblablement, de bonnes relations de Delia.

Puis ils étaient tous sortis fumer.
Bianca avait senti l'angoisse monter en elle. Son verre de vin était quasi fini, elle n'avait plus sa bouée de sauvetage. Juste cette vieille clope et les regards remplis d'amour de sa soeur. Il faisait nuit, très nuit. On était en pleine nuit. Elle était loin de chez elle, entourée d'inconnus, et se sentait jugée. Elle regardait par terre, de temps en temps, l'individu des amis de Delia, ou Delia, qui prenait les rennes de la conversation. Puis elle avait recroisé son regard.
Cet homme. D'un côté, il avait l'air aussi perdu qu'elle. Oh, d'une autre façon, sans doute. Elle se retrouvait dans son regard, autant qu'elle y lisait de la différence par rapport à elle-même. Ca l'intriguait. Et puis... il y avait cette familiarité...

Ils s'étaient un peu reparlé. Oh, rien de fou. Ce duo avait du mal à communiquer avec des mots. Il en était tout autre. Bianca lisait dans le regard d'Emilio, beaucoup. Sans doute pas toute son histoire. Mais il y avait, déja, cette impression de le connaitre. Et puis, c'était un musicien... Un musicien est un être sensible, n'est-ce pas ? On se comprend, entre musiciens... C'est une manière d'exprimer ce que l'on arrive pas à dire autrement, non ?

Finalement, Bianca et Delia était parties. Delia avait senti l'angoisse profonde de sa soeur, son regard fuyant, ses doigts tremblants accrochés aux cigarettes qu'elle enchainait pour palier au manque de vin. La rousse avait fini dans son lit douillet et passé une nuit rassurante, son coeur avait repris un rythme normal.
Mais il y avait eu ce souvenir.
Ce regard clair mais sombre en même temps. Ce sourire timide mais rassurant, rassuré peut-être. Cette froideur, en même temps. Bianca était intriguée, plus qu'elle ne l'aurait aimé. La violoniste y repensait parfois en cuisinant, en s'allumant sa clope du matin, ou en plein milieu de sa douche. Parfois, en plein milieu d'un mort, une mélodie lui faisait voir ce regard clair, si clair. Ce regard clair, mais si sombre.

Alors une semaine après, c'était le pas peu assuré qu'elle avait pris sa voiture et s'était garée à quelques rues du Wildjam. Il faisait nuit, et le coeur de Bianca accélérait alors qu'elle s'avançait vers le bar. La musique commençait à se faire entendre (comment pouvaient-ils ne pas finir tous sourds de la sorte ?), et Bianca fixait ses pieds. Ses talons claquaient sur le sol.
C'était arrivé plusieurs fois. Irrégulièrement. Bianca avait ses concerts, ses angoisses.
Mais ils s'étaient reparlé. Un peu. Ils avaient partagé des clopes. La voix d'Emilio était comme le son de son violon ; un doux chant auquel elle s'habituait. Un ami, comme son violon ? Elle ne le savait pas vraiment. Elle ne savait pas réellement ce que c'était, que d'avoir des amis. Elle n'avait que Delia, et Wilson, son frère ainé.
Et son violon.

Ce soir-là, c'était le pas peu assurée qu'elle avait pris sa voiture t s'était garée à quelques rues du Wildjam. Il faisait nuit, et le coeur de Bianca accélérait alors qu'elle s'avançait vers le bar. La musique commençait à se faire entendre, et Bianca fixait ses pieds. Ses talons claquaient sur le sol.
Elle remettait ça. Elle était obligée. Elle avait besoin d'entendre sa voix, même si elle était rare. De voir son doux sourire, et de croiser son regard clair, si sombre.

Alors qu'elle passait devant le bar, elle voulut continuer sa marche, mais ralentit, puis finit par s'arrêter, non loin de plusieurs groupes d'amis qui riaient, bien alcoolisés. Bianca prit sur elle, regarda sur le sol, respira profondément, priant pour que personne ne vienne s'adresser à elle.
Enfin, personne...

« Bianca... ! »
La rousse sursaute mais son visage s'adoucit lorsqu'elle reconnut la voix de celui qui avait prononcé son nom. Elle lui répondit par un doux sourire, mal à l'aise et pourtant si heureuse.
Elle savait que, comme d'habitude, sa voiture était à quelques rues de là.
Loin de sa zone de confort, les mains tremblantes, Bianca attrapa la cigarette qu'il lui proposait. " Merci ... La prochaine est pour moi. "
Elle n'avait pas l'habitude qu'on lui offre des choses. Alors, oui, objectivement, ce n'était qu'une clope. Mais ... elle n'avait pas l'habitude. Ca la gênait. Loin de sa zone de confort.
Et si elle sentait encore l'angoisse en elle, elle la sentait différente, comme changeante en elle. C'était une angoisse heureuse, presque euphorisante. Pourtant, son corps était encore tendu, et sa première latte de cigarette fut plus que la bienvenue. Elle n'était pas à l'abri de la crise d'angoisse, elle le savait.

" Ca va. Et toi ? "
Bonjour, je sais aider à lancer la conversation.
Son regard essaya de croiser celui de son interlocuteur. Mon dieu, cet homme était une énigme. Elle avait l'impression de cerner son personnage, puis quelques secondes après, elle avait l'impression de le redécouvrir. Oui, tout cela dans un regard. Pourquoi même s'intéressait-il à elle ? Il y avait tellement de petites jeunes, souriantes, dépoitraillées, autour d'eux!

" Tu as joué, ce soir ? "
Question bête. Bianca s'en voulut aussitôt de l'avoir posée. Bien sûr qu'il avait joué, il sortait du bar !
...
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MessageSujet: Re: Black holes and revelations [Bianca]   Black holes and revelations [Bianca] EmptyMar 1 Nov 2016 - 2:05


▬ Bianca & Emilio ▬
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« Merci ... La prochaine est pour moi »« Hm. »

Il baisse le regard, son sourire s’accentuant subtilement. La prochaine. Même si ce n’est qu’une cigarette, que quelques minutes volées, il est content qu’elle les fasse exister en les mentionnant. Pour lui, c’est la promesse de se revoir. Ce n’est pas rien. En fait, il a le sentiment qu’ils arriveront tôt ou tard, ces jours, ces nuits où il attendra des heures en vain, parce qu’elle ne reviendra pas. Emilio le craint et il l’espère… il l’espère pour elle. Il allume sa clope à son tour et range son briquet.  « Ça va, merci ». Il ne précise pas que ça va surtout depuis qu’elle est là. Ça suinte trop le cliché et il est si timide... Est-ce que ça l’intéresserait de le savoir de toute façon ? Il se le demande. Bianca va bientôt lui tourner le dos. Après quelques mots, deux mégots jetés, un dernier sourire, et un au revoir. Bien sûr qu’il mériterait encore moins que cela. Emilio a conscience de s’endiguer dans l’erreur chaque fois qu’il lui parle, chaque fois qu’il l’intercepte. Parfois, il a l’impression de la retenir contre son gré. Il s’en veut, mais il ne peut pas s’en empêcher… il doute, aussi. Parce qu’elle a ce sourire qui illumine son visage quand elle pose les yeux sur lui, qui lui fait tant de bien et de mal à la fois. Du mal parce qu’elle lui donne un peu d’elle-même et qu’il ne mérite rien, du mal aussi à cause de cette incertitude. Est-ce qu’elle le cherche ? Est-ce qu’elle le fuit ? Est-ce qu’elle s’en moque ? Parfois, Bianca jette aussi quelques regards autour d’eux, elle observe les gens qui les entourent alors que lui ne la lâche pas et ne voit rien d’autre qu’elle. C’est ce qu’elle fait, à nouveau, la belle s’intéresse au monde autour, mal à l’aise, et lui garde les yeux rivés vers elle, esquissant un léger sourire qui se veut rassurant, alors que sa clope se consume toute seule entre ces lèvres. On voit bien que la nicotine n’est qu’un prétexte pour lui, pas un besoin. Il n'en tire que très peu de bouffées.

«  Tu as joué, ce soir ? ». D’une question toute simple, elle le piège. « Non, je… » La fumée qu’il relâche en baissant la tête et en fermant les yeux ressemble à un rire bref et silencieux, nerveux. Je suis là pour toi. Ça sonne un peu ridicule. Et peut-être même effrayant. Le temps d’une seconde, il se reprend, relève vers elle un regard un brin amusé, un brin désabusé, et conclue d'un simple murmure : « Non. »

Il ne peut pas mentir, alors il se tait, il y a tant de chose qu’il a sur le cœur et qu’il tait. A chaque fois, il parle si peu avec Bianca, ce n’est pas qu’il n’a rien à dire. Au contraire, il y a tellement de choses qu’il voudrait dire, qu’il voudrait savoir, mais le temps et le courage lui manquent, ou alors il songe que c’est peut-être trop déplacé. Il aurait tellement de questions à poser, parfois toute bêtes. Qu’elle lui raconte sa journée par exemple. Ce n’est pas anodin, il aimerait bien savoir ce que Bianca fait pendant qu’il pense à elle. Et qu’a t-elle donc vécu, qu’a t-elle vu, dans sa vie, pour avoir un sourire d’une douceur qui lui vrille le cœur à chaque fois ? Et qu'est-ce qui la terrifie tant, parfois ? Sa présence, celle des autres ? Que peut-il faire pour ça, pour elle ? Il devrait vraiment arrêter de se taire, parce que le temps passe, et il emporte toujours Bianca avec lui. Emilio se rend compte qu’il ne peut pas inventer de discours tout fait, il ne peut pas lui sortir ces magnifiques envolées lyriques qu’on trouve dans les films. Il est musicien, pas poète, ni écrivain, il n’a pas d’autres choix que de dire ses pensées, et se contenter de la spontanéité. Son sourire s’est fané, il est songeur, peut-être mélancolique. Après un silence, il ose enfin ouvrir la bouche.

« Depuis le temps que je te vois passer par là, je n’ose pas encore te demander où tu te rends à chaque fois… » dit-il tout bas. La spontanéité, ce n’était peut-être pas une si bonne idée. Il relève la tête en se rendant compte qu’il s’agit d’indiscrétion, alors que ce n’était pas le but de départ, il devance d’ailleurs sa réponse : « Tu n’as pas à me le dire, c’est juste que… tu sembles toujours si pressée… », il retire sa clope de sa bouche d’un geste un peu nerveux, et se mord la lèvre d’embarras. Il y a comme une étrange lueur vacillante dans ses yeux, mais au final, il ne se dégonfle pas: « Tu l’es aussi, ce soir ? Je sais bien… » il marque une courte pause et sa main désigne vaguement le Wildjam derrière lui, « que ce genre d’endroit, c’est pas ton truc. Je ne t’y ai vu qu’une fois et tu n’avais pas l’air de passer le meilleur moment de ta vie… » Il lui adresse un léger sourire qui se veut indulgent, qui sonne faux en réalité, parce qu’il a parfaitement conscience de sa maladresse, qu’il met trop les pieds dans le plat, qu’il ne dit pas les choses comme il faut. Il est comme ça. « Mais si t’es dispo', on peut aller où tu veux … ? Je souhaite juste passer un peu plus de temps avec toi. Cette fois, ou une autre fois, juste… ».

Il s’interrompt, hausse les épaules, et fixe le bout de ses pompes. Il devrait être fier, parce que ce doit être le plus long monologue qu’il a fait depuis qu’il est arrivé dans cette ville, d’une part, mais en plus, parce qu’il a fait un vrai pas, une vraie proposition, même si ce fut un gros fatras de phrases désordonnées, dans le global, le message est très clair. Mais il n’est pas fier. Il y a une raison pour laquelle, malgré toutes ces entrevus, il lui a fallu tout ce temps pour enfin s’exprimer, ce n’est pas que de la simple timidité, c’est sa conscience. Il sait que c’est mal. Il sait qu’un sale type comme lui ne devrait même pas avoir le droit de poser les yeux sur une femme comme elle. Oui il veut vivre, et se donner le droit d’être heureux, mais malgré toutes celles qui l’entoure, celles que Bianca regarde parfois avec gêne, il a préféré s'enticher de l’ange. Elle en est un, il le voit dans son sourire, dans la tendresse de son être, la douceur de sa voix, dans cette force de répulsion qu’il exerce sur elle et qui la fait toujours fuir, comme si elle savait. Emilio a si peur de lui-même et de ce qu’il est. Il songe que ce n’est pas normal, en fait, cette obsession à la revoir, alors qu’il s’est interdit la sentimentalité et le manque. Il se demande si c’est un hasard, tout ceci, si ce n’est pas le mal en lui qui est attiré par cette pureté, et qui crève d’envie de la souiller … parce qu’après tout, n’y a t-il rien de plus fascinant à voir, pour un monstre, qu’une flaque de sang dans la neige ? Il tourne un bref instant la tête et jette son mégot d’un geste sec et dédaigneux, la mâchoire légèrement contractée. Il se dégoûte. C’est un regard neutre qu’il ramène ensuite vers elle. Refuse.



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MessageSujet: Re: Black holes and revelations [Bianca]   Black holes and revelations [Bianca] EmptyMer 2 Nov 2016 - 22:48




Les mains de Bianca tremblaient encore lorsqu'elle portait sa cigarette à ses lèvres. C'était une sensation étrange, ce stress si effrayant mais si euphorisant qu'elle ressentait avant de monter sur scène. Et lorsqu'elle posait son violon délicatement sur son épaule et qu'elle plaçait l'archet sur les cordes de l'instrument, ses mains s'arrêtaient presque trop brusquement d'arrêter de lui obéir et elle devenait alors presque comme une autre personne, une femme en trance, contrôlée par la musique et son esprit.
Mais cette fois-ci, comme ses rencontres précédentes avec Emilio, c'était différent. Elle était angoissée par tout ce qui l'entourait. Elle se sentait de trop. Inutile, moche, vieille. Elle n'appartenait pas à ce monde où tout le monde vous aime, vous sourit, ou à celui où vous trouvez la force de parler à des inconnus juste pour le plaisir. Non. Elle était cette éternelle enfant qui cherchait à être aimée par sa mère. Et encore aujourd'hui, Bianca se demandait pourquoi elle était revenue.
Après tout, à chaque fois, elle parlait à Emilio, et aimait plus cela qu'elle n'osait se l'avouer, mais elle avait cette impression de l'embêter. Il devait en avoir, des fans à qui parler, des groupies à draguer. Pourtant, elle avait cette imprresion qu'il n'était pas ce genre de personne. Mis lorsque Bianca pensait à Emilio, elle était perdue. Il était cet homme rassurant qui pourtant, à sa propre façon, avait lui aussi l'air perdu dans un monde qui n'était pas vraiment fait pour lui.
Il y avait quelque chose d'intriguant dans son regard, cette flamme, quelque chose de nouveau pour Bianca. Un immense sentiment inconnu s'emparait d'elle dès qu'elle croisait son regard. Inconnu, mais finalement, assez agréable. Et au final, elle se détestait pour cela. Parce qu'au fond, elle savait qu'à chaque fois qu'elle passait devant cet endroit qu'elle détestait autant, c'était dans l'espoir de le voir, lui, de le croiser, "par le plus grand des hasards". Oui, mais pourquoi ?

Pourquoi?

"  Hm. "
Oh non. D'un coup, Bianca songea à ses propres mots. Comment avait-elle osé penser qu'il puisse avoir envie d'une prochaine fois? Il devait la prendre pour une groupie, une stalkeuse comme on les appelait, apparemment. Pourquoi avait-elle dit cela ? Elle se sentait honteuse, comme on enfant que l'on aurait pris en train de piquer des bonbons dans un magasin.
" Désolée... " essaya-t-elle de se rattraper, sans se douter que peut-être, ce serait encore pire.

" Ça va, merci "

Elle opina de la tête sans oser croiser son regard, fixant à nouveau le sol. Voilà. Comment on lançait une conversation, entre gens civilisés ? Comment lançait-on une conversation avec un homme comme ça ?
Comme ça?
Comment, comme ça, Bianca?

Un homme intriguant, apaisant? Dont la contradiction se lisait dans le regard ?
Mais au final, ils avaient l'air si semblables. Si désemparés face au monde, face au présent, et à leur passé aussi. Bianca avait l'impression de connaitre son visage, Bianca avait l'impression de connaitre les moins recoins de son esprit.

" Non, je ... Non. "
Bianca tenta, cette fois-ci, de croiser son regard. Qu'est-ce qui pourrait justifier qu'il soit venu dans ce bar, dans ce cas ? L'avait-elle involontairement arraché à ses amis ?
D'un ton confus et très bas, elle répondit avec un sourire rassurant.
" Oh, je ne savais pas que tu étais avec des amis, va les retrouver ... "
Au fond, elle était certes confuse, mais également triste. Triste d'avoir cru qu'il puisse vouloir partager une cigarette avec elle après avoir joué. Il devait être venu à une soirée, un anniversaire peut-être, peut-être en était-il déja à quelques verres d'ailleurs, et voilà pourquoi il ne l'envoyait pas gentiment bouler. Un voile de déception passa devant son regard clair.
Mais cela ne pouvait en être autrement. Avec son regard doux, son sourire désarmant et ses talents de musicien, il devait en faire, des soirées, il devait en rencontrer, du monde, il devait en profiter, de la vie. Et pourtant, quelque chose, en elle, lui criait tout autre chose à son propos.

" Depuis le temps que je te vois passer par là, je n’ose pas encore te demander où tu te rends à chaque fois… "
Lui aussi parlait tout bas. Tout à coup, Bianca se sentit rassurée. Oui, ils devaient être plus semblables qu'il n'y paraissait.
Puis enfin elle comprit les mots qui composaient sa phrase. Le coeur de la rousse se mit à accélérer, et sans doute ses joues, à rougir un petit peu. Oui, où te rends-tu, Bianca ?
Elle ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Elle-même, au fond, ne savait pas répondre à cette question.
" Tu n’as pas à me le dire, c’est juste que… tu sembles toujours si pressée… "
Elle prit plusieurs lattes de la cigarette, comme pour échapper au pire, comme pour sortir d'un piège que le musicien lui avait involontairement tendu. Puis elle rouvrit la bouche, et quelques secondes plus tard, une phrase réussit miraculeusement à en sortir.
" Je ne sais pas trop. Je erre, comme un fantôme. " Puis elle hésita et ajouta, en baissant d'un ton et ajoutant un timide sourire, tout en baissant les yeux : " Un fantôme pressé... " ...et garé à deux rues de là...
Mais ce qui la mit presque en confiance, c'était que leur conversation devait avoir dépassé les dix mots.

"Tu l’es aussi, ce soir ? Je sais bien… que ce genre d’endroit, c’est pas ton truc. Je ne t’y ai vu qu’une fois et tu n’avais pas l’air de passer le meilleur moment de ta vie… "
Oh.
Il avait remarqué. Elle ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Qu'il ait remarqué voulait dire qu'il l'avait un peu vue, au milieu de la foule, tout de même. Mais cela voulait aussi dire qu'elle était rangée dans la catégorie "gens chiants". Oh, Delia serait contente...
La violoniste allait répondre à quel point elle avait essayé, à quel point la musique avait été bonne tout de même, ce soir-là, et à quel point sa soeur pouvait être casse-tête parfois, et surtout, elle allait s'excuser, mais le brun continua.
" Mais si t’es dispo', on peut aller où tu veux … ? Je souhaite juste passer un peu plus de temps avec toi. Cette fois, ou une autre fois, juste…"
Il ne finit pas sa phrase. Mais Bianca fut si choquée, si interloquée, qu'elle essaya, cette fois-ci, de croiser son regard, pour essayer de comprendre ce qu'il se passait. Mais, comment pouvait-il avoir envie de passer du temps avec elle? Il avait perdu un pari, c'était cela ? Elle regarda autour d'elle. A gauche, à droite. Personne ne semblait trop les regarder. Pas plus que d'habitude. Il fallait dire qu'avec sa dégaine, la rousse ne devait pas passer inaperçu.
Intérieusement, dans son esprit, c'était le chaos. A cette idée, elle se surprit à rêver à se rapprocher de lui. A rire avec lui. A partager des souvenirs, des songes, des envies, des hontes. Merde, que se passait-il ?
Lui avait baissé le regard.
Bianca commença à paniquer. Que faisait-elle là ? C'était un inconnu, elle était entourée d'inconnus. Pourquoi un inconnu voulait-il passer du temps avec elle? Avait-il envie de la mettre dans son lit et de l'abandonner ?
Le silence se fit éternel pour la jeune femme, qui se sentait piégée, et idiote de venir ici régulièrement. C'est comme si elle avait envoyée une fusée de détresse aux problèmes pour qu'ils viennent la trouver. Et pourtant, elle était si heureuse qu'il ait envie de passer du temps avec elle !
Elle aussi fixant à nouveau ses pieds, elle tenta une réponse timide, très timide, calme mais au fond, remplie d'inquiétudes, de remords, d'insécurité.
" Je ne sais pas ..."
Il ne vit pas le regard neutre qu'il releva vers elle. Tout ce dont elle avait besoin, c'était d'être rassurée. Oui, mais comment faisait-on pour calmer une tempête pareille? Encore fallait-il la remarquer.

Elle tira une dernière fois sur sa cigarette mais n'ose pas jeter le mégot comme lui l'avait fait. Parce qu'avec la réponse qu'elle venait de donner, cela serait synonyme d'adieu ... n'est-ce pas ? Et puis sans doute parce qu'elle était pétrifiée. La vie la pétrifiait. Son corps tremblait. Sa gorge était nouée, son estomac retourné. Bon dieu, mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez elle? Devait-elle s'excuser, à présent? Allait-il faire comme tout le monde, la fuir ?
Cela signifiait-elle qu'elle devrait plus passer devant ce bar, dans l'espoir infime de le croiser ?
Car oui, elle espérait le croiser. Elle n'était pas un fantôme. Elle était Bianca, et Bianca attendait toujours la présence de ce pâle homme, cette énigme.
Merde, que ferait une personne normale ? Les yeux fermés, elle tentait de contenir la tempête qui se levait.
Son filtre brulait, ses doigts chauffaient, mais elle ne voulait pas partir. Et elle ne pouvait pas.
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MessageSujet: Re: Black holes and revelations [Bianca]   Black holes and revelations [Bianca] EmptyJeu 3 Nov 2016 - 14:34


▬ Bianca & Emilio ▬
▬ You electrify my life. Let's conspire to ignite all the souls that would die just to feel alive. Now I'll never let you go if you promised not to fade away, never fade away. Our hopes and expectations, black holes and revelations. Our hopes and expectations, black holes and revelations ▬

Emilio la laisse bouche bée avec sa demande, mais il voit difficilement comment elle pourrait être surprise de l'intérêt qu'il lui porte. Lui trouve que ça saute tellement aux yeux que ça en est presque ridicule. Il l'appelait toujours, la rattrapait toujours, il courrait, derrière elle. Il a l'impression d'être celui qui cherche toujours après elle, sans avoir conscience de la réciproque, en espérant la réciproque, un tout petit peu, sans oser y croire. Il est malin en temps normal, mais cette femme est si énigmatique, et lui, si prudent... « Je ne sais pas… ». Une réponse à laquelle il s’attendait un peu. Un refus plus net encore que si elle avait dit : Je ne peux pas. Là, ce qu'elle ne sait pas, c'est probablement la meilleure façon de l'éconduire, de lui faire comprendre qu'elle n'a pas confiance en lui. Pourtant elle lui avait laissé un petit espoir, en lui disant qu’elle erre… pas comme un fantôme cela dit, parce qu’on la regarde, Emilio la regarde, et il la voit. Il a pensé que si elle trainait par ici, devant un endroit qu’elle ne porte pas dans son cœur, c’était peut-être pour lui. Hm. Naïf. Il ne détourne pas le regard et continue de l’observer, le coin de sa lèvre se relevant légèrement en fin rictus mi amusé, mi amer. Emilio devrait prendre plus souvent le temps de regarder les autres sans réserve, comme il le fait maintenant, cela lui permet de remarquer les détails, comme cette main qui tremble quand elle porte la cigarette à ses lèvres, quasiment terminée. Lui a jeté la sienne avant de l’avoir complètement fumée alors que Bianca, on dirait qu’elle essaie de gagner du temps par pitié envers lui, peut-être même par peur, pour se faire pardonner de sa décision complètement justifiée, complètement juste. A t-elle peur de lui ? Cela expliquerait cette manie qu'elle a de s'excuser pour un rien, pour des choses qu'il ne comprend pas la moitié du temps. Lui aussi, il s'excuse parfois bien plus qu'il ne devrait, mais c'est parce qu'il a des choses à se reprocher. Et Bianca ? Il jurerait que non. Il pense même qu'au contraire, la jolie rousse a déjà eu affaire à d'autres monstres que lui. Des monstres d'un genre différent. Elle est belle mais ne garde pas le menton haut, Emilio voit difficilement une autre explication à ce fait...

Lui aussi, il a tendance à s’effacer, il n’aime pas mendier l’attention, il n’aime pas forcer la main comme il l’oblige à se retourner à chaque fois qu’il court après elle, même s’il ne pouvait s’en empêcher. Il avait besoin de ça, se prendre un stop. Le dernier qu’il s’est mangé remonte à très loin car Emilio ne va plus vers l’autre, ne fait plus le premier pas, laisse venir et se contente d’être accessible parce qu’il n’arrive pas à s’autoriser de lui-même à la proximité avec quelqu’un. Il a toujours besoin d’une main tendue, d’une poussée dans le dos. Il a bien de la chance que Mère Nature ne se soit pas montrée injuste avec lui comme l’est le destin. Il serait condamné à l’abstinence et au rejet. Rejet comme maintenant. D’un côté, c’est rassurant parce qu’il est conscient d’avoir ce qu’il mérite, mais c’est douloureux aussi, de la part de quelqu'un qu'il estime. Bianca est bien trop gentille pour l’envoyer clairement chier, mais il n’a pas besoin qu’on lui fasse un dessin. Cette certitude l’apaise un peu. Il se dit, tant mieux, qu’elle mette un terme à ce manège sans espoir. Il se dit, tant mieux, qu'elle n’a pas la cruauté de vouloir le faire courir plus longtemps encore.

« ... Moi je sais », répond-il après un court silence, en inclinant la tête pour essayer d’attraper son regard. Le sien brille de sympathie.

Son cœur qui battait si frénétiquement lorsqu’il a appelé son nom est soudain bien calme. Dans cet adieu qu’elle n’a pas osé proprement dire, la culpabilité d’Emilio s’envole, ramenant ce brin d’assurance qu’il avait autrefois, porté par le soulagement et la désillusion.

« J’ai pensé que tu n’errais peut-être pas sans raison, que si tes pas te conduisaient si souvent ici, c’est qu’il y en avait une. J’ai eu tort. »

Il s'approche d'elle et attrape cette cigarette qu’elle tient encore dans sa main, qui n’est plus qu’un mégot entièrement consumé. Le tenant entre le pouce et l’index, il le lève devant les yeux de la belle avec un sourire en coin vaguement moqueur, lui faisant remarquer qu’il n’y a plus rien à en tirer. Plus un seul grain de sable en haut du sablier, tout a chuté. Il jette lui-même le filtre, le geste est las.

« Je voulais juste de ton temps Bianca, pas de ta pitié », murmure t-il avec douceur en rangeant sa main dans sa poche. Il ne veut pas la mettre mal à l’aise, il veut qu’elle comprenne qu’elle est dans son droit, que tout va bien, qu’il ne lui reproche rien. Elle n’a pas à se montrer indulgente avec quelqu’un qui, trop souvent, ne le fut point. « Allez, file... », ajoute t-il tout bas en lui adressant un clin d’œil bienveillant, rassurant, dépourvu de rancune. Dans un passé qu'il a oublié, il y a plus de dix ans de cela, il l'avait rassurée de cette façon similaire. Quelle ironie.

Dès qu’il recule, il sent que son regard posé sur elle crève de regret alors il le baisse. Dans le bar, l’attend un Pepsi qui a perdu toute ses bulles. Il n’aura qu’à le terminer et rentrer chez lui. Seul.



© Lilie
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Bianca Hoogendijk
Bianca Hoogendijk
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MessageSujet: Re: Black holes and revelations [Bianca]   Black holes and revelations [Bianca] EmptyDim 6 Nov 2016 - 20:30




Bianca Hoogendijk ne comprenait pas.
Elle ne comprenait pas le mon autour d'elle.
Elle ne comprenait pas qu'Emilio lui parle.
Elle ne comprenait pas qu'il lui demande de rester. Etait-ce une blague, un test ? Qu'était-elle censée faire ?
Elle ne comprenait pas sa propre réaction. Bon sang, ne pouvait-elle pas être commes ces jeunes filles qui les entouraient ? Souriante, prête à l'aventure?
Cela paraissait si simple, pourtant, de lui dire oui. A cet homme au visage élégamment mystérieux. Ils s'entendaient bien, non ? Pourquoi se voyait-elle refuser de passer plus de temps avec lui ? De quoi avait-elle peur exactement ?
Puis la réponse lui vint en pleine face, alors que son regard était perdu entre la tristesse, la joie, la colère et la détresse (bref, dans un coin sympa quoi).
Elle avait peur de la solitude qui arriverait après la rencontre prolongée avec le jeune homme. Elle avait peur de le décevoir dès qu'elle devrait plus se dévoiler. Elle avait peur de l'abandon, peur d'être elle-même puisqu'elle ne savait même pas qui elle était. Elle avait peur qu'il lui demande trop, elle avait peur de trop l'apprécier. Elle avait peur de trop aimer cette soirée et qu'elle ne soit la dernière.
Sa main tremblait encore. Bon dieu, qu'elle aurait pu prendre un cachet, maintenant, là. Qu'elle aurait aimé entendre du Mozart ou du Shubert et se retrouver chez elle, dans son canapé, sa soeur à ses côtés - qu'elle mette ses pieds sur son fauteuil, elle s'en foutait même ! Mais la réalité lui revint brusquement, et elle se dit que tout n'était pas si mauvais. Pour quelques secondes encore, elle était en présence d'Emilio. Emilio, cette si belle énigme, ce regard doux et triste à la fois, Emilio et sa voix rassurante, son sourire apaisant, son visage pâle et ses yeux si clairs. Emilio ce musicien qui savait pourtant si bien interpeller la curiosité de la violoniste.

Le silence sembla trop long. Insurmontable. Bianca avait envie d'ajouter quelque chose, n'importe quoi. Mais dès qu'elle ouvrait la bouche, elle sentait les larmes prêtes à quitter ses yeux et couler sur ses joues. Alors la rousse restait silencieuse, son coeur battant la chamade, attendant la réponse d'Emilio, qui serait sans doute les derniers mots qu'ils lui adresseraient.

" Moi je sais " finit-il par affirmer. Il réussit à capter le regard humide de la trentenaire. Il était rassurant. Si rassurant...
Et pourtant, elle savait que la suite ne serait pas facile à entendre. La chef d'orchestre ne répondit pas. Parce qu'elle osait peut-être croire qu'il allait trouver les mots justes. C'était Emilio, il trouvait toujours la bonne intonation, le bon geste.

" J’ai pensé que tu n’errais peut-être pas sans raison, que si tes pas te conduisaient si souvent ici, c’est qu’il y en avait une. J’ai eu tort."
Ce qui brisa le coeur de Bianca, ce n'est pas les mots qu'il lui dit -quoi que ... Ce fut le soulagement qui émanait de ces phrases.
Puis elle percuta. Oui, il y avait bien une raison.
Cette raison avait un nom. Emilio.
Oui, tu es la raison, je te cherche, mais je suis handicapée socialement, j'ai peur de moi et de nous, j'ai peur de te décevoir, tu perds ton temps avec moi. Pourquoi moi ? Tu peux trouver bien mieux! Mais oui, je te cherche, si souvent devant ce bar miteux qui me donne la nausée!! Et sinon, là, présentement, je suis en pleine crise d'angoisse. Rassuré? C'était ce qu'elle avait voulu sortir sans gêne aucune.
" Non, non ... " fut les mots qui franchirent ses lèvres, à son grand désarroi.
Lui avait attrapé son mégot en devenir, l'avait jeté. Etait-ce donc à présent la fin? La fin de leurs quelques mots échangés, si rares qui lui donnaient la force de venir si régulièrement jusqu'ici ?
" Je voulais juste de ton temps Bianca, pas de ta pitié"
Si elle avait le même caractère que sa soeur, la gifle serait partie en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Mais Bianca était Bianca, et sa panique, sa tristesse profonde se transforma en colère. Mais vous savez, cette colère qui jamais ne sortira, jamais n'aurait le droit de s'exprimer, si ce n'est dans un verre de vin englouti à la va vite pour être oubliée avant de filer sous la couette ?
Mais il y a quelque chose qui retient son attention : il a dit ces mots avec douceur, cela veut-il dire qu'ils sont sincères ? Mon dieu, la croit-il ainsi ? Etait-ce l'image qu'elle renvoyait. Elle croisa son regard et attendit avant de répondre. La tristesse l'envahissait, comme une ombre de plus en plus dense, cachant le reste du monde, cachant la réalité.
" Allez, file "
Il eut ce clin d'oeil rassurant, attendrissant, sans haine aucune. Il était désarmant, cet homme.
Ce clin d'oeil...
L'orchestre... C'était lui, cet homme de l'orchestre, ce musicien. Coment pouvait-elle se méfier autant de ce qu'un eux pourrait être ? Avait-elle peur de lui ? Non, évidemment que non. Elle avait peur d'elle-même. De ses propres démons. Qu'ils ne surgissent sur lui, ne l'attaquent lorsqu'il ne s'y attendrait pas, qu'ils le dévorent lui aussi, de la même manière qu'ils le faisaient avec elle. Qu'il l'empêche de parler comme ils le faisaient en ce moment-même, qu'ils fassent trembler ses mains, qu'ils lui fassent monter les larmes aux yeux et accélérer son coeur dès qu'il était en dehors de sa zone de confort. Malgré tout, elle savait, au fond, quand elle regardait dans ses yeux assez longtemps, qu'ils n'étaient pas si différents.
La rousse, après un long instant de silence, reprit ses esprits et le fixait toujours, le poing fermé.
" Tu crois que c'était ça, de la pitié ? De la pitié qui me fait venir devant ce ... ce ... taudis visiblement nettoyé à la bière ? C'est l'image que je renvoie ? "
C'était calmement qu'elle avait rétorqué, impressionnée elle-même par ce ton ni froid ni agressif, mais juste ... juste.
Qu'allait-elle pouvoir dire, maintenant ? Je suis en pleine crise d'angoisse mon gars ?

Elle rebaissa les yeux. Elle ne voyait pas sa robe et ses talons hors de prix. Elle n'entendait plus rien. Bianca voulait le retenir, mais elle avait l'impression d'avoir utilisé son capital paroles de la soirée.

" Reste. " finit-elle par murmurer.
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MessageSujet: Re: Black holes and revelations [Bianca]   Black holes and revelations [Bianca] EmptyJeu 10 Nov 2016 - 2:38


▬ Bianca & Emilio ▬
▬ You electrify my life. Let's conspire to ignite all the souls that would die just to feel alive. Now I'll never let you go if you promised not to fade away, never fade away. Our hopes and expectations, black holes and revelations. Our hopes and expectations, black holes and revelations ▬

Il la sentait parfois dans un état d’angoisse tel que l’atmosphère devenait pesante. C’était tout bonnement palpable, au point de lui donner l’impression de tenir un couteau sous la gorge de Bianca pour l’obliger à rester, plus encore quand il croisait son regard semblant luire de larmes. Non, il ne comprend pas, pourtant, il lui arrive d’être clairvoyant avec les autres. Mais Bianca, c’est une énigme, peut-être même une contradiction. Il croit, très sincèrement, la libérer de quelque chose, en l’invitant à partir, en lui faisant comprendre que non, il ne réagira pas mal. Il lâche prise, il recule, il pense qu’elle aussi, elle sera soulagée, mais il se trompe, elle est en colère sans qu’il ne se l’explique. « Tu crois que c'était ça, de la pitié ? » Il se fige sur place et relève la tête vers elle.

Bianca, tu me dis que tu ne sais pas, pourquoi maintenant, tu as l’air de savoir mieux que moi ?

« De la pitié qui me fait venir devant ce... ce ... taudis visiblement nettoyé à la bière ? C'est l'image que je renvoie ? ». Cela le laisse bouche bée. Elle a renversé le sens de ses propos. Lui qui a une estime suffisamment pauvre de lui-même pour croire pouvoir susciter la pitié, Bianca a plutôt pensé qu’il accusait celle-ci de jauger les autres de haut. Jamais il ne se serait permis de lui dire ça. Pourtant, la belle vient de s’exprimer d’une façon qui, tristement, renvoie effectivement cette image, comme si elle voulait donner raison à ce qu’il n’a même pas songé une seule seconde. Parce qu’Emilio, après tout, il y bosse, dans ce taudis. Et il chlingue peut-être la bière à ses yeux, même s’il n’en boit pas. Il n’avait pas vu les choses sous cet angle là, puisqu’il ne s’arrête pas aux apparences, mais maintenant qu’elle s’adresse à lui de cette façon, il se demande… si elle le méprise. Ou peut-être est-elle juste maladroite comme lui, ou peut-être est-ce juste de la colère ? Oh, les horreurs qui peuvent sortir de la bouche d’Emilio, quand lui, il est en colère… on en est bien loin. Bianca lui semble d’autant plus fragile sous cet aspect, dans cette incapacité à lui cracher au visage ce qui merde vraiment chez lui, avec la même virulence que les émotions qui la bouleversent. « Mais Bianca, tu n’es pas une image… », bredouille t-il, et c’est fou comment dans sa maladresse, il traduit une pensée si vraie… de façon si puérile. Il se sent stupide, entrouvre les lèvres pour se justifier, mais se trouve coupé dans son élan.

« Reste… » … et voilà qu’elle le retient désormais. Emilio était déjà perdu avant, mais là, elle enfonce le clou. Et il ne peut rien lui refuser alors bien sûr, qu’il reste, et la gêne revient aussitôt, plus forte encore, parce qu’il ne comprend pas. Alors il l’observe à nouveau et il veut demander pourquoi. La voir dans cet état lui donne d’autant plus l’impression de l’avoir connue. Peut-être qu’elle sait, elle, mais pourquoi ne dirait-elle rien ? L’angoisse s’accroit. Bianca, t’ai-je déjà fait du mal ? Est-ce que tu es là pour te venger ? Pour me pardonner ? Oui, il est paranoïaque, parce qu’il n’est pas en mesure de donner un nom et un visage à tous ceux qu’il a blessé. Ses méfaits lui ont mangé la mémoire, et ce n’est pas plus mal, car il vit déjà difficilement avec ce qu’il garde… Ne réfléchis plus, vis. Et paye, si tu le dois. Emilio ne craint pas les conséquences de ses actes, il les attend. Mais si Bianca se rapproche, si elle veut sa présence, elle prend le risque d’en devenir une, de conséquence… Et puisqu’en ayant conscience de tout ceci, Emilio reste quand même, parce qu’il s’est fait la promesse de toujours essayer et de croire en lui, ils ne vont pas rester devant ce taudis nettoyé à la bière, n’est-ce pas ? Le nez bas, les mains enfouies dans les poches, l’homme revient vers la jolie rousse : « Viens, alors », propose t-il tout bas quand il passe à côté d’elle. Au passage, il extirpe une main de sa poche pour frôler la sienne, le simple contact lui fend le cœur, alors il la range à nouveau, à l’abri. Il se mâchouille la lèvre inférieure de stress, les pensées qu'il a à l'esprit sont noires, si noires…

« ... Est-ce que tu as peur de moi ? », demande t-il soudainement en tournant la tête vers elle, faisant voler le silence en éclat. L’innocence dubitative qui se dégage de son regard, sans qu’il n’en ait conscience, est d’une ironie épouvantable. Il y en a qui lui riraient au nez, avec une telle question : Mais enfin regarde-toi, Emilio, tu ne ferais pas de mal à une mouche ! Mais lui, il a remarqué que Bianca voit au-delà. Qu’elle veut être avec lui, mais que la peur la fait reculer. Ou qu’elle ne veut pas être là, et que la peur la fait rester, puisque ce n’est pas la pitié. Pourquoi tremble t-elle parfois, quand il est là ? Il se dit, souvent qu’il aimerait qu’elle se sente en sécurité avec lui. Et ce désir aussi, il est foutrement ironique. Qui serait en sécurité, avec lui ? N’empêche… le fait que Bianca ait raison d’avoir peur ne rend pas la chose moins douloureuse. « Parfois, j’en ai l’impression », ajoute t-il en soupirant.



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