You know what ?
Let's have fun at work.

C'était un rituel. Une habitude. Chaque matin, Henri arriva à ouvrir les yeux quelques secondes avant que son téléphone ne se mette à vibrer et à lancer une musique de rock peu recommandé pour se réveiller. Il ne savait pas d'où il tirait cette horloge interne insupportable. En tout cas, son travail le motiver largement pour se lever et se préparer. Seul dans son appartement, Henri avait ces petites manies. Il allumait la télé, directement sur les chaînes infos, préparer son café et fumer une cigarette. Et voilà. Pas plus compliqué. Et une fois ça fait, il arrêtait de se balader en caleçon et aller enfiler des vêtements plus approprié pour un prof d'histoire. Aujourd'hui, il y avait du nouveau dans sa vie de prof. Une sortie, avec une autre classe. Dans un musée, histoire qu'ils apprennent quelque chose pour une fois au lieu de faire des batailles de morceaux de gommes. Tout en ajustant son pull, Henri attrapa les clefs de sa voiture et ferma la porte de son appartement, morceau de tartine en bouche. Parce que oui, il ne partait jamais sans avoir mangé un petit quelque chose. Vu les journées au lycée, il ne pouvait se permettre d'être KO parce que son ventre était vide. Logique non ?

Comme prévu, sa classe l'attendait assis, pas très sagement, afin qu'il fasse l'appel et qu'ils aillent prendre le bus. Henri avec sa liste dans son sac en bandoulière, qu'il sortit. Trois absents et dont une qui tentait de partir avec un mot de l'infirmière. Bah voyons. Vous savez, l'excuse qu'on sort quand on veut absolument que ces élèves viennes, on leur dit que c'est important car le prochain examen sera sur la sortie alors qu'en réalité, pas du tout. M'enfin, avec ses vingt élèves prêt à partir à l'aventure, il se dirigea vers le hall d'entrée, pour attendre la classe de Mila.

Mila, c'était la prof d'art qu'on a sans doute tous eu un jour. Belle, drôle, amusante. Elle n'avait rien d'une prof sévère et toujours frustré, mais ce n'était pas une raison pour la chercher. Il devait l'avouer, elle était très attirante. D'ailleurs, il lui sourit légèrement en la voyant arrivait rayonnante comme tout. Sa classe juste derrière. Elle était ravissante dans sa robe, ses cheveux volaient légèrement. Elle lui adressa un salut avant de rajouter s'il était prêt pour les gamins, il allait répondre quand un des élèves fit une remarque qui le fit sourire. Ces jeunes alors, ils se croient tout permis à cet âge-là, c'est fou.

« - Je suis près. Dans ce métier, si tu l'es pas h24, j'pense que tu risques de finir en dépression. » Elle lui demanda alors combien il avait d'étudiant, Henri regardant dans sa liste histoire de compter avant de dire « - 20. Des absents de dernières minutes. » Il haussa les épaules « - tant pis pour eux. » Il se tourna vers classe un moment pour crier - en espérant que les flemmards du fond entendrais -

« - Aller, en route ! Tout le monde monte dans le bus ! »

Il se tourna ensuite vers Mila, pour lui sourire de nouveau : « - C'est parti. » Il soupira légèrement, laissant Mila passait devant lui. Les élèves s'empressaient de monter dans le bus comme d'habitude et le tout dans le bruit le plus totale. Décidément on ne pouvait pas faire grand-chose pour eux. Une fois qu'ils étaient tous plus ou moins assis et à l'intérieur, Henri monta à son tour. Les places des profs étaient tout devant, chose qu'il détestait. Mais avant de s'asseoir et avant de dire au chauffeur d'y aller, Henri rajouta quelque chose à ses étudiants :

« - Au moindre débordement, j'vous ramène au lycée et j'vous fait rédiger 15 pages sur le premier sujet qui me viendra en tête. C'est compris ? Alors maintenant on se calme. Chauffeur, on peut y aller. »

You know what ?
Let's have fun at work.

Ce n'était pas tous les jours qu'on avait l'occasion de partir en sortie avec ses élèves. Ça changeait tellement du quotidien qu'Henri devait l'avouer : c'était génial. Et puis, il y a un petit bonus avec ça. Il avait Mila. Elle était surprenante comme prof d'art. Henri avait comme l'impression qu'elle aimait envoyer des piques, s'amuser, taquiner. Elle semblait pleine de vie. Alors qu'il venait de signaler aux élèves qu'il péterait littéralement un plomb si jamais les choses tournaient mal, Mila fit une remarque. Que lui arriverait-il à elle si jamais elle ne restait pas très sérieuse. Henri leva les yeux au ciel, un sourire sur le visage, disant :

« - Même punition pour tout le monde Miss Roberts. » Le chauffeur démarra et Henri prit place à côté d'elle. Le musée n'était pas très loin, ils n'allaient donc pas passés 3h de route à devoir supporter les bavardages peu intéressants des élèves. De toute façon on savait tous où était les plus ennuyeux et les plus casse-tête. Au fond. Une heure, c'était tout ce qu'ils devaient supportait. Mila lui posa alors une question. « - Je me rachèterais. Toute façon j'y suis déjà allé alors je ne compte pas revisiter. Je n'ai pas envie de m'endormir sur place. » Il se tourna vers Mila pour rajouter : « - Il y a un café en fasse. On aura qu'à attendre qu'ils finissent là-bas. » D'un autre côté ça leur permettrait de surveiller que les élèves ne sont pas en train de sécher où d'esquiver la visite. En restant devant, ils pourraient jouer le rôle de gardien tranquillement sans à avoir l'air de gardien. Et puis s'était l'occasion d'en apprendre un peu plus Mila. C'est vrai qu'il ne savait pas grand-chose sur elle, il n'avait jamais vraiment cherché à en savoir plus en réalité. Mais Henri n'était pas prof ici depuis des lustres. Un an tout au plus. Alors parfois il se demandait si ce n'était pas le moment de se faire des amis autres que ceux qu'il connait déjà. Il entendit un bruit sourd alors vers le fond. Puis un énorme fou rire. Il se retourna et il regarda de son siège pour voir qu'un des élèves étaient en plein milieu de couloir, littéralement mort de rire. Et qu'il n'arrivait visiblement pas à se relever. L'avant derrière ranger. Aller savoir ce qui s'était passé. Henri se leva pour aller au fond pour se planter devant Arthur Fitzpatrick. Un de sa classe. Bah voyons.

« - J'ai mieux si tu veux, le toit du bus comme en Inde. Ça te tente où tu veux rester là jusqu'à ce qu'on arrive ? » Les élèves du fond firent se calmèrent légèrement alors qu'Arthur était toujours légèrement mort de rire. Henri l'attrapa par le bras avant de le tirer jusqu'à des sièges libres devant. « - Je te vois encore une fois faire le malin et je t'enferme dans un sarcophage. » automatiquement l'étudiant argumenta d'un : « - vous ne pouvez pas faire ça. » alors qu'Henri retourna à sa place il lâche un « - Tu veux parier ? » Il s'installa de nouveau avouant à Mila. « - Combien de temps encore ? Parce que là j'aurais bien besoin d'un café. » un léger sourire apparu sur son visage.