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| Breaking the spell of the typical | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Breaking the spell of the typical Jeu 16 Oct 2014 - 20:14 | |
| C’est la faute à Heath Wilde, d’abord. Avec sa sale gueule de millionnaire rendu excentrique par la disproportion de ses moyens. Du coup, quand je suis tombé sur l’info concernant cet à peu près open house au Diamond’s pour l’Halloween, j’en ai tout de suite conclu que l’Univers me parlait. Mes préparatifs progressaient dans les temps, et ce soir, cette nuit, c’était nuit de shopping. Mon passe-partout à la main, je faisais du lèche vitrine à la recherche de l’habit idéal, à l’heure où tout le monde ne cherche qu’une raison de ne pas regarder dans votre direction. Dormez tranquilles, bons citoyens d’Huntington, car ce soir, Tom Fuller ne conspire pas contre vous. Enfin, pas directement. Ouais, j’aurais pu demander à Buckley ou a Clarkson, mais ça aurait été d’un ennui… en plus d’être contre tous mes inflexibles principes d’indépendance et d’autonomie. Tu veux un truc? Vole-le à plus faible que toi, pour lui démontrer la stupidité de ses concepts propres de propriétés privés. Et s’il ne reconnait pas que la valeur de la leçon surpasse celle du bien, alors il mérite d’en être privé, voilà tout. Finalement, mon regard s’arrêta sur un sublime ensemble chemise/cravate. Sourire satisfait aux lèvres, je soupesai le poids de ma brique – le passe-partout dont je vous parlais- avant de la balancer contre la vitrine et de me délecter de la mélodie du verre brisé. Elle ne décevait jamais. Accompagné du bruit de l’alarme, j’envoyai chier le petit couple de témoins qui se demandaient ce qui se passait. Ils empoignèrent leurs téléphones en détalant comme des lapins, tandis que je déboutonnais l’objet de mes envies. Un rapide examen m’ayant confirmé que la taille le faisait, je fourrai le tout dans mon sac. Je m’apprêtais à lever le camp lorsque je remarquai la présence d’une caméra de surveillance, braquée sur moi. Ma générosité proverbiale m’empêcha de quitter sur une aussi mauvaise note. En quelques minutes, j’avais mis en scène une jolie partouze aussi explicite qu’animale de mannequins transgenres, animée by yours truly. Putain que j’espérais qu’elle soit dotée d’un microphone, cette caméra… Douze minutes plus tard, soit une bonne demi-heure avant que la police n’en ait quoi que ce soit à foutre, je reprenais mon quotidien, brique à la main, fier comme un pape. Et convaincu de bénéficier de la même immunité diplomatique. Ohhhh, comme j’avais tort, cette fois. Remarquez que c’était inévitable : à la fréquence à laquelle je crachais en l’air, il fallait bien que ça me retombe en plein visage un jour ou l’autre. Ne serait-ce qu’une question de probabilité. Et entre vous et moi, sans cet espoir, il y a bien longtemps que je me serais pendu. Mais dans le cas qui nous intéresse, ça m’est retombé dessus deux soirs plus tard. Dans mon humanisme digne de Gandhi, j’abordais les quelques rares passants de Pacific Lane pour les prévenir de l’imminence de l’apocalypse des zombies, avec mon habit d’homme-sandwich et mes dépliants de la LSD-Z – la Ligue Salifornienne de Défense contre les Zombies. Comme d’habitude, je ne récoltais que quelques sourires de faux-cul qui pensaient que je voulais baiser leur femme (c’était vrai, remarquez, mais ça n’avait quand même rien à voir), quelques pas qui s’accéléraient et quelques rares questions polies – clairement mes préférés. Jusqu’à ce que ma route croise celle de cette blondasse… And then, all hell broke loose – pour une simple chemise. It was a bloody glorious day. |
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| Sujet: Re: Breaking the spell of the typical Dim 26 Oct 2014 - 23:15 | |
| Il y avait des périodes comme ça où on pense qu'on a dû faire quelque chose de mal pour que le Destin s'acharne sur nous. Billie était de ces gens qui faisaient le mal, mais elle n'avait jamais eu autant de malchance en si peu de temps - l'assassinat de ses parents étant un sujet hors-concours. Après le vol à l'arrachée dont elle avait été victime l'autre jour avec sa caisse du début de la journée, et dont elle ne préférait pas reparler, la voici qui faisait face à un cambriolage. Dans les deux cas, l'infraction avait été perpétrée par un imbécile. Le premier avait été assez stupide pour dérober son butin avant l'ouverture, là où le contenu est au plus bas puisqu'il n'a aucun profit, servant juste de change à celui ou celle qui n'aurait pas la monnaie. Il n'avait pas fallu longtemps à la jeune femme pour retrouver le coupable et pour lui passer l'envie de recommencer.
Le problème avait été le second. Il était allé trop loin. En plus de se permettre de briser la vitrine du magasin, de se servir sans permission et sans payer, il avait humilié la blondinette. La vidéo aurait pu être mis sur un site internet pour adultes et le pauvre mannequin aurait pu avoir une thérapie pour s'en remettre. Billie en voulait à beaucoup de gens. Elle en voulait à la police, parce qu'ils n'avaient pas été capables d'intervenir rapidement sur les lieux, comme toujours - mais elle ne pouvait pas trop s'en prendre à eux, ils sont tellement imbus d'eux-même que cela aurait pu se retourner contre elle. Mais plus que tout, elle en voulait à ce connard qui avait eu la stupide idée de s'en prendre à ce qu'elle avait construit en si peu de temps. Il allait payer, comme le premier.
Elle avait récupéré les bandes de vidéo surveillance réquisitionnées par la police. Elle les avait longuement étudiées entre deux bêtises de Moloko, son petit chiot. Elle s'était rendue compte qu'elle connaissait ce salaud. Elle l'avait déjà vu, traîné dans son quartier, errant comme un sans-abri. Elle avait pris son temps, comme toujours, pour préparer son plan. Elle avait attendu la nuit, question de visibilité, pour agir. Elle n'avait pas pris sa prothèse. Pourquoi faire ? Elle n'allait pas en avoir pour longtemps de toute façon et personne ne la verrait. Lui, par contre, était parfaitement visible avec son tract géant sur le corps - et sa carrure imposante de toute manière. Billie n'avait pas peur. Des comme lui, elle en avait déjà vus, elle leur avait déjà donné une leçon. La rue était vide. Chacun avait pris soin d'éviter de croiser la route de cet étrange bonhomme dont le discours portait à confusion. Elle l'interpela d'un signe de la main.
Hey salut !
Elle attendit qu'il lui fasse face avant d'abattre sur son crâne la batte qu'elle avait pris soin de prendre avec elle. Pas assez de force pour le tuer, juste assez pour l'assommer. Elle s'occupa ensuite de le tirer - non sans peine, il fallait bien l'avouer - à l'abri des regards des passants un peu trop curieux. Dans l'impasse remplie de bennes à ordures, elle s'occupa d'attacher son poignet droit à la barre de fer rouillée fixée au mur en pierre avec un lien de serrage qu'elle ne ménagea pas. Elle s'installa ensuite confortablement sur un cageau qui traînait par là, en face de sa victime, attendant qu'il reprenne connaissance. Pour faire accélérer le processus, elle donnait de temps en temps des petits coups de batte sur son visage, comme on réanimait quelqu'un avec des claques. Un sourire sadique illuminait son visage. On sentait très clairement qu'elle était dans son élément.
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| Sujet: Re: Breaking the spell of the typical Jeu 6 Nov 2014 - 23:09 | |
| Les maux de tête, c’est un peu comme si votre corps vous envoyait chier. Je veux dire par là qu’il s’agit très certainement du symptôme le plus vache, le plus douloureux et le plus flou avec lequel il peut vous communiquer. Le dernier repas remonte à trop longtemps ? BAM, mal de tête. Il fait trop soleil ? RE-BAM, encore dans ta tronche. T’as pris ta bouteille de gin pour une bouteille d’eau ? KABAM, mal de tête. La conasse que tu viens de renverser en vélo crie trop fort ? Et ouais, mal de tête. On sait donc jamais vraiment de quoi il s’agit – mis à part que ton corps trouve que t’as pris au moins une décision de merde. Et qu’il est rancunier as fuck.
Du coup, quand tu te réveilles avec le crâne qui veut exploser et des souvenirs très approximatifs de la dernière journée… t’as vraiment aucune idée de ce qui se passe. Sauf que ça va être une mauvaise journée…
Après, au moins, il y a des indices. Ce poignet attaché qui menaçait de me luxer l’épaule. Cette blondasse au sourire mauvais, assise en face de moi. La batte de baseball, dans sa main, avec laquelle elle me « caressait » mon visage.
PUTAIN, LA BATTE DE BASEBALL DANS MON VISAGE!
Le flash me heurta avec, well, la force d’un bâton de baseball, et je sursautai violement alors que ma conscience reprenait le contrôle de son petit bureau surchargé. Au plus grand dam de mon corps, qui s’amusait vraisemblablement à tester les limites du système de perception de la douleur de la grande région de ma sale gueule.
Je m’étais souvent retrouvé dans des situations imprévues, impliquant des blondes, des entraves, des ruelles ou des armes contondantes, mais rarement dans un seul et même scénario. Et malgré ma légèreté habituelle, je prenais bien conscience que cette fille là avait les yeux de quelqu’un qui était prêt à mettre fin à ma misérable existence. Je n’avais aucune idée de ses raisons, mais je savais que je l’avais sûrement mérité.
Je fis donc ce que je m’étais toujours promis de faire : je lui souris avec toute la provocation dont j’étais capable.
"Putain, depuis quand Boucle d’Or a passé de se brûler la langue sur des céréales trop chaudes à tabasser d’innocents hobos ? Je suppose que j’étais le plus facile de la série ? Ou le plus croustillant ? "
À mesure que ma langue se faisait aller, je prenais conscience qu’elle avait délogée l’une de mes dents de ses ancrages. J’achevai le travail, et la crachai au sol, sur ma gauche.
"Au lieu de généreusement « offrir » tes services de chirurgiennes dentaire aux démunis –qui sont excellents soit dit en passant, tu devrais aller te vendre aux Royals – ils en auraient eu bien besoin. Et peut-être que ça sera suffisant pour te donner une chance avec Kate Upton. Tu m’enverras des photos."
Je me demandais si cette fois-ci était la bonne ? Dans ma tête, je n’ai jamais eu le moindre doute que ma fin arriverait brutalement. Que quelqu’un réaliserait qu’il lui suffisait de m’écraser pour que j’arrête de vomir de la merde sur son mode de vie. Je m’étais imaginé les Men in Black, avec une petite seringue. Une bande de motards, peut-être, me foutant dans un immeuble en flamme. Quelque chose du genre.
J’avais peut-être été plus compris que je le croyais, pour qu’on décide de m’envoyer une playmate comme ultime bourreau.
"Badineries à part, Boucle d’Or, même pour le strip-tease de tous les strip-tease, je ne te donnerai pas le nom de mon patron chez les Illuminatis. Ni les codes de lancement de mes sous-marins nucléaires. Et encore moins l’emplacement de la Bat-Cave. Allez, je vais croire en ton potentiel – peut-être la Bat-Cave. Mais il va vraiment falloir que tu me travaille au corps…"
Avec un peu de chance, peut-être qu’elle me rédigera une épitaphe digne de ma glorieuse existence – humiliante et désobligeante. Elle semblait avoir un petit côté suffisamment timbré pour le faire. Je reconnaissais ce petit éclat, dans ses yeux. C’était pratiquement le même que je voyais chaque matin dans le miroir : the one of those who understood that the joke’s on us. |
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