Don't ever do that to yourself again.  • BECAUSE I DON'T WANT TO LOOSE YOU NOW...


Je n'arrivais pas à dormir. J'avais l'impression que ma tête allait exploser. Je n'avais pas de migraine pourtant, mais c'était étrange. J'avais la sensation que tout tournait autour de moins, que tout allait s'effondrer et je n'étais pas ivre. C'était peut-être la fatigue, mélangeaient à la caféine. Mon cerveau devait en avoir marre de fixer le plafond de ma somptueuse chambre. J'étais aussi perdue dans mes pensées. L'émission, la boutique, ma vie sentimentale à zéro. Je repensais à la lettre de mon cher divorcé de mari. Oui, le seul type au monde à écrire des lettres. Ça avait quand même du bon d'être un peu vieillot. D'avoir ce genre d'habitude idiote. Bref, ce matin-là une de ses lettres. Du genre inutile et sans aucun argument fiable. Sauf que cette fois, c'était différent. Il me parlait d'un léger problème avec sa poupée russe. J'avais presque l'impression qu'il disait que je lui manquais. Oui, quand il m'a quitté, j'ai eu mal. J'avais passé presque toute ma vie à ses côtés. On a limite grandis ensemble. On avait vécu beaucoup ensemble. J'étais bouleversée en réalité. Mon monde avait complètement changé avec son départ et puis j'avais accumulé beaucoup en une même journée. Je venais de me faire virer et hop, fallait que ce gros connard me quitte ! Il ne faut pas que j'oublie la boutique que j'ai défoncée avec ma caisse. La seule choses positive de tout ça, c'était la nuit. Oui, quand j'ai croisé le chemin de Daniel. Ce con me manque maintenant que j'y pense. Je dois admettre qu'il avait réussi à faire quelque que personne n'avait réussi avant lui : il m'avait marqué. Maintenant que j'y pense, je me demande ce qu'il devient. Il faudrait que j'arrête de regarder ce plafond et que j'aille boire un truc. Un verre de vodka, ça devrait faire l'affaire, non ? Mouais, le premier qui me dit que boire du lait chaud ça marche, je le frappe.

Et quand je dis ça je le pense, mais, vu que je suis seule dans l'immense demeure qui est mienne, il vaut mieux que j'arrête tout de suite. C'est dingue ce genre de choses. Se parler à soi-même. Je dois devenir folle, vraiment. Je me lève, passant ma main dans mes cheveux. J'observe ma chambre, comme si un fantôme allait apparaitre, avant de sortir du lit, de très mauvaise humeur. Mes pieds nus touchent le sol glacé de mon parquet, alors que je me dirige vers l'escalier pour descendre en bas. Ma glisse le long de la rambarde en bois sculptait. Je vis seule, dans une grande demeure. Etrangement, si petite j'étais effrayé par le noir et les fantômes, aujourd'hui je sais qu'il n'y a rien sous mon lit et que des caméras de surveillance sont là. Le cartier est assez bien sécurisé et ma demeure n'en est pas moins bien protéger la nuit. D'ailleurs en arrivant en bas de l'escalier je désactive le détecteur de mouvement. Ouais, j'ai ça au rez de chaussé. Assez pratique j'dois dire. Sauf quand le chat de la voisine décide de traverser tout le cartier pour venir bouffer mes poissons. J'allume la cuisine pour me rendre compte que je n'ai rien à boire. Je suis une Daniels. A New York je vivais chez mon mari, avant de payer une assistante pour faire les courses. En gros, j'avais encore un peu de mal à faire les courses et, je n'avais pas la moindre idée où allait m'acheter une bouteille. J'allais devoir sortir. Moi. La blague.

Avec mon petit short à fleur et mon débardeur bleu, j'attrape un long gilet, mes clefs et je sors de chez moi en réactivant la sécurité de l'ensemble de la maison. Dieu que j'aime les quartiers chic comme ça. Je suis fière de moi à chaque fois que j'entre le code. Je crois que je n'ai pas besoin de prendre la voiture et étrangement, j'ai bien envie de marcher. Ouais, je prends juste un taser que j'ai toujours dans la voiture. Histoire de. Je sais que j'ai des jambes sexy. Je crois que l'air frais me fait du bien. Je croise mes bras, avançant rapidement dans les rues. Je suis le long de la plage, apercevant de temps en temps des gens. Un léger coup d'oeil à ma montre m'indique que c'était un peu beaucoup tard pour faire la fête. 4h28. Bientôt, le soleil allait se lever. Enfin je crois. C'est alors que je m'arrête. Non pas parce qu'une voiture me klaxonne, mais plutôt parce que je vois un type au loin, debout sur le rebord du pont sur lequel je m'aventure. Non, sérieusement ? Je regarde autour de moi, un brin paniqué. Ok je suis une salope, mais j'ai un coeur quand même. J'vais pas laisser un clochard sauté du haut du pont... C'était trop horrible comme mort. Il n'aurait pas pu se procurer une arme et se tirer une balle dans la tête, pour que ça soit rapide ? Crétin ! Fallait que ça me tombe dessus. Tout ce que je voulais c'était une bouteille de vodka pour dormir.

Je me rapproche doucement, remarquant que le type termine une bouteille de… Vodka. Ha. Ha. L’ironie.  Il tangue, un peu. Putain.

« - Hey, Hey !! » Ouais, c’est ma technique. Le type se retourne vers moi et alors qu’une voiture passe j’aperçois son visage l’espace d’une seconde.

PUTAIN.

MAIS PUTAIN DE MERDE.

Oui, je suis vulgaire. Mon coeur s'arrête un moment alors que mon esprit reste sur mon choque. Le visage pâle, les yeux cernés, un sourire idiot, la bouteille à la main... Ivre, Daniel me souriait. Daniel Offman me souriait, debout et prêt à faire un saut vers le mort. J'dois dire que je ne comprends pas, mais j'écarquille encore plus les yeux quand je vois qu'un de ses pieds se décolle de la rambarde. Sur le coup, je n'ai pas vraiment réfléchis. Je cours jusqu'à lui pour le tirer vers le bas. J'ai mal pour son dos. Mon coeur accélèrent furieusement alors que j'entends le 'plouf' de la bouteille derrière moi. Je suis légèrement sur lui, mon visage en face du sien. Si pour une fois on voulait voir autre chose que ma prétention sur mon visage, c'était le moment idéal. J'étais inquiète, perturbé et effrayé.

« - Danny ? » Ma voix se veut calme, mais elle est tremblante. Jusqu'à ce que la raison me revienne. J'essaye de m'asseoir et par la même occasion, je le tire vers moi pour qu'il en face de même. Je crois qu'il est... complètement ivre.

Et ça me fait peur.