HUNTINGTON BEACH ™
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 The messanger of God | donovan

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MessageSujet: The messanger of God | donovan   The messanger of God | donovan EmptySam 19 Juil 2014 - 18:33

« Tu vas voir Del, tout est absolument pareil ! » lâcha maladroitement Kevin en fixant le petit corps mou qu’il reconduisait chez elle. La tête posée contre la fenêtre, les yeux soulevés dans les airs, Adèle ne semblait pas bien. Elle ne comprenait pas la décision des médecins de la renvoyée chez elle. Elle ne se sentait pas bien, elle ne se sentait pas mieux. La blonde se sentant toujours aussi faible, toujours aussi incapable de vivre comme une personne autonome. Kevin, Cassandra et les enfants venaient justement vivre avec elle pour pouvoir l’aider. Ils venaient vivre pour une durée indéterminée dans l’immense maison vide que possédaient Adèle et David. « Maman, pourquoi est-ce que Tante Adèle fait semblant d’être morte ?! » s’exclama la petite fille assise près d’elle. Cassandra se retourna rapidement et expliqua à Annie que ce n’était pas quelque chose que l’on disait. Un soupire sorti de la bouche de la veuve, elle aurait aimée avoir la force d’expliquer à Annie qu’elle était morte, mais vivante. Malheureusement, une petite fille de trois ans ne pourrait comprendre quelque chose d’aussi complexe. Le jeune femme tourna péniblement sa tête vers sa nièce et lui fit un petit sourire.

La route en direction de sa maison n’avait pas été bien longue, elle avait même été trop courte. Kevin gara sa voiture – qui avouons-le, clochait un peu avec le décor – et aussitôt le cœur d’Adèle se brisa, elle eue tout juste le temps d’ouvrir la porte et de vomir de la bille jaune. Le stress, l’angoisse et la peur s’affrontée son nouvel univers avait gagné contre elle. Adèle commença alors à pleurer comme une madeleine. « Non, non, je veux retourner à l’hôpital ! JE VEUX RETOURNÉE À L’HÔPITAL ! On à oubliés David là-bas ! » Pourquoi disait-elle ça ? Elle le savait que trop bien que David était décédé, elle le savait que trop bien qu’elle avait perdu le bébé, elle savait tout ça. Elle savait tout ça et pourtant, elle continuait de crier dans la rue qu’ils avaient oubliés David dans le parking de l’hôpital. Cassandra n’aimait pas voir sa sœur dans un état aussi lamentable. C’était triste à voir, Kevin rentra la petite Annie dans la maison, préférant laisser cette situation entre les mains de sa femme. Malgré lui un profond soupire s’échappa de ses lèvres, il n’avait pas eu son mot à dire sur le fait de venir vivre ici quelques mois et il avait tout laissés en plan pour son ex petite amie. À l’extérieur Cassandra ramassa Adèle qui s’était jetée au sol, incapable de se tenir debout. La veuve était en état de crise, pleurait en boule dans le gravier de l’entrée. « Adèle, calme-toi… » Tentait en vain de lui répéter sa petite sœur.

Adèle finit par reprendre le dessus, ou plutôt elle s’était tellement épuisée à pleurer qu’elle laissa sa sœur la mettre dans son fauteuil roulant. « Laisse-moi seule maintenant, Cassandra » cracha-t-elle comme une vipère sans cœur. « Non, viens nous allons rentrer dans la maison. Ensemble… » La grande sœur leva la tête dans sa direction, outrée que sa sœur l’oblige, que sa sœur décide à sa place ce qu’elle devait faire. « Écoute-moi bien petite voleuse, tu n’es personne ! Tu n’as pas à m’obliger à quoi que ce soit. J’ai décidé que je resterais ici, et je compte bien faire ce que je veux. T’as pigée ?! » La brunette renonça en la lâcha brusquement « T’as raison Adèle, fais ce que tu veux ! » Sur ses mots Cassandra la quitta pour entrer dans la maison. Le regard qu’elle s’échangea avec Kevin en disant long sur ses émotions ; elle ne reconnaissait plus sa sœur.

À l’extérieur, Adèle resta de longues minutes là, fixant sa maison. Cette grande maison, cette immense demeure qui lui paraissait encore plus immense, maintenant qu’elle était vide de tout amour familiale. Son plus grand regret, dans cet accident, outre le fait qu’elle avait perdu son mari, était qu’elle avait également perdue la seule chose existante prouvant l’existence de son petit bébé, sa petite fille qui se serait nommée Caroline. Personne n’aurait la chance de la voir, personne n’aurais la chance de la croire. Adèle posa sa main sur son ventre vide, ce ventre qui aurait dû être bien remplis, près d’éclaté maintenant. Sans doute aurait-elle accouchée ? Elle ne le savait pas, elle ne voulait plus le savoir. Les voisins regardaient Adèle avec une pitié à faire vomir. « Bonjour Madame Kane ! Nous sommes heureux de vous revoir parmi nous. » Lança joyeusement une voisine un peu trop agaçante pour l’heure. Adèle tourna la tête dans sa direction, scandalisée qu’elle lui parle. « Vous devriez avoir honte ! » hurla-t-elle. Elle tourna alors les roues de son fauteuil roulant et quitta le stationnement.

Combien de temps avait-elle roulé péniblement dans les rues de son quartier ? Elle ne le savait pas, mais elle voyait déjà le soleil descendre pour laisser place à la lune. La belle jeune fille réfléchissait à sa rencontre avec le meurtrier de David… elle chassa rapidement cet homme, ce monstre effronté de son esprit. Elle ne voulait plus jamais le revoir, ne plus jamais entendre parler de lui. Jamais elle ne lui pardonnerait… Les gens la fixaient avec une curiosité dans les yeux, c’était intéressant de voir une fille de la région en fauteuil roulant, les yeux rougis, vêtue comme une SDF. Ce n’était pas dans les habitudes des habitants. Alors qu’Adèle avançait en pleurant, elle entendit les miaulements d’un ou de plusieurs chattons. Elle avança dans sa direction, sans trop savoir ce qu’elle trouverait. Une boîte en carton flottait sur l’eau polluée d’excrément de la bouche d’égout avec cinq bébés chats à l’intérieur. « Non mais, quel horreur ! » s’exclama-t-elle en éclatant en sanglot. Elle se replia sur elle-même, pleurant à toutes les larmes de son corps. C’était surprenant la quantité d’eau qui sortait d’elle. Adèle aurait aimé les aider, mais elle ne pouvait pas, elle restait simplement là, à regarder les bébés mourir noyés. Elle n’était bonne qu’à ça de toute façon ; laisser les êtres humains mourir.
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MessageSujet: Re: The messanger of God | donovan   The messanger of God | donovan EmptySam 26 Juil 2014 - 16:28


Trainer dans le quartier, c'était un truc que Donovan connaissait bien. Depuis tout gamin, il avait été habitué à sortir de chez lui en douce, ou pas, et à marcher à travers les rues sans aucun but précis, sans aucun autre lieu à rejoindre. À force, c'était devenu son moyen de décompresser, de s'isoler un peu du reste du monde, le moment où il était libre de réfléchir à tout et rien à la fois. Une cigarette au bec, il se promenait à Huntington Beach. Les maisons ne ressemblaient pas beaucoup à ce qu'il avait connu en grandissant à Chicago. La ville entière semblait avoir été conçue pour servir de fond aux cartes postales. C'était tellement californien qu'il n'avait absolument aucune chance de se sentir autre part ailleurs dans le monde, même en y mettant tout son coeur. Avec le temps, Donovan avait constaté que de toute façon, il n'avait pas vraiment envie d'être ailleurs, et même si cette ville ne lui ressemblait pas beaucoup il commençait à s'y faire et à s'y sentir plutôt bien. Jagger y était pour beaucoup. Il se disait souvent que peu importe l'endroit, c'était surtout elle qui lui faisait se sentir chez lui, mais au cours de ses petites promenades au bord de mer ou même dans les rues de la ville, il se surprenait régulièrement à apprécier des petits détails auxquels personne n'accordait beaucoup d'importance. C'était forcément le signe qu'il s'attachait à l'endroit. Si au départ il n'avait aimé Huntington Beach que pour Jagger, aujourd'hui il l'appréciait de plus en plus pour ce qu'elle était en elle-même. Loin des lieux touristiques, il parvenait encore à trouver des endroits un peu calmes et retirés, et le soir venu quand la ville semblait se vider peu à peu et qu'il ne restait plus rien d'autre que le bruit des vagues s'échouant sur le sable encore tiède, il arrivait presque à se sentir heureux. Étant donné sa situation actuelle et toutes les choses qui n'allaient pas dans sa vie, Donovan se satisfaisait pleinement d'un "presque bonheur".

C'était un début de soirée comme un autre, il rêvassait un peu en regardant tantôt ses pieds, tantôt en l'air. On n'aurait pas dit comme ça, mais il lui arrivait parfois de devenir un de ces mecs qui s'extasient devant un arbre ou une étoile plus scintillante qu'une autre. Peut-être que c'était à cause de son père, ou à cause de Marley, ou peut-être que c'était à cause de cette autre chose qui le travaillait de plus en plus mais qu'il n'osait pas dire. De toute façon, ça n'avait pas grande importance de connaitre le pourquoi du comment, il avait besoin de trouver du réconfort dans des petites choses, et même si ça lui donnait l'air bête, même si ça cassait un peu son image de garçon solide, il s'en fichait. C'était aussi pour cela que ses promenades, il les faisait seul. Il n'avait aucune pression, ne se sentait obligé d'agir d'aucune sorte, il était juste tout seul avec ses pensées et ça lui faisait un bien fou. Pendant longtemps, il avait eu peur d'affronter ses propres sentiments, toutes ces choses qu'il pouvait bien ressentir à l'intérieur et qu'il prenait soin de laisser enfuies. Les derniers évènements avaient fait que garder tout pour lui n'était plus possible. Il avait déjà commencé à se livrer un peu, mais avant de pouvoir en dire plus il avait surtout besoin de clarifier ses idées et de se libérer des divers poids qu'il pouvait encore avoir sur la conscience. Avant de mêler les autres à ses histoires, Donovan avait un travail à faire avec lui-même et c'était pile poil ce à quoi il s'attelait tout en marchant dans les rues d'Huntington Beach.

Il ne faisait pas encore complètement nuit, mais le soleil était presque totalement couché et l'atmosphère de la ville n'était déjà plus tout à fait la même. Donovan prit une profonde inspiration, comme si la nuit avait une odeur particulière. Il n'y avait rien au monde capable de l'apaiser plus qu'une balade nocturne, en dehors de Jagger peut-être, qui l'apaisait à n'importe quel moment du jour ou de la nuit. Il marchait tout en observant les maisons dans lesquelles les lumières avaient déjà commencé à s'allumer. Il aimait bien regarder par les fenêtres de temps en temps, pour imaginer la vie des occupants. Souvent, il se demandait si ces vies-là, celles qu'il imaginait pour les autres, seraient faites pour lui aussi. Il voyait des hommes rentrer chez eux après une journée de travail avec une femme et des enfants pour les accueillir sur le pas de la porte et il fronçait les sourcils. Il ne se voyait pas comme ça, il n'imaginait pas sa vie de la sorte, pourtant ces visions éveillaient en lui un soupçon de jalousie. Il n'enviait pas la petite femme au foyer tirée à quatre épingles, ça non, il avait Jagger et elle valait toutes les femmes du monde. Il adorait le fait que celle qu'il aimait, n'avait rien d'une nunuche qui passe son temps à faire des gâteaux et du repassage devant la télé. Quand il la voyait bosser sur une voiture, les mains dans le cambouis, il la trouvait parfaite, et quand il la voyait au Penthouse, il se sentait super fier de pouvoir dire qu'elle était à lui (enfin, il ne le disait jamais, mais il le pensait très fort). Ce qu'il jalousait surtout, c'était d'avoir une vraie maison à soi, une maison à laquelle rentrer tous les soirs, et puis les petites têtes blondes qui vous accueillent en héros. Ça lui tordait toujours autant le coeur de penser qu'il aurait pu être père, qu'il aurait pu avoir un enfant… Il savait depuis longtemps qu'il en avait envie, mais il n'aurait pas cru en avoir envie à ce point. Il fallait se rendre à l'évidence, Donovan avait envie d'une famille. Une vraie famille. Et alors qu'il marchait toujours tout en songeant à cette idée, il entendit quelqu'un parler. C'était à mi chemin entre une plainte et un cri. Il regarda autour de lui et aperçut une jeune femme en fauteuil roulant un peu plus loin. Elle pleurait. Décidément, dernièrement il n'avait pas cessé de jouer au super héros et là encore il sentait que le devoir l'appelait et qu'il était l'heure d'enfiler à nouveau sa cape. Sans attendre, il activa le pas jusqu'à atteindre la jeune femme, elle était dans un sale état mais peu importe. "Est-ce que ça va?" qu'il demanda, une pointe d'inquiétude dans la voix. Bien sûr que ça n'allait pas, elle était en train de pleurer comme une merde, assise dans un fauteuil roulant, toute seule au milieu de la rue. Ça ne pouvait décemment pas aller. Par dessus les sanglots de la femme, il pouvait entendre des espèces de miaulements de détresse, il jeta un oeil vers une bouche d'égout et aperçut un carton. "Merde!" Sans réfléchir, il se coucha au sol et passa les bras à travers la grille. Il s'étirait le plus possible, les mains tendues en avant pour tenter d'attraper le carton avec les chatons. Putain, forcément c'était à lui que ça arrivait ce genre d'histoire! S'il n'arrivait pas à récupérer les pauvres petites bêtes, ça allait être un véritable drame pour cette fille qui pleurait toujours. Pire encore, il n'était pas sûr de pouvoir regarder Memphis dans les yeux après avoir été incapable de sauver des copains de jeu potentiels. Dans un ultime effort Donovan parvint à attraper la boite en carton et du bout des doigts, il la saisit pour la remonter. Quand elle fut sécurisée dans ses deux mains, il se rendit à l'évidence qu'elle n'allait pas passer à travers la grille, alors, il commença à attraper les chatons un à un pour les sortir de là et les reposer sur le macadam. Lorsqu'il s'empara enfin du cinquième et dernier chaton, il le garda bien blotti contre lui et se releva doucement. "Un… Deux… Trois… " Il comptait les chatons. Ça faisait quatre avec celui qu'il avait dans les bras. Il releva la tête et en aperçut un en train de s'échapper sur la route. "Tenez!" Il tendit celui qu'il avait sauvé en dernier à la jeune femme et couru rattraper le cinquième. Manquerait plus qu'il les ait sauvé pour que l'un d'eux finisse écrasé par une voiture. "Alors bonhomme, c'est comme ça que tu me remercies? En te sauvant comme un criminel? Tu vis dangereusement toi, hein?" Il lui caressa le haut de la tête et le chaton émit un petit ronronnement de plaisir. Donovan avait pris l'habitude de parler aux chats, depuis qu'il avait offert Memphis à Jagger, il passait son temps à ça.

Il fit quelques pas en arrière pour revenir vers la jeune femme qu'il avait abandonné quelques secondes avec les quatre autres chatons et il tenta un sourire réconfortant. "C'est vos chatons? Faut pas pleurer, vous voyez, ils vont bien. Plus de peur que de mal." Il caressa à nouveau celui qu'il tenait dans ses bras. "Ils sont adorables en tout cas!" La femme n'avait toujours pas l'air d'aller très bien, alors il tendit une main vers elle, tenant le chaton de l'autre, et dit: "Moi c'est Donovan. Je peux vous aider à les ramener chez vous, si vous voulez?" Toujours souriant, il se voulait rassurant.
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MessageSujet: Re: The messanger of God | donovan   The messanger of God | donovan EmptyMar 9 Sep 2014 - 20:01

i'm lost in my sadness
donovan ∞ adèle
"Est-ce que ça va?" Adèle leva tristement les yeux en direction de la voix, poser la question c’était de lui répondre, elle ne trouva pas la force de répliquer, pointa seulement la bouche d’égout. Comme un héros anonyme il se coucha sur le sol sans hésitation et passa ses bras au travers les barreaux, la blonde le regarda, elle se sentait soulagée que les chatons puissent être sauvés, un poids énorme se soulevait de son petit cœur meurtrie, tout d’un coup il fourra un petit chat noir entre ses mains, Adèle le caressa. Un petit chaton s’enfuyait, petit garnement. Elle esquissa un faible sourire.  "C'est vos chatons? Faut pas pleurer, vous voyez, ils vont bien. Plus de peur que de mal." Adèle pencha la tête vers l’avant, elle était gênée, elle portait une tenue sale, ses cheveux étaient sales… elle n’avait rien d’agréable à regarder, elle faisait drôlement pitié, elle se dégoûtait elle-même. « Non, je passais dans la coin et ils étaient ici. » Son petit cœur de rempli de rage, quel humain peut bien foutre ses bébés minous là, comme des déchets ? "Moi c'est Donovan. Je peux vous aider à les ramener chez vous, si vous voulez?" Elle osa relever la tête, elle allait lui faire face. Elle sera toujours le minou noir entre ses bras. « Je suis Adèle, et ce n’est pas les miens. Je… je pourrais les apporter à la SPCA. » L’infirmière avait la nausée, c’était sa première grande sortie et en plus, elle l’avait fait en fugue.

Elle resta un petit moment silencieuse, elle ne savait pas quoi dire, elle ne savait pas quoi faire non plus. Les larmes coulaient sur sa joue, elle voulait retourner chez elle. Adèle se sentait comme une petite fille, une enfant qui avait perdu ses parents au centre commercial. La blonde devait également avouer qu’elle ne connaissait pas ce coin de son quartier, Donovan semblait sympathique, la prenait-il en pitié lui aussi ? Probablement, elle devait finir par admettre la vérité ; c’était une calamitée et les gens ne pouvaient la voir autrement. « J’aimerais rentrée chez moi, pouvez-vous m’aider ? » Elle avait posé la question avec une petite voix timide, elle ne savait pas trop si c’était étrange comme question à son âge, quoi qu’elle devait se l’avouer, elle ressemblait maintenant à une petite fille toute maigre, elle qui n’avait jamais eu de problèmes de poids avait perdu vingt kilos depuis décembre, les médecins ne craignaient pas pour sa santé et disaient qu’elle reprendrait bien vite son poids une fois de retour à la maison. Adèle explosa de nouveau en sanglot. « Excusez-moi, je sais que je suis minable. » Elle faisait exactement ce qu’elle n’aimait pas chez les autres ; elle détestait qu’on s’apitoie sur notre propre sort, elle détestait encore plus qui faisaient en sortes que les autres s’apitoie sur leur sort. Le petit chat se redressa sur ses pattes arrière… ou plutôt sa patte arrière et lui lécha les joues. Ce chat était comme elle, il était handicapé, instinctivement elle décida qu’il était fait pour elle et qu’elle était fait pour lui.

Adèle se sentait petite dans ses chaussures, ce garçon qu’elle ne connaissait pas devait penser toute sorte de chose à son sujet. C’était d’ailleurs le premier garçon qu’elle rencontrait dans la rue depuis longtemps, elle ne savait pas comment réagir avec des inconnus, les gestes, les mots… plus rien ne lui venait naturellement. La blonde voyait la scène d’un œil extérieur, elle voyait une fille lamentable dans une chaise en métal, pleurant comme une madeleine, un garçon qui ne devait certainement pas savoir où se mettre… Vraiment, cette scène était d’un ridicule pathéhtique.



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MessageSujet: Re: The messanger of God | donovan   The messanger of God | donovan EmptyJeu 18 Sep 2014 - 3:56


Donovan avait eu ses moments de faiblesse, lui-aussi. Il n'avait pas toujours été fort, ni courageux, et même s'il ne s'était jamais retrouvé assis dans un fauteuil roulant, en train de pleurer au milieu d'une rue déserte, il n'était pas le genre à enfoncer quelqu'un qui se trouvait déjà au fond du trou. Au contraire, même s'il ne connaissait pas cette jeune femme, il avait simplement envie de l'aider et de la faire arrêter de pleurer. Elle avait l'air tellement fragile que ça lui brisait un peu le coeur. Hors de question de lui montrer une quelconque forme de pitié, parce qu'il était conscient que c'était le genre de truc que la plupart des gens détestaient. Question de fierté, tout ça, tout ça. La première chose à faire avait été de secourir les chatons en détresse. Il ne savait pas trop si c'était ça qui avait fait pleurer la jeune femme ou si c'était autre chose, mais le sort des chatons semblait l'inquiéter tout particulièrement. Donovan n'avait pas hésité un seul instant à se coller au sol et à foutre son bras tout entier dans la bouche d'égout. Il n'allait pas rester là à regarder les animaux mourir et cette pauvre fille se transformer en véritable fontaine humaine. N'empêche que ça aurait pu être dans le scénario d'un film tellement c'était sorti de nulle part. Il cherchait juste à se balader et à se vider l'esprit, lui. Rien de plus, rien de moins. Mais cette fille avait été placée sur sa route et il ne pouvait pas l'ignorer. Il était comme ça, incapable d'ignorer la détresse de quelqu'un d'autre. Au fond, Donovan avait le coeur sur la main et s'il pouvait aider par un quelconque moyen, il le faisait toujours plus ou moins avec plaisir. Il avait secouru les cinq chatons, y compris le petit fugitif, et la jeune femme s'était calmée, au moins assez pour lui dire que ce n'était pas ses chats et qu'elle était simplement tombée sur eux par hasard. Lui, il avait gardé l'une des petites boules de poils dans ses bras et il la caressait avec délicatesse. Pauvres bêtes,  elles n'étaient pas passés loin. "Ravi de vous rencontrer Adèle." Il souriait et il se montrait super chaleureux, en espérant que ce serait suffisant pour la rebooster un peu. "La SPCA?" Donovan échangea un regard avec le chaton qu'il tenait dans ses bras. Ce dernier avait l'air de le supplier avec ses deux petits yeux grands ouverts. "Vous croyez que je pourrais en garder un?" demanda-t-il à la fois à Adèle et à lui-même. Il avait déjà Memphis qu'il avait offert à Jagger, est-ce qu'il était vraiment prêt à déjà adopter un second chaton? Est-ce qu'il n'aimait pas Memphis bien trop fort pour partager cet amour avec un autre? Nah. Il avait bien de la place dans son coeur pour une autre petite bestiole. Et puis c'était un peu l'amour au premier regard… Ce chaton s'était enfui et s'enfuir c'était un truc que Donovan avait toujours fait. Maintenant, il le gardait collé-serré contre lui et l'animal n'avait pas encore trouvé à y redire. Il avait même l'air d'apprécier l'affection qu'il recevait. Alors, pourquoi ne pas le garder? Puisque de toute façon Adèle allait les donner à un refuge… "J'ai déjà un autre chat, il s'appelle Memphis et il est roux. Il est vraiment trop cool." Il avait l'air d'un papa fier de son fiston. C'était un peu le cas. "Lui et moi on a une connexion spéciale. Ma copine veut pas me croire mais je suis presque sûr de pouvoir lire dans ses pensées." Petit a) ça faisait toujours aussi bizarre de dire "ma copine" en parlant de Jagger, même s'il s'y risquait de plus en plus. Jamais devant Jagger, certes, mais il le disait régulièrement lorsqu'il parlait avec des gens et qu'il tenait à préciser sa situation amoureuse. Petit b) il n'avait toujours pas abandonné cette foutue idée de savoir lire dans les pensées de Memphis. Il y croyait dur comme fer. Et plus encore. Au départ, c'était un délire comme ça, mais à force il avait fini par s'en convaincre pour de vrai. "Bref, tout ça pour dire que j'adore les chats." Ou comment faire compliqué quand on peut faire simple.

Donovan avait tenté d'alléger l'atmosphère, au moins un peu, mais la pauvre Adèle ne semblait définitivement pas prête à sécher ses larmes. Quand il était pompier, il avait eu affaire à ce genre de situation. Calmer des personnes au bord de la crise de nerfs, consoler des enfants apeurés ou des petites mamies choquées, rassurer des adultes secoués par un accident ou un incendie, etc… Ce n'était donc pas une grande première pour lui, et il espérait ne pas avoir trop perdu la main. Lorsqu'elle demanda s'il pouvait l'aider à rentrer chez elle, il lui offrit son plus beau sourire tout en hochant la tête. "Bien sûr! Ça me ferait même plaisir de vous aider à retrouver votre chemin! Vous connaissez votre adresse?" Il espérait quand même que oui, sinon c'était un peu bizarre. Mais bon, même si elle ne la connaissait pas, sait-on jamais si elle venait d'emménager et qu'elle n'avait pas encore pris la peine de mémoriser le numéro de sa maison ou le nom de sa rue, il n'allait pas la juger. Lorsqu'elle éclata à nouveau en sanglots, Donovan sursauta un peu, le chaton dans ses bras sortis les griffes sur le coup, comme s'il était menacé et Donovan le déposa sur le sol à côté de ses frères et soeurs. "Restez ici, je m'occupe de vous dans cinq minutes mes mignons." Il caressa tour à tour la tête de chacune des boules de poils, puis il se redressa pour regarder Adèle. Donovan déposa une main chaleureuse sur son épaule. "Ça va allez, vous inquiétez pas, on va retrouver votre maison et tout ira bien." Est-ce qu'elle pleurait comme ça parce qu'elle était perdue? Ce n'était pas très clair pour lui, mais tant pis. Il ne voulait pas la brusquer, ni la faire pleurer d'avantage (si c'était possible). "Vous savez, ça fait souvent du bien de pleurer un bon coup. Vous gênez vraiment pas pour moi, j'ai vu pire dans la vie." Ça faisait bizarre de parler comme ça et de se retrouver dans cette situation à devoir consoler quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Ça lui rappelait terriblement l'époque où il portait encore fièrement l'uniforme. Ce que ça pouvait lui manquer de se sentir utile. "Vous n'êtes pas minable, je vous assure. Ça arrive à tout le monde d'avoir des mauvais moments. C'est juste dommage de voir une fille aussi mignonne que vous être aussi triste, je suis sûr qu'un sourire vous irait à ravir!" Il l'encouragea avec son propre sourire ravageur. Il n'essayait pas de la draguer, merci bien, mais s'il devait la raccompagner jusqu'à chez elle, c'était mieux qu'elle ne pleure pas tout le long du trajet. "Vous savez, je pense que vous devriez aussi garder un chaton, les animaux sont les meilleurs remèdes quand ça ne va pas." Donovan songea à son voyage à Chicago avec Jagger, et à quel point les câlins du chaton (et de Jagger aussi, évidemment) avaient été source de réconfort.
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