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 I don't give a damn about my bad reputation •• tom&camille

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MessageSujet: I don't give a damn about my bad reputation •• tom&camille   I don't give a damn about my bad reputation •• tom&camille EmptyLun 29 Sep 2014 - 2:50




❝I don't give a damn about my bad reputation!❞
Tom & Camille
"Au revoir! Bonne soirée! Rentrez bien!" Elle leur fit un dernier signe de la main accompagné de son sourire éclatant avant de refermer la porte et de s'y adosser tout en laissant échapper un long soupire. "Ils sont sympa tes copains, mais sérieusement, parfois j'ai l'impression que c'est impossible de les mettre à la porte!" Elle passa une main dans ses longs cheveux blonds avant de se mettre à rire. Il était sans doute pas loin de minuit et Camille était épuisée. La journée n'avait pas été de tout repos. D'abord il y avait eu une bande de gamines plutôt détestables qui avait choisi le Smash It pour venir régler ses comptes avec une autre bande de gamines aussi détestables. Camille avait dû jouer à la police pour les empêcher de se jeter les unes sur les autres et de se tirer les cheveux. Au final, elle s'était débarrassée de ces pisseuses peu avant midi, mais elle avait quand même dû appeler les parents de celle qui s'était retrouvée avec du chewing gum coincé dans sa tignasse et de celle qui avait passé bien vingt minutes à geindre, persuadée qu'elle s'était faite casser le petit doigt. Un enfer. Un véritable enfer. C'était bien là le problème de posséder une salle de jeux proche d'une école, elle se retrouvait souvent avec les mômes des autres sur les bras et pour une raison qu'elle ignorait, les gamins d'Huntington Beach semblaient tous être des pain in the ass. L'après midi aurait pu être plus tranquille si elle n'avait pas eu une tonne de clients à satisfaire et qu'il n'y avait pas eu un énième idiot pour refuser de porter les lunettes de sécurité dans la salle de casse… Il avait fini par se prendre un éclat d'assiette dans la gueule, comme Camille l'avait prédit. D'ailleurs, elle l'avait retrouvé allongé par terre en train d'hurler qu'il était sans doute défiguré. Le soir, elle avait fermé les portes du Smash It plus tôt que d'ordinaire, avant de les réouvrir quelques heures plus tard pour accueillir un meeting entre membres de la LSD-Z, un service qu'elle rendait régulièrement à son ami Tom.

Tom… Parlons-en justement! Elle l'avait rencontré il y a quelques années de cela, en fait elle s'en souvenait même très bien parce que le soir où elle l'avait vu pour la première fois était le même soir où elle avait rencontré Carter et Theo. À l'époque elle vivait avec ses copines fraîchement débarquées de Lisbonne. Elles avaient emménagé dans une superbe maison de Newport Beach et chaque jour semblait être une fête. Chaque fille invitait qui elle voulait, et tout le monde se retrouvait toujours autour de la piscine pour organiser des barbecues surprise ou transformer la maison en boite de nuit géante. Ah, la belle époque où Camille et ses amies en avaient fait voir de toutes les couleurs à leurs pauvres (mais riches) voisins! Parfois (souvent), ça lui manquait… Quoi qu'il en soit, c'était à l'une de ces soirées qu'elle avait fait la connaissance de Tom. Si ses souvenirs étaient exactes, les premiers mots qu'elle avait prononcé à son égard étaient: "Je suis désolée! Oh mon Dieu! Je suis désolée!". C'était juste après avoir ouvert la porte de l'une des chambres de la villa où elle avait trouvé Tom et sa meilleure amie, Savannah, en train de copuler… Le pire dans l'histoire c'est qu'ils n'étaient même pas sur le lit, mais plutôt du côté des rideaux… Camille préférait ne pas trop repenser à cette vision. Pas que ça la mettait mal à l'aise, mais elle avait tendance à se mettre à rire hystériquement à chaque fois qu'elle y repensait. Le visage de son amie quand elle était enfin sortie de la chambre… Priceless et mémorable! Ensuite, Camille avait un peu parlé avec Tom et l'avait trouvé plutôt cool. Elle ne se doutait pas à l'époque qu'elle avait rencontré ce soir-là les pères de sa fille et un ami qu'elle garderait encore longtemps. À présent, Tom et elle se côtoyaient plutôt souvent. Ils avaient des années de fêtes et d'autres choses un peu bizarres derrière eux (donnez libre cours à votre imagination sur ce point-ci!). Et si les filles de la colocation étaient toutes parties les unes après les autres, soit pour retourner en Europe, soit pour changer d'état, lui il était resté aux côtés de Camille. Enfin, ce n'était pas pour elle qu'il était là, mais il était là en tous cas, et elle aussi. Peut-être que c'était pour cela qu'ils étaient encore proches. Depuis leur rencontre, de l'eau avait coulé sous les ponts. Savannah était désormais fiancée à un avocat londonien, Camille avait eu Thaïs avec Carter et Theo, et Tom et elle couchaient ensemble de temps à autres. D'ailleurs, ils l'avaient fait plusieurs fois sur le billard du Smash It. Mais principalement, ils étaient amis. Ouais, amis. Des amis qui couchaient parfois ensemble quand l'envie leur prenait, parce qu'ils étaient aussi libre l'un que l'autre et parce que… Why the fuck not?

Camille avait quitté la porte pour retrouver le bar où elle se servit un verre et le descendit presque d'une seule traite. "Après l'effort, le réconfort. Je te sers un truc?" Ils avaient encore quelques chaises à ranger et un peu d'ordre à remettre dans la salle. "Je suis claquée, mais je suis pas contre une partie de billard ce soir, ça te dit?" Elle releva la tête vers Tom, haussa un sourcil et ajouta: "Une vraie partie de billard, hein. Pas autre chose." Un sourire s'était à nouveau glissé sur ses lèvres. "De toute façon c'est pas la bonne semaine pour autre chose." Ouais, elle avait ses règles, et alors? "D'ailleurs, tu vois, l'autre soir j'ai pensé à toi. J'étais énervée contre la Terre entière, j'ai passé ma soirée à pester contre l'humanité et l'injustice de la vie dont les femmes sont — en toute objectivité — victimes et puis je me suis demandée "Qu'est-ce que Tom dirait si je lui disais ça à lui?", parce que t'es un peu ma référence à chaque fois que je pense à un problème majeur dans le monde." Elle prit à peine le temps de reprendre sa respiration avant de poursuivre. "Alors, vas-y, t'en penses quoi du fait que nous, les filles, on en chie naturellement bien plus que vous, les mecs? Explique-moi pourquoi j'ai pas le droit de sortir avec une robe si j'ai pas les jambes parfaitement épilées? Ou pourquoi j'ai pas le droit d'avoir une moustache sans qu'on me regarde de travers?" Elle contourna à nouveau le bar pour rejoindre l'une des tables de billard. Elle s'appuya sur le rebord pour se propulser dessus et s'asseoir. "Tu sais que chez le coiffeur, les femmes payent bien plus cher que les mecs? Enfin sauf si t'es un mec avec les cheveux longs… Enfin, moi je dis ça mais je m'en fous, je vais jamais chez le coiffeur. C'est pas la question. C'est injuste. Et je te parle pas de tous les autres trucs qu'on doit acheter et que les mecs n'ont pas à acheter. Moi je crois que ça a beaucoup à voir avec la société de consommation. Tu crois pas? On pousse les femmes à consommer tout un tas de merdes, alors qu'on pourrait toutes rester naturelles et … Et on serait sans doute pas très jolies, mais au moins on se ferait pas chier comme ça." Camille laissa quelques secondes de silence s'installer avant de s'allonger sur le billard, les pieds dans le vide, et de regarder le plafond. "Les réunions de la LSD-Z ont une mauvaise influence sur moi." finit-elle par ajouter, toujours couchée sur le tapis de billard. "Regarde-moi me transformer en féministe toute puissante! Blame it on Hermione Fucking Granger! T'as vu la vidéo de son discours à l'ONU? C'était super inspirant, limite j'ai eu la larme à l'oeil… Mais en vrai, parfois je me dis aussi que je payerais très cher pour avoir une paire de couilles." Camille dans toute sa splendeur. Elle s'était légèrement emportée, mais vraiment très légèrement. Au fond elle s'en foutait, c'était à Tom qu'elle parlait. Il comprendrait.


© Pando
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MessageSujet: Re: I don't give a damn about my bad reputation •• tom&camille   I don't give a damn about my bad reputation •• tom&camille EmptyMer 1 Oct 2014 - 17:02

Une autre soirée de paroles en l’air. On devenait tranquillement, mais sûrement, un joli petit cercle de masturbation assistée. Il allait vraiment falloir que je les radicalise bientôt, les petits loulous de la LSD-Z. Les néophyles de la troupe, à tout le moins. Ceux dont l’univers implosait depuis toujours.

À chaque fois, c’était pareil quand je les regardais partir un à un et qu’ils me saluaient avec ce petit éclat dans leurs yeux. Et que la vie continuait à faire n’importe quoi. Petite déprime post-coïtale, probablement.

Guess I was jerking off with them as well…

"Faut les comprendre, mes « potes ». Pendant quelques heures, tout devient tellement limpide, après des années d’ordres insensées et de lignes droites chaotiques. Se préparer à l’apocalypse et définir le nouvel ordre mondial subséquent leur permet d’oublier la Machine qui leur rit en pleine gueule depuis leur naissance. "

La Machine. Le Système. Big Brother. L’outil de contrôle du 1% du 1% du 1%. Le plus beau scénario du monde, écrit de main de maître par les Illuminatis – qu’ils en portent le nom ou pas. Nous la connaissions tous, la Machine. Même si nous avons tous notre propre appellation. Notre petit surnom d’amour pour notre Matrice chérie.  

"Et quand ça se termine, tout redevient sombre. Il ne leur reste plus qu’à se passer le poignet en regardant les photos que le téléphone de Jennifer Lawrence nous a si gentiment partagés, because why the fuck not, avant de se demander si leur conjoint a toujours été cet alien. Ou bien comment leur voisin pouvait poignarder son propre fils de 8 ans de 47 coups de couteau. Ou en quoi le fait de remplir huit heures par jour de formulaires contribue à l’avancement de la race humaine. Ils se retrouvent bien loin du deal qu’on leur a promis pour les faire passer de l’enfance à l’âge adulte, ces braves types. "

Je souris à Camille, parce que je réalise que je suis encore un peu en mode preacher. Je dis un peu, parce que ça fait quand même partie-moi, même si j’ai tendance à augmenter la sauce lorsqu’un auditoire me prêtre sincèrement l’oreille. Elle en a entendu des vertes et des pas mûres, Cam, entre mes différents trips. Heureusement, je me contredis suffisamment souvent devant elle pour ne pas qu’elle boive mes paroles comme de l’ambroisie. Réceptive sans être dupe. Elle qui sait ne pas vouloir mettre les pieds là où je danse pour invoquer le déluge.

Cam, c’est mon ancre. Sans elle, il y a bien longtemps que le ballon rouge m’aurait emmené là d’où on ne revient pas. La seule qui me rappelle que j’existe. J’essaie donc de la ménager un peu, et de lui éviter mes moments lyriques.

"Toi non plus, d’ailleurs, tu ne voudrais pas que ça se termine, si je ne restais pas avec toi par la suite. Tu ne réalises pas la chance que t’as! "

Ouais, je sais, le chanceux de nous deux, c’est moi. C’est facile de faire le coq dans la rue quand on sait qu’il y a toujours une porte prête à s’ouvrir pour nous réchauffer. Et pas seulement que celle du Smash It.

J’acceptai avec grand bonheur le verre qu’elle me tendit, dans un effort de me remettre les pieds sur terre. Alors que de son côté, Cam semblait vouloir décoller.

"Tu devrais bien savoir que je ne dis non qu’à bien peu choses. Tu vas rager de voir l’aisance et la dextérité avec laquelle je manie ma queue!"

Alors que je laissais les boules prendre à peu près la place qu’elles voulaient occuper, je l’écoutais partager le puissant fruit de son esprit. Je reconnaissais s’élever en elle la beauté d’un élan de lucidité, où tout prenait naturellement sa juste place. Même les trous. Je la laissai aller au bout de son filon, pour ne pas interrompre ce moment de grâce, croisant les bras en m’appuyant sur une table voisine pour mieux apprécier les idées que formait sa voix. La beauté du moment me faisait oublier que cette envolée ne se conclurait pas sur des gémissements de jouissance bien sentis.

"Voyons, Cam, tu me connais : je suis beaucoup trop occupé à regarder des vidéos de chats pour suivre quoi que ce soit qui vienne de l’ONU! Non, en fait, moi aussi j’avais la larme à l’œil, de voir tous ces grands messieurs et ces grandes dames, l’élite mondiale du progressisme, offrir un standing ovation à un mash up succinct et relativement rhétorique de plus d’une centaine d’années de luttes sociales pour l’égalité des genre comme s’ils découvraient pour la première fois l’existence d’une cause réelle derrière les mouvements féministes. Naïvement, je me disais que ces dignitaires voulaient plus que prendre des selfies avec Emma Watson. Apparemment, je me trompais, et comme tu le sais, me tromper me rends pleurnichard. Même si cela ne m’arrive heureusement pas souvent. Il semblerait donc que même eux ne soient pas insensibles au Potential Hand Job Effect après tout. Il faut dire qu’elle portait une très belle robe, Emma. "

Le Potential Hand Job Effect constituait ma propre contribution au rêve le plus fou de la physique : une théorie universelle et unifiée pouvant tout expliquer et tout prédire. Elle venait un peu en retard (la bonne blague!) par rapport au 42 de Douglas Adam, mais ô combien plus raffinée était-elle!

"Pour en revenir à ta question, je te dirais que tant qu’à blâmer un personnage, laisse Hermione en paix et blâme Jesus Christ. Pour faire une histoire courte, c’est simplement les conséquences de l’avancement de la femme sur l’homme. Même si la Machine fait tout pour nous le faire oublier, nous sommes des créatures biologiques – des animaux. Nous luttons constamment contre nos semblables pour nous définir - afin de connaître notre véritable valeur. Du temps de nos ancêtres néolithiques, le plus fort remportait ces affrontements. Même si la notion du « plus fort » s’est nuancée avec les millénaires, c’est encore grossièrement comme ça que les mâles règlent leur situation. Par contre, vous, les femmes, avez  réalisé des avancements phénoménaux dans le domaine et avez fait du rapport de force entre individus un art de la guerre qui fait passer Sun Tzu et Machiavel pour des attardés profonds. De fil en aiguille, vous en êtes venues à affirmer que la force de caractère importait plus que la force physique, et qu’une bonne façon d’inférer la force de caractère consistait à montrer jusqu’où un individu était prêt à aller. Depuis, c’est une course à l’armement : l’habillement inconfortable, le maquillage, l’épilation, les chirurgies… you name it! Tout ça pour montrer aux autres femmes que vous êtes prêtes à aller plus loin. Que vous êtes plus fortes. Et vous vous servez de nous, les hommes, ces pions sur cet échiquier rempli de reines, comme juge de cette force de caractère. C’est pour ça que vos coiffeurs vous coûtent plus chers. Tout simplement. "

L’explication complète de ce phénomène constituait d’ailleurs le cœur du Potentail Hand Job Effect. Où je fais d’ailleurs le lien avec Jesus Christ – mais je sais que Cam n’appréciait pas mes théories conspirationnistes à leur juste valeur. Et je ne voulais pas éventrer son buzz.

"Et pour ton information, je crois que pour te transformer en féministe toute puissante, il faudrait que tu enfiles un strap-on et que tu me prennes sans mon consentement. Il ne pourra y avoir d’égalité des sexes sans égalité dans la proportion des violeurs. "

Je lui indiquai d’un clin d’œil de ne pas trop me prendre au sérieux sur ce point là, même si je me serais fait un plaisir de le défendre dans un colloque organisé dans le cadre de la journée internationale de la femme.

"De toute façon, le problème n’est pas que les gens te regardent curieusement lorsque tu sors avec la moustache de Fu Manchu, mais bien que tu t’empêches de sortir avec la dite pilosité proéminente à cause du regard des autres. Il est là, le grand drame : de croire que l’amélioration de sa condition passe par l’induction d’un changement chez les autres. Ça m’étonne d’autant plus que je ne te croyais pas sujette à subir l’opinion d’autrui, you magnificent lioness. Ni à te raser les jambes, d’ailleurs. "

Je savais de source sûre que ce n’était pas le cas, mais à cette heure-ci, une conversation sans provocation ne valait pas la peine d’être tenue.

"Dis-moi, si je te laisse l’honneur de casser, est-ce que tu le prendras comme une insulte à ton sexe? Je ne voudrais pas le froisser davantage. ", que je lui demandai en jonglant avec la blanche.

"Sinon, tu sais ce qui me met également la larme à l’œil ? Toi. Nous avons passé je ne sais combien d’heures, de nuits, même, à discuter de vrais trucs, à pister les véritables problèmes behind the smokes and the mirrors of the Machine. À tenter de découvrir où l’humanité n’avait pas pris le bon virage. À se demander pourquoi tant d’entre nous s’arrachait docilement leur âme. Et là tu te la joues toute renversée à cause de la performance de 12 minutes d’une actrice ? Please, woman, get real. That show was not meant for the likes of you. "

Ça, je le croyais par contre. Comprenez-moi : je n’avais absolument rien contre les beaux discours bien attentionnés, ni contre Emma Watson. Pour autant que l’on reconnaissait qu’il s’agissait des biafrais de Vision Mondiale version 2.0.

"Et contrairement à la croyance populaire, avoir des couilles ne règle pas grand-chose. Au lieu de te maquiller, tu passerais ton temps à fantasmer sur la meilleure façon de les vider. C’est à tout le moins aussi accaparant, et beaucoup plus obsessif. "
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