Adam & Sophia

La veille, aux alentours de midi

« Quoi ? » Sophia manqua de s’ébouillanter avec sa soupe chinoise. « Tu es à San Diego pour trois jours et tu ne penses à me prévenir que maintenant ? » Sa mère lui expliqua qu’elle était là pour soutenir son frère qui avait une conférence importante. Il avait apparemment fait une percée dans la recherche contre le cancer et trouvé un traitement qui pourrait grandement aider. « Ce n’est pas une raison. » La relation entre sa mère et son frère était fusionnelle, un peu comme l’était celle qu’elle entretenait avec son père jusqu’à ses seize ans. Elle comprenait à présent ce qu’ils avaient pu ressentir puisqu’elle se sentait souvent de trop dans sa famille. Ce n’était pas par manque d’amour mais elle partageait moins avec eux qu’elle ne l’aurait voulu. Si elle aimait juste rire et parler de tout et de rien, eux préféraient discourir sur tout. La culture était une chose importante dans la famille Bucker et la jeune photographe ne se sentait souvent pas à la hauteur des espérances de tous. « Quel est ton hôtel ? Je viens. » Même si sa mère insista pour lui dire que c’était ridicule et qu’elle avait sûrement mieux à faire elle insista. « Je te vois ce soir. » A peine eut-elle raccrochée qu’elle appela ses rendez-vous des deux prochains jours pour tout annuler. Sa famille lui avait manqué ces derniers temps et elle avait envie de les voir.

Cette nuit, quatre heure du matin

« Sophia ! Tu ne vas pas partir en pleine nuit ! » La brunette regarda sa mère avec un regard empli d’une colère noire. « Tu ne pouvais pas t’en empêcher, n’est-ce pas ? » Non elle ne pouvait pas lui pardonner ce qu’elle venait de dire parce que c’était ce qu’elle pensait au fond d’elle. « J’ai trop bu et… » La jeune femme ne la laissa pas finir sa phrase. « Ce n’est pas une excuse ! Tu sais à quel point je m’en veux pour le départ de papa et tu ne peux pas t’empêcher de me balancer à la figure que je suis la raison pour laquelle il est parti ! » Elle plaça sa main sur son front, comme elle le faisait souvent quand elle était agacée. « A chaque fois maman ! » Cette fois elle se rappelait pourquoi elle n’aimait finalement pas leurs réunions de famille. Tout se passait merveilleusement bien au départ, elle se sentait plus proche de sa mère comme quand elle avait fait sa rééducation puis tout dérapait doucement. Cela commençait par des souvenirs légers concernant le père de Sophia, puis les reproches faisaient leur apparition et finalement tout explosait. La belle se rappelait encore d’un soir deux ans après que son père soit parti ou sa mère ivre l’avait accusée d’avoir volé son mari. Elle savait tout ça, elle savait que c’était sa trahison envers tout ce qu’ils avaient construits ensemble qui avait brisé leurs vies à tous deux mais elle voulait avancer. Pour cela, elle le savait, il lui faudrait se confronter à son père un jour mais celui-ci ne l’avait jamais recontactée. Dire qu’elle avait même embauché un détective privé et que cela n’avait rien donné. Non, elle voulait juste partir de là. « Je ne peux pas rester, désolée. » Sur ces paroles elle claqua la porte et partie sur la route vers son nouveau foyer, Huntington Beach.

Le présent.

« Et merde ! » Il était cinq-heures vingt du matin et elle venait de tomber en panne sèche en plein milieu de la route nationale. C’était bien sa veine quand tout ce qu’elle désirait était de rentrer chez-elle auprès de son gros chat roux. Oui ce jour elle voulait juste être pathétique et seule. Elle alluma ses warnings et récupéra son téléphone dans son sac. « Sérieusement…. sérieusement ?!? » Il s’était éteint par manque de batterie. Manquerait plus qu’un malade ne la repère et décide de la découper en morceaux et de l’abandonner au fond d’une forêt et sa mère pourrait dire aux policiers qu’elle l’avait prévenue, elle n’aurait jamais dû partir en pleine nuit. Au moment où cette pensée la traversa une voiture se gara devant la sienne. Les phares l’empêchaient de voir qui conduisait et elle espérait sincèrement que ça serait une petite vieille douée de talents mécanos au bon cœur et pas un psychopathe qui viendrait à sa rencontre. Il lui sembla une éternité avant que l’inconnu ne sorte de sa voiture et quand elle le reconnu elle n’en crut pas ses yeux.

« Qu'est-ce que tu fous ici à une heure pareil ? »  Adam Howha se tenait devant elle et lui parlait comme si elle était une sale gosse ayant posé ses gros doigts plein de chocolats sur sa nouvelle chemise hors de prix. Comment osait-il ? Ce n’était pas elle qui lui avait imposé un silence radio après qu’ils aient couché ensemble. Sophia était persuadée que quelque chose avait commencé à se construire entre eux. Lui qui ne faisait que lui sortir des banalités au départ dans leurs joggings matinaux avait fini par changer petit à petit. Elle aurait même jurer l’avoir vu faire de réels sourires par moment et pas juste ceux qu’il réservait à la gente féminine, ces sourires sans sentiments. « J’avais envie de prendre l’air, quel meilleur endroit qu’au bord de la route en pleine nuit ? » Cette phrase fut accompagnée d’un regard soulignant son sarcasme. Ce n’était pas le moment, vraiment pas. Tout ce qu’elle désirait c’était être au calme pour oublier sa soirée merdique, pas être aux côtés d’un mec qui avait su lui montrer qu’il n’en avait rien faire d’elle. « Tu n’as pas besoin de m’aider, je m’en sors très bien toute seule. » Sur ces paroles elle s’approcha de l’avant de sa voiture dans l’idée de regarder son moteur. Elle essaya donc d’ouvrir le capot sans succès, elle plaça alors une jambe sur une roue pour avoir plus de force et termina au final sur ses fesses. Humiliée, elle se releva et frotta rapidement son postérieur pour faire partir les éventuelles saletés qui avaient dû se coller à sa robe. La jeune femme se tourna alors vers Adam et lui parla à nouveau d’un air revêche. « Tu peux me passer ton téléphone deux secondes ou cela va contre tes valeurs ? Je ne voudrais pas t’obliger à rester trop longtemps en présence d’un met déjà consommé. » Elle tendit alors la main, en attente de son portable.

Adam & Sophia

Cela faisait presqu’un mois qu’Adam avait disparu de la circulation et voilà qu’il réapparaissait devant ses yeux au pire moment. La soirée avait été éprouvante pour Sophia et elle n’avait même pas pu parler à sa mère de ce qui lui était arrivée quelques jours plus tôt. La personne qu’elle avait engagé pour retrouver son père avait enfin réussi à le localiser, mais lui avait annoncé qu’il avait refusé de lui parler. L’homme qui lui avait donné naissance et avec qui elle avait partagé tant de choses refusait de renouer contact avec elle. Tout cela pour dire qu’elle ne souhaitait pas passer plus de temps avec un trou du cul qui l’avait abandonnée aussitôt après l’avoir mise dans son lit. Il répondait à ses répliques sarcastiques avec froideur et dédain et cela la mettait hors d’elle même si elle essayait de se contenir. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire ce qu’elle faisait dehors à cette heure-ci ? Ils n’avaient plus rien à faire l’un avec l’autre, c’était bien ce qu’il lui avait laissé entendre en disparaissant de la circulation non ? Elle se rappelait encore s’être pointée le lendemain matin à l’endroit habituel de leur jogging et d’avoir attendu un temps qui lui avait paru interminable. Le lendemain, le surlendemain et tous les jours de cette semaine-là elle avait continué à l’attendre. Ses sms n’avaient eu aucune réponse et il ne répondait pas à ses appels. A ce moment-là elle avait compris que tout n’avait été que comédie. Cette connexion qu’elle avait cru sentir entre eux était complètement bidon et elle s’était faite avoir comme une idiote. Elle avait donc arrêté tout essaie de contact et avait passé plusieurs soirées à porter des toasts à tous ces connards qui peuplaient le monde avec ses amies et était passée à autre chose. Bien entendu, ça c’était avant qu’il se pointe devant elle à cinq heures du matin avec son attitude de merdeux. « Mais oui bien sûr, tu ne sais même pas ouvrir un capot sans tomber, alors excuses moi, mais s'il y a bien une personne qui a besoin d'aide c'est bien toi, assisté de la vie .. » Une image d’elle écrasant le capot sur le crâne de ce connard arrogant jusqu’à lui faire éclater la cervelle apparu dans son esprit. Ce n’était pas le moment, tout ce qu’elle désirait était de faire venir une dépanneuse pour le faire partir. « Toujours obligé de mettre trente mots dans une phrase au lieu de dix » Elle lui glissa un regard mauvais. « J’ai toujours dis à ma mère qu’apprendre à parler correctement était une perte de temps. Heureusement que tu es là, vraiment. » Il leva ses mains et se rapprocha d’elle. « Prends le, il est dans ma poche gauche ». Sophia aurait pu s’emparer du dis téléphone sans y repenser si la personne en face d’elle n’avait pas été Adam. Seulement tous ces matins passés à discuter de tout et de rien, cette soirée au restaurant où elle avait vraiment cru que quelque chose de magique s’était passé entre eux et surtout cette nuit inoubliable, oui toutes ces choses faisaient qu’il n’était pas si évident que ça pour la belle de s’écarter de lui. Elle se rapprocha également pour glisser sa main dans sa poche. Son souffle lui caressait le visage et elle sentit son cœur battre plus fort. Sérieusement ? Le mec est un connard fini. Prends ce putain de téléphone et écarte toi. fut ce qu’elle pensa à ce moment-là. Elle retira donc sa main, mais beaucoup plus lentement qu’elle ne le souhaitait au départ. Ses yeux se levèrent et virent se planter dans ceux de cet homme qu’elle trouvait aussi énervant que séduisant. Dieu qu’il était beau. Ses lèvres se rapprochèrent des siennes et pendant un instant elle hésita. Que se passerait-il si elle l’embrassait là tout de suite ? La repousserait-il ? Ou vivraient-ils une partie de jambes en l’air mémorable avant qu’il ne la jette à nouveau ? Non, elle préférait ne pas savoir. Elle s’écarta vivement et retrouva sa contenance. « J’appelle une dépanneuse, tu pourras reprendre la route après. » Sa voix s’était voulu sèche, mais on pouvait encore y entendre une certaine fébrilité. Il était temps de reprendre ses esprits et elle commença à chercher le numéro d’un dépanneur tout en ignorant ostensiblement Adam.

Adam & Sophia

Aaron venait de lui proposer de la déposer chez-elle, mais c’était hors de question pour Sophia. Elle ne supporterait pas de passer ne serait-ce qu’un quart d’heure bloquée avec lui dans un espace aussi réduit qu’une voiture. Il était encore trop tôt pour elle pour se retrouver en première page du journal local pour avoir tuer sauvagement un connard arrogant. Et pourtant, était-ce la seule raison pour laquelle elle ne voulait pas accepter sa proposition ? Cela aurait été se voiler la face que dire que oui. La belle avait été à deux doigts de l’embrasser deux minutes plus tôt et elle ne comptait pas à se soumettre à une tentation encore plus grande en étant aussi proche de lui pendant un moment qui lui semblerait interminable. Coucher avec lui pour s’apercevoir ensuite qu’il s’était à nouveau joué d’elle n’était pas quelque chose qu’elle souhaitait vivre donc elle continuerait à l’ignorer jusqu’à ce qu’il parte loin d’elle. C’étant sans compter sur le jeune homme qui lui tira le bras pour récupérer son téléphone. « Sophia, tu m'écoutes quand .. » Il ne termina pas sa phrase. Tous deux venaient de baisser les yeux vers l’avant-bras maintenant complètement noir de Sophia. Sérieusement ? Elle était à deux doigts d’exploser quand, après un silence, il se mit à frotter ses mains sur son visage. « Tu voulais jouer la femme forte, et bien je t'aide un peu, maintenant t'es une vraie femme, une dire, qui n'a pas peur de puer le cambouis » La bouche de la belle resta ouverte un moment sous le coup de la surprise et de l’indignation. « Tu veux jouer à ça ? » Elle se jeta sur lui pour lui saisir les poignets afin que ses mains viennent frotter son propre visage. Une poignée de secondes plus tard ils étaient couverts de cambouis tous les deux. Sophia fit alors quelque chose qu’elle n’aurait pas imaginé faire en sa présence ce matin-là, elle se mit à rire. Un fou rire qui la prit par surprise, tellement fort que quelques larmes s’échappèrent de ses yeux. « Tu… Tu es affreux ! » Lui qui prenait soin de lui et qui apparaissait toujours comme le beau gosse impeccable, même après plus d’une heure de jogging ne ressemblait plus à rien et c’était trop pour que la jeune femme.

Elle resta à rire comme ça pendant un petit moment puis tout s’arrêta. Que faisait-elle au juste à rire comme une gamine avec cet homme qui n’en avait rien à faire d’elle ? Et que cherchait-il au juste ? Son visage était de nouveau sérieux et c’est calmement qu’elle commença à lui parler. « Qu’est-ce que tu cherches au juste ? » sa voix se fit plus dure à mesure qu’elle continuait. « Je suis là à rire comme si rien ne s’était passé, mais ce n’est pas le cas n’est-ce pas ? Tu m’as approchée un matin avec une idée bien claire en tête ? Tu voulais te faire un petit cul de plus et quand ça a été fait tu as coupé tout contact. » un sourire s’était dessiné sur ses lèvres, mais il était froid et montrait à quel point elle était énervée. « On peut savoir ce que tu fous à m’aider ? Si tu n’en as rien à foutre de moi tu n’as qu’à continuer ta route et aller baiser ta dernière conquête ? » le sourire s’effaça, ne laissant que colère dans son expression. « Fous moi la paix Adam ! Si tu dois te casser et ne jamais revenir fais-le correctement et ne m’oblige pas à te revoir, à… » te désirer à nouveau, à me faire me demander si quelque chose pourrait être possible entre nous, à me faire douter furent les mots qu’elle ne prononça pas. Non, elle ne voulait pas lui montrer qu’elle pouvait être attachée à lui. Ce n’était qu’un coup d’un soir. Ce n’était ni le début, ni la fin de quelque chose. « Je ne représente rien à tes yeux et tu ne gagneras rien à m’aider. » Elle s’écarta de lui, les bras croisés. « Pars. » Non, elle ne voulait pas rire avec lui, lui sourire parce qu’elle avait peur d’en tomber amoureuse et elle ne souhaitait pas s’attacher à quelqu’un qui ne ferait que l’abandonner.

Adam & Sophia

Cette scène d’eux deux se chamaillant comme deux gosses en riant aux éclats aurait été parfaite un mois plus tôt. C’est ces moments où tout semble si naturel qui permettent de dire si une relation est faite pour fonctionner ou non. A ce moment-là qu’ils se connaissent depuis deux mois ou dix ans n’avait plus d’importance, seul comptait la magie du moment. C’est pour cela que Sophia se laissa emporter l’espace d’un moment parce qu’au fond d’elle c’est ce qu’elle aurait sûrement aimé que leur relation devienne. Seulement, ce n’était pas le cas. Adam avait fait son choix en la laissant seule et elle ne voulait pas retomber dans le panneau. L’ascenseur émotionnel est quelque chose de terrible et c’est exactement ce que venait de vivre la jeune femme. La joie de profiter de l’instant présent avait été remplacée par le dur retour à la réalité. Carpe Diem c’était bien quand on avait seize ans, mais on se rendait vite compte que ce n’était pas un mode de vie réalisable en vieillissant. Elle avait besoin de se projeter, de se dire que si elle développait un vrai lien avec lui ce n’était pas pour qu’il le brise quand bon lui chanterait. C’était la raison pour laquelle elle avait arrêté de rire pour démarrer cette conversation qu’elle aurait souhaité avoir avec lui un mois plus tôt, un droit qu’il lui avait retiré en disparaissant de sa vie. Cette scène adorable qui venait de se dérouler n’avait aucun sens et ne devait pas se reproduire, pas avec lui. Elle lui avait donc balancé tout ce qu’elle avait à dire sans lui laisser la possibilité de répliquer parce que cette fois il fallait que tout sorte. Il lui fallait tourner la page. N’était-ce pas ce qu’il désirait ? Qu’elle le laisse en paix ?  « Tais toi, merde ! Qu'est-ce que t'en sais, t'es là à parler comme si tu savais tout sur toi, putain Sophia ! » Elle fut surprise de l’entendre crier. Ce n’était pas la réaction qu’elle attendait de sa part. Non, elle imaginait qu’il lui aurait lancé une réplique froidement et se serait retiré en la laissant dans sa merde. « Qu'est-ce que tu en sais que j'ai eu quelqu'un après toi, t'étais là pour vérifier ? » Son esprit se brouilla. Elle qui n’était que certitude une minute plus tôt se retrouvait sans voix. Que lui disait-il au juste ? Qu’elle comptait tellement qu’il n’avait couché avec personne d’autre depuis ? Ca n’avait aucun sens. Dans ce cas, pourquoi le silence radio ? « Je veux juste te déposer chez toi, c'est dangereux que tu restes seule ici .. » S’inquiétait-il réellement pour elle ? Plusieurs sentiments complexes vinrent s’ajouter à sa colère et sa frustration. Elle se rendit compte qu’elle était touchée par sa volonté de la protéger à sa manière, mais aussi elle ressentit une gêne grandissante. Lui n’avait peut-être couché avec personne d’autre, mais elle oui et avec une personne qui avait été son héros durant des années, jusqu’à ses seize ans pour être exact. Un homme brisé. Elle stoppa net ses pensées. Etait-elle en train de culpabiliser ? Quelques rires, quelques mots et son imagination avait fait le reste. Il ne l’aimait pas. Qu’il ait ou non ramené d’autres femmes dans son lit n’avait aucun rapport avec elle. Quand à son envie de la protéger cela ne voulait rien dire non plus. Il s’était juste réveillé avec un peu d’humanité ce matin-là et il reviendrait à son état normal d’ici quelques heures. Oui, elle en était convaincue. « De toute manière, je te laisse pas le choix, soit tu montes, soit je te prend te force ! Tu resteras pas ici, seule. Point ! » Dans une autre situation elle aurait sorti un truc du style, oh coquin, me prendre de force hein ?, mais il n’était pas question de rire. Elle hésitait encore à monter même si elle savait qu’il était réellement capable de la forcer à le faire. Et si durant ces quinze minutes jusqu’à chez-elle elle craquait à nouveau ? Elle s’était forcée à ne garder que des mauvais souvenirs de lui, mais le fait est qu’ils avaient partagés nombre de bons moments tous ces matins durant leurs joggings matinaux. Ils étaient radicalement différents, mais ce qui rendait leurs discussions si intéressantes. Au fil du temps, il s’était ouvert et ils avaient ris, s’étaient engueulés sur des conneries comme le jour où elle était partie au milieu du jogging parce qu’il lui avait avoué ne pas être un fan invétéré de Star Wars. Oui, elle avait peur. Peur de se laisser aller à ressentir quelque chose pour quelqu’un qui ne ferait que la faire souffrir et surtout n’en aurait rien à faire d’elle. Malgré tout ça, elle entra dans sa voiture sans un mot et attendit qu’il l’y rejoigne. « J’habite dans Pacific Lane, je te guiderais quand on y sera. » et parce qu’elle ne voulait rien lui devoir elle ajouta. « Je te paierais là-bas pour l’essence et je m’occuperais d’appeler quelqu’un pour la voiture. » Elle se promit que se serait les derniers mots qu’elle prononcerait en sa présence jusqu’à ce qu’elle lui dise au revoir. Elle avait déjà assez à faire à tenter de calmer son cœur qui battait à cent à l’heure.

Adam & Sophia

Sophia n’avait pas réagi à ce qu’il lui avait dit parce qu’elle savait que cela ne les mènerait à rien. Elle aurait voulu lui demander si c’était vrai, s’il n’avait vraiment couché avec aucune autre femme après elle, mais à quoi bon ? C’était ouvrir la porte aux déceptions. Et s’il lui répondait que oui il n’avait partagé le lit de personne d’autre, mais que cela ne la rendait pas spéciale pour autant ? Qu’il lui disait qu’il aurait juste été un gros con de la laisser sur le bord de la route et qu’il fallait qu’elle arrête de se faire des films ? Non, la belle ne voulait pas entendre ces mots alors elle ne posa aucune question. Elle se contenta de lui sortir des banalités sur l’essence tout en sachant au fond d’elle que cela l’énerverait un peu plus. A peine eut-elle fini sa phrase qu’il arrêta la voiture à l’aide du frein à main. Elle sentie ses organes faire un aller retour dans son ventre avant de se remettre en place. Il était dingue ou quoi ? « C'est bon, tu as fini ? Sérieusement, tu veux faire la femme fière avec moi, tu es sérieuse là ? » Oui elle l’était et si elle avait été sincère avec elle-même elle aurait su qu’elle n’avait fait cela que pour le faire réagir, avoir une emprise sur lui. Il enchaîna sur une piètre imitation de la belle brune et continua. « Tu veux te braquer, me détester et me repousser il n'y a pas de problème, mais attend que je te dépose chez toi, ok » C’était vraiment trop. Elle se retint de lui répondre et se contenta d’un silence qui en disait long sur son état d’esprit actuel.

La voiture redémarra et leur pénible voyage continua. Elle ne portait qu’une robe et n’avait pas pensé à récupérer une veste de sa valise avant de monter à bord de la voiture de cet homme qu’elle insistait tant pour détester. Seulement, aussi tôt le matin il pouvait faire très froid et elle sentait la chair de poule le long de ses bras. Elle se frotta vigoureusement les bras et senti quelque chose tomber sur elle. C’était la veste d’Adam qu’il venait de récupérer dans le fond de la voiture. « Tiens couvres toi. La prochaine fois porte un pull et un jean comme tout le monde, surtout par un temps pareil » Et il venait à nouveau de tout gâcher avec seulement quelques mots. « Qu'est-ce que tu faisais dehors à cet heure ? » Cette fois c’était trop. « Arrête-toi tout de suite ! » Elle insista jusqu’à ce qu’il se gare sur le bas côté, allant jusqu’à le menacer de prendre le volant. « On va être bien clair. Je ne joue pas les femmes fières espèce de macho puéril j’ai juste de l’éducation et ça me parait normal de te payer l’essence pour ce que tu fais. Ce n’est pas comme si on était ami ou autre chose et je ferais pareil avec n’importe quel inconnu qui m’aiderait ainsi. » Inconnu était un mot bien choisis, oui elle voulait essayer de le blesser même si cela lui semblait impossible. « Quand à ma robe, sache que j’ai dû partir rapidement de là où je me trouvais et que je n’ai pas eu le temps de me changer. » Une idée lui vint, une envie de voir si elle pourrait le faire réagir sur autre chose. Elle se rapprocha de lui, plaça sa main sur sa cuisse et lui souffla la suite comme un secret. « Moi aussi il m’arrive de m’envoler après un coup d’un soir. On est pas si différent finalement. » Réagirait-il ou non ? Après tout il ne devait en avoir rien à faire de ce qu’elle faisait de son adorable et très athlétique petit cul, non ?

Adam & Sophia

« Pfff ! T’as rien d’autres à faire que de donner ton cul ? » Si Adam espérait que Sophia se vexe en entendant sa réponse il se mettait le doigt dans l’œil. Dans un premier temps, il était typiquement masculin de faire passer une femme pour une salope juste parce qu’elle aimait s’abandonner dans des bras inconnus juste pour le plaisir. Si une femme couchait avec disons dix hommes différents en l’espace d’un mois elle était une nymphomane qui ne se respectait pas. Si un homme faisait de même il était considéré comme un héros aux yeux de tous. Sa mère était une fervente défenseuse de la cause féminine et elle lui avait appris à penser par elle-même. Elle lui répétait souvent qu’il ne fallait pas se définir par rapport à ce que les autres lui disaient d’elle. Un conseil qu’elle essayait d’appliquer au quotidien. La belle aimait parfois se perdre dans une nuit de plaisir avec des inconnus, mais pas avec le premier venu et tout dépendait de son humeur. Ces derniers temps elle était d’ailleurs plus en recherche d’une relation qu’un homme de passage. En fait elle avait arrêté les coups d’un soir depuis une soirée mondaine deux mois plus tôt. Elle avait approché un bel homme qui s’était avéré être le directeur du W hôtel dans l’idée d’une soirée coquine et s’était fait coiffée au poteau par cette peste qui ne cessait de lui voler ses conquêtes. Après s’être particulièrement humiliée elle s’était dit qu’elle était peut-être trop vielle pour agir comme une gamine de seize ans à une fête lycéenne. C’est pourquoi elle avait couché avec Adam cette nuit-là un mois plus tôt, parce qu’elle pensait qu’ils avaient une connexion. Quant à Philipp, disons que c’était particulier et ils avaient prévus de se revoir même s’il ne l’avait toujours pas rappelée. Tout ça pour dire que quand elle l’avait provoqué ainsi en lui suggérant revenir d’une nuit torride c’était pour le tester. Avait-il insisté pour la ramener juste par élan d’humanité ou pour autre chose ? Qu’il ait réagi aussi vivement était intéressant. Il avait l’air énervé. Pourquoi si elle n’était qu’une fille de plus sur son tableau de chasse ? Il aurait pu juste l’ignorer. « Tout ton blabla sur les valeurs, sur le respect, sur l’importance de la famille c’était de la flûte, t’es qu’une comédienne en fait ? » Il se rappelait de tout ça ? « T’as raison, t’es comme moi, t’es même pire.. » Pire ? Il y allait un peu fort non ? « On peut savoir pourquoi ça t’énerve autant ? Je ne représente rien à tes yeux non ? » Le ton de sa voix montait. « Tu débarques après un mois de silence complet pour me sauver. » son ton s’était fait méprisant sur ce dernier mot. « Pourquoi ? » sa voix se brisa, mais elle se reprit. « Oui pourquoi ? » Il était là à lui parler comme si elle n’était qu’une moins de rien et pourtant la faute ne lui revenait pas, si ? Contrairement à lui, elle avait essayé de le recontacter sans succès. Elle avait souffert de s’être à nouveau fait abandonner par quelqu’un à qui elle tenait. Leur début d’histoire ne représentait rien à ses yeux. « Pourquoi tu n’as retourné aucun de mes appels ? » Comme un souffle, ces mots étaient sortis sans qu’elle ne puisse les retenir. Elle se serait frappé tellement elle se sentait conne. Le pouvoir, voilà ce qu’elle lui offrait avec ces mots. Il aurait la satisfaction de voir qu’il avait réussi à la marquer assez pour qu’elle souffre de son silence. Comment en était-elle arrivée-là ? L’idée était de le pousser à se rendre compte qu’il était jaloux, qu’elle n’était pas la seule à avoir vu que quelque chose aurait pu se construire entre eux. Elle avait perdu et pourtant elle ne dit rien de plus. Elle avait besoin d’entendre cette réponse pour passer à autre chose. Avec ses provocations elle rentrait dans son jeu et tout ce qu’elle voulait c’était en sortir.

Adam & Sophia

« Parce que j’ai peur de m’attacher à toi ! » De toutes les réponses que son esprit en ébullition avait pu imaginer dans ces quelques secondes, aucune ne s’approchait de celle-ci. En un instant tous les souvenirs qu’elle avait bloqué lui revinrent. Ce premier jour où il l’avait abordée, elle avait tout de suite senti qu’il ne venait lui parler que dans l’espoir de la mettre dans son lit. Un classique de la drague qu’elle arrivait généralement à éviter en gardant ses écouteurs sur les oreilles. Manque de chance ce jour-là, elle les avait oublié. Elle avait essayé de l’éconduire en lui sortant des répliques bien placées et ils s’étaient retrouvés une heure plus tard à rire ensemble comme deux amis. Le lendemain matin il était de nouveau là et ceux qui avaient suivis. Progressivement, elle avait fait plus d’effort le matin en réfléchissant à son apparence avant de partir faire son sport. Queue de cheval ou chignon ? short ou leggins ? Un peu ridicule puisqu’au final elle se retrouvait toujours pleine de sueurs après une heure de course avec des tâches rouges sur le visage. Bref, comme toute personne qui fait du sport quand on est pas une princesse Disney. La première fois qu’elle avait vu un sourire sincère et pas celui de son masque de playboy animer son visage son cœur avait un peu fondue. Elle s’était dit que c’était peut-être possible. Il l’avait invitée au restaurant et dans son regard elle avait vu plus, plus que ce que l’on ressent quand on dîne entre amis. Ils avaient ensuite connus une nuit magique, comme si leurs corps étaient faits pour se compléter. Puis plus rien. Elle s’était sentie trompée et humiliée et voilà qu’il lui disait ces mots. Il avait peur de s’attacher à elle ? N’était-ce pas une manière de dire qu’il l’était déjà ? Il avait accéléré et mit de la musique. Une volonté d’effacer ce qu’il venait de dire ? De l’empêcher d’y répondre. « Arrête cette voiture. » Sa voix était couverte par le bruit ambiant. « ARRETE CETTE VOITURE ! » Cette fois elle hurla et une nouvelle fois essaya de l’y forcer. Elle s’empara du volant et manqua d’emboutir la barrière sur le bas-côté. Elle coupa alors la radio et regarda Adam qui devait probablement l’insulter pour avoir failli les tuer. A dire vrai, elle ne l’entendait pas parce qu’elle était toujours entrain de digérer ce qu’il venait de lui dire. « C’est vrai ? » sa voix était tremblante, mais elle se reprit et réitéra avec une voix plus forte. « Ce que tu viens de dire, c’est vrai ? » Elle ne pouvait pas – ne voulait pas – y croire. Elle pensait avoir rayé de son cœur tout sentiment naissant, mais elle se rendait compte qu’elle les avait juste enfermés puisqu’ils étaient là à taper à la porte de son cœur, hurlants pour qu’elle les libère. Pourquoi ça aurait été faux ? Qu’avait-il à gagner à lui dire ça maintenant ? Voulait-il la faire souffrir un peu plus ? Non, elle n’y croyait pas ou plutôt ne voulait pas y croire. C’est pourquoi elle décida d'ignorer sa réponse et elle l’embrassa avec passion. Pour une fois, elle ne se posa pas de question. Elle ne se demanda pas s’il y avait une chance qu’il la rejette, si elle faisait bien. Non, tout ce qu’elle voulait était de libérer tout ce qu’elle avait enfouie en elle, de se prouver que pour une fois elle ne s’était pas plantée et qu’il y avait réellement eu quelque chose entre eux.

Adam & Sophia

L’abandon était quelque chose qui la terrifiait également et c’était pourquoi elle n’avait jamais eu de relations de plus de deux mois. Adam avait fait le choix de ne pas s’attacher dès le départ, de s’écarter dès qu’un sentiment se développait en lui. C’était un choix que Sophia avait du mal à comprendre. Pourquoi se priver de la possibilité d’aimer juste par peur de l’avenir ? Souffrir faisait partie de la vie tout comme le plaisir. Il est impossible de choisir de ne ressentir qu’un et non l’autre. Voilà ce que pensait la belle et pourtant elle se voilait la face. Elle ne s’en rendait pas compte, mais ils n’étaient pas si différents. Il y avait une raison pour qu’elle n’ait fait que collectionner les coups d’un soir et les relations brèves et c’était parce qu’inconsciemment elle faisait toujours en sorte de choisir des personnes qui n’étaient pas faites pour elle. Typiquement, des dragueurs qui n’en avaient rien à faire d’elle, un homme n’ayant jamais oublié sa femme ou d’autres situations du genre. S’il arrivait qu’elle tombe sur quelqu’un de merveilleux, l’aimant sincèrement, alors elle sabotait leur relation. Elle devenait impossible à vivre, elle le poussait dans les bras d’une autre ou elle se perdait dans le travail. Le pire étant qu’à chaque fois elle se désolait que cela n’ait pas fonctionné alors qu’elle était la source de ses problèmes. C’était d’ailleurs sûrement pour ça qu’elle s’était laissée approcher par Adam au départ, parce qu’elle savait qu’il la laisserait sur le carreau. Jamais elle n’aurait prévu qu’il développerait vraiment des sentiments pour elle et voilà qu’il venait de lui avouer. Certes, la conclusion à ce qu’il venait de dire était qu’ils ne pouvaient pas être ensemble mais elle se refusait à l’entendre. Comment pouvait-il être sûr qu’elle l’abandonnerait ? Car c’était bien de cela qu’il s’agissait non ? Il n’y a pas séparation sans attachement, mais il n’y a pas de bonheur sans prendre de risques.

C’est ce qu’elle fit en l’embrassant passionnément. Il y avait une chance qu’il la repousse et pourtant elle y mis tout son cœur. Sophia n’avait jamais réellement connu l’amour et elle ne savait pas s’il y avait une chance qu’elle le connaisse avec Adam, mais là elle voulait se sentir proche de lui. C’est probablement ce qu’il ressenti également puisqu’il l’embrassa à son tour. Elle sentit sa main dans ses cheveux, ses lèvres contre les siennes et sa main monta doucement de sa cuisse vers sa taille. La chaleur montait petit à petit en elle et pourtant tout s’arrêta en un instant. « Pourquoi j'ai fais ça » Il allait redémarrer et elle savait que cela voulait dire la fin. Il la ramènerait chez-elle et ils se quitteraient pour toujours. Elle ne pouvait pas le supporter, pas après qu’il lui ait avoué avoir commencé à s’attacher à elle. Elle lui prit la main et lui caressa le visage doucement. « Parce qu’on ne peut pas vivre dans la peur. » Ses lèvres vinrent caresser les siennes. « Il faut parfois vivre le moment présent. » elles continua vers sa nuque. « prendre des risques. » sa main caressa sa cuisse, se dirigeant doucement vers l’intérieur et elle l’embrassa à nouveau avec passion. La repousserait-il à nouveau ? C’était sûrement foncer dans un mur que de ne pas l’écouter et pourtant il avait réussi à la toucher. Elle qui l’avait rayé de sa vie se sentait perdue et en manque de repères. Tout ce qu’elle savait c’était qu’à ce moment-précis elle voulait être près de lui.

Adam & Sophia

L’espace d’un instant Sophia cru que tout était possible. Il répondit à son baiser et c’était comme si le monde s’était arrêté. Sa tête lui tournait et elle avait la sensation que ses joues étaient en feu et pourtant elle n’aurait arrêté ce moment pour rien au monde. Il l’attira sur lui et elle pu sentir ses cuisses fermes contre les siennes. Sa poitrine se serra comme toujours quand son excitation commençait à monter. Tandis qu’il l’embrassait fougueusement elle avait glissé ses mains derrière son dos, les laissant remonter doucement. Quand la bouche d’Adam vint trouver son cou elle ne put retenir un gémissement. Elle avait maintenant redescendue ses mains au niveau de ses fesses et s’apprêtait à revenir vers l’avant pour ouvrir son jean quand il s’écarta. Quand son regard se plongea dans le sien elle comprit. Tout était terminé et pour de bon cette fois. Le baiser qu’il lui déposa sur le front était censé être doux, mais il lui fit la sensation d’une brûlure. Elle se sentait humiliée, défaite. Etait-il si terrible pour lui de s’attacher à elle ? Ne pouvait-il pas au moins tenter l’aventure avec elle ? « Sophia, on devrait reprendre la route » Elle ne répondit pas. Elle s’était offerte à lui malgré ses peurs et lui n’avait pas été foutu de vaincre les siennes. Il continua à parler, à lui sortir les mêmes excuses pourries et elle continua de s’emmurer dans son silence. Les dix dernières minutes du voyage parurent durer une éternité et quand il arriva enfin devant chez-elle elle hésita à ouvrir la portière. Elle avait tant à lui dire, mais elle ne savait pas si cela en valait la peine.

Les secondes passaient et Sophia ne bougeait pas. Quand finalement elle se décida c’est vers lui qu’elle se tourna. Son visage montrait différentes émotions, mais surtout la colère et une certaine tristesse. « Tu sais, tu as beau dire que tu me laisses partir pour mon bien je n’y crois pas. » son regard était tranchant. « La vérité c’est que tu n’es qu’un lâche incapable de prendre des risques. » elle détourna ses yeux puis les replanta dans les siens. « Comment peux-tu savoir si tu me rendras heureuse ou non ? Si tu me feras souffrir ou pas ? Et surtout… » sa voix monta d’un cran. « surtout comment peux-tu prendre ces décisions tout seul ? Je ne suis pas une petite chose fragile, je ne suis pas parfaite. » elle s’arrêta un moment, le temps de se rassembler. Quand elle reprit la parole c’est d’une voix bien plus calme. « J’aurais été prête à nous donner une chance. » elle se pencha vers lui et lui frôla les lèvres. « même si cela avait eut comme conclusion des pleurs et de la rancune parce que c’est ça d’aimer, c’est se jeter dans le vide sans savoir ce qui nous attends au bout. » elle ouvrit enfin la portière et sortit de la voiture, avant de s’engouffrer dans son appartement elle lui glissa une dernière phrase. « mais tu as eu sûrement raison au fond, les lâches ne m’intéressent pas. » quand elle arriva enfin chez-elle elle enleva ses talons et tomba assise devant la porte. Elle ne pleura pas et ne cria pas non plus, non elle resta là au sol dans l’obscurité sans rien dire. Cette petite cage où elle avait enfouie ses sentiments pour lui avait explosé et elle se retrouvait à devoir à nouveau l’oublier. Une nouvelle histoire de raté, une nouvelle personne qui l’abandonnait.