marissa and emma

« Words are through that i can't take back »

Aujourd’hui la jeune femme ne travaillait pas, elle pouvait profiter de sa fille toute la journée pour son plus grand bonheur à elle comme à Faith. C’est naturellement que toutes les deux décidèrent d’aller au parc en milieu d’après midi, il faisait très beau comme bien souvent et l’air frais ne leur feraient pas de mal. Sortir de la villa était toujours une bonne chose, surtout que Marissa y était resté cloitré durant deux mois. Faith était heureuse de pouvoir passer du temps seule avec sa mère, Marissa avait bien consciente qu’elle n’avait été une bonne mère ces derniers mois. Même si sa fille n’avait rien dit elle le savait au fond d’elle, elle le ressentait comme toute mère l’aurait ressentit à sa place. La jolie brune sorti donc dans l’après midi avec sa fille se rendant au parc de la ville, elles y allaient très souvent auparavant et la petite fille ne cessait de parler durant tout le chemin. Marissa avait du éteindre le poste radio pour pouvoir l’écouter et surtout se concentrer sur tout les sujets différents entamaient par sa fille de six ans. La jeune femme demanda tout de même à sa fille si elle voulait que Leah se joigne à elle, même si Faith était très attachée à sa tante elle fit comprendre à sa mère qu’elle voulait être que toutes les deux.

Une fois au parc la jolie brune posa ses lunettes de soleil sur son nez, passant une main sur sa robe signé Versace elle soupira légèrement pour se donner du courage. Faith courait autour de la voiture familial tandis que Marissa observait le monde, si il y avait déjà pas mal de monde l’entrée elle imaginait que dans le parc ça devait être tout autant occupé. La jeune femme angoissait, l’idée de rencontrer quelqu’un lui faisait peur. Elle ne voulait pas répondre aux questions indiscrète de certaines personnes et puis elle ne supportait plus la foule, elle aimait être seule à présent. L’adolescente, star de son lycée était très loin depuis deux mois. Aujourd’hui c’était une femme dont le regard triste et le silence permanent n’intéressait personne. Sentant sa fille lui attraper la main, elle avança avec Faith répondant aux quelques questions que la petite fille avait encore en tête. Les deux Jefferson marchèrent quelques instants avant de s’arrêter devant un glacier, Marissa acheta une glace à sa fille qui avait eu un mal fou à choisir des parfums du coup la petite se retrouvait avec une glace qui avait quatre parfums diffèrent. Marissa était persuadée que sa fille ne la finirait pas mais peu importe, elle était heureuse au moins.

Marissa venait de prendre place à un banc qui se trouvait à l’ombre grâce à un magnifique arbre, croisant ses jambes elle remonta ses lunettes dans ses cheveux souriant à sa fille qui jouait un peu plus loin. Etant enfant unique, Faith avait prit l’habitude de s’occuper toute seule, bien sur ses parents jouaient avec elle mais quand ils n’avaient pas le temps la petite fille savait s’occuper seule, qui à inventer des amis imaginaires. Marissa se perdit rapidement dans ses pensées, pensant au faite que Faith aurait pu avoir un frère avec qui jouait.

Emma était de retour à HB depuis maintenant 3 semaines, elle était revenue pour assurer une vie paisible à sa fille. Pour que sa fille ne grandisse pas la guerre civile qui éclatait au Mali. Et puis il y avait trop de souvenir douloureux qui lui revenait quand elle était là-bas. Alors quand elle avait eu terminé sa mission elle n’avait pas demandé à être prolongé. Elle avait eu l’accord d’adoption de Lilou quelques mois avant de revenir, pourtant la petite fille était une enfant qu’elle connaissait depuis sa naissance. C’est elle qui avait mis au monde la petite fille, et qui l’avait recueilli parce que sa mère était morte en couche. Alors même si Lilou était officiellement sa fille que depuis quelques mois dans son cœur elle l’était depuis le jour où la mère biologique de la petite lui avait demandé de s’en occuper. Bref Emma avait donc choisie de revenir pour le bien de la petite fille, sa vie serait plus simple si elle grandissait ici, si elle avait une enfance heureuse non rythmé par les attaques terroristes. Bref aujourd’hui Emma était en congé c’est donc naturellement qu’elle avait décidé de passer du temps avec sa fille. En même temps depuis qu’elle était revenu la séparation entre les deux étaient difficile autant pour Emma que pour Lilou. Au Mali Emma avait la petite fille tout le temps avec elle-même quand elle soignait les gens. Du coup la transition était plutôt rude pour toute les deux. Emma la journée était à l’hôpital et Lilou elle allait à la crèche. Mais après tout c’était bien pour le développement de la petite fille qu’elle soit séparée un peu de sa mère. C’est donc pour ça que les jours où Emma ne travaillait pas elle les consacraient entièrement à sa fille.

La matinée était donc passé très vite, entre le petit déjeuner, le bain, la coiffure et préparer à manger pour le midi. Emma n’avait pas vu le temps passé… Il était déjà temps de faire manger Lilou, ce qui n’était pas une mince affaire. La petite fille n’était pas habitué à manger les aliments d’ici du coup les repas étaient un peu compliqué. Mais Emma était patiente et réussissait toujours à faire goûter de nouvelle chose à sa fille. Une fois le repas terminé elle mit la petite à la sieste, et elle en profita pour faire un peu de ménage dans sa maison. On ne pouvait pas dire qu’elle avait le temps quand elle travaillait de faire le ménage à fond. Alors elle profitait des moments où Lilou dormait pour s’occuper de la maison. La petite se réveilla vers 15h, elle avait dormi une heure et demi assez longtemps pour qu’Emma termine son ménage. Comme très souvent à HB il y avait un soleil éclatant dehors, la jeune maman décida donc d’aller au parc. Lilou aimait bien courir avec les autres enfants, elle aimait le toboggan et tous les jeux qu’on pouvait y trouver. Elle mit à la petite fille sa petite polaire grise pour ne pas qu’elle attrape froid. La petite était plutôt frileuse en même temps le climat n’était pas du tout le même qu’au Mali. Une fois prête aussi elle ferma la porte de la maison derrière elle, attrapa son vélo qui était rangé dans l’abri de jardin et installa Lilou dans son siège. Emma ne circulait qu’en vélo ou en transport en commun. Elle enfourcha donc son vélo et pris la direction du parc, 10 min plus tard elle entrait dans celui-ci. Elle roula jusqu’à l’air de jeu et posa son vélo dans l’herbe là où il ne pouvait gêner personne. Elle accompagna sa fille jusqu’à l’air de jeu pour enfant, où une autre petite fille jouait. Il ne fallut pas plus de quelques secondes pour reconnaître la petite fille qui jouait. C’était Faith la fille de Marissa, elle était le portrait craché de sa mère au même âge. Emma ne put s’empêcher de sourire en repensant à cette époque-là, quand elle et Marissa avait 6 et 8 ans. La vie était beaucoup plus simple et c’était une époque où elles étaient liées comme les deux doigts de la main. Aujourd’hui les choses étaient différentes, les deux jeunes femmes s ne se comprenaient plus du tout. Lilou lui avait lâché la main et était partie jouer avec Faith, si sa fille était timide avec les adultes elle ne l’était pas du tout avec les enfants. Et Faith semblait contente d’avoir trouvé une camarade de jeu. Emma releva alors la tête pour regarder autour d’elle, histoire de voir avec qui Faith était au parc. Est-ce qu’elle était avec son père ? Ou alors Marissa ? Ou alors pire sa grand-mère ou est ce qu’elle était avec Leah ? Et finalement son regard croisa le regard triste et dans le vague de Marissa. Elle se souvenait de ce que Leah lui avait dit au sujet de Marissa qu’elle était passé par des moments difficiles c’est dernier temps. Et Emma s’en voulait un peu d’avoir été aussi dur avec elle l’autre jour à l’hôpital. Mais elle s’était sentit blessé quand sa sœur lui avait dit qu’elle était de trop et du coup les choses avaient dégénérées. Emma s’était montrée blessante et Marissa l’avait été en retour et finalement les choses n’avaient pas avancé plus que ça. Emma s’était contentée de regarder Marissa et de s’assoir sur un banc de libre. Elle n’allait pas aller la voir, elle n’avait pas envie de se faire une fois encore envoyé boulé et puis elle ne voulait pas envenimer encore plus les choses. Alors comme elle l’avait souligné à Marissa la dernière fois la balle était dans son camp. C’était à elle de décidé si elle voulait ou pas parler à sa grande sœur. Mais une fois encore le destin en avait sans aucun doute décidé autrement puisque avant même qu’Emma ait eu le temps de dire quelques choses Lilou était déjà au pied de Marissa les fesses par terre en train de pleurer. La petite fille avait perdu l’équilibre et en essayant de se rattraper à la jambe de Marissa elle avait laissé une belle trace de poussière sur le pantalon de celle-ci puis était finalement tombé sur les fesses. Plutôt surprise qu’autre chose la petite Lilou s’était mise à pleurer. Et Emma avait fait son arrivé rapidement. Elle se pencha et attrapa sa fille qui s’agrippa à son cou sanglotant. Elle lui frotta doucement le dos pour la consoler. Em’ croisa alors le regard de sa sœur, regard avant tout surpris par la découverte de sa nièce. Emma lui dit alors sur un ton calme, loin du ton de reproche qu’elle avait pu utiliser à l’hôpital : « Me regarde pas comme ça… Je te l’ai dit que je revenais pour ma fille… » Mais Marissa n’avait pas relevé à l’hôpital quand Emma le lui avait dit et Em’ en avait déduit qu’elle s’en fichait royalement. Mais au vu du regard surpris de Marissa celle-ci n’avait sans doute pas entendu ou voulu entendre quand Emma le lui avait dit.

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Perdue dans ses pensées, la jolie brune s’imaginait ce fils qu’elle n’avait pu mettre au monde. Elle ne faisait que repenser à tous ces mauvais souvenirs, cherchant une explication à tout ceci. Marissa ne comprenait pas comment tout avait pu déraper aussi rapidement, en quelques heures sa vie avait viré au cauchemar. Elle se souvenait des douleurs qu’elle avait ressentit, pensant que ça allait passer avant de se retrouver au sol tellement la douleur était devenue insupportable. La sirène des pompiers était un souvenir flou mais pourtant bien présent dans sa tête, son arrivée à l’hôpital, l’équipe médicale qu’elle connaissait très bien et qui ne pouvait lui mentir sur l’état critique dans lequel elle se trouvait. Tout s’était enchaîné rapidement, pourtant ça avait duré des heures, plusieurs heures durant lesquelles elle avait du se battre pour rester en vie et mettre au monde ce fils tant désiré mais malgré tout ses efforts et ceux de l’équipe médicale l’accouchement s’était soldé par un décès, le décès de son fils et ça quoi qu’on puisse lui dire c’était la pire chose qui soit au monde. Marissa avait pu tenir son enfant durant quelques minutes dans ses bras, une souffrance des plus insupportable mais qu’elle devait s’infliger pour pouvoir le voir une seule et unique fois, l’embrasser et lui dire adieu. Aujourd’hui de cet enfant désiré il ne restait plus que des échographies et une pierre tombale sur laquelle elle refusait de se rendre. Chaque fois elle repensait à tout ceci, se punissant de ce qui s’était passé. Aujourd’hui elle n’eut pas le temps de se torturer davantage, on la fit sortir de ses pensées. En effet elle sentit quelque chose se retenir à sa jambe avant d’entendre des pleures d’enfants, aussitôt elle pensa à sa fille qu’elle ne surveillait pas vraiment il fallait l’avouer. Baissant son regard tout en sursautant légèrement elle aperçut une petite fille en pleure, en déduisant que ce petit bout venait de tomber. Se redressant prête à ramasser la petite fille, quelqu’un fut plus rapide qu’elle, il s’agissait de la mère qui n’était autre qu’Emma… Marissa fut très surprise, ayant un visage des plus expressifs ça ne pouvait que se voir. Elle observait son aîné consoler la petite fille, étrangement elle n’avait jamais imaginé sa sœur mère, sûrement parce qu’à ses yeux Emma avait toujours été très libre et qu’elle ne semblait pas pouvoir tenir en place quelque part. Emma prit la parole, elle avait bien comprit le regard de sa sœur et lui fit remarquer. Son ton était diffèrent de celui de la dernière fois, peut être parce que sa fille était présente ? Marissa baissa son regard quelques secondes sentant sa fille lui enlaçait la cuisse, très curieuse de savoir ce qui se passait. Relevant son regard vers sa sœur, elle ne se souvenait plus du tout avoir entendu une telle chose. « C’est possible, je n’ai pas du faire attention… » Se mordant le bord de la lèvre nerveusement, la jolie brune se souvenait de leur conversation ou plutôt de tout ce qui avait dit pour faire du mal à l’une et l’autre. Marissa ne savait pas quoi dire de plus, sa sœur avait récupérée sa fille elle pouvait donc continuer sa route et faire comme ci elles ne s’étaient pas vus. Après tout elles s’étaient mises d’accord la dernière fois, non ? Faith prit la parole demandant qui elles étaient et faisant remarquer qu’Emma apparaissait dans les cadres photos des grands parents. Suite aux paroles de sa fille, la jeune femme sortit de son silence « comment elle s’appelle ? » Marissa tentait de faire un effort car leurs filles n’y étaient pour rien mais pour le moment elle ne pensait pas que cette conversation mènerait à quelque chose.

Emma était une nouvelle fois face à Marissa et cette fois elle était bien décidée à ne pas s’emporter. Elle avait dit à Leah qu’elle n’était pas là pour sauter à la gorge de Marissa et c’est pourtant ce qu’elle avait fait. Mais blessé par les mots de sa sœur elle avait réagi bêtement. Et puis aujourd’hui Marissa était avec sa fille et Emma avec la sienne c’était ni l’endroit ni le moment de repartir dans une dispute. Et puis Emma n’en avait pas envie, elle n’était pas revenu pour se battre avec sa sœur, elle ne cherchait pas non plus à lui faire du mal. Quoi que pouvait bien penser Marissa, Em’ l’aimait et la dernière chose qu’elle voulait c’était là faire souffrir. Maintenant dans toute cette histoire elle n’était pas la seule fautive, elle avait été mise à l’écart de sa famille, personne ne s’était intéressé à son voyage alors elle en avait déduit que sa famille ne chercherait pas à avoir des nouvelles d’elle. Ce n’est pas une fois que les gens sont partis qu’il faut s’apercevoir qu’ils existaient. Sa famille avait sa part de responsabilité dans son départ même si personne ne semblait vouloir l’assumer. Mais si Emma en voulait à ses parents elle n’en voulait pas à Marissa et Leah. Si ses parents ne lui avaient pas manqué plus que ça ses sœurs lui avaient manqués. C’est d’ailleurs pour ça que c’est à elle deux qu’elle adressait ses lettres quotidiennes et pas à ses parents. Elle n’avait jamais envoyé ces fameuses lettres mais l’intention avait été là. Et elle avait conservé chacune des lettres qu’elle avait écrites. Bref Emma s’était radoucie son ton de voix était plus calme quand elle avait parlé à sa sœur. « C’est possible, je n’ai pas dû faire attention… » Lui répondit Marissa elle aussi sur un ton plus posé. Em’ avait eu raison de parler calmement au moins les choses n’allaient pas s’envenimer encore plus. La seule chose à laquelle Em’ pensait c’était de ne pas s’emporter comme la dernière fois. Les deux sœurs c’étaient assez blessée comme ça, il était inutile d’en remettre une couche. Emma haussa alors les épaules et répondit toujours sur le même ton calme : « Peu importe… » Qu’elle ait fait attention ou pas Emma s’en fichait elle ne voulait pas partir dans ce débat-là. Il aurait été facile de lui balancer une saloperie à la tête du genre, ce n’est pas nouveau que tu ne fais pas attention à ce que je dis. Mais ça n’aurait servie à rien et ça ne risque pas de faire avancer les choses entre les deux sœurs. Emma avait passé l’âge de se battre avec sa sœur, elle n’en avait pas envie et pas franchement la force non plus. Comme elle avait dit à Leah si Marissa ne voulait ni la voir ni lui parler elle respecterait son choix. Et c’est ce qu’elle avait voulu faire aujourd’hui ne pas aller la voir, mais le destin vous joue parfois de sacré tour. Faith pris alors la parole rappelant qu’elle avait vu Emma sur des photos chez ses grands-parents. Savoir qu’elle apparaissait sur des photos chez ses parents ne lui fit ni chaud ni froid, ses parents elle les avait oublié depuis un moment maintenant. Elle avait d’abord essayé de les rendre fier mais sans succès, alors elle avait fini par laisser tomber et sortir de leur vie c’est tout. Marissa repris finalement la parole : « Comment elle s’appelle ? » Emma était sur le point de s’en aller. Leur discussion de la dernière fois avait été assez clair pour qu’Em’ garde ses distance avec sa sœur. Mais le fait que sa sœur lui parle la coupa dans son élan. Comme elle le disait depuis le début la balle était dans le camp de Marissa et si celle-ci faisait un pas vers elle, Em’ ne la repousserait pas. La jeune femme essuya finalement les dernières larmes qui coulaient sur les joues de sa fille et la reposa par terre. Elle répondit à sa sœur : « Lilou, elle vient d’avoir 18 mois… » Emma ne savait pas vraiment quoi dire de plus à sa sœur, elle marchait sur des œufs, elle ne voulait pas dire quelques choses qui allait une nouvelle fois mettre sa sœur en colère. Pourtant il serait bien de crever l’abcès une bonne fois pour toute. D’autant que les deux jeunes femmes auraient pu se soutenir, elles avaient vécu la même chose horrible. Marissa ne le savait pas mais Emma était sans doute la personne la mieux placée pour la comprendre. Mais pour le moment le dialogue entre les deux semblait complètement rompu. Emma s’adressa alors à sa fille en français comme elle le faisait toujours : « Aller, retourne jouer ma puce mais tu fais attention. » Elle regarda sa petite sœur puis Faith qui suivait déjà Lilou. Emma n’était finalement pas du genre à se défiler, leur dernière conversation n’avait mené à rien. Elle était décidée à jouer carte sur table comme elle l’avait fait avec Leah. Après Marissa fera définitivement ce qu’elle voudra. Marissa voyait les choses de ses yeux à elle, elle aurait voulu avoir une grande sœur qui l’admirait et qui lui disait que tout ce qu’elle faisait était bien. Sauf qu’Emma n’était pas comme ça et ce n’est pas parce qu’elle n’était pas à l’image de la sœur que Marissa aurait voulu avoir que ça faisait d’elle une mauvaise personne. Emma se lança alors : « Je suis désolé pour l’autre jour à l’hôpital… Je me suis emportée… Non contente toi de m’écouter… Tu t’es créé un idéal de grande sœur que je n’étais pas… T’attendais de moi des choses que je n’étais pas en mesure de t’apporter. C’est pas parce que je ne suis pas fier de toi parce que tu as été reine du bal que je ne le suis pas pour un tas d’autre truc. Tu peux pas attendre de moi quelques choses que je ne suis pas, ce n’est pas moi si je te dis que je trouve ça cool que tu ais été reine du bal… Tu vois ça de tes yeux à toi et tu m’as reprochés de ne pas mettre mis à votre place à toi et Leah. Mais est ce que une seule fois tu t’es mise à la mienne ? Vous étiez un bloc et moi j’en faisais pas partie… Vous m’avez mise à l’écart parce que je n’avais pas les mêmes idées que vous… Quand j’ai parlé de partir en Afrique personne ne s’est soucié de mon voyage, personne ne m’a posé des questions. Et quand j’ai annoncé que je partais aucun de vous n’a proposé de me conduire à l’aéroport… Alors tu peux me reprocher d’être partie, de ne pas avoir donné de nouvelle mais avant que je parte personne ne m’a dit donne de tes nouvelles. Ce n’est pas une fois partie qu’il fallait s’apercevoir que j’existais… Ce n’est pas parce que je ne montrais rien que je ne souffrais pas… » Bon elle avait fini son monologue elle avait dit tout ce qu’elle voulait dire à sa sœur. Maintenant c’était à Marissa de voir et de comprendre tout ce que sa sœur venait de lui dire. C’était au tour de Marissa de se mettre un peu à la place de sa sœur.

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La relation entre les deux sœurs était difficile et incompréhensible pour certain. Depuis qu’Emma avait disparu de la circulation c’était pire, Marissa ne voulait plus entendre parler de son aîné ce que n’appréciait pas toujours sa famille. Leah s’était fait une raison ne préférant pas mettre sa sœur de colère, du coup elle ne disait rien même si il était clair que ça ne lui plaisait pas. La mère des filles avait aussi fait comprendre à la jolie brune qu’il ne faudrait pas brusquer Emma si un jour elle revenait et rien que cela énervait beaucoup la jeune femme. Oui elle était jalouse, parce que c’était dans sa nature de gamine pourri gâtée et qu’elle aurait préféré que comme elle tout le monde déteste Emma pour ce qu’elle avait fait. Aujourd’hui elles étaient à nouveau l’une face à l’autre et franchement ça ne semblait pas mieux que la dernière fois, Marissa ne voyait pas ce qu’elles pouvaient bien à se dire mais elle se montrait poli parce qu’il y avait leurs filles respectifs. Elle ne savait même pas que sa sœur avait eu une fille, ni qui était le père et rien que cela ça la mettait en rogne car elle aurait du être au courant de tout ceci. Face à elle, Marissa avait une étrangère. Une femme dont elle ne connaissait rien. Emma lui apprit le prénom de sa nièce, nièce qu’elle ne verrait sûrement plus jamais et dont elle n’aurait plus de nouvelle d’ici quelques temps. Marissa ne voyait pas d’avenir entre sa sœur et elle-même, pourquoi mentir elles n’avaient rien à se dire et surtout elles n’en avaient pas envie en tout cas Marissa c’était son cas pour le moment. Lilou, c’était un prénom simple mais très mignon et ça allait très bien à la petite fille qui avait donc dix huit mois. Les deux petites filles jouèrent ensemble, loin d’être comme leurs mères elles semblaient déjà très bien s’entendre. C’était si facile quand on était un enfant.

Son regard posé sur sa fille, la jolie brune ne voyait pas quoi dire d’autre. Bien sûr elle aurait pu lui demander où était son mari, si elle en avait un car franchement connaissant Emma ça pourrait très bien être le résultat d’une nuit d’un soir. Bien sûr elle se gardait pour elle ce genre de remarque blessante. Ce fut Emma qui brisa ce silence, elle s’excusa pour leur dernière rencontre. Marissa n’attendait pas ses excuses, elle s’en moquait à présent puisque les choses avaient été très clairs. Elle ouvrit la bouche prête à lui faire savoir mais Emma fut plus rapide, lui demandant de l’écouter. Emma continua de parler, revenant sur ce que Marissa avait espérer venant de sa sœur. C’était claire que la jeune femme avait attendu beaucoup de chose de son aîné, elle avait eu besoin d’un modèle mais n’en avait pas eu puisqu’Emma était tout le contraire de ce qu’attendaient ses parents. Ils avaient été en guerre, Emma était incomprise et eux déçu de ne pas avoir une parfaite reproduction de ce qu’ils avaient imaginé. Marissa étant la deuxième avait été ce modèle de perfection qu’attendait ses parents, elle avait été à leur image et avait donc fait leur fierté tout comme Leah qui avait du coup suivit sa sœur. Emma n’avait donc pas tord, bien au contraire et elle continua sur sa lancée lui précisant que personne n’avait été là pour la soutenir lors de son départ. C’était vrai qu’aucun d’eux n’avaient fait le déplacement, comme ci c’était tout à fait normal de la laisser partir ainsi. Pour finir Emma ajouta que ce n’était pas parce qu’elle n’avait rien dit qu’elle n’avait pas souffert de tout ceci. Marissa passa une main dans ses cheveux ne sachant pas vraiment quoi dire, elle aurait pu se confier comme l’avait fait sa sœur mais quelque chose l’en empêchait. Le silence s’installa entre les deux brunes, Marissa posa son regard sur sa fille qui avait vraiment l’air heureuse de pouvoir jouer avec quelqu’un. « On ne s’est jamais comprises et… on ne se comprendra jamais, je crois qu’en faite rien n’est fait pour que ça aille entre nous. On continuera toujours à se reprocher tout ceci… tu as toujours détesté notre vie, pourtant tu étais bien contente d’avoir à manger tout les soirs ! Alors oui peut être qu’on est trop riche et qu’on dépense de trop selon toi, mais qu’est ce que ça peut te foutre franchement ? Papa à travailler dur, il n’y peut rien si les pays s’engraissent et laisse mourir leur population, ce n’était pas à lui de sauver le monde. Mais toi tu es tellement parfaite que forcement tu pouvais critiquer notre famille et crier haut et fort qu’un jour tu partirais… alors oui je t’aie abandonné comme tout les membres de la famille, parce qu’à force de t’entendre critiquer notre famille et notre vie je me suis demandé ce que tu foutais encore là. Tu répétais sans arrêt que tu allais partir, que tu allais faire quelque chose de bien pour aider les gens et tu vois à force de t’entendre parler ainsi j’ai compris qu’en faite t’en avais rien à faire de moi et de Leah, alors oui on t’a exclu parce que tu l’avais fait également. Tu croyais vraiment que j’avais envie de te dire en revoir alors que ça faisait très longtemps que je savais qu’un jour tu partirais. Et puis c’est facile de dire ça maintenant, t’avais qu’à taper du poing avant ! » Marissa posa son regard sur sa sœur « T’en as donné des nouvelles toi ? On a eu le malheur de pas te dire de nous en donner donc tu t’es dis allez c’est bon j’oublie ma famille. Au final Emma, que ce soit toi ou moi on est toutes les deux en tord. Je m’en fou que tu détestes les parents mais que tu fasses du mal à Leah, ça je ne peux pas le supporter... j’espère juste que maintenant que tu es ici tu passeras du temps avec elle, le reste je m’en fou. »

Emma venait de faire un monologue à sa sœur, elle lui avait dit ce qu’elle pensait à l’époque de son départ. Qu’elle s’était sentit comme un membre étranger de leur famille, elle se sentait d’ailleurs toujours étrangère à cette famille. Comme si quelques parts elle n’avait jamais réellement fait partie de leur clan. Marissa lui répondit alors : « On ne s’est jamais comprises et… on ne se comprendra jamais, je crois qu’en fait rien n’est fait pour que ça aille entre nous. On continuera toujours à se reprocher tout ceci… » Emma secoua la tête c’est ce que Marissa ne comprenait pas, Emma ne lui reprochait rien. Dans le fond les deux personnes à qui elle en voulait et qui pour elle, était les fautifs c’était ses parents parce qu’ils n’avaient fait que creuser le fossé qu’il y avait entre Emma et le reste de la famille. Elle répondit alors à sa sœur : « C’est là que tu as tout faux je vous reproche rien… Ni à toi, ni à Leah. » Pour ses parents c’était une tout autre histoire. Mais la rancœur qu’elle avait contre ses parents c’était quelques choses qu’elle gardait pour elle. Simplement parce que ses sœurs ne comprendraient pas. Elles voyaient en leurs parents, des parents modèlent alors que pour Emma ils étaient loin de l’être. Sa sœur ajouta ensuite : « tu as toujours détesté notre vie, pourtant tu étais bien contente d’avoir à manger tous les soirs ! » Et Emma égale à elle-même répondit du tac au tac : « Il y a une différence entre avoir à manger tous les soirs et avoir TROP à manger… et gâcher. » Elle n’avait pas changé, voir elle était encore pire qu’avant sur certain point. Parce qu’elle avait vu la misère qu’il y avait en Afrique, elle avait vu mourir des centaines d’enfants de faim. Alors elle ne pouvait pas rester indifférente, elle ne pouvait pas gâcher la nourriture ce n’était pas envisageable pour elle. Marissa repris la parole et lui dit : « Alors oui peut être qu’on est trop riche et qu’on dépense de trop selon toi, mais qu’est ce que ça peut te foutre franchement ? Papa à travailler dur, il n’y peut rien si les pays s’engraissent et laisse mourir leur population, ce n’était pas à lui de sauver le monde. Mais toi tu es tellement parfaite que forcement tu pouvais critiquer notre famille et crier haut et fort qu’un jour tu partirais… » Emma n’avait jamais demandé à son père de sauver le monde, elle lui reprochait simplement de croire qu’avec de l’argent on pouvait tout acheter. Elle lui reprochait de se croire au-dessus de tout le monde parce que lui fréquentait le country club de HB. Elle lui avait reproché de mépriser les gens pauvres, elle lui avait reproché d’inculquer à Marissa et Leah qu’avec de l’argent on pouvait tout avoir. Emma répondit à sa sœur la regardant dans les yeux : « Je lui ai jamais demandé de sauver le monde. Et le problème n’était pas l’argent qu’il dépensait. Je ne lui reproche pas d’avoir trop d’argent, je lui reproche de croire qu’avec de l’argent on peut absolument tout acheter ! Et de vous avoir élevé dans ce sens, de vous faire croire qu’avec de l’argent vous pouviez absolument tout avoir ! De vous faire vivre dans un monde de princesse complètement irréel ! » Voilà c’était ça dans le fond le problème d’Emma c’était que ses parents avaient fait de ses sœurs deux filles égoïstes et déconnecté de la réalité de la vie. Elle espérait franchement que Marissa ne se retrouve jamais sans un sous parce qu’elle risquerait de tomber de très très haut. Et dans le fond s’opposer à ses parents à ce sujet-là ça avait été sa façon de protéger ses sœurs. Il n’y a pas pire que de vivre dans l’illusion de quelques choses.

Marissa avait alors repris : « alors oui je t’aie abandonné comme tous les membres de la famille, parce qu’à force de t’entendre critiquer notre famille et notre vie je me suis demandé ce que tu foutais encore là. Tu répétais sans arrêt que tu allais partir, que tu allais faire quelque chose de bien pour aider les gens et tu vois à force de t’entendre parler ainsi j’ai compris qu’en fait t’en avais rien à faire de moi et de Leah, alors oui on t’a exclu parce que tu l’avais fait également. Tu croyais vraiment que j’avais envie de te dire en revoir alors que ça faisait très longtemps que je savais qu’un jour tu partirais. Et puis c’est facile de dire ça maintenant, t’avais qu’à taper du poing avant ! » Alors c’était vraiment ce que pensait Marissa qu’elle n’en avait rien à faire d’elle et de Leah. Emma secoua la tête, définitivement les deux jeunes femmes ne se comprendraient jamais. Em’ répondit à sa petite sœur : « Ce n’est pas parce que j’avais envie… besoin de partir que j’en avais rien à faire de toi ou de Leah ! » C’est tout ce qu’elle avait retenu de ce que sa sœur avait dit, qu’elle pensait qu’elle n’en avait rien à faire d’elles. Et ça résonnait dans sa tête, s’il y a bien deux personnes à HB dont elle n’en a pas rien à faire c’est bien ses sœurs. Marissa lui dit finalement : « T’en as donné des nouvelles toi ? On a eu le malheur de pas te dire de nous en donner donc tu t’es dit allez c’est bon j’oublie ma famille. » Non elle n’avait pas oublié sa famille, il n’y avait pas un jour où elle n’avait pas pensé à Marissa et Leah. Et dans ses moments difficiles c’étaient en pensant à elles qu’elle avait tenu. Alors sans réfléchir Emma lui répondit : « Je vous ai écrit… » Elle regretta ses paroles à la seconde même où elles étaient sorties de sa bouche. C’était des lettres qu’elle n’avait jamais envoyées, et qu’elle ne pensait pas un jour donné à ses sœurs… Marissa repris la parole : « Au final Emma, que ce soit toi ou moi on est toutes les deux en tort. Je m’en fou que tu détestes les parents mais que tu fasses du mal à Leah, ça je ne peux pas le supporter... j’espère juste que maintenant que tu es ici tu passeras du temps avec elle, le reste je m’en fou. » Emma planta son regard dans celui de sa petite sœur et lui répondit espérant intérieurement qu’elle n’ait pas saisi le fait qu’Emma leur avait écrit. « Tant fait pas le message est passé. Je vais faire pour une fois ce que tu attends de moi te laisser tranquille. Pour ce qui est de Leah je sais ce que j’ai à faire ! » Fin de la discussion ? Emma l’espérait, pourvu que sa sœur ne relève pas pour les lettres. Pourvu qu’elle prenne sa fille et qu’elle s’éloigne simplement sans rien dire de plus.

marissa and emma

« Words are through that i can't take back »

Marissa était une personne têtue et rancunière, il fallait parfois insister avec elle pour arriver à quelque chose et ses proches le savaient parfaitement. Emma aurait très bien pu laisser tomber car franchement sa sœur ne semblait pas vouloir comprendre, mais elle insistait lui expliquant ce qu’elle avait ressentit et se justifiant sur ce que pouvait lui balancer la jeune femme. Marissa se rendait compte finalement qu’il avait été plus facile de détester Emma même si ce mot était fort, surtout pour sa grande sœur. A vrai dire, la jolie brune n’avait pas détesté sa sœur lors de son départ, elle ne lui avait jamais avoué mais elle avait souffert de ce départ parce qu’elle avait comprit qu’Emma n’avait pas besoin d’eux pour avancer. Marissa ramenait toujours tout à elle, et leur discussion en était la preuve concrète. Au final la jeune femme avait souffert de ne pas avoir de nouvelle de sa sœur, cette souffrance avait disparu pour laisser place aujourd’hui à de la colère et de la rancœur surtout depuis deux mois. Depuis qu’elle avait perdue son enfant la jolie brune avait multiplié sa colère contre son aînée, elle n’y était pourtant pour rien mais manque de bol fallait que ça tombe sur quelqu’un ! Elle fronça les sourcils lorsque sa sœur lui affirma qu’elle ne lui reprochait rien ni même à Leah. « C’est dommage alors… parce que durant toutes ces années c’est ce que j’ai cru, et j’ai jamais compris ce que j’avais pu faire pour ne pas te plaire. » La jolie brune se mordit le bord de la lèvre, il ne fallait pas croire que tout ceci ne lui faisait rien bien au contraire au fond d’elle Marissa ne rêvait que d’une chose pouvoir déposer les armes et retrouver sa sœur mais ce n’était pas si simple que cela. La jolie brune leva les yeux au ciel ne préférant pas répliquer, franchement elles ne tomberaient pas d’accord car Marissa était très proche de ses parents et ne se rendait pas compte que leur façon de vivre était parfois trop excessive. Bien sûr elle n’était plus cette gamine pourri gâtée mais Emma ne le voyait sûrement pas, elle ne connaissait pas réellement Marissa ou plutôt la femme qu’elle était devenue. « Si tu avais fait l’effort de l’accepter lui aussi tu aurais vu quel père merveilleux il est. » Marissa passa une main dans ses cheveux secouant légèrement la tête, non on ne pouvait pas tout acheter avec l’argent et elle le savait. « Je te rassure Emma, on ne vit pas dans un monde de princesse. On a arrêté d’y vivre en grandissant, on comprenant que finalement la vie… ne nous faisait pas de cadeau. » Il était vrai que Marissa et Leah avaient grandi dans un monde parfait, elles avaient eu tout ce qu’elles voulaient et ne connaissaient pas le refus. Plus jeunes elles ne pensaient qu’à elle et leur popularité, elles se moquaient bien des autres mais elles étaient devenues des femmes à leur tour et avait décidé de prendre leur vie en main. Marissa avait étudié durement comme les autres pour devenir aujourd’hui ce qu’elle était, elle ne devait rien à ses parents sauf bien sûr l’argent qu’ils avaient déboursé pour ses études. Sa maison elle l’avait grâce à elle et son mari et non grâce à eux, elle n’arrivait pas à comprendre sa sœur sur ce point là. Pour la jolie brune ses parents étaient les meilleurs.

Bien sûr durant des années, aux côtés de son mari et de leur fille elle avait continué à vivre dans un bonheur absolue mais Emma pouvait se rassurer à présent, sa sœur ne serait plus jamais la même ! Elle ne serait plus jamais cette gamine pleine de vie, qui croquait la vie à pleine dent et qui en profitait pleinement sans se soucier des autres. « Ça aurait été tellement plus simple si on avait pu en parler… si on avait tous été moins bêtes. Au final on a perdu tellement de chose. » Pour une fois la jolie brune ne rejetait pas la faute uniquement sur sa grande sœur, elle prenait consciente du mal qu’ils s’étaient tous faits notamment le mal causé entre les trois sœurs qui auraient pu être lié comme l’était Leah et Marissa. La jeune femme fronça les sourcils, avait-elle bien comprit ? Sa sœur lui avait écrit ? Non ce n’était pas possible puisqu’elle n’avait jamais rien reçu et personne n’aurait planqué ces lettres… Emma reprit la parole, Marissa fronça à nouveau les sourcils. Alors ça allait se finir ainsi ? Elles avaient vidé leurs sacs et se quitter définitivement ? Marissa sentait son cœur se serrer, elle était sûre que si ça avait été sa sœur a sa place elle aurait sauté dans les bras d’Emma mais Marissa n’y arrivait pas, elle en mourait d’envie, elle voulait lui dire qu’elle était désolé pour toutes ces années gâchés mais elle restait là, planté devant sa sœur. Elle avait une question cependant « Pourquoi tu as dis que tu nous as écrit ? Je n’aie rien reçu… ni même Leah ! »

Emma était différente de ses parents, de ses sœurs même. Elle avait très vite voulu penser par elle-même, elle avait pris conscience très jeune de la misère dans laquelle vivaient certaines personnes autour d’elle. Peut-être plus emphatique qu’une personne lambda elle s’était sentit coupable, coupable de manger à sa fin, coupable d’avoir un toit, coupable de vivre dans le luxe alors qu’elle croisait des gens qui vivaient dans la rue. Alors elle s’était vite confronté à ses parents, elle leur avait tenue tête rapidement. Devenant la rêveuse incontrôlable de la famille. Ça avait creusé un fossé avec ses parents puis peu à peu avec ses sœurs… Ça avait été comme inévitable, Emma se sentait de trop dans sa propre famille alors rapidement elle avait quitté le domicile familial et puis elle avait chopé la première occasion de partir pour une mission humanitaire. Pensant sincèrement que son absence se remarquerait à peine. Mais finalement elle s’était trompé son silence avait fait plus de dégât qu’autre chose. Bref aujourd’hui elle était face à Marissa, et elle essayait de faire comprendre à sa sœur que le problème n’avait jamais été elle ou Leah mais plutôt leurs parents… Emma avait fini par dire à sa sœur qu’elle ne lui reprochait rien, comment pouvait elle reprocher quoi que ce soit à ses sœurs. Marissa lui répondit alors : « C’est dommage alors… parce que durant toutes ces années c’est ce que j’ai cru, et j’ai jamais compris ce que j’avais pu faire pour ne pas te plaire. » Emma regarda sœur dans les yeux, elle n’arrivait pas à croire que Marissa ait pu croire ça. Certes elle avait pris ses distances avec sa famille mais ça ne voulait pas dire qu’elle n’aimait pas ses sœurs… Em’ répondit alors presque du tac au tac sans prendre le temps de réfléchir à ses paroles : « T’es ma petite sœur Marissa ! T’as pas besoin de faire quoi que ce soit pour me plaire… il est évident que je t’aime ! Peu importe l’éloignement, les distances que j’ai pu mettre pour me préserver. Y a rien que je n’aurais… que je ne ferais pas pour toi ! » Ba au moins c’était dit et sincère. C’était sortie spontanément parce qu’elle refusait de laisser sa sœur croire un seule instant qu’elle avait quelques choses à faire pour lui plaire. Quoi que Marissa fasse Emma l’aimait c’était ça être sœur…
Le sujet Papa était venu sur le tapis, Emma ne voyait absolument pas son père comme un héros et sa mère encore moins. Entre ses deux parents c’était sans doute à sa mère qu’elle en voulait le plus… Emma avait longtemps souffert du rejet qu’avait fait sa mère à son égard. Une fois Marissa née, elle n’avait plus existé. Elle était devenue celle dont sa mère avait honte et autant vous dire que c’est compliqué de se construire avec ce sentiment de ne pas être assez bien pour sa mère… « Si tu avais fait l’effort de l’accepter lui aussi tu aurais vu quel père merveilleux il est. » lui dit Marissa. Et Emma enchaîna : « C’était à eux de m’accepter comme j’étais … pas le contraire, c’était moi l’enfant… » Ca en disait long sur ce qu’Emma pouvait bien penser de ses parents. Si aujourd’hui elle ressentait le besoin de revoir ses sœurs, elle n’éprouvait aucune envie de voir ses parents. « Je te rassure Emma, on ne vit pas dans un monde de princesse. On a arrêté d’y vivre en grandissant, on comprenant que finalement la vie… ne nous faisait pas de cadeau. » Lui avoua Marissa. Emma plongea son regard dans celui de sa sœur, il avait une lueur qu’elle reconnaissait bien. Celle de la tristesse qui vous ronge, elle connaissait bien cette lueur parce qu’elle voyait la même dans ses yeux dès qu’elle se regardait dans une glace. Et elle ne répondit rien à sa sœur après tout ça n’avait pas besoin de réponse. Sa sœur venait exactement de reconnaitre ce qu’Emma reprochait à leur parent. Parce qu’elle était sûr que Marissa était tombé de haut quand il lui était arrivé quelques choses de difficile à vivre.

« Ça aurait été tellement plus simple si on avait pu en parler… si on avait tous été moins bêtes. Au final on a perdu tellement de chose. » Ajouta sa sœur. Pour une fois elles étaient d’accord mais à l’époque peut-être qu’aucune d’elles n’étaient prête à avoir cette discussion. Et la seule réponse qu’Emma répondit : « Ce qui compte ce n’est pas ce qu’on a pu ou pas faire mais ce qu’on fait ou ne fait pas aujourd'hui. » Ça voulait dire en gros que même si elles avaient perdus du temps rien ne leur empêchait d’essayer de le rattraper. Elles restaient des sœurs quoi qu’elles fassent il y aura toujours une part d’elles même accrochés à l’autre. C’était inévitable, c’est la force des liens fraternels qui voulaient ça. Emma avait fait quelques pas pour récupérer Lilou et quitter le parc. Laisser sa sœur là sans plus d’explication après la bombe qu’elle venait de lancer. Mais Marissa repris la parole et demanda : « Pourquoi tu as dis que tu nous as écrit ? Je n’aie rien reçu… ni même Leah ! » A la seconde même où Emma avait lâché le morceau pour les lettres elle aurait voulu se taper la tête contre les murs. Elle n’avait pas eu l’intention d’en parler… Mais aujourd’hui elle n’avait pas envie de mentir à sa sœur. Alors elle avait deux solutions partir et planter sa sœur sans explication ou alors dire la vérité… C’était peut-être l’occasion de retrouver sa petite sœur. Emma ne voulait pas laissé passer cette chance-là. Elle répondit alors se retournant vers sa sœur : « Parce que je l’ai fait… Je veux dire vous écrire à toi et Leah… Vous n’avez rien reçu parce que je n’ai rien envoyé… »… Voilà c’était dit. Elle n’avait rien envoyé mais avait conservé chacune des lettres qu’elles avaient écrites. C’est d’ailleurs une des seules choses qu’elle avait ramené d’Afrique avec elle. Emma en avait trop dit il était pas question qu'elle en dise plus, ça faisait longtemps maintenant qu'elle s'était fait à l'idée que ses soeurs ne lirait pas les lettres qu'elle avait écrite.Et puis elles étaient intimes et révélait les pires choses qu'elle avait vécu. Pas question que quelqu'un les lisent. Emma fit donc mine de regarder sa montre et s'exclama : « J'avais pas vu qu'il était si tard... Lilou vient là on y va. Je dois y aller à plus tard Marissa. » Elle ne laissa pas le temps à sa soeur de dire quoi que se soit. Elle attrapa sa fille dans ses bras et fila en direction de la sortie du parc sans laisser aucune chance à sa soeur de la rattraper.

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