Sujet: Show me your black Swann. Lun 11 Nov 2013 - 13:20
- Swann & Donovan -
Pretty girls don't cry, they know exactly what they want. I watch them walk, I wonder, turn away... I try but I can't find words to say, I know you've heard it all before but I'm watching you.
Depuis le temps qu'il s'était installé à Huntington, Donovan avait commencé à trouver ses marques et à s'y sentir bien, cela dit il avait encore l'impression d'être dans une certaine précarité. Il vivait toujours chez Naya mais il dormait tantôt dans sa voiture, tantôt dans le lit de Jagger. En réalité il était très éparpillé mais ce n'était pas le genre de chose qui le perturbait vraiment. Il avait l'habitude de se balader d'un endroit à l'autre et il ne faisait pas parti de ces gens qui s'attachent à un lieu en particulier, il n'avait pas besoin de se sentir cosy au fond d'un lit bien moelleux et douillé chaque soir, ni même de dormir tout court. Il aimait bien vivre la nuit. A Huntington, il aimait profiter de la plage et du calme qu'elle offrait à quatre ou cinq heures du matin. Ecouter le bruit des vagues, s'allonger sur le sable froid, laisser le vent glisser sur son visage comme une caresse. Une tendre caresse. Il se sentait plutôt heureux. Du moins, il imaginait que c'était à peu près cela qu'on devait ressentir lorsqu'on était heureux, pour la première fois de sa vie il se surprenait à sourire sans raison apparente, il n'éprouvait pas spécialement le besoin de bouger ailleurs, il avait en quelque sorte la sensation d'être exactement là où il devait être. Ses journées il les passait au café à papoter avec les clients, à faire des piles avec les carrés de sucre, ou encore à envoyer chier les connards de service. Il n'était pas du genre à se la fermer sous prétexte que c'était son boulot de servir les gens. Donovan restait Donovan et il conservait son petit caractère de merde. Au lieu de se mordre la langue et de passer outre, il aimait bien rentrer dans le jeu et titiller les clients un peu cons. Malgré quelques petits désagréments, il adorait travailler au café, c'était en grande partie grâce à ce job qu'il pouvait rencontrer tout un tas de gens très intéressants (ou pas d'ailleurs). Le soir, il faisait la tournée des bars de la ville, et il finissait par retrouver Jagger quelque part sur le chemin. C'était con à dire mais elle représentait toujours le meilleur moment de sa journée. Et lorsqu'il ne pouvait pas la voir, il buvait alors deux fois plus histoire de ne pas trop y songer. Elle était toute sa vie, depuis qu'il l'avait rencontré, elle occupait ses pensées … Il avait d'abord cru qu'après l'avoir retrouvé il cesserait de l'avoir constamment dans la tête mais on ne se débarrasse pas de Jagger Dickens aussi facilement. Il avait beau pouvoir à nouveau la prendre dans ses bras et presque autant de fois qu'il le voulait, chaque nuit où il s'endormait sans qu'elle ne soit à ses côtés, c'était son visage qui lui apparaissait devant les yeux. La différence entre maintenant et avant c'est que Donovan avait cessé d'essayer de la remplacer en se tapant n'importe quelle cruche qui lui tomberait sous la main, il n'avait plus de vide à combler. Plus vraiment. Et puis, honnêtement, il n'allait pas jusqu'à dire qu'elles étaient toutes très fades à côté de Jagger mais c'était à peu près l'idée. Il matait un peu parfois, histoire de voir vite fait, mais il n'avait même pas à se forcer pour ne pas toucher. Evidement, tout n'était pas tout rose, heureusement d'ailleurs! Il n'avait jamais eu envie d'une histoire plan-plan. Et Il n'en attendait pas moins avec elle, séparément ils n'étaient déjà pas communs mais mis ensemble ils étaient carrément détonnants. Elle le rendait dingue dans tous les sens du terme, en bien et en mal, et dans un sens comme dans l'autre il en redemandait sans cesse. Ils étaient ensemble, même si elle restait sur ses gardes, lui non plus ne l'appelait pas clairement sa petite amie. Il aurait eu un peu trop la sensation d'être un collégien qui se trouve une chérie pour la première fois de sa vie. Certes, il n'avait pas eu beaucoup d'histoires sérieuses, aucune même, mais en matière de filles il n'était pas novice. Il lui avait déjà dit "Je t'aime" et il s'était mis à nu, au propre comme au figuré, il n'était plus à cela près… Mais il n'avait pas ce besoin obsessionnel de la définir par rapport à lui. Elle était là et il était là aussi, et c'était tout ce qui lui importait, tout ce qui comptait à ses yeux. Il n'avait besoin de rien d'autre que sa présence.
Il avait quitté le café plus tôt que prévu aujourd'hui, mais on n'avait plus besoin de lui et s'il pouvait grappiller quelques minutes ou même quelques heures de temps libre, il n'allait pas cracher dessus. Il avait un truc à faire ce soir, et ça incluait des aiguilles à tricoter…. Peu importe, il avait un truc de prévu avant de peut-être (mais sûrement) s'envoyer en l'air la fille qu'il aimait. Alors que Donovan marchait dans la rue, une paire de rayban Wayfarer posée sur son nez, il songeait à ce qu'il ferait à Jagger ce soir. Évidement qu'il souriait en même temps, il riait même. Il faisait donc parti de ces imbéciles heureux qu'il avait pourtant en horreur. Mais il faut dire que ce qu'il avait à l'esprit pouvait bien lui donner de quoi sourire et rire. Il aurait sans doute besoin d'aller se confesser demain matin…. Enfin. Il continuait de jouer au vieux pervers assoiffé de sexe dans sa petite caboche lorsqu'il sentit quelque chose venir s'écraser contre lui. Il baissa les yeux et aperçu une fille. Elle était venue se cogner en plein sur son torse. "Salut!" lâcha-t-il presque joyeusement. Il avait hésité un instant à faire le gros dur en mode "Faut regarder où vous marchez ma petite dame!" mais à quoi bon? C'est vrai qu'elle l'avait tiré de pensées cochonnes avec Jagger en héroïne principale, il aurait pu être fou de rage pour cela mais à bien y regarder, la pauvre fille n'avait pas l'air d'aller très bien. "Je sais que c'est du béton armé mais je pensais pas que ça irait jusqu'à faire pleurer de douleur celui ou celle qui s'y cognerait!" ajouta-t-il en pointant du doigt vers ses abdos. Il fixait la fille qui était en fait plutôt mignonne. S'il avait eu un mouchoir il lui en aurait bien tendu un mais malheureusement il n'était pas aussi prévoyant. Il détestait se retrouver seul face à quelqu'un en pleurs, celle-là semblait particulièrement bouleversée. Dans ce genre de situation il ne savait pas quoi dire, et cela en devenait toujours très awkward. Il restait souvent planté comme un idiot, fixant la personne en larmes, mettant peut-être sa main sur son épaule, tapotant légèrement, mais cela n'allait pas plus loin. Sauf pour la fois où Jagger s'était mise à pleurer dans le café, il l'avait serré contre lui mais c'était différent. Et puis elle, il ne la connaissait ni d'Eve, ni d'Adam. Sauf que de nature assez curieux, il aimait bien poser des questions. C'était comme si rien ne pouvait réussir à entamer sa bonne humeur, certains diraient sans doute qu'il s'est un peu ramolli, mais il le vivait assez bien pour le moment. "Si vous avez besoin d'un monsieur muscles pour casser la gueule d'un monsieur connard, je suis votre homme! On ne se connait pas mais vous venez de me rentrer dedans, donc c'est tout comme au final." Il tenta de sourire à la jeune femme. Il avait beau être parfois très maladroit à tendance je-m'en-foutiste, Donovan était loin d'être un sans coeur. Même si cela le mettait mal à l'aise, voir une fille pleurer ne le laissait jamais insensible. Il avait imaginé que la jolie inconnue pleurait à cause d'un garçon puisque dans quatre vingt dix pour cent des cas les nanas versent leurs larmes à cause d'une personne du sexe opposé, de toute façon dès que quelque chose ne va pas, blame it on the boy! "Je m'appelle Donovan et vous, en dehors d'être la fille la plus triste du monde, c'est quoi votre prénom?"
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Sujet: Re: Show me your black Swann. Lun 11 Nov 2013 - 18:30
Donovan & Swann Ne te prends pas pour mon Superman
Ma vie était foutue. Elle était foutue depuis le jour où j’avais appris cette affreuse nouvelle. Ma grossesse. J’étais donc enceinte, et ce de trois mois environ. Normalement, on l’apprend bien plus tôt. Mais dans mon cas, rien ne se passe normalement. En effet, j’avais fait un déni de grossesse jusqu’à mon troisième mois. Pourquoi le troisième mois ? Aucune idée, mais je ne voulais pas savoir la raison. Peut-être qu’il y en avait pas. Certaines choses ne peuvent s’expliquer après tout. En tout cas, ce qu’il en était pour moi aujourd’hui, j’étais enceinte contre mon gré. Je ne voulais pas de cet enfant, et malheureusement, l’avortement n’était plus possible à cause de mon déni de grossesse. J’étais bloquée avec ce futur enfant. Ainsi, ma crainte était la suivante : est-ce que j’allais aimer cet enfant que je n’avais jamais désiré ?
J’étais revenue à Huntington, qui était ma ville natale. J’avais grandi dans cette ville pour y partir afin de faire ma vie à New York, pour finalement y revenir par un concours de circonstances particulier. Ce fut quelques jours après mon retour que j’avais appris ma grossesse. J’avais fait un malaise au cours de la journée, et on m’avait emmenée à l’hôpital. Là, je m’étais réveillée et j’avais rencontré un docteur et un infirmier. Ce sont eux qui m’avaient alors annoncé cette affreuse nouvelle. Au même instant, j’avais vu ma vie se détruire tout autour de moi. Malgré tout, heureusement que j’étais revenue ici dans cette ville. J’avais pris un grand appartement dans lequel je vivais avec mon jumeau. Avec cette épreuve à passer, je devais être accompagnée. Mon jumeau avait été là dès mon retour, et depuis le jour où j'avais appris cette nouvelle.
Mais je faisais des insomnies depuis que j’étais revenue à Huntington. Je ne dormais que très peu. Aujourd’hui encore, je m’étais réveillée vers les quatre heures du matin. Ne pouvant plus me rendormir, je m’étais allongée devant la télévision zappant plusieurs chaines ne trouvant rien de satisfaisant à cause de l’heure très matinale, avec de la glace au caramel. Finalement, j’avais retrouvé les bras de Morphée, laissant la glace sur la table basse et la télévision allumée. C’était toujours comme ça. Chaque matin se ressemblait. Vers les neuf heures, je m’étais réveillée pour la seconde fois. Mon frère avait dû passer par là, car on m’avait recouverte d’une couverture lorsque je dormais. Puis, je m’étais préparée malgré le fait que je ne savais pas quoi faire de ma journée. Mais, d’un autre côté, je devais par contre me rendre à l’hôpital, afin de refaire une nouvelle échographie de mon futur enfant. Optant pour un legging et une tunique dans les bleus, préférant cacher encore ma grossesse aux habitants, j’avais quitté l’appartement pour prendre la direction de l’hôpital. Je préférai y aller à pieds, appréciant énormément la marche, ce qui n'était pas le cas pour la voiture, et en plus, j’avais besoin de prendre l’air.
[…]
« Salut! » entendais-je, après avoir cogné de plein fouet un torse masculin. "« Je sais que c'est du béton armé mais je pensais pas que ça irait jusqu'à faire pleurer de douleur celui ou celle qui s'y cognerait! » continua la voix de l’inconnu. Je ne souriais pas. Au contraire, mes yeux étaient rouges, marqués par mes larmes. Je pleurais. Je ne me mis même pas à rire, face à la « blague » de mon nouveau interlocuteur. « Laisses tomber. » rétorquai-je, froidement, le contournant, voulant impérativement rentrer chez moi. « Si vous avez besoin d'un monsieur muscles pour casser la gueule d'un monsieur connard, je suis votre homme! On ne se connait pas mais vous venez de me rentrer dedans, donc c'est tout comme au final » Renchérit-il, comme s’il ne voulait pas lâcher prise. Malheureusement pour lui, mes nerfs commençaient sérieusement à me lâcher. Ca devait être l’effet des hormones, car habituellement, mon comportement aurait été l’opposé. Bref. « Je t’ai dis de laisser tomber. Tu piges ou pas, bordel ? ». Je tentai une seconde fois de reprendre ma marche. Mais en vain. Le mec ne comptait pas me lâcher. Moi j’avais m’énerver. J’en étais persuadée. « Je m'appelle Donovan et vous, en dehors d'être la fille la plus triste du monde, c'est quoi votre prénom? » rajouta-t-il, avec un sourire. Là, c’était la goutte qui venait de faire déborder. Je me mis alors à péter mon câble. « Non, mais sérieux là, je ne te connais pas et je ne veux pas te connaitre en fait. Je veux rentrer chez moi, me caler devant la télé et pleurer ! Donc, j’ai pas besoin d’un lourding comme toi, qui veux parler ou draguer ou je ne sais quoi d’autre ! Tu m’saoules ! J’en ai marre ! Donc, barres toi de mon chemin. Lâches moi ! Ma vie est pourrie et j’ai pas besoin de toi pour l’aggraver… » criai-je, comme une dingue, une furie. J’étais essoufflée. Reprenant peu à peu mon souffle, je venais de remarquer que le sujet avait débordé… La fin de mon monologue m’avait trahi. Alors, je me mordis la lèvre, honteuse. « Je m’appelle Swann. » finis-je par marmonner. Comme si je voulais me faire pardonner. Mais j’avais encore les nerfs en pelote.
BY .TITANIUMWAY
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Sujet: Re: Show me your black Swann. Jeu 21 Nov 2013 - 16:41
- Swann & Donovan -
Pretty girls don't cry, they know exactly what they want. I watch them walk, I wonder, turn away... I try but I can't find words to say, I know you've heard it all before but I'm watching you.
Il avait beau essayer d'être sympa et amusant, la jeune femme face à lui n'était clairement pas très réceptive. Elle était en train de l'envoyer bouler avec autant de grâce et d'élégance qu'une certaine Jagger Dickens aurait pu le faire. Après tout, il avait l'habitude qu'on l'envoie chier, surtout les filles, mais cela l'amusait toujours plus qu'autre chose. Et puis, elle semblait véritablement bouleversée alors qu'il essayait de se la jouer cool et drôle. C'était peut-être quelque peu indélicat de sa part, risqué aussi. C'est tout lui! Prendre une baffe et tendre l'autre joue pour en prendre une deuxième. Il aime bien provoquer les gens, les pousser à bout, les faire taper des pieds, leur donner des envies de meurtre. Il aime sentir la tension monter, cela l'amuse et le rempli d'une joie certaine, en particulier lorsqu'il s'agit d'une jolie fille… Sauf que pour le coup, il essayait avant tout de faire sourire une nana en pleurs. Au départ, il partait quand même d'un bon sentiment, c'est tout à son honneur. A peine avait-elle ouvert la bouche qu'il leva les yeux au ciel, un léger sourire insolent cloué aux lèvres. "Merci mon Dieu de mettre sans cesse sur mon chemin de jolis petits pitbulls. " Il abusait. Peut-être qu'elle le prendrait pour un simple fou, un pauvre garçon dérangé, ou peut-être qu'elle l'insulterait un peu, elle ne devait pas en être bien loin. Elle pouvait aussi lui en coller une, après tout il venait de la comparer à un toutou dégoulinant de bave et légèrement enragé, dirons-nous. "Désolé. Vous ne ressemblez pas vraiment à un pitbull vous savez, c'est juste une façon de parler. J'aime bien les filles avec du caractère." ajouta-t-il en reposant son regard sur elle. Et ce foutu sourire, son insolence encore et toujours, il était incapable de s'en passer, incapable de refouler cette attitude souvent insupportable pour ses interlocuteurs. Même s'il se montrait gentil et attentionné, il avait toujours ce petit air agaçant qui laissait à ceux qui l'entourent tout le loisir de s'interroger sur le fond de sa pensée. La plupart des gens se demandaient surtout s'il se foutait de leur gueule et en général la réponse était oui. Mais ce n'était pas pour autant qu'il fallait toujours le prendre au sérieux, il n'était pas un méchant garçon, il avait simplement un sens des relations plutôt différent de ce qu'on pouvait trouver d'ordinaire. Il n'avait jamais vraiment apprit à bien se comporter, surtout pas en société, alors il était simplement lui-même. Maladroit, brusque, énervant mais aussi très attachant, drôle (quand on arrive à le prendre au trentième degré et surtout pas au premier), et à l'écoute. Donovan était d'une grande sensibilité que peu de gens auraient pu soupçonner.
Elle s'énervait pour de bon, alors qu'il insistait, la jeune femme avait cessé de pleurer quelques instant pour se mettre à lui crier dessus. Visiblement elle était au bout du rouleau et elle en avait tellement gros sur le coeur qu'il ne pouvait pas la stopper dans son élan. Elle avait sans aucune doute besoin de se lâcher un peu, d'extérioriser le problème quelconque qu'elle avait et si cela pouvait la soulager un peu de s'en prendre à lui, alors autant la laisser faire. Il trouvait amusant la façon dont il la vouvoyait alors qu'elle avait pris la liberté de le tutoyer dès le départ. Pour une fois qu'il essayait d'être un minimum respectueux. Il s'en foutait au fond, elle pouvait même l'appeler par le prénom du mec qui était sans doute responsable de son chagrin, il n'allait pas broncher. "Vous en avez gros sur la patate vous, hein?" conclua-t-il une fois qu'elle eût terminé. Il continuait de sourire et bientôt même, il se mit à rire. C'était léger et pas vraiment moqueur même si elle pouvait le prendre ainsi. Il n'avait pas envie de l'enfoncer d'avantage, mais il riait malgré tout. "Je vous assure que je n'étais pas en train de vous draguer." Il riait encore. "Vous avez raison cela dit, je suis assez lourd quand je le veux. Mon but n'était pas d'aggraver votre existence apparemment "pourrie"" il mima des guillemets avec ses doigts pour prononcer ce dernier mot. "C'est vous qui m'avez foncé dessus, j'ai cru que vous tentiez une technique d'approche!" Il rit à nouveau. "Bon. Pardon. Promis, j'arrête de rire." L'instant suivant il avait repris un air presque sérieux, presque parce qu'en réalité il esquissait son fameux sourire. Il attrapa son paquet de cigarettes qu'il avait mis dans sa poche de jean et en attrapa une pour la glisser entre ses lèvres. Il tendit le paquet à la jeune femme. "Vous fumez? Ça pourrait vous détendre un peu." Elle avait marmonné son prénom, toujours quelque peu bouleversée mais nettement calmée. "Swann?" répéta Donovan tendis qu'il allumait sa cigarette. "Comme l'oiseau?" Il avait envie de lui demander si elle était plutôt un signe blanc ou bien un signe noir mais étant parvenu à garder son calme et à ne plus rire, il n'avait pas envie de repartir de plus belle, ni envie de se moquer d'elle. D'autant plus que Donovan était l'une de ces personnes persuadée que tout le monde doit avoir un peu des deux en soi. Du blanc et du noir, nous sommes tous un peu gris au final.
Il tira une longue taffe sur sa cigarette, il ferma les yeux quelques secondes. Il se sentait vraiment bien. Tellement bien en fait que s'en était dérangeant. Il laissa la fumée s'échapper de sa bouche. "Alors… Vous êtes sûre que vous ne voulez pas que j'aille casser la gueule de quelqu'un?" Il tira à nouveau sur sa cigarette, il prenait enfin un air détaché. Sa capacité à passer d'une attitude à une autre était parfois impressionnante. Intimidante? Peut-être un peu. Il était juste bizarre mais c'était ce qui faisait son charme. Il avait cessé de jouer les idiots, même s'il conservait son second degré légendaire. Il haussa les épaules. "Il y a bien quelqu'un qui a dû vous mettre dans cet état-là. Qui que ce soit, et quoi qu'il ait fait, il ne doit pas mériter de vous mettre dans un tel état. Personne ne mérite qu'on se mette dans un état comme le votre. Faut respirer un bon coup, boire un verre d'eau, prendre l'air ou fumer un petit pétard et surtout… Il ne faut pas oublier que tout problème a sa solution." Hey! Dalaï-Lama! Sors de ce corps! Et voilà qu'il essayait de se montrer gentil et réconfortant à nouveau. Allait-elle l'envoyer chier une fois de plus? Ah… Tant de suspens, il avait lui-même du mal à tenir!