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 'cause we're still brothers #SIMON

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MessageSujet: 'cause we're still brothers #SIMON   'cause we're still brothers #SIMON EmptyVen 26 Avr 2013 - 15:16



'cause we're still brothers.
Lorsque Gaspard se réveilla ce matin là son premier réflexe fut de regarder sa mère, allongée et endormie dans son lit d’hôpital, et malgré la pâleur de son visage, une étrange impression d’apaisement en émanait. Une fois encore Gaspard resta près de sa mère cette nuit-là, à veiller sur elle. Quand bien même les médecins et sa famille lui avaient conseillé de rentrer se reposer, le jeune homme refusait obstinément. Depuis son hospitalisation, un mois et demi plus tôt, Gaspard veillait chaque jour sur sa mère, couchant parfois à ses côtés quand les infirmières le lui autorisaient et séchant ainsi de nombreuses heures de cours. Ce matin-là n’échappa pas à la règle, tout juste réveillé Gaspard alla déposer un baiser sur le front de sa mère, à peine consciente, et lui promis de revenir aussi vite que possible.

L’horloge de l’hôpital annonçait neuf heures lorsque le garçon se décida à quitter la chambre de la malade. Il connaissait suffisamment sa mère pour savoir qu’elle ne lui pardonnerait pas que son plus jeune fils se néglige simplement à cause de sa mauvaise santé. Aussi, c’est d’un pas rapide que Gaspard rentra chez son frère aîné, Arthur, chez lequel il habitait depuis l’hospitalisation de leur mère. Habitué à vivre seul avec sa mère, Gaspard devait aujourd’hui cohabiter avec son frère, sa belle-sœur et sa nièce. Un mois plus tard tout ce petit monde était rejoint par Nicolas et Simon, les deux autres frères aînés de Gaspard.
Une fois lavé, habillé et nourrit, Gaspard se précipita de nouveau vers l’hôpital, non sans croiser au passage Arthur qui crut bon de retenir son frère. Toute la famille était sous le choc de cette nouvelle tragédie, leur mère n’allait certainement pas survivre et chacun, à sa manière, essayait de s’y convaincre. Gaspard, lui, refusait.

Une heure à peine après son départ, Gaspard fit de nouveau irruption dans la chambre de sa mère. Celle-ci dormait, comme toujours depuis son hospitalisation. Certains jours elle arrivait à surmonter la maladie, à rester consciente et parler avec ses proches, d’autres jours elle passait la journée à dormir, totalement épuisée par son combat intérieur. « Tu vois m’man, je t’avais dis que je serai pas long. » lâcha Gaspard en prenant place sur son fauteuil devenu habituel. Compréhensives, les infirmières lui avaient même installé un lit de camp un peu plus loin dans la chambre mais Gaspard préférait ce fauteuil, beaucoup plus proche de sa mère.
Gaspard entendit onze heures sonner lorsqu’il se décida à travailler un peu ses cours. Une fois encore sa mère le tordrait dans tous les sens si elle venait à apprendre qu’il néglige autant ses cours pour elle. Assis sur le fauteuil, cours sur les genoux, eux-mêmes pliés, et stylo en main, Gaspard se plongea dans une dissertation de littérature à rendre pour le lendemain et dont il n’avait pas encore écrit le moindre mot. Les minutes passant, ses paupières se firent plus lourdes et Morphée l’emporta dans ce monde de rêverie.


© charney

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MessageSujet: Re: 'cause we're still brothers #SIMON   'cause we're still brothers #SIMON EmptyDim 28 Avr 2013 - 11:01



'cause we're still brothers.
La même rengaine c’était installé pour Simon depuis son retour. Tous les matins, il se levait tôt pour faire des exercices afin de se tenir en forme. Bien sur, il se cachait de raconter ses petites escapades du matin à son médecin. Ensuite, il retournait à la maison « familiale » qui était en réalité celle de son frère qui les hébergés tous avant de trouver une autre solution. Puis il se préparait pour son super rendez-vous quotidien à l’hôpital. A vrai dire, il n’aimait pas du tout cette habitude. Non seulement parce qu’il n’aimait pas être considéré comme un grand blessé, un malade ou quelque chose d’autre, mais aussi parce que cette maison n’était pas sa maison. Il aurait voulu retourner à Orange Avenue, dans la maison où il avait grandit tout comme ses frères, mais il fallait croire qu’il n’y avait plus assez de place. Simon avait peur que la maison de ses parents soit vendue, il ne le permettrait pas. Pour lui c’était une chose totalement impensable, il prévoyait déjà le moment où Arthur leur proposerait mais c’était hors de question. Il était à peu près sur d’avoir Gaspard de son côté, pour ce qui était de Nicolas, il ne pouvait plus vraiment se positionner sur ce frère là, bien trop similaire et différent de lui même. Mais en réalité, ce qui rendait la journée le plus dure, c’était son passage à l’hôpital, non pas parce qu’il devait encore passer sur la table mais surtout parce que sa mère s’y trouvait. Il détestait voir sa mère dans cet état là. Elle était ce qu’il avait de plus cher au monde et voilà que peu à peu elle s’éteignait comme si la lumière si brillante autrefois en elle, n’avait plus assez de courant pour l’alimenter. Il voyait parfaitement que toute sa famille en souffrait mais Gaspard et lui étaient ceux qui le cachaient le moins facilement.

Une fois à l’hôpital, son cœur se mit à battre plus fort comme à chaque fois qu’il passait le pas de ce bâtiment. Une envie irrésistible de fuir, de partir en courant le prenait à chaque fois mais il se devait de ne pas l’écouter. Il devenait plus faible et il le savait. Après son rendez-vous, il se dirigea vers le hall pour prendre un café mais son téléphone sonna avant qu’il n’atteigne la cafétéria. « Ouais ? » « Simon c’est Arthur. Gaspy est encore à l’hôpital, il ne veut pas m’écouter, tu peux tenter de lui parler toi ? » « Mais il veut être au côté de maman, c’est normal, tu veux que je lui dise quoi ? » « Il ne va plus en cours Simon… » « OK, je vais lui parler. » Il n’aimait pas vraiment être le moralisateur de son petit frère, surtout en ce moment mais il le fallait bien. Il prit deux cafés et monta dans la chambre de sa mère. Il eut l’impression comme tous les autres jours que son cœur s’arrêta, il respira un grand coup, comme s’il partait pour une bataille en Afghanistan et ouvrit la porte de la petite chambre blanche. Son frère était sur un fauteuil tout prêt de la matriarche de la famille presque totalement endormi. Ses cours sur les genoux, Simon revit son frère aussi fragile qu’il pouvait l’être lorsqu’il était enfant. Il fallait qu’il arrête de s’apitoyer sur son sort, son frère et sa mère avait besoin de lui. Il embrassa sa mère et posa un café sous le nez de son petit frère. « Allez debout Gasp’ ce n’est plus l’heure de la sieste. » Il attrapa une chaise et se posa prêt du lit de sa mère et face à son frère. « Tu bosses quoi ? » La question était totalement vide de sens, Simon n’était même pas sur de vouloir entendre la réponse de son frère. Bon la seule chose qu’il espérait c’est que ce n’était pas non plus un devoir pour son propre cours qui avait débuté la semaine d’avant. Il l’aurait presque mal prit de la part de son petit frère. Ce qu’il voulait vraiment savoir c’était l’état de son frangin, comment il se sentait et le faire sortir de cette chambre morbide qui pourtant abritait celle qu’ils aimaient le plus au monde.

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MessageSujet: Re: 'cause we're still brothers #SIMON   'cause we're still brothers #SIMON EmptyLun 29 Avr 2013 - 0:08



'cause we're still brothers.
La famille Jenkins rencontra de nombreuses difficultés tout au long des années mais celle de ces derniers mois fut certainement l’une des pires. A la mort de son père et alors qu’il n’est âgé que d’à peine six mois, Gaspard peut déjà compter sur l’inébranlable soutien de ses frères et l’inépuisable amour de sa mère. Le garçon n’aura jamais la chance de voir son père autrement qu’à travers des photos, ni le privilège de l’appeler un jour « papa ». Sa mère et ses frères se chargèrent alors de combler cette absence, employant tous les moyens possibles, tous les subterfuges possibles pour y arriver. Malgré la mort de son père et le départ pour l’armée de ses aînés, Gaspard ne s’était jamais considéré comme malheureux et à dire vrai, il avait vécu une enfance dès plus normale et heureuse. Au départ de ses frères, lui et sa mère vécurent pour la première fois tous les deux. La mère de famille devint alors l’unique pilier dans la vie de son fils. Pour lui elle diminua ses heures de travail, et Dieu sait qu’elle aimait enseigner, elle se plia en quatre pour que son petit dernier ne manque de rien et puisse grandir comme tout autre garçon normal. Un garçon qui ne serait pas orphelin de père et dont les trois grands frères ne risquaient pas leurs vies chaque jour au nom de leurs pays.

A peine dix minutes après qu’il n’ait fermé les yeux, une voix grave les lui fit ouvrir. Incapable de l’identifier, Gaspard chercha son interlocuteur du regard, assis sur une chaise, face à lui et non loin aussi de sa mère. Son frère, Simon. Bien que troisième frère de la fratrie, dix années séparaient les deux hommes. « Hé, salut Simon. » salua Gaspard d’une voix quelque peu morose mais en offrant tout de même à son frère un léger sourire. Deux années étaient passées depuis le dernier départ de Simon pour l’Afghanistan, deux années durant lesquelles les deux frères ne s’étaient vu que très rarement et à travers un écran d’ordinateur. Un mois plus tôt l’armée les avaient contacté, lui et sa mère, pour leur annoncer que la vie du jeune soldat était plus que comprise. Aussi, Gaspard était heureux de retrouver son frère, bien plus qu’à l’habitude, bien plus qu’à n’importe lequel de ses retours, celui-ci était spécial. « Une dissertation. » se résuma t-il à répondre à son frère lorsqu’il s’intéressa à son soudain travail « En quoi les œuvres de Samuel Bennett relèvent-elles du burlesque ? Pas besoin d’être un génie pour savoir répondre à cette question, sans vouloir être trop prétentieux. » reprit-il devant le regard inquisiteur de Simon.

Gaspard n’était pas dupe, il savait que son frère allait lui parler. Ils les connaissaient suffisamment pour savoir qu’ils s’inquiétaient tous de son état, de ses découcheries, de ses heures de cours séchées. Simon allait certainement lui parler, lui faire la morale et tout cela était orchestré par son plus grand frère, Arthur. Tout était déjà prévu. « Je vais bien Simon, vraiment. Vous n’avez pas besoin de vous inquiéter. » lâcha le jeune homme, coupant très certainement l’herbe sous le pied de son frère. Gaspard attrapa le café que son frère avait posé non loin de lui, et en bu plusieurs gorgés. A cet instant, Gaspard espérait encore que son frère allait changer de sujet, qu’ils n’allaient pas avoir cette discussion sur son état mental. Tout sauf ça, pensa t-il. « Comment c’est passé ton rendez-vous ? C’était bien ce matin, non ? » Le détournement de sujet était bien trop gros pour que Simon passe à côté mais Gaspard était réellement curieux de l’état de santé de son frère. Plus que tout autre jour, il ne voulait pas perdre un autre membre de sa famille.



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MessageSujet: Re: 'cause we're still brothers #SIMON   'cause we're still brothers #SIMON EmptyMer 1 Mai 2013 - 19:55



'cause we're still brothers.
« Hé, salut Simon. » Le réveil n’était pas des plus sympathique mais au moins il était réveillé. Le grand frère n’aimait pas du tout cette situation. Habituellement c’était Arthur le frère qui faisait la morale, on ne lui en voulait plus, c’était son rôle, celui du grand frère donc il n’avait pas l’étiquette du relou. Seulement, Simon, lui avait plus l’habitude d’être le frangin sympa qui ne tentait pas toujours de remettre Gaspard sur le droit chemin même s’il le souhaitait. Il répondit tout de même au sourire de son frangin jetant un coup d’œil sur leur mère au cas où elle se réveille. Mon dieu, il ne lui avait tout de même pas demandé de remonter les bretelles du plus jeune devant leur mère, parfois il se demandait sérieusement si Arthur ne faisait pas les choses exprès, s’il ne calculait pas déjà tout à l’avance comme s’il était le manipulateur de leur destin et de toute leur vie. Déjà qu’il avait tracé celle de Simon avec cette gifle il y a presque vingt ans, aujourd’hui, il arrivait encore à voir ce qu’il devait faire pour ses frères et dans quelles conditions… « Une dissertation. » Cette réponse aurait fait fuir bon nombre de personne mais chez les Jenkins ce n’était pas un bout de papier et un crayon qui les faisait fuir loin de là. Il eut un sourire à la réplique de son frère. Au nom, chez eux, il ne fallait pas être un génie pour répondre à cette problématique. Surtout pour le petit dernier. Même si tous les Jenkins avait une culture considérable, Gaspard était surement le plus intelligent de tous, peut être parce qu’il se battait moins, en tout cas, si une chose était sûre, c’était que ce garçon avait un véritable avenir devant lui. Simon se contenta d’hocher la tête attendant la suite. Il savait qu’il y aurait une suite. Si une chose était certaines c’était que cette famille se connaissait par cœur même sans être toujours les uns avec les autres. Le militaire savait parfaitement que son frère avait compris le but de sa manœuvre, il devait aussi savoir que Simon n’y avait pas pensé seul.

« Je vais bien Simon, vraiment. Vous n’avez pas besoin de vous inquiéter.» Simon qui avait tourné la tête vers le lit de leur mère dévia son regard directement vers la copie presque blanche de son petit frère. Puis son regard fixa celui de Gaspy. « Alors pourquoi ta dissertation n’est pas finie ? ». Même s’il n’aimait pas ça, il le devait. Il savait parfaitement que son frère n’allait pas bien, il le savait aussi bien qu’Arthur et que Nicolas car eux non plus n’allaient pas bien. Ils n’allaient pas bien et pourtant ils avaient tous refait une vie à côté. Gaspard n’avait encore réellement que sa mère et rien d’autre. Simon serra la poigné de son siège, il roula des yeux. Il se détestait de devoir faire ça. « Gasp’ ne ment pas par pitié. Je sais parfaitement que tu ne vas pas bien. Tu peux toujours faire comme si de rien n’était mais on va tous mal et toi aussi. Si tu me dis le contraire, là je t’interne ! » Son ton n’était pas méchant, même presque ironique à la fin de sa phrase. « Moi aussi j’ai envie de rester avec maman toute la journée. Mais je ne peux pas. Elle ne souhaite pas qu’on passe notre vie ici, elle veut qu’on continue notre vie. J’ai autant de mal que toi de me lever chaque matin en me disant que c’est peut être son dernier mais il faut tout de même respecter ses engagements. Je vais dans ce fichu hôpital puis à l’université. Mais s’il te plait, ne reste pas ici tout le temps, tu n’as même pas vingt ans, tu ne peux pas te faire ça à toi même… » Simon se retenait extrêmement fort pour que les larmes ne montent pas à ses mots mais il devait les dire au moins, ils mettraient ça derrière eux et repasserait au bon vieux temps. « Comment c’est passé ton rendez-vous ? C’était bien ce matin, non ? » Facile ! Pendant que l’un s’inquiétait pour l’état mental de l’autre, l’autre s’inquiétait pour le physique de l’un. « Bah ça va, comme d’habitude quoi. Heureusement que mon médecin est top ! Mignone et cool ! Je n’ai pas vraiment à me plaindre. » Oui Neela Meyers son médecin n’était pas du tout laide à regarder et Simon l’aimait bien. En attendant, heureusement qu’elle était là, au moins elle facilitait les rendez-vous du jeune homme qui n’était pas simples, douloureux autant physiquement que mentalement. Le militaire avait peur qu’un jour elle arrive en lui disant qu’il ne pourrait pas retourner à l’armée…

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