HUNTINGTON BEACH ™
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
le forum est actuellement en refonte. vous pouvez toujours accéder à la zone invités si besoin :
https://huntington-beach.forumsactifs.com/f48-oo-le-coin-des-invites
-10%
Le deal à ne pas rater :
-30€ sur la nouvelle Tablette tactile Lenovo Tab Plus – 11.5” ...
269.99 € 299.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

Invité
Invité



Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty
MessageSujet: Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique    Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  EmptyVen 10 Avr 2015 - 19:31

En plein heure de pointe, c'était tout un parcours pour rentrer chez soi et ça, Gabrielle le vivait présentement et les jours précédents, comme les jours qui suivront. Dans sa Volvo, elle était appuyée sur son volant depuis une dizaine de minutes, détaillant les voitures qui entouraient la sienne. La file avançait petit à petit, mais pas assez vite à son goût. La musique lui donnait l'impression qu'elle survivrait une fois de plus à cette étape qui, pour des impatients comme elle, s'avérait être rude. A force de répéter cette scène presque tous les jours, à la même heure, elle en venait même à connaître les paroles des musiques que diffusaient les radios locales. Comme s'ils avaient un panel de musique assez restreint et que donc, tous les jours, à la même heure, ils repassaient le même programme. Si un jour elle venait à être invitée à l'un de ces fameux blind-tests organisés dans plusieurs bars, comme à New-York, elle serait dans les dernières finalistes, peut-être même qu'elle gagnerait. Enfin, trois-quarts d'heure plus tard, elle pu garer sa voiture dans son allée de garage. En sortant de son véhicule, elle n'oublia pas sa pile de dossiers qui lui rappelait que sa soirée allait être chargée, ni même le courrier qui débordait de la boite aux lettres.

La maison dans laquelle vivait Gaby était, à la base, celle de Jessica. Sa meilleure amie avait décidé de partir et pour la remercier de tout ce qu'elle avait fait pour elle ou de l'avoir aidée à remonter la pente, elle lui avait légué sa villa. Il avait fallu quelques mois à Gabrielle pour s'y habituer et se rendre compte que cette maison était maintenant la sienne. Elle avait également mis du temps pour changer la décoration afin de s'imprégner au mieux de l'endroit sans avoir l'impression que Jessica vivait toujours ici et qu'elle allait revenir, un jour, avec toutes ses petites affaires. Gabrielle avait fait repeindre le salon dans les tons sobres, mais élégants tels que du beige, du brun ou encore couleur crème: c'était assorti avec ses meubles. Dans son bureau où elle déposa sa pile de dossiers, son répondeur clignotait. Elle pressa le bouton pour écouter les messages qu'elle avait en attente et les effaça au fur et à mesure, en écrivant sur un post-it le nom des personnes qu'elle devrait absolument rappeler. Dans le tas, il y avait bien sûr Jess ainsi que sa mère qui s'inquiétait de ne plus avoir autant de nouvelles qu'avant.

Gabrielle prit les escaliers dans l'idée de prendre une douche revigorante après une journée de travail comme elle avait passée. Elle avait toujours autant de boulot. La preuve se trouvait actuellement dans son bureau où gisaient des documents et des dossiers sur ses appuis de fenêtres, mais aussi des post-it collés un peu partout sur son Imac, lui rappelant des rendez-vous à caser dans son agenda, des notes à ajouter dans des dossiers ou même des coups de fil à passer afin de compléter au mieux des informations sur certains de ses clients. Dans la douche, elle laissa l'eau chaude ruisseler le long de sa peau après s'être savonnée à l'aide d'un gel douche au lait d'ânesse pour une peau beaucoup plus douce. L'odeur sucrée du gel douche s'évaporait dans la salle-de-bain pourtant spacieuse, et ce n'était pas pour déplaire à la jeune avocate. Une fois sortie, elle prit le temps de se sécher les cheveux à l'aide du sèche-cheveux et puis enfila une jupe courte volantée dans les tons gris foncé et une blouse gris claire. C'était assez simple, mais elle restait dans ses habitudes: se débarrasser de sa tenue d'avocate stricte et sérieuse, pour se décontracter et profiter du reste de son temps, avant de recommencer une nouvelle journée.

De retour au rez-de-chaussée, Gabrielle se prépara le plat le plus simple et le plus light au monde: une salade. Elle n'avait pas spécialement faim, mais savait que ça lui éviterait les grignotages devant ses dossiers ou même devant la télé si son travail le lui permettrait. Lorsque la sonnette de la porte retentit, elle releva la tête, presque étonnée qu'on vienne lui rendre visite à cette heure. Quoique plus tôt dans la journée, c'était plus compliqué. Elle laissa en plan tout ce qu'elle avait entrepris et prit la direction du hall d'entrée. A travers le vitrage opaque et central de la porte d'entrée, elle pouvait voir une silhouette qui n'était déjà pas celle d'une femme. Néanmoins, Gaby était loin de s'imaginer que le gars qui se trouvait derrière la porte, et maintenant à quelques mètres d'elle, était celui pour qui elle éprouvait une profonde amertume. Elle s'apprêtait à accueillir cette personne avec un sourire chaleureux qui s'évapora dès la seconde où son regard se posa sur Tyler. Elle haussa les sourcils, étonnée de le voir là et elle n'avait qu'une seule envie, lui claquer la porte au nez et continuer ses occupations. Tyler était le gars pour qui elle avait éprouvé une multitude de sentiments. Elle était passée par de réels sentiments amoureux à son égard, elle avait aussi ressenti de la surprise, de l'excitation à l'idée de le revoir à l'une de ces grandes soirées, accompagné de Jessica. Gaby avait aussi éprouvé de la jalousie, de la déception et puis enfin de l'antipathie. Aujourd'hui, cette antipathie s'était transformée en haine qu'elle ne pouvait réprimer au point de vouloir lui faire payer la vie que sa meilleure amie avait menée à cause de lui, mais aussi la vie qu'elle menait elle-même et ce, toujours à cause de lui. Gabrielle se refusait l'attachement. Elle rencontrait des hommes, mais était incapable de leur faire confiance et donc, ne voulait guère commencer de quelconque relation sérieuse. Elle se contentait juste de vivre, de sortir avec ses proches et de s'enfoncer toujours un peu plus dans son travail, parce que s'il y avait une chose dans lequel elle excellait, c'était bien dans le droit.

Pendant plusieurs longs mois, elle n'avait cessé de détruire la réputation de Tyler. Elle n'en avait plus entendu parlé pendant un temps et là, il débarquait pour une raison qu'elle ignorait encore. "Tyler, tiens donc." Gabrielle s'adossa au chambranle de la porte et croisa les bras sur sa poitrine. Elle n'avait pas dans l'idée de le laisser entrer, ou du moins pas sans savoir la raison pour laquelle il se trouvait là, bien qu'elle avait une petite idée. "Retiens-moi de te demander un autographe, on a tellement parlé de toi dans les journaux que t'es presque une star ici. Tu devrais me remercier, ou plutôt remercier Alex Fletcher. Il a un don pour l'écriture ce garçon, tu ne trouves pas?" La dernière fois que Gabrielle avait eu une discussion de plus de 3 mots devait sans doute remonter au jour où elle avait appris qu'il allait, en fait, se marier avec Jessica. Autrement, il s'était revu à plusieurs reprises, mais dans un tribunal évidemment: un réel terrain de jeux pour Gabrielle qui s'était démenée pour faire de sa vie un véritable enfer. "Je t'épargne les banalités d'usage: qu'est-ce que tu veux ?" Lui avait-elle balancé sèchement. Gabrielle se doutait que s'il était là, ce n'était pas pour la voir elle, à moins d'être totalement Maso. "Fais-moi plaisir, ne perds pas ton temps, Tyler. Ton fils et ton ex-femme ne vivent plus ici, tu peux donc repartir d'où tu viens."
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité



Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty
MessageSujet: Re: Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique    Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  EmptySam 11 Avr 2015 - 13:29

Tyler était là, à Huntington Beach, dans sa voiture et non, il n’allait pas voir sa grande soeur Lorelai, il préférait plutôt se tuer. La dernière fois, elle avait failli mettre sa voiture dans la fourrière, bon c’était de sa faute… Ty’ regrettait de ne pas avoir une relation normale avec Lorelai, mais il ne le dira jamais à voix haute. Il préférait plutôt mourir que le dire. Tout ce qui venait de lui arriver jusqu’ici, c’était qu’il l’avait cherché. L’homme des affaires était plutôt un gros aimant à problèmes, il avait beaucoup d’ennemis que d’amis et il vivait une vie qu’il détestait vraiment. Il n’avait pas le choix de faire ce qu’il fallait, il était à la merci de son père qui l’avait bien coincé avec toute cette histoire. Il était dans sa voiture, en train de conduire… Bloqué dans des bouchons infernales du soir. Il venait de terminer sa journée de travail avec Liam Meyers et c’était comme un cauchemar qu’il venait d’achever. Il conduisait et s’énervait auprès les conducteurs qui étaient des vrais terrines de gelées, qui avançaient sans vraiment avancer et c’était pénible ! C’était ainsi qu’il voulut sortir de la file en prenant un raccourci, de façon assez violente: Tyler était toujours un nerveux dans la conduite en voiture, il était plutôt à l’aise en moto et il n’avait jamais l’expliquer. Il était doué à avoir des accidents en voiture qu’en moto.

Il n’allait pas à l’aéroport, ni à un hôtel, ni chez un ami. Il se dirigeait à Palm Avenue et comme dit plus haut, il n’allait pas voir sa soeur. Il se dirigeait vers une maison dont il n’avait pas cessé d’observer depuis des années, depuis qu’il connaissait Huntington Beach. C’était plus ou moins sa raison principale de sa venue à Huntington Beach, avoir cet espoir d’observer de loin ce qui avait été sa famille.. Il n’avait jamais osé de faire le premier pas, parce qu’il était lâche dans le fond et il ne savait pas si son fils l’aimait toujours après tout ce qu’il avait bien pu faire. Si sa mère n’avait pas rempli son crâne de méchancetés à son propos…

Pourquoi aujourd’hui Tyler s’était-il décidé à aller sonner à leur porte ? De faire cette apparition ? Il voulait laisser le hasard jouer, les croiser par hasard dans cette ville quand il y vivait, d’être plus proche de son fils, mais le hasard n’avait pas été sympa avec lui. Au lieu de lui donner cette occasion de rencontrer son fils, à nouveau. Il avait retrouvé Neela, son cauchemar, il avait eu sa grande soeur qui avait décidé d’aller vivre à Huntington Beach. Son père qui avait décidé qu’il revienne à New York pour le remettre dans le droit chemin…! Il avait raté sa chance de retrouver son fils, Jessica pour s’excuser ce qu’il a bien pu lui faire subir.

Il s’arrêta sur le bord du trottoir de Palm Avenue, il observa la maison et soupira. Tyler aurait dû le faire plus tôt et il le savait, mais il était enfin en face. Devant cette maison. Il descendit de sa voiture après avoir défait sa cravate et l’avoir laissé parce qu’elle l’étouffait avec sa chaleur. Il marcha le long de l’allée pour aller sonner à la porte. L’ex-médecin se pinça les lèvres, il avait longuement hésité à appuyer sur ce bouton. Il avait trop réfléchi et il était sur le point de faire demi-tour, mais il avait réussi à appuyer sur le bouton contre son gré. Il avait décidé de sonner à leur porte aujourd’hui parce qu’il venait de se rendre compte que c’était quelque chose qu’il aurait dû faire depuis longtemps. Il voulait se rappeler de la raison de sa vraie venue à Huntington Beach, avant d’être démoli par les gens qui le détestaient dans cette ville, hormis quelques cas exceptionnels. Il ne savait pas s’il devait sourire ou pas, parce qu’il n’avait pas idée qui allait ouvrir la porte: Sawyer ou Jessica ? Il ne savait pas vraiment… Mais il entendit quelqu’un arriver à la porte et la réponse n’allait donc pas tarder à venir. La porte s’ouvrit, la personne apparut avec ce sourire chaleureux qui fit bien disparaitre. Tout comme celui de Tyler.

« Oh… Putain… »

C’était les mots qui traduisaient bien sa réaction, il était en pleine stupeur parce qu’il ne s’attendait pas du tout à retrouver une personne qui lui avait pourri l’existence et qui lui avait rendu les quotidiens supportables à la fois. Il ne pensait pas se retrouver en face de Gabrielle Shaw, la femme qu’il avait vraiment aimé, plus qu’il aimait Jessica. Le visage de l’homme des affaires ne cacha guère sa surprise, il ne s’attendait absolument pas à la retrouver. Il fit vite de se reprendre les esprits parce que c’était logique, Gaby était la meilleure amie de Jessica et il était normal qu’elle soit chez elle. C’était tout à fait normal. « Tyler, tiens donc. » Cette voix qu’il n’avait plus entendue depuis la dernière fois qu’il était au barreau de la cour de justice lui faisait froid dans le dos. Il serra la mâchoire et essaya de bouger un peu pour faire dégourdir un peu les jambes. « Retiens-moi de te demander un autographe, on a tellement parlé de toi dans les journaux que t'es presque une star ici. Tu devrais me remercier, ou plutôt remercier Alex Fletcher. Il a un don pour l'écriture ce garçon, tu ne trouves pas? » Tyler ne put s’empêcher de retenir son rire, nerveux ou ironique ? Il ne savait pas vraiment. « Demande-en un, je te le fais avaler… Je devrai surtout vous remercier tout les deux et encore d’autres personnes. » Il pensait à Neela qui avait fait découvrir à Jessica à quel point il l’avait trompée. Ce serait surtout mentir s’il n’avait pas envie de donner un coup de poing à Alex pour l’avoir mis encore plus dans la merde. Grâce à ces personnes-là, sa réputation avait été détruite. L’homme des affaires mit ses mains dans les poches et soupira, encore sous le choc de retrouver Gaby. « Je t'épargne les banalités d'usage: qu'est-ce que tu veux ? » « Oui, je pense que ce serait bien. Jessica et Sawyer sont-ils là ? » fit-il en relevant le regard. « Je veux juste leur parler une bonne fois pour toute. » « Fais-moi plaisir, ne perds pas ton temps, Tyler. Ton fils et ton ex-femme ne vivent plus ici, tu peux donc repartir d'où tu viens. » Il fronça les sourcils complètement surpris et observa Gabrielle. Dans cette tenue d’intérieur, c’était étrange de la voir comme ça, surtout quand ces dernières fois il l’avait vue dans des tenues plutôt strictes, comme si c’était une femme d’affaire. Il savait qu’elle était vraiment un requin en droit pénal et il en avait vraiment fait les frais… « Comment ça ils ne vivent plus ici ? » Il ne comprenait pas, il avait pourtant bien su qu’ils vivaient ici. « Où-est ce qu’ils sont allé ? » C’était assez stupide de poser cette question parce qu’il savait mieux que quiconque qu’elle l’enverrait balader. Tyler posa sa main sur son front, très embêté par cette situation.

En réalité ce cauchemar continuait toujours, même après Liam Meyers, c’était Gabrielle Shaw. Huntington Beach était en réalité un nid à serpent et il venait de s’en rendre compte que maintenant. « Gabrielle, ne me dis pas que tu vis vraiment ici quand même…? » par pitié non… Par pitié non. Pas encore une personne en plus à se soucier…
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité



Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty
MessageSujet: Re: Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique    Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  EmptySam 11 Avr 2015 - 18:32

Si Gabrielle avait su que le passé resurgirait ce soir, probablement qu'elle aurait pris congé et qu'elle aurait avancé son départ pour New-York. Au moins, à l'instant présent, elle ne se trouverait pas avec Tyler derrière sa porte d'entrée. Auparavant, il y a de cela quelques années, elle aurait été contente de le voir, peut-être même pressée et aujourd'hui, il était le dernier avec qui elle avait envie de parler. Elle ne se trouvait pas au tribunal, elle n'avait que son franc-parler pour le descendre un peu plus. Gabrielle était persuadée qu'un jour, elle arriverait à oublier et à passer à autre chose. Elle pensait constamment que la vengeance qu'elle éprouvait était proportionnelle à la déception qu'elle avait ressentie et accumulée depuis le jour où elle avait appris que lui et Jessica allaient se marier. A cela, s'était ajouté tout le reste: naissance, tromperies, divorce. Lorsque ses parents lui demandaient quand comptait-elle leur présenter l'homme qui arriverait à faire de sa vie un vrai conte de fée, elle ne cessait de cacher toute cette histoire derrière son boulot. "beaucoup de boulot en ce moment", "Je vais bien", "J'ai encore le temps". C'était des réponses toutes faites, mais elle n'avait pas envie de remettre des mots sur tout ça, parce qu'en parler serait faire revivre ce petit bout de son histoire. Petit à petit, Gabrielle avait nourri une profonde haine pour l'ex mari de son amie, parce qu'à ses yeux il avait osé humilier Jessica et lorsque cette dernière avait voulu la garde exclusive de son fils, elle avait tout fait pour la lui offrir sur un plateau d'argent, ce qu'elle avait finalement réussi à faire et sans réelle difficulté. Au fond, Gaby culpabilisait d'avoir tout fait pour priver Sawyer de son père, parce qu'à sa place, elle l'aurait probablement très mal vécu, mais étaient-ils aussi proches qu'elle et l'homme qui l'avait élevée? Jessica voulait certainement le meilleur pour son fils tout comme Gab, au fond, mais Tyler était-il un bon père? S'il était aussi bon père qu'il n'était aussi bon mari, peut-être que la situation actuelle était la meilleure pour ce petit garçon. « Oh… Putain… » A cette réflexion, elle leva les yeux au ciel "Gabrielle, c'était suffisant. Quoique c'est pour les intimes et on n'est pas intimes. Peut-être que tu devrais simplement te contenter de Maitre Shaw. Après tout, c'est au tribunal qu'on s'est vu le plus souvent je crois, non ?"

Toujours contre le chambranle de sa porte d'entrée, elle ne le quittait pas des yeux. Elle arborait un visage fermé, elle ne voulait dévoiler aucune sensation, aucun sentiment hormis tous le mépris qu'elle éprouvait à son égard. A chaque article sorti dans lequel était mentionné le prénom de l'homme qu'elle avait en face d'elle, elle avait ressenti de la satisfaction, mais pas suffisamment pour décider d'enterrer la hache de guerre. Elle était déterminée et elle en voulait toujours plus. Avoir Tyler en face d'elle lui rappelait que la trêve pouvait prendre fin et qu'elle allait pouvoir s'amuser, encore. "T'es un vrai accidenté de la vie, toi. J'ai presque pitié, arrête. Il fallait réfléchir avant de tromper ta femme. Je pensais que tu me connaissais un minimum pour savoir que j'étais ce genre de personne déterminée qui ne lâche rien, Tyler. Jessica est ma meilleure amie, fais l'équation. Si t'y avais réfléchi avant, t'aurais pu anticiper et éviter ce qu'il t'arrive, parce que j'allais surement pas faire les choses à moitié. Je ne suis pas un avocat commis d'office qui ne fait que le stricte minimum." Elle marqua une pause, mais tira une conclusion toute simple "Les erreurs de parcours, ça existe. Les hommes fidèles aussi, c'est juste que ce n'est pas la majorité de l'espèce. Juste pour savoir, tu te cases dans quelle catégorie ? Homme fidèle ? Infidèle ? Je suis curieuse de voir jusqu'où va ta conscience." Gabrielle sourit suite au soupire de Tyler qui se fraya un chemin jusqu'à ses oreilles. Elle n'avait rien demandé, elle. Pas même qu'il se retrouve là, devant la propriété qui était désormais la sienne. Elle n'avait pas demandé à éprouver cet amas de sentiments à l'égard de Tyler. A la base, elle était juste cette étudiante en droit qui, lors d'une soirée, avait craqué sur celui qui accompagnait sa meilleure amie.

Lorsqu'il lui demanda à parler à son fils et son ex-femme, Gabrielle décroisa ses bras et laissa son regard se poser sur autre chose que sur lui. Elle s'était doutée qu'il était là pour Jessica ainsi que pour son fils. Un sourire s'afficha sur son visage, un sourire jaune et puis, elle posa à nouveau ses yeux sur l'homme d'affaire. "Mais t'espères quoi au juste? Qu'elle va te pardonner et faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes? Ton fils c'est à peine s'il sait ce que tu fais dans la vie. A part prendre les femmes pour des idiotes, évidemment" Suite à cette pointe de sarcasme, Gabrielle lui offrit un sourire hypocrite, fière de lui rappeler ô combien il avait la réputation du parfait connard avec qui plus aucune femme ne voulait tenter quoi que ce soit, sauf elle, au fond. Alors qu'elle lui expliqua qu'il ne trouverait ni Jessica, ni Sawyer ici, Tyler semblait étonné, peut-être même dérouté. "S'ils étaient encore là, honnêtement, je te laisserais au moins voir ton fils, mais ça fait un an qu'ils sont partis. Il est temps de te mettre à la page" et puis la question ultime qui la fit réellement sourire vint sur le tapis. Gabrielle n'avait pas à dire où se trouvait Jessica. Elle était sa meilleure amie, mais surtout son avocat et pour avoir ce genre d'information, il allait devoir s'y prendre autrement "Je suis l'avocate de Jess, pas le tien. Si tu veux savoir, soit tu l'appelles elle, soit tu passes par ton avocat et tu lui dis de prendre contact avec moi et même si je n'étais pas avocate, je ne te dirai rien: tu te démerdes. D'habitudes t'es doué pour t'attirer des ennuies, donc ça ne devrait pas être trop compliqué"

Lassée d'attendre qu'il daigne repartir de là où il était venu, elle soupira. Sa question lui faisait comprendre que sa réponse allait très certainement l'enfoncer un peu plus. Elle vivait là depuis un bon moment maintenant, et même si elle avait gardé son appartement à New-York lorsqu'elle avait des affaires à résoudre, son domicile principal était maintenant Huntington Beach, dans cette maison qu'il le veuille ou non. "Hé si. Mais t'atterris, ça fait un moment que je suis là. J'ai gardé mon appartement à New-York pour mes plus gros clients new-yorkais, mais la plupart du temps, je suis ici. Oh, mais cache ta joie et puis, je ne suis pas ici pour toi, rassure-toi. T'es pas trop déçu j'espère ?"
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité



Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty
MessageSujet: Re: Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique    Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  EmptySam 11 Avr 2015 - 19:30

« Gabrielle, c'était suffisant. Quoique c'est pour les intimes et on n'est pas intimes. Peut-être que tu devrais simplement te contenter de Maitre Shaw. Après tout, c'est au tribunal qu'on s'est vu le plus souvent je crois, non ? » Tyler soupira face à ce que vient de dire froidement Gabrielle, il secoua la tête pour se reprendre et lui répondre sur le même ton. Légèrement agacé après avoir dompté du mieux qu’il pouvait sa surprise à la voir, sur le seuil de la porte au lieu de retrouver Jessica. « Sauf que, si tu veux vraiment jouer sur le fait où est-ce qu’on s’est le plus souvent vu. Moi je ne dirai pas au tribunal… Et ma phrase d’avant était plus adaptée parce que ça me tuerait de t’appeler juste maître, et encore tu ne m’aurais pas laissé appelé Gabrielle. Pour finir, c’était ma surprise qui a parlé. » Il haussa les sourcils et fit un sourire pincé. Il savait ce qu’il venait de sous-entendre quand il avait dit qu’ils ne s’étaient pas vraiment vu la majorité du temps au tribunal, il comptait les moments qu’il avait passé avec elle en présence de Jessica… Et sans.

Il ne s’attendait pas à voir Gabrielle. Cette femme qui avait été tout honnêtement son premier amour et il l’aimait autant qu’il aimait Jessica. Cette personne qui avait été sa femme, il l’appréciait tout simplement, ce n’était pas vraiment le grand amour entre eux. Il ne l’aimait pas vraiment et c’était toujours comme ça dans un mariage arrangé selon Ty’, il avait été forcé à se marier avec une personne qu’il n’avait pas vraiment choisi: c’était juste une amie pour lui et il n’avait jamais pensé que ça irait plus loin. Il aurait dû s’en douter quelque part le pauvre homme des affaires. Il songeait à tout les moyens de s’en échapper, de s’échapper à une vie qui n’était pas vraiment faite pour lui. Il aimait Gaby à cette époque et elle ne voulait pas être son amante. Il a dû calmer sa frustration en allant voir d’autres femmes, tout en étant marié et il n’avait jamais fait attention aux conséquences car il était très attentionné. « T'es un vrai accidenté de la vie, toi. J'ai presque pitié, arrête. Il fallait réfléchir avant de tromper ta femme. Je pensais que tu me connaissais un minimum pour savoir que j'étais ce genre de personne déterminée qui ne lâche rien, Tyler. Jessica est ma meilleure amie, fais l'équation. Si t'y avais réfléchi avant, t'aurais pu anticiper et éviter ce qu'il t'arrive, parce que j'allais surement pas faire les choses à moitié. Je ne suis pas un avocat commis d'office qui ne fait que le stricte minimum. » Ty’ serra la mâchoire et son visage se ferma encore plus. « Ah. Quelle drôle de nouvelle. Je pensais que tu ne ressentais que du mépris. » fit-il entre les deux phrases de Gaby, enfin, il n’allait pas faire son malin plus longtemps que ça. « Les erreurs de parcours, ça existe. Les hommes fidèles aussi, c'est juste que ce n'est pas la majorité de l'espèce. Juste pour savoir, tu te cases dans quelle catégorie ? Homme fidèle ? Infidèle ? Je suis curieuse de voir jusqu'où va ta conscience. » L’ancien médecin se gratta l’arrière du crâne assez embêté de devoir en être arrivé là. Très surpris de devoir affronter Gabrielle, de ne pas retrouver Jessica. Il savait qu’il allait s’énerver un moment après elle, après cette femme qui ne faisait qu’exprimer sa colère et son mépris. « Tu sais déjà où je pense me caser: infidèle. Je le savais dès que je me suis marié avec elle et quelque part toi aussi tu le savais...» Infidèle pour Jessica, fidèle pour Gabrielle quelque part et il se refusait de penser comme ça, surtout après ce qu’elle vient de lui faire subir. Il serra encore la mâchoire légèrement agacé. « Tu sais, tes commentaires me concernant, tu peux te les garder. Tu sais que dalle. » Il soupira.

« Mais t'espères quoi au juste? Qu'elle va te pardonner et faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes? Ton fils c'est à peine s'il sait ce que tu fais dans la vie. A part prendre les femmes pour des idiotes, évidemment » C’était sa réaction quand Tyler avait demandé à vouloir voir sa femme et son fils. Surtout lui. Il plissa les yeux face au sarcasme de Gabrielle. Encore un autre soupir avant de reprendre la parole. « T’espères quoi toi ? Que je vienne en rampant pour m’excuser ? Tu t’es quand même pas posé la question sur ce qu’étaient tes parents, sur ce qu’ils faisaient comme métier, quelle vie ils menaient eux ? Reporte un peu les questions sur ce que Sawyer devait se poser à mon sujet. » Il n’avait pas pu connaître davantage Ty’, il avait vite été coupé par ses parents qui avaient divorcés. C’était d’abord de la faute à l’homme des affaires qui avait dû faire un voyage dans le monde entier pour essayer de se changer les idées, d’oublier ce qui venait de lui arriver. Parce que la descente aux enfers, c’était trop pour lui. « S'ils étaient encore là, honnêtement, je te laisserais au moins voir ton fils, mais ça fait un an qu'ils sont partis. Il est temps de te mettre à la page » Tyler leva les yeux au ciel et se pinça les lèvres. « Meeeerde. » Sur le coup il en voulait à son père de l’avoir ramené à New York, peut-être que s’il n’avait pas vraiment fait ça, il n’aurait pas loupé Sawyer, il ne les aurait pas loupé. Il n’aurait pas loupé la dispute avec Jessica, il n’aurait pas loupé les choses concernant sur son fils. Il aurait dû s’informer avant de revenir, mais ça lui semblait évident que Jessica devait être encore là. « Je suis l'avocate de Jess, pas le tien. Si tu veux savoir, soit tu l'appelles elle, soit tu passes par ton avocat et tu lui dis de prendre contact avec moi et même si je n'étais pas avocate, je ne te dirai rien: tu te démerdes. D'habitudes t'es doué pour t'attirer des ennuies, donc ça ne devrait pas être trop compliqué » « Pour appeler Jessica, il faut que je connaisse son numéro, autrement dit que je sache où elle vit. Un peu raté ça, mais merci de tes prééééécieux conseils et de ton franc parler. Je vais me démerder comme je l’ai fais pour retrouver cette maison-là. Franchement tu sais ce que tu viens de faire, tu m’a rendu énormément service. Je ne te pensais pas capable de ça après tout ce que j’ai fais. Y a encore un espoir » Il fit un mauvais sourire, il était légèrement énervé et cela se voyait à son visage. « Hé si. Mais t'atterris, ça fait un moment que je suis là. J'ai gardé mon appartement à New-York pour mes plus gros clients new-yorkais, mais la plupart du temps, je suis ici. Oh, mais cache ta joie et puis, je ne suis pas ici pour toi, rassure-toi. T'es pas trop déçu j'espère ? » « Pas pour le moindre du monde. Au contraire, je suis plutôt rassuré parce que sinon j’aurai eu l’impression d’être harcelé par une avocate pénale, folle furieuse complètement obsédé par m’enfoncer au fond. Finalement, t’as pas vraiment réussi à avoir une vie avec toute cette histoire ? C’en est désolant. » Et il savait que ce n’était pas quelque chose à dire, mais là où il en était, il s’en fichait.
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité



Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty
MessageSujet: Re: Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique    Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  EmptySam 11 Avr 2015 - 21:58

« Sauf que, si tu veux vraiment jouer sur le fait où est-ce qu’on s’est le plus souvent vu. Moi je ne dirai pas au tribunal… Et ma phrase d’avant était plus adaptée parce que ça me tuerait de t’appeler juste maître, et encore tu ne m’aurais pas laissé appelé Gabrielle. Pour finir, c’était ma surprise qui a parlé. » Gabrielle hésitait entre rire jaune ou monter dans les tours, finalement elle ne fit ni l'un ni l'autre. Il est vrai qu'ils ne s'étaient pas vus qu'au tribunal, mais c'était une partie de sa vie qu'elle voulait oublier et elle n'acceptait pas que Tyler la lui rappelle. "C'est vrai, mais ça c'était avant. Tu sais, avant que j'apprenne que t'allais te marier avec ma meilleure amie. Depuis je regrette que tu fasses partie de ma vie. Je regrette aussi que mon filleul soit ton fils, que ma meilleure amie soit ton ex femme. Je regrette même que mes parents connaissent les tiens." Et tentant de lui couper l'herbe sous le pied, elle reprit aussitôt "Et épargne moi ta théorie du mariage arrangé. T'aurais très bien pu refuser, je doute que ton père t'aie mis un couteau sous la gorge. A un moment, faudrait que t'arrêtes de me prendre pour une conne" Evidemment, ces moments avaient été beaucoup plus importants pour Gaby que ce qu'elle ne pouvait le prétendre. Depuis plus de dix ans, elle essayait de laisser ses souvenirs aux oubliettes, et de vivre avec, sauf que là, maintenant, tout de suite, elle avait l'impression que tout lui revenait en pleine face et peut-être un peu trop violemment pour arriver à rester inébranlable. "A ton avis? C'était de l'humour. Le jour où j'aurais vraiment pitié n'est pas près d'arriver. T'es la dernière personne avec qui j'ai envie d'avoir une discussion, alors abrège."

Gabrielle avait été aveuglée par les sentiments qu'elle éprouvait à l'égard de Tyler à l'époque. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'en profitant de l'inattention de Jessica, quelque part, il y avait déjà une touche d'infidélité pour lui, mais de la déloyauté pour elle, mais ça encore, il fallait qu'elle l'accepte. Si Jessica apprenait ça un jour, probablement que leur amitié serait compromise ou peut-être même qu'elle se briserait aussi facilement que du verre, auquel cas Gaby se sentirait, à son tour, bafouée par autant d'années de bons services en tant que meilleure amie et tout ça, pour rien. Après tout, elle avait décidé de se retirer dès l'instant où elle avait été au courant pour le projet de mariage. "Ah bon? Moi je le savais? C'est une fille bien, t'étais pas sensé faire n'importe quoi. Ooh tu vas très certainement me prendre pour une grosse naïve, mais pour moi, le mariage c'est sérieux. Tu ne jures pas fidélité si t'es pas capable de l'être. Que dit la loi à propos du mariage, déjà? Ah oui,  "Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours et assistance", "les époux assurent l'éducation des enfants et préparent leur avenir" etc. T'es où, là-dedans ? Nulle part, t'as faussé sur toute la ligne. Alors non, je n'étais pas au courant que t'allais être un piètre mari et visiblement, un mauvais père aussi. Un mariage, ça se décide à DEUX et on ne se marie pas tout seul mais A DEUX et lorsqu'elle me l'a annoncé, t'as pas été foutu de m'en parler avant et au passage, il faut aussi être deux pour faire un môme ! Ose dire que tu n'as jamais voulu te marier avec Jess. Ose dire que tu n'as jamais voulu fonder une famille avec Jess." Certes, elle n'avait eu que la version de Jessica et elle ne savait pas tout ce qu'elle devrait savoir pour avancer, mais le voulait-elle vraiment ? Au fond, elle avait peur que tout ce qu'elle pourrait apprendre nourrirait toujours un peu plus sa fidèle rancœur envers l'homme d'affaire. "J'en sais bien assez, ça me suffit pour savoir que t'es une erreur à toi tout seul et j'espère profondément que ta vie continuera à être un véritable désastre, avec ou sans mon aide."

Visiblement, ils n'étaient pas sur la même longueur d'ondes. Au final, elle n'avait fait qu'accomplir ce que lui avait demandé son amie, mais aussi sa cliente. Aujourd'hui, Tyler se réveillait et voulait voir son fils. Dans un sens, aux yeux de la dominicaine, c'était légitime, mais d'un autre côté, elle ne cessait de se dire qu'un père intéressé se serait montré il y a un an au moins. Gaby n'avait aucune origine américaine, il n'y avait qu'à la regarder pour s'en douter. Elle venait de la République Dominicaine, elle n'avait jamais connu ses parents et donc, ce n'était pas vraiment comparable à ses yeux. "Arrête, tu ne peux pas comparer l'incomparable. Mes parents je ne les ai jamais connu. Je ne sais même pas à quoi ils ressemblent. Mon père adoptif m'a donné la base de mon histoire, sur laquelle je pouvais mon construire et pour ça, je n'ai pas eu besoin d'en savoir plus, parce que mes deux parents adoptifs m'apportaient tout ce dont j'avais besoin: une présence, de l'amour et de l'attention. Jessica, elle a fait pareil avec ton fils. Elle lui apporte ce que t'es pas capable de faire, visiblement. Sawyer je crois qu'il sait… Que tu t'appelles Tyler et que t'es son père. Il doit aussi se dire que t'es pas le père sur qui on peut compter, même moi je suis plus présente que toi, dans sa vie. Jessica, elle n'a pas besoin de toi pour l'élever, elle l'aide à se construire sans toi, j'imagine, et pour répondre à ta question, à partir de là, non je n'ai jamais cherché à savoir qui étaient mes parents, parce que de toute façon je n'ai pas envie de les connaître. Mon père adoptif m'a dit que ma mère était morte en accouchant et tu sais quoi? Je n'ai même pas été triste. Pas une seule seconde, parce que je ne la connaissais pas. C'est pas eux qui ont fait la femme que je suis aujourd'hui et je ne regrette en rien mon enfance." Gabrielle ne savait pas vraiment si elle pouvait comparer l'attitude paternelle de Tyler à celle de son propre père, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Ils étaient tous les deux hommes d'affaires et encore aujourd'hui M. Shaw ne manquait pas à son devoir de père. Alors que Tyler se prenait la réalité en pleine face, la jeune avocate ne cessait d'essayer de se mettre à la place de son filleul. Elle ne savait même pas ce qu'il ressentait vis à vis de l'absence de son père. Elle ne savait pas s'il en souffrait ou si, au contraire, Jessica arrivait à lui offrir tout l'équilibre dont il avait besoin pour se construire petit à petit.

Gaby ne voulait fournir aucune information concernant Jessica, parce qu'elle n'était pas certaine que cette dernière soit d'accord. Elle avait demandé la garde exclusive de son fils et quelque part, c'était surtout pour ne plus avoir affaire à Tyler. « Pour appeler Jessica, il faut que je connaisse son numéro, autrement dit que je sache où elle vit. Un peu raté ça, mais merci de tes prééééécieux conseils et de ton franc parler. Je vais me démerder comme je l’ai fais pour retrouver cette maison-là. Franchement tu sais ce que tu viens de faire, tu m’a rendu énormément service. Je ne te pensais pas capable de ça après tout ce que j’ai fais. Y a encore un espoir » Elle roula les yeux, croisant à nouveau ses bras contre elle "Et bien t'es encore plus dans la merde que je ne pouvais l'imaginer. Rends-toi à l'évidence, Jess ne veut plus de toi dans sa vie et apparemment, elle ne veut pas de toi dans la vie de Sawyer. Remarque, si t'as un an de retard, je peux comprendre. Il ne te reste plus qu'à respecter la loi, pour une fois, et passer par ton avocat. A défaut de ne pas avoir réussi à respecter le code civil lors de ton mariage, tu pourrais au moins le respecter pendant ton divorce. Ca montrerait que t'es, un minimum, responsable. Qu'est-ce que tu en penses? Et garde ton sarcasme de bas étage, j'y suis pour rien si tu ne sais pas assumer tes choix. On apprend ça lorsqu'on devient majeur pourtant" et la remarque qui suivit fut probablement celle qu'il aurait dû garder pour lui afin de s'éviter les foudres de l'avocate. Elle se reteint de lui asséner une gifle magistrale probablement à hauteur du culot qu'il avait eu en lui balançant une telle réflexion. "Ecoute moi bien Tyler Daniels. J'ai peut-être passé énormément de temps sur ton cas, mais non seulement j'ai éprouvé beaucoup de satisfaction à le faire, mais en plus, tu m'as rapporté énormément d'argent. Ca, c'est une chose. Deuxième chose, je trouve odieusement culoté de me balancer une vacherie pareille alors qu'en fait, tout ça, c'est uniquement TA faute. Et permets-moi de te dire que quand je vois la vie pourrie que tu mènes, je préfère la mienne. T'es pas foutu de t'accrocher à un mode de vie. T'as une femme que tu trompes et avec qui tu finis par divorcer, des parents à qui t'es pas foutu de dire non pour un mariage, un fils que tu ne vois même pas et dont tu te fiches éperdument. Alors surtout n'aies pas le culot de me reprocher quoi que ce soit sur ma vie, parce que contrairement à toi, je ne me suis engagée en rien, j'ai trompé personne et j'ai aucun môme qui m'attend quelque part." Gabrielle se tut. Elle hésitait à continuer et dans ce cas, à baisser sa garde, mais d'un autre côté, c'était une question qui lui brulait les lèvres maintenant qu'elle l'avait en face d'elle. "A cette soirée, quand j'ai quitté la table, pourquoi t'es venu ? Pourquoi tu n'es pas resté près de Jess ?" Elle plongea son regard dans les yeux bleus de Tyler "Si seulement t'avais agis de la sorte on n'en serait pas là. Certes, je t'en voudrais toujours parce que t'aurais quand même trompé Jessica, mais pas en double dose et moi je ne serais pas là à t'en parler. Tu ne t'es jamais rendu compte que rester là, entre vous deux, ça m'a bousillé plus de 10 ans de ma vie. Tu ne te rends pas compte qu'en la blessant elle, tu m'as enfoncé toujours plus"
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité



Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty
MessageSujet: Re: Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique    Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  EmptyMer 22 Avr 2015 - 0:41

Le cauchemar, Tyler était en face d’une diable, Gabrielle Shaw. Une avocate qui était réellement un requin, c’était quelque chose de terrible de se retrouver en face d’elle. Surtout dans ce qui était censé être la maison de Jessica, qu’il aurait dû la retrouver avec son fils. Sûrement la confrontation serait moins difficile, mais il pouvait rêver maintenant. Tyler avec son éternel malchance, il avait vraiment dû mettre les Dieux en colère juste par sa naissance. Il aurait vraiment dû ne pas être né, il savait qu’il ne pouvait pas se confronter face aux forces cosmiques, mais les faits étaient là. Il se retrouvait devant elle, la femme qui était l’une des personnes qui l’avaient trainés dans le gouffre. Tyler se mit à soupirer pendant que Gaby se mit à parler, lâcher les mots comme si c’était du poison. Un poison qui le rongeait à l’intérieur… Son visage et son expression changea tout d’un coup quand Gaby se mit à parler de ce fameux mariage arrangé. Qu’il aurait très bien pu refuser. « Tu connais pas mon père et tu n’as aucune idée de ce qu’il est capable Ga… Heu.» lâcha-t-il se contrôlant du mieux qu’il pouvait, parce que cela ne servait à rien d’en parler. Surtout quand cette avocate n’était pas disposée à écouter quoi ce que ce soit. Il avait failli l’appeler par son surnom, mais il s’était rattrapé juste à temps, bien qu’il avait laissé échapper les premières lettres. « À ton avis? C'était de l'humour. Le jour où j'aurais vraiment pitié n'est pas près d'arriver. T'es la dernière personne avec qui j'ai envie d'avoir une discussion, alors abrège. » Il haussa les sourcils, complètement surpris. Il n’en revenait pas que c’était de l’humour. «  c’était de l’humour ça ? Bon sang, il est vraiment pourri… Tu devrais y travailler quand même. Tu sais que toi aussi, t’es l’une des personnes que j’aurai préféré éviter avoir une discussion, mais tu me laisses pas le choix… Et oui, je vais abréger pour sauver le temps qui me reste. » Ty voulait bien se réveiller, parce qu’il avait la sensation de rêver et d’être sous l’effet de la drogue quelconque. Il aimerait tellement que ça soit le cas.

Tyler savait que quelque part Gaby le savait aussi depuis le mariage. Il avait la sensation qu’elle s’y attendait un peu, parce qu’il n’avait pas vraiment voulu passer sa vie avec Jessica, il voulait être avec quelqu’un qu’il aimait, qu’il avait rencontré par ses propres moyens, qu’il n’avait pas besoin d’être influencé par ses parents. L’homme des affaires croisa les bras et ne disait rien durant la tirade de Gaby, bien qu’il avait tenté de l’interrompre, mais il s’abstenait à le faire parce que qu’il savait que ce n’était pas une bonne idée de tenter ça à un requin d’avocat. Quand elle eut finit, Tyler ne lui laissa pas le temps de respirer qu’il enchaina déjà tout de suite. C’était dans une colère profonde, mais maitrisée qu’il se mit à parler assez rapidement, oubliant des fois de respirer et faisant des gestes avec sa main gauche « Je n’étais pas au courant quand on l’a annoncé ce putain de mariage…! Jessica ne l’était pas non plus, on ne savait pas tout les deux qu’on était destinés à se rencontrer pour se marier. Elle était enchantée d’avoir déjà une vie toute tracée avec moi… Mais pas moi. Ce mariage n’est pas sérieux quand l’une des deux parties n’est pas réellement consentantes et a tenté de s’extirper de cette merde noire. J’étais sous le choc de cette nouvelle et me démerdais pour que ça ne s’officialise pas. Va falloir que t’apprennes toi, que dans certaines familles, le mariage ne se décident seulement pas à deux, pas avec les concernés. Mais aussi ça se décide derrière le dos des concernés ! Ils ont même pas demandé mon avis, ils ont pas eu besoin de demander à Jess’ qu’elle était déjà aux anges. Je pensais pouvoir gérer tout ça, n’ayant pas l’influence auprès de mon père, je me serai sûrement mis dans la merde à cause de lui. J’ai pas eu le putain de choix de décider, de faire mon propre choix. Sawyer dans tout ça ? Il était la seule et unique raison pour moi de tenir le coup, d’avancer dans ma vie et la raison pour arrêter toutes mes activités extra-conjugales. Je n’ai pas réussi certes, mais j’ai tout fais pour être présent pour lui, alors je te permets pas, à toi de me dire que j’ai été un mauvais père. J’ai même tout fait pour ne pas être comme mon père en personne. » Il savait qu’il n’aurait pas dû le dire, mais il s’était lâché embrouillé par sa colère, à un tel point qu’il ne se sentait pas vraiment capable de dire quelque chose de bien plus clair pour Gaby, mais il ne pouvait pas peut-être… « J'en sais bien assez, ça me suffit pour savoir que t'es une erreur à toi tout seul et j'espère profondément que ta vie continuera à être un véritable désastre, avec ou sans mon aide » Il fit un geste rapide de la main qui consistait à la lever assez rapidement, en guise d’exaspération. Il se retourna à demi de l’avocate et répondit toujours aussi agacé. « Je sais que je suis capable de me gâcher la vie tout seul, pas la peine de me le rappeler toi aussi. » Il se le rappelait chaque jour, à chaque lever, à chaque appel, à chaque action, à chaque costume enfilé. Il se le rappelait sans cesse.

Maintenant le sujet que Tyler n’aurait jamais dû aborder, mais sous la colère il ne contrôlait pas vraiment ses paroles. Encore moins quand il était sous le choc en même temps, ce genre de conversation allait finir par se dégrader. C’était vrai que Sawyer était très jeune quand il avait vu son père la dernière fois, bien trop jeune pour qu’il se rappelle de lui par la suite. C’était quelque chose de bien douloureux pour l’ancien médecin qu’il était. « T’as même pas été là dans les premières années de vie de Sawyer, tu ne peux même pas comparer ma façon de l’élever, tu n’as jamais su comment je faisais et je crois que Jessica a même essayé d’en rajouter un paquet pour me discréditer. Surtout que par la suite, tu m’as retiré toute chance de le voir, ne serait-ce qu’un putain de week-end. Oui c’est normal que toi tu as été plus présente que moi, c’est même normal que je ne suis pas le père sur qui on peut compter puisque je n’ai pas été là et encore, comment veux-tu que je puisse être là pour lui avec toutes les attaques que je me prenais dans la gueule à cette époque ? Normal si Sawyer se retrouve dans la situation où il ne serait même pas triste de connaître son père, parce que l’avocat de sa mère lui en a retiré la possibilité. » silence, il fit un petite pause, ne se sentant pas bien sur le coup, il ferma les yeux un moment pour essayer de se reprendre, mais ce qui n’était pas vraiment facile… Il se reprit vite fait quand même. « Là où je veux en venir… C’est que quand même tu lui as retiré la chance de pouvoir voir par lui-même sur ce que je suis réellement, au lieu de se baser sur les dires de la marraine et de la mère. » Car dans ce pays, les citoyens avaient quand même le droit d’avoir une chance de voir par eux même pour se faire une opinion. Souvent, ils se laissaient influencer par des gens qui disaient des choses sur les autres et ne ressentent plus vraiment le besoin de voir par eux-même parce qu’ils faisaient confiances à leurs sources… C’était cruel, mais c’était comme ça.

La conversation dégageait une grosse tension, à ce rythme, ils allaient se battre à poings nus et Tyler savait que Gabrielle ne ferait pas vraiment le poids. Face à la remarque de l’avocate, il fit un soupir et n’alla pas plus loin, il ne disait vraiment rien avant qu’il lâche quelque chose qui était en réalité une buche sur du feu. Il leva les yeux et fit un sourire pincé quand la jeune femme prononça son prénom et son nom qui allait avec. La suite n’allait pas annoncer quelque chose de bon. « ! » tenta-t-il de l’interrompre, bien que ce n’était pas vraiment utile et ratée en soi. « Tu crois que j’aurais voulu tout ça ?! Impossible de rester engagé si on n’a jamais désiré les choses. » quelque part, Tyler avait voulu tout détruire pour se libérer et fuir loin, sauf que tout ces genres de choses ne s’étaient pas passés comme prévu: il en avait peut-être trop fait pour pas assez. « Bordel. j’avais une femme qu’on m’a imposé et qu’on n’a pas voulu savoir mon avis. J’avais eu un fils que je ne peux plus voir par ta putain de faute. Des parents dont un père que je n’ai pas vraiment la position de dire non à quoi ce que ce soit ! Alors s’il te plait, va pas faire comme si tu sais tout de ma vie et de ce que je ressens. » Il l’enviait, de la vivre une vie qu’elle voulait depuis tout le début, qu’elle n’avait pas réellement eu besoin de s’engager avec quelqu’un qu’elle n’avait pas un gosse, mais quelque part il ne l’enviait pas parce qu’il sentait cette grosse solitude chez elle. « À cette soirée, quand j'ai quitté la table, pourquoi t'es venu ? Pourquoi tu n'es pas resté près de Jess ? » Tyler fronça les sourcils et releva le regard vers la jeune avocate. « Si seulement t'avais agis de la sorte on n'en serait pas là. Certes, je t'en voudrais toujours parce que t'aurais quand même trompé Jessica, mais pas en double dose et moi je ne serais pas là à t'en parler. Tu ne t'es jamais rendu compte que rester là, entre vous deux, ça m'a bousillé plus de 10 ans de ma vie. Tu ne te rends pas compte qu'en la blessant elle, tu m'as enfoncé toujours plus » L’homme des affaires ferma un moment les yeux et mit les mains sur ses hanches. Il soupira en quelques secondes, il semblait s’être un peu plus calmé que tout à l’heure et commença à secouer la tête parce qu’il n’en revenait pas qu’elle lui dise ça. « J’ai juste décidé à ce moment-là d’être égoïste Gaby, je voulais devenir moi-même, ce que j’ai toujours caché au fond d’un homme parfait aux yeux de tous. Je voulais être libre et être avec toi à ce moment-là, de ne plus mentir. C’est même à ce moment-là que j’ai compris que je dois me battre pour être libre, pour ne pas avoir une vie déjà toute tracée par mes parents. C’est même là que tout a commencé à déraper de mon côté, parce que je me suis tout simplement rendu compte ce que je loupais vraiment: prendre des décisions moi-même sans réellement être influencés par mon père… Mais … Ces dernières années, j’ai compris que j’ai pas appris à prendre des décisions seuls et que tout ça, ça ma mené dans une merde. » Il fit un geste avec la main pour la reposer sur le long de son côté droit. « C’est juste, que je n’aurai pas dû t’embarquer là-dedans, de t’avoir bousillé la vie comme ça. Je n’aurai pas dû être l’égoïste à ce moment-là, bien pleins de choses auraient été épargnés en ce moment ainsi que les maux. »
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité



Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty
MessageSujet: Re: Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique    Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  EmptyVen 24 Avr 2015 - 0:13

Il y a à peine une semaine, alors qu'elle se trouvait chez ses parents, à New-York, Gabrielle s'était surprise à laisser son esprit divaguer et repartir quelques années en arrière. Elle avait repensé à son enfance, les moments qu'elle avait passé avec son père adoptif, sa rencontre avec sa meilleure amie et parmi ces moments-elle pouvait y compter le gars qu'elle avait en face d'elle en ce moment présent. Ce week-end passé à New-York avait eu un effet de ressource pour elle, mais elle avait aussi eu hâte de rentrer, pour laisser tout ça derrière elle, ces souvenirs, ces moments qui avaient marqué sa vie, Tyler, tout en fait. Aujourd'hui, elle essayait de se prouver qu'elle pouvait avancer, qu'elle était une autre femme beaucoup plus forte. Son boulot le prouvait, mais les relations qu'elle avait avec les hommes le démontraient, néanmoins, encore fallait-il que Gabrielle l'accepte. Elle avait d'ailleurs tendance à mettre ça sous le coup du manque de temps. C'était aussi ce qu'elle avançait à ses parents lorsqu'ils lui posaient la question. En fixant Tyler qui se trouvait en face d'elle, Gaby ne pouvait s'empêcher de se demander si c'était un vrai hasard, ou bien si elle l'avait inconsciemment provoqué en repensant à son passé.

Tyler lui expliqua l'emprise qu'avait son père sur sa vie. Gabrielle était née dans une famille riche, mais pourtant, elle n'avait jamais été obligée d'épouser un des fils des riches hommes d'affaire avec qui travaillait son père. Elle vivait comme elle le sentait, comme elle le voulait et elle côtoyait les personnes qu'elle souhaitait. Alors quand Tyler lui avoua l'influence de son père, elle était incapable de le comprendre, parce qu'à sa place elle aurait encore préféré être déshéritée que d'épouser un homme qu'elle n'aime pas.  Elle secoua la tête lentement de droite à gauche "T'arriveras pas à me faire comprendre ça, Tyler. On n'a visiblement pas vécu de la même façon. A la limite il aurait pu forcé votre mariage, mais c'est tout et puis Jess si tu lui avais dit que tu ne l'aimais pas… ou j'en sais rien, être honnête avec elle, je ne pense pas qu'elle se serait obstinée." Gaby marquait une pause, elle hésita un instant et finalement, laissa sa rancœur parler, une fois de plus "Je doute que t'aies une idée de ce que ça fait de se retrouver face à l'homme qu'on aime alors que ces sentiments-là ne sont pas réciproques" Elle parlait de Jessica, dans un premier temps, mais au final, c'était un sous-entendus qui sentait le vécu, un peu trop même. Gardant les bras contre elle, Gabrielle ne daignait bouger, elle restait là, à la même place et ne faisait même pas attention à la voisine curieuse qui, par exemple, ne cessait de regarder vers leur direction en espérant pouvoir attraper quelques bribes de conversation. Il était certain qu'une heure après le départ de Tyler, elle allait venir à la pêche aux infos et peut-être même qu'elle colporterait une rumeur totalement fausse.  "J'aime bien l'humour noir, tu sais ce genre d'humour qui ne fait rire personne mais qui est bourré de sarcasme. Je crois d'ailleurs que c'est un défaut professionnel. C'est un truc qu'on aime, nous, les avocats." Elle pouffa de rire "Ah mais suis-je bête. Tu sais comment je plaide, tu m'as vue à l'œuvre. Quelle chance, il y en a surement qui tueraient pour être à ta place" et une pique, une. Qui cherche trouve. En l'écoutant parler, elle avait l'impression qu'elle était obligée d'écouter des excuses qu'elle trouvait assez grossières et ça l'exaspérait plus qu'autre chose, parce que non, elle ne voulait pas comprendre la façon dont ça s'était déroulé, alors elle s'énerva, encore: "Stop, Tyler ! C'était déjà une épreuve pour moi d'apprendre que t'allais te marier avec ma meilleure amie, t'aurais pu m'épargner le moment où j'ai dû jouer la fille heureuse pour Jessica et toi face à cette grande nouvelle ! Tu sais, entre le moment où vous avez appris que vous alliez vous marier et le moment où elle me l'a annoncé. Je sais pas, tu pouvais pas… m'appeler ? Au moins pour que je me prépare à jouer la fille heureuse alors que je ne l'étais absolument pas. Ca se fait parfois parce qu'après j'ai dû aussi jouer le témoin, prête à être là pour cet heureux couple fraichement mariés quelques soient les épreuves. Tu vois, si tu m'avais prévenue, j'aurais eu beaucoup moins l'impression d'être un bête passe temps sans aucune importance" Elle le laissa parler et à force de l'écouter, elle comprit rapidement que comme elle l'avait dit, ils n'avaient pas la même famille. Son père voulait avant tout le bonheur de sa fille, alors que les parents de Tyler voulaient faire passer les affaires avant tout. "Admettons, pour l'histoire du mariage que t'aies été forcé, que t'aies voulu t'en dépêtrer… Mais t'as pensé à Sawyer ? Ca doit vraiment être crevant de se dire qu'en réalité, son père n'a jamais aimé sa mère. Qu'il est né d'une union totalement bidon, basée sur le mensonge. Là, il est encore jeune, mais un jour quand il se posera les bonnes questions avec un peu de chance, j'espère pour toi qu'il t'appellera encore Papa, parce qu'à sa place, j'aurais vraiment l'impression d'avoir une famille pourrie." Enfin, elle marqua une pause, et tourna la tête vers sa voisine qui tentait de faire croire à qui le voulait que ses fleurs étaient beaucoup plus intéressantes que la conversation entre Tyler et Gabrielle. Elle roula les yeux aux ciel en y pensant, mais porta son attention sur son interlocuteur "En réalité, je peux pas le comprendre. Je ne sais pas si c'est la façon dont j'ai grandi qui m'en empêche ou si c'est la rancœur, mais je le comprends pas. A la limite le mariage je pourrais, mais tu fais pas un enfant à une femme que t'aimes pas un minimum, c'est pas possible. Ou alors t'es encore plus monstrueux que je ne l'imaginais, parce que ça ne dépend pas que de toi, Tyler. C'est pas juste ton fils, c'est aussi celui de Jessica.  En fait, je sais même pas si j'ai envie de comprendre. J'ai toujours voulu me trouver en dehors de vos histoires et en fait, j'ai jamais pu m'en défaire par respect pour ma meilleure amie et aujourd'hui encore, visiblement je suis toujours dedans, vu que t'es devant moi, là." Elle écoutait toujours ce qu'il lui disait, et finalement ils en venaient à parler de son fils. Finalement, peut-être qu'elle avait une question à cette interrogation. "Donc en fait, Sawyer il était juste là pour t'aider à rester le mari exemplaire que t'aurais dû être, c'est ça ?" C'était une vraie question, sans aucun sarcasme, pour une fois et si telle était le cas, elle ne savait même pas comment elle devrait prendre la réponse. En réalité, elle avait l'impression que quelque soit les justifications, elle les prendrait mal, parce qu'au fond elle regrette sa vie d'avant, quand ils ne parlaient pas de mariage, de divorce, ni même de Sawyer. Elle regrette le moment où tout était simple, où ils étaient même insouciants aussi bien elle que lui.

« T’as même pas été là dans les premières années de vie de Sawyer, tu ne peux même pas comparer ma façon de l’élever, tu n’as jamais su comment je faisais et je crois que Jessica a même essayé d’en rajouter un paquet pour me discréditer. Surtout que par la suite, tu m’as retiré toute chance de le voir, ne serait-ce qu’un putain de week-end. Oui c’est normal que toi tu as été plus présente que moi, c’est même normal que je ne suis pas le père sur qui on peut compter puisque je n’ai pas été là et encore, comment veux-tu que je puisse être là pour lui avec toutes les attaques que je me prenais dans la gueule à cette époque ? Normal si Sawyer se retrouve dans la situation où il ne serait même pas triste de connaître son père, parce que l’avocat de sa mère lui en a retiré la possibilité. » Gabrielle lui adressa un rire jaune. C'était une blague ? "Wow. On arrête les reproches, Tyler. Faudrait pas inverser les rôles. Déjà, j'avais pas à être là, parce que c'est pas mon fils, parce que j'avais des études et en plus, tu m'excuseras de ne pas avoir eu envie de participer à l'éducation de votre enfant. Ensuite, j'ai été payée pour faire mon travail. Ok, j'ai pris mon pied à t'enfoncer, parce que Jessica me l'a demandé ou même, je lui avais promis, mais juste toi, pas Sawyer. Elle m'a payée pour faire mon travail qui consistait à t'enlever la garde de ton fils, ce que j'ai fait. Alors à un moment t'es gentil, mais t'évites de me remettre ça sur le dos. Si elle avait eu besoin de 10 avocats pour le faire, crois-moi qu'elle les aurait payés tous les dix alors non, ce n'est pas ma faute si tu ne vois pas ton fils, c'est la faute de ta femme, mais avant tout ta faute à toi. Aussi, je te signal que c'est juridique, mais combien de famille séparées s'octroient un droit de visite dans le dos du jugement rendu ? Tu viens ici combien de fois par semaine ? Par mois ? Deux fois ? Trois fois ? Ca fait un an qu'elle est partie, Tyler et tu t'en rends seulement compte. Tu vas aussi me reprocher de lui avoir conseiller de partir ou ça ira ? Parce que si c'est le cas, je te coupe l'herbe sous le pied, c'est pas mon idée. " Gabrielle était certe une avocate assez dure qui ne laissait rien passer. Elle était consciente qu'elle avait fait de la vie de Tyler un véritable enfer et qu'elle espérait encore pouvoir le faire, toujours plus alors elle attendait patiemment qu'il fasse un pas de travers, juste un seul. A côté de ça, elle était honnête et humaine. Elle ne profitait pas de la naïveté d'un enfant, par exemple, contrairement à ce qu'il pouvait penser. "Hého ! Jessica elle raconte ce qu'elle veut à Sawyer, mais moi je n'ai jamais rien dit. Vos histoires de famille, à la base ça ne me regarde même pas. Je sais même pas pourquoi on en parle parce que je ne suis que l'avocate. Je n'ai même pas demandé à être la marraine. J'ai pas pour habitude de profiter de la naïveté d'un enfant, Tyler et t'es probablement l'homme pour lequel j'éprouve le plus de rancœur sur cette terre, mais j'ai pas supplié Jess de te retirer la garde de Sawyer, elle l'a fait toute seule. Contrairement à ce que tu penses, je suis humaine et je n'ai jamais dit que c'était une bonne idée. En tant que marraine, j'estime même qu'il a le droit de voir son père et passer du temps avec, mais en tant qu'avocate je ne fais que ce qu'on me demande. A un moment, peut-être que tu devrais essayer de te mettre à ma place, comme ça, juste pour voir ce que ça fait" Gabrielle soupira en entendant les dires de Tyler et tourna une fois de plus le visage vers sa voisine qui était toujours là. "Je sais plus de choses que tu ne peux le prétendre" Elle montra un dossier épais que l'on pouvait voir contre la fenêtre de son bureau "Tu vois cette fenêtre là, c'est celle de mon bureau et tu vois le dossier sur l'appui de fenêtre, tout ça c'est rien que pour toi. Alors certes, je ne connais pas ta vie de A à Z, mais j'en sais pas mal et j'en sais toujours plus et pour la dernière fois, arrête de dire que c'est de ma faute si tu ne vois plus ton fils, si tu t'étais réveillé un an plus tôt tu l'aurais vu"

Au-dessus de leur tête, le temps changeait: le ciel bleu se laissait avoir par d'épais nuages gris, le vent commençait même à se lever, toujours un peu plus fort au point que Gabrielle passa une main dans ses cheveux pour éviter ses mèches de lui cacher le visage. Elle lui avait posé une question qui lui brulait les lèvres, autrement dit: pourquoi ? « J’ai juste décidé à ce moment-là d’être égoïste Gaby, je voulais devenir moi-même, ce que j’ai toujours caché au fond d’un homme parfait aux yeux de tous. Je voulais être libre et être avec toi à ce moment-là, de ne plus mentir. C’est même à ce moment-là que j’ai compris que je dois me battre pour être libre, pour ne pas avoir une vie déjà toute tracée par mes parents. C’est même là que tout a commencé à déraper de mon côté, parce que je me suis tout simplement rendu compte ce que je loupais vraiment: prendre des décisions moi-même sans réellement être influencés par mon père… Mais … Ces dernières années, j’ai compris que j’ai pas appris à prendre des décisions seuls et que tout ça, ça ma mené dans une merde. » Gabrielle restait de marbre face à cette réponse, voir même silencieuse. Elle ne savait pas comment elle devait réellement le prendre, mais ce qui était sur, c'est que ça ne lui faisait pas plaisir, mais ça répondait à sa question. "Tu sais, j'ai vécu dans l'Upper East Side. Mon père est un homme d'affaire, il est riche et moi je suis avocate, j'ai fait Harvard, Tyler. Réussir Harvard c'est pas donné à tout le monde, tu connais le taux de réussite de cette école ? Moi j'ai réussi, j'ai vécu dans une famille aisée alors je ne comprends pas… Pourquoi …" et puis, elle se rendit compte de ce qu'elle allait dire. Elle n'avait pas à agir de la sorte, elle n'avait pas non plus à mettre sa valeur en dollars à l'avant pour montrer qu'elle aussi avait pu être à la place de Jessica, sauf que c'était discréditer sa meilleure amie et ça, elle se le refusait "non rien, laisse tomber. Tout ça pour dire que t'arrives un an en retard parce que Jessica ne vit plus là. Elle a rencontré un type ici: Ryan. Ils ont eu une aventure puis finalement il lui a conseillé de partir ailleurs pour… oublier" Pause. Puis elle reprit "En fait, je ne regrette pas de t'avoir rencontré, c'est tout ce qui vient après, que je regrette". Alors que le vent se faisait de plus en plus violent, la pluie fit elle aussi son apparition. En fait, le temps était aussi désespérant que la situation. Gabrielle finit par entrer à nouveau dans sa demeure et attendit que Tyler en face de même "Je ne pense pas que ce soit une bonne idée que tu reprennes le volant là, tout de suite. Tu veux boire ? Manger ? Parler ? Profites-en, j'ai mis mon côté Cruella de côté, là. Ca me demande un effort surhumain" Elle regarda par la fenêtre et puis se retourna pour lui demander "Tout à l'heure, t'as parlé de temps restant à vivre. Tu parlais de quoi ?" Oui, ça l'avait interpelé et maintenant qu'elle y repensait, elle voulait comprendre.
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité



Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty
MessageSujet: Re: Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique    Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  EmptyMar 28 Avr 2015 - 18:11


Il n’y avait vraiment pas de mots pour décrire ce qui venait de se passer. Si c’était le coup du hasard ou le destin qui voulait toujours continuer à s’acharner sur le pauvre Tyler qui n’avait vraiment presque rien demandé. Il ne pouvait pas faire grand chose… Il avait enfin cette occasion de parler avec Gabrielle, pour une bonne fois pour toute. Il devait la saisir, mais en réalité, il voulait fuir et ne plus la revoir. Vivre ce qui restait de sa vie, qui n’en était pas réellement une. Oui parce qu’une vie ne l’était pas si on ne faisait que de la subir et de faire des choses qui ne plaisait pas forcément à l’homme des affaires. Il secoua la tête, avec cet air de vouloir laisser tomber parce que personne ne comprendrait ce qui lui arrivait depuis tout le début, qu’il n’était pas en réelle position d’en parler. C’était idiot, Gabrielle ne le comprendra jamais parce que ça ne lui était jamais arrivé et ça ne lui arrivera jamais à elle, heureusement. Elle se mit à parler, alors qu’elle fit une pause, Ty’ avait tenté de prendre la parole à son tour, mais la phrase que la jeune femme venait de dire, lui faisait quelque chose. Tout d’un coup, l’homme des affaires se sentit très mal et cela se voyait à son visage. « Non tu peux pas dire ça Gaby… » Il l’avait appelé par son surnom qu’elle n’aurait pas accepté, mais il s’en fichait complètement. Il secoua la tête, vraiment pas d’accord « Je savais que ça t’aurait blessée, mais à ce point-là… Bordel… » Il soupira et ferma un instant les yeux pour essayer de se reprendre de ce sous-entendu… « C’était … Non .. C’est ta rancoeur qui parle là, qui t’aveugle et qui t’empêche de prendre le recul. » Il fit un geste de la main, pour essayer de lui dire de laisser tomber. Tout d’un coup, oui cette phrase c’était… Comme une bombe atomique en réalité. « On m’a souvent reproché de ne pas être honnête, je te le dis et je pense que t’es bien arrivée trop tard pour me le dire… Tu ne comprends pas et je ne pense pas que tu le comprendras. Je ne pouvais pas dire non. Je voulais dire non, mais je ne pouvais pas. » silence. Il ne dit rien pendant quelques secondes. « Tu as bien vu, comment Jess’ était heureuse à cette annonce, comment elle y croyait. Je n’aurai quand même pas eu du mal à dire non, si seulement j’ai quand même la possibilité de quitter vite fait de sa vie, mais que faire… Si je lui dis non et qu’on est coincé quand même dans cette relation à cause de mon père. » Il haussa les épaules et fit un autre soupir. « Franchement laisse tomber, je ne pense pas que tu le comprendras, même pas un jour. » Elle avait raison, elle ne le comprendrait pas et il était mieux à ce que q‘elle ne s’en mêle pas. Parce que tout cela ne la concernait pas, car c’était une histoire de famille, entre Tyler et son tyran de père. Le jeune homme ne faisait pas à attention à la voisine qui était à côté, au contraire, il s’en fichait parce qu’il n’était pas vraiment concerné et il ne vivait pas à Huntington Beach. Cependant, il rêvait bien de quitter New York où les gens ne cessaient pas de le regarder de travers, à dire dans des messes basses que c’était le toutou de monsieur Daniels.  Gabrielle se mit à répondre à propos de l’humour des avocats. Ce dont, Ty' ne tarda pas à répondre quelque seconde près de la pique qui l’avait légèrement énervé. Son visage était devenu grave suite à cette phrase. En train d’essayer de ne pas céder. « … Ça n’empêche pas que tu dois travailler ton humour pour la vie privée, parce que ça peut marcher dans le monde du droit pas là, maintenant. Je le trouve toujours aussi pourri tout comme ta pique là. » fit-il en essayant au mieux de ne pas répondre à cette pique que la jeune femme venait de lui lancer et c’était déjà assez difficile de rester tout à fait calme, sachant qu’il avait fait des choses dont Gabrielle ne lui pardonnerait probablement pas.

La voisine allait avoir du potin à raconter, des fausses rumeurs à répandre quand elle voyait non seulement Tyler s’énerver, mais aussi Gaby qui pétait aussi son câble. Encore, il manquait les roses à se balancer et il y aurait réellement de quoi faire un potin. Alors que la jeune femme s’énerva dans les paroles, Tyler serra la mâchoire et regarda discrètement autour de lui, heureusement et malheureusement il n’y avait rien autour de lui qui allait en faire les frais. « OUI j’aurais dû ! » fit-il en s’énervant encore plus qu’avant. Le débit de parole était plus rapide qu’avant et il s’énervait vraiment. « J’aurai dû faire tout ces choses que j’ai pas faites et j’aurai dû ne pas faire les choses que j’ai faites et qui m’ont amené là ! Mais ça ne sert à rien de se focaliser sur ça, puisque tout ce qui est fait est fait ! On avance et on fait tout pour ne pas refaire ces putains d’erreurs ! Ça ne sert à rien de rester en arrière et à se morfondre dessus, pour se dire que si j’avais refusé, si j’avais dis non. On n’en serait pas là ! » Ça aurait sauvé bien des malheurs à beaucoup de personnes en réalité. Ça aurait bien sauvé Tyler en premier, qui n’aurait pas eu cette envie de vouloir quitter ce monde. Il avait eu le courage de survivre avec toutes ces conneries qu’il avait bien pu faire. « J’étais tellement concentré à trouver un moyen de stopper tout ça, que ce mariage n’aurait vraiment pas lieu. J’étais tellement convaincu de trouver cette chance et je crois qu’on te l’a annoncé une heure après. Ça m’aurait quand même pas laissé le temps de te le dire en toute urgence. » Il montra ses deux mains et soupira pour essayer de se calmer, parce que ce n’était pas bon de s’énerver comme ça et ça finira avec un poële dans la figure. Ty’ retrouva un peu son calme et montra toujours ses deux mains en guise d’apaisement, il voulait mettre les choses au clair. « Jamais pour moi, tu n’as été un passe temps sans aucune importance et tu as vraiment tort de penser que les sentiments n’ont pas dû être réciproques, ça l’a toujours été même après tout ces années. Tu as tout stoppé, sans vouloir qu’on en parle. Tu t’es éloignée et forcément faut pas s’étonner que maintenant ça a disparu ! Après tout ce que tu as fais et ce que j’ai fais moi aussi. » Il savait que quelque part au fond de son coeur, il tenait toujours à elle et pour ça, il préférait se tuer de le lui dire directement…

À l’époque Tyler était un gosse de riche, qui ne savait pas quoi faire et qui n’avait réellement aucun but dans sa vie. On le lui avait vite arraché alors qu’il venait à peine de le tenir dans ses mains, le temps avait vite été court et il s’était attiré de la merde tout seul. Oui, il était ce quelqu’un d’égoïste, qui ne faisait plus réellement attention à qui ce que ce soit, qui voulait d’abord s’occuper de lui-même pour pouvoir ensuite s’occuper des autres. Il voulait sortir de la merde où il se trouvait et la plupart des gens comme Jessica ne comprendraient pas pourquoi, pourquoi il l’avait trompée et pourquoi il était allé voir ailleurs. Pourquoi ces sentiments n’avaient pas réellement été réciproques ? La réponse pouvait sembler évidente pour certains, parce que son coeur avait été pris par quelqu’un d’autre et que cette personne, l’avait rendu petit à petit. Brisé en mille morceaux à un tel point que Ty’ avait légèrement du mal à être avec des femmes, sans avoir peur que ça se termine mal…! Gabrielle lui avait fait part ce qu’elle en pensait, alors que Ty’ essayait au mieux qu’il pouvait de se calmer. Il regarda la jeune femme avec un air grave et c’était dans un soupir qu’il lui dit, en tout franchise qu'il avait gagné après tout ces années, une franchise que l’avocate ne connaîtrait pas de lui. « Quelque part ça me fait mal de devoir le dire, mais à l’époque j’étais un connard fini. Je pensais que Sawyer m’aiderait à rester, à arrêter d’être le mari infidèle que j’ai été. Je ne sais pas comment ont fait mes parents, mais eux, ils ne se sont jamais rencontrés avant une semaine du mariage et ils sont tellement différents que je me pose la question: comment ils font ? Sûrement grâce à moi et à ma soeur, ils ont appris à se connaître et à trouver les points en commun, à s’apprécier ensuite… Je ne sais pas, mais moi, je ne peux pas. J’ai pensé en être capable. » silence. Il ne dit rien pendant quelques secondes avant de reprendre « Oui je suis aussi pire que tu ne le penses. » Il avait fait le choix de tout dire à Gaby et ce n’était pas ses paroles, ni son regard et encore moins ses menaces d’avocate en noix qui allait l’effrayer et l’arrêter puisqu’il n’avait vraiment rien à perdre avec tout ça.  « Mais tu vois, rien que par sa présence j’ai presque réussi, j’ai tout arrêté et … Bon, je me suis laissé à nouveau embarquer avec une nouvelle femme. Mais je ne voulais pas divorcer et je voulais arrêter tout ce que je faisais en dehors du mariage juste pour me consacrer à lui et à Jessica. Une façon de me reprendre… » Il haussa les épaules et fit un petit sourire qui n’avait peut-être rien à faire là, mais c’était un geste nerveux. « C’était juste idiot. » Oui, c’était idiot, tout ce qu’il avait fait c’était complètement idiot. Tyler R. Daniels était en idiot et ce n’était pas vraiment nouveau pour le monde entier. « J’aurai juste dû avoir le courage de dire non à mon père et de me faire exiler en France. » D’avoir encore des emmerdes, mais peut-être moins pires que celles qu’il avait actuellement. Il aurait quand même eux des centaines d’amis et un seul ennemi.

L’énervement avait repris le dessus à nouveau chez Tyler, la voisine faisait tout son possible pour montrer qu’elle était en train de faire quelque chose d’autre et que la dispute ne l’intéressait toujours pas. Alors qu’il était clair comme l’eau de roche qu’elle restait dehors juste pour écouter et c’était ahurissant. Pour répondre aussi rapidement, à la question de Gaby, qui lui demandait quelle était sa fréquence de venue sur Huntington Beach. À dire vrai, ça augmentait et à force, Tyler sera vraiment obligé d’y rester définitivement pour l’autre entreprise qui le soulait vraiment. « Deux fois par semaine… Pour le moment » fit-il, avec une légère once d’hésitation, avant de devoir s’énerver un peu, en la pointant du doigt, assez agacé. « Ça ne t’as pas empêché de prendre ton pied de devoir me faire séparer de Sawyer comme ça, de ne pas donner vous deux, une chance que je le voie ne serait-ce qu’une fois par mois. Ça ne t’a pas empêché de dire non et de laisser un autre avocat s’en charger, car tu es nourrie par ta colère et ta rancoeur que t’as préféré de t’en prendre à moi de façon indirecte, de ne pas oser de le faire directement comme ça là, que nous sommes en train de le faire avec quelques années de retard. Donc non, moi j’estime qu’il y a une part de Gabrielle en toi qui pense à ça, juste pour me faire souffrir et m’enfoncer. » silence, et il haussa un peu les bras avant de les laisser tomber «  Et pour quoi finalement ? » Oui, pour quoi finalement ? «  Pour une romance que nous avions commencé tout les deux et que nous avions arrêté à cause de ce putain de mariage. Juste parce que j’ai pas eu le temps de prendre un putain de téléphone pour te prévenir ? Juste parce que j’ai “préféré choisir“ Jessica à toi ? » Alors que Tyler continuait toujours de s’énerver, Gabrielle le suivait dans l’énervement alors qu’il voulait répondre petit à petit, il put pas le faire qu’une douleur faciale fit son intervention ainsi que son mal de crâne immense, mais il ne le montra pas et ne lui fera pas ce plaisir là. Alors qu’il voulut ajouter une phrase en guise de réponse après cette douleur passée, Gaby était déjà passée à autre chose. Elle lui annonça qu’elle savait pas mal de choses qu’il pouvait bien prétendre. « La bonne blague. » laissa-t-il échapper avec une bonne ironie dans sa voix, avec ce petit sourire pas convaincu des dires de Gabrielle. « Tu vois cette fenêtre là, c'est celle de mon bureau et tu vois le dossier sur l'appui de fenêtre, tout ça c'est rien que pour toi. Alors certes, je ne connais pas ta vie de A à Z, mais j'en sais pas mal et j'en sais toujours plus et pour la dernière fois, arrête de dire que c'est de ma faute si tu ne vois plus ton fils, si tu t'étais réveillé un an plus tôt tu l'aurais vu » Ty’ ne put pas cacher sa surprise quand il vit son dossier à travers la fenêtre, il s’était demandé si c’était réellement le sien, vu sa grosse taille. Il avait un énorme dossier judiciaire, il le savait, il en était conscient, mais pas à ce point-là. Cela ne faisait qu’accentuer la colère sourde de Tyler qui n’en revenait toujours pas de ce que venait de dire Gaby. « Regarde toi et tu dis que je t’ai bousillé les dix années de ta vie… C’est terminé tout ça Gaby. Tu vas encore surveiller le moindre faux pas que je vais faire ? Tu te les bousilles toute seule en te focalisant toujours sur mon cas. C’est comme si tu cherchais à toujours avoir un lien avec moi, à me regarder de loin que de garder la bonne réputation à ton cabinet. Je ne suis pas malheureuresement un tueur en série. Ça m’étonnerait que tu aie même un dossier sur ce que j’ai bien pu faire à Hong Kong. » Il haussa les sourcils avec un air de lui demander si elle avait un dossier sur Hong Kong ? Ça l’étonnerait vraiment, avec tout ce qui venait de se passer et surtout ce que son père a bien pu faire.

Gabrielle n’arrivait pas à comprendre et elle ne le comprendra sûrement pas, Tyler ne pouvait pas vraiment le lui dire, parce qu’il avait bien peur qu’il finira les restants de ses jours en prison après tout. C’était quelque chose que les gens auraient du mal à pardonner. Cependant, l’homme des affaires était en train de se calmer, ainsi que Gaby. Le temps commençait à devenir de moins en moins marrant, le vent était en train de commencer à se lever et le ciel bleu était en train de disparaître. Alors qu’il venait de lui dire, pourquoi il s’était levé de cette table, juste pour la rejoindre dans une autre pièce, pour échanger leur premiers baisers furtifs. Elle ne répondait pas vraiment tout de suite, elle ne s’attendait sûrement pas à tant de franchise de la part de l’homme des affaires. C’était quelque chose qu’il n’avait pas dans le passé et qu’avec le temps, il l’avait acquise. Il soupira et son visage devint moins grave, il se sentit étrangement fatigué. Fatigué de cette vie de merde qu’il menait, et encore, il l’avait cherché. C’était ce qu’il ne cessait pas de répéter à chaque fois. « J’ai aussi fais Harvard Gaby, donc oui je connais ce taux de réussite de cette école. On ne choisit pas sa famille tout simplement, c’est ça la réponse. J’ai eu juste le malheur de tomber sur une famille qui ne me correspond pas du tout. J’imagine que s’il y a bien quelqu’un d’autre que moi, je pense qu’il lui serait arrivé les mêmes merdes. » fit-il en train d’essayer de répondre à cette question, il se mit à rire un peu, parce qu’il trouvait ça drôle, de faire tout ces choses en retard. Les nerfs lâchaient chez Tyler. Il baissa le regard avec ce sourire aux lèvres. « C’est tout moi craché. Arriver toujours en retard pour quelque chose d’important, de ne pas avoir fait ce qu’il fallait. »  il releva le regard vers Gaby, sans le sourire « Je regrette de tout ce que j’ai bien pu faire, de tout ce qui vient de se passer. Dès à l’annonce du mariage, j’ai su que les choses allaient se gâter, mais pas à ce point-là. » il secoua la tête, approuvant la dernière phrase de Gabrielle « Je regrette bien aussi le temps où nous nous sommes rencontrés pour la première fois et que nous nous rencontrions derrière le dos de Jessica. » silence. «  D’avoir cet espoir de pouvoir vivre une vie ensemble. »

Alors que la pluie commençait à tomber, en ce mois d’avril ? Sérieusement ? Tyler n’en revenait pas qu’il puisse pleuvoir en Californie, au mois d’avril. En plus, il ne devait pas oublier d’écarter que tout était possible avec lui, même les pires situations. Alors qu’il se demandait s’il devait tout de suite entrer dans la voiture, puisque les chances que Gabrielle lui ferme la porte au nez étaient grandes, il fut surpris qu’elle l’invitait en réalité à entrer chez elle. Il hésita un long moment avant de décider finalement d’entrer aussi, dès qu’il avait senti que la pluie était un peu trop forte. « T’es pire que Cruella si tu veux mon avis… » c’était là sa façon de remercier ou de la complimenter ? Il devait se calmer un peu le petit malin, Gabrielle pouvait toujours le mettre dehors ! « Mais non merci. Je vais rester jusqu’à ce que le temps se calme. » fit-il en mettant ses mains sur ses hanches. Il survivait cette partie de la journée avec la douleur faciale, mais elle n’était pas pire que les autres fois. Oui, il n’allait quand même pas rester chez elle alors qu’ils étaient surtout dans de mauvaises termes. En réalité, Tyler ne savait plus vraiment sur quel pied danser et il s’en fichait actuellement. « Tout à l'heure, t'as parlé de temps restant à vivre. Tu parlais de quoi ? » demanda-t-elle, alors qu’elle regardait par la fenêtre.

Silence.

Tyler mit les mains dans les poches de son pantalon et s’approcha un peu de Gaby, pour  regarder par la fenêtre, la pluie tomber. Quel temps de merde. Il fit un gros soupir et il répondit à Gabrielle finalement « Que tu devrais ranger vite fait ce dossier, parce qu’il ne va pas te servir à grand chose pour les années à suivre. » Il n’était pas vraiment sûr de vouloir l’annoncer, mais comme il l’avait pensé plus haut, il n’avait vraiment rien à perdre… « Anévrisme cérébral, le monde a encore cinq ans à me supporter si je ne choisis pas une solution médicale pour me sauver de ça. » Il n’avait pas envie de se sauver, si c’était pour augmenter son espérance de vie… À vivre comme ça, sans avoir un espoir de voir son fils, en faisant quelque chose qu’il détestait, être obligé d’être sous les ordres de son père et à attendre sa mort pour qu’il soit complètement libre. Qui, en réalité était une chose qui n’allait jamais arriver. « Je n’ai vraiment pas eu de chance avec tout ça. Je ne me suis pas rendu compte qu’à ce moment là, lors de l’annonce de ce mariage j’ai eu un choix à faire. Entre accepter sans broncher la décision de mon père et refuser, pour ensuite être banni de la famille et poursuivi en justice par mon propre père. J’ai juste pris peur à ce moment-là. » Il regarda Gabrielle après la pluie, qui en réalité correspondait bien à l’ambiance de la conversation. Il haussa les épaules et lui dit tout simplement. « J’ai fais le choix d’être celui que je ne suis pas réellement et que je ne le serai probablement jamais… »
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité



Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty
MessageSujet: Re: Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique    Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  EmptyMer 29 Avr 2015 - 20:27

Normalement, Gabrielle devait passer sa soirée à revoir des dossiers, comme elle en avait l'habitude, parce qu'elle avait l'impression que bosser à temps plein, tout le temps, même en rentrant chez elle, lui permettait d'avancer. Finalement, il n'y avait que dans son travail où elle excellait, où elle progressait. Sa vie privée stagnait depuis quelques années. De temps en temps, ses parents le lui rappelaient, mais rapidement elle l'oubliait, ou le niait totalement. Elle avait des proches qui lui rappelaient qu'il n'y avait pas que le boulot dans la vie, comme Liam qui la forçait bien souvent à aller boire un verre à gauche ou à droite. Parfois, elle avait aussi des nouvelles de Jessica et lorsqu'elle ne lui demandait rien concernant son mariage ou Tyler, tout allait bien et elle était même ravie de l'entendre. Quelque part, elle avait l'impression que si elle revenait, ça serait plus facile, parce que Jessica était ce quelqu'un depuis qu'elles étaient petites. Ce quelqu'un sur qui on pouvait compter, ce quelqu'un envers qui la loyauté existe... Normalement. Ces moments passés avec Ty' dans le dos de Jessica, lui revenaient souvent en mémoire, parce qu'elle ne cessait de se demander si tout ça était vraiment une trahison. Si elle avait su dès le début que Tyler était promis à Jess', se serait-elle laissée embarquée ? Non, probablement pas, parce qu'à ce moment-là c,'était sa meilleure amie qui comptait avant elle. Probablement que c'aurait été plus simple et qu'au jour d'aujourd'hui Gabrielle aurait une vie normale. Probablement même qu'elle ne vivrait pas à Huntington Beach, mais bien dans les Hamptons, là où son père voulait qu'elle vive, avant. Avant que tout cela ne se passe, avant qu'elle ne croise le chemin de ce grand brun aux yeux bleus qui se trouvait là, en face d'elle avec ce visage qui se décomposait au fur et à mesure que la discussion progressait, tout comme celui de Gabrielle. C'était le genre de discussion qu'ils auraient dû avoir plus tôt, parce qu'entre-temps les non-dits s'étaient empilés au fil des années et ils étaient tous de plus en plus blessant. A force de savoir, Gabrielle se rendait compte qu'au final, la perfection n'existait pas, ou du moins, elle en était loin. Elle n'était pas cette fille incapable de faire un pas de travers, elle n'était pas non plus cette fille qui avait une solution à chaque problème. Avant, elle était certaine qu'en s'éloignant, tout irait mieux, parce qu'au final, elle ne connaissait pas vraiment Tyler. Il avait débarqué dans sa vie tellement rapidement, qu'il aurait pu en sortir aussi facilement, alors elle s'est écartée, sans rien dire, sans aucun mot, comme si de rien n'était, comme si tout ça n'avait jamais existé, comme si Tyler n'avait été que le garçon promis à sa meilleure amie. « Je savais que ça t'aurait blessée, mais à ce point-là... Bordel... » Elle releva les yeux vers Tyler. Avait-il été aveuglé par son coté psychorigide ? Peut-être, parce que ces dernières années, les fois où il avait pu voir Gabrielle, c'était en tant qu'avocate et non pas en tant que "Gaby", comme il venait de l'appeler. En voyant qu'il cherchait ses mots, elle se tut, attendant la suite « C'était ... Non .. C'est ta rancoeur qui parle là, qui t'aveugle et qui t'empêche de prendre le recul. » Elle fit un geste de gauche à droite avec son visage "Non. Si c'était vraiment ma rancœur qui parlait, à la seconde où je t'ai vu derrière ma porte d'entrée, t'aurais surement pris ma main dans ta figure. Alors non, c'est pas ma rancœur qui parle." Gabrielle repensait à cette histoire de mariage forcé. Elle en parlait avec Tyler et probablement que c'était ce qui l'avait le plus blessé dans cette histoire: elle n'arrivait pas à comprendre comment il avait pu accepter ce mariage alors qu'elle, elle était certaine que ça n'aurait jamais pu continuer entre sa meilleure amie et lui. Elle voulait néanmoins lui laisser le bénéfice du doute, mais elle ne parvenait néanmoins pas à le comprendre, parce que ses parents à elle ne se seraient jamais permis de lui imposer quoi que ce soit. Et elle ne se serait jamais laissée faire non plus. "Je ne peux pas le comprendre, Tyler, mais je suis prête à te laisser le bénéfice du doute. Sauf que j'arrive pas à passer outre de ça, de ce mariage. Toi, t'as l'air de faire comme si tu ne t'étais jamais marié, comme si ça n'avait eu aucune importance pour toi, mais on parle d'un mariage et puis plus tard, d'un enfant. D'une vie quoi !" Et puis il vient à parler de Jessica, qui était heureuse lorsqu'elle avait appris que l'homme de sa vie allait être Tyler. Oh, ça oui, Gaby l'avait bien vu. Elle avait même dû se forcer à être heureuse, et même se forcer à croire qu'elle était heureuse pour sa meilleure amie, pour vraiment le devenir. "Ah ben ça oui, j'ai vu, merci. Mais tu vois, je me suis effacée pour elle, parce qu'elle était heureuse, parce que t'étais l'homme parfait dans sa vie, au début. Je me suis effacée parce que justement, on se connaît depuis qu'on a 8 ans et qu'il s'agit d'une des personnes les plus importantes pour moi. Mais je sais pas... Si on lui avait tout dit, j'ose espérer qu'en tant que meilleure amie, elle aurait pu... S'effacer, aussi, tu vois ? Oui, elle aurait été déçue, mais elle aurait pu être contente pour moi, parce que moi, c'est ce que j'ai fait. Je me suis effacée pour elle, alors elle l'aurait fait, non ? Si moi je l'ai fait, pourquoi pas elle ? Et puis à ce moment-là t'aurais pu parler à ton père, non ? Pour lui, moi ou Jess ça fait quoi ? C'est parce que je ne suis pas aussi blanche que toi, que ça ne lui aurait pas plu ? Tu vois, c'est toutes ces questions-là que je me pose, Tyler, parce que je n'ai pas de réponse, alors je me les pose encore et j'essaie de les trouver, ces réponses, mais je n'y parviens pas, alors je n'oublie pas et je vis avec. Vous avez une fin à votre histoire, vous: un divorce. Mais moi, j'ai quoi ? Des non-dits, des questions sans réponses." En réalité, elle voulait surtout se convaincre elle. Gabrielle avait préféré mettre son égoïsme de côté pour que sa meilleure amie soit heureuse, mais à l'inverse, est-ce que Jessica aurait fait pareil ? Au fond, elle en était certaine, mais malgré tout un doute planait et rien que pour avoir cette réponse-là, elle avait parfois envie de tout déballer à Jess, juste pour savoir si leur amitié à elles n'est pas aussi fausse que son mariage avec Tyler. Gabrielle avait osé faire de l'humour, ou plutôt du sarcasme qu'elle avait voulu faire passer en humour, juste pour justifier son geste, qui visiblement, passait mal « ... Ça n'empêche pas que tu dois travailler ton humour pour la vie privée, parce que ça peut marcher dans le monde du droit pas là, maintenant. Je le trouve toujours aussi pourri tout comme ta pique là. » Gardant les bras croisés contre sa poitrine, elle rit. Elle rit jaune, certes, mais elle rit avant de poser ses yeux sur Tyler "En réalité, c'est parce que tu ne me donnes pas envie de rire. Parce que je t'assure, de l'humour, j'en ai, mais non, pas avec toi, j'y arrive pas."

Là, tout de suite Gabrielle avait juste envie de prendre le premier pot de fleurs qui passe et le lancer sur la voisine, parce que cette vieille chouette voulait toujours tout savoir, et même si elle adorait la maison que lui avait légué Jessica, elle aurait préféré qu'elle emporte ses voisins avec elle. Alors finalement, elle se concentra à nouveau sur la conversation qu'elle avait avec Tyler. Ce qu'il disait avait un sens, et probablement que lui, avait la solution qui faisait qu'il arrivait plus ou moins à avancer, peut-être... Il allait de l'avant, mais Gaby, elle, restait dans le passé. Son entourage avançait, passait à côté d'elle, la regardait, et continuait d'avancer, mais elle restait là, elle, et ne cessait de se retourner vers son passé dans l'espoir qu'un jour, il puisse se marier avec son présent et que tout se termine bien. Elle laissa son regard se perdre dans le vide, mais écoutait toujours autant Tyler, parce qu'elle savait que quelque part, il avait raison: il fallait avancer, mais elle n'y parvenait pas et puis elle pose à nouveau son regard sur lui. "Tu dis ça comme si c'était le truc le plus facile à faire. Tout ça, c'était pas rien pour moi, alors non, j'arrive pas à avancer parce que j'ai l'impression que mon passé n'est pas... complet. Tu sais, comme un jeu, tu remplis toutes les conditions et tu passes au niveau suivant, moi j'ai des objectifs qui ne sont pas remplis, il me manque des données, des infos, ou je ne sais même pas ce qu'il me manque en fait, mais j'y arrive pas parce que j'ai une impression d'inachevé ! Sauf que j'ai personne pour m'aider, parce que je ne peux pas en parler, donc ça prend plus de temps. Peut-être que je devrais aussi trouver un type avec qui me marier, faire des enfants et comme ça, j'avancerais et j'oublierais tout. J'imagine que c'est ça la solution, non ? C'est pas ta solution, Tyler ? C'est pas ça qui t'a aidé, toi ?" A force d'écouter Tyler qui répondait à ses questions, elle se rendait compte qu'importe les réponses qu'il pourra donner, ça ne sera jamais suffisant pour la réconforter elle, parce que c'était fait et c'était irréversible. Alors elle attendit qu'il termine sa phrase "Laisse tomber cette histoire de mariage, Tyler. De toute façon, tu pourrais me donner toutes les réponses possibles à cette question ça ne sera jamais suffisant et je continuerai toujours à me poser cette sempiternelle question "pourquoi pas moi ?". Sauf que voilà, c'est fait et pour toi ça a l'air d'être vraiment passé et tant mieux, si t'arrives à vivre avec, c'est tout le bien que je te souhaite, vraiment. Mais moi je n'y arrive pas, donc non... ça ne sert à rien. Je n'aurais pas dû te poser la question" Gabrielle s'adossa contre le chambranle de sa porte d'entrée et se contenta de porter sa main à ses lèvres, elle avait l'impression que les dires de Tyler l'enfonçaient toujours un peu plus, parce que justement, c'était passé. Peut-être était-ce aussi une des raisons pour laquelle elle ne voulait pas avancer, parce que tout ce qu'il était en train de lui dire était passé et que dans ce passé, elle n'était pas l'avocate qui avait fait de sa vie un véritable enfer. Dans ce passé, on ne parlait pas encore de mariage, pas de Sawyer, dans ce passé, elle était vraiment épanouie et pas seulement dans son travail. « Jamais pour moi, tu n'as été un passe temps sans aucune importance et tu as vraiment tort de penser que les sentiments n'ont pas dû être réciproques, ça l'a toujours été même après tout ces années... » Elle leva les yeux vers lui et soupira, comme si elle ne voulait pas en savoir plus et qu'il en avait déjà trop dit, mais il continua «...Tu as tout stoppé, sans vouloir qu'on en parle. Tu t'es éloignée et forcément faut pas s'étonner que maintenant ça a disparu ! Après tout ce que tu as fais et ce que j'ai fais moi aussi. » Elle fronça les sourcils. "Mais tu t'attendais à quoi, Tyler ? Qu'on allait continuer à jouer la comédie comme ça, dans le dos de Jessica toute notre vie. Pour toi, c'était qu'une femme comme les autres, moi c'était ma meilleure amie. T'aurais fait quoi, à ma place, sincèrement ? En parler ça aurait servit à quoi, vu que de toute façon, le résultat est le même. Tu ne pouvais pas me demander de rester là dans l'ombre à attendre que tu décides de divorcer, si bien qu'un jour t'arrives à divorcer. T'imagines le genre de meilleure amie que j'aurais été si j'avais fait ça ? Ne me remets pas tout sur le dos, Tyler. C'était pas à moi qu'il fallait dire la vérité, c'était à Jessica. Et je n'allais pas non plus rester dans vos pattes à voir ô combien elle était heureuse à ce moment-là, avec toi. C'était beaucoup plus facile pour moi de couper court, de faire comme si rien ne s'était passé. Je..." Et puis elle se stoppa pour respirer et retrouver ses esprits "En réalité, je pensais que ça serait plus simple de t'oublier comme ça, parce que finalement, on ne se connaissait pas énormément. T'as débarqué dans ma vie rapidement, j'étais certaine que t'oublier et faire comme si de rien n'était serait... facile. Tu pouvais sortir de ma vie aussi rapidement que t'y étais entré..." Elle se mordit la lève, hésitante. Pouvait-elle vraiment baisser sa garde comme ça, aussi facilement ? Au point où elle en était de toute façon... "Sauf que j'en suis toujours au même stade, j'attends que ça passe, plus de dix ans après" elle lâcha un rire nerveux, parce que sa situation était pathétique, ça n'avait absolument rien de marrant. Probablement qu'elle devrait faire appel à un psychiatre afin de pouvoir l'aider à s'en sortir, mais elle trouvait ça tellement stupide. Elle avait grandi sans connaître ses réels parents. Pour certains enfants, c'était important de les connaître, pour avancer alors qu'elle, elle s'en contre-fichait totalement de savoir qui pouvait être son père et comment était sa mère. Par contre, elle n'arrivait pas à faire face à son passé concernant un seul homme. Pourquoi fallait-il que ça tombe sur lui ? Elle n'en savait rien, mais c'était comme ça. "C'est marrant parce qu'ordinairement... Jess et moi, on n'est jamais attirées par le même genre d'homme. On n'a pas les mêmes goûts, je suppose, et ce, depuis qu'on a l'âge de s'y intéresser. Toi t'es l'exception et c'est... blessant comme situation"

Gabrielle était attentive à ce qu'elle entendait. Ty lui racontait qu'il avait eu l'espoir que ça aille mieux, qu'il avait au moins essayé. Dans un sens, ça la soulageait, pour Jessica et aussi pour ce qu'elle pouvait penser de lui. Autrement dit, il remontait un peu dans son estime, même si elle avait préféré qu'il utilise un autre prétexte que son fils pour ça. Pouvait-il vraiment se comparer à ses parents ? Gabrielle ne pouvait pas en juger, puisqu'elle ne les connaissait que de vue, parce que ses parents à elle connaissaient les Daniels. "Mais pourquoi tu ne lui as pas simplement dit, Tyler. Je sais pas, t'aurais pu lui dire que t'y arrivais pas. Que t'avais essayé, mais que tu ne pouvais pas continuer. Elle ne pouvait pas te forcer et elle aurait surement demandé à divorcer. Peut-être même qu'aujourd'hui, elle n'aurait pas demandé la garde exclusive de Sawyer et honnêtement, je pense que ça aurait été moins dur et moins blessant pour elle que le mensonge..." Gabrielle était beaucoup plus calme et son timbre de voix plus posé. « C'était juste idiot. » Elle soupira encore, parce qu'elle savait qu'un enfant n'était pas la clé de tous les couples. "Est-ce que t'es certains que tes parents sont vraiment heureux ensembles ? Est-ce que t'es sûr que ta mère a réellement toute l'attention que ton père lui doit ? Avant de vouloir faire comme eux, il faut que t'en sois sûr et un enfant, ça ne résous pas tous les problèmes. Ca les repousse, parce que sur le moment t'es heureux d'avoir un fils, mais au final, ça n'a rien changé à votre problème et là, maintenant, pour Jessica, c'est son fils à elle. La preuve: elle a voulu la garde exclusive."

Tout comme Gabrielle, Tyler faisait des allers et des retours entre Huntington Beach, mais beaucoup plus fréquemment qu'elle, parce que son travail était maintenant à Huntington, même si elle gardait quelques clients à New-York. Elle avait aussi ses parents qui l'y attendaient, parfois. Sauf que l'hésitation qu'employa Tyler l'interpella. Pour le moment ? Il comptait changer la fréquence ou quoi ? Gabrielle lui adressa un léger sourire et ajouta une touche d'humour dans ses dires, mais pour une fois, c'était vraiment de l'humour. "Si tu viens vivre ici, je te lègue la maison de ta femme et je fous le camp à New-York, je te préviens" Alors qu'il revenait avec cette histoire de garde, elle leva les yeux au ciel. C'est reparti. "J'ai aucun droit sur lui, moi. Je ne suis pas responsable de ce gamin ni de chez qui il doit aller. A un moment faudrait peut-être que tu te le rentres dans le crâne. J'ai juste fait mon travail pour ma meilleure amie, excuse moi si ça te paraît anormal. J'ai été honnête dans ce que j'ai fait, et de toute façon, ça ne t'a pas empêché d'oublier que t'avais un fils. Là preuve, je te dis, t'es là un an en retard." Elle le laissa continuer et puis repris "Et t'as déjà essayé de dire non à Jessica ? Puis pourquoi j'aurais laissé ma place à un autre avocat ? Pour t'épargner alors que toi, tu ne m'as pas épargnée? Tu crois que l'autre avocat aurait fait quoi ? Il aurait apporté les mêmes preuves que moi, et le résultat aurait été identique. Tu te serais senti mieux de savoir qu'il ne s'agissait pas de moi ? Je doute, ou alors ton fils ne compte pas vraiment pour toi, Tyler. Arrête de tout confondre, ce qui importe dans cette histoire de garde, c'est pas moi ou l'autre avocat, c'est Sawyer. J'ai fait ce que ma cliente m'a demandé, en apportant des preuves qui ont pu convaincre un juge et au passage, je t'interdis d'insinuer que j'utilise cette histoire de garde pour me venger de toi. Dans cette histoire, j'ai l'impression d'être la personne fautive, avec toi. Si t'avais été un mari modèle, t'en serais pas là. Si t'avais su parler avec ton père, t'en serais pas là non plus ! A un moment ça serait bien que t'assumes tes erreurs." Elle marqua une pause et réfléchit... "T'aurais préféré que je lui dise que je ne voulais pas me mêler à vos histoires de couples parce qu'en réalité, derrière tout ça, il y avait eu une histoire, entre nous deux ? Si c'est vraiment ce que tu veux, je peux encore le faire tu sais, le téléphone n'est pas loin, je peux le prendre, l'appeler et tout lui balancer et en bonus, lui demander de revenir d'Europe pour t'accorder une garde alternée. Peut-être que ça te donnerait une leçon de ce qu'est d'assumer ses choix ?" Et la suite fut plus douloureuse à entendre: « Pour une romance que nous avions commencé tout les deux et que nous avions arrêté à cause de ce putain de mariage. Juste parce que j'ai pas eu le temps de prendre un putain de téléphone pour te prévenir ? Juste parce que j'ai "préféré choisir" Jessica à toi ? » Gabrielle se ferma instantanément. Elle lui adressa un regard noir. Le voir résumé cette dite "romance" aussi facilement et avec autant de recul la blessait plus qu'elle ne l'aurait imaginé "Ben tu vois, Tyler Daniels. Tu peux être franc, quand tu veux. Franc et honnête, c'était tout ce que je voulais, merci. A partir du moment où tu la préfères elle à moi, il n'y a pas de raison pour que moi, je n'en fasse pas autant, tu vois ? Alors non, il n'y avait aucune raison pour que je ne fasse pas ce qu'elle me demande".

Gabrielle avait le dossier qui traitait de Tyler dans son bureau. Ce dossier était prêt à être archivé, parce qu'il n'avait plus de raison d'être, jusqu'à la prochaine fois si réellement prochaine fois il y a. Depuis le temps qu'elle devait le classer, il avait sans doute pris la poussière, à moins que sa femme de ménage ait prit soin de tout faire disparaître. A chaque fois, elle ne cessait de demander à Gabrielle ce qu'elle devait faire de ce dossier, justement. Pouvait-elle le ranger ? Non. Pouvait-elle le déplacer ? Non plus. Un jour, elle lui avait même fait remarquer que le dossier n'avait pas bougé d'un millimètre depuis deux semaines et donc, qu'elle ne travaillait plus dessus, mais Gaby avait réussi à lui faire comprendre qu'elle s'en chargerait-elle, un jour... Peut-être. En attendant, le dossier était bien là. Un soir, elle s'était rendu compte que tous les prétextes étaient bons pour garder ce dossier quelque part, pas loin. « Regarde toi et tu dis que je t'ai bousillé les dix années de ta vie... C'est terminé tout ça Gaby. Tu vas encore surveiller le moindre faux pas que je vais faire ? Tu te les bousilles toute seule en te focalisant toujours sur mon cas. C'est comme si tu cherchais à toujours avoir un lien avec moi, à me regarder de loin que de garder la bonne réputation à ton cabinet. Je ne suis pas malheureuresement un tueur en série. Ça m'étonnerait que tu aie même un dossier sur ce que j'ai bien pu faire à Hong Kong. » En réalité, elle ne le surveillait pas, non. Elle attendait juste que les infos viennent, toutes seules et si elles ne venaient pas, alors il serait encore temps dans deux ou trois ans de ranger ce dossier, non? "Je suis l'avocate de Jessica, pas la tienne, alors à moins que Hong Kong ait un rapport avec elle, je m'en contre-fiche de ce que t'aies bien pu faire, Tyler. Ca serait dommage de descendre un peu plus dans mon estime, je t'assure. Je n'abuse pas de mon boulot pour te traquer, je ne savais même pas que t'étais parti à Hong Kong, c'est dire !" Gabrielle préférait ne pas répondre à la première partie de la tirade de Tyler, parce qu'au fond, il avait un peu raison, mais encore fallait-il l'admettre. En attendant, son dossier prenait la poussière, ce qui voulait dire qu'elle ne s'amusait pas à le relire sans cesse, juste pour entretenir ce dit lien. Gabrielle avait vraiment l'impression de ne pas être aussi bien que Jessica, ou tout simplement de ne pas le mériter autant qu'elle avait eu la chance de le mériter. Elle avait d'ailleurs parlé avec son père, en lui demandant si en devenant avocate elle l'avait déçu. Peut-être que ce n'était pas assez bien qu'elle le pensait, et ce, même si elle était fière de sa profession qui, avec le temps, était devenue une véritable vocation. Son père lui avait évidemment répondu que non, qu'il était fier d'elle et en tout objectivité. Certains parents pleurent pour voir des enfants avec un parcours similaire à celui de Gaby, alors une fois de plus, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi pas elle. D'autant plus que Jessica, elle, n'avait pas fait Harvard pour de l'art. Elle se pinça les lèvres, preuve que malgré les efforts de Tyler à vouloir répondre à sa question, elle n'était pas satisfaite de la réponse, mais ça, il n'en pouvait rien. Visiblement, il ne savait même pas pourquoi Jessica et pas Gabrielle. Peut-être que ça ne leur avait simplement pas traversé l'esprit ? "D'accord. Tu sais quoi? Je crois que je vais me dire que ça ne leur a simplement pas traversé l'esprit, sinon je risque vraiment d'aller leur poser la question moi-même, à tes parents. Quitte à ce qu'il me prenne pour une folle, j'en sais rien." Elle l'écoutait toujours parler. C'est vrai qu'il avait un an de retard, parce que ça faisait un an que Jess et Sawyer étaient partis, mais c'était pas comme s'ils ne reviendraient pas "Ca va, de toute façon, elle compte revenir dans les prochaines semaines pour une semaine ou deux. Tu pourras toujours t'expliquer avec. L'espoir n'est pas totalement perdu..." Gaby lui adresse un sourire tellement forcé qu'il se voit à peine. Elle est heureuse de se dire que Jessica reviendra une ou deux semaines, parce que quelque part, ça lui fera l'effet d'une bouée de sauvetage, mais d'un autre côté, avoir Jessica et Tyler dans la même maison, même une heure, ça allait être étouffant, alors probablement que ce jour-là, elle décidera d'aller à New-York, ou simplement... Ailleurs... « Je regrette de tout ce que j'ai bien pu faire, de tout ce qui vient de se passer. Dès à l'annonce du mariage, j'ai su que les choses allaient se gâter, mais pas à ce point-là. » Toujours appuyée contre la porte de sa maison, elle gardait ses yeux fixés sur Tyler. Et tout ce qu'il disait, d'un côté, ça lui donnait un peu plus d'espoir, non pas vis-à-vis de ses sentiments, mais peut-être à ce problème qui l'empêche d'avancer: la rancœur. "Objectivement, en tant qu'avocate, j'avais pas à discuter de ce que me demandait Jessica, parce que dans un sens, c'était légitime, bien que pour Sawyer c'est pas la meilleure solution. Mais en tant que meilleure amie, je n'aurais pas dû sauter sur l'occasion pour approuver ses choix. Parce que ça n'a soulagé personne. Pas elle, pas moi et certainement pas toi. J'aurais dû lui dire qu'elle aurait pu sauver un peu les meubles, au moins pour son fils, parce que je crois que c'est important pour un enfant de pouvoir profiter de ses deux parents. Elle n'aurait jamais pu se passer de son père elle, et moi non plus. Sauf qu'aussi bien elle que moi, on a été aveuglées et on n'a pas pensé à lui. Je t'en veux, Tyler, c'est vrai et c'est bien réel, mais qu'importe ce que je fais, ça ne s'arrête jamais. Je pourrais encore engager un tueur à gages, j'aurais toujours la même rancœur et Sawyer n'a pas à subir ça, il y est pour rien lui. Jess, c'est légitime, mais pas moi, et ce, même pour elle parce que je crois que si elle n'était pas allée aussi loin dans sa soif de vengeance, aujourd'hui, elle se sentirait beaucoup mieux. En fait, c'est dangereux ce qu'il se passe là, parce qu'on nourrit toutes les deux une rancœur au fur et à mesure du temps et je pense qu'à un moment ça va se retourner contre nous, parce qu'elle m'en voudra, et je lui en voudrai et ça ne cessera jamais. Sauf que la machine est en route et je ne sais pas comment l'arrêter. Enfin si, à un moment, je croyais vraiment que ce Ryan pouvait faire office de stop, parce qu'elle avait l'air bien, jusqu'à ce que son passé la rattrape. En fait, plus le temps passe et plus j'ai l'impression que si je lui avouais tout, ça stopperait cette machine, ou pire ça l'accélérerait." Gabrielle croisa ses bras contre elle et les yeux dans le vide, elle ponctua les dires de Tyler par un simple "Je crois que si je reste autant dans le passé, c'est parce que tout ce passé me manque. Le présent est assez effrayant, alors je reste dans le passé et j'avance à mon rythme, en limitant la casse. C'était beaucoup plus simple avant..."

Le temps changeait et la pluie tombait de plus en plus au point que Gabrielle se sentait presque obligée de proposer à l'homme des affaires d'attendre que ça se calme pour repartir. Elle ne voulait pas, en plus, être celle qui l'avait forcé à partir par un temps pareil. Aussi, voir sa voisine épier tous leurs faits et gestes l'énervait. Tyler finit par accepter. Pire que Cruella? Pas possible, parce que cette femme était vraiment horrible. "Moi quand je vois Cruella, j'ai des envies de meurtre. C'est vraiment ce que tu ressens à chaque fois que tu me vois ou à chaque fois que t'entends parler de moi? C'est charmant". Elle lui adressa un léger sourire et l'avait lancé sur un tout autre sujet. Ce genre de sujet qu'on lance en l'attente de quelque chose: ici, que la pluie se calme. Elle s'attendait à une réponse immédiate, mais n'entendant rien venir, elle se retourna vers Tyler en appuyant son regard afin de l'inciter à répondre. « Que tu devrais ranger vite fait ce dossier, parce qu'il ne va pas te servir à grand chose pour les années à suivre. » Elle fronça les sourcils "C'est pas ce dossier qui te fait fuir, j'espère? Rassure-toi, il est censé être archivé, je dois juste prendre le temps de le faire", mais en réalité, elle ne s'attendait pas à ce qui allait suivre, loin de là. Elle ponctua ses dires d'un sourire quand il lui annonça son anévrisme. Cette annonce eut l'effet d'une bombe au point qu'elle avait simplement l'impression d'avoir mal compris "Pardon?" En voyant son air grave, le sourire de l'avocate s'évapora petit à petit alors qu'elle comprit qu'en réalité, elle avait bien entendu. Elle ne savait comment réagir, ni quoi dire. Elle avait toujours réponse à tout, ou presque, mais là, il avait réussi à lui couper toute envie de répondre quoi que ce soit. En fait, elle ne réalisait tout simplement pas "T'es sérieux ? En plus, c'est quoi cette formulation de phrase, là "Si je ne choisis pas une solution pour me sauver" Evidemment que tu vas choisir une solution pour te sauver" et là, c'est la panique totale, parce qu'elle s'attendait au pire quant à la réponse de son interlocuteur. Une vague de culpabilité la submergeait. Dans sa poitrine, elle sentait son cœur s'accélérer, toujours plus vite au point qu'à un moment, il allait forcément exploser. Elle le fixait, toujours, elle voulait des explications et au lieu de ça, il lui parlait encore de ce mariage. Sauf que là, avec ce qu'il venait de lui dire, c'était comme si tout le reste n'avait plus d'importance, parce qu'en fait, il y avait toujours pire dans la vie de Tyler. Ca ne s'arrêtait jamais, c'était constant, c'était une vie de merde. Elle le fixa toujours sans rien dire, parce qu'elle ne savait pas quoi lui dire. Qu'elle était désolée ? Oui, mais ça changerait rien à sa vie à lui. Qu'elle avait peur pour lui ? Oui, aussi, mais contrairement à lui, c'était rien du tout sans doute. Finalement, elle s'approcha de lui afin de le serrer contre elle. C'était surement la seule chose qu'elle pouvait lui apporter comme réconfort, parce qu'elle ne savait quoi lui dire verbalement. Elle lui murmura simplement "On s'en fout du mariage, Tyler. Tout ça, tu peux le changer, mais pour ça il faut que tu le veuilles. Fais-le au moins pour ton fils si tu ne veux pas le faire pour toi... S'il te plaît et peut-être un peu pour moi aussi, tu me dois au moins ça...".
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité



Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty
MessageSujet: Re: Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique    Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  EmptyJeu 30 Avr 2015 - 21:06


Est-ce que tout allait bien pour Tyler avant qu’il ne revoit Gaby, sur ce seuil de la porte de la maison qui aurait pu appartenir à Jessica ? Non. Est-ce que tout allait bien avant que Ty’ ne rencontre Gaby ? Oui. Quand il avait appris qu’il allait se marier avec Jessica ? Non. C’était à partir de ce moment-là que les choses avaient commencés à se gâter pour lui, tout s’était enchainé comme un effet de domino qui tombait sur l’autre. C’était un coup très difficile pour Tyler et la majorité de personnes étaient étonnés de le voir toujours là, toujours vivant et faisant comme si rien n’était. Alors qu’au fond, il était un homme bien blessé et qu’il infériorisait le tout en lui, parce qu’il ne pouvait pas extérioriser. Il ne faisait confiance à personne, il y avait quelques de ses amis, mais ils ne comprendraient pas. Son père ne le comprendrait pas, il lui demanderait de se taire. Sa mère c’était quelque chose de plus compliqué et elle était plus proche de Lorelai. Quant à sa soeur, elle prenait la mouche pour rien, elle ne lui faisait pas confiance depuis le coup qu’il avait fait au lycée. Elle prenait tout les choses au sérieux et c’était sa faute si elle n’avait pas pu être la reine du bal. Au moins, Tyler avait empêché sa soeur de se rendre un peu ridicule avec cette mode de l’époque. Le remerciement de sa soeur était le pire qu’il aurait pu imaginer et il s’était tapé la honte totale pendant tout le lycée, mais il ne s’était jamais laissé démonter. Il avait gardé la tête haute et avait fait comme si rien n’était et tout le monde avait arrêté de l’embêter avec ça, parce qu’ils voyaient que ça ne l’affectait pas réellement. Sauf quelques malins qui connaissaient bien la technique de ce jeune homme, car ils faisaient de même quand ça leur arrivait. En réalité, ça faisait mal à Tyler de lui rappeler quelque chose qu’il n’avait pas vraiment fait, sa soeur avait tout inventé et pour se venger pour une soirée ratée… Alors que lui, c’était ses années au lycée. Le jeune homme était heureux que cela s’était terminé et avait pu avoir Harvard, il pensait pouvoir recommencer à zéro et de ne plus avoir à faire avec cette mentalité de remuer le couteau dans la plaie. Il était bien naïf à cette époque c’était vrai, mais l’espoir faisait vivre pour Tyler. Le lycée bien que ça avait été son petit cauchemar pour commencer l’avait énormément aidé pour la suite, on lui avait imposé d’être quelqu’un qu’il n’était pas vraiment, on lui avait donné le choix entre étudier la médecine ou les droits. La famille Daniels était constituée de membres d’avocats ou de médecin à la renommée nationale et internationale. Il ne savait pas ce qu’il aurait pu faire en réalité, si on ne lui avait pas imposé un choix, mais ce qui était évident pour tout le monde, il adorait la médecine parce qu’il pouvait sauver tout le monde, il pouvait sauver les gens et il adorait voir les sourires aux visages, le soulagement. Il aimait prendre les risques et être indispensable. La médecine avait été la solution à tout, sa vie professionnelle où il ne mêlait pas réellement sa vie privée dedans. C’était son échappatoire et on le lui avait retiré ça, en plus de lui avoir retiré son fils. C’était comme lui retirer une raison de plus pour vivre. Où est le rapport avec Gabrielle ? Que quoiqu’il advenait, il se passerait toujours quelque chose qui ne tournera jamais en faveur de Ty’. Qu’il était toujours obligé de prendre ça sur lui, de l’encaisser sans prendre le temps de broncher un peu, enchainant sans cesse toutes les merdes que personne ne puisse l’imaginer. Il ne pouvait pas parler à sa soeur, parce qu’elle s’en fichait de tout ce qui lui arrive, car elle pensait qu’il le méritait et qu’il aurait dû faire attention. Chacun à ses malheurs et emmerdes. Roy ? Oui, mais Tyler ne lui faisait pas confiance, il désapprouvait des fois certaines actions de son meilleur ami et faisait toujours des choses derrière son dos. Il racontait des choses aux autres derrière lui et actuellement, il n’approuvait pas du tout que l’homme des affaires continue à travailler, à faire comme si rien n’était avec cette histoire de maladie. Il faisait tout son possible pour en parler à l’entourage de Ty’. Donc Roy, il ne lui faisait pas vraiment confiance. En somme, il ne s’était pas vraiment confié à quelqu’un et il avait gardé les choses au fond de lui. En face, il avait Gabrielle et tout le passé qu’il avait tenté de laisser dans les oubliettes, de le garder à côté, de ne plus y repenser, tout revenait en surface. C’était très douloureux d’encaisser toutes ses erreurs en un coup, de voir son passé en face de lui. Peut-être plus douloureux qu’il ne l’avait pensé, qu’il s’était attendu avec Jessica. Peut-être que ça le serait encore plus quand il la reverra ? Il gardait tout au fond de lui, mais il savait que ça n’allait pas durer longtemps, qu’il était en même temps de discuter une bonne fois pour toute. Pour que les choses puissent arrêter d’être encore pires, que les choses puissent s’améliorer un jour. Était-ce réellement possible ? Non, Tyler n’y croyait plus vraiment à ça.  Même s’il faisait face à la rancoeur de Gabrielle, face à cette femme qui lui en voulait énormément, il y aura toujours des soucis. Être dans un travail qui ne lui plait pas vraiment, attendre à mourir subitement d’un anévrisme sans réellement souffrir et sans réellement s’y attendre. Non rien ne s’arrangera, mais l’homme des affaires n’avait vraiment rien à perdre et il était temps d’en parler, avant que cela ne soit trop tard. Gabrielle le méritait au moins ça, bien qu’ils ne s’étaient pas vraiment connus pendant très longtemps. Il avait l’impression qu’il était grandement responsable de ce qu’elle était actuellement, une femme blessée et il avait mis comme à son habitude du temps à le comprendre… Le côté avocate de Gabrielle ne l’avait pas vraiment aidé à la comprendre, il l’avait perdue dès qu’il avait appris qu’il allait se marier à Jessica. Il l’avait perdue à ce moment-là et il était plus en colère contre lui-même qu’envers son père. Alors qu’il venait de se rendre compte de la rancoeur, jusqu’où elle pouvait aller, essayant maladroitement à trouver les mots, Gabrielle se mit à répondre que si c’était sa rancoeur qui parlait, elle lui aurait donné une gifle. L’ancien médecin fit une petite grimace, n’aimant sûrement pas l’idée de l’effet que ça pourrait donner. « Qu’est-ce que tu peux être violente… » Tant que ce n’était pas lui jeter un vase en pleine figure ou le frapper avec. Tyler sentait quelque part en cette avocate qui était un requin, avec ses mots, qu’elle était capable de prendre un poêle et de le frapper avec. C’était peut-être ce dont elle rêvait. Ce dont toutes les femmes rêvait.

Il parlait de son mariage avec Jessica, Gabrielle n’était vraiment pas capable de comprendre ça, elle ne comprenait surtout pas comment Tyler faisait pour faire comme s’il ne s’était jamais marié, qu'il n’avait jamais eu de femme ou d’enfant. Comme si tout cela n’était pas si important pour lui. On parlait de sa vie, celle de Jessica, on parlait de tout ça. Le jeune homme ferma les yeux pour quelques secondes et soupira. « Si je me comporte comme ça, c’est pas pour qu’on m’atteigne avec l’histoire du mariage de Jessica, qu’on me remue le couteau dans la plaie. C’est un mécanisme, si je fais comme si ça ne m’atteint pas, on ne m’attaque pas là-dessus et j’aurai la paix avec ça. Et je pense que faire comme si rien n’était, cacher les choses par un sourire, ça te parle. »  C’était ce que faisait Gabrielle, ce dont elle était capable et ce qu’elle avait fait après la nouvelle du mariage. Il y avait toujours ces gens-là qui cherchaient à mettre Ty’ dans le bas fond, à le faire souffrir en lui rappelant les erreurs, mais s’il faisait comme si rien n’était et qu’on lui parle de son mariage raté et qu’il faisait comme si rien n’était, on n’allait certainement pas le reprendre là-dessus. Il en avait marre, il ne pouvait pas montrer ce qu’il ressentait réellement pour se protéger. Il ne pouvait pas être celui qu’il était, il n’aurait jamais son happy ending. L’homme des affaires parlait du bonheur de Jessica, quand elle avait appris la nouvelle, Tyler ne tenta pas réellement de couper la parole à Gabrielle, elle s’était déjà lancée dans un monologue, qui ne passait pas réellement dans l’oreille d’un sourd. Il était debout, en face d’elle, attentif à tout ce qu’elle lui disait. Le jeune homme se pinça les lèvres et se massa le cou, gêné de cette situation, de devoir lui expliquer sérieusement, que si les choses étaient plus simples, si son père était plus compréhensif, il n’y aurait pas eu ces vies toutes endommagées par le passage du jeune Daniels. « Si les choses auraient été si simples, j’aurai pu faire tout ça. On aurait pu faire tout ça et rien de tout ceci ne se serait passé. » Il ne voulait vraiment pas lui dire, il avait réellement peur de la réaction de la jeune femme, réellement. Ça lui avait fait mal à lui aussi quand il avait appris. Il n’avait quand même rien à perdre, merde ! « Une discussion que j’ai eu avec mon père et qui m’est toujours resté à la tête, je me rappelle même des mots exacts. Selon lui, tu ne représentais pas le bon parti et tu ne l’intéressais pas tant que ça. Il visait la famille de Jessica, parce que le père de famille était un politicien assez influent, il est d’une grande renommé. Tu le sais mieux que moi, tu connais mieux que moi la famille de Jessica et tu sais comment ils vivent. Les relations du père de Jessica, c’était juste bon pour ses affaires. » Le père Daniels ne l’appréciait pas assez pour qu’il retienne son prénom, il n’aimait pas qu’elle faisait ses études de droit, que c’était un travail pour les hommes et qu’il ne retirerait aucun bénéfice de cette relation. Ty’ secoua la tête et passa la main sur sa tempe avant de reprendre la parole. Il se rappelait toujours de cette soirée où Tyler avait discuté avec son père, où il lui avait dit qu’il appréciait bien Gabrielle, où il lui avait demandé ce qu’il en pensait d’elle. Il s’était pas pris seulement une double claque, mais une triple. Ça lui avait fait mal, c’était comme quand il était petit, où il amenait un dessin à son père, que ce dernier il le mettait dans la poubelle après. C’était comme l’empêcher de lui donner une once d’espoir. Avec son père, Tyler n’avait jamais pu avoir une once d’espoir, les choses ne se passaient jamais comme il aurait vraiment voulu. Il aurait voulu réagir à ce moment-là, en lui disant que ça ne lui plaisait pas, qu’il ne pouvait pas permettre que son père parle de Gabrielle comme ça. Il aurait pu la défendre, derrière son dos. Il aurait pu. L’humour de Gabrielle ne passait pas pour Ty’, il n’appréciait pas vraiment cette pique et son sarcasme, surtout quand c’était pour lui remuer le couteau dans la plaie. Étrangement, avec elle, il n’arrivait pas à faire comme si rien n’était. Peut-être parce qu’il savait qu’il allait devoir discuter avec elle, mettre les choses à plat, les masques qui devaient tomber. L’ancien médecin prit un air impressionné, il exagérait peut-être « Ah. Après tout ce qui s’est passé… » Il soupira. « Tu l’as perdu. C’est marrant, c’est peut-être à cause de ton côté avocat, ça me donne pas envie de faire de l’humour avec toi. Autant de ne pas en faire non ? » Il fit un sourire pincé, sans ajouter une autre phrase. C’était étrange de devoir penser comme ça, parce qu’il se rappelait de la bonne époque où Tyler retrouvait Gabrielle et qui s’échangeaient des paroles. Ils rigolaient à leur blagues, leur humour, les phrases drôles. Ils rigolaient des fois pour rien et il suffisait d’un simple regard pour qu’ils se mettent mal à l’aise, surtout à table en public. C’était ce qui rendait les choses difficiles, mais excitantes à la fois. Il aimait ça et maintenant, il avait beau penser que ça ne lui manquait pas. Il ressentait son coeur se serrer quand il repensait à cette époque qui était … Un moyen d’échapper, d’être lui-même, Gabrielle lui avait permis cette liberté qu’il n’avait jamais eu.

L’homme des affaires regarda la réaction de Gabrielle qui semblait agacée par la présence de sa voisine qui faisait quelque chose, sans réellement le faire. Il soupira et regarda la voisine, il lui sourit, il parla à Gaby  « Penses-tu la même chose que moi ? Balancer un pot de fleur à la voisine indiscrète ? » Il haussa les épaules quand il s’était rendu compte qu’il avait un peu parlé trop fort, il s’en fichait parce que c’était ce qu’il cherchait à faire. La voisine avait sûrement entendu qu’elle avait préféré s’éloigner un peu. Tyler soupira et sentit qu’il pouvait reprendre cette discussion sérieuse, avec cette voisine qui était totalement éloignée, enfin, ils étaient vraiment tranquilles. Il connaissait les voisines trop envahissantes, elles ne venaient jamais lui parler, mais elles écoutaient toujours ce qu’il disait entre les murs, observaient toujours ce qu’il faisait. Même chez lui, Ty se sentait épié. Il était légitime que ce jeune homme ne supportait pas les voisines de ce genre et ça n’en manquait pas réellement à Huntington Beach. Il était assez énervé par le comportement de cette voisine et ça n’arrangeait pas les choses pour la suite. Alors que Gabrielle commença à s’exprimer pour répondre à cette phrase, le jeune homme montra son doigt pour montrer qu’il n’était pas d’accord avec cette première phrase. Petit à petit, l’envie de lui couper la parole disparaissait, il l’écoutait jusqu’au bout. « Ça n’a pas été facile pour moi Gaby non plus. Ça n’a été facile à personne. Tu pensais qu’avec toutes ces merdes que j’ai eu, j’aurai eu toutes les réponses ? Non, il y a certaines questions que je me pose et que je n’ai pas de réponses, que je ne les aurais probablement jamais. Si on continue sur la métaphore de jeu vidéo, moi c’est comme si on a cracké le jeu entier, pour avoir déjà débloqué tout les niveaux en un simple clic. On ne me laisse pas finir mon niveau, qu’on me fait passer déjà à un autre… Que je me pose la question: où est l’intérêt de jouer au jeu si on a déjà débloqué les niveaux avant même que j’y joue ? J’ai aucun objectif de rempli et je n’en ai plus maintenant. Ma solution à moi et sûrement la tienne, c’était de ne plus y penser et de focaliser sur la vie professionnelle, car au moins on a une chance qu’on ne mêle pas le privé. Le mariage ne m’a pas vraiment aidé. » Il se pinça les lèvres quand il écouta Gaby répondre, voyant que sa réponse ne la satisfaisait pas plus que ça, il n’était pas vraiment surpris, il s’attendait quelque part que ça ne lui plaisait pas. Il soupira. « On ne m’a pas laissé l’occasion de regarder derrière moi. » Silence, il regarda et vit la voisine qui avait fait son retour. Elle devait avoir pensé que la menace pot de fleur n’était qu’un leurre et qu’il n’oserait jamais de lui faire ça. Ça ne faisait qu’amener des ennuis visiblement. « Tu trouveras un moyen. Juste.. Ne reste pas focalisée sur le passé. » Que c’était facile à dire qu’à faire, mais Tyler savait de quoi il parlait. Il n’avait pas vraiment eu le temps de se focaliser sur le passé qu’on le poussait déjà à marcher vers le futur aussi incertain, c’était comme marcher au milieu des ténèbres. Dans le vide, avec aucun but de vie. Il s’énerva à nouveau, lui disant qu’elle était partie, sans vraiment leur laisser l’occasion d’en discuter. Il l’écouta parler, déverser sa colère, ses ressentis. Il voulait l’arrêter, mais elle s’emportait dans ses paroles, dans sa colère et dans ce qu’elle ressentait. Il voulait l’arrêter, mais elle le faisait toute seule, avouant qu’elle pensait que c’était simple de l’oublier, parce qu’ils ne se connaissaient pas énormément, qu’il pouvait facilement partir de sa vie qu’il était revenu. L’homme des affaires se pinça les lèvres et baissa son regard. Avant de reprendre la parole à son tour pour lui répondre. «  Non, peut-être que j’aurai mis les choses au clair, te donner au moins les réponses de ce qui s’était passé à cette époque-là. Même si le résultat serait le même, tu aurais connu les réponses qui ne t’auraient pas empêché d’avancer. Tu as préféré de ne pas les connaître. Tu avais fais un choix Gaby et d’abord tu pensais au bien-être de Jessica. » il se tut et serra son poing en se pinçant la lèvre. Il se reprit. « Pour ce qui est au même stade, c’est parce que tu sais ce que tu rates. » Parce qu’on sait ce qu’on rate, c’était ce qu’il aurait pu dire, mais il n’osait pas. Pas maintenant, pas là. Tyler savait et avait toujours su ce qu’il ratait, mais il n’osait pas le dire, surtout pas là. Il ne voulait pas le dire. Il soupira et … Il ne savait plus où se donner la tête, il ne savait plus vraiment quoi faire et il culpabilisait d’avoir laissé Gabrielle comme ça. De l’avoir abandonnée avec des questions sans réponses, mais autre part, elle n’était pas venue régler le problème directement non plus. Il ne savait pas quoi faire avec elle. Tyler voulait tellement que tout redevienne comme avant, qu’il puisse remonter le temps et que toutes les erreurs qu’il avait faite n’auraient jamais eu lieu. Pourtant, les choses étaient faites et ils devaient avancer sans vraiment se retourner, prendre leur propre chemin. C’était facile à dire qu’à faire, réellement. Tyler n’avait pas vraiment réussi à oublier Gaby, parce que pour se motiver des fois, lors des coups durs il se rappelait le bon côté de la vie et c’était souvent elle qu’il voyait, quand ils étaient jeunes. « Et moi, même pas fichu de savoir être honnête et d’imposer mon choix. » Il soupira et essaya de se reprendre  « Je suis désolé qu’on en est pu être là. » Même si les excuses ne servaient plus vraiment à rien, mais des fois, les entendre, ça faisait un peu du bien, car on savait que la personne en face savait qu’elle avait gaffé et qu’elle le regrettait. Surtout, Tyler l’avait vraiment payé, il s’en était pris en pleine figure.

Ils s’étaient calmés, la voisine était toujours là. L’homme des affaires chercha du regard un pot de fleur et il n’en trouva pas. Enfin, il n’avait pas été allé cherché plus loin qu’il écoutait quand même Gaby, il était plus attentif que les dernières années, plus franc et … Plus fatigué de cette vie de merde qu’il vivait depuis des années, sans devoir réellement profiter une année entière de vie qu’on pouvait qualifier de rêve. Il secoua la tête, face aux paroles de l’avocate. « Je ne sais pas. Le manque d’honnêteté, la peur, les deux… Je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête Gabrielle. C’était tellement facile d’entrer dans le mensonge, un tout petit… Ça entraine d’autres et finalement on ne sort plus vraiment de ce tourbillon, on y reste. » Il n’était pas doué avec les relations humaines, il n’était pas doué avec la société en soi, il était doué en rien Tyler. Il ne savait pas comment réagir et il avait eu personne pour lui conseiller, parce que tout ce qu’il avait fait. C’était de montrer à tout le monde que tout allait bien, qu’il n’y avait pas de problèmes. Alors qu’en réalité il en avait plein et qu’il ne savait pas comment les régler, comment s’en sortir. Il n’avait jamais dis à personne, même à Roy qui ne comprenait pas pourquoi son ami trompait sa femme.  Il avait trompé Jessica, parce qu’il voulait se retrouver, il voulait être lui-même avec les autres qu’il rencontrait par ses propres moyens. Il ne cherchait absolument pas une Gabrielle version 2. En soir, personne ne le savait vraiment et c’était à force de vouloir régler les choses tout seul que ça n’avait pas vraiment marché, qu’il était parti dans la merde impressionnante. Neela avait juste à faire tomber le premier domino avant que les autres dominos ne suivent le mouvement. Tout simplement. « On se dit que tout va bien, qu’on a le contrôle des choses et qu’il n’y a pas à s’inquiéter. » C’était vraiment juste idiot. Il pensait sérieusement que tout le monde allait croire à ses mensonges ? Qu’il allait vraiment passer inaperçu ? Non Ty’ savait qu’un jour s’il n’arrêtait pas, tout le monde allait découvrir ce qu’il faisait vraiment et il voulait éviter que ça se produise un jour. Malheureusement, ça s’était produit et de la pire manière. Gabrielle lui demanda si ses parents étaient vraiment heureux ensemble, si sa mère avait toute l’attention que son père lui devait. Pour répondre, Tyler repensa à tout les moments qu’il avait vu chez les parents, ces moments qu’ils avaient pu partager. Il soupira pour essayer de rester calme, de ne pas s’emporter. « Ils sont terriblement chiants ensemble, à un point que ma soeur et moi on est obligé de faire équipe ensemble pour les contredire. Ils s’entendent bien, ils ont les mêmes avis et mon père essaye d’être le plus présent possible pour ma mère. La preuve, je fais des fois son travail à sa place pendant que lui, il rentre à la maison et ça commence à devenir de plus en plus fréquent. » Ça ne lui plaisait pas ce qu’il faisait, mais il l’avait mérité, surtout après qu’il avait perdu le droit de pratiquer en médecine. Il l’avait complètement perdu et c’était de sa faute de ne pas avoir fait ce qu’il avait à faire. Il soupira encore, le regard baissé et il murmura plus à lui-même qu’à Gabrielle. « Si j’avais su avant. » Oui, s’il avait su avant, s’il avait décidé d’être ce qu’il était réellement, s’il avait réussi à s’imposer, rien de tout ceci ne se serait passé. C’était la première fois depuis longtemps que l’homme des affaires avait l’occasion de pouvoir se focaliser sur son passé, qui était assez difficile parce qu’il était l’origine de tout ses problèmes et de tout ce qu’il avait bien pu faire… Tyler n’avait pas voulu laisser à Jessica la garde exclusive, mais toutes les preuves se tournaient contre lui et même son propre avocat lui avait dit qu’il n’y avait rien à faire. Il avait rechigné à signer le papier et il avait fait tout son possible pour repousser les dates de signatures, en faisant son gamin. Oui, il était un gamin à cet époque, un gamin qui n’assumait pas ce qu’il avait fait. Ce gamin était toujours là, au fond de lui. Tyler essayait de l’étouffer pour que ce côté ne ressorte pas.

Alors qu’il venait de lui dire avec hésitation qu’il viendrait probablement vivre à Huntington Beach, elle venait de lui sourire, ce qui était bien assez étrange étant donné des circonstances, de la relation qu’ils avaient. Était-elle contente de cette nouvelle ? Pourquoi tout était aussi compliqué ? Quand elle lui dit que s’il venait vivre ici, elle lui lèguera la maison et qu’elle foutra le camp, Ty’ ne pu s’empêcher de faire un léger sourire aussi. « Ce serait dommage d’abandonner des clients importants à Huntington Beach. » Il savait que Gabrielle était plutôt là parce qu’elle avait vu une grande opportunité de trouver des clients ici, de se faire un plus gros cabinet, plus gros que celui de Noah Harper. C’était tout à fait possible, car Tyler pensa directement aux célébrités qui vivaient ici, des grands entrepreneurs… Oui, c’était une ville où la richesse prônait et c’était bien mieux que New York. Oui, il comprenait et ce serait dommage. « Puis je ne voudrai pas vivre à côté d’une voisine aussi indiscrète. » Elle serait ravie de connaître les détails de la vie de Tyler et de les répandre dans toute la ville, son quotidien deviendrait comme celui de sa vie à New York. L’homme des affaires se demandait si elle avait pensé à se débarrasser de l’indiscrétion incarnée, pour sûr. Revenir à la charge sur la garde de son fils, c’était plus fort que lui. Il n’arrivait toujours pas à s’y faire à l’idée et il avait pensé que faire le voyage dans le monde entier l’aiderait à oublier. En réalité, ça ne faisait qu’accentuer son manque, son vide qui se faisait de plus en plus grand. Sawyer malgré tout était une des raisons importantes, à laquelle l’homme des affaires se battait pour que tout aille mieux pour lui. Il leva les yeux au ciel quand il se mit à écouter Gaby, il ne voulait finalement pas entendre la suite, mais c’était ce qu’il fit parce qu’il n’avait pas vraiment le choix et il ne devait pas fuir. Elle avait raison à certains points et c’était ce qui énervait le jeune homme des affaires. Il fronça les sourcils quand il se souvint des paroles de Gabrielle. « Jessica est en Europe ? » Silence et il prit un air gêné, il montra ses mains en guise d’apaisement « Je ferai comme si je n’ai rien entendu. » Il connaissait déjà le goût de son ex-femme pour la France, c’était un point commun qu’elle avait partagé avec Tyler. Ils aimaient tout les deux ce pays et la culture. Il aurait dû y penser. Il soupira et se calma un peu, il faisait son possible pour le faire et ça lui demandait des efforts. « Tu oserais de faire ça ? Prendre ce téléphone et tout dire à Jessica ? De la perdre alors que c’est sûrement la dernière chose qui te reste après toute cette histoire ? Tu sais qu’elle est rancunière et qu’elle n’oubliera pas, peu importe les liens. Ton lien avec elle, elle n’en fera pas exception et à ta place je ne prendrai pas ce risque. » Tyler ne la laissera quand même pas faire, ce n’était pas à Gabrielle de l’annoncer, c’était à lui. La meilleure façon pour lui, d’assumer ses choix c’était d’être en face de Jessica et tout lui dire, peut-être que les choses s’amélioreraient…  Lui permettrait non seulement à lui d’avancer, mais à elle aussi ainsi qu’à Gaby. Il doutait que les choses pouvaient s’améliorer… Il reprit peu après « Je lui ai directement dit non, mais elle était focalisée sur sa vengeance, parce qu’elle savait à quel point je tenais à Sawyer. J’ai fais tout mon possible pour repousser la signature officielle pour laisser le temps à mon avocat de trouver quelque chose, mais je n’ai rien pu faire à cause du journaliste. Alex Fletcher ? » Ty’ le saluera avec un coup de poing. Ce journaliste aurait pu régler les choses personnellement et non en publiant les articles derrière son dos. Quant à Jessica, elle ne le disait pas, elle savait mieux que quiconque à quel point son ex-mari tenait à leur enfant et elle l’avait bien vu de ses propres yeux. Il n’arrivait pas quelque part, à accepter ses erreurs, il essayait du mieux qu’il pouvait, mais il n’arrivait pas. Au moins, si Gaby ne s’était pas occupé du cas de Tyler, lui il ne se sentirait pas personnellement visé et moins blessé. Il ne voulait pas le dire à la jeune femme, mais … « Je ne voulais pas que tu le fasses, parce que je savais que ça me blesserait et que ça m’atteindrait, même si j’ai réussi à ne pas le montrer. J’avais surtout peur que tu irais plus loin qu’un autre avocat ne l’aurait fait. » Elle était allée loin avec cette histoire de viol, une fausse accusation. Il avait réussi à s’en sortir grâce au manque de preuves et ça n’allait pas vraiment si loin que ça. C’était difficile de le dire. Ça l’énervait et il continuait à s’énerver un peu, sans se rendre compte des impacts qu’auront ses paroles quand il avoua franchement et durement, que tout ça, c’était à cause de leur petite aventure dans le passé, cette petite aventure qui n’était pas rien aux yeux du jeune homme. Il montrait à quel point, tout ceci ne l’affectait pas, c’était le fruit de son travail à faire comme si rien ne l’atteignait et qu’il n’était pas vraiment humain. Maintenant, c’était devenu tellement spontané, surtout dans l’effet de l’énervement, il ne se rendait pas compte dans un premier temps. Alors qu’elle répondait froidement, l’ex-médecin soupira et ferma les yeux, se rendant compte de sa gaffe. Dans le fond, c’était un gaffeur et s’il savait les autres gaffes qu’il faisait en ce moment sans le savoir.

Tyler était surpris que Gaby avait toujours son dossier sur le bureau, elle se plaisait vraiment à lire les faits le soir, avant d’aller dormir ? Il la voyait bien faire ça, ouvrir le dossier et le lire, sourire et se souvenir du passé commun, du temps qu’elle avait passé avec lui, bien que c’était devant les barreaux de la salle de cours de justice. Alors qu’il lui reprochait de rester dans le passé, avec ce dossier qui était à son bureau, l’avocate répondit sur la défensive. L’homme des affaires prit un air, montrant qu’il ne comprenait pas, qu’il comprenait de moins en moins. Il exagérait peut-être. « Mais … Raison de plus de ranger ce dossier ! Je n’ai pas vu Jessica depuis New York, depuis l’histoire du divorce et il n’y a rien eu de nouveau depuis. Moi je n’aurai pas attendu tout ces années qu’une toute petite information passe pour agrandir un peu le dossier, je serai passé à autre chose. Ça ne m’étonne pas maintenant que tu te les bousilles toute seule. Il n’y a pas besoin de la présence de Jessica, ni la mienne pour ça. » II soupira et avoua comme s’il n’était pas vraiment fier. « J’ai voyagé dans le monde, pour me changer les idées et essayer de recommencer à zéro. » Il se tut et montra par son regard qu’il n’arrivait pas vraiment à tourner la page, il n’arrivait pas non plus à voir le passé qui l’empêchait d’avancer, parce qu’il récoltait toutes les gaffes à chaque fois et ça l’obligeait à repartir dans un autre pays. C’était la France, là où il était resté le plus longtemps. Alors que Gabrielle annonça qu’elle allait se dire finalement que ça n’avait pas traversé l’esprit, parce que sinon elle risquait vraiment de leur poser la question. Ty’ soupira et montra ses mains, avant de les laisser retomber « Je pense qu’ils ne prendront pas vraiment la peine de t’écouter. Sauf si tes parents mangent avec les miens. Ne compte pas sur ma présence, parce qu’en général avec moi, ça se passe toujours mal. » Il savait ce qu’il disait, le pire restait le repas de famille, où il n’y avait que lui, sa soeur et ses parents. Il se rappelait douloureusement du dernier repas de famille qui s’était mal terminé. Le retard était la marque de fabrique chez lui, il arrivait toujours en retard pour les choses, il se réveillait toujours en retard, même à son travail il était en retard… Son travail quand même, restait justifié. L’ex-médecin apprit que Jessica comptait revenir pour une semaine ou deux, à Huntington Beach, il devrait saisir cette occasion de parler avec elle. Il la prendrait sans hésiter, bien qu’il avait toujours cette peur en lui, qui lui nouait le ventre au fur et à mesure. On voyait une lueur d’espoir dans son regard en même temps que la peur. « Je ne viendrai pas frapper à la porte pour la voir, parce que je ne te cache pas que je suis bien effrayé d’être seul avec elle, alors que tout peut se passer. » Il parlait des lancer de pots de fleurs. « Elle m’avait lancé des assiettes et même un vase la dernière fois où on a eu une discussion sérieuse. J’ai failli y passer. » Il avait même dû l’enfermer dans la cuisine en attendant qu’elle se calme, ce jour là où elle avait appris qu’il l’avait trompée. Tyler sourit un peu à ce souvenir qui n’était pas censé d’être drôle, c’était un sourire gêné, c’était juste pathétique, de se protéger des lancers d’assiettes, il devrait essayer un jour. Il avait appris qu’il y avait un bar où on pouvait lancer des assiettes pour faire passer les nerfs. Un jour, il devrait essayer. Alors qu’il s’excusait de ce qui avait bien pu se passer, ça calmait la jeune avocate et elle lui annonça. Elle lui disait ce qu’elle ressentait et Tyler l’écouta attentivement, il ferma les yeux des fois luttant contre le mal de tête qui se faisait de plus en plus présent. Il l’écoutait quand même, jusqu’au bout. Il soupira, mal à l’aise. « C’est de ma faute en plus. J’ai fais démarrer la machine en ne faisant pas attention. J’ai tout compliqué… » Silence, il entendait derrière lui les voitures rouler, les gens rentraient chez eux du travail. « Je ne suis peut-être pas mieux placé pour le dire… Quoique tu en fasses Gaby, la rancoeur, elle restera toujours en toi et le lancer à quelqu’un, ça n’arrangera rien. Ça ne fait que la nourrir. Tu l’as remarqué. Se venger, ça ne ramène rien. C’est comme se venger de la mort de quelqu’un et que tu as réussi à tuer le tueur, tu auras toujours ce sentiment où tu n’es pas encore contente, car tu voudras encore plus. Ce Ryan, que je ne connais pas et je ne voudrai pas le connaître, il a été quelqu’un qui l’a rendue bien n’est-ce pas ? Pourquoi il n’a pas tenté de stopper ? » Ne savait-il pas quoi faire ? C’était lui qui avait envoyé Jessica en Europe parce qu’il pensait qu’elle se sentirait bien, en essayant de recommencer à zéro ? Il soupira. « C’est moi qui empêche Jessica de s’épanouir, parce que même en n’étant pas là, elle a toujours ce souvenir douloureux et elle devait sûrement voir Sawyer, qui se pose des questions sur ce qu’est son père. Les enfants, ils s’en fichent ce que disent les mères, quand ils savent que le père est vivant, qu’il voudra le rencontrer à tout prix. Elle se rendra compte que ça ne l’atteindra pas seulement, mais ça atteindra Sawyer. » La rancoeur, la vengeance rendait les gens égoïstes. L’homme des affaires savait qu’il était peut-être la solution, pour dénouer tout ces problèmes. De devoir en discuter, de se libérer et ensuite de pouvoir repartir le coeur léger. C’était vrai, en ce moment il avait le coeur un peu plus léger qu’avant, il se sentait bien comme ça et il ne savait pas si c’était le cas pour Gaby. « Sawyer me ressemble non ? » lui demanda-t-il, hésitant au début, parce qu’il comprendrait pourquoi Jessica aurait du mal à avancer

À la grande surprise de l’ex-médecin, il entra dans la maison de Jessica, qui appartenait maintenant à Gabrielle. Il ne s’attendait pas à ce revirement de la situation, mais ce n’était pas plus mal. Comme ça, la voisine ne surveillera pas les deux personnes en train de s’énerver et de parler, elle devait sûrement se demander quel liens ils avaient ces deux-là. Elle était tellement indiscrète qu’elle était quand même restée dehors par le mauvais temps. Il ne se sentait pas capable de rentrer à l’hôtel de la ville, sous ce temps là alors qu’il n’était pas vraiment à l’aise en voiture. Elle parlait de Cruella, annonçant qu’elle avait des envies de meurtre en vouant cette femme. Il sourit aussi à la fin de la phrase de Gaby « On ne voit pas Cruella de la même façon. Pour moi, c’est une personne qui rêve à tout prix avoir les dalmatiens pour en faire une fourrure.» Il regarda la pièce, le salon et ne voyait pas la présence d’un chien. « Ce qui, apparemment, n’est pas le cas. » Il fit un sourire doux, il ne savait pas si Gabrielle aimait les animaux, il ne savait pas si ses goûts avaient changés maintenant. « Cruella est juste une personne seule, en manque d’affection aussi, qui n’a pas d’amis non plus. Qui tient vraiment à sa voiture qu’à elle même. » Il disait quand même que Gabrielle était pire que ce personnage fictif ? Plus il en parlait, plus il se rendait compte que ça ressemblait un peu à l’avocate, mais il se refusait de le dire et il arrêta d’en parler un peu plus, parce qu’il était gaffeur et il disait des fois des choses qui faisaient mal sans vraiment le vouloir. Un autre sujet venait d’être abordé et ce n’était pas le sujet que Ty’ aurait aimé en parler, il lui annonça que ça voulait dire ranger le dossier qu’elle avait sur lui. Elle ne s’attendait pas à une raison aussi simple visiblement, elle tenta de le rassurer avec un sourire. Un vrai, un sourire qu’il n’avait pas vu depuis des années, un sincère. « Ah. Tu n’arrives pas à te défaire de ce dossier. » tu tiens tellement à moi pour ça s'était-il retenu à le dire. il sourit tristement. Il annonça sa maladie et qu’il lui restait cinq ans à vivre s’il ne faisait rien, s’il ne prenait pas une solution entre parmi toutes pour se sauver la vie. Le sourire de l’avocate avait disparu, elle ne s’attendait pas à cette annonce. Elle lui demandait pardon, elle ne comprenait pas à l’instant. Il regardait la pluie, il n’osait pas de la regarder en face, il regardait la fenêtre. Il la regarda directement, les sourcils froncés, il réagit assez drôlement, il se met à rire à la dernière phrase de la jeune femme. « Trouver une solution pour me sauver ? Je ne vois pas pourquoi je ferais ça, si c’est pour pouvoir vivre encore des années en plus de cette vie de merde, à faire un travail qu’on m’impose et qui ne me plait pas, à ne pas avoir l’espoir de pouvoir voir mon fils Sawyer à ce rythme, de ne pas pouvoir faire quelque chose qui me plait réellement puisqu’on me l’a arraché, à supporter encore les reproches de mon père, de voir comment ma soeur réussit sa vie et s’épanouit aussi facilement, de comprendre que si j’avais fait les choses comme il le fallait, j’aurai pu avoir une vie meilleure, mais que je ne pourrai rien faire pour régler tout ça. Non je ne supporterai pas ça.» Il soupira et leva les yeux au ciel. Il laissa échapper un petit rire, qui était en réalité ses nerfs qui lâchait et il se sentait mal de le dire à quelqu’un, mais il ne l’avait pas vraiment fait. Même pas à son meilleur ami Roy qui ne comprenait pas totalement pourquoi Ty’ refusait de se sauver. Il était en face de Gabrielle qui était silencieuse, sous le choc de la nouvelle, avec sa rancoeur elle aurait pu être contente. Elle ne l’était pas et elle s’était inquiétée, parce qu’elle voulait qu’il prenne la solution pour se sauver, mais lui, il ne voulait pas. C’était compréhensible et tout le monde se dirait bon débarras. Il se calma un peu en mettant sa main sur son front, les yeux fermés. Il soupira après s’être reprit et reprit la parole. « Je ne peux pas continuer à faire semblant encore tout ces années-là. Ces dix dernières années, ça m’a semblé être un siècle. Les journées sont très espacées et très ennuyeuses. De voir tout ces regards de travers et les jugements que l’on se fait. La colère des gens, les reproches que l’on me fait. Le travail auquel je ne comprends pas grand chose… J’ai beau faire comme si ça ne m’atteignait pas et que ça ne sert à rien de me le rappeler, parce que je m’en rappelle constamment et je n’arrête pas de vivre des merdes jour après jour. Alors que je n’ai rien demandé, je suis muté à Huntington Beach et mon supérieur se trouve être le père de ma dernière amante. Il me fait vivre un cauchemar. Cinq ans, c’est déjà beaucoup. » Ça ne s’arrêtait jamais, bien que Tyler essayait de s’adapter, il faisait tout son possible pour survivre. Il avait cet espoir de rêver que les choses aillent mieux, mais cet espoir, on le lui détruisait parce que c’était ce qu’il méritait selon tout le monde. « C’est pour moi, une façon de partir d’ici, loin d’ici sans réellement souffrir. C’est ridicule ce que je dis peut-être, mais on meurt bien tous un jour ? Ça fait peur à proprement parler, mais je ne tournerai pas le dos à cette occasion Rien de tout ceci n’avait une réelle importance maintenant. Tout ce qu’il pouvait bien tenir, ça n’avait plus vraiment d’importance. Il n’avait rien à perdre, il n’avait rien à gagner. Il soupira et ferma les yeux, il ne se sentait pas bien après lui avoir dit tout ça. Il avait dit ce qu’il ressentait, ce qu’il comptait de faire. « Tu ne le dis à personne. » Il ouvrit les yeux et regarda l’avocate qui était à côté de lui, devant la fenêtre, avec la pluie en paysage. « Ce que je compte faire, de ma santé. À personne. » Il savait qu’il pouvait compter sur la discrétion de Gaby, il pouvait compter sur elle, elle comprenait aussi la situation parce qu’elle était là depuis tout le début, là où les malheurs de Tyler avaient commencés. Elle restait silencieuse Gabrielle, elle ne disait rien, Ty’ le savait parce qu’il n’y avait rien à dire. Les paroles n’allaient pas lui faire changer d’avis. Puisque maintenant … Il sentit un contact, pas un petit. Quand il baissa son regard, il vit la jeune femme contre lui, les bras fermant derrière son dos. Quand il se rendit compte ce qu’elle venait de faire, son coeur avait manqué un ou deux battements, un frisson venait de lui parcourir sur tout le corps. Il ne s’attendait pas à ça. Il ne s’attendait pas du tout à ça. Il avait les mains en l’air à l’instant, il allait lui demander ce qu’elle faisait. Ce contact qu’il n’avait pas eu avec elle depuis des années, c’était douloureux parce qu’il savait à quel point ça lui avait manqué. « On s'en fout du mariage, Tyler. Tout ça, tu peux le changer, mais pour ça il faut que tu le veuilles. Fais-le au moins pour ton fils si tu ne veux pas le faire pour toi... S'il te plaît et peut-être un peu pour moi aussi, tu me dois au moins ça… » Son coeur le pinça. Il posa ses mains sur le dos de Gaby, doucement, il ne pensait pas qu’un jour ce serait possible. Ça lui faisait mal, ça lui faisait du bien, ça le surprenait, ça ne le surprenait pas, il ne savait plus Ty’. Il était perdu. Il était seul et perdu, du moins c’était ce qu’il pensait. Il ferma les yeux et resta silencieux pendant les secondes qui paraissaient des minutes. Il ne se sentait pas bien, il se sentait tout à fait étrange, face à ce geste, il se sentait vraiment étrange. Il ne pensait pas que ça arriverait un jour « Je… Merci Gaby… Mais je ne peux pas changer grand chose. » Il n’y croyait pas, il n’y croyait plus. Même si Emma était devenu en quelque sorte son espoir pour le travail, elle lui avait proposé un nouvel travail pour l’aider, alors qu’ils ne se connaissaient pas, il n’avait pas encore accepté. Ce ne serait pas suffisant, parce qu’il n’avait pas le courage, ni la motivation d’affronter son père. Même si Gaby tentait de lui faire reprendre raison, lui montrer le soutien par ce geste là, montrant qu’il y avait toujours un espoir. Qu’il devait se reprendre et remonter, surprendre les gens pour son fils, pour elle un peu. Pourquoi pour elle ? Il avait voulu voir Sawyer, parce qu’il l’avait aidé dans le passé sans le savoir, il pensait sincèrement qu’il l’aiderait aujourd’hui, mais il n’était pas là. Il ne le reverra probablement pas, pas avec Jessica qui lui en voulait et qui n’hésitera pas à rappeler à son ex-mari que si elle avait la garde complète, elle s’attendait à ce que Sawyer ne veuille pas savoir sur son père, ne le rencontre. Il se sentait tout vidé, il n’avait rien. Il arrêta ce contact, en mettant ses mains sur les épaules de la jeune femme. Réellement, Tyler ne pensait pas à avoir un contact physique avec Gabrielle. Il n’y pensait pas une seule seconde que cela se produirait et il était vraiment surpris. Il la regardait, les mains sur les épaules de la jeune femme. « Mais pourquoi voudrais-tu que je fasse ça pour toi ? Après tout ce que je t’ai fais, tu attends quelque chose de moi ? Remonter la pente ? Je doute que ça soit possible. » Pourquoi ? Pendant toutes ces années, Tyler avait compris que pour qu’il soit quitte avec Gaby, c’était qu’il ne soit pas dans sa vie à nouveau, qu’il lui réponde à ses questions et qu’il lui dise désolé, par les paroles ou par les gestes. Il lança un regard fatigué à la jeune avocate, il tenta de lui demander « As-tu de l'aspirine ? » Tout ça, c'était trop, il ne s'y attendait pas. Tout ça, il ne pensait pas retrouver la jeune avocate sur le seuil de la porte et voilà comment les choses se terminaient, quand ils étaient seuls pour la première fois, si l'on exceptait la voisine.
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité



Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty
MessageSujet: Re: Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique    Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  EmptyJeu 7 Mai 2015 - 21:46

Parfois, Gabrielle se demandait pourquoi certaines personnes avaient la vie qu'elles désiraient et pourquoi d'autres avaient l'impression qu'ils leur manquaient quelque chose. Contrairement à diverses populations ou même au tiers monde, elle n'avait pas de quoi se plaindre. Elle avait un travail qu'elle aimait et qui lui offrait une aisance particulière: une belle et grande maison, elle mangeait ce qu'elle voulait, elle pouvait voyager autant que son emploi du temps le lui permettait, mais malgré tout il lui manquait ce petit quelque-chose que d'autres avaient et pas elle. Finalement, Jessica et elle avaient terminé au même chapitre, bien que Jess avait son fils et pas Gabrielle, mais le résultat était le même: toutes les deux célibataires, toutes les deux blessées par le même homme, mais Jessica probablement plus que Gab'. Parfois, elle se surprenait à se demander comment serait sa vie si elle était restée en République Dominicaine. Elle ne serait surement pas devenue avocate et n'aurait surement pas la vie qu'elle a et même si Tyler est l'homme qu'elle a le plus détesté sur cette terre, elle sait aussi qu'en restant là-bas, elle n'aurait pas eu la chance de le rencontrer. Oui, elle a été blessée, mais Gabrielle ne pouvait pas renier le fait qu'avant, elle était heureuse et que les souvenirs de ces moments passés avec lui sont tout sauf douloureux, alors parfois, elle sent son cœur qui se ressert, parce que tout ça est un peu trop lointain à son goût et que depuis, un manque s'est installé et ne veut plus disparaître. Gabrielle a continué sa vie, elle a fait comme si tout allait bien, comme si elle le vivait bien, comme si elle avançait et surtout, elle était au moins heureuse pour sa meilleure amie. Durant ces années d'effacement, Gabrielle a rencontré des gens, tous plus ou moins influents. Certains l'aidaient à percer, d'autres l'aidaient à s'épanouir et dans tout ce petit monde, elle avait revu des personnes avec qui elle avait passé quelques années de sa vie entre les murs d'Harvard. Ces personnes avaient fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui, l'avaient aider à réussir, mais malgré tout, ils n'avaient jamais vraiment réussi à lui faire oublier l'homme pour qui elle avait de réels sentiments. Jamais elle n'avait pu leur faire confiance, jamais elle n'avait pu s'y attacher parce qu'ils n'étaient pas lui et ils ne lui apportaient pas ce que Tyler lui apportait en ce temps-là.

Depuis quelques mois déjà, ses parents tentaient de la presser. Son père, qui avait déjà tout prévu de l'avenir de sa fille alors qu'elle n'avait que 8 ans, il gardait toujours l'espoir qu'elle arrive un jour à allier son travail à sa vie de famille et à chaque fois que Gaby avait le malheur d'aller les voir, c'était toujours la même discussion qui revenait. Aaron savait que sa fille plaisait, pour avoir déjà reçu beaucoup de demandes de mariage, mais ni lui ni elle n'acceptait les mariages forcés et donc, il préférait la laisser gérer sa vie, comme elle le souhaitait. Catherine, quant à elle, avait toujours espéré pouvoir construire une relation mère-fille qui lui permettrait de tout savoir de ses petits secrets, de son mal être, parce qu'une mère sait lire dans les yeux de sa fille, mais non. Gaby gardait tout pour elle en assurant que tout allait pour le mieux et que la seule chose qui pouvait bien lui manquer c'était le temps. Lors des grandes soirées organisées par de puissantes personnes de l'élite New-Yorkaise, elle avait bien souvent la boule au ventre à l'idée de se retrouver quelques années en arrière avec la rancœur en plus. Néanmoins, tout comme le lui expliquait son père, des gens importants se rendaient à ce genre de grandes soirées et ça lui permettait d'agrandir son carnet d'adresse, de se faire de nouveaux contacts, si pas de nouveaux entretiens pour de potentiels futurs clients. Jusqu'à présent et depuis les quelques dizaines d'années qu'elle exerçait maintenant, elle avait réussi à se faire un nom dans cette grande ville qui ne dort jamais. Elle avait une bonne liste de clients, de collaborateurs et de contacts qui pouvaient, pour certains, l'aider à construire son propre réseau. Gabrielle avait d'ailleurs l'espoir que ça se passe aussi bien qu'à son ancien cabinet new-yorkais. A Huntington Beach, il y avait de bons clients, tout aussi important qu'à New-York et elle savait que si elle le voulait vraiment, si elle faisait les choses bien, elle arriverait à ce que son cabinet soit aussi réputé que celui de Noah Harper ou encore que le sien, à New-York. Pour le moment, elle n'avait pas à se plaindre, il n'y avait qu'à voir son bureau lui rappelant le nombre de dossier qu'elle avait à traiter par jour, que ce soit chez elle ou à son cabinet.

Gabrielle se tenait là, dehors à attendre de savoir pourquoi Tyler se trouvait aussi devant la maison qui était maintenant la sienne. Elle n'avait plus entendu parlé de lui et aujourd'hui, sans qu'elle ne s'y attende, il était là. Evidemment, elle ne pouvait pas faire comme si, elle ne pouvait pas non plus le laisser partir sans enfin comprendre ce qui s'était réellement passé dans sa tête le jour où elle avait appris le mariage avec Jessica. Avait-elle déjà eu l'envie de le gifler ? Oui, et bien plus encore, mais elle n'était pas ce genre de femme. Jessica avait les actes faciles quand il s'agissait de balancer des assiettes, alors gifler, il ne fallait même pas en parler. Gabrielle était plus pour les mots, mais loin de l'hystérie et gifler ou balancer  des objets sur quelqu'un n'était pas ce qu'elle aimait le plus et ce, même si elle le disait, comme à Tyler "Oh ben tu dois avoir l'habitude, non ? T'as vécu combien d'année déjà avec Jessica ? Tu sais, tes belles années où t'as été cet homme modèle, sérieux et très fidèle" Gaby exagérait dans ses dires, justement parce que c'était tout l'inverse. Elle avait des envies de meurtre en le voyant, c'est vrai. Elle lui en voulait parce que pendant quelques mois, elle avait espéré quelque chose qui avait été un peu trop éphémère. Quelque chose qui n'avait tout simplement pas existé ou du moins, pas pour lui. Ce qui l'exaspérait le plus, ce devait être de le voir là, comme si de rien n'était, comme si tout allait bien dans sa vie et comme s'il avait toujours vécu une belle vie, comme si rien de l'atteignait. Elle prenait ça pour un manque de respect total en sachant que Jessica, de l'autre côté, continuait à se morfondre sur son sort part sa faute. Il avait un fils qu'il ne voyait plus, Gabrielle avait pris un malin plaisir à le salir ou du moins, à salir sa réputation "Tu devrais dire à Jessica que t'as envie d'avoir la paix avec cette histoire, je suis sûre qu'elle apprécierait. Elle qui se morfond toujours autant sur ça…" Gabrielle releva la tête lorsqu'il sous-entendait ses sourires forcés. Elle lui adressa un regard noir. En effet, elle avait toujours joué ce double jeu de femme heureuse pour sa meilleure amie, à chaque fois qu'elle allait la voir. A chaque nouvelle qui l'enfonçait toujours un peu plus dans son malheur, elle s'efforçait de sourire et de faire passer ses larmes de tristesses pour des larmes de joie. Comme à cette annonce de mariage, par exemple. "J'aurais très bien pu jouer le rôle de la fille en colère, mais honnêtement je doute que c'était ce que tu voulais vraiment, puisque même toi t'as pas eu le cran de le faire. C'était ma meilleure amie, je suis sensée être heureuse. Imagine à votre mariage si j'avais tiré une tête d'enterrement. Pourtant je dois dire que c'était le moment le plus difficile pour moi, de jouer cette fille si heureuse d'être là, lors du plus beau jour de la vie de sa meilleure amie. Tu te rends compte que j'ai été à deux doigts, en guise de témoin, de signer un faux nom sur le registre de la Mairie de New-York ? Je trouvais ça tellement malsain de signer "Shaw" alors que j'étais tout sauf heureuse et témoin de cette superbe union ?" Gabrielle fit mine de réfléchir et puis reprit "oui, je dois dire que votre mariage et la naissance de Sawyer étaient des moments assez difficiles pour moi, mais j'ai survécu, tu le vois bien. J'ai une belle vie non ? Un boulot qui marche, une belle maison, ici il fait soleil tous les jours… Qu'est-ce que je peux espérer de mieux?" et tout ça, ça sonne assez faux dans sa bouche, parce que même elle n'y croit pas vraiment. Elle se force juste à le faire, mais au fond, elle se cache juste derrière sa pile de boulot pour s'efforcer à ne pas trouver de temps pour une quelconque vie privée. Elle veut juste arrêter de penser à autre chose qu'à son travail, arrêter de remuer le passé sans cesse, à vouloir savoir pourquoi. Gabrielle voulait juste vivre normalement et peut-être oublier les souvenirs aussi douloureux que le fait de se rendre compte que l'homme qu'elle aimait vraiment était promis à une autre et que cette autre était sa meilleure amie, la personne pour qui elle avait le plus de considération. A l'annonce de ce mariage, Jess avait probablement été la plus heureuse au monde. Elle s'était imaginée tout un monde qu'elle aimait décrire à Gaby, pendant des heures, au téléphone avec comme principal acteur: Tyler Daniels. Comme à chaque fois, Gaby se força à être enjouée et heureuse, alors qu'au fond elle ne voulait pas. La seule chose qu'elle avait voulu, à chaque fois que Jessica l'appelait pour lui expliquer ses fantasmes, c'était de raccrocher ou de tout simplement, ne pas décrocher. Pendant plusieurs année, Gaby s'était rattachée à la pensée que si elle avait osé tout avouer à Jess au bon moment, que cette dernière aurait été heureuse pour elle, ou du moins, aurait fait comme si, mais au jour d'aujourd'hui, elle n'était même pas sûre qu'en ce temps là, Jessica aurait été si compréhensive. Elle avait voulu  Tyler comme une petite fille voulait la poupée qu'elle rêvait depuis longtemps et au-dessus d'elle, elle avait un père qui le lui offrait. Elle l'écoutait lui parler de son père, mais plus il avançait dans son monologue et plus le visage de Gabrielle se fermait. Elle était choquée de ce qu'elle entendait, voir même vexée. Elle ne représentait pas le bon parti… et ne l'intéressait pas. Depuis quand devait-elle l'intéressé lui ? "J'ai pas à plaire à ton père, Tyler. C'était pas avec lui que je voulais faire ma vie, et j'en ai rien à foutre de ses affaires, par-dessus le marché. Certes, mon père n'est pas politicien, il n'est pas aussi influent que Aaron Hale, mais il a sa position dans ses affaires" et de toute façon, Gabrielle n'était pas la plus objective quant il s'agissait de ses propres parents. Elle les avait toujours trouvé ouvert et prêt à l'écouter elle. Son père ne lui avait jamais forcé la main en rien et lui avait toujours prouvé que quoi qu'elle fasse, il était toujours fier d'elle. C'était un homme accueillant qui chérissait sa famille et la faisait passer bien avant son travail, reprochant d'ailleurs à Gaby de ne pas en faire autant. Oui, elle était fier de ce qu'il était et ne changerait pour rien au monde, pas même pour le père de Tyler. Elle déglutit assez difficilement et reposa ses yeux sur lui "Mon père à moi, même si t'avais été qu'un simple restaurateur, par exemple, il aurait au moins pris le temps de te connaître avant de te juger." Dans sa tête, les pensées défilaient à mille à l'heure, mais elle devait trier. Elle devait faire un choix et souvent, les plus piquantes sortaient. Celles qui représentaient au mieux la rancœur qu'elle éprouvait envers lui. "Peut-être que j'ai rien à regretter en fin de compte" Elle ne voulait pas changer pour plaire à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Et vivre toutes ces années auprès d'un homme qui ne voulait pas l'accepter comme elle était aurait été difficile aussi bien pour elle que pour Tyler. Alors peut-être que c'était mieux que tout ce qu'elle avait aspiré, ne se soit jamais passé. Au moins, elle pouvait rester intègre et continuer ce qu'elle aimait faire, continuer de croire en ce qu'elle veut et surtout, continuer à penser que son père était l'homme le plus respectable sur cette terre.

Avec ses proches et les personnes qu'elle chérissait, Gaby était souriante, accueillante, gentille et faisait même dans l'humour, contrairement à ce que pouvait le penser Tyler. Pourtant, il devait le savoir, il avait connu cette Gabrielle là. Aujourd'hui, forcément, il ne pouvait faire face qu'à une jeune femme fermée à toute envie de compréhension ou de pardon. "Je ne l'ai pas perdu. Avec toi oui, mais je ne l'ai pas perdu. Je suis toujours la même au fond, Tyler. C'est juste qu'avec toi, je ne peux plus être cette fille heureuse de te voir, qui décomptait les heures avant de pouvoir te voir. C'était avant, tout ça."  Avant que tout ça ne s'écroule, avant qu'elle doive se forcer à avancer pour pouvoir croquer la vie à pleine dent.  Il était clair que lorsque Gabrielle se trouvait encore à Harvard et que ses parents lui annonçaient une de ces soirées, elle ne cessait jamais d'y penser et de décompter les jours. Elle voulait y être rapidement, elle mettait des jours à trouver la tenue parfaite, et lorsque le temps était venu pour elle de prendre l'avion, elle avait l'impression que ça faisait partie de ces choses qu'elle aimait faire le plus au monde: prendre un avion. Au jour d'aujourd'hui, l'avion n'a plus grand-chose d'attrayant pour elle, ça n'avait plus le même impact parce qu'elle n'avait pas le même but, ni la même destination.

La voisine avait toujours les yeux rivés sur le jardin de Gaby. Elle ne cessait jamais, c'était presque tous les jours qu'elle surveillait les faits et gestes de l'avocate. Elle savait surement son horaire: l'heure à laquelle elle partait travailler ainsi que l'heure à laquelle elle revenait. La remarque de Tyler la concernant la fit détourner son regard de la maison voisine "Franchement, c'est tous les jours, elle. C'est épuisant. Un de ces quatre je vais vraiment lui en balancer un, de pot de fleurs. Et puis si on rentre, elle est capable de venir chercher du sucre ou une connerie du genre rien que pour voir ce qu'il se passe. Mais ça, c'est uniquement quand il y a une personne de la gente masculine qui ose venir ici. Sinon ben, elle s'en fout. La prochaine fois, déguise toi en femme !" Elle esquissa un léger sourire, mais ce n'était pas pour autant que la situation était vraiment arrangée. Ca voulait seulement dire qu'elle était au moins ouverte à l'écoute et qu'elle voulait même faire l'effort de comprendre. C'était un petit pas, mais c'était toujours ça, surtout pour une discussion comme celle-ci. En réalité, Gabrielle voulait plus de réponses, plus d'explications. Elle aurait très certainement dû les réclamer plus tôt, mais n'avait pas eu le temps ou du moins, n'avait pas eu le courage. Pas l'envie. Parce qu'avant elle voulait presque le voir en prison, comme si ça allait l'aider à aller mieux. Comme si elle pouvait se nourrir de son malheur pour aller mieux. Au jour d'aujourd'hui, elle comprenait que tout ça, ça n'existait pas. Qu'il n'y avait pas de lien entre la vengeance et le soulagement. Elle ne sentait pas mieux après l'avoir sali encore et encore.  Elle l'écouta parler, pensant que le mariage était la seule solution pour oublier son passé, comme quand elle était adolescente. Mais sans doute qu'il y avait plusieurs formes de sentiments et que ceux qu'elle avait éprouvés pour Tyler étaient bien plus forts et bien plus présents que ceux qu'elle avait pu éprouvé auparavant pour d'autres garçons qui, aujourd'hui, n'avaient plus aucune importance. Elle fut étonnée d'entendre qu'en fait, le mariage n'arrangeait rien et qu'au final, seule le travail et la montagne de dossier qui l'attendait était la solution la plus radicale et la plus fiable. "Je croyais que si on s'efforçait d'oublier quelqu'un et qu'on le remplaçait par quelqu'un d'autre, que ça fonctionnait. Tu sais, comme quand t'es ados, que tu romps avec la personne pour qui t'as des sentiments et tu tentes de l'oublier grâce à un autre. J'étais persuadée que si je trouvais un homme que je serais capable d'épouser, j'arriverais à passer à autre chose." Et apparemment, elle était bien naïve, ce qui ne lui ressemblait pas vraiment. « Tu trouveras un moyen. Juste.. Ne reste pas focalisée sur le passé. » Gabrielle soupira. Comment ne pas rester focalisée sur le passé alors qu'elle avait l'impression de vouloir faire un bon 15 ans en arrière. "Il y a un passé que j'aimerais oublier, mais un autre qui me manque. Et parfois je passe mon temps à croire naïvement qu'un jour, on trouvera un type qui a pu mettre au point une machine à remonter dans le temps et à ce moment-là, je payerais vraiment cher pour retourner en arrière et peut-être tenter de faire les choses différemment ou en profiter encore plus avant que tout ne s'arrête une fois encore. C'est un peu comme quand t'as vu un film génial que tu veux revoir parce qu'il t'a permis d'éprouver des sensations fortes que t'as vraiment envie de revivre." Gaby voulait revivre les moments qu'elle avait passé avec Tyler, ou au moins, en profiter encore plus, maintenant qu'elle savait qu'un jour tout allait s'arrêter, mais encore fallait-il qu'il y ait cet homme, quelque part, avec cette machine. Elle avait un goût de trop peu et pour une fille qui a toujours tout eux sans non plus tomber dans les caprices, elle n'arrivait pas à combler ce besoin-là, parce que les autres n'étaient pas Tyler et parce qu'elle était certaine que de toute façon, elle n'en trouverait jamais d'autres qui lui permettrait de vivre des moments comme celui-là. Voulait-elle vraiment connaître les réponses aux questions qu'elle se posait ? Aujourd'hui oui, et grâce à Tyler elle en avait, mais à ce moment-là, elle préférait couper court directement à tout contact avec lui. Pas d'explication, plus rien, elle ne voulait plus rien savoir dans l'espoir que cette tendance radicale l'aiderait à l'oublier. Elle était certaine, à cette époque, qu'elle y arriverait, parce que Tyler faisait partie de ces gens qu'on rencontrait, avec qui on passait du temps et qui repartaient aussi rapidement qu'ils étaient venus. Avec lui, tout était allé beaucoup trop vite. Alors non, elle n'avait pas voulu savoir, mais peut-être qu'effectivement, elle aurait dû. Gabrielle s'assied sur la marche de l'entrée et en passant une main dans ses cheveux, elle regardait droit devant elle en cherchant quoi dire. Après tout, ils en étaient aux confidences "Je pensais que c'était plus facile pour moi de rompre tout contact avec toi. Je voulais oublier tout et tout de suite, et c'est la raison pour laquelle j'ai pas voulu qu'on discute. Parce que je sais que ça allait me blesser" Elle pensait aussi pouvoir avancer, mais non. D'après lui, elle savait ce qu'elle ratait. Oui, non, peut-être. Elle connaissait deux Tyler différent. Celui de son amie infidèle à souhait et celui qu'elle avait connu elle et dont elle était tombée amoureuse. Aujourd'hui, elle était incapable de se dire lequel l'emportait vraiment sur l'autre "Si je me raccroche à mes souvenirs à moi, oui je sais ce que je rate et ça me blesse de le savoir. Mais si je garde en tête le mari infidèle que t'as été, alors ça me console de me dire qu'heureusement qu'il ne s'agissait pas de moi à la place de Jessica. Sauf que je ne sais pas lequel tu es. Quand elle m'a annoncé tout ça, j'avais l'impression qu'elle parlait d'un autre homme et depuis, c'est déroutant. Je ne sais pas qui tu es, je ne sais pas lequel tu es vraiment, mais je crois qu'au fond j'ai l'espoir que t'es celui que moi j'ai connu et c'est pour ça que c'est si dur… Enfin, je crois"

Tyler présenta des excuses ce après quoi Gaby esquissa un sourire sincère. Elle était sans doute censée dire qu'elle aussi elle était désolée, et même si elle le pensait, elle n'était pas encore tout à fait prête à le dire. Elle aurait préféré que Tyler lise dans les pensées ou même dans le regard des gens, parce que les regards ne trompent jamais, paraît-il. Elle leva les yeux vers lui à nouveau, lorsqu'il reprit la parole. C'était certainement le genre de choses que ses clients avaient aussi l'habitude de sortir "un mensonge en entrainant un autre, on n'arrive plus à s'en sortir". Elle qui était avocate et qui devait à jurer de dire la vérité, rien que la vérité et toute la vérité, elle ne comprenait pas comment on pouvait en arriver là, mais à force d'entendre cette phrase toute faite, elle se rendait compte qu'en fait, il était possible de se laisser entrainer par des mensonges. Alors toujours aussi calmement, les bras posés sur ses genoux, elle lui demanda "T'as jamais eu envie de tout lui balancer pendant que vous viviez ensemble. Je comprends pas comment t'as pu vivre avec une personne que tu n'aimes pas. J'y serais jamais arrivée. Vivre dans la même maison que cette personne-là, partager tes affaires avec cette même personne, dormir dans le même lit, faire en enfant avec toujours cette personne et tout ça sans l'aimer. Je pourrais jamais faire ça, mais c'est peut-être mon côté psychorigide qui m'en empêche, je ne sais pas, mais ça me rendrait folle" et puis elle pensa à sa meilleure amie "Je ne dis pas ça pour dénigrer Jessica, loin de moi cette idée, mais toi c'est pas ta meilleure amie et tu ne l'aimais pas non plus donc j'essaie de me mettre à ta place et j'aurais jamais pu. Si j'avais dû faire tout ça avec un gars pour qui j'avais aucun sentiment, j'aurais encore préféré aller au couvant ou me tirer une balle." Gabrielle y était pour quelque chose si Jessica avait la garde exclusive de Sawyer. Elle avait fait tout pour, elle avait amené toutes les preuves pour que Jess ait son fils rien que pour elle, parce qu'en ce temps-là, Gaby avait pensé que c'était une des choses qui l'aiderait à avancer. "Au moins ton fils vit heureux. Je ne dis pas qu'avec toi ce n'aurait pas été le cas, mais je veux dire qu'elle aurait pu être une mauvaise mère et là t'aurais eu du souci à te faire. A ce moment-là, je pense que ses parents auraient eu la garde." Elle pensa à une conversation qu'elle avait eut avec Jessica, un soir. Jess avait voulu faire le nécessaire pour que si un jour il lui arrive quelque chose et qu'elle venait à mourir, Sawyer soit sous la tutelle de Gabrielle. Sinon, il devrait automatiquement aller chez son père et ça, elle le savait. "Elle voudrait que je sois sa tutrice légale si jamais il lui arrive quelque chose un jour. Normalement je suis censée dire oui directement, mais je n'en ai pas envie. J'aimerais vraiment qu'elle s'enlève cette idée de la tête, parce qu'élever le fils de l'homme pour qui j'ai eu des sentiments très fort, mais qu'il a eu avec une autre, je ne pourrais pas y arriver, vraiment. Pour le moment, j'évite de lui rappeler en espérant qu'un jour elle comprenne que son fils a aussi besoin de voir son père, mais c'est encore un peu trop tôt je pense. J'adore Sawyer pourtant, vraiment, mais en tant que marraine, rien de plus"

Tyler lui apprit qu'il comptait bien venir vivre à Huntington Beach. Gabrielle s'était contentée de sourire, un peu étonnée de ce choix au point de même en faire de l'humour « Ce serait dommage d’abandonner des clients importants à Huntington Beach. » Elle leva à nouveau les yeux vers lui. Elle avait des petits clients, rien de très importants en soi. Des histoires de divorce principalement. Son truc à elle, c'était le pénal et à New-York, elle était servie "Ils sont trop sages à Huntington Beach. Mon truc à moi c'est le pénal, ici je n'ai que des histoires de divorce, des invitations à diner avec presque que des hommes d'affaire, jamais de femme  et des broutilles de ce genre. Je crois que je vais devoir me recycler en droit des affaires pour pouvoir collaborer au mieux avec tous les hommes d'affaires de la région. Mais j'ai pas mal de boulot déjà, c'est vrai. Peut-être que je devrais penser à engager ou à chercher un ou une associée. " Du moins ça, c'était dans ses projets. Pour le moment, elle devait déjà arriver à s'en sortir avec la secrétaire un peu incapable qu'elle se trimbalait. Marina avait tendance à lui donner deux fois plus de travail, ce qui était l'inverse de ce qu'elle devait faire. "Mais pour le moment j'ai un stagiaire, quelque part ça me soulage un peu dans mon travail et je viens même d'engager une femme de ménage pour ma maison. Comment dit-on dans votre jargon déjà… Ah oui Time is money. C'est ça non ?" Elle lui adressa un sourire "T'as vu, je pourrais être une bonne femme d'affaire ! Mais il parait qu'elles ne sont jamais prises au sérieux. Enfin ça, c'est ce qu'un type avec qui j'ai diné hier soir, m'a dit. C'est tellement machiste" Gaby rit suite à la remarque concernant la voisine, toujours bien présente en train de les regarder. C'est vrai qu'elle en avait marre de la voir là, pendue à son fil pour épier tous les faits et gestes de ses voisins, mais parfois on s'y faisait, sauf dans des moments comme ceux-ci, par exemple. "Je crois que c'est toi l'attraction pour elle, d'habitude elle est pas aussi indiscrète. Mais ça doit être tellement rare pour elle de voir un homme ici, que c'est une opportunité-potins à saisir. Elle aura de quoi raconter à la voisine de l'autre côté et d'en face. Ce sont de vraies mégères. Si je deviens comme ça un jour, piquez moi."

Il revint à la charge avec la garde de son fils. Décidément c'était une vraie obsession et sans s'en rendre compte, Gabrielle lâcha l'endroit où se trouvaient sa meilleure amie et son fils. Ou du moins, le continent. Après, il ne serait pas difficile pour lui de savoir le pays, puisque toutes les personnes qui la connaissent un minimum savent que son pêché mignon restait la France. "Et merde" lacha-t-elle en se rendant compte de sa gourde. "Je ne veux plus parler avec toi, Tyler Daniels, tu me corromps, ça ne se fait pas" avança-t-elle suivit d'un autre sourire. Preuve qu'elle pouvait avoir de l'humour, s'il vous plait. « Tu oserais de faire ça ? Prendre ce téléphone et tout dire à Jessica ? De la perdre alors que c’est sûrement la dernière chose qui te reste après toute cette histoire ? Tu sais qu’elle est rancunière et qu’elle n’oubliera pas, peu importe les liens. Ton lien avec elle, elle n’en fera pas exception et à ta place je ne prendrai pas ce risque. » l'avocate réfléchit un moment. Ca faisait plusieurs fois qu'elle y pensait "De toute façon, elle l'apprendra bien un jour. Tout se sait toujours. Alors un peu plus tôt ou un peu plus tard… Puis je reste persuadée qu'on a rien fait de vraiment grave, parce que vous n'étiez pas encore mariés et vous ne parliez même pas de mariage. Si j'avais vraiment voulu la trahir, j'aurais accepté de continuer tout ça même après votre mariage. Je crois que sur le moment elle m'en voudra, mais à force de laisser passer le temps, elle finira soit par l'accepter, soit par comprendre. C'est un risque que je pourrais prendre si j'étais sûre que c'est réellement nécessaire, sinon non. Autant laisser ça comme ça et continuer à vivre sa vie comme on le peut" en l'écoutant, elle comprit que cette garde exclusive en faveur de Jessica l'avait affecté plus qu'il ne le fallait alors elle reprit "honnêtement, même si Jess avait eu un avocat commis d'office qu'elle paierait la somme d'une bouchée de pain, t'étais foutu. T'aurais jamais pu avoir la garde de Sawyer avec les articles de presse qui sont sortis te concernant. Imagine la vie de ton fils à l'école si on apprenait qu'il vivait avec un gars qui est accusé de viol. Il aurait vraiment pris cher. C'était pas souhaitable qu'il vive avec toi, rien qu'à cause de ces rumeurs là. T'aurais pu payer 10 avocats, tu n'y serais pas arrivé. Je crois que le juge avait déjà pris sa décision avant même d'entendre les témoignages et tout ce qui s'en suit. Sans parler du fait que le statut du père de Jessica a beaucoup joué aussi. Quel juge oserait risquer sa carrière en se mettant Aaron Hale à dos" Elle avait pris du plaisir à s'occuper du cas de Tyler, peut-être même un peu trop de plaisir. Elle était certaine qu'elle ressentirait une sorte de soulagement à un moment ou à un autre, mais en fait absolument pas. Elle avait toujours voulu continué, mais n'avait jamais trouvé de quoi la calmer, de quoi l'apaiser. "J'ai été un peu loin je crois, j'aurais pu te faire économiser de l'argent, mais ça a toujours été justifié ce que j'ai fait. C'était prouvé et quand je n'avais aucune preuve, j'en cherchais encore, et si encore je n'en avais pas, je laissais tomber, mais je cherchais un autre reproche à présenter devant la justice. Certains auraient pu passer inaperçu, mais voilà, je ne suis pas malhonnête dans mon travail, j'ai juste donné plus que pour d'autres. Finalement j'ai fait ça pour rien, parce que je ne savais même plus si je le faisais pour moi ou pour Jessica." Elle s'énerva en voyant qu'en réalité, tout ça était dû à une histoire qui, visiblement, n'avait pas du tout compté pour lui alors que pour Gabrielle, ça l'empêchait vraiment d'avancer. Elle aurait préféré y voir autre chose que de l'indifférence et du mépris. Il y avait de quoi la mépriser, avec ce qu'elle lui avait fait subir, mais l'indifférence la blessait bien plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer auparavant.  


Dans le bureau de l'avocate, rien ne trainait jamais, tout était toujours bien rangé, comme le reste de sa maison, d'ailleurs. Mais dans son bureau, il y avait au moins un seul dossier qui prenait la poussière: celui de Tyler. Elle ne parvenait pas à se dire que c'était terminé, qu'elle pouvait le ranger et que même au tribunal elle ne le verrait plus, il restait là, à attendre d'être ouvert: chose qu'elle ne faisait même pas.  « Mais … Raison de plus de ranger ce dossier ! Je n’ai pas vu Jessica depuis New York, depuis l’histoire du divorce et il n’y a rien eu de nouveau depuis. Moi je n’aurai pas attendu tout ces années qu’une toute petite information passe pour agrandir un peu le dossier, je serai passé à autre chose. Ça ne m’étonne pas maintenant que tu te les bousilles toute seule. Il n’y a pas besoin de la présence de Jessica, ni la mienne pour ça. » Gaby leva les yeux au ciel, ne voulant pas vraiment admettre qu'il avait raison et encore moins admettre qu'elle ne voulait pas bouger ce dossier "Il te dérange tant que ça, là où il est ? De toute façon c'est la seule fois que tu comptes venir me rendre visite, donc laisse le bien là, il ne gêne personne. Je le rangerai quand je rangerai d'autres dossiers à archiver" En le voyant parler de son voyage pour oublier, elle comprit que ce fut un échec. "Et visiblement, tu n'y es pas parvenu. Tu sais, il y a un point positif à toute cette histoire de justice, c'est qu'au moins, maintenant tu ne sais pas m'oublier. Jamais. Parce que je t'ai trop pourrie la vie et c'est un souvenir impossible à oublier et avec un peu de chance, tu pourrais même dire que je suis une championne dans mon métier" elle ponctua ses propres dires d'un oui de la tête. Elle en était même venue à penser qu'elle irait elle-même voir les parents de Tyler et leur demander ce qui les dérangeait réellement, pourquoi ils avaient préféré Jessica à elle et malgré ce que lui avait dit l'homme des affaires, elle réfléchit à l'idée. C'était tentant de débarquer comme ça en plein diner d'affaire et lâcher ses quatre vérités à son père. Vraiment, mais à force d'y penser elle se résigna "non, en fait j'ai même pas envie de les connaître. Mes parents ne feraient pas ça pour moi en plus. Ils préfèrent que je me débrouille toute seule. C'est pas plus mal, ça m'empêche des mariages arrangés avec des gars dont je me fous éperdument." Jamais Gabrielle n'avait été présentée à un garçon de son âge pour but de se marier avec et vu son caractère, peut-être que c'était mieux comme ça aussi bien pour elle, que pour ses parents, s'ils voulaient vraiment garder contact avec leur fille. Lorsque Tyler apprit que Jessica allait revenir une semaine ou deux à Huntington, il affirma ne pas vouloir venir pour la voir. Chose étonnante, puisque dans un sens, c'était un peu pour ça qu'il venait aujourd'hui "Tu ne voulais pas la voir elle, en venant ici, maintenant ? C'aurait été pareil. Tu peux toujours venir dans une armure de chevalier, tu ne sentiras rien du tout et même moi je pourrais me défouler sur toi et passer ma frustration. Tu ferais un bien fou à tout le monde" Gabrielle rigola en imaginant sa meilleure amie lancer des assiettes et autres choses sur son mari parce que ce dernier avait eu le malheur de la tromper. "Mon pauvre, qu'aurait-on fait sans toi ?" Alerte humour évidemment, parce qu'elle était loin de se douter de la bombe qu'il allait désamorcer un peu plus tard, dans la conversation. « Je ne suis peut-être pas mieux placé pour le dire… Quoique tu en fasses Gaby, la rancoeur, elle restera toujours en toi et le lancer à quelqu’un, ça n’arrangera rien. Ça ne fait que la nourrir. Tu l’as remarqué. Se venger, ça ne ramène rien. C’est comme se venger de la mort de quelqu’un et que tu as réussi à tuer le tueur, tu auras toujours ce sentiment où tu n’es pas encore contente, car tu voudras encore plus. Ce Ryan, que je ne connais pas et je ne voudrai pas le connaître, il a été quelqu’un qui l’a rendue bien n’est-ce pas ? Pourquoi il n’a pas tenté de stopper ? » Gabrielle haussa les épaules. Elle savait que rien ne pourrait effacer sa rancœur comme ça et encore moins en faisant souffrir la personne envers qu'il elle éprouve cette rancœur, mais en ce temps là, c'était plus fort qu'elle, elle avait vraiment été aveuglée. Aujourd'hui, elle s'en rendait compte. Tyler attira son attention en parlant de Ryan. Que penser de lui réellement ? Si elle mettait le fait qu'elle lui en voulait de côté, c'était quelqu'un de bien pour Jess. "Ryan, oui. Mais bon il est totalement différent de toi. C'est un gars qui vit un peu au gré du temps et qui ne se prend pas trop la tête. Il est toujours là pour elle, il arrive à lui faire comprendre des choses rien qu'avec son calme olympien alors que ça fait des semaines que moi j'essaie… Elle est assez épanouie avec et j'ai vraiment cru qu'elle arriverait à passer à autre chose, sauf que je sais pas, elle n'y parvient pas. Alors il lui a proposé de partir ailleurs, pour oublier un peu et être loin de tout ça. Ryan il a un peu le zeste de folie que recherchent tous les artistes et avec Sawyer il fait un peu office de papa de substitution, ils s'adorent vraiment. Peut-être que si elle revient un jour et qu'il est toujours là, qu'il parviendra vraiment à la faire oublier, je ne sais pas. Je l'espère pour elle, mais bon." Elle ne savait pas si c'était une bonne idée de dire tout ça à Tyler, mais peut-être que quelque part, ça le soulagerait que quelque part dans Huntington, un autre homme essayait de réparer ses erreurs. Elle n'était donc pas toute seule. « C’est moi qui empêche Jessica de s’épanouir, parce que même en n’étant pas là, elle a toujours ce souvenir douloureux et elle devait sûrement voir Sawyer, qui se pose des questions sur ce qu’est son père. Les enfants, ils s’en fichent ce que disent les mères, quand ils savent que le père est vivant, qu’il voudra le rencontrer à tout prix. Elle se rendra compte que ça ne l’atteindra pas seulement, mais ça atteindra Sawyer. » Gabrielle pinça les lèvres, sachant que c'était déjà le cas. "Jusqu'à l'année dernière je crois, Sawyer avait déjà parfois posé la question, mais n'y faisait pas plus attention, mais là ça devient déjà une véritable obsession. Il n'y a pas si longtemps que ça encore, elle m'a appelé en pleure pour me dire qu'il voulait connaître son père et que ça lui faisait peur qu'un jour il arrive à savoir qui tu es vraiment. Je lui ai expliqué que c'était normal, qu'il grandissait et que Ryan pouvait pas non plus vraiment prendre ta place à partir du moment où il sait que t'es quelque part, mais elle ne veut rien savoir. J'essaie de pas trop m'en mêler, c'est un sujet de dispute avec elle. De toute façon elle continue à me dire que j'ai pas à m'occuper de l'éducation de son fils, ce qui n'est pas faux, mais pourquoi elle m'appelle en plein milieu de la nuit si c'est pour ne pas écouter mes conseils. Ce sont juste des conseils qu'elle ne veut pas entendre. Je crois qu'elle veut que j'assure le fait que tu ne puisses pas le voir, juridiquement parlant, comme mettre une limite de sécurité. Tu sais, comme quand on parle harcèlement. Mais ça ne sera jamais autorisé et elle risque d'être prise pour une névrosée par le juge, donc j'évite quoi." Il lui parla de Sawyer, ou du moins lui demandait s'il lui ressemblait. Elle mit un moment avant de dire quoi que ce soit, cherchant dans un premier temps les points communs "C'est un petit garçon assez vivant, il est intelligent, il aime aller vers les gens, il est assez hyperactif et curieux et physiquement…attends" elle se leva de la marche sur laquelle elle était installée depuis maintenant un bon quart d'heure et alla dans son salon pour y prendre un album photo. Elle revint et le tendit à Tyler "Il te ressemble assez fort physiquement, surtout les yeux. Jess avait fait une fête pour son anniversaire. Moi j'avais fait le chemin de New-York, ses parents aussi et d'autres amis à elle et à lui. Ryan aussi était là…" elle fit une pause et attendit que Tyler finisse de regarder l'album photo quand elle reprit "je ne sais pas s'il tient ça de toi, mais par contre c'est un vrai bordélique"

Bien trop exaspérée par la voisine, et au vu du temps qui se gâtait toujours un peu plus,  Gaby finit par se décider à le laisser entrer. Là, elle arrêterait d'essayer d'attraper des infos au fur et à mesure qu'ils discutaient, elle ne sentirait plus cette sensation d'être fixée, surveillée en permanence et ils étaient au sec et à l'abri. De toute façon, Tyler n'allait pas reprendre le volant par un temps pareil, surtout avec sa superbe chance de ces dernières années. Pour une fois depuis autant d'année, elle avait réussi à faire preuve d'humanité face à lui. Elle avait, pour une fois, réussi à mettre de côté la rancœur qu'elle nourrissait de jours en jour et au fil du temps qui passait à attendre une chose dont elle ignorait encore l'existence. Ou peut-être qu'elle était dans le dénis. Qu'elle ne voulait pas accepter qu'en fait, celui qu'elle attendait était en face d'elle. « On ne voit pas Cruella de la même façon. Pour moi, c’est une personne qui rêve à tout prix avoir les dalmatiens pour en faire une fourrure. Ce qui, apparemment, n’est pas le cas. » Gabrielle sourit. Non, pas de chien, pas de chat et pas de fourrure non plus. "Si je venais à avoir un chien, je crois que j'oublierais même de le nourrir et ça te ferait trop plaisir de m'appeler Cruella" Elle n'avait rien contre les animaux, mais préférait simplement ne pas en avoir. Les poils qui trainent partout, la nourriture de chien qui pue et en plus devoir s'en occuper, le promener et compagnie, ce n'était pas pour elle. Elle appréciait les animaux des autres, mais elle n'en voulait pas, non de non. En continuant sur sa lancée, Tyler ajouta des qualificatifs à cette femme si mauvaise. "Hééé ! J'ai des amis ! D'ailleurs je crois que tu connais… Liam Meyer, non ? Mais j'adore ma voiture, c'est vrai. Et je ne suis pas seule, j'ai la vieille curieuse à côté." Elle préféra ne pas relever le manque d'affection. C'était sans doute vrai, à force de flirter avec son code pénal pendant ses temps libres. Tyler revint à la charge avec le dossier le concernant alors que Gaby le rassura encore en lui disant qu'elle le ferait… un jour… peut-être « Ah. Tu n’arrives pas à te défaire de ce dossier. » Tous les sens en alerte, elle le fixa, cherchant à comprendre où voulait-il bien en venir. "tu veux dire quoi par là ? Sincèrement ?" Elle se doutait un peut de ce qu'il voulait dire, mais elle voulait qu'il le dise à voix haute, qu'il mette des mots sur ses pensées "Pourquoi cette fixation sur ce dossier ?" Mais le pire resta à venir…

Sans s'y attendre, Tyler annonça une nouvelle qui scotcha Gabrielle sur place. Elle ne s'attendait pas à ça et dans un premier temps, elle avait même eu l'impression qu'il se moquait d'elle. Qu'il disait ça simplement pour voir sa réaction, mais en l'observant lui, elle comprit directement que tout ça n'était pas plaisantin et qu'il disait la pure vérité. Elle le regarda, sans trop savoir comment réagir et son cœur continuait à battre la chamade dans sa cage thoracique. Ca devait être la première fois depuis longtemps qu'elle n'avait pas ressenti une telle sensation de culpabilité, mais aussi de peur. Alors c'était donc vrai ? On pouvait réellement stopper la vie d'une personne comme ça à 40 ans passé ? Ca arrivait toujours aux autres, selon elle, mais jamais à ses proches. Gabrielle ne savait pas si elle devait prendre Tyler pour un proche, étant donné la discussion qu'ils avaient eue, mais dans tous les cas, ce qu'il venait de lui annoncer n'était pas sans réaction de sa part. « Trouver une solution pour me sauver ? Je ne vois pas pourquoi je ferais ça, si c’est pour pouvoir vivre encore des années en plus de cette vie de merde, à faire un travail qu’on m’impose et qui ne me plait pas, à ne pas avoir l’espoir de pouvoir voir mon fils Sawyer à ce rythme, de ne pas pouvoir faire quelque chose qui me plait réellement puisqu’on me l’a arraché, à supporter encore les reproches de mon père, de voir comment ma soeur réussit sa vie et s’épanouit aussi facilement, de comprendre que si j’avais fait les choses comme il le fallait, j’aurai pu avoir une vie meilleure, mais que je ne pourrai rien faire pour régler tout ça. Non je ne supporterai pas ça.» elle fronça les sourcils et en fait, la peur l'empêchait de rester calme. Comment pouvait-il ne pas vouloir se soigner? Il avait une vie, une seule, pourquoi la gâcher. Et elle dans tout ça ? Il s'en fichait à ce point ? Oui, égoïstement elle pensait aussi à elle. "Tout ça tu peux changer, Tyler. Tout ça tu peux faire en sorte que ça change. Le travail que tu n'aimes pas, tu peux facilement te défaire des griffes de ton père. Certes, tu vas probablement rester quelques années sans lui parler, mais ça lui apprendra aussi et si vraiment il s'en fout, pourquoi toi tu devrais jouer les intéressés ? T'as pas l'impression qu'il t'a assez pourri la vie comme ça, non ? Ton fils tu pourrais le voir si tu sais prouver que t'es stable, que t'es capable de t'en occuper." Elle n'était pas censée lui dire ça, parce qu'elle n'était pas son avocat à lui et en tant qu'avocate de la partie adverse, elle était sensée se taire, mais elle s'en fichait un peu, là, tout de suite. "Fais une demande à ton avocat, si t'es sur que t'as rien à te reprocher. Ils rouvriront le dossier, on sera convoquer et là on ne saura pas vraiment prouver que tu ne peux pas avoir la garde alternée de Sawyer, surtout qu'il est plus grand, il n'a plus trois ans" Gaby soupira et reprit "Tout ça tu peux le changer, mais pour ça tu dois faire en sorte de te sauver…" Elle l'écoutait parler et avait l'impression que rien ne pourrait le faire changer d'avis. Elle trouvait ça si simple et pourtant ça avait l'air d'être une montagne pour lui. Peut-être qu'elle avait loupé un épisode, peut-être qu'elle n'avait rien compris au fond, elle n'arrivait même plus à ce rappeler, parce que la seule chose qu'elle avait en tête était cette histoire de maladie. Comme s'il n'y avait plus que ça qui comptait, plus que ça d'important. Tout ce à quoi elle avait pensé avant était disparu. Plus de rancœur, plus de douleur, juste ça: cette bombe qu'il venait de désamorcer. Si elle avait su que c'était ce qu'il fallait pour qu'elle arrête de lui en vouloir, probablement qu'elle se serait mise en contact avec lui et qu'ils auraient eu cette conversation plus tôt, beaucoup plus tôt. « Je ne peux pas continuer à faire semblant encore tout ces années-là. Ces dix dernières années, ça m’a semblé être un siècle. Les journées sont très espacées et très ennuyeuses. De voir tout ces regards de travers et les jugements que l’on se fait. La colère des gens, les reproches que l’on me fait. Le travail auquel je ne comprends pas grand chose… J’ai beau faire comme si ça ne m’atteignait pas et que ça ne sert à rien de me le rappeler, parce que je m’en rappelle constamment et je n’arrête pas de vivre des merdes jour après jour. Alors que je n’ai rien demandé, je suis muté à Huntington Beach et mon supérieur se trouve être le père de ma dernière amante. Il me fait vivre un cauchemar. Cinq ans, c’est déjà beaucoup. » Elle soupira pourquoi voulait-il vraiment faire semblant ? "Pourquoi ? Pourquoi tu veux absolument faire semblant ? Pour Sawyer, je viens de te donner un tuyau, Tyler. Ton boulot, quitte le et trouves-en un autre. T'es pas con, t'as des diplômes non ? Pourquoi tu t'emmerdes à faire un truc que t'aimes pas ? Peut-être que tu devrais commencer par faire une année sabbatique. Te trouver un job tout con, qui te détendrait et profiter." Plus il en disait et moins elle voulait entendre. Elle refusait catégoriquement d'un signe de tête, elle ne voulait pas en savoir plus, elle voulait qu'il change de discours, qu'il l'écoute, elle. Elle voulait simplement qu'il change d'avis, parce qu'en ce moment, elle se rendait compte qu'aujourd'hui, ce n'était pas une visite banale. Ils avaient su mettre les choses à plat, ils avaient su jouer les cartes de la sincérité et qu'importe ce que pourrait dire ou penser Jessica, elle ne voulait pas repartir pour 7 ans sans aucune nouvelle et ce, encore moins après ce qu'il venait de lui dire. "Pourquoi tu me dis ça ? Pourquoi tu me le dis à moi si en plus tu refuses de te soigner, Tyler ? Pourquoi tu me l'as dit !? C'est que tu t'attendais à ce que je te donne une raison de le faire, non? Je te donne des raisons, si tu veux, mais là je te donne aussi des solutions, alors pourquoi tu refuses catégoriquement ? Tu peux pas me lâcher ça comme une bombe et me dire que tu ne veux pas te soigner, il n'en est pas question, je refuse" A force de parler, sa voix commençait à trembler, prise par ses émotions, elle ne savait pas trop quoi faire, ni quoi dire alors que lui continuait toujours un peu plus « C’est pour moi, une façon de partir d’ici, loin d’ici sans réellement souffrir. C’est ridicule ce que je dis peut-être, mais on meurt bien tous un jour ? Ça fait peur à proprement parler, mais je ne tournerai pas le dos à cette occasion.» Elle continua à refuser catégoriquement d'écouter ce qu'il lui disait, elle avait l'impression que sa tête allait exploser et probablement en pleine synchronisation avec son cœur. "Mais Arrête de dire ça Tyler !!! T'as 37 ans, t'as un fils, t'as la vie devant toi t'as de l'argent et si tu le veux vraiment tu peux laisser tous tes problèmes de côté, mais t'as pas le droit de ne rien faire. T'as un fils je te signal ! Et moi ? T'as pensé à moi ? Tu peux pas me faire ça, pas après ce que tu m'as déjà fait !! T'as pensé au mal que ça me fait tout ce que tu me dis, là ? T'as pensé à ton fils qui n'arrête pas de réclamer ta présence ?! Je vais devoir lui dire quoi, moi ? Que t'en avais tellement rien à foutre de lui que t'as décidé de pas te soigner ?!" Gabrielle tenta en vain de se calmer. Elle essaya de remettre toutes les pièces dans le bon ordre, mais c'était impossible, pas après ce qu'elle venait d'apprendre qui la bouleversait terriblement. Elle allait y penser, les jours à venir, elle le savait. Elle ne le lâcherait pas tant qu'il n'aura pas changé d'avis, parce qu'elle voulait que pour une fois, il arrête de penser à son père, mais qu'il pense un peu à elle, au moins une seule fois dans sa vie. Il lui demanda de ne rien dire, à personne. En même temps, ce n'était pas à elle de le faire, mais n'empêche qu'elle ne dirait rien. Elle le regardait, avec le regard insistant, elle cherchait quelque chose à dire ou encore à faire alors elle s'approcha pour le serrer contre elle. Elle ne savait pas si quelque part ça avait un quelconque impact sur lui, mais au moins c'en avait un sur elle. Là tout de suite, elle s'en fichait de cette histoire de mariage, de divorce, de viol et même de ce que pouvait penser Jessica. Elle voulait penser à elle et juste à elle ce qui entendait penser aussi à Tyler, parce qu'elle voulait qu'il fasse partie de sa vie, et ce même si ce n'était que 5 ans, mais elle le voulait. "Arrête de dire que tu peux rien changer. Si, tu peux changer: tu peux te soigner et vivre une nouvelle vie avec les gens que t'aimes et qui t'importe. Tu peux récupérer ton fils si tu fais ce qu'il faut pour, tu peux voyager, aller en France, tu peux faire un métier, parce que contrairement à certain, t'as des diplômes." Elle hésita et puis se lança dans un sous-entendu "tu pourrais même avoir une femme qui t'aime depuis 15 ans si tu le souhaites" Gabrielle essuya les larmes sur ses joues alors qu'il lui posait cette question que les enfants posaient souvent. "Parce que ça prouverait qu'une fois dans ta vie t'as pensé à moi et pas à ton père et j'ai besoin que tu penses à moi au moins une seule fois et parce que si ça fait autant d'année que j'en suis toujours au même stade, c'est sans doute parce qu'inconsciemment je peux pas avancer sans toi. Voilà pourquoi" Elle le regarda droit dans les yeux alors qu'il lui demanda si elle pouvait lui apporter de l'aspirine. La jeune avocate s'éloigna jusqu'à la cuisine et pris un cachet avec un verre d'eau. Elle revint près de Tyler et lui tendit le tout avant de s'asseoir dans le divan. Gaby cherchait toujours à se calmer, elle en avait vraiment besoin. Finalement, peut-être que cette discussion était nécessaire, mais même pour une jeune femme en pleine forme, elle s'avérait être épuisante. "Si tu ne le fais ni pour ton fils ni pour toi, fais le au moins pour moi, Tyler… S'il te plait"
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité



Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty
MessageSujet: Re: Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique    Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  EmptyVen 8 Mai 2015 - 22:06


Une famille, c’était censé de se composer de grands parents, d’un père et d’une mère à la base. Les enfants n’étaient pas vraiment obligatoires, on pouvait s’en passer. Il y avait quelques femmes qui ne pouvaient pas avoir cette chance parce qu’elles étaient stériles ou quelque chose dans le style. La famille Daniels, c’était assez particulier. Les parents étaient très différents et ne ressemblaient pas pour autant. C’était avec le temps qu’ils avaient réussis à se trouver des points en commun, ils avaient appris à se soutenir et surtout, à avoir deux enfants. Tyler n’était pas capable de comprendre comment ces deux personnes qui ne s’étaient jamais rencontrées, qui ne s’étaient pas vraiment parlées avaient pu réussir à se marier. Comment avaient-ils réussis à ne pas passer par la case de divorce ? Peut-être parce qu’ils n’avaient pas été dans la même situation que lui. Quand il s’était marié, il était amoureux d’une autre femme et il était complètement démuni face à tout ce qu’on lui avait prédestiné. Il n’avait jamais râlé et ça lui semblait normal de faire ce que disent les parents. Les enfants étaient éduqués par les parents et les admiraient, des fois, ils décevaient… Lorelai était un peu mise à part, parce qu’elle ne représentait pas vraiment l’avenir de la famille Daniels. C’était Tyler qui en avait subi les frais et voilà où est-ce qu’il avait atterri. Devant la maison qui était censée d’appartenir à Jessica, faisant face à Gabrielle. À se disputer, à s’expliquer, à se confier. Le divorce était un gros échec pour le père de famille, il n’avait pas vraiment accepté ce qui venait de se passer. Encore, avec cette histoire de réputation de violeur de fille qui était réellement fausse. Le fait qu’il avait perdu son métier parce qu’il avait fait une énorme faute professionnelle, qui dépassait le blâme. C’était vraiment une punition pour ne pas avoir été ce qu’il était. Son père l’a très vite recontacté après quelques années de silence, lui rappelant douloureusement l’obligation qu’il avait envers lui. Il l’avait remodelé à sa façon, il l’avait aidé à tourner un peu la page, en lui donnant une nouvelle réputation. La nouvelle n’effaçait pas l’ancienne et l’homme des affaires le savait, mais il avait fait comme si. L’ex-médecin avait même eu le droit à des rencontres avec d’autres femmes, afin de pouvoir se remarier à nouveau, avoir un nouvel héritier et puis l’oublier. Le père Daniels voulait un petit enfant pour le succéder, prendre la relève pour son entreprise. Le vrai Tyler lui aurait dit merde depuis tout le début et l’aurait laissé patauger dans la merde. Il ne voulait pas être avec une autre femme, que ce schéma se répète. Le père Daniels avait pensé reprendre Sawyer, mais Ty’ n’allait pas le lui permettre et encore Sawyer était un Hale depuis l’affaire du divorce. L’anévrisme était pour lui un moyen d’échapper à cet enfer infernal, de devoir vivre une vie qu’il détestait. Voir Jessica pour la première fois depuis des années et sûrement la dernière fois, juste pour voir Sawyer ne serait-ce quelques minutes. Voir de loin, ou de près, peu lui importait, il voulait le voir, à quel point il était heureux et qu’il vivait tranquillement sa vie.

Au lieu de tout ça, il était en face de Gabrielle. Une femme qu’il avait réellement et sincèrement aimé. Une femme qu’il avait blessé et qu’il avait toujours renié de l’avoir fait. Tyler pensait qu’elle allait s’en remettre tout comme lui, mais il n’avait pas vraiment réussi. Les quelques femmes qu’il avait fréquentés en dehors de son mariage, elles avaient un point de caractère ou le physique qui lui faisait penser à Gaby. Il était en face de cette femme, qu’il ne pensait jamais revoir depuis la cour de justice. Cette femme qu’il avait tellement détesté, mais pas autant qu’il ne l’avait aimée. L’ex-médecin voulait tellement que tout ceci, ne se serait rien passé. Qu’il n’y aurait jamais eu de mariage, qu’il n’y aurait jamais rien de tout ceci. Qu’il aurait au moins une vie normale, comme les autres, qu’il puisse au moins connaître le bonheur qu’il avait connu dans le passé, un très court instant avec Gabrielle. Parce que oui, c’était avec elle qu’il avait connu ce bonheur et c’était très douloureux d’être face à elle, comme témointe alors qu’il était en train de se marier avec une autre. Il avait tenté de ne pas y penser, de ne pas croiser son regard et Tyler savait que ça lui faisait mal, parce que ça lui faisait mal à lui aussi. Il n’osait pas le dire, ils avaient vite coupés les ponts parce que tout les deux pensaient que c’était la meilleure chose à faire. Qu’on ne les repères pas ensemble, que Jessica en fasse une crise. Très vite, Tyler avait compris que ça ne servait à rien, que ça ne marchait pas, mais Gabrielle n’était plus là, elle restait juste la meilleure amie de Jessica, la marraine de Sawyer et l’avocate requin. Elle avait disparu derrière un faux-sourire, tout comme Ty’ avait disparu derrière ce mariage. L’ex-médecin avait merdé, il le savait. Tout le monde avait une part d’erreur et la majorité étaient pardonnés, mais Tyler, il était l’exception. Il était souvent l’exception et il n’avait jamais eu de chance. On ne lui pardonnait jamais, on s’acharnait sur lui et on lui faisait très bien comprendre qu’il n’avait pas le droit à l’erreur, parce que ça lui serait fatale. Et il savait que tourner le dos à Gabrielle pour retourner dans la voiture, ça lui serait fatale aussi et qu’il allait très vite regretter. L’homme des affaires ne pouvait pas faire ça, il ne pouvait pas lui tourner le dos comme ça. Pas après tout ce temps, pas après l’histoire qu’ils avaient tout les deux. Surtout pas après le temps qui lui restait à vivre… Peut-être que la Gabrielle qu’il avait toujours connu et aimé était là quelque part, qu’il fallait l’aider à apaiser sa rancoeur, en lui donnant les réponses et … Qui pouvaient faire mal à elle, plus qu’à lui. Au moins, il était là pour lui prouver qu’il pouvait changer, qu’il avait appris de ses erreurs et qu’il avait réussit à … vivre plus ou moins avec.

Gabrielle ne lui cacha pas du tout l’idée qu’elle lui aurait donné une gifle, pour tout ce qui s’était passé, mais il était sûr qu’elle n’était pas comme Jessica… Qui lançait tout les objets qui lui venaient sous la main. Elle lui disait qu’il devait en avoir l’habitude, après toutes les années qu’il avait vécu avec Jessica, en utilisant l’ironie avec les belles années, où il avait été un mari exemplaire. Tyler soupira « Vrai. Mais là on parle de Jessica. On sait tout les deux qu’elle se laisse aller dans l’hystérie et qu’elle n’hésiterait pas à lancer le premier objet qu’elle a sous la main pour me le lancer. Je parle de toi, que je ne t’ai jamais vue céder dans la violence. Heureusement que c’est plutôt les mots qui sont tes armes. » Parce que deux hystériques dans la même pièce, si ce jour arriverait. L’homme des affaires serait tellement dans la merde qu’il ne serait pas sûr de s’en sortir vivant et en un seul morceau. C’était vrai, Gabrielle était forte pour choisir les mots et ce n’était pas étonnant venant d’elle qui était une avocate. En face d’elle, Ty’ ne savait pas ce qu’il ressentait, mais son coeur se serrait. Il avait cette peur, traumatisé par ce qui s’était passé avec l’histoire du viol et la garde de Sawyer. Il avait aussi cet espoir, de la retrouver quelque part mais cet espoir était trop faible. Il avait aussi la joie de la revoir une fois, en pleine forme physiquement, mais mentalement ? Hm… Non. Elle lui demanda suite à son explication de comment il faisait pour qu’il fasse comme si les choses ne l’atteignait pas, de le dire à Jessica parce que peut-être que ça la soulagerait. L’homme des affaires sembla embêté par son ex-femme qui se morfondait toujours sur cette histoire. « Oui, je devrai le dire. Si un jour je réussis à la voir et qu’elle ne me balance pas le premier truc qui lui vient sous la main et que je serai miraculeusement vivant. » Il se pinça les lèvres en repensant à la discussion et aux premiers lancers des assiettes avec Jessica. C’était un jour mémorable pour Tyler et il ne pouvait pas vraiment l’oublier. C’était tout à fait impossible. L’homme des affaires l’écouta, attentivement et il se doutait bien que cela avait dû être difficile pour Gabrielle de devoir jouer la femme heureuse pour sa meilleure amie. Ça avait été difficile pour lui aussi, il était comme elle et quelque part dans les dires de Gaby il se reconnaissait. Il la regardait de manière à qu’il la comprenait. Parce que lui, il était tout sauf heureux, il était surtout mal à l’aise et il était tellement doué qu’il avait réussi à ne rien transparaître. C’était pour lui, le moment le plus difficile parce qu’il scellait sa vie qui n’était pas réellement celle qu’il voulait mener et tout ça pour qui ? Son père ? Jessica ? Aaron Hale ? Gabrielle ? Non. Pour lui, Tyler savait qu’en étant marié à Jessica, il serait protégé de son père et du lourd secret qu’ils partageaient, il était lié à lui d’une autre manière et à contre-coeur. À chaque fois qu’il le revoyait, le père Daniels, il avait cette envie qu’il meure. Il n’alla pas plus loin dans ses pensées que l’avocate parla encore, lui disant qu’elle avait survécu. Lui aussi il avait survécu, mais comme elle ? Est-ce qu’ils étaient sortis indemne ? Ty’ la regarda, l’écoutant parler, il n’avait pas réussi à la croire, c’était tellement facile cette excuse parce qu’il s’en servait lui aussi. Il avait eu un mariage qui avait fini dans un divorce dur et douloureux, il avait eu un fils qu’il ne voyait jamais et qu’il ne le verra sûrement pas, pourtant il avait de l’argent et un peu de pouvoir grâce à son père. Il avait une famille, il avait un boulot, une voiture et des amis, qu’espérer de mieux ? Rapidement, l’homme des affaires avec son regard qui en disait long, lui répondit calmement « Avoir une famille, être avec un homme que tu aimes. » C’était lourd de sens parce que c’était ce qui manquait aussi à Tyler, être avec une femme qu’il aimait et avoir une famille. « Je connais cette excuse: une belle vie grâce au boulot et tout les biens matériels qu’on a. On sait tout les deux que ce n’est pas ça la belle vie. » Elle n’avait pas parlé de sa vie privée, peut-être qu’elle ne voulait pas le faire, mais Tyler était peut-être un connard sans coeur, il n’était pas dupe. Il voyait très bien que Gabrielle était une femme blessée et par sa faute, elle n’arrivait pas à se créer une vie privée, les choses étaient très difficiles pour elle et il le comprenait. L’homme des affaires savait ce qui allait suivre, que c’était de sa faute si elle était comme ça, à devoir penser qu’à son travail pour éviter de s’impliquer dans sa vie sentimentale qui était sûrement désastreuse. Il faisait comme ça, bien que le travail des affaires ne l’intéressait pas du tout, ça lui occupait les esprits et ça l’empêchait de penser au passé et … Ça lui menait quand même la vie dure. Il n’était pas comme Gabrielle, il n’était pas amoureux du travail, parce qu’il savait ce qu’il ratait lui. Il avait toujours été du domaine de médecine et il se rendait compte qu’il pouvait tout faire, il avait réussi à passer de chirurgien, au professeur, pour ensuite d’être un homme des affaires… Il était surdoué Tyler, dans tout ce qui concernait le travail et d’être la personne qu’il n’était pas. En relation sentimentale, il se débrouillait comme un pied, tout comme il se débrouillait mal pour fixer les meubles correctement. Tyler était devenu quelqu’un qu’il n’était pas réellement et il avait réussi avec brio pendant quelques années, mais il avait mal terminé. Les choses se sont mal passées pour lui. Il se retint de rire un peu jaune face à la remarque de Gabrielle, qu’elle n’allait pas vraiment faire sa vie avec son père. Dans ses paroles, Ty’ avait compris et ce qu’il avait redouté se produisit, elle ne le prenait pas bien et en était vexée. Il se gratta l’arrière de son crâne, très gêné de devoir en parler. « Oui, mais nos pères sont très différents et n’ont pas du tout la même vision des choses dans les affaires. Je ne suis pas placé pour dire ce que pense le mien au tien parce que ce n’est pas à moi de le faire et je n’ai pas envie d’aggraver mon cas plus que je ne l’ai fait » Qui consistait à se faire tuer par son père. « Pour lui, le mariage équivaut à des bonnes alliances des affaires, il a été marié à mère pour ça. » Il savait un peu comment était le père de Gabrielle et il se disait qu’elle avait tellement de la chance d’avoir un tel homme comme lui. Ty’, non, il n’en avait pas vraiment et la chance n’était jamais avec lui. Pourquoi le serait-elle maintenant ? Aujourd’hui ? Il ne fallait pas rêver. « Au moins, je suis content que tu as un père comme ça, parce que tu ne peux pas imaginer à quel point je rêve d’avoir un père comme le tien. » répondit-il un peu énervé, plus à son père qu’à Gabrielle. Il était un peu jaloux d’elle d’avoir un tel père. Si Tyler n’avait pas le sien, rien de tout ceci ne se serait passé, il n’aurait fait aucune des erreurs et il n’aurait pas eu le mariage avec Jessica… Mais aurait-il rencontré Gabrielle ? Il ne savait pas, mais tout ce qu’il savait c’était que cela ne servait à rien de se morfondre sur le passé parce que ça allait encore l’empêcher d’avancer. Pourtant, c’était rare pour lui de regarder le passé et de prendre le temps de le faire, parce qu’on ne lui laissait pas digérer tout ce qui venait de se passer, on ne lui laissait pas l’occasion de réparer les erreurs qu’on le faisait déjà passer à autre chose. Il ne répondit pas à ce que venait de dire Gaby, qu’elle n’avait rien à regretter en fin de compte. L’homme des affaires avait réagi par un geste qui se voulait invisible, qui ne voulait pas être vu par la jeune avocate, il se cassa un peu le bord de son ongle de son pouce. Il ne cessait pas de jouer là-dessus parce qu’il était stressé, parce qu’il était face à Gabrielle pour la première fois depuis des années. La vraie, pas l’avocate. Il pouvait lui parler des choses sérieuses, sans devoir discuter avec des termes juridiques qui lui donnaient franchement mal à la tête. Le jeune homme ne savait plus pourquoi il discutait humour avec Gabrielle, mais avec tout ce qu’il lui avait fait, tout ce qu’elle lui avait fait. Tout ce qu’ils s’étaient fait, ce n’était pas la grande surprise qu’ils les avaient tout les deux perdus. L’avaient-ils vraiment perdus pour longtemps ? Elle disait de ne pas l’avoir perdu, mais juste qu’elle n’arrivait pas vraiment à être elle-même en face de lui. Pas après tout ce qui venait de se passer entre eux. Il n’était plus non plus cet homme qui s’énervait à attendre encore longtemps avant de la voir pour de bon. De profiter des moments ensemble, qui n’étaient même pas longs et qui les frustraient vraiment. L’homme des affaires soupira face à ce que venait de dire la jeune femme, ne disant rien du tout à ce propos, ne voulant pas aller plus loin avec cette histoire d’humour. Ayant cette once de culpabilité qui augmentait encore et qui devenait plus grande qu’avant. Ça lui faisait mal de parler avec elle, d’être en face d’elle et de se rendre compte en pleine figure les choses qu’il avait raté.

La voisine était partie assez rapidement, effrayée par la menace de Tyler qui venait de faire, à voix haute et sans avoir cherché à être discret. Il l’avait en partie fait exprès, parce qu’il ne pouvait pas voir son visage dans ce paysage, c’était tellement affreux à le voir. L’avocate râla un peu de l’indiscrétion de sa voisine, disant que c’était tout les jours. Pendant qu’elle parlait, Tyler chercha un pot de fleurs, mais il n’en trouva vraiment pas un à proximité. Gabrielle n’était pas capable de s’occuper des plantes avec tout le travail qu’elle avait. Il grimaça quand il apprit qu’elle était capable d’entrer pour prendre du sucre juste pour voir ce qui se passait à l’intérieur. Il pouffa de rire quand Gabrielle lui annonça que la prochaine fois qu’il viendra, il devra se déguiser en femme. « La prochaine fois, je viendrai avec un pot de fleurs. Tu n’as pas l’air d’en avoir. Sauf si je vois vraiment rien. » Gabrielle pouvait être sûre que Ty’ la prochaine fois qu’il viendra, il sera en compagnie du pot de fleur, qui servait uniquement au lancer pour la voisine indiscrète. Pas en femme dans tout les cas, d’ailleurs, n’avait-elle fait pas de l’humour ? Alors qu’elle disait qu’elle n’était pas du tout capable de ça ? Malheureusement, cet instant humour ne dura pas vraiment longtemps que la situation avait à nouveau dérapé. Ce n’était pas un simple humour qui allait tout arranger, c’était complètement raté. Ils en étaient aux confidences, ils essayaient d’expliquer ce qu’ils avaient tout les deux essayés de faire: tourner la page, mais ni l’un ni l’autre n’avait réussi et ça voulait dire quelque chose tout ça. Il secoua la tête doucement, au fur et à mesure que la jeune avocate lui disait qu’elle avait tenté de le remplacer par quelqu’un d’autre, que c’était comme au collège. Il savait ce que ça voulait dire dans les paroles de la jeune femme, il savait ce que ça voulait dire tout ça. Elle ne devait pas rester focalisée sur le passé, elle trouvera un moyen, c’était ce qu’il lui avait dit. C’était surtout pour se rassurer, parce qu’il ne pouvait pas être autant si bloqué par elle, tout comme elle l’était pour lui. Il ferma les yeux, sentant son coeur se serrer davantage quand elle lui parla du passé, d’il y avait quinze ans. Il se pinça les lèvres, essayant de penser à autre chose, essayant du mieux qu’il pouvait, mais il n’y arrivait pas. Il n’avait pas réussi à se focaliser sur son passé, sur les choses qu’il avait faite, il n’avait pas réussi parce qu’on ne lui avait pas laissé le temps de le faire. Là, en ce moment, quand il était en face de Gaby, il avait ce temps-là. Il le voyait devant lui, ces moments qu’ils avaient passés ensemble et il aura beau se dire que tout ça, c’était rien, qu’il trouvera ça chez quelqu’un d’autre, que ce serait pareil du côté de Gabrielle. Ni lui, ni elle n’avaient réussis. Ils étaient là. En face à se remémorer du passé. Ty’ ouvrit les yeux et son expression était très différente de tout à l’heure, il n’était pas bien, parce qu’il savait au fond de lui qu’il y avait toujours cet homme  qui aimait cette femme. Mais il ne pouvait pas. « Si j’avais la possibilité de remonter le temps… » Silence, il regarda la jeune femme droit dans les yeux et avoua, étant quand même effrayé par la réaction de Gabrielle, de ce qui allait ensuite advenir par la suite. « J’aurai profité pour être au moment où j’ai appris l’annonce du mariage, j’aurai dis merde à mon père, j’aurai expliqué à Jessica, je me serai donné… L’honnêteté. Juste pour pouvoir vivre et profiter plus longtemps les moments que nous avions passé. Tout ceci serait épargné à moi, à toi, à Jessica et même à Sawyer. À pas mal d’autres personnes. Juste pour me donner ce trait de caractère et du courage à affronter mon père. » Il se mit à rire nerveusement, pas très longtemps avant qu’il ne dise. « Juste, moi je ne reste pas focalisé sur ce passé, parce que ça fait mal de penser à ces moments-là, parce qu’on sait ce qu’on rate et qu’on ne les aura jamais. Car ils étaient juste uniques. » Il détourna le regard, observant à côté de lui « Et encore, on n’était pas allé loin, rien que ça, ça me fait imaginer que nous aurions vraiment pu être heureux. » S’il avait été honnête depuis tout le début. Il ne pensait pas arriver à lui dire ça, il ne le pensait vraiment pas, mais il l’avait dit parce que c’était vrai et c’était pour éviter de se faire davantage mal qu’il ne voulait pas rester focalisé sur son passé. En trouvant un moyen d’avancer et c’était d’enchainer des gaffes sans le faire exprès. Ils ne se connaissaient pas énormément à cette époque, mais ils étaient vraiment amoureux qu’ils avaient la sensation de s’être connu depuis toujours, qu’il n’y avait aucune barrière. Tyler préférait oublier ça, il préférait passer à autre chose et de ne pas faire subir ses malheurs à Gabrielle. Il n’était pas l’homme qu’elle voudrait sérieusement passer sa vie avec, pas avec ce qu’il venait de faire à cause de son père. De comment lui, il l’avait piégé depuis tout le début et qu’il ne cessait pas de le chanter avec ça. « Oui, tu savais que ça allait te blesser, mais pas autant que tu ne l’es maintenant. On ne peut pas oublier ce qu’on a fait ensemble, parce que ce n’était pas vraiment des trucs de collégiens ça. D’être avec quelqu’un et de l’oublier assez facilement en étant avec un autre. » Ainsi donc, la jeune avocate savait ce qu’elle ratait, ça n’avait pas été facile pour lui de tout rompre et de passer aussi vite à autre chose avec Jessica. Il pensait qu’il réussirait à tout oublier, mais non, il était allé voir ailleurs pour s’échapper de la personne qu’il n’était pas. Ty’ n’allait pas réussir à justifier tout ça, il ne pouvait pas vraiment le faire parce que c’était trop demander pour lui. L’homme des affaires détourna le regard, se pinçant les lèvres, il resta silencieux. Ces mots, ce que disait Gabrielle lui faisait mal, parce qu’elle avait raison, il ne savait plus qui il était, était-il ce jeune homme très différent du mari infidèle. Il soupira, en fermant les yeux et leva les bras un peu pour les laisser retomber. « Je ne sais pas moi non plus. Je ne sais plus qui je suis et qui je dois être. Je me suis perdu Gaby. Je t’avoue que des fois, je ne me reconnais pas, après tout ce que j’ai fais subir à Jessica, je me pose souvent la question si j’ai vraiment fait ça. Je me pose la question aussi si j’ai vraiment perdu mon métier de chirurgien, la chose que j’aimais le plus dans le travail. Si je ne peux plus voir mon fils parce que j’ai eu cette histoire de viol. Je ne sais vraiment plus. Parce que tout ça, ce n’est pas vraiment moi, le pire c’est que je sais pourquoi je suis devenu comme ça et que je ne fais rien pour lutter contre… Car je ne peux tout simplement pas. » Il soupira, en repensant à la raison de son changement, de la pire chose qu’il avait faite et que personne, même Gabrielle n’aurait pas soupçonné qu’il le fasse. Même son meilleur ami n’était pas au courant et le connaissant, il irait même le dénoncer… Non, Tyler n’avait pas vraiment confiance. « Tu as dû avoir des cas dans ton métier. Où il y a des témoignages de gens qui disent qu’ils ne reconnaissent plus la personne, parce qu’après un acte criminelle grave, elle a changé et elle est devenue plus sombre. Elle est devenu ce quelqu’un qu’on ne connaît pas vraiment. » Silence, l’homme des affaires se tut, regrettant vite ce qu’il venait de dire, surtout que ce n’était pas une bonne idée avec la voisine indiscrète dans les parages. Ce qu’il voulait dire, c’était qu’avant la rencontre avec Jessica, et celui de Gabrielle, il était ce quelqu’un qu’il était vraiment, dont il n’avait rien à craindre de son père, il le respectait. À une période, une semaine avant le mariage, il s’était passé quelque chose et Gabrielle l’avait peut-être ressenti, ce changement chez Ty’ où il était un peu plus dans les nuages, mais rapidement il prétextait qu’il pensait à l’avenir. Depuis, il avait changé de comportement et craignait vraiment que son père fasse quelque chose.

L’homme des affaires la regarda, alors qu’il venait de s’excuser, Gabrielle venait de lui faire un sourire. Un vrai sourire sincère. Elle ne répondit pas à ses excuses et Ty’ n’en disait rien, parce qu’il savait lire à son regard. Aux croisement de ce regard, quelques secondes plus tard, il se mit à sourire lui aussi et ils restaient silencieux. Puis, il avoua malgré l’excuse bateau de s’être laissé emporté par les mensonges. L’avocate lui demanda si ça n’arrivait pas à Tyler d’avoir envie de casser toute cette comédie, de dire toute la vérité, alors qu’il vivait avec Jessica. Elle ajouta qu’elle n’aurait pas autant eu de force que lui de faire tout ça, faire semblant, ça ne lui semblait pas possible. Pourtant c’était que l’homme des affaires avait fait, il avait réussi là où Gabrielle ne réussirait pas. Elle en deviendrait folle et se serait tiré la balle dans la tête. « Je ne te vois pas en bonne soeur Gaby. » C’était sa façon d’essayer de se mettre à l’aise, parce que ce sujet était assez délicat pour lui, mais ça ne dura pas vraiment longtemps « J’ai pensé à tout lui dire, d’arrêter toute cette comédie, mais … Je n’ai pas pu, on était tellement engagés que ça aurait une conséquence incroyable. Surtout que son père, ce n’était pas n’importe qui. J’aurai même signé mon arrêt de mort avec le mien. » il secoua la tête, il ne savait pas comment l’expliquer. Il n’était jamais arrivé à expliquer les choses, de ce qui s’était passé il y avait longtemps à quelqu’un. « J’avais peur de devoir le dire, je me suis laissé aller tout seul et c’est une chose que je n’aurai jamais dû faire. Je ne sais pas comment j’ai fais, mais ça n’a pas vraiment duré longtemps cette comédie. Si je lui disais tout, je ne sais pas comment elle aurait réagi Jessica. M’aurait-elle lancé des assiettes ? Appelé la police ? Appelé son père ? Toi ? Demander des conseils sur comment faire ? » Il haussa les épaules « Je ne pouvais pas prendre de risques d’aggraver les choses qu’elles ne l’étaient. Sérieusement, j’ai songé à juste… Partir pour ne plus jamais revenir. » Puis c’était Sawyer dont Gabrielle se mit à parler, disant qu’il était heureux mais qu’il y avait ce problème de garde, il fronça les sourcils l’écoutant attentivement. Depuis tout le début, son coeur ne cessait pas de tambouriner contre sa poitrine, c’était toujours comme ça depuis tout le début et ça commençait à lui faire mal. Il avait besoin de se mettre à l’aise et ce n’était pas ce qui est était prêt d’arriver dans cinq minutes. Elle parlait de la garde de Sawyer, de ce qui allait arriver si Jessica venait à mourir. Ce qui était une chose vraiment improbable pour Tyler, vu comment elle était forte et comment elle survivait à des pires nouvelles. Il soupira quand il apprit que son ex-femme voulait que Gabrielle soit la tutrice légale de Sawyer, si jamais il lui arrivait quelque chose. Il comprit vite le problème de Gabrielle. « Encore, faut-il qu’on espère qu’il ne lui arrive rien, pour qu’elle ait la garde jusqu’au bout. Ça ne va pas être possible de le lui faire comprendre, que Sawyer a besoin de me voir, alors qu’elle est ailleurs je ne sais pas où. Elle ne voudra jamais qu’une telle chose se produise, c’est pour ça qu’égoïstement j’ai pensé la voir aujourd’hui, mais aussi voir notre fils ne serait-ce de loin. » Oui, Jessica préférait se tirer une balle dans la tête que de laisser Tyler voir Sawyer, parce que c’était une chose qui était absolument impossible et elle le lui avait très bien fait comprendre que ça n’allait jamais marcher. Jamais.

Ty fut très surpris d’apprendre que venant de Gaby, elle lui disait qu’ici ils sont très sages. Il était tellement surpris qu’il avait fait un « Ah bon ?! » comme s’il n’en revenait absolument pas. Il l’écouta jusqu’au bout et il fronça les sourcils quand elle parla d’engager une associée. « J’espère que tu ne penses pas à qui je pense ! » Il vit l’expression interrogative de la jeune avocate et Ty’ leva les yeux au ciel. « Ton amie de promo à Harvard. Rassure-toi, je n’ai pas couché avec elle. » Elle était quand même un de ses cauchemars, on pouvait le comprendre puisque l’homme des affaires n’avait pas été capable de l’oublier. Il se souvenait toujours d’elle alors qu’en temps normal, il devait l’avoir oubliée. Pour revenir subtilement au sujet de clients à Huntington Beach, Ty’ ne pouvait pas s’empêcher d’être surpris. « Ça m’étonne que tes clients sont sages à Huntington Beach…! Tu as pensé à avoir … heu … Les Hawkings comme clients ? Le père de famille a un dossier sale, je le sais parce que je travaille des fois avec lui dans les affaires et j’entends des sales histoires. Tu as aussi … heu … Ma soeur ? Ah non, elle a une armada d’avocats… » Il venait à lui suggérer les probables clients de Huntington Beach, mais il lui demanda plus facilement, comme s’il était vraiment prêt à lui passer quelques tuyaux. « Tu as qui comme clients ? » Il connaissait bien des personnalités importantes dans Huntington Beach et ce n’était pas parce qu’il était un homme d’affaire qu’il les connaissait, c’était parce qu’il y vivait à une époque avant de devoir quitter pour New York. Ils continuèrent à avoir une petite discussion tout à fait normale, Tyler n’aurait jamais soupçonné que ça arriverait dans cette petite confrontation. Il hocha la tête quand elle lui demanda si c’était comme ça qu’on disait le jargon: time is money. Il haussa le sourcil à la remarque du repas qu’elle avait partagé avec un homme d’affaire hier. « Ah bon ? Celui-là et moi on n’a pas le même avis dans ce cas-là. Moi je les prends toujours au sérieux, c’est mon expérience qui fait que je ne me moque jamais d’elles. La plupart sont mesquines, ont du caractère et des fois, ce sont des requins. Il a tort de penser comme ça. » Le point chez Tyler, il avait fréquenté beaucoup de femmes hors du mariage et il avait connu celles qui avaient du caractères. Il savait que les énerver, il le regretterait comme il l’avait regretté pour Gabrielle, Jessica, Neela, Katie et toutes les autres femmes. Alors que l’homme des affaires venait de faire une remarque pour la voisine indiscrète, Gabrielle se mit à rire. Elle expliqua qu’il l’attirait, il pouffa de rire. Son sourire disparut quand elle parla du risque de devenir comme elle et étrangement sérieux il lui annonça. « Tu ne vas pas devenir comme elles, ce serait la fin du monde. » Oh oui ! Il reprit le sourire, il n’était pas vraiment capable de rester sérieux longtemps à ce sujet. « Ça me changera des voisines qui m’évitaient à l’époque, me connaissant je vais vite en avoir marre d’elle. D’habitude, je m’énerve plus vite que toi et là tu es énervée par elle. Je ne tiendrai pas longtemps. » Hé oui, quand il avait la mauvaise réputation à New York, les voisines l’évitaient et ne l’appréciaient pas énormément. Ensuite quand il était à Hong Kong, elles se méfiaient d’un étranger qui n’était même pas asiatique. Il n’avait jamais connu le bonheur d’avoir des bonnes voisines et maintenant qu’il possédait un appartement à New York, dans le Manhattan, il n’avait jamais croisé ses voisins et ses voisines et ne les croisera probablement jamais.
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité



Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty
MessageSujet: Re: Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique    Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  EmptyVen 8 Mai 2015 - 22:17


Tyler prit un faux air offusqué, amusé que l’avocate avait lâché qu’ils vivaient en Europe, sans réellement le faire exprès. « Mais c’est toi qui t’es trahie toute seule voyons ! Ne va croire que j’ai fais exprès pour que tu craches le morceau.» Avec un sourire, parce qu’elle s’était laissée emportée dans son monologue et avait sûrement perdu le contrôle des mots. C’était vraiment lui qui l’empêchait de se concentrer comme il le fallait ? Il n’avait pas cherché à ce qu’elle lui dise. En réalité il ne s’était pas attendu à ce revirement de situation et ce n’étaient pas des paroles en l’air quand il disait qu’il ferait comme s’il n’avait rien entendu, parce que ce n’était pas comme ça qu’il irait retrouver Jessica. Il ne voulait pas la mettre dans la merde, parce que ce n’était pas la chose qu’il lui souhaitait, elle avait déjà souffert. Il lui demanda si Gabrielle était vraiment capable de prendre ce téléphone et appeler Jessica, pour tout lui dire. Il se pinça à l’intérieur des joues quand elle expliqua que de toute façon Jessica le saura. Ty’ secoua doucement la tête, les mains sur les hanches, vraiment pas d’accord avec elle. « Quand elle va te poser la question si tu ressens toujours des sentiments pour moi, tu seras capable de répondre négativement ? » Son regard en disant long, Gabrielle pouvait tout de suite comprendre que Ty’, lui, il ne serait pas vraiment capable de mentir à cette question, si jamais Jessica le lui poserait un jour et c’était assez embêtant. Ce n’était pas vraiment une question piège pour lui. C’était ce qu’il redoutait vraiment de la part de Jessica, était-elle capable de pouvoir accepter le fait qu’elle s’était marié avec un homme qui aimait une autre. Que cette autre était la meilleure amie ? Elle prendrait ça pour une trahison et probablement aveuglé par le côté rancunier de son ex-femme, Tyler ne sentait pas tout ça, comme une bonne idée de tout lui dire. Là, après avoir dit que ça l’avait affecté que ce soit Gabrielle qui s’était occupé de l’histoire de la prise en charge de Sawyer, elle lui balança qu’il n’avait quand même aucune chance et qu’il ne pouvait rien faire face à cette histoire de viol. L’homme des affaires maudissait réellement la serveuse qui avait cru bon que c’était une bonne idée de l’emmerder avec cette histoire fausse. Pourquoi à ce moment là ? Pourquoi lui ? Pourquoi pas une autre personne ? Il avait quelque chose derrière cette histoire et il n’arrivait pas à se focaliser là-dessus parce que plus longtemps il y restait, il s’énerverait sérieusement et il n’arriverait pas à réfléchir correctement. Car la personne pouvait bien être fière, la serveuse, elle avait réussi à lui retirer définitivement la garde de son fils. Il laissa échapper dans un murmure un juron qui expliqua très bien à Gabrielle qu’elle avait raison face à tout ceci. Que même si Ty’ avait voulu recommencer tout à zéro en allant à un autre pays, personne ne lui aurait permis ça. Personne et c’était vraiment raté pour ça… Il n’aurait jamais gagné, c’était vraiment un échec et mat. Il soupira et baissa un peu son regard pour lui avouer à la seconde partie du monologue de l’avocate. « Tu pensais bien trouver un moyen pour que ça aille mieux. C’était ta façon de déverser ta colère sur moi… Avant de te rendre compte que ça n’a servi qu’à me perdre un peu d’argent… Et à vraiment chercher à m’emprisonner. » Il s’en était bien pris en pleine la face, tout ces accusations et ça lui avait vraiment fait mal. Alors qu’il venait de se rendre compte de la gaffe qu’il venait de faire en résumant toute une relation par un mot de romance. « Désolé Gaby… C’est le coup de l’énervement, je ne fais pas attention aux mots que je prononce. » Il était énervé d’être à cette situation-là, d’être bloqué et de bloquer les autres comme ça de cette manière, il était énervé aussi de s’y prendre un peu trop tard.

Il pointa du doigt les levers de yeux au ciel de Gabrielle, avec un air au visage qui disait qu’il savait qu’il avait raison, qu’il attendait quand même la réponse à ceci. Il pouvait bien rêver Tyler, pour avoir cette réponse à voix haute ! Déjà son lever de yeux au ciel voulait tout dire, il avait raison et il le savait. L’homme des affaires regarda le dossier par la fenêtre et se pinça les lèvres. Il avait l’air d’être un peu gêné de voir ce dossier qui était encore sur cette table. « Oui il me dérange là où il est » il soupira et leva les mains comme s’il n’allait rien ajouter de plus. « D’accord. C’est ton dossier me concernant, tu fais ce que tu veux. Je t’ai déjà dis ce que j’en pensais. » Il haussa un sourcil, lui demandant un peu trop curieux. « Et quand qu’est-ce que tu archives les dossiers ? » Parce que ça devait faire longtemps qu’elle avait son dossier, alors les autres dossiers à archiver, ils devraient être nombreux ! Gabrielle tenta l’optimisme à sa sauce, il ne pouvait pas l’oublier malgré ce qu’il pouvait bien faire, pas après tout ce qu’elle lui avait fait subir, elle lui en avait fait voir de toutes les couleurs avec les affaires qui s’enchainaient pour faire baisser sa réputation. « Tu es une championne dans ton métier. À New York, il y en a qui n’ont pas oublié cette histoire… » Il ne le disait pas pour faire plaisir, mais il ne faisait qu’appuyer les dires, parce que Gaby avait vraiment fait de sorte que personne n’oublie qui était réellement Tyler aux yeux de tout le monde, malgré qu’il était en train de tenter de recommencer à zéro avec les autres hommes d’affaires. Malheureusement, c’était pour un crime qu’il n’avait pas vraiment commis, qu’il s’était échappé par manque de preuves. Elle était une très bonne avocate, mais elle pouvait bien rêver pour qu’il lui dise ça mot pour mot. Une championne dans son métier, c’était déjà assez pour lui qui en avait fait les frais. C’était étrange pour lui, qui était la victime du courroux de la jeune femme, de lui dire que c’était une championne dans son métier, il n’était pas censé dans sa position de lui faire un compliment. Elle était tentée de vouloir rencontrer ses parents, mais finalement elle s’y résigna. Ce qui soulagea l’homme des affaires, parce qu’il ne voulait pas imaginer le massacre que ça pouvait déclencher, surtout que son père Elijah était capable de la mettre hors d’elle et il était plus doué que son fils. L’homme des affaires soupira à nouveau, « Tu as de la chance, au moins tu te bousilles pas ta vie pour un mariage que tu n’as même pas décidé comme je l’ai presque fais. » Il avait détruit celle de Jessica, il en était conscient et c’était pour ça qu’il était venu la voir, pour s’excuser et essayer de voir Sawyer, mais il ne s’attendait pas à voir Gabrielle à la place. Il hocha doucement la tête, avec cet air gêné. « Oui… Je suis venu la voir ici, maintenant, parce que déjà je ne t’avais pas vue avant. » Maintenant qu’il avait vu Gabrielle, les choses commençaient à devenir un petit peu plus compliquées à la grande surprise de l’homme des affaires, parce qu’il ne pouvait pas venir pile poil dans la bonne semaine et lui dire qu’ils devaient se parler, sans devoir parler de Gabrielle. Il ne pouvait pas « Je ne peux pas lui parler maintenant … Parce qu’elle est douée pour deviner des choses. Surtout que je sais qu’elle ne sera probablement pas seule. » En même temps, c’était peut-être mieux au vu du caractère de la jeune femme, elle n’hésiterait pas à lancer les assiettes ou le vase sur Tyler, quand il lui raconta qu’il avait failli y passer avec la première dispute. La jeune avocate se mit à rire alors que l’homme des affaires avait un sourire aux lèvres. Un sourire qui disparut quand elle lui fit de l’humour. De l’humour qu’il n’arrivait pas à en rire avec. Parce qu’il se posait sérieusement la question de ce qui allait sûrement se passer cinq ans après. Qu’allait-il se passer cinq ans après ? Gabrielle en sera-t-elle affectée ? Sawyer n’aurait donc jamais connu son père et aurait haï sa mère de ne pas lui avoir laissé saisir cette occasion. Ils continuèrent à discuter sérieusement, Tyler lui parlant que toute cette rancoeur qu’elle avait tenté d’extérioriser et se défouler sur lui, n’avait pas servi à grand chose. Ça ne faisait qu’empêcher Gabrielle de passer à autre chose, quelque part à Ty’ aussi parce qu’il se prenait en pleine figure même si c’était amplement mérité. Il lui avait posé la question sur ce comment était ce Ryan dont il ne cessait pas d’entendre en parler. Il l’écouta, son coeur se serra davantage quand il apprit que Ryan était comme un père de substitution pour Sawyer, mais ça le soulageait parce que Ty’, il ne pouvait pas être remplacé. Il soupira en baissant un peu le regard, on ne savait pas si c’était un soupir de soulagement ou d’exaspération. « Tant mieux que Jessica a quelqu’un qui puisse être là pour elle, pour l’aider, parce qu’elle se morfond dans le passé à cause de moi. Elle a quelqu’un qui lui permet d’oublier ça par moment, je suis soulagé pour ça. » Et légèrement jaloux, parce qu’il n’avait pas eu ce quelqu’un qui pouvait l’aider à tourner la page. Il n’aimait pas vraiment la relation qu’il avait avec Sawyer, mais c’était peut-être mieux pour lui aussi, parce que vu où était Tyler, il n’allait pas vraiment rester longtemps dans la vie de Sawyer, il serait même inexistant. Ça lui faisait mal d’entendre tout ça venant de Gabrielle, mais paradoxalement ça lui faisait du bien, c’était étrange comme sentiment. Il avoua qu’il empêchait Jessica de s’épanouir et d’essayer de tourner la page, il était la barrière entre le passé et le présent, ainsi que du futur. Il entendit jusqu’à l’année dernière. À cette phrase, Tyler fronça les sourcils et allait demander une explication, mais Gaby ne tarda pas à lui expliquer ce qui n’allait pas finalement. Il soupira à la fin, voyant à quel point cela annonçait compliqué pour expliquer à Jessica qu’elle ne pouvait rien faire face à la curiosité de Sawyer, de sa volonté à vouloir connaître son père. « Oui, je vois l’histoire du harcèlement, elle a déjà utilisé cette menace à plusieurs reprises quand on était à New York. » Il se gratta l’arrière du crâne, semblant réfléchir. « Les paroles ne vont pas servir à grand chose pour elle que ça soit de moi, de toi ou même de Ryan… Ce qui la fera changer d’avis ce sont les actions. Tu sais, pour exprimer sa colère elle n’hésite pas à lancer les assiettes. Quand elle dessine ou peint, elle utilise ses gestes. Enfin tu vois ce que je veux dire… La chose la plus improbable, c’est que je rencontre Sawyer sous son nez, qu’elle comprenne qu’elle ne peut pas aller contre la volonté de notre fils pour me rencontrer. Elle verra par la même manière que ça le rendra heureux de voir enfin son père et de pouvoir parler avec ses autre camarades, se vanter du père qu’il a. Si elle a peur que je l’enlève et que je le monte contre elle, franchement elle s’inquiète pour rien.» Il était content Tyler que Sawyer veuille le rencontrer, qu’il se pose des questions sur lui, et qu’il veuille passer du temps avec lui. Malheureusement, il ne savait pas si c’était la chose qui allait sérieusement se produire, surtout quand il sera seul avec Jess’, ce n’était vraiment pas possible: mais l’espoir faisait vivre. Son ex-femme ne laissera jamais une telle chose se produire et Ty’  Il était sérieux quand il avait dit à Gabrielle qu’il ne ferait pas tout pour faire passer Jessica pour la méchante mère, il ne pouvait pas passer énormément de temps avec Sawyer, avec le peu de temps qu’il lui restait. Jessica pouvait être rassurée de ce côté-là. Il lui demanda si son fils lui ressemblait pas par hasard ? Pour que Jessica ne cesse pas d’être effrayée par son arrivée. Elle n’hésita pas à lui répondre, en disant tout les qualités, c’était vraiment étrange comme pouvoir, mais ça faisait sourire l’hommes des affaires et malheureusement ce sourire ne resta pas très longtemps quand elle était partie pour chercher quelque chose chez elle… Qu’elle le laissa tout seul avec la voisine qui était en train de faire les fleurs. Il haussa les sourcils et se posa la question si c’était vraiment des fleurs qu’elle s’occupait, la voisine se retourna un peu pour croiser le regard et très rapidement elle détourna le regard pour s’occuper à nouveau des fleurs. Alors que Gaby venait d’arriver, il oublia vite la voisine indiscrète qui commençait sérieusement à lui faire peur à vouloir trop s’approcher pour entendre. Il prit l’album photo, sachant que ça allait lui faire mal de voir d’autres visages, d’être réellement tenu à l’écart … Alors que c’était lui-même qui avait fui. Il n’avait pas vraiment eu le choix pour sa fuite d’ailleurs. « Oh putain. » C’était sa première réaction quand il vit pour la première fois Sawyer en photo, il n’avait pas eu du mal à le reconnaître avec quelques autres enfants. Il tourna la page, écoutant toujours Gabrielle raconter un peu avant d’être silencieuse, pendant qu’il observait l’album photo. Il reconnaissait Jessica, Gaby, l’autre homme devait sûrement être Ryan. Il avait l’air d’être très expressif… Il prenait son temps pour observer, légèrement sous le choc par le fait qu’ils se ressemblaient physiquement. Ty’ comprit vite pourquoi Jessica avait du mal à vouloir tourner la page alors qu’il y avait Sawyer qui ressemblait énormément à son père et qu’elle le voyait tout les jours. Il releva la tête alors qu’il était à la dernière page, que Gabrielle parla du côté bordélique. « De nous deux. Tu sais que Jessica est vraiment bordélique, le bazar c’est l’art, quelque chose dans ce truc…Je ne suis pas mieux non plus, je ne range jamais les assiettes au bon endroit. » Il soupira avec ce petit sourire. « J’ai osé espéré qu’il n’ait pas ce côté-là. » Ce n’était pas gagné. Il referma l’album photo et rendit à Gabrielle, avec un « Merci » assez doux.

La voiture et Tyler, c’était dangereux, avec sa chance, il ne pouvait pas vraiment faire long feu. Ce n’était pas une bonne idée de devoir le laisser dehors, alors c’était pour ça qu’il était entré dans la maison de Gabrielle, à sa plus grande surprise. Il voyait qu’elle avait tenté de mettre de côté sa rancoeur, pour devoir rester humaine, face à lui. Cela voulait dire qu’il y avait de l’espoir, qu’il y avait cette possibilité de repartir sur de bonnes bases, mais ça. Ty’ il pouvait sérieusement rêver, parce que c’était quelque chose qui n’était pas du tout prêt d’arriver. Ils se mirent à parler de Cruella, ils n’avaient pas la même façon de voir ce personnage et il venait de chercher une présence d’animal, mais il ne le trouva pas. L’homme des affaires se mit à sourire, amusé par la réponse de Gaby. « Impossible d’oublier de nourrir un chien, surtout quand il se met entre tes jambes pour quémander à manger. Il t’obligera à faire des pauses pour que tu t’occupes de lui. » Il garda le sourire et observa l’avocate, comprenant petit à petit ses pensées. « Ce n’est vraiment pas prêt d’arriver pour toi… Donc non, tu n’es pas vraiment Cruella pour moi. » Il adorait avoir raison comme ça, avoir ce dernier mot. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas vraiment discuté comme ça avec Gabrielle, des années… C’était long. Le jeune homme continua à donner d’autres caractéristiques sur Cruella, ce qui fit réagir l’avocate. Elle parla, Ty’ l’écouta et .. Arrêta de l’écouter jusqu’à qu’il entendit Liam Meyers. « Liam Meyers ?! » manqua presque de hurler Ty’ presque effrayé, c’était comme si on lui avait dit un prénom d’une personne qu’il craignait complètement. C’était le diable en personne ! Silence. Il regarda Gabrielle, sous le choc visiblement. Il inspira et s’arrêta avant d’expirer. « Liam Meyers ? Homme d’affaires ? Qui vient d’Angleterre ? On parle de ce Liam Meyers ? » Silence. Gaby faisait face à Tyler qui était sous le choc. « Il y a un S à son nom à la fin ? Peut-être que nous parlons pas du même Liam… Enfin j’espère que nous parlons pas de la même personne… » Il soupira de soulagement et se reprit. Il se sentait ridicule de chipoter comme ça « Heureusement que je ne tenais rien… J'aurai cassé quelque chose » silence et il faisait face à Gaby qui ne comprenait pas totalement, qui n’était pas sûre de comprendre ce qui venait de se passer. « Alors euh… » Il se gratta l’arrière du crâne gêné. « C’est mon supérieur quand je viens à son entreprise que mon père a acheté, je suis un peu sous ses ordres. Il n’hésite pas à m’appeler en plein milieu la nuit quand je suis à New York, grâce aux décalages horaires, je ne dors presque pas la nuit à cause de lui. » Huntington Beach était une putain de petite ville, centre du monde. Avec un aspect paradisiaque, mon cul ! C’était l’enfer sur Terre ! Il retrouvait tout le monde et le pire, c’est que ses amis étaient liens avec ses ennemis. C’était la pire chose que Ty pouvait s’attendre. Encore heureux que Gabrielle ne connaisse pas Neela ! L’homme des affaire se calma un petit peu, il n’arrivait pas à se remettre du fameux hasard que Gaby connaisse Liam. C’était le cauchemar s’ils se mettaient ensemble à comploter pour rendre la vie dure à Ty’, heureusement que ça n’allait pas être le cas, mais c’était parler un peu hâtivement. L’avocate lui demanda ce que ça voulait dire par là, qu’elle n’arrivait pas à défaire de ce dossier. Elle n’avait pas l’air d’être sûre pour comprendre le sous-entendu. Il ferma les yeux et soupira doucement. « Tu n’arrives pas à te défaire de ce dossier parce que tu tiens tellement à moi, parce que c’est étrangement le seul souvenir qui reste de moi. J’aurai mieux pu te laisser autre chose que des bouts de papiers.» Il ouvrit les yeux et observa la pluie tomber. Il resta silencieux, quand elle lui demanda ce que c’était cette fixation sur le dossier.

Gaby ne s’était pas attendu à cette nouvelle, elle ne savait pas quoi faire face à ça. Ty’ pouvait voir à quel point elle était démunie, c’était la même réaction que ses parents qui avaient pris ça pour une blague de mauvais goût avant de comprendre que c’était vraiment sérieux ce qu’il avait. Elle lui avait demandé s’il y avait une solution pour se sauver, c’était ce qui avait énervé l’homme des affaires. Une solution pour se sauver, pourquoi avoir quoi finalement ? « Tout ça tu peux changer, Tyler. Tout ça tu peux faire en sorte que ça change. Le travail que tu n'aimes pas, tu peux facilement te défaire des griffes de ton père. Certes, tu vas probablement rester quelques années sans lui parler, mais ça lui apprendra aussi et si vraiment il s'en fout, pourquoi toi tu devrais jouer les intéressés ? T'as pas l'impression qu'il t'a assez pourri la vie comme ça, non ? Ton fils tu pourrais le voir si tu sais prouver que t'es stable, que t'es capable de t'en occuper. » Il gardait ce faux-sourire, ce sourire ironique. N’était-ce pas celle qui le détestait ? La femme qu’il avait vraiment aimé dans le passé et qu’il continuait toujours en ce moment mais qu’il n’osait pas le dire haut et fort, par peur de sa réaction, avant d’être marié à une autre, cherchait à lui faire prendre une solution, comme si cette annonce l’avait effrayée. « Tu ne peux pas imaginer l’idée du bien que ça me procurerait de ne plus pouvoir parler à mon père pendant des années, voire jamais, c’est le mieux pour moi. Ne plus jamais lui parler. Mais c’est quelque chose qui ne se réalisera jamais, il sera toujours derrière mon dos et dès que je fais la chose qui ne lui plait pas, il n’hésitera pas à me poursuivre en justice. Détruire tout ce qui me reste de réputation. » Il soupira, si seulement c’était si facile, il ne pouvait pas faire grand chose là où il était avec lui, son père l’avait piégé et de son vivant, Ty’ était vraiment coincé. Il était surpris de la dernière phrase de l’avocate, et calmement, il lui demanda. « Je pourrai voir Sawyer ? Malgré la paranoïa de Jessica ? Permets-moi de douter… » « Fais une demande à ton avocat, si t'es sûr que t'as rien à te reprocher. Ils rouvriront le dossier, on sera convoquées et là on ne saura pas vraiment prouver que tu ne peux pas avoir la garde alternée de Sawyer, surtout qu'il est plus grand, il n'a plus trois ans. Tout ça tu peux le changer, mais pour ça tu dois faire en sorte de te sauver… » Durant ces dernières années, non, il n’avait rien à se reprocher. Si ce n’est ce qu’il avait fait à Hong Kong, mais son père avait retiré ça de son dossier officiel et il n’avait pas vraiment de risque que ça ressorte, mais la chance n’était jamais avec lui, il pouvait vraiment se douter. S’il quittait son père, il y avait des chances que ça ressorte et que ça ne soit pas bon pour lui. « Il faut que j’épargne Sawyer de mon père, il ne va pas hésiter à m’aider pour récupérer la garde s’il savait qu’il y a l’espoir. Juste dans le but pour qu’il soit l’héritier légitime de son entreprise. Je préfère lui épargner ça. Ok. Tout ce qui me reste à faire c’est de quitter le boulot et de couper les ponts avec mon père, de ne plus jamais le revoir. Ça te semble si facile ça, mais non. C’est plus compliqué que tu ne le penses. » Pourquoi Gabrielle était là, à vouloir lui donner de l’espoir comme ça, alors qu’il n’en avait vraiment plus ? Elle avait peut-être raison de faire ça, que Ty’ puisse quand même essayer la première année à vouloir se sauver comme ça. À essayer de changer les choses, après il n’avait pas grand chose à perdre, s’il avait la chance de pouvoir voir Sawyer avec la justice qui commentait à tourner en sa faveur. Les choses allaient se gâter et Jessica n’allait pas vraiment accepter ça. Ty’ restait dans le gros désavantage, il ne connaissait pas les goûts de Sawyer, ce qu’il aimait, ce qu’il détestait, quel sport il faisait, quelle fleur il aimait. Il ne le connaissait pas, il ne l’avait plus vu depuis 8 ans… Il ne l’avait pas vu grandir, il se rappelait de l’album photo, montrant les gens qu’il fréquentait. Il y avait ce Ryan, Jessica, Gabrielle et d’autres personnes qu’il ne connaissait pas, il y avait tout ce monde et il n’avait jamais été là. Par sa faute depuis tout le début, juste parce qu’il n’avait pas été honnête, juste parce qu’il n’avait pas refusé et qu’il n’avait pas tenu tête à son père, comme Lorelai avait réussi à le faire. C’était si facile peut-être ? Il ne savait pas, Ty’ ne pouvait pas prendre trop de risques. La garde alternée allait sûrement l’aider, mais grandement. Jessica va devoir l’accepter malgré elle, le retour de Ty’ à Huntington Beach. Pourtant, il ne voyait pas son fils faire des allers retours de la France jusqu’à Huntington Beach pour un week-end, ce n'était pas possible. À moins que ça ne soit que lui qui déménage en France ou que ça ne soit qu’eux qui le fassent. « Pourquoi ? Pourquoi tu veux absolument faire semblant ? Pour Sawyer, je viens de te donner un tuyau, Tyler. Ton boulot, quitte le et trouves-en un autre. T'es pas con, t'as des diplômes non ? Pourquoi tu t'emmerdes à faire un truc que t'aimes pas ? Peut-être que tu devrais commencer par faire une année sabbatique. Te trouver un job tout con, qui te détendrait et profiter. » Gabrielle avait changé, depuis qu’il avait annoncé sa maladie, elle avait changé de comportement et ce n’était plus celle qui était en colère après lui, qui lui en voulait énormément. Elle lui donnait pleins de solutions, elle s’acharnait pour qu’il reste, pour qu’il vive. Elle était là devant lui, à s’énerver. Il était là en face d’elle à ne pas savoir s’il devait le lui dire ou non. L’homme des affaires avait la sensation qu’il la retrouvait, cette Gabrielle qui tenait à lui, lui qui tenait tellement à elle, mais … Qui ne pouvait pas vraiment. « Oui j’ai des diplômes, oui je m’emmerde à faire un truc que je n’aime pas et je ne m’y serai pas forcé pour ça si je pouvais le quitter ! J’ai déjà profité de ces années-là après l’affaire de New-York, à partir loin des États-Unis pour pouvoir commencer tout à zéro en commençant par une année sabbatique, puis à partir à Hong Kong avant de revenir aux USA, pour aller vivre à Huntington Beach. Avec un boulot simple. Une vie simple s’annonçait pour moi, j’avais dis merde à mon père à cette époque et il a fallu que ma soeur débarque dans cette ville pour que les choses redeviennent pires qu’avant. Ça ne ferait que de répéter ce schéma Gabrielle, c’est un cycle qui ne se termine jamais. » Il soupira. Mettant la main sur son front à se le masser. Là où ils en étaient, ils avaient pu se dire des choses tout ce qui leur passait par le coeur, ils avaient réussis à mettre les points sur les i, ils avaient réussis à se calmer, ils avaient réussis à mettre le passé derrière eux. Il lui avait donné des réponses dont elle avait besoin, elle venait de lui dire qu’il y avait la possibilité de voir Sawyer, malgré les réticences de Jessica. Il était là avec elle, à lui dire qu’il lui restait cinq années à vivre, s’il ne choisissait pas une solution pour se sauver. Gaby avait gagné des réponses, lui ? Il avait quand même perdu la joie de vivre, surtout avec toutes les obligations qu’il avait. Il lui avait annoncé son anévrisme, parce qu’il voulait gagner de l’espoir, qu’elle lui donne de l’espoir dans tout ceci. Puis, ils en étaient à mettre les choses à plats, alors autant le faire. « Pourquoi tu me dis ça ? Pourquoi tu me le dis à moi si en plus tu refuses de te soigner, Tyler ? Pourquoi tu me l'as dit !? C'est que tu t'attendais à ce que je te donne une raison de le faire, non? Je te donne des raisons, si tu veux, mais là je te donne aussi des solutions, alors pourquoi tu refuses catégoriquement ? Tu peux pas me lâcher ça comme une bombe et me dire que tu ne veux pas te soigner, il n'en est pas question, je refuse » Il n’avait quand même pas d’espoir, parce que tout ce qui l’attendait c’était soit les barreaux, soit le bureau. Elle ne s’attendait pas, elle était sous le choc, sous le coup de l’émotion elle lui disait ça. Elle lui donnait des arguments pour qu’il reste, pour qu’il se batte, elle lui donnait des raisons pour ça. Elle lui donnait tout ce que Ty’ devait garder. Malgré tout il continua, dans sa lancée d’égoïste. « Mais Arrête de dire ça Tyler !!! T'as 37 ans, t'as un fils, t'as la vie devant toi t'as de l'argent et si tu le veux vraiment tu peux laisser tous tes problèmes de côté, mais t'as pas le droit de ne rien faire. T'as un fils je te signale ! Et moi ? T'as pensé à moi ? Tu peux pas me faire ça, pas après ce que tu m'as déjà fait !! T'as pensé au mal que ça me fait tout ce que tu me dis, là ? T'as pensé à ton fils qui n'arrête pas de réclamer ta présence ?! Je vais devoir lui dire quoi, moi ? Que t'en avais tellement rien à foutre de lui que t'as décidé de pas te soigner ?! » « Tu n’as pas idée à quel point j’étais seul pendant toutes ces années ! Sans soutient ! Avec toi qui m’enfonçait juste aveuglé par ta rancoeur, Jessica qui voulait à tout prix garder Sawyer pour le protéger de moi, ma famille qui me laissait quand même patauger dans la merde, encore d’innombrables merdes que tu ne peux pas imaginer ! Tout ça juste avant de recroiser à nouveau aujourd’hui ! De vivre que des mauvais côté de la vie en continu, sans s’arrêter ? Tu as dis toi-même tout à l’heure que je ne pouvais pas faire semblant d’être heureux avec Jessica, alors que forcément je t’aimais et que je ne pouvais pas le montrer ?! L’argent ne veut absolument rien dire, on n’a même pas besoin d’argent pour être heureux ! J’ai un fils mais que Jessica ne me laissera pas voir et que la justice peut-être qu’elle me le permettra, mais que faire face à lui qui ne me connait pas ? Que moi je ne connais pas, que je ne sais absolument rien de lui ?! » Il soupira, sentant son coeur battre à tout rompre tout comme sa tête qui allait vraiment exploser ainsi que son visage lui faisait de plus en plus mal. Il essaya de se calmer en montrant ses mains et en soupirant « Oui .. C’est vrai, il n’est jamais trop tard pour se connaître… Mais tout ce que je veux dire Gabrielle. Tout ce qui s’est passé jusqu’ici, tout ça, je le regrette. Il y'a bien énormément de choses que je regrette, mais s’il y a une chose que je ne le regrette pas, c’est le fait que nous nous sommes connus et que nous avions pu développer des sentiments, qui à mon avis, n’étaient pas rien, que j’ai pu t’aimer. J’ai eu tort de passer à côté et tout ce qui m’est arrivé jusqu’ici, c’est … Trop. Car ça me fait plus que regretter de ne pas avoir été honnête et courageux de dire non à cette époque. » Il releva les yeux vers elle et il lui lâcha comme une bombe. « Tu vois le dossier qu’on avait parlé tout à l’heure ? C’est la seule chose matérielle qui te fait penser à moi. Moi je n’avais rien qui me faisait rappeler de toi. J’avais juste des souvenirs, ces souvenirs que je me suis battu à les garder, parce que je sais qu’ils sont rares et qu’ils ne peuvent pas être remplacés. Car je sais ce que je rate moi et je sais ce que je le raterai toujours à l’avenir Enfin … Il pensait qu’il le raterait.

Alors qu’ils étaient dans les bras les uns et les autres, s’étant tout de suite calmés, ils reprirent la parole doucement et calmement. Sans se hurler dessus, sans lancer des phrases à des débits de paroles assez rapides. « Arrête de dire que tu peux rien changer. Si, tu peux changer: tu peux te soigner et vivre une nouvelle vie avec les gens que t'aimes et qui t'importe. Tu peux récupérer ton fils si tu fais ce qu'il faut pour, tu peux voyager, aller en France, tu peux faire un métier, parce que contrairement à certains, t'as des diplômes. » Il déglutit difficilement, alors qu’il allait tenter de reprendre la parole, pour sûrement chanter la même histoire, mais .. « Tu pourrais même avoir une femme qui t'aime depuis 15 ans si tu le souhaites » C’était à ces mots là, qu’il rompit le contact, pour la voir en face de lui. Il n’était pas sûr de l’avoir vraiment bien entendu, mais… Il l’avait réellement entendu, le regard de Gabrielle en disait long. « … Gaby. Le dis-tu réellement, parce que c’est ce que tu ressens ? Après tout ce temps à vouloir me haïr, c’est parce que tu pensais que ce n’était pas si réciproque que ça ? Que tu as enfouis ces sentiments au fond de toi ? » Ça faisait quelque chose au fond de lui, il serra la mâchoire pour éviter de craquer parce qu’après tout ces années, il se rendait compte que tout n’était pas totalement perdu et qu’il était réellement passé à côté de la plaque. Ils auraient réellement dû discuter ensemble, ils avaient perdus tellement d’années et c’était difficile de digérer ça. Il voyait les larmes de la jeune femme sur les joues, qu’elle essaya d’essuyer, mais il en restait une qui coulait, qu’inconsciemment, Ty’ porta la main sur la joue, pour l’essuyer. Alors qu’il lui posait cette question, dont il connaissait la réponse quelque part au fond de lui, mais qu’il voulait vraiment s’assurer, si tout ceci ce n’était pas une hallucination, parce qu’avec sa maladie, tout était possible et que ça pouvait engendrer une autre. Il ne savait plus, il était tellement embrouillé. « Parce que ça prouverait qu'une fois dans ta vie t'as pensé à moi et pas à ton père et j'ai besoin que tu penses à moi au moins une seule fois et parce que si ça fait autant d’années que j'en suis toujours au même stade, c'est sans doute parce qu'inconsciemment je peux pas avancer sans toi. Voilà pourquoi » Elle l’avait dit. Il était la chose qui lui manquait dans sa vie, elle était là à attendre, à vouloir se venger sur lui, sur ce qu’il avait fait dans le passé. Lui il partait dans tout les sens, pour essayer de recommencer à zéro, à retrouver le sentiment qu’il avait ressenti pour Gaby ailleurs… Sans vraiment le retrouver jusqu’à aujourd’hui, face à elle. Il n’avait jamais soupçonné ce virement de la situation. Jamais…

Gabrielle était partie rapidement, alors que l’homme des affaires lâcha un gros soupir, avec la sensation que son crâne allait réellement exploser, il regrettait presque d’avoir oublié d’emmener ses médicaments. Il ne s’était pas attendu à ce revirement de la situation et quelque part, il se sentait vraiment mieux. Il se sentait … Il ne réussit pas à penser à la suite de la phrase que l’avocate était déjà revenue avec le verre d’eau et le cachet. « Merci. » Il avala le cachet et but l’eau qui était dans le verre. « Si tu ne le fais ni pour ton fils ni pour toi, fais le au moins pour moi, Tyler… S'il te plait » Il la regarda et soupira doucement. Il fit le tour pour s’installer à côté d’elle, sur le divan, en déposant le verre d’eau sur la table en face de lui. Il joignit ses mains quand il était assis et à le voir, il avait quelque chose à dire à Gabrielle. « Je vais te dire quelque chose, que je pense compter sur toi pour ne le dire à personne. Tu feras celle qui n’est au courant de rien. » Il regarda la jeune femme droit dans les yeux. « Je ne peux pas faire seul tout ça. J’aurai besoin de ton aide. Tu es capable de trouver quelque chose de sale non ? C’est ta spécialité de trouver des preuves… » Il en avait fait les frais et ça le faisait sourire comme un idiot. « J’ai besoin que tu trouves quelque chose de compromettant sur mon père, pour que je puisse faire un chantage pour qu’il laisse tomber le sien. » Il voyait déjà venir la question de la jeune avocate, il la devança avant qu’elle ne parle. « Il a été témoin d’un meurtre que j’ai commis. MAIS attends, je peux tout t’expliquer. Il s’agit d’un énorme malentendu. » Tyler et l’art de se foutre dans la merde monumental, il était le maitre absolu.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty
MessageSujet: Re: Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique    Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique  Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Le diable est une jeune femme moderne, ouverte et sympathique

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Sujatha - L'enfant du diable
» terminé - il parait que le diable s'habille en Prada. (Erin)
» Alexie Raid Buran || Un petit lien avec une jeune maman cinglée ?
» Le mari, la femme et l'ex-mari. Ft Owen et Jack [TERMINE]
» La femme est le plus bel objet sur terre, pourquoi ne pas en profité ? FICHE +18

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
HUNTINGTON BEACH ™ ::  :: •• THE OLD COUNSIL :: OLD MEMORIES-