Sujet: Unstoppable || Lena Jeu 18 Juil 2013 - 19:24
Lena & Jude Հ Unstoppable
L’accident. Je crois que ce tout petit incident a tout remis en question. Ça peut paraître ridicule… Je me sens ridicule. Mais les médecins m’ont donné des comprimés. Ils m’ont dit d’en prendre trois par jour pendant deux semaines. Ça atténuerait les douleurs et m’aiderait à m’en remettre plus facilement. Je ne les voulais pas… Je ne voulais pas les prendre mais ça a été plus fort que moi. Je crois que je ne peux plus m’en passer à nouveau. C’est comme pour la cigarette. On arrête, on se sent bien et puis le jour où quelqu’un vous propose d’en reprendre une… Une seule… Vous retombez dans le panneau. Votre addiction ressort et vos vices en font de même. Je n’ose pas parler de tout ça à Kaylee. Comprendrait-elle ? Je suis sûr que oui… Mais j’ai honte… J’ai sérieusement honte d’être celui qui craque. Ne suis-je pas censé être le fort, le protecteur… Je me souviens de la fois où je l’ai retrouvée complètement hors d’elle. Elle en avait pris trop. Elle avait pété les plombs. Je l’avais aidé. J’avais été là pour elle… C’est peut-être une question de fierté, mais je ne veux pas qu’elle ait à faire ça pour moi. Je ne veux pas qu’elle me voit comme un être faible sur lequel elle doit veiller. J’ai toujours tout fait pour que ce soit le contraire. Je l’ai toujours protégée. J’ai toujours pris soin d’elle…
Je marche ainsi dans les rues d’Huntington. Il commence à faire sérieusement nuit. L’air frais a envahi la ville. Je suis là, les mains dans les poches. Je pense à tout et à rien. Je ne veux pas rentrer. Pas maintenant. J’ai passé ma journée au boulot. Ça m’intéresse vraiment tout ce milieu. C’est intéressant le cinéma. Parfois je me dis que ma vie serait un bon scénario. Je sais qu’être l’assistant d’un scénariste n’est pas l’emploi rêvé mais je ne compte par faire ça toute ma vie. Je finis l’université d’abord et puis je verrais ensuite… J’ai envie de faire de grandes choses. Ce soir, je me sens pousser des ailes. Ma main frôle la boite de mes médicaments, bien glissée dans le fond de ma poche. J’hésite un instant. J’arrête de marcher et sors un comprimé que j’avale directement. Mes paupières se ferment presque automatiquement. Les muscles de mes épaules se relâchent. Je me sens bien. Je me sens libre. Lorsque j’ouvre les yeux, ma tête s’est inclinée pour faire face au ciel étoilé. La Grande-Ours… Je crois que c’est l’une des seules constellations que je puisse reconnaître. Un sourire étire mon visage. Nous sommes si ridicules sur cette planète. Nous ne sommes même pas des fourmis. Nous sommes minuscules dans un univers immense, inaccessible, instable. La plupart des étoiles que l’on peut voir sont déjà mortes. Elles se sont éteintes… Et pourtant nous continuons de les voir. Leur lumière continue de parvenir jusqu’à nous. Elles ont tellement brillé qu’elles le font encore, même morte. N’est-ce pas incroyable ? Les étoiles ont ce pouvoir captivant. Lorsque vous commencez à les regarder, elles vous absorbent. Elles remettent en question votre existence, vos croyances… Comment savoir laquelle d’entre elles est morte ? Laquelle continue et continuera de briller pendant longtemps ? Laquelle est en train de mourir à l’instant même où nous les observons ? N’est-ce pas magique ? L’Univers est captivant. Il est si grand. Tout y semble possible.
L’Univers me fait penser au destin. Ce dernier n’est qu’une création de l’Homme. Il nous sert d’alibi lorsque nos actes sont lourds de conséquences. Est-ce le Destin qui m’a demandé de mettre ce jean aujourd’hui ? Je ne pense pas… Pourtant, tout comme l’Univers, le Destine st immense, inaccessible, instable, immense… On ne peut l’influencer. Nous y sommes ridiculement petits. Notre rôle n’est qu’un rôle parmi des milliers d’autres. Peut-être que mon avenir ce joue ce soir. Vais-je décider de mentir à Kaylee ? Vais-je m’absenter toute la soirée sans lui dire où je vais ? Vais-je retrouver la femme que j’aime et lui avouer que je reprends certaines petites pilules ? Vais-je arrêter de les prendre ? Vais-je retomber dans mes vices les plus sombres ?
Tout ne se joue qu’en un claquement de doigt. Un battement de cils. Un fragment de seconde.
Je sors mon portable et compose le numéro. « Allô Kaylee ? Oui… Je hum… J’ai plus de boulot que prévu ce soir, ne m’attend pas. » La conversation est très courte. Je sais que je n’aurais jamais fait ça en temps normal. Je sais que les médicaments m’influence mais je n’arrive pas à contrôler cette partie de moi. Elle semble plus forte, plus déterminée que le Jude que j’essaye d’être au jour le jour.
Les heures suivantes se passent étrangement bien. Je vais manger dans un restaurant rapide. Une sorte de fast-food dans lequel le sol colle à cause des sodas renversés et des enfants hurlent dans les jeux. Je pars ensuite dans un bar boire plusieurs verres et prendre une nouvelle pilule. J’évite avec soin le bar dans lequel Kaylee travaille. Je ne suis pas stupide non plus ! La nuit est alors tombé depuis un long moment sur Huntington. Après une partie de billard avec des gars à peine rencontré, je leur propose d’aller faire un tour en boîte. Nous sommes jeunes, non ? Autant en profiter ?
J’ai donc réussi à braver deux de mes nouveaux interdits. J’ai pris des médicaments, j’ai bu de l’alcool. Sur le trajet on me propose une cigarette que j’accepte avec plaisir. Voici un troisième interdit de franchi… Je sais que c’est mal. Mais je m’en moque. Je me sens à nouveau puissant et libre. Rien ne peut m’arrêter. Rien. Je vais m’amuser. Je vais passer du bon temps. Le bon vieux Jude refait progressivement surface. Le gars qui n’a peur de rien, qui aime manipuler et observer les gens qui l’entoure… Ce mec réapparaît dans mon corps. Je pensais l’avoir oublier et pourtant, il est toujours bien présent. Un sourire carnassier s’incruste sur mon visage quand je pénètre dans le club. La musique résonne fortement entre les murs. Je commande un verre. Assis prêt du bar, mon regard parcourt la foule. Je cherche une proie. Une personne avec qui m’amuser. Une personne avec laquelle je pourrais en apprendre un peu plus sur l’espèce humaine. Voilà ce qui me plait quand je suis ainsi… J’aime comprendre ce qui nous rend ainsi. Nous, pauvres humains à l’instinct Grégaire trop important. Sommes-nous tous nait ainsi ? Avons-nous conscience de nos faiblesses ? Sommes-nous conscients de ce que nous sommes dans cet Univers.
Je me lève et m’avance entre les personnes présentes. Il y a des gamines bien trop jeunes pour être autorisées à venir ici. Ça me fait un peu peur… Je pense à leurs parents qui les imaginent confortablement couchées dans un lit. Et non, elles sont là en mini-jupe en train de se trémousser au rythme de la musique… Où va le monde ? La société nous a transformés en bons soldats de plombs. Y a-t-il seulement une personne intéressante ici ? Je secoue la tête, aperçois un visage que je crois reconnaître lorsque soudainement je bouscule quelqu’un. Je crois que je lui ai marché sur les pieds. Mes yeux s’abaissent au sol. Je soupire, me redresse et lance lacement un : « Désolé…» Je ne pense pas que ce soit spécialement de ma faute. Mais j’ai aperçu des chaussures féminines et lorsque mon regard a croisé celui de la jolie blonde, j’ai compris qu’il était de mon devoir de demander pardon. C’est bien ainsi qu’il faut agir, non ? Les hommes s’excusent tandis que les demoiselles demandent un verre en qui de compensation… « Ce n’était même pas calculé ! Promis ! » Dis-je en levant la main comme un bon petit scoute. Une fille aussi ravissante qu’elle doit en voir passer toutes les deux minutes. Un gros lourd qui lui lance une vague excuse pour commencer un dialogue…
code par ARCHITECTURE
Invité
Invité
Sujet: Re: Unstoppable || Lena Ven 19 Juil 2013 - 11:15
Partir à l’autre bout du pays pour retrouver l’homme qu’on aime alors qu’il y a énormément de chance pour que lui se moque totalement de moi. C’est ce que j’avais fait. J’étais venu de New-York pour lui. Pour Alexander. Je savais qu’au fond de lui, il m’aimait encore et que ce n’était pas que pour emmerder au plus haut point son père. Même si au début, notre relation ne reposait que sur ça, il avait réussi à me prouver qu’il m’aimait. Seulement, son père c’était mêlé de notre histoire et il avait tout fait pour que son fils rompe avec moi. Il y a en avait un de nous trois qui était content au moins. Je ne vais pas dire que le fait de ne plus être avec Alexander, ne me fait rien. Il me manque c’est clair, mais je savais me remettre rapidement des échecs. Je ne l’avais pas oublié, j’avais juste essayé de bloquer mes sentiments par rapport à lui. Crier sur tous les toits qu’Alexander ce n’était qu’un mec de passage, continuer à m’amuser et à faire rigoler mes amis. Certains m’ont même demandé si j’avais un jour aimé Alexander, tellement j’avais l’air d’être bien suite à notre rupture. J’avais cette force de caractère incroyable. Malgré tout, derrière mes blagues pourries, mes sourires, mes rires, il m’arrivait de penser à lui et d’avoir envie de pleurer. Je ne montrais rien. On fait tous des erreurs dans la vie. Peut-être qu’Alexander n’était qu’une simple erreur de parcours et que je finirais par l’oublier complètement. Ou pas, d’ailleurs.
Cela faisait une demi-heure que j’étais sur mon livre de cours. Je devais lire une vingtaine de page pour le lendemain et je n’avais rien commencé. Je pensais à Alexander, à la dernière fois qu’on s’était vu et à notre premier « rencontre » à Huntington. Il fallait vraiment que j’arrive à me le sortir de la tête, juste le temps de lire ces fichus pages. Parce que ouais, il faut bien l’avouer : je n’avais pas la chance d’être née avec une petite cuillère en argent dans la bouche, je n’avais papa et maman qui pourrait me financer pendant dix ans des études et je n’avais pas non plus un avenir tout tracé comme la plupart de ces gosses de riche. Le pire ? C’est que je les enviais d’avoir autant d’argent. Je les jalousais car ils pouvaient dépenser sans compter. Moi je devais compter mes billets pour m’acheter de nouveaux vêtements. Et encore, parfois je préférais attendre les soldes pour dépenser le moins possible. On a pas tous la chance d’être né sous une bonne étoile. Il y en a qui ont plus de chance que d’autre. C’est comme ça, on ne pourra rien y faire.
Je refermais mon livre. De toute façon, je n’arriverais à arriver au bout de ces pages. Et puis, je ne serais certainement pas la seule demain à ne pas les avoir lues. Et puis, j’ai envie de sortir, faire la fête, m’amuser, oublier un peu tout ça. Essayer de passer une soirée sans trop penser à Alexander. Je savais que j’avais cours le lendemain et que c’était loin d’être raisonnable, mais je me dirigeai vers ma penderie et prit une robe de soirée. Elle n’était pas de marque, mais restait classe et chic. Je mis une paire d’escarpin au pied et pris mon sac. J’avais pas l’intention de prendre ma voiture. Je ne trouverais pas de place pour me garer. Et puis, ne pas prendre ma voiture me permettrait de décuver si jamais je buvais. Ce n’était pas réellement mon genre de boire comme un trou, mais j’avais besoin d’oublier. Vous pouvez trouver ça totalement ridicule. Je m’en moque. Je ne savais pas vraiment où j’allais aller. Dans le premier bar que je trouverais ou la première boite de nuit. Je mrchais dans les rues d’Huntington. Il faisait bon. Il n’y avait pas grand monde mais les terrasses des restaurants étaient encore pleines. C’était une soirée tout ce qu’il y a de plus normal. Le ciel était clair, on voyait les étoiles. Je les regardais et mon regard se perdît quelques minutes. Parfois, moi aussi j’aurais aimé être une étoile : au moins, je n’aurais jamais souffert autant que j’avais pu souffrir.
Cela faisait maintenant une demi-heure, peut-être même trois bons quarts d’heure que je marchais. Je n’avais rien mangé. J’entrais dans la première pizzéria ouverte. Manger seule au restaurant, ça pouvait être pathétique mais moi, ça ne me gênait pas du tout. Comme le dit le dicton : mieux vaut être seul que mal accompagné. Je commandais une pizza avec plein de peppéroni. Je la mangeais puis payai le serveur et repris mon chemin. Je m’approchais du Diamonds, une boite de nuit plutôt cool à ce qu’il paraît. J’entrais, donnais les quelques dollars pour le vestiair, puis entrait dans la boite de nuit. Il y avait déjà du monde : des filles qui devaient avoir quatorze ou quinze ans qui se prenaient pour des filles de mon âge, des mecs qui essayaient de draguer des filles apparemment pas du tout intéresser par eux et des photographes. Dans toutes les boites on en voit. Ils te prennent en photo juste pour montrer à tes potes que t’était dans telle boite, tel jour. J’allais m’installer au bar et commandais un cosmopolitan. A peine étais-je arrivée qu’un garçon vint me draguer. Je soupirais et lui dit clairement que je n’étais intéresser. Il continuait quand même. Je soupirais une nouvelle, pris mon cocktail et m’en allait ailleurs. Loin de lui. Je ne regardais pas vraiment où j’allais, je faisais surtout attention à ce que mon verre ne se renverse pas sur moi. C’est alors que je bousculais quelqu’un ou c’est lui qui me bouscula. Je n’en savais rien. Heureusement, mon verre ne s’était renversé. Je l’entendis s’excuser, et rigolais lorsqu’il me dit que ce n’était pas prémédité. Je la regardais et répondit simplement :
« Non, non c’est pas grave. C’est moi qui suis désolée, je ne regardais pas où j’allais. »
Je me sentais un peu mal. C’est vrai, à peine, entré dans la boite de nuit que je faisais déjà des gaffes. Je n’étais pas maladroite, enfin un peu de temps en temps. J’étais surtout très naïve. Vous savez le genre de fille qui voit presque tout en rose, qui pense que tout le monde est gentil. Je vis encore avec les Bisounours, c’est vraiment le cas de le dire. D’ailleurs dans un élan de naïveté extrême, je lui dis :
« Moi c’est Lena. »
J’espérais qu’il se présente. J’espérais aussi ne pas passer la soirée seule, ou en tous cas rencontrer de nouvelles personnes. Lui, il avait l’air gentil et puis, j’étais presque sûre qu’il ne m’arriverait rien. Qu’est-ce qu’il pouvait me faire, franchement ? Je bus une gorgée de mon cocktail tout en attendant une réponse de sa part, ou simplement une réaction. Il avait bien le droit de m’envoyer bouler. Peut-être qu’il était avec quelqu’un, qu’il allait retrouver sa copine ou je ne sais quoi.
Invité
Invité
Sujet: Re: Unstoppable || Lena Dim 21 Juil 2013 - 15:17
Lena & Jude Հ Unstoppable
Je ne veux pas qu’elle me prend pour l’un de ces mecs qui créent volontairement une fausse bousculade. Vous voyez le genre ? On renverse sans faire exprès sont verre sur le tee-shirt de la demoiselle. On attrape une serviette rapidement et on l’essuie, profitant ainsi du spectacle pour lorgner sur la poitrine de la demoiselle. Je ne suis pas comme ça. Je n’ai jamais été comme ça à vrai dire. Je trouve ces gars complètement ridicules et plutôt désespérants. Ils donnent une mauvaise image de la gente masculine. Les hommes ne sont que des obsédés et des machos… Ce n’est pas vrai. Il en existe d’autres. Nous ne sommes pas tous ainsi. Tout comme les femmes ne sont pas toutes des folles au volant, affolées par leur brushing et la couleur de leur vernis. Je hais les clichés. Je déteste toutes les personnes bornés qui se fient à leur regard pour juger les gens. Je sais qu’à Huntington mon passé, mon physique et mon caractère sortent un peu de l’ordinaire. Je n’ai pas croisé beaucoup de tatoué en ville. Je ne vois pas non plus d’ex-junkies et encore moins d’enfant qui ont été poignardé par leur père. Au sens propre… Et encore, peut-être qu’il en existe même dans cette ville parfaite de Californie. Ici, les apparences sont trompeuses. C’est le cas partout dans le monde. Mais les habitants de cette ville semblent se donner un mal fou pour cacher leurs tares. Ça me fait doucement rire. Parfois j’aimerai leur raconté mon enfance difficile pour les faire un peu bouger. Ils semblent coincés derrière des masques.
Mon masque à moi, peut-être que je vais finir par le remettre ce soir. À vrai dire je crois que mon masque est retombé à partir du moment où j’ai pris les comprimés. Je sais que je n’aurais pas dû. Mais je n’ai pas la force de leur résister. Mon caractère le plus sombre ressort. Dans un sens, je ne sais plus si c’est mon véritable caractère où celui que je me donne pour me protéger. Ce n’est pas le plus flatteur, peut-être le plus dangereux. Pour ceux qui m’entourent et moi aussi… Je suis capable de tout dans ces moments-là. Quand je dis tout, je veux dire par-là que j’aime manipuler. J’aime être cet ange noir au-dessus d’un individu pour lui souffler comment agir. Je m’insinue en lui. J’observe le moindre de ses mouvements, ses regards, sa façon de parler… C’est dingue comme le choix d’un seul mot peut en dévoiler plus sur vous qu’un simple sourire. Les mots sont traitres. Ils sont ce qui fait le lien entre le nous intérieur et les autres. Un mot peut être perçu différemment d’un individu à l’autre. Il peut être vu comme négatif ou positif selon la personne.
Je dois garder la tête froide, rester aux aguets et surveiller. Je suis un chasseur. Un animal prêt à dévorer sa proie. Je sais que je ne suis pas dans mon état normal. Les médicaments, l’alcool et ce qui j’ai fumé avant d’entrer dans la boite me montent au cerveau. Après plusieurs mois d’arrêt, mon corps reprend avec difficulté de vieilles et mauvaises habitudes. Je pourrais tout stopper mais une part de moi refuse. Elle est plus forte et écrase ma rationalité. Je veux jouer à nouveau. Je souhaite ressentir l’excitation du jeu. Je veux être fort, puissant, dominant et pouvoir tout perdre en un fragment de seconde. C’est un peu comme du poker… Le jeu des apparences peut vous combler mais en un tour, la partie peut s’effondrer. Il suffit que votre adversaire voie clair dans votre jeu pour que tout finisse par cesser.
« Non, non c’est pas grave. C’est moi qui suis désolée, je ne regardais pas où j’allais. » J’observe un instant la demoiselle qui s’excuse face à moi. Elle est mignonne et je la sens douce. Je sais alors que j’ai trouvé ma proie. Elle m’est tombée dessus comme par magie. Son regard azuré m’attire. Mes yeux glissent ensuite sur sa douce chevelure. Un peu comme un champ de blé, ils semblent refléter la couleur de soleil qui s’est déjà couché depuis quelques heures. Je cherche quelque chose pour la retenir. Je sais qu’elle peut s’enfuir à tout moment pour retrouver ses amis. Mais elle semble bien moins farouche que je ne l’avais imaginé. Elle enchaine en se présentant. « Moi c’est Lena. » Lena… Douce Lena… Tes parents ne t’ont jamais appris à te méfier des inconnus ? Si elle fait ça à toutes les personnes qu’elle bousculera dans cette grande boite de nuit, elle n’a pas fini ! Et elle risque surtout de finir par s’attirer des ennuis. Qui sait sur qui elle va finir par tomber ? Un homme mal intentionné qui pourrait avoir des idées déplacés… Ce n’est pas mon cas bien sûr. Je ne compte pas glisser des petites pilules dans son verre et l’attirer avec moi dans une ruelle mal éclairé à deux minutes du Diamond’s. Je ne suis pas comme ça, voyons ! Je suis un jaguar, un guépard, un gros chat voulant chasser une proie pour jouer avec elle. Je ne suis pas un loup assoiffé de sang.
« Et moi, Jude. » Lui dis-je avec un léger sourire gravé sur le visage. Je sais que mon discours peut faire peur, que j’ai l’air d’un malade mental. Mais ce n’est pas le cas… Je suis juste quelqu’un qui aime observer le genre humain. J’ai toujours été fasciné par la façon d’agir des individus. L’instinct grégaire, la confiance, les amitiés, les croyances etc… J’aime essayer de comprendre ce qui motive chacun d’entre nous dans la vie. J’aime comprendre les autres et percer leurs mystères. J’en fais presque une affaire personnelle. Je n’ai pas eu une enfance facile. À première vue, dans la villa avec les jumeaux, la nourrice, les cuisiniers, jardiniers et tout le personnel… La vie était belle et simple. Mais c’est faux. Nous vivions avec des parents absents. Mon père me rejetait tout le temps. J’ai dû grandir plus vite que tous les enfants de mon âge, j’ai dû prendre soin de mon petit frère et de ma petite sœur. L’argent ne fait pas le bonheur. Aujourd’hui Marissa et Joshua sont à New-York. Mon père et ma mère sont morts dans des conditions très sombres. Nous avons hérités de leur fortune. J’en ai dépensé pas mal dans des soirées en tout genre à New-York… Mais si l’argent ne fait pas mon bonheur, peut-être qu’il motive d’autres personnes. J’aimerai savoir pourquoi. J’aimerai connaître leur point de vue à ce sujet, leurs histoires.
Je romps le fils de mes pensées. Ce n’est pas le moment de s’étendre sur le sujet. J’ai face à moi une charmante demoiselle qui a pris son courage à deux mains pour se présenter. Ou bien est-ce de la naïveté ou simplement de la courtoisie… Quoi qu’il en soit, je me promets de ne pas la lâcher. Elle a cette petite étincelle dans le regard qui m’intrigue. Et puis je suis venu avec des mecs que je connais à peine… Ce n’est pas très grave si je les abandonne. « Je peux te payer un verre ? À moins que tu es des personnes avec toi… Dans ce cas, je ne me permettrai pas de te capturer plus longtemps ! » Tout dépend de sa réponse. Va-t-elle accepter ? Ou bien va-t-elle fuir ? Me voit-elle comme une menace, un dragueur de plus sur sa liste ? Dans ce cas, je pourrais la rassurer. Je suis en couple et je suis loin d’être un coureur de jupon.
On m’avait souvent dit de me méfier. Je revois encore ma mère me dire qu’il faut se méfier de tout et de tout le monde. Ca entrait par une oreille et ça sortait par l’autre. Je ne comprenais pas pourquoi les gens mentaient. Je ne comprenais pas pourquoi on pouvait se servir de certaines personnes pour obtenir ce que l’on voulait. Je vivais dans le monde des bisousnours et beaucoup de gens se servait de moi. Je m’en rendais compte souvent trop tard et je me promettais toujours de ne plus me faire avoir aussi facilement. Cependant, dès qu’une personne était gentille avec moi, je ne pouvais m’empêcher de baisser ma garde, c’était comme ça. J’étais une victime. Mais je ne faisais aucun effort pour que les choses changent. Secrètement, j’espérais que les gens deviennent moins menteur, moins manipulateur. Je voulais que tout le monde soit sincère mais cela était impossible. Je continuais de me faire avoir. C’était comme ça, peut-être que ça ne changera jamais.
J’avais envie de m’amuser, d’oublier Alexander. J’avais besoin de passer une soirée sans l’avoir dans mes pensées. J’étais venu pour lui mais j’avais besoin d’évacuer tout ce que je ressentais pour lui. Je l’aimais. Je continuerais de l’aimer quoi qu’il arrive mais pour l’instant, il fallait que j’évite de penser à lui. Bien que je sois complètement naïve, je savais que si je lui montrais que je tenais encore trop à lui, il verrait une faiblesse. J’étais naïve mais j’avais une force de caractère incroyable. Je me remettais rapidement des coups durs. C’était une énorme qualité ça. Lorsque j’étais au plus bas, je pouvais recommencer à rigoler au bout de quelques heures même pas. Quand la vie ne nous fait pas de cadeaux, on apprend à se relever, à garder la tête en toutes circonstances. La vie ne m’avait jamais réellement fait de cadeaux. J’avais toujours dû me débrouiller. On a pas tous la chance d’être né avec une petite cuillère en argent dans la bouche. On a pas tous la chance d’avoir des parents qui peuvent payer pour qu’on puisse intégrer telle ou telle grande école. On doit se débrouiller pas parce qu’on a un nom de famille connu mais juste à la sueur du front.
Quoi qu’il en soit, j’avais envie de passer une bonne soirée. Seule, je m’en moquais. J’étais allé commander un cosmopolitan et avait voulu me déplacer à l’autre bout de la boite de nuit parce qu’un gros lourd commençait sérieusement à me taper sur le système. Il n’avait pas compris que je n’avais pas envie de passer la soirée avec lui ? J’avais à peine fait deux pas que je bousculais ou qu’on me bouscula, je ne sais pas vraiment. Je m’excusai aussi et au lieu de partir comme toutes filles assez sensées l’auraient fait, je me présentais. Bravo pour la démonstration de naïveté, Lena ! Tu bats des records là. Après quelques minutes, il se présentait lui aussi. Je ne savais pas quoi penser. Est-ce qu’il l’avait fait par politesse. Ou était-il déjà trop bourré et qu’il ne savait plus vraiment ce qu’il disait ? Je l’observais quelques secondes, il avait l’air d’être dans son état normal. Ou alors il jouait super bien la comédie. Quoi qu’il en soit, il me proposait de m’offrir un verre. Ma raison m’aurait dit de me méfier, de ne pas aller boire un verre avec un parfait inconnu comme lui ou je ne sais quoi. Pourtant, je le regardais et répondis :
« Je suis venue seule donc ça ne me gêne de boire un verre avec toi ? »
Je lui souris. On se dirigeait vers le bar. Une fois de plus je jouais les filles naïves. On ne peut pas lutter contre sa propre nature. C’était comme ça. J’étais comme ça. J’avais toujours été naïve, je le serais sûrement toujours. J’étais une proie facile. Parfois, j’aimerais changer. J’aimerais arriver à moins croire les gens. J’aimerais arriver à mentir moi aussi. Je n’avais jamais su faire. Pourtant, j’avais déjà essayé mais c’était tout bonnement impossible. Arrivés au bar, je commandais un autre cocktail. J’en avais déjà un dans les mais qu’importe. Deux cocktails ne pourraient pas me faire de mal. Je n’avais pas l’intention de me prendre la cuite du siècle mais j’aimerais être juste bien. Avec deux ou trois verres d’alcool, ça devrait le faire. Je reposais alors mon regard sur Jude et lui demandait :
« Tu dois me voir comme une fille facile, d’accepter un verre avec un parfait inconnu, non ? »
Soit il devait me voir comme une fille facile, soit comme une allumeuse. Dans les deux cas, j’étais perdante. Enfin quoi qu’on peut-être une fille facile et une allumeuse mais ne pas être naïve. C’était vraiment maladif chez moi. Il fallait vraiment que je trouve un remède. Il fallait que je me force à être moins naïve. Je n’avais jamais réfléchis aux conséquences que ça pouvait avoir de me comporter comme ça. Je pouvais tomber sur un détraqué mental, un tueur en série. Je suis tellement naïve que je ne remarquerais même pas que c’est un type bizarre. II pourrait faire ce qu’il voudrait de moi : m’attirer dans un endroit sombre, me violer ou simplement me tuer. C’était un plan assez glauque. J’avais beau penser à ça, je ne voyais pas quelqu’un faire ça. Pourtant lorsque je regardais les informations à la télé, on parlait que de ça pratiquement. Des meurtres. Des attentats. Pensait à tous cela, je me dis qu’il fallait vraiment que je change de comportement. Quoi qu’il en soit, j’étais avec un jeune homme qui avait l’air gentil. Bien sûr, il ne faut pas se mêler aux apparences, elles sont trop souvent trompeuses mais il n’avait vraiment pas l’air. Je reposais mon regard sur lui tout en attendant une réponse de sa part.
Invité
Invité
Sujet: Re: Unstoppable || Lena Ven 26 Juil 2013 - 19:27
Lena & Jude Հ Unstoppable
Un seul mot de sa part peu faire basculer ma soirée. Un mot, un sourire, une réponse ou même une simple étincelle dans le regard. Ce n’est pas grand-chose et pourtant deux pupilles peuvent en dire plus long sur vous que vos mots. Le corps est un langage imperceptible. Il a ses propres codes et montre souvent ce que l’on souhaite cacher au plus profond de nous-même. J’essaye d’être un maitre en la matière. J’essaye de comprendre ce que me cachent mes adversaires. Je ne dis pas que je suis très doué dans ce domaine mais j’aimerai l’être. Je suis un perfectionniste et je pense ne jamais pouvoir m’arrêter. Les médicaments, l’alcool… Ils contribuent à me mettre dans cette sorte de transe. Je suis obnubilé par cette demoiselle. Je scrute chacune de ses réactions. Mais j’aime ça. J’aime observer et traquer. Ce n’est pas les drogues qui me mettent dans cet état. Elles ne font qu’accentuer ce que je suis en réalité. Elles mettent en évidence le véritable Jude qui sommeille en moi. Et je l’aime bien ce mec, c’est sans doute pour ça que je continue à reprendre de comprimé en cachette. J’aime pouvoir lire dans toutes ces personnes comme dans des livres ouverts. Je me sens si fort, si puissant, presque invincible. Que peut-on contre quelqu’un qui est attentif à chacune de vos émotions et s’est habitué à réagir à chacune d’entre elles ? Ce n’est peut-être pas mon état normal mais celui-ci me libère. Il me fait oublier tous les sacrifices et toutes les peines endurées.
« Je suis venue seul donc ça ne e gêne pas de boire un verre avec toi ? » me dit-elle avec un léger sourire. Je suis presque étonné d’entendre cette réponse. Les filles ne viennent-elles pas toujours en bandes dans ce genre d’endroit ? Elles sont toujours par deux que ce soit pour danser, boire, commander et même aller aux toilettes. Elles donnent parfois l’impression d’être siamoise, inséparables, indécollables. Et quand un gros lourd à le malheur de s’approcher d’un peu trop près d’une des filles, sa copine fera alors semblant d’être en couple avec l’autre. Une caresse, un petit bisou et un gentil « Au revoir, nous ne sommes pas intéressées. ». N’est-ce pas ce que font toutes les filles de nous jours ? Peut-être même que cette technique existe depuis des lustres. Cependant, Lena m’affirme être venue seule et je pense qu’elle ne me ment pas. Elle est honnête et c’est encore plus perturbant. Elle active ma curiosité. Que peut-elle bien faire dans une boîte de nuit sans être accompagnée ? Si elle était venue rejoindre quelqu’un, il semblerait bizarre qu’elle accepte de boire un verre avec moi. À moins qu’elle soit vraiment en avance ou bien qu’elle essaye de rendre quelqu’un jaloux… Mais elle n’a pas l’air comme ça. Lena à l’apparence d’une fille simple, honnête est gentille. Lorsque nous nous installons au bar, je la laisse redemander un nouveau verre et tandis que je glisse un billet au barman, je lui commande de la Tequila. Un Cosmopolitan… Voilà le cocktail qu’a demandé la blondinette. Je souris en regardant sa boisson. On en apprend peut-être sur les gens avec leurs attitudes corporelles mais un cocktail donne aussi quelques indices. Lesquels ? C’est plutôt simple. Cette boisson a reçu ses lettres de noblesse car elle était la boisson préférée d’une héroïne de série télévisée américaine. Tout le monde revoit facilement le visage que cette jeune New-Yorkaise dans le vent, sa boisson à la main et des garçons autour d’elle. Ainsi Lena a opté pour un cocktail coloré et sucré. Quelque chose de simple. On peut boire ce cocktail sans se rendre compte qu’il contient de l’alcool, il passe si facilement dans la gorge. C’est peut-être même ce qui le rend dangereux. On pourrait le boire comme du petit lait ! J’en déduis pas mal de choses. Par exemple, Lena n’a pas un esprit très affirmé. Elle préfère se fier à des références plutôt que de tester l’inconnu. Elle doit sans doute marcher en permanence sur des chemins battus. Je ne l’imagine pas se laisser porter par un coup de folie. Peut-être qu’elle respecte trop les règles pour ça. Elle est gentille et désintéressée. Elle aurait pu profiter de la situation pour commander une boisson plus chère, une bouteille même, puisque je lui ai dit que c’était ma tournée. Non… Elle s’est obstinée à commencer exactement la même boisson. Pour ne pas faire de mélange d’alcool ? Voilà qui confirmerait le fait qu’elle est bien plus sage que la plupart des filles de son âge. Mais… Peut-être que je me trompe totalement. Peut-être est-elle plus maligne que je ne le pense. Lena pourrait très bien cacher son jeu, ce ne serait pas la première. Et je crois que je l’admirerai encore plus dans ce cas. Mais dans le cas contraire, ne voyez dans ce que j’ai dit aucun jugement de valeur. Je n’observer pas ceux qui m’entourent pour les classer dans des catégories et de les placer sur une échelle de valeurs. Tout ce que je veux, c’est comprendre ce qui motive les gens. Quels sont leurs buts, leurs croyances… Je veux comprendre voir nos différences pour mieux comprendre ce monde dans lequel je vis.
« Tu dois me voir comme un fille facile, d’accepter un verre avec un parfait inconnu, non ? » Elle se trompe. À aucun moment je ne l’ai vue comme telle. Lena et ses sourires me mettent à l’aise. Elle n’est ni méchante, ni vicieuse. On peut voir dans son regard une certaine honnêteté et peut-être de l’innocence. Je sais que je me goure probablement et que je ne vois que ce que j’ai envie de voir. Je l’imagine comme une demoiselle dévouée et honnête. Une jeune fille qui n’a jamais rien fait de mal… Elle a un visage si angélique que l’on peut difficilement l’imaginer en garce sanguinaire. Mais peut-être que je fais fausse route. Les apparences sont si trompeuses parfois… Je secoue la tête de droite à gauche en soupirant. « Non. Je n’y ai même pas pensé une seule seconde…» Mon honnêteté me perturbe. Si Lena est ainsi je pense qu’il faut que j’adopte le même comportement. N’est-ce pas le meilleur moyen pour parvenir à la percer à jour ?
Le barman nous apporte nos boissons. J’attrape mon verre et le bois cul-sec. Lui aussi, il veut en dire long à mon sujet. Je préfère l’alcool fort, celui qui me tourne la tête, me brûle la trachée et fait vibrer mon corps. Je ne suis pas quelqu’un qui fait les choses à moitié mais je ne suis pas venu ici pour me saouler… Ou peut-être que… J’en ai peut-être envie au fond de moi. Je n’ai pas bu depuis un long moment. J’ai envie d’oublier mon remord, celui qui me crie que l’amour de ma vie m’attend à la maison. Il y a cette petite voix qui me rappelle que j’avais promis de tout arrêter et que pour rien au monde je ne recommencerai… Je n’ai pas tenu ma promesse. Je lui ai menti.
Je soupire et détache mes yeux du verre pour me tourner vers la jeune demoiselle. « Et puis, tu n’as rien à craindre avec moi. J’ai déjà quelqu’un dans ma vie… Tout ceci n’est pas un stratagème pour te mettre dans mon lit ou je ne sais quoi… J’étais seul et apparemment toi aussi… On s’est bien trouvés, non ? » Elle ne craint rien. Je ne sais pas si je viens de lui dire la vérité ou non. Je ne la draguerai pas ce soir, c’est sûr. Mais je ne peux pas vous promettre qu’elle en ressortira indemne. Je ne lui ferais pas de mal, pas physiquement. Mais en la perçant à jour, je pourrais peut-être lui faire dire ce qu’elle cache en elle. Et ça… Entre les mains d’un inconnu… Ça peut parfois être très dangereux. Mais je l’épargnerai peut-être. Je ne sais pas encore. Tout dépend de la tournure des évènements.
« Alors, dis-moi, comment ça se fait que tu es seule dans la plus grande boîte d’Huntington ? Tu t’es perdue ? » Ma voix, mon sourire, mon attitude décontractée… Rien ne peut dévoiler mes plans.
code par ARCHITECTURE
Invité
Invité
Sujet: Re: Unstoppable || Lena Jeu 1 Aoû 2013 - 12:25
Une fille qui accepte un verre directement, ce n’était vraiment pas commun. En général, elle faisait poireauter le garçon pendant quelques minutes ou elle refusait catégoriquement. Pas moi. J’étais bien trop naïve pour me méfier de qui que ce soit. C’était presque maladif chez moi. Je ne pouvais m’empêcher de penser que les gens étaient gentils. J’avais souvent eu des surprises mais ça ne m’avait jamais servis de leçon. De plus, j’étais venue seule. D’habitude, je venais avec une ou deux copines de l’université. Je n’aimais pas trop sortir seule mais ce soir, j’avais besoin de me retrouver un peu seule. J’avais parlé d’Alexander à mes amies et elles ne comprenaient pas pourquoi je continuais à me raccrocher à lui comme ça. D’après elle, c’était quelque chose de complètement insensé. Ce n’était pas non plus de ma faute, si j’étais amoureuse d’un connard de première catégorie. Les sentiments ne se contrôlent pas. Et bien sûr, si je pouvais les effacer, je pense que je l’aurais fait depuis bien longtemps. Je détestais cette emprise qu’il pouvait avoir sur moi. Il savait aussi que c’était facile de me blesser. Il le savait et il en jouait. Moi, j’avais beau dire tout ce que je voulais, il s’en moquait. Rien ne l’atteignait ou tout du moins, il ne montrait absolument rien. Je souris au jeune homme qui venait de me bousculer et lui dit que j’étais venu seule. Il allait sûrement paraître choqué ou il allait trouver ça bizarre mais qu’importe. Je crois qu’un peu de compagnie ne me ferait pas de mal. Je ne le connaissais et peut-être que c’était un tueur en série mais il n’en avait pas la carrure. Je devrais vraiment apprendre à ne plus être comme ça. Naïve et complètement sans défense. J’étais une proie tellement facile. Je le savais mais que voulez-vous ? Je ne pouvais pas refouler ma nature. Quoi qu’il en soit j’avais accepté. Au bar, j’avais commandé un cosmopolitan, l’un de mes cocktails préférés. J’en avais deux à boire mais j’avais une assez bonne descente, donc ça passerai bien. Je vis que le jeune homme à côté m’observait. Quoi ? J’avais une tâche ou quoi ? Je lui souris brièvement puis boit une gorgée de mon cocktail. Il me confirme qu’il n’a pas pensé une seule seconde que je n’étais pas une fille facile selon lui. Ouais bah de toute façon, il ne le dirait pas si c’était vraiment le cas. Il but ensuite sa Téquila d’une traite. Au moins, ça c’était fait. Il me dit ensuite qu’il avait déjà quelqu’un dans sa vie. C’était censé me rassurer, ça marchait bien qu’il y avait toujours la possibilité qu’il me mente. Il n’avait pas l’air comme ça. Je répondis :
« Ouais j’ai un grand besoin de réflexion en ce moment Et toi, comment ça se fait que tu ne sois pas avec ta copine ? »
J’étais curieuse mais je trouvais ça bizarre qu’un mec sorte seul sans sa copine, ni même l’un de ses potes. Ca aimait bien la compagnie les hommes normalement, non ? Bien sûr, je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il me dise de but en blanc pourquoi il seul ici mais je voulais en apprendre plus sur lui. On était tous les deux assis au bar, moi en train de boire un cocktail et lui aussi. Enfin, plus maintenant puisqu’il avait expédié sa Téquila en deux temps, trois mouvements. Une chose étais sûre, il ne fallait pas que je parle d’Alexander ce soir. Pas à un inconnu qui risquerait de le connaître qui plus est. Il me demandait ce que je faisais seule, dans la plus grande de Huntington. Je bu une deuxième gorgée de mon cocktail. Enfin, je bu la fin du premier verre d’un coup. Ca voulait tout dire ça. Je baissais les yeux quelques minutes, puis reportais mon regard à nouveaux sur lui et répondis :
« Rien, j’avais juste envie de m’amuser et aucuns de mes potes n’avaient envie de sortir. Et toi ? »
C’était peut-être l’excuse la plus pourrie que je n’avais jamais sortis à quelqu’un. Vouloir s’amuser seule ? Comme si les gens le faisaient régulièrement. En général, quand on est seul c’est surtout pour réfléchir, prendre des décisions ou encore qu’on n’a pas vraiment d’amis. Moi, c’était plutôt la première proposition. Il fallait que je réfléchisse. Alexander. Ma venue à Huntington. Le fait que je devais me résoudre à ce qu’il me déteste. Le fait que je n’avais jamais compté à ces yeux. Le fait aussi qu’il s’était fait manipuler en beauté par son père. Je devais réfléchir à tellement de chose. Tout ça passait en boucle dans ma tête tant et si bien que je bu presque la moitié de mon deuxième cocktail en moins de trente secondes. A force de boire comme ça, je ne sais pas dans quel état je rentrerais. J’espérais que le jeune n’en profite pour je ne sais quoi d’ailleurs. Je commençais à me prendre dans la couleur rouge de mon cocktail. Il fallait vraiment que je change de disque. Mon ex m’avait clairement fait comprendre qu’il n’y aurait plus rien entre nous, je n’allais pas continuer à lui courir après. J’en étais capable. Je reposais mon regard sur Jude, tout en attendant une réponse de sa part. J’espérais qu’il n’ait pas remarqué mon petit moment d’absence et qu’il ne me pose pas de question.
Je sais passer pour le mec gentil. Il suffit d’avoir un léger sourire, de paraître légèrement mal à l’aise avec la présence du sexe opposé et de faire quelques blagues un peu foireuses. Ce n’est pas compliqué d’être gentil. La clé réside dans un certain manque de confiance en soi et dans un charisme peu évolué. Si j’avais commencé à lui parler comme le président des États-Unis que je lui avais déclaré qu’elle était la plus belle femme présente dans la boîte… Croyez-vous vraiment qu’elle aurait accepté ? Si j’avais eu des regards inappropriés pour sa poitrine et les fessiers généreux des femmes présentes autour de nous… Croyez-vous qu’elle resterait assise là en face de moi ? Je regarde mon verre vide. Je souris. Je ne parle pas avec une extrême confiance en moi. Je ne déclare pas de grandes phrases… La clé de la réussite, c’est la simplicité. Il ne faut surtout pas chercher à en faire des caisses sinon si la sortie assurée. Elle me dit qu’elle a un grand besoin de réflexion. Et c’est ce qui l’amène ici, seule ? Plutôt étrange… Cette demoiselle m’intrigue. J’ai l’impression qu’elle me dit la vérité mais en même temps celle-ci est incohérente. J’hausse les épaules quand elle me demande pourquoi je ne suis pas avec Kaylee en ce moment précis. À vrai dire je ne sais pas non plus… À l’heure qu’il est, elle doit être en plein service. Kaylee est barmaid dans un bar de la ville. Moi je suis étudiant à l’université. Elle travaille la nuit, je suis en cours le jour… Il faut avouer que nous ne nous sommes pas beaucoup vus ces derniers temps. Je ne lui ai même pas parlé de l’accident, des médicaments et de l’alcool… C’est ma première soirée en cachette. C’est mon retour à mon véritable moi. Je ne veux pas le lui dire. Je lui ai donné une veille excuse. Heureusement que c’était sur sa messagerie ! Je crois que j’aurais eu du mal à lui mentir directement. Elle aurait su. Elle aurait deviné. Je veux juste profité. Je veux réfléchir. Finalement la phrase de Lena trouve un nouveau sens à mes yeux. Moi aussi je suis venu dans cette boîte pour un moment de réflexion. C’est bruyant, c’est inconfortable, c’est affreux mais je m’y sens bien. Personne ne me regarde. Je ne suis pas seul, tout en l’étant en même temps. C’est anonyme. C’est confus. Personne ne pourra lire la détresse qui a envahi mon être. Personne ne connait mes problèmes, mon addiction, mon passé. Je suis anonyme. Je peux remettre mon masque de chasseur… Je crois que c’est ce que je suis venu chercher ce soir au Diamond’s.
Lena avale la fin de son Cosmopolitan d’une traite. N’aime-t-elle pas ma question ? Pourtant c’est simple. Je me demande ce qu’elle cache parce que je le sens, elle cache quelque chose. C’est normal de ne pas tout montrer à un inconnu. Elle a beau être plus ouverte que la normale en acceptant rapidement un verre mais elle n’est pas idiote. Elle sait cacher ses pensées derrière un beau sourire, une belle phrase comme : « Rien, j’avais juste envie de m’amuser et aucuns de mes potes n’avaient envie de sortir. Et toi ? » C’était ce que tout le monde faisait habituellement. On appelle les potes pour nous accompagner. Certains disent non. On se voit obliger de renoncer ou de les supplier. Pourtant elle est venue toute seule et je suis sûre qu’habituellement elle ne l’aurait pas fait. Ce soir est une soirée spéciale pour elle comme pour moi. Nous n’avons pas attendu l’accord de nos amis. Nous sommes venus seuls dans l’espoir secret de trouver quelqu’un aussi seul que nous. Aucun de nous deux ne donnera la véritable raison de notre venue ici. C’est plus simple d’assurer que personne n’a accepté de nous accompagner. Pourtant, personnellement, je suis venu avec trois types. Mais je ne me souviens même plus de leurs prénoms. C’est comme ça que ça fonctionne la vie. On fait nos propres choix et on souhaite qu’ils restent nôtres. Alors on ment… Le mensonge est si communément utilisé de nos jours. On commence très tôt. Dès que l’on est gamin, on nous fait croire à un tas de conneries. La petite souris passera récupérer ta dent la nuit. Laisse de la nourriture au pied du sapin pour que le Père Noël puisse manger un peu pour avoir des forces durant sa folle nuit. Tes ancêtres sont montés au Ciel. L’amour paternel. Je revois le visage rouge écarlate de mon père, sa haine dans le regard et sa rage se déversant sur moi. L’image du père offerte à toutes les sauces dans les films n’est qu’un mensonge. Je n’ai jamais eu de famille à part les jumeaux. Mais je devais être le modèle des deux petits. C’est comme cela que j’ai commencé à mentir. Je leur ai assuré que tout allait bien. Déjà à l’époque je savais que ce n’était pas vrai et que ça ne le serait jamais.
« Ma copine bosse, j’avais pas envie de rester seul sur le canapé. Je connais pas grand monde en ville… Alors j’ai été dans un bar et les mecs là-bas m’ont emmené ici avec eux. » Pour une fois, je choisis l’honnêteté. Je pointe du doigt les trois gars en question. Je ne suis peut-être pas honnête par pur bonté d’esprit. J’ai peut-être envie de me la mettre dans la poche pour m’amuser à m’en faire un pantin. C’est toujours utile quelqu’un qui vous croit et qui est prêt à vous suivre dans toutes les combines… Mais je ne sais plus vraiment si c’est ce que je veux pour Lena. Elle a l’air d’être une fille bien et compliquée. C’est ce dernier point qui m’intrigue chez elle. « Sur l’honneur des pirates, si tu vois une serveuse blonde dans un bar. Ne lui dit pas que tu m’as vu ici ce soir. » Je tends mon petit doigt vers la blondinette pour qu’elle croise le sien autour du mien. Une sorte de serment grotesque pour un enfant. Je souris. Mon sourire grandit un peu plus. Je voudrais bien lui proposer d’aller danser mais disons que je suis bien meilleur pour faire la conversation que pour agiter mon corps sur la piste de danse.
code par ARCHITECTURE
Invité
Invité
Sujet: Re: Unstoppable || Lena Ven 6 Sep 2013 - 20:54
On me voit souvent comme une proie facile. Une fille qu’il est facile de manipuler. Une fille qui ne se méfie pas. Je savais que ça pouvait me jouer des tours et pourtant je continuais de ne pas me méfier. Le jour où il m’arriverait vraiment quelque chose de grave, peut-être que là je me dirais qu’il faut faire attention. Le pire c’est que les gens le voyaient directement que j’étais une fille qu’on pouvait manipuler. J’avais un visage d’ange, une gentillesse hors du commun et une volonté de réussir dans les domaines qui me tenaient à cœur. Si j’étais venue ici ce soir, c’était pour oublier Alexander. C’était lui la cause de mon malheur, il fallait vraiment que je le sorte de ma tête. Ce n’est pas en buvant jusqu’à n’en plus pouvoir que ça allait fonctionner. La retombée demain sera deux fois pire mais qu’importe. Je préfère vivre le moment présent sans me soucier de l’avenir. Ce soir, je ne m’interdis rien. C’est zéro limite. C’est pour ça que j’avais accepté directement de boire un verre avec ce parfait inconnu. Il pouvait un psychopathe, un serial killer ou tout simplement un mec bien, je m’en moquais. Je ne sais pas si j’avais besoin de parler ou simplement m’amuser. Je ne savais pas non plus si je devais me confier à quelqu’un que je ne connaissais pas. Après tout, ça pouvait être bien d’avoir un point de vue extérieur mais bon.
Je regardais mon interlocuteur avant de boire une nouvelle gorgée de ma boisson. Il m’expliqua la raison pour laquelle il n’était pas avec sa copine. Apparemment, sa copine devait travailler de nuit si elle travaille le soir. Elle devrait bosser dans un bar ou une boite de nuit. Enfin un endroit qui tourne plus la nuit que le jour en tous cas. Je passai mon regard sur les mecs qu’il me pointait du doigt, puis reposais mon regard sur lui. Il avait de la chance d’être avec quelqu’un qu’il aime. Moi, celui que j’aimais en avait, à présent, plus rien à faire de moi. Enfin, j’essayais de me persuader du contraire. Je savais que lorsqu’on était ensemble, il était vraiment amoureux de moi. Ça se voyait, ça se sentait. Seulement son père l’avait manipulé alors… Je ne savais plus vraiment quoi penser. Il fallait que je trouver un moyen de le rendre jaloux, juste pour qu’il réagisse. Je voulais qu’il se rende compte qu’il était en train de me perdre petit à petit. Je n’allais pas l’attendre éternellement. Même si je ne me voyais pas me remettre en couple avec lui, je voulais juste qu’il s’excuse. Il m’avait tellement fait mal, dans ses mots qu’il m’arrive encore de temps en temps d’en pleurer. Je bus une gorgée de mon cocktail et rigola lorsque Jude me dit que si je voyais une serveuse blonde dans un bar, je ne devais pas lui dire que j’avais vu Jude au Diamond’s. Il leva son petit doigt et je fis de même en venant l’entrelacer dans le sien. Je lui lançais :
« Promis je ne lui dirais rien. » Je marquais une brève pause, puis ajouta : « Mais dis-moi, pourquoi tu veux pas que je lui dise ? Elle aime pas que tu viennes ici sans elle ? »
J’avoue que pour le coup je devais paraître trop curieuse, trop indiscrète même. Si on me posait ce genre de question, je trouverais ça bizarre mais bon, il fallait bien parler. On allait pas se regarder dans le blanc des yeux toute la soirée sans rien dire. Je ne voulais pas non plus qu’on parle de moi parce que je savais que je pourrais lui raconter toute ma vie de A à Z si jamais il me posait des questions. Il paraissait gentil mais ce n’est pas pour autant qu’il l’était. Ouais, j’avais la théorie mais pas la pratique. Je bu une nouvelle gorgée, puis lui demanda :
« Ca te dis qu’on aille danser ou tu préfères qu’on reste là pour parler ? »
Je ne savais pas danser mais dès que j’entendais de la bonne musique, ça ne me gênait pas de danser comme je le pouvais. De plus, j’étais plutôt le genre de fille à me lâcher lorsque j’avais de l’alcool dans le sang. Je pense que le jour où je serais vraiment ivre morte, je serais capable de danser sur les tables en boite, sans problème. J’attendis donc sa réponse, tout en regardant les gens qui étaient déjà sur la piste de danse.