Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger
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Sujet: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Mer 24 Avr 2013 - 0:34
oh shit... surprise?
Please, tell me you aren't here to kill me
Jagger n'avait jamais - jamais, jamais, jamais - été quelqu'un du matin. Peut-être parce que depuis le début de son roadtrip le matin avait été un concept totalement abstrait pour elle - l'heure à laquelle les gens normaux se levaient, c'était celle à laquelle elle commençait à songer à aller au lit, ou au contraire celle où elle ne songeait pas du tout à sortir du sommeil. Sauf que depuis qu'elle avait commencé son activité de mécanicienne, elle avait dû faire connaissance avec ce fort mystérieux objet que l'on qualifiait d'ordinaire de réveil. Depuis, elle était accro au café. Vraiment. Et presque autant qu'accro à la cigarette. Ce matin là, elle émergea à grand peine, après avoir successivement retardé cinq fois son réveil. Elle commença à ramper hors de son lit alors que son frère venait de toquer à la porte de son van pour l'en extraire, attrapa un short, attrapa une vieille chemise, et alla s'assoir contre la fenêtre dans l'espoir que le soleil la réveille. Chose qu'il ne fit qu'à demi. Plus ou moins résolue au fait que la journée devait commencer à un moment ou à un autre, elle prit une douche, se maquilla. Sauf que, puisque le destin avait décidé d'être contre elle, lorsqu'elle ouvrit son placard elle ne trouva qu'un pot vide de café. Elle savait que son frère ne buvait que du thé - faible! tapette! -, et manqua de s'arracher une pleine poignée de cheveux sous le coup de la rage. Il lui restait deux heures avant son premier rendez-vous. Le visage entre les mains, elle finit par songer à ce nouveau café. Hometown, quelque chose comme ça. Nom accrocheur - et puis, en théorie, dans les cafés ils font du bon café. La question fut vite réglée - quelques minutes plus tard, elle avait déniché ses clés et passait à l'avant du van, fermement décidée à rattraper le début désastreux de sa journée.
Sauf que non. La vie avait décidé d'être une chienne. Prenons les choses dans l'ordre. Elle descendit de sa voiture, chemise négligemment nouée sur le ventre et mini short, après avoir coupé sa radio qui diffusait à fond ses éternels Rolling Stones. Elle ajusta ses lunettes sur son nez, les rayons ayant fini par devenir vaguement agressifs, et poussa la porte du café. Encore totalement brumeuse de son réveil brutal, elle s'étira dans l'entrée tout en rêvant de son café à venir. Elle plongea ses clés dans sa poche, et de l'autre parvint à extraire un billet, tout en se dirigeant vers la caisse. Tout en comptant sa monnaie, elle dit machinalement et sans même regarder le serveur: "Un café. Genre... un grand café. Grand grand format. Sans sucre." - et puis elle posa enfin son billet sur le comptoir. Sauf que ça ne lui semblait pas du tout s'agiter devant elle. Au contraire. Pourtant, dans son flou artistique matinal, elle avait bien cru discerner une présence humaine. Elle amena une main à sa tête pour relever ses lunettes de soleil sur son front, et enfin releva les yeux. Voilà. C'est là, le moment où elle se dit que la vie avait décidé d'être une chienne.
Pendant une seconde, elle eut un énorme court-circuit mental. Quelques mots tombèrent dans son cerveau: "Donovan". "Serveur". "Hein?". "Psychopathe". "M'a suivi". "Au secours". "Oh merde" - tiens, elle avait prononcé le dernier à haute voix. Mais c'était lui, vraiment lui. Donovan Halvey, l'homme de Memphis, plus ou moins son ex petit-ami, tout du moins son ancien compagnon de roadtrip - celui qu'elle avait abandonné au bord de la route comme le dernier des petits chiens au moment où sa propre vie était en train de basculer. Malgré elle, elle se sentit rougir, et elle plaqua une main contre sa bouche. Il la regardait fixement, totalement pétrifié lui aussi. Il y eut un lourd silence, presque d'une dizaine de secondes, avant qu'elle ne laisse éclater ses pensées: "Mais qu'est-ce que tu fous là?!" Des hasards aussi monumentaux, ça pouvait pas exister - à moins de se trouver dans un film à deux balles ou d'avoir un sérieux compte à régler avec son karma. Est-ce qu'il l'avait poursuivie? Est-ce qu'il la traquait depuis des mois? Est-ce qu'il voulait la tuer pour se venger? Elle eut soudain l'envie urgente de partir au courant - mais elle resta là, pétrifiée par le choc. Le café avait mystérieusement disparu de ses pensées. C'était Donovan - celui qui, quand il se mettait à rire, faisait trembler ses jambes et se nouer son ventre.
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Mer 24 Avr 2013 - 22:51
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Depuis que j'avais quitté Chicago et que je me trimballais sur la route aux quatre coins du pays, j'avais pris l'habitude de bosser par période. Je me contentais du minimum, je voulais juste pouvoir bien bouffer, picoler, fumer et avoir de l'essence, en dehors de ça je n'avais besoin de rien d'autre. Comme je vivais dans ma voiture (ou dans des hôtels parfois, ou même carrément chez des gens assez généreux pour m'accueillir quelques jours) je n'avais pas beaucoup d'affaires. Quelques fringues, un album photo que je n'ouvrais jamais, un vieux ballon de basket, et trois paires de chaussures. En dehors de ça, je possédais un téléphone portable évidement, un caméscope pour filmer des sex tapes (ou peut-être pour filmer les endroits que je visite, allez savoir), et des tas de cds qui s'empilaient dans ma voiture. Je n'avais besoin de rien de plus pour faire mon bonheur. Ainsi, mes dépenses étaient minimes et je n'avais donc pas à bosser tout le temps. En arrivant à Huntington je savais pourtant que je n'allais pas pouvoir me tourner les pouces. Je m'étais dit qu'avec tous les riches du coin j'allais pouvoir tondre des pelouses ou des conneries du genre mais j'avais été assez chanceux pour tomber sur un café qui recherchait un employé. Depuis que j'avais stoppé ma carrière de pompier j'étais devenu touche-à-tout. Je faisais un peu de ci, un peu de ça, peu importe tant que je gagnais de quoi rouler jusqu'à ma prochaine destination. Harper, la fille qui m'avait employé, avait l'air complètement désespérée et comme en plus elle était mignonne je n'ai pas hésité à me présenter tel un chevalier venu secourir une demoiselle en détresse. C'était un emploi beaucoup moins pénible que ce que j'avais l'habitude de faire, peut-être même un peu trop cucul pour moi mais bon. Je ne suis pas du genre à cracher dans la soupe. Ce qui me plaisait surtout c'était que je pouvais rencontrer du monde et c'était plutôt pas mal pour être courant de ce qui se passait dans la ville, au moins je ne pouvais pas manquer les évènements importants. J'avais aussi réussi à obtenir quelques numéros de jeunes filles très jolies, à croire que la ville en était remplie. Non vraiment, j'étais très étonné par Huntington Beach. Moi qui pensais ne pas me plaire dans cet endroit un peu trop beau et lisse, je me rendais compte qu'au final j'y prenais goût. Les gens étaient cool, et jusqu'à présent tout le monde se montrait accueillant.
Comme tous les matins depuis une petite semaine, je devais servir le petit déjeuner aux clients du café. Certains venaient là pour se goinfrer tandis que d'autres prenaient un truc sur le pouce avant de filer au travail et d'autres encore ne passaient prendre qu'un café et repartaient aussi vite qu'ils étaient venus. Je me tenais à la caisse, je recomptais quelques billets lorsque j'entendis la clochette de la porte annoncer l'arrivée d'un nouveau client. Je relevais la tête et fis presque aussitôt un bond en arrière. Oh putain! Mon coeur s'était-il arrêté? Non! Au contraire il s'était soudainement mis à battre super vite. Mes yeux étaient bloqués sur la fille qui se tenait devant moi. Je pouvais voir ses lèvres bouger, mais c'était comme si j'étais sourd. Elle avait l'air dans le brouillard, elle ne m'avait pas encore regardé une seule fois. Ok. J'avoue j'avais peut-être un peu trop fumé hier… mais avais-je vraiment fumé au point de voir Jagger en chair et os devant moi? J'avais bien envie de tendre le doigt pour la toucher et vérifier qu'elle était bien réelle. Finalement elle aussi releva ses yeux sur moi et je pu l'observer alors qu'elle comprenait qui j'étais. Je l'entendis d'abord jurer, avant de laisser passer quelques secondes qui me parurent très longues. On se regardait comme deux cons sans savoir quoi dire. Finalement elle me demanda ce que je foutais ici. Je fronçais les sourcils, pas sûr de comprendre. "Qu'est-ce que je fous là? Qu'est-ce que je fous là…" C'était tellement surréaliste que je n'arrivais pas à trouver de réponse à sa question. Je la regardais comme si elle était extraterrestre… Si c'était ce que j'avais fumé qui me faisait la voir, il allait falloir que je me procure ce truc à nouveau parce que putain c'était vraiment fort! Sans réfléchir je me mis une énorme claque à moi-même. Je secouais la tête et rouvrit grand les yeux. "Putain! ….Jagger." Ça aurait pu être le plus beau jour de ma vie si je ne m'étais pas senti aussi con. Je m'étais imaginé la revoir des centaines de fois mais dans ma tête on se sautait dessus et on finissait direct au lit, je n'avais pas vraiment pensé à la partie retrouvailles super bizarres où elle a l'air complètement flippée et où moi j'ai perdu tout mes neurones et ma langue par la même occasion. J'étais limite dans l'incapacité de formuler une phrase. Pourtant lorsque j'entendis un client m'appeler troisième fois consécutive, je réussis à lui répondre sans bouger mes yeux de son visage à elle. "Deux minutes connard! Donne moi deux putain de minutes!" Là c'est clair j'allais être viré, mais sur le coup je ne réfléchissais même pas à ce que j'étais en train de dire. La femme de ma vie se tenait devant moi et tout ce que j'avais pu vivre ces six derniers mois, son départ inattendu et soudain, je me reprenais tout ça en pleine face. Comme une deuxième claque. Je finis par l'observer de haut en bas. Elle n'avait pas changé. Je parvins à sourire et j'articulais tel un gros pervers: "T'es aussi belle que dans mes souvenirs…" Alors là j'avais vraiment touché le fond parce que je savais que ça n'allait pas lui plaire, je savais que d'ici deux secondes elle allait péter un plomb et se mettre à me hurler dessus, peut-être même qu'elle allait enjamber le comptoir pour venir me taper. Etrangement je n'étais pas contre le fait qu'elle me saute dessus, même si c'était pour m'étriper. Elle m'avait fuis et me revoir à présent ça devait être un choc terrible pour elle, je pouvais tout à fait imaginer ce qu'elle était en train de penser et si j'avais raison alors il allait falloir que je me mette vite aux abris.
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Lun 29 Avr 2013 - 17:52
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C'était comme si tout son monde avait décidé de s'écrouler. Ces derniers mois avaient été une longue gymnastique mentale. Pour son frère, pour son dernier père, elle avait lutté avec son propre tempérament pour s'installer durablement à Huntington Beach, malgré la profonde envie de fuir que lui donnait le deuil de ses deux autres parents. Son passé sur les routes avait été un véritable paradis - pas d'attache donc pas de douleur, chaque jour une nouvelle aventure. Petit à petit, au fil des mois, elle s'était habituée à être à nouveau sédentaire, et y trouvait des avantages certains. Mais Donovan était associé étroitement avec son passé. Il était son dernier souvenir heureux sur les routes, et ils s'étaient... plutôt bien amusés tous les deux, non? Allez, pour être franche, il était dangereusement proche d'être un dieu au lit, et était doté de la capacité rare de supporter ses petites crises de folie. Elle était... profondément déchirée. Voilà. Assaillie par des souvenirs de soirées passés ensemble, ivres morts vautrés sur le bord du Mississippi.
Et puis, pour être franche, elle était un peu terrifiée. Ca devait même se voir un peu - elle sentait elle-même que son corps s'était brutalement raidi. "Qu'est-ce que je fous là? Qu'est-ce que je fous là…" Est-ce qu'il se foutait de sa gueule? Elle n'avait jamais cru au destin, jamais. Elle avait toujours vécu au jour le jour, même le futur était un concept totalement abstrait pour elle. Donc il l'avait suivie. Bien évidemment, qu'il l'avait suivie. Une part d'elle avait toujours plus ou moins pensé que Donovan Halvey était un gros psychopathe - sinon, comment il aurait pu la supporter, hein? Puis il était franchement louche, sinon elle n'aurait jamais pu le trouver si intensément désirable. Pourtant, il paraissait franchement stupéfait lui aussi, remarqua-t-elle. Surtout lorsque... est-ce qu'il venait de se foutre une baffe? Elle le regarda faire avec des yeux ronds, passa sa main sur son propre front. "T'es un grand malade, Donovan, t'en es conscient? Un genre de gros psychopathe." Alors pourquoi était-elle toujours aussi incapable de partir en courant? C'aurait été la chose la plus logique à faire, et tant pis pour son café. De toutes façons, elle était à peu près sûre d'être bien réveillée après une telle surprise. Les deux mains appuyées sur le comptoir, luttant pour se reprendre, elle entendit vaguement un client appeler trois fois d'affilée Donovan pour obtenir sa consommation. Elle sentait qu'il la fixait. Elle sentait aussi qu'elle rougissait dangereusement. On se calme, Jagger. On respire. Tomber dans les pommes ne serait pas du tout opportun. Elle releva les yeux quand elle entendit son ancien camarade crier: "Deux minutes connard! Donne moi deux putain de minutes!" Tiens, au moins il n'avait pas changé, toujours aussi vulgaire. Elle s'en était jamais plainte, cela dit. Elle le battait à plates coutures au concours de crachat. Elle jeta un regard contrit au pauvre monsieur qui paraissait prêt de taper un scandale.
Elle songea une seconde à l'appeler au secours, quand Donovan apporta une bien meilleure diversion: "T'es aussi belle que dans mes souvenirs…" Ha oui? Vraiment? Et après l'avoir reluquée assez salement, d'ailleurs, comme s'il cherchait à voir au travers de ses vêtements. Comme s'il y avait ne serait-ce qu'un centimètre carré de peau qu'il ne connaissait pas déjà par coeur. Alors, elle partit au quart de tour. Avant même de se rendre compte de ce qu'elle était en train de faire, elle referma sa main sur un pauvre brownie qui passait par là et l'envoya directement dans le visage de son ex. Il y eut un "splosh" retentissant quand elle atteignit sa cible, un grand silence, et elle eut tout juste le temps de se dire qu'un cookie aurait peut-être fait un poil plus de dégâts avant de se mettre à crier: "Tu m'as SUIVI, Donovan. Tu te rends compte?! Va falloir se mettre sous traitement, mon pauvre! Ca se fait pas de traquer les gens comme ça!". Elle fit un pas en arrière, et en sentant qu'elle écrasait le pied de quelqu'un se rendit compte qu'ils étaient légèrement dans un lieu public et qu'il y avait légèrement la queue dans le café. Tant pis. Elle n'arrivait pas à détacher son regard du visage de Donovan. S'il était vraiment un dangereux sociopathe, cela voulait dire qu'il était aussi un excellent acteur, parce que là il n'avait pas vraiment l'air de comprendre ce qui se passait. A nouveau, elle passa une main sur son front, et à peine radoucie ajouta: "C'est quoi la prochaine étape? Tu vas forcer la porte de mon van pour m'égorger avec un couteau à beurre? Non, sérieusement. A quoi tu joues?"
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Dim 5 Mai 2013 - 2:35
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Tout paraissait tellement surréaliste. C'était étrange de la voir se tenir là, et surtout entendre sa voix. Cette fois, contrairement aux rêves que je faisais souvent et même aux hallucinations que j'avais parfois en l'entendant m'appeler, elle s'adressait vraiment à moi. Bon, certes ce n'était pas pour me susurrer des mots d'amour mais avec Jagger ce n'était de toute façon pas vraiment le genre de choses auxquelles je m'attendais. Les insultes et les cris était chez elle le langage de l'amour. Du moins c'est ce dont je m'étais convaincu avec le temps et l'expérience que j'avais eu à ses côtés. J'étais tellement sous le choc, je craignais d'halluciner une fois de plus, juste un peu plus intensément que d'ordinaire, aussi je m'étais empressé de me gifler moi-même mais cette baffe ne changeait rien à la situation. Jagger était toujours là et moi je me sentais toujours aussi pris au dépourvu. Mais si je n'arrivais pas à m'exprimer, elle ne semblait pas avoir tant de problèmes que cela pour s'adresser à moi. Elle se mit alors à me dire que j'étais un grand malade, un gros psychopathe même. Le temps que toutes les infos arrivent à mon cerveau, je continuais de la regarder intensément. Soudain, alors que je comprenais ce qu'elle était en train de me dire, devant les clients du café qui allaient commencer à délaisser leurs petits gâteaux et leurs cafés pour assister à la scène de ménage la plus folle de leur vie, je ne pu m'empêcher de rire. Je ne savais pas trop pourquoi elle me disait cela maintenant mais peu importe. "Ça semblait pas te déplaire avant… Je croyais qu'on avait dit que de toute façon il fallait être fou pour te supporter." Je riais de plus belle. Elle avait l'air vraiment mal, la pauvre, on était tous les deux choqués je crois, mais nos réactions n'avaient rien à voir. N'empêche qu'à rire comme ça, j'étais en train de lui donner raison. Je ne sais pas pourquoi mais sa façon de dire "gros psychopathe" m'avait presque excité. Dans sa bouche ça sonnait pratiquement comme un compliment, même si le ton sur lequel elle l'avait dit se rapprochait plutôt du reproche. Je cessais de rire. On continuait de s'observer mutuellement et j'avais l'impression de la voir rougir un peu mais je ne savais pas si c'était parce que je la regardais ou parce qu'elle était fâchée. Un client se fit entendre et je l'envoyais balader de la pire des manière mais tant pis. Je n'aurais qu'à supplier Harper de me donner une seconde chance, elle ne m'en voudrait peut-être pas si j'arrivais à lui faire les yeux doux comme il faut. Jagger fixa le client auquel je n'accordais plus aucune espèce d'importance. J'étais dans un autre monde là et s'il était incapable de le comprendre, il pouvait aussi bien aller se faire voir. J'avais attendu ce jour pendant des mois, et je croyais ne jamais la revoir alors franchement je n'en avais strictement rien à faire de ce job ou de quoi que ce soit d'autre, il y aurait pu avoir un tremblement de terre ou une autre connerie du genre, je n'aurais pas décroché mes yeux d'elle une seule seconde. C'était sans compter sur la tornade dénommée Jagger qui venait de réagir à mon compliment sur sa beauté. Comme je m'y attendais, elle m'offrait à moi et à toutes les personnes présentes, du grand show à la Jagger. J'étais trop obnubilé par sa simple présence que je ne vis pas venir le brownie qui m'atterrit en pleine face. Je me retrouvais la gueule pleine de gâteau au chocolat. Peut-être voulait-elle qu'on joue? Elle pouvait me lécher le visage si elle le voulait, ce serait même carrément une bonne idée pour célébrer nos retrouvailles.
Elle se mit alors à crier, elle aussi devait se sentir comme dans une bulle où personne d'autre que nous deux n'existait parce qu'évidement plus personne n'osait bouger ou parler ou même respirer autour de nous, les clients avaient donc le droit à leur petit déjeuner et un divertissement gratuit, de quoi allaient-ils se plaindre? Ça leur ferait une bonne histoire à raconter aujourd'hui… Je restais un instant avec le brownie sur la tronche, je me retenais une fois de plus pour ne pas rire, je ne voulais pas la mettre trop en colère non plus… N'empêche que c'était vraiment trop risible tout ça. Je n'aurais pas pu rêver mieux pour nos retrouvailles. Elle croyait que je l'avais suivi, elle me conseillait même de me mettre sous traitement. Un large sourire amusé sur le visage je la regardais droit dans les yeux. "Attends? T'es sérieuse? Tu crois vraiment que je t'ai suivi?" Je rigolais en me moquant presque de ce qu'elle venait de dire. Au fond de moi je faisais peut-être exprès de rire ainsi parce que la voir énervée avait toujours était la chose qui me faisait tomber sous son charme. Lorsqu'elle pétait des câbles, je la trouvais incroyablement sexy. À l'époque où on voyageait ensemble, c'était synonyme de réconciliation sur l'oreiller… Moi aussi je pouvais partir dans des colères noires, mais mes colères à moi n'étaient pas aussi amusantes. Aujourd'hui, j'étais trop heureux de la revoir. Je n'avais aucune raison de m'énerver, au contraire, même si elle me faisait passer pour un fou tout droit échappé de l'asile ou bon à y aller en tous cas. J'attrapais un morceau de brownie qui s'était retrouvé sur le haut de mes lèvres et je le mis dans ma bouche. "Hum… Délicieux!" Je regardais autour de moi. "Mesdames et messieurs, veuillez nous excuser… Elle est dingue de moi." Je haussais les épaules en lançant un regard taquin à Jagger.
Elle me regardait avec ses grands yeux magnifiques, ces yeux qui pouvaient me faire faire n'importe quoi tant ils me rendaient fou. Elle m'interrogeait encore. Trop de questions JagJag! Trop de questions! "La prochaine étape? La prochaine étape je te la dirais bien mais j'ai peur de me prendre un autre truc dans la gueule…" Evidement que la prochaine étape consistait à partager son lit, maintenant qu'elle était là c'était tout ce que je souhaitais. Elle m'avait tellement manqué… Aucune autre fille ne lui arrivait à la cheville. "Voyons, tu sais bien que les couteaux à beurre ne coupent rien! Non, si je voulais t'égorger j'utiliserais plutôt mon couteau suisse, tu sais celui qui est hyper aiguisé…?" Peut-être était-ce encore le choc de la revoir qui me faisait dire toutes ces conneries et surtout qui me poussait à la provoquer. Ou peut-être que j'étais véritablement taré… Qui sait? "Je ne joue à rien… c'était plutôt ton truc de jouer, non?" Là je ne faisais pas référence à de bons souvenirs pour moi, en fait c'était même un reproche que je venais de lui balancer à la figure mais c'était totalement involontaire. Tout ce que j'avais enfoui en moi allait se mettre à ressortir maintenant qu'elle avait réapparu dans ma vie, le bon comme le mauvais… Je me souvenais bien qu'elle aimait me faire tourner en bourrique, elle avait toujours été très claire: Jagger Dickens n'appartient à personne. Pas même à moi. Et Dieu sait que ça me rendait fou de l'imaginer avec d'autres hommes….
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Lun 27 Mai 2013 - 22:31
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C'était plutôt étrange comme situation. Non, c'était même franchement étrange comme situation. Un jour, vous êtes vautrée sur les genoux d'un homme, et vous êtes arrivés à un stade d'intimité telle que vous n'avez absolument aucun scrupule à partager allègrement vos microbes en vous faisant passer cigarettes et verres de bière. Il vous laisse lui dessiner sur le visage quand il est ivre mort, il vous laisse grimper sur son dos quand vous êtes trop fatiguée pour rentrer à pied, et vous le lui rendez bien en lui prouvant que les positions les plus farfelues du kamasutra sont tout à fait réalisables. Et voilà que vous vous retrouvez, quelques mois plus tard, face à lui, et que vous n'avez qu'une seule angoisse: mourir dans d'atroces souffrances sous les coups répétés d'un couteau à beurre, ou de façon plus soft vous rendre compte que vous avez fait la route avec un dangereux psychopathe. Tout allait bien dans la vie de Jagger Dickens. Tout était a priori d'une absolue normalité. Tout était parfaitement équilibré. Merde, mais dans quel foutoir elle était encore venue se mettre - elle y réfléchirait à deux fois, la prochaine fois qu'elle aurait envie d'un café. Qu'est-ce qu'ils disaient, déjà, dans les campagnes de sécurité à la télévision? Ha, oui - les accidents mortels ont lieu la plupart du temps à proximité de chez soi. Merci d'avoir prévenu. Pourtant, il semblait tout à fait dans son état normal. A ce qu'il fallait bien qualifier de hurlements, il répondait avec son habituel sourire adorable niais, et son petit rire. Il était parfois arrivé à Jagger de se demander si Donovan n'était pas le seul homme au monde à pouvoir la supporter - il n'y avait sinon guère de Hendrix pour être capable de répondre à ses crises de nerf par le rire. Chose qu'il venait aimablement de confirmer en disant simplement "Ça semblait pas te déplaire avant… Je croyais qu'on avait dit que de toute façon il fallait être fou pour te supporter.". A cette provocation, elle n'avait pu s'empêcher de hausser un sourcil. Ca va les chevilles, mec? Tu vas arrêter un peu de t'envoyer des fleurs? Sauf qu'il n'avait pas vraiment tord. Et qu'elle en était amèrement consciente. Quelques mois plus tôt encore, elle aurait réagi en fracassant quelques assiettes puis en se lançant dans une épique séance de angry sex. Apparemment, la chose lui plaisait. Apparemment, il n'avait pas perdu les bonnes habitudes. Sauf qu'elle était moyennement opérationnelle pour le angry sex, là immédiatement tout de suite. Pas de lancer de soutien-gorge avant examen de conscience approfondi, petit gars. Chose qu'elle lui prouva allègrement en lui projetant ce pauvre brownie qui n'avait rien demandé au visage. Est-ce qu'il pourrait au moins se défaire de cet air joueur? Même recouvert de chocolat, il avait l'air d'une espèce de chiot géant qui ne demanderait qu'à ce qu'elle lui lance une baballe. D'accord, c'était un peu péjoratif comme image. Elle avait surtout envie de l'empoigner par ce fichu tablier et de renouer avec leurs bonnes vieilles habitudes.
D'autant plus qu'il venait de mettre brutalement fin à ses angoisses paranoïaques de meurtre au couteau à beurre. "Attends? T'es sérieuse? Tu crois vraiment que je t'ai suivi?". Oh? D'accord. C'était une supposition à la con. Mais c'était franchement probable - ça se fait pas, de sortir de nulle part comme ça. Et puis merde, il n'arrêtait pas de rire, et elle commençait à prendre un peu la mouche à force d'être moquée ouvertement. Machinalement, elle croisa les bras, détourna la tête. C'est presque dans un grognement qu'elle lui répondit: "Huntington Beach. Sur toutes les villes de ce putain de pays, il a fallu que tu choisisses Huntington Beach, comme par hasard." Elle décroisa les bras, les posa sur le bord du comptoir, se pencha un peu en avant, et reprit avec un peu plus de voix: "Mais non. Ca peut pas être un hasard. Je crois pas au destin, je crois pas au karma, et même si j'ai fait beaucoup de mal dans ma vie je pense pas que le ciel puisse décemment me faire un truc pareil. Est-ce que j'avais mentionné cette ville devant toi?!". Pendant ce temps, il restait égal à lui-même. Il ricanait, se foutait de sa gueule, et essayait de se faire passer pour le gentil auprès du public qu'ils avaient fini par se créer dans le café. Malgré elle, elle ne put empêcher un rire de s'échapper de sa bouche. Puis elle se reprit, leva les mains, et lança aussi à la cantonade: "C'est lui, le dangereux psychopathe de l'histoire. Est-ce que j'ai du chocolat sur la gueule? Non. Dans le doute, je crois toujours la personne qui a pas du chocolat sur la gueule."
D'accord, elle devait se l'avouer, elle s'était radoucie. Ses dernières adresses à Donovan n'avaient pas été hurlées. Au fond, elle pensait toujours qu'il avait plus ou moins cherché à la retrouver, et n'avait pas choisi de s'installer dans cette ville au hasard. Mais il avait toujours eu cette espèce de sincérité désarmante dans le regard - ç'avait été l'une des toutes premières choses qu'elle avait remarquées chez lui. Il n'avait pas son air calculateur, qui faisait qu'elle le grillait systématiquement lorsqu'il cherchait à lui faire un sale coup. Au jeu des mensonges et des coups bas, elle avait toujours été la meilleure des deux. Alors soit il avait fait de grands progrès dans ce domaine, soit il ne comptait vraiment pas la tuer. Son instinct de survie la poussait évidemment à espérer la deuxième solution - mais, dans le doute, elle allait demander à Hendrix si elle pouvait dormir avec lui cette nuit, au cas où. Mieux vaut prévenir que guérir. Mais ils se regardaient droit dans les yeux, et elle y lisait toujours cette candeur presque paradoxale pour un homme de cet âge. "La prochaine étape? La prochaine étape je te la dirais bien mais j'ai peur de me prendre un autre truc dans la gueule…". Comme si elle n'avait pas deviné ce qu'il voulait dire par là. Lui dessinant sa moue la plus adorable, elle lui répondit, entre le soupir et le rire: "On t'a jamais dit que recoucher avec ses ex, c'était un peu comme manger son vomi?" (D'où on n'était pas supposé dire ce genre de choses dans un café?). "Voyons, tu sais bien que les couteaux à beurre ne coupent rien! Non, si je voulais t'égorger j'utiliserais plutôt mon couteau suisse, tu sais celui qui est hyper aiguisé…?" D'où est-ce qu'il sortait ce flot continu de conneries? Elle avait toujours trouvé assez incroyables les réserves de son cerveau. Elle fronça les sourcils: "Je vois. Tu es donc un boyscout en puissance. Toujours prêt, même lorsqu'il s'agit d'assassiner une pauvre fille sans défense" - même si techniquement elle était tout sauf une jeune fille sans défense, et qu'elle avait toujours parfaitement su assurer sa sécurité toute seule, à grand renfort de coups de pieds bien placés. Il en avait été le témoin oculaire. La preuve, il renchérissait, en la plaçant encore une fois dans la position de la grande méchante de leur duo infernal: "Je ne joue à rien… c'était plutôt ton truc de jouer, non?". Elle pencha la tête, s'accouda à nouveau au comptoir. Tiens, il devait avoir une vue charmante de son décolleté, de là où il se trouvait. Touché. Il savait quel genre de femme elle était - farouchement indépendante, un peu libertine sur les bords. "Pauvre petit. Tu savais à quoi t'attendre." Il y eut un temps de silence - elle mentait un peu. Autant sa vie sur les routes avait été jalonnée de rencontres sauvages, autant le temps passé avec Donovan avait correspondu à une relative accalmie. Elle n'avait pas toujours été fidèle, mais elle l'avait été bien plus qu'elle ne pouvait l'imaginer auparavant. Peut-être une, deux ou trois incartades. Mais elle revenait toujours vers lui, au lieu de fuir. Il était attachant. Elle reprit, avec un léger sourire: "Et puis tu aimais bien que je joue. On était un peu les grands rois de l'angry sex. Ca te réussissait plutôt pas mal. C'est dommage, que cette fois tu aies choisi de te venger par le meurtre, ça sera moins cool à vivre pour moi.".
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Sam 8 Juin 2013 - 20:16
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Je haussais les épaules, que voulait-elle que je lui dise? C'était peut-être un peu trop gros pour qu'elle me croit mais j'avais bel et bien atterri ici par hasard. Si j'avais su qu'elle se cachait à Huntington, je serais venu bien plus tôt… "Bah je sais pas moi…" Un sourire amusé se glissa sur mes lèvres, la phrase que j'étais sur le point de sortir allait lui plaire, j'en étais sûr! "C'est peut-être un signe du destin!" BAM! En même temps, j'avais pas tord. Certes j'ai jamais trop cru à ces conneries mais là faut bien avouer que c'est quand même fort! Justement, elle avait enchainé en disant elle-même qu'elle ne croyait ni au destin, ni au karma. Elle me faisait rire, surtout qu'elle dramatisait vraiment tout. "Allez, sois pas de mauvaise foi! Tu sais que ça te fait plaisir de me revoir!" Même si je la taquinais plus qu'autre chose, une part de moi espérait quand même qu'elle avait eu envie de me retrouver. Même si c'était elle qui était partie… Elle demandait si elle avait déjà mentionné cette ville devant moi et j'essayais de vraiment y réfléchir mais honnêtement je n'en avais aucune idée. "Tu sais, j'ai pas gardé beaucoup de souvenirs de nos discutions…" Non ça c'est sûr! Je préférais me rappeler d'autres moments que nous avions partagé ensemble. Parler ça n'a jamais trop été mon truc de toute façon, surtout pas avec les filles, sauf si j'y suis obligé comme là par exemple. "Tu crois franchement que si j'avais su que je pouvais te trouver ici j'aurais attendu tout ce temps avant de venir?" Elle me faisait vraiment rire, Jagger dans toute sa splendeur. Putain ce qu'elle m'avait manqué. J'avais juste envie de la réduire avec une machine du même style que dans Chérie, j'ai rétréci les gosses pour pouvoir la glisser dans ma poche, elle ne quitterait plus jamais! Bon là j'avoue c'était le genre de truc un peu psychopathe, mais en vrai, juste la serrer dans mes bras me satisferait. Elle était si proche de moi que si j'avais tendu le bras par dessus le comptoir, j'aurais pu entrer en contact avec sa peau. Je mourrais d'envie de passer ma main dans ses cheveux et de glisser mon visage dans son cou. C'était la seule fille à me faire autant d'effet juste au regard. Elle aurait pu porter une doudoune et une combinaison de ski que j'aurais toujours eu envie d'elle, peut-être aussi parce que je connaissais bien tout ce qui se cachait en dessous de ses vêtements mais même sans ça. Elle était parfaite à mes yeux et je ne parle pas uniquement physiquement mais dans sa façon d'être, sa manière de parler… Elle pouvait m'insulter et m'envoyer chier comme personne et ça avait le don de me rendre fou, je finissais toujours pas vouloir lui sauter dessus. Alors que j'essayais de rassurer les clients présents avec une note d'humour, elle en rajouta en affirmant que j'étais un dangereux psychopathe et qu'il n'y avait qu'à regarder ma gueule pleine de chocolat pour s'en rendre compte. Je riais une fois de plus. "T'es toujours aussi tarée!" Venant de moi, c'était un compliment. "Et je te signale que si je suis un psychopathe toi t'es une hystérique qui balance des gâteaux à la gueule des gens innocents! Moi je suis là, tranquille, je bosse et tout … et toi tu débarques et tu me fous du chocolat partout! C'est franchement malin!" Comme si ça me dérangeait vraiment!
Je n'hésitais même pas à lui faire clairement comprendre mes intentions maintenant qu'on s'était retrouvé. Elle pouvait courir pour que je la lâche, je l'avais laissé filer une fois, il était hors de question que je la laisse à nouveau m'échapper. Je m'étais promis de saisir ma chance si jamais l'occasion se représentait à nouveau avec elle, c'était complètement inespéré et je n'allais certainement pas passer à côté, pas cette fois! Elle m'offrit alors une comparaison fort sympathique. "C'est vraiment dégueulasse!" lâchais-je en rigolant malgré tout. J'avais dans la tête l'image de quelqu'un en train de ravaler son vomi, merci Jagger! "T'es d'une classe!" Les yeux pétillants, un sourire toujours vissé sur ma bouche, j'avais l'impression de vivre un moment clé de mon existence et pourtant tout ce qu'on se disait et tout ce qu'on faisait était digne d'une mauvaise comédie romantique avec Katherine Heigl dans le rôle principal, quoique franchement cette blondasse est loin d'arriver à la cheville de Jagg'… "Toujours prêt pour tout et n'importe quoi moi, tu me connais. En revanche, je ne vois pas de quelle pauvre fille sans défense tu parles…" Quand on se fréquentait, j'avoue qu'il m'arrivait de la malmener un peu dans mes propos, quand on se fâchait et qu'elle se barrait au beau milieu de la nuit, je ne m'inquiétais pas pour elle, je savais qu'elle savait se défendre, elle était très loin d'être une fille façon poupée fragile. Fallait pas essayer de se la garder rien que pour soi, Jagger c'était le genre de fille à péter des câbles dès qu'elle avait la sensation qu'on essayait de la priver de sa liberté. Elle montait toujours sur ses grands chevaux à la moindre maladresse de ma part, même si ça partait d'une bonne intention. Là en l'occurrence, je m'étais permis de lui lancer une petite pique et elle n'avait pas tardé à réagir. Au fond de moi, ça me froissait un peu qu'elle me dise ça et si autrefois j'aurais sans doute fait comme si de rien n'était pour ne pas lui montrer mes véritables sentiments, à présent je ne voulais plus me cacher. "J'aimais bien qu'on joue ensemble mais j'ai jamais aimé te voir jouer avec d'autres que moi." Elle affichait elle aussi un léger sourire et je ne pu m'empêcher de ressentir un frisson parcourir ma colonne vertébrale. "Pour le meutre… on peut s'arranger. J'accepte de te laisser la vie sauve mais ce n'est pas gratuit…" Je haussais un sourcil. "Tu me donnes quoi en échange?"
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Dim 16 Juin 2013 - 22:30
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Please, tell me you aren't here to kill me
C’était bien simple, Donovan Halvey était comme un cafard. Oui, un cafard. Non, cela ne voulait pas dire qu’il était une sorte de tout petit animal répugnant - bien au contraire -, mais il s’accrochait et ne daignait jamais disparaître. C’était vaguement rageant. Surtout pour une Jagger qui avait depuis bien longtemps placé la liberté au sommet de ses valeurs. Donovan Halvey était un adorable cafard, qui, a priori, même lorsqu’il ne le voulait pas particulièrement, ne la lâchait plus et restait partie intégrante de sa vie. Et les cafards, c’est bien connu, survivent même aux explosions nucléaires. Une explosion nucléaire que le jeune homme manqua de peu de se prendre dans la gueule quand il prononça les mots fatidiques: «C’est peut-être un signe du destin». Destin, mon cul. Proprement stupéfaite qu’il ait prononcé le terme fatidique, elle avait approché sa main d’un second brownie - qui, si l’avait pu, aurait crié de détresse. Est-ce qu’il avait oublié qu’elle était du genre à déchirer l’horoscope en criant à l’arnaque? Qu’elle considérait le métier de diseuse de bonne aventure comme tout à fait équivalent à celui de vendeuse ou barmaid, et avait par ailleurs fait elle-même une fameuse Madame Irma lors de son épopée américaine? Mais la discussion s’était prolongée, et lui avait coupé l’opportunité de faire son petit effet dans un nouveau lancer de pâtisserie. Et puis, pour tout dire, elle avait un peu peur qu’un autre serveur débarque de nulle part pour lui dire qu’elle devait régler tout ce qu’elle avait lancé à la gueule de ce pauvre Donovan. Elle n’était pas riche à ce point. Du tout. Et si elle avait décidé de laisser s’exprimer son mécontentement, elle aurait dû repayer l’ensemble du café. Un peu comme Hulk. Oui. Pendant ce temps, monsieur essayait de noyer le poisson en tentant de lui faire avouer qu’elle était aussi heureuse que lui de le revoir. Elle haussa un sourcil, adoptant l’un de ses airs les plus (faussement) méprisants. Certes, elle avait quitté Donovan sous le coup de la panique, dans des circonstances auxquelles elle ne voulait même plus avoir à songer - mais ça, il n’était pas supposé le savoir. Non non, en théorie il devait se sentir comme le chiot abandonné sur le bord de la route, qui hurle à la mort parce que ses maîtres ne l’aiment plus. Même si elle n’avait jamais vraiment voulu l’abandonner, ce chiot. Et puis merde, c’était compliqué. Vaguement prise par la panique, elle haussa un sourcil et répondit sur un ton cassant: «Est-ce qu’il faut vraiment que je te rafraîchisse la mémoire? Je t’ai laissé sur le bord de la route. Comme un mégot. Ou un sac poubelle. Ou des déchets électro-ménagers. Ou comme la vidange du van. Tu vois le concept?» - non, le fait qu’elle se sentait obligée d’accumuler les images n’était pas du tout révélateur de son déchirement intérieur, merci bien. Et puis il lui apporta une preuve valable du fait qu’il n’avait pas délibérément cherché à la suivre. Elle eut un léger pincement de lèvres, passa une main dans ses cheveux. Ce n’était pas comme si elle allait s’excuser, mais elle se contenta de hausser les épaules, et très platement laissa les mots tomber: «Et tu repars quand?». Elle même ne savait plus trop si elle serait déçue ou heureuse de l’entendre annoncer une date proche. Son ventre se tordait toujours aussi douloureusement quand il répondait coup pour coup à ses provocations et ses blagues. Elle avait toujours eu cette réaction presque physique à l’écoute du rire de Donovan. Les romantiques incurables auraient parlé d’adorables papillons dans le ventre. Elle, quand elle se retrouvait contrainte et forcée d’évoquer ce type de phénomène, haussait un sourcil sarcastique en déclarant que Donovan lui faisait à peu près le même effet qu’une maladie digestive. D’un réalisme cru, oui. Elle n’avait jamais été du genre grande poésie, et déclarations d’amour sur le rebord d’une fontaine - elle était même prête à parier que ce genre de romantisme lui filerait une véritable maladie digestive. En témoignait l’évocation fleurie des ex petits amis et du vomi, à laquelle, malgré tout, Donovan répondit d’un grand rire. Elle-même sentit le coin de ses lèvres s’étirer d’un léger sourire - c’était en quelques sortes rassurant de voir que depuis le temps il ne l’avait pas rattrapée en âge mental, et qu’ils étaient toujours comparables à deux gamins de classe de maternelle. Il souligna sa classe - et elle, en toute simplicité, pencha légèrement la tête, comme pour s’incliner - «Je sais, je sais. C’est pour ça qu’on m’aime». Sans penser une seconde que oui, peut-être il l’avait aimée effectivement. La plupart du temps, elle ne se rendait même pas compte de combien elle n’était pas délicate. "Toujours prêt pour tout et n'importe quoi moi, tu me connais. En revanche, je ne vois pas de quelle pauvre fille sans défense tu parles…" De bonne guerre. Lorsqu’ils étaient «ensemble» - même si elle n’était toujours pas certaine qu’on puisse parler du fait qu’ils aient été «ensemble» -, elle aimait à dire qu’elle était celle des deux qui portait la culotte. Sérieusement. Ce n’était pas une mauvaise chose - elle aurait mal vécu d’être étouffée, et il n’y avait qu’ainsi que Donovan parvenait à la tempérer un tant soit peu. En la laissant exploser régulièrement. Une chance pour lui, elle aimait beaucoup exploser au lit. «Mais si...», reprit-elle néanmoins, avec de grands gestes des mains pour appuyer ce qu’elle disait. «Jagger Dickens, une fille super bonne, là. Elle est presque inoffensive parfois! Quand elle dort. Ou quand on l’assomme.» D’accord - elle n’était pas crédible. Elle sourit, secoua la tête. Il revint cependant sur cette thématique du meurtre, faisant mention d’un possible arrangement qui, de toute évidence, concernait le côté «fille super bonne» de Jagger. Elle leva ouvertement les yeux au ciel, croisa les bras dans un geste de faux agacement. «Mon pauvre Donovan...», laissa-t-elle s’échapper dans un long soupir. «Du cul, du cul, du cul. Tu fais mention qu’à ça depuis tout à l’heure. T’as eu personne depuis que je suis partie, ou...?» Pure plaisanterie - elle connaissait Donovan. Physiquement, il était du genre à attirer le regard. C’était aussi quelqu’un de charmeur, et de profondément sensuel, qui ne laissait pas l’opportunité disparaître pour peu qu’elle se soit présentée à lui. Mais elle aimait le provoquer.
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Mar 18 Juin 2013 - 21:01
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Please, tell me you aren't here to kill me
Dès l'instant où j'ai posé les yeux sur Jagger j'ai su que cette fille allait être différente. Je ne dirais pas que c'était l'amour au premier regard, je veux dire est-ce que c'est vraiment possible d'aimer sans connaitre? Je n'y ai jamais vraiment cru mais une chose est sûre, elle m'a séduite en un clin d'oeil, à peine le temps de dire ouf qu'elle m'avait déjà dans la poche. Cela dit, entre nous il y a toujours eu des petits secrets, des choses que l'on n'a jamais partagé et si je l'ai apprécié autant c'est aussi peut-être parce qu'elle a toujours su respecter cela. Elle ne m'a jamais posé un milliard de questions sur mon passé et même si j'avoue que ça m'a titillé plus d'une fois, je ne lui ai pas non plus demandé quoi que ce soit à part des détails sans importance peut-être. Elle avait son jardin secret et j'avais le mien et je ne me souviens pas d'un moment où nous aurions tenté de franchir cette barrière que l'on s'imposait à chacun. Ce n'est pas que je n'ai pas confiance en Jagger, ni que je ne l'aime pas assez pour partager mes démons avec elle mais mon passé est encore trop douloureux. Il n'y a pas un jour qui passe sans que je pense à l'incendie qui a failli me tuer et qui a emporté mes plus proches amis. Parfois, tard le soir, il m'arrive de fermer les yeux et de ressentir la chaleur écrasante, le feu proche de moi, la fumée qui m'entoure et qui m'étouffe lentement, je ressens cette même peur que j'ai ressenti ce jour-là… Et puis soudain mes paupières s'ouvrent à nouveau et je me retrouve transpirant comme un con, un poids terrible dans le ventre et une boule dans la gorge, je suis en vie. Je vis dans l'instant présent et tout cela est derrière moi. Ryan et Jake, mes meilleurs amis qui ont perdu la vie dans l'incendie, ont cessé d'exister ce jour-là mais moi j'ai encore le présent et le futur. Parler de tout ça, à quoi ça sert? À quoi ça mène? Je sais que ça ne me soulagerait pas, rien ne pourra jamais m'enlever ma culpabilité, mes angoisses et mes peurs, ni le manque que j'éprouve quand je repense à eux, ni la peine que je ressens quand leurs visages et ceux de leurs femmes et leurs enfants apparaissent devant mes yeux. Ils étaient ma famille, ils étaient tout et je les ai perdu. Fin de l'histoire. Pourquoi aurais-je voulu imposer une telle histoire à Jagger? Elle ne m'a jamais rien imposé elle… Et puis si j'ai quitté Chicago c'est pour une raison, pour tourner la page et ne plus regarder en arrière, parler du passé c'est garder la flemme allumée, c'est raviver les souvenirs sans cesse, une torture pour l'esprit, un enfer sur Terre pour moi. Revivre ce moment affreux, cet horrible jour… pourquoi en aurais-je envie? Mes cauchemars me suffisent, je n'ai pas besoin d'en parler. De son côté, Jagger a peut-être aussi vécu des saloperies, des trucs affreux, je ne sais pas… Après tout pour être aussi déglingué qu'elle, il faut forcément avoir eu un choc à un moment donné, bon ou mauvais, je n'ai jamais posé la question. On s'acceptait seulement comme on était, de toute façon avec elle, pas le choix! Je la prenais comme elle était, entière, sans chercher à la changer, ou alors je pouvais aller voir ailleurs si j'y étais. On ne s'occupait que du présent, c'était tout ce qui importait. Au diable le passé, au diable le futur, on profitait de ce qu'on avait au jour le jour. Au fond de nous, on devait savoir que tout ça cesserait à un moment donné mais moi je n'y songeais pas trop. Peut-être aussi qu'à un moment j'ai cessé de croire qu'elle m'échapperait et quelle n'a pas été mon erreur… J'ai retenu la leçon, on ne garde pas l'oiseau en cage, surtout pas l'oiseau qui désire voler. Même si ça m'a crevé le coeur une fois de plus de la laisser partir, je me souviens très bien avoir lâché sa main après avoir vu dans ses yeux, sa détermination à partir. Je n'aurais rien pu faire pour la garder à mes côtés mais là… Là c'était différent! Jagger et moi étions à nouveau réunis par le plus grand des hasards et je ne pouvais que m'en réjouir. J'avais beau avoir essayé de m'endormir le coeur pour ne plus jamais m'attacher à personne et ne plus jamais rien ressentir, je n'ai pas réussi à l'oublier. Ces derniers mois elle est la seule et unique personne qui a su occuper mon esprit.
Parler de destin devant elle c'était comme faire un doigt à un flic, de la pure provocation. C'est que j'ai toujours aimé ça moi, la provoquer pour lui faire péter un câble. Plus elle est folle et plus je suis dingue d'elle. C'est notre jeu, celui qui énervera l'autre le premier. Moi j'étais heureux de la revoir, et je pense qu'elle s'en était rendue compte mais je n'allais pas pour autant lui ramper devant les pieds, on ne change pas les bonnes vieilles habitudes! De son côté elle n'était pas tendre non plus, elle me balança en pleine poire que c'était elle qui m'avait laissé sur le bord de la route, et elle n'hésitait pas à utiliser des images encore très explicites au cas où cet épisode de notre relation m'aurait échappé. "Je vois très bien le concept, merci! Donc, là tu viens de me comparer à un mégot, un sac poubelle, des déchets électro-ménagers et la vidange du van…" Gardant un léger sourire sur les lèvres, je haussais les épaules. "Je ne sais pas si je dois bien le prendre ou pas…Enfin cela dit, rassure-toi, je me souviens très bien de ce qui s'est passé. T'es devenue hystérique, pour changer, et tu t'es barrée…" J'aurais pu lui faire tout un tas de reproches comme quoi elle s'était montrée lâche, elle avait pris les jambes à son cou et n'avait même pas été foutu de me donner une explication valable. Cependant, je savais qu'il y avait eu un truc qui l'avait poussé à partir, elle avait choisi un prétexte débile pour qu'on s'engueule mais il n'y avait qu'à voir sa tête pour savoir que c'était sérieux. Peut-être justement son passé qui refaisait surface, je ne sais pas, je ne l'ai jamais su… Quoi qu'il en soit elle avait l'air plutôt bien et en forme surtout, et je ne comptais pas lui faire ce genre de reproches complètement injustes et méchantes sous prétexte qu'elle m'avait elle-même blessé en partant comme elle l'avait fait. Voilà qu'elle demandait quand je repartais de Huntington, mon sourire s'élargit à nouveau. "Je ne sais pas encore… En fait comme tu le vois, j'ai un boulot ici alors je pensais rester quelques semaines encore. Je me suis arrêté ici pour me refaire un peu, j'avais plus un rond et tu sais aussi bien que moi qu'on ne paye pas l'essence juste en se déshabillant… Ah non! Pardon! Sauf si on s'appelle Jagger et qu'on sait faire de l'oeil à un pompiste. Moi, je ne sais pas pourquoi mais ça ne marche jamais quand j'essaye de séduire les mecs des stations essence… C'est limite s'ils me font pas payer un extra pour avoir les clés des chiottes!" Je me frottais le haut du crâne. A force de traverser des coins perdus du pays, je peux vous dire qu'en j'ai aurais des histoires loufoques, sordides, étranges et parfois effrayantes à raconter! "Tu veux que je reparte?" Je lui demandais ça avec un air faussement intéressé par sa réponse. "En fait j'ai trouvé où me loger, je crèche chez une fille super sympa et plutôt canon même. Elle te ressemble un peu… Enfin non, pas vraiment… Mais elle est super cool en tous cas, elle me laisse trainer à poil dans son appart'!" Je me demandais si cette information allait lui faire quelque chose ou si au contraire ça ne lui ferait ni chaud, ni froid. Je laissais planer un petit doute quant à mes relations exactes avec ma colocataire temporaire. "Elle s'appelle Naya, c'est joli non?" Bon là, je poussais peut-être un peu le bouchon, mais je me trouvais encore relativement gentil.
J'avais souligné son manque de classe suite à sa remarque répugnante, même si au fond j'avais trouvé ça très drôle, elle me rétorquait maintenant qu'on l'aimait pour ça. Je haussais une fois de plus les épaules, ce n'est pas moi qui allait nier. On continuait de s'envoyer et se renvoyer la balle dans un va-et-viens incessant qui m'amusait beaucoup, comme toujours. Elle s'envoyait des fleurs et bizarrement je trouvais ça tout à fait charmant. Je l'écoutais parler tout en la regardant toujours droit dans les yeux, même si par moment j'étais tenté de les baisser plus bas sur sa poitrine par exemple… En tout bien tout honneur évidement, juste pour vérifier que tout est toujours bien là où je l'avais laissé lorsqu'elle m'a quitté. J'étais tenté de lui demander de faire un petit tour sur elle même après avoir fait un pas en arrière, juste histoire de voir si tout était en place là aussi… Dieu, qu'elle me faisait envie, je voulais lui sauter dessus mais je savais que ça n'allait pas être si simple, même si à mon avis elle en avait aussi envie. "J'ai peut-être déjà entendu parler de cette fille… M'enfin à ce qu'il parait elle n'est pas aussi inoffensive que ça, même quand elle dort. J'ai entendu dire qu'elle donnait des coups de pieds et qu'elle ronflait aussi! Je plains celui qui a l'honneur (ou l'horreur) de passer ses nuits avec elle. Cela dit, on m'a aussi dit qu'elle était très jolie et un coup pas trop mal au lit…" Je jouais avec elle, juste encore un tout petit peu. C'était plus fort que moi et je ne doutais pas qu'elle saurait rebondir pour m'envoyer un truc dans les dents en retour. "Non mais attends… C'est pas parce que je te demande de me donner un truc en échange que c'est forcément une référence au cul! C'est toi qui dois être sacrément en manque en fait pour voir le mal partout! Et puis d'abord, je pensais plutôt que tu pourrais me faire visiter la ville ou accepter d'aller boire un verre avec moi… Tu vois? Je suis devenu un vrai gentleman depuis qu'on s'est perdu de vue." Quand à sa question sur ma situation sentimentale ou du moins si mon lit était vide je faisais comme si de rien n'était. Je préférais lui laisser le doute puisque de toute façon depuis son départ il y avait eu pas mal de filles qui avaient défilé, mais aucune d'elle n'avait compté évidement, ça elle n'était pas obligée de le savoir.
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Dim 23 Juin 2013 - 0:32
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Please, tell me you aren't here to kill me
Ils avaient tout fait à l’envers, Donovan et elle. Elle réalisait aujourd’hui l’ironie de la situation, et, curieusement, la chose lui inspirait une profonde bouffée de tendresse - leur histoire avait au moins été unique. Explications: le couple standard (entendez: pas Donovan Halvey et Jagger Dickens) commence par draguer autour d’un café, et finit par sombrer dans l’alcool pour cause de désespoir lorsqu’il réalise combien il avait idéalisé un partenaire qui, finalement, comme tout être humain, vomit parfois et fait caca souvent. Jagger et Donovan avaient commencé par la bière. Et finissaient autour d’un café, à régler leurs comptes d’une façon qui ressemblait étrangement à de la drague. Parce que oui, et Jagger se le rappelait à chaque seconde, avec un grand acharnement, il s’agissait là de la fin de leur histoire. Ses métaphores fleuries autour d’une éventuelle relation avec un ex petit-ami avaient été assez claires sur ce point - elle aimait bien marquer les esprits par la force de ses images. Mais quelque chose, comme un lien invisible, l’attirait à chaque instant vers Donovan: leurs ressemblances, le souvenir de leurs rires, la tension sexuelle, aussi (surtout). Ils se ressemblaient intensément, et n’attendaient qu’à être réunis. Mais ils se repoussaient en même temps, de par le ressentiment et les principes. Ils étaient... comme deux papillons, qui se tournent autour et se fuient un peu, en pleine parade nuptiales. Ou bien les deux magnets de frigo que l’enfant veut immanquablement mettre dos à dos, mais qui se repoussent toujours. Demandez à Jagger, elle aurait plutôt parlé de magnets de frigo. Même si la perspective d’un contact physique lui paraissait de moins en moins improbable, et qu’elle n’avait qu’une envie: balayer de la main ce qu’il restait de pâtisseries sur le comptoir, y allonger Donovan, grimper sur lui, et puis... (censuré). Mais, comme elle l’avait dit, ç’aurait été comme manger son vomi. Elle fut sortie de ce flot de pensées parasites par la voix de Donovan qui s’élevait à nouveau. D’après lui, elle était devenue «hystérique», le jour où elle était partie. Elle eut un petit sourire, involontaire et un peu triste. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’à cet instant elle était fort probablement dans une vraie crise d’hystérie - le coup de fil de Hendrix lui avait donné le besoin impérieux de rentrer chez elle, de prier pour que ses parents survivent à leur accident. Elle ne l’avait pas dit à Donovan. Elle savait comment il aurait réagi - il aurait fait son chiot, encore, la queue entre les jambes, les yeux larmoyants, aurait compati, compati encore, et lui aurait léché le visage jusqu’à ce qu’elle sourie. A cet instant, elle aurait été incapable de le voir agir de la sorte. L’extrême empathie de l’autre homme lui aurait fait réaliser la gravité de la situation. Et puis... Huntington Beach, c’était cette autre vie, celle loin des routes, celle avec son frère, sa vie de stabilité. Elle n’était pas prête à y voir entrer Donovan. Bon, a priori, il s’était bien démerdé pour entrer par effraction dans ce dernier foyer. Mais elle n’était pas, pour ainsi dire, consentante. Toujours était-il qu’elle n’avait aucune réponse constructive à apporter à ce qu’elle savait bien être une critique. Envoyant se faire foutre tout ce qui lui restait de féminité, elle lui fit son meilleur doigt d’honneur, avant de détourner la tête, boudeuse. Mais elle avait beau faire, quelque chose en elle ne voulait déjà plus qu’il reparte. On s’habituait vite à la présence de Donovan Halvey - surtout quand on s’appelait Jagger Dickens, et qu’on était au fond intimement persuadé que personne ne pouvait nous supporter sur le long terme. Il était la seule et unique personne en ce bas monde qui pouvait répondre coup pour coup à ses provocations - tiens, d’ailleurs, il venait plus ou moins de la traiter de pute. Charmant monsieur. Il y eut un temps, et puis il revint à l’assaut. De toute évidence, sieur Donovan avait décidé d’enfiler son heaume, de chausser son armure, et de foncer à l’attaque. A peine le temps de dire «hippopotame» qu’elle s’était prise dans la gueule la mention d’une autre fille (une salope, sûrement), avec un nom qu’il trouvait apparemment joli (une salope, vraiment, donc). Elle haussa un sourcil, enfonça ses poings sur ses hanches. Elle eut un long soupir, lutta pour se recomposer. Elle n’aurait pas dû être blessée - ce n’était plus dans l’ordre des choses. Et puis même, ce n’était pas dans sa nature, la jalousie. Une fois de plus, sauf que c’était peut-être la fois de trop, elle laissa des paroles sortir de sa bouche sans y réfléchir: «Tu sais quoi, Donovan? Tu peux aller te faire foutre. Sers-moi mon café et retourne chez ta Naya. Tu m’enverras un faire-part pour le mariage.» Ses lèvres se pincèrent. Ok, elle avait été ouvertement jalouse sur le coup. Et puis même, ce n’était pas comme si elle voyait Donovan attendre dans une église en costume de pingouin - elle s’était laissée aller à un numéro de pure absurdité et de pure crise de nerfs. Elle frappa du plat de la main sur le comptoir du café, dans un bruit sourd de claquement de bracelets. Il allait bien se foutre de sa gueule, cet abruti. Et il aurait raison. Elle espérait juste avoir la force de ne pas bondir sur lui et dévorer sa bouche, comme une part d’elle la poussait toujours à le faire. L’habitude. Surement. Ou les hormones. Ou les deux. Toujours était-il qu’elle était dans la merde. Il n’avait jamais été un mec méchant. Elle s’était toujours sentie en sécurité à ses côtés - sauf un poil plus tôt, lorsqu’elle avait pensé qu’il l’avait poursuivie et qu’il voulait la trucider. Même lorsqu’il tentait de la blesser, d’être aussi cruel et vulgaire qu’elle aimait à l’être, il gardait une touche de douceur. Il savait la complimenter en même temps qu’il lui crachait au visage - elle l’admirait hautement pour cela. De fait, elle ronflait, donnait des coups de pieds, mais était aussi jolie et un bon coup. Elle haussa un sourcil, se recomposant une attitude sarcastique et un sourire ironique: «Je faisais ça pour te faire fuir, tu sais. Je suis une fille polie après tout, j’osais pas te dire que j’en avais assez de t’avoir dans les pattes, alors j’ai essayé la méthode nocturne. Quelque peu désamorcée par mon appétit sexuel, je suppose.» Elle haussa les épaules. «Que veux-tu. Je suis un animal. Ca fait quoi d’être un vibromasseur?». Quoi? Elle avait des besoins, et l’avait toujours pleinement assumé - sauf devant son frère, mais bon, c’était la famille qui voulait ça. Et puis merde, pourquoi est-ce qu’ils se retrouvaient toujours à parler de cul tous les deux? Elle était peut-être celle des deux qui voyait le mal partout, comme il venait de le souligner. Mais fallait pas déconner non plus, elle n’allait pas non plus voir Donovan comme un gentleman, ainsi qu’il venait de le suggérer - «Tu sais parfaitement comment a finie la première fois où on est allé boire un verre ensemble. Et la suivante. Et la suivante. Oh, et la suivante aussi. Je vois peut-être le mal partout, mais on était pas loin du point où on aurait du commander des capotes au serveur en même temps que les bières». Il y eut un temps de silence, elle se pencha un peu - toujours aussi consciente que sa chemise était un peu trop ouverte pour être honnête. «Et puis ta Naya peut bien faire tout ça, non? Te faire visiter la ville, aller boire un coup, avec tout ce que ça implique...». Elle eut un sourire sarcastique, pour ne pas montrer qu’elle n’aimait pas être remplacée. Même quand elle était celle qui brisait les coeurs. .
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Dim 30 Juin 2013 - 5:32
oh shit... surprise?
Please, tell me you aren't here to kill me
Pourquoi parler de Naya devant elle? Pour la faire chier bien évidement, quoi d'autre?! Ah ma Jagger… Ma Jagger à moi! C'est fou comme j'aime la voir en colère! Elle a cette expression qui se glisse sur le visage, ça me rend dingue, dingue d'elle! C'est vrai, il m'est souvent arrivé de déclencher des minis disputes juste histoire de la voir se mettre en rogne et pouvoir me la faire l'instant d'après, je crois bien qu'elle avait d'ailleurs fini par comprendre mon petit jeu et comme elle aussi avait sans doute envie de coucher avec moi dans ces moments-là, elle devait se prêter volontié à mon petit manège. Enfin, je ne le lui avais jamais demandé, je ne pouvais donc pas l'affirmer avec certitude mais là, je voyais bien qu'entendre parler de Naya ne lui plaisait pas. Lorsqu'elle reprit la parole, je me mis à jubiler, elle était jalouse et ça se sentait à des kilomètres à a ronde, franchement elle ne faisait même pas beaucoup d'efforts pour le cacher. Je ne pu m'empêcher d'éclater de rire, ravi que mon plan fonctionne. Le truc avec Jagger c'est qu'elle a sans doute longtemps pensé qu'on ne pouvait pas lui tenir tête, ou en tous cas qu'il n'existait pas beaucoup de gens capables de lui faire face d'égal à égal, mais elle et moi nous étions des versions identiques dans les sexes opposés. Si j'avais été une fille j'aurais été Jagger Dickens. "Oh allez! T'énerve pas!" Elle voulait que je lui serve son café et que je lui envoie un faire-part pour le mariage, je secouais la tête en riant toujours. "Est-ce que je dois aller me faire foutre avant de te servir ton café ou après?" Je poussais le bouchon toujours plus loin jusqu'à ce que ça me pète à la figure. Je voulais qu'elle devienne hystérique, mais par dessus tout je voulais qu'elle comprenne à quel point je lui avais manqué et à quel point elle avait envie que je reste à Huntington. "Tu me donneras ton adresse?" demandais-je alors que je commençais finalement à m'activer pour lui servir un café. "Pour le faire-part je veux dire… Si tu veux que je te l'envoie, il me faudra ton adresse." Je lui fis un large sourire avant d'attraper une coupe en carton pour son café à emporter avant de me stopper dans mon élan et de l'interroger à nouveau: "Le café, tu le prends ici ou c'est à emporter?" Je me doutais bien de la réponse mais je faisais comme si j'étais un serveur sérieux et intéressé par la réponse de sa cliente. D'ailleurs je n'attendais pas sa réponse pour le lui servir dans la coupe en carton que j'avais gardé dans mes mains. Ajoutant un couvercle pour qu'elle puisse le boire sans se brûler, je ne lui tendis pas immédiatement de peur de la voir vraiment partir comme une furie.
Elle aussi était d'humeur taquine et joueuse, elle prétendait me donner des coups dans son sommeil et ronfler exprès pour me faire fuir au moment où nous partagions un lit. Elle était classe, une fois de plus. Non vraiment, cette fille c'était l'élégance, le raffinement même! "T'es tellement poétique… Vraiment tu devrais songer à faire un recueil ou une connerie du genre, je suis sûr qu'il y aurait bien des cons pour te l'acheter!" Un petit sourire en coin, j'ajoutais: "Moi le premier." Quand à sa question sur le fait d'être un vibromasseur je haussais les épaules. "Honnêtement? S'il s'agit d'être le tient de vibromasseur… ça me fait très plaisir, vraiment… J'étais ravi avant et je le serai encore maintenant!" Je haussais un sourcil. "Quand tu veux! Je suis fournis avec les piles, et c'est de la grande qualité, mais ça tu le sais déjà." Je jetais un coup d'oeil pour être sûr qu'il n'y avait pas de client à l'horizon, ni même Harper. Jagger me remémora brièvement notre passé et je ne pu m'empêcher de sourire. "Ah oui, maintenant que tu les dis, je m'en souviens… Mais tu sais là ça tombe très bien parce que le serveur c'est moi!" Le silence s'installa quelques secondes et finalement elle me suggéra de visiter la ville avec Naya. "Si tu insistes… Je demanderai à Naya. Elle sera forcément partante! Cette fille est vraiment géniale, tu vois elle est toujours prête à faire la fête, à s'amuser… Elle saisie toutes les occasions." Je fis la moue en effectuant une courte pause. Finalement je repris le café entre mes mains mais au lieu de lui tendre par dessus le comptoir, je le contournais pour aller le lui donner directement. Arrivant en face d'elle, sans rien pour nous empêcher de nous sauter dessus à présent, je les fixais. Non, pas ses yeux, ses seins. "Salut les filles!" lâchais-je amusé avant de la regarder en face. Je lui tendis son café et alors qu'elle allait me l'arracher des mains, j'en profitais pour l'attraper et la tirer vers moi avant de l'embrasser. J'avais attendu ça depuis bien trop longtemps, retrouver le contact de ses lèvres, ma main glissant dans son dos, l'autre tenant toujours son café, je m'attendais à recevoir une bonne grosse gifle à l'instant où nos bouches ne seraient plus collées entre elles.
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Dim 30 Juin 2013 - 18:01
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Please, tell me you aren't here to kill me
Donovan Robert (oui, Robert, ça l’avait beaucoup fait rire dans le temps) Halvey était le diable. C’était peut-être pour cela qu’ils étaient si bien assortis. Il savait très exactement où appuyer pour lui faire mal, où appuyer pour qu’elle réagisse. Elle, elle était là, à se la jouer grande fille sans attache et sans sentiment, et lui il s’acharnait à lui prouver le contraire. Elle ne voulait même pas savoir comment il s’y prenait. Elle ne voulait même pas savoir comment il avait deviné, un soir, il y a longtemps déjà, qu’elle allait se mettre à pleurer comme la dernière des dindes devant le Dumbo de Walt Disney. Il avait un radar. Un Jaggar. Un radar à sentiments de Jagger. Et là, il s’en servait allègrement, avec son grand sourire de grand con, pour la rendre jalouse - et il y arrivait parfaitement bien. Donovan Robert Halvey était le diable. Mais genre... un affligeant petit diable, avec des cornes, tout rouge, une fourche à la main pour la lever triomphalement vers le ciel à chaque fois qu’elle montrait signe d’agacement. Et il s’acharnait, ce petit con. Il jouait sur chacun de ses mots et rebondissait allègrement. Il poussait le bouchon, encore et encore, sans se douter qu’à un moment ou à un autre elle allait lui sauter à la gueule et lui faire manger le comptoir. Ou alors peut-être qu’il ne voulait que ça? Il avait toujours été un petit peu masochiste sur les bords - il ne lui avait jamais demandé de lui donner une fessée, mais peut-être qu’il n’avait juste pas osé le formuler à haute voix. Elle haussa un sourcil à cette pensée. Ca n’aurait pas dû être aussi exaltant, comme pensée - du tout. Heureusement, il continuait à raconter de la merde, et cela lui permettait de ne pas trop s’attarder sur les images dérangeantes. D’ailleurs, ce n’était pas tant qu’il racontait de la merde - c’est qu’il bombardait, réellement. «Je donne pas mes adresses aux dangereux pervers, je te l’ai déjà dit.» Elle secoua la tête: «Et puis je suis sûre que dès l’instant où j’aurai passé cette porte, tu vas remuer ciel et terre pour la trouver.» Sauf s’il retournait voir sa Naya - stop, on ne pensait pas à Naya, ou alors elle allait exploser plus tôt que prévu. «Quant au café... en théorie ça devait être à emporter, mais j’ai bien envie d’en prendre un sur place avant. C’est bouillant, non? Je pourrai te le balancer à la gueule à la prochaine grosse connerie que tu diras, et peut-être que ça te fera taire.» Elle haussa brièvement les épaules, les bras toujours croisés contre ses seins. «Ou au pire tu devras aller à l’hôpital, et moi je serai tranquille pour quelques temps.» Même si elle n’avait techniquement pas vraiment envie d’être tranquille. Elle était sérieusement dérangée, elle n’avait pas envie que Donovan s’en aille. Elle n’avait d’ailleurs même pas envie de prendre ce café et de quitter le Hometown. Cette conversation aurait pu se prolonger indéfiniment - elle ne se serait pas plainte, parce que mine de rien tout cela lui avait manqué. Cependant, elle remarqua vite que lui aussi avait l’air décidé à conserver le petit gobelet en carton, et en conséquent sa présence. Et parce qu’elle était une chienne et qu’elle aimait bien piétiner les gens: «Et là, théoriquement, c’est le moment où tu me donnes le café, tu encaisses l’argent, et tu me laisses, telle la team Rocket, m’envoler vers d’autres cieux.» Oubliez la référence. «Sauf si, bien sûr, je suis tellement toujours l’incarnation de la beauté et du charme que tu veux absolument que je reste ici. Et oui... Naya ne fait pas le poids.» Ou peut-être qu’elle le faisait - elle ne l’avait jamais rencontrée. Mais elle préférait conserver l’image mentale peu flatteuse qu’elle s’en était faite, histoire de ne pas crever de jalousie la gueule ouverte. Il y avait en tous cas un domaine où elle savait que Naya ne pourrait jamais, jamais faire le poids - celui de la bêtise et de la remarque fort peu poétique. Tout au long de cette discussion, Donovan s’était acharnée à la couronner reine dans ce domaine. Et elle savait qu’elle avait de la réserve. Tout comme Donovan en avait quand il s’agissait de lui répondre. Elle pencha légèrement la tête, un sourire presque tendre aux lèvres: «Si seulement tu pouvais vraiment être un vibromasseur et te taire, au moins de temps en temps... ca serait un tel soulagement, tu n’imagines même pas.» Oui, il parlait même au pieu. Non, ça ne l’emmerdait pas vraiment, mais elle aimait bien chercher la petite bête et lui trouver des défauts là où il n’en avait manifestement pas. «Et je suis vraiment désolée de te dire ça, mais je n’ai jamais fini par coucher avec les serveurs. Change de métier, on en reparlera.» Principalement parce que les serveurs étaient généralement ses collègues de travail, et qu’elle avait fini par se rendre compte que mélanger sexe et boulot avait tendance à mal finir. «Et fous-moi la paix avec ta Naya. Tu en parles tellement que je suis à peu près certaine que vous n’avez toujours pas conclu. Tu sais ce qu’on dit, c’est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins. Regarde: je n’ai pas parlé de mes expériences sexuelles depuis tout à l’heure. Et pourtant...!» D’accord, ça ne tenait jamais la route de balancer des dictons, comme ça. Mais rien d’autre ne lui était venu, sur le coup. Et puis merde, il parlait tellement, qu’elle en commençait à s’embrouiller. Elle ne pouvait pas faire comme auparavant, lui bondir dessus et l’embrasser pour le faire taire. Tiens d’ailleurs, ça lui rappelait la fois où elle l’avait bâillonné, menotté et où... Pardon? Est-ce qu’il venait de parler à ses seins? Elle sentit ses bras relâcher leur pression autour de la dite poitrine, de désespoir. Pour ainsi dire, il regardait ses seins droit dans les yeux. Et les appelait «les filles». Elle lutta contre l’envie de lui retourner une gifle - il avait son café à la main, et elle aurait pu s’en prendre elle aussi, et il devait toujours être brûlant. Instinct de survie. Cependant, il semblait sur le point de lui donner le gobelet. Et une fois cet élément dangereux sécurisé, elle allait pouvoir la lui donner, cette baffe. Sauf que non. Un autre élément dangereux venait de rentrer en scène - dangereux à un autre degré, à un autre niveau. Elle avait à peine eu le temps de sentir sa main derrière sa tête, qu’il avait réussi à l’attirer à lui et l’embrasser. Et il y avait toute une partie d’elle, comme un gigantesque réflexe, qui la poussait à répondre favorablement - qui lui finit entr’ouvrir la bouche, approfondir le baiser, mena sa main à s’emparer du tablier de Donovan, à le serrer étroitement dans son poing. C’était toujours aussi familier. Rassurant. Exaltant. Elle revint à elle quand elle entendit deux ou trois connards applaudir dans le café. Immédiatement, elle se maudit. Elle aurait dû bondir en arrière, crier au scandale, au viol, voire même le mordre. Elle aurait dû faire quelque chose... quelque chose d’autre que répondre, n’importe quoi! La main qui serrait le tablier de son ancien amant se transformant en une main qui le repoussait, et elle fit un, deux pas en arrière. Elle savait de quoi elle devait avoir l’air - elle devait avoir l’air perdue. Elle porta une main à sa bouche, comme pour la protéger. «C’est fini, Donovan. Je t’ai dit que c’était fini.» Alors pourquoi, même elle, elle n'y croyait plus? .
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Ven 12 Juil 2013 - 3:49
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Please, tell me you aren't here to kill me
J'aurais pu l'observer ainsi pendant des heures et l'écouter parler à jamais, elle pouvait dire ce qu'elle voulait, même les pires atrocités, ça sonnait toujours bien dans sa bouche. Sa bouche qui commençait à sérieusement m'obséder d'ailleurs… J'avais tellement envie de l'embrasser, elle me rendait fou. C'était la seule fille au monde à qui j'avais envie d'hurler "Je t'aime" mais évidement je préférais m'abstenir, on ne dit pas ces choses là à Jagger Dickens. À moins de vouloir la faire fuir bien sûr, mais moi je viens tout juste de la retrouver et j'ai envie de tout sauf de la voir m'échapper une fois de plus. Mais bordel je m'en fou, à l'intérieur de moi je sais que je l'aime, je l'aime! Et j'en étais pas encore tout à fait convaincu jusqu'à maintenant… Ce qu'on a vécu il y a quelques mois de ça, c'était déjà énorme pour moi parce qu'elle m'avait fait ressentir des choses que jamais je n'avais ressentis et j'avais éprouvé à son égard des sentiments nouveaux que je n'avais connu avec aucune autre femme, je tenais à elle pour une raison que j'ignore encore. Quand elle m'a abandonné sur le bord de la route c'est vrai que j'ai eu mal, mais c'est vrai aussi que je suis habitué à la douleur et à voir partir les gens que j'aime. Ma mère, mes amis, elle, ma seule famille… J'ai tellement perdu dans mes trente courtes premières années de vie et j'ai très peu gagné. Au final je crois que j'ai cessé de courir après tout ça, j'ai cessé d'essayer de me reconstruire un petit monde et c'est pour ça que j'ai pris la route pour la première fois et que je suis partie à l'aventure. Et cette Jagger, qu'elle aventure! J'aurais voulu qu'elle ne s'arrête jamais et qu'on finisse dans son mini van moisi, qu'on crève comme ça, tous les deux comme des cons, mais ensemble. Et quand je l'ai vu entrer dans le café tout à l'heure, je ne peux pas décrire ce qui s'est passé en moi mais je n'ai eu qu'à poser mes yeux dans les siens pour me sentir de retour à la maison et c'est là que j'ai compris que je l'aimais. Tout me semble clair à présent… J'aime Jagger Dickens et je peux le répéter autant de fois que je veux dans ma tête, juste je dois faire gaffe à ne pas trop m'enthousiasmer et à me mettre à le crier de vive voix. Déjà qu'elle croyait que j'étais venu pour la cuisiner en hachis ou un connerie du genre, si je lui sors ça en pleine face elle va sortir de ce café en mode hystérique comme elle le fait si bien et direct aller se jeter dans l'océan on un truc dans le même style. Ou alors, elle me tuera moi et au final ce sera elle la meurtrière et le pire dans l'histoire c'est qu'elle est tellement folle qu'elle serait capable de me blâmer pour son crime. "Oui je l'ai tué mais c'est pas de ma faute Monsieur l'agent, cet abrutis m'a dit qu'il m'aimait!" Je visualise très bien la scène voyez-vous… Du Jagger tout craché! Je l'aime. Je l'aime. Je voudrais bien arrêter de le penser, arrêter de me le répéter mais je peux pas parce que ça fait des mois, des années peut-être même que je n'ai pas ressentis un tel sentiment. La seule femme que j'ai jamais vraiment aimé d'ailleurs c'est ma soeur parce qu'elle était tout pour moi en grandissant. J'aimais ma mère aussi évidement mais je n'ai jamais vraiment l'opportunité de la connaitre, alors j'aimais surtout son image. Pour revenir à Jagger et à l'instant présent, je ne l'écoutais qu'à moitié me concentrant sur ses lèvres d'abord et puis ensuite sur le café que je devais lui servir. J'avais compris qu'elle avait déversé un peu de sa colère, m'enfin à mon avis c'était aussi de l'amour juste qu'elle n'allait pas l'avouer aussi facilement. "Si je vais à l'hôpital, tu pourras jouer les infirmières…" lâchais-je presque rêveusement. Je la voyais déjà venir avec ses insultes style "gros pervers, je sais que ça a toujours été ton truc les tenues d'infirmière sexy, tu peux te gratter pour que je me soumette à ça" blablablabla. Je m'en fou, je l'aime. Evidement ça n'allait pas assez vite à son goût, mais ce qui me fit surtout tilter c'était sa référence à Pokémon. Je me mis à nouveau à rire, me moquant une fois de plus ouvertement de sa petite personne. En vrai j'avais envie de la prendre dans mes bras tellement elle me semblait adorable. Elle fait la grosse dure et tout et tout mais elle se réfère quand même à des classiques du dessins animé. La classe on l'a ou on l'a pas. Chez elle, c'est de naissance. Be jealous! Elle rapporta d'elle-même la conversation à Naya et je continuais de rire comme un con, pour l'énerver aussi et parce qu'au final elle était tout bonnement hilarante. "Je veux que tu restes si tu veux rester… C'est toi qui décide, non? Tu sais… Naya est plutôt jolie en fait." Marquant une courte pause pour la faire hurler, je me décidais quand même à enchainer pour ne pas la torturer mesquinement. "Ceci dit, elle n'est pas aussi belle que toi à mes yeux… Mais à quoi ça sert que je te dise tout ça, je croyais que t'étais pas le genre de fille à vouloir entendre ces niaiseries! L'incarnation de la beauté et du charme… tu sais bien qu'e pour moi t'es la reine et que tu les bats toutes à plate couture." haussant légèrement un sourcil je poursuivais: "J'en ai pas trouvé une seule capable de t'arriver à la cheville. Elles finissent toutes par m'ennuyer contrairement à toi qui est pleine de surprises." Je jonglais entre le rôle de Monsieur Connard et celui du gars complètement gaga. Oui je lui lançais des fleurs mais j'essayais de le faire de façon à ce qu'elle ne m'en mette pas plein la gueule après, quoi qu'avec elle c'est difficile d'avoir le dernier mot de toutes les façons. Peu importe, qu'elle me croit ou pas, je suis sincère. Personne n'a su l'égaler, les filles sont chiantes de toute façon, pas Jagger mais c'est parce qu'elle c'est pas une fille… Jagger elle vient d'une autre planète, c'est pour ça qu'elle est au dessus de toutes les autres.
Bavard, moi? Sans doute… Enfin pas vraiment en fait, disons que ça dépend de quoi on parle mais c'est clair qu'avec elle j'arrivais à brasser du vent comme personne parce que je tenais toujours à lui faire partager un maximum de conneries qui me passaient par la tête. Entre nous ça avait toujours été comme ça, en plus ça avait parfois le don de la faire sortir de ses gonds et ça c'était tout bonnement jouissif pour moi. "Arrêtes! On sait très bien tous les deux que tu aimes m'entendre piailler à longueur de journée, c'est comme une douce mélodie pour tes oreilles délicates, non?" Affichant un sourire satisfait, je prenais des airs supérieurs. Elle disait n'avoir jamais couché avec les serveurs… Bonne blague! "Et bah il faut bien une une première à tout! On peut le faire dans l'arrière boutique si tu veux… La réserve à café pour une senteur exotique, ou le canapé miteux dans la salle de repos où on ne va jamais, ou contre le mur des toilettes ou sur ce comptoir-ci… Ou la table là-bas si tu préfères." je pointais le coin du café avec mon auriculaire.Tellement de possibilités... "Laisse-moi être l'exception qui confirme la règle et ensuite tu pourras dire que tu ne couches jamais avec les serveurs sauf s'ils s'appellent Donovan et qu'ils sont beaux comme des Dieux." Le sujet Naya refis surface et je pouvais encore sentir la jalousie l'envahir. "En réalité je ne faisais que suivre ta recommandation… C'est toi qui a suggéré que je me tourne vers Naya puisque tu n'avais pas l'air partante. Fais pas ta jalouse Jagger! " Ah voilà, enfin je l'accusais de jalousie, je me demandais comment elle allait le prendre…
Son café dans les mains, j'étais prêt à la servir. J'avais fait le tour du comptoir pour l'approcher au plus près et au dernier moment, alors qu'elle était prête à se saisir de sa commande, je m'emparais moi de ses lèvres qui m'obnubilaient tant. Elle était à moi à nouveau… Profitant de cet instant avant de recevoir ses remontrances, j'apprécier le contact avec sa peau. Elle ne me repoussa pas immédiatement et au contraire même elle répondait à mon baiser en me le rendant. Merde, j'attendais ça depuis des mois! Passant une main sur sa nuque et glissant mes doigts dans ses cheveux, j'avais envie d'elle plus que jamais. C'est comme si nous étions dans une bulle Donnagger, le temps s'était arrêté et les quelques secondes que durèrent ce baiser me parurent bien plus longues. Elle revint à elle en entendant des clients applaudir. Bande d'enfoirés! Elle me repoussa avant de porter sa main à sa bouche et d'ajouter que c'était fini entre nous. Franchement, j'en aurais pleuré… Pas parce qu'elle me disait ça mais parce que je venais de l'embrasser et que c'était l'un des moments les plus heureux de ma vie. "Je m'en fous" lui dis-je simplement. Et elle pouvais me repousser tant qu'elle le voulait je ne comptais pas la laisser filer. "Tu veux partir Jagger? Si tu veux partir, je pars avec toi cette fois. J'ai fait l'erreur de te laisser filer une fois, je te promets que ça ne se reproduira plus… Je m'en fou que t'ailles voir ailleurs, je m'en fous que tu ne m'aimes pas, je m'en fous que tu sois une meuf complètement tarée et un peu effrayante sur les bords, je me fous même si t'es la fille d'un mafieux, même si t'es lesbienne tiens, même si t'en aimes un autre, même si t'es la fille la plus chiante que je connaisse et la plus têtue aussi et la plus emmerdante et la plus folle et c'est pas grave si je me répète parce que je te veux toi… Genre toi toute entière. Je te demande pas de m'aimer, je m'en tape de ça et je m'en tape de tout le reste je veux juste pas que tu m'abandonnes… " Je la fixais droit dans les yeux, laissant un blanc s'installer je me mis à rire une fois de plus. "Putain… t'as raison! Je devrais apprendre à la fermer de temps en temps." Passant une main sur mon front, je repris mon sérieux. Je restais presque collé à elle de peur qu'elle ne tente de s'enfuir en courant, et aussi parce que j'avais envie d'être collé… "Me dis pas que t'en a pas envie toi non plus, la dernière fois, t'es pas partie sans pleurer, peut-être bien que moi j'avais l'air d'un chiot en détresse mais je sais que t'avais pas envie de partir non plus et même si j'ignore pourquoi tu t'es cassée Jagger, je sais que si t'avais pu te serais restée parce que toi et moi on est deux gros cons, bornés et immatures parfois et fous mais tellement canons et les gens comme nous sont faits pour rester ensemble, comme une meute mais à plus petite échelle. Repousse-moi, dis-moi merde si tu veux mais ne repars plus jamais comme tu l'as fait. T'as pas le droit… " Au final je crois que j'aurais pu me contenter de lui dire que je l'aimais au lieu de lui sortir mon baratin… Je l'avais pas vu venir non plus mon beau discours mais faut croire que des mois à accumuler cette envie d'elle, cette envie de la retrouver et de pouvoir à nouveau la serrer dans mes bras, tout ça m'a travaillé et peut-être bien que je m'étais entrainé à lui dire mes niaiseries devant un miroir dans une station service pourrie mais on s'en fou parce que tout ce que je venais de dire je le pensais et elle pouvait me traiter de taré, de fou allié, de pervers, d'obsédé et que sais-je encore mais je n'avais qu'à la regarder en face pour lire dans ses yeux qu'elle n'avait pas envie de me repousser. Pourtant, j'ajoutais sur le ton du défis: "Vas-y Jagger… Dis-moi merde!"
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Sam 20 Juil 2013 - 17:25
oh shit... surprise?
Please, tell me you aren't here to kill me
C’était comme revenir à Memphis, Tennessee. Ils s’étaient embrassés pour la toute première fois dans la rue. Elle était ivre morte. Il était ivre mort. Ils avaient passé la majeure partie de la nuit à boire de la bière, et puis du whisky aussi, à raconter des conneries sur fond de vieux jazz. Ils s’étaient découverts une liste invraisemblable de points communs, une liste à n’en plus finir et qui les avait attiré, presque par magnétisme, l’un vers l’autre. Et puis elle l’avait trouvé beau. Et au-delà de beau, elle avait vu en lui quelque chose de touchant. Quelque chose qui lui donnait envie de sourire. Elle était une femme forte, quelqu’un de fier, d’indépendant, elle n’avait pas besoin d’être protégée. Elle avait besoin de quelqu’un qui puisse être son égal, qui puisse la suivre. Elle n’avait pas besoin d’aide, elle avait besoin d’un alter-ego. Donovan s’était imposé, en quelques heures seulement, comme ce parfait alter-ego. Ils s’étaient embrassés pour la toute première fois dans la rue. Non - IL l’avait embrassée pour la toute première fois dans la rue. Parce qu’elle n’osait pas, et il était rare qu’elle n’ose pas, parce que tout était trop parfait, et que la perfection l’angoissait. C’était le même mouvement. Il l’avait presque empoignée - et son corps entier avait accepté. Elle n’avait pas eu le temps de douter que tout en elle avait acquiescé. Sauf qu’elle ne pouvait plus. Il ne savait rien de sa détresse. Il ne savait pas avec quelles horreurs la fin de leur histoire avait concordé. Comment le regarder à nouveau en face sans penser encore et encore à la mort de ses parents? Comment le regarder à nouveau en face sans se rappeler qu’il était peut-être le seul au monde qui soit si parfait pour elle qu’elle en avait presque abandonné sa liberté? Elle s’était jurée il y a des mois déjà qu’elle ne remettrait plus jamais le pied à Memphis, Tennessee. Mais Memphis, Tennessee était venue à elle pour lui agiter sous le nez une possibilité d’avenir avec Donovan. Une possibilité qu’elle avait depuis longtemps effacé de sa mémoire. Elle ne s’était même pas offusquée du fait qu’il lui hurle presque dessus. Elle n’avait plus rien dit, les bras croisés, la tête tournée pour ne pas le regarder. Il y avait eu un temps, oui, où elle n’en avait rien eu à foutre de toutes ces «niaiseries». Avant lui. Il y avait eu un temps, oui, où elle aurait souhaité bien du courage à cette Naya et aurait tourné les talons dans un grand rire. Avant lui. Il y avait eu un temps oui, où elle n’aurait strictement rien ressenti en l’entendant le supplier, la vénérer, la retenir toujours. Elle aurait aimé être capable de lui retourner une gifle alors qu’il venait de l’embrasser. Mais elle s’était attachée à lui - c’était peut-être bien juste l’habitude, oui, l’habitude, elle s’efforçait d’y croire. Elle s’était attachée à Donovan comme on s’attache à un gentil chien, ou peut-être un canaris, et personne n’aime que son canaris se barre vers d’autres horizons & d’autres cages, merde, y’a rien d’anormal à tout ça. Et tant pis si c’était quelque part malsain de s’efforcer de voir Donovan comme une espèce de chouette animal de compagnie humanoïde - elle préférait penser cela qu’envisager toute autre possibilité. Parce qu’elle était déchirée, déchirée entre l’envie de rester et l’envie de partir en courant. L’envie de fuir, et l’envie de se rendre. Alors elle restait immobile. Pétrifiée. Si crispée qu’elle en avait un peu mal. Et quand il l’avait accusée d’être jalouse, par pure provocation, juste avant même de l’embrasser, elle avait laissé échapper un: «Tu peux aller te faire foutre, Donovan. Repars.» C’était froid. Sec. Ferme. Définitif. Et elle n’en pensait pas un mot, et elle savait qu’il le savait. Et elle était fichue, tellement fichue. Ils ne s’embrassaient pas comme deux personnes qui s’aiment. Ils ne s’embrassaient pas comme des gens qui vont à Venise, comme des gens qui s’échangent des voeux, comme des gens qui aiment les couchers de soleil. Il ne s’embrassaient pas comme des amoureux - c’était autre chose. Quelque chose de brut, d’animal, de violent, presque. Ca n’avait jamais vraiment ressemblé à de l’amour, c’était plutôt du désir, mais du désir à longueur de journée. Ils ne s’embrassaient pas sans arrière pensée, ils luttaient pour la domination et allumaient une violence - c’était comme une lutte à mort. Ca n’avait jamais changé. Jamais. Pourtant, si guerre il y avait eu, elle l’avait nécessairement gagnée le jour où elle l’avait laissé au bord de la route... non? Et pourtant il n’avait pas cessé de lutter. Il était là. Et il ne cesserait jamais. Il n’arrêtait pas de parler, et elle était là, toujours pétrifiée, toujours incrédule. Il n’arrêtait pas de parler et tout cela voulait simplement dire qu’elle avait beau se débattre, toute cette histoire là ne s’arrêterait jamais. Jamais. Alors pourquoi ne ressentait-elle ni peur ni dégoût? Elle aurait dû. Elle avait toujours ressenti ces deux choses, étroitement combinées, quand on lui avait dit ces mots là. Parce que c’étaient des mots d’amour, non? Elle avait toujours eu l’impression atroce qu’on l’enchaînait. Mais cette fois-ci, elle ne ressentait le poids d’aucune chaîne. Juste une douleur sourde, qui irradiait dans tout son corps. Et elle avait envie de renoncer, tellement. Envie de s’allonger sur le carrelage et d’attendre que le temps passe. Elle n’avait pas envie de faire un choix - non, elle avait peur de faire un choix. Une part d’elle allait mourir, dans un cas ou dans l’autre. «Merde!», laissa-t-elle échapper, à la fois pour répondre à sa provocation, et parce qu’elle ne comprenait plus rien à ce que son corps hurlait. Elle ne voulait pas entendre ces mots là, pas maintenant, pas alors que son deuil la minait encore, pas alors qu’elle était simplement venue ici pour trouver la paix et reconstruire son personnage. «Merde, Donovan, vraiment, merde!» Elle secoua la tête. Elle savait qu’on l’observait - elle pouvait presque entendre les gens prendre les paris, croiser les doigts pour qu’elle croise, parce que ça serait si romantique, mais elle ne voulait pas être romantique. Et se sentait observée, il y avait quelque chose d’oppressant là-dedans. Et puis enfin elle ouvrit les vannes, et la sincérité lui faisait peur, tellement peur, qu’elle avait l’impression que cette rencontre la poignardait en plein coeur: «Je partirai pas, Donovan, merde, je partirai pas de cette ville parce que j’ai plus envie d’aller nulle part. C’est chez moi ici, tu comprends pas? T’as pas le droit d’être ici et de me rappeler que je peux avoir des sentiments. J’essaye d’oublier qu’il y a des gens que j’aime, parce que ça fait mal, atrocement mal. Tu peux pas débarquer comme ça et dire à une fille en deuil que tu l’aimes. Tu peux pas débarquer comme ça, revenir de nulle part, et prétendre que tu es l’homme de sa vie alors que le monde entier s’écroule pour elle. Tu veux quoi? Que je te dise que tu as raison? Tu as probablement raison, et voilà, t’es content?! Sauf que je veux pas que tu aies raison pour le moment, je veux juste rester à Huntington et oublier que mes parents sont morts». Et voilà - la bombe était lâchée. Elle resta une seconde, la bouche entrouverte, presque surprise d’avoir été capable de formuler ces mots. Elle n’en parlait que devant Hendrix. Il n’y avait que Hendrix qui avait le droit de prononcer leurs noms, parce qu’il n’y avait que son frère jumeau qui pouvait la comprendre. Donovan ne pouvait pas savoir. Parce qu’elle l’avait quitté ce jour là, pour rentrer chez elle et sauver ce qu’il restait à sauver. «T’es peut-être l’homme de ma vie, si ce genre de conneries existent, mais là tout de suite je suis plus Jagger» - elle n’était plus que l’ombre de Jagger. Elle avait perdu l’insouciance.
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Jeu 1 Aoû 2013 - 16:10
oh shit... surprise?
Please, tell me you aren't here to kill me
Après avoir retrouvé le plaisir de mes lèvres contre les siennes, le contact de sa peau avec la mienne, et après mon petit monologue en mode Je-t'aime-à-en-crever-et-si-tu-sautes-du-pont-je-saute-aussi, je mourrais d'envie de lui sauter dessus et de clôre nos retrouvailles. Seulement voilà, c'est comme si tout ce que je venais de dire et de faire ces dernières minutes avait déclenché quelque chose chez elle aussi. Je venais quand même de m'ouvrir à elle, de lui révéler mes sentiments et fuck si c'était niais, il fallait que sa sorte mais visiblement je n'étais pas le seul à avoir des choses à dire. Elle était d'abord restée silencieuse, comme figée sur place, clairement j'avais eu l'impression de l'embrouiller, peut-être qu'elle attendait seulement que je la boucle pour pouvoir vraiment me lancer son café au visage et partir pour de bon, mais en fait elle avait fini par me dire merde comme je le lui avais demandé mais j'imaginais la suite un peu différemment de la réalité. A mon tour de l'écouter attentivement, je buvais chacune de ses paroles mais je n'aimais pas la tournure que ça prenait et lorsqu'elle se mit à parler de fille en deuil je commençais à me sentir perdu à mon tour. J'aurais voulu lui demander de ralentir deux secondes, de m'expliquer ce qu'elle était en train de raconter mais en fait c'était inutile parce que Jagger continua d'enchainer et lorsqu'elle cessa de parler à son tour, je restais comme un con à l'observer sans savoir quoi dire. J'avais effacé toute trace de sourire de mon visage et je n'étais plus d'humeur à la taquiner ni même à blaguer tout court. Je sentis mon coeur s'alourdir, elle ne m'avait pas touché et pourtant j'avais la sensation d'avoir pris la claque de ma vie. C'était au tour de mes jambes de fléchir, j'attrapais une chaise libre pour m'asseoir. Non seulement je réalisais la gravité de la situation lorsque Jagger m'avait laissé sur le bord de la route mais en plus son histoire me renvoyait à la mienne. J'étais partie sur la route pour fuir un passé trop douloureux, personne n'était là pour me retenir puisque j'avais perdu tout ceux que j'aimais et même si j'affectionnais Chicago, ma ville natale n'avait plus rien à m'offrir à mes yeux, c'était devenu un lieu d'agoni, cet endroit me rappelait de trop mauvais souvenirs. En prenant la route, j'avais enfouis tout ça tout au fond de moi et je faisais mon possible pour ne jamais avoir à penser à mon enfance pourrie, le manque de ma mère morte, mon père et ses colères noires, et mes deux meilleurs amis, mes deux frères, ma seule véritable famille, morts eux aussi et par ma faute sans doute… Tous les gens que j'aime finissent par mourir ou par s'en foutre de moi, un peu comme ma soeur par exemple… Elle était mon pilier quand j'étais gamin et puis elle a pris son envol, elle a commencé à construire sa vie et elle a vite oublié son chieur de petit frère. Je me suis promis de ne plus jamais m'attacher, de ne plus aimer non plus, plus jamais comme avant… Et puis ma route a croisé celle de Jagger et toutes mes promesses ont été foutues en l'air. J'ai d'abord lutté pour ne pas l'aimer, j'essayais de me convaincre qu'entre-nous ce n'était que du sexe, j'ai vécu dans le déni quelques semaines mais quand elle est partie j'ai forcément dû me rendre à l'évidence. La douleur que j'ai ressenti quand je l'ai vu monter dans son van et prendre la fuite, c'est une douleur que j'avais déjà pu expérimenter dans le passé, une douleur que j'avais fuis et que je croyais ne jamais plus avoir à affronter. Une fois de plus la vie était une chienne et le destin avait fait que j'avais aussi perdu Jagger, comme tous les autres. Seulement pour elle c'était différent, elle n'était pas morte et une part de moi pensait qu'elle était partie à contre-coeur alors je me suis mis en tête de la retrouver et de ne plus jamais la laisser filer et voilà qu'aujourd'hui je me tenais face à elle, la suppliant presque de ne plus me quitter et elle me balançait un drame familiale à la figure et tout mes sentiments étaient en train d'exploser à l'intérieur de moi. Des écorchés vifs, voilà ce que nous étions. Toujours assis sur ma chaise, j'avais les yeux fixés au sol. Comment pouvais-je la regarder dans les yeux alors que j'avais le coeur brisé pour elle, pour moi… "Je suis désolé…" lâchais-je finalement, je me sentais encore plus con de ne pas trouver autre chose à dire. J'oubliais complètement les autres personnes présentes dans le café, que tout le monde parte sans payer, je m'en foutais totalement. Je ne voyais plus qu'elle et sa peine et j'essayais de penser à un truc intelligent et attentionné à dire, un truc qui pourrait la faire se sentir mieux mais la vérité c'est que rien ne pourrait l'aider. Je parlais en connaissance de cause, la compassion ça m'a toujours exaspéré, comme si les autres pouvait imaginer ce que j'avais ressentis en apprenant la mort de Jake et Ryan. Je n'avais pas prononcé leurs prénoms depuis leur décès, je n'avais jamais parlé de mon passé à Jagger et ce n'était sans doute pas le moment d'en rajouter. "T'es pas obligée de me croire mais je sais ce que tu ressens…" Au delà de Jake et Ryan j'avais aussi perdu ma mère alors que j'étais qu'un petit garçon, j'avais toujours souffert de ce manque dans ma vie, les souvenirs de ma mère n'était pas nombreux mais je me trimballais quand même une vieille photo d'elle prise le jour de ma naissance. Elle était belle… J'aurais aimé me souvenir de ses câlins, de son odeur, de son amour. Mon père n'a jamais été un exemple pour moi, il n'a pas été un super père non plus, encore aujourd'hui je ne pense pas avoir la force de lui pardonner ses erreurs qu'il ne semble de toute manière pas regretter. Mais Jagger, elle semblait tellement affectée par la perte de ses parents…
Elle m'affirma alors ne plus être Jagger… Pourtant aligner "l'homme de ma vie" et "conneries" dans la même phrase, ça sonnait tout à fait comme Jagger. Jusque là elle s'était montrée exactement comme avant mais je comprenais que tout ceci n'avait été qu'une vulgaire mascarade, elle faisait semblant et j'en étais d'autant plus désolé. J'avais envie de la prendre dans mes bras, de la rassurer, mais ça n'avait jamais été comme ça entre nous, on a jamais fait ce genre de truc parce que jusque là elle n'a jamais eu besoin que je la protège. On rigolait tout à l'heure mais à présent je ne plaisantais plus tout… Après avoir glissé mon visage dans mes mains, je décidais finalement de me relever de ma chaise et de m'approcher d'elle. Sans réfléchir plus longtemps, je l'attirais vers moi pour la serrer dans mes bras, peu importe si ça n'avait jamais été notre truc d'être tendres et attentionnés. "Laisse-moi être là pour toi…" lui glissais-je à l'oreille, puis j'ajoutais: "S'il te plait." Relâchant mon étreinte pour pouvoir l'observer dans les yeux, j'allais déposer un baiser sur ses lèvres, moins passionné que le premier mais plus délicat, plus approprié à la tournure qu'avait pris la situation…Lorsque nos lèvres se séparèrent à nouveau j'essayais de reprendre la parole sans y arriver vraiment. "Je… " Je baissais les yeux avant de prendre une inspiration. "Je t'ai cherché partout Jagger, et si le hasard a fait qu'on s'est retrouvé ici aujourd'hui je crois que c'est pour une bonne raison Jagger. Je ne savais pas que tu avais vécu tout ça… Si j'avais su quand tu es partie…. Je sais pas…. J'aurais voulu être là pour toi Jagger." Si ça continuait ainsi, j'allais devenir un pros en déclaration mais de toute façon, comment être un connard dans une situation pareil? J'en étais incapable parce que sous ma carapace je suis un mec tendre, croyez-le ou non. "Je te demande pas d'être la même fille qu'avant… Je t'ai dit que je te voulais toi tout entière avec ton passé, tes problèmes et tes blessures. " J'inspirais à nouveau. "Je t'aime." Voilà, c'était dit et étrangement je ne ressentais pas d'angoisse, juste un immense soulagement. C'était entre ses mains maintenant, elle pouvait faire ce que bon lui semble, me laisser une chance d'être SON Donovan à elle ou alors me briser le coeur encore plus et me prouver une fois de plus que rien ne dure et que tout le monde fini par partir.
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Jeu 8 Aoû 2013 - 4:59
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Please, tell me you aren't here to kill me
Il y avait une chose que Donovan ne devait jamais apprendre. Elle se l’était jurée, il y a longtemps déjà. Peut-être qu’elle se l’était jurée dès le tout premier jour, ou plutôt le lendemain du premier jour, quand elle lui avait proposé de lui suivre. Il était une exception.
Elle s’était vite rendue compte qu’il y avait quelque chose d’incroyablement stupide à proposer à quelqu’un avec qui l’on venait de passer une nuit de sexe torride de nous suivre sur les routes. C’était, aux yeux de la farouche et indépendante Jagger Dickens, quelque chose d’à peu près équivalent pour une personne normale au fait de demander quelqu’un en mariage. Sur le coup, cela lui avait simplement semblé... logique. Au moment de le foutre dehors au petit matin, pourtant, elle avait hésité, puis s’était convaincue que l’emmener avec elle pourrait être... drôle. Distrayant. Pratique. Plaisant. Qu’elle en serait heureuse, en somme. Il avait été une sorte d’exception. Quelqu’un à qui elle s’était attachée plus que d’ordinaire et plus que de raison. Et ce, presque immédiatement. Sur le coup, elle s’était convaincue qu’il s’agissait d’une sorte de coup de foudre sexuel bizarre. Une alchimie à l'horizontale, qui expliquait tout. Oui, clairement, elle s’était forcée à considérer cet homme là comme un grand sex-toy en chair et os, le genre que l’on a trouvé en entrant par hasard en rentrant dans un sex shop, qui était en super promotion, absolument exceptionnel, sans vieux vicelard pour vous regarder l’acheter - une occasion sur laquelle on ne peut que sauter. Mais elle s’était clairement voilée la face. Et elle s’était jurée que jamais, jamais Donovan ne saurait qu’il était une exception.
Elle avait peur, peut-être, sûrement. Peur d’être atteinte au plus profond d’elle-même, dans son coeur, et de souffrir comme parfois elle avait pu faire souffrir. C’était sa propre sécurité qui était en jeu, et des années d’habitude de la liberté. Elle avait quitté Julian pour cette liberté, alors qu’il était clairement parfait. La route, le grand air, tout cela avait été son absolue priorité. Mais parfois, seule chez elle, quand Hendrix s’endormait trop profondément pour qu’elle vienne l’emmerder, elle se demandait... si elle n’avait pas saboté sa vie, ainsi, à trop vouloir vivre libre. Tout ce qu’elle avait, c’était vingt-sept ans de vie et une interminable crise d’adolescence.
Et voilà que Donovan réapparaissait pour tout chambouler, alors qu’elle était au plus vulnérable. C’était une injustice, brûlante de cruauté, sous le visage d’un homme qu’elle sentait, au plus profond d’elle-même, fait pour elle. Donovan n’avait pas le droit. Pas le droit d’apparaître au-dessus de son café du matin, comme un connard de génie qui sortirait d’une lampe, et de lui offrir à la place des voeux traditionnels une romance de cinéma. Merde, elle était pratiquement sûre qu’il cachait des bagues de fiançailles dans son ridicule tablier de serveur de café. Et la prochaine étape, c’était quoi, après le coup du retour inopiné? La maison dans la campagne, avec le chien, les sept mioches, la jolie barrière blanche et les volets assortis? Il était là, et il lui offrait une famille, à elle qui avait perdue la sienne. Une sécurité. Un chez-soi. A condition, en somme, qu’elle abandonne à ses pieds tout ce qu’elle avait pu être jusqu’à aujourd’hui.
Elle était venue ici pour se reconstruire. Elle ne voulait qu’une chose, se reconstruire. Etre elle-même à nouveau. Renouer avec l’ancienne Jagger. Elle ne voulait rien abandonner. Elle voulait oublier la douleur, retrouver son insouciance, la légèreté des beaux jours que la mort avait transformé en souvenirs.
«Je peux pas». Elle le répéta une fois, deux fois, une troisième encore. Elle le répéta farouchement à tout ce qu’il disait. Qu’il la comprenait. Qu’il était désolé. Qu’il voulait être là pour elle. Qu’il la voulait toute entière, telle qu’elle était, avec ces blessures toutes nouvelles qui n’en avaient pas fini de saigner. «Je peux pas», qu’elle disait, un peu comme une enfant butée. Sa fierté la plus élémentaire lui disait de ne pas craquer. De ne pas se laisser aller à cet homme. Elle en venait presque à rêver de ne pas être allée à Memphis ce jour là, de ne pas lui avoir ouvert cette porte qui a priori menait à une part d’elle qui la terrifiait. Elle était terrifiée, elle avait déjà perdu, beaucoup trop perdu, et Donovan pouvait la mettre à mort, là, maintenant, mettre à mort tout ce qu’elle avait été.
«Tu dois me laisser partir, Donovan.», tenta-t-elle une dernière fois - sur le même ton plaintif que la phrase précédente, le ton douloureux d’un animal blessé. Et puis il porta le coup de grâce. Les trois mots qui font mal. Le «Je t’aime» qui faisait mal au ventre, et qui lui donnait ce besoin urgent de partir en courant pour ne plus jamais, jamais se retourner. Elle resta pétrifiée. Figée dans un geste. Image du choc le plus pur. Elle amena une main à son front. Essaya de se souvenir qu’elle devait respirer. Une douleur sourde, fantôme, irradiait dans tout son corps. Elle était face à cet homme, au milieu de ce qui était maintenant pratiquement une foule de clients curieux, de voyeurs. Et pourtant elle n’en avait plus rien à faire. C’était à l’intérieur d’elle-même qu’elle regardait. Elle contemplait ce qu’il restait de ce qu’elle avait été, les lambeaux de sa vie d’avant, le silence dans la chambre d’hôpital, ce sentiment de solitude inextricable, la confusion, aussi, à l’idée de ne peut-être plus être seule. Elle essaya de quitter des yeux ce méandre intérieur. Réalisa le nombre de personnes qui la fixaient, qui attendaient une réponse. Et soudain la solitude et la confusion furent noyés sous une bouffée de haine pure - et elle hurla.
«ARRETEZ DE ME REGARDER, MERDE!» Il n’y en avait pas un pour comprendre ce qui se passait en elle, elle en était certaine, et ce sentiment la rendait malade, la perdait sous une bouffée d’amertume. «Vous avez rien d’autre à foutre?! Laissez-moi tranquille, putain! Y’aura pas de happy end à la con, ok?! On est pas des putain d’animaux de foire, arrêtez de me regarder... juste, dégagez, ou au moins faites comme si vous en aviez rien à branler de ce que je vais lui répondre. Foutez moi la paix. Foutez-nous la paix.» Et tout à coup, les poings serrés à s’en entailler les paumes, tournée vers ces gens-là qui ne savaient plus qu’en dire, plus qu’en faire, elle réalisa ce qui venait de se passer. Ce n’était pas tant d’avoir craqué de cette manière. Ce n’était pas tant d’avoir hurlé sur de parfaits étrangers. Non. Ce qu’elle réalisait, surtout, c’est qu’elle n’avait plus été capable de hurler sur Donovan. Elle n’avait plus été capable de s’en prendre à lui, même plus de le frapper, d’en faire son éternelle victime, le responsable de tous ses malheurs. Non. Elle s’était détournée de lui parce que, quelque part, il avait déjà gagné. Quelque part, une infime partie de Jagger Dickens venait de se rendre à cette homme là qu’elle avait recueilli, et abandonné sur les routes. Pire! Elle avait admis l’existence d’un «nous», sans trop le vouloir, sans trop s’en rendre compte. Et elle sentit deux poids, infimes, rouler le long de ses joues.
Elle porta une main à son visage, interloquée. Eut un court soupir. L’expression d’un choc. Ses yeux s’écarquillèrent. Elle pleurait. Elle regarda ses doigts. Une infime trace humide sur deux d’entre eux. Sentit monter la panique. Se couper son souffle. Et elle fit la seule chose qui, au fond, pouvait la rassurer. Elle se tourna vers Donovan, enroula ses bras autour de lui, cacha son visage dans son cou, en priant des dieux auxquels elle ne croyait pas pour que ce cauchemar s’arrête. Et pourtant, les mots sortirent à nouveau - sans qu’elles ne puissent rien faire pour endiguer ces flots simultanés de paroles et de larmes.
«Je peux pas. T’as pas le droit de faire ça. Laisse moi partir. Tu dois me laisser partir. Je te déteste. Je te hais, Donovan. Arrête de parler. Ne me parle plus. Surtout pas. Plus jamais. J’ai pas envie de craquer. Je veux pas craquer. Putain, je te déteste Donovan. Tu peux pas être comme ça avec moi. Tu peux pas me dire que tu m’aimes. Qu’est-ce que je vais faire, moi, hein? Je peux pas rester. Mais je peux pas partir non plus» Bon sang, ces larmes. Elle avait un noeud dans sa gorge qui ne voulait plus se défaire. Des souvenirs brûlants dans chaque recoin de sa mémoire. Elle ne pouvait même plus penser sans se rappeler à la fois le bonheur des jours avec lui et la douleur des pertes qu’elle avait subi. Penser lui faisait mal. Horriblement mal. «Hurle sur moi, Donovan, mais me dis pas ça, surtout pas, me dis pas ça, je t’en supplie» continua-t-elle, la bouche tout contre son épaule, à essayer d’oublier qu’elle se sentait bien dans ces bras.
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Ven 9 Aoû 2013 - 3:09
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Please, tell me you aren't here to kill me
"Si tu peux, bien sûr que tu peux!" insistais-je alors qu'elle ne cessait de répéter qu'elle ne pouvait pas. J'avais conscience cependant de lui en demander beaucoup, elle était Jagger Dickens après tout, on ne demande pas à Jagger Dickens de s'ouvrir à nous en s'attendant à ce qu'elle se laisse faire comme cela, sans protester un peu au moins. Elle était têtue, bornée même et je le savais depuis l'instant où je l'avais rencontré. Mais cette fois j'allais continuer d'insister moi aussi, je n'allais pas la laisser se refermer sur elle-même, la regarder m'échapper une fois de plus, hors de question. Elle ne se rendait peut-être pas compte de l'effet qu'elle avait sur moi, à quel point elle me rendait dingue, complètement dingue, mais au delà de la folie qu'elle faisait se répandre dans mon esprit, elle me donnait aussi des frissons, elle me donnait envie de vivre, d'être heureux, c'est con. C'est vraiment con. Mais oui, pour elle, j'étais prêt à foutre en l'air tout mes principes, prêt à envoyer valser mes idées bien définies concernant l'amour, l'attachement, les relations, toutes ces conneries qui me feraient vomir s'il ne s'agissait pas d'elle. Je ne peux pas ni vous l'expliquer, ni lui expliquer, et encore moins me l'expliquer à moi-même mais elle est l'exception, mon exception. Devant moi, je l'observais se transformer, elle n'avait plus rien de celle que j'avais connu, en effet… elle était fragile, perdue, démunie, désarmée, tout cela à la fois, c'était troublant à voir. J'ai toujours dit que son indépendance était ce qu'il avait de plus séduisant en elle, mais en fait je me suis trompé… La voir si vulnérable, il y avait là matière à me rendre aussi tendre qu'un marshmallow. Bien sûr je ne prenais aucun plaisir à la voir ainsi, j'avais mal de la voir avoir mal, mais une part de moi ne pouvait s'empêcher de la trouver incroyablement attirante. Dans ce moment de faiblesse, je la découvrais sous un jour nouveau et elle me faisait l'aimer encore plus, comme si c'était possible… Elle me demandait de la laisser tranquille, non en fait elle l'avait formulé comme un conseil mais un conseil qu'elle me suppliait de suivre. "Te laisser partir?" répétais-je. Non. Elle pouvait toujours courir, je n'allais pas l'abandonner, encore moins maintenant qu'elle m'avait fait ces révélations. Je venais de lui dire que je l'aimais et elle était sans voix. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me réponde, un "Je t'aime aussi" ne m'aurait de toute façon pas paru normal avec elle, et je ne lui avait pas dit moi-même pour qu'elle me le répète à son tour. Qu'elle m'aime ou qu'elle ne m'aime pas, cela ne changeait rien à ce que moi j'éprouvais, de toute façon elle n'avait pas besoin de parler pour que je sache à peu près ce qu'elle ressentais. Elle pensait sans doute que je n'étais pas capable d'analyser ses réactions, pas capable de voir ce qu'elle pensait juste en la regardant dans les yeux mais en réalité je n'étais pas aussi bête que j'en avais l'air, même si je ne le lui avais jamais dit j'avais toujours senti une connexion particulière avec elle et d'ailleurs c'était sans doute l'une des raisons qui avait fait que j'avais accepté de la suivre partout pendant plusieurs mois. Nous étions la même personne dans des corps différents. Si j'étais une fille je serais Jagger Dickens. Même sans qu'elle ne connaisse mon histoire tout entière, ni sans que je connaisse la sienne, je savais que nous étions similaires, cela se voyait dans notre façon d'être et l'un avec l'autre on osait tout sans retenue pour la simple et bonne raison que l'on pouvait anticiper les réactions que l'on provoquerait. Je ne la connaissais pas depuis des années mais j'avais la sensation de la connaitre parfaitement pourtant, et pas dans le sens où je pouvais vous dire par coeur son plat préféré, le prénom de son premier amour, son meilleur souvenir de famille, ou la date de mariage de ses grands parents, mais plutôt dans le sens où j'arrivais à la comprendre. "Non." lui répondis-je simplement. J'avais pris un ton ferme et définitif. Ce n'était pas discutable. "Je ne te laisserais pas partir, pas une seconde fois." Je secouais doucement la tête. "Je te laisserais partir si je savais qu'en faisant ça je te rendrait plus heureuse mais tu sais quoi? T'as besoin de moi. Tu veux pas l'admettre mais tu le sais au fond de toi que tu ne veux pas que je te laisse partir, c'est la stratégie du "je te repousse mais en vrai je te veux à mes côtés " et il est hors de question que je me fasse avoir cette fois. Me repousse pas parce que c'est plus facile pour toi Jagger, on sait tous les deux qu'il n'y a rien de facile dans tout ce bordel que sont nos vies. Tu crois que c'est plus simple de me faire fuir, que ça fera moins mal parce qu'aimer quelqu'un c'est trop risqué, mais c'est faux, c'est quand on est seul qu'on souffre le plus. On vit des drames, on vit des peines immenses, on connait des pertes, on fait des erreurs, on se prend des gamelles, et on fini par se construire une carapace en refusant de laisser qui que ce soit nous approcher de trop près mais je suis désolée, c'est trop tard pour moi, j'ai le pied dans l'entrebâillement de la porte Jagger et je ne compte pas le retirer. " Merde. J'étais en train de devenir sacrément bon aux monologues profonds en mode philosophe de la vie. Je voulais par dessus tout qu'elle m'écoute et qu'elle entende ce que je lui disais. Il ne suffisait pas d'écouter, il fallait qu'elle accepte que je n'allais pas la laisser filer. Point final.
Lorsqu'elle se mit à hurler à l'intention des clients, j'eus un léger mouvement de recul. Là. C'était la Jagger que je connaissais. Un sourire se glissa finalement sur mes lèvres. Le plus surprenant c'était encore qu'elle s'en soit prise à eux et pas à moi. Je crois que c'est surtout ça qui m'avait étonné le plus. Croisant les bras sur ma poitrine, je restais un moment à l'observer sans rien dire alors qu'elle finissait de clarifier les choses avec les messieurs, dames présents dans le café. Quand elle eu terminé, ce fut mon tour de prendre la parole. "Allez, spectacle terminé, le café hometown est fermé pour la journée!" avançant vers l'entrée de l'établissement, je me voyais déjà donner une excuse bidon pour justifier cette fermeture à Harper. J'allais devoir y réfléchir encore un peu mais une idée brillante me viendrait sûrement. J'ouvris la porte et fis signe à tout le monde de se diriger vers moi, hormis Jagger qui pouvait bien entendu rester exactement là où elle était. Une fois tout le monde mis dehors, je retournais vers elle pour me replacer face à ses magnifiques yeux dans lesquels j'avais eu envie de me perdre tant de fois sans jamais l'avouer vraiment. "Nous?" Oui, j'avais bien remarqué qu'elle m'avait inclus dans son petit discours, elle aurait pu simplement demander à ce qu'on lui fiche la paix à elle, ça aurait aussi été bon pour moi, que je la laisse tranquille, mais au lieu de ça elle leur demandait à eux de nous laisser tranquille. Nous deux. Et puis soudain mon regard changea lorsque je me rendis compte qu'elle pleurait. Jagger Dickens pleurait. "Putain." lachais-je avec un air sérieux, c'était tout ce qui m'était venu à l'esprit sur le coup. Je m'étais redressé rapidement, et une seconde plus tard elle était dans mes bras, son visage enfouis dans mon cou. Pour une fois elle me laissait vraiment sur le cul. Si je m'étais attendu à la voir pleurer un jour, même qu'un tout petit peu, … Je n'y aurais pas cru moi-même! Naturellement, mes bras se resserrèrent autour d'elle, si elle trouvait peut-être un certain réconfort dans mon étreinte, j'en trouvais également dans la sienne. Sa voix était différente de d'habitude lorsqu'elle se mit à parler, cela me rappelait ma soeur quand nous étions plus jeune et qu'elle faisait des crises de larmes tout en m'expliquant tout ce qui n'allait pas dans nos vies. Je ne savais pas quoi répondre et puisqu'elle ne voulait plus jamais que je lui parle peut-être qu'elle ne verrait pas d'inconvénient à ce que je l'écoute sans vraiment lui donner de réponse pour le moment. Elle avait besoin de vider son sac avant tout, je n'avais pas à l'interrompre. Pas tout de suite. Ma main glissa dans son dos dans un élan de protection, elle était tellement hjhgumjfgYGFHDBIZHKLoplhjkdenxsvb! MERDE. MERDE. MERDE. Elle ne voulait pas que je répète que je l'aimais et pourtant c'était tout ce que je ressentais en l'ayant tout contre moi comme cela et en l'entendant pleurer et parler et pleurer encore. "Tu ne me perdras pas." murmurais-je à son oreille. "Tu ne me perdras pas Jagger." répétais-je à nouveau. "T'as raison. T'as complètement raison… Je ne devrais pas t'aimer, ce n'est pas logique, ni raisonnable d'ailleurs. Toi et moi on finirait par se tuer un jour si on restait ensemble, ce serait vraiment un mauvais remake de Roméo et Juliette, seulement avec un Roméo et une Juliette beaucoup plus canon cette fois, mais un mauvais remake quand même." Je feignais un petit rire. "Si je te tue sous le coup de la colère un jour, je te promets de me suicider juste après." Un silence s'installa avant que je ne vienne à nouveau le briser. Je m'écartais un peu d'elle, pas parce que j'avais envie de la relâcher de cette étreinte mais parce qu'il fallait que je la regarde dans les yeux. "On ne s'est pas vu depuis des mois et pourtant j'ai l'impression que tu ne m'as jamais quitté Jagger…" Passant ma main dans ma poche arrière de jean, j'en sorti un bracelet tout abimé, pas spécialement très beau mais auquel je tenais particulièrement. "Je te l'ai piqué avant que tu ne partes… Je voulais garder un bout de toi vu que j'étais incapable de te garder toute entière. Et oui, il est un peu élargi parce que peut-être bien que je l'ai un peu trop porté et que ces trucs là c'est fait pour des poignets de filles mais on s'en fou. Je te le rends. J'en ai plus besoin maintenant, je t'ai retrouvé Jagg' et j'ai plus besoin d'un stupide bracelet pour sentir ta présence." Me mordillant l'intérieur de la joue, je pris encore quelques secondes pour réfléchir à ce que j'allais ajouter. "Je ne vais pas te le répéter… Pas pour l'instant. Mais ce n'est pas parce que je ne le dirais pas que je ne le penserais pas Jagger." Ce n'est parce qu'on éteint la télé lors du journal télévisé que les guerres, les crimes, et toutes les horribles choses qui peuvent se passer aux quatre coins du globe cessent d'exister. Elle pouvait me demander de me taire à proprement parler, de ne plus ouvrir ma bouche, mais mon coeur lui allait continuer de battre pour elle, qu'elle le veuille ou non.
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Mar 13 Aoû 2013 - 0:06
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Please, tell me you aren't here to kill me
A cet instant, si elle avait été tout à fait honnête avec elle-même et si elle en avait été capable, elle se serait trouvée pitoyable. Elle était là, comme une enfant, à pleurer dans les bras de cet homme, le seul homme qu’il ne fallait pas, le seul homme qu’elle s’était jurée de ne plus jamais toucher. Elle se sentait... comme l’autre connasse dans les films romantiques, vous voyez? Il y a toujours une espèce de blonde qu’on roule dans la farine, qui galère avec ses sentiments de pauvre vierge éplorée, et qui se jette dans les bras du type qui va se faire un malin plaisir de lui planter un couteau dans le coeur. D’accord. Elle dramatisait. Elle n’était pas blonde, du tout. S’il y avait quelqu’un ici qui s’était bien fait rouler, c’était Donovan. Et ce dernier ne lui planterait probablement pas un couteau dans le coeur dans les mois à venir. Mais pour toutes ces raisons, elle était bien la fille qui galérait avec ses sentiments. Pire que tout, elle se noyait, un peu. Elle avait toujours nagé contre le courant. Les derniers mois avaient rendu de plus en plus difficile cette entreprise déjà fastidieuse. Chacun des mots de Donovan, et bon sang, il n’arrêtait pas de parler, de lui promettre toutes ces choses, rendait cet effort de plus en plus difficile. Elle n’avait plus de forces - plus de forces dans ses bras, ces bras qui se détendaient de plus en plus autour du cou de l’homme pour ne laisser qu’une étreinte molle de femme qui se noie. Elle avait envie de se laisser porter. De se laisser mourir. De ne plus rien dire. De laisser l’eau la recouvrir - toute entière. Et puis rentrer, par tous les pores. Remplir ses poumons. Mettre quelque chose là où il n’y avait plus rien, plus rien d’autre qu’un coeur qui explosait de douleur. Elle était certaine que ce serait salvateur, même - de l’eau glacée sur cette chose brûlante. Et puis elle n’aurait plus à penser & plus à se débattre - plus jamais. L’impuissance la rendait folle. Ses efforts désespérés n’avaient jamais servi à rien. Jagger regardait dans sa mémoire, ce trou béant de souffrance, et se rendait compte de l’inutilité des efforts d’une vie. Fuir Julian pour ne pas s’enfermer dans une vie rangée - revenir à Huntington Beach neuf ans plus tard, avec la douloureuse certitude de ne plus jamais être capable d’en repartir. Repousser Donovan pour ne pas être réduite à être la femme d’un homme, enchaînée à une seule et unique vie - et le voir revenir, impuissante, à la fois pétrifiée de stupeur et de bonheur. Conduire trop vite, trop loin, pour arriver au chevet d’une famille qui se meurt - pleurer sur des corps sans vie. Déjà froids. Glacés. Toute une vie en bras de fer contre le destin - pour en venir à vouloir se noyer dans les bras du seul homme qui n’abandonnera pas, qui n’abandonnera jamais. Il lui disait toutes ces choses. Tous ces petits riens. Alors qu’elle l’avait supplié de ne plus parler - de ne plus jamais parler. Il s’accrochait, farouche, il ne laisserait pas tomber. Il ne la laisserait pas tomber. Elle entendait les gens sortir, un par un, le bruit de la porte qui se claque, en fond sonore du ronronnement constant de la voix de Donovan. Ce bruit avait quelque chose de réconfortant - comme si chaque fermeture lui redonnait un peu plus de force pour s’agripper aux lambeaux de sa vie. Ou alors... lui donnait une conscience plus accrue de la dépouille qu’elle était devenue. De la vanité de ses efforts. Du vide de sa vie. «Je suis partie, pourtant» laissa-t-elle tomber alors qu’il se défaisait légèrement de son étreinte. Sa propre voix sonnait creux - comme si elle se demandait, quelque part, pourquoi elle était partie, pourquoi comme ça, pourquoi si violemment. Une part d’elle, en tous cas, le faisait. Cette part complètement sonnée qui amena son bras à son visage pour y essuyer un reste de larmes. Incrédule, elle se questionnait encore - que s’était-il passé? Comment avait-elle pu laisser se briser quelque chose en elle, d’une façon si violente? Pourrait-elle un jour reconstruire cette chose? Pourrait-elle un jour se reconstruire toute entière? Peut-être que non. Probablement, non. C’était la faute de Donovan. Forcément. Elle se le répétait, en le fixant, la tête penchée, comme un animal curieux. Ca devait être la faute de Donovan, elle devait l’accuser, elle avait besoin de l’accuser, mais elle n’y croyait pas. Il avait forcément pris quelque chose, lui avait arraché un morceau d’elle-même, n’importe quoi! Il avait pris quelque chose, il avait pris Jagger, n’en avait laissé que la dépouille, forcément, elle devait le haïr... non? Et pourtant il lui rendait jusqu’à ce bracelet pourri, ces perles de toc à deux dollars, et stupéfaite elle tendait le bras pour qu’elle les remette à leur place. Et quand il le fit, elle ne songea même pas à protester en constant que, effectivement, l’élastique avait morflé autour de son poignet d’homme. «Tu m’as volé mon...» Et puis elle s’arrêta. Il lui avait volé un objet à elle? Il le lui rendait. Et il n’était probablement pas le responsable de tous ses grands malheurs. Merde. Quelque part, elle avait compris qu’il n’y avait qu’au destin, à ce connard de destin, qu’elle pouvait légitimement en vouloir. Elle grandissait. Il était temps. Ils étaient seuls dans le Hometown Café. Tous les clients étaient partis - les uns après les autres. Ils avaient fait ressentir la cloche de l’entrée, chacun, et peu à peu ils avaient été moins nombreux à l’entendre. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que Donovan et elle. Mais ç’avait toujours été un peu comme ça, non? Depuis Memphis, du moins. Il n’y avait eu que Donovan et Jagger. Les autres étaient passés d’acteurs à témoins. Des spectateurs d’une chose qui ne les concernait plus que tous les deux, ils n’avaient plus pu que regarder, elle était devenue hermétique à toute autre rencontre. Elle avait continué à jouer à Jagger Dickens - bien sûr. Elle avait dansé avec d’autres. Couché avec d’autres. Mais il y avait eu, toujours, un petit coin de ses pensées consacré à l’autre, l’autre homme, celui qui la regarde avec cette admiration brûlante, cette tendresse violente, et qui connaissait chaque coin et recoin de sa mémoire et de son coeur. Elle tendit la main vers lui. Effleura, du bout des doigts, sa joue. Fit un bond violent en arrière, comme électrocutée. «T’aurais mieux fait de jamais venir me parler, ce jour là.», dit-elle avec un sourire - un infime sourire, pâle et tremblant. «A Memphis.», ajouta-t-elle. «C’était vraiment une idée à la con, de venir me parler, t’en es conscient? Pire encore! De me dire oui quand je t’ai proposé de me suivre.» Elle jeta un regard autour d’elle, soupira, et reprit enfin: «Et regarde où en est. C’est.. pitoyable. Ou alors c’est peut-être moi qui suis pitoyable, qui sait? T’auras... peut-être... jamais ce que tu veux de moi.» Le peut-être était parasite - ou tout du moins, elle s’efforçait de penser dans ce sens, parce qu’elle en était de moins en moins certaine, et puis merde, elle avait à nouveau envie de fuir, cette discussion prenait des proportions qui ne lui convenaient pas - du tout. Il y eut un silence. Long. «Et mon café est froid». Peut-être même qu’il était glacé, depuis le temps. «Et j’ai probablement raté mon rendez-vous. Le client va être furieux.» Pourquoi ne pouvait-elle s’empêcher de débiter ces conneries? Ces banalités. Comme une diversion. Elle secoua la tête. Elle n’allait rien arranger, à ce rythme. Mais comment voulait-elle arranger les choses? Est-ce qu’elle voulait le garder ici, juste à côté d’elle? Ou partir? Encore? Claquer la porte du café à son tour, et prendre bien soin de ne plus jamais l’approcher? «Je ne serai jamais Juliette. On m’a fait jouer cette cruche au lycée. Je serai jamais Juliette - cette pauvre gourde se fait avoir.» Elle parlait, mais sa voix ne sonnait plus juste. Du tout. «Je ne serai jamais une petite chose sans défense. Je ne serai jamais ta petite chose sans défense.» Elle leva les yeux vers lui. Son regard la transperçait de part en part - la laissait crucifiée. Elle ne serai jamais sa petite chose sans défense - mais pour le reste, elle n’en savait trop rien. C’était vrai, elle était techniquement une petite chose sans défense, actuellement. Mais elle menait la danse - Jagger Dickens menait toujours la danse. Même face à cet homme qui pouvait tout avoir d’elle, à condition qu’il en ait la patience, à condition qu’elle reste piégée dans cette ville et dans son désespoir. Jagger Dickens menait toujours la danse - elle mourrait si elle se laissait conduire. Elle connaissait ses armes. Elle savait comment fuir, sans fuir - elle s’en souvenait à nouveau. Céder sans céder. Lui laisser avoir une part d’elle - en espérant qu’il s’en contente. Ils étaient seuls. Elle glissa ses deux mains derrière la tête de l’homme. Empoignant, sans violence, les cheveux. Elle se hissa sur la pointe des pieds. Raffermit sa prise. Posa, à nouveau, ses lèvres sur les siennes - en espérant pouvoir oublier que la bouche de cette homme, avec son goût prononcé de café et de cigarette, de bière bon marché et de whisky écossais, lui faisait se sentir intensément chez elle. Elle défit l’étreinte d’une de ses mains, l’autre se tordant presque dans les boucles brunes. L’amena à sa propre poitrine, et entreprit de défaire les boutons de sa chemise, pour exposer un corps qui se donne à défaut d’avoir encore la force de lutter. Le désir, implacable, était là. Donovan avait reculé jusqu’à ce qu’elle le sente atteindre le comptoir - elle rompit le baiser, pour mieux en déposer tout au long de sa mâchoire et parvenir au creux de son oreille. «Je ne serai jamais ta petite chose sans défense. Tout le reste, tu peux l’avoir. Alors prends-le.»
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Sam 17 Aoû 2013 - 21:28
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Please, tell me you aren't here to kill me
[b]"C'est vrai…" lâchais-je calmement. "T'es partie." Je me frottais le haut de la tête comme si je cherchais mes mots, en réalité tout était très clair dans mon esprit je savais exactement ce que je devais lui dire, pas pour lui plaire mais pour être honnête avec elle et avec moi-même aussi. "Mais c'est justement parce que t'es partie que maintenant je n'ai plus envie de te laisser filer." Je prenais mon temps, il fallait que la situation se calme un peu, qu'elle reprenne ses esprits, que je reprenne les miens. "Avant, on se baladait à droite, à gauche et entre temps on faisait un peu ce qu'on voulait mais à la fin de la journée je savais que tu reviendrais vers moi. Je m'étais interdit de m'attacher à quelqu'un et avec notre petit arrangement j'ai eu l'illusion de tenir ma promesse mais c'était des conneries. On était peut-être pas un couple conventionnel, mais on était un couple quand même, tu peux dire ce que tu veux Jagger… On était pas exclusif mais on était ensemble malgré tout. " Quand j'y repense j'aimerais bien retourner quelques mois en arrière. C'était loin d'être parfait mais moi ça me rendait heureux quand même et d'aussi loin que je me souvienne elle n'était pas malheureuse non plus. Après toutes les épreuves que j'avais vécu j'avais enfin la sensation de trouver une certaine tranquillité, un équilibre, un truc presque sain, un truc à l'opposé de ce que j'avais toujours connu en somme. "Quand t'es partie j'ai vraiment eu mal Jagger. Je m'étais promis de ne plus m'attacher à qui que ce soit mais là j'étais forcé de constater que je n'avais pas réussi à tenir parce qu'il était évident que je m'étais attaché à toi. Je n'aurais pas pu te retenir non plus, tu n'avais pas envie d'être retenue… Mais maintenant…. Maintenant il n'y a rien dans ton regard qui me dit de ne pas m'accrocher, et quand bien même tu me le dirais avec des mots, je ne te croirais pas. Je ne t'écoutes pas, je te regarde, c'est là la différence." Je haussais les épaules d'un air nonchalant. Je n'arrivais plus à retenir ce que j'avais en moi, il fallait que ça sorte. Les gens me prennent souvent pour un gros dur, mais la vérité c'est que je ne suis pas différent des autres. Quand j'étais gamin je m'enfuyais de chez mon père pour trouver du réconfort chez ma grande soeur ou parfois sur la tombe de ma mère, je passais des heures à leur parler, surtout à ma soeur. Une fois plus âgé j'ai continué de faire preuve d'une grand sensibilité avec les gens les plus proches de moi, à tous les autres j'offre une carapace impénétrable. On peut me croire invincible, insensible aussi, mais ceux qui me connaissent le mieux savent que ce n'est pas vrai. J'ai mes faiblesses, mes moments de colère noire, je peux devenir fou, je suis têtu, borné et impulsif c'est vrai mais je ne suis pas un méchant garçon. Juste un incompris. Je venais de rendre à Jagger son bracelet que je lui avais piqué au moment de son départ, il m'avait servit de repère pendant ces longs mois loin d'elle, un peu comme un enfant avec son doudou. Elle avait commencé une phrase mais elle ne la termina pas. Peu importe. Je la fixais avec de grands yeux, c'est comme si je la redécouvrais… En quelques instants une toute autre facette de Jagger s'était offerte à moi, un peu malgré elle, elle m'avait ouvert les portes de sa face cachée de la même manière qu'elle aurait pu me révéler une trappe secrète dans son van par exemple. J'en étais ravi. Et voilà qu'elle mentionnait à nouveau notre rencontre, nos premiers mots l'un pour l'autre, nos premiers regards, de beaux souvenirs qui constituaient à présent les premières pages de notre histoire, une histoire que j'avais envie d'écrire alors que nous avions été interrompus en pleine ébauche quelques mois plus tôt. "Tu rigoles j'espère?" Je pris un air mi-sérieux, mi-songeur, affichant malgré tout un sourire espiègle. "C'est toi qui es venue me parler la première! T'arrivais même pas à aligner trois mots en me regardant dans les yeux, faut dire que t'avais rarement vu un mec aussi beau que moi… " Je riais légèrement, je suis un mec, vous n'allez quand même pas attendre de moi que je me souvienne de qui était venu parler à qui en premier et quand bien même je m'en souviendrais, hors de question d'admettre que j'ai fait le premier pas. "En admettant que j'ai fait le premier pas et que je suis venu te parler… Ça n'aurait rien de con. Avant toi je rêvais d'aventure et avec toi je la vivais. C'était les mois les plus fous de ma vie Jagger, tu peux pas attendre de moi que je regrette tout ça! Et d'ailleurs… Je suis presque sûr que tu ne les regrette pas toi non plus." Je n'aurais peut-être jamais ce que je veux d'elle, mais au moins j'aurais essayé et c'est là toute la différence. On ne peut pas savoir si les choses marcheront avant même de les avoir essayé, c'est pas comme cela que ça marche. Il faut prendre des risques, surtout le risque d'être blessé et de souffrir. Avant je fuyais les peines de coeur comme la peste parce que je pensais que ça me rendrait la vie plus facile de ne pas m'attacher, mais en réalité c'est bien plus dur de vivre en prenant garde de n'aimer personne trop fort que de se laisser aller à ressentir ce qu'on ressent sans se prendre la tête, sans chercher à camoufler quoi que ce soit, sans triche, sans jeu. "Peut-être ou peut-être pas, mais je suis prêt à prendre le risque." Le silence s'installa entre nous. Ce n'était pas aussi pesant qu'on aurait pu le croire, après tout ce qu'on venait de se dire je trouvais même plutôt chouette de profiter d'un court instant de répit. Juste le temps de reprendre son souffle. "Je peux te faire un autre café… Et pour ton client, on s'en tape. D'ailleurs ça sonne très sérieux tout ça… "Mon rendez-vous", "mon client", t'as trouvé un vrai job digne de ce nom ou quoi?" Ça m'étonnerait bien, elle est comme moi. On enchaine des petits boulots pour ne pas avoir d'attache, pour être tranquille quand on veut se barrer, pour n'avoir de comptes à rendre à personne. Mais peu importe, le sujet avait dévié pour y revenir l'instant d'après. Elle essayait juste de gagner du temps sans doute. La voilà la Jagger que je connais et que j'aime, insulter la Juliette de Shakespear, tout un art chez elle! "Je ne t'ai jamais demandé d'être ma petite chose sans défense… Et je ne te le demanderai jamais Jagger." Elle avait le droit d'avoir ses moments de faiblesse, tout comme moi d'ailleurs, mais je savais qu'en dehors de ses rares instants où elle laissait tomber les barrières pour se révéler plus sensible, elle était loin d'être petite, fragile et surtout elle n'était pas une chose. On ne fait pas d'elle ce qu'on veut, c'est Jagger qui décide pour Jagger (et parfois pour les autres). Têtue comme elle est, comment pourrait-on la traiter tel un pantin? Du moins on peut toujours essayer mais le succès n'est pas garantie, d'ailleurs c'est à vos risques et périls. Ses bras autour de ma nuque, ses doigts dans mes cheveux, elle me guidait jusqu'à elle, jusqu'à ses lèvres… Elle déboutonnais ma chemise d'uniforme, je ne bronchais pas un mot. Comment aurais-je pu l'arrêter. Je l'entendis murmurer à mon oreille, elle n'allait pas me laisser en placer une avec ses baisers incessants, mais il fallait que je lui dise moi aussi … "Si tu crois que je te veux pour une petite vie planplan, c'est loin d'être le le cas. Je veux l'aventure, le grand frisson, je veux des rires et des cris et des pleurs, une histoire compliqué, une histoire qui demande demande qu'on se batte un peu, mais une histoire quand même. Je prendrais tout ce que t'as à m'offrir et je te le rendrais en triple." Toujours collés-serrés, elle était à moi. "Prends-le" qu'elle disait, et moi j'entendais "prends-moi". L'instant d'après je la soulevais du sol pour la déposer sur le comptoir qui par chance était plus ou moins vide, au pire une tasse de cassée et un verre éméché ce n'est pas la mer à boire. On allait le faire là, et partout ailleurs si l'envie nous en prenait. Je la laissais me déshabiller, avant de l'aider à en faire de même, si ça ne tenait qu'à moi j'aurais tout arraché. Mon corps contre le sien, pour la première fois depuis des mois je pouvais observer la fille avec laquelle j'étais sur le point de coucher sans lui prêter un autre visage, une autre identité. C'était elle que j'avais attendu et espéré et maintenant qu'elle était là je n'avais qu'à profiter de l'instant présent.
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Ven 23 Aoû 2013 - 21:37
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S’ils avaient été en couple? Oui. Non. Peut-être. Oh et puis merde, elle n’en savait trop rien - elle n’en savait plus rien. Et puis il pouvait pas fermer sa gueule, des fois, aussi? Il parlait tout le temps - et elle n’avait pas d’autre choix que l’écouter, parce qu’il était là, juste là, et qu’elle n’avait plus la force ni l’envie de partir. Quelque part elle savait que c’était sa faute s’il embrayait sur ce refrain-là - elle était celle qui avait utilisé ce «nous», qui avait admis son existence. C’avait été une erreur, une erreur fatale - mais aussi et surtout une erreur dictée par l’instinct. Ce n’était pas comme si elle avait eu le choix. Quelque chose comme son coeur - et merde, c’était vrai qu’au fond elle avait un coeur - s’était exprimé.
Alors elle se laissait faire.
Déjà battue. Un peu terrassée. Elle le regardait avec des yeux ronds, toujours un peu stupéfaite qu’il ait la force de continuer à lutter. Il n’avait pas tout à fait tord, quand il disait qu’elle avait quelque chose dans le regard qui l’enjoignait à rester - elle en était consciente elle-même, c’était cette fêlure qu’elle sentait dans son corps entier, et cette fêlure était devenue visible. Le problème, c’est qu’elle ne cessait pas de s’agrandir. Chaque mot de Donovan la transformait peu à peu en cratère. Elle n’avait jamais réalisé qu’entendre cette histoire de sa bouche, leur histoire de sa bouche, lui ferait ressentir toutes ces choses: de la tendresse pour ces jours passés. Une certaine nostalgie. Le sentiment étrange et déchirant d’avoir été heureuse à cette époque. Quelque chose en elle commençait à sentir qu’elle avait eu de la chance. De la chance de le rencontrer. De vivre tout cela. De la chance de le voir revenir. C’était cette même chose en elle qui s’apaisait dès lors qu’il se trouvait près d’elle.
Elle était là, pâle comme un fantôme. Pétrifiée. Elle aurait voulu être capable d’analyser ce torrent d’émotion sur le ton habituel, le ton de la Jagger des grands jours. En temps normal, elle aurait eu un petit renâclement méprisant, aurait regardé Donovan sous des sourcils froncés et lui aurait dit quelque chose du genre «Mec, je crois que tu me donnes envie de gerber. En tous cas il se passe un truc franchement pas normal dans mon ventre là tout de suite», ou encore «Putain j’ai mal au coeur. Et pas dans le sens romantique débile, connard, alors passe moi un anti-vomitif et retourne jouer aux billes». Mais là, elle ne pouvait juste pas. Alors elle le laissait parler pour lui. Il avait toujours parlé pour deux. Ce mec était impossible à arrêter, mais c’était pratique, parfois, comme maintenant. Elle aurait trouvé ça encore plus pratique si il n’avait pas eu cette tendance emmerdante à être un peu trop proche de la vérité. Elle le laissait porter ses coups. L’un après l’autre. Et ce ne fut que lorsqu’il commença à ironiser sur ce côté «boulot stable» qui, il était vrai, lui allait fort peu, qu’elle put glisser, d’une toute petite voix: «Pourquoi? Tu vas me foutre la paix si tu découvres que je me suis rangée? Tu vas arrêter de raconter de la merde comme ça?» Elle haussa un sourcil - mais quelque chose dans son regard avouait toujours à Donovan que depuis le tout début de cette discussion il avait eu raison, horriblement raison, terriblement raison, et qu’elle lui vouait une haine farouche pour parvenir à prononcer des mots si proches de ce que contenait son coeur. Elle avait croisé les bras. «Je suis mécanicienne et barmaid, connard. On critique pas quand on est garçon de café.» Elle l’avait regardé. «Un putain de garçon de café. Un pitoyable garçon de café. Et t’as perdu une cliente avec brio aujourd’hui». Et oui, elle savait qu’avec cette dernière phrase elle avait avoué à demi mot qu’il l’avait touchée plus que de raison. Parce qu’elle avait envie de fuir. De ne plus jamais revenir. De ne plus jamais être vulnérable à nouveau. Il le touchait tant et si bien qu’elle avait envie de fuir pour se protéger. C’était bel et bien un aveu de faiblesse.
Alors qu’elle s’accrochait à lui, tentait de défaire d’une main ces enfoirés de boutons qui ne voulaient pas se défaire, elle eut un éclair de conscience. C’était un moyen pour elle de se défendre, oui, comme pour détourner l’attention, comme pour faire en sorte qu’il oublie même pour un instant qu’en plus d’un corps elle avait un coeur et un cerveau atrocement douloureux. Un moyen de défense. Mais elle savait aussi qu’elle courait un risque - celui de s’habituer à nouveau à cette présence, à cette peau, à ce sourire et à ce corps. Ils l’avaient accompagné fidèlement, des mois durants. Ils lui avaient manqué, après, parfois, souvent. Comme une addiction parmi toutes ces autres. Alors elle agissait avec une rage folle, mêlée de désespoir. Les yeux secs d’avoir trop pleuré, les mains tremblant un peu, elle avait enfin réussi à enlever cette chemise de boulot de merde, et elle était contre lui, et le contact physique la rendait folle. C’était comme une sensation de chaleur extrême, qui fait tellement du bien qu’elle en vient à brûler, elle avait mal, horriblement mal et se sentait en même temps à sa place.
Il y avait sa voix. Donovan parlait encore. Donovan parlait toujours. Il ronronnait dans son oreille des mots qui lui donnaient envie de hurler de colère et de bonheur. Ils allaient coucher ensemble à nouveau, elle ne savait plus vraiment s’il s’agissait de faire l’amour ou de faire la guerre, de se donner ou de se battre, mais elle savait qu’il était en train de marquer son propre nom au fer blanc dans sa mémoire. Et elle savait pertinemment qu’elle allait vouloir fuir cette douleur atroce. Qu’elle allait vouloir l’oublier. Mais qu’elle n’allait pouvoir s’empêcher de voir son prénom écrit sur tous les murs, de voir son regard sur chaque visage, d’entendre ses accents dans toutes les voix. Si au moins il avait pu s’empêcher de lui parler, elle aurait peut-être pu avoir une chance de s’en sortir entière. Mais il continuait. Elle finit enfin d’arracher cette putain de chemise, se laissa porter jusqu’au rebord du comptoir, prit son visage entre ses mains pour l’embrasser et le faire taire, enfin, occuper sa bouche et sa langue pour qu’il arrête de creuser ce trou dans son coeur. Haletante, elle murmurait entre les baisers, épuisée dans cette lutte farouche: «Tu vas te taire putain...», puis «Arrête. Arrête, merde, arrête.», et puis encore «Je te déteste, t’es qu’un putain de connard d’être réapparu comme ça je te déteste», et alors qu’elle se retrouvait à demi-nue elle aussi, chair contre chair, tremblante toute entière d’anticipation, de bonheur et de douleur, sur le ton d’un animal blessé, qui gémit et qui supplie: «Fais moi oublier...». Oublier qu’elle était elle-même. Qu’elle se devait de fuir. Qu’elle avait tout perdu. Qu’il avait toujours une place dans son coeur, au-delà du corps et de leur amour bancal. Elle avait désespérément envie de cesser enfin de penser.
Il y avait ses mains. De grandes, grandes mains qu’elle avait appris par coeur. Un peu calleuses. Des mains d’homme qui agissent, qui croquent la vie à pleine dents, les mains d’un homme qui est capable de la suivre et de la poursuivre. Elle avait été avec d’autres hommes, après Donovan. Bien sûr. Elle avait tenté de renouer avec tous les aspects de son ancienne vie qui étaient encore à sa portée, histoire de ne pas devenir définitivement seule. Mais il y avait toujours eu quelque chose qui n’allait pas. Le lien n’y était pas, cette espèce de connexion qu’ils avaient ensemble alors qu’ils voyageaient ensemble - une alchimie magique, une connerie d’alchimie magique qu’elle avait deviné dès le tout premier regard. Ces mains là savaient d’instinct trouver leur place sur son corps. Elles la touchaient avec la même avidité et le même désespoir que les siennes - et la vérité était qu’ils s’accrochaient l’un à l’autre avec la force et le désespoir de deux naufragés. «Je te hais», murmura-t-elle entre ses dents alors que ses deux mains glissaient entre leurs corps pour s’emparer de la ceinture de l’homme, la défaire, enlever un rempart de plus entre leurs deux corps. Elle releva les yeux vers son visage.
Il était beau.
Terriblement beau.
Il la regardait avec dévotion, avec amour, les lèvres rougies par leurs baisers. Un magnétisme étrange, leur connerie d’alchimie magique, l’attirait vers elle. Mais le problème, c’était que la même alchimie magique l’attirait, elle, vers lui. A peine plus douce, elle l’attira tout contre elle, laissa glisser ses mains tout au long de son dos, puis s’enfoncer dans les poches arrières de son jean. Elle était tant et si bien vaincue qu’elle en touchait presque à la sérénité - son regard, son expression l’avaient achevé. Elle eut un sourire triste. Captura à nouveau ses lèvres, tout doucement, avant de se laisser à nouveau glisser dans la brutalité et la passion. Et puis un soupir - alors que ses mains achevaient enfin de défaire cette ceinture. «Je savais que t’étais con, mais pas vraiment que t’étais suicidaire. Va-t-en ou serre-moi. Parce que c’est quitte ou double cette histoire. Je peux pas te dire que je t’abandonnerai pas encore comme un chien, c’est même probable - Je te promets rien Donovan, moi je promets rien, mais là tout de suite je peux être à toi, au moins pour quelques heures. Je te laisse encore le choix. Et oui, c’est un putain d’ultimatum. Mais va-t-en ou serre-moi.»
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Sujet: Re: Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger Mar 27 Aoû 2013 - 1:02
- Oh shit... surprise? -
In the middle of the night, I'm in bed alone, Don't care if you're glass, paper, styrofoam. When I need some water, baby, coffee or gin. You're the only thing, I wanna put them in My cup, my cup. Sayin' what's up to my cup, my cup. More of a friend than a silly pup, my cup. You know what it is I'm sayin' what's up to my cup
Parfois je me demande à quoi ça sert tout ça… On vit, on aime, on souffre et on crève. J'ai toujours eu du mal à voir le but, l'enjeux… Ouais, on ne dirait pas comme ça mais je suis aussi le genre de mec à me poser des questions existentielles, il m'arrive même souvent de passer des nuits blanches à me demander si je ne ferais pas mieux d'aller me jeter d'un pont tout de suite plutôt que de continuer mes conneries. Je ne suis pas suicidaire, c'est juste qu'il m'arrive de ne pas voir le sens de la vie, de ma vie. Pourquoi est-ce que j'ai rencontré les gens que j'ai rencontré, pourquoi me suis-je attaché à eux pour les perdre ensuite? Une fois je peux comprendre mais deux fois, trois fois, quatre fois… Il y a des jours où rien ne va, je pense à cette mère que je n'ai jamais connu, à mon père qui ne m'a jamais aimé ou en tous cas qui n'a jamais été doué pour le montrer, à ma soeur qui a tiré un trait sur ce qu'il restait de notre famille, à mes compagnons soldats du feu qui ont péris par ma faute, mes frères… Et Jagger. Comment c'est possible d'avoir une existence aussi pourrie? J'ai plus souvent ressentit la peine et la douleur que la joie et le bonheur. Avec le temps on apprend à ne plus trop se retourner sur le passé, à ne plus pleurer ce que l'on a perdu, à ne plus supplier pour retrouver ce qui nous a été repris… Mais la douleur elle ne s'efface jamais. C'est comme si j'avais été marqué au fer rouge et que le souvenir de toutes ces choses que j'ai pu ressentir à chaque fois que l'on m'arrachait un être cher se ravivait aux moments les plus inattendus. Pourquoi? Comment? Des questions sans réponses, des angoisses quotidiennes, des plaies jamais refermées… Et le soir dans ma voiture, quand je suis au milieu de nul part et que j'ai l'impression d'être seul au monde, la solitude m'envahie encore plus, jusqu'à se resserrer autour de moi et tous ces visages qui défilent devant mes yeux comme pour me narguer… Je manque d'air, je suffoque, et dans ces moments-là je ne suis pas Donovan tel qu'on le connait. Je n'ai jamais pu montrer ces faiblesses à personne, surtout pas à Jagger, mais elle faisait bel et bien parti des visages qui me hantent la nuit. Un rappel cruel de la réalité, elle vient me susurrer à l'oreille "Tu ne m'as pas eu Donovan, et tu ne m'auras jamais". En général quand vient son tour de me tourmenter j'en suis déjà à plusieurs canettes de bière, l'esprit un peu embrumé, je lui réponds avec arrogance que je l'aurais un jour et je l'entends rire. Un rire à gorge déployée et qui se fout royalement de ma gueule. Ne me prenez pas pour un fou, je ne suis pas Jeanne d'Arc à entendre des voix, mais j'ai mes bagages à porter sur le dos et je suppose que chacun gère son passé comme il peu suivant le poids de celui-ci.
Jagger. Putain, Jagger. Au fond ça semblait tellement surréel de la voir en face de moi. Jusqu'à présent toutes les personnes que j'avais perdu n'étaient jamais revenues mais peut-être qu'elle serait l'exception qui confirme la règle. En quelques minutes elle me redonnait l'espoir, peut-être que tout n'était pas perdu. J'avais baissé ma garde parce que c'était elle, et parce que j'avais soudainement une confiance absolue en Jagger Dickens. Pourquoi? Encore une putain de question à laquelle je ne peux répondre, mais ce n'est pas grave parce que celle-ci ne me torture pas l'esprit. Il s'agit simplement d'une évidence et les évidences n'ont pas besoin d'explications. Elles s'imposent et c'est tout. C'est ça, Jagger s'est imposée à moi. Elle s'est imposée et maintenant je ne peux plus vivre sans elle. Les mots sortaient de ma bouche tout naturellement, tout seuls, comme si je n'avais pas passé des mois à y penser, à les imaginer à formuler et re-formuler ce que je pourrais bien lui dire si ma route croisait à nouveau la sienne un jour. J'avais tantôt la sensation de faire face à une nouvelle Jagger, une fille que je n'avais pas encore connu, et tantôt l'agréable impression de ne jamais l'avoir quitté. Je ne comptais pas lui faire la cour, ni même l'harceler, après aujourd'hui je ne lui dirai sans doute plus jamais ne serait-ce que la moitié de ce que je lui ai dit parce que m'ouvrir à elle à ce point m'a demandé un certain effort, un effort que j'ai fait pour qu'elle comprenne ce que j'avais pu traverser durant ces mois loin d'elle, et elle en avait fait de même mais je ne m'attendais pas à la revoir pleurer de si tôt. Ici nous étions dans un cocon mais aussitôt que l'on remettrait un pied dehors tout ceci allait se terminer et on allait redevenir Donovan et Jagger, et toutes ces niaiseries, ces déclarations, on en garderait qu'un souvenir. Je ne comptais pas oublier, mais je n'allais pas lui sortir le même refrain tous les jours, quand bien même nous resterions dans la même ville encore plusieurs jours, semaines ou mois. J'avais été sincère, honnête, mais elle ne pouvait pas me demander de réitérer la chose à chaque fois qu'on se verrait. Si on se revoyait. Et de toute façon je doute qu'elle ne veuille réentendre tout ça. Pour le moment je voulais juste profiter du présent, profiter de ce qu'elle avait à m'offrir là tout de suite et en espérant qu'elle m'en offre d'avantage après.
"Te foutre la paix? Arrêter de raconter de la merde? Tu peux tout aussi bien me demander de ne plus m'appeler Donovan Halvey! On ne se refait pas tu sais…" De toute façon j'avais du mal à l'imaginer avec un poste stable, la stabilité et elle ça ne fait pas deux, ça fait vingt. Et même si elle parlait comme un camionneur je ne pouvais m'empêcher de la trouver adorable. Connard. Ça sonne tellement bien dans sa bouche. Elle me fait rire. Les larmes sont derrière nous, derrière moi en tous cas, et je ris en l'entendant parce que je ne sais pas quoi faire d'autre, parce que j'aime la provoquer en prenant l'air de me foutre d'elle. C'est plus fort que moi. "J'ai rien perdu du tout." répondis-je en secouant doucement la tête et en riant toujours. Laissant quelques instants sans dire un mot, je finis par ne plus rire. "Mécanicienne et barmaid alors?" Je haussais un sourcil. Silence. Et voilà que je riais à nouveau. Quelle genre de fille pouvait en dire de même? Sans doute pas beaucoup! Et j'aimais tellement la savoir différente des autres, il n'y a pas deux Jagger Dickens et c'est justement ce qui me plait. Elle fait ce qu'elle veut et le reste elle s'en fou. Il faudrait être dingue pour l'aimer… Moi j'ai dépassé ce stade il y a longtemps. Je ne suis peut-être pas Jeanne d'Arc mais je suis un putain de psychopathe quand même. Un gentil psychopathe.
Me retrouver torse-nu dans ce café de merde, pardon Harper, c'est ce que j'avais souhaité à la minute où je l'avais vu franchir le pas de la porte. Les choses pouvaient-elle se terminer autrement? Je sentais qu'elle n'allait pas rester avec moi encore très longtemps, on touchait du bout des doigts ce que l'on attendait depuis des mois, ou en tous cas ce que moi j'attendais depuis des mois. Quelque part j'avais l'impression d'avoir gagné la bataille. Elle capitulait. Mais une part de moi avait eu l'impression que cette bataille était gagné d'avance, Jagger n'avait pas vraiment eu envie de se battre, peut-être même qu'elle avait volontairement perdu parce qu'elle voulait que je gagne. Elle pouvait dire ce qu'elle voulait je lui avais manqué, il n'y avait qu'à la regarder s'acharner sur ma chemise pour le comprendre. Elle semblait même plus pressée que moi de passer aux choses sérieuses, de couper court à la conversation et pourtant moi je continuais de parler, je n'arrivais plus à m'arrêter. Je voulais lui en dire le plus possible temps que je le pouvais encore, mon coeur s'était ouvert à elle mais il n'allait pas rester aussi facile d'accès et bientôt les belles déclarations resteraient de simples discours imaginaires répétés en boucle dans ma tête mais incapables d'être formulés sans bredouiller. Quand elle fut assise sur le comptoir, elle m'embrassait tout en tenant ma tête entre ses mains. Mes doigts à moi glissaient sur ses jambes, remontaient jusqu'à ses hanches, son dos… Que je me taise, que j'arrête, je n'allais pas me faire prier. "D'accord" glissais-je entre mes dents tandis qu'elle s'acharnait à répéter qu'elle me détestait. Les mots qui sortaient de sa bouche étaient en totale opposition avec ce que son corps me disait, que pouvais-je dire d'autre? De toute façon elle disait ça seulement pour s'en convaincre elle-même mais c'était déjà peine perdue. Je n'avais plus envie de parler, je n'en avais plus besoin. Il aurait été inutile de lui dire "Non Jagger, tu ne me détestes pas, tu m'aimes." Elle le savait déjà. Quand elle me supplia finalement de lui faire oublier je secouais légèrement la tête. "Non." Nos lèvres s'entrechoquaient toujours, entrecoupés par nos paroles, nos baisers étaient salvateurs. C'est comme si j'avais passé ces derniers moi à être à l'agonie, à avoir froid… Et elle m'apprenait à nouveau à respirer, elle m'apprenait à me sentir à nouveau vivant et je n'avais plus du tout froid, j'avais chaud. Je crevais de chaud… Et plus elle me touchait, plus j'apprenais à la redécouvrir, plus je sentais la chaleur m'envahir. "Laisse plutôt raviver le souvenir de nos nuits passées. Tu ne veux pas oublier ça, si?" Question rhétorique.
"Tais-toi." lui lançais-je machinalement alors qu'elle me répétais qu'elle me haïssait. Le comble quand on sait que j'avais passé ces dernières minutes à blablater, à lui casser les oreilles même, mais j'étais désormais ancré dans l'instant présent et je ne voulais plus qu'on le gâche avec des mots, des futilités, je la voulais simplement elle. C'était comme si mes mains avaient gardé le souvenir exacte de chaque centimètre de peau, comme si son corps m'était aussi familier que le mien, je la touchais avec une aisance incroyable, un désir grandissant, une envie passionnante et dévorante. Je la voulais elle. Et alors qu'elle s'était attaquée à mon pantalon, son regard croisa le mien. Elle avait cherché ce contact, ou du moins c'est l'impression que j'avais eu. Les premières secondes me semblèrent floues, c'est comme si je ne la voyais pas vraiment. J'étais déjà perdue en elle, mais ensuite je parvins à a vraiment l'observer elle et son regard qui me tue à petit feu. Elle me rendait dingue. Elle avait un air tellement triste parfois… Elle me touchait parce que j'imaginais ce qu'elle avait traversé, j'avais l'impression de voir les cicatrices que la vie avait laissé en elle, les blessures toujours ouvertes aussi. Je ne l'avais jamais vu aussi vulnérable, et pourtant elle me semblait tellement forte. Ses lèvres se posèrent à nouveau sur les miennes et j'allais m'empresser de la rejoindre sur le comptoir mais elle ouvrit la bouche et ce ne fut pas pour m'embrasser cette fois mais pour parler. Je ne sais pas pourquoi mais c'est comme si j'étais frappé par la réalité. Depuis le début j'attendais quelque chose d'elle, et j'espérais qu'elle soit fin prête, j'arrivais même à me convaincre que je savais exactement ce qu'elle ressentait et ce qui lui passait par la tête mais la vérité c'est qu'avec Jagger je n'avais aucune garantie, aucune, certitude, aucune promesse. Et elle ne s'en cachait pas. En général ça ne me posait aucun problème parce que je n'en avais rien à foutre de ces conneries, surtout pas les promesses. Je n'avais pas envie qu'on me promette quelque chose si c'était pour ne pas tenir parole. Mais pour le coup j'aurais voulu qu'elle me dise qu'elle serait à moi maintenant et pour longtemps. Peut-être pas pour toujours parce que ça ne veut rien dire "pour toujours" mais au moins qu'elle me promette de faire un petite bout de chemin à mes côtés. Je lui proposais un roman, pas un chapitre… Et c'était tout sauf du Donovan tout craché mais c'était pourtant ce que je voulais. Je ne pouvais pourtant pas l'obliger, ni la brusquer, mais ça ne changeait rien à mes désirs, ni aux siens… J'avais soudainement la sensation d'être pris au piège par mes sentiments… Mes quoi?! Putain mais quelle merde! J'avais envie de me mettre un bon coup de pied au derrière tellement je me trouvais con. Et après tout ça elle m'offrait toujours une sortie de secours mais je ne pouvais pas faire ça, je ne pouvais pas la laisser en plan et remettre cette barrière de protection alors qu'on était presque au bout de ce que l'on avait commencé. Je ne pouvais plus me retrancher derrière ma carapace ou derrière la sienne pour ce que ça vaut, ça aurait été dégueulasse de ma part et puis comment pouvais-je dire non à celle que j'avais désiré depuis des mois? Je restais un mec, un faible, et je ne pouvais pas refuser ce corps qui s'offrait à moi. Je ne pouvais pas en exiger d'avantage mais c'était mieux que rien, non? La fixant toujours, je me décidais finalement à monter sur le comptoir, à me retrouver au dessus d'elle, les bras tendus, le torse nu, je pouvais sentir sa respiration sur ma peau. Au final je ne savais plus très bien qui d'elle ou moi avait gagné, pas avec cet ultimatum qu'elle venait de me poser. Mais peu importe. Je la retrouvais, même pour quelques heures, elle était à nouveau dans mes bras. Et n'était-ce pas tout ce que j'avais souhaité? Me perdre en elle encore et encore, jusqu'à en perdre le souffle, la faire hurler de plaisir, et lui donner tout ce que j'avais à offrir pour aujourd'hui puisqu'elle n'en réclamait pas d'avantage.
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Please, tell me you aren't here to kill me.⎪Donovan↯Jagger