alexander & charles

« Je te fais l'honneur de débarquer & toi tu restes bosser ! »

C’était officiel, ça allait pouvoir faire la une des magazines : Alexander Peter Ambrose débarquait à Huntington Beach. Ville californienne, un climat méditerranéen, une plage… bref tout le contraire de New-York et rien que pour cela il détestait avant même de poser un pied au sol. Il se souvenait le jour où son meilleur ami lui avait annoncé son intention de s’installer ici, il s’était demandé si ce n’était pas une blague car franchement qui voulait traverser les Etats-Unis pour atterrir ici ? Pas Alexander en tout cas. C’était un vrai New-Yorkais, pas un californien refait de partout ! Et bien aujourd’hui on pouvait l’écrire en gros et en gras, le beau brun posait ses valises dans cette ville. L’avion était arrivé à l’heure, les hôtesses avaient été patiente et très charmante avec notre bellâtre, qui avait pu découvrir les joies de l’apesanteur avec l’une d’elle ! A son arrivée Alex’ avait imaginé son meilleur ami avec sa fille dans les bras, mais au lieu de ça il avait un chauffeur avec une pancarte. Charles avait du boulot, franchement ça ne pouvait pas attendre ? Sur ce coup là le jeune homme lui en voulait un peu, d’ailleurs il allait lui dire et il espérait bien que son meilleur ami serait se rattraper avec quelques filles non ? A moins qu’il ait prévu une soirée chez lui à changer les couches de la petite ? Peu importe du moment qu’ils pouvaient se retrouver, en famille !
Une fois à bord de la limousine qu’il avait réservée pour l’occasion, le jeune Ambrose prit le journal du jour pour voir ce qui se passait de beau dans cette ville enfin surtout en politique. Il ne perdait pas une minute, même si il avait décroché un contrat avec l’université il espérait prendre rapidement la place du maire avant de penser à devenir sénateur… l’ambition comme toujours !

La limousine à l’arrêt, le jeune homme appuya sur un bouton pour que la vitre de sa porte s’abaisse. Arquant un sourcil il contempla le bureau de son ami, il y était déjà venu lors de ces précédentes visites et franchement il aurait vu quelque chose de plus grand, plus luxueux mais il savait que pour Charles tout n’était pas aussi simple et il se gardait bien ce genre de remarque pour le moment. Une fois la porte ouverte par le chauffeur, Alexander lui glissa un billet avant de lui indiquer qu’il devait déposer ses affaires à l’hôtel. Le jeune homme avait prit une chambre là bas, la plus chère ne sachant pas trop où loger pour le moment. Bien sûr Charles aurait bien une petite place pour lui, mais Alexander avait sa fierté et il ne voulait pas s’imposer. Une main dans l’une des poches de son costard, bouteille de champagne dans l’autre le jeune homme avançait vers le bureau de son ami. Charles lui avait indiqué qu’il bossait, mais Alex’ n’avait pas du comprendre exactement ce que voulait dire « bosser ». Poussant la porte du cabinet il sourit à une charmante demoiselle avant d’entrer dans le bureau de son ami sans frapper bien évidemment. Quel dommage il y avait déjà quelqu’un, une personne était de trop apparemment dans cette pièce « Bonjour… en revoir, je suis prioritaire ! » Bien sûr cette personne qui était peut être un client de Charles riposta mais Alexander le stoppa net « Je suis Alexander Peter Ambrose… sortez maintenant ! » Il eut la gentillesse d’ouvrir la porte avant de soupirer en voyant la lenteur de cette personne qui râlait en plus ! Une fois la porte fermé Alexander continua sur sa lancée « C’est pour ça que tu m’as laissé seul à l’aéroport ? Franchement Charles je méritais au moins que tu m’accueilles ! Partons d’ici, on prend le premier vol qu’on trouve et on se construit notre carrière, celle dont on rêvait vraiment ! » Posant la bouteille sur le bureau de son ami il afficha enfin un sourire, il était tellement heureux de le retrouver, pour de bon ! Il s’avança vers lui, donnant une tape amicale sur son épaule. « Sors des verres, on va fêter ça ! Au faite la belle blonde à l’entrée c’est ta secrétaire ou une cliente ? »

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« Je te fais l'honneur de débarquer & toi tu restes bosser ! »

Tout la matinée, alors qu'il planchait entre une énorme pile de dossier et son volume défraîchi du code civil, Charles s'était répété qu'il allait prendre cher d'ici la fin de la journée. Pourquoi? Parce que son meilleur ami débarquait. Et ce mec là, c'était tout sauf quelqu'un de discret, et qu'il allait vaguement lui en vouloir de ne pas être venu le chercher à l'aéroport. Le problème était qu'il ne pouvait vraiment pas. Il avait lutté jusqu'au bout pour annuler des rendez-vous, pour s'avancer sur sa pile de boulot, voire même pour bosser encore plus vite que d'ordinaire - mais elle était loin l'époque où il pouvait passer une nuit blanche pour libérer sa journée du lendemain. Maintenant, il devait compter avec sa fille. Dans un haussement d'épaule il se dit, philosophiquement, que Alexander pourrait tout comprendre du moment que sa filleule Nastasia se trouvait dans l'affaire.
Et puis ce que Alexander ne savait pas encore, c'est qu'il avait durement négocié avec la nounou pour lui confier la petite jusqu'à... demain matin! Même s'il savait qu'il allait craquer et toquer ivre mort vers les deux-trois heures du matin pour récupérer sa fille adorée. Bon, ce que ça voulait surtout dire, c'était qu'il allait pouvoir passer une soirée librement avec son meilleur pote de fac, à l'ancienne, même s'ils avaient théoriquement passé la période entonnoir à bière et jeux à boire. Après tout, Alexander valait le coup. C'était le frère qu'il n'avait pas eu, son soutien moral, son camarade - même s'il était mégalomane au possible et légèrement envahissant. Ce que Alexander ne saurait probablement jamais, c'est qu'il avait explosé de joie au moment où il avait appris qu'ils allaient être réunis à Huntington Beach. L'avouer aurait été très peu viril, mais il pensait sincèrement que ce mec là avait changé sa vie, et pour de bon.

Pour toutes ces raisons, son visage s'éclaira d'un large sourire quand la porte s'ouvrit en grand fracas pour laisser passer une (plutôt petite) silhouette toute de vêtements de grandes marques vêtue, brandissant glorieusement une bouteille de champagne. C'est drôle, il n'était même pas surpris. Connaissant d'avance ce qui allait se produire, il s'appuya contre le dossier de son fauteuil et croisa les bras, sous l'air interloqué de son client. « Bonjour… au revoir, je suis prioritaire ! ». Il ricana, et opta pour le silence histoire de ne pas enterrer un peu plus sa réputation chez ses clients. L'homme tenta un malheureux petit "mais" qui fut aussitôt coupé par un tonitruant: « Je suis Alexander Peter Ambrose… sortez maintenant ! ». Cette fois-ci, le fou-rire se mit à menacer dangereusement Charles, qui cacha ses yeux dans une de ses mains pour ne plus voir l'imbécile qui lui servait de meilleur ami ouvrir en grand la porte pour désigner la sortie à son client. Un client qui obéit, d'ailleurs, nota-t-il avec un petit peu de surprise: c'était dingue, ça! Ca marchait à tous les coups. La porte claqua derrière Monsieur Jones, et Alexander se retourna vers lui, avec un air entendu qui entre les deux amis signifiait: "C'est qui l'patron?!".
Avec un léger sourire, il vit Alexander glisser: « C’est pour ça que tu m’as laissé seul à l’aéroport ? Franchement Charles je méritais au moins que tu m’accueilles ! Partons d’ici, on prend le premier vol qu’on trouve et on se construit notre carrière, celle dont on rêvait vraiment ! ». Il joignit les mains et décrocha son air le plus angélique au jeune homme: "Aies pitié de moi, ô grand Alexander Ambrose! Tu sais que j'aie la bouche d'une pauvre enfant à nourrir!", avant d'ajouter avec un petit lever de sourcil sarcastique: "Faudra que tu m'expliques un de ces jours comme tu fais pour toujours réussir tes entrées, alors que personne ne sait qui est "Alexander Peter Ambrose" ici. Ca me dépasse." Il disait cela, mais il avait une totale confiance en son meilleur ami pour devenir une légende de la côte ouest.
Et puis d'ailleurs, Alexander souriait aussi. Il abandonna la bouteille de champagne sur le bureau - Dom Perignon?! Sérieusement?! On se prive de rien chez les Ambrose!; et puis la seconde suivante Charles recevait une tape amicale sur son épaule. A laquelle il répondit d'une véritable accolade. Bon sang, combien ce petit snobinard lui avait manqué! Quand il défit son étreinte, ce fut pour entendre Alexander l'enjoindre à aller dénicher des verres. Et bien, croyez-le ou non, mais il avait des flûtes de champagne dans la petite pièce attenante à son bureau, qu'il alla chercher tandis que son camarade s'affairait à l'ouverture de la bouteille. Tout en manoeuvrant, il entendit la question fatale & inévitable de Alexander Ambrose: « Au fait la belle blonde à l’entrée c’est ta secrétaire ou une cliente ? » Il rit - encore: "J'ai pas de secrétaire, c'était peut-être la cliente suivante. Si ça t'amuse tu peux lui raconter une histoire à la con pour expliquer le fait que je ferme plus tôt, et au passage lui filer ton numéro?". Il remplit les deux verres, en tendit un à Alexander, gardant l'autre levé en attendant qu'ils trinquent à leurs retrouvailles.

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Alexander aimait soigner ses entrées, il aurait du opter pour le cinéma et c’était sûr qu’il aurait déjà plusieurs oscars à son actif avec tout ce talent ! Il aimait l’effet que pouvait produire cette simple phrase « je suis Alexander Peter Ambrose ». Certaine personne ignorait qui il était, et heureusement, mais cette phrase, son ton et la prestance qu’il avait faisait en sorte que ces quelques mots terrifient les autres. Ils avaient tout de suite l’impression qu’ils faisaient quelque chose de grave et que pour éviter tout problème il fallait évacuer d’urgence, ce que faisait à cet instant précis le client de son meilleur ami. Il ne semblait pas le connaître vu la tête qu’il avait fait, face aux paroles du beau brun. C’était encore plus jouissif pour Alexander. Une fois l’inconnu dehors le jeune homme ne perdit pas de temps pour faire comprendre à son meilleur ami qu’il aurait apprécié le voir à l’aéroport, ne vous en faites pas d’ici quelques minutes il n’y penserait même plus ! Face au sourire angélique de son meilleur ami, le beau brun sourit à son tour dessinant une petite moue qui lui était bien propre. « Vas y continue à me flatter et peut être que je serais tolérant… » Il ne resta pas sérieux bien longtemps, laissant échapper un rire heureux de retrouver Charles. Souriant de façon très fière face aux propos du jeune homme, Alexander était aux anges face à son petit exploit de la journée. Oui il adorait tout ceci, c’était très bon pour son égo surdimensionné. « C’est un métier, mais je pourrais peut être t’apprendre quoi que ton prénom et ton nom ne sont pas aussi bien que les miens. Alexander Peter Ambrose, ça en impose… tiens ça ferait un bon slogan ça ! » Il leva les yeux en pleine réflexion, deuxième exploit du jour il avait fait une rime !

Posant sa précieuse bouteille de champagne qu’il trimballait depuis tout à l’heure comme ci c’était une simple bouteille d’eau, il avança vers son ami heureux de le retrouver. C’était officiel, le duo était de retour et ils allaient faire parler d’eux ! Donnant une tape amicale, il aurait bien été dans les bras de son ami pour une accolade plus amicale mais Alexander n’était pas du genre à faire le premier pas, même après toutes ces années il pouvait faire son timide de ce côté-là. Les sentiments ce n’était pas bon pour les affaires, selon le paternel ! Heureusement Charles était moins coincé de ce côté-là, se moquant bien que ça soit viril ou non, et tant mieux. Souriant bêtement il répondit à cette accolade, il se sentait enfin en famille. Tandis que son meilleur ami allait chercher des flutes pour le champagne il le questionna sur la belle blonde qu’il avait croisé avant. Il avait eu peur un instant qu’il lui serve ce champagne de renom dans un gobelet en plastique, un scandale. « Tu n’as pas de secrétaire ? » Arquant un sourcil il resta silencieux quelques secondes, il fallait une secrétaire ! « Il t’en faut une ! » Alexander se voyait déjà passer régulièrement et avoir ainsi le plaisir de regarder une magnifique créature qui le dévorait du regard, et quand il serait lassé Charles n’aurait qu’à changer de secrétaire, non ? « Je vais lui dire que ma femme est morte… elle aura sûrement envie de me consoler ! » Haussant les épaules, il prit le verre tendu par son ami le levant à son tour avant de le cogner contre celui de son ami « Au retour de notre duo ! »

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Franchement, il savait qu'il aurait dû protester. Il aurait dû frapper un grand coup sur la table, se lever, et, profitant de l'ascendant évident que sa taille lui donnait sur Alexander, lui répéter une bonne fois pour toutes qu'il travaillait, et que ça ne se faisait pas de débarquer comme ça. Mais non. Juste... non. Parce que d'un autre côté, son sens du devoir avait depuis bien longtemps plié devant le bonheur absurde de retrouver ce mec là. Son meilleur ami de toujours. Ce que ses clients ne voyaient pas, lorsqu'ils étaient assis en face de lui à son bureau, c'est qu'il y avait deux photos encadrées de part et d'autre de son ordinateur: l'une, la plus récente, montrait bien entendu sa fille. L'autre, un peu plus ancienne et beaucoup moins avouable, présentait Alexander, Charles et Kurt, leur troisième camarade. Bière à la main. Loin d'être sobres. Et puisque Charles était de loin le plus mature des trois, il pouvait affirmer que cet ensemble de photographies représentait tous ses enfants. Tout du moins les gens qui comptaient le plus au monde dans sa vie. Le genre de personnes dont il acceptait parfaitement qu'elles jettent ses clients dehors.
Prenez Alexander, par exemple. Il avait beau être (en théorie) un adulte, grand, fort, avec un métier presque stable, et beaucoup d'argent, il suffisait que Charles lui sourie pour qu'il s'adoucisse et qu'il quitte un peu sa carapace. C'était pour cela que, même lorsque son ami glissa que son prénom et son nom étaient bien moins vendeurs que "Alexander Ambrose", Charles ne trouva même pas le courage de se vexer, et, en riant franchement, lui répondit: "J'ai jamais compris. Quand mon père dit "Anthony Hayes", ça marche. "Charles Hayes", ça doit sonner comme "déshérité"." Et pourtant, après son accolade franche, bien loin de tous les clichés de la haute société mais à la hauteur de l'affection qu'il portait au jeune homme, ce fut bien dans des flutes qu'il versa le champagne.
Pendant ce temps, Alexander, toujours égal à lui-même et bardé de préjugés sur ce que devrait être la vie de son meilleur ami, s'offusquait du fait qu'il n'ait pas de secrétaire. Et quelque part, Charles était intimement persuadé qu'il y avait une motivation sexuelle à cela. C'était plutôt rassurant de voir qu'il avait toujours cette fâcheuse tendance à confondre la réalité avec les fils pornographiques! Mais ressentant le besoin urgent de le taquiner, il ne put que lui lancer avec un clin d'oeil: "Tu sais, en tant que prof, je doute fort que tu puisses avoir une secrétaire toi non plus". Et hop, un petit coup porté à l'égo du grand Alexander Ambrose. "Et depuis quand tu es arrivé au point où tu dois te prétendre veuf pour draguer une femme?!" Veuf? Cela supposait qu'il aurait été marié. Situation où, Charles en était à peu près sûr, l'épouse en question serait très probablement morte d'épuisement.
Trêve de plaisanteries. Pour le moment, l'heure était à cet instant qu'il avait attendu avec impatience pendant de longs mois. Bien sûr, Alexander et lui s'étaient revus depuis Harvard - son meilleur ami avait beau être un innommable salopard avec les femmes, il était fidèle en amitié et fidèle à sa filleule, Nastasia Hayes. Mais ç'avait été en coup de vent. Toujours trop peu. Ils avaient vécu ensemble pendant toutes leurs études, et toute retrouvailles était nécessairement insuffisante. Alors que cette fois-ci, c'était pour de bon. Ou du moins jusqu'au déménagement à la Maison Blanche. Ils allaient être en famille à nouveau. Quand ils trinquèrent, Charles à son tour déclara: "Au retour de notre duo!" également, avant de descendre, avec un naturel désarmant, sa flute de champagne d'une traite ou presque. Quoi? Ce n'était quand même pas comme s'ils allaient se contenter d'une malheureuse flute de champagne dans la soirée!
Tout en fermant son ordinateur - signe qu'il avait fini par se résoudre au fait que sa journée de travail venait de s'achever -, il lança de but en blanc: "Alors, tu as profité du voyage pour te reposer j'espère? Nastasia sera chez sa nounou cette nuit. Juste le temps de lui dire bonjour, et c'est parti pour une soirée en duo, à l'ancienne". Il marqua un temps d'arrêt, durant lequel il jugea inutile la précaution de lui dire de ne pas draguer la nounou. Comme s'il allait s'en passer. "Sauf si tu es fatigué". Nouvelle pure provocation. Il décrocha un sourire en se versant un nouveau verre de champagne.

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« C’est surtout qu’il te manque un second prénom. Ça fait plus important quand tu sors tout tes prénoms à un inconnu ! » Théorie à deux francs mais Alexander n’allait pas confirmer ce que disait son meilleur ami, non ça ne faisait pas déshérité même si le père Hayes en avait décidé ainsi. Le jeune homme pensait que tout les deux allaient devenir importants, ils allaient s’en sortir et prouver à leurs paternels qu’ils avaient pu faire mieux qu’eux ! Non il ne laisserait pas son ami parler de lui ainsi, même le bureau qu’il occupait prouver qu’il n’était pas l’avocat le mieux payé de l’année il le serait dans quelques années. Alexander était toujours très positif lorsqu’il s’agissait de sa carrière et celle de son meilleur ami, n’avaient-ils pas dit tout les deux qu’ils domineraient le monde un jour ? Le beau brun croyait dur comme fer qu’un jour où l’autre les gens voteront pour lui, il serait le premier Ambrose a devenir le président des Etats-Unis et rien qu’à l’idée il ne pouvait qu’imaginer son père, qui serait alors à ces yeux un raté. Si aujourd’hui c’était Alexander qui devait fuir sa famille pour s’effacer et laisser la place à son père, il en serait autrement dans quelques années. Il lui ferait payer son exile.

Alexander voulait que son meilleur ami ait une secrétaire, comme ci ça changerait grand-chose à l’heure actuelle. Evidemment l’idée de la secrétaire était dans un premier temps pour assouvir les besoins du jeune Ambrose, mais aussi pour donner plus d’important au cabinet de Charles. Et oui Alexander pensait qu’une secrétaire laissait penser aux clients que Charles était un avocat très prit, alors que là il gérait tout au lieu de se consacrer sur sa carrière ! « En effet… un mois que je devienne rapidement le doyen de l’université. » Un point pour Charles, il avait beau faire remarquer à son meilleur ami qu’il n’avait pas de secrétaire ce n’était pas Alexander et son minable poste de professeur qui lui donnerait l’occasion d’en avoir une. Le jour où il serait doyen de l’université n’hésitait pas ! « Depuis que j’en aie marre qu’elles viennent à moi en un claquement de doigt. Les femmes d’aujourd’hui m’ennuient énormément… je suis sûre qu’en Californie elles sont pires que chez moi, il n’y a qu’à voir leurs vêtements ! » Alexander était un vrai New-Yorkais, il était de ceux qui n’appréciait pas les autres états que le sien. Ici il faisait constamment chaud, les hommes étaient musclés et dingues de surf, les filles étaient à moitiés nues à chaque coin de rue et ils n’y avaient pas la classe qu’avait l’élite New-Yorkaise. Non vraiment ça n’était pas possible ! Il faisait son difficile pour le moment, mais vous verrez d’ici quelques temps il ne penserait pas à retourner prés des siens.

Il avait retrouvé son meilleur mai, avait jeté un client à la porte du cabinet et maintenant il buvait du champagne… la journée devenait intéressante ! Il posa la coupe sur le bureau de son ami prenant place sur l’un des sièges tandis que son meilleur ami fermait son ordinateur. Arquant un sourcil il n’eut pas le temps de dire ce qu’il venait de penser, souriant en entendant Charles il prit la parole à son tour « Reposer n’est pas vraiment le bon terme, disons qu’une charmante hôtesse a su m’occuper comme il fallait ! » Un sourire de satisfaction se dessina sur son visage, ah les femmes comment s’en passer ? « Dis-moi que la nourrice est très sexy et qu’elle a la majorité sexuelle ? Là tu m’intéresses, je pensais que tu allais me proposer une soirée dessin animé. » Alexander taquinait le jeune homme, il aimait Nastasia et était content de pouvoir la voir même si il préférait passer la soirée entre hommes il était dingue de sa filleule ! « Fatiguée ? Je n’aie jamais connu ce mot de ma vie. On va voir lequel des deux va coucher l’autre » Il rit, poussant sa coupe vers son meilleur ami qui se réservait un verre. Le duo que formait ces deux là était enfin de retour, accrochez vous habitants de Huntington !

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Il eut un grand rire, et devant l'air tellement convaincu qu'affichait son meilleur ami décida de ne pas soulever le fait qu'il avait bien un deuxième prénom - il avait juste toujours considéré légèrement mégalomaniaque le fait de se présenter systématiquement en déclinant la moitié de son état-civil. On ne faisait pas ça, en France. On savait se tenir. Voyons. Mais bon, ce n'était pas ce qui faisait tout le charme d'Alexander, justement? Son sens aigu de la discrétion? Il avait toujours pensé, quoiqu'il ne lui ait jamais avoué virilité oblige, que l'enthousiasme débordant du jeune homme l'avait beaucoup aidé. La confiance en lui de Alexander était contagieuse. Il avait beau avoir un côté plus terre à terre que lui, Charles s'était toujours plus ou moins laissé convaincre par les grandes ambitions de son camarade.
« En effet… un mois que je devienne rapidement le doyen de l’université. » Il haussa un sourcil circonspect, quoique toujours avec un sourire aux lèvres. Le professeur adjoint qui en un mois devient doyen de l'université? Il eut la vision tout à fait improbable de Alexander Ambrose, fouet à la main et bottes en cuir, exerçant son autorité légendaire sur les plus anciens professeurs de l'université, et instaurant un règne de terreur sur la ville entière. Merde, en plus il était certainement très bon en rire machiavélique. Le tout suffit à lui faire légèrement froid dans le dos. Le tout fut confirmé lorsque son meilleur ami évoqua sans délicatesse aucune sa vision qu'il avait des femmes. Tant de poésie! Tant de subtilité! Même s'il devait s'avouer qu'il avait souvent pensé plus ou moins la même chose en voyant les tenues... originales? que pouvaient parfois adopter les jeunes californiennes. La crise était passée par là. Le tissus était devenu un peu trop cher pour s'habiller dignement. Heureusement qu'il y avait de belles exceptions dans les parages - sa voisine de bureau Quinn, son amie Elizabeth, et même la légendaire Harper Bendel, même si elle était loin d'être une Huntingtonienne de souche. D'ailleurs, en parlant de Harper... "Doucement sur les clichés. Tu n'imagineras jamais qui est dans le coin. Harper. Et Harper n'est pas tout à faire le genre top-flashy-mini-jupe-dix-dollars-la-passe." Ou alors il ne serait jamais sorti avec. Diantre.

Il eut un signe légèrement désespéré de la tête, regarda la bouteille de champagne qui trônait fièrement sur son bureau - comme s'ils n'allaient pas la finir avant de quitter son cabinet. S'il croisait quelqu'un qui connaissait en sortant, son image de jeune homme indépendant qui s'en était sorti sans les moyens de son père allait en prendre un sacré coup - la cuite au champagne ne faisait pas vraiment classe moyenne. "Moche comme un poux et mineure!" En vrai, sa baby-sitter était tout à fait séduisante, mais ça, Alexander n'avait pas à l'apprendre tout de suite - ou alors trouver quelqu'un de potable et de pas trop cher allait devenir un véritable calvaire de tous les jours. "Mais si tu la fais démissionner je me ferai un plaisir de t'obliger à garder Nastasia tous les jours! J'espère que tu sais changer une couche!". Une soirée dessin animé? Il ricana en buvant une gorgée de son champagne. Ils avaient effectivement fait une soirée dessin animé, un soir - après beaucoup beaucoup beaucoup de verres d'alcool, et quelques substances plus ou moins licites. "C'est pas toi qui a versé une larme à la mort de Mufasa dans le Roi Lion?". Bon, d'accord, cette remarque était extrêmement faible. Il remplit le verre que le jeune homme lui tendait - ce dernier suivait le même rythme que lui, parfait, la soirée commençait bien! On allait rire. Il fit un clin d'oeil à la remarque qu'Alexander venait de lui faire. Qui allait coucher l'autre? Charles avait son physique pour lui, a savoir beaucoup plus de volume à remplir d'alcool avant de tomber ivre mort. Quoi? Alexander était un petit modèle. Tout petit modèle. "Pari tenu!"

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Le sérieux qu’affichait souvent le jeune homme face à toutes les débilités qu’il pouvait sortir par jour, servait à ce que ceux qui l’écoutaient le prenait souvent au sérieux. Certes beaucoup le voyait comme un mec complètement dérangé mais bon ce n’était pas très dérangeant pour le jeune Ambrose. Le pire c’était que son côté sérieux n’était pas fait pour que les autres pensent que tout ce qu’il disait été vrai, non il était réellement sérieux au point qu’il pensait réellement qu’un jour il serait président des Etats-Unis. S’il ne pensait pas une telle chose autant arrêter tout ce qu’il faisait et profiter de la fortune familiale. Il était comme les personnes qui jouaient à la loterie, s’ils participaient à ce jeu c’était dans le but de gagner sinon ils n’y joueraient pas ? Et bien Alexander c’était pareil, s’il se levait chaque jour et continuer à faire sa petite campagne c’était pour avoir un jour le pouvoir !

Balançant à son meilleur ami les clichés qu’il avait sur les filles Californiennes ce dernier s’attendait à tout sauf à l’annonce que venait de lui faire Charles. Il resta bête, très bête même et ça se voyait sur son visage. « Non, Harper ici ? On parle bien de la blonde sublime que tu as eue comme petite amie ? » Qu’est-ce qu’elle foutait là ? « C’est donc vrai ce que l’on dit sur elle à New-York ! » New-York avait beau être une très grande ville, les personnes qui appartenaient au monde d’Alexander et également d’Harper savaient tout sur les uns et les autres. A New-York Harper était la fille qui avait disparue du jour au lendemain on ne sait où, sa famille n’en parlait plus et elle était un peu la bête noire du coup. Pourtant si elle revenait chez eux il était claire qu’elle serait accueilli comme une reine, celle que tout le monde attendait au tournant.

« Non ? » Soufflant légèrement il était déçu, et son fantasme de la baby-sitter qui l’attendait entièrement nue sur le canapé ? Il arqua à nouveau un sourcil, Charles avait-il lu dans ses pensées ? Evidemment qu’il fallait la faire démissionner ! « Changer une couche ? Non mais tu m’as pris pour Madame Doubtfire ou quoi ! Allez Charles, tu la vires et on en choisi une nouvelle… du genre ouverte à toutes propositions, ça te ferait du bien à toi aussi. » Alexander doutait quelque peu sur la situation de son meilleur ami sur le plan sexuel, ça ne le regardait pas mais il fallait tout de même qu’il s’en mêle. Il était père célibataire et avait un boulot des plus imposant, il ne devait avoir personne ou alors une fois par mois, ou tout les deux mois… quel horreur. « On est vraiment obligé de reparler de ce pauvre Musafa ? J’ai eu beaucoup de mal à accepter son décès, j’y peux rien ! » Il ne garda pas son sérieux bien longtemps, riant face à ce qu’il venait de dire. On aurait dit un gamin mais peu importe, devant Charles il pouvait tout se permettre. « Parfait ! Finissons cette bouteille on a pleins de choses de prévu là ! » Terminant son verre il reprit la bouteille se reversant avant de la tendre à Charles.

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« Non, Harper ici ? On parle bien de la blonde sublime que tu as eue comme petite amie ? » Devant la violente surprise de son meilleur ami, Charles haussa des sourcils avec un sourire amusé. Il avait toujours plus ou moins eu des doutes à propos d'une attirance de Alexander pour la jeune femme - il lui était même arrivé de penser qu'ils avaient déjà eu quelques contacts physiques. Mais il était d'un naturel confiant, souvent trop - alors il préférait pensé qu'avec la force de leur lien son ami lui aurait avoué la chose depuis le temps, et qu'il avait suffisamment d'honneur pour ne pas la draguer dans son dos. A moins que...? Mais il enchaîna presque immédiatement: « C’est donc vrai ce que l’on dit sur elle à New-York ! » C'était quoi ce petit sourire mauvais? Des fois, il avait un peu peur d'apprendre ce qui se tramait dans la tête de Alexander. Honnêtement, ce mec était le diable. Rien à voir avec les déguisements douteux qu'ils avaient pu revêtir dans des soirées étudiantes. Il savait que Harper avait eu des tensions avec sa famille, et qu'elle avait radicalement changé de vie - il l'avait croisée plusieurs fois, assez pour savoir. Avec un sourire il finit par confirmer: "C'est bien elle. On a mangé ensemble récemment. Et non, avant même que tu demandes je sais pas si on va remettre le couvert. Je suis un père responsable, merde!" Il rit - Père responsable peut-être, mais ça le démangeait tout de même pas mal.
« Changer une couche ? Non mais tu m’as pris pour Madame Doubtfire ou quoi ! Allez Charles, tu la vires et on en choisi une nouvelle… du genre ouverte à toutes propositions, ça te ferait du bien à toi aussi. » Qu'est-ce qu'il disait? Alexander Ambrose était le mal. Et il fallait qu'il arrête de lire dans ses pensées - merde, est-ce que la frustration sexuelle se lisait sur son visage?! Il aurait plutôt pensé qu'elle avait été totalement masquée par l'épuisement! Et puis pourquoi est-ce qu'il avait tellement envie de faire en sorte qu'il se retrouve à changer les couches de sa fille? Il ricana intérieurement. Alexander ne savait probablement même pas comment défaire une couche. Lui-même n'en avait strictement aucune idée avant de se retrouver avec cette toute petite fille dans les bras - mais son meilleur ami plus encore que lui avait toujours eu le loisir de se prélasser dans le luxe avec une armée de domestique qui lui courait après pour le moucher quand il avait le malheur de choper un rhume. Il pencha une tête, et avec une moue boudeuse - celle que Nastasia avait en commun avec lui - lui dit: "Alexander... Tu aimes ta filleule, non?" Utiliser le mot filleule était fourbe, il le savait - Alexander craquait complètement pour cette enfant dont il était le parrain. "Oui? Allez, je suis sûr que oui. Donc tu vas me faire le plaisir de te servir de ta main droite au lieu de te servir de ma babysitter et faire en sorte que je ne me retrouve pas encore à flipper que ma nounou se révèle être une droguée. Ou une dingue. Ou une voleuse d'enfants. Ou les trois." Il y eut un silence - il empoigna encore la bouteille de champagne, dont le niveau baissait dangereusement. Les yeux plein de larmes de crocodiles, il ajouta enfin: "Et évitons le sujet de ma trépidante vie sexuelle." Ironie, quand tu nous tiens. Mais il savait que Alexander allait tout faire pour y remédier. Hélas. Ou tant mieux? Ouais, non: hélas. Et que la transition fut étrange pour en arriver à ce pauvre Mufasa, qui n'avait rien à foutre là: "Et t'inquiète pour Mufasa. Je comprends. Problèmes de figure paternelle. Même problème. Mais j'ai tourné la tête pour pas que tu me voies pleurer comme une merde à ce moment là. Désolé, je te l'avais jamais avoué..."
La nuit allait être longue. Et très, très bête. Merde - il savait qu'il allait s'amuser comme jamais, et n'avait qu'une seule hâte, boucler cette bouteille de champagne pour renouer avec son meilleur ami de tout les temps. Si au moins le troisième membre de notre trio avait été dans les parages... Ouais non, il serait mort d'un coma éthylique et la pauvre Nastasia se serait déjà retrouvée orpheline. Il fit un clin d'oeil à Alexander alors qu'il se resservait: "Doucement petit. Evite de vomir sur ma fille quand on passera la voir.". Et puis, comme pour appuyer cette réplique, il se resservit lui-même.

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« Je te fais l'honneur de débarquer & toi tu restes bosser ! »

Harper Bendel était le genre de femme pour laquelle n’importe quel homme se damnerait pour avoir le droit à un seul moment avec elle. Le genre de fille qui pouvait vous attirer beaucoup de problème parce qu’elle vous hypnotisait. Ouai Harper était ce genre de déesse ! Lorsque Charles lui indiqua qu’ils avaient mangé ensemble, un sourire plein de sous entendu apparut sur le visage du jeune homme. Son meilleur ami lui coupa l’herbe sous le pied « Tu plaisantes ? Tu avais Harper à tes côtés et tu n’en as même pas profité pour te la faire ? » Dis comme ça c’était un peu choquant, Charles avait parfois une vision des femmes pas très bonne en même temps il n’avait jamais été entouré de femmes digne de ce nom, à part une qu’il avait aimé, mais passons ce sujet peu glorieux ! « Père responsable ne veux pas dire que tu ne peux pas avoir des relations. »Voilà c’était plus soft ainsi. « Pourquoi elle est ici ? » Alexander était assez curieux, trop pour un homme d’ailleurs. Il aimait les petits potins, c’était son côté New-Yorkais, élite et compagnie. Là bas tout le monde savait tout sur tout, ou presque, puisque la plupart des choses étaient déformés. D’ailleurs si notre futur président était ici, à Huntington Beach, c’était parce que son père voulait éviter tout scandale.

Alexander était raide dingue de la fille de son meilleur ami, elle était la seule femme (enfin enfant) qui pouvait attirer autant son attention et avoir son respect. Quand cette petite puce deviendrait un jour une femme, papi Alex’ sera très protecteur, attention aux garçons qui lui tourneront autour parce qu’il compte bien faire des enquêtes sur chacun d’eux. Il aimait passer du temps avec Nastasia, il n’était pas très doué pour s’occuper d’un enfant c’était clair mais il n’était pas du genre à vouloir mettre cette petite fille de côté, elle faisait parti de leur vie à tout les deux ! Il arqua un sourcil observant son meilleur ami, il utilisait les bons mots pour l’amadouer. « Bien sûr que je l’aime, tu es content ? » Il grimaça légèrement avant de continuer « Il y a bien longtemps que ma main droite ne me sert plus pour une telle chose, on s’en charge à ma place » Charmant, n’est-ce pas ? « Tu me casses le fantasme de la baby-sitter, tu le sais ça au moins ? » Terminée la vision d’une jeune femme entièrement nue prête à s’occuper de lui ! En parlant sexe, les paroles de Charles eurent l’effet d’une gifle en plein visage pour Alexander. « Comment fais-tu ? Le sexe c’est la vie mec ! Ce soir tu me fais le plaisir de remédier à ça. » Avoir un enfant ça vous foutait vraiment en l’air votre vie, ça ne donnait pas du tout à Alexander l’envie d’avoir une famille de toute façon il n’en aurait jamais. Enfin peut être qu’un jour il aurait une descendance, un fils, sinon ça ne servait à rien. Il épouserait une femme de bonne famille, belle mais naïve au point de croire qu’il l’aime. Il aurait de nombreuses maîtresses, sortir sa femme de temps à autre pour les moments importants… triste vision de l’avenir. « Quoi ? Tu m’as laissé pleurer seul, croire que j’étais faible devant ce pauvre Musafa ! Tu me déçois, je n’aurais jamais fait ça ! » Si il l’aurait fait, parce qu’il était ainsi à profiter de chaque occasion pour être le meilleur mais il avait été faible, il avait agit en petit garçon de six ans attristé par la mort de ce lion… Le pire c’était qu’il pourrait pleurer à nouveau devant ce dessin animé.

Alors qu’il se réservait un nouveau verre, il rit de bon cœur en entendant Charles. « Oublie pas que tu parles à Alexander Peter Ambrose… l’alcool c’est comme de l’eau pour un homme comme moi. » Il allait finir alcoolique, un genre de politicien raté peut être ? Non impossible il était le meilleur ! Terminant son verre il se leva du fauteuil dans lequel il était assit depuis le début. « Allez on décolle, on a une soirée qui nous attend et la plus charmante des petites filles qui attend la venue de son oncle préféré. » Nastasia l’attendait pas, mais peu importe ça lui faisait plaisir de penser une telle chose.

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« Je te fais l'honneur de débarquer & toi tu restes bosser ! »

La principale différence qui existait entre Alexander et lui? Ils ne pensaient pas avec la même partie de leur corps. Du tout. Entre eux deux, Charles avait toujours été quelqu’un de profondément réfléchi. Probablement à cause du droit, ou parce qu’il avait dû se construire sans l’aide de sa famille, se débrouiller seul très vite - il pensait donc avec son cerveau. Quant à Alexander... comment dire? Il avait un rapport très utilitaire au monde, un rapport très utilitaire à ceux avec qui il interagissait. Il n’y avait guère qu’avec Charles et Kurt, leur troisième camarade, qu’il ne cherchait pas directement à obtenir un profit quelconque - du moins, Charles osait l’espérer. Il avait aussi et surtout un rapport très utilitaire avec les femmes. Il pensait donc, pour ainsi dire, avec sa bite. Cru, mais Alexander l’aurait reconnu lui-même si on lui avait posé la question. La preuve - à l’évocation de Harper, il ne put s’empêcher de dire: « Tu plaisantes ? Tu avais Harper à tes côtés et tu n’en as même pas profité pour te la faire ? » Charles haussa un sourcil, tout en plongeant à nouveau ses lèvres dans le champagne. Il n’y avait pas à dire, Alexander Ambrose était vraiment le comble de la classe & de la distinction. « Père responsable ne veux pas dire que tu ne peux pas avoir des relations. » Sauf qu’ils n’avaient pas réellement la même idée du mot «relations». Pour Alexander, il s’agissait principalement de ne pas passer la nuit seule et de s’éclater un coup. Pour Charles, il s’agissait plutôt de construire. D’avoir quelque chose d’à peu près sérieux. Il n’avait pas toujours été comme ça, bien sûr que non - le couple absurde qu’il avait formé avec Harper Bendel en était une preuve suffisante. Mais ce n’était plus la même chose depuis la naissance de sa fille. «Je peux pas me permettre de ramener une ribambelle de filles chez moi, tu le sais. J’ai une fille. Ta filleule. Je veux pas qu’elle devienne obsédée comme toi.» Il eut un clin d’oeil, histoire d’appuyer ses dires, de prouver qu’il ne s’agissait en aucun cas de pure méchanceté. Comme s’il était capable de réellement médire sur le meilleur de ses amis. « Pourquoi elle est ici ? » Il haussa brièvement les épaules. « Pour mes beaux yeux je présume? Je suis un dieu, je devais trop lui manquer». Il y eut un temps de silence, il eut un rire, avant d’ajouter avec un air contrit: «Sale fouine. Je pense pas être en mesure de te révéler le peu de choses que je sais à propos de son arrivée ici. Demande lui quand tu la croiseras. Je peux juste dire qu’elle a hérité d’un café dans le coin, qu’il tourne plutôt pas mal.». Il haussa un sourcil, mentionner le café de Harper devant Alexander n’était peut-être pas la meilleure des choses. Tout en reposant son verre, il reprit immédiatement: «Arrête tout de suite. Harper avec un petit tablier en train de me servir le café, c’est mon fantasme, arrête de le polluer».
Parce qu’il n’y avait pas une seule image salace que Alexander n’avait pas formé dans son cerveau au cours de sa vie. Il était bien placé pour le savoir - ils avaient été ivres ou drogués ensemble assez souvent au cours de leur scolarité pour connaître chaque recoin des pensées de l’un et de l’autres. Ils se connaissaient par coeur, même sous les aspects dont il ne valait mieux pas prendre connaissance - mais c’était ça, la vraie amitié, non? Heureusement, ils avaient évolué. Maintenant, ils avaient d’autres liens que les soirées apocalyptiques qu’ils organisaient ensemble, ou leurs utopies farfelues sur leur avenir commun. Ils avaient Nastasia, et Charles eut un sourire radieux lorsque Alexander finit par admettre que bien sûr il aimait cette petite. Même si, à vrai dire, il n’avait pas réellement besoin de confirmation orale pour le savoir - on n’avait jamais vu une enfant autant à l’abri du besoin que la jeune Nastasia Hayes, et ce en grande partie grâce à son super parrain Alexander.
Parenthèse familiale rafraîchissante, mais courte. Voilà qu’ils venaient de retomber en plein dans le monde du fantasme sordide avec l’évocation peu poétique de la main droite, du fantasme de la babysitter, puis le choc de Alexander face au terrible vide de sa vie sexuelle. Combo. Charles résista à l’envie de prendre sa tête entre ses mains sous le coup du désespoir. Parfois, il lui arrivait de se demander si Alexander serait toujours le même à quatre-vingt ans. Pour répondre à ces trois assauts, il ficha un coup de poing amical dans l’épaule de son camarade. «Mon pauvre Alexander. Après toutes ces années, tu vis toujours dans un film porno. Chacune de tes paroles devrait être soumise à contrôle parental. J’ose espérer pour toi que tu n’auras pas d’enfant de sitôt... Ou alors il te faudra renoncer à ce côté de ta personnalité pour n’être plus que le mec adorable que tu es avec Nastasia.» Ce mec adorable qui couvrait sa filleule de cadeaux, qui pleurait devant la mort de ce pauvre Mufasa, qui pouvait relever tous les défis pour venir en aide à son meilleur ami. C’était étrange, combien la personnalité de Alexander semblait scindée en deux. Il était un peu... le docteur Jekyll et Mister Hyde, mais sans processus fantastique bizarre. Mais bon. Cela faisait toute la richesse du personnage, et faisait de lui une personne imprévisible à laquelle on ne s’ennuyait jamais.
Et qu’est-ce qui le faisait passer à coup sûr d’une personnalité à l’autre? L’alcool. Evidemment. « Oublie pas que tu parles à Alexander Peter Ambrose… l’alcool c’est comme de l’eau pour un homme comme moi. ». Bon sang, si ce mec n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer. Comment pouvait-on sortir autant de bêtises en un temps aussi réduit? Après toutes ces années il en était toujours stupéfait. « Allez on décolle, on a une soirée qui nous attend et la plus charmante des petites filles qui attend la venue de son oncle préféré. ». Il haussa un sourcil: «Je t’arrête tout de suite, jamais je ne te laisserai épouser Nastasia. Tu es un dangereux prédateur.». Cependant il se leva, comme pour appuyer les dires de son camarade, et vida un énième verre de champagne tout en enfilant sa veste. Pour finir, il eut un clin d’oeil: «Je dis ça, mais elle sera sûrement ravie de te voir. Comme toujours. Je suis un peu jaloux.»

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« On parle d’Harper pas d’une ribambelle de filles, je te demande pas de ramener toute l’équipe de pompom girls ! » Il leva les yeux vers le plafond, non il ne l’observait pas, il se rappelait seulement cette nuit où il avait invité plusieurs cheerleaders dans une suite de l’un des hôtels de son père. Combien étaient-elles au juste, quatre, cinq… sept ? Il sourit pour lui-même se rappelant de cette nuit et de certaines acrobaties très intéressantes de ces sportives ! « ça ne risque pas, de toute façon je vais veiller à ce qu’elle rencontre son premier garçon à ses vingt et un an, et encore seulement si elle a des bonnes notes ! » Non mais vous croyez vraiment qu’Alexander Ambrose allait laisser cette gamine mal tourner ? Hors de question, cette petite bouille avait interdiction de grandir trop vite. Le jeune homme pouvait paraître comme ça très irresponsable, ce qu’il était à vrai dire, mais quand il aimait réellement les gens il n’était pas ainsi, la preuve Charles l’avait adopté ce n’était pas pour rien. Rigolant à la réplique de son meilleur ami. « Bien sûr je suis bête, ça ne pouvait qu’être pour toi ! » Il observa quelques secondes son meilleur ami se demandant si il tenait toujours à Harper ou non, c’était pas quelque chose dont ils parlaient tout les deux puisqu’elle était sorti de leur vie depuis bien longtemps, surtout de celle d’Alexander. « Quoi, je m’intéresse à son bien être c’est tout. » Bon d’accord ce n’était pas crédible, mais il avait au moins essayé. « C’est nul comme information. » Oui Alexander auprès aimait avoir des informations plus croustillante, il ne souhaitait pas non plus qu’il soit arrivé les pires choses à la jolie blonde mais bon il espérait que ça vaille le coup. Un café ? Quel horreur, comment pouvait-on vouloir passer ses journées à servir des cafés aux gens ? Il sourit, ce sourire très spécial qu’avait ce charmeur international. « Juste le tablier, rien d’autre… ah j’imagine déjà… » Il sourit bêtement avant de rire. « Ok c’est ton fantasme. »

« Qu’est ce que tu veux que je fasse d’un gamin ? A part laver ma voiture je ne vois pas à quoi il va me servir. » Non vraiment il ne voyait pas un enfant à ses côtés, où alors il ferait comme son père il ferait un héritier à son empire voilà tout. En réalité Alexander était incapable d’être comme son père, cependant il voulait absolument croire le contraire. Chaque jour depuis des années, depuis son enfance il tentait d’être comme cet homme qu’il avait toujours admiré. Son père ne l’avait jamais aimé, pourquoi il n’en savait rien et au lieu de le détester il agissait autrement, c’était à lui-même qu’il en voulait, il se privait de tout juste pour être sur d’être assez bien pour son paternel. Alexander avait perdu beaucoup de chose, beaucoup de monde. « Elle ne trouvera jamais mieux que moi. » Joker ! Il fallait espérer pour la petite Nastacia qu’elle trouverait mieux qu’Alexander qui serait un peu trop vieux pour elle le jour où elle serait en âge de trouver l’amour. De toute façon cette gamine était limite comme sa fille, bon ce n’était pas la sienne et il n’allait pas la kidnapper pas de panique hein ! « Il faut t’y habituer mon vieux, les femmes m’ont toujours préféré ! » C’était beau de rêver. Alexander était un homme séduisant mais généralement c’était Charles qui s’en le vouloir séduisait plus de femmes, en même temps il n’avait pas la même méthode que son meilleur ami. Les deux hommes quittèrent le bureau, laissant derrière eux cette bouteille de champagne déjà vide. Quittant le cabinet de Charles, tandis qu’Alexander lui faisait remarquer qu’il fallait revoir la décoration ils filèrent vers la limousine de monsieur Ambrose qui n’attendait plus que eux.

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« On parle d’Harper pas d’une ribambelle de filles, je te demande pas de ramener toute l’équipe de pompom girls ! » Charles haussa les sourcils. C’est là qu’il se rendait compte que, malgré une attirance plus que manifeste et de nombreuses tentatives plus ou moins risibles, Alexander n’avait manifestement jamais réussi à coucher avec Harper Bendel, la seule et l’unique - chose qui le rassurait, il n’était pas sûr d’être capable de lui pardonner d’avoir gardé le silence sur une telle chose. Parce que Harper, c’était Harper. C’est à dire qu’elle n’était pas du tout le genre discrétion et timidité au lit, bien au contraire. Non non, c’était un déluge d’énergie, et même un grand gaillard comme Charles mettait habituellement un certain temps à s’en remettre. Harper était, en quelques sortes, une ribambelle de filles à elle toute seule. Mais bref, ce n’était pas le sujet à l’origine - non non, il était partie d’une remarque beaucoup plus terre à terre. «Ce que je voulais dire par là, c’est que Alexander Ambrose, aussi appelé monsieur NC-17, ne voudrait probablement pas que je m’arrête à une seule femme. Toi et ton esprit tordu qui considèrent que la monogamie est la fin de la liberté. Dieu merci, tu n’appliques pas ces principes foireux à Nastasia.» Il eut un temps de silence, qui fut aussi un temps de réflexion, verre de champagne à mi-chemin entre la table et sa bouche. «Et je suis d’ailleurs plutôt d’accord avec ta perception du futur de ma fille. On fera un questionnaire? J’ai toujours rêvé de faire un questionnaire pour mes futurs gendres». Il eut un léger rire, qui, s’il avait été exécuté à un volume légèrement supérieur, se serait révélé un parfait rire machiavélique. Il voyait déjà les questions: que font les parents? Les grands-parents? Les oncles? Que penses-tu du mariage? Tu t’occuperais des taches ménagères? Du repas? Quelles pratiques sexuelles? C’est à dire tout à fait le genre de questionnaire auquel Alexander aurait échoué, et même Charles, probablement. Mais ils se devaient d’être outrageusement exigeants pour une enfant qui, ils le savaient pertinemment, deviendrait la plus jolie fille du quartier. Parce que Nastasia était parfaite. Na. Oui, à bien y réfléchir, même eux-deux n’auraient pas mérité cette petite poupée, une fois devenue grande. Parce que le simple fait de fantasmer sur Harper Bendel seulement vêtue d’un tablier était déjà le signe d’une déviance majeure pour la partie «père» de Charles Hayes. Et, a priori, les pensées de son meilleur ami étaient également polluées par ces images plus qu’affriolantes.
Ils étaient irrécupérables.
Autant dire qu’ils étaient tous les deux des hommes. Et que, dans leurs têtes, ils n’avaient pas tout à fait fini de grandir - ils avaient à peine vingt-cinq ans, après tout, merde! Mais Alexander avait beau dire le contraire, Charles savait bien qu’il serait un jour un père fantastique. Comme lui, il s’appliquerait avant tout à ne pas reproduire ce qu’ils avaient reçu comme éducation. C’était cela qui les avait rapprochés, au tout début - leur même enfance toute pourrie, et leur volonté farouche de ne pas devenir des modèles réduits de leurs géniteurs. Cette peur d’être comme le père, cette haine du père, était le meilleur gage de réussite dans l’éducation d’un enfant... non? Et puis ils pourraient toujours se serrer les coudes, mine de rien Charles avait de l’expérience. Il secoua la tête - il ne fallait pas penser à ça maintenant, il avait beau être heureux avec Nastasia, il savait qu’il aurait mieux valu pour la petite fille qu’elle naisse plus tard. Tout cela pour dire qu’il ne souhaitait pas Alexander de devenir père dans l’immédiat. «Tu es bon à jeter, Alexander.» Il n’en pensait pas un mot, bien sûr. «Prend ton temps. Tu sais que j’arrive même pas à t’imaginer dans une relation stable? Je suis sûr que tu seras un vieux jeune. Tu vois ce que je veux dire? Genre le tonton pervers qui drague les copines de sa nièce et qui reste l’éternel célibataire coureur de jupons. Ouais. Un vieux jeune.» Mais bon, s’il devenait ce genre de personne, il serait contraint d’établir une distance de sécurité entre son meilleur ami et sa fille. Au cas où. Surtout s’il continuait à prétendre que les femmes le préféraient en toutes circonstances. «Bientôt on sera tous les trois, avec Kurt, autour de Nastasia, et elle ne me verra même plus. Vous m’avez manqué, mais d’un autre côté j’ai pas hâte. Je comprends pas, c’est moi le plus grand, c’est moi le plus gentil, et elle est toujours là: gnagnagna, tonton Kurt, gnagnagna, tonton Alex. Je suis une victime.» Même s’il l’avait, tous les jours, rien que pour lui, et qu’il en profitait bien. Mais il aimait bien jouer le jaloux, de temps en temps.
Et qu’il était surtout profondément heureux de retrouver ses deux acolytes de toujours, ses meilleurs amis, ses frères. Ils ne partageaient pas de sang, mais ils se complétaient à la perfection. Et surtout ils avaient des souvenirs ensemble, des souvenirs à revendre qui les avaient profondément liés les uns aux autres. Des souvenirs de soirées, d’épreuves, de rires. Autant de choses qui lui firent décrocher un large sourire lorsqu’ils parvinrent devant le cabinet d’avocat, et que les yeux de Charles tombèrent sur une limousine qui n’attendait plus qu’eux. «Tu fais toujours dans la simplicité, hein?». Alexander n’était décidément pas sortable, mais c’étaient toutes ces choses qui le rendaient profondément attachant.
Ils allaient enfin pouvoir recommencer à passer du bon temps ensemble - et le bon temps commençait ce soir.