Le journal me prenait beaucoup de mon temps. Etre rédactrice en chef n’était vraiment pas de tout repos, surtout lorsque le prochain numéro allait paraître le lendemain. J’étais au bureau depuis ce matin, et je n’avais jamais pris de pause. Il y avait des « Crys’ ! » ou encore « Crys’ viens voir un truc ! ». Je perdais la tête depuis déjà deux grosses heures. Je devais tout programmer pour finaliser le numéro pour le lendemain matin. Cependant, tout se passait bien. Aucun article ne manquait, et le contenu du journal semblait pertinent et alléchant. Il y avait aussi bien des potins croustillants que des articles à propos de l’actualité. Tout le monde allait trouver son compte, ce qui était la particuliarité de ce journal. En faite, depuis que j’avais emménagé à Huntington beach, j’avais repris le H.B Daily dans sa totalité. J’avais eu le droit de faire quelques modifications, de licencier quelques employés incompétents et de les remplacer par d’autres personnes un peu plus expérimentées. Et finalement, le H.B Daily avait vu un nouveau jour ! Depuis, il avait beaucoup de succès et moi, beaucoup de travail. Ca ne me dérangeait pas après tout. J’adorais ce travail et ça me permettait d’oublier certaines choses.

Vers onze heures, le numéro était clos. Soulagée, je partis du bureau quittant ainsi mes collègues. J’ouvris la porte de ma voiture, rentrai dedans m’asseyant sur le fauteuil. Je me mis à respirer calmement, afin que le stress parte. Puis, soudainement, je me sentis fatiguée. Affreusement fatiguée. J’avais hâte de rentrer chez moi, de prendre un café et d’aller faire une petite sieste avant de sortir pour déjeuner avec une amie. Me ressaisissant, j’allumai le contact et partis du parking. Un quart d’heure plus tard, j’arrivais à Orange Avenue. Puis, je garai ma voiture devant mon garage, croisant ma – charmante – voisine qui n’était qu’autre Sujatha. Je la détestais et je n’arrivais pas du tout à la supporter. Je décidai donc de l’ignorer, bien que mes pensées en disaient plus long. Cette femme était dingue… Totalement folle même. Je sortis de ma voiture, claquant ainsi la porte (pour faire chier ma voisine). A peine sortie de la voiture que mon chien me faisait déjà la fête, remuant la queue, aboyant de joie. Après quelques caresses de tendresse, je pris la direction de la porte d’entrée en traversant ma pelouse verte. J’ouvris la porte, puis je rentrai enfin chez moi.

[…]

« Crystal, ouvre la porte ». Je me mis à sursauter, revenant à la réalité. Je m’étais assoupie, au point de m’endormir complètement. Qui venait de crier ? Que se passait-il ? Qui frappait comme un fou sur ma porte d’entrée ? Je soupirai. Si la personne ne se calmait pas, j’allais certainement m’énerver. « Crys’ ouvres ! » reprit la voix, en criant plus fort et en tapant plus violemment sur la porte. Je reconnus la voix de ma voisine, Suja. Que me voulait-elle encore ? Je me levai de mon canapé, allant à la porte. Je l’ouvris et Suja rentra de suite après, sans même attendre que je dise un mot. Elle était accompagnée. Puis, je vis un homme courir vers nous trois. J’écarquillai les yeux, avant de fermer la porte rapidement, bloquant la poignée avec une chaise.

Me retournant ensuite vers mes deux « invités », je plantai mes mains sur mes hanches, les regardant, avec surprise. « C’est qui ce taré ? Et pourquoi t’es accompagnée ? Et bordel, Suja… Si ma porte est cassée, tu me la paieras. » dis-je, n’arrivant pas à contenir ma rage envers elle (cette fois-ci c’était vraiment trop difficile !).

MODELE DE FICHE D'ELOW

Je n’aimais pas Suja, et encore moins ses manières. Elle avait le don de mettre mes nerfs en pelote, et c’était bien rare les fois où je perdais ma patience. A l’intérieur de moi, je fumais de rage. Comment avait-elle pu se permettre une chose comme ça ? Rentrer chez moi avant que je dise un seul mot, avoir à ses trousses un homme qui me semblait saoul, et venir dans ma maison avec un gamin blessé et qui se pissait dessus… Qu’avais-je fait pour mériter tout ça ? Je ne comprenais rien. Je n’avais rien fait de mal. Je soupirais profondément, essayant de reprendre mon calme. Mais c’était loin d’être gagné… Surtout que je ne portais pas sur mon cœur la femme qui venait de s’inviter chez moi.

« C’est mon voisin et le tien aussi, ça c’est son fils. Moi aussi j’adorerai faire une sortie Ikea et t’acheter une belle porte en or massif mais on va attendre un peu d’accord ! » me répondit-elle. J’étais en train d’halluciner. Quelle histoire de dingue. Mais après tout, rien ne surprenait plus quand il s’agissait de Suja. Elle pouvait se mettre dans des galères elle… C’était presque un don chez elle. Je secouai la tête, puis je me mis une nouvelle à soupirer. Je la détestais. « Mais t’es dingue Suja ! Prendre le fils du voisin ! Quelle mouche t’a piqué pour que tu décides un jour de le kidnapper ? » criai-je, complètement énervée ne pouvant pas me controler. Cependant, je ne pus rajouter quelque chose car le voisin se mit à crier de l’autre côté de la porte. « Ouvre ! Il sait où il est l’argent ! » dit-il, en parlant certainement de son fils. Je ne comprenais rien. L’histoire me semblait incroyable, tirée tout droit d’une série américaine à la con. Néanmoins, je restais plantée là où j’étais. Je refusais de participer à cette emmerde… Bien que grâce à Suja, j’en faisais déjà partie. C’était trop génial les relations de voisinage des fois ! Suja se mit alors à parler avec le petit garçon, mais celui-ci semblait à l’ouest, complètement perdu et surtout ignorant concernant l’argent. Je soupirais. Je voulais que ça se termine très vite, et retrouver ma tranquillité… J’avais eu une matinée fatigante, rappelons le. Préférant laisser Suja gérer cette putain de situation de merde, je restais muette, contemplant Suja et le petit garçon.

« On doit surement ne pas manger les mêmes pancakes. Euh Crys’, maintenant qu’on est rentré dans la maison on pourrait utiliser la salle de bain, s’il te plaît ? Promis on ferra vite ! » me demanda-t-elle, une fois le voisin parti. Je secouai la tête. J’étais un peu obligée de leur laisser ma salle de bain. Il était hors de question que ce gamin salisse encore plus chez moi. « Oui, si vous voulez. » répondis-je, en hochant la tête. Je n’avais aucun sourire. J’espérais juste qu’ils allaient bientôt me laisser tranquille, en quittant ma maison. Hélas, c’était loin d’être fait. Une fois partis dans la salle de bain, je pris la direction de la cuisine. Là, je mis de l’eau dans un seau avec un peu de liquide nettoyant. Enfin, avant de quitter la cuisine, je pris une serpillière afin de la passer la flaque de pipi que m’avait fait le petit garçon. Trois minutes plus tard, je rangeais tout. Puis, je m’assis sur le canapé attendant mes invités.

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