Aujourd’hui, c’était une journée qui allait devenir très étrange. Cooper était comme à son habitude au café Hometown, avec son nouvel ordinateur. Il n’allait pas voir Anthony, c’était sûr parce qu’il était à Chicago pour quelques jours, voir sa famille. L’écrivain faisait comme s’il allait voir quelqu’un, Harper peut-être ? Non. Il était en pleine rédaction d’un second livre, il était bien inspiré et il savait maintenant quoi écrire. Il écrivait non stop, en observant tout ce qu’il avait écrit dans son carnet des témoignages qu’il avait réussi à avoir en questionnant des gens sur le fait ce qu’ils en pensaient de la ville de Huntington Beach. Que c’était la ville, qui était le centre du monde, que tout le monde se connaissaient, qui se retrouvaient dans des manières les plus étranges. Qu’ils se connaissaient dans le passé. Comme par exemple, le hasard avec Beny Alvarez était très étrange. Il connaissait sa cousine, avec qui il était tombé amoureux un moment quand il veillait sur elle, mais qui avaient perdu contact. Peut-être que grâce à Cooper, le contact sera rétabli. Ou encore Alex qu’il avait récemment croisé, il connaissait la famille Kingston et c’était lui qui lui donnait des nouvelles sur son frère et sa soeur. Le plus drôle, c’était qu’il avait raconté comment il avait retrouvé sa meilleure amie et son cousin. Le plus drôle encore, c’était que Cooper connaissait la meilleure amie d’Alex. Ils n’en revenaient pas de tout ces hasards.

C’était pourquoi Cooper avait décidé d’écrire un livre sur cette ville qu’était Huntington Beach. Relatant que c’était le centre du monde où tout le monde se retrouvait. Il n’allait pas tarder à questionner Harper bientôt. Puis elle s’y prêterait volontiers à ce jeu ! Elle aimait beaucoup Cooper, parce que leur lien évoluait petit à petit et ça ne passait pas vraiment par une soirée cul, ils avaient découverts qu’ils aimaient bien se parler, apprendre à se connaître et … À cuisiner ensemble. Les muffins… Que c’était bon. « Harper ? Est-ce que je pourrai avoir un nouveau café et .. Un .. Non deux muffins s’il te plait. » fit-il en l’interpellant, la jeune femme lui avait répondu par un sourire. Elle était peut-être amusée par le comportement gourmand de Cooper. Deux muffins pour lui tout seul ? Non, en réalité il voulait un muffin. L’autre était pour la personne qui allait arriver devant lui. Une personne qui allait être questionnée par Cooper ? Non ! Une personne qui allait questionner Cooper ! C’était une jeune lycéenne qu’il avait rencontré à la séance de dédicace où il avait rencontré par la même occasion Elijah. Elle s’appelait Amy et elle travaillait sur une dissertation sur un artiste préféré. L’écrivain avait été surpris dans un premier temps d’avoir été choisi pour un sujet de dissertation. Elle lui avait demandé durant la séance de dédicace si elle pouvait le voir, lui poser des questions. Coop’ avait été amusé par tout ceci qu’il avait accepté. Il vit l’heure et donc, il ferma l’écran de son mac pour le mettre de côté. Il se fit servir par Harper, avec un nouveau café et deux muffins. « Merci Harper. » Et elle était partie servir d’autres clients.

Il poussa le muffin en face de lui alors qu’il prenait l’autre pour le manger. Le bonheur intense… Alors qu’il mangeait tranquillement le muffin, il reconnut Amy qui venait d’entrer et qui le cherchait du regard. Il sourit quand il vit qu’elle l’avait retrouvé. Elle s’assit en face de lui, avec un grand rayonnement, une bonne humeur. Une bonne ambiance, c’était ce dont l’écrivain avait besoin. Il se sentait bien d’un coup comme ça. « Bonjour ! J’espère que je ne suis pas en retard … » Il secoua la tête, pour lui dire que non elle n’était pas en retard. « Merci encore de m’accorder de votre temps pour mon devoir! » « C’est un plaisir. » ajouta-t-il avec un grand sourire. « Je me suis permis de te commander un muffin, ici la gérante en fait de très bons. En revanche, je ne savais pas quoi te commander à boire. » Autant ne pas dire qu’il avait eu le (très) grand privilège de manger en premier les muffins, de les découvrir et ils étaient très bons. Il savait comment les faire, mais il les faisait très mal pour Kira qui n’en voulait pas finalement. Elle lui faisait vivre des fois un cauchemar, mais il restait optimiste, que tout ceci allait finir par s’arranger. « Alors, faisons cette dissertation. Je suis bien curieux des questions que vous allez me poser. » Et il ne mentait pas. Parce que pour lui une lycéenne, c’était bien différent d’un journaliste. Elle cherchait à écrire une dissertation sur son artiste préféré et ce n’était pas vraiment une critique contrairement à des journalistes (comme Anthony) qui cherchaient des fois à l’évincer.

Des fois, ça faisait du bien de rencontrer une fan de son travail, mais Cooper n’aimait pas les femmes qui aimaient son livre et qui pensaient qu’à entrer dans sa vie. À vouloir conquérir son coeur. Il n’aimait pas vraiment les profiteuses et surtout celles qui n’en avaient rien à faire pour son travail, mais juste parce qu’il ferait un très bon parti. Encore des femmes qui rêvaient d’être amies avec lui. Coop’ en avait croisés quelques unes et il avait dû faire un excellent effort de ne pas montrer son agacement. Amy était quelqu’un de différent, elle n’était pas comme les autres fans. Elle s’intéressait vraiment à son travail, à lui et il avait été agréablement surpris qu’elle veuille faire une dissertation à son sujet. Quelque part, Cooper avait été touché par le sourire étincelant de la jeune adolescente, par sa volonté de faire quelque chose, qu’il n’avait pas eu envie de lui refuser cette chance. Il ne le regrettait pas du tout, il était à l’aise avec elle et il avait tenté de la mettre à l’aise à son tour. Il sourit à son tour quand elle sourit. Il savait que personne ne pouvait résister aux muffins, lui en premier. Surtout ceux de Harper qui étaient les meilleurs qu’il avait mangé depuis les desserts que sa petite soeur préparait.

« C’est très gentil de votre part, c’est mon gâteau préféré! Ne vous inquiétez pas pour la boisson, je n’ai pas très soif pour l’instant, je commanderai plus tard si j’en ai besoin. » Coop’ sourit doucement et prit un air rassuré. « C’est une évidence. Les muffins sont pour la plupart de tous, les desserts préférés. » Il mangea une autre bouchée du muffin, il sentit sa mâchoire se détendre tellement c’était bon. S’il pouvait, il pourrait vivre le restant de ses jours rien qu’avec les muffins ! Coop’ ne s’était jamais senti stressé face à elle et il ne sentait plus le stress chez la jeune fille. Mission accomplie ! Il demanda gentiment à commencer la dissertation après avoir fini son muffin trop vite. Il n’hésitera pas à en redemander à Harper quand elle passera à nouveau par ici. Vivement qu’elle passe à nouveau ! « Oui, commençons! Je suis moi-même très curieuse d'entendre vos réponses...et je compte bien réaliser la meilleure dissertation de tous les temps grâce à vous, et pour vous! » Il sourit, il aimait bien ce côté qu’Amy ressortait. Elle avait l’air d’être prête à toute, à vouloir tout donner pour faire la meilleure dissertation. « Oui je suis d’accord et je ferai de mon mieux pour qu’ensuite tu aie une meilleure note de la classe. » Il n’hésitera pas à l’aider au moindre soucis, même s’il n’avait pas vraiment enseigné sur comment écrire… Parce qu’il était un élève d’Anthony bien que maintenant il se débrouillait tout seul depuis qu’il avait trouvé le sujet grâce à lui. Ils s’entendaient un peu mieux maintenant.


« Tout d'abord, je voudrais savoir si écrire est une vocation pour vous. Est-ce que vous avez toujours eu envie d'écrire? Est-ce que vous avez découvert cette envie sur le tard? » Cooper sourit à la question et déposa la tasse de café qu’il avait prise dans sa main pour boire une petite gorgée. Il savait les risques quand il allait devoir faire face à des questions très personnelles, mais il y répondra doucement et il n’ira pas trop loin. Maintenant, avec le temps Cooper avait enfin appris à se contrôler dans les propos. Et puis, la jeune lycéenne n’avait pas commencé avec les questions qui sont vraiment personnelles, elle lui demandait tout simplement si l’envie d’écrire avait toujours été une vocation pour lui. Il joignit les deux mains et se mit à réfléchir quelques secondes « Pour commencer, j’ai eu envie d’écrire depuis longtemps, mais j’ai ignoré cet envie parce que je ne m’en pensais pas vraiment capable. Car j’ai fais des études scientifiques pour devenir un grand chirurgien urgentiste. Les chirurgiens ne deviennent pas écrivains, pas pour écrire un genre de roman que vous avez aimé lire. J’ai découvert assez tard quand j’ai arrêté mes études et que j’avais tout mon temps devant moi. » Il espérait avoir répondu correctement à la question à la jeune lycéenne. Si c’était ce dont elle avait besoin, mais généralement il n’y avait pas de soucis. Quelque part, Coop’ se souvenait bien comment ses études avaient été imposés par ses parents alors qu’il sentait qu’il avait la fibre artistique ou sportive, mais sa carrière sportive était arrêtée bien avant qu’elle ait pu commencer. Merci le copain de Spencer…

C’était impressionnant Amy qui prenait des notes alors qu’elle regardait à peine son carnet, déjà au lycée les élèves étaient capables de prendre des notes de cette façon-là. Il faisait attention à que son débit de parole n’était pas trop rapide, afin qu’elle puisse suivre. Il ne le faisait pas non plus lentement, ne voulant pas donner la sensation qu’il était tout juste en train de dicter. Cooper ne regrettait pas réellement d’avoir fait des études en médecine, bien qu’il n’avait pas vraiment le diplôme…! C’était déjà ça d’avoir des bases en médecine qui allait peut-être servir dans les mois à venir, il ne songeait pas à reprendre, il ne s’en sentait pas vraiment capable. Il pouvait quand même soigner les gens alors qu’il n’avait pas vraiment le diplôme, même si la plupart de ses patients étaient des blessés des combats clandestins. Petit à petit, Cooper se rendait compte que le défi avec la mort lui manquait, l’adrénaline aussi lui manquait. L’univers quelque part, lui manquait bien qu’il avait trouvé celui qui lui correspondait le mieux : la littérature. Ses parents désapprouvaient fortement cette idée, parce que ça ne suivait pas les principes de la famille Kingston. Sa soeur était libre de faire ce qu’elle voulait, son frère aussi bien que maintenant il avait un avenir un peu plus imposé par les parents. « Je suis heureuse que vous ayez pu retrouver votre voie malgré les complications que vous avez connu. » Il répondit silencieusement par un sourire, il prit sa tasse de café et la finit. Cooper quelque part faisait son modeste et la jeune fille se permit d’ajouter, plutôt de préciser: « Pas juste heureuse pour moi, mais surtout pour vous, vous le méritez. » Il déposa la tasse de café sur la table, à peine qu’il l’eut fait Harper était déjà revenue avec une nouvelle tasse de café qu’elle le lui servit et des nouveaux muffins sur une assiette… Au nombre de quatre. « Merci Harper. » fit Cooper à la jeune femme, dans un léger rire. Elle semblait avoir lu dans ses pensées ! L’écrivain laissa les muffins sur l’assiette, résistant intérieurement à en prendre un. Il ne fallait pas qu’il se déconcentre alors qu’il avait déjà des questions à répondre. Il tiendra bon contre les muffins. « Et j’espère que vous n’emprunterez pas le même chemin que moi, il faut vraiment faire les choses que vous aimez. Vous comptez de faire quoi comme études plus tard ?» se permit-il d’ajouter, alors qu’il empêchait doucement sa main de prendre le muffin. Vite une autre question !

Heureusement que la seconde question vint, sur cet instant-là, Cooper oublia vite le muffin qui était à côté de lui, malgré la bonne odeur…! Le ton joyeux d’Amy l’aidait assez aussi sur ce côté-là. « C'est un bon début! Surtout, si je pose une question trop personnelle dîtes-le moi: je ne veux pas vous mettre mal à l'aise. Continuons! Comment s'est passée l'écriture de votre premier livre, le seul à ce jour? Quelles ont été vos inspirations? » « Il n’y a pas de soucis pour les questions personnelles; jusqu’ici tout va bien et je n’hésiterai pas. » s’enquit-il de répondre rapidement, avant de répondre enfin à la question. Cooper était déjà habitué à ces genre de questions que posaient les journalistes. Il avait déjà connu quelques uns qui n’étaient pas vraiment discret et qui cherchaient à savoir les moindres défauts de l’écrivain, afin que les gens savent tout de lui, qu’il n’ait plus aucun secret à cacher. « Alors. Heu.. Je me suis inspiré des faits réels, il y a ma part du vécu dans ce livre [rire], enfin… Au début, je ne pensais pas ce que je viens de commencer serait un livre. C’était une journée comme une autre, sauf qu’à ce moment-là, je n’avais plus internet et je ne savais pas quoi faire que d’écrire. Alors j’ai écris la première page, sans vraiment réfléchir et je me suis arrêté à la soirée. Je me suis rendu compte en lisant que j’ai laissé trop longtemps ma passion de côté, que j’ai décidé d’écrire un livre. De vivre un peu comme le personnage pour que les mots me viennent plus facilement. » Il se tut et finit par prendre le muffin malheureusement. Il avait vite cédé. Il ne le mangeait pas en revanche, ce qui était assez étonnant. « Ma fiancée à l’époque m’a énormément soutenu et m’a donné aussi des conseils, si on peut la considérer comme source d’inspiration. » Il sourit et mangea une bouchée du muffin. Que c’était bon. Il observa la jeune lycéenne écrire, finir et c’était avec un sourire que Cooper se mit à lui dire l’exclusivité. « Je suis en train d’écrire un second livre, dont le sujet se portera sur cette ville, Huntington Beach et ses habitants. Le fait que j’ai vécu quelques mois dans cette ville, j’ai eu une inspiration d’un ami à moi qui m’a posé la question: est-ce que vous n’avez pas la sensation que dans cette ville, le monde est petit, genre comme si c’était le centre du monde. Par exemple, tu vois souvent une personne à Boston, tu la retrouves à Huntington Beach et vous devenez des amis ? Je n’ai pas vraiment pris ça au sérieux, mais au fur et à mesure que je fais des rencontres, j’ai fini par le croire. » C’était intéressant ce qu’il venait de dire, mais il s’était un petit peu emporté et avait un petit peu parlé trop vite. Cooper venait de s’arrêter pour manger une autre bouchée de muffin et fit approcher l’assiette à la jeune Amy. Signe qu’il ne devait pas manger, que cette assiette reste éloignée, parce que sinon il allait tout manger et surtout, il allait se rappeler de la soirée spéciale avec Harper.

Cooper adorait le sport, mais avec sa blessure qu’il se trainait encore à l’épaule, c’était déjà fichu pour lui. Il adorait la littérature, mais ce n’était pas le domaine dont les parents accepteraient de voir leur fils ainé y être. Alors, la médecine semblait être une bonne option, parce que c’était à la fois du sport, un peu .. Non pas de la littérature, mais il y avait de l’art en quelque sorte de sauver les gens. C’était aussi de la médecine, là où son père travaillait. Voilà le raisonnement de Cooper, il pensait apprécier plus le sport, la sensation d’action dans les urgences que la littérature, mais il s’était trompé et il s’en était rendu compte juste après son erreur médical. Il mettait du temps à se rendre compte des choses. Cooper sourit devant l’air songeur de la jeune lycéenne. « Je ne sais pas vraiment...En fait, je crois que j'aime trop de choses. Ça peut paraître un peu paradoxal, n'est-ce pas? *rire* J'ai besoin d'encore un peu de temps pour trouver ma voie...Mais une fois que je la tiendrais, rien ne me fera lâcher! » Il hocha doucement la tête, bien convaincu ce qu’elle venait de dire, il la croyait absolument. « Ceux qui se sont souciés de leur avenir, qui prennent cette histoire au sérieux sont passés par là. Ces angoisses, ces questions sans réponses…. J’espère pour vous et je ne le dis pas pour moi, que vous trouverez votre voie. » Les muffins passèrent à l’attaque avec la bonne odeur, il était complètement difficile de résister, mais l’écrivain tenait bon. Plus il prenait son temps à les manger, à résister, moins il aurait des muffins que Harper se plairait à lui en donner d’autres pour son plaisir.

Que c’était drôle de parler de Meghan comme si rien n’était. Alors qu’elle était morte, sans laisser l’espoir à Cooper de lui dire la vérité, sur sa relation avec Ally, qu’il voulait connaître sa réaction. Sur ce qu’elle en pensait. Il ne le saura jamais. Il se reprit et il savait que ça ferait plaisir à la jeune blonde de savoir qu’il était actuellement sur le second livre. Qu’il avait enfin vaincu le gros syndrome de la page blanche, qu’il avait enfin réussi à tourner la page et qu’il était en train d’avancer… Un peu… Il venait de se faire attraper par l’épaule en lui montrant Kira, qu’il avait enfin en charge. Ce qui rendait les choses encore plus étranges…! « Je suis très heureuse d'entendre cette nouvelle! Je suis sûre que votre deuxième livre sera très bien. En plus, Huntington Beach est une ville différente des autres...J'ai beau être nouvelle par ici, on sent bien que les liens sont forts et variés par ici! C'est un sujet fascinant. Je n'ai pas encore rencontré de vieilles connaissances par ici ceci dit...mais peut être que ça m'arrivera un de ses jours! *rire* » Cooper se mit à rire aussi. Il but une gorgée de son café et déposa la tasse sur la table. « J’ai eu cette même sensation quand je suis arrivé à Huntington Beach, j’ai vite vu la différence avec Boston. Et j’espère que cela vous arrivera un jour ! Et pas de mauvaises rencontres ! » il se mit à rire doucement aussi, repensant amèrement à Teddy Baker qu’il avait croisé. Il finit le muffin, en même temps qu’elle. Il fut tout de suite prêt pour la troisième question. « Prêt pour ma troisième question? » « Oh ouais. Complètement prêt ! » fit-il tout enthousiaste, comme s’il était un élève qui adorait le cours. « Nous avons bien avancé déjà! Alors, est-ce que votre décision d'embrasser une carrière littéraire a été bien accueillie par vos proches? Qu'est-ce qu'ils ont pensé de votre livre? » Silence, Cooper haussa les sourcils et eut un temps d’hésitation. Tout d’un coup, l’ambiance changea pendant quelques secondes, mais l’écrivain se reprit vite avec un sourire. «  Meghan m’a encouragé et a adoré le premier livre. C’est elle qui est allée le poster chez les éditeurs et qui a persévéré jusqu’au bout. Sa famille m’a soutenu et ont été du même avis qu’elle. J’ai eu bien sûr des amis qui sont venus me voir, avec mon livre dans l’espoir que je leur fasse une dédicace. » Il se mit à rire à la fin et petit à petit son sourire disparut. Il soupira et prit un petit air embêté. « J’espère que cette réponse t’ira, bien que ce n’est pas celle que tu attendais. Mais je n’ai pas d’avis de ma famille, et je ne pense pas en parler. » Il ne pensait pas honnêtement utiliser ce petit joker, où Cooper était incapable de parler de sa soeur, de son frère, de ses parents. Il se demandait au fond de lui-même s’ils avaient lu son livre. Peut-être que oui, peut-être que non…

Il se rappelait de ce moment qui était assez difficile à vivre. Ce moment où Cooper venait de faire publier son livre pour la première fois, il était avec Meghan à cette époque. Ils étaient ensemble à une soirée de rencontre littéraire en quelque sorte, cette rencontre était aussi pour une autre occasion. Le jeune Kingston ne savait plus exactement pour quoi, mais il se rappelait de la présence de ses parents, de son frère et de sa soeur. C’était quelque chose d’assez douloureux parce que pendant toute la soirée. Il avait été ignoré par les membres de sa famille. Coop’ avait été poussé par Meghan d’aller voir au moins son frère ou sa soeur, mais il avait été arrêté par son père. Son père qui n’avait pas vraiment accepté le fait que son fils ainé revienne vers eux, qu’il avait écrit un livre et qu’il était passé à autre chose. Il n’avait jamais pu poser la question s’ils avaient lu son livre… Il ne le saura probablement jamais. Il perdit le fil de ses pensées quand il sentit le contact sur sa main, un contact étranger qui ne pouvait être celui de personne d’autre que… Amy ! Il revint vite sur Terre et la regarda, légèrement surpris. Elle savait, elle avait senti qu’elle avait touché un sujet assez sensible. C’était pour ça qu’elle avait commencé à agir. C’était le geste qui l’avait surpris, mais il ne fit pas réellement attention parce que la jeune fille commençait à parler avec un sourire. Sourire auquel il répondit aussi, avec un léger regard mélancolique, quelque part on pouvait y voir de la gêne qu’il tenta de dissimuler. « Ne vous inquiétez pas, ça me va très bien. Je n'ai pas besoin de plus: mes attentes importent peu, je ne m'intéresse qu'à ce que vous acceptez de me confier. Vous savez, je suis une enfant adoptée. La famille est donc pour moi un sujet qui peut se montrer très...amer. Il y a des choses que...je n'aime pas évoquer. Je comprends parfaitement que vous puissiez ne pas vouloir vous étendre sur ce sujet là vous aussi, je n'ai absolument aucun problème avec ça. Ne vous inquiétez pas. » Elle relâchait sa main, alors que lui il serrait un peu la sienne pour en former un poing. Il avança vers lui et ressentit l’ambiance de gêne. « Je vois, dans la famille, il y a certaines choses qu’on n’aime pas évoquer, mais ça n’empêche pas qu’on parle un peu de ses parents. Certaines personnes le font. » Comme lui, mais ce n’était pas aujourd’hui, encore moins à ce qu’elle écrive sur sa dissertation. « Ça ne doit pas être facile d’être un enfant adopté. » Il savait de quoi il parlait, mais il n’était pas un enfant adopté. Il avait une mère qui était une directrice d’une maison de foyer, il fréquentait des fois les jeunes du foyer qui racontait ce que c’était d’être adopté. Amy avait de la chance d’être adoptée si tôt… À moins qu’elle n’était pas vraiment adoptée tôt. Puis il avait aussi Kira, une fille qui venait de perdre ses parents dans une fusillade et dont Cooper avait la garde. Il était son tuteur légal et ça, il ne s’y attendait pas du tout ! Il y avait plusieurs situations pour les enfants adoptés.

Cooper haussa les sourcils et détourna son regard pour essayer de se reprendre. D’enlever cette mauvaise atmosphère, digne d’un enterrement ! Il se pencha un peu pour attraper le muffin, afin de manger pour se détendre un peu. Amy fit un peu de même, en relançant la discussion avec une quatrième question. L’écrivain se mit à sourire doucement, prêt à entendre. « Ah, ma troisième question a bien refroidi l'atmosphère...Désolée! Je vais me rattraper avec ma quatrième question, c'est promis! *rire léger* » il fit une petite moue moqueuse, baissant son regard sur la table, plus précisément sa tasse de café. « Alors, comment passez-vous le temps quand vous n'écrivez pas? Parlez-moi de vos Hobbys. » Ah oui, c’était une bonne question pour relancer la bonne humeur ! Cooper se redressa et resta encore silencieux, mais ça n’avait pas le même effet. « Heeeu.. Hé bien… [rire] Quand je n’écris pas, il m’arrive des fois de rester devant mon ordinateur à jouer des jeux en ligne, je lis des livres, je m’occupe de ma filleule quand je viens la chercher à l’école et j’essaye de passer un bon moment avec elle… Enfin, c’est pas réellement un hobby ça [rire] » Il ne devait pas tout dire surtout, comme aller assister à des combats clandestins la nuit pour aller soigner les gens. C’était quelque chose qui était à éviter d’énoncer. « Sinon, je me balade dans la ville, vivre un peu. Retrouver des gens, que je connaissais avant d’être à Huntington Beach. » L’exemple d’Alex ou encore d’Isla. « Ou euh… Oui. Je vois des amis… Je dessine aussi et il m’arrive aussi de rouler dans les routes, sans avoir une idée de la direction que je veux prendre. » Il se mit à rire un peu, parce que cela pouvait sembler ridicule, mais ça le détendait, pas comme la dernière fois où il avait tenté de jouer avec la mort en roulant dans le sens inverse. Il faisait plein de choses Cooper et il ne savait pas dire ce qu’il faisait exactement parce qu’il touchait à tout. « Ça vous arrive d’avoir pleins de hobbies et que vous ne savez pas exactement où vous donner la tête ? » C’était ce qui compliquait aussi pour Amy dans son choix d’orientation, Cooper aimait faire beaucoup de choses, il en faisait tellement et il ne savait pas quel hobby était le plus important que l’autre.

L’adoption était souvent un sujet délicat pour certaines personnes, il y en avait qui ne voulaient pas en parler, d’autres qui ne s’en souvenaient plus vraiment… Cooper croisait beaucoup de jeunes qui disaient d’être heureux dans leur famille d’adoption, plus les jeunes avaient l’âge de comprendre, plus il était difficile pour eux de s’intégrer dans la famille d’accueil. C’était un des constats qu’il s’était fait pour lui, tout seul. « L'après est très doux, très heureux: tout le monde t'aime, tu n'es plus seule...mais l'ombre du passé est toujours là. C'est de ne pas pouvoir oublier l'avant adoption qui est difficile… » Cooper fronça les sourcils, baissant un peu la tête pour essayer de mieux l’entendre. Il voulut bien lui demander de répéter un peu plus fort parce qu’il n’était pas vraiment sûr d’avoir compris ce qu’elle venait de dire, mais elle le devança assez rapidement. « Ne faîtes pas attention à ce que je viens de dire. Nous ne sommes pas là pour parler de mes problèmes...Excusez-moi. N'en parlons plus, s'il vous plait. » L’écrivain se redressa un petit peu et prit un petit air un peu désemparé parce que ce qu’il venait quand même d’entendre de chez Amy était intéressant et avait suscité sa curiosité. Il ne voudrait pas abandonner cette discussion et passer à autre chose, mais il ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie et laisser la curiosité prendre le dessus. Il se mit à sourire doucement et hocha la tête assez rapidement « D’accord, il n’y a pas de problème, c’était un peu déplacé de vous poser une telle question. » Pourtant il avait ressenti quelque chose de chez Amy, quelque chose de bien étrange et on est bien d’accord: on ne parle pas d’amour et tout ça ? Ils passaient déjà assez rapidement à autre chose et ils n’y repensaient plus. Peut-être qu’un jour ou l’autre, ils aborderaient ce sujet, bien que Coop’ n’y croyait pas trop.

Ils étaient vite passé à autre chose, les questions sur les hobbies. Cooper en avait tellement qu’il ne savait plus vraiment où se donner la tête, il pouvait passer des heures là-dessus à expliquer d’où venait ses origines de ses goûts, comment ça se faisait qu’il en était arrivé là. Il devait tout expliquer et il ne le ferait pas. Alors il voulut retourner cette question à Amy en quelque sorte. Puis elle serait bien contente d’y répondre. C’était ce qui différenciait des interviews avec des vrais journalistes, ce qui mettait l’écrivain très rapidement à l’aise. « Tout le temps! J'aime tellement de choses que je suis constamment en train de me demander ce que je veux faire! Ça se passe comme ça dans ma tête: Alors, tu vas relire ton livre préféré? Ah attends il fait beau! Tu voudrais pas plutôt sortir? Tu pourrais faire une petite balade en ville! Ou peut être profiter de la plage?  Tu peux aussi prendre ton frère avec toi! Mais ton père voudrait peut être t'emmener faire un jogging...Alors, tu te décides? Évidemment, je passe une éternité à me décider, et parfois je n'y arrive pas...Jusqu'à que ma mère arrive et me dise: J'ai fais des muffins pour le goûter! Tu viens en manger? Et là, il n'y a pas une seule seconde d'hésitation, la réponse est évidente *rire* Moralité: on trouve toujours une réponse à nos questions, même si ce n'était pas celle à laquelle on s’attendait! » Il l’écoutait jusqu’au bout, souriant parfois à certains passages qui l’amusait. « C’est dangereux de parler Muffins vous savez ? » Il se mit à rire doucement, évitant donc l’assiette dont il restait un muffin qui allait d’office à Amy ! « Mais tu as raison dans ce que tu viens de dire. On ne s’attend pas à la réponse à une telle question et des fois, on ne remarque pas qu’on la trouve. » Il observa la jeune adolescente manger son muffin et Cooper se dit que c’était finalement une bonne chose que les muffins avaient disparus, c’était bon pour eux, surtout pour leur ventre ! « Mission retour à une bonne atmosphère accomplie! » Coop’ montra son pouce signe d’approbation « J'aurai bien aimé avoir le temps de trouver la musique de Mission Impossible 4 dans mon téléphone... Mais ça prendrait trop de temps.! » Il voulu prendre la pose, mais il s’abstint vite de faire cela et retrouva plus ou moins son sérieux à la suite de la phrase. « Poursuivons! Question suivante: Quels genres littéraires préférez-vous? Quels sont vos écrivains et livres favoris? » Et à ces mots-là, Cooper se mit à sourire. « Sans conteste, c’est et ce sera toujours Le Choix de Sophie, de Styron. Je suis plutôt romans du XXème siècle et il m’arrive des fois à lire des livres de l’Europe, en particulier les Anglais durant la période Victorienne, les Français à l’époque du Romantisme… Tel que Victor Hugo, Austen, Gaskwell, Zola… Ça ne veut pas dire que je suis comme les vieilles personnes qui n’aiment pas lire les livres d’aujourd’hui [rire] ! J’aime principalement les romans avec du suspense, comme les romans policiers. Le dernier roman en date que j’ai apprécié c’est Les initiés de Thomas Bronnec. Je ne sais pas si c’est conseillé pour toi de le lire, y a de la politique et je sais que les jeunes de ton âge ne sont pas particulièrement intéressé à ça. » Et c’était ainsi que Cooper répondu à la cinquième question, assez facilement, avec un sourire assez sympathique, insistant à continuer si elle en avait encore des questions.

Il but tranquillement son café, enfin ce qu’il restait de son café. Il venait de terminer la tasse juste après avoir répondu à la question d’Amy qui était encore en train d’écrire les dernières lignes. L’écrivain se mit à sourire un petit peu amusé, il s’était un peu emporté dans ses phrases, mais il ne lui semblait pas avoir été trop rapide pour elle. Sinon elle lui aurait dit de ralentir un peu ! « Allons, vous savez, ce n'est pas parce que j'ai 16 ans que je ne m'intéresse pas à des choses intelligentes *rire puis ton plus sérieux* La politique ne me fait pas peur, elle rend toujours un livre très intéressant quand elle est bien dosée: par exemple, j'aime particulièrement lire des histoires sur les intrigues de la cours au Moyen-Age. J'irai voir si je peux trouver le livre dont vous avec parlé à la bibliothèque et, s'il y est, je le lirais. Sinon je le chercherais ailleurs, quitte à l'acheter. Je ne me fais jamais un avis sur un livre avant de l'avoir lu intégralement, et j'avoue que vous l'avez rendu curieuse. » Coop’ haussa un sourcil et resta silencieux quelques secondes avant de lâcher un petit rire. « C’est juste…[rire] C’est rare de croiser des jeunes de 16 ans qui s’intéressent un minimum à la politique. » Il faisait plus ou moins part de son vécu, parce qu’en effet… Il avait déjà croisé des jeunes qui ne s’intéressaient pas à la politique, parce que surtout ça ne leur disait rien et c’était un système trop compliqué pour eux à comprendre. Cooper en avait bavé lui aussi, mais ses efforts avaient payés… Au moins il ne votait pas pour n’importe qui ! Amy était quelqu’un de différent, elle sortait vraiment de l’ordinaire. Non pas seulement par son sourire, sa façon de rendre les gens de bonne humeur, mais aussi par sa façon de s’intéresser aux choses que Coop’ n’aurait jamais soupçonné. Quand il avait seize ans, il s’était plus ou moins intéressé à certaines choses de force pour pouvoir suivre la conversation de ses parents et des autres invités. Pour qu’ils soient fiers de lui. Il reprit avec un ton plus ou moins sérieux. « Ou au pire, je pourrai vous passer le mien, vous me le rendrez. » Il proposait comme si devant lui, Amy était une amie comme les autres, Cooper était quelqu’un de bien gentil effectivement. Quelqu’un qui n’était pas du genre à vouloir juger les gens. Il le faisait rarement, tant qu’on ne le mettait pas en colère tout allait bien.

Il joua un peu avec la tasse de café, quand il vit Amy reprendre le stylo. La sixième question arriva donc, sans plus trop tarder. « Je commence à avoir pas mal d'infos, c'est très bien! » « Vous aurez de quoi écrire plus d’une page ! » ajouta-t-il fièrement, il aimait bien aider les gens, surtout les jeunes qui avaient un avenir bien prometteur. « J'ai une sixième question: Avez-vous beaucoup voyagé? Si oui, qu'avez-vous retenu de vos voyages? » Si Cooper était en train de boire son café, il aurait manqué de le boire de travers. Cette question-là, il ne s’y était pas vraiment attendu du tout ! Cela se voyait à son expression et ça l’amusait. Il se mit à rire un petit peu et fit vite le rassemblement de ses souvenirs de ses voyages. « Alors heu… J’ai voyagé à travers tout l’Amérique pour la promotion de mon premier livre [rire] et le Canada aussi. Jeune, je faisais des voyages de vacances, dans une famille d’accueil en Allemagne, pour que l’Allemand soit ma seconde langue. C’était ça ou le piano [rire] ! » Pendant la courte pause de la réponse, il se gratta doucement le front et s’affala un peu sur la chaise. « J’ai été en France aussi, avec mes amis Allemands… J’ai essayé de me faire passer pour un touriste Allemand, mais une Américaine m’a vite repéré en me disant que je n’étais pas Allemand. » Il parlait de Judy et il se demandait ce qu’elle devenait en ce moment, si elle allait bien et si elle n’avait pas encore de soucis avec son copain. « J’ai été aussi en Angleterre et en Irlande. Juste pour le plaisir et c’est durant ce voyage que j’ai découvert la littérature Anglaise de l’époque Victorienne. » Et qu’il avait particulièrement aimé. Il regarda Amy et se mit à soupirer un peu. « J’ai été aussi en Italie avec ma famille, visiter la Toscane. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte qu’il valait mieux organiser son voyage tout seul et de ne pas demander à un organisme de voyage le faire à la place. Parce qu’ils prennent notre liberté, ils nous demandent de rester dans le bus à prendre des photos. Descendre dans des lieux pour quelques minutes et ensuite remonter dans le bus. C’est quelque chose que je ne supporte pas dans le tourisme: tout est contrôlé, il n’y a pas d’imprévu. C’est pour ça que souvent, je préfère voyager seul ou avec des amis, et que je l’organise par mes propres moyens. » Il ne savait pas ce qu’il venait de dire, était un conseil à la jeune fille. Parce que quelque part, Cooper sentait en elle cette envie de voyager dans le monde, de découvrir le monde, les pays et les différentes cultures.

« Merci beaucoup, j'apprécie beaucoup votre offre. Si je ne trouve pas le livre, je n'hésiterai pas à vous le demander. » Cooper répondit par un sourire et ne dit rien de plus. Il avait juste proposé et ne tentait pas d’insister, il savait qu’Amy allait retrouver ce livre dans la librairie, ça se vendait très facilement et c’était surtout un des livres les plus appréciés en ce moment. Il lui arrivait de prêter beaucoup de choses à des personnes qu’il ne connaissait pas, mais c’était pour ça d’abord qu’il était apprécié. Parce qu’il faisait tout de suite confiance aux gens et il savait les mettre à l’aise, il aimait bien leur donner la sensation d’être bien avec lui. Bien que ça ne marchait pas à tout les coups, il pensait tout de suite à Teddy et quelque part à Ally depuis la dernière fois qu’ils avaient vraiment parlés. Durant leurs retrouvailles qui étaient assez houleuses et qui avait certainement marqué les deux personnes.

Au fur et à mesure que Cooper parlait de ses voyage, il avait l’impression qu’il avait fait noircir deux pages du carnet d’Amy. Il avait de la chance d’être dans la famille où l’argent ne manquait pas vraiment, alors les voyages à l’étranger étaient assez nombreux et quelque part il adorait ça. La jeune blonde semblait être vite intéressée par l’Italie, cela se voyait à son visage. « Je n'aurais pas du tout aimé être restreinte dans ma visite d'un pays non plus, surtout en Italie qui est un pays très intéressant et culturellement fascinant. Je compte bien le visiter un jour moi aussi, alors je serais très prudente dans l'organisation du voyage! J'aimerais bien partir au Japon et en Australie aussi...Peut être en Chine et en Russie aussi. *rire* Pour être franche, si je m'écoutais, je crois que je voudrais tout visiter! » Cooper rit doucement aussi avec elle. « Dans ce cas-là, je vous conseille la Toscane quand vous irez en Italie, des petits villages qui ne sont pas trop remplis de touristes, mais qui ont leur propre charmes. » Il avait été à des villages, au départ qui n’étaient pas très tentant, mais son père tenait tellement à visiter toutes les églises d’Italie. Cooper n’en pouvait plus à cette époque de voir toutes les choses d’Italie, qui étaient que religieuse ! « Tient ! Peut-être un métier qui vous ferait voyager ! » fit-il joyeusement à la jeune fille. Ce n’était pas une mauvaise idée, celle qui n’était peut-être pas à écarter. Il existait pas mal de métiers qui pouvaient faire voyager les gens. Comme être écrivain par exemple… Même si ça impliquait des fois seulement le voyage dans tout l’Amérique du Nord…!

Enfin, ce n’était pas vraiment le moment de partir dans les pensées du voyage et pour une fois ce n’était pas la faute à Cooper ! Il n’avait pas posé de questions sur le voyage en premier ! Il ne disait pas du tout que c’était la faute à la blonde…! « Je pense que j'aurai bientôt assez d'informations! Allons y pour encore une question: Qu'est-ce qui vous a motivé à venir à Huntington Beach? Vous plaisez-vous ici? » Coop’ prit une inspiration pour essayer de parler, mais rien ne sort. Il prit le temps de réfléchir et son regard se perdait dans le vide pendant un instant. « Heu… Hé bien… » Il essayait de rassembler toutes les informations, parce qu’il avait découvert cette ville grâce à Ally, qui l’avait hébergé et qui avec elle, avaient fait des retrouvailles assez houleuses. Il était resté grâce à Isla qui avait eu une idée de colocation ensemble alors qu’ils ne s’étaient retrouvé que quelques heures… Mais il avait vite parti à cause de l’arrivée surprise de Kira. Il ne savait honnêtement pas comment répondre à cette question. Est-ce qu’il se plaisait à Huntington Beach ? Il ne savait pas trop réellement, tant qu’il était loin de Boston il se sentait mieux. Cooper se pinça sa lèvre et fit une petite grimace. « Je suis désolé, mais je ne pense pas pouvoir bien répondre à cette question… Je peux vous dire que j’aime beaucoup cette ville parce qu’elle est très différente de Boston. Il ne pleut pas beaucoup, il ne fait pas trop froid non plus et ça a un côté paradis… » tout comme elle avait un côté d’enfer quand Cooper faisait des retrouvailles avec des mauvaises personnes. « Enfin, j’ai découvert cette ville par une amie et je suis allé la voir, j’ai aimé cette ville et je me suis décidé avec une autre amie d’y rester. » fit-il assez rapidement, gardant tout de même son enthousiasme… Conscient que la mauvaise ambiance revenait à nouveau. Il laissait croire qu’il avait encore des choses à régler ici. « Mais je suis resté principalement pour Kira, ma filleule, elle a besoin d’un foyer stable. »

Cooper garda son sourire amusé, face à Amy qui gloussait de rire à une image qui devait peut-être être drôle. Il avait sa propre image et il ne la partagerait pas. Même pas à la personne qui est en train d’écrire ce petit texte. « Je ne pense pas que ça serait une bonne idée, autant pour moi que pour les autres nonnes! *rire* Ceci dit, je ne dit pas non à un métier qui me ferait voyager...J'imagine que ce serait très amusant pour moi ! » Cooper se mit à rire à nouveau, doucement avant de se reprendre de plus belle. Cette idée qu’il avait en tête ne cessait pas de lui faire rire. « J’ai eu un ami qui voyage beaucoup, il déconseille les affaires ! » ajouta-t-il, pensant que c’était important de le préciser, après, c’était à Amy de gérer cela, elle n’était pas Coop’. Il espérait étrangement qu’elle retrouve sa voie, qu’elle fasse ce qu’elle aimait, parce qu’elle avait l’air d’être une fille bien. Il l’appréciait alors qu’il la connaissait à peine. Il espérait dans le fond qu’avec toutes les réponses qu’il avait pu lui donner, elle allait pouvoir écrire une meilleure dissertation et avoir la meilleure note de la classe.


Malheureusement, encore une fois de plus. Cela ne se passait pas vraiment comme prévu… Amy venait de lui poser une question dont Cooper ne pensait pas avoir du mal à répondre. Pourtant il avait fait ce qu’il avait pu pour lui répondre, sans vraiment trop donner de détails. Parce qu’il se rappelait d’Ally, d’Isla, des trahisons qu’il avait pu faire, des mauvaises rencontres comme Teddy, des mauvais souvenirs de sa fiancée décédée. Huntington Beach était une ville qui lui faisait vraiment du bien, mais qui lui faisait vraiment du mal aussi. « Vous avez très bien répondu à ma question, il n'y a aucun problème. Il n'est pas nécessaire que vous me disiez tout, je ne vous le demande d'ailleurs pas. Je suis déjà très contente avec ce que vous me dîtes. Chacun a le droit de garder des choses pour soi! C'est tout à fait naturel. » Amy essayait elle aussi de sauver l’atmosphère, Coop’ se mit à sourire et essaya de détendre le tout. Elle lança une nouvelle question, avec un ton joyeux. Le retour d’Amy Jones ! « Cet entretien est si agréable que j'ai même pensé à une huitième question! *ton taquin* » L’écrivain haussa un sourcil, il avait vite oublié la précédente question et semblait amusé. « Vous êtes trop charmant pour que je vous abandonne si vite! *rire* » Il se mit à rire et laissa un commentaire «  Je fais souvent cet effet-là ! » Ils reprirent vite leur sérieux. « Alors, avez-vous déjà rencontrés d'autres artistes, en particulier écrivains? Si oui, comment ces rencontres se sont-elles passées? » Coop’ se mit à sourire et ferma les yeux quelques secondes, avant de prendre la parole avec un petit ton enjoué. « Oui. Il y avait une soirée dédiée pour les écrivains, j’en ai rencontré beaucoup. Les rencontres se sont généralement très bien passées. On reste soudés entre écrivains, mais on ne se partage jamais les idées parce qu’on reste quand même méfiant… Il y en a certains qui ont peur qu’on leur vole des idées du livre. Cet esprit de compétition est une des choses que je regrette, mais sinon, ils sont très abordables et très ouverts. Après on en rencontre quelques uns assez particuliers dont les sujets de conversation sont quand même intéressants. J’ai rencontré des peintres aussi… Des photographes… Et un ancien journaliste qui essaye d’écrire un livre. Évitez d’écrire son prénom en fait, je ne pense pas qu’il apprécierait. Anthony Martell. C’est quelqu’un qui a un sale caractère, on ne s’entend pas sur certains points. Ça ne nous empêche pas de s’entraider… Sinon j’ai récemment rencontré, un écrivain que vous devez sûrement avoir vu. Elijah Elström. Il était là le jour même où nous nous sommes rencontrés pour la dédicace de mon livre. » Il sourit bien content d’avoir répondu à la question. Il observa la jeune femme écrire sur son carnet et tenta de demander. « C’était la dernière question j’imagine. Hé bien… Je suis ravi de vous avoir pu vous aider. » Il sortit son carnet d’écriture et son stylo. Il se mit à écrire un peu rapidement quelque chose sur le papier qu’il arracha par la suite. « Voilà, c’est mon adresse mail personnelle. Je compte sur vous pour que vous ne le donniez à personne d’autre ? » il garda son sourire et tendit le papier qu’il avait détaché de son carnet. « Juste pour pouvoir lire ce que vous avez écrit, parce que je ne peux pas m’empêcher d’être assez curieux. »

Cooper savait que c’était la fin, une séparation avec cette jeune fille assez agréable. Le retour sur l’écriture de son second roman s’approchait à grand pas, le retour de Harper avec des muffins à nouveau approchait aussi. Amy rangeait un peu son carnet et dit tranquillement à l’écrivain. « Oui, j'ai bien peur que c'était la dernière question! Je suis déjà en retard par rapport à l'heure que j'ai donnée à mon frère pour venir me chercher, et je ne veux pas vous prendre trop de votre temps...C'était vraiment agréable de discuter avec vous, et j'aurais voulu que ça ne se finisse pas aussi vite mais...Toutes les bonnes choses ont une fin, hélas! J'espère que l'on pourra se parler à nouveau plus tard. Ne vous inquiétez pas pour votre adresse mail, je la garderai précieusement juste pour moi et vous serez le premier à voir le résultat final de ma dissertation, c'est promis! Je ferai de mon mieux! » Il haussa doucement les épaules avec un petit sourire. « Je vous fais confiance pour mon adresse mail, puis j’imagine qu’on se recroisera par hasard un jour qui sait. » Il la regarda se lever, avoir une certaine attitude hésitante. Ce qui intrigua Coop’ qui se demandait ce qui se passait. Il la regardait en haussant les sourcils, il voulait lui demander si elle allait bien. Elle prit à nouveau la parole, les mains derrière le dos avec un ton qu’il ne connaissait pas d’elle, alors qu’elle était toujours aussi douce et pétillante de vie. « Vous savez Cooper...Vous avez rejoint sur le podium un écrivain que j'ai connu. C'est le meilleur compliment que je puisse vous faire. Merci pour tout, du fond du cœur. » Il allait répondre, mais la jeune femme était déjà partie. Elle lui avait tourné le dos et avait déjà dépassé le seuil de la porte. Coop’ était là, complètement surpris par cette phrase et ensuite par la fuite. Ce compliment était allé droit à son coeur, il mit son dos sur le dossier du siège auquel il était assis. Il se gratta le front et se mit à regarder autour de lui. Sans hésiter il prit son ordinateur, écarta la tasse et l’assiette. Ouvrit l’écran qui le mena directement au traitement de texte.

Aujourd’hui, jeudi 19 mars 2015.
J’ai accepté il y a quelques jours, lors d'une séance de dédicace. J’ai fais la rencontre d’une jeune adolescente, Amy Jones, qui voulait écrire une dissertation dont le sujet porte sur l’artiste préféré. Elle a tout de suite pensé à moi et moi, sans réfléchir j’ai accepté pour une séance de questions. On s’est donné rendez-vous au café Hometown. […] Quand la séance touchait à sa fin, avant qu’elle ne parte. Elle me donne un compliment qui m’a fait quelque chose, étrangement. Qui m’a donné la sensation que je n’ai pas envie de la décevoir avec mon second roman, je sais que je vais me donner à fond pour ça. J’ai la sensation qu’elle cache quelque chose derrière son sourire angélique, elle montre par tout les moyens que tout va bien. Amy montre qu’elle est capable de sourire peu importe l’ambiance de la situation, elle sait rendre une ambiance chaleureuse.

Harper posa sa tasse de café à côté de l’ordinateur de Cooper. Il sourit à la gérante et lui dit que les muffins étaient très bons, mais qu’il ne devrait pas les avoir à nouveau sinon il deviendra encore plus faible. Il sourit et regarda le peu qu’il avait écrit à propos d’Amy Jones, il soupira et enregistra le texte pour le fermer. Peut-être qu’il y avait une chance d’écrire sur elle sur son second roman. Peut-être… Elle ne dira peut-être pas non du tout.

FIN