Drix était assis sur le bord de son bureau alors qu'il finissait de donner le dernier cours de la journée. Un sourire sur les lèvres, il était amusé de voir que ses élèves prenaient un malin plaisir à le faire tourner en bourrique. Enfin en général, c'était un prêté pour un rendu. _ Je suppose qu'une dissertation à faire pour la fin de la semaine serait un bon moyen de mettre tout le monde d'accord ? Hendrix avait laissé un léger rire franchir ses lèvres en entendant das la foulée la contestation de ses élèves. _ Oui Emmy, tu as raison c'est de l'abus de pouvoir mais je peux me le permettre. Un sourire amusé sur les lèvres, il s'était redressé avant de lever les mains en signe de reddition. _ Ok ok, vous avez gagné, j'oublie la dissertation mais vous devez quand même bosser les chapitres 4 et 5 du bouquin pour la fin de semaine. Drix avait fait le tour de son bureau avant de finalement s'asseoir sur sa chaise au moment ou la sonnerie signalant la fin des cours se faisait entendre. _ Allez oust je veux plus vous voir. Drix avait refermé son bouquin avant de commencer à ranger ses affaires. Il laissait échapper de temps en temps un " au revoir " avant de relever son regard sur une de ses élèves qui s'était stoppé devant son bureau. _ Alice ? Le jeune professeur continuait à ranger ses affaires avant de reposer son regard sur l'adolescente. _ J'ai pas vraiment compris ce cours et je me demandais si vous donniez des cours particuliers ? Drix avait fait un léger sourire avant d'attraper sa veste et de l'enfiler. _ Alice, tu fais partie des meilleures élèves de ma classe. Relis ton cours et je suis persuadé que tu t’apercevras que tu n'as pas besoin de ses cours particuliers. Hendrix avait attrapé ses affaires avant de faire un sourire à la jeune femme alors qu'il se dirigeait vers la sortie de la classe. _ Si jamais ça ne t'aidait pas alors prévois des questions et j'essaierais d'y répondre le plus clairement possible dans le prochain cours. Bien évidemment, Hendrix avait vu clair dans le jeu de la jeune femme et même si c'était flatteur, c'était toujours assez délicat de se sortir de ce genre de situation.

Bref, Hendrix avait quitté l'enceinte de l'établissement assez rapidement car il voulait s'arrêter à la bibliothèque. Il avait poussé les portes avant de saluer la jeune femme qui se trouvait à l’accueil. Drix aimait passer du temps dans cet endroit mais en même temps il avait toujours été accro aux bouquins. Le jeune professeur avait posé ses livres sur le comptoir avant de prévenir qu'il revenait mais qu'il devait d'abord alors faire un tour du côté des nouveautés. Drix avait fait un sourire alors qu'il avait reconnu la jeune femme qui se tenait sur un des fauteuils mis à la disposition de ceux qui voulait oublier le reste du monde l'espace d'un moment. Il avait fait une moue car il n'était pas sûr de vouloir la déranger mais en même temps il ne pouvait pas passer à côté d'elle sans même la saluer. _ Bonjour. Drix avait jeté un rapide coup d’œil au titre du livre qu'elle tenait dans ses mains avant de reposer son regard sur son visage. _ Je crois qu'on est prédestiné à toujours se retrouver ici. Hendrix avait fait un léger sourire avant de poser ses mains dans les poches de son jeans. _ Lecture inintéressante ? Drix avait déjà rencontré Arizona dans cette bibliothèque il y avait de cela 2 semaines. À vrai dire, ils avaient attrapé le même livre au même moment et avait fini par discuter de tout et de rien mais surtout de leurs préférences littéraires. Drix avait passé un agréable moment à vrai dire, et malgré le fait qu'il ne connaissait pas grand chose de la jeune femme il avait l'impression de la connaître depuis bien plus longtemps que 2 semaines.

Un, deux, trois, quatre, cinq… elle comptait les secondes, les yeux fermés, le visage de son petit garçon comme seul souvenir positif. Elle sorti la tête de l’eau, posant ses mains sur le bord de la baignoire, tentant de reprendre son souffle. Il lui fallut quelques secondes avant de pouvoir se poser à nouveau contre la baignoire, respirant de façon plus normale. La mort, la seule solution pour tout oublier, pour ne plus se lever chaque jour, poser son regard sur les photos de son fils qu’elle ne reverrait plus… et bien non ce n’était pas la seule solution, un jour il sera majeur, elle espérait qu’il ait obtenu son bon sens et qu’il ait envie de la rencontrer. Arizona espérait que le peu de souvenir qu’il aurait d’elle serait bénéfique, que le lavage intensif que lui ferait subir son père n’aurait aucun effet. L’espoir, voilà ce qu’il restait à cette femme. Cette ville était un nouveau départ, elle en avait besoin. La dépression, la solitude, les idées morbides devaient quitter définitivement son esprit. La jolie blonde venait de quitter son petit appartement, elle avait besoin de prendre l’air, de quitter cet endroit trop petit et ses voisins bruyants. Marchant dans les rues de cette ville qu’elle découvrait doucement, profitant de ce soleil qui lui donnait envie d’y croire, de continuer. Arizona espérait que ce nouveau départ serait le bon, le seul. Elle ne connaissait pas grand monde, elle n’avait pas encore d’amis mais ce n’était pas grave elle y arriverait. La jeune femme avait des collègues, elle était serveuse dans un petit restaurant routier, ça lui permettait de papoter un peu le soir avant de rentrer et de se retrouver seule entre quatre murs. Il y avait le concierge, un petit vieux toujours prêt à faire un peu de conversation, la patronne du café qui avait toujours un mot gentil et puis ce garçon, ou plutôt cet homme qu’elle avait rencontré par hasard. Il avait l’air gentil et semblait avoir un bon fond, ce qui était rare selon elle. Arizona entra dans la bibliothèque, elle aimait ce lieu, tous ces livres, elle avait l’impression que c’était là chez elle. Elle salua la jeune femme à l’accueil, déposant les livres qu’elle avait terminé avant de se diriger vers les nouveautés. La jeune femme attrapa un livre, un second puis un troisième avant de froncer les sourcils en découvrant un quatrième livre, elle posa le tout sur une petite table, posa ses fesses dans l’un des très confortables fauteuil. Elle ouvrit ce livre, commença la première page et finit par poursuivre sa lecture. Elle ne surveillait pas l’heure, ni les personnes autour, elle était plongé dans la lecture et se sentait si bien. La jeune femme entendit une voix masculine, leva la tête de son livre et sourit immédiatement. « Bonjour » Elle sourit à nouveau, c’était étrange, elle ne souriait jamais autant normalement, elle était si méfiante, si peureuse et pourtant avec Hendrix c’était diffèrent, leur passion pour la littérature sûrement ! « En effet… à croire que l’on passe beaucoup de temps ici. » Elle posa son regard sur le livre qu’elle lisait puisque Hendrix lui demandait si c’était intéressant. « Très… je suis tombé dessus sans le vouloir, j’ai été captivé dès les premières pages. J’aime beaucoup cet auteur ! » Arizona observa vite fait le numéro de sa page avant de refermer le livre et le poser sur la petite table face à elle. « Asseyez-vous… enfin si vous avez le temps ? » Elle l’invitait sans savoir si il n’avait pas mieux à faire, il était peut-être attendu, il n’avait peut-être pas envie de rester avec elle ou voulait avoir la paix.

Hendrix avait un sourire sur les lèvres, en même temps c'était une bonne surprise de retrouver Arizona. Il ne connaissait pas grand chose de la jeune femme, son prénom et aussi qu'elle aimait la littérature autant que lui. Il avait regardé la jeune femme poser son livres sur la petite table face à elle avant d'hocher la tête et de prendre place dans un des fauteuil à son tour. _ Je pense que je me laisserais alors tenter quand vous aurez fini de le lire. Hendrix avait fait un léger sourire avant de retirer sa veste et de la poser sur le dossier de son fauteuil. Le jeune professeur ne savait pas vraiment quoi penser de la jeune femme, elle ne se livrait pas et semblait vouloir garder quelque peu ses distances avec le monde extérieur. Enfin du moins c'est ce qu'il avait pu observer lors de leur rencontre. Drix avait jeté un œil aux livres que la jeune femme avait posé devant elle avant de faire un léger sourire. _ Je savais que vous aimiez la littérature mais je ne pensais pas rencontrer quelqu'un qui qui soit aussi mordu que moi. Hendrix avait passé une main sur sa barbe de trois jours alors qu'il détournait son regard sur les allées de la bibliothèque. Visiblement, ils étaient dans les derniers mais ils avaient bien une heure devant eux et Drix n'avait pas forcément envie de rentrer à présent. _ Vous avez passé une bonne journée ? Le jeune professeur avait toujours un léger sourire sur les lèvres, ça pouvait passer pour une question parfaitement anodine comme parler du temps cependant il était vraiment curieux de le savoir. Après tout pour lui c'était la base, enfin déjà il savait qu'il ne la dérangeait pas car c'était elle qui lui avait proposé de s'asseoir. Cependant, il y avait quelque chose chez Arizona qui lui disait qu'elle avait besoin d'aide. Drix ne savait pas du tout où il allait chercher ça et c'était assez déconcertant d'ailleurs. Il avait relevé les manches de sa chemise avant de reposer son regard sur la jeune femme. _ Si ce n'est pas trop indiscret bien sûr, vous n'êtes pas obligé de répondre. C'est juste que je serais légèrement mal à l'aise si on ne fait que se regarder dans le blanc des yeux. Bien que vous ayez de très beaux yeux, c'est juste que je ne suis pas un grand fan des silences qui s'éternisent. Après tout je suis professeur alors j'ai toujours plus ou moins quelque chose à dire. Drix avait laissé un léger rire franchir ses lèvres, après tout ils étaient dans une bibliothèque. Le jeune homme aurait pu lui poser des questions, savoir ce qu'elle faisait dans la vie, depuis quand elle était à Huntington Beach ou encore avait-elle une famille ? Cependant, Drix pensait qu'il aurait bien le temps de le découvrir, déjà il n'avait pas remarqué d'alliance à son doigt. Pourquoi avait-il vérifier, peut être parce qu'il espérait pouvoir en savoir plus sur Arizona. D'accord, sans doute que le fait qu'elle soit mariée n'aurait rien changé... En fait, surement que si car la jeune femme lui plaisait, il devait être honnête avec lui-même. Elle ne souriait pas énormément mais Drix avait remarqué que ça valait vraiment le coup d'attendre qu'elle se dévoile un peu. _ Je me disais qu'on pourrait peut être abandonner le vouvoiement ? Ce n'était pas une obligation mais Drix pensait que ça serait un bon point de départ.

« Je suis une vraie accro… au point que je commence l’écriture d’un livre. » Arizona aimait la littérature depuis son plus jeune âge, elle ne se souvenait pas avoir eu une période sans un bouquin à ses côtés. La jeune femme avait souvent rêvé de se lancer dans l’écriture, la vie avait retardé ce désir mais aujourd’hui elle avait le temps, aujourd’hui elle pouvait se poser et imaginer ce livre. « Oui, je profite d’une journée de repos ! Et vous ? » Arizona se surprenait à sourire, pour pas grand-chose, comme si elle bien, heureuse et que ce moment était agréable. Ca l’était, elle appréciait Hendrix et elle aimait parler avec lui. Elle avait légèrement rougi face à ses propos, pas habitué à recevoir des compliments. Le dernier homme qui lui avait fait un compliment c’était… bonne question, peut-être son ex-mari au début de leur relation et par la suite elle n’avait jamais entendu quelque chose de positive. Ca n’aidait pas à avoir une bonne estime de soi, Arizona n’avait pas réellement une bonne estime d’elle-même. Etait-elle jolie ? Possible, elle n’en savait rien, n’y pensait pas, ne cherchait pas réellement à plaire. Etait-elle intelligente ? Elle l’espérait, mais n’en était pas convaincu à cent pour cent, après tout elle bossait dans un routier comme serveuse, on attendait juste d’elle qu’elle serve à table et se laisse mettre la main aux fesses par un vieux pervers. « Bonne idée… ça nous donne un air trop sérieux. » Elle sourit, une nouvelle fois. Que lui arrivait-elle ? La jeune femme croisa ses jambes, reprenant la parole. « Dis-moi tout, est-ce que l’idée que tu avais de ton métier avant de le faire correspondait bien à ce que tu vis à présent ?»  La jolie blonde fit une petite pause avant de reprendre rapidement. « C’est une question assez bête je l’avoue, mais j’entends souvent les gens se plaindre. J’aurais aimé enseigné, pouvoir apprendre quelque chose à ces jeunes qui ne veulent rien savoir. » Elle lâcha un rire, imaginant très bien la fainéantise de certain. « Es-tu un passionné ? » Arizona espérait ne pas le froisser avec ces questions, c’était une curiosité de sa part mais aussi un besoin de savoir si ce métier était une passion pour ce dernier. Ca permettait également à la jeune femme de se faire une idée sur Hendrix. Elle avait du mal à le cerner mais avait envie de lui faire confiance. Pourquoi ? Pourquoi lui ? Elle était tellement fermée avec la plupart des gens, surtout les hommes. Elle se demandait pourquoi avec Hendrix c’était simple, pourquoi elle n’avait pas peur. Elle vint à se poser une question qui la surprit elle-même, elle se demandait si il était en couple. Son regard glissa quelques secondes sur la main du professeur. Pas d’alliance. Ca ne voulait rien dire mais c’était à cinquante pour cent pour signe. Elle fronça les sourcils, pourquoi pensait-elle à ça ? Non ce n’était pas bon signe, ce n’était rien du tout. Ils étaient des connaissances, des amis à venir peut-être mais rien de plus. Elle se concentra sur les réponses d’Hendrix ne voulant plus penser. Ses pensées lui faisaient peur soudainement. Tu fais ce métier depuis combien d'années ?»

L'écriture d'un livre ? Hendrix avait eu l'air surpris mais agréablement surpris d'ailleurs il s'était légèrement redressé alors que son regard était posé dans celui de la jeune femme. _ Courageuse, je n'oserais jamais me lancer dans l'écriture. Pourtant, j'aime la littérature mais je suppose que j'aime la sécurité qu'offre une oeuvre achevée. Drix avait fait une moue de réflexion avant de faire de nouveau un léger sourire. _ Quel genre de livre écrivez-vous ? Hendrix était lancé mais en même temps la littérature restait son sujet de prédilection. Au moins, ça leur permettait de briser la glace même si en réalité il se sentait parfaitement à l'aise en compagnie d'Arizona. _ Je viens de terminé ma journée, je voulais passer par la bibliothèque avant de rentrer quand je suis tombé sur vous. En réalité, la vie de Drix était bien calme enfin surtout depuis que Jagger n'était plus dans le coin. Ok, elle lui manquait terriblement et puis Hendrix avait bien envie de voir son neveu cependant la veille Jagger lui avait bien dit qu'elle ne pensait pas revenir à Huntington dans l'immédiat. Le jeune homme avait fait un léger sourire en entendant la jeune femme acceptait le fait d'abandonner le vouvoiement. Il avait jeté un coup d’œil aux jambes de la jolie blonde avant de reposer son regard sur elle alors qu'elle lui posait une très bonne question. Hendrix avait passé une main dans sa barbe de quelques jours alors qu'il réfléchissait sérieusement à la question. _ Je dois t'avouer que du plus loin que je me souvienne les livres ont toujours fait parti de ma vie. Seulement, tu le croiras ou non je n'étais pas un enfant très sociable, plutôt réservé j'avais du mal à aller vers les autres. Du coup, si je n'avais pas eu ma jumelle je pense que non je ne serais pas devenu professeur. Parler devant une assemblée de sales gosses auraient surement été une chose insurmontable. Le jeune professeur avait laissé un rire franchir ses lèvres avant de reprendre tout en posant son regard sur la jeune femme. _ Je crois que si j'en suis là aujourd'hui c'est grâce à elle, bien évidemment, l'amour des mots y est pour quelque chose et pour répondre à ta question... Drix avait fait une moue de réflexion avant d'hocher légèrement la tête. _ Je pense être un passionné, de toute façon j'estime que c'est un minimum si on veut captiver ses élèves qui les trois quarts du temps n'ont pas envie de se trouver dans ta salle de classe. Drix avait laissé un léger rire franchir de nouveau ses lèvres avant de passer une main dans ses cheveux. Il se rendait compte qu'il était vraiment facile de discuter avec la jeune femme pourtant il ne connaissait rien ou presque rien de la jolie blonde. _ 6 ans, tu vas te dire que c'est surement pour ça que j'ai toujours cette flamme et l'envie de partager avec mes élèves mais je me plais à croire que ça sera ainsi jusqu'au bout. Drix avait passé une main sur sa nuque, de toute façon il savait que le jour où lui traînerait les pieds pour aller bosser il arrêterait, la vie était trop courte pour la subir. _ Enfin tu sais qu'il n'est jamais trop tard, tu pourrais enseigner à tous ses jeunes qui ne veulent rien apprendre. Il avait fait un sourire amusé avant se poser de nouveau dans le fond du fauteuil. _ J'aurais été plus qu'attentif en classe si j'avais une prof aussi jolie que toi. Hendrix avait fait un sourire à la jeune femme avant de détourner légèrement le regard sur les rayons de livre qui semblaient ne plus accueillir âmes qui vivent. Le jeune homme avait reposé son regard sur Arizona. _ Et pour toi ? Je veux dire si je me souviens bien tu m'as dit que tu étais serveuse c'est bien ça ? C'est un choix ? Drix ne voulait pas se montrer maladroit loin de là mais il se demandait pourquoi elle était devenue serveuse rien de plus.  

La jeune femme sourit, comprenant tout à fait ce que lui disait Hendrix pour l’avoir également pensé longtemps. Pourtant depuis sa jeunesse elle avait rêvé d’être écrivain, cependant elle avait toujours eu devant elle une page blanche qui n’arrivait pas à se remplir. Puis les choses de la vie avait fait qu’elle n’avait pas eu le temps pour cela, puis elle avait été tellement diminué par son ex-mari et son entourage qu’elle avait perdu une énorme confiance en elle. Ses nombreuses séances chez le psychologue lui avait permis de retrouver une part de confiance en elle, et ce livre c’était un peu un challenge. « Fantastique ! J’ai envie d’imaginer un monde… je sais qu’avec tout ce qui est sorti depuis quelques années j’ai du boulot mais je suis motivée, et j’ai le temps. » Hormis son travail de serveuse la jeune femme n’avait rien d’autres, lorsqu’elle rentrait le soir personne ne l’attendait, il n’y avait que elle et quatre murs qui n’étaient même plus blancs ! « Le hasard fait bien les choses. » Elle eut un petit sourire, timide, Arizona n’avait connu qu’un seul homme et son lourd passé ne l’aidait pas à aller vers la gente masculine. Pourtant Hendrix semblait être un bon garçon, quelqu’un de confiance et surtout d’honnête. La jeune femme eut un léger rire, se reconnaissant à travers le témoignage de Hendrix, elle n’avait pas été très sociable également, elle n’avait jamais eu de vrais amis non plus, les voisins, où les gamins des amis de ses parents mais pas de meilleure amie à qui se confier ni de bande avec qui jouer. Arizona souriait, bêtement, en écoutant le professeur, son histoire était touchante, elle n’en avait qu’une partie infime mais c’était mignon comme histoire. « Ce n’est pas faux » Certains n’étaient pas motivés et faire cours n’était pas toujours une chose facile, par chance il y avait des élèves motivés, que l’on avait envie d’aider. « Tu as donc une jumelle ! Elle est toujours en ville ? » La discussion se faisait tellement facilement que la jeune femme posait des questions indiscrètes. « Tu as raison, sinon ça ne sert à rien de continuer » Elle eut un rire avant de reprendre. « Les professeurs passionnés sont toujours ceux dont on se souvient ! » Arizona se souvenait parfaitement de son professeur de littérature, monsieur Robinson, un homme tellement passionné qu’il avait réussi à la contaminer. « Oh je n’aurais plus la patience… » Ni l’argent pour s’inscrire à l’université, elle sourit, gênée. « N’importe quoi. » Elle secoua la tête négativement, Arizona ne pensait pas à ce genre de chose, elle ne pensait pas être belle ni moche, en fait il y avait des années qu’elle ne pensait pas à elle de la sorte, elle ne passait pas des heures à se regarder ni même devant le miroir pour se préparer. « Du tout… c’est juste qu’avec aucun diplôme et zéro dollar en poche, tu acceptes facilement le premier job qu’on te propose. Le patron n’est pas méchant, les clients sont parfois un peu collants… mais on s’habitue à tout. » Elle sourit, ne voulant pas que Hendrix s’apitoie sur son sort, elle avait un travail elle n’était pas à plaindre. Rien n’était comparable à la douleur de perdre un enfant. Elle pouvait servir toute sa vie si cela lui rendait son fils, elle pouvait même faire le trottoir si on lui garantissait de le voir. « Qui sait peut-être que mon livre sera un succès ! »

Hendrix avait passé sa main sur sa nuque alors que son regard était posé sur le visage de la jeune femme. Elle lui souriait, y avait rien d'extraordinaire et pourtant ça lui donnait lui même envie de lui sourire. Il se sentait un peu con, c'était pas la première femme avec laquelle il discutait cependant il sentait bien que c'était différent avec Arizona. Il avait simplement hoché la tête par l'affirmatif avant de faire une légère moue. _ Non, elle a décidé de partir sur les routes en compagnie de son petit ami. Jagger a toujours eu la bougeotte... Hendrix avait froncé quelque peu les sourcils avant de relever son regard sur la jeune femme. _ Moi, je suis plus terre à terre, une fois que je suis bien quelque part, je ne vois pas l'intérêt de vouloir en partir. Drix avait levé les épaules avant de faire un sourire amusé. _ Je t'avais dit de nous deux c'est moi le rabat-joie. Un léger rire avait franchi mes lèvres, malgré tout Jagger me manquait chaque jours en même temps c'était assez difficile de se dire que je ne savais pas quand je pourrais la tenir à nouveau dans mes bras mais surtout rencontrer enfin le petit Jones. Bref, j'avais reposé de nouveau mon regard sur la jeune femme. _ les professeurs passionnés mais aussi les plus terribles. En général, cela non plus on ne les oublie pas facilement mais heureusement pour mes élèves je ne pense pas faire parti de cette catégorie. Hendrix s'était légèrement redressé alors qu'il posait ses avant-bras sur ses cuisses. Il avait levé un sourcil surpris alors que la jeune femme ne semblait pas le croire quand il lui disait qu'elle était charmante. C'était pourtant la stricte vérité mais il n'allait pas insister pour autant sinon il allait passer pour le lourd de service. _ Tu travailles où ? Si c'est pas indiscret bien sûr mais je me dis qu'il sera surement plus facile de se trouver parfaitement par hasard ainsi. Le jeune professeur avait fait un sourire en coin, oui il lui faisait comprendre qu'il voulait la revoir si elle était d'accord après tout elle pouvait très bien ne pas lui révéler l'endroit où elle travaillait c'était dans son droit. _ Je te le souhaite Arizona. Hendrix avait relevé son regard sur la bibliothécaire qui semblait vouloir leur faire comprendre qu'ils étaient temps de partir. Il avait posé son regard sur sa montre avant de faire une moue, c'est vrai qu'il était tard mais à vrai dire il n'avait pas vu le temps passer en compagnie d'Arizona. _ Je crois que l'on va nous mettre à la porte... Une moue de réflexion et il reposait son regard sur la jeune femme. _ Tu as un peu de temps ? On pourrait peut être aller boire un verre, y a un bar à deux pas d'ici ? Il avait levé la main vers la bibliothécaire pour lui dire de patienter juste un petit moment. Il espérait qu'Arizona accepterait son invitation, ça serait bête de se quitter maintenant alors que le courant passait plutôt bien entre eux. Drix s'était levé et avait fait une moue du coup il n'avait pas été à la recherche de ce qu'il était venu emprunter mais bon il pourrait toujours revenir après ses cours du lendemain. Un léger sourire sur les lèvres, il avait reposé son regard sur Arizona. _ ça ne t'engage à rien, c'est juste que j'ai pas forcément envie de rentrer tout de suite et comme tu m'as dit que tu ne bossais pas aujourd'hui... à moins qu'on attende à la maison ? Hendrix espérait qu'elle ne lui dise pas qu'en effet un homme était entrain de sagement attende son retour. Il avait froncé quelque peu les sourcils, elle lui avait surement jeté un sort.

Elle sourit, pour elle-même, alors qu’il lui expliquait que sa sœur avait la bougeotte. C’était bien de pouvoir faire ce que l’on voulait, et être sur les routes c’était un signe de liberté. La sœur du professeur avait bien raison, au moins elle réalisait ses rêves ou du moins elle faisait ce qu’elle voulait. Arizona était plutôt du genre à se poser quelque part et y rester si elle s’y sentait bien. Elle sourit en entendant Hendrix qui semblait avoir des points communs avec elle. « Je te comprends, je suis pareil. J’espère que Huntington Beach sera la bonne ville. » Elle s’y sentait bien, c’était un peu guindé parfois mais elle se moquait des apparences et des riches qui aimaient être riches parce que ça faisait bien. Elle avait passé des années aux côtés d’un homme dont la fortune faisait froid dans le dos, dont son seul nom laissait planer aussitôt un silence. Elle n’avait pas été heureuse à ses côtés. Elle préférait travailler dans un routier et gagner le minimum pour survivre mais être heureuse et libre plutôt que d’avoir les dernières Louboutin à la mode et avoir le sentiment de n’être rien. « Je ne pense pas. » Elle sourit, elle ne connaissait rien de ce garçon pourtant il lui inspirait confiance, il semblait être quelqu’un de bien. Un homme bien ça ne courait pas les rues, et généralement ils étaient tous prit. Pourquoi pensait-elle ceci ? Hendrix semblait provoquait quelque chose, une attirance et ça l’effrayait terriblement d’être vulnérable à nouveau. Pourquoi avec lui c’était si simple, pourquoi elle pensait à ce genre de chose et pourquoi elle le laissait entrer dans sa vie ? Elle était toujours fermé face aux hommes, elle s’en méfiait comme de la peste à moins qu’il est soixante passé et qu’elle n’ait plus rien à craindre d’eux ! « Ce n’est pas un secret d’état. » Elle sourit. « Chez Jo… c’est le routier à la sortie de la ville. » Elle haussa les épaules, elle ne travaillait pas pour un cinq étoile. Sa cliente était des routiers, des touristes qui rêvaient d’un bon hamburger bien gras ou quelques habitué du coin qui savait que Jo il avait les meilleurs frites du coin. Ça sentait le gras, les frites mais au moins Jo payait bien et n’emmerdait pas les serveuses. La seule condition était de porter la tenue du restaurant, petite jupe et chemise à carreau rouge et blanc ! Ca plaisait beaucoup aux clients et à Jo. Arizona se tourna pour voir derrière elle et aperçut la bibliothécaire, elle sentit ses joues rougirent et se tourna vers Hendrix. « Nous sommes les mauvais élèves du jour. » Elle sourit, elle n’aimait pas gênée mais il fallait avouer qu’elle n’avait pas vu l’heure tourner et elle se sentait tellement bien avec Hendrix. Elle se redressa quelque peu, remettant comme il faut sa pile de livre qu’elle comptait emporter. Le livre du dessus lui échappa des mains alors que le professeur venait de l’inviter ? Une invitation ? Une vraie ? Oh merde, il y avait tellement d’années que ça ne lui était pas arrivé qu’elle se sentait comme une lycéenne de seize ans qui vivait sa première demande. Elle se baissa aussitôt, cherchant bêtement le livre qui était sous ses yeux mais elle ne pouvait pas se lever comme ça s’en chercher. Hendrix reprit la parole, elle se sentait bête. Prenant le livre elle refit surface, le tenant contre sa poitrine. « Personne ne m’attends. » Elle s’empressa d’ajouter « Je suis célibataire. » Elle se releva attrapant ses livres, pourquoi le préciser ? Arizona pensait à sa meilleure amie, Callie, qui serait d’une grande aide pour lui conseiller la drague, enfin elle l’espérait ! Ils avancèrent vers l’accueil, Arizona posa ses livres sur le comptoir, sorti sa carte de membre sentant qu’elle dérangeait cette dame qui voulait sûrement rentrer chez elle. Elle sortit les livres dans les bras et comprit que ça allait être plus encombrant qu’autre chose. « As-tu une voiture ? Je pourrais y déposer mes livres. Je suis à pied. » Elle grimaça légèrement, plus un tic qu’autre chose. Arizona n’avait pas de voiture, pas les moyens, c’était trop de frais.

Hendrix n'avait pas envie de rentrer tout de suite, en réalité il avait bien envie que ce moment partagé avec Arizona se prolonge un peu. Du coup, il avait eu l'idée de lui proposer d'aller boire un verre. Après tout, ils étaient limite mis à la porte de la bibliothèque. Bon il pouvait comprendre que tout le monde ait envie de rentrer chez soi. Le jeune professeur avait laissé un sourire se dessiner sur ses lèvres quand la jeune femme avait accepté de l'accompagner enfin c'est ce qu'il supposait en entendant Arizona lui répondre qu'elle était célibataire. _ Alors nous sommes deux. C'est vrai personne ne l'attendait non plus à la maison et il était bel et bien célibataire à nouveau. D'accord, il avait vécu une histoire avec Lorelaï cependant ils venaient de deux mondes différents et en plus de ça elle avait tout simplement quitté Huntington Beach. Il ne l'avait pas revu depuis un long moment à présent mais il se doutait qu'elle était surement passée à autre chose. Bref, il avait reposé son regard sur la jeune femme en l'accompagnant jusqu'à l’accueil. Pour le coup, Hendrix repartait bredouille enfin non pas exactement. Il avait levé son regard sur le ciel une fois à l'extérieur avant de faire un léger sourire à Arizona. _ Oui sans problème, elle est garait pas très loin sur le parking du campus. Le jeune professeur avait montré la direction à prendre avec sa main avant d'enfouir les mains dans les poches de son jeans. Il se sentait un peu bête, pourtant c'est bien lui qui lui avait proposé d'aller le boire ce verre alors c'était pas le moment de ce la jouer muet comme une carpe. _ Tu viens d'où et qu'est-ce qui t'a fait choisir Huntington Beach ? Hendrix avait cru comprendre qu'Arizona n'était pas native d'Huntington. Il ne voulait pas se montrer indiscret mais il avait vraiment envie d'en apprendre un peu plus sur la jeune femme et puis s'il se montrait trop curieux elle saurait le lui dire. _ Moi je viens de San Francisco, j'ai du suivre mes parents quand j'avais un peu plus d'une dizaine d'années. Crois- moi Huntington Beach n'était pas mon coup de cœur et puis au final j'ai fini par m'adapter. En tout cas, j'espère vraiment que tu vas te plaire ici Arizona.

Une fois à la voiture, Hendrix avait ouvert sa voiture et la portière passager pour que la jeune femme puisse y déposer ses bouquins. Drix avait fait un sourire de nouveau à la jeune femme avant de prendre cette fois-ci la direction du bar qui se trouvait à présent à quelques mètres. Hendrix était un habitué car, non il n'était pas alcoolique, mais parfois il avait un moment entre deux cours et préférait se retrouver à une table avec un café et un bon bouquin que reprendre la voiture pour rentrer chez lui et devoir revenir enseigner. _ Et à part la littérature ou lorsque tu te trouves à travailler chez Jo qu'est-ce que tu aimes faire de ton temps libre ? Drix avait reposé son regard sur la jeune femme alors qu'ils arrivaient devant le bar. Le jeune professeur avait ouvert la porte à la jeune femme avant de rentrer et de poser délicatement sa main dans son dos pour aiguiller Arizona vers une table. En journée, ce bar était plutôt bruyant mais ce soir les étudiants étaient tous rentrés ou parti traîner ailleurs en ville du coup le bar allait être plutôt calme et ça arrangeait Drix.

Savoir que le jeune homme était célibataire lui faisait plaisir, c’était presque étrange pour elle de ressentir une telle chose. Arizona avait l’impression de découvrir à nouveau des sentiments, des sentiments qui étaient mort en elle après toutes ces années auprès de son ex-mari. Elle était tout de même étonné qu’un aussi bel homme soit célibataire, il était gentil, souriant, intelligent et en plus de cela bel homme. Il était jeune, cela pouvait expliquer ce célibat, il devait avoir la trentaine, ce n’était pas forcément un âge où les hommes se posaient réellement. Arizona n’était franchement pas bien placée pour se permettre une quelconque critique, elle avait trente-six ans, son premier mariage était un vrai échec, elle ne voyait plus son fils, elle était ruiné et bossait dans un routier où elle puait la frite chaque soir en rentrant… une vie de rêve ! Ils partirent tous les deux en direction de la voiture d’Hendrix, un petit silence s’était installé mais par chance il reprit la parole, tant mieux parce qu’elle ne savait pas quoi dire, elle devait se lâcher un peu et laisser faire les choses mais Hendrix l’intimidait, chose très étrange ou pas… La question du professeur était simple mais pas pour elle, Arizona était confronté à un vrai problème face à cette question. Devait-elle lui dire toute la vérité, en faire un cours résumé ou se taire ? La jolie blonde n’avait pas honte de son passé, mais elle avait énormément souffert et sa plaie ne s’était jamais refermée, ne pas vivre aux côtés de son fils était très difficile, n’être rien à ses yeux encore plus. Elle ne voulait pas se faire plaindre, elle ne voulait pas l’ennuyer avec ses problèmes mais en même temps elle ne savait pas pourquoi avec Hendrix elle avait l‘impression qu’elle pouvait tout lui dire, qu’elle pouvait avoir confiance et qu’ils pourraient devenir amis. Hors de question de penser à autre chose, elle se l’interdisait. Hendrix prit les devant et commencer à expliquer d’où il venait, San Francisco, une belle ville qu’elle n’avait cependant vu qu’à travers des reportages et des photos. Il était donc dans cette ville depuis plusieurs années et avoué avoir eu du mal en y arrivant. « J’espère aussi. » Arizona ne voulait pas déménager, elle voulait réellement se poser, se construire parmi les habitants et elle rêvait d’un avenir. Elle se mordilla la lèvre et se lança. « Je viens d’un petit coin paumée de Pennsylvanie, une vraie petite ville où tu connais absolument tout le monde… je n’aie jamais rien trouvé de semblable depuis. » Elle sourit, cette jeunesse dans ce petit village avait été parfaite, les fêtes du dimanche, les piques niques prêt du lac… un vrai paradis jusqu’au jour où tout avait basculé pour cette famille. « Les choses de la vie ont fait que j’ai déménagé puis j’ai rencontré quelqu’un. » Arizona ne préférait pas parler du meurtre de ses parents, c’était glauque et Hendrix avait sûrement envie d’entendre autre chose que du drame. La jeune femme posa ses bouquins dans la voiture du jeune homme avant de reprendre la route direction le bar qui n’était pas loin. « Puis j’ai posé mes valises à New-York et j’ai fait la plus belle erreur de toute ma vie. » Elle sourit, pour faire comme-ci cela ne l’atteignait pas, comme si un mariage ce n’était finalement pas grand-chose, elle avait fait une erreur fin de l’histoire. Cette erreur qui semblait si minime elle l’avait pourtant payé très chère durant plusieurs années et aujourd’hui elle continuait à payer cette erreur. « Nous avons tout de même eu un enfant… j’ai un fils. » Julian, son bébé, celui pour qui elle était toujours en vie. « New-York ce n’était pas la vie que je voulais, j’ai choisi Huntington un peu par hasard, je voulais du soleil en fait. » Elle sourit à nouveau, elle était interdite de séjour dans l’état de New-York, autant dire qu’elle avait dû quitter rapidement la ville. Le choix de la ville était en effet un hasard, un doigt posé sur la carte, une ville qui résonnait bien et elle débarquait. « Bonne question… je n’aie pas beaucoup de temps en fait, je fais un maximum d’heure chez Jo… j’ai une amie que je vois très souvent, j’aime aller à la plage, faire des ballades en vélo et depuis peu je me suis mise à la cuisine. » Ils prirent place dans le bar, la jolie blonde posa son sac à ses côtés avant de retourner la question à Hendrix « Et toi ? Que fais-tu ? Du surf peut-être, j’ai vu que c’était une vraie discipline ici ! »