Je souris en coin et je me mets à réfléchir. Qui on pourrait connaître dans cette ville qui est vraiment si petite en fin de compte. « _ Ouais… Mais pour l’instant… J’ai pas une personne qui me vient à l’esprit… » Bien sûr, je mens un peu. Je me demande si elle connait par hasard Heath… Ou encore Jane… Peut-être qu’on a le même médecin. Ah pitié pas ça. Puis on reporte notre attention à l’écrivain qui est parti ailleurs. Il revient sur terre et j’arque un sourcil. « _ T’as pas tort… Si y avait pas eu cette panne. On n’en serait pas ici. » Et ça m’aurait carrément arrangé ! Et j’suis sûr que je suis en retard pour un rendez-vous…!
Ça part en vrille tout ça. Je n’ai plus le contrôle de la situation. Katherina se dispute avec l’écrivain et c’est le chaos ! Je les laisse se disputer alors que je me fais un facepalm calme, la main devant mon visage. ‘Fin bref, j’vais aller chercher le sac que j’ai pas pu hésiter à fouiller discrètement avant d’arriver enfin vers le couple du soir. J’ai rien trouvé de quoi choper tellement c’est un bordel dans son sac. J’pensais pas qu’une femme comme elle puisse être désorganisée vu comment elle range sa maison elle ! Quand j’suis arrivé, j’ai senti la mauvaise ambiance du côté de l’écrivain qui va peut-être exploser un moment ou à l’autre. Je crois qu’il a mal pris qu’il soit le souffre douleur mais il l’a cherché le con ! C’est de sa faute si on est dans cette situation là, que tout part en vrille.
Je pensais que les choses se sont calmées, qu’on puisse continuer notre chemin pour sortir d’ici là. Pour que je puisse partir pendant que ces deux rigolos vont se frapper une fois dehors. « _ Ouais, tu restes éloigné du téléphone toi l’écrivain. Tu portes carrément la poisse. » Je commence à marcher alors que l’écrivain m’interpelle en me disant qu’il a compté les coups. Je hausse les sourcils surpris. P’tain le con il a vraiment compté ! Par contre, le coup du carnet qui m’est destiné. Je l’avais pas vu venir, je l’ai évité de justesse, juste que ça m’a griffé la joue. « _ OH TU TE CALMES ! » Je fais une prise du Krav-Maga qui l’immobilise, en tenant son bras par derrière et je l’oblige à avancer. J’ai pu récupérer le carnet. « _ On va marcher comme ça et rien à battre si ça te fait mal. » On rattrape Katherina, bien que l’autre est à un pas en avance « _ Hé. Comment tu peux gérer un tel bordel dans ton sac ? Parce que t’as mis du temps pour trouver ton téléphone - qui au passage nous sauve la vie. » Je soupire après une pause, en gardant le bras de l’écrivain coincé, marcher devant nous. « _ C’est bon t’es calmé ? P’tain, une telle soirée comme ça, je m’en souviendrais… » Et j’sais qu’on aura beau essayer de l’oublier, on va pas pouvoir oublier ça…

Il avait l’air vraiment en colère, et Kath ne savait vraiment pas comment réagir, en une fraction de seconde elle venait de se prendre toute sa colère en pleine figure, et bon sang ce que ça faisait mal … Il lui avait attrapé la main et l’avait repoussé, sans trop qu’elle comprenne pourquoi, elle avait fait quelques pas en arrière, en écarquillant légèrement les yeux, elle restait silencieuse, bouche-bée en fait … Il fallait l’avouer, elle avait peut-être un peu mal … réagit, mais de là à se faire hurler dessus comme ça, non vraiment, elle ne savait pas comment réagir, elle ne comprenait même pas qu’il lui hurle dessus comme ça, sur elle … « Ferme-là. », « une gamine d’école » … Kath le regardait, sans broncher, parce qu’aucun mot ne pouvait sortir de sa bouche, parce qu’elle savait au fond d’elle qu’elle avait raison, mais aussi qu’elle se sentait extrêmement vexée, elle démarrait au quart de tour, d’accord, mais est-ce que c’était une raison pour l’insulter de gamine ? Et toujours sans rien dire, après avoir récupéré son téléphone, après l’avoir allumé pour éclairer, elle s’éloigna, en se pinçant la lèvre pour se retenir, parce qu’elle avait envie de hurler, mais qu’elle refusait de le faire, elle refusait de faire quoi que ce soit de plus. C’était la toute première fois depuis le début de cette soirée qu’aucun mot, qu’aucune phrase n’était sortie de sa bouche, pas un son. Même lorsque Beny réussit à la rattraper, en tenant l’écrivain avec son bras coincé derrière, et qu’il lui demanda comment elle réussissait à gérer un tel bordel dans son sac, parce que clairement c’était le bordel, tout ce qu’elle réussit à répondre, c’est un haussement d’épaule, elle lui lança un petit regard en se pinçant les lèvres, puis baissa les yeux au sol, accélérant un peu le pas, « Je … j’en sais rien. », elle avait besoin de s’éloigner, parce qu’elle étouffait ici, oui, c’est ça, elle avait du mal à respirer d’un coup, elle avait envie de les semer, eux et cette foutue soirée, sauf qu’elle n’avait aucune idée de l’endroit où ils allaient, et elle marchait de plus en plus vite, sans vraiment vérifier s’ils arrivaient à suivre, ou non.

Cooper s’était énervé, il ne s’était pas contrôlé. Il avait craqué et avait laissé exploser sa colère envers Kath’ qui se moquait gentiment de lui, mais ça ne lui faisait plus rire tout ça. Se prendre des coups de carnet, porter le chapeau pour tout. Il avait laissé apparaître son vrai visage un moment en s’énervant et il ne s’en était pas rendu compte. Coop’ était quelqu’un qui ne fallait pas vraiment chercher, surtout quand on lui faisait réveiller la douleur à l’épaule. Cette douleur qui n’arrangeait pas du tout avec cette prise que Beny avait prise pour le calmer et le forcer à marcher. Cooper grimaça et était forcé à marcher assez rapidement, il n’avait pas le choix de l’obéir, il n’aurait pas dû essayer de le frapper. Ça lui faisait mal cet épaule. Il voudrait tellement faire taire cette douleur qui devenait insurmontable. Il n’écoutait pas, il ne répondait pas, juste quelques grognements de douleur. L’écrivain devait rester calme s’il voulait que Beny le lâche, il devait rester calme pour que tout le monde se calme avant que cela se transforme en un combat à mort.

Beny avait parlé à Katherina, elle l’avait à peine répondu. Elle était restée silencieuse pendant tout le reste de cette partie de la conversation. Cooper fronça les sourcils quand elle répondit vaguement et qu’elle tenta de marcher aussi rapidement qu’eux. « Hé.. Kath.. » essaya-t-il de parler, mais il n’insista pas vraiment. Il laissa sa phrase en suspend et se rendit compte qu’il avait appelé Coach par son vrai prénom alors qu’elle ne connaissait toujours pas le sien. Il baissa un peu son regard et soupira. « C’est bon t’es calmé ? P’tain, une telle soirée comme ça, je m’en souviendrais… » Lui aussi il s’en souviendra. Il sentit la pression devenir moins forte, comme si Beny était en train de le relâcher. Coop’ grimaça fortement de douleur et essaya de bouger un peu son bras, ce qu’il fit avec du mal. Il observa le Pilote et ne disait aucun mot. Il se mit à marcher silencieusement, en prenant de l’avance sur Beny, mais en restant quelques pas derrière Katherina.

Il venait de se rendre compte ce qui venait de se passer depuis tout le début. Il avait honte d’avoir dit de tels mots, sous l’énervement. Il n’y pensait pas vraiment, mais c’était facile à dire. Il sursauta en voyant un fantôme apparaître et il n’avait pas son carnet sur lui. Il continua malgré tout son chemin en silence.

« _ … » Silence de mort. Ça tombe bien, on est dans le manège du train fantôme, entouré des morts-vivants, de fantômes et ainsi que tout sorte de monstres dans ces genre là. Ouais, silence de mort… J’vois Cooper marcher devant moi, il ne m’a rien dit. Rien du tout alors que je l’ai libéré. Mais apparemment je lui ai vraiment fait mal à l’épaule, c’est quand même étrange parce que j’ai été allé mollo moi.
« _ Ok. » soupire-je, je n’entends carrément rien venant d’eux. « _ J’ai vraiment l’impression d’avoir assisté à une dispute d’un vieux couple...» Joyeux anniversaire moi…! Je regarde mon téléphone et essaye de le faire marcher, ça va être con. Je vais faire comment pour retrouver mon ami là ? On s’est fixé un lieu de rendez-vous mais il pourrait avoir bien bougé puisqu’il aurait remarqué mon retard.
Toujours silence de mort. Un mort vivant fait son apparition à côté de moi et j’esquisse un petit sourire. « _ Hé. Il est marrant ce mort-vivant. On dirait qui lui manque un oeil. » Je pointe le doigt juste pour voir s’il a vraiment perdu l’oeil. Mais le zombie retourne à sa place dans le mur. « _ Froussard. » soupire-je. Je reprends la marche et regarde mon téléphone. Je le touche et grimace en sentant l’écran carrément foutu. « _ Pauvre téléphone… J’ai la poisse avec ces technologies. En plus c’était un I-Phone de dernière génération. » murmure-je un peu agacé par ce qu’il venait d’arriver, comment ce mec avait pu marcher sur mon téléphone. J’aurais vraiment pas dû le lui confier ! Je ne vois plus vraiment la lumière, Kath’ marche trop vite mais je m’en fous. J’essaye d’allumer mon téléphone: je défais la coque, j’enlève la batterie, la remets et ferme la coque. J’essaye de l’allumer.
Rien. Silence de mort de la part de mon téléphone mort. Je soupire et jure. Je fouille dans les poches et sens un billet, je le sors et sans réfléchir je balance « _ Hé, 100 dollars au premier qui parle ! » Bah quoi ? Faut bien tenter d’aider à leur faire retrouver la voix, on dirait qu’ils les ont perdus. Puis j’aime pas parler tout seul. Je regarde mon billet et fait une grimace. « _ Ah merde désolé. C’est un billet d’un dollar… J’avais cru voir les zéro derrière. »

« Hé … Kath »  Elle s’arrêta un moment, brusquement, Kath tourna légèrement la tête, l’écrivain venait de l’interpeller, de l’appeler par son prénom, elle buta un moment là-dessus … Bien sûr, sur le coup elle avait eut envie de lui dire qu’elle était désolée, il lui avait fait mal au cœur, tiré comme ça par Beny tandis qu’il grimaçait, elle le voyait bien qu’il avait mal, est-ce que c’était de sa faute ? Mais en ouvrant la bouche, aucun mot n’avait voulu sortir, rien, absolument rien, elle était restée muette, comme si elle avait eu peur de dire encore une bêtise. « J’ai vraiment l’impression d’avoir assisté à une dispute d’un vieux couple… » Kath leva les yeux au ciel, il fallait toujours qu’il ramène sa fraise celui-là ! Finalement, elle se pinça légèrement la lèvre avant de recommencer à marcher, plutôt que de rester là, comme une conne à ne rien pouvoir dire. « Hé. Il est marrant ce mort-vivant. On dirait qui lui manque un œil. », Non mais, vraiment ? Est-ce qu’il tentait de détendre l’atmosphère ? « Froussard. » En tournant la tête pour voir ce qu’il faisait, elle ne put s’empêcher d’avoir un petit sourire aux lèvres, il était pas bien méchant Beny, peut-être juste un peu chiant, ou bien peut-être qu’il était comme ça avec elle parce qu’elle l’emmerdait constamment ? Peut-être que c’était un gars bien, peut-être même qu’elle devait lui rendre son médaillon et arrêter de le prendre pour un con. « Hé, 100 dollars au premier qui parle » Elle s’arrêta finalement, déjà parce qu’il fallait les attendre, et que même si elle avait une furieuse envie de courir loin, elle ne pouvait pas les abandonner dans le noir, comme ça, et ensuite parce qu’elle commençait à ne plus trop supporter l’ambiance, c’était lourd, étouffant, chiant, n’importe quoi. « Premièrement, ferme la, d’accord ? » Parce que mine de rien, même s’il n’était pas méchant, même s’il faisait sourire, il restait chiant avec ses conneries … Confondre 1 dollar et 100 dollars, quand même ! « C’était quoi ? Une ruse pour nous faire parler ? Bravo, t’as gagné le droit de me payer une barbe-à-papa en sortant d’ici … » Kath soupira légèrement en se frottant l’arrière de la tête, « si on sort d’ici un jour, sérieusement, y’a pas … Je sais pas, un genre de plan ? Une sortie de secours, n’importe quoi ? » Finalement, elle s’approcha à nouveau du groupe, en fait surtout de l’écrivain, parce qu’elle culpabilisait un peu, et que dans le fond elle s’en voudrait s’il lui faisait véritablement la gueule, ouais, c’est ça, elle s’en voudrait énormément. « écoute … J’suis sincèrement désolée, j’aurai pas du réagir comme une … » Elle se pinça la lèvre, parce que c’était dur à dire. « Ouais, comme une gamine … » Kath en profita pour pointer Beny du doigt en enchaîner directement, « et toi je veux pas t’entendre ! Parce que je suis la seule à pouvoir dire que je me suis comportée comme une gamine. » Elle n’avait pas envie de l’entendre ricaner, ou d’approuver le fait que ce soit une enfant, parce qu’elle était vraiment loin de se comporter comme une adulte avec lui, vraiment vraiment vraiment loin … « C’est juste que, rooo j’en sais rien, je suis désolée … » Voilà, elle recommençait à bafouiller.

Depuis tout à l'heure, Beny ne cessait pas de parler. Comme s'il cherchait à combler le silence, il cherchait à les faire réagir. Cooper suivait bêtement Katherina, il l'avait appelé par son prénom ou son surnom qu'il entendait souvent de la bouche du pilote. Il ne connaissait pas son prénom entier et il voulait éviter de faire la gaffe. De casser leur jeu... Coop' avait quand même cassé le jeu en l'appelant par son surnom. Il soupira en entendant Beny faire une remarque sur un mort-vivant qui avait perdu son oeil. Il s'en fichait complètement, même si c'était pour combler le silence. « Hé, 100 dollars au premier qui parle » « La.. » « Premièrement, ferme la, d’accord ? » « ... Ferme Beny.» Essaya-t-il d'ajouter avant d'être coupé par une voix qui avait le don de soulager l'écrivain: elle parlait ! Elle avait été silencieuse pendant quelques minutes depuis qu'il s'était énervé contre elle.« C’était quoi ? Une ruse pour nous faire parler ? Bravo, t’as gagné le droit de me payer une barbe-à-papa en sortant d’ici … » « On peut pas faire 50/50 ? On a parlé en même temps. » Ils pouvaient partager la barbe-à-papa, bien que Cooper n'en a pas vraiment mangé depuis des années. Il avait oublié quel goût ça avait. « si on sort d’ici un jour, sérieusement, y’a pas … Je sais pas, un genre de plan ? Une sortie de secours, n’importe quoi ? » Cooper regarda Beny et haussa un épaule, il n'avait pas l'air de savoir. « Pour entretenir tout ces monstres, il doit bien avoir une porte bien cachée. Pour avoir accès directement ici, mais comme c'est la panne. On n'a pas les indications... »

Katherina s'approcha, il pouvait la voir grâce à la lumière du téléphone. Elle s'était arrêté à côté de lui. « Écoute … J’suis sincèrement désolée, j’aurai pas du réagir comme une … Ouais, comme une gamine … » Cooper se sentit gêné, il secoua la tête. Elle était en train d'essayer d'admettre quelque chose. Elle était en train de faire l'effort. Pendant qu'elle était en train de sermonner Beny, l'écrivain retrouva un petit sourire. Triste, mais c'était un sourire.« C’est juste que, rooo j’en sais rien, je suis désolée … » Pour la faire taire un peu, il mit sa main sur le bras de la jeune femme pour la tirer un peu vers lui. Afin de pouvoir passer son bras autour de ses épaules. Ils tournèrent ainsi le dos à Beny et commencèrent à marcher. C'était quelque chose ce contact, parce que cela n'avait rien à voir avec les contacts qu'ils s'étaient fait lors de leur première rencontre « Tu n'as pas à prendre toute la responsabilité. Moi aussi je suis en tort et je suis désolé. Je n'aurai pas dû te hurler dessus. Je trouve que je m'énerve assez facilement. J'ai un rendez-vous avec mon éditrice et je suis un peu nerveux » Ils marchèrent sans vraiment savoir où cela allait les mener et l'écrivain s'en fichait. Il fronça les sourcils et soupira. « Beny. La ferme. Je te sens venir. » Il n'avait peut-être pas parlé, mais c'était très probable qu'il se mettrait à commenter, depuis qu'il avait tenté de mettre de la bonne ambiance ou de leur faire parler.

Je lève les mains, avec le billet de un dollars. Je fais une moue de surprise quand ces deux rigolos se mettent à répondre en même temps. « _Ok. Une barbe-à-papa pour vous deux. Et pour répondre à ta question Kath', fallait bien que j'essaye. On dirait que vous aviez perdu votre langue.» Ça m'arrange une barbe-à-papa et l'écrivain semble être d'accord sur ça. J'ai pas réussi à me la fermer et je me la fermerai vraiment pas. J'vais pas lui faire ce plaisir ! Je soupire, au moins j'ai réussi à les faire parler. En même temps, c'est déjà ça.
« _ On n'a pas d'autre source de lumière pour essayer de trouver une porte de sortie. Parce que y a bien une sortie de secours... C'est obligatoire pour la sécurité des gens.» réponds-je, je montre mon putain de téléphone cassé grâce à l'écrivain. Je fais une moue et montre que ça m'amuse pas du tout cette histoire de téléphone cassé: comment j'vais me démerder ? .. Ben tient, si y a des gens qui savent pas quoi m'offrir un téléphone ferait l'affaire.
« _ Mais j'allais rien dire ! » Ok. Entre nous, c'est un mensonge. J'ai du mal à retenir mon rire, j'suis en train de lutter contre l'hilarité quoi. Parce que Katherina est une vraie gamine quand elle s'y met. Elle s'excuse auprès de l'écrivain. Lui aussi il s'excuse. Ils marchèrent ensemble pour s'éloigner, je me retourne et vois une source de lumière. Je fronce les sourcils, j'essaye de voir ce que ça peut être. J'avance vers le couple, pour ne pas perdre la lumière. Ces crétins continuent de discuter alors que moi derrière, je vois une lumière gigoter dans tout les sens et avancer vers nous assez rapidement. Je fronce les sourcils, j'entends le bruit. Je vois la personne qui ressemble au mec du guichet...« _ C'est pas moi que tu sens venir l'écrivain. Y a un mec qui court vers nous... » Le bruit continue. Le mec court et nous voit. Il nous hurle de courir. De trouver un espace où il n'y a pas de rails. Mon visage se décompose. « _ ... P'tain... C'est pas ce que je pense ? » Je me mets à courir aussi, je me retrouve à côté du couple et fit une petite tape sur l'épaule de Katherina « _ Les trains remarchent ! Sautez sur les fantômes ou morts vivants ou démerdez-vous pour ne pas vous retrouvez sur les rails ! » Le mec du guichet nous signale qu'il y a un espace à notre droite et qu'il faut grimper dessus avant qu'on meure écrasé par les trains du manège. Je le retrouve après avoir dépassé le couple et grimpe le premier, hors de la portée des rails, prêt à aider les autres.

« La ferme Beny. » Kath se pinça légèrement la lèvre en se rendant compte qu’il venait de dire exactement la même chose, au même moment, en fait, elle avait presque envie de rire de la situation, parce qu’ils avaient eut la même réaction, vouloir faire taire Beny, le pauvre. « On peut pas faire 50/50 ? On a parlé en même temps. » Elle haussa légèrement les épaules en faisant mine de réfléchir, étrangement soulagée de l’entendre à nouveau parler calmement, à l’entendre lui proposer de partage sa barbe-à-papa … Dans le fond, elle lui devait bien ça, non ? Après s’être servi de lui comme punching ball, elle ne pouvait pas lui refuser. « Bon, d’accord, mais seulement parce que c’est toi. » Et surtout parce qu’elle s’imaginer enterrer la hache de guerre en partageant de la nourriture, au fond d’elle, elle savait que s’il lui avait réellement fait la gueule, elle s’en serait voulu un bon moment. Et le plus surprenant dans tout ça, c’est que Beny accepte de payer cette barbe-à-papa sans rien dire, sans rechigner, non rien, il avait simplement accepté, « Attend, il nous offre vraiment une barbe-à-papa … ça doit vraiment faire un sacré effet la saint-valentin. » Soupira-t-elle en lançant un petit sourire taquin à Beny, il était peut-être pas si méchant que ça en fait, hein. Kath se mit alors à chercher une porte, un logo, n’importe quoi, parce qu’elle commençait à en avoir ras le bol de marcher, marcher et marcher encore, « On n’a pas d’autre source de lumière pour essayer de trouver une porte de sortie … » Elle leva les mains en l’air, signe qu’elle n’avait absolument rien à voir avec cette histoire, après tout, c’était pas elle qui avait cassé l’écran ! Elle haussa légèrement les épaules en faisant une petite mine, « T’as qu’à considéré ça comme un … Souvenir ? », un souvenir d’une soirée finalement pas si terrible que ça, si ?
« Mais j’allais rien dire ! », elle pouffa légèrement, d’un air moqueur, parce qu’elle savait que c’était faux, elle le connaissait ce gars là ! Elle savait quand il était sur le point de sortir une connerie, elle le sentait, il puait la connerie à 10km. « Et en plus il nous prend pour des cons ! » Elle sentit une main sur son bras, sursautant d’abord légèrement, elle se calma lorsqu’elle comprit que c’était l’écrivain, il l’a tira vers lui pour pouvoir passer son bras autour de ses épaules et marcher … Kath le regarda, un peu perplexe, haussant légèrement le sourcil, finalement elle lui offrit un large sourire en se serrant un peu contre lui, c’était … mignon ? « Disons que … je t’ai un peu cherché, c’était bête c’est tout … » Elle baissa légèrement les yeux en soupirant, avant de tourner la tête, parce que Beny foutait le bordel derrière eux, « mais qu’est-ce que tu …. » « Les trains remarchent ! » ENFIN ! Sauf que visiblement, le train se rapprochait et n’avait pas l’intention de s’arrêter pour les éviter, alors elle suivit Beny du regard pour voir où il atterrissait et, sans vraiment attendre une quelconque réaction de la part de l’écrivain, elle l’attrapa par la main pour l’entraîner dans sa course. « Viens ! » Elle l’entraîna finalement jusqu’à l’espace où se trouvait Beny pour grimper dessus et éviter ainsi de crever comme une pauvre débile dans un manège, vous imaginez le coup de pub ? Morte dans un manège, elle hante depuis les lieux … Une fois dessus, elle se laissa tomber sur le sol pour se reposer, échapper à la mort ça crève hein, et commencer à rire, parce qu’elle n’en pouvait plus de ces aventures, « putain, mais quelle soirée. » soupira-t-elle tout en se laissant tomber en arrière, sérieusement, elle n’avait qu’une seule envie, sortir d’ici ! « Plus jamais vous me faites un truc pareil, plus jamais, je veux bien vous suivre dans n’importe quoi, mais plus jamais ça. »

« Bon, d’accord, mais seulement parce que c’est toi. » Et qu'est-ce que ça lui faisait du bien de l'entendre dire ça, parce que Coop' pensait qu'elle allait refuser ou l'ignorer ou se mettre mal à l'aise. Il était aussi soulagé qu'elle avait vite oublié l'idée de devoir se rebattre à la sortie. Cooper aurait plié l'affaire en deux secondes si c'était le cas et il n'en avait pas vraiment envie. Il appréciait Kath et il ne voulait pas gâcher cette relation juste parce qu'il était servi comme .. Souffre-douleur ? Coop' aurait quand même réagi, lui faire comprendre qu'il n'y avait pas une limite à franchir. Ils étaient tout les trois énervés, ça n'avait pas arrangé les choses. Il s'attendait à ce que le Pilote se mette à râler, mais il avait accepté sans broncher, ce qui fit froncer les sourcils de l'écrivain qui était soudainement intrigué. Il esquissa un petit sourire « En réalité, ça l'arrange de ne pas nous devoir 100$ » Devoir confondre un billet de cent dollars pour un dollars, il fallait vraiment être aveugle. Il l'était, il n'avait peut-être pas eu assez de lumière pour lire. Il haussa les épaules et pensa plutôt à autre chose, jusqu'à ce que la douloureuse reproche de Beny arriva à ses oreilles: le téléphone ne marchait vraiment plus  « Oui. Comme une preuve de cette soirée. Parce que personne ne nous croira si on le raconte » L'écrivain avait vite sauté sur l'occasion, il avait répondu juste après Katherina pour l'appuyer.  « Et je suis désolé d'avoir marché dessus... » Il était embêté Cooper.

« Mais j’allais rien dire ! »« Et en plus il nous prend pour des cons ! »« T'es grillé Beny »fit-il dans un sourire avant de devoir s'écarter avec Katherina, en faisant un premier contact physique affectueux pour la première fois de la soirée. Il pensait qu'elle allait le repousser ou être mal à l'aise. Ça l'avait surprise au départ, mais ça ne l'avait pas dérangée pour autant, elle s'était mise à se serrer un peu à lui. Ce qui fit sourire l'écrivain. « Disons que … je t’ai un peu cherché, c’était bête c’est tout … » Et il voulut répondre, mais à cause de l'agitation de Beny par derrière. Cooper ne put rien dire.

En réalité. Tout s'était enchainé assez vite, il n'avait pas vraiment eu le temps de comprendre. Il se retourna un peu et vit Beny courir. Il entendait le bruit du train fantôme.Les trains fonctionnent enfin ? » Le temps de comprendre la situation, il sentit les rails à côté de ses pieds. Il se retrouvait avec Katherina entre les rails et s'ils ne bougeaient pas de là, ils allaient mourir écrasé. Il sentit sa main prise par celle de la jeune femme et l'emmener courir quelque part. Il la suivit et grimpa sur l'espace sécurisé. Il aida le jeune homme qui courrait derrière eux et reconnut le guichetier. « putain, mais quelle soirée. » Cooper finit par s'adosser au mur, essayant de reprendre la respiration. Il éclata de rire, il approuvait silencieusement les paroles de Katherina. « Plus jamais vous me faites un truc pareil, plus jamais, je veux bien vous suivre dans n’importe quoi, mais plus jamais ça. »Cooper arqua un sourcil et croisa les bras en grimaçant. Son épaule lui faisait encore mal. C'est pas de ma faute, c'est pas moi qui ai fait tomber les trains en panne ! » Il regarda le gérant qui était assis à reprendre son souffle. Il voulait des explications à cette panne qui avait causé pas mal de soucis..

« _ Ouais ça m’arrange de pas vous devoir 100$ je l’avoue. » soupire-je un peu agacé. J’aime pas devoir admettre ça quoi. L’écrivain n’est pas si con qu’il en a l’air, je souris malgré moi « _ Et je suis pas méchant. C’est juste que vous ne me connaissez pas. » Et je hausse les épaules. Parce que c’est vrai. Katherina ne me connaît pas vraiment, elle a juste vu mon côté grognon. L’écrivain, mon côté agressif parce qu’il a voulu me taper dessus. Vraiment ils ne me connaissent pas et puis, j’suis tellement fatigué et on a passé une soirée de merde que je décide d’offrir un barbe à papa aux jeunes. Je parle de mon regretté téléphone dont Katherina propose de le considérer comme un souvenir. Ainsi que l’écrivain dit d’être désolé « _ Ah ben il était temps. » Parce que je ne me rappelle pas qu’il ait dit désolé pour mon téléphone qu’il a cassé. « _ Et pas besoin de mon téléphone pour m’en souvenir. On est le 14. C’est aussi mon anniversaire. Quand j’y repenserai les prochains jours, je penserai à vous. » Je souris et je hausse les épaules. Ça m’est égal finalement, un téléphone ça se rachète. Mais ça me fait chier de devoir refaire toute la liste des contacts. Puis, me connaissant je ne voudrais pas raconter cette histoire de cette soirée de merde. « _ Bah. On est tous cons à la base. Donc oui, j’vous prends pour des cons. » Je hausse les épaules et lutte contre l’envie de rire. Le sens de la logique chez Beny, bonsoir ! Je suis vraiment pas logique dans mes paroles mais je m’en fous complètement. Je leur dis qu’ils sont cons aussi, donc voilà. On est juste trois petits cons, perdus dans le manège à marcher dans le noir.
« _ On s’en souviendra de cette putain de soirée ouais… » lâche-je en guise de commentaire après Katherina avec un sourire pendant que les deux rigolent. Je regarde les trains passer tranquillement pendant que nous. On est là comme des cons sur un espace sans rails et sans monstres. J’espère qu’il y a pas des monstres. Je regarde à côté et je vérifie. Ok. Y a rien. Je regarde le mec du guichet et fais un signe du menton pour lui demander ce qui s’est passé. « _ Panne de courant, on n’arrivait pas à rétablir. Je pense que le technicien est venu le rétablir. J’étais en train de vous chercher parce que j’ai pensé que vous aviez dû quitter les wagons. » Je fais une moue et soupire. Je sors mon paquet de cigarette pour en mettre une sur la bouche. Je l’allume et commence à fumer. « _ Monsieur… » « _ Quoi ? On est tombé en panne. On a attendu. On a commencé à marcher à la recherche d’une sortie de secours. J’ai essayé de gérer deux gamins. » je digne du doigt Katherina et l’écrivain. « _ On a manqué de se faire écraser par les trains et ouais j’suis toujours dans les nuances. Vous n’allez pas m’dire que je n’ai pas le droit de fumer après tout ça ? » Je regarde le mec du guichet qui finit par soupirer. J’expire la fumée et propose les cigarettes aux jeunes. « _ La sortie de secours est juste en face. Il faut faire attention aux trains. » annonce le guichetier. « _ Cool alors. On y va ! » fais-je en sautant sur le sol pour traverser les rails sans regarder s’il y a des trains qui arrivent. De toute façon ça s’entendrait. Le guichetier ouvrit la porte secrète avec sa clef. Je lève les yeux au ciel. Comment on peut sortir sans lui par la porte de secours ? Depuis quand ça a besoin de clefs ? ‘Fin bref. Le principal, c’est qu’on est entré dans les loges du manège et qu’on est en train de descendre pour aller à la sortie.
P’tain quelle soirée…

Ouais c’est clair que ça l’arrangeait de pas devoir payer, après tout un voleur ça paie jamais. Mais bon, elle avait préféré garder cette pique pour elle, parce que dans le fond elle voulait pas ternir se réputation, si jamais il en avait une, elle n’était pas méchante et elle lui voulait pas de mal, sinon y’a bien longtemps qu’elle l’aurait balancé. Et il n’avait pas tord dans le fond, ils ne le connaissaient pas, elle encore moins, tout ce qu’elle connaissait, c’était ce qu’il voulait bien lui montrer, et ça l’emmerdait même pas. L’écrivain s’était –enfin- excusé, peut-être qu’elle le devait aussi, mais fallait pas s’attendre à entendre des excuses sortirent de sa bouche, oh non. C’était son anniversaire, non, vraiment ? Naître un 14 février c’était pas vraiment le bon plan, niveau réception des cadeaux c’était un peu l’arnaque ! Enfin bon, sur le coup elle avait eu envie de lui rire au nez, parce qu’il venait de passer, et une saint-valentin de merde, ET une soirée d’anniversaire pourrie, le pauvre lapin. « Non, attend, c’est vraiment ton anniversaire ? Ben merde alors je suis désolée. » Désolée de pas lui avoir offert une soirée mémorable. « Bon anniversaire quand même Robin des bois. » Et rien que pour l’emmerde, et sachant qu’il détesterait ça, elle s’approcha pour l’embrasser sur la joue sans vraiment lui laisser le choix, le pauvre, c’était la cerise sur le gâteau. « La prochaine fois je te ramènerai un cadeau. » Ou pas.

Ouais, ils s’en souviendraient de cette soirée, clairement ! « C’est pas de ma faute, c’est pas moi qui ai fait tomber les trains en panne ! » Elle haussa légèrement le sourcil en croisant à son tour les bras, « Menteur, je t’ai vu tout trafiquer, tout ça pour rester coincer avec moi. » C’était pas ça ? Ah bon ? Tant pis. Le pauvre bonhomme tentait misérablement de se justifier, il lui a fallut 3h pour remettre le courant ? « Pile au moment où on allait réussir à sortir, timing parfait les gars, bravo. » C’était de l’humour, bien entendu, parce qu’elle en avait carrément ras le … de courir à droite et à gauche pour sortir de ce labyrinthe, et qu’ils décidaient de débarquer 30 ans trop tard. Et pour en remettre une couche, Beny s’était allumé une cigarette, sérieusement ? « La gamine tu sais ce qu’elle te fait ? » Parce que finalement, il n’était pas mieux lui. Alors, tandis que le guichetier ouvrit la porte, Kath en profita pour passer devant Beny et lui piquer sa cigarette, « le monsieur à dit non, alors c’est non. » En réalité, si elle lui avait piqué, c’était pour la fumer, hein. Bon sang, ce que ça faisait du bien de passer enfin cette foutue porte, de sentir qu’ils allaient bientôt sortir de là, alors elle se mit à marcher sans attendre rien ni personne, parce qu’elle en pouvait plus de cet endroit ! Croyez moi, ils attendraient longtemps avant de la revoir assise dans ce train, très très longtemps. La prochaine fois qu’elle aura un plan aussi débile, elle se contentera d’allumer la télé et de manger une glace devant une série, voilà. « Bon, dépêchez-vous, j’ai envie de cette foutue barbe-à-papa. »

Le st-graal, la porte de sortie, elle était là, BORDEL.

Cooper sourit parce que Beny confirmait ce qu’il venait de dire, il se sentait tout d’un coup intelligent. Il avait raison, personne ne connaissait vraiment Beny. Il venait tout juste de le rencontrer, bien qu’ils connaissaient tout les deux une personne: Annaëlle. Il n’était pas méchant, il n’était pas un chieur ? C’était juste une carapace pour se protéger ? Coop’ haussa l’épaule en évitant de faire hausser l’autre. Ni Beny, ni même Katherina quoiqu’un peu, le connaissaient bien. L’écrivain haussa les sourcils et un sourire au coin se dessina. Il était sur le point de rire, mais il laissa échapper une exclamation de surprise. « Non, attend, c’est vraiment ton anniversaire ? Ben merde alors je suis désolée. » « Oh la soirée d’anniversaire de merde. » ajouta-t-il surpris. Être né le 14 février, le jour de la Saint Valentin. « Pour compatir, je suis né le premier janvier… » Il n’avait aucune idée pourquoi il l’avait dit, peut-être pour dire à Beny qu’il n’était pas seul.

Menteur, je t’ai vu tout trafiquer, tout ça pour rester coincé avec moi. » Et Cooper lâcha une autre expression de surprise. Il s’abstint de répondre quoi ce que ce soit. Il écouta la justification du guichetier, la réponse de Beny qui avait allumé la cigarette malgré la protestation. « Et tu sais ce que va faire le gamin que je suis ? » répondit-il en parfaite synchronisation avec Katherina. Quand il finit sa phrase, il se retourna vers elle surpris. Dans un silence, il approuva ce qu’elle venait de dire. Ils étaient tous les deux d’accord. Quand ils étaient devant la porte. Cooper vit Katherina prendre la cigarette de Beny, il passa devant lui, juste après elle. Il soupira en la voyant fumer, il ne tint pas longtemps non plus. Il arriva à côté de Katherina et piqua la cigarette. « Comme tu le dis bien, le monsieur a dit non, alors c’est non. C’est valable pour toi. » Il voulait la jeter aussi, mais il la fumait aussi. Il dépassa Katherina et fuma quelques bouffées, avant de jeter la cigarette d’une pichenette, quelque part dans les loges.

Il était content d’être sorti de là. De ce cauchemar de train. Il ne pensait pas être capable de retourner dans cette fête foraine. En particulier ce manège là. Même si Isla insisterait un jour ! Il en était hors de question. Quand ils étaient enfin sorti. Cooper retrouva avec joie le ciel, les bruits des manèges, l’affreuse musique, l’odeur. « Ça fait du bien de retrouver le monde réel. » Fini les monstres, les fantômes. Il regarda Beny qui avait son carnet à la main. « Je peux le récupé… » « Bon, dépêchez-vous, j’ai envie de cette foutue barbe-à-papa. » « Ah oui la barbe-à-papa ! » fit-il en pointant le stand qui était en face et qui vendait de la barbe-à-papa.  

Je soupire et hoche silencieusement la tête. Ouais c’est mon anniversaire. « _ Merci. » Dis-je dans un ton légèrement vexé. Une pause, l’écrivain essaye de rattraper le coup. Je hausse les épaules. « _ Le premier janvier n’est rien à côté du quatorze février. » Et c’est vrai quoi. Le premier janvier tout le monde est content, on fête la nouvelle Année. Alors que là, c’est la putain de Saint Valentin merde. Ouais bon, c’est presque rien à côté mais j’suis quand même assez énervé rien qu’en y pensant. Katherina me souhaite un bon anniversaire, je réponds par un haussement des épaules, comme si ça m’est égal. Puis, j’ai pas vu venir la suite. Elle vient vers moi assez rapidement pour me faire.. Un bisou sur la joue ? « _ Qu’est-ce que t’viens….. Oh p’tain. T'viens de me faire un bisou ?! » Je mets vite ma main sur ma joue pour faire signe d’essayer d’enlever toute trace du passage de ses lèvres. RAH mais elle m’fait chier !!! « _ Ah ouais ? Un cadeau la prochaine fois ? C’est ça. » Je n’y crois pas trop. Avec elle, faut pas s’faire des faux espoirs.
« _ Nan, j’veux pas savoir. Par contre. C’était une belle shyncro que vous venez de faire là. » fais-je dans un petit sourire, alors que j’fume tranquillement. Mais sinon j’suis d’accord avec elle, ils auraient pu venir plus tôt, parce que nous planter là dans le noir, au milieu des monstres. C’est pas top top. Alors qu’on allait prendre la porte, Kath passe devant moi et me prend la cigarette. « _ Hééééééé… » fais-je, « _ Je proteste là ! OH ! Rends-la moi ! » une pause. « _ Oh et puis merde. » je fais un geste de la main, je m’en fous finalement. Elle a bien raison, c’est déjà mal de … En plus elle jette pas. Elle fume tranquille quoi. Cooper passe devant moi, il refait le même coup à Katherina. Je soupire derrière eux. « _ Des vrais gamins vous deux. Allez avancez-là. » je me retiens de donner un coup de carnet à leur crâne. J’sais comment a fini l’autre écrivain là, et ce que j’ai manqué de me prendre comme coup.
On est enfin sorti. Le guichetier soupira et nous regarde. Il s’excuse encore et nous rembourse nos places. Bon bah cool. J’ai pu profiter de la moitié du manège gratuitement quoi. Je le remercie du regard, il s’éloigne pour aller chercher d’autres personnes qui sont apparemment coincés là-dedans. Je regarde les deux gamins qui retrouvent la vraie ambiance de la fête foraine, les retrouvailles avec le monde réel. Je souris légèrement mais vraiment pas longtemps que j’entends déjà une gamine râler pour son barbe-à-papa. Elle a coupé la parole à Cooper, qui apparemment veut récupérer le carnet. Je soupire, je cherche du regard si y a pas une personne que j’connais quelque part. « _ Ok. Tient. » je donne sans regarder l’écrivain, son carnet. Je m’éloigne un peu pour aller en face, commander une barbe à papa. Une fois la barbe à papa en main, je me retourne et remarque qu’ils m’ont suivis. Je le tends à Katherina sans rien dire. Je fais un soupir « _ Bon. Passez une bonne soirée. Ne vous tapez pas dessus. Ne faites pas de bêtises tout les deux. Surtout toi l’écrivain. » je le pointe du doigt. Sans rien dire de plus. Je m’éloigne d’eux, les mains dans les poches. Je me mets à chercher la personne qui a dû m’attendre…

En faite, je suis rentré chez moi. Parce qu’elle ne doit plus m’attendre après tout ce temps passé dans le noir, avec ces deux personnes là. Je ne m’attendais pas à une telle soirée de merde. J’espère que l’année prochaine sera mieux…

« Pour compatir, je suis né le premier janvier » Kath haussa légèrement les épaules, parce qu’elle ne comprenait pas pourquoi il avait dit ça, parce qu’être né le 1er janvier ça avait quand même du bon, le premier bébé de l’année, ça c’est classe, ça c’est être un champion, prosternez-vous je suis le premier, bam. « Mouais, m’enfin, t’es quand même né le jour de la fête de l’amour, c’est assez classe. » Non ? Bon, d’accord, c’était gerbant, la st-valentin c’était gerbant, fêter son anniversaire le jour de la st-valentin c’était gerbant, passez une soirée de merde c’était ben …. GERBANT. « Qu’est-ce que t’viens … Oh p’tain. » Finalement, sa réaction fut encore plus drôle que ce qu’elle avait imaginé, il avait l’air tellement … écoeuré, sérieusement, depuis quand on tirait une tête pareille après un bisou ? Même venant de Kath, merde. En fait, en y réfléchissant, peut-être qu’elle se déciderait à lui offrir un truc, un truc spécial qu’il voulait absolument, peut-être parce qu’elle l’avait assez fait tourner en bourrique, ou peut-être qu’elle abandonnerait l’idée pour le faire attendre un peu plus, ce qui était sûre, c’est qu’elle songeait à lui rendre son médaillon, parce qu’il y tenait peut-être plus que ce qu’elle imaginait.

L’écrivain avait encore parlé en même temps qu’elle, s’il continuait comme ça, elle se demandait s’il ne le fait pas exprès, hein. Parce que ça en devenait vraiment, mais alors vraiment, bizarre. « Les synchros, tout ça tout ça, va falloir arrêter hein ! » Elle venait de lui piquer sa cigarette, mais malgré ses protestations, elle ne lui avait pas rendu, après tout, le mec avait dit non ! Ce qu’elle n’avait pas prévu en revanche, c’est que l’écrivain se décide à lui piquer aussi, directement après, elle resta sur le cul en le fixant, la mine un peu boudeuse, « Eh mais, tu fais quoi laaa ? » Soupira-t-elle en lui donnant un léger coup d’épaule lorsqu’il la dépassa, sale gosse ! « Ca va, c’est bon, j’avance ! » marmonna-t-elle en lançant un regard à Beny, c’était pas une gamine, c’était la faute à l’écrivain. Ils étaient enfin dehors, pour de bon cette fois … Kath s’étira en soupirant de plaisir, bon sang ce que ça faisait du bien ! Elle observa Beny redonner son carnet à l’écrivain et s’éloigner pour prendre une barbe-à-papa, d’un seul coup il paraissait bizarre, comme s’il avait changé en quelques instants, finalement, peut-être que cette soirée l’avait véritablement blasé, bon d’accord, il aurait pu rêver mieux comme soirée d’anniversaire, mais dans le fond, elle n’avait pas été si terrible. Kath attrape la barbe-à-papa en lui lançant un petit regard, avant de le regarder s’éloigner les mains dans les poches, se pinçant légèrement la lèvre, elle l’aurait bien retenu, ouais c’est sûr, mais il n’avait franchement pas l’air de vouloir rester, et puis il avait peut-être quelque chose de prévu … Alors elle se tourna vers l’écrivain en lui tendant la barbe-à-papa promise, un petit sourire en coin, « je suppose que c’est notre récompense pour avoir survécu à cette expérience … » Elle haussa légèrement les épaules, « Au fait, je suppose que maintenant que tu connais mon prénom, je peux connaître le tien, non ? » Bon, dans le fond, c’était un peu de la triche parce que Beny avait vendu la mèche, mais au final c’était pas si terrible que ça, elle qui avait toujours voulu connaître son prénom … alors qu’elle mangeait sa barbe-à-baba, elle balaya du regard la fête, et honnêtement, elle n’avait plus du tout l’envie de  rester dans les parages, au cas où elle se retrouvait à nouveau enfermé quelque part. « Je sais pas pour toi, mais moi j’ai pas envie de rester ici. » La demoiselle s’éloigna après lui avoir donné la barbe-à-papa, haussant un peu les épaules, sans trop vraiment savoir s’il allait rester dans le coin avec elle ou alors partir retrouver ses occupations, elle s’arrêta finalement pour tourner la tête vers lui et lui lancer un petit sourire, « tu m’suis quelque part ou tu prends la fuite ? »

Les mains dans les poches, elle attendit quelques secondes avant de recommencer à marcher, pressée de sortir de cet endroit, pressée d’oublier l’horrible soirée qu’ils avaient vécu, en partie.

Cooper soupira aux réactions et finit par hausser les épaules. « J’ai au moins essayé. » murmura-t-il, les mains dans les poches pour bouder un peu. Ce n’était quand même pas marrant d’être né le premier janvier, surtout pour les cadeaux ce n’était pas pratique ! Il pouffa de rire quand il vit ce que Katherina venait de faire à Beny, c’était surtout la réaction du pilote qui le faisait rire. Parce qu’il ne s’y attendait pas. Quand il vit le regard de Kath’, il arrêta de rire et reprit son sérieux. « Ok. Ce n’était pas drôle. » Il était fatigué et il avait faim, il en avait marre de cette situation là. Il voulait un barbe-à-papa, ça faisait longtemps qu’il n’en avait pas mangé.

Les synchros, tout ça tout ça, va falloir arrêter hein ! » « Comme si je le faisais exprès ! » répliqua-t-il vivement en se retournant vers la jeune femme qui commençait à râler. Il n’avait vraiment pas fais exprès. Il venait de dire la même chose qu’elle, presque la même chose, mais c’était synchronisé. « Eh mais, tu fais quoi laaa ? » Il n’écouta pas, il la dépassait avec la cigarette coincée entre les doigts, tout à fait fier de son coup avant de devoir la jeter quelque part dans les loges du manège. L’écrivain fut complètement ravi d’être enfin sorti dehors, il récupéra son carnet. Les choses commençaient à bien aller, mais il fronça les sourcils. Il regarda Katherina avec un regard interrogateur, mais il savait qu’il n’aura pas la réponse. Alors il s’approcha de Beny avec elle. Il se rappela que Beny avait eu un rendez-vous qui était raté et que la soirée d’anniversaire n’était pas ce qu’il aurait vraiment voulu. Ils eurent la barbe à papa et Beny annonça vite fait qu’il allait partir. « Bon. Passez une bonne soirée. Ne vous tapez pas dessus. Ne faites pas de bêtises tout les deux. Surtout toi l’écrivain. » Il voulut protester, mais il était parti trop vite. Il avait eu le temps d’ouvrir la bouche pour essayer de parler. Il observa le pilote s’éloigner sans un mot. Cooper prit une petite pincée de barbe à papa et mangea tranquillement pendant que Katherina lui parlait. « Je m’appelle Cooper. » Et il ne lui disait pas son nom de famille, parce qu’il ne connaissait pas le sien. Il mangea encore une autre pincée de barbe à papa et ça lui faisait du bien. Il fronça les sourcils en se souvenant ce que Beny avait dû prendre au guichetier. Les dollars ? Il s’en fichait finalement que son argent pouvait y être dedans. C’était sa place peut-être.

« Je sais pas pour toi, mais moi j’ai pas envie de rester ici. » Il la regarda silencieusement et se retrouva avec la barbe-à-papa à la main, pendant que la jeune femme s’éloigna de lui. « Hééé. » laissa-t-il échapper alors qu’il tenait un bout de barbe à papa dans la main qui devenait un peu collante. « tu m’suis quelque part ou tu prends la fuite ? » Cooper répondit au sourire par un sourire. Il se mit à la rattraper un peu et .. Ils marchèrent ensemble pour quitter cet endroit, avec la barbe à papa. Ils étaient partis tous les deux, avant de se séparer finalement, une fois la barbe à papa terminée.