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 Beny | No more talking ! Let's dancing !

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MessageSujet: Beny | No more talking ! Let's dancing !   Beny | No more talking ! Let's dancing ! EmptySam 4 Oct 2014 - 0:18


Beny Alvarez
« Le meilleur moyen de réaliser l’impossible est de croire que c’est possible. »


NOM : Alvarez. Des fois Hawking quand la situation l'exige  PRÉNOMS : Beny Iñaki (il ne le dit JAMAIS la seule personne qui connait dans tout l'univers entier c'est Claire)  SURNOMS : Beny n'est pas un surnom. Il s'appelle vraiment Beny  AGE : 41 ans  DATE DE NAISSANCE : 14 Février 1973 - jour de la Saint-Valentin ? On ne le tanne pas avec ça. NATIONALITÉ : Américain avec des origines Mexicaines - lointaines origines chiliennes.  SEXUALITÉ : Hétérosexuel SITUATION AMOUREUSE : Célibatard EMPLOI/ETUDES : Pilote & Conseiller de la sécurité  NOM DU QUARTIER : Palm Avenue ANIMAUX DE COMPAGNIE : Un chien à Rebecca qui s'appelle Pat, un chat errant qu'il surnomme Scat Cat,  CHIFFRE PORTE BONHEUR : chiffre porte quoi ?



Non merci pas d'interview. J'ai d'autres chats à fouetter que de perdre mon temps. Si vous étiez une journaliste en jupe, j'aurais peut-être changé d'avis. Je ne me fais pas interviewer par un mec.

Beny est un gamin. Un vrai mais un vrai gamin. Il aime créer une bonne ambiance, briser la tension. Il fait ça quand il peut. Parce que à certains moments, il ne peut pas. Il trouve toujours un moyen d’ajouter une pointe d’humour, des fois il ne fait pas exprès. Il aime bien se prendre la tête avec les gens qu’il apprécie, tant que c’est du second degré. Mais Beny a une très haute estime de lui-même, il se prend pour Dieu quand il pilote et qu’il observe les nuages. Je ne peux pas dire que c’est une personne gentille. Ce serait mentir. Je ne peux pas dire que c’est une personne méchante. Tout le monde est gentil et méchant. Beny est comme ça. Il aime bien rendre service qu’on demande ou pas. Il s’en fout. Il aide quand même les gens. Par contre il ne vaut mieux pas l’avoir dans le mauvais côté. Beny a du pouvoir, il n’a pas besoin de passer par Alex Hawking, son père pour le faire. Il s’est trouvé lui-même des relations qu’il a aidé dans le passé et il va en profiter. Il a le sens de justice. Toutes ses mauvaises actions sont justifiés et il peut dormir tranquille. Il parait ne pas être responsable et on se demande comment il se débrouille pour élever Rebecca. Il n'aime pas s'engager. Il n'aime pas les longues relations, il n'aime pas se prendre la tête avec ça. Il aime draguer les femmes, mais depuis que sa nièce vit avec lui, il évite d'amener les coups du soir chez eux. Par contre, Beny peut s'énerver très vite. Il a perdu dans la patience. Il atteint vite ses limites. Pendant des années il a dû faire des efforts pour la patience et maintenant... Il n'en peut plus. Il n'en peut juste plus. Il en a marre d'attendre, il a attendu des années et il a du mal. Il sait être patient quand il sait que c'est important.



Nous avons tous un passé, un présent et un futur.

/!\ CEUX QUI VEULENT LIRE LA VERSION LONGUE NE LISEZ PAS CELLE-CI. C’EST L’HISTOIRE ABRÉGÉE DE BENY EN QUELQUES LIGNES /!\

Beny est né le 14 février 1973 à New York d’une mère Mexicaine et d’un père inconnu jusqu’à ses dix-sept ans. Il a vécu dans le Bronx et dans de mauvaises conditions. Sa naissance n’a été voulue de personne. Son père n’a pas été au courant. Beny est le résultat d’un coup d’un soir parmi tant d’autres. Sa mère a été rejetée par ce qui reste de sa famille Mexicaine et a dû se débrouiller pour vivre toute seule par ses propres moyens. Elle a rencontré une lesbienne, Tina qui deviendra sa meilleure amie. Elles vont vivre en colocation et vont déménager après la naissance de Beny dans un appartement déjà occupé par Nathaniel plus souvent appelé Nathan et Samuel plus souvent appelé Sam. Beny a vécu délaissé par sa mère qui est plongée dans la dépendance de la drogue. Sam et Tina se sont occupé de lui. Beny a développé un des pires comportements disciplinaires pour gagner l’attention de sa mère. Mais rien à faire. Il continue quand même. À ses six ans, il rencontre une voisine de son âge, celle qui deviendra par la suite sa meilleure amie: Claire. Ils vont à l’école ensemble pour la première fois, ils vont faire les premières bêtises, ils ‘’jouent’’ ensemble. Ils sont entré dans un groupe de vandale ensemble, ils ont appris à voler des choses ensemble. Ils vont fumer ensemble leur première clope, vont pour la première fois chez le tatoueur se faire tous les deux tatouer à l’omoplate. Ils ont couché ensemble. Ils vont ensemble au commissariat passer des fois les nuits dans la cellule. Beny a du mal avec avec sa mère, il n’arrive pas à s’entendre avec elle mais ne peut pas s’empêcher de l’aimer comme tout fils le fait avec leur mère. Il l’a aimé à sa façon. Il a commencé à voler les portefeuilles pour récupérer de l’argent qui y est dedans à ses treize ans avec Claire pour pouvoir payer la part du loyer de sa mère. Parce qu’elle dépense tout son argent pour de la drogue. Mais les gens d’un point de vue extérieur ne comprennent pas leur relations et ont cru que Beny est malheureux avec elle. Un policier a appelé une assistante sociale qui a fait le tout nécessaire pour retirer la garde de Beny à Dalia (nom de la mère). Elle a essayé de convaincre Dalia de faire une cure de désintoxication mais la mère de famille s’est suicidée dans un geste désespérée. Elle a pensé que le père viendrait chercher son fils et lui ferait vivre une vie bien meilleure. À ses dix-sept ans, Beny a perdu sa mère et vient de rencontrer son père. Il est allé à Huntington Beach et a rencontré la famille Hakwing. La mère de famille qui ne le supporte pas et lui a appris les dures règles de la société des gens riches. Beny vient du Bronx et voit l’énorme différence sociale. Il pensait retourner à New York autant de fois qu’il le voulait pour revoir sa meilleure amie mais on lui a forcé de s’éduquer, de suivre les études et de faire ce qu’on lui demandait de faire. Il n’a jamais pu aller à New York pour aller revoir Claire et les anciens colocataires de sa mère. On ne l’a jamais laissé faire. Helen Hawking ne supporte pas l’existence de Beny et le lui fait bien comprendre. Tout comme Dalia le lui a fait comprendre. Le jeune Alvarez n’aurait pas tenu dans cette famille s’il n’avait pas Eva sa demie-soeur. Une amie qu’il s’est fait dans cette ville. Une amie qui lui rappelle ses origines sociaux. Il a également rencontré les enfants Wilde. Partagé des repas avec les grandes familles - des repas interminables. Il a tenu pendant des années et a étudié l’aéronautique pendant ce temps. Il a suivi une formation à l’armée pour être un pilote de chasse. Il emmène sa famille aussi, surtout son père pour des voyages d’affaires. La famille Hawking est composée du père complètement infidèle à sa femme, il couche dans tout les sens et ne sait pas s’il a d’autres enfants cachés - Beny l’apprendra plus tard et va se mettre à leur recherche assez discrètement avec l’argent de sa famille. De la mère qui est restée dans la vieille éducation. De la fille Eva qui est la plus sensée dans cette famille, qui aime énormément Beny et qui a tenu tête à sa famille. Elle les a quitté dès qu’elle fut en âge mais est restée en contact avec eux. Beny a été oncle à ses vingt quatre ans. Eva s’est mariée très jeune avec un homme qu’elle aime énormément et ils ont eu une fille: Rebecca. D’une autre fille, Juliette plus communément appelée Ju’ une fille naïve sur les bords croyant qu’un homme de sa vie viendra la chercher. Elle a été le modèle rêvé de sa mère et a toujours eu des mérites. Ensuite un frère, Scott. Le tout dernier né de la famille. L’héritier tant attendu des Hawking. Beny a été adopté par la famille Hawking dans le but de compenser le manque de l’héritier et était à la base destiné à être le bras droit du futur héritier. Mais il a réussi à se rebeller et à prendre à sa façon son indépendance. Aidé du père qui veut se racheter pour ce qu’il a fait subir à son fils. Il est parti à la guerre d’Afghanistan et y est revenu en 2003. Après la mort de son supérieur et meilleur ami. Beny est allé voir la femme de ce dernier et a essayé de se montrer présent pour elle. Parce qu’il doit tenir les promesses qu’il a fait à son meilleur ami. Mais il s’est montré trop présent qu’ils ont couché ensemble. Il a arrêté d’aller la voir plus souvent quand Anaëlle a réussi à tourner la page. En voyant l’injustice que causent les riches de Palm Avenue et de Presidente Drive, Beny décide de cambrioler quelques maisons pour voler des choses sans "valeur pour les richard" . Une date aléatoire dans le mois. Il le fait une fois par mois et revend les objets qu’il a volé pour donner ensuite l’argent à des associations qui sont dans le besoin. Il a réussi à mettre un dealer en prison, ne supportant pas le voir se balader dans les rues de Palm Avenue et fournir les gens qui sont dans le besoin. Il continue ses activités assez prudemment et c’est son petit secret. Il a dû gérer la mort de sa demie-soeur, Eva. Partie trop brutalement en 2012, Beny obtient la garde de Rebecca sous les regards éberlués de la famille Hawking qui pensait que ce serait Juliette qui deviendrait le tuteur légal de Rebecca. Il a réduit peu à peu les cambriolages des maisons maintenant qu’il vit avec Rebecca. Il ne veut pas qu’elle découvre ses mauvaises activités. Depuis le retour de la guerre, Beny est devenu un taxpilote (mélange de taxi + pilote, équivalent de chauffeur) et gère les problèmes de la sécurité que rencontrent les entreprises de son père. Son passé de voleur l’aide beaucoup et pense comme un voleur. Il sait comment les coincer. De son temps libre, il s’occupe de Rebecca. Quand elle n’est pas là, quand elle est en cours. Il aime beaucoup passer ses journées à la plage, des fois il fait du surf. Quand il n’a pas envie de sortir de chez lui, il passe ses journée à dormir sur le matelas gonflable au milieu de la piscine en écoutant de la musique. Il va des fois en vacances, il emmène des fois Lorelai Daniels au Mexique, à New York, d’autres pays étrangers. Il cache cependant qu’il commence à contracter des problèmes de vue. Il ne voit de moins en moins de près quand il s’agit de lire et il a bien peur que ce problème devienne important pour l’empêcher de piloter.
Beny a bavé pour son passé mais il se considère bien content de s’en être bien sorti. Malgré qu’il a des bouffés de nostalgie de ses vraies origines, de son passé: New York, le Bronx. Claire, sa mère, Tina, Isaac, Sam, Nathan… Ces gens qu’il pense ne plus les revoir. Tous ?



Derrière l'écran :

Coucou tout le monde, je débarque sur H.B alors que personne ne me connaît alors autant faire les choses bien non ?! Tout d'abord il faut savoir que dans le monde des forums mon pseudo est Lilidoo, tandis que mon prénom est Lili. Je suis âgée de 16 ans et je vis actuellement du côté de Toronto. Ce que je fais dans la vie ? ça ne vous regarde pas :p Passons aux choses sérieuses, j'ai connu ce forum sur PRD, ma première impression en le voyant a été Aller un troisième compte Beny | No more talking ! Let's dancing ! 2317965747. Côté rp je vous préviens que mes fréquences de connexion seront de 2/7 et que mon niveau rp est de allez voir Willy et Sergei. Concernant mon personnage j'ai choisi Pedro Pascal comme célébrité, pas mal non ? Si vous avez bien lu ma fiche vous savez d'avance que je choisi Enjoy Life ou Men with style à votre avis ? Beny | No more talking ! Let's dancing ! 2670095148 comme groupe ! Au fait j'allais oublier le code du règlement je le connais et il a été validé par Neela. A bientôt sur le forum ♥️


Dernière édition par Beny Alvarez le Sam 4 Oct 2014 - 7:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Beny | No more talking ! Let's dancing !   Beny | No more talking ! Let's dancing ! EmptySam 4 Oct 2014 - 0:18




Les trois premiers chapitres de l'histoire

Récit de Dalia Alvarez.Je n’ai pas prévu tout ça. Je n’ai rien prévu… Je n’ai pas fais attention… Je suis trop jeune pour assumer cette tache. Je ne mérite pas ça… Je ferais attention la prochaine fois. Laissez-le moi faire.
Ce sont des mots. Ces mots exacts. Ces mots que j’ai dis à mes parents qui ne sont pas content. Oui. À mes dix-neuf ans je les ai supplié de me laisser avorter mais mes parents ne sont pas pour ce principe-là. Ils sont contre l’avortement alors que j’ai déjà une vie à l’intérieur de mon ventre. Une vie qui est en train de se former et je ne suis pas capable d’assumer. Mes parents sont très en colère. Mon père n’arrive plus à me regarder en face. Ma mère ne cesse pas de pleurer à chaque fois qu’elle voit mon ventre arrondi. C’était un accident, ce n’était pas fait exprès… Je ne veux pas d’un enfant, je suis trop jeune et je n’ai pas trouvé mon homme de ma vie. 
Il est parti plus vite qu’il n’est venu. 
C’était un soir. Où j’suis barmaid dans une boite de nuit. J’faisais des mélanges de cocktail. Tout le monde me redemandait tellement j’étais douée. Certains voulaient coucher avec moi, à cet âge-là. Moi j’étais friand des aventures de nuit. Je les trouve toutes différentes, je fais des découvertes et j’adorais ça. Avec un homme j’ai été vite comblée et on a recommencé encore et encore. Il venait tout les soirs à cette boite de nuit. Je ne sais pas d’où il vient, s’il vit ici ou il est juste de passage. Je ne sais pas ce qu’il fait comme études. Je ne sais rien de lui. Il ne sait rien de moi. On connait juste nos prénoms et le nom de famille. Nos âges. Ça ne va pas plus loin. Je ne sais pas plus que ça. Il ne sait pas plus que ça. Nous savons rien. On était des jeunes et on voulait profiter de cette époque, de notre jeunesse, de la rupture des limites. 
Je m’appelle Dalia Alvarez. J’ai 19 ans et je suis Mexicaine. Ma mère a des origines Chiliennes et mon père est Mexicain. Mes parents se sont rencontrés dans un marché où mon père a rattrapé un pickpocket qui avait volé le sac de ma mère. Mais ces détails, on s’en fiche non ? On s’intéresse à moi. Mais pour vous intéresser à moi il faut savoir d’où viennent mes parents. Parce que je ne suis pas née à New York, mais dans le Mexique. Mes parents et moi nous sommes des clandestins qui avions eu de la chance. On a réussi à obtenir des faux-papiers et nous sommes devenus ensuite Américain d’une manière illégale. Je suis sûre que nous le sommes illégalement. Je ne sais pas comment a fait mon père mais il a une longue dette à payer. Je ne savais pas parler un mot d’Anglais à mes six ans et j’ai dû apprendre au fur et à mesure. J’ai encore ce retard dans cette langue et je parle principalement espagnol avec mes parents. L’Anglais en dehors de notre appartement. Je ne suis pas particulièrement douée à l’école et j’ai toujours ce retard d’apprentissage. Je n’arrive pas à comprendre les cours et ça me semble vraiment inaccessible pour moi. Alors j’ai abandonné et j’ai préféré trainer avec des amies que de travailler derrière une table. J’ai raté mes études et mes parents n’ont pas tolérés ça. Alors ils m’ont forcé à chercher du travail. Je n’aime pas travailler. Je préfère m’amuser et ne rien faire. Oui, j’ai un long poil dans la main mais qui s’en occupe ? Mis à part mes parents ? 
Je fais ce que je veux maintenant. C’est ma vie et c’est à moi de la gérer. 
Je suis partie sur cette mentalité et voilà ce qui m’est arrivé maintenant. Un homme débarque, je fais des soirées avec lui et il est parti sans me prévenir. Je me retrouve quelques jours plus tard enceinte de lui. Le cliché parfait avait dit père. Je voulais repartir à zéro mais mes parents ne sont pas d’accord et veulent que je vive avec cette erreur. Je n’ai pas les moyens de me payer l’avortement et ils ne veulent pas m’avancer. Ils m’ont surtout répété « _ Tu es grande. Tu fais ce que tu veux. C’est ta vie et c’est à toi de la gérer. C’est pas ce que tu as dis. Et tu oses venir nous demander de l’argent. Oh niña ! » Que devais-je faire ? Travailler encore plus ? Pour gagner de l’argent pour me faire avorter ensuite ? Le temps est contre moi et j’aurais dépassé la date limite d’avortement le temps que je réunisse tout l’argent. J’ai maudis mes parents. Oh. Comment je les ai maudits. Je pensais qu’ils viendraient m’aider. Moi leur propre fille ! Mais ils m’ont tourné le dos et j’en ferais de même. Ils ne verront jamais mon enfant. « _ D’ailleurs on veut pas voir ton enfant. » 
J’ai appris d’une manière ou d’une autre que ces gens-là qui disaient être mes parents ne sont que mon oncle et ma tante. Mon vrai père est décédé dans un trafic qui a mal tourné quand j’étais bébé et ma mère est morte quand je suis née. J’ai causé sa mort et c’est de ma faute. Elle était une femme forte à ce que me disait ma tante… Ma tante qui cachait sa colère. Qui la réprimait et qui avait dû supporter vivre avec une tueuse à ses côtés. Je dramatise un peu. Je dramatise toujours les choses et je n’y peux rien. Avec un enfant qui va venir, j’ai de quoi dramatiser. Je viens d’apprendre à cause de l’enfant qui va venir que ces gens qui disent être mes parents, sont des gens sur qui je ne peux pas vraiment compter. Mes vrais amis sont à Mexico et je ne peux pas y aller. Je n’ai pas d’argent et je me ferais repérer avec les faux-papiers. 
Alors je me suis retrouvée toute seule, sans soutien. 
J’ai trouvé un travail, je me suis fais embauchée comme caissière d’un minable supermarché dans le Bronx. J’ai été en arrêt maladie après mais ça m’a posé soucis parce que je n’arrivais pas à me payer moi-même un appartement. J’ai réussi à me trouver un colocataire. Une lesbienne mais très gentille. Elle est très exploitée dans son travail de secourisme. Elle m’a été d’une très grande aide, que ce soit avant la naissance de mon fils et pendant la naissance de mon fils. Elle était ce qui constituait la famille. Après la naissance de Beny, Tina et moi avions déménagé dans un appartement en colocation avec un groupe de meilleurs amis. C’est très étrange ce groupe je trouve. Est-ce que vous connaissez des gens qui partagent un appartement dans le Bronx à quatre, et demi si je compte le bébé qui est avec nous ? Au début j’ai cru que les deux garçons allaient nous jeter dehors parce que Beny ne cessait pas de pleurer pendant les nuits. C’en était insupportable et des fois j’avais envie de l’étouffer avec mon oreiller. Non, Sam s’est proposé de s’en occupé. Il a toujours rêvé d’être père et a vu ça comme un sorte d’entrainement. Une simulation. Ça m’est égal ce qu’il en pense du moment qu’il réussisse à faire rendormir Beny et que moi je peux dormir pour être en forme demain. Parce que je travaille beaucoup en tant que caissière. Je trouve que c’est très fatiguant ce métier, j’aurais aimé être secouriste. C’est peut-être fatiguant aussi mais c’est mieux rémunéré. À nous quatre, on a réussi à gérer un appartement et c’est déjà bien. Mais au fur et à mesure, les hommes et Tina ont remarqué que je donnais moins et participais moins dans ce qui concerne le partage de l’argent. Ils n’ont pas aimé ça et ils m’ont menacé de me jeter dehors si je continue comme ça. 
Oseraient-ils de jeter une mère d’un enfant d’à peine de deux ans, qui sait marcher et balbutier simplement ? Oui. Ils pourraient le faire, mais à contre-coeur. Parce qu’ils devaient payer le loyer, la nourriture, l’électricité. La vie n’est pas facile à New York. Surtout dans le Bronx où les crimes sont aux coins des rues. Toutes. Pendant des années c’est comme ça. Moi je continue toujours de travailler dans ce supermarché pourri, gravant les échelons et étant mieux payée. Cette fois-ci je pouvais payer tranquillement ma part pour les autres et réunir quelques petites économies avec moi pour m’acheter de la drogue dans le coin. Ça me permet d’oublier complètement la vie dure que je mène, ça me fait planer et ça me fait énormément du bien. Je ne vois plus les limites, je ne vois que moi, en train d’être heureuse pour la première fois. Parce que je ne suis pas heureuse. Je considère ma vie comme ratée. Mon fils, Beny est la cause de mon échec. Si je n’ai pas été con à cette époque, si j’avais pu faire attention tout en profitant. J’aurais pas été séparée de mes parents et j’aurais eu toujours le boulot de barmaid de la boite à nuit. J’étais bien payée moi… Je m’occupe de moi, rien que de moi. J’ai quasiment presque oublié l’existence de Beny. Des fois je m’occupe de lui, mais il se montre plus distant de moi et je n’ai pas l’impression qu’il me reconnait comme mère. La première grande blessure qu’il m’a causé. C’est quand il a prononcé pour la première fois maman. Mais pas à moi, à Tina. J’ai toujours été très souvent absente. Mais j’étais là moi, plus souvent là que Tina ! Je n’ai pas trouvé ceci juste. Ça m’a encore plus donnée envie de m’occuper, de me droguer, de me bousiller. Ce qui est quand même plus choquant, c’est qu’il commence à me ressembler physiquement. Il développe son propre caractère. Déjà à ses six ans il avait aspergé la fille de notre voisine parce qu’elle l’agaçait avec les histoires de je suis la plus grande. Beny n’aimait pas qu’il soit plus petit que Claire. Cette histoire a crée un scandale et je me suis disputée avec la voisine. On a décidé qu’ils ne se revoient plus jamais. Mais ils ont continué à se revoir derrière nos dos. Ils ont été dans la même école et la même classe. À faire des bêtises ensemble. À découvrir des choses en même temps. Ils sont devenus de meilleurs amis. Clare et Beny. C’est bien Beny, il grandit au fur et à mesure. Mais il ne fait que m’apporter des soucis. Je suis toujours convoquée par la directrice de l’école, il possédait l’un des pires dossier disciplinaires. J’avais honte quand on m’appelle en plein milieu du travail que j’suis convoquée à l’école. Tina des fois me remplace et y va. Tout le monde mettait en doute mes façons d’éduquer Beny. Que puis-je faire ? J’ai eu Beny à mes dix-neuf ans. Je suis une caissière, je me drogue et je ne veux pas me soigner. Mon oncle et ma tante, je les ai perdus de vue et je ne sais pas ce qu’ils font actuellement. 
Quand Beny avait onze ans, il a intégré un petit groupe de vandales de la rue. J’ai désapprouvé ça. J’ai également appris que Claire a fait pareil. Tous les deux ont commencé à commettre des délits mineurs. Mais qui restaient tout de même des délits. Je le gronde souvent mais rien à faire. Il s’évertue à ne pas m’écouter. Il fait semblant d’écouter et prendre en compte mes conseils, mon opinion et ce qu’il fait. C’est de repartir et rejoindre le groupe de ses amis. C’est toujours comme ça. Sam et Nathaniel les colocataires ont essayé d’arranger les choses mais rien à faire. Ils ne doivent pas se mêler d’abord. J’en ai marre qu’on me vole le rôle de mère. Je me suis dis ça un moment et j’ai voulu reprendre les choses en main. Mais j’ai abandonné. Beny est un vrai monstre. Qui n’écoute rien. Qui n’apprend rien. Qui fait des mauvaises choses. Il va finir par mourir bien avant moi. Et je sais qu’il ne m’aime pas. On n’a rien qui nous rapproche, si ce n’est que notre physique. Nous avons pas la même mentalité. Normal avec l’écart de l’âge que nous avions. Nous avions vingt ans d’écart. À son âge, j’agissais presque comme lui. 
Beny est quelqu’un qui blesse les gens sans vraiment se rendre compte du haut de ses treize ans. Il était dans la chambre avec Claire à l’intérieur. Je ne travaillais pas à ce jour-là, tombée malade. J’ai préparé un goûter pour eux. Malgré moi, j’ai entendu leur conversation et je suis restée là, à les écouter. « _ Eh Beny. T’es quand même pas un peu dur avec ta mère ? » « _ Non. C’est elle qui est dure avec moi. Quand je suis là, je lui rappelle à quel point je lui ai gâché la vie. » « _ Comment ça ? » « _ Une fois, je crois qu’elle était bourrée ou elle planait. Elle m’a vue et m’a dit des choses comme quoi, je n’aurais jamais dû naitre et que quand elle a appris la nouvelle. La première chose qui lui est venue, c’est d’avorter. Elle n’a jamais voulu de moi. » À ces mots, j’ouvris la bouche en silence. Essayant de tenir mon plateau. Je ne peux pas nier ces faits, je le pense au fond de moi. Mais, je n’ai jamais osé de le dire à Beny parce qu’il reste quand même un enfant pour moi. Que j’ai quand même fais l’effort de le voir grandir, de l’aider du peu que j’ai. C’est normal en fin de compte qu’il finisse par retenir les mauvaises choses. Je ne me rappelle pas vraiment les bons moments que j’ai dû partager avec lui. C’est souvent avec Tina ou Samuel ou Nathan qu’il fait vraiment des choses et c’est avec eux qu’il a des bons souvenirs. Moi. Je ne suis rien. Je ne suis qu’une femme ayant pour statut de mère. « _ Mais, elle ne le pensait pas vraiment Beny. T’es vraiment con. » « _ Tu sais ce que c’est la drogue ou l’alcool ? » Une pause. Je n’entends pas la réponse de Claire. « _ Quand on en consomme, on s’affaiblit l’esprit. L’esprit devient plus facilement accessible. Je pose la question à ma mère et je peux être sûr qu’elle me répond franchement. » « _ Ok Beny. Je ne cache pas que j’ai aussi l’impression que ta mère n’est pas vraiment là pour toi. Elle montre clairement que ton existence lui rappelle à quelle point c’est une corvée pour elle de s’occuper de toi. » « _ J’aurais préféré que je sois dans ta fille et que je t’ai pour soeur. C’est plus sympa. » « _ Non. Beny. Je crois que ce serait différent et le lien frère et soeur ne permettraient pas d’avoir les mêmes liens que nous avons là. » « _ Hmm Hmm… Tu as raison. Bon. Revenons à nos affaires veux-tu ?» Je fronce les sourcils et je l’entends frapper dans ses mains et Claire sortir quelque chose d’un sac en plastique. Sans hésiter, je décide d’entrer avec un petit sourire et qu’est-ce que je vois ? 
Je suis restée en stupeur en voyant les portefeuilles éparpillés de partout. Beny et Claire essayaient de cacher mais ils savaient que c’est trop tard. Que j’ai déjà tout vu. Je dépose le plateau par terre dans le silence et me dirige vers les portefeuilles. Mais Beny me pousse légèrement « _ Ne te mêle pas de ça. » « _ C’est quoi tout ces portefeuilles ?! Vous les avez volés ?! » « _ Ça ne te regarde pas ! Va t’en ! » Il m’a poussé au delà du seuil de la porte et m’a fermé la porte au nez. Je suis restée là et j’ai tambouriné à la porte qu’il avait fermé à clef. J’ai lancé des menaces et j’ai fini par abandonner. Je suis retournée dans la cuisine à les attendre. 
J’ai attendu une demie-heure et je n’ai pas vu sortir Claire. J’ai juste vu Beny passer et s’asseoir devant moi. Il a compris qu’il devrait discuter de ça avec moi. Que nous devrions discuter sérieusement tout les deux. Parce que ça ne devrait plus continuer. « _ Où est Claire ? » « _ Elle est repartie par les escaliers de secours. » Je fronce les sourcils en me demandant s’il ne faisait pas ça des fois pour sortir le soir alors que je le croyais enfermé dans sa chambre. Il reprend la parole. « _ Écoute. Ce n’est pas très grave ce que nous faisons. Tant que nous nous faisons pas chopper tout va bien. Mais c’est une manière ou d’une autre de gagner de l’argent et de se partager. » « _ Beny. Je ne veux pas que tu finisses comme moi. Je ne veux pas que tu gâches ta vie comme je l’ai fais. Ce n’est pas en commettant ces délits que tu vas réussir ta vie. Il faut que tu songes sérieusement à étudier… » « _ Mais j’y comprends rien et c’est pour les rats de bibliothèque ça ! Puis ça nous permet de payer notre part de loyer ! Toi avec tes drogues, tu dépenses tout et il ne reste rien pour payer le loyer, l’électricité. Ils ne prennent pas des enfants de treize ans pour le travail. Je peux pas faire autrement pour nous sauver les fesses. Je vole les portefeuilles, juste de l’argent. Pas les cartes de crédit. Claire et moi remettons les portefeuille à l’endroit où nous avions volé. C’est tout. On va pas plus loin. » J’ouvre la bouche stupéfaite de ma propre imprudence dans les comptes. J’ai vraiment été allée si loin que ça ? « _ Puis regarde-toi ? Tu fais peine à voir et d’ici dans peu de temps on va se faire jarter si tu continues comme ça. Tu fais honte ! » « _ Tu voles les portefeuilles pour nous permettre de payer le loyer ? Tu fais ça pour moi ? » « _ Non. Je fais ça pour moi. J’aime beaucoup Tina, Nathan et Samuel. J’ai des amis dans ce coin et je ne me vois pas aller ailleurs. Si t’arrêtes de dépenser pour de la drogue. J’arrêterais peut-être de voler. » Je regarde Beny et soupire. Je passe ma main dans mes cheveux et me gratte. Je secoue la tête. « _ Je ne peux pas. Tu ne t’es jamais drogué pour savoir à quel point c’est difficile de s’en sortir… Je ne te souhaite pas ça. Mais je ne peux pas arrêter. J’ai tout fais pour… » « _ … Tu parles. » « _ Peu m’importe ce que tu fais. Je fais mes trucs, tu fais tes trucs. Mais démerdes-toi pour ne pas te retrouver au commissariat. » « _ C’est mon problème. » fais Beny en se levant. Il n’a pas caché sa déception. Il n’a pas eu ce qu’il attendait apparemment. Oh, mais je m’en fous. Il grandit à sa manière, qu’il va finir mafieux ! « _ En fait. T’es vraiment un poids. T’arranges jamais ma situation. Si t’avais pu rester en contact avec mon père, si t’avais pu te marier avec lui. Si t’avais fais ceci, si t’avais fais cela. Si t’avais pas été flemmarde pour bosser. On n’en serait pas là. » Je relève la tête. « _ Si tu veux pas que tu finisses comme moi. Déjà apprend à ne plus voler les portefeuilles. » « _ T’as toujours pas compris que c’est de ça qu’on vit ? L’argent que tu gagnes au boulot, te sert juste à te payer de la drogue. T’es vraiment égoïste. » « _ Tu as quel âge déjà toi ? » Façon de lui dire qu’il n’était pas en âge de me faire la morale. Mais Beny s’en foutait et tourne le dos pour partir, entrer dans sa chambre et faire le compte pour payer le loyer. Me laissant assise sur une chaise de la table de cuisine. Complètement dépassée. Beny n’était pas ce que je pensais, il était une personne bien obligée à faire des mauvaises choses. Cette mentalité, l’avait-il adopté grâce à Tina, Nathan et Samuel. Parce que je n’ai pas le souvenir d’avoir cette idée, cette façon de réagir à de telle situation. Je ne suis pas capable de ça. Je suis capable de rien. Juste capable d’écouter des bruits de scanner du supermarché. À m’injecter de la drogue.
J’suis vraiment une ratée finie de la vie moi. 


Récit de Isaac.Je sifflote un petit air. Je tourne tout seul sur ma chaise et je suis en train de lire un petit magazine people. Sur la vie des stars. Bien tranquille quoi. En face de moi, y a des cellules pas vides du tout. C’est la période là. Les gens se font tous piocher par les flics. En plein flagrant délit. D’autres se font arrêter pour insulte aux policiers en service ou encore des gens qui les ont juste agacés. La plupart des arrêtés sont en train de dormir. D’autres s’énervent et s’impatientent. Encore d’autres qui sont mal à l’aise avec les autres prisonniers et qui ne cessent pas de dire qu’il s’agit d’une erreur. Qu’ils n’avaient jamais commis tel ou tel crime. ‘Fin, un début de soirée bien ennuyeuse et comme d’habitude des gens qui viendront s’énerver, payer la caution… J’en passe. Mais sauf que ce soir, c’était quelque chose quoi. Vous voyez le petit Beny Hawking là ? Ouais. Il porte le nom de famille de son père absent, inconnu au bataillon. D’après son dossier judiciaire j’ai pu lire qu’il était né à New York le 14 février. La saint-Valentin. Je l’ai tanné sur ça et il n’avait pas aimé ça. Ha ha ! Ce n’est pas le premier passage de Beny dans la cellule. C’est la quatrième fois. Le premier délit qu’il a commis, c’est frapper un policier en service et il a dit que c’était un accident. Qu’il n’avait pas visé. La seconde… « _ Eh Beny ? C’est quoi ton second délit ? » « _ Hein ? » « _ Ton second délit j’ai oublié c’est quoi ? » « _ … Heu. C’est marqué sur mon dossier… » « _ Il est loin. Flemme. C’est quoi alors ? » Il était allongé, les bras derrière son cou. Il me regarde avec un air complètement intrigué, il n’a pas confiance et n’a pas envie de le dire devant tout le monde. Mais aller quoi. J’ai besoin de savoir quel était son second délit là ? « _ Pris en flagrant délit pour avoir taggé un mur. » fait-il dans un soupir ennuyé. Je hoche la tête et claque la langue pour le remercier. Je retourne sur mon magazine. Son troisième délit je m’en rappelle bien parce que j’étais en service. Il avait encore frappé un policier en flagrant délit. Donc voilà. Le quatrième délit, c’est de se faire prendre pour avoir volé un portefeuille. On l’a retrouvé avec plus de cinq portefeuilles et on l’a arrêté. On ignorait qu’il pratiquait cette activité là. En tout cas, ce n’était pas bien et on n’avait pas eu le choix de l’emmener au commissariat pour passer un petit bon moment dans la cellule pour méditer tout ça. Bien que j’ai la sensation que ce ne sera pas bénéfique. Je me rappelle d’avoir lu son dossier. Sa mère était Américaine et le père était vraiment inconnu. La mère connaissait son prénom et le nom. Elle avait pu l’appeler Hawking au lieu de Alvarez. Personnellement, je lui aurais préféré Alvarez. Je pense que lui aussi ou pas… Vu son lien avec sa mère. Je voyais de temps en temps Dalia, la caissière du supermarché du coin. Elle m’a l’air fatiguée, épuisée et à bout. Elle n’a pas vraiment l’autorité sur son fils pour qu’il commette encore des délits. Tous mineurs heureusement. « _ Hep monsieur ? Quand qu’est-ce que je sors moi ? Pourquoi vous me mettez pas dans la même cellule que Beny ? » Je souris et laisse tomber mon magazine pour faire face à Claire. Beny regardait aussi Claire qui était mise à l’écart avec les autres femmes. Le bras tatoué. « _ Tu sais que la règle interdit de mettre les filles dans la même cellule que les garçons. N’essaye pas. » Cette fille a été arrêtée aussi pour le même motif que Beny. Elle est arrivée juste après donc… On les a arrêtés tous les deux. Ils n’ont pas vraiment montré de la résistance, parce qu’ils savaient que c’était peine perdu. Ils savaient comment ne pas aggraver leur cas eux. 
Bref. Je retourne sur mon magazine et lis tranquillement. Un collègue passe et me donne deux dossiers. Celui de Beny et de Claire. Je le remercie et ouvre l’un des deux dossiers pour ajouter un délit dessus. C’est chiant à faire. « _ Beny Hawking, vol de portefeuille. » « _ Pour la bonne cause. Vous pouvez ajouter ça ? » Je rigole et secoue la tête. Les deux adolescents sont plus sympa que les autres. « _ Tu ne peux pas être un super-héros parce que tu voles des choses pour faire le bien. » « _ C’est pour les gens qui sont dans le besoin. » « _ Parce que tu te considères être dans le besoin ? » « _ Bah. Vous êtes le voisin de notre appartement. Vous avez bien vu la condition dans laquelle on se trouve. » « _ Et moi donc ? Pourtant moi je ne vole pas. Je fais comme les autres. Je survis. » « _ En vous pliant aux règles ? » « _ C’est différent. Les règles sont là pour nous… » « _ permettre de vivre en société. Ouais ça on le sait… » ajoute Claire, légèrement lassée d’entendre toujours le même discours. « _ Fin de discussion les ados. Fermez vos gueules maintenant. » je continue à écrire. Dans le silence aussi. Ouais, j’suis voisin aussi. D’où le fait que je vois aussi souvent Dalia dans le supermarché pour faire les courses. Je suis voisin du palier et je connais la situation de Beny et Claire. Je les connais bien depuis qu’ils sont tous petits. Je n’ai cependant jamais soupçonné qu’ils volaient des portefeuilles depuis un bout de temps. Je ne sais pas exactement quand ils avaient commencés. Mais ils devraient arrêter de faire les pickpockets et de voler les portefeuilles de touristes. Quand je ferme le dossier, je vois et reconnais Dalia au bout du couloir. « _ Ah. Beny. De la visite pour toi. » Il relève légèrement la tête et me regarde avec un air du style à me demander qui c’était. « _ Ta mère. » Il se relève et s’assied sur le banc. Il se relève et va jusqu’aux barreaux pour essayer d’observer sa mère. Elle arrive et se met en face de moi. « _ Bonsoir Isaac. Je viens de payer la caution. Je suis venue récupérer Beny. » « _ Ok. Pas de soucis. » Je me lève et contourne le bureau avec les clefs pour ouvrir la cellule de Beny. Claire soupire et demande à Dalia « _ Ma mère n’est pas là ? » « _ Non. Elle n’a pas l’intention de venir te chercher avant demain. » « _ Oh t’es sérieuse ? » fait Claire complètement surprise. « _ Tu peux pas me payer la caution, je te rembourserais. » « _ Non je ne suis pas ton responsable légal et même si je le pouvais, je dois respecter la décision de ta mère. » répond-t-elle sèchement. Je fronce les sourcils et en deux tours, j’ouvre la cellule de Beny. Il sourit légèrement, avec un petit air embêté. Qui veut dire du style coucou maman. Désolé. J’ai fais une petite bêtise encore. Ce dernier à peine sorti que sa mère lui donne un violent coup de sac dans la figure ce qui le fait basculer en arrière. En se prenant les barreaux à l’arrière de la tête. Il tombe littéralement par terre. Claire ouvre la bouche complètement ébahie par ce qui venait de se passer, on a tous entendu le choc je crois. Dalia qui s’énerve « _ Ça te fait marrer ça ?! Hein ?! Ça te fait marrer qu’on m’appelle en plein boulot par l’intermédiaire du directeur pour dire que tu es en garde à vue ?! Ça te fait marrer ?! » J’ai dû la retenir pour l’éloigner de Beny parce qu’elle était sur le point de donner un autre coup de sac à main. Je vous le dis moi, les sacs à main, c’est dangereux. Beny essaye d’analyser la situation et secoue la tête en clignant les yeux. Il se frotte la tête par l’arrière. Les gens des cellules observent la scène en tant que spectateurs. « _ J’en ai marre Beny ! Marre de tout ! Marre de travailler dans un supermarché pour essayer de survivre ! D’essayer que tu ne prennes pas le même chemin que moi ! Mais tu fais tout le contraire, l’exact opposé de ce que tu devrais faire ! Un casier judiciaire ?!! Y a pas de quoi en être fier ! J’en ai marre d’essayer de faire en sorte que tu n’aie pas à commettre ces délits ! J’en ai marre que tu joues au con ! » Les autres policiers alarmés par les cris arrivent et observent la scène. Je leur fais signe que je maitrise la situation. « _ Écoutes Dalia, je crois que ce n’est pas le bon endroit pour discuter de ça. » « _ Je m’en fous. Faut que ça sorte et maintenant. » une pause. Beny fronce les sourcils et se relève, la main toujours sur l’arrière de son crâne. Il a tenté de parler mais sa mère le devance. « _ Je n’en peux plus ! Ok ?! J’ai arrêté la consommation pour toi ! Pour que tu n’aie plus à voler ! J’ai arrêté tout ceci ! C’était pas ça notre deal ?! Hein ? Je ne suis peut-être pas la meilleure des mamans, mais là va falloir arrêter de te faire arrêter. De te reprendre en main ! Faire des études ! Arrêtes de fréquenter Claire qui n’est pas quelqu’un de fiable ! Arrête de plonger dans les mauvaises choses ! » « _ OH ! Calme toi ! Tu penses que je suis aveugle moi ?! Tu penses que je fais ça par plaisir encore ?! » Dalia tente de donner un autre coup de sac dans la figure de Beny mais ce dernier l’esquive. Il s’excuse auprès de moi et de Claire. Il dépasse sa mère qui finit par le suivre. Complètement en colère, ça se voit dans sa démarche. Beny ne va pas passer un bon moment quand il sera chez lui. Je les regarde partir et disparaitre de ma vue du couloir. Claire derrière moi finit par soupirer. « _ Wow. La première fois que je vois la mère de Beny péter un câble. Se devrait être passé quelque chose. » Je hausse les sourcils et croise les bras. Complètement d’accord avec Claire. Se devrait vraiment être passé quelque chose. Et je n’ai pas tardé à l’apprendre. 
Car en effet, comme j’étais le voisin de Beny. J’ai entendu beaucoup de choses. Les cris de Beny et de sa mère. Ainsi que celui de leur colocataires. C’est la première fois que j’entends énormément de cris et ça s’est fini par se calmer une heure après. Je suis allé les voir par la sortie de secours. Je me suis installé sur une marche d’escalier et sort la cigarette pour fumer quelques minutes. Je vois Tina au bord de la fenêtre en train de fumer aussi et elle me voit. On a discuté un petit moment et c’est là que j’ai appris quelque chose qui allait perturber la vie de Beny. Une assistante sociale était venue et a menacé à  la mère de lui retirer la garde de son fils. Cette nouvelle m’a mis sur le cul. Ouais, j’étais sur le cul un moment. Tina croyait que j’étais le responsable mais non. J’avais rien fais moi. J’ai jamais fais ça et je ne ferais jamais ça. En tout cas, j’ai mis deux semaines pour trouver le coupable et c’était mon collègue policier qui avait remarqué que ça n’allait pas entre Dalia et Beny. Ce dernier n’atteignant pas sa majorité pouvait avoir une occasion de vivre ailleurs. Loin de sa mère. Ce collègue qui avait mal compris Beny. Il avait mal comprit que ce gosse aimait quand même sa mère, même si il n’en donnait pas vraiment l’air. Il l’aimait énormément parce que contrairement à son père qui ne s’est jamais manifesté. Sa mère a essayé par période de s’occuper de lui, avant de sombrer dans la drogue, encore et encore. Mais ce con d’Iwan n’avait pas compris ça. Il avait parlé avec Beny lors de la garde à vue de son deuxième délit, il avait cru comprendre qu’il vivait un enfer avec sa mère. 
Mais il n’avait compris que dalle. Vivre un enfer avec sa mère voulait pas forcément dire qu’il la détestait et qu’il aimerait bien partir de là. Non. Il avait Claire, sa meilleure amie. Il avait les colocataires de sa mère. Il avait sa mère. Il avait ses amis même s’ils ne sont pas vraiment très fréquentables. Il avait aussi moi, il venait des fois me demander des conseils, me demander comment cela se passerait si jamais il enfreignait tel ou tel délit. Beny avait ses raisons pour faire ses conneries et il était conscient qu’il faisait vraiment le con. Mais il ne voyait pas d’autre solutions. En même temps, vivre dans le Bronx, c’est pas vraiment facile quoi. Y a la majorité des gens qui sont pas fréquentables quoi. Bref, j’ai essayé de réparer cette erreur mais rien à faire. Et je peux très bien me rappeler le jour où Beny a été arraché de son foyer. Malgré les visites de l’assistante sociale qui trouvait que Beny ne vivait pas dans un environnement stable et qu’il devrait rejoindre un foyer et se trouver une famille d’accueil en attendant que la mère finisse sa cure de désintoxication. Dalia est tombée de bien haut quand elle a apprit ça. Elle savait combien de temps elle mettrait pour se guérir mais elle était prête à le faire pour son fils. Elle avait aussi parlé que le père Hawking pouvait obtenir les droits parentaux de Beny, il pouvait devenir le tuteur légal de Beny. Elle avait parlé de ceci à l’assistante sociale bien qu’il me semblait que le jeune Hawking ne voulait absolument pas connaître son père. Il ne voulait rien savoir de lui et il ne voulait pas le rencontrer. Il voulait rester là, avec les gens qui semblait être sa famille. Les gens qui avaient toujours été là pour lui, pour sa mère. Il voulait rester avec sa meilleure amie, Claire, avec qui il avait apparemment tenu une promesse. Il ne voulait pas l’abandonner. Je crois que leur promesse c’était de rester ensemble, être des meilleurs amis. Je ne sais pas s’ils ont pu passer au stade d’amoureux. En tout cas ça me regarde pas. Moi je suis allé voir Iwan et je me suis engueulé avec lui. Parce que ce gros con n’avait rien compris. Que c’était à cause de ce gros con que Beny s’était retrouvé dans cette situation là. Un homme qui n’était même pas capable de comprendre la situation. Il n’avait jamais été en famille quoi. Tout ce qui l’amusait, c’est de voir une famille se déchirer. Un mal pour un bien, s’évertue-t-il à se répéter dans le plus grand naturel. 
Moi je suis peut-être policier, ayant une famille. Une fille, une femme. Un frère et des parents qui m’aiment beaucoup. Nous sommes heureux. Ça ne m’a pas empêché de m’attacher à ces deux adolescents. Parce que je sais qu’à eux deux, ils avaient vécus des choses qu’ils auraient dû connaître plus tard. Très jeunes, ils avaient tous les deux été confrontés à des situations d’adultes. Ils avaient appris un peu trop tôt à agir comme des adultes. Dalia m’a expliqué juste après, entre deux pleurs que Beny volait de l’argent juste pour elle. Même s’il prétendait que c’était plus pour lui. « _ Il volait pour nous deux. S’il voulait se payer tout seul le loyer et me laisser dehors. Il n’aurait pas rassemblé tout cet argent… Il a payé le loyer pour nous deux. T’te rends compte Isaac ? T’aurais fais la même chose si ta mère se droguait et ne laissait plus d’argent pour payer quoi ce que ce soit ? T’aurais volé de l’argent des autres gens ? » Je l’ai poussée à aller en cure de désintoxication et elle y est allée. Parce qu’elle tenait vraiment à récupérer la garde de son fils. Elle ne voulait pas le laisser dans une famille d’accueil et elle avait compris qu’il ne vouait pas rencontrer son père. Quelque part, Dalia avait toujours jugé qu’il serait bon pour Beny de rencontrer son père, parce qu’il venait vraiment d’un monde différent et il avait peut-être mieux réussi sa vie qu’elle. Peut-être qu’il viendrait l’aider surtout s’était-elle dit. Je n’étais pas sûr moi, parce que les pères ont souvent tendance à rejeter les enfants qui sont nés hors du mariage. Sauf quand ils sont célibataires, qu’ils sont désespérés de ne pas avoir d’enfants par exemple… 
Par contre. Je me suis pas attendu à la suite. Dalia n’arrivait pas à supporter le manque de drogue, ça la rendait malade. Ma femme Susan ne supportait pas que je porte tellement d’attention à cette famille, parce qu’elle avait l’impression que je délaisse la mienne. Ce qui était un peu vrai. Bref… Dalia était tellement convaincue que… Le père Hawkins allait vraiment aider à sortir Beny de la mauvaise situation et l’aider à le remettre en droit chemin qu’elle s’est donné la mort. Quand j’ai appris qu’elle était décédée, dans un coin d’une rue, elle s’était suicidée en jetant contre un bus. J’ai tout de suite pensé qu’elle était vraiment une idiote. Très en colère de ce qui venait de se passer, ayant été juste spectateur. Je n’ai pas pu m’empêcher de donner un coup de poing à Iwan qui était la cause de tout ce bordel. À essayer d’aller voir Beny mais que finalement… 
Je suis arrivé en retard.
Il était déjà parti de New York et que apparemment… Son père était venu le chercher et ils étaient repartis, il y avait cela deux heures. Si j’avais pas été bloqué par les bouchons, peut-être que j’aurais pu revoir Beny. Finalement, malgré que ce gosse de dix-sept ans avait commis des petits délits, des délits mineurs, je me suis attaché à lui. Comme si j’faisais office de père avec Nathan et Sam. Même si ces deux personnes là, n’étaient pas très souvent là. Tous les deux pompiers, ça faisait des gardes de nuits et ça n’aidait franchement pas les choses. Je suis allé voir Claire, elle a été très en colère. Parce qu’elle n’avait pas pu revoir Beny, parce qu’elle n’avait pas été la dernière personne à l’avoir vu avant longtemps. J’espère quand même que Beny revient à New York quand il sera majeur quoi… Dans un an. J’ose espérer qu’un an c’est plutôt court. Que ça aurait pu être pire quoi…

Récit de Tania Klovaski.Je passe souvent pour une méchante. C’est ça ce qui est difficile dans ce métier. Je passe souvent pour une méchante femme qui arrache les enfants de leur foyer. C’est plus facile quand j’ai des cas d’enfants qui ont moins de quatre ans. Ils se rendent pas compte de la situation. Ils savent pas qu’ils se font séparer de leur mère ou de leur père. La généralité des cas, concernent plus les mères qui doivent se séparer de leur enfants. Les pères, ce n’est pas mon ressort. J’ai beaucoup de difficultés à les gérer parce qu’ils peuvent devenir violent et voudront récupérer les enfants par la force. C’est très difficile ce métier… Petite je pensais pouvoir aider les enfants, à être dans un foyer fiable, là où ils pouvaient être heureux. J’ai toujours cru que les enfants ou les adolescents seraient contents de quitter le foyer familial. Mais généralement ce n’est pas toujours le cas. Récemment, ce qui m’a le plus fait mal c’est la famille Alvarez. 
J’ai été briefée par la situation familiale. Un adolescent nommé Beny Hawking, qui vit mal la dépendance de sa mère à la drogue. Qui ne s’occupe pas de lui. Beny a des soucis avec la police alors qu’il n’est même pas majeur. Si on le laisse continuer dans cette voie, il va finir par devenir un délinquant et aura gâché sa vie. Il va en vouloir à la société de ne pas avoir réagi. C’est exactement ce dont j’aspire à travailler. Sauver les jeunes de la délinquance pour sûr en les plaçant dans des foyers, dans des familles d’accueil saines. Sûres et je pourrais partir l’esprit tranquille. Je m’en fiche que les enfants veulent me remercier ou pas. Je n’ai pas besoin de remerciements. Je ne veux pas que les enfants et les adolescents vivent la même situation que j’ai dû vivre. J’ai été toute seule dans ma jeunesse. Personne ne s’occupait de moi et ne faisait attention à moi. Je faisais toutes des bêtises pour me faire remarquer. Mais personne ne prêtait attention à moi. Mon père me grondait à chaque bêtise et après plus rien. J’en ai marre de ça. J’en ai marre de cette situation. Je ne supporte pas. Alors j’ai décidé que les enfants ne vivent plus la situation comme je l’ai vécue. Le manque de responsabilité des parents. Y a toujours les parents qui pensent que ce sont les enseignants et les professeurs qui devaient éduquer les enfants à leur place. Ce manque de mentalité. La majorité des cas sont des parents jeunes qui sont des jeunes qui ne savent pas comment se débrouiller. Souvent il y a un cas de maltraitante, de dépendances, d’incestes, de viol. J’ai connu des cas glauques. Très glauques. L’affaire Alvarez n’est pas un cas glauque. 
Non.
C’est très différent. C’est un cas mineur. Une mère qui devient très dépendante à la drogue, ne peut plus s’en passer. Elle doit avoir besoin de passer en cure de désintoxication. Pour l’instant je devrais retirer la garde de son fils. La mère travaille comme caissière du supermarché depuis des années. Sa hiérarchie a très peu évolué et elle vit en colocation avec une secouriste et deux pompiers. Ce n’est pas un environnement sain je trouve. Je devrais jeter un coup d’oeil et d’abord. Je ferais mieux d’appeler Mlle Alavarez. Oui. Elle est jeune, elle a trente sept ans. Elle vient d’avoir un enfant assez jeune au bout d’une aventure du soir. La personne qui a contacté le service de la sécurité sociale. C’est un policier, Iwan Mc Cartney. Il venait de discuter avec Beny et a remarqué la situation peu glorieuse du jeune adolescent. 
Je lis le dossier, j’observe les débouchés qui existent. Si la mère Dalia refuse de coopérer, je vais devoir contacter le père, monsieur Hawking. Lui demander s’il veut obtenir la garde de Beny. Si celui-ci refuse ou le temps qu’il arrive et prépare administrativement les procédures. Beny sera placé dans un foyer. Donc normalement tout devrait être parfait. Tout devrait bien se passer. Je soupire et je sais à quel point ça va être difficile. Je suis souvent vue comme une méchante. Enfin, je pense que l’adolescent va être de mon côté au vu des informations selon le policier. 
Je prends le téléphone et compose le numéro de l’appartement situé dans le nord ouest du Bronx. J’entends le téléphone sonner de l’autre côté. Mais quelqu’un décroche assez rapidement. « _ Allô ? » « _ Bonjour, je parle bien à Dalia Alavarez ? » « _ Non attendez. » J’entends la jeune femme appeler la concernée. Cette dernière arrive et me parle. « _ Oui ? » « _ Bonjour. Tania Klovaski, je suis une assistante sociale. J’ai été informée de votre situation par un appel anonyme. » mensonge je sais. Mais des fois, c’est nécessaire de protéger la personne qui m’a fourni les informations. « _ Il s’agit de votre fils Beny Hawking. Je pense venir vous voir dans la journée. À quel moment est-ce que ça peut être possible ? » « _ Pas aujourd’hui désolée. Je travaille et je ne sais pas où est Beny. » « _ Pas besoin de voir votre fils. Je veux vous voir vous. » « _ Pas possible quand même. Je bosse aujourd’hui. Désolée. Demain à 11h ça vous dis ? Beny sera là. » « _ Il n’a pas cours demain ? » « _ Heu… Je sais pas. » Mauvais point pour mademoiselle Dalia. Je note sur mon bloc note et je la remercie. Que je la vois demain. 

Devant la porte de l’appartement des Alvarez, je frappe à la porte. Pas pratique cet immeuble, il ne possède pas du tout d’ascenseur et les escaliers ne sentent vraiment pas bons. C’est vraiment l’autre bout de la ville. Je viens de Manhattan si vous voulez savoir. Ça fait vraiment une trotte. New York est une vaste ville. Avec des énormes grattes-ciels et des gens qui marchent dans tout les sens. Les coursiers cyclistes sont vraiment les plus dangereux. Ils roulent vite et on ne les voit pas arriver en plus de ne pas les entendre. J’ai failli lors sur mon chemin me faire renverser par l’un d’entre eux. Je me suis perdue plusieurs fois dans ce coin que j’ai dû demander à des gens pas très fréquentables la direction prendre pour cette adresse. Beny ne vit pas dans un quartier sûr et protégé. J’ai noté ça. Bref. Quelqu’un ouvre et je vois une blonde et je fronce les sourcils en faisant un petit sourire. « _ Dalia Alavarez ? » « _ Non désolée mademoiselle. Moi c’est Tina ! Dalia est en train de se préparer. Entrez je vous prie ! » me fit-elle avec un léger sourire, m’invitant à entrer à l’intérieur. J’entre donc, resserrant contre moi le bloc note et le stylo qui va avec. « _ Il est charmant l’appartement. » « _ Vous trouvez ? Merci. » Nous savons toutes les deux que c’est faux. Je vois déjà beaucoup de défauts que de qualités dans ce logement. Je me retourne avec un petit sourire. « _ Vous voulez du café madame… » « _ Klovaski. » « _ Vous êtes Russe ? » « _ Non. Mais ma famille est d’origine Polonaise. Je veux bien du café merci. » Tina s’en va faire le café pour trois personnes apparemment. Elle prépare du thé pour une personne. « _ Il y a quelqu’un d’absent ? » « _ Oui Nathan et Samuel. Ils sont de garde. » Aww… Beny est donc là. Je présume que le thé est pour Beny. « _ Désolée de ne pas avoir été là ! Je me préparais ! » fait donc… Sûrement Dalia qui s’essuie les cheveux. Elle arrive vers mois et me tend la main. Je la serre légèrement pendant quelques secondes. « _ Ah, voici Beny. » montre-t-elle du doigt son fils qui apparait apparemment mal réveillé. Il se dirige vers moi et me tend la main. Au moins il a appris la politesse. « _ B’jour. » Rien de plus il retourne vers Tina et observe l’eau du thé en train de se chauffer. Ils discutent dans un murmure tous les deux. La jeune femme me sert le café pendant que tout le monde se servait pour soi. Je m’installe sur un canapé et dépose le bloc note sur la table basse. Du moins, c’est ce qui devrait être une table basse… Je bois mon café, qui n’est pas vraiment un café. C’est quoi ça ? Ah mais je vous le jure… Je rompt le silence, ils ne se parlent pas vraiment. « _ Alors Tina, vous êtes mariée avec l’un des deux garçons ? » Cette dernière et Beny semblent lutter tout d’un coup contre l’hilarité. « _ Je suis lesbienne madame. » Je lève la tête. « _ Ha… » « _ Et les deux hommes sont gays. Donc… » Je hausse les sourcils et ouvre légèrement la bouche. Comment peuvent-ils vivre comme ça avec un enfant ?! Ou un adolescent ça reste pareil ! « _ Donc mademoiselle Alvarez vous êtes vraiment célibataire ? » « _ Pas le temps de me poser avec le travail et Beny à m’occuper. » « _ Ha ha ha h… Ok. Non. Mais tu t’occupes de moi pas souvent non plus avec le boulot. Je me retrouve de temps en temps en compagnie de Tina ou de ses deux amis. » Je fronce les sourcils. Beny continue à prendre la parole. « _ Écoutez madame. Je ne sais pas qui a eu l’idée de vous appeler. Mais ici tout va bien. J’ai pas à me plaindre. Donc, je vois pas du tout l’intérêt de votre venue et je suis désolé que vous soyez venue pour rien. » J’esquisse un petit sourire au coin. « _ Vous ne tournez pas autour du pot. » « _ Non j’supporte pas ça. » « _ Ok Beny. On va procéder comme ça. J’ai eu un appel anonyme. Je me suis renseignée sur votre mère, sur vous. Sur vos colocataires. Vous ne vivez pas dans un endroit sain et je le regrette. Votre mère n’est pas capable de s’occuper d’elle toute seule. Je ne suis pas dupe que vous avez essayé de gagner du temps en repoussant le rendez-vous au lendemain de l’appel. Vous avez été au commissariat hier soir. Votre mère vient de se droguer cette nuit sur cette table même. » Silence. Beny me regarde tenant sa tasse de thé et sa mère fait pareil. C’est Tina qui prend la parole. « _ Comment savez vous tout ça ? » « _ Des traces de poudre sur les bords de la table. » la mère frappe Beny au bras. Ce dernier sursaute faisant déborder le thé de la tasse « _ Aie! Oh me frappe pas ! C’est pas censé être moi la femme de ménage ! » « _ J’ai accès à vos dossiers administratifs. Je viens de recevoir un nouveau délit que vous avez commis Beny. Voleur de portefeuilles. Pourquoi ? » « _ Ça ne vous regarde pas. » « _ Comme je disais. Vous ne vivez pas dans un environnement qui vous est adapté. » Je discute avec eux. La discussion s’envenime. Puis quelqu’un arrive de nulle part. « _ Benyyyyyyyy ! J’ai quelque chose pour toi ! Faut que tu voi… » Elle s’arrête quand elle me voit. Elle sent la mauvais tension qui règne. Beny se retourne et fait une grimace en secouant la tête. « _ Claire t’arrives vraiment pas au bon moment… » « _ Qu’est-ce qui se passe ? » demande-t-elle très sérieusement. Prête à se jeter sur moi pour me jeter dehors. C’est la sensation que j’ai eu quand j’ai croisé son regard. « _ Rien que ne puisse vous regarder mademoiselle. C’est une affaire de famille. » « _ Comme je fais partie de la famille, ça me concer… » « _ Claire. C’est sérieux. S’il te plait. Je viendrais te voir après ok ? » La jeune fille soupire et fait demi-tour pour retourner là où elle était venue. Elle n’a pas l’air d’être contente. Je me demande comment elle est entrée. « _ Elle utilise l’escalier de secours pour entrer par ma chambre. » lâche sèchement Beny. On continue donc la discussion sérieuse. Ils ont fini par me jeter dehors. 
Je savais que ça n’allait pas être une mince affaire. 
J’ai voulu être seule avec Beny mais il n’a pas voulu. J’ai voulu être avec Dalia, elle n’a pas voulu. Ils ne sont pas du tout coopératifs et ils n’allaient pas me faciliter la tâche. Alors je n’ai pas cessé de revenir pour les interroger. Voir Beny à son lycée mais il n’était pas souvent là et séchait les cours. Je trouve qu’il se fait énormément influencer par sa mère. Ce n’est pas bon. Il gâche son avenir. 
Alors le jour fatidique venu. Je suis plus venue seule mais accompagnée de mes collègues. Ce jour m’a été difficile, parce que j’ai été vue comme une méchante. Je pensais que ça serait durant cette journée et que ça s’arrêtera là. Mais non. Même après avoir réussi à séparer Beny de sa mère. Avoir convaincu Dalia soutenue par ses amis à devoir suivre une cure de désintoxication. Je trouve qu’elle a énormément de chance cette femme. Je lui ai dis à Beny. Elle a énormément de chance car les toxico n’ont généralement jamais d’amis et sont toujours seuls. Paumés à tout jamais. Beny a été son point de repère en quelque sorte. Mais ce garçon m’a fait la tête pendant tout son séjour dans le foyer. Il n’a pas du tout apprécié ceci. J’ai retrouvé les coordonnées de son père mais il n’a pas l’air d’être très désireux de le voir. Je m’en fiche. Je fais mon travail et c’est comme ça. Il ne cesse pas de me demander quand qu’est-ce qu’il pouvait enfin rentrer chez lui. Ce que j’ai fais n’améliore pas son quotidien et il veut retrouver son environnement. Des fois il a la visite de sa meilleure amie et ils restaient ensemble le temps qu’ils avaient. Ils ont une belle amitié tous les deux. J’ai réussi à convaincre la mère d’aller dans un centre de désintoxication dans l’espoir qu’elle retrouve la garde de son fils. 
Je pensais que tout allait bien.
Mais non.
Je ne me suis pas attendu à ce que ça prenne ce tel tournant. 
Je me rappelle de la dernière fois quand j’ai discuté avec Dalia. Elle m’a posé des questions sur ce qui se passait vraiment si elle n’arrivait pas au bout de sa cure d’intoxication. Je lui ai répondu que j’appellerais le père pour lui demander s’il veut reprendre la garde de Beny. Alors qu’ils ne se sont jamais connus, bien que le jeune adolescent ne veut pas le rencontrer. Elle a semblé être rassurée et avoir de l’espoir là-dessus. Après cet appel, elle s’est suicidée en se jetant contre un bus. Quand j’ai appris cette nouvelle. Je ne sais pas pourquoi mais ça m’a atteinte. Parce que au fond de moi, je me dis que c’est de ma faute. Quand Beny a apprit cette nouvelle. Il s’est vraiment emporté dans une grande colère. Il a tout dévasté sur son passage. Est même passé à l’hôpital pour se faire soigner le poignet qu’il s’est endommagé lorsqu’il a frappé contre le mur. Quand je suis allée le voir. Ses premiers mots étaient. « _ J'espère que t'es contente de toi. J’espère que t’es pas venue me consoler. T’es pas douée pour ça… Tu ne le seras jamais. J’vais pas l’oublier. Je ne vais pas vous oublier. Depuis que t’es entré dans ma vie, tu n’as fais que de la piétiner. Tu n’as fais que de la détruire. C’était mon monde à moi. Mon monde. Tu l'a chamboulé, tu l'as détruit » 

J’ai appelé le père. 

Il m’a répondu au téléphone. On s’est mis d’accord et il a accepté de prendre en charge Beny. Il va être son tuteur légal. Son grand oncle et sa grande tante ne sont plus vivant. Il n’y a que le père Hawking. Je l’ai mis au courant de la situation et ça l’a énormément surpris. Il m’a dit qu’il viendrait dans la semaine et il n’a pas pu préciser le jour. Quand j’ai annoncé cette nouvelle à Beny. Il l’a encore très mal pris. Je ne sais plus trop quoi faire. Je pensais bien faire. Cet appel anonyme m’a induise en erreur et je m’en suis rendue compte bien trop tard… Si seulement je pouvais faire reculer le temps en arrière pour réparer cette erreur… Je m’en sens coupable. Je me sens mal. Je… Je ne sais plus quoi faire. 
Le père Hawking est venu. Il est venu signer les papiers, s’est occupé de la paperasse administrative. A fait la rencontre de Beny. Puis ils sont partis ensemble. Claire est arrivée une heure plus tard avec ses affaires pour s’occuper tous les deux. Quand je lui ai dis que Beny est parti avec son père. Elle est entrée dans une colère noire. Elle a essayé de se contrôler mais a finit par jeter ses affaires par terre et de donner des coups de pieds dans tout les sens avant de m’attraper par le col, me plaquant contre le mur. Elle m’a proliféré des menaces avant que nous nous soyons séparées par les deux hommes qui passaient par là. Elle est repartie avec ses affaires et n’est plus jamais revenue. Il y avait le policier, Isaac qui est venu par la suite et a appris la nouvelle. Il a réagi pareil. J’ignore comme lui il a su, qui était la personne qui m’avait appelé. Qui m’avait induite en erreur. Quelque part ça m’a fait du bien que Isaac, le policier l’ait frappé. 
J’ai appris que Beny est parti à Huntington Beach et y est bien installé là-bas. J’espère que ça va bien se passer pour lui. Parce que, selon le dossier. La famille Hawking était très différente, leur monde n’était pas du tout pareil. C’est une parfaite opposition. J’ai demandé à monsieur Hawking et il m’a dit qu’il savait comment se débrouiller pour que Beny puisse s’adapter. Je ne sais pas mais… Pour la première fois. Je commence à douter sur ce que je fais. Est-ce que je ne fais pas que sauver les enfants d’un terrible avenir. Mais est-ce que je leur arrache de ce qui puisse constituer leur bonheur. Autrement dit, peu importe les conditions. Beny était quand même heureux et aimait plus ou moins sa mère à sa manière. Beny était attaché à son monde. Il avait Claire, sa meilleure amie. Il avait Tina, Samuel et Nathan les gays. Il volait les portefeuilles, Isaac m’a dit pourquoi exactement. Il le faisait juste pour sauver un peu les fesses de sa mère. Pas pour le plaisir. Il faisait un mal pour un bien. Beny n’était pas en train de devenir une mauvaise personne. Il montre qu’il l’est sans pour autant l’être. C’est une mentalité que je n’aurais pas soupçonné exister dans le Bronx. Il ne voulait pas devenir comme sa mère c’est clair.



Dernière édition par Beny Alvarez le Sam 4 Oct 2014 - 0:22, édité 1 fois
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Beny | No more talking ! Let's dancing ! Empty
MessageSujet: Re: Beny | No more talking ! Let's dancing !   Beny | No more talking ! Let's dancing ! EmptySam 4 Oct 2014 - 0:19



Les trois autres chapitres de l'histoire

Récit d'Alex Hawking. Je suis Alex Hawking. Je suis le fils d’une grande famille dans la ville nommée Huntington Beach. J’y ai grandi mais je ne suis pas né ici. Nous venons de Los Angeles et on a déménagé ici parce que ça nous éloignait de la grande ville. Mais ça n’empêchait pas mon père d’y retourner pour les affaires. J’ai grandi dans l’éducation stricte de mes parents et j’ai eu des périodes rebelles mais j’ai toujours été un enfant exemplaire pour mes parents. Ils ont quand même contrôlé sur ce que je dois faire, sur ce que je ne dois pas faire. Ils m’ont préparé une vie toute faite. Je ne peux pas m’en plaindre parce que je sais ce qui se passerait si jamais je ne faisais jamais ce qu’ils voulaient. Ils me mettraient à la porte et je ne réussirais pas à vivre convenablement sans les moyens de mes parents. Soyons honnêtes. Je suis coincé. Coincé de coincé. J’ai le droit de faire mes premières expériences tout seul, à condition que je ne fasse pas de grandes bêtises qui arriveraient aux oreilles de mes parents. Ouais, en gros j’dois tout faire en toute discrétion. Je suis allé une fois à New York. Pour accompagner mon père dans son voyage pour la délocalisation de son entreprise, un accord à signer. Je suis resté là-bas pendant des jours, j’ai profité pour visiter la ville et rencontrer des gens. J’étais avec mon cousin à cet époque et on passait souvent nos soirées à aller dans la boite de nuit du coin.
Je n’ai pas pensé que quand je suis parti. J’avais laissé une femme enceinte. Je n’étais pas au courant et elle ne m’en a jamais informé. Je ne pouvais pas savoir mais en même temps. Je ne l’ai pas aidée: je ne lui ai jamais passé mes coordonnées. Cette femme qui parle l’Anglais et l’Espagnol. Ayant un fort caractère mais pas vraiment mon genre. Parce qu’elle est une flemmarde et n’aime pas faire beaucoup de choses. Elle agit comme une princesse qui pense que tout le monde veut d’elle. Elle va tomber de haut cette fille. Connaissant la mentalité de Dalia, je pensais qu’elle allait avorter de toute façon. Sans avoir besoin de me consulter. Oui je le pensais vraiment et encore une fois: je n’étais pas au courant qu’elle était enceinte. Elle ne m’a pas vraiment cherché non plus. Elle ne m’a jamais appelé, je n’ai jamais eu de nouvelles d’elle. Je n’ai jamais rien eu.
Alors je ne vous dis pas ma surprise du jour, du siècle même. Quand une assistante sociale m’a appelé pour m’expliquer la situation. Ce jour-ci j’avais appris que j’avais un fils. Un fils qui avait dix-sept ans. Je ne m’en suis pas remis du tout.
Parce que. Voilà… Après mon passage à New York, je me suis marié avec Helen. Une fille de bonne famille de Huntington Beach. Une fille typiquement ennuyeuse. Nous avons pas des points en commun, rien ne nous rapprochait. Mais on a finit par en trouver grâce au temps qui vient de passer. Mais ça ne m’a pas empêché que lors des voyages pour mon travail. Je l’ai trompée à plusieurs reprises. Avec toutes des femmes différentes. Vous imaginez le bordel, la merde dans laquelle je me suis mise moi ? Si Dalia est tombée enceinte sans que je le sache. Les autres femmes que j’ai rencontré, dont la plupart je ne me souviens pas de leur prénom. Y en aurait quelques unes qui auraient accouché d’un enfant ou des enfants ? Je serais père de plusieurs enfants ? Ouah. Je devrais arrêter de penser à ça merde. D’habitude je ne dis pas de gros mots, ce n’est pas autorisé dans la famille Hawking. C’est interdit même. Mais je suis sous le choc. Parce que ça fait des années que je cherche à avoir un garçon avec Helen. Elle ne m’a donné que deux filles et elle a fait une fausse-couche. Je suis dans une situation désespérée quand même… Mes parents m’ont appris le principe que la famille Hawking ne doit pas se reposer sur les héritiers filles. Par contre, je ne me suis jamais posé la question. Que se passerait-il si j’avais un enfant, un garçon hors du mariage ? Compterait-il comme un héritier ? C’est la question à poser quoi. J’y vois un petit espoir dedans. D’abord le temps que j’essaye d’avoir un héritier avec Helen. Je devrais récupérer la garde de Beny - son prénom est espagnol ? L’avoir près de moi pour le surveiller et aussi essayer de l’éduquer. À ce qu’il parait, il n’a pas l’air de venir dans le même monde que moi. Il vient d’un monde très différent et il va avoir beaucoup de boulot à faire quand il viendra ici. La tâche délicate à faire. C’est d’annoncer cette nouvelle à Helen. Lui dire que nous allons accueillir un garçon. Bien sûr. Quand je lui ai annoncé, on s’est disputé. Beaucoup disputé et on a arrêté quand Eva est intervenue en disant que nous avions réveillé Ju’. Après une discussion sérieuse et un peu violente sur les bords. On s’est finalement mis d’accord pour accueillir Beny chez nous. Alors. Sans hésiter je suis allé le chercher en prenant mon jet privé de Huntington Beach pour aller atterrir à New York.
Quand je suis arrivé à New York, j’ai dû faire le déplacement express pour aller dans le foyer situé dans le Manhattan. Je suis allé et je me suis présenté. On m’a mené à l’assistante sociale avec qui j’ai eu une discussion. Elle m’a posé des questions sur comment j’ai rencontré Dalia. J’ai répondu très franchement, que nous étions jeunes. Même si techniquement, j’étais plus vieux qu’elle. Mais à l’époque je ne savais pas qu’elle avait dix-neuf ans. Je ne savais pas du tout qu’elle était enceinte. Après, je ne lui avais laissé que mon prénom et mon nom de famille. Elle ne m’a jamais recherché par la suite. Quand j’ai demandé les détails de sa mort. Je ne m’en suis pas remis. Ma réaction était quand même neutre, contrôlée. J’ai appris à me contrôler et à rester coincé quand il s’agit de m’annoncer des mauvaises nouvelles. Elle s’est jetée contre le bus et est morte sur le coup. Elle était dépendante, très dépendante à la drogue. Elle ne pouvait pas s’en sortir. C’est compréhensible. Plus longtemps on en consomme, moins on a des chances de s’en sortir. Elle était entourée Dalia. C’est ce qui m’a surpris. « _ Par contre, monsieur Hawking. Faites attention. Beny n’a jamais voulu vous rencontrer et je n’ai pas prévenu de votre arrivée. Bien qu’il sait que vous arriverez dans la semaine…» « _ Comme ça, ça m'arrange madame. Où est-ce qu’il se trouve pour que je puisse le retrouver et lui parler ? » « _ Il se retrouve au toit. » Elle m’a guidé et je suis sorti du bâtiment pour me retrouver dans le toit. Je retrouve Beny dans le coin en train d’observer la ville au loin. Je crois qu’il est en train de fumer. Je fronce les sourcils et me dirige vers lui avec les mains dans les poches. Beny me voit arriver et balance la cigarette par terre avant de se relever pour me pointer du doigt. « _ Toi. Tu restes où t’es. » Je m’arrête l’obéissant. « _ Pourquoi t’es venu ? Hein ? Pourquoi t’as accepté de t’occuper de moi ? » Il tout de suite deviné qui j’étais. C’est à se demander s’il n'a pas fais ça à tout les personnes susceptibles d’être son père pendant toute la semaine. Je penche la tête, gardant mon calme. « _ Ah… Décidément, tu as le franc parler de ta mère à l’époque. » « _ Ne parle pas d’elle. » C’est quand même un sujet douloureux pour lui. C’est ce qui me surprend. Sa relation avec sa mère était compliquée, au point de faire penser à la plupart qu’ils se détestaient. Ils avaient leur propre façon de s’aimer… « _ Désolé. Je ne l’ai pas connue plus longtemps que toi. Mais je suis venu pour rattraper le temps perdu. » « _ Ah. La blague. » Je soupire agacé. « _ Je n’étais pas au courant que Dalia était enceinte. Ok ? » Beny semble être surpris et calmé. Je secoue la tête dépité par ce comportement d’adolescent. « _ Tu ne sais pas tout… Ta mère ne t’a rien dis à mon sujet j’imagine. » « _ Non, elle ne me parle jamais de toi. » « _ Beny… Tu n’as pas le choix, mais tu devras venir avec moi. Cela signifie que tu vas quitter New York. Mais pas complètement tu vois. Tu pourras revenir pendant les vacances. » Parce que oui, je songe à le forcer faire ses études. « _ T’as les moyens de payer les voyages ? Parce qu’elles seront très nombreuses. » « _ Tu n’imagines même pas. Je dirige une des plus grandes firmes internationales. » Beny me regarde, haussant les sourcils. Son silence est un traducteur de sa surprise. « _ Tu ne sais rien de moi Beny je te le dis… Viens, on nous attend. » « _ Qui ? » « _ Ça risque de ne pas te plaire. Mais j’ai une famille comme tu peux t’en douter. » « _ Je ne viens pas. Non. Je ne vais pas perturber le quotidien que vous avez là. » On est tous prêt à l’accueillir. On a négocié pendant une heure ensemble, j’ai réussi à le convaincre à venir avec moi, que ça ne dérange pas le reste des Hawking. Bien sûr que c’est un mensonge: mes parents sont très en colère. Ma femme aura du mal à supporter l’idée d’avoir un fils bâtard sous le même toit qu’elle… Rentrer à Huntington Beach est d’abord la première mission que je dois accomplir. J’ai déjà signé les papiers, devenant ainsi le tuteur officiel de Beny. « _ On doit vraiment partir maintenant ? » « _ Oui. L’avion n’attend pas Beny. Pourquoi ? » « _ Je voudrais prévenir Claire et lui dire au revoir. Elle arrive dans une heure. On peut l’attendre ? » Il me regarde et il sait. Il sait que ce ne serait pas possible. Mais que de toute façon, il va la retrouver dans très peu de temps. Il reviendra autant qu’il voudra à New York. Alors, c’est à contre-coeur qu’il s’en va du foyer. Sans pu avoir le temps de lui écrire un mot.
Quand nous étions dans l’avion. Seul tous les deux. Pendant tout le trajet, Beny n’a pas cessé d’être surpris et mal à l’aise au tout début. Parce que j’imagine bien, que c’est la première fois qu’il montait dans un avion. « _ J’ai toujours rêvé de monter dans un jet privé comme dans des séries TV. » me dit-il tout simplement. Je sens quand même son malaise et c’est au milieu du voyage que j’ai décidé de rompre le silence. D’arrêter ma lecture des contrats interminables. « _ Beny. Tu peux tout me dire. Tu peux me faire des reproches tu sais. » Un fils qui vient de connaître maintenant son père a toujours des reproches à faire. Le jeune adolescent relève son regard du hublot. Il n’a pas cessé d’observer le sol vu du ciel. Complètement fasciné. Il me regarde et fronce légèrement les sourcils. « _ Dans le Foyer, on a parlé de ta famille. Ça veut dire que t’étais pas marié quand tu as connu ma mère ? Ça veut surtout dire que tu n’étais même pas au courant qu’elle était enceinte ? » Je secoue la tête, prenant une mine embêtée qu’on parle de ça, mais s’il voulait parler de ça… « _ Non. Tu sais. Ta mère je l’ai rencontrée dans une boite de nuit, elle était barmaid et je ne savais pas qu’elle avait 19 ans. Je suis allé naturellement vers elle. C’était juste un coup de quelques nuits au plus. » Beny me regarde et reste silencieux une minute. « _ En fait. Ma mère n’a pas voulu de moi quand elle a appris qu’elle était enceinte, elle avait voulu avorter mais elle n’avait pas les moyens. Quand t’es parti, elle a été toute seule. Reniée par mes grands-parents. Elle n’avait pas les moyens pour se payer un logement. Elle s’est trouvée une excellente amie qui l’a aidée à s’en sortir. Mais ça ne lui a pas suffi. Mon existence même, lui rappelle sa grande erreur. Elle s’est mise à me détester je crois au début. Elle s’est mise à se détruire en commençant à se droguer. Mais elle a essayé de se rattraper à la fin… » « _ Beny. Je savais que Dalia avorterait quoiqu’il advienne, c’est dans son caractère. Mais, je ne pensais pas qu’elle se ferait abandonner par ses parents comme ça. Pourquoi ? » « _ Elle n’est pas Américaine. Ça aurait posé un soucis et ce n’était pas dans les principes de abuelo et de abuela. » Je fronce les sourcils en penchant légèrement la tête. Elle n’était pas Américaine ? C’est quoi cette histoire ? Et c’est quoi ces surnoms encore ? « _ Espagnol. Grand père et grand mère. » « _ Ah. Tu m’apprendras l’espagnol ? J’ai toujours rêvé parler cette langue… J’ai pas eu le temps de l’apprendre. Je sais parler l’Anglais, le Français et le Cantonais. » Surtout que Dalia a essayé de m’apprendre quelques mots mais elle était une mauvaise professeur. Beny me regarde surpris et hoche légèrement la tête. « _ Ah ouais. Digne d’un directeur d’une firme. » Je souris légèrement et je reprends la parole. « _ Mais si j’avais su que Dalia était enceinte, je l’aurais aidé. Je ne l’aurais pas abandonnée… » « _ Si tu avais su ? » « _ Oui. » Beny hocha encore la tête me croyant peut-être sur parole. « _ Franchement Beny. C’était une grande surprise pour moi d’apprendre que tu es mon fils. Je ne me suis pas du tout attendu à ça… Je pense que tu vas avoir du mal à digérer tout ceci. Tu auras besoin du temps… » Une pause. « _ Mais tu sais que tu pourras toujours faire ce que tu veux. Tu me demandes, je fais mon possible que ça soit réalisable. » « _ Ouais, pour l’instant moi je veux que tu me garantis mes voyages à New York. » Je hoche la tête complètement d’accord. Même si au fond de moi, je sais que ça va être très limité à cause de Helen qui ne va pas vouloir lui permettre ça.
Je n’ai pas osé lui expliquer que je trompe souvent ma femme. Il n’a pas à le savoir. Il a besoin de savoir que j’ai seulement cette famille. J’ai peur que Beny utilise cette information contre moi - si je la donnais. Je me demande si la plupart des femmes ne sont pas dans le cas de Dalia. Ce serait une chose à vérifier… Parce que je me sens bien mal. J’ai posé des questions à Beny sur ce qu’il aime. Sur ce qu’il aime dans les études. Ça m’a l’air d’être très mal parti. Parce qu’il m’avait affirmé de ne pas supporter les études et qu’il ne faisait sécher les cours. Il avait du mal à rester en place et voulait pas rester assis à étudier sur une table. De toute façon, je ne le vois pas du tout faire des grandes études.  Dès que je l’ai vu là, je ne pense pas qu’il pourrait vraiment me remplacer, être un héritier. Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai regretté de l’avoir embarqué là-dedans. « _ Mais que veux-tu faire plus tard Beny ? » « _ Je ne sais pas… » Silence, puis quelques minutes plus tard il m’annonce. « _ Je veux bien m’orienter dans l’aéronautique. Je veux pas te succéder. Que ça soit clair… » « _ Oh Beny. Attend, tu peux pas choisir sur un coup de tête et je ne pense pas qu’Helen va accepter ça. » « _ Je vais la convaincre. » Je réprime un petit rire. Je ne savais pas ce que voulait dire convaincre chez lui - je l’aurais appris plus tard. « _ Bonne chance. Mais en tant que mari et père de famille. Je te le déconseille. Des fois c’est elle la chef de famille. C’est une femme au foyer… » mon fils me regarde n’ayant pas l’air de comprendre. Je crois qu’il ne connait pas du tout les notions. Notre vocabulaire est très différent. Il me dit ensuite qu’il ne va pas apprendre les règles de mon milieu social, qu’il préférait rester dans son monde à lui. Qu’il voulait rester juste une année ici et repartir à New York faire sa vie dans son coin. Aussi vite parti qu’il était venu. Malheureusement, je ne pense pas le laisser faire ça. « _ Il faut qu’on parle sérieusement. » fais-je. Légèrement embêté. « _ Tu ne vas pas porter notre nom. Tu prendras celui de ta mère. Dorénavant, tu seras Beny Alvarez. » « _ Ça me dérange pas. » fait-il dans son plus grand naturel. Je crois qu’il aurait apprécié avoir quelque chose qui le rapproche de sa mère. D’ailleurs, il m’avait raconté son enterrement au foyer. Un enterrement où il y avait peu de gens. Je n’étais même pas au courant de la date et même si j’ai été au courant, j’étais dans l’impossibilité d’y aller. Une réunion urgente et importante. On continue de parler sérieusement. Sans pour autant lui dire qu’il ne pourra pas repartir comme ça un an plus tard. Dès à sa majorité. Je lui ai prévenu de ce qui va se passer quand il va rentrer. À quel accueil il devrait s’attendre. J’ai essayé de lui présenter au mieux mes deux filles, ma femme. Et Beny, il m’a dit: « _ T’as pas de fils ? Je suis quand même pas con là. Tu pensais que je vais devoir prendre la relève de ton entreprise là ? » J’ai vraiment affaire à un malin.
Oui, il avait raison. De génération en génération, parce que ça va être comme ça. Les Hawking devaient se succéder, avoir poursuivi les études pour devenir directeur d’une firme. Mais j’ai l’impression que Beny n’est pas vraiment fiable et prêt pour. Il n’est même pas capable de faire des longues études. Ça l’insupporte. Pendant tout le voyage en avion, on a fait connaissance. Bien que je pouvais sentir au fond de lui une certaine rancoeur. Une certaine colère. Parce que je crois qu’il se rend compte ce qui aurait vraiment pu se passer si jamais j’ai été au courant, que Dalia n’aurait pas voulu avorter et vivre le reste de la vie avec moi. Un rêve de gamin moi je dis. Parce que ça ne se serait jamais passé comme ça.
Quand Beny m’a montré la photo de sa mère, de Dalia. Je ne l’ai pas du tout reconnue. Elle avait énormément changé et pas en bien. Elle avait légèrement grossi, les traits totalement tirés. Ses cheveux vraiment abîmés. Mais elle avait toujours ce beau sourire. Ce sourire éclatant qui donnait envie de vivre. Beny m’a dit qu’elle souriait très rarement. Sa mère était très malheureuse malgré tout. Bien que Beny était son point de repère. Dalia était malheureuse. Je sais qu’au fond de mon fils, il m’en tient vraiment pour responsable. Je suis responsable du malheur de sa mère, de sa condition de vie. C’est moi qui ai détruit sa vie. Je le sais. Je lui ai déjà dis du regard. Je le sais… Je ne m’en remets pas et je ne pense pas m’en remettre vraiment. Bien que Dalia soit un coup du soir, au fond. C’était la première femme que j’ai réellement aimé de tout mon être. « _ Tu ressembles vraiment à ta mère… » « _ Ouais je sais, on me l’a souvent dit. » me répond-t-il sèchement ne détournant pas son regard du hublot. Se demandant probablement dans quelle merde il venait de se foutre. Parce que j’ai la vague impression que je suis en train de le foutre dans une merde. Une vraie merde. J’ai l’intention de profiter de lui.
Ouais, j’assume être un sale type.


Récit d'Helen Hawking. Nous sommes une famille de gagnants. Je ne tolère pas de perdants dans nos rangs. Les perdants sont des faibles, des personnes qui nous font devenir des perdants. Je n’aime pas les perdants. J’aime quand tout est parfait dans la composition de ma famille. J’aime quand il n’y a pas un défaut que je ne pourrais pas enlever. Si vous voyez ce que je veux dire, c’est bien. Quand j’ai appris la nouvelle que mon mari m’a trompée avec une espagnole. Cette pute a accouché d’un fils. Un fils que moi j’aurais toujours aimé avoir. Mais pour l’instant, je n’ai donné que deux filles à Alex. J’ai fais une fausse couche oui. J’ai l’air d’avoir tout raté comme ça. On a tout essayé pour avoir un garçon et on continue encore. Mais l’idée que mon mari m’apprenne récemment qu’il a eu une aventure me révulse. Je ne peux pas voir en face de moi un adolescent qui va être différent. Je ne peux pas vivre comme ça. Je ne peux pas supporter ça. Comment je vais faire ? Bien que c’est une situation à profiter avec Beny. Je ne peux pas supporter ça. Ça me semble vraiment impossible. Dans ma famille j’ai appris à ne pas devoir accepter les naissances hors mariage et c’est exactement ce dont je vais faire. Je ne vais pas accepter l’existence de Beny. Je ne l’accepterais jamais. C’en est hors de question. Avec Alex, on a discuté avant qu’il décide vraiment de venir le chercher, après qu’il ait informé nos filles de cette situation. J’ai fini par accepter avec ce que vient de proposer Alex. Pour l’instant Beny va s’occuper des petites choses, d’abord devoir étudier et l’éduquer à notre façon. Il va être vraiment stupide pour ne pas accepter, parce qu’il ne verra pas du tout les avantages qu’il peut posséder. Je n’arrive pas à croire que mon mari m’ait trompée, moi sa femme ! Je lui ai tant donné et c’est comme ça qu’il me remercie ? Oui je suis très en colère. Je ne peux pas accepter ça… Je me répète encore et encore parce que c’est vrai. Je ne dois pas accepter ça, je ne dois pas tolérer ça. 
La première fois que j’ai vu Beny, je lui ai présenté Eva et Juliette, plus souvent appelée Ju’. Je lui ai fais visité la maison et je lui ai montré la chambre. Ainsi, pendant qu’Alex s’occupait de ses deux filles. J’ai profité pour discuter avec Beny qui ne semble pas encore digérer cette nouvelle.  « _ Écoutez moi bien. La première règle dans cette maison c’est de ne pas voler. Je saurais tout de suite, je verrais toujours de suite l’absence d’un objet. » Beny me regarde en haussant les sourcils, je garde mon expression neutre. « _ Je suis au courant de vos délits et de vos arrestations au commissariat. Mon mari va s’occuper de ce dossier judiciaire avec ses relations. Je tiens à ce que vous ne commettez aucun autre délit pour que votre casier soit vierge. Dans notre famille on ne tolère pas ceci. » Je ne laisse pas le temps à Beny de parler. « _ Vous n’avez plus besoin de voler de portefeuille cette fois-ci. » Oui. Je lui dis que je suis au courant de cette situation, de ce qu’il a fait. Mon mari me dit tout. Je n’hésiterais pas à utiliser cette information contre lui, pour lui rappeler d’où il vient et à quel point je ne lui fais pas confiance. Parce que pour moi, les gens qui proviennent de New York, plus principalement dans des quartiers mal famés. Ce sont des délinquants, des ratés de l’éducation, des ratés de la vie. Ils forment un cycle de raté. Ils sont ceux qui freinent la société. Cependant je n’ai pas terminé mon entretien avec Beny. « _ Ensuite la seconde règle. Vous allez devoir reprendre vos études en main, vous allez devoir apprendre les bases de politesse avec moi au début et vous devriez tous les mémoriser. Ça vous servira à vivre dans notre société. » Je laisse marquer une pause et je le regarde. Beny pensait qu’il pouvait parler mais je le devance encore. « _ Vous n’avez pas le choix. Vous devrez vous plier à nos règles de vie pour bénéficier de quelques avantages. Pour en profiter, il faut que vous en méritez. » « _ Désolé mais je veux poser une question. C’est possible d’aller à New York autant que je veux ? » je souris légèrement, me retenant de rire. « _ Voyons oui c’est possible. À condition que vous le méritez. » Je sais que le courant entre Beny et moi n’est pas du tout passé. Je l’ai senti et lui aussi. Il n’a pas l’air du tout être en totale confiance avec moi. J’allais le laisser dans la chambre, tout seul pour qu’il puisse méditer tout ceci. Mais je me suis retournée d’abord avant de quitter la pièce qui est désormais sienne. « _ En revanche monsieur Alvarez. Considérez vous chanceux de vous retrouver dans ces conditions. Beaucoup de jeunes dans votre situation y rêveraient. » « _ Ça m’étonnerait. Faudrait qu’ils connaissent ça… » C’est vrai, il n’a jamais quitté New York de sa vie et c’est vraiment dépaysant pour lui. Mais qui s’en fiche honnêtement ? Il va devoir vite s’habituer parce que nous allons beaucoup voyager dans le futur. Nous sommes pas une famille qui reste exactement au même endroit pendant les vacances. « _ Oh et dernière chose. Ne pensez pas que vous restez parmi nous pendant un an. Si c’était le cas, nous aurions pas pris la peine de vous accueillir. Le temps que vous fassiez vos études, que vous trouvez un boulot, nous en reparlerons de ceci. Même si vous aurez dix-huit ans, cela ne veut rien dire. Vous ne vous en sortirez pas à partir de rien. » Autrement dit, sans notre aide Beny ne pourra pas venir à New York. Même s’il existe des moyens, comment va-t-il se débrouiller ? Même s’il ferait ceci, Alex va l’en empêcher. Parce qu’il a vraiment besoin de lui pour le laisser filer. Il ne peut pas faire ceci. Vu de comme ça, j’ai l’impression de devoir passer pour une méchante goêlière. Mais que voulez-vous, nous avons pas le choix maintenant. Il faut absolument que je fasse un garçon, un héritier pour la famille, pour reprendre le flambeau de son père. Que Beny soit déjà là pour veiller à ses côtés. Cette idée ne me plait pas du tout je dois le concevoir. « _ J’sais bien qu’il s’agit de ne pas rester un an ici. Mais, tant que je peux toujours retourner à New York voir mes amis ça me va. » « _ D’accord. »
Il n’a jamais pu revoir ses amis. On lui avait fait la promesse qu’il puisse aller à New York. On l’a tenue cette promesse. Il est allé à New York comme il l’avait désiré mais il n’est jamais content. Beny n’est jamais content oui… Tout ça parce qu’il est allé à New York mais n’a jamais pu faire ce qu’il voulait: aller voir sa Claire. Oh et puis, si on continue comme ça, il va finir par l’oublier un jour ou l’autre. J’ai réussi à réduire ses fréquences de voyage. Il voyage de moins en moins à New York quand il a comprit qu’il ne faisait que venir pour rester avec son père. Ensuite, ce n’est pas facile de travailler avec lui. C’est une vrai tête de mule qui est campé sur sa position; les études ne servent à rien. C’est sa mère qui lui a fourré ça dans le crâne. C’est vraiment n’importe quoi. Les études sauvent son avenir et ne fait pas de lui un raté ! J’ai dû lui apprendre les bases de politesses. Vouvoyer les membres de famille, le vouvoiement ne s’arrête jamais à des gens qu’on connait vaguement. Beny était contre ce principe que j’ai dû mettre des semaines à le convaincre. Aussi, j’ai dû lui apprendre qui est qui dans les familles que nous connaissons. J’ai vraiment eu l’impression de perdre mon temps avec lui, j’ai l’impression qu’il n’apprend vraiment rien. Par contre, ce qui m’a surprise, c’est sa complicité avec les filles. Il s’entend vraiment bien avec elle, plus en particulier avec Eva. Je n’apprécie pas trop ceci. Ce qui m’a encore surprise, c’est qu’il a enfin décidé d’étudier dans l’aéronautique, bien que je me suis montrée réticente au début parce que je ne voyais pas en quoi ça pouvait apporter. Jusqu’à ce que maintenant, Beny peut remplacer le pilote de notre jet privé que nous engageons régulièrement. Qui nous coute cher. Lui, Beny.. Il le fait gratuitement parce que nous sommes de la famille. Une fois pour plaisanter - comme il le dit bien. Il a voulu que ça soit moi seule qui paye. Parce que je ne faisais pas partie de sa famille. Je ne suis pas dupe du tout. Je sais que notre relation est assez tendue. Mais grâce à moi il a dû apprendre des choses. Grâce à moi, il est en train de changer. Même si des fois je l’abaisse un peu, même si des fois je lui dis que les gens du Bronx ne sont pas fréquentables. Qu’il devrait mieux arrêter de penser à eux. De tourner la page parce que ce sont des gens qui n’existent plus maintenant. Forcément, ce sale gosse n’est jamais d’accord avec moi. Il trouve toujours un moyen pour être vraiment en désaccord total avec moi. Mais je sais que mon éducation a été bénéfique pour lui. Bien que nous avons connu des périodes où il faisait son rebelle. Bien que j’ai connu des périodes où il m’a fait le plus honte. Après, notre relation s’est encore dégradée, comme je l’aurais deviné. C’est quand j’ai découverts que je suis enceinte, j’ai été ravie et j’ai attendu des mois, essayant de cacher jusqu’à ce que je sache le sexe. Quand j’ai appris que j’étais enceinte d’un garçon. Je n’ai pas pu contenir ma joie et je l’ai annoncé à Alex. Oui. Je l’ai annoncé un soir, croyant que les filles et Beny dormaient. Avec Alex j’ai eu une discussion assez sérieuse. Une discussion qui a prit un autre tournant.
« _ Helen. C’est très bien comme nouvelle. Je suis très content. Mais.. Il faut que je dois avouer quelque chose » « _ … Quoi ? Qu’est-ce que vous avez fait ? » Alex fait une pause et laisse le silence s’installer entre nous deux. Je fronce les sourcils et insiste à ce qu’il dise. « _ Beny n’est pas le seul enfant caché que je possède. .. Je crois. C’est un sujet qui me tourmente depuis trois ans. » J’ouvre la bouche, complètement surprise par cet aveu. Je la referme vite fait et j’essaye de rester calme. Je dois rester le plus calme possible. Parce que. Je venais de lui annoncer que j’étais enceinte d’un garçon et il me sort tout de suite qu’il a des enfants cachés ? « _ Ecoutez Alex, j’ai déjà du mal à accepter que tu m’as trompée avec une Espagnole qu… » « _ Elle était Mexicaine Dalia. » « _ Ne prononcez pas son nom de malheur ! » « _ Encore, je ne vous ai pas trompée ! C’était avant qu’on nous annonce nos fiançailles ! On n’était même pas fiancés, ni sur le point d’être marier. Non, n’allez pas me dire que c’est enfant que j’ai eu hors mariage ! » « _ Si. Parce que un enfant que vous avez obtenu hors mariage, c’est un enfant qui est de ton sang sans pour autant être du mien ! » Une pause. Je bois mon verre d’eau pendant que lui, il boit tranquillement son café. Je rompt le silence. « _ Alors. À combien estimez-vous d’avoir des enfants cachés ? » « _ Je ne sais pas… Peut-être trois ou quatre… » « _ Vous m’avez trompée combien de fois ? » « _ Je ne sais pas non plus. Très souvent… Je suis désolé Helen. » « _ Puis je savoir pourquoi ? » Il me répond que c’est à cause de notre mariage. Nous nous sommes marié sans éprouver des sentiments. Il était malheureux avec moi et n’arrivait pas à trouver le bonheur. Je lui imposais trop de choses. Je le regarde et j’ai arrêté de l’écouter. Je ne veux plus l’écouter. Il s’enfonçait trop là Alex. « _ Si j’ai repris les choses en main ici. C’est parce que avec votre travail, vous n’étiez plus capable de prendre part à la vie de famille. Vous ne savez même pas ce qui s’est passé, ni ce que vous venez de louper ces derniers jours. » Il avait loupé l’anniversaire d’Eva mais cette dernière nous avait tous rassuré que ce n’était pas grave, qu’elle avait l’habitude. L’habitude ?! Hein ? Elle avait pris l’habitude d’avoir un père absent ! C’est pas ce que j’aurais voulu avoir ! « _ Alors. Les femmes que vous voyez derrière mon dos. Je les connais ? » « _ Oui. Vous vous rappelez de votre ancienne meilleure amie ? » J’ouvre la bouche et si j’avais tenu le verre, je l’aurais fais tomber sur la table. « _ Vous parlez bien de celle qui est décédée ? » Alex hoche la tête, avec un air grave. Je relève la tête. Avec un air qui fait de moi la femme la plus intelligente. « _ aaah. Je vois de qui sont ses jumeaux maintenant. » Alex m’assure à tout prix qu’il n’irait pas les chercher. Il ne voudra pas faire ceci, surtout qu’il risquait de posséder une fille et ce n’était pas ce qu’il voulait. « _ Y a-t-il d’autres femmes que je connais ? » « _ Ma ancienne secrétaire, mais elle a passé son enfant pour celui de son mari. » Je secoue la tête, complètement dépitée, essayant de retenir ma colère. « _ Vous êtes méprisable. Vraiment méprisable… Pourquoi avez-vous fait ça ? » Mais Alex ne répond pas quand nous entendions un bruit. Un objet qui vient de tomber. Mon mari finit par soupirer comprenant ce qui s’est passé. « _ Beny. Tu peux sortir d’ici. » « _ Ne le tutoyez pas. » « _ Désolé. Ma claque avec les vouvoyements. On laisse couler cette fois-ci voulez vous ? » me fait brutalement Alex, bien énervé par cette situation et avec mon histoire de vouvoyer les membres de la famille. Beny sort de sa cachette avec un air sérieux et en même temps gêné d’avoir entendu la discussion. Je lui ai demandé pourquoi il était descendu et il m’avait répondu qu’il était descendu pour chercher les médicaments contre le mal de ventre parce qu’il n’arrivait pas du tout à digérer un de mes repas. Je sais que c’est une excuse fausse pour éviter de nous dire qu’il est juste venu parce qu’il avait un petit creux. Je sais que c’est lui le voleur de la moitié du saucisson. Je l’ai réprimandé mais rien à faire. C’est comme si je parlais à un mur. C’est vraiment dépitant… Le plus dépitant, c’est qu’il nous a entendu. Je lui ai demandé depuis quand il était là. Tout le début. Je n’ai pas pu m’empêcher de lui dire qu’il n’avait absolument pas intérêt à chercher les enfants cachés de mon mari. Qu’il n’a absolument pas le droit de se mêler à ces histoires. Il m’a répondu qu’il ne pouvait pas faire grand chose dans la situation où il se trouvait et il n’avait pas du tout cette intention. Bien que ça devait quand même l’intriguer. Je le sais moi. Beny est quand même intrigué et va vouloir les chercher avec notre argent. Va falloir vraiment l’en dissuader.
Les années passèrent. Beny a eu plus ou moins la période où il partait assez longtemps en vacances, où il trainait dans un pays avant de revenir. Parce qu’il n’avait absolument pas envie de nous retrouver. Je lui menais la vie dure hein. Oui. Depuis que Scott est né, je lui fais mener la vie dure et il prenait tout. Il encaissait tout. Ma fille ainée a voulu que j’arrête de faire ceci mais j’ai quand même continué. Pour lui faire comprendre qu’il était une erreur. Une erreur de l’existence. Je n’ai jamais compris à quel point ces mots ne lui font plus vraiment aucun effet, parce qu’on lui a déjà répété ceci. Pas moi, mais sa vraie mère. À ce qu’il parait. Nous sommes toutes les deux pareils, nous sommes toutes les deux d’accord que Beny n’aurait jamais dû exister. Parce que depuis qu’il est là, il a grandement changé ma famille. Plus en particulier Eva. Je n’apprécie pas du tout ça. Alors je me montre encore plus dure avec lui. Jusqu’à ce que Beny décide de s’engager à l’armée pour ne plus devoir nous supporter. Plus précisément, me supporter. Son départ m’a énormément fait du bien. Il est parti en tant que pilote de chasse en Afghanistan après sa formation militaire. Il a dû suivre une formation au début et on a dû lui financer ceci. Je n’ai jamais compris pourquoi Alex s’évertue à financer les activités de Beny. Pourquoi il se met à gaspiller autant d’argent. Alors que moi j’ai essayé de réduire les voyages de Huntington Beach - New York contre la volonté du fils de l’Espagnole.
Par contre, quand Beny est de retour de la guerre. Il a énormément changé. Il n’est plus vraiment le même et je l’ai vraiment senti. Il ne s’est plus laissé marcher sur les pieds et a décidé de prendre les distances, il a décidé de vivre de son côté. Eva aussi. Depuis le retour de Beny d’Afghanistan, la famille Hawking s’est divisée en deux camps distinct. Dont Alex se retrouvait clairement au milieu. Ça m’a quand même choquée quand Beny a agit très différemment et a tout dit ce qu’il avait sur le coeur. Il voulait me faire un grand plaisir, c’est de quitter de sa vue. D’arrêter de faire acte de présence. Je pensais honnêtement ne plus jamais le revoir. Mais apparemment il répond toujours présent à des fêtes de familles. Il répond toujours présent pour emmener son père là où il veut aller. Quand même, je me demande ce qui s’est vraiment passé pendant la guerre pour qu’il ait vraiment changé comme ça. Je suis bien curieuse. Il avait perdu un ami. D’accord. On perd tous des amis j’ai envie de dire. Je sais bien que les guerres sont toutes chacune terribles. Traumatisantes. Je n’ai pas vu du tout la moindre blessure. Il est sain et sauf. Je suis vraiment loin de m’inquiéter. Je suis juste en train de me demander pourquoi il est revenu juste maintenant. Pourquoi il a décidé juste maintenant de me dire qu’il n’en pouvait plus de moi. Qu’il décide enfin de prendre son indépendance et qu’il n’en avait cure des menaces, de la pression que je lui faisais. Qu’il pouvait malgré tout continuer  à aller à New York. Sauf que je sais très bien que Beny a perdu tout espoir de retrouver ses amis là-bas maintenant que les années sont passées. Mais qu’est-ce qui s’est vraiment passé…?


Récit d'Anaëlle O'Connell.« _ Mes condoléances. Bonne chance pour la suite… » « _ Merci d’être venu. À très bientôt, on s’appellera. » Je fais un faible sourire. J’ai les traits tirés, je ne peux pas les voir mais je peux les sentir. Mes yeux sont tellement fatigués, fatigué d’avoir tellement pleuré. Mes larmes ne viennent plus maintenant, je les ai trop utilisées et je crois que je suis peut-être déshydratée. Je ne suis pas surprise non plus… Pas surprise de pleurer autant. C’est dur. Dur d’imaginer la vie toute seule avec mon fils Elliott. Je ne peux pas imaginer une telle vie. Parce que pendant des années, j’ai rêvé d’une vie avec Mario. Mon mari. Je voyais toute une vie, nous deux. En train de regarder Elliott grandir. En train de vieillir et vivre toujours ensemble, heureux. J’avais ces images, ces images qui me font sourire. Ces images qui m’ont très vite été arrachées. Mon mari travaillait en tant que chef des pilotes de chasse. Il avait un très bon métier qui était très bien payé. Je suis infirmière de mon côté. Je sais ce que ça fait être absent et de ne pas être souvent chez soi. Je pouvais comprendre la frustration de mon mari qui était obligé de découcher. Sur les trois cent soixante cinq jours, il n’était généralement pas là les cent cinquante jours. Ça aurait pu être pire j’ai envie de dire. Alors je ne râle pas. Je suis bien contente que nous marchions à ces conditions là. Tout allait bien. Nous nous sommes rencontrés dans le lycée, il s’est dirigé vers moi et m’a dit que je suis la femme de sa vie. Cette déclaration m’a surprise et je lui ai ri au nez, ne l’ayant pas cru. Mais quelques semaines plus tard, il a voulu que je sois sa cavalière pour le bal. J’ai accepté et nous avions échangé notre premier baiser, nous avions fait notre première fois. C’est là que mon bonheur a commencé. Nous avions suivi des études différents mais nous restions dans la même ville. Alors je ne râlais pas et nous continuions à nous voir. Nos deux familles s’entendaient très bien et c’est sans surprise que nous nous sommes mariés quelques années plus tard. Donnant naissance à un fils que nous avions décidé d’appeler Elliott. Il était mon rayon de soleil. Il illuminait mes journées. Sa présence était chaude et douce, il me donnait du courage. Je ne me voyais pas du tout passer la vie sans lui, je n’y ai pas vu une seule seconde. Jusqu’à que…
Qu’on m’annonce sa mort.
Tué au combat. Il était mort un 23 octobre, ce jour où il était censé de rentrer aux USA parce qu’il venait d’avoir sa permission. Il était sur la route de retour mais on l’a attaqué et il n’y a pas survécu. J’ai attendu son retour moi. J’ai été là, avec Elliott qui avait préparé une banderole de bienvenue. On avait préparé un gâteau de bienvenue. Il n’était jamais rentré et ça nous a inquiété. Elliott est remonté se coucher très déçu et moi j’ai été allée appelé l’armée pour avoir des nouvelles de mon mari. Ils n’en avaient pas et je n’ai pas réussi à dormir de la nuit. Je l’ai attendu longtemps, je ne me rappelle pas qu’il m’ait fait ce coup dans le passé. C’est le lendemain que j’ai appris la nouvelle, cette nouvelle qui m’a détruite. Cette nouvelle qui m’a fait hurler. Cette nouvelle dont… Je suis vraiment tombée de haut. Cette nouvelle que je n’aurais jamais aimé avoir, que toute femme attendant un mari n’aurait pas aimé entendre. 
Il est mort.
Mort.
Je me répète ce mot. Encore et encore mais ça me semble être difficile de me rendre compte de la signification. De ce qui va m’arriver à l’avenir. Quand j’ai vu les soldats venir dans mon quartier, frapper à la porte. Ils m’ont officiellement annoncé le décès de mon mari. Ils m’ont donné ses affaires et… Comment pouvaient-ils faire ça ? Je n'ai jamais compris et je ne comprendrais jamais le manque de tact chez ces militaires. Ils m’annoncent ceci d’un ton vraiment neutre, froid qui ne se veut pas compatissant. Peut-être que je ne veux pas de la compassion. Mais j’aurais bien aimé que ça vienne des militaires qui connaissaient un minimum mon mari. C’est difficile vous n’imaginez pas. Ressentir le coeur se serrer. En train de se trouer pour finalement ne plus en posséder. Ma famille est venue me voir et a fait tout son possible pour me soutenir, pour m’aider et s’occuper d’Elliott qui n’avait pas encore compris la situation. Il ne cessait pas de répéter la même question, qui demandait où était son père. J’ai essayé de lui dire qu’il était mort mais rien à faire. Il est trop jeune pour comprendre ce que mort veut dire. Quelque part je l’envie. J’envie mon fils d’avoir cette innocence, cette ignorance de la chose. Oui je l’envie fortement. J’aurais bien aimé être ignorante, béate. Au moins je ne connaîtrais pas la situation difficile que je devais vivre en tant que femme en deuil. À quel point c’était difficile pour moi de récupérer mon nom de famille d’origine. De laisser de côté celui de Mario. Je sais que maintenant, plus rien ne sera pareil. Que maintenant, je suis forcée à devoir rêver des moments où je passerais avec mon fils, sans mon mari à nos côtés. On va tout les deux être seuls. Je n’ai pas osé de recommencer à zéro, de me trouver un homme. Je n’ai pas du tout osé. Jusqu’à ce que… Oui. J’y viens.
J’ai été à l’enterrement, avec mon fils qui a finalement compris ce que ça voulait dire. Il avait demandé aux gens pourquoi ils emmenaient leur père dans un trou, dans le feu. Il croyait à un tour de magie. Il demandait pourquoi les gens emmenaient son père hors de lui, pourquoi il ne pouvait pas voir son père. Ça avait mis mal à l’aise tout le monde. Moi la première. C’est à sa manière qu’Elliott avait compris que son père ne reviendrait pas, qu’il était mort. À la fin de l’enterrement, j’ai remarqué à quel point le monde était vraiment nombreux. Composé des gens que je ne connaissais pas. Certains sont des cousins éloignés que Mario connaissait. C’est impressionnant le monde que je n’ai pas encore rencontré, qu’il m’a promis de le faire un jour, en les réunissant pour une grande fête. Ce n’était pas pour une grande fête qu’ils s’étaient réunis. Mais pour un enterrement. Trois quart de personnes étaient juste venus pour l’enterrement, ils allaient repartir et ne pas rester. J’ai dû remercier les trois quarts de personnes pour être venu. Il y avait une personne qui m’avait quand même intriguée. Cette personne qui me disait de ne pas être de la famille. Une personne qui avait des choses à me dire. Qu’il viendrait probablement dans les jours à venir pour me confier quelque chose. J’ai été très vite intriguée et il ne m’a pas laissé le temps de lui répondre qu’il était déjà parti. Il était grand, avec une peau mâte. Une belle carrure et il m’avait l’air d’être venu de loin pour venir à Boston. J’ai dû passer le reste de la journée à manger avec ma famille, à relater les souvenirs que j’ai avec Mario. À regarder les photos ensemble. Tout ça, ça me fait très mal au coeur. Ça m’a fait très mal et je crois que je me suis même surprise à aller dans notre chambre pour aller regarder ses chemises. Pour sentir son odeur. Une odeur que je ferais mieux la mémoriser au plus vite. Parce qu’elle disparaitra avec le temps.
Quelques jours plus tard, j’étais toute seule à la maison avec Elliott. Nous venions de finir notre gâteau et il y avait quelqu’un qui venait de sonner. Je voulais aller voir mais c’est Elliott comme d’habitude qui s’est mis à ouvrir la porte en hurlant papa en italien. Je suis donc voir et je vais comme d’habitude devoir m’excuser. Même si je commence à en avoir marre des voisins qui me prennent en pitié, qui me donnent de quoi manger, leur repas tout fait. C’est gentil à eux des fois, mais je sais cuisiner merci… Mais apparemment, ce n’est pas un de mes voisins. Je reconnais la personne qui était venue à l’enterrement et qui voulait me dire quelque chose. Je fronce légèrement les sourcils et demande à Elliott d’aller regarder la télé. Bien qu’il était déçu qu’il n’avait pas encore ouvert la porte à son père. « _ Bonjour madame Cas.. » « _ O’Connell, je n’ai plus le nom de mon mari. » coupe-je. Je m’excuse pour ceci et l’invite à continuer. « _ Je peux vous appeler par votre prénom ? » « _ Ça dépendra. Qui êtes vous ? » Il dit être Beny Alvarez, un nom qui ne me dit absolument rien. Il a été surpris un moment avant de finir par esquisser un sourire en coin, me disant que c’était vraiment Mario ça. Cette déclaration m’a surprise et je lui ai demandé comment il le connaissait. C’est là qu’il s’est mis à m’expliquer qu’il était sous les ordres de mon mari. J’ai cru à du pipeau parce que la première fois où je l’avais vu, il n’était pas en tenue militaire. Tout les militaires venaient à un enterrement de leur compère en tenue. Vous savez ce qu’il m’a répondu ? « _ Désolé. C’était une promesse que je devais tenir. Une des promesses pour Mario. Il voulait pas que je débarque en tenue militaire durant son enterrement. » J’ai été très surprise par cette déclaration. Effectivement, Mario ne voulait pas du tout mêler sa vie militaire à sa vie privée. Il voulait garder ceci bien séparé. Ne pas les mêler. Alors sans plus hésiter je l’ai invité à entrer. Parce que Beny me semble bien connaitre mon mari et ils ont été ensemble en Afghanistan. Ça me suffit comme raison. Je me demande si durant l’enterrement, il n’y avait pas eu d’autres militaires qui étaient en tenue civile. Je suis la seule à avoir compris pourquoi il avait fait ceci, l’entourage de Mario serait venu à poser les questions à tout les militaires et ça aurait été très gênant. Il a dû vouloir leur épargner ça. Mon mari a été un supérieur très particulier. Beny s’est installé sur le canapé avec mon fils pendant que moi je suis partie préparer du café. Je ne pensais pas qu’il finirait par parler à Elliott. Ils avaient discutés de son père sûrement, je n’ai pas vraiment entendu la conversation. J’essaye moi, dans mon coin de ne pas pleurer, je ne dois pas paraître faible. C’est hors de question. Je ne suis pas faible. J’arrive quelques minutes plus tard avec les tasses de cafés et un verre de jus de fruit pour mon fils. « _ Comment t’as connu papa ? » demande ce dernier d’ailleurs. « _ J’ai été sous ses ordres. » lui répond-t-il tout simplement. On a partagé un gouter ensemble, je faisais connaissance avec Beny. C’est avec surprise que j’ai appris qu’il vient de Huntington Beach, il vient de loin. De très loin pour venir ici. Mais il m’a répondu que ça ne le dérangeait pas du tout, qu’il prenait lui-même l’avion. Quand il disait lui-même, il le pilotait. Il avait emmené son père à New York et a profité pour aller à Boston, pour aller nous voir. Ça a dû être un long voyage, je lui ai demandé s’il se reposait quand même.
Il ne pouvait pas dormir. Enfin, il ne nous a pas du tout dis ça mais je l’ai deviné. Parce que mon mari était dans le même cas. Quand il revenait d’Afghanistan, il avait du mal à fermer l’oeil la nuit. Ils avaient dû commettre des horreurs là-bas et que ça les avait quand même traumatisés. Ça devait être le cas pour monsieur Alvarez. Je lui ai demandé s’il était Espagnol, il m’a répondu qu’il l’était en partie. Il avait une mère Mexicaine. Ayant des lointaines origines Chiliennes. On a laissé Elliott jouer dans le jardin, pendant nous étions tous les deux dans cette même pièce pour enfin discuter sérieusement. Il voulait me dire quelque chose. Alors j’ai été prête à l’écouter et je l’ai écouté. Il était avec Mario sur le trajet du retour pour aller aux USA, pour rentrer chez eux, pour profiter de leur permission. Beny appréciait énormément Mario, il a été un mentor pour lui. Il lui a appris énormément de choses, il lui a forgé son expérience. Mais Beny avoue qu’ils avaient tous les deux eu du mal à effectuer les missions qu’on leur demandait. Une mission qui leur a été difficile à accomplir. C’était souvent détruire des maisons, un petit village qui était habité par la majorité des femmes et des enfants. Au départ, ils n’avaient apparemment pas compris pourquoi. Moi non plus pour vous avouer. Ils l’ont compris seulement à leur retour. Quand ils étaient sur le chemin, pour aller dans un autre campement. En voiture et en camion. Ils allaient tranquillement à une autre base pour aller aux USA. Mais quand ils étaient presque arrivé à la base, ils ont vu une mère et un enfant. Ils se sont arrêtés et cette mère était là, en train de parler à son enfant et lui donner quelque chose. Cet enfant a tenu dans les bras cette drôle de chose et s’est dirigé vers les soldats en marchant lentement. C’est là qu’ils ont vite compris très tard. Mario avait dissuadé à un soldat de lui tirer dessus, qu’il en avait marre de massacrer des innocents. Cet enfant n’était pas si innocent que ça. Il tenait une bombe entre ses bras et l’avait activée.
« _ Il y a une chose que Mario et moi savions. C’est que nous étions pas fait pour être des soldats de terre. Être soldat pour faire court… » Je suis restée là, assise. Avec une face complètement neutre. Je hoche la tête, je lui demande silencieusement de continuer. Continue Beny. Continue.
Il a été blessé. Beny, mais il allait s’en sortir. Il s’en est sorti je le vois devant moi. Mais il s’était blessé surtout à la tête, au flanc et à l’épaule. Il en souffre encore mais il survit. Il ne le montre pas aux autres. Par contre Mario avait eu moins de chance. Il a été gravement blessé. Il savait qu’il était fichu et avait voulu passer ses derniers moments avec Beny pour lui demander des choses. Alors j’ai voulu savoir. « _ La première chose, c’est de donner son médaillon à Elliott. » « _ Ah... C’était vous qui l’aviez. » Il grimace légèrement, il est désolé. Je le sais. « _ Oui. Désolé si vous le cherchiez… J’ai dû lui donner une lettre qui est malheureusement écrite par moi, mais j’ai retenu ses paroles et je les ai retranscrites. » je fronce les sourcils et hoche la tête encore. Me retenant de pleurer. « _ La seconde chose, c’est de devoir veiller sur vous. Prendre de vos nouvelles. Voir si tout va bien. » « _ Vous n’êtes pas obligé de faire ça. Tout va bien pour nous, j’essaye de contrôler les choses mais je pense y arriver. Ça va être très difficile. » Beny esquisse un petit sourire. « _ Troisième chose, ne pas écouter votre réponse au deuxième point que je viens de vous dire. » J’ouvre la bouche. « _ Mario avait prévu que vous alliez refuser. » Je ne pu retenir mes larmes, j’ai fini par éclater en sanglot. Remarquant à quel point il me manquait cruellement. À quel point il me connaissait. À quel point sa présence était importante, que c’est devenu tout vide. La maison ne possédait plus la joie de vivre. Je n’avais plus la joie de vivre. Des fois, les câlins ça fait énormément de bien. Je ne savais pas pourquoi j’ai décidé de montrer ma faiblesse, que je me suis réfugié à sa grande surprise dans ses bras. Je ne fais jamais ça à un inconnu, mais au lieu de me repousser, il m’a prise dans ses bras pour essayer de me consoler. Ça m’a fait très mal au coeur. Je partageais ce moment avec un homme qui a été là pour mon mari. Qui a assisté à ses derniers moments et qui faisait les promesses. Il ne l’a pas trahi, il ne l’a pas oublié. On est resté un moment comme ça. Beny n’a pas voulu m’en dire plus. Il n’a pas voulu me dire de ce qu’il ressentait. Il a du mal à extérioriser ce qu’il avait. Je le sens, il est comme Mario quelque part. Après il est reparti. Il est reparti à New York, il vient d’avoir un appel de son père qui disait qu’il était sur le point de sortir et qu’il ne voulait pas attendre longtemps dans cette ville. Alors l’ancien soldat n’a pas tardé. Oui, il m’a dit qu’il a démissionné. Qu’il a abandonné, parce que ce n’était pas ce à quoi il aspirait. Ça m’a rendue perplexe un instant. Parce que je ne savais pas de quoi il parlait: il aspirait à quelque chose dans la protection ? Quelque de ce style je pense.
Puis Beny est venu encore et encore. Il venait de temps en temps nous rendre visite, s’assurer si tout allait bien pour nous. Je lui ai caché mes difficultés financières et je ne sais pas comment il a su. Mais il a rempli mon compte avec son argent, je n’ai pas voulu de ça mais il a insisté parce que c’était son rôle de l’aider. Je ne pensais pas qu’il serait si riche, je pensais qu’il était du même milieu social que nous. Voire plus pauvre mais comme on dit. Les apparences sont trompeuses. Je ne me suis pas du tout doutée que Beny est comme ça. C’est quelqu’un de généreux. Pour lui, Mario a été un très bon ami et conseiller. Il l’a énormément aidé à débloquer certaines choses, comme ses problèmes avec sa mère. D’essayer de rechercher ses amis à New York mais il ne les a finalement pas retrouvé… Ou tout simplement il a très vite abandonné.
« _ C’est quoi ce tatouage ? » lui demande-je. En train de dessiner son tatouage qui était sur son omoplate, alors qu’il essayait de se reposer. Il tourne la tête pour me regarder et murmure « _ Souvenir d’enfance. » une pause, je souris légèrement et me mets ensuite à regarder le plafond. C’est Beny qui reprend la parole quelques minutes après « _ Ana. Je crois que c’est la première fois et la dernière fois que nous faisons ça. On n’était pas censé de faire ça. On n’est pas censé d’en être là. » « _ Je sais Beny. J’allais te dire la même chose… » Oui. Ce qui est difficile, c’est quand nous nous rapprochions vraiment. Nous nous comprenions, parce que nous avions tous les deux perdus la même personne. On s’est trop rapproché, trop trop trop rapproché. On a fini par coucher ensemble une fois. Et c’était la seule et la unique fois que nous avions fait ceci. On en avait bien besoin et ça nous a tous les deux remis dans le droit chemin. Peu après, j’ai rencontré un autre homme qui m’a aidé à tourner la page. Beny a commencé à venir de moins en moins souvent, voyant que maintenant tout commençait à bien se passer. Que je m’en sors de mieux en mieux. Que je trouve enfin la joie de vivre. Mais nous restions toujours en contact. J’ai appris récemment qu’il a des problèmes, qu’il devrait s’occuper de l’affaire de sa soeur. Eva. Qui apparemment est décédée d’un accident d’avion.
Pourquoi il se retrouve toujours obligé à encaisser les coups durs ?



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Beny | No more talking ! Let's dancing ! Empty
MessageSujet: Re: Beny | No more talking ! Let's dancing !   Beny | No more talking ! Let's dancing ! EmptySam 4 Oct 2014 - 0:20



Encore les trois autres chapitres de l'histoire...

Récit d'Eva Hawking. Mes dernières pensées vont à Beny.
Parce que je sais que maintenant c’est terminé. C’est fini pour moi. Je sais que ma vie s’arrête là. Aux côté de mon mari, Martin. Nous sommes en train de tomber dans le vide, avec notre avion. Nous sommes en train de mourir. Mes dernières pensées vont vers Beny et Rebecca. Je tiens fort la main de Martin, j’ai les yeux fermés. C’est fou qu’en les fermant. On voit toute une vie se défiler. Toute une vie… C’est une sorte de flash d’images, des extraits de vidéos qu’on aurait filmé avec la caméra de notre époque. La qualité des films est très mauvaise mais on voit défiler nos souvenirs. Beaucoup de mes souvenirs vont à ma soeur, Ju’ parce que j’ai partagé beaucoup de moments avec elle. Ma mère, je ne me suis pas trop bien entendue avec elle. Elle est vraiment trop stricte et veut toujours imposer les choses. Elle voulait nous dicter la vie et nous faire marier avec les hommes que je ne voulais pas. Heureusement que Martin, que j’ai choisi provenait d’une très riche famille et j’ai pu vivre mon bonheur. Alors que Ju’ a eu moins de chance. Le plus chanceux c’était Beny. Il a été vraiment mis à l’écart et n’avait pas besoin de subir toutes ces obligations. Après nous avions eu notre petit frère qui est arrivé juste après, Scott. Il est arrivé assez tard mais on l’attendait tous. Ma mère a été très heureuse. Les choses ont grandement changé. Mais malgré tout, Beny est resté à Huntington Beach à mes côtés. Je me rappelle bien de sa première année parmi nous. Une année riche et très drôle. Une année que je n’aurais pas oublié. Quand j’étais petite, je me disputais avec Ju’ parce qu’on ne voulait pas se partager notre corde à sauter. Alors je n’étais pas contente j’ai lancé la corde à sauter de l’autre côté du jardin. Ju’ est allée le récupérer et est revenue pleine de boue. Elle allait se faire gronder par maman si elle la retrouvait avec la belle robe toute salie. J’ai eu une idée à cette époque, les idées de gamine... Je l’ai arrosée avec le tuyau d’arrosage pour la laver avec sa robe. Mais le problème qui vient, c’était de la sécher. Beny est intervenu et a été surpris de retrouver Ju’ toute trempée. J’ai essayé de lui expliquer la situation bien qu’à cet époque. Je ne lui faisais pas trop confiance. Parce que c’était un inconnu pour nous deux et on était très timides. Au lieu de nous gronder il a essayé de nous aider. Il a dit qu’il allait faire la diversion avec la mère pendant que nous monterions les escaliers pour aller dans la salle de bain. Beny est venu parler à maman pendant que nous étions monté dans la salle de bain. J’ai pris le sèche à cheveu et j’ai essayé de sécher Ju. Beny est monté quelques minutes après et a râlé du bruit. On n’était pas discret que maman a fini par monter et trouver Ju’ dans la baignoire alors que moi j’étais en train de la sécher avec le sèche cheveu et que Beny essayait de lui sécher les cheveux avec la serviette. Pris en flagrant délit. J’ai eu peur que maman allait nous punir mais à ma grande surprise. Mon demi-frère a tout pris et a ‘’avoué’’ qu’il était le coupable. Parce qu’il arrosait le jardin et n’avait pas vu Ju’ dans le coin et il n’avait pas fait exprès de l’arroser. Il m’a couvert et c’était à partir de là que je pouvais lui faire confiance. Ju’ n’a rien dit du tout. Juste qu’elle n’était pas contente de s’être fait arrosée et elle m’en voulait. Elle m’a boudée pendant deux semaines.
Beny et moi racontions ce souvenir en rigolant. Bien qu’il s’est fait sévèrement punir. Mais il s’en fichait complètement. Il avait trouvé ça drôle et adore ce souvenir. On aime bien parler du souvenir des gros mots.
Les discussions à table en famille sont toujours ennuyeuses. Beny ne savait pas quoi dire et à chaque fois qu’il ouvrait la bouche, on lui demandait de se taire. Il n’avait pas le droit de parler tant qu’il n’a pas appris à parler et à vouvoyer correctement les proches. Il ne supporte pas ça. Il trouve que ça va pas du tout avec ses principes et avec ce qu’il avait appris. Quand il écoute les discussions ennuyeuses de mes parents, il fait toujours des grimaces qui me font rire à moi et à Ju’. Une fois, il a pas fait exprès de faire tomber le verre avec de l’eau qui s’étalait sur toute la table. « _ Merde ! » « _ Beny. Le gros mot. » « _ On peut pas dire merde ? » « _ Non. On dit mince, flûte, zut. Mais pas merde. » Beny regarde papa qui hausse légèrement les épaules. Comme s’il ne pouvait rien dire. « _ J’ai pas dis putain. C'est un progrès.  » « _ Beny. » « _ C’est déjà mieux aussi que bordel de merde ou encore putain de merde. » « _ Sortez de table. » « _ Sérieux ? Je dois sortir de table parce que j’ai dis merde à la base ? » « _ Ne me faites pas répéter. » « _ Avant de sortir de table. C’est toi.. heu vous qui avez cuisiné ? » Maman reste silencieuse et hoche la tête. Je tourne la tête pour regarder Beny qui grimace. « _ C’est de la merde en fait ce qu’on mange. Donc je vais pas regretter de pas manger ça. Au contraire ça m’arrange de pas le terminer. » Sur ces mots. Il s’en va aussi vite que maman n’a pas eu le temps de répondre. Je me pince les lèvres pour ne pas rire. Je regarde Ju qui ne trouve pas ça drôle. Quelle rabat-joie. Maman nous a regardé. A demandé à papa s’il trouvait que c’était bon. Il a insisté que c’était bon. Moi j’ai ajouté à la fin. « _ C’est de la merde. Beny a raison. » « _ Eva ! Vous voyez ! À cause de Beny son éducation est gâchée ! » « _ Mais ne dramatisez pas Helen. Il faut juste lui dire de ne pas répéter ce mot. » « _ J’ai appris ce mot bien avant Beny le dise. » « _ Ah bon ? Qui l’a dit ? » « _ Papa. » Je le pointe du doigt avant de me reprendre que ce n’est pas bien de pointer les gens du doigt. Maman regarde papa d’un regard noir. Il est mal à l’aise tout d’un coup et essaye de se justifier. La situation était très drôle à voir. J’adore comment maman se rend ridicule. J’ai finis par rejoindre Beny pendant la nuit pour manger les restes dans le frigo. Les restes d’un autre repas. Plus précisément de la charcuterie. « _ C’est bien meilleur que le repas de maman. » « _ C’est clair. Aucun doute la-dessus. Mais Eva, pourquoi ta mère se tue à cuisiner alors qu’il y a des cuisiniers ? » Beny et moi on se tutoie quand maman, papa et Ju ne sont pas là. Je lui ai permis ça et il peut me faire confiance pour que je ne le répète pas à mes parents. Il tutoie des fois papa quand maman n’est pas là.  « _ Ça l’occupe. » « _ Putain, on va finir par crever d’une indigestion à cause d'elle. » Avec moi, Beny peut se lâcher dans ses paroles. Je sais qu’il ne parle pas comme nous et ce n’est pas facile pour lui. Non. Il est venu dans ma famille parce qu’il n’avait pas le choix. Il est là pour aider dans l’avenir. Nous aider. Il fait parti de la famille sans pour autant en faire parti. Il a accepté les conditions des parents parce qu’il connaissait les bénéfices qu’il pouvait en tirer. Il a aussi un plan pour s’en aller. Même si moi je ne veux pas que Beny s’en aille. Depuis qu’il est arrivé, la famille a changé. Parce que nous avons un frère très différent de nous. Par la peau d’abord, il tient le physique de sa mère il dit. Il avait les yeux de papa par contre. Enfin, depuis que Beny est arrivé dans la famille. Il m’a montré comment il est différent. Qu’il n’est pas comme nous. Son monde à lui est très différent.
Alors.
Je ne vous dis pas la difficulté qu’il a en apprenant les leçons que ma mère lui donne pour se comporter correctement. Je ne vous dis pas non plus à quel point il se fait plus chier que moi dans les repas des familles. Surtout durant le repas avec la famille Wilde. Enfin, Beny parlait plus souvent avec l’ainé de la famille, Heath. Pendant que nos parents parlaient avec monsieur Wilde. Un moment, les garçons avec Liam. Ils s’étaient enfuis pour aller dans le jardin. Discuter dans leur coin sans avoir peur que les parents les écoutent. Puis je ne pense pas que mes parents l’aient remarqué tout comme monsieur Wilde. Je crois que Beny en profitait pour fumer à ce moment-là. C’est difficile il m’a dit de ne pas pouvoir fumer quand on lui interdisait. Je ne sais pas ce qu’ils se disaient, moi je restais dans ma chambre avec Ju’. Une fois, Beny a craqué lors d’un repas de famille avec la famille Morisson. Il est parti en plein milieu du repas parce qu’on le ‘’ tannait ‘’ comme il dit avec cette histoire de préjugé dans le quartier New-Yorkais. Le Bronx. C’est là d’où il vient. Il ne supporte pas qu’on lui en parle. Il ne supporte pas… Parce que maman l’interdit à aller à New York et des fois quand il y va. Il ne peut pas faire ce qu’il veut. Il se retrouve obligé à apprendre et à rester en compagnie avec papa. C’est dur pour lui, parce qu’il a des amis là-bas. Des gens qui étaient sa famille. Son monde à lui et on lui avait arraché ça. Il avait cru papa, mais en réalité papa est un menteur. Moi aussi j’ai été vite déçue parce que ça ne se fait pas de jouer sur les promesses comme ça. Alors après le repas de famille Beny a hurlé après ma mère parce qu’il n’en pouvait plus de ses attaques, d’être obligé de les encaisser. Il avait besoin qu’on le laisse tranquille au moins avec ça. Qu’on ne l’embête pas avec ça au moins. C’est vrai que maman est bien méchante avec lui. Je lui ai demandé d’arrêter de faire ça mais elle n’a pas voulu changer de comportement. Beny ne lui était rien pour elle. Beny pour elle était une aberration, une erreur. Bien qu’il suivait enfin les études d’Aéronautique. Maman a avoué que ce n’était pas ce qu’elle espérait qu’il fasse. Pourtant moi je trouve que c’est plutôt bénéfique. Beny saura piloter un avion et nous aurons pas à payer un pilote. C’est déjà ça. Puis il est sur le point d’avoir son diplôme.
Par contre quand les États-Unis est entré en guerre contre l’Afghanistan quelque années plus tard. Je n’ai pas pu m’empêcher de m’inquiéter pour Beny parce qu’il s’est porté volontaire après sa formation militaire car il y voyait comme un moyen d’échapper à cette famille. Mais moi je ne voulais pas qu’il meure. Je ne voulais pas qu’il lui arrive quelque chose. Je ne voudrais pas qu’il meure… Pourtant il y est allé, il a survécu et il est revenu complètement changé. Mais alors là, complètement changé. Il a tenu tête à maman et a décidé de ne plus se faire marcher sur les pieds. Il en avait marre d’entendre les menaces. Il l’a même défiée de les exécuter, ce qu’elle n’a évidemment pas fait. À partir de là, Beny a plus ou moins pris son indépendance. Ma soeur Ju n’a pas du tout apprécié comment notre demi-frère a tenu tête à maman. Je trouve qu’elle commence à ressembler de plus en plus à maman, elle se met carrément à adopter ses idées. Je commence à l’apprécier de moins en moins. On ne cesse pas de se disputer nous… Puis papa qui s’est contenté de ne rien dire parce qu’il n’était surtout pas trop là. Des fois Beny l’emmène là où il voulait. C’est à ce moment-là que mon frère a aidé papa à gérer les problèmes au niveau de la sécurité de son entreprise. Apparemment, papa lui en est très reconnaissant et il lui a offert un poste plutôt spécial. Beny gérait les problèmes de la sécurité et avait le droit de faire des visites surprises aux techniciens, aux agents de sécurité quand ça lui chantait. C’est plutôt pas mal comme métier je trouve en plus de piloter pour emmener la famille tranquillement. Il pilote pour son plaisir, il gère les problèmes de sécurité pour son plaisir. Il se vautre tranquillement sur la chaise longue devant la piscine, avec son cocktail, les lunettes de soleil au nez à profiter du soleil pour son plaisir aussi. Il a commencé à vivre une vie qu’il rêvait après son retour à la guerre.
Comme si la guerre a changé sa façon de voir les choses.
De mon côté, je me suis mariée avec Martin. J’ai été enceinte d’une belle fille que j’ai appelé Rebecca. Beny était très content de cette nouvelle et il était le seul avec Martin. Papa et maman, ainsi que Ju’ attendaient que j’ai un garçon. Comme si Scott ne leur suffisait pas. Ils avaient leur héritier eux. Un moment je n’en pouvais plus d’eux et j’ai fini par quitter le foyer familial pour m’installer un peu plus loin, au bout du quartier de Palm Avenue. Des fois Beny vient squatter juste pour passer du temps avec Rebecca. Parce qu’il m’arrivait à moi et à Martin d’être absent, très débordés par le travail. C’était vraiment une belle vie. J’étais heureuse, Beny l’était aussi. On prenait vraiment notre distance de nos parents. Enfin lui c’est de son père, même si des fois il se retrouve à devoir l’emmener quelque part dans l’Amérique, voire à l’étranger.
Pour la première fois et la dernière fois. Martin et moi sommes partis à l’étranger pour nos vacances, pendant que Beny occupait encore la maison pour garder Rebecca, pour garder un oeil. Mais je sais qu’il évite vraiment de remplacer Martin et notre fille en est consciente. Enfin… Nous étions dans un avion. Pour une fois ce n’était pas Beny qui nous emmenait. Non parce qu’il avait un trajet à faire le lendemain et il serait vraiment fatigué. Des fois il faut apprendre à ne pas trop l’exploiter aussi. Je me rappelle de la dernière fois où je me suis séparée d’eux. Beny qui joue au foot avec l’ami de Rebecca. Rebecca qui était en train de se bronzer au soleil avec ses belles lunettes de soleil. En train de lire un magazine. Beny qui marque un but et qui lève les bras en guise de victoire. Il fait des gestes d’un footballeur. Je me rappelle de Martin qui est venu pour jouer une partie avec eux. « _ Eh Beny ! Au lieu de faire ton Calas, est-ce que tu peux me passer la balle ! » Je rigole en voyant mon demi-frère s’immobiliser, prendre un air affligé. Il se retourne vivement en lui envoyant  violemment le ballon. « _ Salas ! Salas il s’appelle putain ! Pas Calas ! » Ils essayent de marquer un but. On aurait dit qu'ils sont très potes tous les deux: c'est le cas. « _ T’as fais exprès ! » Martin évite de se faire voler la balle en faisant un demi-tour, avec une feinte. « _ De quoi ?! » « _ Salas ! Arrête fais pas semblant connard ! Le footballeur ! » je le sens vraiment s’énerver « _ Son nom me fait penser à Salade ! Calas c’est plus beau ! » Oh. C’est beau Martin, c’est très beau de le provoquer comme ça. Par contre…Beny fait un croche pied à mon mari qui tombe à la renverse et finit par prendre le ballon, tire vers le but, mais la balle a rebondi sur le poteau du but. Il a fini sa course dans l’eau de la piscine qui a éclaboussé Rebecca. Martin faisait toujours ça. Énerver Beny pour gagner le match. Mais apparemment, cette fois-ci il avait raté cette tentative. Beny aurait gagné s’il n’avait pas mal visé. Rebecca qui râle récupère le ballon pour le lancer sur Beny qui n’avait pas vu le coup venir. Il s’est pris la balle en plein épaule. Il est venu vers Rebecca qui a fini par courir pour instaurer une distance de sécurité. Mais finalement il l’a attrapée et l’a jetée dans l’eau de la piscine.
C’était notre dernier moment ensemble.
Notre tout dernier moment ensemble… Juste avant que Martin et moi partions en Polynésie Française. Juste avant que cet avion fasse le crash. Juste avant que nous mourrions sous le coup. Juste avant que nous quittions ce monde.
Je suis en train de me dire que j’ai bien fais de modifier mon testament assez récemment. De changer certaines choses. Comme quoi Tout ce qui m’appartient ne reviendrait pas du tout à ma soeur. C’en est hors de question. Je ne veux pas que Ju’ prenne la responsabilité de Rebecca pour l’élever comme ma mère nous a élevée. Je ne veux pas qu’elle prenne possession de notre logement. Je me suis disputée avec ma soeur oui. Parce que nous étions plus d’accord. Nous avions plus rien en commun et nos idées étaient vraiment opposées.
Je pense que si Beny n’était pas là. Si mon demi-frère n’a jamais été là, je pense que je n’aurais pas été telle que je suis actuellement. Une femme libre et heureuse. Ayant réussi à tenir tête à ses parents. Si je n’avais pas été là, Beny en serait devenu fou avec cette famille. Je crois que… Beny et moi, on est vraiment comme des frères et soeurs. Comme si nous avions eu le même père, une autre mère. Comme si nous étions vraiment, mais vraiment unis par le sang. Comme si nous étions pas séparé par un mot, ce terrible mot: demi. Nous sommes pas des demis. Non. Nous agissons comme aurait agis tout vrai frère et soeur.. Par contre, il est bien clair que je ne remplacerais jamais sa meilleure amie. Claire. Moi je suis que sa demi-soeur, je ne remplace pas du tout la jeune fille qu’il avait rencontré dans le passé. Qu’apparemment, il ne l’a jamais oubliée. Bien qu’il n’a pas vraiment eu l’occasion de venir à New York pour la retrouver. Son père l’en empêchant en lui donnant du boulot à faire là-bas. Il me dit que c’est bien trop tard, qu’il ne la retrouvera jamais, si ça se trouve. Elle aurait déménagé, elle l’aurait oubliée. Sauf que quand une personne n’oublie pas l’autre, il est impossible que l’autre puisse l’oublier.


Récit de Christian Black. Sale affaire. Très sale affaire. Après la famille Cunnigham, je devrais m’occuper de la famille Hawking. Je n’aime pas devoir enchainer les choses comme ça mais plus vite c’est fait mieux c’est. Je n’aime pas particulièrement l’affaire qui va venir par la suite. Le testament de Eva Cunnigham anciennement membre de la famille Hawking. Elle a récemment modifié son testament, il y a quelques semaines. C’est bien assez étrange, tout comme Martin. Ils avaient tous les deux récemment modifié le contenu de leur testament quelques semaines avant leur mort. Comme s’ils savaient ce qui les attendaient. Je ne crois pas au hasard. Je ne crois nullement à ceci. Parce que ce n’est pas du tout possible. Non. C’est totalement impossible. Je réunis les dossiers, en attendant que ma secrétaire invite la famille à entrer. Rebecca est avec eux. Je le sais parce qu’elle a été absente lors de la première réunion avec la famille de son père. Parce qu’elle était momentanément sous la charge de son oncle, Beny Hawking ou Alvarez. Peu importe. Les noms de famille et les histoires ne m’intéressent pas. Je ne fais pas le métier de notaire par plaisir, non j’ai repris le cabinet de mon père. Au début je me suis intéressé par ce métier avant de trouver ceci bien laaaassant. Mais vous n’imaginez pas à quel point c’est lassant, ennuyeux… Toujours des bandes de convoiteurs. À vouloir savoir si telle ou tel chose leur appartiennent finalement. Certains qui se mettent en colère, d’autres qui hurlent de joie. C’est à ce moment-là que les masques tombent, que certaines personnes montrent leur vrai visage. Qui annoncent leur réelles intentions. Oui c’est à ces moments-là. J’ai été fasciné au début, puis ça se répète encore et encore. Je me rends compte que nous valons pas mieux que les autres. Oh. Nous tous, on ne vaut pas mieux. De mon peu d’expérience, je n’ai pas croisé une personne qui pense la même chose. Jusqu’à ce jour-là. J’ai rencontré une personne qui a tout a fait une autre opinion, une opinion bien différente de la mienne mais qui est relativement intéressante. La famille Hawking est arrivée. Les membres s’installent tous à une chaise et il manquait une pour Beny qui était en train de chercher et finalement abandonne. J’allais demander une autre chaise mais il a finalement préféré rester debout parce qu’il est resté pendant des heures assis. Qu’il commençait à avoir mal au cul - c’est exactement ce qu’il a dit. Avant de se faire réprimander par Madame Hawking qui lui rappelle que ce ne sont pas les mots à dire dans cette pièce. J’esquisse un léger sourire en voyant le fils adopté s’en foutre de l’opinion de sa mère. Sa mine qui montre le nombre incalculable de fois qu’il a entendu la même réprimande. Bon ça commence bien, ça ne m’a pas l’air d’être une famille très soudée. Non. Selon les dires d’Eva, elle a dû vivre un enfer. Beny en particulier. J’ai été dans la même classe qu’elle, dans le même lycée qu’elle. C’est un drôle de hasard je ne vous fais pas dire quand nous nous sommes retrouvés pour la première fois depuis longtemps. J’ai naturellement proposé mes services et elle était devenue une de mes clientes privilégiée.
Enfin bon. Les affaires doivent reprendre là.
J’ai remercié la famille de faire acte de présence et j’ai dis à Rebecca que c’était dommage qu’elle n’a pas été présente pour la famille Cunnigham. Parce qu’il y avait les choses de son père qui lui était destinée. Elle n’apprécie pas du tout que j’en parle. Ça se voit son visage, elle veut faire au plus vite cet entretien. Mais la première chose qu’elle tenait vraiment à savoir… Ah, elle n’a pas hésité à me poser la question. « _ Je suis désolée monsieur mais j’ai vraiment besoin de savoir qui est mon tuteur légal. J’ai imaginé un bon nombre de scénarios et je n’arrive pas à choisir un parmi tous. Parce que tout ces scénarios sont réalisables… Allégez-moi de cette souffrance s’il vous plait. » Juliette - je crois - se met à sourire légèrement. « _ Je pense que ce sera avec moi Rebecca. Ta soeur et moi sommes vraiment proches et nous nous étions mises d’accord que ce ça soit moi qui devienne ton tuteur légal. » Je me pince les lèvres avec mes dents et racle la gorge pour que je puisse répondre à la question. « _ Avant de dire toute chose. Je vais répondre à la question de Rebecca, parce que c’est la première chose qui va surtout être lue. Sur ce testament, Eva Cunnigham a écrit, - avec l’approbation de son mari… »  Nous soussignés Eva Cunnigham et Martin Cunnigham laisser notre fille Rebecca Cunnigham sous la responsabilité de Beny Alvarez, Hawking - peu importe son nom selon le contexte. Je n’ai pas continué à lire la suite qu’il y a déjà eu des réactions. Des vives réactions même. Le sourire de Juliette a disparu et s’est retourné vers Beny qui était placé au coin de la pièce en train de regarder mes livres. Il était en train de lire, bien curieux. Toute la famille se met à imiter Ju’ et se sont mis à le regarder. Monsieur Alvarez ne semble pas avoir saisi la situation qu’il vient tout juste d’émerger. « _ Qu’est-ce que j’ai encore fait ? » « _ Vous le saviez ? » demande madame Hawking. « _ De quoi ? » « _ Ne faites pas l’innocent idiot ! » ajoute Ju qui s’énerve légèrement. « _ Tu savais que maman t’a désigné comme tuteur légal ? » Beny regarde de droite à gauche, observe les livres avant de relever la tête « _ aaah. » une pause. Il remet le livre en place. « _ Ouais je le savais. Ça la rendait malade d’avoir l’idée que Rebecca se retrouverait sous ta responsabilité. » Rebecca se pinça fortement les lèvres pour éviter de sourire. Je crois qu’elle est contente d’être avec son oncle. Eva le savait. Elle m’avait dit il y a quelques semaines que si Rebecca l’apprenait, elle allait se retenir de sauter de joie. Elle espérait avant tout que cela n’arrive jamais. Ce qui est malheureusement le cas. Eva est maintenant décédée et sa fille a failli passer sous la garde de sa tante qu’elle n’aimait pas. Son oncle, Beny le savait donc. Bon. C’est une bonne chose, il savait à quoi s’attendre depuis tout le début. Bonne chance à lui pour subir la colère de la famille parce qu’il leur avait caché ceci. « _ Vous êtes sérieux ? Vous n’avez aucun sens de responsabilité ! Vous n’allez pas réussir à vous occuper de l’éducation de Rebecca. Vous êtes souvent absent et vous ne savez rien sur l’éducation. » lâche Juliette, elle n’est pas contente c’est sûr. Beny regarde la collection des livres que j’ai, il n’a rien de mieux à faire. « _ Mouais. Tu sais que de nous tous. Eva est la plus intelligente. Elle a vu que tu fais une mauvaise tante - c’est vrai tu es à chier. Tu ennuies tellement le monde que les mouches s’endormiraient. Elle n’a pas du tout envie que Rebecca devienne comme toi et elle n’a pas du tout envie que Rebecca souffre en plus de la mort de ses parents, de ta présence. Et puis au diable les vouvoiements. Moi j’en fais pas, ça fait des années que je subis ça. » ajoute-t-il à la fin à sa belle-mère qui allait commenter le tutoiement. J’interviens en raclant encore la gorge pour continuer ce que nous avions commencé. La maison à Palm Avenue revient à Beny et plus tard à Rebecca quand elle aura la majorité. Ce qui a engendré encore une fois de plus les protestations de la famille Hawking. Sauf le père qui semblait s’y être attendu. « _ Je le savais. Puis nous avions pas besoin de cette maison Helen. Allons, laissez-les. » J’esquisse un petit sourire en les entendant se disputer encore. Beny continue toujours de regarder les livres et hausse les épaules. « _ Le père Hawking a raison. Vous avez énormément de moyens que bon… Si vous voulez la même maison qu’Eva, je connais une personne qui vous conseillerait une. Avec une belle piscine aussi. Par contre c’est à Mexico. Désolé. » Il sourit. Je fronce les sourcils en voyant Ju’ réprimer un petit cri d’effroi et de dégoût. Qu’est-ce qu’elle a contre le Mexique cette fille ? Je continue, encore. Encore. Encore. Toujours interrompu par la famille à chaque fois. Ils apprennent des choses, obtiennent ce qu’ils n’auraient pas forcément aimé avoir. Ils n’avaient presque rien obtenu hormis Alex Hawking, Beny Alavrez et Rebecca Cunnigham. Madame Hawking et ses deux enfants (Ju’ et Scott) se sont levés et sont partis après avoir signé. Ils n’étaient pas contents. Alex était très amusé par la situation et a un petit peu discuté avec Beny. Lui disant qu’il avait tout son soutien et qu’il continuerait toujours à le financer. Ils se donnent des détails de rendez-vous pour le lendemain, un voyage à Atlanta. Régler le problème d’organisation dans les tâches. Ils ont l’air de très bien s’entendre, bien mieux qu’Eva me l’avait dit. Le père Hawking s’en va, rejoindre le reste de sa famille. Je vois à son visage qu’il n’avait pas du tout envie. Ça lui a l’air d’être une vraie corvée. Parce qu’il allait subir la colère et la mauvaise humeur de sa femme. Ce qui est bien logique. La famille Cunnigham était passée par là aussi. Martin ne leur a pas laissé grand chose, ça les a énormément surpris. Rebecca me remercie avec un petit sourire et signe elle aussi. Bien qu’elle n’avait pas encore sa signature. Elle parle à Beny disant qu’elle était prête à repartir. « _ Tu peux aller trouver un café dans le coin, commande quelque chose, fais-toi plaisir. Attends-moi là-bas. Je dois discuter avec lui un moment. Ça te dérange pas ? » « _ Non ça me va. À tout de suite et ne fais pas ce que je pense. » Beny prend un air innocent. « _ Quoi ? Moi ? Nooon. Je ne ferais pas ça. J’ai pas eu cette idée. » Ils esquissent tous les deux un sourire avant que Rebecca s’en aille et ferme la porte. Nous laissant tous les deux dans ce bureau. J’ai les sourcils froncés. « _ C’est un petit délire entre Rebecca et moi. Ne t’inquiète pas. » Je fronce encore plus les sourcils quand il me tutoie. Beny soupire et secoue la tête. « _ Tu pensais pas que je me souviendrais pas de toi. T’as été dans la même classe qu’Eva. Vous étiez de bons amis, mais par contre. J’ai pas apprécié comment tu l’as plaquée mec. » Je reste figé sur ma chaise, j’ai réussi à bouger mon bras pour enlever les lunettes qui étaient sur mon nez. Essayant de parler. « _ Ouais je me souviens les moments où elle a pleuré… Toujours et je me souviens toujours du pourquoi. » Une pause. Beny se balade dans le bureau, il regarde la collection de livres que je possède. Il détend l’atmosphère en voyant que je n’ose rien dire. « _ Relax mec. Je ne vais pas te casser la figure. » C’est ce dont je pensais depuis tout à l’heure. Depuis que Rebecca lui a demandé de ne pas faire ceci. Je suis sûr qu’ils ont tous les deux parlés de moi un moment avant d’arriver ici. « _ Le passé c’est le passé. Apparemment vous vous étiez retrouvés dans de bons termes. » Il a définitivement détendu l’atmosphère. Mais je dois avouer qu’il m’a fait très peur. Je soupire et me masse les tempes. « _ Oui. Il y a deux mois, j’ai croisé Eva par hasard et on s’est définitivement retrouvé après. Quand elle a appris ce que je faisais, elle a voulu changer des détails avec son mari dans son testament. » « _ C’est drôle - façon ironique de le dire je préfère ajouter on sait jamais avec votre humour douteux. Ils viennent de modifier le testament et ils meurent quelques semaines après. » je souris au coin. « _ Je pensais exactement la même chose avant l’arrivée de ta famille. » Beny hausse les épaules avec un air qui voulait dire dans le style, apparemment les grands esprits se rencontrent. Ce qui était le cas de le dire. Silence pendant quelques secondes. « _ Je suis désolé de la réaction des gens qui devraient être dans ce qu’on appelle ma famille. » « _ Oh ne t’inquiète pas. J’ai connu pire. Franchement, je suis content que Rebecca soit sous ta responsabilité. Je ne sentais pas du tout la soeur. » « _ Ha ha ha ! Personne de sensé ne la sent cette fille. Je suis content moi aussi. Je l’ai appris d’Eva quand elle est revenue de chez vous. Elle m’a dit comment vous vous êtes retrouvés. » « _ Vous vous dites tout. » « _ Comme avec Rebecca ouais. On avait une bonne relation. Ça va faire un putain de vide là, de ne plus la savoir là. » Je hoche la tête, je me pince les lèvres et je regarde dans le vide. Aaah. Eva.
Quel con j’ai été de l’avoir plaquée comme une malpropre, mais je ne pouvais pas supporter sa famille. Ils m’ont vraiment rejeté parce que je ne correspondais pas à leurs attentes. Les enfoirés. « _ Je croyais que tu ne t’entendais pas avec ton père. » « _ Parce que j’ai l’air de bien m’entendre avec lui ? » « _ Oui… Heu.. Non… Heu… Je ne sais pas. Eva me dit non mais tout à l’heure là… » Beny laisse échapper une moue de compréhension et prend un livre encore pour regarder la couverture. Il regarde les pages sans me jeter un coup d’oeil. « _ C’est une relation cordiale. Ça ne va pas vraiment loin. C’est mon père, il me paye pour le transport, le travail que je fais pour lui. » une pause. « _ Des fois, il me fait des gros virements pour essayer de se pardonner pour ce qu’il a fait dans le passé. Il s’est rendu compte du mal qu’il a fait. Mais l’argent ne remplace pas tout, ça fait peut-être le bonheur à certains moment. Ça m’aide à retrouver mes frères et soeurs cachés. À les connaitre de loin. De savoir quelle vie ils ont vécu alors que m… Ah merde ! Je devrais pas dire ça. » s’est repris Beny en se rendant la bourde qu’il vient de faire. Je secoue la tête. « _ Ne t’inquiète pas. Je le savais. » Il me regarde complètement surpris. « _ C’était la meilleure amie de ma mère qui a été l’ancienne secrétaire de ton père. » Silence, je crois que Beny ne s’en remet pas. « _ … Là, je suis sur le cul… » J’avais raison. « _Le monde est petit. » « _ Tu n’as pas l’idée Beny. Tu verras. Je ne pense pas que tu l’as encore remarqué. Mais Huntington Beach est une ville qui regroupe d’une façon étrange les gens qui se sont connus dans le passé. Qui se sont passablement croisé et qui n’ont jamais eu d’importance dans le passé. Soudain. Tu te rendras compte qu’ils prendront beaucoup d’importance aujourd’hui. Dont certains te mettront dans la merde. Dont certains te feront plonger dans le bonheur. Tu rencontres des gens, tu les perds de vue, tu les retrouves ici. Il se passe toujours quelque chose dans cette ville. Il faut que tu prennes le temps de rester au moins une semaine. » Beny me regarde et fronce les sourcils. Complètement… À l’ouest. « _ Tu n’as pas compris ce que je voulais te dire ? » « _ Non… » « _ Ça ne fait rien. Tu comprendras sûrement quand le temps sera venu.» Et c’est moi le jeunot qui dit ça à un vieux. Parce que oui, il est plus vieux que moi. Mais j’ai atteins, moi, une belle philosophie. Une belle façon de voir les choses. Nous continuâmes de parler cinq minutes avant que Beny ajoute quelque chose avant de partir pour de bon. Parce qu’il ne voulait pas faire attendre plus longtemps Rebecca - elle venait de lui envoyer un sms disant qu’elle était à son cinquième verre et que s’il ne rappliquait pas, elle irait commander une bière. C’est ce style de chose que Beny ne voudrait pas laisser passer. « _ En fait, t’es pas du tout lassé de découvrir les facettes cachées des gens ? » « _ Si. Les gens sont tous des mêmes. » Beny met la main sur la poignée de la porte et réprime un petit rire. « _ Je ne suis pas d’accord. Tu observes mal dans ce cas-là. Tu t’arrêtes sur des cas général, tu t’arrêtes sur ce qui vient de t’apparaître. En réalité. Les gens sont tous différents, ils ont tous un but différent, une pensée différente. Par exemple. J’imagine que t’as cru que ma belle-mère et ma demie-soeur pensait exactement la même chose, la même méthode pour élever Rebecca ? » « _ Oui. » « _ Eh bien non. Ma belle-mère voulait l’élever comme elle a essayé de m’élever. Lui faire regretter d’être née, sauf que Rebecca et moi nous avions pas commis la même erreur. Elle a fait l’erreur d’être née en fille. Alors que Ju’ voulait l’élever en essayant de lui bourrer son crâne de ses idées de la fille naïve, pensant qu’un prince charmant viendra sur son fier destrier la prendre de son château, se marier avec elle et avoir pleins d’enfants. Vivre heureux. Un peu à la… Madame Bovary de Maupassant ? » « _ Flaubert Beny. Fait gaffe, ne dis pas ça à un spécialiste de la littérature française. » J’en suis un. Je n’aime pas qu’on se trompe d’auteur pour des romans assez connus. Beny réprime une petite grimace et ouvre la porte. « _ Allez, j’ai tenté quoi… Pas évident de retenir ça. » « _ Tu l’as lu ? » « _ Oh non. Pas mon genre ce bouquin, trop soporifique, vie trop ennuyeuse, trop triste. Je fais bien de ne pas lire les romans. ‘Fin, je lis pas beaucoup moi. Je n’arrive pas à me concentrer devant un livre.  » « _ Mais alors comment tu as con…» « _ C’était sur votre bibliothèque et je me suis souvenu d’une conversation avec un ami qui m’a raconté le livre pour me dire à quel point il est pourri. » Je soupire dépité. « _ Mais tu as compris ce que je veux dire quoi. Il ne faut pas s’arrêter sur les masques qui viennent de tomber, de regarder tout simplement le visage des gens. Tu penses qu’ils ont généralement le même but, tu verras qu’en réalité. Non. Ça va être plus marrant après. Tu vas moins te faire chier. » Il me fait un clin d’oeil avant de partir en fermant la porte. Me laissant pas le temps de répondre. Ça, ça se fait pas… Je soupire en m’affalant sur le fauteuil.
C’est une discussion bien intéressante. Finalement je l’aime bien Beny. Je me rappelle dans le passé de ne pas trop l’apprécier. Je l’ai trouvé très coincé, très renfermé, il n’avait pas la volonté de vouloir connaitre qui ce que ce soit. Je vois un livre mal rangé sur une étagère. Je me lève pour aller replacer le livre. Pendant que je replaçais le livre, un petit marque page vient de tomber. Je fronce les sourcils et le ramasse avant de lire. Je souris en voyant ce qu’il avait noté:

My number & my Twitter.  ;) Sympa de discuter avec toi. On se reverra.


Récit de Jack Wright. Oh la merde. C’est une putain de merde tout ça. Tout ce bordel. J’ai beau être au travail depuis des longues années. Pas loin de partir à la retraite. J’aurais bien aimé finir mon boulot tranquillement. Mais je crois que c’est mort tout ça. Parce que je viens de remarquer avec mes collègues que nous avions un problème. Un inspecteur et les policiers sont venus nous voir. Ils nous ont signalé qu’il y a eu un cambriolage dans le 1824 Presidente Drive. Ils nous ont aussi demandé qui était en service durant cette nuit. C’était Orion. Il a affirmé d’avoir été à son poste et ne pas avoir détourné du tout du regard des vidéos surveillances. Il n’a rien vu. C’est un grand mystère et cette affaire n’a jamais été résolue. On n’a pas pu retrouver le coupable. Un mois plus tard, ça a recommencé. Ce n’était pas cette fois-ci Orion qui était à ce poste mais Erwan. Il n’a rien vu non plus. Il ne semble pas mieux comprendre que moi quand le même inspecteur est venu me voir et il n’a toujours pas retrouvé le coupable. Ça l’a énormément embêté. Ensuite, un mois et demi passe. Ça a recommencé et cette fois-ci l’inspecteur n’était pas venu tout seul. Il était venu avec.. Oh mais je le connais. Beny Alvarez, le fils des Hawkings. « _ Voilà Beny. Je vais poser les mêmes questions que les deux derniers mois. Écoute bien. On nous a signalé un cambriolage au 1213 à Palm Avenue. » « _ Non il ne s’est rien passé du tout. J’ai été de garde cette nuit et je n’ai pas fermé de l’oeil. Il n’y a rien à signaler… C’est étrange tout de même. On vient de d’installer assez récemment les caméras dans cette avenue. » interviens-je. Beny fronce les sourcils et désigne les téléviseurs du menton, les mains dans les poches de son blouson. « _ Repassez moi la séquence à.. C’était à quelle heure le cambriolage ? » « _ On ne sait pas. Les voisins n’ont rien entendu. Le cambrioleur était très discret. Il savait que la famille qui y vit partait en vacances. » Beny soupire et sort sa main pour se gratter l’arrière du crâne. « _ Bon. » une pause il me regarde et hausse les sourcils. Il semble me reconnaitre je crois. On s’est croisé bien plusieurs fois. Je faisais office de surveillance dans son quartier quand il était jeune. « _ Jack, ça fait plaisir de te revoir. Je me demandais ce que tu devenais. » « _ Tu as une très bonne mémoire Beny. » Il sourit légèrement avant de reprendre son sérieux. « _ Est-ce que tu peux me passer toute la nuit, à la troisième vitesse ? » « _ Ok je te fais ça. » Je me retourne pour sélectionner le téléviseur et de passer à dix-neuf heures. J’accélère la vidéo et à peine que j’ai commencé… « _ Eh c’est pas normal là. Pourquoi on a la vidéo du 12 décembre 2008 et pas celui de 2009? On a fait un retour en arrière d’un an là. » Je fronce les sourcils et observe la date de la vidéo. Mon visage se décompose. Complètement surpris par ce qui vient de se passer. « _ Mais… Ce n’est pas possible. » « _ Ah oui. Beny a raison… » « _ Le cambrioleur doit forcément être parmi vous. Parce que c’est à coup sûr la personne qui a accès aux surveillances vidéos. » Puis pleins d’hypothèses fusent. Je demande discrètement à Beny ce qu’il fait là. Il m’a répondu que l’inspecteur était un ami de son ami et qu’il était tellement désespéré de ne pas pouvoir résoudre cette affaire. Et comme le petit Alvarez s’occupait de régler les problèmes de la sécurité dans les entreprises délocalisées de son père, il n’hésitait pas non plus d’aider les autres qui sont dans le besoin. C’est bien pratique d’avoir un père qui gérait une firme multinationale. « _ Nous avons affaire à un petit malin là. Il n’y a que vous qui pouvez entrer dans cette pièce ? » « _ Non… On a des agents d’entretiens, des changements de gardes, des visites de nos collègues… Ça fait beaucoup. On peut aussi croire à un complice. Ils auraient pu agir à deux. » « _ C’est une probabilité. Ça m’a à coup sûr l’air d’être un habitant de Huntington Beach qui connait très bien les emplacements des caméras. Je vous conseille de regarder les vidéos de Palm Avenue, de rechercher les personnes qui observent les caméras et qui semble chercher. » nous conseille Beny. Alors, c’est ce qu’on a fait. Mais nous avions rien trouvé si ce n’est qu’un grand adolescent à vélo qui observe toutes les caméras. Ça ne m’a pas paru très flagrant que j’ai décidé de ne pas le signaler. Alors j’ai dis qu’il y a R.A.S.
Par contre, le plus surprenant. C’est que cette fois-ci le petit malin a recommencé son coup pour le cambriolage. Mais en ne recommençant pas la même technique. J’ai regardé  à deux heures du matin avec Orion, un gars avec un visage carrément couvert et qui  a une démarche très bizarre. Il s’arrête au milieu de la route et enlève son sac de ses épaules. On s’est tous les deux approchés de l’écran du téléviseur. Il sort quelque chose qui a une forme… « _ Putain, on devrait lancer l’alerte là. » « _ Il va tuer quelqu’un. Oui vite. » Mais non. Il n’a pas sorti l’arme pour tuer quelqu’un. C’était un pistolet qui tirait des billes à peinture. Il semble nous viser - enfin la caméra. Y fait mouche. « _ Oh le petit con ! » « _ Alerte tout de suite les gars ! » Ce que fait Orion qui court vers les bureaux des policiers… Ok. Je suis dans l’incapacité de voir ce qui se passe parce que notre caméra était complètement foutue, aveuglé par une peinture. C’est vraiment typique d’un gamin ça. Quelques heures plus tard, ils n’ont pas réussi à rattraper le gamin et on a eu une plainte d’un vol dans le salon d’une maison à Palm Avenue. L’échec cuisant. On a eu l’idée de mettre les gardes de sécurité pour lui faire peur. Il n’osera jamais de cambrioler une maison comme ça, avec tant d’insécurité. Alors on a été pépère pensant avoir réglé le problème. Si le jeune essayait de continuer, il allait se faire attraper. Sauf que je crois, que nous… On a été très cons de penser comme ça. Parce que le mois suivant, le petit adolescent - parce qu’on s’est tous mis d’accord que c’est un vandale. Il a été venu à Palm Avenue encore et a voulu cambrioler une maison. Il a été pris en flagrant délit, par contre on n’a pas prévu qu’il savait se battre. En quelques secondes il avait mis à terre les deux officiers et s’est évaporé. L’inspecteur est venu nous voir le lendemain très furax avec Beny qui était venu, parce qu’il voulait savoir où nous en étions. Peut-être nous donner des conseils. On a regardé la vidéo du combat « _ Il sait bien se battre ce petit con hein… » « _ Hmm… On dirait de la boxe. » « _ Comment tu sais ça Beny ? » « _ Je reconnais les postures. » Il pointe du doigt et nous explique ce que c’était et en quoi consistait le coup. « _ Je crois qu’il a été pris par surprise. Est-ce que vous l’avez suivi lors de la fuite ? » « _ Ouais mais il a repéré l’angle mort et on l’a perdu là. » Je lui montre où est-ce que nous l’avions perdu. Beny nous conseille d’installer cette caméra par ici pour la prochaine fois. Alors, c’est que nous avions fait. L’inspecteur continue son enquête de côté et j’ai dû lui signaler ce que j’aurais dû signaler plus tôt. L’adolescent qui regardait avec insistance les caméras qui venaient d’être installées dans un bout de quartier de Palm Avenue. Il m’a grondé pour l’avoir gardé pour moi et est parti enquêter sur lui.
Quelques jours plus tard, il a trouvé beaucoup de points en commun. Le jeune s’appelle Youssef, il vient de Pacific Lane. Il a été arrêté plusieurs fois pour détention de drogue. Mais manque de preuve, ils n’ont pas pu l’inculper. Il a fait de la boxe - Beny avait raison. Il a fait aussi du karaté. Il sait escalader sur les toits… Ah bah putain. Tout ce qui restait à faire pour notre inspecteur c’était de l’arrêter et de faire son travail. C’est ce qu’il a fait et a trouvé des preuves. Le jeune n’avait pas d’alibi et encore mieux. Ils avaient trouvés des drogues et certains objets dont il nie la connaissance d’être en possession. Oui, il se déclare être innocent. Encore et encore. Les preuves étaient contre lui et il n’avait rien pour tout contre-carrer. Il était coupable aux yeux de tous. Il a été arrêté et est en prison. Pour détention de la drogue, cambriolages en série. Il nous a bien fait baver ce sale con. Maintenant, comme je vois le jour de ma retraite s’avancer. Je me sens très bien, parce que j’ai réglé le problème qui nous plombait le moral depuis des mois. Enfin… Du moins, je le croyais.
Parce qu’on nous a encore signalé un jour avant mon départ définitif qu’il y avait eu encore un autre cambriolage. Qu’apparemment nous avions pas arrêté la bonne personne. Le p’tain de voleur n’apparait dans aucune des caméras, il n’y a pas eu de modifications, il n’a rien eu. Il ne s’est rien passé et la personne vivant à 9428 Presidente Drive s’est fait cambriolée. C’est vraiment rien à y comprendre. Jusqu’à ce qu’on me dit que c’est un autre cambrioleur, parce qu’il n’a pas volé exactement les mêmes choses que Youssef volait. Mais il avait presque la même façon d’éviter les caméras. C’est quand même étrange. J’ai l’impression que nous avions arrêté la mauvaise personne. Enfin, que voulez-vous les jeunes. Ce ne sont plus mes affaires maintenant. Je vais pouvoir quitter Huntington Beach, rejoindre mon fils qui vit dans la Louisiane. Ça va me changer de beaucoup de choses. C’est mon dernier jour, c’est terminé pour moi. Même si au fond de moi je ne supporte pas du tout partir sans savoir la vérité, est-ce que c’était le même cambrioleur ? Son complice ? Je ne sais pas et je ne le saurais pas avant un bout de temps. Alors j’ai demandé à Orion de me tenir au courant de cette affaire, au moins. Quand je suis rentré après ma fête de départ avec mes collègues policiers. J’ai vu Beny qui était installé contre la portière de sa voiture décapotable. Il m’avait attendu parce qu’il avait quelque chose à me dire. Naturellement, je l’ai invité à rentrer chez moi, boire un verre de Whisky même si ce n’est pas son alcool préféré. C’est autour de la table basse que nous avons discuté du bon vieux temps. Beny quand il était jeune, il me donnait des conseils sur comment reconnaitre les pickpockets, les dealeurs. Sacré gars. Au départ j’étais perplexe et quand j’ai appris qu’il venait du Bronx. J’ai été très surpris venant d’un enfant de la famille Hawking. J’ai toujours su que la famille Hawking préservait sa réputation et je suis au courant dont comment la mère élève ses enfants. Elle veut leur préserver un parfait avenir. Après je n’en sais pas plus. Puis, je lui ai parlé de cette affaire. De ce cambrioleur qui continue à faire ses activités, que nous arrivons pas à l’attraper. À quel point ça m’énerve de ne pas connaître la fin de cette histoire. Beny se met à réfléchir, très perplexe. « _ Peut-être que nous nous sommes trompés de personne. » « _ Ha ha. J’y ai pensé ! Mais il y a quelques objets volés signalés qu’on a trouvé chez lui. » « _ Et cet homme n’a pas l’air d’être au courant, il l’a appris durant un interrogatoire ? » « _ Oui. Il jouait très bien le cinéma. Il aurait pu être acteur hé hé ! » je ne cesse pas de rigoler, sous l’effet de l’alcool. Beny reste sérieux et tient mieux à l’alcool que moi. « _ Et si c’est le cambrioleur qui se servait de la cave de Youssef comme planque pour ranger les objets ? » « _ Wow attend tu parles trop vite pour moi. » « _ Je disais. Le cambrioleur qui court toujours dans la nature, il se serait servi de Youssef. » Je fronce les sourcils, je vois où il veut en venir. « _ Ah le bâtard… » Beny hoche la tête et se met à observer tout ce qui est autour de lui. « _ Je ne comprends pas pourquoi il se met à voler les objets des gens pour les revendre ensuite. Qu’est-ce qu’il va en faire de cet argent si ce n’est pas Youssef ? » « _ Probablement dans le même but que Youssef… » Je m’affale contre le dossier de mon fauteuil en cuir. « _ À ton avis Beny. Toi qui a connu le Bronx et ses dures règles. Tu penses que ce cambrioleur aurait un statut social de pauvre ? Parce que depuis des mois qu’on en parle, tu n’as pas l’air d’être très d’accord avec ça. » le jeune Alvarrez ne répond pas et laisse le silence. Je ne relance pas du tout la conversation parce que je veux entendre sa réponse. Et je l’ai cette p’tain de réponse. « _ Parce que Palm Avenue à ma connaissance n’est pas fréquentable à tout les gens qui viennent d’une pauvre société. Les entrées sont contrôlées et très peu de jeunes y ont accès et pas très souvent… » Il marque un point. « _  Ça doit être une personne qui se cache derrière un masque. Qui s’amuse à se foutre de la gueule de tout le monde. Peut-être sans le vouloir… Ce serait une personne riche qui s’ennuie et qui veut de l’action. Il connaitrait l’emplacement des caméras mieux que personne. Un vieux habitant de Huntington Beach. Pas trop vieux parce qu’il ne serait pas capable de courir et de sauter dans tout les sens. Il aurait pu faire beaucoup de bruits. » Je lui fais signe de continuer quand il s’est arrêté pour vérifier si j’arrive à le suivre. C’est très intéressant ce qu’il dit. Je me demande pourquoi il ne l’a pas dis dès qu’il avait l’occasion. « _ … Encore, ça peut être une personne qui est forcée à le faire. Menacée par l’extérieur de Palm Avenue… » « _ Pourquoi te focalises-tu sur Palm Avenue et pas Presidente Drive. Il a cambriolé là-bas. » « _ Pas plus souvent que Palm Avenue. Ce n’est pas facile d’accès Palm Avenue et ce n’est pas facile de s’en sortir aussi sans se faire prendre. » Encore un autre point pour monsieur Alvarez. « _ Tu déduis que la personne serait riche et vivrait à Palm Avenue, aurait cambriolé les maisons par plaisir ? Ou s’il est forcé ? Mais ça n’a aucun sens. Parce que s’il était forcé par les gens de l’extérieur et s’il est riche, ils auraient lui demander de l’argent. Pas de cambrioler les maisons. » « _ Et si cette personne ne peut pas payer ce qu’elle doit aux gens de l’extérieur ? Par exemple, y a le casino géré par Ludwing. Les riches perdent très facilement de l’argent qu’il en gagnent. Ils s’endettent énormément. » Silence. Je soupire et secoue la tête. Tout ça me donne mal à la tête, l’alcool ne m’aide pas du tout. « _ À ton avis Beny. Y aurait-il beaucoup de riches qui vont au casino, qui vivent à Palm Avenue ? » « _ Oui. » « _ Réduisons le champ de recherche. Très peu de personnes riche ont une excellente agilité, une endurance, une discrétion et qui vivent à Huntington Beach depuis très longtemps pour connaître les emplacements des caméra pour les éviter ou les saboter. » « _ Oui. » Il m’encourage à continuer. Cette conversation est très intéressante. Je me sens comme un inspecteur de police. Un poste que j’aurais pu avoir si je ne suis pas resté à un simple policier qui a finis surveillant… Un métier bien ennuyeux…  « _ Il a une mentalité de gamin. Il ne cherche pas à détruire les caméras, il cherche à nous moquer de nous en nous tirant des billes de peinture. Je suis sûr qu’il a un enfant pour qu’il possède ce fusil. » Beny fait une moue approbateur. Je continue dans ma lancée. « _ Ça ne court pas des rues un riche sachant boxer et faire quelques prises militaires. J’ai appris récemment par un collègue qui s’est confronté à lui qu’il n’avait pas utilisé des prises de karaté. Il a fait une clé de combat militaire. » « _ C’est intéressant ça. C’est dommage que tu ne fais plus officiellement parti de la police. Que tu ne veux plus te mêler à ça maintenant. » « _ Oh. Je peux toujours leur dire… » fais-je mielleusement. « _ Tu le dirais quand même? Quand ce cambrioleur ne fait que voler les objets dont les propriétaires ne s’en servent pas souvent ? Qu’il essaye de les revendre pour obtenir de l’argent ? De donner cet argent aux associations qui sont dans le besoin ? » Je fronce les sourcils, j’ai l’impression de perdre Beny. Mais ça ne l’arrête pas. « _ Je veux dire que ce cambrioleur ayant un passé militaire, riche… Comme tu viens de le décrire. Faisait du mal pour un bien. » « _ Un Robin des Bois ? » « _ Exactement. » finit Beny dans un rire nerveux. Mon visage se décompose. Je prends mon air sérieux après.
« _ C’est toi. »
Le silence. L’atmosphère change très rapidement. Je le regarde. Beny perd son sourire et me regarde sérieusement. Il dépose le verre sur la table basse et soupire. Il se pince les lèvres et passe la main dans ses cheveux. « _ Oui. C’est moi. » « _ Pourquoi ? » « _ Je ne vole pas des objets de grandes valeurs. Tu l’as bien remarqué. Ce sont des objets qu’ils ne s’en servent pratiquement pas, qu’ils remplacent facilement. Eux, les moyens ça ne leur manque pas. Y a des gens qui sont dans le besoin. Je ne vole pas pour moi. Je… Enfin si je vole un peu pour moi mais je donne tout l’argent à des associations qui sont dans le besoin. Mon père n’accepte pas que je fasse ça. Il surveille de près mes mouvement bancaires… J’aime voler. Dans les deux sens du mot. Voler dans le ciel parce que ça donne un sentiment très différent. Ça me donne la sensation d’être Dieu. J’aime bien me prendre pour le Dieu du ciel. Voler pour dérober les choses qui appartiennent à autrui parce que ça me rappelle mes origines, qui je suis réellement. Parce que je ne suis pas de la famille Hawking, je suis de la famille Alvarez. » je le regarde et me ressert le verre. Je ressers Beny aussi. « _ Je t’ai vu grandir un peu Beny. Ça me fait mal que tu t’abaisses à ça. Mais si toi, ça te fait du bien. C’est bien. Je ne te blâmerais pas pour ça parce que je ne suis pas ton père et je comprends ce que tu veux dire. Tu as été arraché de ton foyer pour vivre avec la famille Hawking. J’imagine que ça n’a pas dû être facile pour toi. Tu avais besoin de te décompresser, de retourner à tes origines. Mais il y a une autre manière de le faire. Une, qui est plus légale. » « _ C’est quoi ? » « _ Retrouver tes amis d’enfance s’ils sont vivants. » Il me fait un geste de la main avec un gros soupir. Il prend une mine renfrogné. « _ Y a personne de vivant. » Nous avions discuté encore des bonnes heures. On avait apparemment fait une nuit blanche. Beny n’avait pas les esprits clair quand il était parti, il n’était pas bourré du tout mais il avait mal à la tête. C’était la dernière fois que je l’ai vu. Pendant la nuit, je lui ai demandé pourquoi il m’a dit la vérité. Vous savez ce qu’il m’a dit ? Parce que je suis Jack, qui veut toujours savoir la vérité. Il sait que ça m’énerverait de ne pas connaître la vérité. Parce qu’il sait et il a l’intention de faire passer les agents pour des crétins. Il me respecte trop pour me faire passer pour un crétin. Je l’ai souvent aidé quand il était jeune, quand il en avait besoin. Il sait que je viens du mauvais quartier, j’ai aussi connu la pauvreté. J’ai compris pourquoi Beny cambriole les maisons et je n’ai pas osé dire la vérité à mes collègues. Après tout, ce ne sont plus mes collègues. Ha ha !
Quand je suis parti en Louisiane, Orion m’appelle pour me donner des nouvelles de l’affaire. Ils s’éloignent de plus en plus de l’affaire. Je trouve que c’est dangereux pour Beny de fréquenter encore les policiers pour essayer de régler le problème de sécurité. Mais comme on dit dans un films: gardez vos amis de près, gardez vos ennemis encore plus près.

N.B: en anglais les mots voler sont différents, ça change le dialogue. Mais vous êtes en France Beny | No more talking ! Let's dancing ! 3584575255 On écrit français ici Beny | No more talking ! Let's dancing ! 819531770






Dernière édition par Beny Alvarez le Sam 4 Oct 2014 - 0:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Beny | No more talking ! Let's dancing !   Beny | No more talking ! Let's dancing ! EmptySam 4 Oct 2014 - 0:21



The last one...!

Récit de Franck Swakoski.Le calme avant la tempête. Je dis ça parce que je vais vous raconter ma matinée les gars. Je vous le jure. Y aurait eu une tempête si Beny n’était pas arrivé à temps ! En fait, ce matin c’était vide et il n’y avait personne. Pas beaucoup de gens bien réveillé ce matin. Il était huit heures, moi je venais de finir mes calculs des prévisions et j’ai pris connaissance de mon emploi du temps. Ça devait être ma journée banale mais nan. C’est une journée qui a super bien commencé. Une matinée à laquelle personne ne s’attendrait. Une tempête sans nom. Qui ne peut pas être comparée avec n’importe laquelle. Je la connais cette femme. Elle vient souvent à l’aéroport pour aller faire ses voyages, souvent pour ses fashion week, New York, à l’étranger avec son magnifique jet privé. Souvent elle fait une crise. Elle en a beaucoup fait ces derniers temps parce que son pilote à elle tombe souvent malade. Le pauvre, il est atteint d’un cancer et elle s’en fout. Oh, ce qu’elle veut c’est son pilote, un pilote qui puisse piloter son avion. Ce ne sera pas moi. C’en est hors de question. Je ne veux pas subir ses crises et ses caprices. Moi je ne vais pas à New York aujourd’hui. Elle n’a qu’a prendre l’avion comme tout le monde cette femme. Ouais, j’avais des pensées négatives d’elle. Je l’ai vue arriver avec ses petites affaires et se diriger vers son jet. Deux minutes plus tard, je l’entends faire sa crise. Lorelai Daniels n’a pas encore son pilote. Attention, la tempête arrive les gars.
Je suis Frank, je viens d’emménager il y a deux ans. Je ne connais pas encore Huntington Beach. Je suis capable de me paumer j’vous dis moi les gars. Ma vie ce sont les jets, j’ai consacré toute ma vie rien que sur ça. Je n’ai jamais voulu entrer dans l’armée. Même s’il y a de l’action là-bas. Je connais un mec, Beny Alvarez qui a fait Afghanistan et il dévie directement le sujet. Il nous fait comprendre qu’il ne veut absolument pas en parler parce que. Je sais quelque part, ça l’a traumatisé et je comprends qu’il ne veuille pas en parler. Il ne veut pas être la personne qui motiverait une autre à faire la guerre pour revenir complètement changée. Beny préfère la vie douce, piloter pour son plaisir. Regarder le ciel. Ça lui donne une sensation de calme. De ne plus voir les villes, les grattes-ciels. Rien que les nuages. Il a toujours trouvé ça beau. C’est son coin à lui. Quand il est énervé, quand il n’a pas le moral, quand il ne va pas bien quoi. Il va souvent piloter pour se détendre. Il s’en fout des décalages d’horaires en Amérique. Il voyage souvent dans l’Amérique. Des fois il va à l’étranger avec sa nièce qui a une peur bleue des avions. Elle en fait une scène aussi. Elle ne veut plus jamais monter dans un avion. Beny m’a raconté une fois qu’elle l’a trainé dans un bateau pour changer de l’avion, le résultat est moins encourageant: il ne veut plus jamais remonter sur un bateau. Rebecca ne veut plus jamais monter dans un avion. Pour partir à l’étranger, c’est carrément pas gagné pour eux… Les deux sont obligés de faire les efforts quand ils veulent vraiment partir à l’étranger. Ça me fait rire ça. Quand j’y repense, les crises de Rebecca sont moins pire que celles de Madame Daniels. Je m’occupe de préparer mon jet de chasse en entendant de loin madame Daniels. Beny est arrivé et je ne l’ai pas entendu. Il me salue, il porte un sac qui contient ses affaires. Il met son bras sur mon jet et s’appuie dessus pour se baisser un peu alors que je vérifiais le moteur. « _ Ça hurle sévère là-bas. Qu’est-ce qui se passe ? » « _ La Tempête. » « _ Encore ? » « _ Ouais. » « _ Ben merde. T’vas pas me croire Frank. Elle se dirige vers nous. » Je regarde Beny qui observe quelqu’un arriver derrière moi. Je me retourne à demi et je vois Madame Daniels sur le point de nous parler. « _ Est-ce que vous pouvez me rendre un service. Vous pouvez m’emmener à New York ? J’ai vraiment besoin d’y aller. » Je fais une moue désapprobateur et secoue la tête. « _ Désolé Ma’am. Je travaille ici et je ne peux pas quitter mon lieu de travail pour vous emmener à New York. » « _ Vous savez pourquoi mon pilote est encore absent ? » « _ Malade. » Et elle se met à râler. Je fais une grimace discrète à Beny qui apparemment, madame Daniels n’a pas remarqué sa présence. Caché par mon jet. « _ Je vous paierai mieux que vous l’êtes si vous le faites. » « _ Non désolé. » « _ Vous allez à New York ? » intervient Beny qui s’abaisse encore un peu pour se faire voir. La Tempête est surprise de le voir, elle ne l’avait apparemment pas vu. Comme toujours… Ha ha ha… « _ Oui évidemment je vais à New York ! » « _ Je vais aussi à New York. Je suis aussi pilote et je ne travaille pas ici. J'allais justement sortir le mien.. » Beny contourne mon avion avec son sac à dos sur son épaule. « _ Vous saurez piloter mon avion ? » Elle lui montre son avion qui était sur la piste d’embarquement. Le fils Hawking ne prend pas la peine d’observer le jet, il n’est même pas impressionné. Il hausse les épaules. « _ Je sais piloter tout sorte de jet. Donc le votre je sais m’en servir. » « _ Parfait alors. Je reste à New York pour deux jours. Vous me ramènerez à Huntington Beach dans deux jours. » J’ai plus l’impression d’assister à un entretien d’embauche. Quelque part, Beny signe avec le diable. Je secoue la tête pour essayer de l’en dissuader. Vous savez quel était son excuse ? Un nouvel avion ! Je vais piloter un nouveau jet plus performant que le mien si ça se trouve ! Ha ha ! Ça va être dément !
Des fois je me demande de nous deux, qui est le plus mâture. Je gagnerais carrément haut la main… Parce qu’il s’en foutait de se faire embaucher par cette Tempête. Tant qu’il pouvait piloter le grand jet de madame Daniels. Bien que Beny a fait style de ne pas être impressionné par le grand jet de cette femme, il a toujours rêvé de le piloter. Il a vu de loin à plusieurs reprises. Il rêvait de le piloter. Il n’a pas besoin de me le dire, moi je le vois à ses yeux. Il est tellement content quoi. « _ C’est quoi votre nom ? » lui demande-t-elle. « _ Beny Alvarez. » « _ Oh comme Speedy Gonzalez. » Beny éclate de rire et reprend son sérieux luttant contre l’hilarité. « _ Et c’est quand vous voulez madame Daniel. » Mon visage se décompose. Je le vois à son faux sourire qu’il a fait exprès. Il a fait exprès le con de ne pas prononcer le s ! « _ Ça fait comme Tata Daniel. » Oh p’tain. Beny ! Je lui envoie mon gant pour l’arrêter dans son délire. Il me regarde et ne voit pas la gaffe qu’il a fait. Il montre qu’il ne voit pas la gaffe. L’enfoiré. Il joue sur le fait que Madame Daniels n’a pas le choix de le prendre provisoirement pour pilote. Pour remplacer celui qui est malade. Parce qu’elle sait qu’elle ne trouvera pas un autre pilote. Beny le sait aussi et il joue sur ça. Oh le con… Il ne sait pas dans quoi il va s’embarquer. Mais ce qui me surprend, c’est que la Tempête s’est mise à lui tourner le dos et à marcher vers son avion. Beny s’est mis à la suivre et me dit. « _ À dans deux jours. » « _ Eh ! Et Rebecca ? Tu l'as prévenue parce qu’elle va quand même pas rester toute seule dans la maison ! » Il se retourne et continue de marcher en arrière. Il lève les bras pour me dire que ça va. Il hurle au fur et à mesure qu’il s’éloigne. « _ Elle est partie pour un week-end avec une amie à Los Angeles ! Hollywood quoi ! Elle y va pépère pendant que son oncle - moi - travaille ! Tout va bien quoi ! » Ah bah ok. Tout va bien pour lui. J’avais oublié qu’il est dans une des plus grande famille de Huntington Beach. Une des plus riches avec les Wildes. Ils sont ceux qui sont sur cette ville depuis plus longtemps que certaines familles. Ah mais je ne vous cache pas que Rebecca m’a l’air de vivre comme une princesse… Une vraie princesse. Je ne connais pas des masses les Hawkings. Quand j’ai rencontré pour la première fois Beny, je n’ai pas soupçonné qu’il était de cette famille. Parce qu’il s’était présenté en Alvarez. Alors j’ai pas pigé le truc. C’est en le connaissant au fur et à mesure que j’apprends des trucs. En fait ce mec, il est pépère quoi. Je n’imagine pas du tout les difficultés qu’il a dû vivre pour arriver à être dans ces conditions là quoi. Je n’imagine pas du tout. Parce que chacun a sa propre histoire. Dont certains leur vie ne se passe rien. D’autres dont leur vie a été très mouvementée. La mienne ? Pas plus mouvementée que cette de Beny c’est clair. Je regarde le jet rouler sur la piste de décollage. Je le regarde prendre de l’élan et de décoller comme il le faut. Ah bah, apparemment Beny sait le piloter. La disposition des outils et la puissance du moteur est très différent. J’espère quand même qu’il va pas faire des conneries lui.
J’y crois pas. Il emmène la Tempête loin de nous. Grâce à son sacrifice. Le soleil est revenu à Huntington Beach.
Et des fois je devrais arrêter de dire des conneries. Mais ça, vous le savez non ? Ha ha ! Apparemment je ne suis pas très bavard. Mais j’y peux rien. Il ne s’est pas passé grand chose dans ma vie. Je suis en train de me demander s’il va se passer encore des trucs à Beny. On verra bien. Parce que ça m’a l’air d’avoir commencé. Quand il était de retour de New York, il m’a dit que Christian avait raison. Il y a certaines personnes qu’il n’a pas fait attention prennent de plus en plus d’importance dans sa vie. Parce qu’il me dit d’avoir souvent vu Madame Daniels à New York mais qu’ils ne se sont jamais abordés, parlé. Qu’ils ont pris le même chemin, presque en même temps sans le savoir. Il lui a suffit de se proposer en tant que remplaçant de son pilote que quelque chose dans sa vie change. Déjà, j’ai rien compris à ce qu’il m’a dit. Je ne sais pas qui est Christian mais sûrement un de ses amis. Les personnes qu’on ne fait pas attention jusqu’à ce qu’ils prennent une importance capitale dans notre vie ? Quand même. Ça va un peu trop loin là.


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MessageSujet: Re: Beny | No more talking ! Let's dancing !   Beny | No more talking ! Let's dancing ! EmptySam 4 Oct 2014 - 0:24

Je vous dois une explication les H.Biens. J'ai posté ma fiche une seconde fois parce que F.A a décidé de m'embêter Beny | No more talking ! Let's dancing ! 3584575255 Je devrais demander à Bro, Fatii et Serge de supprimer les messages, mais ça ne serait plus logique et trop chiant. J'ai donc posté une nouvelle fiche et comme vous pouvez voir. Elle est très très très (...) longue Beny | No more talking ! Let's dancing ! 774804341

Ceci dit. Ma fiche est terminée Beny | No more talking ! Let's dancing ! 2317965747
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MessageSujet: Re: Beny | No more talking ! Let's dancing !   Beny | No more talking ! Let's dancing ! EmptySam 4 Oct 2014 - 0:51

Vilain... vilain FA !
En tout cas bravo pour ta fiche *3*

(bon cette fois j'te demande pas de m'épouser, avec une fille de 24 ans ça devient bizarre 8D on ira faire un saute en parachute à la place Rolling Eyes )
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MessageSujet: Re: Beny | No more talking ! Let's dancing !   Beny | No more talking ! Let's dancing ! EmptySam 4 Oct 2014 - 7:43

F.A le chieur éternel mais on l'aime trop pour ne pas le dire Beny | No more talking ! Let's dancing ! 774804341

(Il y a un mec de vingt ans qui est en couple avec un mec qui a le double de son âge Beny | No more talking ! Let's dancing ! 2670095148 T'as même pas le double de mon âge but ... Beny | No more talking ! Let's dancing ! 3584575255 Whatever, j'vais pas te demander de te marier avec Beny, il va refuser Beny | No more talking ! Let's dancing ! 1157649155 )
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MessageSujet: Re: Beny | No more talking ! Let's dancing !   Beny | No more talking ! Let's dancing ! EmptySam 4 Oct 2014 - 12:21

Un complot, cherches pas...

(Non mais un saut en parachute ça me vas tu sais... Beny | No more talking ! Let's dancing ! 2176152401 )
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MessageSujet: Re: Beny | No more talking ! Let's dancing !   Beny | No more talking ! Let's dancing ! EmptySam 4 Oct 2014 - 15:37

Pfeuh. J'vais pas me casser le cul à chercher Beny | No more talking ! Let's dancing ! 4026234326

(Si tu es sûre Beny | No more talking ! Let's dancing ! 2176152401 )
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MessageSujet: Re: Beny | No more talking ! Let's dancing !   Beny | No more talking ! Let's dancing ! EmptyDim 5 Oct 2014 - 17:44

Rebienvenuuue Beny | No more talking ! Let's dancing ! 3184177323
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MessageSujet: Re: Beny | No more talking ! Let's dancing !   Beny | No more talking ! Let's dancing ! EmptyDim 5 Oct 2014 - 20:28

Merciii Beny | No more talking ! Let's dancing ! 2317965747
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Neela Meyers
Neela Meyers
THIS WORLD IS MINE


› MESSAGES : 12654
› EMMENAGEMENT LE : 02/03/2013
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› STATUT CIVIL : en relation passionnelle avec son cheeseburger parce qu'il n'y a que ça de vrai. en couple avec imran devil johar et il est boiling hot. maman de la petite maya meyers aka cutest baby girl ever.
› QUARTIER : presidente drive.
› PROFESSION/ETUDE : médecin, chirurgien cardiaque.
› DOUBLE COMPTE : naya m. quinton, la garce sublimissime que tout le monde déteste + taleisha campbell, aka da delicious cookie.
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› COPYRIGHT : ranipyaarcreation.
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MessageSujet: Re: Beny | No more talking ! Let's dancing !   Beny | No more talking ! Let's dancing ! EmptyLun 6 Oct 2014 - 1:12

Beny | No more talking ! Let's dancing ! 2317965747

c'est tout ce que j'ai à dire.

Beny | No more talking ! Let's dancing ! 2317965747

et aussi je veux les retrouvailles avec les jumeaux Beny | No more talking ! Let's dancing ! 2317965747 et avec les new-yorkaiiis Beny | No more talking ! Let's dancing ! 3200772859 Beny | No more talking ! Let's dancing ! 1557144119 sur ce, je valide !!! (on s'en fou des petites fautes d'ortho hein Beny | No more talking ! Let's dancing ! 411855516 )
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MessageSujet: Re: Beny | No more talking ! Let's dancing !   Beny | No more talking ! Let's dancing ! EmptyLun 6 Oct 2014 - 1:16

Beny | No more talking ! Let's dancing ! 2317965747

Les fautes je les ai pas dû voir sur bonpatron Beny | No more talking ! Let's dancing ! 25691698 #tiredlasttime Beny | No more talking ! Let's dancing ! 3584575255

Merci Beny | No more talking ! Let's dancing ! 2317965747 Quel courage d'avoir réussi à tout lire Beny | No more talking ! Let's dancing ! 2982522762
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