HUNTINGTON BEACH ™
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 Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN

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MessageSujet: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyVen 18 Juil 2014 - 14:01

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

Il était ivre. Putain de ivre. Vautré sur un divan, avec ses lunettes légèrement de travers, les boucles en bataille, frottant de temps en temps, nerveusement, sa barbe du revers de la main. A un moment de la soirée il avait été à peu près certain qu’il venait de perdre sa montre, avant de décréter qu’il n’en avait rien à foutre, puis de la retrouver à son poignet. Il était littéralement l’antithèse de la fraîcheur – mais il tenait encore à sa main droite un verre de bière plein, et dans l’autre une cigarette qu’il n’avait pas encore eu le courage d’aller fumer. Son père aurait eu honte. Mais ce n’était pas comme si son père en avait encore quelque chose à foutre… non ?
Il regardait, comme pris par une étrange fascination, les gens qui évoluaient devant lui. Ces corps qui bougeaient au rythme de cette musique assourdissante, ces gens purement insouciants. Deux, trois fois une fille était venue le voir. Il ne savait plus trop pourquoi. Elle avait essayé de l’entraîner pour danser, elle l’avait saisie par le col de son vieux t-shirt, mais il avait insisté pour rester ici. Contemplatif. Ca lui allait, regarder les gens. C’était… étrangement reposant. Il n’avait pas l’impression qu’on l’ait reconnu ce soir. Normalement, il y avait toujours au moins une personne pour le dévisager et finalement le pointer du doigt en criant «  Joshua ! » - deux écoles chez ces créatures-là, celle qui parvenait à l’identifier comme le fils (renié) de la famille Orwell et qui le toisait entre vague mépris et pitié sans savoir ni comment ni pourquoi il avait été déshérité ; celle, plus agréable, qui reconnaissait en lui cette espèce de lutin hystérique employé chez le disquaire du coin. La première se tenait à distance, là plupart du temps, sauf quand elle cédait à la curiosité et venait le bombarder de questions auxquelles il ne répondait jamais. La seconde essayait de l'entraîner sur la piste. Probablement parce qu'il passait chaque minute de son travail à faire du rentre-dedans aux clientes, et que la méthode s'avérait souvent payante sur le plan achats. Et puis il y avait la troisième catégorie. Quelques amis, quelques connaissances, qui savaient réellement qui il était – qui n'avaient pour certains jamais entendu la raison pour laquelle ses parents l'avaient abandonné, certes, mais qui au moins pouvaient prétendre deviner qui était le Joshua qui se cachait derrière le masque. Les vraies rencontres. Ceux-là n'avaient pas à le pointer du doigt pour attirer son attention ou pour s'assurer qu'il s'agissait bien de lui – ceux-là, Joshua leur souriait de lui-même.
Il laissa lentement sa tête rouler contre le dossier du divan. La porte du bar s'ouvrait par intermittence, laissait passer deux, trois nouveaux clients, laissait passer la brutale lumière des réverbères aussi. L'atmosphère était plus sombre ici. Un petit peu enfumée. Chaque entrée apportait une brutale bourrasque d'air frais, marin, des nuits de Huntington Beach. Dans son mouvement indolent, il manqua de perdre sa lourde paire de lunettes qu'il rattrapa de justesse – il ne manquait plus que cela ce soir, devenir aveugle. Il avait un poids dans le cœur, ce soir. C'était étrange, il n'avait jamais eu l'alcool triste. C'était peut-être la solitude. Non. C'était sûrement la solitude. Il avait cru voir Daniel, plus tôt dans la journée. C'avait été juste une ombre, une silhouette qui passait derrière la vitre de la boutique. Le profil d'un visage souriant. Juste assez pour que quelque chose se torde violemment dans son ventre – un mélange de rage et de douleur, quelque chose de brutal, comme le désir. Leurs regards ne s'étaient même pas croisés, mais il avait ressenti avec toute la cruauté du monde combien les années n'avaient pas suffi à effacer ce besoin constant de lui. Et combien c'était injuste. Tellement, tellement injuste.
Comme électrifié, soudain, il se redressa et amena son verre à sa bouche – et en descendit la moitié en longues rasades. Comme à chaque fois, cette souffrance caractéristique le sortait brutalement de sa torpeur, et il retrouvait au moins un semblant d'énergie. Il frotta ses yeux sous ses lunettes, pour achever de se réveiller. Une horloge égarée affichait une heure du matin. C'était à cette heure là que la nuit commençait – non ? Il était toujours ponctuel quand il s'agissait de boisson, et que les horaires étaient nocturnes. Il cala sa cigarette entre ses lèvres et en deux, trois pas rejoignit l'entrée principale, se faufila dans la file d'attente (ce n'était pas parce qu'il était techniquement petit qu'on devait lui marcher dessus pour autant – non mais oh), extirpa son briquet, l'alluma. Il enfonça profondément ses mains dans les poches de sa vieille veste en jean. Un videur lui adressa un signe de la tête, comme pour l'assurer qu'il avait bien pris acte de sa présence. C'était étrange, quand on y pensait. A peine six ans s'étaient écoulés depuis qu'il avait commencé à sortir régulièrement, et déjà il connaissait chaque barman, chaque employé des bars de la ville. Comme l'alcoolique du coin, mais en plus jeune – et avec le sourire. Ouais. Un type sympathique, quoi. Il remarqua tout à coup qu'il avait sorti sa bière, et que personne ne lui avait rien dit – il fallait croire qu'il était véritablement apprécié dans les parages. Avec un sourire satisfait, il tira une nouvelle fois sur sa clope. Il avait la forme, tout à coup. Ouais. Il avait la forme. Il n'avait pas décuvé non plus, hein, fallait pas déconner. Mais au moins il regorgeait à nouveau d'énergie.
Soudain – enfin ! - il lui sembla entrapercevoir un visage connu. Il leva la main (plus ou moins libre) qui tenait sa cigarette, dans un grand signe pour attirer l'attention. « Dustin ! », lança-t-il avec toute l'assurance d'un type franchement myope même quand il portait ses lunettes. C'est avec un soulagement profond qu'il vit l'autre jeune homme s'arrêter, tourner la tête vers lui, lui sourire. Dustin. Ce n'était pas vraiment un ami – oui, le terme « visage connu » collait beaucoup plus à la description. Ils s'étaient croisés, quelques fois, dans des bars, et à force de se rencontrer avaient fini par échanger deux trois mots à la volée, entre deux verres, et à connaître leurs noms respectifs. A part ça, pas de quoi appeler la police. Il savait vaguement que l'autre homme était un peu plus âgé que lui, pas de beaucoup, et qu'il était artiste. Et qu'il avait l'air sympa. Aussi. Surtout. Mais c'était un motif suffisant pour échouer dans le même bar ce soir – et Dustin semblait penser de même, comme il s'avança directement vers Joshua et lui donna l'accolade. Pour ne rien gâcher, il était beau. Très beau même. Peut-être pas l'idéal pour un soir où il était hanté par l'image de Daniel – mais c'était trop tard pour ce genre de scrupules. Joshua décrocha un large sourire. « Tu vas bien ? En quête d'un endroit où atterrir ce soir ?  » Il avait dit ces mots avec toute la chaleur du monde, une main posée en haut du bras de l'autre homme, à la fois dans un reste d'accolade et dans une espèce d'attitude de flirt qu'il avait constamment, avec tout le monde. Une fois, sa patronne avait mis cela sur le compte de quelconques origines méditerranéennes qu'il semblait avoir, sans le savoir pour autant. Le fait était, la plupart des temps cela lui octroyait une ou deux ventes de plus. «  Rejoins-nous ! Enfin rejoins-moi parce que je suis tout seul comme une merde. Mais je suis gentil. Et la pinte est pas chère. Et je serai plus tout seul comme une merde. » Il parlait beaucoup, quand il était ivre. D'un ton légèrement différent de celui qu'il adoptait d'ordinaire – il perdait cette espèce de soin qu'il mettait à articuler chaque mot, héritée d'années à jouer l'enfant modèle et à s'entraîner à tout déchirer une fois qu'il serait avocat. Mais il ne serait jamais avocat. N'empêche qu'il pouvait toujours se montrer convainquant. Il but une nouvelle longue gorgée de sa bière, et, penchant légèrement la tête, plongea son regard dans celui de Dustin – très bleu, depuis quand avait-il les yeux si bleus ? - « Je mords que quand on me le demande. Et je suis fin bourré. C'est plus cool que ce dont ça a l'air, il paraît que je suis mignon quand je suis bourré. Tu me suis? »
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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyVen 18 Juil 2014 - 22:27

    JOSHUA & DUSTIN
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Il avait passé la journée à dormir. Les volets électriques de son appartement étaient restés fermés jusqu'à vingt heures, et lorsque Dustin les ouvrit seulement pour constater qu'il faisait déjà nuit, il les baissa à nouveau. Les jours précédents avaient été légèrement difficiles. Il avait pris la cuite de sa vie, encore. Les cuites de sa vie, il en avait déjà connu plusieurs et il était à chaque fois persuadé que jamais, non, jamais il ne pourrait faire pire. Pourtant, il parvenait toujours à se prouver le contraire. Cette semaine, plus que d'ordinaire, il avait eu besoin de boire. Peut-être qu'il s'agissait de la solitude extrême qu'il avait ressenti l'autre soir à l'atelier en fixant une toile tout juste achevée, ou la colère qu'il avait éprouvé assis à une table d'un bar avec une bande d'amis, et sans raison apparente. Quoi qu'il en soit, il avait repoussé ses limites, si bien que les dernières quarante huit heures avaient été passées dans le noir et le silence complet. À côté de son lit trônaient sur le haut d'une pile de bouquins un morceau de miroir, un billet de cent dollar enroulé sur lui-même et quelques traces infimes de poudre blanche. Dustin n'y prêta pas attention et se dirigea plutôt à tâtons jusqu'à sa salle de bain. Son appart' semblait avoir survécu à une attaque de martiens doublée d'une tornade et peut-être même d'un ouragan. Même dans le noir, il pouvait sentir que c'était le bordel. Lorsque son pied frappa violemment le recoin d'un meuble il lâcha un flot de jurons et termina sa route jusqu'aux toilettes à cloche pied. Putain. Connard de meuble à la con. Il n'avait même pas souvenir d'avoir une table à cet endroit-là. Il redoutait un peu le moment où il se déciderait à allumer la lumière. Le problème ce n'était pas tant les dégâts qu'il y avait chez lui, mais il faisait parti de ces gens complètement incapables d'effectuer des actions comme "faire le ménage", "faire la vaisselle" ou même "ranger un peu". Dans la salle de bain, il se fixa dans le miroir, s'attendant sans doute à y voir un reflet peu flatteur, il fut surpris de se trouver plutôt pas mal. Les cheveux en bataille, la barbe qui n'avait pas l'air de grand chose et de très légères cernes, mais ça ne changeait pas beaucoup de d'habitude. Il poussa un soupir, s'aspergea le visage d'eau, constata que sa baignoire était pleine de cadavres de bouteilles de champagne, de bière, de wiskey et de vodka. Bah. Au moins ce n'était pas l'autre genre de cadavre, c'était déjà ça. Même pas impressionné du nombre de bouteilles qui gisaient dans sa salle de bain, il regagna le salon et alluma finalement une lampe qui n'éclairait pas grande chose mais juste assez pour lui permettre de trouver un paquet de clopes et un briquet. Ni l'un ni l'autre ne lui appartenaient à la base, mais puisqu'on les avait laissé chez lui, il n'allait pas se priver. Du peu qu'il voyait, il ne put que constater ce qu'il s'avait déjà. Son appart, c'était Bagdad. Ouais, bah ouais. Et? Au fond, le bordel ça ne le dérangeait pas trop. Sauf dans son atelier. Mais là c'est un sujet différent, parce que son atelier c'est sacré. Sa cigarette au bec, il retourna les coussins de son canapé en quête de son téléphone. Où était-il encore passé celui-là? Après cinq minutes à ne retrouver que des bouts de chips, des pièces de un cents et d'autres trucs un peu dégueulasses, il finit par entendre sonner ledit téléphone qui trônait en fait sur le comptoir de la cuisine. Un nouveau message. Une fille qu'il connaissait à peine, voire pas du tout en fait, et qui lui proposait de venir la rejoindre elle et sa bande pour boire un verre au Penthouse. A priori, s'il avait été raisonnable il aurait sans doute dû rigoler un peu, ne même pas prendre la peine de répondre au message et retourner se coucher, sauf que Dustin n'avait rien de très raisonnable en lui, alors il tapa rapidement sur son portable et le reposa là où il l'avait pris. Il retourna à la salle de bain, retira son t-shirt qu'il balança sur le sol, se souvint que la baignoire était déjà occupée et s'empara donc de son déodorant pour s'en asperger tout le corps. Bon, clairement ce n'était pas le top mais à la guerre comme à la guerre. 

Des vêtements propres (ou au moins à moitié propres) enfilés, Dustin attrapa ses clés de voiture mais se stoppa net devant un meuble de l'entrée. Il y avait une vieille photo de Sam, Alex et lui qui semblait trouver sa place au milieu de ce désordre. Un peu cornée, elle avait survécu au chaos plus d'une fois. Tout comme leur amitié avait permis à Dustin de tout surmonter. Ses deux piliers. Ses deux âmes soeurs. Et maintenant, que restait-il? Il réalisa soudain qu'il n'avait pas repris son portable alors il fit marche arrière mais au lieu de le fourrer dans unes de ses poches, il le porta à son oreille. Pour la centième fois cette semaine, il écoutait un vieux message qu'Alex lui avait laissé il y a quelques temps déjà. Avant sa cure de désintox'. Avant l'enfer. Elle était légèrement alcoolisée ce soir-là, et elle riait à intervalles réguliers tandis que d'autres voix se faisaient entendre autour d'elle. Il l'écouta crier son prénom dans le combiné. "Dustin! Hééé! Dustinnnn!" Ouais, bon. Elle était carrément bourrée, mais et alors? "T'es où? On t'attend, magne ton cul!" Il ne pouvait s'empêcher de sourire jusqu'à ce qu'une autre voix résonne à l'autre bout du fil et que son visage se crispe. Non, putain. Pas toi. Tais toi! Des rires encore et puis le bip final indiquant la fin du message.  Il resta planté au milieu de la cuisine quelques instants avant de se souvenir qu'on l'attendait ailleurs. Du revers de la main il essuya une larme qui avait coulé sans qu'il ne s'en aperçoive. Pas ce soir, si? Non, Dustin. Pas ce soir. Dehors, il se donna quelques tapes sur les joues pour se remettre sur le droit chemin. Il était fort, et ces faiblesses-là il ne pouvait pas se les permettre. Et s'il fallait encore qu'il boive comme un trou ce soir pour oublier alors c'était exactement ce qu'il comptait faire. 

Tandis qu'il arrivait devant le Pim's son portable sonna à nouveau. Un appel cette fois. "Je viens d'arriver devant, je suis là dans deux secondes." Un temps. "Ouais, je vois la queue monstre… mais c'est pas étonnant pour un soir comme celui-ci. Vous êtes où?" Un temps. "Où ça devant?" Un temps. "Je SUIS devant. Je vous vois pas."Un temps. "Mais puisque je te dis que je SUIS devant le Pim's putain. Je suis pas con quand même!" Un temps. "Oh." Un temps. "Le Penthouse… Ouais… " Un temps. "Non, écoute… Je crois pas que je vais venir en fait." Et sans attendre une réponse de la part de son interlocutrice il raccrocha. Les yeux rivés sur le panneau lumineux "The Pim's" juste au dessus de la porte de l'entrée, Dustin ne bougea pas durant quelques instants. Une voiture le klaxonna puisque apparemment le milieu du parking n'était pas un bon endroit où se tenir immobile. Il se rappelait maintenant avoir lu "Penthouse" et non "Pim's" dans le sms, et pourtant il s'était instinctivement retrouvé ici. C'était comme si… Comme si… Comme si Alexis l'avait appelé à elle. Il n'avait pas réfléchi sur le chemin il avait juste conduis, une cigarette entre les lèvres et les fenêtres grandes ouvertes. Il faisait nuit noire et c'était sans doute le moment qu'il aimait le plus. Presque une heure du matin ou peut-être une heure déjà. Qu'est-ce que ça pouvait foutre. La nuit était encore à lui, elle lui appartenait toute entière. 

Sans trop savoir comment, il se retrouva dans la file pour rentrer à l'intérieur du bar. Il savait que c'était une mauvaise idée. Si Alexis était de service, c'était même la pire des idées mais tant pis. Perdu dans ses pensées, il ne tarda pas à être ramené à la réalité par une voix qui l'appelait. Et ce n'était pas dans sa tête. Il regarda un peu plus loin par là et aperçu une main s'agiter à son attention. Des Dustin il n'y en avait pas trente mille dans le coin, forcément c'était à lui qu'on s'adressait. En plus, il était client régulier du Pim's, croiser d'autres habitués faisaient donc parti du rituel du samedi soir … et de tous les autres soirs de la semaine au fond. Il plissa des yeux le temps de reconnaitre celui qui l'approchait et très vite un sourire se dessina sur ses lèvres. Oh lui, il l'aimait bien! Ouf! Il n'y avait pas pire que de tomber nez à nez avec un boulet. Surtout pas ce soir. Comment il s'appelait déjà? Josh? Joshua sans doute mais Josh ça lui allait parfaitement aussi. "Hey!" s'exclama-t-il presque aussi joyeusement que celui qui venait de l'aborder. Putain. Il avait l'air en forme. Genre, très en forme. Trop en forme? Ouais, non. On est jamais trop en forme. Dustin, qui avait pour habitude d'afficher un air renfrogné constant, se laissa aller à un petit rire amusé après avoir échangé une accolade amicale. "On fait aller, et toi?" En quête d'un endroit où atterrir ce soir? Hum. Pas vraiment. Le Pim's l'avait choisi plus qu'il ne l'avait choisi lui. "J'ai senti que les gens cool étaient de sortis alors je me suis dit que je devais ramener mon cul aussi. La base." Menteur. Les yeux du jeune peintre se posèrent sur son propre bras alors que Joshua s'en était emparé furtivement. Était-ce dans sa tête où ce mec était particulièrement tactile? D'abord l'accolade et maintenant des petits gestes ça et là. Ce n'était pas vraiment pour déplaire à Dustin, mais bien que Joshua soit plutôt son genre d'homme, il ne l'avait pas vraiment considéré comme une potentielle proie. Ils ne jouaient pas dans la même cour, si?  Enfin, pas sur le même terrain en tous cas… À moins que? Enfin bon là, il était surtout bourré et Dustin était plutôt bien placé pour savoir qu'un mec bourré avait tendance à devenir très tactile avec tout ce qui bouge, que cette chose ait une paire de couilles ou une paire de nibards. Joshua lui demandait de le rejoindre, il se surprit à lui trouver un côté adorable. "Ah! Si la pinte n'est pas chère!" Il souriait légèrement. Et un sourire léger pour un garçon pas vraiment expressif, c'est déjà énorme! Non, il n'avait pas envie de laisser Joshua seul comme une merde et l'invitation était si gentiment formulée! Il avait une bière à la main, Dustin ne la remarqua qu'à l'instant où leurs yeux se croisèrent. Toujours amusé par le comportement de ce garçon qu'il ne connaissait pas très bien mais qui le rendait de plus en plus curieux, il hocha la tête en l'entendant dire qu'il ne mordait que lorsqu'on le lui demandait. "Moi je ne mords que les soirs de pleine lune." lâcha-t-il très sérieusement. Un sourire à nouveau et puis un froncement de sourcils. Joshua était certes mignon, mais aussi un peu déstabilisant. Ce dernier point poussa d'autant plus Dustin à accepter de suivre le jeune homme. "Grâce à toi je vais griller la file alors ouais, je dirais bien que t'es un chic type. Peut-être même que si tu restes mignon comme ça, je te payerai une tournée." Un temps. "Sauf si tu trouves que t'as déjà trop bu pour ce soir. Je comprendrais." Un regard de défis dans les yeux, il donna un petit coup de menton en l'air à l'attention de Joshua comme pour lui dire "T'es une mauviette ou pas?". Clairement, il n'avait pas l'air d'une mauviette, mais lui qui aimait repousser ses limites, il ne pouvait s'empêcher d'encourager les autres à en faire de même. "Allez, je te suis. Soyons seuls comme des merdes à deux."
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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptySam 19 Juil 2014 - 23:09

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

C’était quand même absurde, cette espèce de vulnérabilité. Il avait grandi - il le savait. Il n’était plus ce gamin-là, éperdument amoureux, avec ses tenues à la con et cette foi naïve en l’avenir. Ce type-là, il avait pris soin de l’étrangler pour ne plus jamais, ô grand jamais le revoir. Mais parfois, il lui semblait voir Daniel, et c’était comme un raz-de-marée - quelque chose en lui retournait en arrière. Ce n’était même pas toujours vrai. Peut-être que tout à l’heure il s’était planté, que ce mec entraperçu n’était même pas celui qui avait partagé un an de sa vie, seulement quelqu’un qui lui ressemblait, traitreusement, de loin, juste pour le plaisir de l’enfoncer. Mais tout à coup, ses résolutions s’envolaient. Il oubliait qu’il fallait être normal. Il oubliait qu’il fallait sembler guéri. Il oubliait qu’il devait prétendre qu’il ne s’était agi que d’une phase, une stupide phase. Il n’y avait plus que cette espèce de trou béant dans sa poitrine - et le besoin pressant de le combler. Le plus souvent, avec de l’alcool. Dans les cas un peu plus graves, avec de la drogue. Dès qu’il en avait l’occasion, avec le corps chaud d’une femme pour se réchauffer. Un peu. Alors, et alors seulement, l’univers se faisait un peu plus flou, donc supportable. Toujours, en tous cas, la vision de Daniel, ou de ce qui semblait être Daniel, emportait avec elle l’insouciance. Alors oui. Il était vulnérable. Malgré des années et des années d’efforts, il était vulnérable. Toujours, au fond, quelque part, ce gamin-là qui n’avait pas supporté de se retrouver du jour au lendemain seul au monde. Il savait donner le change. C’était bien utile parfois d’avoir appris très jeune à sourire en toutes circonstances, à rire en toutes circonstances, à se moquer un peu de tout. Joshua avait de ces poussées d’énergie brutales qui tout à coup le faisaient paraître le maître du monde. D’ailleurs, beaucoup pensaient qu’il vivait sans angoisse et sans contrainte aucune. Peut-être parce qu’il était naturellement… bavard, rieur, le genre à bondir un peu partout, légèrement flippant sur les bords. Les gens, souvent, s’arrêtaient à cela. A cette apparence, cet homme pas très grand, avec sa masse de boucles brunes, sa barbe de trois jours, son sourire jusqu’aux oreilles, cette manie de flirter avec le monde entier. Ca n’était pas plus mal. Mais aujourd’hui, les choses étaient différentes. Il était dans un entre-deux. Ivre mort, pas tout à fait remis d’avoir entraperçu Daniel, trop pressé d’oublier peut-être, alors forcément mal remis. Ou peut-être aussi épuisé de jouer, constamment, à celui qu’il n’était pas.
Il s’était juré, à l’instant précis où son poing était entré en contact avec le visage de l’homme qu’il avait aimé éperdument pendant près de deux ans, qu’il ne retomberait jamais dans ses vieux travers. C’était probablement incroyablement obtus de sa part, mais pour Joshua cela signifiait également qu’il ne partagerait plus jamais d’autre lit que celui des femmes. Il avait trop perdu, le jour où il avait avoué son attirance pour Daniel à son père. Ce qu’il voyait comme une part de lui-même lui avait coûté sa famille – et parfois, il lui arrivait encore de rêver de ce jour où il s’était retrouvé seul, devant une porte close, ses valises à ses pieds, bouffé par l’impression cruelle d’avoir été abandonné. Le jour où Daniel était parti, il s’était concentré sur l’autre côté, celui que son père aurait vu comme normal, celui dont son père n’aurait pas eu honte, celui qui peut-être, un jour, lui permettrait de reprendre sa place parmi les siens. Il ne se forçait pas. Il occultait une partie de lui qui désirait également le corps des hommes, pour ne penser plus qu’à l’autre. Mais parfois, oublier devenait étouffant. Parfois, il buvait trop, son cœur pesait trop lourd, et sa prudence s’envolait. Simplement. Rarement. Le gamin hyperactif, bavard, trop amical, se laissait aller au plus pur naturel. Et il regardait Dustin dans les yeux, et il le trouvait quelque part tellement beau, tellement fascinant, qu’il ne pouvait s’empêcher de laisser traîner sa main sur son bras, il ne pouvait s’empêcher de sourire. Déjà tactile à l’origine, et constamment en quête d’un contact humain pour se sentir vivant et pour partager son intense besoin de sensations, il se laissait un peu plus encore. Quand il faisait cela, une partie du poids sur son cœur se soulevait. Il ne savait pas trop pourquoi. L’alcool. Sûrement. Et une armée de démons qu’il avait passé cinq ans à tenter de faire taire – en vain.
Seulement, Dustin rentrait dans son jeu. Il riait. Dustin riait, et franchement, pour les quelques fois où il l’avait croisé, Joshua n’avait pas le souvenir du mec le plus fendard du monde. Plutôt genre statuesque. Dans les deux sens du terme. C’est-à-dire franchement plaisant pour les yeux, mais pas expressif pour deux sous. Il ne l’avait pas envoyé chier non plus, alors qu’honnêtement, malgré ce qu’il avait bien pu dire, Joshua l’imaginait parti pour retrouver des amis à lui – et certainement pas pour recueillir un semi illustre inconnu devant le Pim’s à une heure du matin. Certes, la bière n’était pas chère, ce qui était suffisant pour convaincre les trois quarts des jeunes normalement constitués de la ville. Mais tout de même. La dernière fois qu’ils s’étaient croisés, ils avaient fait quoi déjà ? C’était supra flou dans sa mémoire, mais Joshua avait la désagréable impression qu’il lui avait demandé s’il n’avait pas une capote à dépanner avant de s’éclipser avec une jeune femme. Hum. Paye ton humiliation. A moins que ça ne soit la fois où il s’était à moitié étalé par terre en se renversant magnifiquement un verre de whisky sur lui-même ? Ouais. Il lui semblait bien qu’il n’y avait eu qu’un seul témoin, et que ce témoin, c’était Dustin. Mais il avait aussi la désagréable impression que l’autre homme était bien là les deux fois. Et que, d’ailleurs, ils se croisaient tout le temps à un moment où Joshua avait l’air d’un con. Pourquoi il lui avait fait signe de le rejoindre, déjà ? Ça allait finir en méga hécatombe, cette soirée, si les choses allaient crescendo d’une soirée à l’autre… Mais ce qui était fait bah… était fait. Il ne put s’empêcher de tousser cependant quand il entendit la réponse du jeune homme à sa remarque sur la morsure. Et de s’étouffer dans la bière qu’il était en train de boire, aussi. Bravo. Il eut un rire, malgré tout – tout en retirant ses lunettes (oh mon dieu, que le monde était flou tout à coup, bonjour la vue de merde) pour y essuyer les deux, trois gouttes du précieux liquide qui s’y seraient égarées dans cette très classe marque de surprise. Effectivement, il était bourré, mais il avait remarqué un truc : « Putain, mais t’es conscient que c’est vraiment la pleine lune là ? Faut pas me dire des trucs comme ça. ». Il secoua vaguement la tête. Est-ce que Dustin réalisait le sous-entendu qu’il venait de faire ou… ? Enfin. Comme toujours, quand il était dans cet état, cette ombre de questionnement s’envola après quelques secondes à peine. Pouf. Il redevenait complètement naturel, complètement fracassé, et soudainement n’était plus au fait qu’il arrivait parfois aux gens d’avoir des idées derrière la tête. Et il décrocha son plus grand sourire à la remarque suivante de Dustin. « Sors le porte-monnaie, je suis constamment mignon ! Jusqu’à ce que je décuve et que je percute que c’est pas le genre de truc que tu peux dire à un mec normalement. » Enfin, il disait cela, mais il ne se vexait jamais réellement de ce genre de qualificatif. Il savait qu’il avait quelque chose de « mignon ». Parce qu’il était jeune, parce qu’il faisait parfois encore un peu plus jeune, parce qu’il était souriant, parce qu’il était survolté –malgré sa carrure et des attributs physiques certains. Tant que ça ne l’empêchait pas d’avoir du succès, ça lui allait parfaitement, hein. Quelque part, il avait toujours pensé que pour mériter d’être qualifié de « beau », il fallait être un peu froid et taciturne. A la Dustin. Lui, tant qu’on ne lui attrapait pas la joue en lui donnant du « qu’il est meugnooooon » et qu’on lui laissait la chance de passer en mode « un peu moins mignon, un peu plus sérieux » une fois au lit, ça lui allait. Il savait très, très bien ne plus avoir l’air du gentil petit frère quand il le voulait. Même. Quand on le regardait bien dans ce genre de moments, ses mouvements, sa façon de toucher les gens, ses regards, n’étaient pas tout à fait ceux d’un gentil petit frère. Eeeenfin. Il reposa ses lunettes sur son nez, cligna une, deux fois les yeux pour se réajuster à une vision normale. Et c’est avec un regard entendu qu’il répondit, un sourire un peu plus léger aux lèvres : « Non. Je n’ai pas encore bu assez. Tu me prends pour qui ? Tu rouleras sous la table avant moi. » Bon, ok, Dustin pouvait légitimement le prendre pour un poids plume après l’avoir vu se ramasser un verre de whisky dans la gueule – certes. Mais au fil de ces dernières années, son foie avait réellement gagné en résistance. A force d’entraînement. Et là ? Là, il n’avait pas réellement envie de rentrer chez lui se coucher. Vraiment pas.
Ni une, ni d’eux, il attrapa Dustin par le bras pour le ramener à l’intérieur – non sans avoir balancé sa cigarette au sol, et bu une nouvelle (longue, très longue) gorgée de bière. Au videur de l’entrée il adressa un sourire et un grand « Il est avec moi ! », qui ne manqua pas d’attirer quelques regards envieux de la part de ceux qui allaient encore se manger d’interminables minutes d’attente dans la file du Pim’s. A l’intérieur, la soirée battait toujours son plein. Quelques barmaids avaient déjà viré Coyote Girl, et le bar était littéralement bondé – au point que quand Joshua pointa fièrement du doigt la banquette où il se trouvait un peu plus tôt en disant « Je suis installé ici ! », il fut forcé de se corriger par « … Ok, j’étais installé ici. » en voyant que ses quelques (dizaines de) minutes passées à l’extérieur avaient suffi pour que l’on s’empare de sa place. Il eut un temps d’arrêt. Une moue un peu boudeuse. Un regard pour Dustin, puis pour le bar, puis pour Dustin à nouveau, puis un « … on va boire ? J’ai soif. » C’est sur ces entrefaits qu’il réalisa que non, non non il n’avait pas fini sa bière, qu’il la vida cul sec, et qu’il reprit en souriant : « Nouveau compagnon de soirée, nouveau verre. Ca se tient non ? » Logique irréprochable s’il en est. Toutes façons, Dustin n’avait pas le choix, il le tenait toujours par le bras. Niéhéhé. Hum. Quoique. Il le lâcha, avant que la situation ne devienne un petit peu trop incongrue – et louche. D’un grand geste, il attira l’attention de l’une des serveuses pour lui réclamer une nouvelle bière, avant de poser son coude sur le bar, et sa tête sur sa main. En attendant que l’autre homme commande (et que son propre verre arrive, comme s’il allait partir sans, tsss), il le regarda avec un air intense, comme s’il allait d’une seconde à une autre sortir la phrase la plus philosophique de l’année. Néanmoins, la seul chose qui franchit ses lèvres fut une suite de mots hautement stupide, mais qui n’avait cessé de le tourmenter depuis les quelques dernières minutes: « Si je te redemande des capotes ce soir, tu me diras non, hein? » Parce que franchement, avoir eu l’air très con une fois lui suffisait amplement, il préférait prendre ses précautions avant de passer vraiment pour un crétin fini tellement obsédé qu’il serait constamment en panne de préservatifs. Il passait une soirée avec Dustin, donc Dustin allait officiellement devenir un vrai pote, pas juste une tête connue - et en général, on évite que nos potes aient ce genre d’a priori sur vous. Non?
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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyLun 21 Juil 2014 - 19:29

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

Il était revenu au Pim's depuis ses retrouvailles avec Alex. Bien sûr qu'il était revenu. D'abord parce qu'il avait besoin de la voir malgré tout, et puis aussi parce que l'appel d'un verre se faisait toujours ressentir à un moment où à un autre et il s'agissait là de son bar de prédilection. Sans doute aussi qu'une part de lui, celle de l'artiste torturé qui souffre déjà assez mais en redemande malgré tout, appréciait le sentiment de nostalgie dont ce lieu était imprégné. Il en avait passé des nuits ici, que ce soit pour faire la fête ou noyer son malêtre constant. Il n'y avait pas à dire, le Pim's lui rappelait bien des choses, des choses qu'il aurait parfois voulu oublier mais peu importe. Ce soir, son coeur l'avait conduit ici et le destin avait placé Joshua sur sa route. Ce n'était peut-être pas le fruit du hasard. Ou peut-être qu'il était en train de délirer. Dustin n'avait pratiquement aucun souvenir des derniers jours. Il savait bien qu'il avait à nouveau trop bu, trop fumé et fait d'autres excès encore. C'était le seul véritable moyen qu'il avait trouvé pour décompresser, relâcher la pression, se changer les idées. Au moins, quand il perdait connaissance et finissait par dormir pour quarante huit heures non stop, il n'avait plus à réfléchir à quoi que ce soit. Ni à sa vie, ni à celle de ses amis. Ni à Sam. Ni à Alex. Surtout pas à eux. Et certainement pas à quoi que ce soit d'autre qui aurait été susceptible de le briser un peu plus. Au diable cette dernière semaine et la peine immense qu'il avait ressenti et tenté d'apaiser à l'aide de tequila et de rhum principalement, de joints et de rails de coke aussi. Ce soir, il avait bien l'intention de se faire un nouvel ami. Il n'avait pas encore eu de réelle occasion de faire plus amples connaissances avec Joshua, et bien que ce dernier ne semblait déjà plus vraiment dans l'état d'avoir une vraie conversation, il avait l'air d'attaque pour s'amuser avec Dustin. Ça lui allait aussi. Il était drôle, paraissait sociable, légèrement hyperactif mais ça pouvait tout à fait être le simple résultat de l'alcool qu'il avait déjà ingurgité. Physiquement on ne pouvait pas dire qu'il était moche, l'inverse aurait été en revanche bien plus vrai. Le fixant quelques secondes, Dustin se demanda ce qu'il préférait chez Joshua. Ses yeux? Sa petite barbe? Ses cheveux? Il baissa la tête pour observer ses mains. Ouais. Ses mains. Il aimait bien ses mains. Ces dernières justement ne cessaient de l'effleurer. Le jeune homme face à lui l'avait d'abord saisi par le bras, il voulait que Dustin le rejoigne à l'intérieur. Vu la file d'attente franchement, il n'était pas contre un petit passe-droit. Il avait beau connaitre le videur, il ne prenait jamais la peine d'aller jusqu'à l'avant de la file pour griller tout le monde, mais lorsqu'il était accompagné c'était différent. Joshua était bien parvenu à le faire rire alors le suivre n'était pas vraiment une option. Il en avait envie. Ce garçon-là avait éveillé sa curiosité, d'ailleurs ce n'était pas la première fois. Il se rappelait très bien des rares moments où ils s'étaient adressés brièvement la parole auparavant. Joshua avait déjà fait sensation auprès du jeune peintre. C'était ce genre de personne que Dustin aimait avoir autour de lui. Des gens qui n'ont pas besoin d'en dire beaucoup pour marquer les esprits, uniques en leur genre, amusants et sans doute légèrement insouciants aussi. Il ne connaissait peut-être pas beaucoup Joshua, mais ce dernier semblait rassembler la plupart des ces caractéristiques. Bon point pour lui. 

Dustin leva la tête vers le ciel pour observer la lune. Un très mince sourire dessiné sur les lèvres, il se redressa et reposa ses yeux sur son interlocuteur. "Ah, oui? C'est la pleine lune?" L'air parfaitement innocent et sincèrement étonné, il reprit tandis que l'autre, qui avait manqué de s'étouffer, essuyait ses lunettes: "Tiens, c'est marrant, je n'avais pas remarqué." Il haussa les épaules, fourra ses mains dans ses poches et dit: "Qu'est-ce qu'il y a? T'as peur?" Avec son air renfrogné habituel, un peu qu'il faisait peur! Il n'hésitait d'ailleurs pas à en jouer avec la plupart des gens. Mais avec ce tout léger sourire qu'il affichait face à Joshua, il se disait surtout que là, il n'aurait même pas pu faire peur à une mouche s'il avait voulu. Quoique ça avait un côté un peu creepy de sourire comme ça, c'était peut-être même pire que de ne pas sourire du tout. C'était justement pour éviter ce genre de questionnement débile qu'il préférait tirer la gueule la plupart du temps. Quitte à avoir l'air d'un psychopathe, il préférait encore ressembler à un serial killer qu'à un violeur d'enfants. Débattre sur la mignonité (la mignosité? la mignonerie, peut-être? Enfin, on s'en branle, vous avez compris le principe) de Joshua était beaucoup plus simple en revanche. Il était mignon, point barre. Apparemment, il en était conscient puisqu'il l'avait répété déjà deux fois en l'espace d'une seule petit minute. "Et quel genre de trucs est-ce que tu peux dire à un mec normalement?" Vraiment intéressé, Dustin arqua un sourcil, retira ses mains de ses poches pour les croiser sur son torse. Toujours cet air de défiance dans le regard, il sentait bien qu'il avait trouvé son partenaire de jeu pour ce soir et il s'en voyait plus content qu'il ne l'aurait cru. Un brève éclat de rire lui échappa à nouveau en l'entendant dire qu'il roulerait sous la table avant Joshua. "Ah ouais?" Il secoua la tête, passa une main dans ses cheveux et se pinça les lèvres. "J'ai une gueule à rouler sous la table? Mec, tu m'as pas encore vu à l'action. Tu seras déjà endormi sur une des banquettes que je serai encore en train d'enfiler les shots." Il mima un rapide échauffement, comme s'il allait se mettre à faire des tours de parking en sprint ou une connerie du genre. Il se stoppa net, fit un clin d'oeil à Joshua qui était à nouveau caché derrière les verres de ses lunettes et finalement se laissa entrainer à l'intérieur. 


Le regard de Dustin fut presque automatiquement attiré vers le bar. Il aperçu deux ou trois serveuses qu'il reconnaissait et identifiait désormais comme les collègues d'Alexis. Avec le monde présent, il avait du mal à voir grand chose. Si elle était là elle aussi, elle n'était pas encore apparue dans son champ de vision. Il se concentra sur l'endroit que Joshua pointait du doigt et secoua la tête, amusé, en l'entendant se corriger. Sa place avait été occupée par d'autres personnes entre temps. "C'est pas grave, on est des grands garçons, on peut rester debout." tenta-t-il pour rassurer Joshua qui semblait un peu agacé qu'on lui ait chouré sa banquette. "On te trouvera une autre place quand tu auras sommeil!" Dustin essayait tant bien que mal de garder son sérieux mais sincèrement Joshua le mettait de bonne humeur. Il lui en faisait presque oublier le "risque Alexis". Quand il lui proposa d'aller boire, Dustin hocha la tête. "Tu me prends par les sentiments." Il l'observa finir sa bière en cul sec. "Ça se tient, ouais.". Combien de compagnon de soirée Joshua avait-il eu rien que ce soir? Bonne question. En tous cas, il avait affirmé être seul après avoir abordé Dustin. Au bar, ce dernier fit signe à la serveuse qu'il prendrait la même chose que son camarade. Le temps que ça arrive, Joshua avait repris la parole pour lui poser une question plutôt remarquable dans son genre. "Si tu me demandes des capotes ce soir, je te répondrai qu'il y a un putain de distributeur juste à côté des chiottes. Ça te va comme réponse? Je te ferai même de la monnaie s'il faut." Ce qui était un peu étrange avec Dustin c'est qu'il parlait toujours sur un ton calme et posé, même pour balancer de la merde. Parce qu'il n'avait aucun soucis à être lui-même, il ne se posait jamais de question avant de dire ce qu'il avait envie de dire. Il ne craignait même pas que Joshua prenne mal un seul mot qui pourrait sortir de sa bouche, puisqu'au fond il n'avait absolument pas l'intention de le blesser. Il répondait comme il aurait répondu à n'importe qui. Un très bon ami ou un inconnu. Il n'était pas désagréable sinon un peu taquin mais ça n'allait pas plus loin. Il aimait bien Joshua qui plus est, le faire fuir n'était vraiment pas dans son objectif. "Bon, dis-moi…" Dustin porta son verre à sa bouche tout en relevant les yeux pour les poser sur son tout nouvel ami. "On va jouer aux tafioles combien de temps? Non parce que c'est pas que j'aime pas la bière mais rassure-moi, c'est juste l'échauffement, pas vrai?" Franchement, il allait lui en falloir un peu plus si Joshua voulait vraiment le voir rouler sous la table. Beaucoup plus même. Et sans attendre, il descendit sa bière d'une traite.
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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyJeu 24 Juil 2014 - 23:45

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Le Pim’s, c’était en quelques sortes son quartier général. Certes, il échouait de temps à autres au Wildjam, principalement pour des questions musicales – mais le plus clair de ses nuits, il le passait au Pim’s. Ce n’était techniquement pas très difficile à comprendre, dans la mesure où il vivait à quelques immeubles à peine – mais il aimait, curieusement, l’ambiance de cet endroit. Il y avait ses petites habitudes. Ses visages connus – comme celui de Dustin, par exemple. Deux, trois potes barmen et barmaids qui le gardaient toujours à l’œil, le resservaient, lui payaient à boire, lui faisaient crédit, et aussi lui disaient qu’il était peut-être temps qu’il rentre chez lui et qu’il fasse un bon gros dodo. Un peu comme dans les films, quand le pochtron du coin se fait appeler un taxi par des serveurs pris de pitié. Sauf que lui, même ivre mort, il était capable de retrouver son chemin dans deux rues, de grimper quatre étages et de s’écrouler dans son lit avec une tonne et demi de flotte pour se réhydrater – quand même. Et puis au Pim’s, il ne risquait pas de croiser sa famille. La plupart de ses cousins susceptibles de sortir le soir choisissaient des lieux avec un standing un peu plus élevé – grand bien leur en fasse, le Orwell déshérité du lot se contentait très bien de l’endroit. Son porte-monnaie aussi. Curieusement, et aussi pitoyable que cela puisse paraître, il se sentait chez lui dans ce bar. Il avait une place dans ce bar. Il était… à l’aise.
Tellement à l’aise qu’il eut un grand éclat de rire quand Dustin, l’air de rien, lui demanda s’il avait peur. Comme un gamin un peu trop fier, il décrocha un grand sourire : « Moi ? Ha ! J’ai peur de rien. Mords-moi si tu l’oses. » C’était faux, il avait peur de beaucoup, beaucoup de choses – comme quelqu’un qui avait déjà eu un peu trop mal pour son âge. Mais il aimait à prétendre le contraire. Rester insouciant. Après tout, formuler ses angoisses, c’était le meilleur moyen pour les rendre encore plus réelles, non ? Et Dustin n’était pas une personne angoissante en soit, non plus. Certes, au premier abord il avait l’air aussi aimable qu’une porte de prison – mais là tout de suite il abordait un très, très léger sourire que Joshua avait bien remarqué (on ne lui cachait rien, ok ?!), et qui donnait tout à coup beaucoup plus de douceur à son visage. C’était comme un moyen de signifier à chaque seconde que non, il ne comptait pas tuer l’autre jeune homme prochainement et que non, il ne l’avait pas contraint et forcé de le rejoindre pour cette soirée. Ouais. C’était plutôt rassurant en soit - alors Joshua ne pensait pas vraiment non plus que Dustin allait inopinément se transformer en loup garou ou en vampire pour le mettre à mort dans une petite ruelle sombre. Parfait. Ils allaient donc pouvoir passer une bonne soirée. Même si à la question de Dustin, il fronça légèrement les sourcils avant de répondre : « Je sais pas, mignon c’est surtout pour les chiots, non ? Ou les chatons. Ou n’importe quel animal en miniature. Pour les mioches aussi. Je suis pas un chiot. Enfin je crois pas. (ok, sous certains aspects il avait vaguement l’air d’un chiot, mais ça n’était pas une raison, d’abord) Et je suis pas un mioche non plus. Pour un homme, il faut dire beau non ? Classe. Elegant. » Il eut une légère grimace. Non, ça ne collait pas. Enfin, il pouvait être élégant parfois, dans son genre (non, il ne pensait pas à sa honteuse période étudiante où il revêtait des nœuds papillons plus fantaisistes les uns que les autres, urg). Mais, pensa-t-il en jetant à nouveau un léger regard sur Dustin, il ne collait pas exactement à ces qualificatifs. Il avait trop de vivacité, trop d’énergie, un trop grand sourire pour que ses traits, pourtant objectivement harmonieux, collent au mot « beau » comme pouvaient bien le faire ceux de Dustin. Il secoua légèrement la tête. Comme pour se réveiller. Dustin était un ami, ok ? Même pas. Un ami en devenir. Pas de pensées déplacées. Putain, il avait besoin d’un verre. Encore.
Heureusement, ils venaient de rentrer. A la remarque de Dustin sur le fait qu’il faudrait lui trouver une banquette quand il aurait sommeil, il répondit d’un petit coup de coude dans les côtes du jeune homme et d’un très (faussement) vexé : « Si par malheur je devais rouler sous la table avant toi, je tiens à rappeler que j’ai aussi commencé longtemps avant toi ! Merde ! Tu pars avec un avantage ! » Quand même, hein. C’était quoi ? Sa troisième bière ? Quatrième, avec celle pour laquelle il venait de signer avec Dustin. C’était certes petit bras sur le taux d’alcool par litre, mais avec la quantité il rattrapait sans mal quelques consommations plus costaudes. En gros, il allait probablement mal finir. En gros, il allait probablement finir par rouler sur la table avant Dustin. L’avouer ? Non. Jamais. L’autre risque ? Qu’il se mette en quête d’un lit à partager, sans relâche, comme lorsqu’il forçait vraiment sur la boisson. Tout à coup, rester seul lui semblait toujours insurmontable. Etre ivre lui donnait un besoin urgent, violent de chaleur humaine. Comme s’il avait peur de se réveiller au petit matin, redescendu de son trip de la veille, désillusionné, seul. Son regard glissa sur Dustin alors qu’il commandait. Avec un peu de chance, il allait simplement s’écrouler comme une masse sur une banquette et faire une sieste inopinée et fort peu reposante. La réponse de l’autre jeune homme sur cette sombre histoire de capotes tomba à point nommé, et il eut un nouveau rire – déjà finie, la minute d’inquiétude. « Désolé, ma fierté me permet de mendier des préservatifs mais pas du fric. Et franchement, quand on en aura fini j’aurai déjà oublié où se trouve cette putain de machine. » Il eut un temps de réflexion, une grimace. « Ouais. J’ai une vue de merde ET une mémoire de merde. »
Enfin, ils se retrouvèrent en possession de leurs commandes. Il s’apprêtait à siroter la sienne quand il fut coupé par la question de l’autre homme – et il releva les yeux vers lui, prêt à rétorquer. Les sourcils légèrement froncés, il observa Dustin alors qu’il descendait sa bière d’une traite. Ha. Bah. D’accord. Il avait une espèce de moue étrange, légèrement songeuse, au bord de laquelle menaçait un sourire. Il regarda son verre. Releva les yeux vers celui de son camarade, à présent vide. Réfléchit encore un instant - il avait déjà bu comme un trou ce soir, enquiller un verre de bière cul sec n’était peut-être pas le meilleur des plans, mais quand même, il avait son honneur à défendre non? Et puis il envoya ses scrupules se faire foutre, éclata de rire, amena sa bière à sa bouche, renversa très légèrement la tête en arrière (très, très légèrement, manquait plus qu’il se prenne encore tout le contenu d’une putain de consommation sur la gueule, Dustin avait déjà assisté à ce spectacle, merde!), et fit de même. Quand il ramena le verre sur le comptoir, ce fut avec un peu plus de force qu’il ne l’aurait voulu, et donc un claquement sonore absolument pas révélateur de son taux d’alcoolémie. Il écarquilla légèrement les yeux, avec le sentiment étrange qu’il venait de faire la connerie de la soirée, et en même temps l’autre sentiment étrange de n’en avoir strictement rien à foutre. Et alors, enfin, il prit la peine de répondre à Dustin: « L’happy hour putain! C’est que sur les bières, fallait en profiter au moins une fois non?! Et je viens de niquer mon happy hour en dix secondes! » Il eut une seconde de réflexion, et, l’air très fier (et donc pas si intensément vexé d’avoir gâché de telles économies par un cul-sec), ajouta: « Happy ten seconds. » Ok, c’était à chier. La soirée allait mal finir. Ce qui ne l’empêcha pas une seconde de dire, comme pour se montrer à la hauteur des ambitions que Dustin avait exprimé quelques instants plus tôt: « C’est parti pour la tequila ? ». Non, il n’avait pas demandé son avis à son compagnon. Mais franchement, qui pouvait dire non à de la tequila ? Sûrement pas lui en tous cas. Une barmaid passa près d’eux, il se pencha vers elle, posant doucement sa main à l’arrière de sa tête pour mieux atteindre son oreille. « Un plateau de tequila ? » - et c’est là que c’était plutôt utile d’être non pas un habitué, mais deux habitués avec Dustin. On pouvait avoir un assortiment de shooters… uniquement constitué d’alcool pur, fort, et de qualité. D’autant plus que Joshua était passé en full mode tactile, et que Dustin avait eu la fort bonne idée de glisser, comme par hasard, à la jeune femme son plus beau regard, bleu, du genre auquel on ne pouvait pas répondre non. Le regard de la barmaid passa de l’un, à l’autre, puis de l’autre, à l’un, et puis elle eut un sourire entendu et partit leur préparer le dit plateau. Alors Joshua eut un grand sourire pour Dustin : « Ca va mal finir, cette histoire. » - Oui, le sourire entrait en totale contradiction avec ce qu’il venait de dire, en apparence, mais dans les faits il n’était pas contre une bonne soirée bien méchante. D’autant plus qu’il ne travaillait pas le lendemain. Enfin, ce n’était pas comme s’il ne s’était jamais présenté à son poste sans avoir dormi, encore ivre, encore dans les vêtements de la veille – mais de façon générale c’était le genre de truc qu’il valait mieux éviter. Non ? A nouveau, il déposa son coude sur le comptoir, sa tête sur la paume de sa main, sans jamais cesser de regarder Dustin. Il n’y avait rien de plus normal que regarder son compagnon de soirée après tout… n’est-ce pas ? Et à titre  informatif, il lui glissa : « J’habite à deux rues du bar. Si tu t’écroules. Et si je m’écroule aussi d’ailleurs, que t’aies pas peur de me ramener sur ton dos à l’autre bout de la ville, ou d’avoir à me payer le taxi. » Enfin un peu plus d’honnêteté quant à son taux d’alcoolémie actuel et de combien il risquait de frôler le coma éthylique après la tequila ! « Et dans le genre dossier fumeux, vaudrait mieux aussi que tu m’arrêtes avant que je commence à vouloir des body shots. Non, ça tu l’as pas encore vu. Non, je pense pas que tu veuilles voir ça. » Et en plus, ça se faisait tout particulièrement avec de la tequila. Et il l’avait déjà fait au Pim’s. En fait, le Pim’s, c’était vraiment un endroit louche quand on y pensait –tout du moins les samedi soirs et aux yeux d’un Joshua hautement torché. Ses yeux s’attardèrent sur la serveuse, alors qu’elle leur amenait enfin un plateau lourdement chargé de quinze shots de tequila. Putain, le nombre impair fourbe, ils allaient devoir se battre à un moment ou à un autre… Sauf s’ils échouaient avant à l’hôpital, possibilité à ne pas exclure prématurément. Enfin, avant toute prise de tête, ils en avaient sept à boire chacun pour le moment, c’était de quoi s’occuper pendant un petit bout de la soirée. D’office, il en sortit un du plateau et le donna à Dustin, avant de se servir lui-même. Il sourit. « Allez. Cette fois, c’est vraiment parti, monsieur « j’ai peur d’être une tafiole ». On trinque à… ? »

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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptySam 26 Juil 2014 - 17:55

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    code broadsword.

La dernière fois qu'il avait mordu quelqu'un, il s'agissait sans doute d'un jeu qui n'avait pas très bien fini. En fait, il s'en rappelait très bien. Une soirée un peu trop arrosée, un abruti qui avait lancé une idée de jeu, des défis stupides à relever et une chose en entrainant une autre Dustin s'était retrouvé à mordre par surprise une fille qu'il connaissait à peine. Elle n'a pas trop apprécié le coup de la morsure (et accessoirement de la bave qui va avec), et bien que ça ait fait rire ses potes, lui non plus n'a pas vraiment rigolé quand elle lui a jeté le contenu de son verre à la figure. Depuis, il s'était juré de ne plus mordre qui que ce soit à moins que cela soit consentant. Là à priori, ça l'était puisque Joshua le lui demandait. Pire même, il semblait mettre Dustin au défis de le faire. Putain de mauvaise idée. Il est tout à fait le genre de garçon avec qui il ne faut jamais faire de pari. À l'image de Joshua, lui non plus n'avait pas froid aux yeux et on pouvait lui demander de faire n'importe quelle connerie, il était toujours prêt à s'exécuter juste pour prouver qu'il n'avait rien d'une mauviette. C'était une sale habitude qu'il avait là de toujours devoir montrer à tout le monde qu'il était capable de tout et n'importe quoi. Avec un coup dans le nez, c'était encore pire. N'empêche, qu'il avait jeté un petit regard en coin à Joshua en l'entendant dire qu'il n'avait peur de rien. Il se surprit même à se demander s'il disait ça "juste comme ça" ou s'il était vraiment sérieux. Et puis, il réalisa que c'était stupide puisque de toute façon tout le monde a peur de quelque chose. Dans son cas à lui par exemple, il avait toujours eu une trouille bleue de quitter Huntington. Ce n'était pourtant pas l'envie d'évasion qui lui manquait, il aurait tué pour parcourir le monde et avec son argent il n'avait pas vraiment à se priver, mais malgré tout Dustin était bien incapable d'envisager sa vie ailleurs qu'ici. Il s'inquiétait aussi pour son inspiration, ses peintures. De même, il avait peur du vide aussi bien physique que métaphorique. Et il n'oubliait certainement pas les pensées qu'il avait quotidiennement et qui l'angoissait toujours plus que de raison. Pourtant, il arborait à chaque fois un air très calme. Dustin n'était pas de ceux qui ont le sang chaud. S'énerver, pour quoi faire? Il gérait ses émotions de manière singulière mais surtout très personnelle. Il ne ressentait jamais le besoin de parler de ce qui se passait dans sa tête, pas même à ceux qui lui étaient les plus proches hormis peut-être Alexis. À elle, il savait qu'il pouvait toujours tout dire et qu'elle ne le jugerait jamais. Mais ce n'était pas tant le jugement qui l'effrayait, quelque part il se raccrochait à tout ça. Ses blessures, ses cicatrices, ses angoisses, ses peines. Ces choses-là faisaient de lui ce qu'il était et même si ça faisait vraiment mal parfois d'y penser, il acceptait les choses qui lui étaient arrivées. Il avait beau ne pas tout comprendre et se poser un milliard de questions sur le pourquoi du comment ce qui avait eu lieu il y a quelques mois déjà était arrivé mais il se rendait toujours compte que penser de cette façon ne changerait rien aux choses. Dustin préférait laisser le passé là où il était, et tenter tant bien que mal d'avancer. Même si ça fait peur. Même si ça fait mal. Son regard bleu azur se posa à nouveau sur Joshua. Il repoussa ses pensées les plus profondes au fond de sa tête et fit signe de mordre quelqu'un accompagné d'un grognement adorable à mi-chemin entre un tigre et un chaton. C'était bien Dustin ça. Un mixe étrange de tigre et de chaton. "Tu tombes à pic! J'ai aiguisé mes incisives juste avant de quitter mon appart'!". Il haussa un sourcil, rouvrit la bouche pour parler mais décida au dernier moment de s'abstenir. Joshua quant à lui tenta de répondre à la question que Dustin venait de lui poser. Ce dernier n'était pas de ceux qui se posent trop de questions. Il s'exprimait toujours de la manière la plus naturelle qu'il soit. En étant complètement lui-même. Il se fichait bien de ce que les autres pouvaient penser. Normal, ça ne voulait strictement rien dire à ses yeux. Il n'y avait pas de comportement spécifique à avoir, ni de choses précises à dire de telle ou telle manière pour les rendre plus acceptables. Enjoliver les choses ou dire aux autres ce qu'ils veulent entendre, ce n'était pas son genre. "C'est toi qui a commencé à dire que tu étais mignon!" Dustin le fixait, le visage impartial. "Je sais pas si c'est réservé aux chatons et aux chiots, ce serait franchement injuste pour les lapins miniatures, en tout cas pour les enfants… ça dépend vraiment desquels. " Ouais, parfois il était capable de descendre assez bas au point de critiquer la beauté d'un bambin. Pardon mais "Tous les bébés sont beaux" c'est vraiment des conneries - sans doute inventées par les parents des bébés moches et pas mignons pour un sous - et c'est quand même pas sa faute à lui si certains enfants sont juste des putain de tête à claques absolument pas adorables. À côté, Joshua était un milliard de fois plus mignon selon les critères de Dustin. "Il ne faut rien dire du tout. Tu dis ce que tu veux, y'a pas de règle pour ça. Tout à l'heure t'avais l'air plutôt décidé sur "mignon". Moi je trouve que ça te va bien." Il le fixait toujours, pas un instant où il se sentait mal à l'aise, pas un instant où il doutait de ce qu'il était en train de dire. "Et ça fait pas de toi un chiot, un chaton ou un gosse." Il hésita et puis osa un nouveau sourire. Décidément, à ce rythme-là il aurait les joues en feu d'ici quelques minutes. 

À l'intérieur du Pim's, tout était comme d'habitude. Un soir comme un autre après tout. Après avoir jeté un rapide coup d'oeil autour de lui, Dustin s'était concentré sur Joshua. Ce dernier lui promettait une soirée intéressante, il n'en doutait pas le moins du monde. "On se rassure comme on peut, hein Joshua?" Il lui rendit un coup de coude, tout comme il venait d'en prendre un pour avoir plaisanté sur la banquette qu'il faudrait trouver quand le sommeil pointerait le bout de son nez. Bon, ce n'était pas faux non plus. Joshua avait sans doute eu plusieurs bières avant l'arrivée de Dustin. Mais ça n'empêcherait pas Dustin de se foutre de sa gueule si on le retrouvait à rouler sous la table le premier. Cela dit, il comptait bien rattraper son partenaire rapidement et ce n'était pas avec de la bière qu'il comptait le faire. Joshua les ramena tous les deux à un souvenir légèrement embarrassant pour lui mais que Dustin n'avait pas jugé si honteux, la fois où il lui avait taxé un préservatif. Sa question était plutôt amusante à vrai dire. "Ta fierté te permet de demander des capotes à un gars que tu connais à peine mais pas d'emprunter quelques malheureux dollars? Tu sais que les capotes ne sont pas gratuites? … Sauf peut-être quand t'es au lycée." Tiens, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas pensé au temps où il se rendait dans le bureau de l'infirmière pour chourer des poignées de préservatifs. "Ça c'était la belle époque." lâcha-t-il presque nostalgique. Il se souvenait de cette fois où l'infirmière les avait surpris lui et Sam, en train de s'enfiler des capotes par le nez. À ce qu'il parait, on n'est pas sérieux quand on a dix sept ans. Eux, ils étaient sacrément cons. Cette histoire leur avait valu une matinée entière de retenue à nettoyer le gymnase de l'école. Il en riait encore. "Mais bon, c'est une époque révolue pour nous deux non? Donc techniquement, tu me dois du fric." Dustin pencha légèrement la tête en entendant Joshua parler de ses problèmes de vue et de mémoire. Un éclat de rire et puis "Pauvre petit vieux." Décidément, il était d'humeur taquine. Mais vous savez ce qu'on dit: qui aime bien, châtie bien.


Une fois qu'ils eurent tous les deux un verre plein dans les mains, déjà Dustin se sentait mieux. Pas qu'il ne se sentait pas bien avant mais là, il avait un peu l'impression d'enfin être dans le truc. Il allait pouvoir s'ambiancer lui aussi et rejoindre le mouvement de la soirée. Jusque là, il était sobre comme rarement il l'avait été et bien sûr il fallait remédier à ça le plus vite possible. À son tour de défier Joshua. "La bière c'est pour les filles" qu'il avait failli dire, mais à la place il avait exprimé une certaine inquiétude à l'idée d'être une tafiole, un mot qu'il n'employait d'ailleurs presque jamais mais qui le faisait toujours beaucoup rire. Une fois, il avait passé dix minutes à rigoler de la ressemblance des mots "tafioles" et "lucioles", il avait aussi sans doute fumé un joint de trop ce soir-là mais au moins ça lui avait fait les abdos. Comme s'il avait besoin d'un fou rire pour fortifier ses tablettes de chocolat! Il observa Joshua boire sa bière en cul sec également et puis l'écouta se plaindre d'avoir gaspillé son happy hour en dix secondes. Il remua la tête, un léger sourire collé à ses lèvres. Putain mais bien sûr qu'il était trop mignon. Il changeait souvent d'avis semble-t-il mais ça avait un côté adorable qui plaisait à Dustin. "And may the odds be ever in your favor!" répondit-il au fameux "Happy ten seconds" que Joshua venait de lâcher. Une pause. Ouais, il venait vraiment de faire référence aux Hunger Games au milieu d'une conversation au Pim's. Non, il n'avait pas vraiment honte. Et ouais, c'était carrément pourri mais toujours non, il n'en avait pas grande chose à foutre. "Quand on se connaitra un peu mieux, tu apprendras à apprécier ma grande culture cinématographique!" Un haussement de sourcils, un sourire en coin et puis son air sérieux qui se repointe au bout du compte. Après tout, il fallait bien ça pour parler de tequila, non? On ne rigole pas avec l'alcool. Il hocha la tête pour signifier son adhésion à la proposition de Joshua et puis tous les deux, d'un commun accord, firent les yeux doux à la barmaid pour obtenir leur plateau. Sans même se concerter, ils avaient effectué un travail d'équipe plutôt remarquable, il fallait le reconnaitre. "Ouais, sans doute." Son regard suivait la barmaid qui était partie leur préparer leur commande. Il la matait… un peu. Et puis, il se tourna vers Joshua. "Mais c'est pas grave, si? Tu disais quoi tout à l'heure? Que t'avais peur de rien, non?". Un coup d'oeil rempli de malice à son nouvel ami. Ce dernier ne tarda pas à l'informer que son lieu d'habitation n'était pas loin. Soudain, alors qu'il n'avait pas encore trop réfléchi à ce qu'était "tout ça", il réalisa que la conversation qu'ils étaient en train d'avoir ressemblait aussi beaucoup à un jeu de séduction. Et avec cette espèce d'invitation en douce que Joshua venait de lui glisser, Dustin ne put s'empêcher de le dévisager un peu plus longtemps qu'il ne l'aurait voulu. Joshua était clairement son type, bien qu'en réalité, il ne se ferme jamais de porte et que son type varie parfois d'un homme à un autre, de même pour les femmes. Joshua n'était pas seulement mignon, il était drôle et intéressant, intrigant aussi, et Dustin le réalisait à présent, de plus en plus attirant. Il aurait bien aimé lui demander clairement si c'était une invitation, mais jusqu'à preuve du contraire Joshua n'était pas gay, ni bi et par expérience, Dustin savait que c'était le genre de question qui pouvait jeter un froid très rapidement si elle était posée à la mauvaise personne. Or, ils étaient tous les deux chauds pour s'éclater, hors de question de gâcher la fête. Il y aurait bien un moment où il parviendrait à obtenir des réponses à ses interrogations. D'un autre côté, Joshua l'avait touché plusieurs fois en quelques minutes, il lui avait aussi demandé de le mordre - plus ou moins - , l'avait invité à passer la soirée avec lui et maintenant lui proposait de finir chez lui si jamais ils avaient trop bu pour que Dustin retrouve lui-même le chemin jusqu'à son appartement. Rah! Il détestait avoir à se poser toutes ces questions mais il ne connaissait pas assez Joshua pour savoir si oui ou non ils étaient bien en train de flirter l'un avec l'autre. Jamais il ne l'avait aperçu en autre compagnie que celle d'une jolie fille… Dustin secoua la tête. Ça commençait à lui donner mal au crâne. Tentant d'ignorer ses doutes, il releva les yeux et répondit: "De toute façon, je pourrais pas te payer le taxi même si je le voulais… Ta fierté t'empêche de taxer de l'argent aux autres, tu te souviens?" Il s'apprêtait à se concentrer à nouveau sur le cul de la barmaid derrière le comptoir mais Joshua ajouta un truc qui lui fit se demander s'il n'avait pas halluciné. Il lui fallut quelques (longues) secondes avant d'être capable de fournir une réponse. "Oh, crois-moi… Tu te trompes!" Il planta son regard dans celui de son camarade. "J'ai bien envie de voir ça. Et puis tu sais, ce sont justement ces moments "dossier" qui scellent une amitié." Dustin se pinça les lèvres avant de frotter sa barbe. Moins de cinq minutes plus tard ils avaient enfin obtenu leur commande. "Là, on peut parler!" lança-t-il tout joyeux, un peu comme un enfant au matin de Noël, ses yeux brillaient. Un dernier regard pour la barmaid, et puis finalement c'est Joshua qui le rappela à lui. A quoi pouvait-il bien trinquer? Il y pensa un instant. Sur le ton d'un gosse surexcité, complètement en contradiction avec ce qu'il était d'ordinaire, il lança:"À une super nouvelle amitié qui déchire?" Une moue. "Vite on boit avant que tu comprennes à quel point je suis vraiment con quand je suis sobre."
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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyDim 27 Juil 2014 - 1:39

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

C’était peut-être difficile à comprendre, mais Joshua ne se rendait pas toujours compte de l’attitude qu’il adoptait avec les gens. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, il avait toujours été tactile, il avait toujours eu le besoin de toucher, de ressentir la chaleur humaine. Il était de ces gamins qui s’accrochent au bras de leur mère, comme pour se rassurer, constamment. Bien sûr, il avait grandi, il n’était plus un gamin - mais l’habitude était restée. Il appréciait une personne? Il éprouvait une fascination pour une personne? Il les effleurait, doucement, posait sa main sur la leur, comme pour s’assurer qu’ils étaient bien là. Si ces contacts découlaient toujours d’un rapport particulier, ils venaient avec la plus grande des insouciances et la plus grande des spontanéités. Il ne calculait rien. Il avait envie de faire quelque chose? Il le faisait. Il avait envie de dire quelque chose? Il le disait. Ce qui aurait pu être perçu comme une série de sous-entendus légèrement scabreux, il la prononçait avec un naturel rare. Plus encore lorsqu’il avait bu. Il n’avait pas de réelle timidité, dans ses rapports humains. Dustin le fascinait. Parce qu’il était beau, parce qu’il avait ce caractère étrange, ces sourires inhabituels pour lui. Alors il se laissait aller à sa spontanéité primaire, à cette espèce de tendresse constante. Aller plus loin? Il ne pourrait pas. Pas de lui-même. Malgré tout, la barrière demeurait - les souvenirs de Daniel, de cette espèce de dépendance et de la douleur brutale au dernier jour, l’empêcheraient de faire un premier pas vers quoi que ce soit de plus concret. Il flirtait inconsciemment. L’erreur qu’il avait fait par le passé, le poids du jugement que son père avait porté sur lui, mettaient une ferme barrière. Il pouvait avoir toute la fascination du monde, il ne franchirait pas le cap. Pas avec un homme. Non, pas de lui-même. Il se l’était juré. Il se raccrochait à cela. Il échouait à faire totalement taire cette part de lui, mais il ne passait pas à l’acte. En espérant que cela suffise à le préserver du danger.
Ou peut-être qu’il ne l’espérait pas assez? Son père aurait pu lui reprocher tellement, tellement de choses. Les mots qu’il avait prononcé, les regards qu’il avait posé sur Dustin, cette étrange fascination qu’exerçaient ses yeux sur lui. Il lui aurait encore dit ces mots, ces « je ne veux pas de ça chez moi », ces « tu n’es plus mon fils ». Il aurait peut-être eu raison. Mais Joshua était épuisé. Epuisé, et incapable d’oublier. Ne pas franchir le pas, pour son père, n’aurait pas été assez. Mais il était incapable de plus. Le temps le lui avait appris.
Et puis merde, la soirée s’annonçait bien. Ils s’entendaient bien. Dustin était peut-être d’un naturel si calme qu’il en semblait froid, il était peut-être l’exact opposé de Joshua, mais il avait un certain humour, l’art de le taquiner. Régulièrement, il quittait son costume de mec taciturne, et il adoptait cette espèce de sourire étrange, avant de lui asséner un trait d’esprit. Aiguiser ses incisives? Sérieusement? A chaque fois, Joshua ne pouvait s’empêcher de rire. Et ce n’était pas seulement parce qu’il avait le rire facile - c’était aussi parce qu’il se sentait bien. A l’aise. Il ne pouvait s’empêcher de penser à la jeune femme, jolie par ailleurs, qui avait essayé de l’entraîner danser, plusieurs fois, un peu plus tôt - et au sentiment qu’il en était totalement incapable, que les choses ne seraient pas… à leur place. Avec Dustin, tout semblait naturel. Il ne se forçait en rien. Ne jouait aucun rôle. Cet homme avait le don étrange de faire oublier les contraintes. Il s’exprimait d’une façon étrangement fluide, comme s’il ne réfléchissait jamais avant de parler, comme si les choses venaient d’elles mêmes, se présentaient, et qu’il les entendait pour la toute première fois en même temps que son interlocuteur. Il semblait sans arrière pensée, sans barrière, sans jugement, sans règle pré-établie. Il venait de disserter sur les chatons, les chiots, les lapins miniatures, les enfants moches, le tout pour décréter que Joshua était mignon sans être pour autant un chiot ou un gosse? Il l’avait dit sensiblement sur le même ton qu’un « bonjour », qu’un « ça va? », sans y réfléchir et tout naturellement. Peu à peu, Joshua gagnait la certitude qu’il pourrait débiter une dissertation de philosophie entière de la même façon. C’était aussi déstabilisant au premier abord que fascinant au second. Et oui, cela lui donnait le sentiment que ce soir il n’avait aucune limite à se fixer, aucune raison d’avoir peur de ce qu’il pourrait bien en venir à dire. Alors il sourit. « Ok, ok, je suis mignon. J’arrête d’essayer de lutter. Je suis mignon. Ca doit être mon destin. J’assume, je continuerai de le proclamer bourré, et je me vexerai pas quand j’aurai décuvé. Mais va pas croire une seconde que je suis constamment seulement mignon. » Il enfonça ses mains dans ses poches, comme pour mimer une bouderie… avant de céder à nouveau au naturel et de confirmer sa résolution en décrochant un large sourire. C’était quand même dingue, cette incapacité chronique à garder son sérieux plus de deux minutes.


Bon, ok, sur un point au moins Dustin était relou. Il avait l’air un peu trop prêt à se foutre méchamment de sa gueule s’il roulait sous la table avant lui - même dans la situation bien particulière où il avait entamé la soirée méchamment ET longuement avant lui. Tsss. Injustice. Mais ce n’était pas comme s’il pouvait vraiment lui en vouloir - alors quand Dustin lui asséna une remarque bien sentie et lui rendit son coup de coude, il ne put guère faire mieux que lui jeter un bref regard noir et grogner un « T’es pas drôle, je suis déjà sec. » entre ses dents. Mais Joshua n’était pas franchement du genre rancunier - honnêtement, il s’était pris bien pire dans la gueule de la part de son propre géniteur pour se vexer pour de si petites remarques, alors même quand Dustin lui fit remarquer qu’il lui devait techniquement du fric pour les capotes, il adopta un faux air outragé d’une drama queen et lança un très cliché: « Donner c’est donner et reprendre c’est voler! Au pire demande moi une capote aussi, ça fera échange de bon procédé! » Il eut un temps d’arrêt, et une légère moue songeuse - avec toujours cet éternel sourire qui menaçait au coin des lèvres. « Franchement, si je te file du fric pour ça, ça fera comme si sur le coup tu m’avais payé pour du sexe. » Bonsoir, il n’était pas un gigolo! Et il ne l’avait jamais été, comme il le confirma en ajoutant dans un rire: « Et je faisais pas ça au lycée. J’étais moins… Fin. Je portais des noeuds papillons, tu vois le genre. » Quoi? Il valait mieux en rire qu’en pleurer! Longtemps il avait cru adopter ainsi un style mais… nope, c’était définitivement un mauvais plan, et il se sentait beaucoup, beaucoup mieux depuis qu’il avait eu la bonne idée de passer enfin aux cols ouverts. Il respirait. Au sens propre comme au sens figuré. Vous voyez? « Et puis je suis plus jeune que toi. D’abord. » Ouais, la remarque ne lui avait pas échappé. Tsss. C’était quand même pas sa faute s’il était un poisson rouge, et qu’en prime il était limite aveugle sans ses lunettes, c’était assez relou sans qu’on en rajoute une couche. Et puis d’abord, il y avait injustice cosmique. Les yeux bleus n’étaient pas supposés être vachement plus fragiles?! La prochaine fois, il mettrait ses lentilles. Na.
Ils racontaient déjà sacrément de conneries, et pourtant la soirée venait tout juste de commencer. Enfin pas la sienne, techniquement, mais en tous cas la soirée qu’ils partageaient tous les deux. Et elle commençait en force, d’ailleurs! Avec un verre de bière cul sec, et déjà une référence à la con. Enfin pas vraiment à la con, il avait été comme un petit fou quand il avait vu Hunger Games pour la toute première fois, avec un énorme bol de pop corn et sa petite soeur. Toujours était-il qu’il reconnût la référence d’emblée, et c’est avec un nouveau rire qu’il put répondre: « J’apprécie déjà, t’inquiète pas! Mais j’ai hâte de voir ce que tu me réserves. Hunger Games ça va encore. Tant que tu me planques pas du Twilight quelque part. » Hé mais la référence aux canines aiguisées… Enfin. Son regard se décrocha un instant de son camarade, pour se poser sur la serveuse. Tiens. C’était pas sur elle qu’il avait fait son dernier body shot? Pas étonnant qu’elle n’ait pas eu de soucis pour leur servir de la tequila. Et puis il pouvait comprendre que l’on ait du mal à résister aux yeux que lui avait fait Dustin au moment de la commande. Bleus. Joshua aussi avait toujours eu un faible pour les yeux bleus. « Ouais, et puis t’inquiète pas, j’aurai tout oublié d’ici à peu près dix secondes et je serai à nouveau à fond. Poisson rouge, tu te souviens? Puis j’ai beau me plaindre, j’aime bien quand les soirées partent en vrille. » Si par « en vrille », on entendait « déchéance profonde » et non pas « se prendre un poing dans la gueule en sortant dans la rue », bien sûr. Fallait pas déconner. Il eut un sourire entendu, déposa brièvement sa main dans le dos de Dustin: « Je suis prêt pour une soirée mémorable. »
Même si a priori on était prêt à le laisser crever dans la rue sans taxi! Bravo, bravo. Belle mentalité. Enfin il s’en tapait, puisque techniquement il venait de dire qu’il retrouverait toujours le chemin vers chez lui. Joshua, chien fidèle. Ne pas lui payer le taxi ET le laisser faire des body shots? Et bah putain, c’était de pire en pire! Dustin le poussait au vice, comme ça, pour le fun! Il fronça légèrement les sourcils: « Puisque j’ai une volonté proche de zéro pour résister à mes envies à la con quand je suis vraiment bourré, je me prononce maintenant: t’es vraiment sûr de vouloir me voir me prendre des attouchements sexuels sur le comptoir de ce bar? Ou les donner? » Il eut un temps de réflexion à nouveau, et cette éternelle (fausse) moue songeuse. « Et il est hors de question que je me ridiculise tout seul. » Ce qui était plus ou moins un moyen de réclamer de ne pas être le seul à se la jouer body shot. Et même s’il n’avait à l’origine pas du tout entendu par là qu’ils le fassent ensemble, la bière cul sec aidant, et les autres bières auparavant aussi, il percuta pour une fois le double sens de sa phrase. Et rougit. Un peu. Brièvement.
Putain.
Amitié. Amitié. Amitié. Super nouvelle amitié qui déchire. Voilà. Il allait se concentrer sur ça. Juste sur ça. Et même s’il avait été capable de passer le cap, il n’avait même pas eu la certitude que Dustin pourrait être intéressé. C’était du grand n’importe quoi, et la bière refaisait des connexions chelous dans son cerveau qui ne lui plaisaient pas du tout, du tout, du tout. Et il y parvint, reprenant peu à peu sa légendaire insouciance. Il amena joyeusement son shot de tequila au contact de celui de Dustin, tout en répondant dans un sourire « A une nouvelle super amitié qui déchire. Et franchement, t’arrives pas à être aussi con que moi. » - avant de descendre, ni une, ni deux, son verre. Putain. Il sentit distinctement le trajet de l’alcool tout au long de sa gorge - y’avait pas à dire, l’alcool pur, ça avait son petit effet. Et il sentit aussi distinctement que là où de la mauvaise tequila aurait plus ou moins eu le goût d’alcool à brûler, celle là était… bah était vraiment bonne. Il haussa des sourcils sincèrement surpris. Voilà l’effet d’un combo d’habitués du Pim’s sur des serveuses plus ou moins sensibles à leur charme. Il fallait vraiment qu’il commence à sortir avec Dustin un peu plus souvent, ça lui changerait de ce que l’on servait d’ordinaire aux clients. Même s’il n’allait pas faire long feu à ce rythme. Il secoua la tête. « Tu vas bientôt me perdre Dustin, je te jure, ça va me faire chier de craquer avant toi, mais quand j’aurai fini ma partie du plateau je répondrai plus de rien. » Et en plus, ça le faisait rire. Même s’il ressentait déjà l’envie pressante d’aller danser. Enfin. Il prit le deuxième verre dans sa main, le tendit à nouveau vers Dustin. « Autre truc dont tu devrais être au courant: je vais pas rester comme un con accoudé au bar longtemps, à un moment ou à un autre je vais aller danser, et putain, je suis inépuisable. ». Il attendit que Dustin trinque une deuxième fois avec lui, et puis descendit le nouveau verre de tequila. Puis empoigna le troisième. On ne s’arrêtait pas en si bon chemin, si? « Prépare toi à regretter d’avoir accepté de passer cette soirée avec moi. »


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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyMar 29 Juil 2014 - 3:45

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

Dustin ne se serait jamais permis de penser que Joshua n'était rien d'autre qu'un garçon mignon. C'était écrit en gros sur sa tête qu'il était beaucoup plus et même s'ils ne se connaissaient pas tant que ça, Dustin avait la certitude au fond de lui que Joshua n'était pas qu'une belle gueule. Il n'était pas de ceux qui s'arrêtent à l'apparence sans chercher à gratter un peu pour découvrir ce qu'il y a derrière la première impression que les gens peuvent donner d'eux-mêmes. Au contraire, il aimait bien apprendre à connaitre ceux qui croisaient sa route et qui lui laissaient l'opportunité de se rapprocher. C'était souvent de cette façon-là que naissaient en Dustin des fascinations étranges pour des personnes qui lui paraissaient singulières et passionnantes. Des coups de foudre, il en avait eu des centaines, plus qu'il ne saurait les compter. Il avait ce don de plonger la tête la première dans les relations passionnelles mais toujours vouées à l'échec. La seule véritable personne avec qui il n'avait jamais osé céder à ses pulsions de peur de la voir lui échapper à son tour, c'était Alexis. Peut-être parce qu'avec elle, même s'il n'avait jamais rien tenté, il savait que c'était différent. Il ne l'avouerait pas, mais une part de lui s'était déjà demandée si finalement, ce n'était pas elle la femme de sa vie et si tous les autres, tout ceux qu'on avait placé sur son chemin auparavant, toutes ces filles et tout ces garçons qu'il avait aimé à un moment ou à un autre, n'étaient en réalité que des figurants. Peut-être qu'ils n'étaient en fait que des moyens de repousser ce qu'il ne voulait pas voir, ce qu'il ne s'autorisait pas à voir. Les aimer eux, c'était se libérer un peu - mais un peu seulement - de tous les sentiments qu'il éprouvait pour Alex. Elle restait le fruit défendu, celle qu'il n'aurait jamais. Mais Dustin n'était rien d'autre qu'un gros nounours en mal d'amour. Il en avait tellement à revendre, tellement à donner aux autres, il en gardait parfois à peine pour s'aimer lui-même. D'ailleurs, il avait eu des périodes sombres lorsqu'il était plus jeune… Aujourd'hui encore, il ressentait de temps en temps une attirance insupportable pour l'auto-destruction en réaction à ce besoin d'amour qu'il avait à l'intérieur mais qui n'était jamais complètement rassasié. Aimer les autres, tomber amoureux, c'était se prouver à lui-même qu'il était bel et bien en vie et qu'aucune des merdes qu'il pouvait prendre, ni aucune des conneries qu'il pouvaient faire, n'avait encore eu raison de lui. Il était toujours là, toujours rempli d'une certaine impétuosité, d'une rage de vivre aussi. Brûler sa vie par les deux bouts mais ne jamais rien faire à moitié. Défier la vie, défier l'amour, défier la mort, sans jamais s'arrêter. Toujours continuer. S'il ne pouvait pas avoir Alexis, il pouvait avoir tous les autres. Mais il n'avait pourtant rien d'un salaud. Lorsqu'il se trouvait investi dans une relation, il avait l'impression que tout ses sentiments étaient toujours sincères, profonds, terriblement vrais et ancrés en lui et si inconsciemment il était responsable des échecs amoureux qu'il rencontrait à chaque fois, il ne sabotait pas volontairement ses histoires d'amour. Son problème restait la vitesse avec laquelle il était capable d'aimer. Très vite. Trop vite. Et puis un matin la lassitude et le soir même un au revoir. Dustin était conscient de son comportement, de cette espèce de souffrance qu'il semblait se trainer depuis de nombreuses années, du calvaire qu'il pouvait être pour les autres, des coeurs qu'il avait brisé sans vraiment le vouloir, et surtout du danger qu'il représentait pour un innocent ou une innocente qui croiserait son chemin. Un dernier regard pour Joshua avant de le suivre. Il souriait en grand, genre en beaucoup plus grand que Dustin pour qui montrer les dents étaient littéralement impossible à moins de vouloir imiter une bête féroce. Il avait hâte de voir toutes ces autres choses que Joshua pouvait être en dehors d'être mignon. La phase de fascination avait déjà commencé, sans même qu'il ne s'en aperçoive, sans même savoir si son nouvel ami pouvait réellement prétendre au statut de cible potentielle. Il ne savait pas encore dans quoi il s'embarquait mais une fois de plus, il fonçait tête baissée. 

À l'intérieur, le jeu avait déjà commencé. Taquin, il n'hésitait pas à se moquer (gentiment) de Joshua. Il faut dire qu'il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour se sentir à l'aise avec lui. Il était le genre de garçon avec lequel s'ennuyer semblait impossible, du moins avec un verre dans une main il avait l'air d'une vraie pile électrique. Peut-être qu'en dehors d'un bar c'était une autre histoire, ça Dustin n'en avait pas la moindre idée. En tous cas, il appréciait déjà passer la soirée avec quelqu'un capable de tenir une conversation et sans doute aussi joueur que lui. S'il y avait bien une chose qui agaçait Dustin, c'était se retrouver à faire la fête avec des personnes à qui il n'avait rien à dire, aucun point commun à se découvrir, pas de passion à partager et un sens de l'humour radicalement opposé. Joshua et lui avait l'air d'être sur la même longueur d'onde. À lui au moins, il n'aurait pas besoin de conseiller de s'enlever un balai du cul pour profiter de l'alcool, de la musique, des jolies filles et bien d'autres choses encore qu'offrait une soirée au Pim's. Il comptait sur l'hyperactif qu'il était pour mettre l'ambiance toute la nuit. Autant dire qu'il plaçait la barre pour Joshua assez haut, pourtant sans réelle crainte d'être déçu. C'était comme s'il ne pouvait même pas envisager de passer une mauvaise soirée à ses côtés, mais après tout il n'y avait aucune raison pour lui laisser penser le contraire. Jusqu'à maintenant Joshua n'avait été rien d'autre que drôle et sympa. Dustin n'en demandait pas beaucoup plus. L'histoire de la capote taxée et de l'argent qu'il lui devait c'était encore une fois une simple taquinerie. Comme s'il était sincèrement à quelques dollars près. Et puis franchement, il pouvait largement se permettre de dépanner ses potes en préservatifs de temps en temps. Ce n'était pas ça qui allait le ruiner. "Ok, ok, je ne te demande pas de me rembourser, mais soyons bien d'accord, tu m'es redevable!" Il osa un sourire plus franc, plus chaleureux aussi. Il affichait presque une allure de vainqueur. Soudain voilà qu'ils se retrouvaient à parler de leurs années lycée et Dustin ne put s'empêcher de froncer les sourcils en entendant Joshua mentionner des noeuds papillons. "Tu faisais pas ça quoi? Voler des capotes à l'infirmerie?" avait-il demandé l'air de ne pas comprendre. "Moi j'avais les cheveux longs et je passais les trois quarts du temps à fumer des joints sur le parking derrière la cantine. C'était pas glorieux non plus." Il se stoppa quelques secondes avant de reprendre, bien plus fier que précédemment:"Regarde-nous aujourd'hui, on est des putain de beaux gosses! On s'est bien rattrapés. ". Il avait failli lever la main pour demander un high five à Joshua mais il se rendait compte que ça aurait été digne du shooté aux cheveux longs qu'il avait été une bonne dizaine d'années en arrière. Autant le laisser où il était celui-là! Dustin était plutôt ravi du passage de sa copine la puberté dans sa vie et même s'il fumait toujours des joints, il avait au moins appris à se couper les cheveux. "Tu sais l'âge ça veut rien dire. Ce qui compte c'est la maturité." Un temps. "Quoique sur ce point-ci, j'ai bien l'impression qu'on est au même niveau tous les deux." et s'il n'aurait peut-être pas dû en être si fier, il arborait tout même un mince sourire qui ne l'avait d'ailleurs pas quitté depuis plusieurs minutes. 

"Raah, flûte! J'allais justement te parler de Bella et Edward d'ici cinq petites minutes mais tu viens de me couper l'herbe sous le pied!" Un air faussement déçu, Dustin ne garda pas son sérieux bien longtemps. "En vrai faudrait que je sois sous sédatif pour accepter de regarder cette merde. C'est une insulte à la communauté des vampires. Je préfère True blood. Y'a du sang, du cul et du mystère. Que demande le peuple? Me demande pas comment je connais Bella et Edward par contre, c'est une sombre histoire." Il tapota ses doigts rapidement sur le comptoir du bar et ajouta: "J'ai beaucoup de temps à tuer, alors ouais ma télé est souvent allumée mais c'est pas pour autant que je suis un no life hein. Je voudrais pas que tu te mettes une mauvaise image de moi en tête. Je sors rarement la journée, je préfère vivre la nuit alors il faut bien que je m'occupe. C'est tout." Joshua avait apparemment la capacité de se moquer de lui-même, c'était largement appréciable pour un mec comme Dustin qui voyait ça comme l'une des plus grandes qualités au monde. "Pour le coup c'est moi qui ai manqué d'oublier! T'es sûr que c'est pas contagieux ton truc?" Il venait de dire qu'il aimait bien que les soirées partent en vrille, Dustin hocha la tête, clairement d'accord avec lui. C'était toujours marrant, en tous cas sur le coup. Le lendemain, sans doute un peu moins. Il sentit alors la main de Joshua lui effleurer le dos, s'y arrêter quelques instants, avant qu'il ne déclare être prêt pour une soirée mémorable. Un tantinet déstabilisé par ce nouveau contact physique que Joshua venait de lui offrir, Dustin sentit un frisson lui parcourir la colonne vertébrale. Le contact de cette main avec sa peau, même si ce n'était pas direct, lui avait fait de l'effet et il en était le premier surpris. Il tapa le bar d'une main, s'impatientant presque de ne pas avoir un verre entre les doigts. Il s'amusait encore à le taquiner avec cette histoire de taxi mais les questions qui commençaient à se bousculer dans sa tête le perturbaient aussi un peu. 


Bien sûr qu'il avait envie de voir Joshua faire des body shots. Bien déterminé à ne rien lâcher, il hocha vivement la tête quand il l'entendit demander s'il était vraiment sûr de lui. "C'est ton occasion de prouver que t'as vraiment peur de rien. Et puis si c'est ton heure de gloire de la soirée, je suis sûr à cent pour cent de ne pas vouloir rater ça." Dustin se redressa cependant d'un coup en entendant son camarade de beuverie déclarer qu'il était hors de question qu'il fasse ça tout seul. Une fois de plus, il n'était pas très sûr s'il s'agissait là d'une proposition ou si c'était encore une machination de sa tête. Il n'avait eu qu'une bière, cul sec certes, mais elle venait à peine de descendre. Il n'était même pas un tout petit peu entamé! Il n'allait pas déjà commencé à voir le mal partout et à vouloir flirter avec tout le monde, si? Non, pas avec tout le monde mais avec Joshua… Peut-être. Il avait soudainement chaud, et lorsqu'il reposa ses yeux bleus sur le visage du garçon face à lui, Dustin cru percevoir un léger rougissement. Putain. Il venait d'être pris de court et il ne savait pas quoi répondre. Sa bouche s'ouvrit mais aucun son n'en sortit alors il la referma rapidement pour ne pas avoir l'air trop con. Une seconde encore et puis il décida finalement de rire. Vraiment. Un bon gros rire. Le genre de truc qu'il ne faisait jamais de chez jamais parce qu'il avait la sensation d'être vraiment débile mais là, tout de suite, c'était la seule chose qu'il avait été capable de donner en retour à ce petit moment de gêne qu'il avait ressenti. Merde alors! Il pencha à nouveau la tête, comme un petit chiot, et observa Joshua tout en se mordillant l'intérieur de la lèvre. Ça c'était une putain de belle surprise quand même. Bon, il n'était toujours pas à cent pour cent sûr d'avoir affaires à un bisexuel fulltime, mais franchement il se sentait assez confiant pour à son tour furtivement déposer sa main sur le bras de Joshua, sans décrocher son regard du sien. Ils s'étaient tous les deux emparés d'un verre. Boire à une super nouvelle amitié qui déchire, pourquoi pas? Mais putain, ils pourraient peut-être aussi trinquer à une nuit pleine de possibilités, non? La soirée était déjà bonne à la base, mais elle venait de prendre un tournant d'autant plus appréciable pour Dustin qui avait du mal à contenir son excitation. À peine leur premier shot enfilé qu'ils s'attaquaient déjà au suivant. Entre les deux, Dustin lança un petit coup d'oeil à Joshua. "C'est bon à savoir!" répondit-il à la remarque de Joshua, les yeux légèrement plissés, son sourire mystérieux accroché à ses lèvres. Il allait entrer dans une vraie phase de séduction d'ici quelques instants, il pouvait le sentir. "Je suis un putain de mauvais danseur, je te préviens mais quand je commence à shaker mon booty, on m'arrête plus non plus!" Il avait eu comme un déclic qui l'empêchait de continuer à s'accrocher à son côté froid et distant. Leurs verres s'entrechoquèrent à nouveau et déjà Dustin se retrouvait la tête penchée en arrière. Voyant que Joshua n'attendait pas pour en prendre un troisième, il en fit de même. "Peut-être que c'est toi qui regretteras de m'avoir accosté dehors et invité à te rejoindre à l'intérieur, qui sait?". Il donna un léger coup de menton vers Joshua et descendit le troisième verre d'une traite. "Aaaaah" Il s'essuya la bouche d'un revers de la main et reposa le verre vide sur le plateau. Il secoua la tête, s'immobilisa quelques instants, se tourna vers la salle et intercepta une serveuse qui passait justement à côté d'eux. "Est-ce qu'Alexis Fackrell est là ce soir?" La fille secoua la tête, répondit un truc comme "Non, c'est son soir de repos" et repartit aussi vite qu'elle était venue. Un sentiment d'intense liberté s'empara de Dustin qui se tournait à nouveau vers Joshua. Il attrapa deux nouveaux verres, en tendit un à son ami. Après avoir bu le sien, il tenta un "Putain, je suis bien là" et sans attendre, il saisit la main du jeune homme et l'entraina de force avec lui vers la foule qui se déhanchait déjà sur la musique. "Je fais super bien le robot!" lança-t-il, prêt à montrer tout son talent sur le champ.


Dernière édition par Dustin W. Kennedy le Lun 18 Aoû 2014 - 13:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyMar 29 Juil 2014 - 23:01

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

Joshua avait peut-être tendance à parler beaucoup, beaucoup trop, mais ce n’était pas aux mots qu’il était le plus sensible. Loin de là. Il avait cultivé l’art de prendre la plupart des choses à la légère - c’était nécessaire quand on parlait un peu trop vite et que l’on avait une fâcheuse habitude de rire de tout (et parfois, de n’importe quoi). Non. Il cherchait le contact. Pour qu’il comprenne une chose, il fallait que la chose en question soit accompagnée d’un contact physique. S’il avait entendu et compris les mots de Daniel, la première fois qu’il lui avait dit qu’il l’aimait, avant même que toute leur relation commence, ç’avait été parce que Daniel tenait sa main dans la sienne, lui transmettait un sentiment plus encore qu’il ne le formulait. Il y avait des raisons à cela. Principalement ce manque d’amour chronique, né de la froideur de ses parents, de son éducation guindée - sa soeur également était une femme extrêmement riante et extrêmement tactile, qui appuyait chaque mot d’un toucher et d’un sourire. Il avait… étrangement besoin de sentir que la réalité était palpable. Que les personnes en face de lui étaient capables de franchir la barrière du contact physique pour lui. Qu’il en valait la peine. Tout comme il avait constamment besoin d’être certain qu’ils étaient réellement présents, et qu’ils ne partiraient pas en fumée. Il avait tellement peur du mirage. De l’abandon. Il était de ces gens un peu étranges, peut-être un peu fous, qui dépérissent quand ils restent trop longtemps sans contact humain.
Et quand une personne l’attirait, c’était pire encore. Même si la personne en question était intouchable, même s’il s’était juré de ne plus jamais retomber dans ses vieux travers. Il regardait Dustin, et il ne pouvait pas tout à fait nier qu’il était beau. Ce besoin chronique de sentir qu’il était réel le bouffait. Ce besoin de sentir la chaleur d’une autre peau sous sa main. Il ne savait pas vraiment si c’était là le désir envahissant d’un enfant qui veut se sentir aimé, ou celui d’un homme adulte, pleinement adulte, qui ne veut plus s’endormir seul. Il était bien avec Dustin. Il aimait cette espèce de simplicité, cette spontanéité totale, l’absence de barrière. Les mots qui devaient être dits, ils étaient dits sans forcer. Peu à peu, il réalisait combien les efforts de chaque seconde avec Daniel étaient absurdes. Cette guerre constante qu’ils avaient mené, pendant près de la moitié de leur relation. Il avait toujours un noeud étrange dans sa gorge, un poids dans son coeur, mais il réalisait que tout avait été beaucoup trop compliqué. Avec Dustin, rien n’était compliqué. Pourquoi ne l’avait-il pas rencontré plus tôt?
Il stoppa net ses pensées. Secoua légèrement la tête. Un mouvement imperceptible, probablement complètement hors de contexte pour l’autre homme, mais un mouvement nécessaire pour le ramener à la réalité. Rien ne lui disait que Dustin le voyait de cette façon. Rien. Et puis il n’était pas supposé craquer. Il avait une place à reprendre dans sa famille, une place à reprendre dans ce qu’il considérait farouchement comme la normalité, même si à cet instant sa volonté commençait à flancher. Il était à peu près certain que l’autre homme ne le jugerait pas, mais au-delà du jugement? Et puis même. Il était hors de question de penser à tout cela. Les paroles qu’il laissait échapper, les gestes instinctifs, parlaient suffisamment d’eux-mêmes et restaient incontrolables. Il était hors de question qu’il laisse ne serait-ce qu’une part de conscience se mêler à toute cette histoire. Ou il allait avoir l’air d’un putain de taré. Ou encore, tout perdre à nouveau.
Il avait tellement peur de tout perdre à nouveau. De s’enfoncer un peu plus dans l’enfer dans lequel Daniel avait bien pu le laisser.
Alors il souriait. C’était sa meilleure barrière - mais aussi le meilleur moyen à sa disposition pour se convaincre lui-même que tout allait bien. Levant les deux mains en signe de reddition, il finit par lancer: « Ok, ok, je me rends, je te suis redevable, t’as le droit de me taxer une capote quand tu veux. Ca te va? » Et effectivement, non, il ne volait pas de capotes à l’infirmerie. Aussi loin que lui permettent de se souvenir les bières qu’il avait pu enfiler un peu plus tôt dans la soirée, il n’avait vraiment pas le souvenir d’avoir fait ça dans sa vie. Peut-être parce qu’il était honnête! Lui, il ne fumait pas de pétards derrière la cantine, et même, il n’avait pas les cheveux longs! A peine un peu trop de gel, par contre, mais c’était une autre histoire et un autre registre. Mais ouais, les deux étaient devenus des putains de beaux gosses - même si, pour la forme, il haussa un sourcil et lança « Ha! Ca y est, je suis autre chose que mignon? » Et hop, un argument de plus pour s’opposer à toute prétention de maturité. Décidément, on n’évoluait pas tant que ça depuis le lycée. Il était toujours con. Et à ce que Dustin semblait dire, il était toujours con aussi. Mais c’était le meilleur moyen de s’amuser, non? Il commencerait à songer aux soirées belote au coin du feu à cinquante ans. Merci bien. Il n’était réellement pas prêt à devenir raisonnable. D’ailleurs, il était à peu près certain que les gens raisonnables se faisaient chier comme des putain de rats morts.

Non, il n’était pas raisonnable.
Il était un putain de disquaire dans une sombre boutique de Huntington Beach. Il avait tiré un trait sur ses études de droit. Il sortait à peu près tous les soirs, boulot ou pas boulot le lendemain, fumait des joints dans l’arrière boutique en écoutant de la musique de merde, avait commencé à tellement s’habituer à la bière qu’il trouvait qu’elle avait un peu le même goût que la flotte. Il était le genre de type qui fait du rentre-dedans à une serveuse jusqu’à ce qu’elle se mette à boire avec lui, et qui s’allonge à moitié sur elle sur un comptoir pour lécher du sel à même son corps. Il ne disait jamais non à une bonne soirée, sauf pour faire chier son monde et craquer tout de même au bout du compte - et il abordait des mecs qui n’avaient rien demandé, genre Dustin, pour les entraîner dans une sombre déchéance et faire un peu mieux connaissance autour d’une série de shots de tequila. Tout allait bien dans sa vie, quoi. Mais au moins, il pouvait se mettre à rire très, très fort dans un bar bondé quand on entamait devant lui une étude comparative entre Twilight et True Blood devant lui: « Avoue que Bella est ton fantasme secret! T’es là avec ton air de mauvais garçon en mode « je veux du cul, du sang et du mystère », mais tu craques pour sa moue boudeuse et son incapacité chronique à produire un sourire! » En parlant d’incapacité chronique à produire un sourire, d’ailleurs, Dustin, qu’il aurait facilement mis dans la catégorie des mecs un peu impassible quelques dizaines de minutes plus tôt encore, se montrait de plus en plus avenant. Et il n’avait pas manqué de le remarquer. « Et t’essayes un peu trop de te justifier pour cette histoire de no life là. Tu sais ce qu’on dit: grosse voiture, petite bite. » Non, c’était pas ça l’expression. Ouais, il était ivre. « Heu non. C’est ceux qui en parlent beaucoup qui en font le moins. Et vice-versa. Je suppose. » Ok, c’était pas tout à fait approprié non plus. « Enfin, t’en parles vachement, ça devient louche. No life. Va. ». Oui, à cet instant précis, il aurait probablement pu commencer à faire frétiller d’affolement un Alcotest. Et encore, c’était avant la tequila.
Et avant les body shots. Parce que putain, décidément, Dustin avait l’air tout à fait prêt à le pousser au vice. Il pencha légèrement la tête, genre incrédule. « Est-ce que c’est le moment où je dois réaliser que tout ce que je dis pourra être retenu contre moi? » Non parce que là, il avait l’impression qu’on était en train de décortiquer chacune de ses paroles pour mieux s’en servir après pour ruiner la crédibilité d’une vie. Enfin. De la crédibilité, il n’en avait plus tant que ça non plus, quand on y pensait. Enfin, un coin de son cerveau, celui qui avait déjà un peu trop abusé sur la bouteille et était toujours partant pour des paris à la con, commençait plus ou moins à se faire à l’idée de faire de nouveaux body shots ce soir. Tout du moins avant qu’il ne glisse son ultime remarque, celle dont il réalisa presque immédiatement qu’elle était un poil trop tendancieuse. Mais, alors qu’il était en train de se fustiger mentalement pour être foncièrement incapable de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler (Putain Joshua, sérieux?! Ne pas se ridiculiser tout seul? Bravo! Moins subtil, tu meurs!), il remarqua le regard que Dustin venait de poser sur lui. Les quelques expressions, curieusement toujours indéchiffrables, qui parcoururent son visage. En tous cas, ses yeux, bleus, tellement bleus, beaucoup trop bleus, faillirent presque lui faire détourner les siens. Honnêtement, une telle couleur aurait dû être illégale. Il essayait en vain de contenir son léger rougissement, franchement pas apaisé par l’impression d’être observé, quand il sentit une main se déposer furtivement sur son bras. Le geste fut si bref, s’il avait bu quelques verres de plus il aurait même douter qu’il ait jamais eu lieu. Il sentit sa propre main, comme guidée par une volonté propre, s’ouvrir légèrement - avant qu’il ne la referme. Sur un autre verre. Son cerveau tournait en boucle sur une donnée précise: Dustin venait de le toucher. Dustin venait de le toucher. Putain.
Il n’avait pas peur de rien. A cet instant, il avait peur de ce qu’il voulait.
Est-ce qu’il pourrait au moins arrêter de lui sourire? La chose était d’autant plus troublante qu’il la savait inhabituelle pour l’autre homme. Mais il le fixait depuis quelques minutes déjà, pourtant, avec cet air étrange. Cet air qui lui donnait presque autant envie de fuir le danger qu’il ne lui donnait envie de rester ici et de ne plus jamais, jamais bouger. Mais curieusement… il ne regrettait pas. Aussi terrifié qu’il pouvait être à l’idée de foutre en l’air les principes qu’il s’était vexé, il ne regrettait pas d’avoir croisé Dustin ce soir. Parce qu’il y avait de l’alcool, de la bonne humeur, et que malgré tout il se sentait intensément bien. « Je crois pas. » finit-il par dire avec un nouveau sourire. « Je suis pas le genre à vraiment regretter des trucs. » Et c’était vrai. Il avait eu mal, il avait peur parfois, mais il ne voyait pas l’utilité de se morfondre, de se complaire dans la douleur. Il profitait. Parce que de toutes façons, il ne pouvait pas changer ce qui avait été fait - il pouvait éventuellement réparer, mais effacer était impossible. Et à cet instant, avec Dustin, cette espèce de jubilation curieuse qu’il ressentait le confirmait dans cette idée. Ni une, ni deux, il descendit lui aussi un nouveau verre. Trop occupé à savourer son shot et cette espèce de langueur, mêlée de bonheur brut, qui s’était emparée de lui, il n’entendit qu’à moitié Dustin demander quelque chose à la serveuse. Ok. C’est alors qu’il se rendit compte qu’il commençait à être sévèrement sec.

Et c’est à cet instant qu’il se rendit également compte que quelques bières et trois shots de tequila suffisaient à atténuer toute angoisse. Il se saisit du quatrième, que lui tendait Dustin avec un air entendu. Il regarda intensément le verre quelques secondes, comme s’il se demandait si c’était vraiment une bonne idée… avant d’envoyer à peu près tout se faire foutre, et de le descendre lui aussi. Même vaguement brumeux à cet instant, il vit Dustin s’agiter soudainement. Dire un truc à la con. Il s’entendit aussi lui répondre « Le robot? T’es sérieux? », et rire à ce qu’il venait d’imaginer. Il sentit vaguement une main se refermer sur la sienne - celle de Dustin. Il sentit par contre distinctement cette espèce de chaleur qui se répandit dans son ventre, et s’envoler la peur. Il ne faisait rien de mal, après tout, non? Il s’amusait. Si un cap étant franchi, oh putain pourquoi est-ce qu’il avait tellement envie que le cap soit franchi, tant que ce n’était pas son fait, il ne faisait rien de mal. Non? Quand il lâcha son verre vide et que l’autre homme l’entraîna vers la piste, ce fut pourtant un profond « Putain, enfin » qui franchit ses lèvres, sans qu’il ne puisse réellement dire s’il avait attendu de longues minutes que ces doigts se posent sur les siens, ou s’il avait simplement une putain de profonde envie de danser et de dépenser une brutale poussée d’énergie. « Attends, attends ! » dit-il pourtant - et à l’air interrogatif que Dustin lui lança, il répondit d’un sourire, relâcha la main de l’autre homme, avant de se lancer dans une lutte sans merci pour se débarrasser de sa veste et la balancer sur un tabouret miraculeusement vide. Ok. Maintenant il était prêt. Un air à la con passait à cet instant dans le Pim’s. C’était sérieusement… du Pitbull? Bah merde. Il en avait rien à foutre. En tous cas, il eut cette espèce de réflexe étrange - celui de, à défaut de pouvoir reprendre la main qu’il avait lâché sans avoir l’air d’un con, déposer la sienne au bas du dos de Dustin. Quand ils eurent enfin rejoint la foule, celle-ci n’aurait peut-être pas eu tant besoin de se retirer ainsi, dans un simulacre de caresse, s’attardant une seconde de trop sur la taille de l’autre homme. De même, il n’aurait peut-être pas eu à poser sur Dustin ce regard étrange, si différent de celui qu’il abordait d’ordinaire, celui qu’il mettait d’ordinaire un point d’honneur à ne jeter que sur des femmes, avant de fermer un instant les yeux et se simplement… se laisser aller. Sa main vint chercher le corps chaud le plus proche, à défaut de pouvoir, consciemment, céder à l’attraction brute qu’il ressentait pour Dustin. Il se sentait bien. Peut-être à cause de cette autre ivresse, qui s’était mêlée à l’alcool. Celle de l’attente, et de l’espoir que peut-être, peut-être bien que l’autre franchirait pour lui la limite qu’il s’était fixé.


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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyJeu 31 Juil 2014 - 9:41

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

Il hésita un peu, mais après quelques secondes d'une réflexion intense, il hocha la tête. "Ok, ça me va. Je suppose que c'est équitable." Dustin afficha une moue furtive avant de continuer. "Je vais être sympa et oublier les intérêts. Mais ce sera la seule et unique fois!" Il commençait à croire qu'il ferait un banquier du tonnerre. Tiens, banquier, c'est un métier que son père aurait peut-être pu tolérer, non? Pour un Kennedy, il valait mieux être un vieux con malhonnête qui passe son temps derrière un bureau à taper sur les doigts des gens à découvert ou à inciter les petites mémés à investir dans telle ou telle merde, plutôt qu'un camé qui s'enferme dans un atelier toute la sainte journée pour peindre et sculpter. Enfin, pour son père la question n'avait jamais été "Qu'est-ce que tu veux faire plus tard?", en fait il n'y avait même jamais eu de question tout court. Ça avait toujours été "Tu seras ci, tu seras ça. Fin de la discussion". Il n'y avait jamais eu de débat possible. La peinture ça pouvait être une passion, comme le golf par exemple, mais certainement pas un métier. À la limite, il avait le choix entre être avocat ou être médecin. C'était déjà pas mal. Dieu merci, il avait eu la force assez jeune d'envoyer chier sa famille et leur tradition de merde. Être un artiste ne ferait peut-être jamais de lui quelqu'un de prestigieux, mais au moins ça le rendait heureux. Il allait toujours à sa galerie avec une passion dévorante, une envie débordante de tout donner sur la toile, chaque coup de pinceau témoignant de ce qu'il était vraiment. Qui il était vraiment. Peindre, c'était vivre. Peindre, c'était être soi-même. Peindre, c'était tout. Son père n'avait peut-être jamais été capable de comprendre, mais au moins il n'avait jamais été capable de lui enlever ça non plus. Heureusement, il avait tout de même obtenu le soutient de son grand père. Cet homme-là était son exemple le plus cher, son héros en quelque sorte. D'une certaine façon, c'était lui qui avait fait le plus beau doigt d'honneur au restant de la famille. Ce vieux fou! Il lui avait tout de même laissé un bon gros pactole qui l'avait automatiquement mis à l'abris des fins de mois difficiles pour le restant de ses jours s'il continuait à gérer sa fortune comme il le faisait actuellement. Bon sang ce qu'il avait ri en voyant la gueule de ses parents le jour où ils avaient appris chez le notaire que tout lui revenait. Non vraiment, il n'aurait jamais pu être banquier. Il n'aurait jamais pu être autre chose que ce qu'il était aujourd'hui. N'empêche qu'avec Joshua, il donnait l'impression d'être un vrai radin. Lui qui donnait quotidiennement quelques dollars au petit vieux devant son immeuble et qui n'hésitait pas à distribuer son argent pour la bonne cause. Ses potes non plus n'étaient pas en reste. Mais pour le coup, il trouvait amusant de taquiner Joshua à propos d'un stupide préservatif qu'il lui avait fourni une fois. A quand remontait cette histoire exactement? Il ne s'en souvenait même plus. Et d'ailleurs, si Joshua ne la lui avait pas rappelé, Dustin n'en aurait sans doute jamais reparlé. Au fond, peut-être bien que lui aussi était un peu un poisson rouge. Au moins, il se souvenait encore de ses années lycée. Il oubliait les détails, ok, mais les trucs vraiment importants, hors de question! Et les capotes de l'infirmerie, ça c'était un truc que même sa petite cervelle de moineau avait réussi à conserver. Ses leçons de maths et ses cours d'anglais étaient partis plutôt vite aux oubliettes, mais ses plus belles conneries demeuraient dans un coin de sa caboche. Ouais, aujourd'hui ils avaient tous les deux plutôt bien réussi leur passage à l'âge adulte, du moins c'est ce dont Joshua avait l'air. Même en le regardant bien Dustin avait du mal à l'imaginer avec un noeud papillon autour du cou. Quoique s'il en avait eu un, ça ne l'aurait sans doute pas tant dérangé que ça. "Ouais!" Il se redressa un peu, pris un air légèrement pincé et ajouta: "T'es mignon, mais t'es aussi beau gosse. Comme moi." Il avait dit cela sur un ton nonchalant. Ses yeux quant à eux disaient: "Oui, j'ai une belle gueule, je suis au courant. Et?". Dustin n'avait jamais manqué d'assurance, surtout pas physiquement. Il avait passé une bonne partie de sa vie à s'entendre répéter qu'un jour il serait un briseur de coeurs avec des yeux pareils et ce joli minois. Au-delà des apparences, il avait confiance en lui, en qui il était, mais aussi en toutes les choses auxquelles il pouvait bien croire. S'il se laissait parfois déstabiliser, jamais personne ne pouvait le faire fléchir, lui faire faire quelque chose qu'il ne voulait pas faire, lui faire penser quelque chose qu'il trouvait pourtant absurde. Pas influençable pour un sous, ou du moins il aimait le croire, il avait une force de caractère certaine et cette personnalité écrasante n'était cependant pas si exubérante. Dustin c'était avant tout une présence. Il était là et s'il ne toisait peut-être pas la foule, il l'observait de son regard perçant. Et il savait que les yeux étaient souvent tournés vers lui en retour. Cette homme-là, ne passait jamais inaperçu. Avec ses allures d'eau qui dort, il laissait deviner son véritable caractère à travers des petits gestes, des paroles aussi, des coups d'oeil appuyés. Ses deux pieds toujours profondément ancrés dans le sol, il savait bien s'imposer. Hors de question de se faire tout petit pour faire plaisir à qui que ce soit. Paradoxalement, il faisait aussi parti de ces gens que l'on entend peu, ou du moins qui ne s'invitent pas dans une conversation à laquelle ils ne sont pas conviés. Les affaires des autres ce n'était pas ses oignons à lui, et puis franchement ça ne l'intéressait pas beaucoup non plus. Il n'était pas du genre grande gueule, ni du genre à chercher les emmerdes. Il n'avait d'ailleurs pas vraiment d'ennemis. La vie était bien trop courte pour s'encombrer avec des gens que l'on n'apprécie pas. Et Dustin avait déjà bien assez de négativité présente dans son existence sans vouloir s'en rajouter d'avantage. 

Toute cette négativité justement, et cette noirceur qu'il avait en lui parfois, s'envolaient lorsqu'il se retrouvait aux côtés de gens comme Joshua. Des personnes capables de le faire sourire, rire même. Il n'était pas dans la retenue une seule seconde, parce que son nouvel ami semblait être un garçon plutôt cool, pas prise de tête, avec qui les limites n'existaient pas vraiment. C'était assez marrant en fait de savoir qu'ils ne se connaissaient presque pas et que pourtant ils avaient déjà l'air de deux bons vieux amis. "Pouah! T'es fou?!" Un air de dégoût sur le visage, il détourna les yeux et secoua la tête. "Je sais pas ce que c'est avec cette fille mais ça passe pas." Clairement, il préférait encore fantasmer sur le loup garou aux cheveux longs que sur la meuf aux faux airs de sainte nitouche. Trop innocente pour être honnête celle-là. "Puis tu vois, c'est là où tu te trompes. L'un des premiers trucs que je regarde chez quelqu'un, c'est son sourire." Ce n'était pas parce que lui personnellement n'aimait pas trop sourire qu'il était incapable d'apprécier cela chez les autres. Au contraire, il n'y avait rien de plus beau qu'une fille qui sourit. Ah! Le sourire d'Alexis. Il revenait en flash devant ses yeux. Son sourire à elle avait quelque chose de particulier, il racontait une histoire que Dustin connaissait très bien. Ce n'était pas toujours un sourire joyeux, en fait c'était même souvent un sourire triste qu'il avait l'impression de percevoir sur les lèvres d'Alex. Ses lèvres… Elles semblaient si douces, brûlantes, l'objet de tout ses désirs. Ce qu'il n'aurait pas fait pour pouvoir s'emparer de ces lèvres-là! "Si je veux voir quelqu'un qui tire la gueule tout le temps, je peux tout aussi bien me regarder dans un miroir." Lui aussi était capable de se moquer de lui-même. Après tout, il ne s'en cachait pas. Non, il n'aimait pas sourire, il se trouvait des airs de gros crétin à chaque tentative et puis sa mine renfrognée c'était sa signature. À force, c'était devenu son expression naturelle. Étrangement, ça lui réussissait toujours pas trop mal auprès de la gente féminine. 

Il ricana légèrement en entendant Joshua lui dire qu'il se justifiait un peu trop pour cette histoire de no life. Il faut dire que les éléments jouaient un peu contre lui. D'abord, il venait de parler de sa passion pour les films et la télévision de manière générale, suggérant surtout qu'il avait un temps fou à tuer, le cul posé dans son canapé, la télé-commande dans une main et un pétard dans l'autre. Ensuite, il avait beau être là ce soir, aux yeux de Joshua il était venu seul ce qui, il fallait bien l'avouer, faisait un peu tâche. Et puis bon, le reste du temps il le passait tout de même dans son atelier ou dans son lit, alors ouais. Ouais. Peut-être bien que c'était Joshua qui avait raison et peut-être bien qu'en effet, Dustin était un putain de no life. Mais et alors? "Putain mon gars, je comprends rien à ce que tu racontes mais je note: "Grosse voiture, petite bite" je la ressortirai un jour celle-là!" lâcha-t-il alors que Joshua était clairement en train de s'emmêler les pinceaux. "Je vis d'amour-propre et d'eau fraiche. J'ai pas besoin de me socialiser. " Il haussa les épaules. "Non, en vrai je te jure, j'ai une vie trépidante! Puis regarde-moi, je suis bien là un soir de weekend, un no-life n'aurait même pas pris la peine d'enlever ses pantoufles et son bas de pyjama pour bouger jusqu'ici." Il grimaça. Même lui n'était pas franchement convaincu par ce qu'il racontait! En revanche, il était bel et bien déterminé à voir Joshua faire ces fichus body shots. Maintenant qu'ils en avaient parlé, lui aussi se serait bien senti chaud pour en faire un ou deux. Peut-être pas tout de suite, tout de suite, mais plus tard dans la soirée quand il serait un peu plus entamé et pas vraiment responsable de ses actes. "Mais non, allez, t'inquiète pas! Ce qui se passe au Pim's reste au Pim's, non? Donc logiquement, même si je veux te charrier plus tard, je ne pourrais le faire qu'ici!" C'était pas mal comme compromis. Et puis après tout, lui non plus n'était pas à l'abris de commencer à raconter de la merde très bientôt, quand l'alcool dans son sang commencerait à se faire ressentir. Depuis combien de temps n'avait-il pas mangé déjà? Il n'avait même pas pensé à grignoter un truc avant de partir de chez lui tout à l'heure. Alors ça, c'était un peu con quand même. 

Pas le temps de s'apitoyer sur son estomac vide, Joshua venait de lâcher une phrase qui avait provoqué chez Dustin une réaction de surprise. Il s'était redressé rapidement, avait posé ses yeux sur le visage de cet homme qu'il connaissait à peine mais qu'il appréciait déjà et qui était justement en train de… rougir? Lui-même incapable de dire quoi que ce soit sur le coup, parce qu'il avait comme la sensation d'obtenir la réponse qu'il avait attendu depuis quelques minutes déjà, il ne décrocha pas ses yeux de Joshua. Ce dernier était parvenu à le déstabiliser, il devrait penser plus tard à lui donner une médaille pour cet exploit. Pour combler le court instant de silence - enfin, techniquement il y avait toujours la musique qui jouait en fond sonore, le bruit des autres fêtards aux alentours aussi, le brouhaha constant du Pim's - Dustin s'était mis à rire. Sans réfléchir, il avait eu besoin de le toucher. Sa main posée sur le bras de Joshua, il sentait la confiance le gagner à nouveau. Il n'avait rien dit et ne l'avait pas regardé bizarrement. Certes, le geste avait été rapide mais il n'y avait aucun signe de rejet de la part de son compagnon de soirée. Un verre, puis un deuxième, et un troisième. Dustin commençait à sentir l'excitation le gagner et monter en lui. À mesure que l'alcool était ingurgité, il se détendait un peu plus. Son corps tout entier se relâchait et lorsque la conversation reprit, il sentit ses genoux fléchir très légèrement. "Cool." Le yeux dans les yeux, il voulait voir dans ceux de Joshua qu'il ne dirait pas non. Et même s'il ne pouvait pas être sûr à cent pour cent sur ce coup-là, une part de lui avait bien évidement le goût du risque. Et si Joshua le repoussait? Ce serait horrible. Se prendre un vent n'était jamais vraiment agréable. Mais s'il ne le repoussait pas et qu'au contraire, il l'attirait à lui? La peur du rejet n'était pas assez grande chez Dustin pour ne pas oser la défier. Il préférait encore qu'on lui dise non plutôt que de vivre avec des regrets. Ça tombait pile poil dans le sujet de la conversation. "Moi non plus je suis pas de ce genre-là." Définitivement pas. 


Il n'avait même pas à craindre de croiser Alex ce soir. Pas qu'il ne voulait pas la voir. S'il avait pu il aurait passé toutes ses nuits avec elle. Mais ce soir, oui ce soir, il avait envie d'être avec Joshua. Cet homme venait de subitement réveiller en Dustin son éternel besoin d'aimer, cette nécessité primitive qu'il avait de ressentir qu'il était désiré au moins autant qu'il désirait. "Ouais, le robot. T'as bien entendu. " Ils avaient bu un quatrième verre. Dustin commençait à les sentir passer. C'était léger, et mêlé à une sorte de sensation chaude et agréable dans son ventre alors qu'il s'emparait de la main de Joshua pour l'entrainer avec lui, mais c'était là. Il voulait perdre pied, juste assez pour être vraiment bien, pour oublier tout ce qui pouvait être parasitaire et se concentrer uniquement sur celui qu'il tenait par le bout des doigts. Joshua avait déjà toute son attention. Il s'en détacha pourtant alors qu'il lui demandait d'attendre. Un peu surpris de le voir faire marche arrière, il ne pu s'empêcher de sourire à son tour en le voyant retirer sa veste et l'abandonner sur un tabouret. Il ne dirait rien mais franchement, Joshua pouvait sans doute lui dire au revoir à celle-là. Tant pis pour la veste, et puis peut-être qu'il se trompait et qu'elle serait toujours là quand ils en auraient terminé. Il avait d'autres chats à fouetter que de penser à ça. Sans le quitter des yeux, il l'attendait. La main de Joshua se baladant à nouveau sur son corps. Il sentit comme une caresse dans le creux de son dos et un second frisson le parcouru. Il en crevait d'envie. Comme ça, juste comme ça. Il avait sincèrement cru que la soirée prendrait un tournant différent, mais à présent il n'avait plus qu'une idée dans le crâne, séduire Joshua. Ces regards-là qu'ils échangeaient, ce n'était pas dans sa tête, et ces caresses - bon, d'accord, cette caresse -ça n'avait pas non plus été le fruit de son imagination. Il avait rougit putain. Ça voulait forcément dire quelque chose, non? Et puis merde. Même si ça ne voulait rien dire, même s'il se trompait sur toute la ligne, il avait besoin de tenter sa chance. Il fit un pas pour se rapprocher de Joshua alors qu'ils avaient commencé à bouger au rythme de la musique mais ce dernier s'était aussi approché de quelqu'un d'autre. Soudain, une pointe d'hésitation. Merde. Et puis non, non! Il n'allait pas le laisser lui échapper. Sans réfléchir, il tendit la main vers lui pour l'inciter à le regarder sans s'occuper de la fille dont il venait de s'emparer. Il se tenait là au milieu des gens qui dansaient alors qu'il avait arrêté de bouger. Déjà, oui. Ses doigts se posèrent sur Joshua. Pas un mot ne sortit de la bouche de Dustin mais il avait plongé ses yeux bleus dans ceux de l'autre garçon espérant qu'il comprendrait tout en un regard. Il avait recommencé à danser un peu aussi. Un étrange mélange d'excitation et de peur l'habitait alors qu'il attirait Joshua vers lui. Il avait besoin de le sentir proche. Ils dansaient, d'accord, mais autre chose était en train de se produire au milieu du Pim's et Dustin n'hésita pas plus longtemps à se rapprocher du visage de son ami pour articuler "Pas de regret, pas vrai?" Le regard pétillant, il avait une fois de plus cet air de défis. Pas de regret. Sa main glissa sur le torse de Joshua, leurs yeux communicant toujours. Il attendait l'instant parfait, la seconde exacte où il pourrait faire un pas supplémentaire et goûter la chaleur de ses lèvres sous les siennes. Il remonta sa main, là où il pourrait sentir le coeur de Joshua battre à travers sa poitrine. Une légère pression à cet endroit précis. Dustin se pencha un peu, assez rapidement pour surprendre Joshua qui au fond devait bien s'y attendre, non? Et puis il déposa un baiser sur la bouche de cet homme qu'il n'avait plus envie de quitter ce soir. Il sentait un certain attachement grandir en lui, comme à chaque fois qu'il éprouvait ce genre d'attirance pour une nouvelle conquête. Ses lèvres pressées sur celles de Joshua, il avait laissé sa main sur son torse. La crainte du rejet s'envola tout à coup. Dustin ferma les yeux, juste le temps de profiter du moment, d'intégrer chaque seconde de ce baiser et d'apprécier la présence de Joshua à ces côtés. Putain de bonne soirée. 
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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyVen 1 Aoû 2014 - 10:46

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

Dans cette grande maison où il ne vivait plus, là, tout là-haut sur Palm Avenue, étaient restées des photos de lui. Non pas parce qu’il avait gardé sa place. D’ailleurs, en poussant la porte, perpétuellement fermée à clé, de son ancienne chambre, il est fort probable qu’il n’y aurait rien eu à trouver. Il n’avait jamais tenté l’expérience lui-même. Mais il avait cru comprendre, au détour d’une des rares conversations qu’il avait pu avoir avec sa mère, que beaucoup avait été brûlé. N’étaient restés que les papiers importants, quelques uns de ses habits, dans les valises qu’on lui avait laissées. Et les photos dans le couloir. Soigneusement alignées, de son enfance à ses vingt ans – soigneusement alignés, les souvenirs de l’époque où il était un enfant modèle. La disposition était subtile. Le drame, insoupçonnable. S’il avait eu l’occasion d’entrer dans cette grande maison, de monter à nouveau les escaliers, il est probable qu’il ne se serait même pas reconnu. Il y avait quelque chose, bien sûr, qui le reliait à ce garçon – le grand sourire, les yeux rieurs. Mais il avait changé. Il riait toujours. Mais il y avait quelque chose d’autre dans son visage, une espèce de désespoir, la conséquence du drame – ce qui le rendait à chaque instant un peu plus empressé de vivre, et de se rattacher à ce qu’il lui restait. Et puis d’autres choses, pêle-mêle : il avait quitté son look douteux d’enfant modèle, la tonne et demi de gel qu’il pouvait bien se tartiner dans les cheveux, avait laissé pousser sa barbe. Il avait perdu l’innocence. Et la perfection. Longtemps, il avait regretté ce changement. Aujourd’hui encore, il lui arrivait de s’endormir, seul, enroulé dans ses draps, et de souhaiter comme seul souhaiterait un gamin qu’il puisse un jour reprendre sa place dans le foyer.
Et à d’autres instants, il se sentait heureux dans cette nouvelle peau. Cette soirée était l’un de ces instants. La faute à l’alcool, peut-être. La faute à l’heure avancée de la nuit. Ou alors la faute à Dustin, qui était là, comme une tentation, comme un souvenir de l’époque où il s’en fichait bien d’être attiré aussi par les garçons, où il trouvait qu’il n’y avait pas de honte à avoir. Peut-être qu’il n’y avait réellement pas de honte à avoir. Dans les instants où il regrettait, profondément, la présence de sa famille, il commençait à avoir honte de lui-même et de tout ce qu’il était. Mais au fond, il savait qu’il n’était pas en tord. Il ne l’avait jamais été. Il n’était pas un type stupide – quoi qu’en disent ses soirées alcoolisées, l’éternel petit job d’été dont il avait fait son seul gagne pain, le grand doigt d’honneur qu’il avait fait à ses études, et la façon dont il semblait constamment prendre la vie comme une vaste blague. Il savait discerner le bien du mal.
Il avait peur de franchir une nouvelle fois la limite, il avait peur d’être encore un peu plus indigne aux yeux de son père, mais quand le désir commençait à le submerger et qu’il sentait que l’attirance était bel et bien là, il savait qu’il n’y avait pas là matière à regret. Il se retenait de faire les premiers pas, comme pour ne pas être responsable. Mais il sentait que si Dustin prenait l’initiative… il n’aurait plus aucune peur à avoir. C’était pratique, en un sens, en plus. Ne jamais faire le premier pas, c’était éviter d’être rejeté – oui, cette angoisse, parfois, lui restait, comme en tout jeune homme. Avec les femmes ? Oh. Il n’était que très rarement rejeté par les femmes. Et la situation était globalement moins susceptible de finir embarrassante en cas de vent. De toute évidence.
Et puis avec Dustin, le courant passait. D’accord, Joshua était passé professionnel dans l’art de bien faire passer le courant – à grand renfort de contacts physiques, de sourires, de blagues vaseuses, d’éclats de rire (bon, ok, il y avait des gens avec qui ça ne passait pas, bien sûr, mais quand il tapait dans sa génération en général on le trouvait super agréable, ok ?). Mais avec Dustin, le courant passait à la perfection. Au-delà de ses allures de type renfrogné, de mec qui ne laisserait ses lèvres s’agiter que sous le coup de la douleur et après des heures et des heures de torture intensive encore, il était… bah il était adorable. Il n’y avait aucun besoin de jouer un rôle, avec lui. Ils voulaient critiquer inopinément Bella Swan ? Ils critiquaient inopinément Bella Swan. Et de façon limite sérieuse – avec cette fille ça ne passait pas ? Putain, Joshua en connaissait des gens qui auraient été spontanément beaucoup plus fleuris par rapport à la saga toute entière. Mais alors qu’il était en train d’apprécier la teneur de la conversation, il fut coupé par une remarque qui tout à coup lui sembla au moins en partie destinée. L’un des premiers trucs que je regarde chez quelqu’un, c’est son sourire ?
Il détourna les yeux. Ok. Il était déjà beaucoup trop impliqué, là. Il eut tout à coup la conscience brutale que toute cette conversation avait été… un long jeu de séduction. Dans lequel il était rentré, presque sans le savoir, avec des contacts un peu plus prolongés que d’ordinaire, avec des commentaires qu’il ne pensait pas originellement chargés d’un second sens, mais qui dans les faits l’étaient. Mais est-ce qu’on pouvait vraiment le lui reprocher ? Dustin le faisait rire. Dustin était beau. Dustin avait les yeux bleus, très bleus, terriblement bleus. Dustin évoluait dans le monde comme s’il n’avait rien à se reprocher et rien à regretter – il avait une insouciance tout à fait différente de celle de Joshua, mais une insouciance tout de même. Il était tout entier irradiant de certitude et de confiance. Dustin était de ces personnes qui attiraient Joshua. De ceux avec qui il pourrait continuer à se laisser aller et vivre, simplement, sans angoisse.

La preuve. Joshua riait aux éclats. Il s’était ouvertement emmêlé les pinceaux comme une merde dans une tonne d’expression qui avaient aussi peu de sens les unes que les autres, mais il n’était pas embarrassé, parce que Dustin ne posait pas sur lui un regard qui aurait pu lui faire se sentir embarrassé. Non. Il riait aux éclats, même tandis que l’autre homme soulignait qu’il ne comprenait pas un mot de ce qu’il voulait dire. Ouais. Il avait eu l’air d’un con, et il venait de trahir qu’il était tout près des trois grammes d’alcool dans le sang, mais et alors ? C’était drôle, en soi. Malgré lui, mais drôle tout de même. Toujours riant, et souriant, il haussa un sourcil : « Qui me dit que c’est pas ta seule sortie du mois, hein ? Ose prétendre que tu t’es pas refait l’intégrale de Twilight hier ! Je vois clair dans ton jeu ! Mais si ça peut te rassurer, une fois j’ai passé une journée entière vautré dans mon canapé avec un joint et de la bière à me refaire tous les Harry Potter. » Un temps. « C’est les lunettes, je crois. » Sa boss avait été furieuse, parce que en théorie il devait faire l’ouverture ET la fermeture ce jour là, mais il avait viré gentil chiot, full mode tactile, grands sourires, et elle avait fini par lui pardonner. Dieu merci. Il aurait été dans une sacrée merde s’il avait perdu son seul moyen de subsistance. Un salaire de disquaire c’était pas la folie non plus, mais ça pouvait rendre de sacrés services, et ça lui permettait de payer son tout petit appartement à deux rues du Pim’s. Yup. Il avait évité de se laisser piéger par les sagas de films, après ça. Le Pim’s, ça n’a pas de prix. Même si Dustin lui promettait plus ou moins de lui faire vivre un enfer d’humiliation à chaque fois qu’ils se recroiseraient ici. Il secoua la tête. « Je vais t’éviter soigneusement pour les cinq, six années à venir. Ca te va ? » Il souriait, pourtant. Comme s’il avait envie d’éviter soigneusement Dustin. Tss. Il ne dupait personne.
Non, il ne dupait personne. Pas quand le simple contact de la main de Dustin sur son bras suffisait à lui donner envie de plus. Pas quand la perspective de passer la fin de la soirée – enfin, plutôt de la nuit pour le coup – seul lui semblait déjà insurmontable. Pas quand il se souvenait des nuits passées avec le seul homme qu’il ait connu jusque là, Daniel, et qu’il se souvenait du même coup de cette espèce d’ivresse. Du plaisir brut. La main de Dustin s’était retirée, presque aussi vite qu’elle était venue, mais il savait qu’il ne l’avait pas rêvée. Et quand il avait relevé les yeux vers lui, à l’instant où il s’était remis à parler, et que leurs regards s’étaient croisés, puis ancrés, il ne put s’empêcher de se demander comment les choses seraient avec lui. S’ils allaient échouer chez Joshua, comme celui-ci l’avait innocemment proposé un peu plus tôt. Mais, juste, moins innocemment. Après tout, ni l’un ni l’autre n’était du genre à regretter. Si ?

Ils étaient comme deux adultes qui jouaient un peu aux gosses. A rire. A raconter de la merde. Mais l’ambiance s’y prêtait – c’était une putain de soirée à insouciance. Il était ivre, pleinement, maintenant, il le savait (est-ce qu’ils avaient encore une série de shots à s’enfiler ? Putain, ça allait vraiment très, très mal finir tout ça). La musique était tout juste à ce volume où il cessait de l’entendre pour commencer à, tout entier, la vivre. Il était… ouais, il était bien là. Plus rien ne le dérangeait, il avait juste cessé de penser pour simplement se laisser aller. A son éternelle quête de mouvement. A son éternelle quête de chaleur humaine. Putain, Dustin aurait bien pu faire le robot à cet instant que ça ne l’aurait pas dérangé plus que ça (quoi que, fondamentalement il vivait de la musique et il aurait un peu pris ça comme une insulte à la profession – comment ça il prenait bien à cœur son petit métier de merde ?). Il avait posé sa main au creux du dos de l’autre homme sans vraiment y penser, dans ce pur réflexe qu’il avait, souvent, de toucher quelqu’un. Et puis il avait, distinctement, senti le frisson qui l’avait parcouru. Oh. Putain. Il n’était pas passé loin de se mordre la lèvre – mais à la place, il avait jeté ce regard dans sa direction. Celui où ses yeux ne riaient plus.
Que Dustin fasse quelque chose, putain.
Comme pour éviter de penser à cela, à cette espèce d’attirance irréalisable tant que l’autre homme n’agirait pas, il avait doucement passé son bras autour de la taille d’une jeune femme qui passait par là. Belle. Pourtant, à cet instant, il n’était pas réellement sensible à son charme – il fallait bien le dire. Mais il avait à peine eu le temps de nicher sa tête dans ses cheveux qu’il avait senti un autre contact sur son épaule. Il n’avait même pas eu besoin de le regarder pour savoir qu’il s’agissait là de Dustin. Il n’avait même pas eu besoin de réfléchir pour reconnaître en lui une espèce de soulagement. Il avait tourné la tête. Sans presque s’en rendre compte, sa prise s’était défaite sur la taille de la jeune femme – qui, les yeux légèrement froncés, avait observé son attention se détourner. Mais à cet instant, il était comme un putain de papillon qui aurait trouvé plus lumineux, plus beau, ailleurs. Le regard était bleu. Très bleu. Il avait toujours eu un faible pour les yeux bleus. Toujours. Déjà, il ne voyait plus rien d’autre. Et dans ces yeux là, il lisait quelque chose qui lui donnait envie de s’approcher plus encore. Alors il sourit. Mais ce n’était pas son sourire ordinaire. Pas ce sourire éclatant, flamboyant – non, un sourire plus léger, plus rare, comme un muet acquiescement. Il sentit la prise de la main de Dustin se resserrer doucement – ce qui n’avait été qu’un léger contact était devenu une étreinte. Alors il s’approcha. Parce que, est-ce qu’il y avait réellement autre chose à faire ? Déjà, ils étaient tout près. Beaucoup, beaucoup trop près pour laisser place au doute. Il avait à nouveau fermé les yeux, pour une seconde. Le temps de doucement, passer à nouveau sa main dans le dos de Dustin – et cette fois, de l’y laisser à sa place. Au creux des reins. Quand ses yeux s’ouvrirent, les autres, toujours aussi bleus, étaient plongés dans les siens. Il ne s’en sépara que pour fixer, avec une fascination étrange, cette bouche si proche qui lui répétait « Pas de regret, pas vrai ? ». Il ne répondit pas. Même s’il avait voulu répondre, il en aurait été incapable. La main qui l’avait attiré ici s’était détachée de son bras, pour doucement frôler son torse. Ce fut son tour de frissonner. Profondément. Et de resserrer ses doigts dans le dos de l’autre homme. Le t-shirt se souleva légèrement à ce geste – ce fut à peine s’il effleura la peau de l’autre homme, par accident, mais il sentit alors distinctement qu’il ne pourrait pas tolérer de rejet, qu’il avait terriblement besoin de Dustin. Pas d’une femme qui passait par là. Mais de Dustin. La main de celui-ci s’était arrêtée au niveau de son cœur. Il devait battre à la chamade.
Et puis sa bouche se déposa sur la sienne.
Il sentit, distinctement, au fond de son ventre, quelque chose de dénouer – la peur que Dustin ne veuille pas, que Dustin n’agisse pas. A la place vint, brutalement, le désir. Il pencha légèrement la tête pour laisser le baiser s’approfondir – eut comme un soupir de soulagement, avant que son autre main ne vienne doucement se plonger dans les boucles brunes de l’autre homme. Putain. Il n’avait presque plus conscience des personnes qui pouvaient bien les entourer. Pour autant que Joshua était concerné, ils auraient très bien pu être seuls, dans cette pièce, à danser sur de la merde, et à n’en avoir rien à foutre. Sa bouche s’était entrouverte. Le baiser, approfondit. La sensation s’était combinée à l’ivresse de l’alcool et il était juste… putain de bien. Sa main, comme toujours mue par ce besoin brutal de toucher, se permit de s’attarder un peu plus longtemps sur la parcelle de peau qu’il avait malencontreusement dénudé. Et quand ils se séparèrent enfin, à moins que ça ne soit déjà, il avait un sourire éclatant aux lèvres. Le sourire d’un type tellement soulagé qu’il avait un peu l’air de con. Ca y est. Envoyés se faire foutre, les scrupules. La peur du jugement des autres, de son père. Il relâcha doucement sa pression sur les cheveux de Dustin, sur sa peau, déposa un nouveau baiser, léger, au coin de sa bouche. Et puis fit un pas en arrière. Putain. Là, il avait la forme. Et quand il avait la forme, ça voulait dire encore plus que d’habitude. Et sans même quitter Dustin des yeux, il laissa son corps aller en rythme, articulant silencieusement « it’s going dooown, i’m yelling… timber ! you’d better move, you’d better dance ! » - silencieusement, parce qu’il chantait vraiment comme une brêle. Probablement qu’on les regardait. Probablement que ce genre de trucs ne passaient pas inaperçus. Mais… et alors ? Sa main, à nouveau, vint chercher le contact du bras de Dustin – et il se rapprocha encore de lui, jusqu’à ce que son visage soit tout proche du sien : « Putain, j’ai cru que tu le ferais jamais. », dit-il doucement au creux de son oreille, la voix enrouée par l’alcool. Il souriait. Ses mouvements, doucement, s’étaient accordés à ceux de Dustin. Tout proches. Tellement proches. Il appuya son front contre celui de l’autre homme, les yeux, à nouveau, plongés dans ce putain de bleu. Et la soirée ne faisait que commencer. Quatre autres shots de tequila à venir. Quelques heures avant la fermeture. Le regard profondément ancré dans celui de Dustin, il eut un sourire, avant de dire : « C’est ta dernière chance de t’enfuir, je crois. »


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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptySam 9 Aoû 2014 - 17:55

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.
Le premier homme qu'il avait osé aimer, il s'en souvenait comme si c'était hier. Il s'appelait Pete et débarquait en Californie des rêves plein la tête, pas un sou en poche mais une personnalité tellement chaleureuse et attachante qu'il parvenait à obtenir tout de tout le monde. Un peu comme Joshua, il était drôle et gentil. Il avait séduit Dustin en un regard et ce dernier n'avait même pas cherché à lutter contre ces sentiments nouveaux qu'il découvrait à peine. Il n'avait pas eu peur en sentant naitre en lui une attirance certaine pour un autre garçon. Au fond, il avait même eu l'impression que c'était tout à fait naturel, comme n'importe quelle attirance qu'il aurait pu ressentir pour une fille. Il n'avait jamais été du genre à se poser trop de questions, alors quand Pete qui était ouvertement gay a commencé à l'approcher pour lui caresser le visage, glisser ses doigts dans ses cheveux et finalement l'embrasser doucement, Dustin s'est laissé faire. Parfois, il repensait à Pete et à ce qu'ils avaient partagé. Il avait été son déclic, celui qui lui avait donné envie de découvrir d'autres choses, d'aller voir au dehors de sa zone de confort et de s'ouvrir de nouveaux horizons. Au delà de l'avoir initié aux plaisirs charnels que les hommes avaient à lui offrir, Pete avait aussi été un vent de fraicheur dans la vie de Dustin. Certes, leur relation n'avait pas duré mais elle avait beaucoup compté pour le jeune artiste. Pete regardait tout avec un regard neuf, accroché à ses rêves, dévoré par la passion, il était toujours profondément honnête et il y avait chez lui une sorte d'innocence qui avait plu à Dustin instantanément. Lui-même était empli de passion et d'envie, de soif de tout voir et tout vivre, mais au contraire de Pete il n'avait pas forcément le courage nécessaire de satisfaire cette soif. Quitter Huntington il n'en avait jamais été capable. Malgré tous les souvenirs douloureux qu'il avait ici, il s'y raccrochait encore et toujours. Il avait cette ville dans la peau. Elle faisait partie de lui autant qu'il faisait partie d'elle et peut-être même qu'elle était sa seule et unique réelle histoire d'amour. Huntington et Dustin, c'était même un peu plus compliqué que ça. Amour, haine, la limite était parfois infime mais il n'avait jamais franchi le cap de prendre ses affaires et se barrer pour de bon. Il n'avait pourtant aucun mal à se séparer des gens, mais sa ville c'était différent. Il connaissait chaque recoin, chaque rue, il était capable de situer les magasins, les restaurants, les bars, et pouvait même citer la couleur de toutes maisons dans l'ordre sur Pacific Lane. Il avait ses petites habitudes, et franchement même s'il adorait se la jouer libéré et tout le tralala, il n'aimait pas trop bousculer ce qui était déjà acquis. Et puis plus que tout, c'était ici que ses amis étaient. C'était ici qu'Alexis était. Il ne pouvait tout bonnement pas partir. Pas sans elle. Il marchait parfois sur la plage et il n'avait qu'à fermer les yeux pour se souvenir d'une de ces soirées qu'ils avaient passés à faire la fête au même endroit où aujourd'hui d'autres étendaient leur serviette pour faire bronzette. En passant devant le lycée où il avait passé des heures, des jours, des semaines, des mois et mêmes quatre putain d'années entières à se morfondre - enfin, quatre années, il ne fallait pas exagérer non plus - il se remémorait ce temps où ils en avaient séché des heures de cours, puisque passer leur temps à fumer et picoler sur le parking leur semblait tellement plus enrichissant que ce que pouvait bien raconter les profs. Tss. Il n'avait même pas eu son diplôme et n'avait jamais cherché à le repasser. Les études, ça n'était pas son truc. Malgré tout il ressentait toujours ce pincement au coeur en apercevant son propre fantôme et celui de Sam errer sur les bancs à côté des rangées de voitures. Comme s'ils n'étaient jamais vraiment partis. Non, il ne regrettait rien. Absolument rien. Mais ça ne signifiait pas qu'il était à l'abris du manque. En fait, ça aurait même été plutôt ironique pour un drogué de l'être. L'insouciance de leurs débuts lui manquait, ce petit côté "Nous sommes invincibles, il ne peut rien nous arriver!", aujourd'hui il avait souvent l'impression de n'avoir passé ces années qu'à se bercer d'illusions et affronter la réalité à présent était bien plus dur que s'ils avaient ouvert les yeux dès le départ. Dustin était totalement conscient du fait qu'il ne pouvait rien changer à sa vie, du moins à sa vie passée. Il n'essayait plus de chercher des réponses à ses questions même si dans ses nuits les plus sombres il lui arrivait encore de réprimer des crises d'angoisse, d'hystérie même, avec l'envie de pleurer jusqu'à être trop épuisé, de tout casser jusqu'à se briser complètement lui-même, se détruire à petit feu. Et puis d'envoyer tout valser, encore, et oublier. Parfois, il laissait la douleur prendre le dessus, mais jamais lorsqu'il n'était pas seul. Ces moments-là lui appartenaient uniquement et il avait cet espèce d'instinct de protection qui l'empêchait de trop partager ses émotions avec les autres. Sourire à quelqu'un c'était prendre le risque de montrer son attachement, et donc de souffrir. Pleurer c'était se montrer vulnérable, facilement atteignable, donner à d'autres le pouvoir de lui faire du mal. Dans les deux cas, il avait l'impression que trop se dévoiler était risqué. En dehors de son sourire qu'il détestait, il s'agissait surtout d'un mécanisme de défense. Comme un bouclier. Un masque pour ne pas montrer au monde, hormis quelques précieux privilégiés, qui il était vraiment. Pour une raison qu'il était encore incapable de nommer, il avait confiance en Joshua. Ça s'était fait automatiquement, là aussi il n'avait pas cherché à lutter, tout comme avec Pete, il avait simplement souri à cet homme qui le faisait rire et il n'avait presque pas peur de se montrer vulnérable. Non, il n'était pas qu'un gros tas de muscles avec une incapacité chronique à ressentir quoi que ce soit. Bien au contraire. 
"Tu es donc en train de me dire que tu ne te souviens pas m'avoir croisé le weekend dernier?" Confiant, Dustin fixait Joshua avec ses deux yeux bleus perçants. En fait, il ne l'avait pas du tout vu le weekend dernier mais ça pouvait toujours être amusant de voir s'il était possible de le convaincre du contraire. "Bon, c'est vrai que t'étais vraiment plein, mais quand même. Je pensais que tu te souviendrais." Toujours très sérieux, il poursuivait son histoire à mesure qu'il l'inventait dans sa tête. "Au fond, peut-être que c'est mieux que tu ne t'en souviennes pas en fait… " ajouta-t-il dans un haussement d'épaules avant de tenter un regard un peu mystérieux à l'attention de Joshua. "J'ai jamais regardé Twilight. Tu sais, c'est pas parce que c'est ton truc que c'est celui de tout le monde." Vraiment, il n'avait jamais regardé. Pas en entier en tout cas. Il avait vu des petits bouts de bande annonce et des extraits par-ci par-là mais franchement pas de quoi fouetter un chat. "Par contre j'avoue, une fois j'étais au rayon jeunesse de Barnes & Noble et j'ai…" Il baissa les yeux dans une tentative d'effet dramatique. "J'ai ouvert le premier tome." Secouant la tête, il se redressa un peu et avec un air de petit chiot ajouta: "Ça me ronge depuis des mois. Ça fait du bien de l'avouer à quelqu'un. Enfin." Joshua venait lui-même d'avouer avoir passé une journée à regarder un marathon Harry Potter. En fin connaisseur des programmes télé, Dustin avait déjà remarqué qu'ABCFamily avait tendance à diffuser un peu trop fréquemment les films de la saga Harry Potter. Même lui s'était déjà retrouvé pris au piège dans son appart' tout un weekend à cause de ces conneries. Bon. Ouais. Une part de lui crevait d'envie d'aller au Wizard World d'Universal Studio en Floride, mais bon ça non plus il ne l'avouerait jamais. Pour tout dire, ce qu'il notait surtout c'est que Joshua passait du temps à regarder la télé avec des joints et de la bière. Voilà, c'était donc décidé. Il était officiellement l'homme de sa vie. Ou à peu de choses près. Il se sentait malgré tout obligé de dire: "Quoi?!?! Tu fumes des joints?!" Il avait porté ses deux mains à son visage et se tenait les joues. "Ouais bon. J'ai jamais dit que j'étais un bon comédien." Il relâcha sa tête et laissa un léger sourire se glisser à nouveau sur ses lèvres. Il était définitivement en confiance. Si quelqu'un les observait à l'autre bout de la pièce, cette personne ne pouvait tout bonnement pas se douter qu'ils n'étaient que de très récents amis. Dustin avait l'impression de le connaitre depuis longtemps. Ce qu'il apprenait ce soir à propos de Joshua, quelque part c'était comme s'il l'avait toujours su. Il était plutôt content d'ailleurs de l'avoir bien cerné dès le départ. Il avait bien pensé qu'ils pourraient s'entendre mais il n'avait jusque là pas encore eu l'opportunité de se prouver raison. En fait, il était vraiment content que Joshua soit venu le trouver à la sortie - ou à l'entrée plutôt, enfin dans un sens ou dans l'autre, c'était la même chose - pour lui proposer de passer la soirée ensemble. S'il ne l'avait pas croisé, sans doute qu'il aurait trouvé un coin tranquille pour se poser et boire à la santé de sa solitude. Ouais. C'était pas mal. Un peu pitoyable, surtout que cette solitude il l'avait choisi. Ce soir du moins. Il aurait très bien pu reprendre sa voiture et aller au Penthouse mais étrangement, il avait ressenti le besoin urgent de rester au Pim's. Dans sa tête, c'était dû à Alexis, à l'espoir de la croiser et de lui parler, mais maintenant il se disait que c'était peut-être juste le destin qui avait tenu à lui faire passer du temps avec Joshua. Ce n'était pas plus mal! "Tu dis ça maintenant mais dès que tu seras à court de capotes tu vas revenir me voir pour me supplier de t'en filer." Cet espèce de sourire qu'il affichait était un peu flippant au final. À mi-chemin entre un vrai sourire et une moue boudeuse. Avec la malice dans ses yeux, ça lui donnait un peu l'air d'un pervers. Ce qu'il n'était pas, cela va sans dire! En fait, il était tout ce qu'il y a de plus sain d'esprit… Ou dans ces eaux-là. "Alors cinq ou six ans… Tsss. Je crois pas non." Il passa ses doigts dans ses cheveux pour repousser quelques mèches rebelles en arrière. "À moins que tu fasses voeu d'abstinence pour les années à venir… mais ça non plus je crois pas." Il faudrait être un peu con pour faire un tel voeu avec un physique et une personnalité comme celle de Joshua. Clairement, il était le genre de mec capable d'avoir à peu près n'importe qui dans cette pièce, non? Avec ses sourires, ses éclats de rire, ses mains baladeuses, et sa joie communicative, toutes les filles craquaient forcément. Il était différent de Dustin, mais ils avaient tous les deux beaucoup de succès. Ça, c'était indéniable. De toute façon, il ne tenait pas vraiment à l'éviter, plus maintenant qu'il avait eu l'opportunité de l'approcher un peu plus qu'auparavant. Nope. Désormais, Joshua allait devoir assumer son choix d'avoir approché Dustin. Ils allaient devenir les meilleurs amis du monde ou un truc mignon comme ça. À cette pensée, Dustin fronça les sourcils. Non, pas les meilleurs amis du monde. Cette place était déjà prise et sur le coup de l'excitation et de l'alcool qui commençait à l'enivrer, il avait failli oublier. Juste une seconde. Un petit quart de seconde. L'envie de boire un nouveau verre le frappa instantanément mais il la repoussa pour se concentrer sur Joshua. Il était au Pim's avec Joshua ce soir. Juste Joshua. Et il n'y avait absolument rien de mal à ça. Il avait tout a fait le droit de se faire de nouveaux amis et de vivre, putain! Hors de question de culpabiliser. Pas vrai? Après un court instant de dispersion, il releva les yeux sur ceux de Joshua. Non. Il n'allait pas culpabiliser ce soir. 

Après une bière et quelques shots, Dustin avait jugé qu'il était en effet temps de rejoindre la piste pour bouger leurs sexy booties. Prendre la main de Joshua c'était lui dire que quelque part il avait vraiment envie d'être avec lui. Plutôt sûr de ce qu'il faisait, Dustin n'avait pas hésité. Et même s'il ne pouvait jamais être sûr de ne pas se prendre de vent, il se fiait surtout à son expérience. Depuis Pete, il y avait eu quelques autres hommes. Moins que des femmes mais au fond tout ça c'était pareil, non? Homme, femme, la séduction est un langage universel qui n'a pas de sexe. L'amour de même. Bien sûr, certaines choses marchaient mieux avec les filles et d'autres étaient plutôt destinées aux garçons, mais en fin de compte Dustin s'était rapidement aperçu qu'il n'y avait pas de différence majeure dans sa manière d'être et d'agir selon le genre de la personne qu'il convoitait. Tout ce qui comptait, c'était l'attirance qu'il éprouvait pour la personne, et pour Joshua il en était rempli. Ça avait commencé par ces espèces de petites caresses furtives, l'air de rien, et puis ce rougissement et les allusions qu'il avait cru déchiffrer. C'était parti de rien pour devenir un petit noeud dans le bas de son ventre. Il avait soudainement envie de s'approcher de Joshua, de le sentir contre lui, d'approcher ses yeux des siens, de sentir son souffle sur sa peau et de s'emparer de ses lèvres. Pourtant, il hésitait encore. Juste un peu. Il sentit sa main sur son dos et l'hésitation s'envola rapidement. Il l'avait vu se mettre à danser avec une fille, la première qui était passée par-là. Mais ça ne l'avait pas empêché de détourner l'attention de cet homme qu'il désirait et qu'il voulait faire sien ce soir. Il le dévorait des yeux. Ses yeux bleus, profonds et scrutant le fond de ceux de son partenaire. Pas de regrets. Dustin avait approché ses lèvres au creux de l'oreille de Joshua. Et puis sa main s'était délicatement posée sur son torse, avait remonté vers son coeur qu'il sentait battre. Il réalisa un court instant qu'il ne dansait plus au rythme de la musique mais au rythme du "bom bom" qui cognait sous ses doigts. Il ne dansait plus du tout. Doucement mais dans un geste franc, il s'était finalement penché pour embrasser Joshua. Le baiser était rendu. Il pouvait à son tour sentir la main de l'autre homme venir se perdre dans ses cheveux. Ils avaient toujours eu beaucoup de succès ceux-là. Une deuxième main s'occupait du bas de son dos. Il pouvait sentir les doigts de Joshua se balader sur sa peau découverte. Il était exactement là où il voulait être, exactement avec qui il voulait être. Il sentit une sentiment de bonheur brut l'envahir. Il n'y avait rien a monde qu'il appréciait plus que d'embrasser quelqu'un et de voir son baiser rendu. Et cette chaleur que dégageait Joshua. Ah! Il voulait l'embrasser d'avantage. Il souriait. Joshua souriait. Il souriait comme quelqu'un qui avait l'air heureux également. Dustin le laissa faire alors qu'il venait déposer un baiser à la commissure de ses lèvres. Il le laissa aussi faire un pas en arrière, l'observa danser à nouveau. Il savait bouger. Mieux que lui sans doute, cela dit ce n'était pas très compliqué de bouger mieux que Dustin. Il était plutôt un piètre danseur. Il ne put retenir un léger rire à son tour alors que Joshua chantait en articulant seulement ses lèvres. La main de ce dernier retrouva le chemin du bras du beau brun et un nouveau rapprochement se produisit. Il pouvait sentir un léger souffle se glisser jusqu'à son oreille. Dustin lança un regard amusé à l'homme face à lui. "Je suis lent, mais quand je fais les choses… J'aime les faire bien." avait-il répondu en retour. Ouais, il assumait pleinement de bien embrasser. Et? Joshua avait l'air satisfait, il avait même l'air d'en redemander, c'est que ça avait dû lui plaire, non? "J'aime bien me faire désirer." Son partenaire de danse et sans doute de plus, plus tard, avait collé son front contre le sien. Il n'y avait plus qu'eux deux. Le temps s'était figé quelques minutes, juste pour eux. Et le Pim's s'était vidé. Il n'y avait plus que les yeux de Joshua. Ces yeux dans lesquels Dustin voulait se perdre. "Pourquoi je voudrais m'enfuir?" Il frôla l'épaule de Joshua du bout de l'index, remonta un peu dans sa nuque et puis replaça une mèche de cheveux pour lui. "J'ai pas du tout, du tout, du tout, envie d'aller ailleurs que là où je suis." Plongeant à nouveau ses yeux dans ceux de celui qui lui faisait face, il attrapa son menton et approcha sa bouche tout près de la sienne. "Sauf si…" Il déposa un baiser rapide sur ses lèvres. "… tu veux me voir fuir?". Un second baiser, plus approfondi. Et un puis un sourire. Un vrai. Et ce regard, toujours malicieux, joueur, et mystérieux. 


Dernière édition par Dustin W. Kennedy le Mar 26 Aoû 2014 - 2:29, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyLun 18 Aoû 2014 - 0:06

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

Cette scène, ce bar, cet espace hors du temps – rien de cela n’aurait pu avoir lieu avec Daniel. Quand ils sortaient ensemble, parfois, ils le faisaient comme deux amis. Tant pis s’ils pouvaient avoir l’air absurdes tous les deux : d’une part, ce gamin tout sourire qui ne pouvait s’empêcher de bouger et de parler, de l’autre cet homme un peu froid, toujours impeccable, qui ne se laissait aller à rire que lorsque l’autre le sommait de se détendre un peu. Ils passaient du temps ensemble, en ville, et prétendaient que rien ne se passait de sérieux entre eux. S’embrasser en public ? Joshua aurait voulu, tellement voulu. Mais ils n’allaient jamais plus loin que ces mains qui s’effleuraient, parfois. Que ces regards qui s’attardaient plus qu’il ne l’aurait fallu. Il y aurait fallu un œil averti pour comprendre ce qui les liait. Aussi, pour saisir cette nuance de peur qui demeurait toujours chez Daniel, la peur que quelqu’un l’apprenne, et ce besoin constamment contrarié chez Joshua de se laisser aller à toucher.
Si la honte venait parfois hanter Joshua, plus particulièrement depuis qu’il avait compris le profond rejet de son père, celle-ci n’était rien à côté de celle qui paralysait Daniel, pourtant plus âgé et plus réfléchi. Joshua était toujours prêt à laisser celle-ci s’envoler, pour peu qu’il ait la certitude de ne pas être seul dans cette histoire et seul à se battre. Quand Daniel, pourtant, avait eu cette certitude, il avait tout plaqué – plus terrifié que jamais. Et où est-ce que ces choses les avaient mené ? Daniel était marié. Heureux. Peut-être même qu’il avait des enfants, depuis le temps. Et Joshua était seul. Il était passé par la colère, puis par une espèce de mélancolie, puis il avait évolué entre la peur d’être différent et la volonté d’être lui-même. Aujourd’hui, il était le plus souvent proche de cette dernière volonté. Tant pis, si Daniel était heureux. Lui aussi. Il goûtait au plaisir simple de se sentir profondément attiré par Dustin, et de comprendre que cette attraction lui était rendue.
Ca lui allait.
Parfois, il ressentait une espèce de douleur poignante quand il pensait à Daniel – à ce qu’ils auraient pu partager, mais qu’il partageait avec une autre. Mais il avait forgé avec soin son nouveau personnage, il s’y était fondu tout entier quand il avait décidé de repartir à zéro. Honnêtement, il n’en avait plus rien à foutre d’avoir enterré son fabuleux avenir dans le droit. Pour être parfaitement honnête, il aimait bien sa vie. Cette espèce de routine, se lever quand ça lui chantait, arranger ses boucles, expliquer calmement à la fille avec qui il avait partagé un lit qu’il ne comptait pas particulièrement s’engager en ce moment, rouler un joint, écouter la musique trop fort, se rappeler qu’il était supposé partir au boulot, y arriver comme une fleur et expliquer aux clients, le sourire aux lèvres, que le téléchargement illégal était un peu la mort de la musique, certes, mais que les résolutions étaient surtout souvent pourries, et puis rentrer chez lui avant de filer coloniser le Pim’s. Et encore. Et encore. Au quotidien, il était « Joshua » plus que « Joshua Orwell ». Il n’était plus un simple membre de sa famille – il était quelqu’un que l’on connaissait et que l’on reconnaissait. Une clope à la main, un verre dans l’autre, il faisait partie du décor. On ne s’offusquait pas de ses grands rires, de ses extravagances, de ses mains légèrement baladeuses. Il évoluait dans un monde où l’on ne le jugeait pas. Peut-être était-il le seul à, parfois, porter un regard critique sur lui-même.
Chez les fous, rien n’était sérieux, rien n’était grave. Il était à des années lumières de ces grands repas de famille, de cette immense table dans la salle à manger de l’immense maison sur Palm Avenue, de son père qui trônait à une extrémité, de Judy et lui qui s’échangeaient des regards et s’efforçaient de ne pas éclater de rire. Sa sœur et lui avaient longtemps cru que c’était là la normalité. Que tout allait bien – qu’ils grandiraient et que peut-être, un jour, ils entreraient dans le moule. Mais ils avaient tous les deux grandis. Et n’étaient, définitivement, pas rentré dans ce moule. Joshua regardait Dustin, et il se disait… que ouais, lui aussi sa famille l’aurait détesté. Sauf Judy peut-être. Judy voyait le bien partout et en chacun. Elle aurait réagi comme son frère, voyant qu’aucune taquinerie n’était sérieuse, qu’il n’y avait pas le moindre jugement, seulement une profonde légèreté. Elle aussi, elle aurait éclaté de rire – tout en levant les yeux au ciel – aux remarques de Dustin. « Ca fait au moins… quatre mois que j’ai pas eu de trou noir après une soirée ! Et j’ai regardé Twilight, le premier, ouais. J’ai une petite sœur. Et j’ai vraiment une petite sœur. J’ai pas fait ça pour le plaisir. Putain c’était horrible. » Et puis il eut un nouveau rire à la suite de la conversation. Wow. Lui, il n’avait jamais ouvert les bouquins par contre. Est-ce que ça voulait dire que l’honneur était presque sauf ? Est-ce que l’honneur pouvait encore être sauf après s’être mangé une heure et des poussières de film pour les beaux yeux d’une petite sœur qui était à l’époque encore pré-adolescente ? Hum. Probablement pas. « Je juge pas ! Entre nous ça craint vraiment, mais je juge pas. Enfin en tous cas pas trop. » Comme s’il pouvait s’en empêcher, c’était de sa gueule qu’on se foutait (gentiment) depuis tout à l’heure après tout. Non ? Et puis la vengeance, c’est légitime. Et puis qui aime bien châtie bien. Non ? Enfin pas forcément, parce que le foutage de gueule suivant de Dustin fut vraiment, vraiment mauvais. Les sourcils froncés, il releva les yeux vers le jeune homme alors qu’il portait les deux mains à son visage et affichait un pur air scandalisé à la mention d’un joint. « Et bah putain. Ouais, j’en fume, mais là pour le coup je crois que toi t’en abuses. » Ce qui ne lui ôtait pas la curieuse envie de regarder un de ces jours un film de merde avec lui, vautré dans un canapé, en partageant un peu d’herbe. Parce que bon, soyons honnêtes, ça pourrait être vachement cool. « Et j’espère sincèrement que tu comptais vraiment pas faire carrière dans le cinéma, parce que là pour le coup… » Il secoua la tête. On avait tous ses défauts, hein. Personne n’était parfait. Et pourtant, Joshua pensait tout de même qu’il l’était. Parfait. Comment ça, il était fichu ?
« Je demanderai des capotes à tout le monde, sauf à toi. T’es si opposé que ça à ce que j’aie une vie sexuelle ? Mon cœur saigne. Si tout le monde était comme toi, je finirais moine. » Et il ferait un moine de merde. Sûrement le genre qui se tape des fou-rires inopinés tout seul pendant le service. En bref, il ne survivrait pas deux jours. Et puis il n’était qu’un homme, diantre ! Vulnérable à la chair. Un peu plus que d’autres, peut-être, même. D’ailleurs, quand on y pensait bien, il était déjà voué à l’enfer. Techniquement. Son père s’était fait un grand plaisir de le lui rappeler. Parce que oui, il y avait une considération religieuse dans cette histoire – il s’appelait Joshua, sa sœur s’appelait Judy, bonjour les références bibliques, son père n’avait bien sûr pas manqué de le considérer comme un traitre à cet égard aussi. « Vœu d’abstinence », répéta-t-il en secouant lentement la tête, forçant son meilleur air consterné. « Est-ce que je viens d’avoir un putain de frisson de dégoût rien qu’en prononçant ce mot ? » Ouais, non, il en serait vraiment incapable. Foncièrement. Il pèterait un plomb. Et merde, il était un putain d’esclave de ses hormones. Un jeune homme dans toute sa splendeur.

Ouais. Totalement. Il avait besoin du contact des autres au quotidien. Mais quand ce contact commençait à s’approfondir, quand on devenait intime avec lui, il était pire encore. C’était comme si, tout à coup, la personne en face de lui se mettait à agiter les bras en lui hurlant qu’il avait le droit d’être tactile et que en prime on l’encourageait. Alors il ne se retenait plus. Franchement, pourquoi se serait-il retenu ? Bien sûr, il n’était pas un prédateur sexuel en puissance non plus. Il connaissait le sens du mot « non ». Mais l’attitude de Dustin… pour le coup, ça ne voulait pas dire non. Ce regard qu’il posait sur lui. Cette façon de, doucement, se pencher à son oreille pour lui parler. Cette main qui s’était posée au niveau de son cœur. Alors… il n’y avait plus de limite. Il n’était pas seul. Et on lui signifiait que tout allait bien, qu’il pouvait se laisser aller à tout ce que son instinct pouvait bien lui dicter. Et putain. A cet instant, son instinct faisait battre son cœur à la chamade. Dustin. Il n’y aurait pas cru, il y a quelques heures encore. Cet homme, il n’avait fait que le croiser. Bien sûr, il avait remarqué le physique de Dustin. Qui ne l’avait pas fait ? Ce type était une espèce de tentation ambulante, pour les femmes mais aussi, de toute évidence, pour les hommes. Mais il ne s’était rien imaginé. Il imaginait peu. Il posait sa main sur le bras d’une personne qu’il trouvait belle, et son esprit ne s’emballait qu’une fois un sourire rendu. Sa naïveté s’arrêtait là où commençait la réalité.
Il l’aimait bien, elle aussi.
Elle la prenait par vagues brutales. C’était un peu comme quitter la pénombre d’un couloir, et tout à coup sentir le soleil sur son visage. Il eut exactement ce sentiment alors que doucement, les lèvres de l’autre homme se posaient sur les siennes. Cette ivresse brutale. Cette décharge de bonheur. Finie, l’attente. Il n’était pas de ces cons qui pensent que le meilleur instant dans un baiser est celui qui le précède parce que merde, il avait bien cru qu’il avait crever. Là. Là, il était bien. Son sourire ne quittait plus ses lèvres. Quand il était plus jeune, déjà, il était du genre à se mettre à bondir en poussant un grand cri de joie quand la fille qu’il venait de raccompagner lui avait fait l’aumône d’un baiser avant de rentrer chez elle – aujourd’hui il était un poil plus calme, mais ça ne l’empêcha pas de se reculer brièvement pour danser un coup et évacuer sa terrible énergie. Avant de revenir, aussi doux et joueur qu’un chiot, poser son front contre celui de l’autre homme. Il avait oublié cette impression étrange qu’il ressentait quand l’autre le dominait de sa taille et entourait sa nuque d’une main grande et calleuse. « Je suis un petit con hyperactif frustré à chaque seconde d’attente. Bonne chance ! » Dit-il, dans un léger rire, alors que Dustin revendiquait un certain art de la lenteur. Et bien… pas lui. Quand il était avec Daniel et son sacrosaint culte de la discrétion, cela se traduisait par des heures entières à ronger son frein parce qu’il avait été pris de l’envie soudaine de l’embrasser alors qu’ils se trouvaient dans un lieu public. Quand il s’était fixé avec des femmes par la suite, et bien… elles avaient pris tant bien que mal l’habitude de ne jamais connaître de repos. Insupportable ? Non. Jamais. Enfin… pour le moment, ça allait. Ca allait plutôt bien, même. Parce que Dustin, à nouveau, venait de lui voler un baiser. Puis un autre. Dans lequel il se laissa aller, encore, penchant doucement la tête. Sa main, à cet instant, s’était clairement glissée dans le dos de l’autre homme, sous ce t-shirt qui n’avait putain de rien à foutre là quand on y pensait. Non. Stop. Doucement Joshua. Ils avaient encore deux shots (chacun) à se faire avant de commencer, éventuellement, à songer à disparaître. Quand ils se séparèrent, il garda les yeux fermés une, deux secondes pour collecter ce qui pouvait bien lui rester de raison et surtout, surtout éviter le regard de Dustin. Bleu. Pour se noyer à nouveau quand il les rouvrit. « Non. Ca ira. » Si ça n’allait pas, il aurait éventuellement songé à relâcher son étreinte sur le corps de l’autre homme. Donc de toute évidence, ça allait. Et puis Dustin sourit. Sourit pour de vrai. Et Joshua resta pendant quelques instants incrédule. Et muet. Avant de parvenir à se reprendre et de dire : « Arrête de me regarder comme ça par contre. Sinon on va gâcher des shots de tequila. Et partir sans payer. Je te jure. Je suis super facile à distraire, si tu vois ce que je veux dire. » Il riait. Il n’y avait rien de moqueur là dedans. C’était juste, chez lui, l’expression la plus simple de la joie. Il riait quand il était heureux, quand il était ivre de sentiments, quand il était ivre tout court aussi d’ailleurs, quand il voyait quelque chose qui lui plaisait, quand il commençait à envisager quelque chose qui lui plaisait, aussi. Du genre Dustin, sans ses vêtements, et dans son lit. Il riait, et c’était pur, éclatant, et sincère. Tout aussi sincère que l’espèce de fascination qui traversa son regard quand il croisa à nouveau celui de Dustin, et qui le poussa à venir à nouveau chercher, et approfondir, un baiser. C’est quand sa main remonta doucement dans le dos de celui-ci qu’il s’écarta cette fois pour de bon et laissa tomber un « Putain. » en fixant le vide, avant de secouer la tête, de jeter un bref regard vers Dustin. « On va boire ? S’il te plaît. On va boire. Sinon dans cinq minutes je vais sortir mes clés de ma poche et te demander si tu attends le déluge. » Parce que lui, en tous cas, il ne comptait pas attendre le déluge. Et même s’il c’était le cas, il n’en serait probablement pas capable. Loin de là. Il aperçut, au loin, sur le comptoir, les quatre verres au total qui les attendaient toujours, fidèles au poste. Et une barmaid qui les regardait avec un sourire, aussi. Pourquoi elle les regard… ha mais. Ouais. C’était plutôt logique en fait. Enfin. Fuck it. Tequila. Tequila, et un très, très bel homme avec qui finir la soirée. S’il parvenait à ne pas finir la soirée trop vite. Hé mais… cinq verres. Putain, il avait oublié qu’il y en avait treize à l’origine. Un à partager, donc. La chose lui semblait beaucoup moins problématique qu’un peu plus tôt dans la soirée. Beaucoup, beaucoup moins. Il avait enfin relâché Dustin, et laissé son t-shirt en paix – mais, une dernière fois, il ne put s’empêcher de déposer un nouveau baiser sur ses lèvres. Sauf que dans cet intervalle, une autre idée datant d’un peu plus tôt dans la soirée venait de resurgir. Il rit. Et se tournant vers Dustin avec un sourire radieux aux lèvres, il dit simplement : « Tequila. ». Et puis il fallut clarifier. Parce que ouais, c’était pas limpide, en soit, sur le coup. « Bodyshots ? », proposa-t-il avec cet air angélique qui le caractérisait – et pourtant avec, aussi, les intentions les moins angéliques du monde.

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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyMer 20 Aoû 2014 - 0:36

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

Si ses parents avaient su qu'il fréquentait aussi bien des filles que des garçons, sans doute en auraient-ils encore profité pour lui faire sentir à quel point ils étaient déçus, à quel point il était le fardeau de la famille Kennedy, ils auraient peut-être même dit un truc à propos de son grand père se retournant dans sa tombe ou quelque chose du genre. Ça aurait été une occasion de plus pour Dustin de se demander si ces gens-là étaient sincèrement liés par le sang avec lui. La dernière fois qu'ils leur avaient parlé, les choses avaient encore mal tourné, comme toujours. Il s'était écoulé bien des années depuis la dernière conversation civilisée entre Dustin et son père. Si sa mère n'avait pas pris le soin de suivre son mari comme un petit chien dans toutes ses décisions, peut-être qu'il aurait pu faire un effort avec elle. Au fond, il avait toujours aimé sa mère mais elle était le cliché même de l'épouse de bonne famille qui soutient son mari contre vents et marées et qui par conséquent ferme sa gueule dès qu'il y a un soucis quelconque. Comme si elle n'avait pas le droit d'avoir son propre avis. Non, en fait ce n'était même pas "comme si". Elle n'avait vraiment pas le droit d'avoir son propre avis. Tout ça c'était sacrément de la merde. Si ses parents l'avaient aimé comme ils auraient dû, ils auraient pu l'accepter et essayer de le comprendre au lieu d'à tout prix chercher à lui imposer une vie dont il ne voulait même pas. Il pensait parfois à ses frères. Après tout, il en avait trois. Un grand et deux petits. Lorsque Dustin était plus jeune, il était celui que l'on remarquait le moins, toujours très calme et silencieux. Il était le gentil de la fratrie. Pas vraiment proche de son grand frère, ils avaient coupé tout contact après son départ de la maison. Avec les deux plus jeunes, dont l'un était encore au lycée, Dustin avait bien essayé de garder un lien mais il s'était rapidement aperçu qu'eux aussi étaient dans le camp de leur père. Toute sa famille lui avait tourné le dos en un claquement de doigts. Bien sûr qu'il l'avait cherché, il avait dépassé les limites plus d'une fois, mais aurait-il eu à le faire si ses parents n'avaient pas été aussi strictes? Auraient-ils eu à se battre de la sorte si chacun avait été un peu plus tolérant à son égard et à l'égard de ses rêves et ses envies? Même après des années, il n'arrivait toujours pas à voir ce qu'il y avait de si horrible à vouloir faire de l'art son métier. Que ses parents ne cautionnent pas la drogue et l'alcool et les sorties, il pouvait encore le comprendre, mais ils avaient toujours été dans les extrêmes. Dans l'excès. Il n'y avait jamais eu d'entre-deux, aucun espoir de trouver un terrain d'entente. Son père dirigeait tout et tout le monde d'une main de fer. Dustin n'avait de son côté jamais pu se résoudre à se plier à ses ordres. Il avait fermé sa gueule pendant assez longtemps. Jusqu'au jour ou il avait fini par exploser et à tout envoyer valser. Dire non à son père c'était aussi renoncer au reste de la famille. C'était renoncer à cette vie-là tout entière. Au fond, Dustin n'aurait peut-être pas dit non au fait de garder sa mère et ses frères dans sa vie s'ils n'avaient pas été aussi influencés par papa Kennedy. Il lui avait semblé croiser l'un de ses petits frères l'autre jour, pas loin de son atelier. Il n'avait pas osé aller voir de plus près pour s'en assurer, il s'était contenté de l'observer derrière le store d'une fenêtre, laissant planer le doute sur l'identité réelle de ce jeune homme qui aurait tout aussi bien pu être un parfait inconnu. N'empêche qu'il avait eu une sorte de frisson. S'il avait plus ou moins coupé les ponts avec tout le monde, il lui arrivait encore de voir sa famille de temps en temps. Principalement pour s'engueuler. Il n'y prêtait même plus vraiment attention. Dustin était heureux là où il était, et avec qui il était. Il n'avait besoin de rien d'autre. 

Ainsi, il était devenu indépendant, et libre d'esprit très jeune et très vite. Trop vite sans doute mais bon, ce n'était pas comme s'il pouvait y changer quelque chose. Il avait appris la vie avec Samuel, et tous les deux s'en étaient toujours très bien sortis. Dustin s'assumait complètement. Il n'y avait pas un seul trait de sa personnalité qui lui faisait honte. S'afficher dans ce club au bras d'un autre garçon, ça ne lui faisait pas peur. Il y avait même une part de lui qui redemandait de l'attention. Les regards surpris, intrigués, et les messes basses. Ça lui donnait parfois une sensation de force, comme si être le centre de l'attention lui donnait un certain pouvoir. Son assurance déjà désarmante, faisait de lui une personnalité forte. Il le savait et il adorait ça même si sous ses airs de mec blasé, il arrivait bien à tout cacher. Avec Joshua, il ne ressentait en aucun cas le besoin de faire semblant. Comme avec la plupart des gens qui l'entouraient, il était juste lui-même. Ça avait l'air d'être suffisant et c'était le meilleur sentiment au monde à ses yeux. "Quatre mois? Putain mais comment c'est possible?" Dustin haussa un sourcil, et ajouta: "Ce soir on remet les compteurs à zéro. Je te préviens.". Ouais, il était à peu près certain que demain, ils auraient tous les deux la mémoire qui flanche. "Alors, t'es le genre de grand frère à se faire mener par le bout du nez par une petite soeur tyrannique?" Dustin pensa à nouveau à Alexis. Elle avait toujours été la petite soeur de la bande. Alors même si techniquement elle n'était que la soeur de Samuel, et même si lui ne la voyait plus vraiment comme une soeur depuis longtemps, il ne pouvait s'empêcher de voir son visage apparaitre dans son esprit. Elle occupait toujours ses pensées de toute façon. En revanche, alors qu'il venait d'avouer un moment peu glorieux de son existence à Joshua, il fallait bien admettre que la honte n'était pas loin cette fois. Oui, il avait ouvert un livre Twilight. Lui qui ne lisait jamais, il avait fallu qu'il touche à ce putain de bouquin. Pourquoi? S'il avait pu s'en souvenir… Il leva vaguement les yeux au ciel en écoutant Joshua réagir à cette confession. "Putain, mais la vraie question c'est 'qu'est-ce que je foutais à Barnes & Noble?' parce que sincèrement j'ai beau chercher mais là je vois vraiment pas… A moins d'avoir voulu utiliser leurs chiottes mais sérieux, ça me ressemble pas. " Il se pencha encore sur la question quelques instants et la laissa finalement filer. Il trouvait bien plus amusant de continuer à faire le pitre qu'essayer en vain de se souvenir de choses dont il se foutait comme de l'an quarante. Ouais, il avait peut-être poussé le bouchon un peu loin avec cette expression de choc en entendant parler de joint, surtout que c'était un peu l'hôpital qui se fout de la charité, mais ça l'amusait beaucoup alors il n'avait pas franchement réfléchis. Son sourire toujours affiché, il avait relâché ses joues avant de reprendre: "On peut jamais abuser des bonnes choses!". Il avait sorti ça comme un élève ayant apprit sa leçon. Il fit un rapide clin d'oeil à son nouvel ami et haussa les épaules. "Non, moi ça va! J'ai déjà trouvé ma voie et c'est pas dans le cinéma " Ça, c'était l'une de ses plus grandes certitudes. 

"Ou alors, tu pourrais aussi avoir ta propre réserve." Dustin baissa les yeux sur le pantalon de Joshua. Il s'y attarda quelques secondes avant de relever la tête. "Tu vois, ça…" Il donna une petite tape sur l'une de ses poches. "… c'est une poche! C'est un truc incroyable dans lequel tu peux glisser des objets, du style des capotes." Il se stoppa un instant. "un truc incroyable dans lequel tu peux glisser des objets". Ouais. Bon. Il secoua la tête et chassa toute idée mal placée de son esprit. Un brève moment de "silence" se passa avant que Dustin ne réagisse à nouveau. "Moine? Sérieux?" Et un léger rire à nouveau. "Putain mais je t'imagine avec l'habit et la coupe chelou là… Ça t'irait vraiment pas!" Non, il était carrément plus beau tel quel. Honnêtement, tout le monde aurait l'air con habillé en moine. Faire voeu d'abstinence, voilà autre chose qui ne lui irait pas. Dustin secoua la tête. Apparemment, même le mot en lui seul avait le pouvoir de dégoûter Joshua. "Quand tu fais voeu d'abstinence, t'as toujours le droit de faire des trucs avec toi même ou pas? " Un temps. "Je me renseigne, c'est tout.". Il enfonça ses mains dans ses poches avant de plonger ses yeux dans ceux de Joshua. Il était vraiment con parfois. Mais une fois de plus, sa propre connerie l'amusait beaucoup alors il s'en foutait bien. 

Faire voeu d'abstinence, ils n'étaient pas prêt pour. Ni l'un, ni l'autre. Et c'était d'autant plus évident maintenant que Dustin avait osé faire le premier pas. Il avait commencé à boire, et il avait cru percevoir des signes d'intérêt de la part de Joshua. Il n'avait pas eu besoin de beaucoup plus. Le désir s'était intensifié en lui à mesure qu'ils avaient parlé et maintenant qu'il était parfaitement à l'aise, il n'avait pas su résister aux lèvres de Joshua. Il avait pris son temps, mais c'était surtout parce qu'il détestait brusquer les choses et puis, même si faire le premier pas ne le gênait pas, il aimait bien se rassurer un peu avant histoire de ne pas foncer directement tête baissée seulement pour se prendre un mur. Mais l'angoisse du rejet passait toujours très vite avec lui. Au premier contact approfondi de leurs deux bouches, Dustin s'était détendu. Il avait laissé Joshua glisser ses doigts sur quelques centimètres de peau dénudée. Il l'avait laissé l'embrasser en retour. Il avait envie de plus. De tellement plus. Au milieu du dancefloor, ils se foutaient du reste des clients du Pim's. En tous cas Dustin n'y pensait pas une seconde. Si ça ne plaisait pas à quelqu'un, cette ou ces personnes pouvaient toujours aller voir ailleurs. Il ne ressentait aucunement le besoin de se cacher, il avait envie d'être avec Joshua et c'était tout ce qui comptait dans son esprit. Joshua justement débordait d'énergie. Il dansait au rythme de la musique, totalement dans l'ambiance. Il avait cet espèce d'éclat qui fascinait Dustin. Son sourire, et ses yeux pétillants le rendaient déjà fou. "Dans ce cas… il va falloir apprendre à être patient." Bon, Dustin était peut-être lent à se jeter dans le grand bain, mais une fois qu'il y était, il se sentait comme un poisson dans l'eau. Autrement dit, s'il n'avait pas été aussi tactile que Joshua depuis le début, maintenant il n'allait pas se gêner. Il avait cette façon d'être aussi expressif qu'une porte de prison, mais pourtant il lui arrivait de tomber le masque. Dans l'intimité, Dustin pouvait être tout à fait différent. Et s'ils étaient encore très clairement en public, entourés d'une foule, il sentait déjà que son armure de mec pas impressionnable pour un sou était en train de glisser à ses pieds. Un nouveau baiser. Dustin était venu le chercher celui-là aussi. Non, il n'avait vraiment pas envie de partir. Et apparemment, Joshua ne souhaitait pas non plus le voir prendre la fuite. Il pouvait sentir l'envie de s'approcher à nouveau de Joshua monter en lui. Il avait envie de tendre la main et de glisser ses doigts sur cette nuque et dans ces cheveux encore plus bouclés que les siens (oui, c'était possible). Il avait plongé son regard dans celui de l'autre homme. Un sourire accroché à ses lèvres. Il était sincèrement heureux. Là, tout de suite. Il ne pouvait pas demander quoi que ce soit d'autre. Il ne cligna même pas lorsque Joshua lui demanda de ne plus le regarder de la sorte. Et s'il voulait justement le distraire? Et s'il avait envie de partir sans payer? Il en avait rien à foutre de gâcher des shot. Alors, ses yeux ne bougèrent pas d'un pouce, son regard s'intensifia même. Il fixait Joshua avec un de ces regards qui crient braguette. Ouais, parce qu'il était classe comme ça. "Je vois très bien." se contenta-t-il de répondre. Bien sûr qu'il cherchait à le déstabiliser. Juste assez pour réveiller en lui le même désir brûlant qui l'habitait déjà. Leurs yeux se séparèrent enfin, très furtivement car il ne leur fallut pas longtemps pour se retrouver une énième fois. Joshua vint à son tour embrasser Dustin. Ce dernier cherchait à faire durer le plaisir. Il avait à nouveau posé une main sur le torse de Joshua. Pas pour le repousser mais au contraire pour le garder au plus près. Il avait envie de s'accrocher à lui. Ce soir, il avait besoin des bras réconfortants de Joshua. Putain. Il en avait tellement besoin. Dustin était parfois parcouru par des vagues émotionnelles. Ça faisait quelques mois qu'il n'avait pas eu un autre homme dans son lit et il fallait bien avouer que ça lui faisait le plus grand bien de retrouver ce sentiment qu'il éprouvait toujours avec les garçons mais qu'il ne retrouvait pas toujours avec les filles. C'était dur à expliquer. Mais il ne voulait pas réfléchir ce soir. Joshua était là et il ne disait pas non. Il n'allait pas laisser passer ça. Certainement pas. Leurs lèvres se séparèrent enfin et Dustin ne pu s'empêcher de mordiller les siennes. Il n'avait pas quitté l'autre homme des yeux. Ce dernier proposa de retourner au bar, en fait il le suppliait même. À nouveau, il faisait allusion à ce qui pourrait se passer après. S'il continuait, c'était Dustin qui allait finir par les sortir tous les deux de là pour finir la nuit… n'importe où ils auraient la paix et un lit pas trop merdique (c'est-à-dire sans doute chez Joshua, et puisqu'il était déjà prêt à sortir les clés, ça tombait plutôt bien). "C'est demandé si gentiment!" Il n'était franchement pas du genre à se faire prier pour aller boire un verre. 


De retour du côté du bar, Dustin jeta un coup d'oeil à la veste de Joshua qui était toujours là. Tiens, ce soir il n'y avait donc que des gens honnêtes? Très vite son attention se retrouva attirée par les shots qu'ils avaient laissé en plan avant d'aller danser. Dustin était tellement plus à l'aise avec un verre dans les mains qu'à devoir danser. Disons qu'il avait surtout l'air beaucoup moins con. Un nouveau baiser vint se poser sur ses lèvres. À peine pris par surprise, il ne s'en lassait définitivement pas. Il en aurait même redemandé si Joshua n'avait pas parlé de tequila et presque aussitôt des body shots qu'ils avaient envisagés juste avant. "C'est moi qui bois!" s'exclama Dustin presque aussitôt, le bras levé en l'air pour bien signifier qu'il l'avait dit le premier. Sans attendre, il attrapa le t-shirt de Joshua du bout des doigts, un sourire s'élargissant peu à peu. Dans un haussement de sourcils, il s'approcha du torse de l'autre homme et commença à glisser ses doigts de chaque côté de son haut pour le soulever petit à petit. Très doucement et sans le quitter des yeux. À mi-chemin, Dustin se fit plus vif et lui fit ôter son t-shirt d'un coup. Il observa le torse nu de Joshua et hocha un coup la tête. "Mieux.". Il jeta un coup d'oeil à la barmaid qui avait l'air aussi amusée qu'eux mais qui ne se retint pas de tout de même lever les yeux au ciel. Il lui fit signe d'apporter ce dont ils avaient besoin, du sel et du citron. "Allez, grimpe." Ils allaient clairement attirer tous les regards sur eux. Ce bar avait beau avoir pour habitude de laisser les filles (employées) grimper sur le comptoir, tout le monde ne devait pas être habitué à voir deux hommes faire des body shots ensemble. Joshua était torse nu au milieu du club et Dustin n'avait d'yeux que pour lui et il ne se priva pas d'effleurer son cul lorsque celui-ci se retrouva juste à sa hauteur et le laissa s'installer. Dustin trépignait littéralement d'impatience. "Putain, j'ai rarement eu aussi soif de ma vie." glissa-t-il. Deux ou trois serveuses s'étaient elles aussi ramenées, curieuses de voir ce qui était sur le point de se passer. Dustin était à peu près certain d'en reconnaitre parmi les copines d'Alexis. Dieu merci, cette dernière n'était pas là ce soir. Elle l'avait peut-être déjà vu faire ce genre de choses, et pire encore, mais depuis la conversation ultra déstabilisante qu'ils avaient eu, il n'aurait pas osé lui faire cet affront. Et surtout, il la respectait trop pour vouloir lui faire du mal. Sans doute que si elle avait été là, elle n'aurait pas trop aimé regarder ce spectacle et Dustin aurait compris. Si elle avait été là, aurait-il même pu flirter avec Joshua comme il l'avait fait? Rien n'était moins sûr. La barmaid revint vers eux, elle tendit un morceau de citron à Joshua qui le glissa entre ses dents, puis elle déposa du sel sur son ventre. L'excitation de Dustin était à son apogée. Ils allaient vraiment le faire. Ils allaient le faire et il allait prendre son pied. Sentir les regards curieux se poser sur eux n'avaient pour effet que d'augmenter son impatience. Il approcha son visage du ventre de Joshua, lui lança un dernier regard et puis passa sa langue là où le sel avait été déposé. Sans trop s'attarder mais prenant le temps tout de même de savourer l'instant, il attrapa un verre sur le plateau, le vida d'une traite et s'empara du citron dans la bouche de Joshua. Ses lèvres lui semblèrent brûlantes. Il s'écarta à nouveau et plongea ses yeux dans ceux de celui qui n'avait pas bougé du bar. À cet instant, il comprenait totalement le côté "petit con hyperactif frustré à chaque seconde d'attente" de Joshua. Juste avant de prendre son shot, il avait été exactement le même. Et maintenant? "On recommence?"
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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptySam 23 Aoû 2014 - 21:46

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

Peut-être que Joshua avait encore quelque chose d’enfantin. C’était même fort probable. Il était encore jeune après tout – jeune et flamboyant, même pas encore trente ans, même si la vie lui avait foutu un bon gros coup de pied au cul et l’avait obligé un peu trop vite à se débrouiller tout seul. Même son père n’avait pas pu lui enlever cela. Son insouciance. Il se prenait la tête, se la montait pour des putain de conneries, et puis d’un instant à l’autre il poussait un grand « Fuck it ! » mental et hop, plus rien ne le retenait. Il avait cette faculté qu’ont seuls les adolescents de mettre les soucis de côté quand ils devenaient intenables, et de vivre sans. Avec un peu de chance, il finissait même parfois par les oublier. Après tout, les pensées n’étaient que des pensées. Dès lors qu’on cessait de s’y consacrer, elles disparaissaient – elles repartaient se nicher dans un coin de la mémoire, invisibles à l’œil et à l’esprit. Dès lors, que restait-il à faire ? S’amuser d’un rien. S’amuser de tout. Etre purement, et simplement, heureux. C’était exactement le processus qu’il était en train de vivre avec Dustin. Parfois, cela durait une heure. Parfois, cela durait un jour. Parfois, cela durait une éternité. Il ne savait pas réellement quand est-ce que reviendraient le bouffer la peur et le souvenir de Daniel – mais ce n’était pas comme s’il en avait vraiment quelque chose à faire. Il était passé maître dans l’art de se dissimuler des choses à lui-même. C’était fort probablement du déni. Mais ça aussi, il s’en moquait.
Son cerveau pouvait se déconnecter totalement dès lors qu’il se laissait aller à vivre. Simplement vivre. Il ne pensait plus à rien, il bougeait simplement, cherchait le contact humain là où on voulait bien le lui donner, se laissait flotter dans un flou de sensations et dans une espèce d’euphorie constante. A le voir, certains auraient pu penser qu’il donnait dans la drogue – mais pas tant que ça. Surtout un joint, par ci, par là, de quoi déclencher un peu plus une propension déjà naturelle à la légèreté et à l’inhibition. Et puis, au moins, cela lui permettait de garder des souvenirs un tant soit peu clairs des soirées qu’il passait. A la remarque de Dustin sur la nécessité de remettre les compteurs à zéro, il eut un grand rire : « Tu sais, je vis pas trop mal les matins où j’ai pas à fouiller toutes mes poches pour vérifier si j’ai toujours mes papiers et mon fric. Sérieux, savoir ce qu’on a fait la veille c’est parfois plutôt cool ! » Pour ne rien gâcher, il tenait étonnement bien l’alcool pour un si petit gabarit. En quelques années seulement, il s’était rodé. Fallait croire que c’était une question d’habitude, et que la taille ne comptait pas tant que ça. Et puis Dustin mentionna le fait qu’il se laissait mener par le bout du nez par une petite sœur tyrannique. Joshua, à nouveau, eut un rire. La définition collait plutôt pas mal à la relation qu’il entretenait avec Judy. Mais il y avait une bonne explication à cela – elle vivait en France depuis des années, et chaque seconde où il pouvait la voir était une seconde vouée à la rendre heureuse. Il était comme ça. Il aimait un peu trop fort. Et de tous les gens qui comptaient pour lui, Judy était probablement la première. Sa petite sœur. L’amour de sa vie, la personne à ne pas décevoir. Ouais. Il se laissait mener par le bout du nez. Mais il ne s’en formalisait pas outre mesure – non, au contraire, il souriait comme un con avant de dire « Judy Magdalena Orwell. Retient ce nom, c’est le nom du diable. » Son diable personnel, mais il s’en tapait, il aurait tout sacrifié pour elle. Il serait même allé chez Barnes & Noble, tiens. Et pourtant dieu seul savait depuis combien de temps il n’avait pas été fichu de finir un bouquin.
« Tu prêches un convertit. » dit-il avec un sourire un peu bête, à cette histoire de « pas pouvoir abuser des bonnes choses ». Il avait commencé à fumer des joints et à boire un peu trop à la faculté – en même temps, il était tombé dans le genre de fraternité qui ne faisait pas grand chose pour garder ses élèves dans le droit chemin. Et il n’avait jamais tout à fait arrêté. Ce n’était quand même pas sa faute s’il aimait bien être encore plus insouciant, rompre avec toute sagesse pour simplement vivre – ce n’était quand même pas sa faute s’il tournait à l’instinct. Quand il était avec Daniel, il fumait et buvait pour se laisser aller à vivre leur histoire encore plus intensément – pour réaliser pleinement cette espèce de magie qui prenait place quand ils n’étaient plus que tous les deux, et que toute la peur, toute la honte enfin s’envolaient. Et puis les choses avaient changé. Il avait eu besoin de ces abus pour oublier, au moins un peu, que son cœur était en morceau et qu’il ne pouvait rien y faire. Pour, à défaut de se relever réellement, avoir la force suffisante pour avoir l’air de s’être relevé. Et puis aussi parce que la plupart du temps ça le rendait profondément heureux. Sauf quelques fois. Il avait eu ses heures sombres. Comme tout le monde, probablement. Mais dans cette soirée, pas d’heure sombre. Il le sentait. Il était en bonne compagnie, l’heure était au rire. Donc ouais. Dustin, pour le coup, prêchait un convertit.
Joshua Thaddeus Orwell, malgré les implications outrageusement religieuses de son nom, malgré son enfance exemplaire, malgré des années à prétendre qu’il était un enfant sage, malgré une vie entière à essayer de faire croire qu’il était ce qu’il n’était pas, ne serait jamais un moine. Il était quelqu’un qui savait profiter de la vie, qui savait rire de tout, et qui ne s’en privait pas. Il vivait, intensément, chaque seconde, en s’efforçant de ne jamais se contraindre et de ne jamais s’enfermer dans les ténèbres. Il ne serait jamais un moine. L’immobilisme, franchement, c’était pas pour lui. L’enfermement non plus. Et puis, franchement ? Les ordres ne voudraient même pas de lui. « J’crois pas qu’on aie encore le droit de se faire des trucs. » finit-il par dire, en fronçant légèrement les sourcils. « Putain, ce qu’on doit se faire chier. Fin cela dit j’crois que je voudrais même plus de moi-même si j’avais une tonsure. » Comme par réflexe, il avait amené une main à ses cheveux et se grattait un peu la tête, vérifiant par la même occasion que la masse de boucles noires était toujours à sa place. Rien à signaler. Chaque bouclette répondait présente. Ouf ! « J’préfère rester comme je suis. Chevelu, plus ou moins correctement habillé, constamment à cours de capote mais au moins avec une vie sexuelle. Tant pis, je cramerai en enfer. ». Terrible sens des priorités, bonsoir.

La plupart des gens étaient perplexes, la première fois qu’ils réalisaient qui était vraiment Joshua. Ils se faisaient une idée préconçue et un peu superficielle de lui en le voyant évoluer dans la vie de tous les jours, souriant et enfantin. Beaucoup le prenaient pour un ange. Une espèce de gamin avec le sourire aux lèvres, le genre qui ne pensait jamais à mal, qui se laissait juste voguer et qui n’en avait rien à foutre, tellement rien à foutre de ce que la vie pouvait bien mettre en travers de son chemin. Une pile électrique. Sublime dans la légèreté. Beaucoup voulaient le prendre sous son aile en supposant qu’il n’avait jamais tout à fait grandi, qu’il était à protéger. Ils avaient raison, quelque part. Joshua était beaucoup trop candide. Ce genre de personnes qui ne veut voir le mal nulle part, ce genre de personnes qui rit, sincèrement, face au danger, parce qu’il considère que rien ne pourra jamais tout à fait l’atteindre – qu’il se relèvera toujours. Mais à cet aspect, il ajoutait un côté profondément charnel. Une recherche constante des bras d’un autre, sans faux sentiments, sans se monter la tête inutilement. Il avait l’air d’un enfant, mais parfois son regard changeait du tout au tout – et ses yeux, déjà sombres, se faisaient noirs. De désir. Daniel l’avait fait comme ça. La douleur de perdre Daniel l’avait fait comme ça. Il était pleinement jeune et innocent, et puis un jour il avait aimé, et puis un jour il avait eu mal, alors il était devenu un peu fou. Pleinement conscient du fait qu’il pouvait vivre sans en mourir, aussi. C’était complexe. Un peu dingue. Mais il était heureux ainsi, ou tout du moins il semblait heureux ainsi – alors où était le mal ?
Il embrassait Dustin, et Dustin lui plaisait, il le savait, au fond, et même lui il arrivait à se demander… où était le mal ? Peut-être qu’il penserait différemment au petit matin, hors de ce cocon de jeunesse, de légèreté et de tolérance qu’était le Pim’s. Ici, ils étaient hors du monde. Mais demain ?
Il n’avait pas envie d’y penser, pour le moment.
Il était très fort pour occulter les pensées parasites. Très fort pour décider, un peu brutalement, de se laisser aller. Surtout quand on décidait de lui retirer son t-shirt. Ouais, surtout là. Il eut à nouveau un grand rire, un de ces rires de bonheur brut dans lesquels il éclatait parfois. Oui, il était à moitié à poil dans un club à l’heure de pointe et il était content – allez savoir, il avait peut-être perdu une bonne tonne de neurones et une grande partie de sa dignité depuis qu’il avait arrêté ses études de droit. Sous le regard approbateur de Dustin, il passa à nouveau une main dans ses cheveux pour arranger les éventuels dégâts que le retirage de vêtement avait pu faire à ses boucles. Il se retourna vers le bar alors que la barmaid levait les yeux au ciel, apparemment aussi consternée qu’amusée par le brutal revirement de situation – il avait comme l’impression qu’il entendrait parler de cette soirée pendant un bout de temps au Pim’s. Il n’en avait rien à foutre. Il avait une espèce de confiance irraisonnée envers les serveuses de ce bar, probablement parce que sa cousine, Alexis, en faisait partie, et qu’elle était bien l’une des seules avec Judy à ne jamais l’avoir jugé quand il appartenait encore à sa famille. Pour le moment, il s’amusait. Un point, c’est tout. Alors qu’il grimpait sur le comptoir dégagé pour lui, il tourna la tête vers Dustin pour le fusiller du regard (et lui tirer la langue) lorsqu’il lui disait de monter, mains baladeuses à l’appui : « Doucement les petites poussées d’autorité, j’en ai peut-être pas l’air mais je suis un grand garçon ! ». Tout cela ne l’empêcha en rien de s’allonger tranquillement, et de lever un pouce en direction des quelques autres employées qui s’étaient approchées pour assister au spectacle – l’air de dire que tout allait bien, qu’il s’occupait du spectacle ce soir, avant d’ouvrir docilement la bouche pour que la barmaid, en riant, y glisse un morceau de citron. Wow. C’était pas du tout, du tout étrange de ce retrouver du côté obscur du bodyshot, se dit-il alors qu’une trainée de sel était déposée sur son ventre. Comme s’il allait s’en plaindre, alors que Dustin avait approché sa tête du dit ventre et lui jetait un dernier regard, proprement carnassier. Lorsque sa langue passa sur sa peau, ses abdominaux se contractèrent brutalement et il ferma une seconde les yeux. Putain. Il avait envie de repartir chez lui, tout d’un coup. Mais pas seul. Non. Il sentit une seconde le contact de la bouche de Dustin sur la sienne alors qu’il se saisissait du citron. Non, il avait envie de rentrer chez lui, mais avec cet homme là.
« On recommence ? » Il se redressa un peu sur ses coudes. A nouveau, il eut un rire, alors que les personnes qui s’étaient agglutinées autour d’eux s’étaient mises à applaudir et à siffler au terme du spectacle. Il avait un sourire rayonnant, quand son regard se planta dans celui de Dustin : « Je croyais que t’étais lent ? Pas tant que ça en fait ! ». Il ressentait une espèce de bonheur stupide, à savoir que cet homme là le désirait et que leur petite audience ne s’offusquait en rien de ce qu’ils étaient en train de faire. C’était comme si rien n’avait jamais eu lieu. Comme s’il n’avait jamais été chassé de chez lui, comme si Daniel n’avait jamais eu honte de ce qu’il était. Comme si tout allait bien. Il finit de se redresser, jusqu’à se retrouver assis sur le comptoir – et, empoignant doucement les boucles de Dustin, l’attira à lui pour un nouveau baiser. A cette action, il y eut une nouvelle volée d’applaudissements – et avec elle, un peu plus de baume au cœur. Ses mains avaient migré des cheveux jusqu’au t-shirt de l’autre homme. « A toi alors. Je me suis couché pour toi, c’est à toi de te coucher pour moi. J’assume le sous-entendu. Mais, hé, pour ma défense, je tiens plus. » Sans attendre plus longtemps, il se saisit du bas du t-shirt et, après un dernier baiser, le fit passer par dessus les épaules de Dustin – avant de l’abandonner sur un coin du comptoir. Son regard parcourut l’autre homme. D’accord. Ok. Ok. Joshua savait qu’il n’avait jamais été très épais, mais là il était à ça du complexe. « Putain, mais on dirait que t’as été photoshoppé ! » C’était limite injuste. Enfin pas tant que ça, vu ce qu’il allait pouvoir en faire. Enfin bref. Tant pis. Il sourit. « Monte. Vas-y. Monte. » Non, il n’était absolument pas impatient.
Il était descendu du comptoir, et avec son éternel sourire aux lèvres regardait Dustin prendre la place qu’il occupait un peu plus tôt. La barmaid avait, bien évidemment, compris ce qui allait se passer, et avait dégainé un nouveau morceau de citron. Le regard de la jeune femme passa de Joshua à Dustin, puis de Dustin à Joshua. « Si on m’avait dit que je verrais ça un jour… », glissa-t-elle en déposant le fruit entre les lèvres de l’autre homme, puis en laissant une trace de sel le long de son pectoral. Alors Joshua eut un sourire encore plus éclatant, puis un clin d’œil. Il se pencha vers l’oreille de Dustin, pour lui dire dans un rire : « Je t’ai déjà dit que j’habitais juste à côté ? » Un temps. « Ouais, je crois que je l’ai déjà dit. Mais franchement, je crois que c’est le bon moment pour le redire. J’habite juste à côté. Compris ? » Si avec ça le message n’était pas clair. Se penchant pour être à niveau du torse de l’autre homme, il croisa une nouvelle fois son regard. Bleu. Putain de faible pour les yeux bleus. D’ailleurs, il ne rompit pas une seconde ce contact quand il passa sa langue sur la peau nue, descendit le verre de tequila, et vint cueillir le morceau de citron sur les lèvres de Dustin. L’alcool brûlant parcourait sa gorge – et il n’avait absolument plus les idées assez claires pour songer à se cacher, pour songer à se brider. A nouveau, il se pencha pour embrasser l’homme allongé devant lui. Sur leurs lèvres s’attardait un goût prononcé de citron et d’alcool. Il se surprit à trouver cela absolument parfait.


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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyMar 9 Sep 2014 - 4:41

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

En grand fêtard qu'il est, Dustin était un habitué des trous noirs. Il n'était pas rare de le voir demander à ses potes s'il avait fait quelque chose de spécial la veille, incapable de s'en souvenir lui-même, et si par hasard ses amis souffraient eux aussi d'amnésie, alors il s'en remettait souvent à son téléphone portable. Ce dernier recelait régulièrement de surprises plus ou moins agréable les lendemains de soirée. Qu'il s'agisse de photos, de vidéos, et le pire sans doute, de messages envoyés à d'autres personnes, Dustin se retrouvait souvent surpris par le contenu de son portable. Parfois, ça le faisait plus rire qu'autre chose, mais d'autres fois il avait juste envie de mourir de honte. Enfin, même dans ces cas-là il finissait pas se moquer de lui-même, parce qu'il n'avait jamais été du genre à se prendre la tête pour grand chose. C'était quand même pratique cette espèce d'attitude je-m'en-foutiste qu'il avait adopté il y a des années de cela. Il rigolait de tout, même de ses pires conneries. Quoi qu'il en soit, Dustin n'avait rien contre le fait de perdre la mémoire une fois de temps en temps. Ça ne pouvait pas faire (trop) de mal et ça voulait sans doute dire qu'il s'était éclaté comme un fou, qu'il avait lâché prise et qu'il s'était simplement senti heureux. Ouais, sans doute, parce qu'en fait il ne pouvait pas en être complètement sûr… Trou de mémoire, tout ça tout ça. Joshua, de son côté, souleva un problème auquel Dustin ne pensait pas toujours, et surtout auquel il avait rarement affaire. En général il faisait la fête avec ses proches amis, des gens en qui il avait confiance et ça se passait pratiquement à chaque fois dans son appart', probablement parce qu'il était le seul de la bande à n'en avoir vraiment rien à foutre de voir des meubles abimés ou à retrouver son chez lui en bordel une fois que tout le monde aurait quitté les lieux. Ça expliquait notamment pourquoi son appartement de Pacific Lane ressemblait actuellement à Bagdad. Quoi qu'il en soit, il était toujours suffisamment intelligent (surprenant, pas vrai?) pour mettre tout ce qui était de valeur, c'est-à-dire pas grand chose, dans un coffre sécurisé. Ouais, lui qui mettait un point d'honneur à vivre comme n'importe quel petit artiste galérien, il avait un coffre fort chez lui. "Ouais, t'as peut-être pas tord." qu'il répondit finalement. "Faudra que j'essaye un jour. Tenir quatre mois sans perdre la mémoire." Il avait l'air complètement sérieux mais quand il ajouta: "C'est pas gagné." il ne put empêcher son air malicieux de s'installer sur son visage et dans son regard particulièrement. Il était incorrigible. Autrement dit, ce n'était pas pour demain qu'il allait en finir avec ses excès. 
C'est fou, ils faisaient vraiment connaissance ce soir pour la première fois, ils prenaient enfin la peine de parler et de s'intéresser l'un à l'autre, mais Dustin avait l'impression de connaitre Joshua depuis tellement de temps déjà. Il l'avait croisé à plusieurs reprises, il lui avait adressé la parole une ou deux fois, mais ils n'avaient jamais pris la peine d'approfondir leur relation. Ils étaient restés des connaissances pendant longtemps et ce soir tout était en train de changer. Dustin regrettait presque d'avoir attendu aussi longtemps pour trainer avec lui. Il était cool et amusant et intéressant et… putain, il l'aimait vraiment bien. En entendant le nom de sa soeur, il haussa les épaules. "Elle est célibataire ta soeur? On pourrait peut-être la caser avec l'un de mes frères. Ça leur ferait pas de mal d'avoir le diable dans leur vie." Jouer les entremetteurs, c'était un truc qu'il n'avait encore jamais essayé mais il y avait bien un début à tout. "En plus, je suis sûr que t'exagères." Et il lui fila un léger coup de coude. S'en était suivie une conversation passionnante sur Twilight et des bouquins et ce genre de trucs que Dustin ne portait pas spécialement dans son coeur. En revanche, parler de fumer des joints ça passait quand même nettement mieux. C'était l'une de ses activités préférées et il était content de savoir que Joshua n'appartenait pas à la partie de la population qui le jugerait sur ça. En fait, il s'imaginait même assez facilement l'inviter à fumer avec lui. Après tout, pourquoi pas? Il allait falloir ranger un peu son appart' avant quand même, le strict minimum, mais après ça rien ne le retenait d'inviter Joshua chez lui. "Je savais bien que t'étais un chic type, toi." Inutile d'en dire plus. Il ne demanderait pas non plus s'il lui arrivait d'aller plus loin et de passer à des choses un peu plus fortes qu'un simple joint, parce qu'il ne voulait pas non plus passer pour le toxico du coin, même si Joshua savait sans doute déjà que Dustin était loin d'être un enfant de choeur. Il avait sa petite réputation, que ce soit au Pim's ou ailleurs et son nom était souvent associé à des choses pas très légales. Ça ne l'empêchait pas d'être incroyablement amical avec plus ou moins tout le monde, et il tenait à ce que cette image de gentil garçon reste la première que les gens avaient de lui. Ses autres démons, il les gardait pour plus tard, quand ils seraient plus intimes, peut-être. Pour l'instant, il voulait juste être fidèle à lui-même et poursuivre sur sa lancée en parlant de choses complètement stupides avec Joshua. Parler d'abstinence et de devenir moine, c'était quand même pas banal. "Quoi?!" Qu'il avait presque hurlé en entendant Joshua dire que les moines n'avaient certainement plus le droit de se toucher eux-mêmes. "Non mais attends, c'est pas normal. Ils sont humains comme nous, ils ont des besoin eux aussi, va pas me dire qu'ils se contentent de prier et qu'ensuite tout va bien. Je deviendrais dingue à leur place!" Il était sincèrement choqué. "Putain, c'est mort! Je deviendrai jamais moine!" Il croisa les bras en signe de protestation, même s'il n'était pas très sûr de savoir contre quoi il protestait exactement. D'une oreille, il écoutait Joshua parler et il ne put qu'acquiescer à tout. "Ouais, moi aussi. Je te préfère chevelu et bien habillé, même si tu viens me taxer des capotes. Je préfère savoir que t'es sain d'esprit et que t'as une vie sexuelle active. Ça me rassure, parce qu'il faut être sacrément timbré pour vouloir vivre autrement, et ça me ferait chier que tu sois pas net." Il haussa les épaules. "Puis franchement, ce serait un crime de priver les gens de nos corps, pas vrai?" Il lui jeta un regard inquiet, cherchant à être appuyé dans son raisonnement. "On cramera en enfer ensemble." Il lui fit un petit clin d'oeil. Ouais, ça lui disait pas mal de brûler là-bas avec un type comme Joshua, ce serait toujours mieux que d'y brûler avec son père. Et toc. 
Brûler en enfer, ça c'était presque garanti après les choses qu'ils comptaient faire ce soir, tous les deux. Ce qui au départ n'avait été qu'un vague flirt, s'était transformé en une danse collée-serrée. Petit à petit, allez savoir si c'était l'enfer qui le gagnait ou pas, Dustin se sentait de plus en plus brûlant de désir pour l'autre homme. Il se foutait de tout le reste, il ne voyait plus que Joshua. Leurs deux corps si près l'un de l'autre. Et puis bientôt, leurs lèvres échangeant un baiser, puis un deuxième, et voilà qu'il ne voulait plus que ça s'arrête. Il était rentré dans le Pim's dans l'optique de ressortir avec un nouvel ami, mais ça n'avait pas duré longtemps. Il n'allait pas ressortir avec un ami, il allait ressortir avec un amant et c'était encore mieux. Rien n'était acqui, certes, mais lorsque Dustin décidait de finir la soirée avec quelqu'un il obtenait généralement ce qu'il voulait. Quelle genre de personne censée dirait non à ce corps? Et Joshua lui faisait soudainement beaucoup, beaucoup trop d'effet. Il n'était pas très sûr de savoir s'il s'agissait de l'alcool qu'ils avaient déjà ingurgité, de l'ambiance qui régnait au Pim's ou simplement Joshua lui-même, mais lui qui avait passé les derniers jours à comater, il était tout à coup totalement éveillé. Peut-être que Joshua avait raison, peut-être que se souvenir de cette soirée en valait la peine. Il n'avait pas envie d'oublier cette sensation de bonheur intense qui s'était emparée de lui lorsqu'ils avaient échangé leur premier baiser, les légers frissons qui l'avaient parcouru lorsque les doigts de Joshua l'avaient effleuré… Non, Dustin ne voulait pas oublier les souvenirs de cette nuit, des choses qu'ils avaient déjà faites et dites et de tout le reste qui allait suivre. Justement, ce qui allait suivre il ne s'y était pas attendu mais en entendant Joshua proposer des body shots, Dustin n'avait pas hésité. Il avait trouvé quelqu'un à la hauteur de son propre grain de folie, et ça lui faisait vraiment du bien de pouvoir se montrer aussi libéré et insouciant. Dernièrement, avec le retour d'Alexis dans sa vie, Dustin s'était senti un peu paumé. Partagé entre l'amour qu'il avait toujours eu pour elle, qu'il avait encore et qu'il aurait sans doute à jamais, et l'impossibilité d'être avec elle. C'était frustrant. Terriblement frustrant. Au point même où il n'avait pas spécialement cherché à l'oublier avec qui que ce soit d'autre. Il avait été loin dans ses révélations, Alexis savait désormais ce qu'il ressentait vraiment pour elle, il n'avait pas envie de la blesser en s'affichant aux bras de quelqu'un d'autre. De toute façon, personne n'avait su se montrer digne d'intérêt. Personne, jusqu'à ce soir avec Joshua. Pour le coup, il n'avait presque pas songé à Alex, il n'avait fait qu'écouter son coeur et son corps. Ce foutu corps attiré par celui d'un autre garçon. Et quel garçon! Ce n'était pas pour faire du mal à Alexis, non, ni pour s'en faire à lui-même, au contraire. Dustin se sentait heureux. C'était peut-être con à dire mais au moins il n'avait pas à se poser un milliard de questions, il laissait les choses se faire naturellement, suivant Joshua dans ses délires, se prenant au jeu à son tour, c'était léger et ça faisait du bien. Tellement de bien.
Ôter le t-shirt de Joshua en plein milieu du bar, un soir d'affluence, quoi de plus normal? Sans réfléchir, ils s'étaient lancé dans un véritable petit show capable de divertir toutes les personnes présentes ce soir, à commencer par les serveuses. Au moins, on ne venait pas les faire chier, c'était l'avantage d'être des habitués sans aucun doute. "T'aimes pas les poussées d'autorité?" Dustin haussa un sourcil, l'air presque surpris, et puis il ajouta: "Ok, je note." Un sourire infime dessiné sur ses lèvres, il regardait Joshua s'installer sur le comptoir du bar. "C'est le genre d'information qui peut se révéler utile en temps voulu." Et il lui fit un nouveau clin d'oeil. Quelques secondes plus tard, il avait la langue en train de glisser sur la peau de Joshua. Encore une fois, quoi de plus normal? Il était prêt à recommencer n'importe quand d'ailleurs. Une fois qu'il eut pris son shot et que ses lèvres s'emparèrent de celles de l'autre homme, plus qu'il ne voulait s'emparer du morceau de citron, Dustin ne tarda pas à faire part de son impatience. Qu'est-ce qu'il avait dit à propos d'être lent déjà? Ouais, non, pour le coup il n'en avait rien à foutre d'être lent. Il était excité, dans tous les sens du terme, à partir de ce moment là plus question de se montrer patient, il avait déjà passé la cinquième vitesse et il ne tarderait pas à passer la sixième. Il se contenta pourtant d'un regard espiègle lancé à Joshua alors que des gens étaient venus s'agglutiner autour d'eux. Ça lui donnait encore plus la sensation d'être bien et ça l'encourageait grandement à continuer sur cette voie. Qu'ils en profitent, bientôt le spectacle tout public prendrait fin et le show ne se poursuivrait plus que pour eux deux. La meilleure partie, évidemment. Pour ne rien gâcher, Joshua l'attira à lui pour l'embrasser. Dustin était aux anges, amusant pour un type qui parlait de brûler en enfer juste avant. Il ne broncha pas lorsque les mains de l'autre homme agrippèrent son t-shirt. Un franc sourire apparut enfin sur son visage alors qu'on lui faisait savoir qu'il était aussi désiré qu'il désirait lui-même. Ça faisait toujours plaisir de savoir que ce genre de sensations et sentiments étaient réciproques. Lui non plus il ne tenait plus et il devait se mordre la langue pour ne pas dire qu'il n'avait pas envie de se coucher pour lui mais carrément avec lui. Chaque chose en son temps. Dustin se sentait un peu comme un gosse le soir du réveillon, quand tous les cadeaux sont au pied du sapin mais qu'il faut encore attendre le lendemain pour enfin les déballer. Il n'allait pas attendre le lendemain pour s'offrir Joshua, ça c'était clair, mais même quelques heures semblaient être insurmontables. Il se retrouva à son tour torse nu au milieu des autres, mais peu importe puisqu'il n'y avait plus que Joshua et lui dans la bulle qu'ils s'étaient créés. Certes, il y avait encore du monde autour d'eux, mais ils n'existaient plus que très partiellement aux yeux de Dustin. Au commentaire de l'autre homme, il baissa la tête et tenta d'observer son torse vu d'en haut. Il se redressa un peu et fixa Joshua. "Pas photoshoppé, nope. I was born this way, baby!" Bon, techniquement il n'était pas né comme ça. Imaginez un peu un bébé avec une musculature déjà développée. Quelle horreur! Dustin avait travaillé dur pour obtenir ses tablettes de chocolat qu'il voulait aujourd'hui offrir à Joshua. Un bref instant, il se souvint avoir zappé la douche tout à l'heure. Merde. Ses fameuses tablettes de chocolat n'allaient sans doute pas avoir un très bon goût. Enfin, c'est pas comme s'il comptait avouer ça à Joshua. Héhé. "Hésite pas à toucher -ou lécher- si tu veux être sur que c'est pas du faux." Il passa une main sur son torse avant de s'exécuter et de grimper à son tour sur le bar. 

Allongé sur le comptoir, Dustin fixa le plafond quelques secondes, il avait du mal à rester en place alors il essayait de toutes ses forces de se concentrer sur un point fixe. C'était sans compter sur la barmaid qui venait de lui caler l'agrume dans la bouche. Il sentit le sel être répartit sur sa peau et Joshua ne l'avait même pas encore touché que son corps tout entier réagissait déjà à l'excitation du moment. Les poils de ses bras s'étaient légèrement dressés et un frisson lui parcouru à nouveau le dos. Bon sang! Il regardait toujours Joshua avec toute l'impatience possible et même un soupçon d'appréhension. Il en avait tellement envie que ça commençait à lui faire peur. Mais le petit brun bouclé (joli surnom) lui souriait, d'un de ces sourires que Dustin était incapable de faire, et il eut pour lui un clin d'oeil. Joshua était tellement différent de la plupart des gens. Putain, il était génial. Juste génial. Sa voix vint se glisser tout près de l'oreille de Dustin qui écouta attentivement malgré le bruit et la musique. Il ne répondit rien mais ils échangèrent un regard appuyé. Il avait compris. Ses mains se refermèrent sur les côtés du bar, comme s'il risquait de perdre l'équilibre, tandis que la langue de Joshua remontait sur sa peau. Il l'observa enfiler son shot et quand enfin il vint chercher le citron dans sa bouche, il se détendit et relâcha le bar pour passer une main sur la joue de l'autre homme. Ils ne se séparèrent qu'un instant avant qu'ils ne soient déjà en train de s'embrasser, encore et encore. "T'habites où, t'as dit?" Qu'il demanda très innocemment. Abandonnant la bouche de Joshua quelques instants, Dustin en profita pour se redresser et retrouver le sol. Il attrapa son t-shirt et tendit le deuxième à son compagnon de soirée. "On se rhabille et on y va?" Il le suppliait presque du regard. Franchement, s'il n'était pas d'accord ça allait être difficile pour Dustin de ne pas se désaper complètement ici-même. Il préférait largement terminer dans le lit de Joshua qu'au poste de police pour exhibitionnisme. Après avoir remis son haut, il attrapa un shot qu'il leur restait encore et il le descendit d'une traite avant de reposer le verre violemment sur le comptoir où il était allongé quelques secondes plus tôt. "Allez, je te suis!" Il trépignait, ne laissant pas vraiment le choix à Joshua mais quelque chose lui disait que ce dernier n'y verrait de toute façon pas vraiment d'inconvénient. "L'avantage, c'est qu'aucun de nous deux ne roulera sous la table avant l'autre ce soir… Non. On va rouler ensemble. Dans un lit." Il jeta un dernier regard à Joshua avant de lui passer devant pour rejoindre la sortie. 
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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyLun 15 Sep 2014 - 6:16

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

Peut-être bien que les choses allaient un peu trop vite.
Sûrement qu’il n’en avait rien à foutre.
C’aurait été mentir que de prétendre, ne serait-ce qu’une seconde, que Dustin ne lui plaisait pas. C’aurait été mentir que d’essayer de faire croire qu’il ne ressentait pas quelque chose quand son regard croisait un regard très bleu, et qu’il parvenait à y lire ce mélange étrange d’attirance et d’amusement. C’aurait été tricher que de prétendre qu’il restait indifférent. Il était fatigué, fatigué de se cacher, fatigué de mentir. Quelques verres (ok, beaucoup plus que « quelques verres »), après plus de six ans à essayer d’étouffer une part de lui, suffisaient à faire s’envoler la peur, pour peu qu’il ait la certitude, l’absolue incertitude qu’il ne laissait pas indifférent. Et chaque minute contribuait à lui faire songer que non, il ne laissait pas Dustin indifférent.
C’était même complètement dingue, quand on y pensait ! Le courant passait comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Ils étaient rares, les moments où Joshua savait qu’il pouvait dire absolument tout ce qui pouvait bien lui passer par la tête sans sentir une once de perplexité en face de lui. Ils étaient encore plus rares, les moments où on le suivait sans se poser la moindre question. Il n’était pas franchement difficile quand il s’agissait d’hilarité, mais ouais, Dustin le faisait rire. De bon cœur, sans aucune retenue et sans aucune honte. Même s’il luttait parfois pour reprendre un tant soit peu un air froid et menaçant – comme à l’instant où Dustin mentionna l’idée de caser sa sœur avec l’un de ses frères, et où il fit semblant de se rembrunir un peu pour déclarer tout à fait sereinement: « Non. C’est mort. Personne ne touche à ma Judy. », avant d’éclater à nouveau de rire. Cela dit, il était à moitié sérieux. Il n’y avait pas de mot pour l’amour qu’il portait à sa jeune sœur – pas de mot pour combien il souhaitait, farouchement, la protéger à tout jamais de ces amours violentes qu’il avait pu vivre avec Daniel. Mais ce n’était pas le moment de penser à combien Judy pouvait lui manquer. Ou combien Daniel pouvait lui manquer. Il releva la tête vers Dustin. Ses yeux étaient très bleus, aussi. Et eux, totalement dépourvus de peur. Dans cette conversation étrange, parfois, il avait eu des moments de très légères absences – presque imperceptibles. Des instants où il pensait à l’autre homme. A ce qu’il aurait bien pu ressentir s’il avait vu cette totale acceptation dans son regard à lui. A chaque fois, ces moments, il les avait attrapés par le cou et les avait étranglés d’un grand rire.
Et puis il y avait de quoi. Putain ! Comment la conversation avait pu dériver jusqu’aux moines qui se branlent ?! A la violente réaction de surprise de Dustin, il eut à nouveau un grand rire – avant de jeter un regard prudent autour de lui et de se pencher à son oreille pour lui dire, soigneusement isolé du reste du monde par une main : « J’vais t’avouer un truc. » Un temps, un nouveau regard à droite, puis à gauche, puis à droite. « C’est pas parce que t’as pas le droit de faire un truc que tu le fais pas pour autant. ». Il se recula à nouveau, un très, très large sourire aux lèvres, a priori très fier de la grande révélation qu’il venait de lui faire. Et puis il lissa un peu son t-shirt de la paume de sa main, redressa ses lunettes sur son nez, avant de déclarer : « Mais ouais, dans l’ensemble j’crois que ça serait un peu un crime contre l’humanité de sacrifier nos enveloppes corporelles à la question divine. » Sur les derniers mots, il avait levé les deux bras en l’air dans une espèce de simulacre de prière, le regard perdu dans le vide, enfin, le divin en l’occurrence. Mais quand il baissa à nouveau les yeux vers Dustin, il y avait cet éternel rire sur son visage. « Hé, j’t’ai déjà dit que j’avais été enfant de chœur ?! Ca se voit, hein ? » Ses trois prénoms ? Joshua, Thaddeus, Nathanael. Non, avec ça il n’avait pas décemment pu échapper à la messe de minuit tous les ans et à l’espèce de tenue blanche chelou tous les dimanches. Il avait sûrement encore des photos, quelque part, qu’il regardait quand il avait fumé un (ou deux, ou trois, ou beaucoup plus) joints de trop et qu’il avait envie de se marrer un bon coup. C’était un poil avant les nœuds papillons, et les deux n’étaient probablement pas sans lien quand on y pensait. « Putain, que c’était chiant en vrai. » finit-il par dire, en secouant la tête. Son regard se posa à nouveau sur le visage de Dustin à l’instant même où celui-ci lui faisait un clin d’œil. Alors il sourit. « Ouais. J’crois que c’est le meilleur plan. »

Il disait ça, mais, de toutes façons, il n’avait jamais été très bon pour suivre les plans – qu’il s’agisse de faire absoudre son âme (tout ça tout ça) ou de s’en aller tout droit, volontairement, vers l’enfer. Il n’avait jamais été très bon pour quelque discipline que ce soit, quand il y pensait bien. Il se laissait entraîner dans des aventures à la con, et il en était généralement très content. Il était un peu comme un gamin complètement insouciant. Sa sœur, une fois, lui avait dit qu’il était tout à fait du genre à suivre des types louches dans des camions pour peu qu’ils lui proposent des bonbons – ouais, même à vingt-six ans. C’était peut-être un poil exagéré, mais ouais, dans l’esprit, c’était ça. Il se laissait aller au vent et il en était tout à fait heureux. Surtout quand se fier ainsi à l’instinct lui permettait de se retrouver dans ce genre de situations. Tout contre un homme qui le regardait comme si il n’y avait jamais rien eu d’anormal dans le fait d’un garçon se tenant dans les bras d’un autre garçon. Embrassant un homme qui n’en avait strictement rien à foutre qu’ils ne soient pas seuls, et qu’on puisse les voir, et qu’on puisse les juger. Joshua n’avait pas l’habitude de tout cela. Non. Son éducation, sa famille, le regard de son père, Daniel, tout avait contribué à faire de lui quelqu’un qui hésite. Un pauvre type qui a besoin de l’accord d’un autre pour comprendre que oui, ça il peut le faire, tout va bien, personne ne va lui balancer ses valises sous le porche et lui dire va-t-en, je ne veux plus jamais te revoir, je n’ai pas de fils. Il avait vécu dans une sorte de tension, une traction constante entre un besoin brûlant de liberté et les années à ne rien dire, surtout rien dire – une chose si violente qu’elle s’en était parfois muée en douleur physique. Dustin ne se doutait sûrement pas de tout le bien qu’il pouvait faire à Joshua à cet instant. Qui aurait pu deviner que c’était la première fois qu’on lui disait, même sans prononcer un mot, que tout allait bien ? Qu’il pouvait être qui il voulait ?
Alors oui, il était libre. Et comme à l’aube de son histoire avec Daniel, il était flamboyant. Il riait aux éclats mais ses yeux étaient noirs d’envie. Il regardait Dustin et c’était cette espèce de fièvre terrible d’un homme qui sait qu’on le désire autant qu’il désire. Il l’attirait à lui, baiser après baiser, et tout en lui criait qu’il avait besoin de plus, maintenant, tout de suite, et que la pression était d’autant plus violente qu’il l’avait réprimée pendant des années. C’était un jeu. Il le savait, au fond. Il ne pourrait jamais rien y avoir de sérieux avec Dustin. Il en avait rencontré, des gens, dans ce bar, et il en avait ramené des tonnes chez lui – et même s’il ne s’était alors agi que de femmes, il n’y avait pas de raison pour que les choses se passent différemment avec un homme. Non ? C’était une histoire d’un soir. Il avait appris à anticiper, pour ne pas avoir mal à nouveau. Avant, il avait un petit quelque chose d’un cœur d’artichaut – mais il avait appris à faire taire cet instinct-là pour prendre l’initiative de la séparation matinale. Il n’en aurait peut-être pas la force de lui-même au lendemain, le goût de cette absolue tolérance avait quelque chose d’enivrant, mais il savait comment les choses se passaient d’ordinaire et Dustin ne faisait probablement pas exception.
En attendant, c’était un autre jeu qui se jouait. Il était heureux comme un con, parce qu’il venait de se prendre un bodyshot et qu’une foule d’inconnu les acclamait. Il était heureux comme un con, parce que même Dustin avait eu cette espèce de sourire pur, ce sourire de gamin qu’étouffe le bonheur quand il lui avait retiré son t-shirt. Il aimait bien Dustin. Ouais. Il l’aimait vraiment bien. Il avait cette espèce de beauté unique, un peu froide, à laquelle venait se combiner une insouciance toute différente de la sienne. Tout en lui criait qu’il n’en avait strictement rien à foutre de ce qu’on pouvait penser de lui – qu’il disait ce qu’il voulait, faisait ce qu’il voulait, exactement quand ça lui plaisait. Et tant pis si cela fit lever les yeux au ciel à Joshua, quand il saisit la balle au bond pour s’envoyer des fleurs sur son propre physique – le jeune homme sentait, presque instinctivement, que Dustin n’était pas non plus un connard égocentrique imbu de lui-même. Non. Juste un type qui s’en foutait, et qui pouvait se moquer de tout – même de lui-même. Ce genre de personnes attirait Joshua. Alors il se pencha à son oreille, pour lui rappeler qu’il habitait tout prêt et que s’en aller était tout à fait possible – et le regard que Dustin posa sur lui le transperça de part en part. Il sentit, distinctement, un frisson le long de son épine dorsale. Puis un autre, alors que Dustin, enfin débarrassé de son morceau de citron, passait doucement une main sur sa joue. S’il y avait encore eu un doute à avoir, il ne subsistait plus : ils allaient passer la nuit ensemble. « La ferme, arrête de te moquer de moi » dit-il dans un rire alors que Dustin, taquin, lui demandait où il habitait en réponse à son empressement. Et puis il hocha simplement la tête quand l’autre homme enchaîna, lui proposer simplement de se rhabiller et de s’en aller. Ensemble. Il reconnut dans les pupilles très bleues une lumière qui devait briller dans son propre regard. Une touche d’impatience. Une supplique. Surtout, un besoin. Viscéral. Il se saisit de son propre t-shirt que Dustin lui tendait, et leurs mains s’effleurèrent une seconde. Celle de Dustin était brûlante. A nouveau, il sentit quelque chose se tordre dans son ventre – mais ce n’était pas cette sensation douloureuse qu’il éprouvait à chaque fois qu’il pensait à Daniel, ou croyait voir Daniel. Non. C’était une chose toute nouvelle, qui lui rappelait un peu l’année de ses vingt ans et la découverte de la passion, qui lui rappelait l’époque où rien n’était grave. Une chose comme un bonheur sourd. Il enfila à nouveau son t-shirt, qui tout à coup lui sembla presque superflu, s’empara de sa veste qui trainait toujours à proximité, et lui-même descendit un dernier shot de tequila. Pour la route. A nouveau, il adressa un grand sourire à Dustin. « T’es soulagé, hein ? Ca t’aurait fait chier de rouler sous la table avant un petit machin comme moi. Mais c’est que partie remise. » Quoi ? Il avait parfaitement conscience de son physique, ok ? Mais même s’il ne répondit que sur ce point, ce qui l’importait le plus était bien la fin de la déclaration de Dustin. Ca, et cette espèce de besoin, pressant, toujours grandissant, en lui. Ses yeux suivirent l’autre homme, alors que celui-ci le dépassait pour se diriger vers la sortie. S’attachèrent à détailler son dos, sa forme sculpturale. Il inspira profondément. Le regard de Dustin croisa une dernière fois le sien, et Joshua s’engagea à sa suite – une main posée au creux des reins de l’autre homme, presque possessive.

La nuit était tombée depuis longtemps sur Huntington Beach. Une fois quitté l’intérieur enfumé et bondé du Pim’s, le calme avait quelque chose de surprenant – presque de choquant. Il n’était, pour ainsi dire, troublé que par les grands éclats de rire de Joshua alors que ni Dustin, ni lui-même, ne semblaient réellement capable de faire un pas sans essayer de se rattacher à l’autre. La nuit sur la ville, le calme, ils n’en avaient dire rien à foutre. Ni l’un ni l’autre n’était encore assez sobre pour y penser. A vrai dire, le simple toucher de la main de Joshua sur le bas du dos de Dustin devenait par instants une véritable étreinte, une tentative pour continuer de marcher droit. Et un assez pitoyable échec. L’alcool leur était monté à la tête – sur son passage il avait effacé toute inhibition. Deux, trois rues à peine et pourtant le plus jeune ne comptait plus les moments où il avait cessé de chercher son chemin pour mieux chercher la bouche de Dustin. Il avait le souffle court. La gorge nouée par l’attente – et aussi l’anticipation du moment où il n’y aurait plus la moindre attente. Quand il parvint enfin au-devant de son immeuble, il commença à chercher ses clés dans les poches de sa veste, avant d’oublier quand il entr’aperçut la courbe subtile de la clavicule de Dustin à l’échancrure de son t-shirt et ressentit le besoin intense d’y déposer un baiser, avant, cette fois-ci, de se souvenir à nouveau que l’exhibitionnisme était puni par la loi. Il eut, par ailleurs, beaucoup de mal à garder cela à l’esprit tandis qu’il s’efforçait de déverrouiller la porte, le corps de Dustin pressé contre le sien et sa tête nichée au creux de son cou.
Les huit volées d’escaliers, il ne les avait encore jamais gravies aussi vite.
Enfin, il poussa la porte de son appartement. Dieu merci, son chien était profondément endormis dans un recoin de son fauteuil. Peut-être le fut-il un peu moins quand Joshua percuta du pied sa table basse, trop occupé à venir à nouveau embrasser Dustin tout en cherchant à se débarrasser de sa veste pour se rappeler qu’elle se trouvait effectivement sur le chemin entre l’entrée et sa chambre – en tous cas, il eut le bon goût de ne pas se manifester. Joshua ne chercha même pas à allumer la lumière. Il abandonna sa paire de lunette sur la table fautive, attira à nouveau Dustin tout contre lui. Ses deux mains, pressantes, vinrent pour la seconde fois de la soirée chercher à retirer le t-shirt de l’autre homme – leur contact d’autant plus appuyé et intime dans la pénombre du petit appartement. Il avait à nouveau réussi à dégager le vêtement de Dustin – et il avait aussi une impression étrange, comme s’il était foncièrement incapable de s’éloigner de lui plus d’une seconde. Comme si son besoin constant de toucher les gens avait été décuplé par sa seule présence. Son regard, embrumé par l’alcool, croisa les deux yeux très bleus et il demanda, faussement innocent, dans un sourire : « On va dans ma chambre ? »
Comme si Dustin allait lui dire non.

Lorsqu’il avait percuté la table basse, un petit cadre était tombé face cachée – dissimulant, d’une façon étrangement symbolique, la photographie de toute une bande d’étudiants en droit à une soirée quelconque - dont un grand homme aux yeux clairs et Joshua, plus jeune, le visage transfiguré par un éclatant sourire. Pas une seconde, ce soir, il ne devait s’en inquiéter. C’était comme si, enfin, il était parvenu à cesser de regretter le seul homme qu’il avait bien pu aimer, le seul homme qui avait partagé son lit jusqu’ici. A cet instant, il ne pensait plus qu’à Dustin. Et à combien, tout à coup, il se sentait différent – libéré et différent, sans le poids insoutenable de l’amour, de la rage, des regrets et de la colère. Peut-être bien que c’était l’ivresse. En tous cas, il était heureux. Et derrière une façade constante de bonheur et d’insouciance, il ne sentait plus cette légère teinte d’angoisse qui avait pourtant hanté sa vie six longues années durant.


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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyMar 16 Sep 2014 - 5:03

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

Avec des si, on referait le monde. Si Dustin s'était réveillé tout à l'heure avec la seule envie de se rendormir, s'il n'avait pas eu la force de se préparer, s'il n'avait pas accepté de sortir avec une bande de personnes qu'il connaissait très peu, voire pas du tout, s'il n'avait pas écouté ce message sur son téléphone, s'il ne s'était pas trompé de club, s'il avait refusé de suivre Joshua… Avec des si, on referait le monde. Il ne le savait pas encore, lui, que son monde venait de changer, mais si les choses avaient été différentes ce soir, il serait passé à côté d'une opportunité formidable, celle de connaitre Joshua. C'était un jour comme un autre. Un réveil tardif, une légère envie de s'amuser et de prendre l'air, une pointe de nostalgie, un besoin d'alcool et de cigarettes, et une curiosité attisée par un garçon intéressant. Au premier abord, ça n'avait rien d'exceptionnel, rien de franchement anormal dans la vie de Dustin. Pourtant, il ne lui avait pas fallu longtemps avant de comprendre que Joshua n'était pas simplement un garçon intéressant, un de ceux qui passent et qui s'en vont. Il avait un truc en plus mais Dustin avait du mal à mettre le doigt dessus. Il ne savait pas trop si ça venait de son côté gamin hyperactif ou homme séduisant et séducteur, peut-être que c'était la combinaison des deux qui faisait tout son charme. Une chose était certaine, Dustin était en train de se laisser convaincre et face à Joshua, il se sentait peu à peu désarmé. Même s'il avait voulu faire semblant de quoi que ce soit, il s'en sentait incapable. Lui qui assumait tout, il ressentait parfois chez les autres un besoin de dissimuler la vérité et de montrer au monde un visage étranger au sien, pas avec Joshua. Cet homme-là semblait tellement spontané et chaleureux, dès la première accolade Dustin l'avait senti.  Ils faisaient simplement connaissance, personne n'attendait rien de personne, ils n'avaient qu'à être eux-mêmes et c'était amplement suffisant. L'un comme l'autre, ils se laissaient porter par l'instant, par les minutes qui s'écoulaient tantôt trop vite, tantôt pas assez, par la musique et par l'alcool qu'ils avaient décidé de descendre cul sec. Ils étaient bel et bien ancrés dans le présent, ce moment précis où deux âmes se rencontrent et se livrent. Même si ça n'avait rien d'une conversation très spirituelle, Dustin avait l'impression d'en apprendre beaucoup sur Joshua et déjà, il commençait à le cerner. Non, vraiment, cette conversation n'avait rien de très exceptionnel, ils n'allaient pas guérir le cancer ni trouver une solution à la faim dans le monde après ces quelques minutes passées dans un bar de la ville. Malgré tout, même si ça n'avait rien de très héroïque, Dustin avait l'impression que quelque chose en lui s'était réveillé et c'était suffisant pour le rendre heureux. Il avait déjà ressenti ça auparavant, une espèce de fascination fulgurante pour une personne à peine rencontrée. Il n'avait pas peur ni de l'attirance grandissante, ni du désir naissant. Lui, un homme incapable de ne pas aimer, un amoureux éternel comme il le disait parfois, il avait vécu des coups de foudre un milliard de fois. Déjà, il ne regardait plus tout à fait Joshua de la même manière qu'il l'avait regardé dehors, quand il lui avait fait un grand signe pour attirer son attention. Chaque éclats de rire, chaque parcelles de peau touchée (volontairement ou pas), chaque grand sourire, et chaque regard soutenu commençait à l'imprégner d'un sentiment nouveau. Alors, il regardait les expressions de son visage changer, et il l'écoutait parler de sa soeur avec le ton du grand frère protecteur que tous les grands frères se devaient d'avoir. Il arrivait presque à faire regretter à Dustin la non existence d'une petite Kennedy au sein de la fratrie. Lui, il était prêt à donner ses frères à la première fille un peu jolie qui passerait par-là, peu importe qui elle était vraiment. Ce n'était pas une question d'amour cela dit, parce que Dustin aimait ses frères malgré tout, mais ce n'était simplement pas la même manière d'aimer que celle de Joshua. Il voyait bien dans les yeux de ce dernier que sa soeur comptait beaucoup, et il était à peu près certain qu'on ne pouvait pas lire ce même attachement dans ses yeux à lui lorsqu'il prononçait le prénom de l'un de ses frères. Peut-être parce qu'à l'amour, se mêlait aussi chez Dustin, le goût amer de la rancune, de la réjection, de toutes les choses qu'ils s'étaient dites et de toutes celles qu'ils n'avaient jamais prononcées. Il ne répondit rien mais il se pencha vaguement sur la question de l'amour fraternel et de la famille en général, avant de balayer le tout rapidement, trop obnubilé par l'homme qui lui faisait face. Ce n'était ni l'heure, ni l'endroit de penser à ça, surtout quand la seule personne qui occupait vraiment son esprit lui accordait elle aussi toute son attention. Il se consacrait à Joshua, ne le quittant que rarement des yeux au cours de leur discussion, comme s'il détaillait son visage avec précision, comme s'il tenait à mémoriser chaque petit détails. Il n'avait jamais fait attention avant ce soir, après tout Joshua était simplement le type qui s'était vautré devant lui une fois et qui lui avait demandé des capotes une autre fois. Il n'avait jamais pris le temps de l'observer à ce point, surtout pas d'aussi près. Il le trouvait beau. À un moment, il avait même regretté de ne pas avoir de crayon et un morceau de papier sous la main pour le dessiner, comme s'il était trop beau pour ne pas se retrouver figé sur une feuille à dessin. Des dessins et des peintures d'hommes et de femmes qu'il avait trouvé beaux, il en possédait des dizaines et des dizaines. Certains avaient posé pour lui, d'autres en revanche ignoraient complètement qu'il existait quelque part, au fond d'un tiroir dans l'atelier de Dustin, un portrait capturant toute la beauté qu'il avait vu en eux. Peut-être qu'il demanderait à Joshua de passer à la galerie, selon la tournure que prendrait la soirée. Quoique demander à Joshua de rester en place plus de cinq minutes semblait être difficile. Peu importe,  la conversation avait poursuivi son petit bonhomme de chemin, un chemin un peu étrange d'ailleurs mais venant de deux garçons comme eux, difficile d'en attendre beaucoup plus. Au moment où Joshua s'approcha de lui pour parler au creux de son oreille, Dustin put sentir distinctement son parfum et son souffle sur sa peau, il avait l'impression de n'exister qu'avec lui ce soir. D'habitude, il passait de table en table pour dire bonjour à ceux qu'il connaissait et côtoyait régulièrement, la jeunesse pas toujours si dorée de Huntington Beach, mais aujourd'hui il n'avait même pas cherché à croiser d'autres regards, il n'avait aucune envie de regarder aux alentours à la recherche d'une tête connue. Les paroles de l'autre homme le firent acquiescer. Lui, mieux que quiconque, il devait bien savoir ça. Il s'étonnait de ne pas avoir réfléchi de la même manière que Joshua, peut-être parce qu'il voyait les religieux comme des personnes complètement honnêtes et fidèles, dévouées corps et âme à leur Dieu tout puissant. Pas une seconde il ne voulait croire qu'un moine fasse quelque chose d'interdit, mais d'un autre côté quel genre d'être humain aurait-il fallu être pour vivre sans branlette? Tout à coup, qui était le plus naïf des deux? Merde, il n'y connaissait vraiment rien et les leçons de catéchisme que ses parents lui avaient fait prendre avec ses frères, remontaient à bien trop loin. Joshua, de son côté, avait été un tantinet plus loin. Dustin le regardait avec ses deux yeux grands ouverts quand il avoua avoir été enfant de choeur. Un vrai de vrai avec la tenue blanche et tout, qui se tient à côté du prêtre pendant la messe et qui distribue les feuillets avec les chansons à l'entrée de l'église. Bah, putain!"Alors ça c'est pas de bol! Moi j'étais scout et franchement c'était bien plus cool que ton truc à toi. On faisait du camping et on apprenait à faire des noeuds comme les marins et à faire du feu aussi. C'est pas des conneries." Il affichait un air mi-sérieux, mi-fier. Enfin, ce qu'il avait préféré chez les scout ça restait quand même les cookies que les filles vendaient chaque année. Les Girl Scout Cookies c'est quand même pas rien… Ah, les Thin Mints et les Peanut Butter Patties, toute sa vie. Putain. Si un biscuit était capable de vous donner un orgasme, il s'agissait forcément d'un de ces deux là, foi de Dustin! Lui et Joshua, ils étaient au moins d'accord sur un point, ils brûleraient en enfer ensemble. Avec un boite ou deux de Thin Mints, ça passerait très bien.
Quelques minutes plus tard, il pouvait franchement dire que l'enfer c'était pour bientôt, mais à cet instant précis il n'en avait tellement rien à foutre que s'en était presque déconcertant. Finis les bavardages incessants, peu importait si un moine avait osé se faire du bien ou pas, Dustin avait rapidement fait son chemin jusqu'à la bouche de Joshua, puis sa propre langue s'était retrouvée sur le torse nu de l'autre homme, il appelait ça une soirée réussie. Le scout et l'enfant de choeur avaient été relégués loin derrière, à présent ils étaient des grands garçons et ils n'avaient besoin de l'accord de personne pour faire quoi que ce soit. Au pire, comme l'avait si bien dit Joshua, ce n'est pas parce que quelque chose est interdit qu'on ne peut pas le faire quand même, et embrasser Joshua, danser avec lui ou faire des body shots, c'était des trucs que Dustin ne voulait pas se refuser ce soir, ni jamais d'ailleurs. Il sentait le désir et l'attirance grandir en lui, difficile de douter sur ses intentions concernant Joshua. Il le voulait, ce soir et rien que pour lui. Il le voulait vraiment. Pas comme un vulgaire bout de viande ou un objet quelconque, non, il le voulait lui parce qu'il avait su le séduire, parce qu'il parvenait à le faire sourire alors que c'était d'ordinaire plutôt difficile, parce qu'il avait cette espèce de sincérité dans le regard et parce qu'il avait l'air d'en avoir au moins autant envie que lui. Alors oui, il voulait vraiment voir l'appartement de Joshua, ça tombait bien qu'il n'habite pas loin. "Je me moque pas toi." répondit-il simplement, sans lâcher Joshua du regard. Ses yeux n'arrivaient plus à s'en détacher. Ils étaient tous les deux à moitié à poil au Pim's et Dustin faisait encore de son mieux pour se contrôler et ne pas lui sauter dessus sur le champ, mais ça devenait difficile de rester patient. Il avait trop envie de se coller à lui, de l'encercler de ses bras, de l'embrasser juste encore un peu, de glisser son visage au creux de sa nuque, de sentir sa peau contre la sienne, son coeur contre le sien. Heureusement, il n'eut pas à supplier Joshua pour le convaincre de quitter le bar. Ils en avaient tous les deux très envie et putain, qu'est-ce que c'était bien de savoir qu'ils étaient sur la même longueur d'onde. Il n'aurait pas supporté de voir Joshua le rejeter, pas ce soir. Il avait besoin d'aimer ce soir, et il avait besoin d'être aimé aussi, au moins un peu. En enfilant son t-shirt, il repensa rien qu'une seconde au message vocal d'Alexis et aux voix qu'il avait entendu autour d'elle. Ça le tuait lentement mais sûrement, à l'intérieur. Mais il y avait Joshua et ce regard presque rassurant qu'il lui offrait sans cesse, et ses sourires aussi, surtout. Dustin prit une rapide inspiration. La soirée était bonne et elle n'allait qu'en s'améliorant. Il se sentait d'ailleurs parfaitement bien, en dehors de l'alcool qui avait commencé à faire son effet, il se laissait toujours porter. Tout allait bien, tout était parfait.  "Tu parles, je persiste et signe: tu ne me verras jamais rouler sous la table. Rêve pas." Encore une fois, Joshua était parvenu à lui tirer un sourire. N'empêche que ouais, il était content à l'idée de rouler dans un lit avec lui. Vraiment content. 
Après avoir fendu la foule, le Pim's ne désemplissant pas malgré l'heure bien avancée de la nuit, Joshua sur ses talons, Dustin avait passé la porte pour retrouver l'air frais. Une légère brise vint balayer son visage et il passa une main dans ses cheveux, comme pour leur interdire de partir dans tous les sens. Le parking était désert, pas de voitures mais de gens, et Dustin se sentait particulièrement dans son élément alors qu'il faisait nuit noire et que personne d'autre, en dehors d'eux deux, ne semblait exister dans les rues de Huntington Beach. Le chemin jusqu'à l'appartement de Joshua lui sembla à la fois très rapide et très long, il était à peu près certain que demain, il serait incapable de le refaire tout seul en sens inverse pour récupérer sa voiture. Quelque chose lui disait qu'il ne serait sans doute pas pressé de retrouver son chemin, de toute façon. Peu importe ce dont ils avaient l'air à s'embrasser à pleine bouche dans la rue, il n'y avait de toute façon pas un chat dehors et au point où ils en étaient, ce n'était pas comme s'ils en avaient quelque chose à foutre. Ils n'arrivaient plus à faire un pas l'un sans l'autre et Dustin, comme souvent lorsqu'il avait bu, commençait à laisser de brèves éclats de rire lui échapper. S'il réveillait tout le monde aux alentours, tant pis. Très égoïstement, il ne songeait à rien d'autre qu'aux choses qu'il voulait faire à Joshua, au diable le reste du monde! Quand on lui fit comprendre qu'ils étaient arrivés, il était déjà prêt à tout arracher, ses vêtements et ceux de Joshua. Il fallait qu'ils rentrent et qu'ils puissent enfin céder à leur désir qui était devenu trop intense, trop fort à supporter. Dustin n'avait même pas eu le temps de fumer, et il n'avait rien pris depuis au moins vingt quatre heures. Ça commençait à faire long pour lui, mais à l'instant, la seule chose dont il voulait abuser ce n'était pas de l'alcool, ni de la drogue, seulement de Joshua. Abuser de ses baisers, de son corps tout entier, de ses étreintes, de tout ce qu'il aurait à lui offrir. Il prendrait tout et n'en laisserait pas une miette, jusqu'à ce qu'ils tombent tous les deux de fatigue, éventuellement. Mais même lui laisser ouvrir la porte était trop demander. Il lui avait presque couru après dans les escaliers, une fois encore sans vraiment penser aux voisins. Ni l'un, ni l'autre n'était en état de penser aux voisins, leur priorité était ailleurs.
Quand ils pénétrèrent enfin dans l'appartement de Joshua, Dustin poussa un soupir de soulagement. La délivrance. Il allait pouvoir lui sauter dessus sans retenu et cette fois, il ne se contenterait pas de lui retirer son t-shirt. Leurs deux corps semblaient déjà ne former qu'un alors qu'ils étaient restés dans la pénombre. La bouche de Joshua et son corps tout entier étaient brûlant, mais Dustin sentait qu'il était dans le même état et son désir pour l'autre homme avait atteint son apogée. Ils brûlaient d'envie l'un pour l'autre, et ce n'était pas le peintre qui allait se plaindre des initiatives de Joshua pour lui ôter son maillot à nouveau. "Je te suis." avait-il murmuré. La chambre, ou la cuisine franchement peu importe. Il crevait tellement d'envie de lui que le sol aurait fait l'affaire. S'il avait besoin de quelqu'un pour rebaptiser chacune des pièces de ce petit appartement, Dustin était son homme sans hésiter. Il avait remarqué que Joshua avait retiré ses lunettes, il regrettait de ne pas pouvoir bien voir ses yeux dans le noir, mais il arrivait à distinguer son visage malgré tout, et la beauté de ses traits n'avait toujours pas fini de le frapper. Il le trouvait toujours aussi beau. Leurs deux corps se laissèrent rapidement tomber sur le lit à l'unisson, et quand ils eurent tout enlevé, qu'il ne restait plus que de la peau et ce désir toujours brûlant, presque étouffant, Dustin et Joshua se laissèrent enfin aller à l'amour. Encore, et encore, et … encore. 

Il n'avait pas ouvert les yeux mais il sentait déjà le soleil lui chauffer le visage. La nuit avait été courte, il n'avait pas les idées très claires, un léger mal de tête aussi peut-être, mais il se souvenait très bien de la personne qui se trouvait à côté de lui. Leurs jambes étaient d'ailleurs entremêlées sous les draps. La chambre de Joshua semblait tellement paisible après le chaos qu'ils y avait fait régner quelques heures plus tôt. Dustin était réveillé mais il avait peur d'ouvrir les yeux. Il aurait pu rester ainsi à écouter Joshua respirer calmement la journée entière. Il n'avait pas envie de bouger, et s'il lui était déjà arrivé de devoir partir en douce au petit matin, il n'était pas encore prêt à se séparer de Joshua. Toujours sans ouvrir les yeux, il avait cherché l'autre homme de sa main la plus proche. Il avait besoin de le sentir là, tout près de lui. 
Après quelques minutes supplémentaires sans bouger, Dustin se décida finalement à se tourner un peu pour se retrouver sur le flanc. Il ouvrit les yeux et observa Joshua, la tête enfuie dans son oreiller. Silencieusement, il eut un sourire en voyant l'autre homme dormir encore profondément. Il approcha alors son visage tout près de celui de Joshua pour déposer un baiser furtif sur ses lèvres, puis il descendit doucement sur sa joue, et son cou. "Me dis pas que t'es fatigué." qu'il murmura tout doucement à son oreille, une pointe d'amusement dans la voix. En voyant qu'il commençait à bouger un peu, Dustin ajouta et sans murmurer cette fois: "Il est où mon petit déjeuner au lit?". À peine avait-il posé sa question, qu'il observa la porte entrouverte s'ouvrir un peu plus. Il se redressa brusquement, parce que merde, une porte qui s'ouvre toute seule, ça n'arrive pas souvent! Une main toujours posée sur Joshua, Dustin aperçu deux petit yeux le fixer au pied du lit. "T'as un chien ou j'ai une hallucination?" Il haussa un sourcil avant de secouer l'homme endormi avec un peu plus d'entrain.
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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyMer 17 Sep 2014 - 6:28

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

C’était un goût de liberté, brut. Il avait l’impression étrange de le découvrir pour la toute première fois. Au fil des instants passés en compagnie de Dustin, l’angoisse s’envolait. Il avait l’impression étrange d’une parfaite légèreté. C’était un peu fou, quelque part, combien on ne se rend pas compte du poids de la peur. Joshua riait, et une part de lui réalisait l’ampleur des préjugés qui le minaient au quotidien. C’était donc cela que l’on ressentait quand quelqu’un vous regardait sans chercher un instant à vous juger. Sous les yeux de Dustin, très bleus, tellement bleus, il se sentait un homme nouveau. Un homme à qui, enfin, on ne reprochait rien – ni sa nature, ni sa façon de vivre.
Alors que Dustin paraissait sincèrement choqué à l’évocation de son passé d’enfant de chœur, Joshua pensait tout simplement à l’ensemble de son passé. Il avait été un enfant insouciant, qui faisait tout simplement ce qu’on lui demandait de faire, parce qu’il voulait être parfait. Toute sa vie durant, il avait tenté de rentrer dans un moule – confectionné spécialement pour lui par un père trop dur, qui avait voulu un enfant parfait. Il y avait toujours eu deux côtés à sa personnalité. Celle qui vivait dans une apparence de parfaite liberté et de parfaite candeur, et celle qui angoissait de ne pas être à la hauteur. Le mélange avait parfois donné des choses un peu improbables – parce que sérieusement, quel genre d’adolescent s’encombre le cou avec des nœuds papillons et boutonne ses chemises jusqu’en haut alors qu’il passe son temps à courir partout ? Il avait toujours fait comme si la situation lui convenait, parfois il avait même réussi à s’en convaincre lui-même. Mais que se serait-il passé si, quand il avait dix-neuf ans, quelqu’un comme Dustin avait posé son regard sur lui au lieu de Daniel ? Parce que l’homme qui l’avait aimé l’avait certes libéré de ses chaines, un temps, mais l’avait laissé faire une chute libre jusqu’en enfer une fois qu’il avait fini d’user et d’abuser de lui. Sûrement que sa vie aurait été différente. Parce que la soirée s’écoulait, et Dustin ne changeait pas d’un poil. Il restait ce grand type à l’apparence un peu froide, définitivement ni souriant ni rieur comme Joshua l’était la plupart du temps, mais il avait cette incroyable tolérance dans le regard. Il regardait Joshua et lui disait tout simplement « Je me moque pas de toi », avec quelque chose comme une incrédulité dans le regard. Comme si le simple fait de se moquer sincèrement de Joshua lui semblait absolument inenvisageable, qu’il n’irait jamais plus loin que la simple taquinerie. Et comme s’il ne lui faisait pas là une faveur, en l’acceptant, non – comme si c’était la chose normale, la tolérance que toute personne saine d’esprit aurait face à lui. Ouais. Peut-être que sa vie aurait été différente, s’il avait eu la chance de savoir que certaines personnes pensaient ainsi. Qu’il pouvait sans scrupule quitter ce moule dans lequel il avait tenté de se fondre, et vivre, simplement. Toute son indépendance, il l’avait gagnée douloureusement, quand il s’était retrouvé seul – il avait évolué d’une façon imparfaite, dans ce qui lui avait semblé un très, très long accouchement dans la douleur. Personne n’aurait jamais pu imaginer toute la douleur, toute la peur et toute l’amertume qui avaient pu survivre en lui – quelque part sous les yeux pétillants, les grands sourires et la candeur. Personne n’aurait jamais pu imaginer que plus encore que de contact humain, plus encore que le fait de ne pas se réveiller seul dans son lit au petit matin, il avait besoin qu’on le regarde comme si tout allait bien chez lui. En lui.
Parfois, il avait l’envie un peu conne et très surréaliste de revenir en arrière. Sept ans dans le passé. De regarder droit dans les yeux l’enfant qu’il était alors qu’il faisait ses premiers pas à l’université et de le prévenir. Lui dire de fuir Daniel, parce qu’il allait lui faire croire des choses, lui faire croire qu’il était aimé, pour mieux le laisser misérable et seul. Peut-être bien qu’à l’époque il aurait éclaté de rire en entendant de telles choses. Mais essayer de lui faire comprendre aurait valu le coup. Comprendre que quoi qu’il arrive il ne serait jamais indifférent aux hommes, qu’il faudrait quoi qu’il arrive un jour ou l’autre se l’avouer et l’avouer au monde, mais qu’il y avait d’autres personnes avec qui le faire que ce type qui n’en avait de toute évidence pas la force. Mais il n’aurait jamais pu le deviner. Personne n’aurait pu le deviner. C’était trop tard, de toutes façons.
Il avait perdu six ans de sa vie à le regretter. Aujourd’hui, enfin, il éclatait de rire en enfilant sa veste alors que Dustin tentait de le convaincre qu’il ne roulerait jamais sous la table devant lui – une pointe de triomphe au cœur parce que, encore une fois, il avait réussi à lui arracher un sourire. Tellement de temps perdu. Mais cela ne comptait plus vraiment, parce qu’il était heureux. Tellement heureux.
Il avait perdu six ans de sa vie à attendre. Son appartement n’avait pas accueilli d’autres hommes d’une telle façon depuis la dernière nuit qu’il y avait passé avec Daniel – la dernière nuit avant qu’il n’apprenne la vérité, et que son poing s’écrase contre son nez pour en faire couler le sang. Par sa seule présence, par le contact de sa peau contre la sienne, par ce mélange d’impatience et de désir qui seconde après seconde saturait la pièce, Dustin effaçait ce souvenir et l’intolérable douleur qui l’accompagnait. Joshua ne s’était jamais tout à fait senti chez lui entre ces murs. Il avait eu beau y installer ses affaires, y mélanger les draps avec des filles qui ne savaient rien de ce passé, y jouer avec son chiot, passer des heures à fumer sur le minuscule balcon, le lieu était resté étroitement associé à la violence de son père, la raison pour laquelle il était venu ici, et au regard de Daniel quand leur histoire s’était achevée. Dustin lui rappelait que ces choses appartenaient au passé.
Encore. Et encore. Et encore.

Dieu merci, il ne bossait pas le lendemain.
Normalement, ces matins là, il les passait vautré dans son lit à ouvrir mollement un œil toutes les heures pour mieux se rendormir. Il en profitait, quoi. Surtout que l’habitude faisait qu’il avait quasi-systématiquement la gueule de bois quand il n’avait pas d’obligations matinales. Hum. Il avait aussi, parfois, la gueule de bois quand il avait des obligations matinales – mais ce que sa patronne ne savait pas ou ne devinait pas ne pouvait pas vraiment lui faire de mal. Bref. Normalement, ces matins là, il les passait à rester dans ce domaine cotonneux entre le sommeil et la vraie vie. Dans sa bulle personnelle, qu’aucune angoisse ne pouvait venir troubler. Il ne laissait qu’une seule et unique chose rompre cette magnifique petite routine qu’il s’était accordé. Et elle ressemblait étrangement au baiser qui venait d’être déposé sur ses lèvres. Puis sur sa joue. Puis dans son cou.
« Me dis pas que t’es fatigué ». S’il était fatigué ? A demi endormi encore, il ressentit pourtant distinctement une lueur d’amusement. Il aurait pu se plaindre que c’était un peu trop tôt pour se lever s’il avait eu l’opportunité de vraiment se reposer, à vrai dire. Il tenta d’amorcer un mouvement pour se retourner sur son dos, avant de réaliser qu’il avait des courbatures un peu partout (on se demandait vraiment pourquoi), et que ses jambes s’étaient entremêlées à celle de Dustin dans leur sommeil. Hu. Autant dire qu’il était très légèrement pris au piège. Mais, curieusement, la chose ne le dérangeait pas tant que ça. « Il est où mon petit déjeuner au lit ? » Cette fois-ci, malgré la fatigue, il ne put s’empêcher de décrocher un sourire. Les yeux encore fermés, parce que ça, c’était un effort qu’il n’était pas encore prêt à faire. Il était certes très énergique dans la journée – mais il mettait tout le temps nécessaire au petit matin pour se lancer, merci bien. Et il n’allait certainement pas faire de petit déjeuner au lit. Enfin, en théorie, Dustin plaisantait. Ou alors il ne savait pas que les capacités culinaires du jeune homme étaient dangereusement proches du néant.
D’ailleurs, Dustin semblait être directement passé à autre chose. Il sentit le grand lit tressauter un peu quand, semble-t-il, l’autre homme se redressa brusquement. Wow. Wow. Pas de violence. « T’as un chien ou j’ai une hallucination ? » Oh. D’accord. Il ouvrit péniblement un œil, alors que Dustin entreprenait de le secouer d’une main pour le réveiller. « C’est bon. C’est bon. Je suis là. » dit-il dans un long bâillement, se passant une main dans ses boucles noires. Puis se frottant un peu les yeux. Après quelques manœuvres du genre, il parvint à une position assise et, jetant un regard par dessus le pied de son lit, éclata dans un grand rire. En effet, une toute petite tête dépassait du rebord du matelas. Et malgré son absence de lunettes, il pouvait voir une petite queue battre furieusement le sol. Dopey. Dopey Orwell, dans toute sa splendeur, qui, comme à chaque fois qu’il entendait la voix ou le rire de son maître, semblait l’incarnation même du bonheur et de l’amour. Comme s’il pouvait résister une seconde à ça. Il tendit une main vers la petite bête, qui avait entre temps posé ses pattes avant sur le rebord du matelas. Et enfin, il dit : « Viens par là. Allez, Dopey, viens, p’tit gars. » - le signal qu’apparemment le chiot avait attendu avec impatience, puisqu’il bondit sur les couvertures dans une folle explosion de joie pour mieux se jeter sur son maître. Après quelques secondes à ce train, Joshua avait réussi à maîtriser la petite bête qui, couchée sur les couvertures, les quatre pattes en l’air, se laissait gratter le ventre avec une expression de pure félicité. Félicité à peine teintée d’un petit air interrogatif comme il avait posé ses petits yeux sur Dustin, et semblait demander qui était ce type. Finalement, le regard de Joshua suivit celui de son chiot. Il n’avait pas pris le temps de vraiment regarder Dustin depuis son réveil. Mais force était de constater que, même une fois les effets de l’alcool dissipés, il était toujours… toujours extraordinairement beau, putain. Nu sous les draps, puissant, avec cette couronne de boucles noires, et ses yeux très bleus. Joshua sourit. Il ressentait toujours l’espèce de bonheur brutal qui s’était emparé de lui la veille au soir quand il avait su que Dustin voulait de lui.
D’un vague geste de la tête, il désigna le chiot en pâmoison sur ses genoux. « Dustin, je te présente Dopey. Et ouais, j’ai un chiot. T’inquiète. Il mord pas. » De toutes façons, la toute petite créature n’aurait pas fait long feu dans un combat en règle contre l’autre homme, quand on y pensait. « Dopey, je te présente Dustin. Non, cette fois c’est pas une fille, alors il va pas décréter d’office que t’es adorable et te faire plein de gratouilles. Mais franchement, si t’es bien mignon, j’crois que t’as tes chances. » Non, il n’était absolument pas complètement niais quand il parlait à son chien. Merci bien. En attendant, le chiot semblait avoir tout compris et avait entrepris de se remettre sur ses quatre pattes pour cheminer jusqu’à Dustin. Et s’asseoir devant lui. En remuant la queue, et en le regardant fixement. Beaucoup trop adorable pour un seul animal. C’était en tous cas le répit nécessaire pour que Joshua se penche pour atteindre sa table de chevet et y récupérer l’une de ses paires de lunettes, le cendrier qui y traînait, et un paquet de cigarettes qui contenait absolument tout sauf des cigarettes. Quoi ? Une autre habitude des jours de congés. Il en extirpa un joint, le cala entre ses lèvres. « Ca te dérange pas si… ? » Non, apparemment, ça le dérangeait pas. Il eut un sourire, l’alluma. C’est après avoir craché un long volute de fumée que son regard se posa à nouveau sur Dustin. Et qu’il réalisa qu’il n’avait… pas particulièrement envie de le voir partir, et absolument aucune envie de le foutre dehors. Pas seulement parce que cette nuit avait été proprement formidable, aussi parce qu’il avait encore en mémoire les impressions de la veille. Le sentiment que tout allait bien. Il devenait facilement intoxiqué à ce genre de choses. Il tira une nouvelle fois sur le joint. C’était presque surréaliste, comme scène. Lui, nu, dans son lit, avec Dustin, nu, aussi, et Dopey qui vivait tranquillement sa vie de petite bestiole adorable, avec un joint et un temps somptueux sur Huntington Beach. Ouais. Il devenait facilement intoxiqué à ce genre de choses. Mais l’expérience de sa précédente relation avec un homme l’empêchait de faire à nouveau un pas vers Dustin – et ce même si ce dernier n’avait eu aucun scrupule à l’embrasser pour tenter de le réveiller. Enfin. Il tendit le joint à l’autre homme, avec un léger sourire. Et quand ce dernier s’en empara, il finit par dire : « Tu sais, j’aurais presque pensé que tu serais parti quand je me réveillerais. J’dois pas être le seul à être fatigué. Et à avoir mal partout. »

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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyVen 19 Sep 2014 - 3:42

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

Souvent, lorsqu'il se réveillait autre part que chez lui, Dustin ressentait une légère désorientation. Il avait presque toujours besoin d'un petit temps d'adaptation avant de comprendre comment il était arrivé là et parfois même pour savoir chez qui il se trouvait. Dormir chez des potes après une soirée, c'était plutôt banal. Les coups d'un soir, aussi surprenant que cela puisse paraitre, ce n'était pas aussi courant. Il lui arrivait bien entendu de coucher avec des gens en dehors d'une relation sérieuse, mais il avait ses plans culs bien à lui et il était plutôt attaché. Pas dans le sens où il se voyait un jour mener une véritable vie de couple avec, mais plutôt parce qu'il n'aimait pas particulièrement changer ses habitudes. Dustin tenait à connaitre un minimum les personnes avec qui il passait à l'acte, au moins de nom si possible. Dans le cas de Joshua, ça avait été plus qu'un simple besoin naturel à satisfaire, cet homme-là avait fait naitre en lui un véritable désir, une attirance profonde et peut-être même un début d'affection. C'était sans doute la raison pour laquelle il n'avait pas ouvert les yeux avec un quelconque sentiment de culpabilité, bien au contraire. Il ne lui avait pas fallu grand chose, un simple regard vers un Joshua endormi avait été suffisant pour le faire se sentir heureux et léger. Aucun poids sur la conscience, aucune envie de prendre ses clics et ses clacs et de se barrer en douce. Il n'allait pas filer à l'anglaise aujourd'hui, d'abord parce que Joshua était un gentil garçon et qu'il méritait largement mieux que ça, ensuite parce Dustin n'était pas un de ces petits cons qui disparaissent une fois qu'ils ont obtenu ce qu'ils veulent. Il n'avait franchement pas prévu de finir dans le lit de Joshua, et quelque chose lui disait que Joshua non plus n'avait pas prévu ça. Rien de tout ça n'avait été prémédité par l'un ou l'autre, c'était arrivé spontanément, à la suite d'une soirée de déconne plutôt sympathique d'ailleurs. Bon, ok. Ils n'avaient pas été tout à fait sages hier soir, et ils ne leur avaient certainement pas fallu très longtemps avant que leur "super amitié qui déchire" devienne un (pas si) petit jeu de séduction. Une chose en entrainant une autre, ils étaient maintenant tous les deux complètement nus, étendus dans ce même lit, et tout allait parfaitement bien. Ce n'était peut-être pas la cas, mais Dustin avait sincèrement l'impression de connaitre Joshua depuis tellement plus longtemps qu'une soirée seulement. Techniquement, leur rencontre remontait à plusieurs mois en arrière, mais la soirée d'hier avait véritablement permis aux deux hommes d'en apprendre plus l'un sur l'autre. Première nouvelle, et pas des moindres, Joshua jouait bel et bien dans la même cour que Dustin. Putain. Faut être honnête, il ne s'en serait franchement pas douté. Mais peut-être que Joshua aussi ignorait que Dustin était bi, et peut-être que lui aussi avait été surpris. Ça n'avait pas une très grande importance, enfin ça n'en avait plus maintenant en tout cas, parce qu'il n'y avait absolument aucun doute sur le fait qu'ils avaient tous les deux pris leur pied la nuit passée. Si ça n'avait pas été le cas, premièrement ils se seraient sans doute endormis beaucoup plus tôt, et deuxièmement Dustin n'aurait pas du tout eu le sourire au réveil. Mais il l'avait eu et la nuit avait été très bonne. Aucun doute. Et donc, aussi étonnant que ça avait été pour lui de découvrir cette facette-là de Joshua, il était carrément heureux d'avoir accepté son invitation la veille. Comme quoi, le hasard fait bien les choses. S'il avait d'abord cru que c'était Alexis qui l'avait inconsciemment mené au Pim's, à présent il se demandait si ce n'était pas Joshua lui-même. 
La dernière fois où il s'était retrouvé dans une situation similaire (c'est-à-dire la dernière fois où il s'était réveillé dans les draps de quelqu'un d'autre) remontait sans doute à il y a quelques jours, une quinzaine tout au plus. Il avait passé la nuit avec Lorelai. Cette dernière était à la fois un plan cul régulier, et une dealeuse occasionnelle. Souvent, elle se révélait très utile. Dustin se félicitait régulièrement d'entretenir une si bonne relation avec une starlette d'Hollywood ou peut importe d'où elle venait vraiment. Célèbre ou pas, il la traitait exactement comme il traitait tout le monde et c'était peut-être ça qui lui plaisait à elle. Il n'avait jamais posé la question. Ni l'un ni l'autre ne prenait cette relation au sérieux de toute façon, d'ailleurs ce n'était pas vraiment une relation. Dustin avait malgré tout nourri une certaine fascination pour cette femme. Elle était jolie quand même, et elle avait une personnalité haute en couleur. Avec lui, elle était plutôt gentille, un peu taquine de temps en temps mais jamais foncièrement méchante. Avec les autres en revanche, elle était parfois la reine de garces. Lui qui avait tendance à se montrer sympa avec tout le monde, il trouvait tout de même amusant de voir Lorelai agir comme si Huntington était son royaume ou une connerie du genre. Elle pouvait toujours courir pour le mener à la baguette, d'ailleurs à chaque fois que son attitude de starlette reprenait le dessus il n'hésitait jamais à se moquer gentiment d'elle. N'empêche que leur duo était assez incongru mais jusque là ça fonctionnait très bien. Non seulement ils se satisfaisaient mutuellement au pieux, mais en plus elle lui ramenait régulièrement des petits cadeaux venus tout droit de Mexico et ça c'était franchement le top. De son côté Joshua ne venait peut-être pas avec les bonus du Mexique mais il avait aussi beaucoup à offrir et au niveau de sa personnalité, Dustin sentait qu'il était un meilleur match pour lui. Là encore, ça n'avait pas une grande importance de comparer les deux. Dustin n'envisageait pas vraiment de les mettre un jour sur la même marche de l'échelle. Joshua ne deviendrait jamais son plan cul comme l'était Lorelai. Il n'avait jamais rien ressenti pour Lorelai en dehors d'une attirance physique, alors que pour Joshua il avait déjà eu le temps de ressentir des choses au-delà. Des choses sur lesquelles il ne mettait pas encore de mots, parce qu'il était bien trop tôt et parce que ça n'aurait pas eu beaucoup de sens, mais il ne niait tout de même pas avoir eu un coup de coeur pour cet homme. C'était plus que ce qu'il avait jamais eu pour Lorelai. Alors ouais, peut-être que la dernière fois qu'il s'était retrouvé dans une situation similaire avait été avec elle, mais là tout de suite il était drôlement content que ce soit Joshua à côté de lui plutôt que la rouquine. 
Il n'avait pas ouvert les yeux depuis longtemps quand Dustin aperçut la boule de poils au pied du lit en train de le regarder tel l'étranger qu'il était. Automatiquement, il avait secoué Joshua. Ce dernier n'avait pas tellement l'air d'être du matin, en tous cas il n'était plus le même type hyperactif que la veille. Dustin ne le quitta pas des yeux alors qu'il avait les cheveux en bataille et qu'il se frottait le visage un peu comme les gosses le font parfois en se réveillant. Il le trouvait toujours aussi mignon, et tant pis si Joshua trouvait que c'était un adjectif bon pour les chiots ou les enfants. Ce n'était pas comme s'il allait lui dire de toute façon, non, il se contenterait de le regarder encore un peu avec une petite lueur dans le regard. Un grand éclat de rire vint briser le silence qui régnait dans la pièce, Dustin en avait presque sursauté tant ça l'avait pris par surprise. Putain. Limite, il avait envie de lui dire de le prévenir la prochaine fois qu'il comptait rire aussi spontanément, sauf qu'un nouveau sourire se glissa sur son visage une fois l'effet de surprise passé et il ne put nier le fait Joshua avait un rire capable de mettre n'importe qui de bonne humeur, y compris Grumpy. Et justement, en parlant des nains de Blanche Neige, Joshua venait de s'adresser à sa petite bête et il l'avait appelé Dopey. "Sérieux? Dopey comme le nain?" Il avait haussé un sourcil tout en gardant son air amusé sur le visage. Il n'allait pas critiquer le nom du chien de Joshua, loin de là. "C'est mignon." concéda-t-il tout en observant l'autre homme câliner son animal. Il le pensait vraiment. Voir Joshua tout heureux avec son chien avait quelque chose de purement adorable, sincèrement même Dustin avait du mal à résister. Finalement, leurs yeux se croisèrent et son sourire s'atténua un peu, pur réflexe. Il n'aimait pas trop avoir l'air d'un imbécile heureux. Malgré tout, il avait toujours un air clairement content et il savait que Joshua le remarquerait. C'était bien suffisant, non? 
Dustin relâcha la couverture qu'il avait tenu jusque là, comme s'il se couvrait pour préserver le chiot de la vue, lui qui n'était pourtant pas pudique, c'était légèrement ridicule. Il avait donc découvert son torse quand son compagnon de soirée lui présenta officiellement le petit Dopey. Quand il précisa qu'il n'avait pas à s'inquiéter, qu'il ne mordait pas, Dustin releva la tête vers Joshua, le fixa un instant et puis éclata de rire à son tour avant de venir poser une main sur sa bouche comme s'il avait dit une énorme bêtise. "Putain mais c'est contagieux ou quoi?" Ouais, la bonne humeur, il voyait un peu ça comme une maladie et clairement Joshua était en train de la lui transmettre ou peut-être même que c'était déjà fait. Merde alors, Dustin n'était pas un de ces types qui rient pour un oui ou pour un non, il ne riait pas souvent, surtout pas aussi spontanément. Et malgré tout, il avait trouvé ça agréable. C'était comme vivre une expérience nouvelle, alors il retira doucement sa main de devant sa bouche et eut un regard pour Joshua. L'instant d'après, un Dustin tout fier était en train de gratter l'arrière des oreilles de Dopey. "Salut Dopey." Pas vraiment habitué à parler aux animaux, il jeta à nouveau un oeil à l'heureux propriétaire, à la recherche de son approbation ou d'un quelconque encouragement. "Ravi de faire ta connaissance…. euh… je suppose?" Et comme il se sentait vraiment con, pas du tout aussi à l'aise que Joshua quand il les avait présenté, Dustin décida de caresser le chiot jusqu'à ce qu'il se couche et se roule un peu devant lui. Là. Il était plus doué avec ses mains qu'avec sa langue. C'était la raison pour laquelle il était peintre et non avocat comme son cher papa l'aurait tant voulu. Bim. Il ne s'occupait plus qu'à moitié de Joshua qui était en train de remettre ses lunettes, des différentes de celles qu'il portait hier soir d'ailleurs, c'est qu'il avait l'oeil ce Dustin! Il s'attaquait maintenant au ventre de Dopey avec ses deux mains quand il aperçut un paquet de clopes dans celles de l'autre homme. "Amen!" Puis, il vit Joshua sortir un joint et non une cigarette, comme il s'y attendait. S'en suivit une question qu'il n'avait pas vraiment l'habitude d'entendre, mais soit. Il hésita un instant à crier au scandale, mais il se rappela qu'il l'avait déjà fait hier soir et il était de ceux qui détestent se répéter. Il se contenta donc de secouer la tête. Nope, aucun problème. Il en profita pour regarder un peu autour de lui, il se demandait surtout si Joshua allait se montrer généreux et partager un peu ou s'il allait garder son joint pour sa gueule. Quand justement, il lui tendit le joint en question, Dustin se jeta presque dessus pour s'en emparer. Porté à ses lèvres, il tira dessus tout en écoutant Joshua reprendre la parole. "C'est qu'on dort bien dans ton lit." Il lui fit un clin d'oeil, doux rappel de ceux qu'il lui avait déjà fait hier soir. "T'aurais voulu que je foute le camp avant ton réveil?" Tsss. Il posait la question mais il connaissait déjà la réponse. Il tira à nouveau sur le joint avant de le rendre à Joshua. Ses mains trouvèrent presque machinalement le chemin de retour sur le ventre de Dopey. "Bon, c'est bon. Je crois que j'ai trouvé mon nouveau meilleur pote!" Il commençait même à lui faire des grimaces, le truc complètement débile qu'il ne faisait jamais. Finalement, le chien se releva d'un bond, sans doute fatigué de la connerie de cet étranger, il retourna se coller à Joshua et Dustin en profita pour se redresser à son tour. Il passa une main dans ses cheveux, assis en tailleur il observait Joshua fumer et il avait envie de l'embrasser, putain. Ouais. Il avait envie de l'embrasser encore, comme ils s'étaient embrassés cette nuit. Il avait envie de retrouver le contact de sa peau sur la sienne, la chaleur de leurs deux corps pressés l'un contre l'autre. En tirant un peu sur le drap, il en profita pour effleurer la cuisse de l'autre homme du bout des doigts, l'air de rien. "C'est non pour le petit déjeuner au lit, alors? " Son petit air insolent avait enfin refait surface et il l'offrait avec plaisir à Joshua. 
En vrai, il n'en avait vraiment rien à foutre du petit déj. D'ailleurs, c'était un repas qu'il ne mangeait que très rarement, ou alors très tardivement quand la journée était déjà bien entamée. Quand on ne se lève jamais avant quinze heures, forcément ça n'aide pas. "C'est sympa ton appart." Il fixait le mur face à lui et il ne pouvait s'empêcher de penser que cette chambre était dix fois plus propre et rangée que la sienne. Un instant, il s'imagina faire le ménage mais à peine s'était-il visualisé avec un aspirateur dans les mains qu'il avait eu envie de rigoler. D'ailleurs, il se mit à ricaner tout seul, ce n'était pas le même rire que tout à l'heure. Celui-là, il avait quelque chose de moqueur. "Je suis en train de penser au bordel qu'il y a chez moi en ce moment… Lendemain de soirée, tout ça tout ça, tu vois le genre? Je crois que j'ai peur de rentrer à mon appart' en fait." Il secoua un peu la tête, les boucles sur sa têtes se mirent à bouger dans tous les sens jusqu'à ce qu'il cesse tout mouvement. "Faudrait que tu viennes à ma galerie un jour. Enfin si ça t'intéresse, t'es pas obligé." Il l'invitait plus ou moins, mais il ne voulait pas que ça sonne comme une vrai invitation formelle, alors il préférait regarder un peu ailleurs avant de piquer le joint de Joshua et de fumer à son tour. C'est seulement lorsque ses mains furent à nouveau occupées qu'il osa le regarder droit dans les yeux et qu'un très léger sourire, presque timide, apparut sur les lèvres de Dustin.
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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyJeu 25 Sep 2014 - 3:05

    JOSHUA & DUSTIN
    And you danced, oh what a dance! And you laughed, oh what a laugh! Does he know what I do? And you'll pass this on, wont you? And if I ask him once what would he say? Is he willing? Can he play?

    code broadsword.

Il y a quelques semaines encore, il aurait été terrorisé à l’idée d’un matin comme celui-ci.
Depuis le jour où Daniel était parti – depuis le jour où il avait écrasé son poing sur son nez, le brisant à la même seconde que se brisait son cœur – il avait vécu dans une espèce de crainte à l’idée de partager à nouveau des draps avec un homme. Sans prendre une seule fois le risque de l’expérience, il avait conclu qu’une telle situation ne pourrait que le ramener à celui qu’il avait aimé. Quelque part, cette déduction obéissait à une certaine logique. Daniel avait été sa seule vraie histoire d’amour, sa seule histoire homosexuelle, sa toute première relation, aussi. Il avait tenu une part si monumentale dans son existence qu’il aurait tout à fait pu le hanter – et tant pis pour la façon violente avec laquelle tout ceci s’était fini. Mais Dustin était venu de nulle part, avec ses yeux très bleus, lui aussi, et il avait une façon étrange de le regarder, une façon de lui communiquer que rien n’était grave. Il était une page qui se tournait. Un nouveau matin. Il était si intensément différent de Daniel, dans l’attitude et dans la pensée, qu’il aurait été impossible de les confondre ou d’en souffrir. Avec Dustin, tout allait bien. Joshua n’avait vécu aucun long chemin intérieur vers l’acceptation de lui-même et l’acceptation de sa rupture avec Daniel – ou alors il ne s’en était pas rendu compte, et rien de cela n’avait été fait consciemment. Il avait simplement rencontré la bonne personne, au bon moment, et passé un cap sans violence.

Il y a peut-être un an de cela, il avait flingué ses volets pendant une soirée et n’avait jamais pris la peine de les faire réparer – en partie parce qu’il n’en avait pas les moyens. Une histoire sordide, qui impliquait notamment un CD de Bruce Springsteen, une bouteille de scotch, au moins trois joints de trop et une amie passablement éméchée – et ne lui demandez pas exactement ce qui s’était passé, il ne s’en souvenait pas lui-même. Bref. Depuis, il était quasi-systématiquement réveillé par le soleil. Parfois, il s’en plaignait. Parfois, ça lui donnait le sourire, comme un con, parce que cela voulait dire qu’il faisait beau, et aussi parce qu’il était californien alors il avait ça dans le sang. Aujourd’hui, c’était autre chose encore. La lumière, pure, baignait la pièce d’une atmosphère presque irréelle. Il avait ouvert les yeux sur les draps très blancs, sur le contraste étrange qu’y faisaient les boucles noires de Dustin, sur une vision pure de paix intérieure et extérieure – et pendant quelques secondes, ç’avait été comme rester bien au chaud dans son rêve. Bien sûr, la paix n’avait pas duré – ils avaient été proprement agressés par un Dopey au sommet de sa forme – mais était resté un goût de félicité, comme si tout allait à la perfection et comme si rien ne pouvait gâcher ce tableau.
Il eut un rire en entendant la réaction de Dustin au nom du jeune chiot. Il glissa un regard vers lui, et, un grand sourire aux lèvres, lui répondit tout naturellement : « Dopey comme le nain, ouais. » - sans oser ajouter que non seulement le patronyme de l’animal se référait à Blanche Neige et les Sept Nains, mais aussi à un surnom qu’on lui avait attribué dans son enfance. C’était peut-être un peu tôt pour balancer les dossiers – et, qui sait, Dustin n’avait peut-être pas encore remarqué que Joshua avait une très légère tendance à être constamment à l’ouest, par un quelconque miracle. Mais, même en ayant conscience que l’autre homme ne pouvait discerner le lien profond qui existait entre le nom de la petite créature et Joshua lui-même, il eut l’impression étrange, quoique infondée, que le « c’est mignon » qui fut prononcé se rapportait directement à lui – et il eut un sourire, presque gêné, en tous cas flatté, alors qu’il continuait de gratter le ventre de l’animal. Plusieurs secondes s’écoulèrent avant qu’il ne lève à nouveau les yeux vers Dustin. Un sourire, profondément sincère, s’était dessiné sur ses lèvres – même s’il remarqua qu’il tenta presque aussitôt de le dissimuler. Pendant une seconde, Joshua resta stupéfait, la bouche entrouverte. Avant de rire. Heureux. Putain, il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas été aussi heureux.
Et puis Dustin éclata de rire à son tour. Et la chose était tellement inattendue, tellement spontanée aussi, reflet d’une telle insouciance, que Joshua se sentit dangereusement rougir – même si lui n’avait strictement rien fait.
Tout allait bien.

C’était adorable. La scène était proprement adorable. D’un côté ce grand type sculptural, de l’autre Dopey, qui, s’il ne payait pas de mine comme chiot, méritait une certaine considération sur le plan de la mignonitude. De toute évidence, Dustin n’avait pas véritablement l’habitude des animaux – mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’il s’adaptait vite, et en un rien de temps il avait le chiot sur le dos, à nouveau au paradis. Un léger sourire aux lèvres, il les regardait faire, tout en tirant tranquillement sur son joint.  Il avait, à cet instant, tout ce qu’il pouvait exiger de l’existence – une personne qui lui plaisait dans son lit, un peu d’herbe dans un cône de feuille OCB, son chien au bord de l’extase, du soleil. Il eut un léger rire, quand Dustin souligna que l’on dormait bien dans son lit. Haussant un sourcil en récupérant le joint qu’il lui avait donné quelques minutes plus tôt, il répondit d’une voix où transparaissait son bonheur : « Non. C’était plutôt cool que tu restes – je dors toujours mieux quand j’ai un nounours, au fond j’dois toujours avoir huit ans. » Huit ans d’âge mental – c’était à peu près certain. Quoique. Est-ce que l’on faisait vraiment le genre de choses qu’il avait fait avec son faux ours en peluche à cet âge là ? Probablement pas – ou alors, c’était un tantinet inquiétant. Il haussa un peu les épaules, tirant à nouveau sur son joint. « Et honnêtement, t’étais plutôt de bonne compagnie. » Grand sourire, presque angélique, totalement hors contexte. Au passage, c’était aussi un monumental euphémisme. Dustin était, vraiment, de très, très bonne compagnie.
Il sentit alors, distinctement, le contact de la main de l'autre homme sur sa cuisse. Son souffle se coupa une demi-seconde, avant de reprendre dans un sourire. Leurs deux corps étaient proches, très proches – et pourtant, le lit était loin d'être minuscule. C'était juste... comme ça. Les yeux de Joshua se relevèrent vers Dustin. Son visage avait à nouveau adopté ce petit air innocent, presque narquois – mais jamais cruel. Alors, à nouveau, il sourit. Il amena le joint à sa bouche – laissa patiemment la fumée remplir ses poumons, les paupières closes. Il avait toujours un air de concentration intense dans ces moments, les sourcils légèrement froncés, les abdominaux serrés dans l'effort. Un air de concentration intense, le temps d'oublier toute raison de prendre la vie trop au sérieux. Il relâcha la fumée dans un petit rire, alors que Dustin ramenait l'histoire du petit-déjeuner sur le tapis. « Tu veux pas mourir d'une intoxication alimentaire, hein ? » dit-il, avant de tirer à nouveau sur le joint. Son regard croisa celui de l'autre homme. Les yeux très bleus. Alors, tout simplement, il retourna le joint dans sa bouche, serrant ses lèvres autour du carton, passa une main à l'arrière de sa tête, entremêla ses doigts aux boucles noires et, l'attirant pour amener sa bouche juste au bord de ses lèvres, souffla doucement la fumée dans sa gorge.
Quand il s'éloigna, il lui rendit enfin son clin d’œil, son éternel sourire aux lèvres – avant de lui rendre le joint, sans plus de discours. Comme si rien ne s’était jamais passé, comme si ce geste n’avait absolument pas des allures de baisers, il reprit, innocent : « Je cuisine vraiment super mal. Si jamais dans les minutes qui suivent je te propose des céréales, tu peux être à peu près sûr qu’il leur sera arrivé un truc sordide. » Il ouvrit les yeux en grand, comme s’il s’apprêtait à faire une grande révélation : « Je suis arrivé au stade où je peux rater un truc en sachet qu’on a même pas à cuire. Tu te rends même pas compte. ». Son air choqué, malgré l’ampleur de la nouvelle, n’avait cependant pas fait long feu – et il avait repris sa bouille habituelle, c’est à dire sa tête de gamin dont on se demande sérieusement comment il peut survivre en étant si peu capable de prendre soin de lui-même. Ses doigts, machinalement, étaient retournés se perdre dans le pelage de Dopey, à nouveau collé tout contre lui. Il était, à cet instant, l’incarnation parfaite de la candeur. Si l’on oubliait qu’il était nu comme au jour de sa naissance, et absolument pas le seul dans cette situation.

Donc, il n’était pas la parfaite petite ménagère. Tant mieux, ce n’était pas dans ses plans pour l’avenir. Mais s’il était un bien piètre cuisinier, il y avait une chose qu’il savait à peu près faire – c’était tenir son appartement. Probablement qu’il était un peu maniaque sur les bords. Suivant le regard de Dustin, il parcourut la pièce du regard. Sa chambre, c’était en quelques sortes un sanctuaire. Une tonne de photographies étaient accrochées aux murs, soigneusement encadrées, lui rappelant une grande partie de son existence. On y trouvait de cette façon son propre visage recouvert de maquillage bariolé avec deux de ses amis de lycée, l’une de ces photos typiquement américaines où il posait en mode « enfant parfait » sur fond bleu avec sa petite sœur, plusieurs clichés de soirée où se succédaient Naya, Lissa, Judy, Adam, … L’organisation était si méthodique que l’on aurait presque pu se croire dans une galerie d’art, si le tout avait eu une quelconque valeur autre que sentimentale. Un peu plus loin, dans l’angle, sa deuxième bibliothèque, lourde de Cds des années 1980 et de vieux volumes de droit. Face au grand lit, une armoire où s’entassaient des chemises impeccablement pliées, et une boîte qui semblait étrangement pleine à ras-le-bord de nœuds papillons bariolés. A terme, la pièce, pourtant plutôt réduite, semblait excessivement grande – le tout parce que les choses étaient parfaitement rangées, presque classées. Il eut un rire à la remarque de Dustin, qui apparemment n’était pas doté du même don pour l’organisation – et, rien que pour l’enfoncer un peu plus, finit par lui répondre : « Tu sais, j’trouve que c’est relativement en bordel là tout de suite. Sérieux, faut que je range. » Il fronça les sourcils – mais une fois encore cette tentative de sérieux s’acheva dans un grand rire.
Et puis Dustin prit à nouveau la parole, avant de lui voler purement et simplement le joint. Il resta une seconde muet, surpris – pas tant par le fait qu’on lui ait piqué son herbe, ça, il s’en remettrait. C’est en voyant le sourire de Dustin, toujours discret mais toujours aussi touchant, qu’il se laissa aller à sourire à nouveau à son tour. A nouveau, il était à peu près certain qu’il avait rougit. Il ne savait pas vraiment s’il était… gêné, ou flatté, ou peut-être les deux à la fois, ou content. Il détourna les yeux, posant son pouce sur la gueule de Dopey, qui machinalement referma ses dents dessus, dans un mordillement affectueux. Le silence se prolongea quelques secondes, jusqu’à l’instant où il osa répondre. Il savait ce que impliquait cette invitation. Enfin, il savait l’une des choses qu’impliquait cette invitation – ils allaient se revoir. Et là encore, là où il aurait du avoir peur, tout se déroulait avec une extraordinaire simplicité. Il releva les yeux, sous quelques boucles noires égarées. « Ca m’intéresse. » dit-il simplement. Nerveux. Et puis, se reprenant, il releva directement la tête, et sourit à Dustin – de son sourire le plus flamboyant, le plus radieux. « Ouais. Ca m’intéresse vraiment. »
Il y eut un silence. Pas de ces silences lourds, pas de ces temps morts qu’il haïssait plus que tout. Un silence sans question qui reste en suspens, sans attente, sans douleur, aussi. Et puis, tout simplement, il dit : « Dustin ? ». Patiemment, il attendit qu’il écrase le joint, et qu’à son tour il relève ses yeux – bleus – vers lui. Et, comme il l’avait fait un peu plus tôt, mais sans prétexte opiacé, sans rempart, il glissa ses doigts à l’arrière de la tête de l’autre homme. Il se redressa un peu sur ses genoux, posa une main à plat sur les draps et se pencha pour lui voler un baiser.

Tout allait bien.

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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN EmptyJeu 25 Sep 2014 - 3:12

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MessageSujet: Re: Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN   Order me another round, homie ~ JOSHUA&DUSTIN Empty

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