Ça faisait une bonne semaine que j'étais revenu à Huntington Beach. J'avais fait un passage par la case « flic » pour une histoire de...meurtre ? En fait, en y réfléchissant, c'était risible. Ok, ma vie n'était pas exemplaire, mais j'étais pas un meurtrier et y repenser me faisait sourire. J'avais acheté une villa sur Palm Avenue, j'avais un boulot – pas toujours clean – et j'avais retrouvé ma famille. Du moins, une partie de ma famille. J'étais installé dans mon bureau, chez moi, à checker mes mails et les offres que m'envoyait mon associés afin de continuer à faire grimper le business. Jusqu'à présent, ça nous avait bien réussi: Belle Villa, belle voiture, c'était le top du top. Le business dont on s'occupait n'était pas toujours des plus légal, mais au final, c'était un peu ça l'enjeu, non ? Et moi, j'aimais jouer avec le feu. Quand je réfléchissais à ma vie, j'y voyais un peu d'amélioration. J'étais tombé bien bas, devant même quitter Quinn et Noé sans dire un mot et là, j'étais clean, à nouveau dans l'action, avec quelques millions en plus. La sonnerie de mon portable égayait la pièce où je me trouvais. Ma mère... Encore. - Oui 'man ? La dame s'expliquait au téléphone. - Sasha, ta soeur ne sera pas rentrée pour aller chercher Ezio à l'école, moi je dois préparer le gouter, tu ne veux pas y aller ? Je soupirais et jetais un oeil sur ma montre. - J'ai pas le temps, j'ai un rendez-vous dans pas longtemps. Demande à ta voisine ou je ne sais qui, maman. Je raccrochais et déposais mon portable sur le bureau tout en regardant l'ensemble de la pièce. J'avais des cartons qui contenaient des affaires que je n'avais pas encore déballé. Je devais m'y mettre. Je commençais à ranger le tout quand je tombais sur un album photos. Je savais ce qu'il y contenait. C'était des photos qu'on avait faites avec Quinn, à la naissance de Noé. Je prenais appuis sur le coin du bureau et tourne les pages une à une de cet album acquiesçant un sourire. Il était loin ce temps où on était heureux, tous les trois. Quinn et moi étions les parents les plus heureux du monde et Noé, lui, était notre petit prince. Je fermais l'album et attrapais mon portable à nouveau, composant le numéro de ma mère – Maman, j'ai décalé mon rendez-vous, je peux faire un crochet jusqu'à l'école. J'attrapais mes clés de voiture. Il allait être l'heure. Je rejoignais ma voiture prenant la direction pour la petite école de la ville.

Une fois garé devant, je m'appuyais un instant contre le véhicule. J'observais un peu les gens aller et venir pour récupérer leurs enfants. Je me redressais et traversais la route afin de rejoindre la grille où était placée une institutrice, vérifiant bien que les enfants ne sortent pas, sans permission et seuls. - Monsieur ! Vous venez pour qui ? Je mis quelques secondes avant de répondre. J'étais sensé citer le nom de mon filleul, sauf que non... C'était même pas le nom que je citais. - Je viens voir Noé. La dame fronçais légèrement les sourcils – Noé ? C'est sa maman qui vous envoie ? - Non, mais je suis son père. La dame me souris – Ah d'accord. Allez-y, il est dans la cours de récréation, là-bas. Il joue avec le petit rouquin. Je remerciais la dame et m'introduisais dans la cour. Du haut de mes 1m85, je voyais tous ces petits enfants courir, les évitant et me dirigeant vers Noé. Je me doutais que le petit garçon n'allait pas savoir d’emblée qui je suis. La dernière fois qu'il m'avait vu, il avait 6 mois... Ici, il avait 5 ans. - Noé, vient par ici bonhomme. Le petit garçon me regardait d'un air étonné et craintif. Je m'accroupi à hauteur du petit garçon et repris – Ca te dirait qu'on aille s'asseoir sur le petit muret, là et qu'on discute un peu tous les deux ? Le garçon, toujours inquiet acceptait d'un signe de la tête. Une fois assis sur le muret, lui restait debout en face de moi, je reprenais de plus belle. - Noé, tu connais un Sasha ? Le petit garçon répétait le même signe de tête – Mon papa s'appelle comme ça. Je souriais. Au moins, il connaissait un minimum mon existence, c'était déjà ça. Je ne savais pas trop ce que Quinn avait pu lui dire à mon sujet et j'avais pas non plus envie d'utiliser sa naïveté pour le savoir. - Et tu te rappelles de ton papa ? Le garçon me regardait avec insistance avant de répondre - Non, il est parti. Je reprenais tout en observant le garçon. J'étais heureux de l'avoir devant moi, mais j'avais pas non plus envie de le brusquer, ni de l'effrayer. - Noé, c'est moi Sasha. Le petit bonhomme me fixait étonné. - Sasha comme mon papa ? Je lui souriais et d'une voix posée et calme je lui répondais – C'est moi ton papa, bonhomme. Je pris dans ma veste en cuire une photo qui se trouvait dans l'album que j'avais déniché un peu plus tôt dans mes cartons. C'était une photo de nous trois. Je montrais la photo au petit garçon tout en prenant soin de me cacher dessus à l'aide de mon autre main. - C'est moi et ma maman, là. J'enlevais ma deuxième main qui me cachait sur la photo. Je voulais lui prouver que j'étais bien son vrai père et pas un étranger voulant lui faire croire n'importe quoi et le kidnapper par la suite. Noé s'approchait de moi. Il avait l'air rassuré et me souriait d'avantage. - Papa, pourquoi t'es parti ? C'était la question que je redoutais, mais d'un autre côté, je savais qu'il allait me la poser. Il avait le droit de savoir, mais d'un autre côté, il était trop petit pour comprendre. - J'ai dû partir pour mon travail, je t'expliquerai quand tu seras un peu plus grand. Noé s'approchait et s'installait sur mes genoux. - Maman elle est triste parfois. La dernière fois que je l'avais eu au téléphone, elle me suppliait de revenir, en pleurant au bout du téléphone. J'avais rien répondu, j'étais sûr que mon portable était sur écoute et puis, ç'allait être trop compliqué, trop dur à supporter. - Ta maman est forte tu sais, mais tout ça se sont des histoires de grandes personnes, profites de ton âge Noé. C'est maman qui vient te chercher aujourd'hui ? - Oui. - Ca te dérange si on l'attend tous les deux ? - Non. Je continuais à discuter avec Noé de tout et de rien et surtout de ce que j'avais fait durant 5 ans, guettant en même temps la venue de Quinn avec beaucoup d'appréhension.

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Depuis quelques jours, Quinn était totalement perdue. Entre Charles son ennemi/collègue super sexy, Liam qui lui avait fait une déclaration des plus inattendus et ses souvenirs intenses de son ex-fiancé, elle ne savait plus vraiment où donner de la tête. Elle essayait tout simple de ne pas trop y penser, de chercher des occupations diverses comme le travail, ce qu’elle faisait énormément depuis son retour à Huntington mais aussi son fils. Une occupation qui ressemblait plus à une passion. Elle se pliait en mille pour lui voulant absolument qu’il soit heureux et qu’il ne manque de rien. Elle savait parfaitement que l’absence d’un père était forte pour un enfant, pour sa croissance et pleins de choses étranges, mais elle voulait combler tout le reste, faire en sorte que son fils ne soit jamais malheureux. Pour cela, elle passait même énormément de temps avec sa famille, épreuve se révélant plutôt complexe surtout lorsqu’autour de la table, son père était là. On sentait totalement la froideur de la relation père/fille, on pouvait voir la difficulté de cette relation juste à les voir se regarder, se parler ou même être uniquement dans la même pièce. Ce jour là, elle avait promis à Noé qu’elle viendrait elle même le chercher à l’école, ce ne serait pas sa mamie, ni une tante, ni Adam le meilleur ami de sa maman. Aujourd’hui, c’était elle qui viendrait s’occuper totalement de son fils. Elle devait sortir plus tôt du boulot, ne pas avoir de gros dossier, elle n’avait pas prit de rendez-vous tard exprès pour être là à la sortie de son fils. Elle se plongea dans son travail comme d’habitude et à l’heure de la sortie sa secrétaire vint lui rappeler l’heure ce qui fit totalement sursauter la jeune avocate. Elle s’en voulait à mort, en se répétant sans cesse : il va me détester, il va me détester. Alors qu’elle savait parfaitement que son fils n’allait pas lui en vouloir pour ça, il était plutôt intelligent pour son âge, ce qui inquiétait Quinn était de qui la tenait-il ? Avait-il l’intelligence de son père ou de sa mère ? Elle souhaitait du fond du cœur que ce ne soit pas celle de son père, non pas qu’il soit arriéré bien au contraire mais la manière de l’utiliser n’avait pas été selon elle, la meilleure.

Quinn arriva assez rapidement devant la petite école de la ville. Celle où elle avait fait une partie de son cursus scolaire, celle où elle avait fait ses premières rencontres, ses premiers amis… Elle ne comprenait toujours pas comment des profs pouvaient faire ça toute leur vie, la directrice était toujours la même que 22 ans auparavant, il fallait vraiment aimer ça ! Parce que déjà, elle n’était pas toute jeune lors du premier passage de la jeune mère… Quand elle se pointa au grillage, la tête de l’institutrice ne lui dit rien de bon. « Madame Everdeen ? Vous venez chercher Noé ? » « Oui comme prévu pourquoi ? » « Je pensais que c’était son père… » La panique envahi littéralement le corps de la demoiselle. Comment ça le père de Noé ? Mon dieu ! Ce n’était pas possible ! « Comment ça son père ? Il l’a amené ? » « Non je crois qu’ils sont encore en bas… Désolée, je ne pensais pas mal faire. » « Ce… Ce n’est pas grave, merci. » Elle fit un sourire rapide à la jeune institutrice et partie rapidement en direction de la cours où elle repéra rapidement son fils aux côtés d’un homme qu’elle connaissait par cœur Son cœur fit un arrêt, un tour sur lui même et il se mit à battre plus fort que jamais. Que faisait-il là ? Ce n’était vraiment pas la semaine ! Elle s’avança un peu plus vers eux, elle ne savait pas pourquoi, elle avait peur pour son fils. Elle était à peu près sûre qu’il ne lui ferait jamais rien, mais elle paniquait, une panique digne d’une maman poule. « Noé mon chéri… » La tête de son fils partie directement en sa direction et le sourire qui lui envoya la calma tout de suite. Il sauta sur ses deux pieds et couru dans les bras de sa maman. « Maman ! » Le sourire de Quinn ne se fit pas attendre dès qu’elle eut son fils dans les bras. « Regardes maman, c’est papa ! » Il pointa Sasha du doigt et le cœur de la jeune mère se remit à battre de plus belle. Le sourire se transforma en semi-sourire, semi-jevaistefairelapeau, mais au fond elle, elle ne savait absolument pas comment réagir. Cinq and, cela faisait cinq ans qu’elle ne l’avait pas vu et il se pointait à l’école de leur fils !

« Qu’est-ce que tu fais la Sasha ? » Son ton était plutôt froid mais elle faisait tout de même attention à ce qu’elle disait, son fils étant toujours dans ses bras… Elle le posa à terre et de son plus beau sourire elle le lâcha. « Tu veux bien aller continuer à jouer avec tes copains mon ange ? Papa et maman doivent avoir une petite discussion tous les deux. » L’enfant fit une petite mine déçu, regarda derrière lui puis ses parents. « Après comme promis je t’amène au parc, d’accord ? » « Il pourra venir ? » Le regard du Noé fixait l’homme qu’elle avait tant aimé, une boule se forma dans sa gorge difficilement. « Euh… On verra, allez va jouer mon chéri. » Elle embrassa son fils sur le front, lui passa la main dans les cheveux et le regarda partir en courant avant de se tourner avec un regard meurtrier vers son ex-fiancé. « Mais à quoi tu joues à la fin !? Tu es pas là pendant cinq ans et monsieur décide de réapparaitre un beau jour comme ça !? » Non, il n’aurait pas le droit à tous les signes de politesse, les bonjour, heureuse de te revoir, cela la rendait totalement folle. Elle passa ses mains sur son visage et finit leur course dans ses cheveux. « Tu n’aurais pas trouver plus judicieux de m’appeler, me dire que tu étais là au lieu de te pointer ici ?! Tu n’as pas le droit de me faire ça ! Et imagines ça n’aurait pas été moi qui serait venue chercher Noé, tu aurais eu l’air malin devant mon père, non ? » Pendant un instant elle aurait apprécié que son père soit là, Sasha aurait eu la trempe qu’il méritait surement, mais trop de questions se mélangeaient dans la tête de Quinn pour qu’elle y pense à ce moment là. Elle s’assit sur le petit muret où était les deux hommes de sa vie juste avant et releva la tête vers Sasha, le regard totalement changé, comme elle aurait pu l’avoir cinq ans auparavant en découvrant qu’il était parti. « Pourquoi ? Pourquoi tu nous as laissé ? » Enfin elle respirait, elle lui avait posé réellement cette question, elle espérait une réponse mais savait parfaitement qu’elle n’aurait surement pas la vérité, au fond, il était toujours Sasha O’Connell…

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Je rattrapais un peu le temps sans Noé comme je pouvais. Je savais cependant que ça ne durerait pas. Déjà à la naissance du petit garçon, sa mère s'en inquiétait beaucoup. C'était normal, nouveau et c'est en général ce que font toutes les mamans, mais j'avais toujours imaginé Quinn protectrice en ce qui concernait Noé. J'en avais d'ailleurs eu un léger aperçu lors de ma demande pour la garde de mon fils. Noé était adorable, il avait de la tchatche et en plus, il ressemblait comme deux gouttes d'eau à sa mère. Je m'intéressais à l'enfance du petit bout, je voulais savoir ce qu'il aimait, ses jeux, ses passe-temps et ses amis à l'école. J'apprenais à le connaitre, mais 5 ans ne se rattraperait pas en une vingtaine de minutes. Le petit garçon me regardait d'un air un peu déçu. - Papa, maman elle m'a oublié ? Je regardais Noé en souriant avant de répondre, d'un ton le plus rassurant possible – Mais non bonhomme. Ta maman elle ne t'oubliera jamais, elle a dû être coincée sur la route, elle va arriver t'en fais pas. J'étais certes un homme sournois et pas très fiable. J'étais toujours fourré dans des combines aussi illégales les unes que les autres, mais avec Noé, je voulais rester sincère et juste. J'aurais certes, pu essayer de le monter contre sa mère, pour l'avoir pour moi, mais cette idée ne m'était même pas venue à l'esprit. J'avais assez déséquilibré sa vie comme ça, c'était pas pour le priver de sa maman en plus. Je voulais juste pouvoir le voir de temps en temps et en profiter, rattraper le temps perdu.

Une voix familière me sortait des retrouvailles avec Noé, je tournais le visage et reconnu Quinn. Ca faisait maintenant 5 ans que je ne l'avais plus vue et elle était toujours aussi belle qu'avant. Le petit garçon s'empressait pour la rejoindre et moi je me levais également du muret. Je me doutais que Quinn n'allait pas apprécié que je sois là et ça s'entendait dans la question qu'elle venait de me poser... Je me rendais compte qu'aussi fort de caractère je pouvais être, autant elle aussi était une de mes faiblesses et la revoir, là, devant moi, toujours aussi belle, aussi classe me scotchais presque sur place. Quinn demandait à Noé d'aller jouer. Je souris en posant mes yeux sur lui avant qu'il ne parte rejoindre ses copains. Je laissais Quinn lacher la pression, me posant plusieurs questions à la fois, attendant qu'elle se remette de ses émotions avant de lui répondre. La jeune femme allait s'asseoir sur le muret et moi, éblouit par le soleil, remettait mes lunettes sur le nez. Je la regardais, je l'observais, je la contemplais avant de lui répondre. - T'appeler ? Parce que tu m'aurais laissé faire, peut-être ? Je l'ai bien vu au tribunal... Puis, je suis sûr que ton père serait venu chercher Noé, tiens. Je restais debout, devant mon ex et ne la quittait pas du regard avant de reprendre. - Quinn, ce gamin tu l'as pas faite toute seule et quand tu m'as annoncé que t'étais enceinte j'étais surement l'homme le plus heureux du monde, t'as pas l'impression que, moi aussi, j'ai le droit de le voir ? De passer du temps avec ? Tu t'es jamais dit qu'il voulait peut-être, un jour, voir son père ? J'allais m'asseoir à côté de Quinn afin de continuer à répondre à ses question. Ou du moins, à sa dernière question qui vallait certainement un million de dollar. Pourquoi j'étais parti... Je ne pouvais pas répondre à cette question... Pas là, pas comme ça. J'enlevais mes lunettes de soleil et fixais la jeune femme – Quinn je... je ne peux pas répondre à cette question, pas ici. C'est pour vous que je suis parti, c'est... c'est tout. Je ne voulais pas lui dire plus que ça. Je me doutais qu'elle ne me croirait pas, parce que ma vie était remplie de mystère, depuis le début, mais ce qu'il restait entre nous, ce manque de confiance, c'était pas assez et l'endroit était surement mal choisi. Un petit garçon de l'age de Noé acourait près de moi. Ezio. J'attrapais le garçon au vol quand il ne cessait de regarder Quinn du regard. Je me doutais qu'il l'avait déjà vu quelque part. Cette photo, dans mon bureau l'avait intrigué à plusieurs reprise. - C'est la madame de la photo, parrain ? - Oui, mais va jouer je te récupère après. Le petit garçon repartait en courant, un peu plus loin et jouant avec mes clés de voiture pour évacuer le stress, je reprenais de plus belle. - Quinn, tu devais te douter que j'allais revenir... J'aurais pas dû vous abandonner mais j'avais pas le choix, c'est pas pour moi que je l'ai fait. M'exhiler seul dans une ville que je ne connais pas, loin de vous c'était surement le pire choix que j'ai dû faire.

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La tension montait doucement mais surement chez Quinn. Elle ne savait plus comment réagir, plus comment faire. Il était là juste en face d’elle, encore plus beau qu’avant mais elle ne savait pas si ce qu’elle ressentait était de la haine ou de l’amour. Elle savait qu’elle aimerait cet homme toute sa vie mais il l’avait tellement blessé. Elle avait tant souffert par sa faute qu’elle ne pouvait pas lui pardonner, elle n’en était pas encore capable. La jeune avocate regrettait un peu d’avoir laissé son fils partir, il serait resté dans ses bras au moins il aurait eu un effet calmant sur sa mère comme toujours. Mais finalement, elle était face au père de son fils avec uniquement sa colère contre lui mais aussi toutes les blessures qu’il lui avait infligé, non pas physiquement mais bien intérieurement. La jeune femme déballa son sac sans trop être méchante, après tout ils étaient entourés de gamins de l’âge de leur fils et elle ne tenait pas non plus à faire une scène dans la cour de récréation… Il la laissa faire, heureusement pour lui, sinon sa réaction n’aurait pas forcément était la meilleure. Elle avait besoin de vider ce qu’elle avait sur le cœur et ils auraient été dans un endroit plus calme, elle aurait pu se lâcher bien plus… « T'appeler ? Parce que tu m'aurais laissé faire, peut-être ? Je l'ai bien vu au tribunal... Puis, je suis sûr que ton père serait venu chercher Noé, tiens.» Quoi ! Non mais il ne manquait pas de toupet en plus ! « Ce n’est pas moi qui filtrait tes appels et qui décrochait sans répondre par la suite Sasha. Au tribunal c’était différent, tu n’as même pas pris la peine de montrer le bout de ton nez ! En cinq ans, c’est la première fois que j’ai la preuve réelle que tu es vivant, tu t’en rends compte ? » Elle n’avait jamais voulu l’avouer mais elle en avait bien plus gros sur le cœur que ce qu’elle n’avait jamais avoué, même à elle. Oui, elle lui en voulait à mort et oui elle n’avait pas souhaité qu’il ait la garde de son fils mais pour tout cela elle avait une raison valable. Seulement, elle venait juste de se l’avouer, elle avait eu peur pour lui, pendant toutes ses années, elle espérait un signe de vie de sa part. Cela lui faisait trop mal de n’avoir aucune nouvelle, de ne plus le voir. Avant qu’il demande la garde de leur fils, elle avait pensé aux pires situations, elle savait parfaitement qu’il baignait dans des affaires pas très nette et elle avait la peur au ventre dès que son téléphone sonnait pendant plus d’un an, ayant peur qu’on lui annonce qu’on avait retrouver son corps. Morbide ? Oui un peu, mais qu’on a vécu avec Sasha O’Connell, on s’attend un peu à tout…

Il était juste devant elle, Quinn se mordit la lèvre comme à son habitude, comme à chaque fois qu’elle était dans une situation délicate. Il la rendait faible et elle le savait, elle ne voulait plus que ce soit le cas, cela n’était plus censé l’être depuis bien longtemps… « Quinn, ce gamin tu l'as pas faite toute seule et quand tu m'as annoncé que t'étais enceinte j'étais surement l'homme le plus heureux du monde, t'as pas l'impression que, moi aussi, j'ai le droit de le voir ? De passer du temps avec ? Tu t'es jamais dit qu'il voulait peut-être, un jour, voir son père ?» Les yeux de la jeune mère s’agrandirent, il lui reprochait sérieusement de ne pas voir son fils !? « Tu serais pas entrain de refaire l’histoire Sasha ? Ce n’est pas moi qui suis parti sans aucun mot laissant ma fiancée et mon fils totalement seuls. Ce n’est pas moi qui ai demandé une garde sans avoir pris de nouvelle avant. Ce n’est pas comme ça que ça se passe ! Je n’ai jamais dit que tu ne pouvais pas le voir, mais un message, un appel ce ne serait pas trop demandé avant. Tu as pensé à lui aussi ? Tous les jours je m’en veux qu’il ne voit pas son père, tous les jours je tente de combler un vide que TU as creusé ! Mais tu nous as abandonné, tu crois qu’il n’a rien compris ? Tu crois que c’est facile à digérer ? » La jeune femme se reprit évitant un sanglot. Elle s’accrocha au muret, elle n’avait pas le droit de craquer. Tous les souvenirs remontant, tous les souvenirs qu’elle avait mis tant de temps à enfouir remontaient en un rien de temps, il n’avait pas le droit de l’accuser de quoi que ce soit, il était le fautif. Quand il vint s’asseoir à ses côtés, son cœur se calma, comme il le faisait si facilement avant. Elle tourna la tête pour être face à lui, son regard était plus apaisé mais la tension était toujours présente, tout comme la boule en plein milieu de sa gorge. « Quinn je... je ne peux pas répondre à cette question, pas ici. C'est pour vous que je suis parti, c'est... c'est tout.» Un rire sans joie suivit la phrase du jeune homme. Elle tourna le regard, le posant sur les enfants aussi innocents qu’ils pouvaient être, eux au moins ils avaient la chance de ne pas faire toutes leurs erreurs… « Mais alors quand ? » Elle reprit le regard de son ex sans pouvoir le lâcher. « Quand pourras tu répondre à cette question ? J’en ai marre de tes mensonges, tu veux le pardon, mérites le Sasha. Comprends moi, c’est facile d’arriver après cinq ans comme une fleur en disant que tu es parti pour nous, mais en attendant tu n’étais pas là. Je ne sais pas ce qui est le mieux… »

Un petit garçon les rejoignit sous le regard plutôt intrigué de la jeune femme. Qui était-il ? Quand Sasha le pris dans les bras, le cœur de Quinn s’emballa. Ah non ! Il n’avait pas pu faire ça ! Cet enfant devait avoir le même âge que Noé ! Aux paroles de l’enfant, elle se calma même s’il l’intrigua encore plus. Quelle photo ? Comment pouvait-il la connaître ? Il ne lui laissa pas le temps de réfléchir plus longtemps. « Quinn, tu devais te douter que j'allais revenir... J'aurais pas dû vous abandonner mais j'avais pas le choix, c'est pas pour moi que je l'ai fait. M'exhiler seul dans une ville que je ne connais pas, loin de vous c'était surement le pire choix que j'ai dû faire.» « Au moins tu n’as pas tord sur un point. Ce n’était vraiment pas le meilleur choix de ta vie. Je me doutais de rien, je n’avais aucune nouvelle, je ne savais pas où tu étais, je ne savais pas avec qui tu étais et crois moi j’en ai imaginé des scénarios… Rassures moi au moins sur une chose, toutes tes conneries sont finies ? » Le côté bad boy de Sasha était la première chose qui avait attiré Quinn, elle ne le niait pas mais par la suite, c’était la première chose qui engendrait des disputes dans le couple. Elle ne supportait pas qu’il se mette en danger, qu’il fasse n’importe quoi et que son cassier judiciaire soit au moins aussi long que son bras. Elle reprit son calme tant bien que mal et avec sa curiosité habituelle, celle qui ne la quittait jamais et qui en faisait une avocate pas si mauvaise que ça, elle reprit. « Ce petit garçon, c’était qui Sash’ ? De quoi il parlait, la photo ? D’où me connaît-il ? » Elle se doutait parfaitement de la réponse mais elle voulait que tout cela vienne de sa bouche. Elle s’était fait assez de film comme ça, elle voulait arrêter de se mentir. Mais au fond d’elle, elle savait qu’elle espérait une photo de lui, son fils et elle, sur le coin de son bureau. Elle espérait qu’il l’avait réellement quitté pour de bonne raison et non pas pour une autre, ou pour une connerie…

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Perdue, c’était totalement l’esprit actuel de la jeune femme à ce moment précis. Comment dans la tête d’une seule personne il pouvait y avoir autant de sentiments, de problèmes, de questions et pourtant aucunes solutions ni réponses. Sasha gardait son calme, quelque chose qu’il avait appris avec le temps, sept ans auparavant, ils se seraient jetés l’un sur l’autre littéralement, ils se seraient étripés avant de se réconcilier. Aujourd’hui, ils étaient tous les deux devenus des personnes un peu plus civilisées et bien heureusement, vu la situation dans laquelle ils se trouvaient. La réplique de Sasha la fit sourire, elle se pinça les lèvres en le regardant les sourcils surélevés. « Et bien… C’est totalement ce que j’ai fait avec toi il y a sept ans. Décrocher, partir sans rien dire à qui que ce soit, sans vraiment se retourner juste parce qu’il… le fallait… » Oui, elle avait fait exactement la même chose à sa famille, elle venait de s’en rendre réellement compte, elle leur avait fait la même chose qu’il lui avait fait, elle était partie sans rien dire et en laissant toute sa famille sans aucunes explications. « Et puis, avec toi, je ne sais plus réellement, je n’ai jamais su ce qui avait un sens. ». Il avait été sa plus belle relation, sa plus longue et la plus importante mais il fallait l’avouer personne n’aurait rien parier sur eux deux. Deux opposés qui pourtant allaient parfaitement ensemble. Deux personnes qui n’auraient peut être jamais du se voir et pourtant… Elle avait retrouvé son calme, son aptitude totalement non naturelle d’avocate, elle se couvrait, elle ne voulait pas craquer.

« Au tribunal, j'avais un avocat commis d'office, c'était pas assez humiliant fallait encore que je me montre avec? Ce mec il connaissait à peine mon nom!» Le regard de l’avocate se fit un peu plus noir. Il voulait vraiment qu’elle l’étripe, il la cherchait, il n’y avait pas d’autres solutions ! D’un ton se voulant calme mais pourtant un peu singlant, elle ne put retenir ses mots. Elle ne voulait pas adoucir les choses, elle ne voulait pas le laisser s’en tirer en disant que lui seul avait souffert. « Humiliant ? Tu trouves qu’avoir un avocat incompétent était humiliant ? Tu préférais peut être expliquer à notre fils pourquoi son papa voulait sa garde alors qu’il ne venait même le voir ? Beaucoup de choses peuvent être humiliante Sasha mais pas se battre pour son fils. Ne dit pas que tu l’as fait à ce moment là, tu as essayé, une légère tentative mais tu n’es même pas venue, d’ailleurs tu as surement été la raison pour laquelle le juge à si facilement tranché en ma faveur… » Elle n’en était pas si fière. Ce tribunal qui avait presque eu l’air d’un réel procès avait été sa première mise en action, seulement elle ne l’avait pas autant apprécié que celles qui avait suivit. Elle aurait voulu tout plaquer, partir loin de tout, arrêter les cours et revenir en pleurant dans les bras de sa mère. A ce moment précis, pendant ce procès, face à ce juge, elle était devenue la mère qu’elle était aujourd’hui, elle s’était forgée son véritable caractère d’avocate mais elle aurait préféré être un avocat minable et ne pas vivre cette scène, ni la revivre à chaque procès similaire… « Mais t'as pas idée de ce que MOI j'ai vécu là! J'ai dû partir en vous laissant toi et Noé. Je ne connaissais personne, j'avais pas un rond et j'ai dû me démerder comme ça, tu crois que je l'ai fait pour m'amuser?! J'ai même dû changer de nom!» Sans pouvoir tenir plus longtemps, elle détourna à nouveau son regard. Elle était peut être dure, elle pouvait peut être passer pour quelqu’un de borner et de sans cœur face à lui mais elle n’avait pas envie de comprendre, pas envie de savoir. Trop de fois Noé lui avait demandé où était son père, trop de fois elle avait entendu la maîtresse dire qu’il lui manquait surement une figure paternelle. Oui elle avait souffert par sa faute, mais elle lui en voulait avant tout pour son fils, pour leur fils. Elle préféra le laisser continuer, crispant la mâchoire, si il disait à nouveau ce genre de chose, elle n’était pas sûre de pouvoir garder un calme olympien… « Je ne vous ai pas abandonné Quinn. J'arrêtais pas de penser à vous, je mourrais d'envie de t'appeler pour m'assurer que vous alliez bien, mais même ça je ne pouvais pas et au final j'ai dû changer de numéro aussi.» Sa gorge se serra, tout allait de travers, les paroles du jeune homme se bousculaient dans sa tête, une fois elle aurait voulu lui mettre son poing dans la figure et l’autre, elle avait envie de se blottir contre lui, l’embrasser et repartir à zéro comme avant… Elle releva ses yeux qui fixaient intensément le sol et repris le regard de Sasha. Ses yeux braillaient, elle ne pourrait jamais le remplacer ou même l’oublier. « J’aurais moi aussi aimé un appel, au moins juste un texto, un mail… » Elle l’écoutait parler, écoutant qu’à moitié ses paroles. Elle savait ce qu’il lui disait, comme si elle était une enfant. Pas maintenant, quand tu seras grande Quinn… Mais le regard qu’il posa sur elle changea tout. « Seulement, je n’attendrais pas cinq ans à nouveau. Je ne passerais pas ma vie à t’attendre Sasha… »

Après le départ du petit garçon, la discussion reprit d’une manière totalement naturelle. Un associé ? Quinn voulait le croire, voulait avoir confiance en lui mais tous les mensonges, l’absence, il ne pouvait plus lui promettre la lune rien qu’en la fixant du regard, ça ne marchait plus et son associé, sans le connaître, elle ne l’aimait déjà pas. « Ca fait 5 ans qu'elles sont finies. J'ai juste été arrêté à mon arrivée ici, mais quand leur meurtre s'est produit, j'étais chez le notaire et ils ont vérifié, puis ok je ne suis pas une enfant de coeur mais j'ai jamais tué personne. A côté de ça, je suis indépendant avec un associé, j'ai une villa à Palm Avenue.» Un meurtre ? Elle fronça les sourcils, si elle était sûre d’une chose, d’une seule chose envers lui était qu’il ne tuerait pas. Il avait fait énormément de connerie, avait été le plus profond des abrutis mais elle ne le voyait absolument pas opté la vie d’une personne, il était trop différent pour ça, trop humain au fond de lui pour faire une chose aussi horrible. Sauf si réellement il avait tant changé en cinq ans, mais cela l’étonnerait, en le regardant dans les yeux, elle voyait toujours l’homme qu’elle avait tant aimé, elle le savait incapable de faire ce genre de chose… « Pour l’enfant de cœur je te l’accorde. » Un léger sourire s’afficha sur son visage, un sourire doux mais pourtant pleins de souvenirs, des bons cette fois-ci… « Une maison à Palm Avenue ? Tu n’as pas peur des grands méchants d’Huntington ? Et même de l’horrible famille Everdeen toi. Je n’ai même pas voulu y retourner, tu es courageux. » Son ton avait changé du reproche, à la douceur à l’humour. Oui, si on reconnaissait Sasha sur Palm Avenue certains auraient peut être bien voulu remettre la peine de mort à jour, surtout Ezeckiel, le frère de Quinn… « C'est Ezio, le fils de ma soeur. Il est né la même année que Noé.» La jeune femme ouvrit de grand yeux et acquiesça de la tête, au moins ce n’était pas un demi-frère cachait de Noé… « Il est mignon. » Difficilement mais Quinn tentait d’avoir tout de même une conversation civilisé avec lui et il fallait l’avouer, on voyait l’air de famille entre cette enfant et son ex… Il fouilla dans sa poche, sans savoir ce qu’il cherchait la jeune femme fronça de nouveaux les sourcils. Quand il lui posa la photo sous le nez, elle ferma les yeux, se rappelant de cette photo. Elle en possédait une identique, seulement, elle n’arrivait pas à la garder sur elle. Cette photo était parfaitement emballée dans un des trois cartons qui n’avaient pas bougé depuis un mois dans son appartement. Elle la prit et la regarda tendrement, cet instant avait été surement le plus beau de sa vie, un jour parfait entre son fiancé et son bébé… « J'ai une autre photo comme celle-là sur mon bureau, chez moi. J'en ai une autre de toi et moi dans le salon et ça l'intriguait de voir un autre petit garçon et une dame qu'il ne connait pas. A chaque fois qu'il vient chez moi, il veut voir la photo. C'est de cette photo là dont il parle.» La boule coinçant sa gorge refit son magnifique retour, lui coupant même la respiration. Fixant le bout de papier entre ses mains, elle sentit une larme qu’elle se dépêcha de faire disparaître. Mon dieu Quinn où est ta force d’avocate ! Elle releva les yeux vers le beau brun, comment faisait-il pour être encore plus beau qu’auparavant ? « Tu m’as horriblement manqué Sasha… Mais je ne peux pas tout effacer, pas d’un coup. J’ai eu mal et je ne suis même pas sûre de m’en être totalement remise… » Sans vraiment y réfléchir, sa main s’approcha de Sasha, comme si elle rechercher un contact avec cet homme, comme pour voir s’il était vraiment là, voir s’il était toujours avec elle mais elle savait pertinemment qu’elle ne pouvait pas supporter ça. Sa voix avait fini par être totalement douce voir fragile. Elle ancra entièrement son regard dans celui de l’homme qu’elle voyait comme l’homme de sa vie et tenta de reprendre ses esprits sans beaucoup de réussite. « Qu’est-ce que tu veux réellement ? Qu’est-ce que tu attends de moi ? Et s’il te plait dis moi uniquement la vérité… »

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Quinn me rappelait ce qu'on avait fait il y avait 7 ans. Prenait-elle ça pour une erreur de parcours? Personnellement, je ne le voyait pas comme tel. Il y a 7 ans on avait vécu des choses inoubliables, on avait même un petit bout et il est vrai que j'avais déconné, même si j'avais pas vraiment le choix, je ne voulais pas que Quinn regrette tout ça... Suite à sa remarque, je la regardais, je ne savais pas si je devais réagir, si je devais rester calme. Avec le temps j'avais appris à ne pas m'énerver, j'avais compris que ça ne servait à rien et qu'au final ça se terminait en une discussion de sourds. - T'es vraiment en train de regretter tout ce qu'il s'est passé il y a 7 ans? Apparemment, je lui faisais même perdre le sens des responsabilités? Je ne savais pas mais elle avait l'air frustrée dans ses choix. Je souriais à sa remarque, même si au final ça n'avait pas grand chose de drôle. Je l'avais habituée, il y a 7 ans à vivre loin de tout, loin des gens qu'on aimait pour être rien que nous deux et là, on était de retour ici, sans doute pour reprendre à zéro, mais la question était "Ensemble ou séparément?" Suite à ma remarque concernant l'avocat commis d'office, le regard de la jeune femme devenait aussi noir que du charbon. J'avais certes pas été présent à la séance, mais je me voyais pas dans un tribunal, avec un avocat qui ne savait rien de moi sachant d'avance que j'allais me voir refuser la garde de mon fils, mais Quinn n'avait pas l'air de comprendre. - Quinn, tu savais très bien quel avocat c'était, c'est pas à toi que je vais apprendre ça je crois... Tu savais d'avance que, là ou pas, j'aurais pas la garde. Pas la peine de se faire humilier un peu plus. N'oublie pas qu'on vient pas du même milieu. Je détournais mon regard et fixais le sol, en appuie sur mes cuisses frottant mes mains les unes contre les autres. - De toute façon, c'est fait maintenant. A quoi bon. C'était tout ce que j'avais pu répondre, d'un ton frôlant la déception. Je me redressais, le dos droit et posais mon regard sur la jeune avocate. Cette dernière tournait son regard à son tour, ses yeux brillaient et me disaient en même temps tout le mal que j'avais pu lui faire en la laissant sans nouvelle. Ca me faisait de la peine de la voir comme ça, je ne voulais plus être celui qui la rendait malheureuse une fois encore. Je caressais sa joue avec mon pouce et reprenais avec une voix à peine audible - Quinn, pardonne-moi... J'aurais dû t'appeler et je le voulais, mais j'ai pas pu, mon portable était surveillé... Je retirais ma main de son visage et lançais un regard aux enfants jouant dans la cours. Je lui avais expliqué où je vivais et ce que je faisais. J'avais jouer le franc jeu en lui avouant même avoir été arrêter pour une histoire de meurtre dont je n'étais pas coupable ni rien de tout ça. Le visage de Quinn affichait un léger sourire concernant mon mauvais côté. Sa remarque sur sa famille me faisait rire. Il est vrai qu'ils ne me portaient pas dans leur coeur, mais depuis que j'étais sur Palm Avenue, je ne les avais encore jamais croisé. Je souriais à mon interlocutrice - T'en fais pas, c'est assez discret chez moi, on sait pas vraiment dire que j'y habite avec toutes les haies et autrement, je suis toujours en voiture. Puis leur fille m'effraie plus que le reste de la famille Everdeen. En fait, j'avais pas vraiment peur de Quinn, pas du tout même, mais elle était une faiblesse pour moi et encore maintenant, je voulais qu'elle remarque j'avais changé, ne serait-ce qu'un peu. J'avais surtout peur de la décevoir encore et encore.

Après le départ d'Ezio, Quinn l'avait qualifié de mignon je haussais les sourcils et souriais en même temps Il était certes mignon, mais juste physiquement. Ce garçon était un vraie démon qui n'obéissait jamais et qui, lui aussi, manquait de père sauf qu'à l'inverse de moi, le vraie père d'Ezio ne voulait pas de son fils. - Oui, il est juste mignon parce qu'il est déjà rebelle. Il écoute jamais rien et il crise sans arrêt. J'ai jamais vu un môme aussi chiant que lui je crois. C'était pas méchamment que je disais ça, j'adorais ce petit garçon, mais il est vrai qu'il n'écoutait rien ni personne. Il passait son temps à criser sur tout et tout le monde, c'en était fatiguant parfois, ma soeur ne savait plus trop quoi en faire. Je me doutais que la photo que j'avais donné à Quinn lui rappelait des souvenirs, tout comme elle me les rappelait à moi, à chaque fois que je la regardais. C'était quand on était encore heureux, quand on était encore rien qu'à deux, avec Noé encore bébé. La jeune femme fermait les yeux et lorsque mon regard se posait une fois de plus sur elle, Quinn s'empressait d'essuyer sa joue. Le premier réflexe que j'avais, sans doute dû au passé était de passé ma main dans son dos, comme une marque de soutient, pour lui montrer que même si j'étais parti 5 ans, maintenant j'étais là aussi bien pour elle que pour Noé. La phrase qui suivait me faisait plaisir, en quelque sorte, mais vu la colère qu'elle avait éprouvé en me voyant à nouveau après plusieurs années, j'avais pu me dire qu'effectivement je lui avais manqué, ne serait-ce qu'un peu tout comme à moi, sauf que moi je savais que ce n'était pas qu'un peu. Elle m'avait vraiment manqué et au final, encore maintenant, elle me manquait. Mais j'étais réaliste, je savais que Rome ne s'était pas construite en un jour... Il fallait du temps, pour elle, pour moi et pour Noé. - Vous m'avez manqué aussi, beaucoup. D'ailleurs, j'étais pas sûr de revenir ici à la base. Ma mère t'as croisé dans la rue, elle m'a appelé, j'ai directement su que je devais refaire ma vie ici... J'avais pas d'autres envies que celle-là. Quinn avait tendance à poser les questions qui valait un million de dollar. Elle voulait savoir ce que je voulais vraiment. Dans un sens, j'avais pas envie de jouer au garçon revenant la bouche en coeur, sauf qu'elle voulait la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Je mis plusieurs secondes avant de répondre à sa question -Je sais que ca sera long, que ça demandera du temps, mais je suis prêt à attendre s'il le faut vraiment... Mais je veux qu'on forme à nouveau la famille qu'on avait avant Quinn, en restant ici cette fois... et qu'on élève notre fils ensemble... Je quittais la jeune femme du regard et fixais à nouveau le sol, m'attendant à une réaction plutôt excessive de sa part.

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« T'es vraiment en train de regretter tout ce qu'il s'est passé il y a 7 ans?» Quoi ? Quand avait elle put dire une chose qui lui faisait penser cela ? La jeune femme secoua la tête comme pour dire non. « Quoi ? Non, je n’ai jamais dis ça Sasha. Je disais juste que ça se fait, qu’il est possible de partir sans rien dire à personne. Et puis je serais partie seule aussi, seulement ça n’aurait pas été pareil. » Même si elle avait souffert il y a cinq ans, les deux premières années de vie avec Sasha avait surement étaient les deux plus belles de toutes sa vie. Elle y avait découvert le vrai amour, elle y avait eu son fils, la personne la plus importante au monde, elle avait aimé, et vécu comme jamais. Il lui avait fait voir tellement de choses, fait découvrir le bonheur d’exister réellement et c’était surement pour cela que l’avocate avait tant souffert de son départ, tant eu de mal à l’oublier et à lui pardonner. Pour ces raisons qu’elle ne pouvait toujours pas effacer son départ, qu’elle ne pouvait tout pousser d’un signe de main et faire disparaître pour tout recommencer à zéro. « Je ne le regrette pas et je ne le regretterais jamais. » Elle savait qu’il lui avait manqué, elle savait qu’elle lui en voulait mais elle ne se doutait pas à quel point se serait difficile de le haïr. Elle ne pouvait pas se dire qu’il était entièrement fautif, on fond elle, Quinn souhaitait réellement le croire mais qu’elle était donc la raison si importante de son départ ? En quoi le faisait il pour eux ? Tant de questions revenaient dans sa tête, toutes les questions qu’elle s’était posée à son départ, et des nouvelles venues avec les informations qu’il lui donnait. Cependant dès qu’il lui parlait de l’événement qui avait marqué le plus la jeune femme en cinq ans, elle n’était plus vraiment aussi calme. Elle n’avait jamais compris la pensé de Sasha à ce moment, elle n’avait pas su comment prendre tout cela mais alors là, qu’il tente même de se défendre pour ce qu’il avait fait, elle n’en pouvait plus. Peut être n’étaient ils pas du même milieu mais en quoi cela pouvait il jouer ? A ce moment, la jeune avocate voyait peut être tout en noir ou blanc mais elle le mettait bien au fond de la case noir. « C’est sur, j’avais les meilleurs arguments pour qu’on ne te la donne pas, mais peut être que toi tu aurais pu me faire changer d’avis. La garde je l’aurais eu mais tu aurais pu le voir… » Elle secoua la tête et balaya l’air de sa main. Elle ne souhaitait pas vraiment en parler sinon elle le tuerait. Il n’était peut être pas capable de faire une chose horrible mais dès qu’il s’agissait de son fils, Quinn elle n’était plus forcément dans son état normal, elle ne souhaitait pas le quitter dans de plus mauvais termes que ce qu’ils avaient déjà…

Quand il posa sa main sur sa joue, la jeune femme ferma les yeux. Il lui avait plus que manqué, il avait creusé un trou immense en elle et cette sensation, ce simple geste remontait tellement de souvenirs. « Quinn, pardonne-moi... J'aurais dû t'appeler et je le voulais, mais j'ai pas pu, mon portable était surveillé...» Il retira sa main, ce qui de nouveau laissa un vide à la jeune femme. Elle savait que ce n’était pas correct, qu’elle ne devait pas vouloir cela mais elle aurait souhaitait qu’il soit là plus longtemps, qu’il ne la lâche pas. Elle aurait voulu lui prendre la main et l’embrassait comme ils le faisaient si naturellement, avant… Cependant, elle préférait ne pas bouger, ne pas faire de geste envers lui, ayant peur que le retour soit bien trop difficile, elle le connaissait trop, elle se connaissait trop pour se laisser aller. Pour être proche de lui à nouveau. Le léger rire de Sasha la fit revenir à l’instant présent, elle l’aimait totalement, entièrement mais elle ne pouvait pas… Elle ne pouvait pas être avec lui, elle ne pouvait plus. « T'en fais pas, c'est assez discret chez moi, on sait pas vraiment dire que j'y habite avec toutes les haies et autrement, je suis toujours en voiture. Puis leur fille m'effraie plus que le reste de la famille Everdeen.» Elle fit mine d’être choquée presque outrée par sa réponse. « Moi je t’effraie ? » Elle eut à son tour un léger rire. « Tu as surement raison, je suis la plus dangereuse des sept… » Même si ce n’était pas totalement vrai, ce n’était pas totalement faux non plus. Bien sur, aucuns des enfants n’arrivaient à la cheville de leur père mais Quinn faisait surement concurrence à Ezeckiel au niveau de la deuxième place. Les Everdeen étaient puissant et ils avaient énormément de pouvoir. Ils leur manquaient que le savoir et l’influence, tout cela Quinn l’avait acquis avec le temps et avec son métier actuel. La puissance de leur famille s’était bien vu lorsqu’elle fut de retour, aucun avocat de 25 ans, sortie récemment de l’école de droit ne pouvait avoir autant d’affaire et surtout de grosse affaire aussi rapidement. Ils savaient parfaitement qu’elle était douée dans son domaine et que les relations que sa famille avait avec toute la ville servait énormément…

Un sourcil se leva aux paroles de Sasha sur son neveu. Etait-il vraiment entrain de dire qu’il n’avait jamais vu pire que ce môme ? Bon il était vrai que plus les enfants étaient mignons plus ils en profitaient pour avoir ce qu’ils voulaient de la manière dont ils le souhaitaient. Quinn en avait fait les frais bien souvent avec son fils mais à la description qu’il lui fit d’Ezio, elle eut un léger sourire moqueur. Cela lui faisait légèrement penser à une autre personne étrangement. « Sérieusement, aucun ? Il ne te rappel surement personne ? » La question n’était pas du tout piège, mais cela se voyait parfaitement qu’elle parlait de lui. Mignon, même ultra sexy (mais ça vient avec l’âge) et pourtant plus que rebelle et dur à vivre. Quinn tout comme Sasha n’avait pas eu de relation avec ses ex-futurs beaux-parents, elle savait pourtant qu’il n’avait surement pas était facile à vivre. Un casse-pied interminable et inchangeable. Elle espérait juste pour le petit qu’il ne finisse pas comme son oncle à faire des choses qu’il ne devrait pas. « Ils sont tous comme ça, il te suffira d’une après midi avec ton fils pour voir que les têtes d’anges sont les pires. » Avec cette phrase, Quinn en disait très long. Elle parlait de leur enfant, du petit garçon résultant d’un amour sincère mais surtout de deux caractères de cochon mais aussi d’un après-midi avec lui. La jeune femme s’en était toujours voulu de séparer ainsi Sasha et son fils, Noé avait le droit de connaître son père tout comme Sasha son fils. Bien sûr, elle ne serait pas capable de tout lâcher d’un coup mais elle savait que cela pouvait se faire, petit à petit…

La photo dans les mains, la jeune maman ne put réellement se retenir, savoir qu’il l’avait toujours, qu’il ne l’avait pas jeter aux oubliettes en disait long très long. Peut être était il réellement sincère, peut être était il capable de devenir l’homme qu’il lui avait toujours promis de devenir. Il posa doucement sa main dans son dos et elle se pinça la lèvre en fermant les yeux. Comment faisait il pour lui faire ça, pour qu’elle se sente ainsi en sa présence et encore pire ou mieux (dépend du point de vu) à son toucher. Elle aurait du, elle aurait voulu s’écarter, ne pas le laisser prendre autant le dessus sur ses sentiments mais elle ne pouvait rien faire contre. La présence réelle de cet homme ainsi que ces gestes lui rappelait ses deux plus belles années. Elle avait vécu des années merveilleuses avec son fils mais il lui avait toujours manqué quelque chose, quelqu’un… Un léger sourire envahi le visage de la demoiselle quand il lui avoua qu’ils lui avait aussi manqué, mais elle ne pouvait savoir si ce n’était que des paroles, avec lui son radar à mensonge était plutôt défaillant… Elle le regarda de côté quand il lui expliqua comment il avait su qu’elle était de retour à Huntington. « Hummm. Je savais que j’aurais du l’enfermer ta mère… » En réalité, elle voulait le prendre sur l’humour mais son cœur s’accélérait avec la fin de la phrase du jeune homme. Malheureusement elle ne savait toujours pas si elle remercierait Madame O’Connell ou non… Elle aurait tout de même pu lui laisser un peu plus de temps ! Comme juste le temps de remettre tout son bazar sentimental en place, le temps de la prévenir pour s’y attendre et lui éviter un mini-infarctus à sa vue ou tout ce genre de choses !

La question qui suivi n’était pas du tout sur le même ton, elle voulait une réponse, quelque chose de sincère. Le silence qu’il imposa, la mis quelque peu mal à l’aise. Au final, il lui répondit, peut être si attendait elle mais en tout cas elle ne le savait pas ! Son premier réflexe à ses paroles fut de tourner le regard vers la petite tête blonde riant avec ses copains. Surement dû à leur lien extrêmement proche, le petit garçon tourna aussi son regard vers ses parents presque près à revenir vers eux. Quinn n’était surement pas prête à ça. Elle lui sourit en faisant signe de rester avec les autres enfants. Ses poings se serrèrent sur le petit muret. Elle se tourna ensuite vers Sasha, il fixait le sol comme s’il venait de dire la plus grosse bêtise du monde et qu’elle allait le gronder comme elle le ferait s’il avait dessiné sur les murs. Réellement, elle ne s’y attendait pas du tout, son cœur battait un peu trop vite pour elle et pour la première fois depuis qu’ils étaient sur le petit muret, le geste vint d’elle. Elle lui prit une main et de l’autre elle tenta de diriger le regard de son ex vers elle. Elle n’avait ni envie de parler à son dos, ni au sol, elle voulait vraiment le voir, savoir ce qu’il pensait grâce à son regard. Elle avait changé, en cinq ans, elle avait appris à devenir adulte mais surtout à penser à son fils avant son bonheur personnel… Elle eut un léger sourire envers l’homme face à elle et son visage se fit encore plus doux. « Du temps ça c’est sur qu’il va m’en falloir mais… Pour nous je ne peux rien te promettre Sash’, je ne sais pas où j’en suis. Seulement, depuis le tribunal je me suis toujours dis que Noé avait le droit de connaître son père et que si tu me prouvais que tu en avais réellement envie, je ne pourrais pas te le refuser. Il va nous falloir beaucoup de temps, peut être même plus à moi qu’à lui pour s’y habituer, seulement, je veux savoir quand tu le vois, et on ira doucement sur les horaires. Vous avez le droit de vous connaître, il a besoin de son père, je ne serais pas celle qui l’empêchera… » Son sourire revint un peu plus éclatant. « On sera une famille, quel genre de famille je n’en sais rien mais Noé aura son père et sa mère. Seulement j’ai besoin que tu me promettre de ne pas faire le con, de ne pas repartir comme un voleur pour n’importe quelle raison… » Elle le fixa du regard avant de se lever, faire signe à Noé qui déboula plus vite qu’un boulet de canon. Elle l’attrapa au vol et le prit dans ses bras recevant un énorme sourire du petit blondinet. Elle se retourna alors vers Sasha, un sourire un peu tendu aux lèvres. « Je lui ai promis de faire un tour au parc ce soir, tu viens avec nous ? » Cela lui coutait énormément, elle savait parfaitement que Noé ne serait pas là, s’il ne serait pas en jeu, la discussion aurait peut être pris une tout autre mesure. Ils auraient été tous les deux dans un espace, il y aurait surement eu des réactions bien trop excessive mais pour l’instant elle les laissait à plus tard, elle avait promis une après midi à son fils comme elle ne l’avait pas fait depuis plus d’une semaine, elle ne gâcherait pas sa journée pour sa colère… Elle ne pouvait pas.

© charney