La journée c'était enfin terminée. Non pas qu'il s'agissait d'une libération, mais il y avait toujours ce de calme qui planait juste avant de rejoindre les bras de Morphée. Dagan et Alastriona étaient rentrés de la taverne, fatigués mais content du travail accomplis. L'Irlandaise se tenait devant le miroir de la salle de bain, se brossant les dents de la façon la plus machinale du monde. Tout son corps lui criait qu'elle était épuisée et qu'une bonne nuit de sommeil l'attendait. Ses boucle rousses, s'agitaient au rythme des coups de brosse. Une fois les dents rincés, elle resta se regarder dans le miroir, voyant sur son visage le passage du temps. Elle était loin l'époque où même fatiguée elle avait l'air pimpante. Du bout des doigts elle suivait la courbe de sa mâchoire avant de glisse ses deux mains dans son cou. Alastriona ferma les yeux pour pousser un soupire. Dieu ce qu'elle pouvait en avoir plein le dos parfois. La mère de famille se massa un peu la nuque, penchant la tête en avant pour décompresser un peu. Il était loin le temps de ses vingts ans, celui où elle pouvait galoper toute la journée durant jusqu'à en avoir mal aux pieds. C'était moche de vieillir, elle qui pensait qu'elle aurait toujours 18 ans.

Elle fini par sortir de la salle de bain qui donnait directement sur la chambre parentale. Dagan était assis sur le bord du lit et lui tournait le dos. Sans doute était-il entrain de lire quelque chose. Alastriona sourit, sentant son cœur inondé d'un immense sentiment de chaleur. Alors, elle s'approcha du lit et au lieu de s'y allongé, elle le traversa à quatre pattes pour rejoindre son homme. Là, elle me pris tendrement par les épaules avant de l'embrasser dans la nuque. Qu'elle était heureuse de l'avoir dans sa vie, lui qui ne l'avait jamais quitté depuis sa plus tendre enfance. Doucement, elle posa sa tête sur son épaule, profitant de pouvoir être à la même hauteur que lui pour une fois. L'irlandaise n'avait pas envie de briser ce moment de silence qui régnait dans la pièce, cet instant de pure tranquillité et de quiétude qui faisait du bien à son âme. Ô comme elle aurait voulu rester comme ça pour toujours. Mais finalement elle relâcha son étreinte pour pouvoir passer une main caressante dans les cheveux de son mari, observant la lecture de se dernier par dessus son épaule.

Alastriona n'avait pas envie de parler, elle avait jacassé toute la journée et ce silence lui faisait du bien aux oreilles. Mais si au loin elle entendant la rumeur des conversations de leurs enfants. Mais depuis le départ de Ryan, les choses étaient devenu plus calme. Plus de cris, plus d'objets cassés par maladresse. Teagan ne rentrait plus pour se plaindre de la maladresse de l'aîné du clan, même si Teag avait toujours eu une curieuse façon de se plaindre dû au faite qu'il était un enfant unique et particulier. La maison était beaucoup plus tranquille, lentement la paix s'installait à mesure que chacun commençait à faire sa vie.

Tout ce temps passé l'un à côté de l'autre pour avancer dans la même direction, pour construire ensemble un avenir pour eux et pour famille. A l'époque où ils étaient encore au village, tout le monde les avait pris pour des moins que rien, des incapables qui ne réussiraient jamais dans la vie. Aujourd'hui, le plus difficile était derrière eux, que cela n'en déplaise à ceux qui n'avaient aucun foi en eux. Alastriona sourit en voyant son mari se retourner vers elle, ce colosse au cœur tendre qui ne lui avait pas facilité la vie quand elle n'était pas plus haute que trois pommes. A présent elle était dans ses bras bienveillants, l'Irlandaise appréciait ce contact tout contre elle. Il n'y avait que le soir qu'ils se permettaient vraiment d'agir ainsi, de retrouver la proximité de leurs vingts ans. La mère de famille se sentait apaisée, son esprit était vide de toute inquiétude quelconque, de toutes ces petits futilités de la journée qui avaient gardé ses pensées en éveil. Oh comme elle l'aimait, et l'avoir entendu prononcer ces mots ci l'avait rendu plus douce encore.

D'un geste tendre, elle passait ses mains dans le dos de son mari, caressant ce corps qu'elle connaissait si bien, cette musculature qui voyait le temps faire son œuvre. Là, dans sa tête, trottait les vieux souvenirs du jour de leur mariage, la danse, les rires. Alastriona esquissa un sourire léger, c'était ça son bonheur à elle. La cinquantaine galopante était arrivée, avec elle c'était envolé le besoin de se prouver de quoi elle était capable. Elle savait qui elle était, elle n'avait plus besoin de savoir qui elle voulait être.

_ Domsa chomh mo ghrá, lui murmura-t-elle à l'oreille.

La, elle posa une main délicate dans la nuque de son homme, pour sentir comme il était plus grand qu'elle, ce gentil géant qui n'avait de cesse de réchauffer son cœur quand il avait quelques peines et fatigues. Elle avait de la chance, ce n'était pas le cas de toutes les femmes de son âge, quand aujourd'hui le divorce était monnaie courante dans le monde occidentale. Alors véritable chance ou capacité à évoluer… Alastriona n'était pas bien sûr de vouloir connaître la véritable raison de tout ça.