C'était une question que beaucoup de personnes pouvaient se poser vu les programmes rigoureux des trois candidats. Noah avait déjà une réponse, car il s'était lui-même posé cette question à plusieurs reprises et la réponse était claire et nette pour lui. « La sécurité des habitants est ma priorité, je ne tolère pas que quiconque soit mis en dangers. ». Noah avait grandi à New-York, l’insécurité il savait ce que c’était, il pouvait en parler réellement car c’était son quotidien là-bas. « Comme beaucoup le savent, ma femme a été victime d’une agression par balle. » Il marqua une pause, pensant à ce jour si tragique. « J’ai grandis à New-York, je sais combien la sécurité est importante et je peux vous garantir que vous en faites votre cheval de bataille lorsque vous apprenne que votre femme en a été victime. Il est important de protéger notre ville. Je veux renforcer la sécurité grâce à une surveillance vidéo mais aussi en aidant les policiers qui font un travail remarquable chaque jour. C’est primordial pour moi et je compte mettre en place ces actions dès le début ! »

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La carte de la sensibilité. Imran était presque outré de voir Noah utiliser la mort de sa femme pour exprimer son besoin de s'occuper de la sécurité de la ville en premier. C'était comme s'il prouvait que son expérience personnelle allait clairement influencer ses choix et ce dès le début. Ils n'étaient pas à New York, mais à Huntington Beach. La ville était déjà réputée pour son systême de sécurité. Bien que ça soit important et qu'il fallait poursuivre dans cette optique, Imran avait autre chose en tête.

« - Je pense que ce que je ferais en premier, c'est un état des lieux sur les associations et les entre-aides présents dans la ville. L'échange est capitale pour le bon fonctionnement de mon programme. A partir de là, je vais pouvoir partager équitablement nos ressources sur les projets qui nécessitent une attention immédiate. Je parle de rénovation, de construction d'espace qui on besoin d'être fait à l'instant ou je vous parle. Ce sont des projets longs et donc plus vite ils seront mis en place, plus vite il seront accessibles. »

Beth avait arqué un sourcil dubitatif en entendant Noah mentionner sa défunte femme. Depuis le début de la campagne, elle s'était efforcée de laisser de côté sa vie privée lorsqu'il s'agissait des élections, intimement persuadée que cette dernière n'avait rien à voir avec sa capacité à gérer la ville. Pas besoin de préciser, donc, que Beth s'était retenue de toutes ses forces de ne pas lever les yeux au ciel et soupirer d'exaspération. Il voulait mettre sa vie personnelle en avant ? Bien. Les médias savaient aussi jouer à ce jeu-là. Elle, par contre, n'y jouerait pas. « Huntington Beach n'est pas le Bronx. Installer une surveillance vidéo me paraît excessif, d'autant plus qu'elle n'est pas nécessaire. Si vous voulez vivre entouré de caméras, monsieur Harper, la télé-réalité vous est ouverte », plaisanta-t-elle. On ne rigolait pas avec la sécurité, mais il ne fallait pas pousser non plus.  « Pour moi, la grande priorité est l'égalité de tous au quotidien; un travail de longue haleine, nous sommes d'accord. Qu'il s'agisse d'accessibilité aux infrastructures et aux divertissements, une égalité des chances au niveau de l'éducation ou de travail, je veux qu'un maximum d'entre nous se sente à sa place et épanoui, et les démarches à faire pour que ce soit possible doivent être mises en place le plus tôt possible. »

Il arqua un sourcil face à la réplique de Beth, avait-il dit quelque part que Huntington Beach était comme le Bronx ? Non. Avait-il parlé de surveiller les gens, de les espionner avec des caméras ? Non. Chacun entendait ce qu'il voulait, Beth ne retenait que le mauvais. Que bien lui fasse, ça ne changerait pas ses opinions. La vidéo surveillance était présente dans les centre commerciaux, ça choquait quelqu'un ? Non ! « La sécurité n'a rien avoir avec la télé réalité ! Quand nous allons au centre commercial ou à la banque on ne pense pas être surveillé mais plutôt protégé. Nuance. »

Il aurait été intéressant de savoir exactement qui posait les questions, Noah était persuadé que cette question était surtout importante pour la population plus défavorisée qui avait certainement peur de voir augmenter leurs charges mais l’avocat était persuadé que la plupart des grosses fortunes de la ville aussi, certains étaient radins, prêt à tout pour garder leur argent ! « Vous savez une mairie a toujours un budget, tous les ans il est revu et il permet d’effectuer des améliorations. Je compte bien me servir de ce budget mais pas seulement, nous sommes une ville où une population aisée sait collecter des fonds lorsqu’il en faut et je pense que l’on peut agir de la même façon avec la ville. Une sorte de partenariat, où ceux qui le désirent pourront aider financièrement la ville. Rien d’obligatoire » Il marqua une pause avant de sourire « Et pour ceux qui se demandent si je serais l’un de ceux qui aideront financièrement la réponse est oui, évidemment ! »

Amusée par la tentative de défense de Harper, Beth avait sourit, se retenant de s'esclaffer. « Des caméras dans les rues impliquent d'être filmé continuellement, c'est tout ce que je disais », rit-elle, bonne joueuse. Quant aux centres commerciaux et aux banques, Beth n'allait tout de même pas lui faire l'affront de lui rappeler que la sécurité de leurs clients dépendait des propriétaires de ces derniers.

La question suivante était sans doute celle qu'elle avait le plus attendu de toutes. C'était l'une de celles qui lui venait en premier lorsqu'elle voyait les beaux programmes remplis de promesses des politiques. Elle laissa Noah prendre la parole et répliqua, amusée : « Aider généreusement la ville, même si vous n'êtes pas élu ? Le faites-vous déjà actuellement ? » Attendant la réponse, elle ajouta brièvement : « Je ne pense pas que les participations privées soient les plus judicieuses. On ne sait jamais à quel point elles peuvent détournées et servir à des fins plus ou moins intéressées. » Elle ne savait pas pourquoi, mais plus il prenait la parole, et plus Beth percevait en Harper une hypocrisie marquée. Elle n'était pas parfaite, mais, puisqu'elle en avait conscience et plutôt que de prétendre l'inverse, elle se livrait aux électeurs telle qu'elle était réellement. Pas d'arrières-pensées, pas de promesses destinées à ramener des votes. « Comme il est précisé dans mon programme, je n'ai aucune intention d'augmenter les impôts. A terme, j'aimerais même trouver un moyen de les diminuer. Les ressources allouées à la ville seront toujours les mêmes, bien entendu, mais les projets que je propose nécessitent plus de moyens encore, ce dont j'ai parfaitement conscience. Pour cela, je compte revoir les priorités. Par exemple, l'ensemble de l'équipe du conseil municipal, maire compris, n'a pas besoin de toucher plus que de raison. Certains des projets majeurs que je propose se basent en grande partie sur l'activité de bénévoles, notamment les festivals de films ou de musique. » Elle marqua une pause avant d'abattre son dernier argument, et non des moindres. « Ma plus grande arme reste d'augmenter les moyens mis à disposition par Orange County et l'Etat californien. Les fonds ne sont pas répartis équitablement entre les villes du comté d'une part, et les comtés californiens d'autre part. Ce n'est pas au contribuable d'en payer les frais. »

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Imran regardait Beth, puis Noah et quelque part s'amusa de cette situation. Il n'était pas contre la sécurité et les caméras, proposant lui-même dans son programme d'instaurer ce genre d'options dans les quartiers les plus difficiles. Les quartiers riches à l'image de Palm Avenue ou President Drive par exemple possédaient déjà plusieurs caméras autour de chaque maison. Jusqu'ici, ça n'avait dérangé personne.

La prochaine question, Imran l'avait étudié bien plus que ses adversaires sans doute. Encore une fois, il ignora complétement Noah. Pour lui, la solution se trouvait dans la poche des riches du coin. Mais, dit comme ça, ça ne marcherait jamais. Rien d'obligatoire... c'était comme une fausse promesse. Pourtant, Imran était persuadé que Noah le pensait. Beth attaqua immédiatement en posant une question, puis une potentielle affirmation. Imran semblait juger la scène de loin, attendant le bon moment.

« - Je pense que Mr Harper s'est mal exprimé et je pense que Mme Wilkerson, qui par conséquent n'a pas compris son adversaire, est trop idéaliste. » Il marqua une pause, se tournant vers Beth comme vers Noah, à qui il adressait des regards ravageurs avant de se tourner vers la journaliste. « - L'argent est une question importante, tout le monde veut savoir où ses impots vont aller et pourquoi. Je ne suis pas contre accepter le bénévolat de nos citoyens, au contraire. Comme le dit Mr Harper, chacun est libre de participer et d'aider financièrement la ville. Mais je pense qu'il serait préférable de faire ça avec une limite. Je veux mettre en avant les nombreuses associations qui se battent tout les jours pour réussir à recolter des fonds nécessaires et à changer les choses dans la ville. Si bénévolat doit y avoir, ils iront là. Des services sont déjà disponibles et n'atttendent que les habitants pour bouger les choses. » Il marqua une brève pose, buvant un peu d'eau. « - Là où je ne suis pas d'accord avec Mme Wilkerson, c'est en ce qui concerne la diminution des impots. L'ancien maire a déjà fait assez de consession pour que les ressources du conseil municipal soit gérées au mieux et avec assez de revenus pour aboutir certains projets. Quand à la diminution des revenus du conseil, je penses que c'est un peu poussé. Rendre celle-ci équitable entre chaque personne qui travaille pour la ville, d'accord. Mais diminuer dès le départ, c'est démotivant pour une équipe qui commence à peine. Les revenus seront revus, redéfinis, mais chaque personne qui fait son travail correctement, mérite le salaire qui va avec. Et je pense que c'est une chose importante surtout dans notre société actuelle. » Toujours très serrain et très calme, il continua. « - Tous mes projets ne se feront pas en même temps. Il faut être réaliste, faire les choses petit à petit et réussir à partager les ressources disponibles de manière à accomplir à termes le maximum pour la ville. Et il y a de nombreuses façons de récupérer de quoi augmenter notre budget acuel, autres que le bénévolat. Mais ce seront des évènements décidés par nos habitants le moment venu. »

« Bien sûr ! » Il avait un ton sûr de lui et énergique, il avait envie d’aider et évidemment les jeunes étaient l’une de ses priorités. « J’entends souvent les gens dire qu’il faut savoir se débrouiller par soi-même, c’est totalement faux ! » Il secoua la tête négativement. « Les jeunes ont besoin de nous, de notre expérience, de notre recul et qu’on les aide. Ils sont notre futur, il est important d’être là pour eux. Je veux qu’une maison pour jeunes soit ouverte, un lieu où ils pourront apprendre librement, avoir de l’aide, faire différents sports, lire et créer. Ils seront encadré par des bénévoles qui pourront leur apprendre leur savoir, les aider à grandir et les soutenir ! L’éducation est important, ça fait de nous des hommes et je veux que tous aient le même droit, la même chance. »

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L'enthousiasme de Noah était presque effrayant. « - J'ai moi-même spécifié dans mon programme la mise en place d'un centre junior, pour permettre aux plus jeunes d'être conscients de tout ce qu'ils peuvent faire. C'est un excellent moyen de découverte et de motivation. Mais surtout, je souhaite améliorer l'éducation dans son ensemble. Une formation équivalente dans les domaines privés comme publiques. Un accès pour tout ceux qui veulent aller à l'école. Enfin, j'aimerais installer une aide financière justement pour ces jeunes en situation précaire qui ont besoin d'un coup pouce pour avoir le même droit que les autres. Logements, premier emploi... les jeunes représentent les habitants de demain. Ne pas penser à eux, c'est mettre en péril la ville dans son ensemble. A partir du moment où ils seront bien encadrés, les perspectives d'avenir seront assurés. »

Les choses prenaient doucement une toute autre tournure qu'au début du débat. Les candidats interagissaient de plus en plus entre eux, opposant leurs idées les unes aux autres au fur et à mesure qu'elles étaient exprimées. Noah avait rapidement répondu à la question de Beth, affirmant qu'il s'était engagé dans certaines causes. « Je vois que votre profession d'avocat fait de vous un bon politicien », souligna la brune, juste histoire de relever le fait qu'il contourne, à l'image des politiques habituels, les questions posées. Elle n'était pas du genre à croire en tout ce qui pouvait être dit dans les médias, au contraire, elle venait tout de même de dire l'inverse. L'opinion qu'elle se faisait de ses adversaires se basait uniquement sur ce qu'ils affirmaient.

Ce fut bientôt au tour de Johar de répondre au sujet des revenus aloués à la ville. Elle écouta attentivement ce qu'il avait à dire, concentrée, admirative de l'argumentation de son adversaire. « Les impôts ne seront jamais trop bas lorsqu'il s'agit de vivre ne serait-ce qu'un peu mieux. Je ne promets rien d'autre que de faire mon possible pour permettre une progression de ce côté-là. Quant aux salaires... Tout travail mérite salaire, nous sommes bien d'accord, et ce serait hypocrite de prétendre l'inverse. Mais éviter les salaires indécents, comme je le disais, ne me paraît pas déraisonnable. » Elle sourit, satisfaite de ses explications et heureuse que le débat soit constructif et permette de séparer les points de vue et les envies de chacun comme c'était à présent le cas.

La question suivante concernait la jeunesse de la ville. Le bien-être des habitants et leur égalité dans leur globalité était la priorité du programme de Beth, comme elle l'avait dit un peu plus tôt; elle prit donc cette question particulièrement à cœur. C'est Noah qui répondit le premier, et Beth avait froncé les sourcils au fur et à mesure sans même s'en rendre compte. De quoi parlait-il ? De cet abri consacré à la jeunesse qui avait ouvert en 2006 ? Ou de ces services culturels à la jeunesse proposés par la ville depuis encore plus de temps ? Imran prit la suite et, lorsqu'il eut finit, la candidate répliqua : « Je ne suis pas sûre de voir le but de votre projet, monsieur Harper. Il me paraît redondant avec certains services proposés par la ville. Quels en seraient les nouveaux intérêts ? » demanda-t-elle, l'air interrogateur, avant d'ajouter : « A mes yeux, la sécurité et l'éducation de nos enfants doivent être confiés à des professionnels diplômés, comme c'est déjà le cas. Le bénévolat me paraît plus approprié à des festivals, par exemple. Je suis très impliquée dans l'éducation en général, comme vous le savez probablement, et mon association m'a permis de mettre la fin sur des facteurs déterminants dans la réussite de nos jeunes. Je propose notamment de rendre plus facile d'accès l'université en augmentant le nombre de bourses, de rendre les écoles secondaires plus attrayantes, et d'augmenter les possibilités de contacts entre professionnels et jeunes diplômés. Les possibilités sont multiples et se complètent à différents niveaux. Je pense que la classe sociale d'une famille ne doit pas déterminer la personne que deviendra un jeune. »

Beth jeta un coup d’œil poli à ses adversaires pour savoir lequel allait répondre le premier. D'un regard, il la laissèrent commencer, ce qu'elle fit en les gratifiant d'un sourire courtois. « Il faut savoir différencier seniors et seniors. Pour ceux qui, malheureusement, ne peuvent plus vivre seuls, je compte allouer davantage de budget aux maisons de retraites publiques et associatives, pour soulager les familles et proposer un accompagnement adapté et complet. Il existe déjà des associations, des centres gérés par le comté d'Orange ou l'Etat de Californie, ou des centres privés, qui proposent des soins ou de l'aide à domicile. Pour nos seniors autonomes, je ne vois pas en quoi nous devrions les différencier du reste de nos habitants. Les activités sont diverses et variées à Huntington Beach, elles sont proposées par ce même genre de centres, et à destination de personnes actives professionnellement ou à la retraite, jeunes ou plus matures. Il existe également des dispositifs actifs qui contrent l'isolement des personnes âgées, et je compte m'assurer que tout ce système reste en place, voire tende à se développer tant que nécessaire. »

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Il était parfaitement d'accord avec ce qu'elle rajouta, lui offrant un léger signe de tête approbateur. Beth s'attaqua de nouveau à Noah, ce qu'Imran trouvait intéressant, bien qu'assez dangereux tout de même. Laissant la parole à la jeune femme qui désormais était en feu, Imran l'écouta avant de répondre à la suite.
« - Je pense que Mme Wilkerson a déjà tout dit. Ce que j'ai remarqué en plus, depuis quelques années, c'était qu'il y avait une partie de la population, entre 40 et 50 ans, qui se retrouve dans le rouge. Ils sont sans emploi et la recherche est d'autant plus difficile pour eux. La plupart des travailleurs se retrouvent à la retraite entre 62 et 70 ans il me semble. Ils ont donc encore des années devant eux. Je pense qu'il est capital de penser à eux autant qu'on pense aux jeunes. Certains ont des familles à charge, par exemple. Je pense qu'en tant que maire, il ne faut oublier personne. »

Il sourit lorsqu'il comprit que Beth avait à nouveau quelque chose à lui dire, ou plutôt lui reprocher. Pourtant il n'était pas le seul à avoir comme idée de faire un centre pour les jeunes, Imran précisait bien qu'il voulait un centre junior. Beth apparemment n'avait que Noah dans son champ de vision et c'était forcement sur lui que ça tombait, et il était comme toujours souriant et prêt à répondre car son programme il savait le défendre car il l'avait imaginé de a à z. « Pour vous aider à mieux imaginer mon projet, Madame Wilkerson, je peux ajouter que c'est un centre complet et neuf qui sera proposé à nos jeunes ! Un centre actif qui sera là pour ceux qui en ont besoin ! » Il écouta attentivement la suite, posant sa main sur son menton. Lorsqu'elle eut terminé son discours il prit la parole. « Vous savez ce n'est pas parce que nous sommes bénévoles que nous sommes incompétents ! Des anciens professeurs, des médecins, avocats ou bien encore des sportifs sont tout à fait capable d'encadrer nos jeunes ! » Il lui adressa un sourire.

Une nouvelle question faisait son entrée, il écoutait toujours ses adversaires et hochait la tête de façon positif étant tout à fait d'accord avec les propos de Beth et ceux qui suivaient d'Imran. « Je rejoins également ce qui est dit. Il faut savoir qu'aujourd'hui on ne vieilli pas de la même façon qu'il y a cinquante ans. La vie est différente et les mentalités changent. Nos séniors ont en effet la même place que nos jeunes, les activités leur sont ouvertes et nous devons pas les mettre de côté ! »

Beth ne comprenait toujours pas ce besoin de recréer quelque chose qui existait déjà, et, par conséquent, se trouver des dépenses supplémentaires et, à ses yeux, superflues et irraisonnables, mais elle sourit poliment à Harper, lui accordant tout de même cette conviction qu'il avait de ses projets et de son programme. Qu'il lui reproche d'avoir sous-entendu que les bénévoles étaient incompétents la fit cependant gentiment sourire. « Oh, mais je ne nous considère pas comme incompétents. Si c'était le cas, je n'aurais pas proposé du bénévolat sur d'autres projets », dit-elle en arquant un sourcil, amusée, prête à ajouter qu'il n'avait pas à s'inquiéter pour elle, « je ne nous considère juste comme n'étant pas les plus adaptés pour aider la jeunesse en difficulté d'Huntington Beach, que je pense être une responsabilité à part entière. »

Le débat bifurqua alors sur un nouvel axe, un axe plus personnel. C'est Beth qui prit la parole la première, même si cette question particulière n'était pas forcément celle qu'elle préférait. « Je ne vais pas vous faire l'affront de vous parler de perfectionnisme ou d'un investissement démesuré dans ce que j'entreprends » rit-elle en pensant à toutes ces personnes en recherche d'emploi qui cherchaient désespérément le défaut le moins pire à mettre en avant et finissaient toujours par se fixer sur ce genre d'adjectifs. Elle haussa les épaules et ajouta, modeste : « je suis jeune en terme de politique à cette échelle que représente Huntington Beach. C'est à vous de décider si c'est un réel défaut ou si ce n'est pas, au contraire, une façon saine et désintéressée d'aborder les choses. »

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« - Et pourtant c'est ce que vous faites. » Il se tourna vers Noah. « - L'entêtement n'est pas un défaut si, comme vous le dite, il vous permet de ne pas baisser les bras facilement pour mener à bien certains projets. Je pense que les habitants de la ville veulent entendre des choses qui pourraient nuire à notre fonction. Notre travail en tant que futur maire. » Il se tourna vers le journaliste. « - Je suis moi-même têtu, mais je n'en fais pas un défaut. Je suis aussi jeune et auparavant, je n'avais pas d'ambition politique. Là encore, je ne vois pas ça comme un défaut. » Il s'avança légèrement en avant, concentré. « - Je sais me taire et me contenir quand il le faut, mais j'ai le sang chaud. Je peux très vite m'emporter, m'énerver même. Je n'ai pas peur de dire ce que je pense, d'être franc sur ce que je n'aime pas chez les autres. » Il se tourna vers un instant vers Noah. « - Par exemple, une chose que je n'aime pas chez Mr Harper, c'est son manque d'honneur et d'éthique. Je ne voudrais certainement pas de lui comme maire. Et ça, c'est exactement le type de choses, le type d'information qui font de mon sale caractère un vrai défaut. » Souriant légèrement, il ajouta : « - Mais pas de panique, je saurais éviter les problèmes diplomatiques. »

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« - Je ne me fait pas d'illusion et je sais que si je deviens maire, je devrais arrêter certaines choses. Je devrais, par exemple, donner ma place à un autre et je sais déjà par avance qui je nommerais chef du département en psychiatrie de l'hôpital. C'est une question que je me suis naturellement posé. Je ne suis pas fou au point de ne plus vivre et de passer mes jours comme mes nuits à travailler. » Il marqua une brève pause, souriant, reprenant son verre d'eau. « - Cependant, je me vois mal tout arrêter du jour au lendemain. Mes patients compte sur moi et je pense que je ferais le tri petit à petit. J'ai toujours eut une vie très mouvementée et cela ne m'a jamais empêché de faire mon travail correctement. Quand on veut, on peut. C'est aussi simple que ça et je pense être assez réaliste pour savoir comment tout organiser de la bonne façon. »

La brune restait dubitative face aux réponses qui s'accumulaient. Celle de Harper ne la convainquit qu'à moitié -têtu, un vrai défaut ? C'était un défaut qui allait dans la même lignée que le perfectionnisme... Mais contre toute attente, cette fois, c'est Johar qui contra le candidat. Beth approuva sa remarque jusqu'à ce qu'il s'affirma comme quelqu'un de franc et honnête. « Et bien, encore une fois, est-ce vraiment un défaut ? » s'enquit Beth, sachant pertinemment que ce genre de questions vicieuses amenaient des réponses qui pouvaient, d'une manière ou d'une autre, se retourner contre eux. Ils prenaient chacun leurs précautions. La candidate avait attendu que Johar ait fini de répondre pour répliquer, mais elle avait bien senti que les choses devenaient tendues entre les deux hommes. Etait-ce donc lié à ce qui se disait sur l'un et l'autre ? Allait-elle être spectatrice d'un combat d'honneur entre les deux bruns ?

Elle avait finit par poser ses mains croisés sur ses genoux en écoutant la question qui suivit. Ah, ça, ça allait. Elle n'était pas la plus mal partie des trois candidats pour répondre. Elle écouta attentivement la réponse de Johar, approuvant sa conclusion d'un hochement de tête. « Si je deviens maire, bien entendu, je prendrai du recul par rapport à mon association. Je pense que personne n'est assez bête pour se présenter à des élections municipales sans penser changer ses habitudes et ses ordres de priorités s'il est élu. Je rejoins monsieur Johar là-dessus. Je suis assez réaliste pour savoir dans quoi je m'engage et ce que ça impliquerait si je devenais maire. »

Un sourire apparu aux coins des lèvres du bel avocat, enfin monsieur Johar semblait être actif et non spectateur. Noah avait cru un instant que seul Beth était capable de lui chercher des poux comme une vraie rivale. Imran était-il en micro sieste depuis le début du débat ! «Merci Monsieur Johar, grâce à vous mon défaut devient réellement une force! » Être têtu était en effet une force, mais soyons logique les gens têtu ne vous fatiguaient-ils pas ? Bien sûr il y avait plusieurs définition au sujet du caractère têtu, mais bon dans l'ensemble être têtu ça pouvait devenir très fatiguant pour les autres. Mais Imran soulevait un point intéressant et ce n'était pas Noah qui allait mal le prendre, surtout pas !
Le psy était officiellement réveillé et c'était à nouveau Noah qui en faisait les frais, il avait les épaules solides sinon il ne serait pas un ténor du barreau croyez moi. « Merci pour ce jugement, totalement faux quand on sait qu'on ne se connaît pas personnellement. Mais peu importe, c'est votre droit de juger ! » Si Imran attendait une colère quelconque de la part de Noah il pouvait l'attendre durant très longtemps, il était d'une patience plus que légendaire. Certains diront qu'il ne sait pas se défendre, mais pour les plus intelligents et ses proches, ils seront que c'est justement la meilleure façon de garder son calme : l'ignorance !

La nouvelle question dite personnelle ne l'était pas tant que cela, c'était normal que les habitants se la posent et veulent une réponse. Il écouta les deux autres adversaires, ce qu'ils disaient été ce que pensait également Noah. Comme quoi des adversaires pouvaient avoir des points communs. « C'est également ce que je pense, il faut savoir mettre de côté certaines choses. Le poste de maire est un travail à plein temps, on ne compte pas ses heures. Il faut savoir être réactif. Cela n'empêche pas d'avoir un travail à côté, beaucoup de maires sont professeurs, médecins ou autre. Je me présente pour être actif, et non pour obtenir un titre. »