Du rez-de-chaussée, une voix chaude et grave se fait entendre. C’est monsieur Brooke, qui tente désespérément d’avoir une réponse de sa fille. Quand celle-ci daigne enfin pointer le bout de son nez du haut des escaliers, elle remarque qu’il n’est pas seul. Un homme est également présent. Polie et bien élevée –et surtout respectueuse devant son paternel-, elle incline légèrement la tête et se présente, avant de dévaler les escaliers.
« C’est un voisin à nous, je l’ai rencontré la semaine dernière, il participe à la même convention que moi ce soir. »
Sur le coup Kayleigh avait bien envie de lui répondre « oui et en quoi ça me regarde » mais elle préféra se taire, et lui adressa un sourire.
« Il a une fille, âgée de neuf ans, qui ne pourra assister à cette soirée, et comme il n’a pas trouvé de nounou, je lui ai proposé ma propre fille, toi. »
Extérieurement, Kayleigh semblait plus que ravie à la perspective de garder une petite fille pendant toute la soirée, bien qu’intérieurement elle bouillonnait de colère. Tout avait été discuté sans qu’elle en soit prévenue, d’autant plus qu’elle était la principale concernée dans cette affaire. Et puis, si elle avait quelque chose de prévu ? Cela voulait donc dire qu’elle devait l’annuler sans avoir le droit de dire un mot ? Si elle ne voulait tout simplement pas, elle y était donc forcée ? En gros, on lui avait imposé son programme, et ça elle n’aimait pas du tout ça. Encore qu’on lui ait demandé, qu’on l’ait tenu au courant, elle aurait pu décliner poliment et prétexter une grosse soirée de révision en perspective, mais là non : on la mettait au pied du mur, sans avoir le champ libre pour une seule protestation.
« -Je ne voudrais surtout pas vous déranger, mais c’est très important pour moi, et je ne peux pas la laisser toute seule, vous comprenez. -Oui, oui, il n’y a pas de soucis, je peux m’en occuper. »
Polie et bien élevée, restes polie et bien élevée, se répéta-t-elle, alors que ce dernier la remerciait promptement avant de sortir de la maison, laissant une Kayleigh sans voix. Son père sentant venir la colère, prétexta un appel à passer, et la laissa plantée là, bouchée bée.
« Hahaha tu dois garder une petite fille ce soir. »
Se moqua alors Thomas, qui avait tout entendu depuis la balustrade à l’étage. En voyant le regard noir de son aînée, il jugea sage de se barricader dans sa chambre, tandis qu’elle montait les marches qui la séparait de sa chambre en faisant le plus de bruit possible. Montrer son énervement au maximum. Peut-être changerait-il d’avis, même si c’était définitivement mort. Elle claqua la porte de sa chambre et sauta sur son lit. Casque sur les oreilles, elle mit sa musique à fond, et resta dans cette position pendant plusieurs heures, jusqu’à ce que la porte finisse par s’ouvrir. Son père, vêtu d’un smoking Prada incroyablement classe, et Thomas caché dans son dos, le sourire malicieux. Kayleigh hésita entre garder son casque ou l’enlever, mais force est d’admettre qu’elle n’avait pas le choix.
« Quoi ? »
Demanda-t-elle alors avec l’amabilité d’une porte de prison.
« C’est dans une heure, tu ferais mieux de te préparer, je te dépose chez eux au passage. »
Et merde, pensa-t-elle, il n’a pas oublié. Et elle était donc prise au piège. Elle aurait pu élaborer tout un plan comédie pour prétexter une maladie quelconque, mais il était désormais trop tard pour faire marche arrière. Tout en soupirant, elle se leva de son lit, et prit la direction de sa salle de bains pour prendre une douche bien chaude. Se rendre présentable, et se préparer psychologiquement à amuser une môme de neuf ans. Qu’est-ce que ça aime les filles à cet âge-là ? Kayleigh ne se souvenait que trop peu de ses occupations à l’époque, ou du moins, elle ne voulait pas s’en souvenir, puisque ça incluait sa mère. Et surtout, elle avait du par la suite s’occuper d’un autre rejeton, son petit frère, mais il était bien connu que les préoccupations des garçons à cet âge étaient bien différentes de celles des petites filles. Dur, dur donc de savoir quoi prévoir. Elle allait devoir improviser.
Après trois quarts d’heure à se pomponner, mettant presque en retard son père, elle attrapa son sac, et grimpa dans la voiture. Décompte : dix minutes avant le choc. Thomas lui fit un salut exagéré du haut des marches du perron, et ferma la porte précipitamment. Lui, il était bon pour geeker toute la soirée… Elle l’envia soudainement, et se contenta de regarder la maison s’éloigner. La soirée allait être longue.
Arrivés devant la maison, Kayleigh sortit, accompagné de son père qui s’était proposé pour faire un covoiturage avec monsieur Jefferson. Ils sonnèrent à la porte et découvrirent un jeune homme, habillé sur son 31, prêt à en découdre avec la convention du soir. Il lui expliqua rapidement deux-trois trucs à savoir sur la gamine, et s’en alla, laissant Kayleigh là, seule dans le hall d’entrée. Où était la petite, ça elle l’ignorait, mais elle ne voulait pas vraiment trop le savoir, du moins jusqu’à ce qu’une petite bouille brune apparaisse dans le coin d’une porte. Haute comme trois pommes, trainant un éléphant en peluche géant, qui la regardait avec des yeux de merlan frits.
« Alors c’est toi Faith. Moi c’est Kayleigh, mais tu peux m’appeler Kay. »
Mise en bouche, ok.
« Mais j’imagine que tu le sais déjà. Ton père t’as dis que c’est moi qui allais s’occuper de toi ce soir ? »
Le mieux étant évidemment, que la mioche soit trop crevée et qu’elle puisse mater la suite de son feuilleton préférée en paix. Mais ça c’était demander la lune, et comme la chance n’était pas de son côté aujourd’hui, la soirée allait être folklorique.
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Sujet: Re: Baby-Sitter, mode d'emploi (Pv Faith <3) Sam 16 Mai 2015 - 20:12
Depuis ce matin déjà, Faith savait qu'elle n'allait pas passer la soirée avec son père. Depuis qu'il était passé chef de son service, il avait plus de travail et moins de temps pour elle, chose qu'elle avait encore beaucoup de mal à accepter. Elle avait eu l'habitude, maintenant, de vivre avec lui, de passer du temps avec et ainsi, de profiter de son papa autant qu'elle le voulait et qu'elle le pouvait. Le seul point positif à cette promotion, c'était qu'elle verrait sa mère plus que d'habitude, mais comme presque tous les enfants, elle voulait que ses deux parents soient réunis et aient du temps pour elle à deux, et pas chacun à leur tour. Aujourd'hui, elle avait presque tout essayé, mais bien trop mauvaise comédienne, même sa crise de larmes prétextant qu'elle était malade n'avait pas marché. Eden avait finit par lui demander de se calmer et d'accepter le fait qu'il avait plus de responsabilité qu'avant. L'enfant ne se disputait quasiment jamais avec son père et forcément, il avait toujours le dernier mot. Elle savait qu'à ce moment-là, ça ne servait plus à rien de discuter, sa décision était prise. Faith avait fini par retourner dans sa chambre en prétextant qu'elle allait téléphoner à sa mère pour tout lui dire. Sauf que pour ça, il fallait encore qu'Eden lui compose le numéro de sa maman, chose qu'il ne ferait pas. Faith était donc montée dans sa chambre, la mine boudeuse.
Le problème pour la jeune enfant, ce n'était pas tellement de rencontrer cette fille qui allait être sa nounou pour ce soir, mais bien le fait de se faire garder par quelqu'un. Elle avait neuf ans et avoir une nounou, ça faisait vraiment bébé. Elle était décidée, elle voulait grandir et bien plus vite que ça, sauf que ce n'était pas si facile et pendant encore au moins treize bonnes années, Faith sera sous la responsabilité de son papa et de sa maman. Treize ans, c'était beaucoup trop long... Finalement, elle se plongea dans ses jeux, ne repensant plus à tout ça et surtout, en essayant de se calmer. Deux petites heures plus tard, l'enfant redescendit, peluche à la main. Elle chercha son papa du regard, avec une petite once de culpabilité. Eden était, malgré tout, le seul homme dans sa vie et le plus important à ses yeux. Il était encore son héros et comme tous les enfants de son âge, elle avait l'impression qu'après cette petite dispute, il l'aimerait beaucoup moins qu'avant. A cette pensée, elle en avait déjà le coeur brisé. Elle se dirigea jusque dans le salon où elle le rejoignit pour lui prouver que c'était toujours le seul qui comptait et qu'elle l'aimait d'une force incalculable, et ce, même après une dispute telle que celle-la.
Eden finit par revenir sur le sujet de la dispute et cette fois-ci, Faith se contentait seulement de bouder dans son coin. Malgré qu'elle voulait grandir, elle voulait aussi que son père reste avec elle, pas encore vraiment prête à le partager avec des personnes telles que le père de cette fille qui devait venir la garder. La jeune Jefferson tenta de lui demander pour que ce soit sa maman qui la garde, son papa lui expliqua que Marissa travaillait et donc, qu'il n'était pas possible pour elle de garder sa fille. Lorsqu'elle proposa ses grands-parents, ce n'était pas possible puisqu'ils étaient de sortie. En clair, personne à part cette inconnue pouvait garder Faith, mais finalement, même avec d'autres, tant que ce n'était pas avec maman ou papa, ça ne lui plairait surement pas, laissant de côté cette histoire avec Jamie qui lui trottait un peu trop dans la tête. Cette envie de grandir si rapidement, cette envie de vouloir devenir une adolescente pour enfin être remarquée et ne plus être traitée de « bébé ». Parfois, Faith se rendait compte qu'à son âge, elle pouvait encore profiter pleinement de l'attention de ses parents, qu'elle pouvait encore croire que son père était le seul homme dans sa vie, qu'elle pouvait aussi manifester cette envie de passer du temps avec lui. Lorsqu'elle en aura seize, où en serait leur relation ? Aujourd'hui, elle était certaine qu'elle avait les meilleurs parents du monde, mais en pleine crise d'adolescence, auront-ils toujours cette même complicité ? Peut-être qu'au contraire, elle demanderait à vivre avec sa mère, parce qu'elle ne supporterait pas que son père soit trop sur son dos ? A cette pensée, elle se rendit compte qu'en fait, peut-être était-ce un peu mieux de profiter de son âge, mais jusqu'à quand ?
Après quinze petites minutes dans les bras de son papa, sa peluche éléphant contre elle, il était temps pour elle de laisser son papa se préparer pour sa soirée et ne voulant pas rester toute seule en bas, elle se contenta de le suivre à l'étage. Dans sa chambre, elle s'installa par terre où étaient éparpillé toutes ses poupées et se contenta de passer son temps à ses jouets, en attendant que le soir ne tombe. Lorsque la sonnette retentit, tous les sens de l'enfant furent en alerte. Son petit coeur battait la chamade dans sa poitrine. Passer une soirée avec une fille qu'elle ne connaissait pas, c'était stressant malgré tout. Elle avait beau poser plein de questions, il fallait toujours oser, avant et c'était le pas le plus difficile à franchir. Faith emboita les pas de son père puis s'empressa de se cacher derrière un mur, préférant observer de loin avant tout. Eden expliqua tout ce qu'il y avait à savoir et non sans un au-revoir sans réponse à sa princesse, ferma la porte, laissant sa fille et la demoiselle toute seule dans cette grande maison. Finalement, elle se décida à sortir de sa cachette, non sans son éléphant qu'elle trimbalait presque partout depuis qu'elle était toute petite. « Alors c’est toi Faith. Moi c’est Kayleigh, mais tu peux m’appeler Kay. » Faith se contenta d'un hochement de la tête. Elle l'observa timidement et en voyant qu'en fait, elle n'était pas si terrible que ça, finit par s'avancer un peu plus franchement « Mais j’imagine que tu le sais déjà. Ton père t’as dis que c’est moi qui allais s’occuper de toi ce soir ? » Faith s'avança jusqu'au divan et se laissa tomber dessus. En y repensant, elle croisa ses bras « Oui, mais je voulais pas. Je voulais qu'il reste avec moi, puis en plus avoir une nounou c'est pour les bébés » Elle haussa les épaules et reprit « et moi je veux plus être un bébé, parce qu'après on veut pas jouer avec moi ». Il était vrai que son problème actuellement, c'était toujours son âge. Lorsqu'elle voulait jouer avec Louis et Jamie, ils ne voulaient jamais, parce qu'elle était trop petite. Ensuite, lorsqu'elle avait osé dire à Jamie qu'elle l'aimait bien, il lui avait promis que lorsqu'elle serait plus grande, il ferait attention à elle, mais là encore, elle était trop jeune. « T'as quel âge toi ? T'es encore à l'école ? Tu voudrais faire quoi plus tard ? » Faith fit mine de réfléchir, sa mauvaise humeur s'envolait petit à petit et maintenant, elle voulait jouer. « Tu veux voir ma chambre ? On pourrait jouer aux poupées ? Ou aloooors....aux Polypocket, ça te dit ? On pourrait aussi jouer aux jeux videos, mais je sais pas comment on allume ça » elle montra l'espèce de playstation en-dessous de la télévision, appartenant à son père. Parfois, il y jouait avec Eric, le tonton de Faith et de toute façon, après 5 minutes, ça la gavait, parce qu'elle n'y arrivait pas. « Mon papa il t'a dit quoi ? »
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Sujet: Re: Baby-Sitter, mode d'emploi (Pv Faith <3) Mar 2 Juin 2015 - 15:58
Kayleigh essayait encore de comprendre ce qu’elle avait fait pour mériter une telle sentence. Elle n’avait pas été particulièrement malicieuse ces derniers temps, et pour cause ils étaient fraichement arrivés à Huntington Beah il y a seulement quelques semaines, elle n’avait pas encore eu le temps pour monter des plans sur la comète pour s’imposer. Elle avait juste eu le temps de commencer à s’adapter à sa nouvelle vie. A rattraper son retard au niveau des cours, et à réellement se remettre de leur départ. Elle n’avait donc pas fais en sorte d’attirer les ennuis, ni même de mettre son père en rogne. Et c’était sans doute pour cette raison, qu’elle cherchait une explication à cet acharnement. A part son petit frère, elle n’aimait pas particulièrement les plus jeunes enfants, trop piailleurs à son goût. Et puis de toute façon, même son frère, elle n’aimait pas vraiment être contrainte à s’en occuper, alors d’une parfaite inconnue…
Malheureusement pour elle, c’était bien parti pour que sa soirée soit foutue en l’air, et inutile de se lancer dans des protestations sans fin, les dés étaient lancés. Chose qui réjouissait Thomas, son frère, qui n’avait cessé de la narguer autant qu’il pouvait. Il connaissait sa sœur par cœur, et savait frapper là où il fallait pour l’emmerder. Et surtout, il savait que par conséquent ça signifiait qu’il avait la demeure familiale pour lui tout seul. C’était toujours une opportunité en or pour lui, qui se prenait dès lors pour le gouverneur d’un royaume inexploré –quand il ne passait pas son temps à jouer à la PlayStation.
Quand l’heure fut arrivée pour Kayleigh de prendre la route, le petit Thomas en refermant la porte, en profita pour faire son cri de joie, en imaginant les monstrueuses pizzas qu’il allait pouvoir s’offrir pour fêter ça. Bref, il était heureux. Tout comme monsieur Brooke, fier de voir qu’il arrivait déjà à s’ancrer dans la ville, invité à une convention à peine quelques jours après son arrivée. Il était donc plus qu’impatient, et au final la seule qui tirait la gueule, c’était Kayleigh, qui trouvait injuste ce qu’on lui demandait de faire.
Pourtant, elle ne laissa rien paraître en se retrouvant face au père de la petite qu’elle allait garder. Elle acquiesçait juste, tout en l’écoutant attentivement, non sans petits sourires. Cette relation pour son père devait sans doute être importante, et hors de question de gâcher ça, même si ça la démangeait sacrément de foutre le gros bordel. Mais bon, ça lui passerait, son père c’était tout pour elle. Si ça avait été un autre, y aurait déjà longtemps qu’elle aurait piqué sa crise.
Après un au-revoir, un « bonne soirée », la voilà face à son destin : devoir se démerder pour pas avoir de mauvais échos sur son comportement par la suite. Mais pour ça, fallait déjà voir comment allait être ce petit phénomène du nom de Faith. Et elle ne tarda pas à arriver. Un petit bout chou, qui trainait derrière elle une peluche qui faisait presque sa taille. Kayleigh aurait pu être attendrie par cette petite fille, à la bouille d’ange, si celle-ci n’avait pas été aussi curieuse… et pipelette. A peine lui avait-elle posé une question, qu’une déferlante de questions s’en suivirent. Kayleigh eut du mal à se souvenir de toutes, pour lui répondre convenablement.
- Oui, mais moi je voulais pas.
Bien un point commun décelé, elle comme Kayleigh ne voulait pas cet arrangement qui avait été conclu dans la journée. Et pour des raisons que Kayleigh se surprit à trouver mignonnes. Après tout, elle avait toujours été pareil, vouloir grandir bien plus vite qu’il était permis pour avoir son indépendance, elle ne put donc que comprendre la jeune fille, qui revendiquait ce besoin de prouver qu’elle n’était plus un bébé.
- Tu sais, c’est pas parce qu’une nounou vient s’occuper de toi que tu es encore un bébé, puis même, il ne faut pas laisser les autres dire ça de toi. C’est pas parce que t’as neuf ans, que tu ne peux pas prouver que tu es grande toi aussi.
Bon là, elle s’avançait peut-être pas dans la bonne voie, à commencer à donner des conseils de psychologie à la petite, mais elle ne pouvait s’empêcher de faire comprendre à Faith, qu’elle ne devait surtout pas se laisser faire, et encore moins par des grands.
- Ceux qui pensent ça, sont juste stupides, faut pas te laisser influencer par ça, d’accord ?
Bon maintenant, vas-y pour faire comprendre ça à une môme. En attendant, elle se contenta simplement de continuer la conversation dans un thème un peu moins axé sur l’histoire de s’affirmer et de rébellion, histoire qu’elle ne soit pas à l’origine d’un changement de comportement chez la petite.
- Sinon, j’ai vingt ans, et je suis encore à l’école oui. J’étudie les langues, le français et l’italien pour être plus précise, et mon rêve c’est d’être une grande interprète. Celle qui accompagne les personnes importantes dans d’autres pays pour aider à la communication. Devenir indispensable à des gens qui n’ont pas le temps d’apprendre une nouvelle langue, et qui malgré tout doivent souvent se déplacer.
Ca pouvait paraître chiant, et totalement nul comme rêve aux yeux de certains, mais pour Kayleigh c’était le but dans sa vie. Elle avait toujours trouvé les langues fascinantes, ainsi que leur importance. La communication étant la base même des relations sociales. Et le must, c’était qu’elle se rendrait importante dans un tel métier, où sa présence serait indispensable pour le bon déroulement de certaines transactions. Elle pourrait donc à la fois visiter des pays, mais également assister à des réunions hautes placées, durant lesquels elle serait le porte-parole de quelqu’un d’important.
- Et toi ? J’imagine que tu es encore à l’école, mais c’est quoi ton rêve ?
Les petits avaient toujours des milliers de rêves pleins la tête. Bon la plupart étaient irréalisables, et se résumaient généralement pour les petites filles à devenir une petite princesse qui filerait le parfait amour avec son prince charmant. Mais voilà le hic, les princes charmants, ce n’est que du fake.
- Je suis pas trop fan de jeux vidéos, pour tout te dire, mon frère y joue suffisamment à la maison pour me donner mal à la tête après, mais je veux bien voir ta chambre, puis après on joue à ce que tu veux d’accord ?
Poupées, polypocket, c’était des choses qu’elle n’avait pas vu, ni entendu depuis bien des années. Evidemment qu’elle y jouait, mais en reparler faisait naitre en elle une vague de nostalgie, se rendant compte soudainement de toutes ces années qui s’étaient écoulées, et à quel point elles étaient désormais loin derrière elle.
- Pas grand chose de bien important, juste à quelle heure tu te couches habituellement, ce que tu aimes manger, et des petites infos comme ça. Je te rassure, rien de bien grave, il veut juste faire en sorte que tu sois heureuse et que je fasse ce que tu aimes pour que tu passes un bon moment. D’ailleurs si tu veux, je peux te faire ton plat préféré ce soir, puis louer un film, ou je ne sais pas quoi. J’ai jamais eu de nounou, je sais pas trop comment ça fonctionne, alors tu peux être la chef ce soir.
Surtout pour que Kayleigh ait la paix, parce qu’au moins, si Faith faisait ce qu’elle aimait, la soirée se déroulerait sans doute sans accrocs et c’est tout ce qu’elle espérait, n’aimant pas trop se prendre la tête pour de telles choses. Bon après son rôle, c’était surtout veiller sur elle, et qu’aucun malheur ne lui arrive, mais bon, si elle pouvait éviter les cris et les pleurs c’était le top du top, même si visiblement Faith était une petite fille agréable, plutôt calme, qui lui rappelait la jeune fille qu’elle avait été, y a maintenant onze ans.