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MessageSujet: {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over]   {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over] EmptyMer 20 Mai 2015 - 2:24

❝ Never confuse a single defeat with a final defeat ❞
It's failure that gives you the proper perspective on success


Elle s'était promis de faire bonne figure si elle n'était pas amenée à remporter ces élections, mais c'était finalement beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Le soulagement de cette fin de campagne ne faisait même pas le poids face à cette déception, mais elle avait senti la main de Dan serrer la sienne, et ça l'avait rassurée. Ils avaient essayé, elle avait essayé. Elle n'était pas là pour prendre le pouvoir, et elle l'avait suffisamment spécifié lors de sa campagne pour réaliser que cette défaite n'était autre qu'un choix fait par cette ville qui était la sienne. Imran Johar serait un bon maire, elle en était persuadée, et ce discours qu'il venait de donner à la télévision n'avait fait que la conforter dans cette idée. Pourtant, elle ne pouvait s'ôter de l'esprit ce sentiment de défaite auquel elle aurait préféré ne pas faire face. Au-delà de l'insatisfaction que lui procurait le fait de ne pas être élue, elle se retrouvait bêtement face à un échec. Et les échecs, elle n'y était pas habituée. Au contraire, Beth s'efforçait toujours de donner le meilleur d'elle-même, quels que ce soit le domaine et les circonstances, pour ne pas être laissée sur le bas-côté. Là, elle venait d'être larguée sur le bord de la route. Peu importe la mairie, les circonstances et tous ses beaux discours : ses idées n'avaient été retenues, son travail n'avait pas été reconnu par la majorité, et surtout, surtout, on lui avait préféré quelqu'un d'autre. Pourtant, il avait fallu faire bonne figure. Après tout, même si les sondages ne la plaçaient pas particulièrement mal, ils avaiet eu raison sur toute la ligne : elle avait perdu à seulement quelques points dérisoires près. Pourtant, elle aurait du garder en tête les statistiques les plus logiques de toutes : ils étaient trois candidats, elle avait une chance sur trois d'être élue. Mais Beth s'était sans doute laissée un peu porter par ceux qui avaient cru en elles et l'avaient supporté tout le long de sa campagne. Un échec, tant pis. Elle avait proposé ses idées, on lui avait préféré Imran Johar, et elle ne devait pas le prendre personnellement. Ce n'était pas personnel, n'est-ce pas ? Pendant le discours de victoire de Johar, lorsque Daniel avait déposé un bref baiser rassurant sur sa joue, Beth essayait de se convaincre que tout cela n'avait rien de personnel. Qu'elle ne serait pas considérée comme une paria parce qu'elle n'avait pas su convaincre la majorité des électeurs de voter pour elle.

La salle du Hilton Hotel que sa campagne avait réservé pour ce soir-là était maintenant bien bruyante, et ce malgré sa défaite. Le champagne n'avait pas été ouvert, mais personne ne se privait d'un bon vin offert par la maison. Beth avait salué ses supporters les uns après les autres. Son discours avait été bref, concis, mais clair. Imran Johar ferait un bon maire, elle le savait. Elle avait lu son programme, écouté avec attention ses réponses lors de leur débat télévisé. Et puis, le fait qu'il lui propose une place au conseil municipal donnait un goût moins amer à cette défaite : ce n'était pas une victoire totale, mais cette offre représentait une victoire partielle, et, quelque part, elle préférait à présent s'y accrocher que se laisser tirailler par la culpabilité de la défaite. Alors, Beth souriait de son plus beau sourire. Elle avait laissé Daniel discuter avec Mats, et elle était à peu près sûre de les retrouver dans le même état une heure après. Elle parcourait la salle en saluant chacun de ses électeurs présents, leur assurant à nouveau que Johar était un bon choix, une victoire qu'ils devaient savourer malgré tout. « Merci de votre soutien », répétait-elle inlassablement, tout sourire, en serrant des mains moites les unes après les autres. Son verre de vin, qu'elle avait attrapé en cours de route sur le plateau que promenait un serveur, était toujours rempli. Elle ne se sentait pas de boire -le choc de la défaite, sans doute. Alors, elle finit par le tendre à ce jeune homme qu'elle avait appris à connaître durant sa campagne. Il était debout, adossé au mur près de l'une des portes de la salle. « Tiens, Mattew. Ne mens pas, t'as pas d'examen demain. Un verre, c'est tout. » Elle lui lança un petit sourire doux et paisible, joignant à présent ses deux mains libres devant sa jupe. « Tu passes une bonne soirée ? » demanda-t-elle finalement en tentant de le dérider, s'attachant au jeune homme, sans doute inconsciemment, pour éviter les politiciens et autres grandes fortunes de la ville, qui, en cet instant, avaient plus le don de la fatiguer et de lui rappeler sa défaite que de l'encourager à continuer quoi que ce soit. « Oh ! » Elle s'était coupée toute seule dans un sursaut de clairvoyance. Elle lui tendit la main, amusée, elle ajouta : « Merci de votre soutien, monsieur Enix. » Et, après avoir serré sa main, elle fit un pas et se posa, de profil, contre le mur qui servait déjà d'appui à l'étudiant. « Change-moi les idées », lui souffla-t-elle, malicieuse, « je crois que j'ai fait le tour de la salle, mais je veux pas retourner dans l'arène tout de suite, on sait jamais. » Elle marqua une pause en prenant appui sur l'une de ses deux jambes seulement, soulageant l'autre des effets de la hauteur des talons de ses Louboutin, offertes par son époux avec amour. « Ça se passe comment, les études, alors ? » Puis, elle désigna du regard le verre que tenait Mattew en ajoutant : « le vin va pas se boire tout seul, fais un effort. »


Dernière édition par Beth A. Wilkerson le Mer 16 Sep 2015 - 1:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over]   {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over] EmptyVen 29 Mai 2015 - 17:10

Never Confuse A Single Defeat With A Final  Defeat...
Beth & Mattew

La politique, c'est quelque chose dont on ne parle pas souvent à la maison. De toute façon pour ce qu'on parle à la maison. Vous trouvez que je suis un malade du boulot ? Un cinglé du travail acharné ? Attendez de rencontrer mes parents et je pense que vous allez me trouver tout à fait dans la norme à côté d'eux. Quand je dis qu'on ne parle pas, en tout cas c'est sûr que l'on ne parle pas de la société et de tout ce qui se passe en général dans le monde à moins que ce ne soit relié directement au monde des sciences alors là c'est impossible de les arrêter, mais allez parler de sociologie ou politique avec des personnes qui s'en foutent totalement, à moins que  lesdits politiques viennent élargir les fonds de recherche des scientifiques. J'estime que j'ai de la chance d'avoir réussit à me détacher de ce que mes parents appellent « les vraies sciences » pour aller vers celles que mes parents méprisent tellement, les fameuses sciences sociales, là où ils ne voient que des effets de la chimie ou des règles de physiques moi je ne vois que des interactions sociales entres individus, on aura compris que je suis plus Socrate que Lavoisier. Donc non on ne parle pas énormément de politique à la maison et alors je peux vous dire que les élections municipales passent largement au dessus de la tête de mes parents. Seulement moi, la politique m'intéresse déjà parce qu'elle influencera ma future carrière mais aussi parce que c'est important, même si ce n'est qu'à l'échelle de la ville il ne fallait pas prendre ça à la légère, enfin je dis ça mes parents ne prennent pas ça à la légère ils s'en foutent royalement. Un jour il faudrait qu'ils comprennent qu'il n'y a pas que leur petit monde de fioles et de produits chimiques qui compte, oui c'est l'homme le plus timide au monde qui vous dit çà mais moi au moins j'ai au moins le mérite de m'intéresser aux personnes autour de moi, à ce que les politiques proposent pour nous, si tout le monde était comme mes parents je peux vous dire qu'on serait dans une belle panade.

Un nouveau maire à la tête de Huntington Beach ? La nouvelle est tombée il n'y a pas si longtemps et admettons que ça a surprit plus d'une personne dans la ville, du plus loin que je me souvienne j'ai toujours connu le maire actuel, il était en poste avant que je naisse et qu'on ne déménage de Los Angeles, jusqu'ici je ne me suis jamais intéressé à sa politique en fait. Question d'habitude, ça toujours été lui et je pense que personne ne voyait une raison de changer de Maire. Alors oui c'est vrai, l'annonce de sa retraite  a été comme une surprise pour nous tous, et du coup, le renouveau arrivant j'ai décidé de m'intéresser à ce que proposaient les trois candidats déclarés, pas question de se dire « avant je m'en fichait, ils font ce qu'ils veulent tant pis. » ça c'est le raisonnement de mes chers parents. Remarquez ils ont du être surpris de me voir lire les programmes, pour une fois que ce n'était pas sur mes livres de cours que je me penchais. Beth Wilkerson, Noah Harper et Imran Johar, la question était posée. Qui serait le plus à même de bien gérer la ville ? Et vu les programmes la lutte allait être serrée et je dois admettre que je n'ai pas réussi à faire un choix tout de suite. C'est le débat télévise qui a tout décidé, Beth Wilkerson serai la candidate que je soutiendrai puis ce que c'est elle qui a le plus réussi à me convaincre par ses idées. Je me suis rendu compte aussi qu'au fur et à mesure que je suivais la campagne électorale, j'arrivais à m'intéresser autre chose qu'à mon travail et c'était une sorte de libération en quelques sortes. Au fil des semaines j'ai appris à faire connaissance de Beth, avocate de formation et s'occupant d'une association caritative, d'ailleurs elle me parle beaucoup de son association. Je ne lui ai pas promis d'en faire partie mais après tout pourquoi pas çà pourrait me faire du bien de sortir un peu des mes livres et puis si c'est pour aider les gens je pouvais bien me bouger non ? J'en parlerais à Beth, le soir des résultats tiens, parce que oui j'avais décidé de participer à la soirée électorale pour montrer mon soutiens à la candidate à la mairie.

Tiens mes parents doivent s'étonner de mon engagement aussi. Mais bon j'ai vingt-trois ans je n'ai pas à leur demander leur avis. C'est donc dans une salle de l'Hôtel Hilton que Beth a réunit tout ses soutiens pour l'attente des résultats. Bon autant dire que nous avons étés déçus, Imran Johar a été élu et bien qu'il nomme Beth au Conseil Municipal, la soirée s'achevait sur une note assez amère. En ce qui me concerne, j'écoute le discours de Mme Wilkerson depuis l'autre bout de la salle, appuyé contre une des portes, toujours pas disposé à me plonger dans la foule, trop timide pour aller parler aux autres. J'aurais pu partir même, personne a du remarqué que je suis là mais je ne voulais pas me résoudre à partir sans au moins saluer Beth. Alors que je me perdais dans la contemplation de mes chaussures Beth arriva devant moi un verre de vin à la main, verre qu'elle me tendit avec un petit sourire tout en me lançant une petite blague au passage, même elle savait que je n'étais pas du genre à faire la fête et veiller très tard le soir. J'acceptais le verre en lui rendant son sourire. « Ah ah croire que c'est de notoriété publique que je passe mon temps à réviser » dis-je en rigolant légèrement. Est ce que je passe une bonne soirée ? Tout est relatif, si personnellement je me porte bien je suis triste que Beth ai perdu les élections. « Ben écoute on fait aller hein, j'aurai préféré que la soirée prenne un autre tournant, mais que veux tu… En tout cas tu as tout mon soutiens Beth. » dis-je sincère. Je ne suis pas sociable certes ce n'est pas pour ça que je prononce des mots en l'air et que mes engagements ne valent rien. L'action qui suivit me fit sourire, elle prit une pose officielle et me serra la main en me remerciant de mon soutiens comme elle pourrait le faire avec n'importe quel notable présent ici ce soir, sur le même ton je répondis. «  Mais ce fut un honneur Madame Wilkerson ! » Elle veut que je lui change les idées et je ne sais pas quoi lui répondre, honnêtement je ne sais pas faire çà, changer les idées des gens, ce que je sais faire c'est juste bredouiller parce que je suis timide, bien trop timide et ça m'énerve. D'ailleurs elle doit s'apercevoir de mon état puis ce qu'elle enchaîne sur mes études. « Et ben écoutes ça se passe plutôt pas mal pour moi… Je suis en stage en ce moment au cabinet de Gabrielle Shaw et j'arrête pas de travailler, mais tu me dira c'est pas nouveau. Du coup tu va intégrer l'équipe de Johar ? » Je ne quittais pas le verre des yeux, jamais rassuré de regarder les gens quand je leur parle. Elle me dit que le vin ne va pas se boire tout seul, souriant je prend une légère gorgée avant de retourner à la contemplation de mes chaussures. Puis je décidais de me lancer et de parler de ce que je voulais évoquer à Beth. « Au fait au sujet de ton association, je serai d'accord pour t'aider… J'ai réfléchis et déjà je pense que ça peut être bien pour moi et autant que je mette mon temps à profit pour aider des gens. Bon après c'est si tu veux d'un roux asocial pour t'aider hein ? » dis-je en rigolant en espérant sincèrement pouvoir aider.

Emi Burton


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MessageSujet: Re: {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over]   {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over] EmptyDim 31 Mai 2015 - 2:39



Ce serait mentir que de soutenir que Beth n'était pas déçue par l'issue des élections. Elle avait toujours été ambitieuse, et n'avait jamais rechigné devant la moindre tâche. Elle avait toujours donné le meilleure d'elle-même dans tout ce qu'elle entreprenait. Au lycée, elle avait été majore de sa promotion, et, en tant que valedictorian, avait donné un discours à la remise des diplômes de sa promotion. Elle avait également été élue prom queen, et malgré tous ces titres, elle avait toujours espéré qu'on l'apprécie pour ses idées, sa façon d'être, et son succès. Elle avait pourtant bien conscience de cette impression qu'elle pouvait donner, et, lorsqu'elle avait vu les résultats des suffrages s'afficher sur le grand écran plasma de la salle du Hilton, Beth avait pensé, l'espace d'un instant, que ce n'était pas parce qu'Imran était bon qu'il avait été élu, mais parce qu'elle était mauvaise. Malgré tous ses beaux discours, Beth avait été imprégnée par la compétition dès son plus jeune âge. Cela faisait sans doute d'elle quelqu'un d'égocentrique, mais elle avait tendance à penser que si elle perdait, la seule raison qui pouvait l'expliquer était qu'elle n'était pas bonne. Pas assez bonne, pas assez bien. Sa mère lui avait toujours rabâché que dans chaque situation, il y avait un premier, et il y avait les autres. Alors, Beth avait évolué avec cet état d'esprit-là, s'acharnant chaque jour de chaque semaine à être la meilleure partout. Et là, elle avait échoué. Le choix des électeurs était le choix des électeurs, et ça, elle ne le démentirait jamais. Mais elle n'avait pas été la meilleure. Elle n'avait pas eu les meilleures idées, elle n'avait pas eu les meilleurs discours, elle n'avait pas obtenu la majorité des voix. A dire vrai, elle ressentait même une part de honte. Pour tous ceux qui l'avaient soutenu et qui avaient cru en elle. Elle aurait mieux fait de ne pas prendre de risques, voilà ce qu'elle se disait maintenant. Car au-delà des politiciens locaux qui s'étaient joints à sa cause, Daniel la verrait maintenant comme une perdante. C'était tout ce qu'elle avait évité pendant des années, tout ce pour quoi elle avait travaillé sans relâche, et pourtant... il avait suffi d'un Imran Johar pour lui prouver qu'elle n'était pas parfaite.

Mais tout cela, elle ne devait pas y penser. Du moins, pas maintenant. Elle devait remercier tous ceux qui l'avaient soutenue, tous ceux auprès de qui elle avait à présent honte, mais si elle était loin de se l'avouer ne serait-ce qu'à elle-même. Daniel était resté en retrait avec Mats après l'avoir brièvement soutenue, bien conscient des politesses qu'elle devait maintenant échanger avec tout le monde. Elle aurait pu épargner à tout ce monde là la déception d'une défaite, si seulement elle ne s'était pas présentée... ils auraient peut-être choisi de soutenir Johar. Et ça n'aurait pas été un mal, après tout, leurs programmes étaient relativement proches, et elle aurait sans doute elle-même voté pour lui si elle ne s'était pas présentée. Parmi tous ceux qui l'avaient soutenue, elle avait rencontré quelques personnes avec qui elle s'était rapidement liée. Il y avait Leah, jeune maman qui lui avait très rapidement montré son support, et puis il y avait Mattew, cet étudiant en droit qui avait le droit de la faire se remémorer ses années de fac. Elle n'avait jamais été particulièrement irraisonnable, mais elle n'avait jamais refusé une soirée lorsqu'elle pouvait se la permettre. C'était d'ailleurs ce qui lui avait permis de rencontrer Daniel, qui était de quatre ans son aîné et qu'elle n'aurait probablement jamais pu rencontrer dans d'autres circonstances. Alors, lorsqu'elle avait à peu près cerné Mattew, elle s'était mise en tête de le faire profiter un peu plus de sa vie. Quelques soirées, quelques rencontres et quelques rires n'allaient pas ternir son travail ou son image. Beth avait aujourd'hui trente ans, et elle avait l'impression que sa vingtaine avait défilé à une vitesse inouïe. Ça avait un côté alarmant, quand même. Mais elle ne regrettait en aucun cas ses choix et sa vie telle qu'elle était ; elle ne s'était privée de rien, s'était peut-être imposé un rythme bien effréné, mais parce qu'elle avait profité, elle était heureuse. Et c'était là tout ce qu'elle voulait lui faire comprendre. « Ah ah croire que c'est de notoriété publique que je passe mon temps à réviser » répliquait-il déjà, alors que Beth souriant, malicieuse. « De notoriété Bethienne, en tout cas. Je suis pas "le public" ». Elle gloussait en s'imaginant connaître un secret d'état. Elle serait vraiment très mauvaise à ça, en réalité. Elle tiendrait peut-être quelques jours, le temps que ses nerfs lâchent et qu'elle raconte tout à son mari. Beth était forte dans bien dans des domaines, mais pas celui qui consistait à garder des secrets. « Ben écoute on fait aller hein, j'aurai préféré que la soirée prenne un autre tournant, mais que veux tu… En tout cas tu as tout mon soutiens Beth. » Touchée, la brune pencha la tête sur le côté avec un petit sourire attristé. « C'est la vie, hein. Enfin, c'est surtout le choix des électeurs. » La démocratie, tout ça... voilà ce avec quoi elle aurait enchaîné si elle en avait eu la force, et, surtout, si elle s'était une fois de puis retrouvée devant un membre éminent de la société d'Huntington Beach. « J'ai hâte de voir ce que Johar va me proposer à la mairie. Il a été plus que correct de me proposer quelque chose, en tout cas. » Et elle haussa les épaules, comme pour laisser de côté tous ces regrets. « Ça me fera plus de temps pour l'asso » glissa-t-elle avec ce lourd sous-entendu dirigé vers Mattew. Elle continua en jouant à la candidate parfaite qui remerciait son supporter lambda. « Mais ce fut un honneur Madame Wilkerson ! » Matt suivit le mouvement sans s'offusquer de son petit jeu, et la brune eut un petit rire rien qu'en l'entendant. Madame Wilkerson, de sa bouche, maintenant qu'ils se tutoyaient, ça sonnait relativement bizarrement, en fait. De toute façon, là n'était pas le débat, elle venait de changer de sujet, bien décidée à ne plus parler de ces élections pour l'instant. Mattew apportait la fraîcheur de la jeunesse à cette sale qui était remplie de vieux croûtons dégarnis. « Et ben écoute ça se passe plutôt pas mal pour moi… Je suis en stage en ce moment au cabinet de Gabrielle Shaw et j'arrête pas de travailler, mais tu me diras c'est pas nouveau. Du coup tu va intégrer l'équipe de Johar ? » Beth l'écouta avec attention, relevant rapidement le nom de l'avocat chez qui il était en stage. Il lui disait quelque chose, et elle mit rapidement ça sur le dos des connaissances professionnelles de Daniel. Elle était à peu près sûre qu'elle ne travaillait pas au cabinet de son mari, mais il avait au moins du la croiser au détour d'un couloir du tribunal. « Je verrai ce qu'il me propose, je te tiendrai au courant. » Elle marqua une pause brève avant d'ajouter : « Et tu sais, le travail, il parait qu'en excès, ça fait rétrécir la... » Avec une petite grimace inquiète, elle baissa rapidement le regard vers l'entrejambe du jeune homme. Elle le taquinait, mais elle ne s'en lassait pas. Mattew avait tout du petit frère qu'elle aurait aimé avoir. Ses parents avait eu la bonne idée de faire d'elle une fille unique, tandis que ceux de Daniel avaient engendré un premier enfant diabolique qu'elle n'avait jamais vraiment réussi à apprécier. Elle n'était pas très gâtée de ce côté-là, aussi, ça n'avait pas été spécialement difficile de s'imaginer amie avec Mattew. Leur complicité s'était installée aussi naturellement que rapidement. Pourtant, en sortant sa blague, Beth n'était pas tellement sûre de l'effet qu'elle allait avoir sur le jeune homme, qui était encore assez intimidé par elle pour fuir son regard lorsqu'il lui parlait. Il finit tout de même par boire une gorgée de vin sous l’œil ravi de l'ancienne candidate. A ce rythme, il n'était pas hors de question qu'il puisse finir son verre. Et cette vague de joie ne faisait que commencer. « Au fait au sujet de ton association, je serai d'accord pour t'aider… J'ai réfléchis et déjà je pense que ça peut être bien pour moi et autant que je mette mon temps à profit pour aider des gens. Bon après c'est si tu veux d'un roux asocial pour t'aider hein ? » Beth, hébétée, mit quelques instants à reprendre ses esprits. Enfin il s'était décidé ! A force de l'embêter à ce sujet, elle s'était convaincue qu'il ne franchirait jamais le pas, mais elle avait visiblement eu tort sur toute la ligne. Si elle s'était écoutée, elle aurait sans doute sautillé dans tous les sens en poussant quelques cris suraigus pour exprimer sa satisfaction. Mais elle ne s'écoutait pas, pas ce soir. Ce soir, elle était quand même devant la fine fleur de la ville. « J'ai pas de problème avec les roux, t'inquiète pas. Par contre pense quand même à prendre une perruque, on sait jamais avec ces bénévoles... » plaisanta-t-elle une nouvelle fois en repensant à tous ceux qui l'aidaient dans son travail. Son association représentait une grande famille à part entière, et elle s'imaginait déjà assez bien certains de ses collègues prétendre qu'ils croyaient au diabolisme des roux juste parce qu'elle leur demanderait. Mais non... ce ne serait pas correct de sa part. « C'est quand je t'ai parlé d'un éventuel voyage au Guatemala que t'as craqué, c'est ça ? » Elle continuait de le taquiner, juste parce que c'était finalement plus raisonnable que sauter dans tous les sens devant tous ces croulants ET avec des talons de douze centimètres. « En tout cas c'est une super décision, tu vas pas le regretter », s'emballait-elle, « maintenant bois une gorgée de vin pour fêter ça. Et une autre pour fêter ma maîtrise de moi-même en ce moment... même si rien que ça, ça vaudrait déjà un cul-sec. » Beth jubilait, satisfaite de cette victoire-là. « Tu veux sortir un peu ? Il fait chaud. Et puis je suis pas sûre de tenir cette conduite exemplaire encore longtemps », demanda-t-elle avec un immense sourire sincère figé sur son visage. Oui, elle avait perdu la mairie, mais peu importait. Elle n'avait pas besoin d'être maire si elle arrivait à aider ses amis à découvrir de nouvelles perspectives.
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MessageSujet: Re: {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over]   {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over] EmptyMar 23 Juin 2015 - 9:44

Never Confuse a Single Defeat With a Final Defeat.
Beth & Mattew

Et oui je suis sûr que ça vous surprend au fond de vous que Mattew Enix s'intéresse à la politique, parce qu'au fond vous pensez tous que je suis une espèce de rat de bibliothèque qui ne vois jamais le jour. Alors comment pourrais-je avoir le temps de m'occuper d'histoires comme les élections municipales de Huntington Beach ? Après tout un étudiant qui ne fais que travailler ne s'occupe pas des actualités, ça ne devrait même pas le toucher, à moins que ça n'ai une influence certaine sur ce qu'il étudie. Vous pensez vraiment que je suis comme çà et le pire c'est que pendant des années moi aussi j'ai pensé que j'étais ce garçon là, à ne pas devoir avoir de contacts avec la réalité à part mon travail. Mais ça change, je sens que ça change, que je change et c'est pour le mieux. Ce n'est pas un changement du tout au tout, pour les autres qui me regardent et me connaissant c'est tout à fait imperceptible parce que j'étais tellement atteint que c'est dur de s’apercevoir qu'en quelques sortes je suis en train d'évoluer, mais moi je le vois, je le ressent même. Je m'ouvre au monde et vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me fait du bien, c'est comme si je découvrais quelque chose de totalement nouveau, d'inédit et Beth Wilkerson n'y est pas pour rien. N'allez pas vous faire des idées non plus, si je change c'est pas passer de Docteur Jekyll à Mister Hyde, c'est d'abord sortir et aller vers les autres. Je reste extrêmement timide mais j'essaye le mieux possible de communiquer, bon la plupart du temps je me tourne en ridicule parce que je balbutie et je deviens aussi rouge que mes cheveux, mais j'essaye, je vous jure que j'essaye de le faire. Laissez moi juste du temps, on ne devient pas quelqu'un de sociable du jour au lendemain et je pense que je ne serai jamais quelqu'un qui va trop vers les autres parce qu'au fond de moi il y a toujours ce petit blocage qui se fera en moi.

Et puis si au passage je peux m'amuser à emmerder mes parents c'est tout bénef ! Comment vous dire çà, j'aime bien mes parents mais si moi je suis coincé eux quand il s'agit du travail ils sont totalement psychorigides. Est ce que j'aurai été différent si mes parents avaient étés un peu plus ouverts ? Sans aucun doute. Je ne vais pas me la jouer petit enfant qui se plaint, j'ai vingt-trois ans et je n'ai pas de temps à perdre avec tout ça et puis j'ai ma part de responsabilités dans ce que je suis aujourd'hui. Je ne crois pas qu'on soit totalement déterminé par ce qui nous entoure, on peut toujours sortir des schémas qu'on nous impose, il suffit juste d'un peu de volonté, avec un peu de volonté tu repousse tout ce que te disent tes parents et tu fais ton chemin. Et bien moi pendant mes premières années, mes vingt trois premières années pour être plus précis je n'ai été qu'un garçon sans volonté propre, mes seuls actes de rébellion ont consisté à choisir mes études, des études qui vont contre leurs goûts. Mattew Enix, élève en droit et rebelle à temps très partiel. Sinon je reste toujours ce petit garçon de vingt trois ans, à la chevelure de feu, pas sûr de lui et qui bégaye quand il rencontre des inconnus.

Et pourtant, je me bats ces derniers temps pour qu'on arrête de me coller cette image sur la tronche et aussi je me bats pour que j'arrête de me voir comme çà parce qu'au final il faut que j'arrête de me voiler la face, si les gens me voient comme un gars timide et incapable d'aligner deux mots devant plus de trois personnes c'est parce que je me comporte comme tel et que jusqu'ici je n'ai jamais essayé de faire changer les choses et que j'ai fini par intérioriser ce comportement. C'est ce que les sociologues appellent le « plafond de verre », être totalement convaincu de correspondre à une certaine image et qu'au final on en est tellement sûr que l'on ne fait rien pour essayer de changer, de dépasser ce stade. C'est un peu ça, ça fait des années que mes parents, ceux qui m'entourent et puis surtout moi même ont projeté cette image sur moi, cette image de rat de bibliothèque, un peu inadapté socialement. Mais il y a quand même des personnes qui m'ont aidé et qui continue à l'aider sur ce terrain là, qui essaye de me décoincer pourrait-on dire, des personnes qui croient peut être plus que moi que je peux changer. Saskia ma « grande sœur » qui malgré ses farces a toujours cru que je pouvais devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un de plus fun et puis maintenant Beth Wilkerson.

Vous m'auriez dit il y a quelques semaines que je me lierai d'amitié avec une candidate aux élections municipales je ne vous aurai pas cru. Toujours pour les mêmes raisons : trop timide, pas assez de courage et des parents qui s'en fichent éperdument de la politique locale ou nationale tant que ça touche pas les sciences. Au début je me suis dit que j'allais m'intéresser aux élections de Huntington Beach de loin, juste pour me tenir au courant. Mais je me suis prit au jeu politique et à tout ce qui se passe autour, j'ai épluché les programmes et je suis allé voir les débats et alors que mon choix se précisait, j'ai commencé à aller aux réunions de campagne, un grand pas en avant. Merci Beth. Je pense qu'on peut dire qu'elle m'a prise sous son aile et pourtant je suis quelqu'un d'assez terne et plat, je me demande comment elle fait pour me supporter en fait, je ne suis pas le soutiens de campagne le plus fun au monde. Mais on a apprit à se connaître, moi m'intéressant à la politique et elle m'expliquant tout ce qu'elle faisait, surtout son association. Au début je ne savais pas vraiment si c'était bien mon genre de m'investir dans une association mais plus Beth m'en parlait, plus j'étais convaincu de son investissement et plus je me rendais compte qu'il fallait qu'elle devienne le prochain maire de la ville d'Huntington Beach, j'en étais absolument convaincu.

Comprenez ma déception ce soir là, quand, réunis dans la salle de l'hôtel Hilton quand nous avons appris que c'est Johar qui a gagné. J'admire totalement la force de caractère de Beth, même si on sent la déception dans sa voix elle reste forte et droit et c'est quelque chose qu'on ne peut pas lui reprocher. Si la campagne s'arrêtait là, elle allait tout de même participer à la vie de la ville en tant que membre du conseil municipal. Et moi je suis là, dans cette salle, appuyé contre une des portes, mal à l'aise comme d'habitude quand il y a du monde. Je suis prêt à partir mais je ne veux pas m'éclipser sans avoir parlé à Beth, je serai un bien piètre soutiens si je partais comme çà comme un voleur. D'ailleurs voilà qu'elle arrive, vers de vin à la main, vers qu'elle me tend en blaguant sur mon éternel sérieux. « Attention je vais finir par croire que tu connais tout mes secrets. » répondis-je toujours sur le ton de la plaisanterie, chose quasi-impossible puis ce que je n'ai pas vraiment de secrets, même le fait que je suis bisexuel, ce qui aurait pu être mon plus grand secret je ne le cachais à personne, à part à mes parents mais ça c'est une autre histoire. Alors on pouvait bien répéter tout mes secrets je n'en ai aucun. « Après on peut toujours discuter ce choix mais après tout on est peut être pas super objectifs sur le sujet » Non pas vraiment en effet elle avait été candidate et moi je l'ai soutenue, si nous nous livrons à l'analyse et à a critique des résultats nous seront tout sauf impartiaux. Je voyais la déception sur le visage de Beth mais encore une fois elle ne l'exprimait pas. « C'est plus que normal qu'il t'accorde ce poste tu le mérite amplement et je pense qu'il te donnera quelque chose de bien, m'enfin il a intérêt. » C'est fou ce que je peux avoir l'air ridicule quand j'essaye d'être menaçant, si ridicule que ça me fait rire un peu.

On commence à parler de tout et de rien et surtout de ce que je fais en dehors des études et bien entendu je ne lui fais pas une surprise en lui disant qu'en dehors des études je travaille. Dans un des meilleurs cabinets d'avocats de la ville, bon même si je suis fier je n'étale pas trop plus ma joie, il paraît que je suis plutôt humble, quelque chose qui ne me vient pas de mes parents, scientifiques prétentieux. Elle me dit qu'elle me tiendrait au courant pour son futur poste à la maire avant d'insinuer que le travail influençait sur la taille d'un certain détail de l'anatomie. Je me suis sentis devenir aussi rouge que mes cheveux, ne sachant plus où me placer je piétinais d'un pied à l'autre en souriant bêtement. « Ah ah bah mince me voilà condamné alors » répliquais avant de rigoler et de reprendre un peu de mon assurance, avant de prendre une gorgée du verre que Beth m'avait donné. Le vin me brûlait un peu la gorge moi qui n'a pas l'habitude de boire, j'essaye cependant de ne pas le montrer, je ne sais pas pourquoi en cet instant je veux me montrer fort et sûr de moi. Et pour ce faire j'avais une petite déclaration à faire à Madame Wilkerson. Je compte rejoindre son association et l'aider du mieux que je pouvais durant mon temps libre, ce serait profitable à nous deux je pense. Ma décision était prise et je lui en fis part. Je crois que ça l'a surprise et qu'elle ne s'attendait pas du tout à ce que je me décide si rapidement. Un petit sourire s'affiche sur mon visage, un peu fier de l'avoir prise de court ce coup là. Mais visiblement elle est contente, sa plaisanterie sur le fait d'emmener une perruque me fit rire ainsi que sa fausse accusation à propos du fait que j'aurai accepté de les rejoindre uniquement pour la perspective d'un voyage au Guatemala, pour rire je fis semblant de m'offusquer : « Je suis outré mademoiselle que vous puissiez penser que je puisse faire preuve d'une telle vénalité » Oh bien entendu après cette remarque je crois que j'ai explosé de rire, bon bien entendu pas trop fort histoire de ne pas non plus me taper l'affiche, enfin c'était ma façon à moi de lui dire que je ne rejoignais pas l'association parce qu'ils organisaient un voyage mais pour de vrai raison et surtout avec la volonté d'aider, mais bon je n'avais pas besoin de l'oraliser elle le savait. Sur ses conseils j'avalais quelques autres gorgées de vin, n'allant pas jusque au cul-sec préconisé, comme je vous le disais n'étant pas habitué à l'alcool je préférais être prudent, comme d'habitude me direz vous. « Sortir, ouaip carrément c'est vrai qu'on étouffe ici » répondis-je quand elle me demanda si je voulais aller dehors, et c'est ce que nous faisons, sortir de la salle et sortir du Hilton, se prendre le vent frais de la soirée dans la figure, respirer et laisser s'en aller les mauvaises pensées. Je m'assois sur les marches du perron, toujours le verre à la main, fixant intensément ce qu'il restait du liquide pourpre à l'intérieur. Je soupire. « ça a l'air tellement quand on vous voit, toi, Johar, de parler en public, de se montrer fort et sans faille, ça paraît tellement naturel… Je, je sais pas ce qui bloque chez moi mais je n'arrive pas à m'imposer, je suis aussi chiant que les bouquins que je lis... » Petit moment nostalgie et réflexion bonsoir, je ne sais pas pourquoi je sors ça mais j'avais besoin que ça sorte, de me le dire et de me la prendre en pleine figure cette réalité. « Désolé Beth, je vais pas t'embêter avec mes états d'âme ce soir… » Je pris une nouvelle gorgée de vin qui paru plus douce que les autres. « Merci d'ailleurs, suivre la campagne, participer, bientôt m'investir dans l'asso, ça me fais du bien en quelque sortes et on peux dire que tu m'as aidé à… changer faute de trouver un autre mot, donc merci à toi... » Je continuais toujours de fixer mon verre, n'osant pas lever les yeux, toujours aussi timide, irrémédiablement timide.

Emi Burton
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MessageSujet: Re: {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over]   {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over] EmptyVen 17 Juil 2015 - 0:23



Non, il ne fallait pas vivre ça comme une défaite. C'en était une, en quelques sortes, mais elle devait apprendre à ne garder que le positif pour rejeter ce qui était susceptible de lui faire mal : elle n'avait pas été choisie, elle n'avait pas été la meilleure, mais elle s'en remettrait. Ce n'était pas sa personne que l'on avait jugé, c'était ses idées; et si ces idées n'étaient pas partagées par la majorité des habitants de cette ville tant aimée, alors, qu'il en soit ainsi. Elle devait juste apprendre à s'habituer à ce qu'elle appelait malgré elle une défaite. Même en s'y forçant, elle continuait à avoir du mal à voir là une semi-victoire. Une place au conseil municipal était bien, mais ce n'était pas le mieux. Ce n'était pas l'idéal pour lequel elle avait investi tant de temps et d'énergie. Ce n'était pas le fauteuil du maire. Tant pis. Au fil des jours, elle s'y ferait sans doute. Elle reprendrait sa vie, et celle-ci reprendrait son cours normal. Elle aurait peut-être un peu moins de temps à consacrer à Knowledge Is Power, mais elle était prête à déléguer. Elle faisait pleinement confiance à Leah et à Julian. Et puis, Mattew serait dans les parages, maintenant. Elle n'avait pas à s'en faire pour son association ; elle serait entre de bonnes mains à chaque instant. Depuis des années, son organisation n'avait jamais manqué à ses devoirs. Elle s'était toujours fait un point d'honneur à avoir divers projets concomitants, et c'est ce qui faisait sa force et son efficacité. Elle savait qu'elle avait inculqué ces valeurs-là à tous les bénévoles et les employés qui contribuaient à l'efficience de l'association, et elle comptait bien profiter de leur investissement pour leur laisser un peu plus de lest et de libertés. A partir de maintenant, elle aurait un autre mission à mener à bien, et elle comptait bien mettre toutes les chances de son côté pour y parvenir. Voilà ce qui devait la motiver. Voilà ce qui devait l'empêcher de prendre ces résultats comme une défaite insurmontable : elle avait du pain sur la planche, et de tous les côtés. Elle avait besoin de son optimisme, de son énergie, et de toute sa force pour être efficace dans ces différents projets. Pas de temps pour se lamenter.

Et, pour se changer les idées, rien de mieux que de laisser ces vieux politiciens et hommes de pouvoir de côté, au moins le temps de retrouver un ami, un vrai. Mattew était resté appuyé contre un mur, dans un coin de la large salle de réunion de l'hôtel. De toute façon, elle avait déjà fait le tour du groupe, serré des mains par dizaines et sorti ses sourires les plus crispés pour répondre aux attentes de ceux qui avaient investi dans sa campagne. Elle avait le droit à une pause. Daniel était occupé avec son ami, elle ne lui manquerait donc pas. Peut-être l'avait-elle déçue, d'ailleurs, mais elle préférait laisser ces pensées moroses pour plus tard, lorsqu'ils rentreraient à la maison. Ils seraient alors libres de discuter de toutes ces choses-là. Il lui tardait de retrouver les bras de son époux, mais elle craignait au moins autant ce moment-là, apeurée par le jugement qu'il pourrait émettre sur cette défaite, qui, avouons-le, était attendue depuis le début. Pas parce qu'elle était une femme ou qu'elle manquait d'arguments et d'idées, mais juste parce qu'il y avait meilleur qu'elle, et que c'était là l'un de ses pires cauchemars qui s'était profilé pendant des mois : elle n'était pas suffisante, pas assez bien. Mais laissons cela pour plus tard : c'était le moment de sa pause, et elle avait rejoint l'une des seules têtes amicales présentes ce soir à ses côtés. « Attention je vais finir par croire que tu connais tout mes secrets. » Beth haussa un sourcil malicieux à la réponse de Matt, et, avec un petit sourire, répliqua : « je suis politicienne, tu peux partir du principe que je connais tout. Si tu télécharges un film ou la BO de la reine des neiges, je le sais. Si t'es à cours de désodorisant pour chiottes, je le sais. Si t'as craqué sur une paires de Louboutin que tu peux pas te permettre, je le sais. Quoique... le dernier, c'est peut-être plus mon genre. » Quoiqu'avec un Daniel Wilkerson comme mari, elle était plutôt épanouie en terme de Louboutin. Elle avait arrêté de compter ses paires de chaussures aux semelles rouges, mais elle chérissait toujours autant chacune d'entre elles. Bref, ce n'était pas le sujet. Brièvement, ils reparlaient de la défaite de Beth. « Après on peut toujours discuter ce choix mais après tout on est peut être pas super objectifs sur le sujet ». La jeune femme sourit, le regard un brin attristé. Elle finit par réussir à masquer ce dernier en affichant un sourire étincelant. Ne pas s'apitoyer sur son sort. « Je suis parfaitement objective et impartiale quand je dis que j'aurais du gagner. » Elle prit un air supérieur, amusé, avant d'ajouter, reprenant son sérieux : « quand on est investi comme on l'a été, on a pas le regard correct pour évaluer ce genre de résultats. Y'a pas à se poser de questions pendant mille ans, c'est les résultats de la démocratie. » La démocratie, c'était cool, mais quand même un peu moins quand vous n'obteniez vous-mêmes pas la majorité tant espérée. Mais en tout cas, comme ils en parlaient maintenant, Beth avait au moins gagné une place au conseil municipal. Elle n'était pas forcément convaincue de l'importance de son rôle là-bas et de la portée qu'y aurait sa voix, mais cette proposition de Johar avait au moins eu le don de minimiser les effets de la défaite. Le nouveau maire, au moins, semblait à l'aise avec le fait de lui donner au moins un peu de pouvoir, et il croyait suffisamment à ses idées et ses convictions pour lui faire confiance. Ce n'était pas à Harper qu'il avait donné cette chance-là, c'était bel et bien à elle. « C'est plus que normal qu'il t'accorde ce poste, tu le mérites amplement et je pense qu'il te donnera quelque chose de bien, m'enfin il a intérêt. » Il n'y avait pas à dire, Matt restait l'un de ses meilleurs soutiens, même après cette défaite partielle. Beth eut un petit sourire touché, et, penchant la tête sur le côté, elle répondit : « t'es le meilleur. »

La discussion suivant son cours, ils en vinrent bientôt à ce sujet éternel qui semblait définir la vie de Mattew : le travail. Beth, de son côté, n'avait de cesse d'essayer de lui faire oublier tout ça de temps à autres, de lui montrer que se détendre de temps à autre n’amènerait pas une issue fatale, et pour cela, elle enchaînait avec ténacité les arguments plus moins solides. Cette fois-ci, son anecdote était pour le moins non fondée, et, si elle n'y avait pas pensé sur l'instant, elle se retrouvait pourtant maintenant face à un Mattew tout déconcerté. Si elle avait pris le temps d'y réfléchir ne serait-ce qu'une seconde, elle aurait pu prédire ce genre de situations inconfortables. Mattew et sa timidité en venaient parfois à la gêner elle-même de son propre comportement, mais elle n'arrivait pas pour autant à tirer un trait sur sa spontanéité. Peut-être qu'en continuant sur cette voie, elle allait finir par contaminer son ami... Pourtant, elle était loin de percevoir la timidité de Matt comme un défaut ; ce serait remettre en question la personnalité de son ami, et c'était là un principe qu'elle se refusait catégoriquement à suivre. Elle acceptait ses amis pour ce qu'ils étaient, et elle aimait Mattew tel qu'il était. C'était exactement pour cette raison, d'ailleurs, qu'elle se sentait particulièrement gênée lorsqu'elle venait à le dérouter comme c'était à présent le cas. « Ah ah bah mince me voilà condamné alors », finit-il pourtant pas répondre, brisant par la même occasion le bref silence qui s'était installé. Il se rabattit ensuite sur son verre de vin, et Beth, pendant un instant, regretta presque de le lui avoir donné, et ce pour des raisons purement égoïstes. Du vin ne pouvait pas lui faire de mal, après tout. Mais il n'aurait pas pu lui faire du mal à elle non plus. Malgré tout, ce moment de flottement prit fin très bientôt, laissant place à une décision qui ravit la jeune femme. Elle qui avait œuvré pendant des mois pour obtenir ce résultat n'en demeurait pas moins surprise d'avoir obtenu gain de cause. Elle s'imaginait déjà tout dévoiler en détails à Matt, et lui présenter ceux qui faisaient de son association ce qu'elle était. Il n'allait pas regretter sa décision, elle en était persuadée. « Je suis outré mademoiselle que vous puissiez penser que je puisse faire preuve d'une telle vénalité », répondit-il finalement sur le même ton qu'elle. Car oui, appartenir à Knowledge Is Power pouvait tout de même avoir quelques avantages... surtout si aimait le Guatemala et les voyages. Et les moustiques. Malgré sa taquinerie, Beth n'hésiterait pas une seconde à privilégier Mattew lorsqu'il s'agirait de vérifier le bon déroulement des choses sur leur chantier actuel. Toujours était-il que la brune riait maintenant en écho à l'étudiant, puis elle s'éclaircit la voix pour ajouter : « je n'oserais pas supposer de telles choses, très cher. » Mais maintenant qu'il s'était enfin décidé à faire partie de l'association, Beth se fixait comme prochain objectif de l'inclure dans le prochain voyage sur place. Et si elle avait gagné la première partie, aucune raison qu'elle perde la seconde, n'est-ce pas ?

Quelques instants plus tard, Beth avait proposé au jeune homme de sortir, histoire de prendre l'air. L'atmosphère de la salle de conférence de l'Hilton commençait réellement à être étouffante, et elle n'était aps contre un peu d'air frais et de calme. « Sortir, ouaip carrément c'est vrai qu'on étouffe ici », approuva le roux. Ils quittèrent donc la pièce pour traverser le vaste hall de l'hôtel et sortir sur le large perron. Un peu plus loin, un voiturier avait l'air de se faire royalement chier -le pauvre. Mattew s'assit rapidement sur les marches et entra en contemplation de son vin, tandis que Beth respirait de grandes bouffées d'air frais. Dans la salle de réunions, tout le monde devait continuer à rire et parler en politiquement correct, à crier plus fort que son voisin et à chercher des excuses à la défaite de leur candidate. Beth n'en avait plus rien à faire. C'est Matt qui la tira de ses pensées alors qu'elle s'adossait à un pilier du porche. « Ça a l'air tellement quand on vous voit, toi, Johar, de parler en public, de se montrer fort et sans faille, ça paraît tellement naturel… Je, je sais pas ce qui bloque chez moi mais je n'arrive pas à m'imposer, je suis aussi chiant que les bouquins que je lis... » se confiait-il. Beth, choquée de l'entendre parler de la sorte, revint bien rapidement dans la réalité. Elle se décolla de son pilier et vint doucement s'asseoir à côté du jeune homme. « Rien n'est immuable, dans la vie. Si tu veux apprendre à t'imposer, tu le feras. Mais fais moi une faveur, si tu t'aimes comme tu es, reste comme ça. Il faut juste que tu trouves le point de stabilité qui te rendra heureux. Des gens posés et réfléchis, il en faut, et ça en fait pas des gens chiants. Peter Parker a pas l'étoffe d'un politicien, si ? Pourtant, c'est Spiderman. Si t'es pas à l'aise face à un public, c'est que c'est pas ton truc, c'est tout. » Elle le regarda avec un sourire réconfortant et lui donna un coup de coude alors qu'il s'excusait. « C'est le vin qui te fait avoir des pensées moroses comme ça ? » Elle lui prit le verre des mains et le finit d'une traite avant de lui sourire. « Comme ça je te rejoins. Je nous donne dix minutes pour parler à cœur ouvert. » Elle posa le verre par terre et se leva, descendit quelques marches pour faire face à son Peter Parker, donnant presque l'impression de se donner en représentation dans un amphithéâtre, avec Matt, assis quelques marches plus haut. « Si tu voulais qu'une chose change, là, maintenant, tu voudrais que ça soit quoi ? » lui demanda-t-elle en posant ses mains sur ses hanches. « Ton adhésion à l'asso compte pas, c'est déjà fait. Mais réfléchis bien. Quelque chose qui te rendrait plus épanoui et te correspondrait. Ce serait quoi ? » Serait-ce vraiment des notes irréprochables ? Beth en doutait toujours...
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MessageSujet: Re: {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over]   {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over] EmptyLun 10 Aoû 2015 - 13:14

Never Confuse A Single Defeat...
With A Final Defeat !
Beth Wilkerson ♥
Je n’ai jamais cru qu’un jour je pourrais changer. Pour moi c’est acté, je suis Mattew Enix, je suis terriblement chiant et jamais ça ne changera. Voilà tout le bien que je pense de moi alors que je me plonge dans mes livres ou dans mes dossiers pour le travail, de toute façon c’est bien connu il n’y a que ça qui compte pour moi. Je donne bien belle image de moi non ? Mais le truc c’est que je suis devenu assez populaire pour ça, pour mes bonnes notes et pour mon aptitude à bosser comme un vrai taré, mais au final il faut bien se rendre compte qu’au lieu d’être de la vraie popularité, c’est plus les gens qui se foutent royalement de ma gueule, si je ne le voyais pas comme ça avant maintenant je suis tout à fait lucide sur la façon dont les gens parlent de moi. C’est pour ça que je vis dans mon petit monde, c’est pour ça que je n’arrive pas à m’imposer parce que je me suis enfermé dans cette image que l’on reflète tous les jours sur moi. Si je dois faire une rétrospective de ma vie jusqu’à ce jour, je dois bien avouer que je n’ai jamais vraiment été indépendant, dans mes choix, dans ce que je fais et dans la façon dont je dirige ma vie, j’ai toujours suivis un certain modèle de vie qui, je m’en rends compte aujourd’hui m’a totalement enfermé dans une logique que je ne supporte plus du tout. Rien que mon éducation n’est qu’une totale fumisterie, travaille oublie travaille mon petit, tu seras heureux plus tard, tu auras une belle maison, une femme et des enfants et puis tu auras tout plein d’argent et tu seras si heureux dans ta petite vie bien rangée. Mais avant tout çà tu dois te priver de tout, devenir un moine et travailler tout le temps, étudier, tu auras bien le temps de te faire des amis plus tard, du moment que tu ramènes des bonnes notes tout vas bien. Pendant des années j’ai écouté cette douce rengaine que mes parents m’ont servis à tous les repas et je les ai crus moi, comme un con je les ai crus, je croyais vraiment que de travailler comme un débile et me priver de tout serait la clé du bonheur et de la réussite, mais tout ça c’est des conneries au final quand on voit ce que je suis devenu. Je m’appelle Mattew Enix, fils de Jake et Erika Enix, j’ai vingt-trois ans et je suis né à Huntington Beach, je suis socialement inadapté, mes meilleurs potes sont mes livres et je ne vis que pour travailler, tout comme mes gentils parents m’ont dit de faire. Ah dois-je préciser que je suis très timide et incapable d’aller vers les autres.

La plupart des choses que je viens de vous raconter c’est toujours d’actualité, pour la plupart parce que petit à petit je change, c’est comme si je me réveillais d’une longue léthargie. Je ne veux plus qu’on me voit comme un rat de bibliothèque qui passe son temps à lire et à bosser. Je suis plus que ça et certaines personnes ont su me le faire remarquer. Certaines personnes qui savent voir les personnes comme elles sont vraiment, des gens qui font parler leur cœur avant de faire parler le portefeuille ou leur froide logique. Oui heureusement que des gens comme çà ça existe, des gens qui essayent de me montrer une autre image de moi. Le truc c’est que moi je suis long à comprendre et à intégrer cette possibilité de changer, regardez Saskia ça fait des années qu’elle essaye de me décoincer et pourtant moi je ne bouge pas d’un pouce, quoi que je fais des efforts pour essayer de sortir un peu de ma carapace. Et un de ces efforts c’est ma participation à la campagne électorale de Huntington Beach, mon soutien à Beth Wilkerson pour sa campagne. Si vous voulez mes parents s’en foutent de la politique comme du droit, d’ailleurs mes engagements ne leur plaît pas mais au final je me fous de leur avis, je commence à m’émanciper à vingt-trois ans, je ne vais pas m’arrêter à chaque fois pour me demander ce que mes parents pensent. Du coup oui j’ai soutenu le programme de Beth et je ne le regrette pas, c’est quelqu’un d’incroyablement humaine et attentive. Elle fait partie de ces personnes qui ne m’ont pas jugé et foutu dans la catégorie des gros lourds. Au fur et à mesure des semaines j’ai appris à la connaître, ses idées et son association aussi, association pour laquelle je compte bien investir une bonne partie de mon temps libre.

En parlant de campagne électorale, ce soir ce sont les résultats de l’élection. Beth et son équipe ont organisé une soirée dans la salle de réception de l’Hôtel Hilton, j’avais hésité à venir puis au dernier moment j’ai décidé de porter mon soutien jusqu’au dernier moment. Les résultats ne sont pas ceux escomptés puis ce que c’est Imran Johar qui est élu maire de la ville, au loin à l’autre bout de la salle Beth fais la tournée des personnes présentes, je serai bien allé vers elle pour lui dire quelques mots de réconfort mais ma timidité légendaire me bloque toujours autant. Au final c’est elle qui vint me trouver. Salutations formelles et plaisanteries, ce qui vient directement dans notre conversation, ce n’est pas plus mal en fait, ne pas prendre tout au sérieux, c’est quelque chose de nouveau pour moi. « Pour la Reine des Neiges je plaide coupable c’est ma musique préférée… » Dis-je en rigolant. « Pour ce qui est du reste je crains de te décevoir il n’y rien de vraiment palpitant que je voudrais cacher, pas à toi en tout cas. » A mes parents ouai, mais à Beth non, rien à cacher, pas de secret honteux ou d’histoires un peu borderline, je sais que je peux lui faire entièrement confiance sur ce sujet, c’était une politicienne comme elle le disait, certes, mais elle est sincère et franche et ça on ne peut pas lui enlever. Naturellement notre discussion se reporta sur les élections, on ne pouvait bien entendu pas échapper à ce sujet, après tout c’était l’évènement de la soirée non ? Nous parlions des résultats, pour moi c’est impossible d’être vraiment objectif pour analyser les résultats, je vois cet air triste qui passe pendant une micro seconde sur son visage et je regrette aussitôt d’avoir mis le sujet sur la table. Timidité et tact c’est tout moi ça, à chaque fois que j’ouvre un peu ma gueule c’est pour dire des conneries. « Ben oui que t’aurais dû » répondis-je avec un petit sourire. « Enfin si on peut toujours essayer d’analyser les résultats mais il faut prendre du recul quoi c’est tout… m’enfin oui tu as raison c’est la démocratie… » C’est vrai que la démocratie peut avoir un certain goût amer quand elle se retourne contre vous et que les résultats ne sont pas ceux que vous attendez, la démocratie est un jeu à double tranchant qui finit toujours par pencher d’un côté ou de l’autre de la balance. Mais Imran Johar a promis un poste à Beth au sein du futur conseil municipal. Croyez-moi il a intérêt à lui trouver un bon poste sinon j’irai moi-même le secouer à la mairie. Bon ça je n’en suis pas capable mais c’est l’intention qui compte non ? « Ben ouai je suis le meilleur c’est connu non ? Il voulait me demander de faire Superman pour le prochain film mais je n’ai pas accepté tu  savais pas ? » Ajoutais-je en rigolant, le mec qui me propose de jouer un super-héros dans un film il doit avoir de la patience vu le  charisme et l’assurance que je dégage.

Puis nous avons repris la discussion où nous l’avions laissée avant de nous embarquer sur la politique. Et nous arrivons bien entendu sur moi, ma timidité et mon « amour » pour le boulot et tout ce qui s’en suit. C’est vrai que Beth s’évertue à me faire comprendre qu’il n’y a pas que le travail dans la vie et que peux trouver d’autres moyens de m’épanouir, pour appuyer ses propos elle me fit d’ailleurs une remarque qui me fit prendre une jolie couleur écarlate et plonger mon regard dans mon verre de vin, chassez le naturel il revient au galop. Mais moi je gardais un petit atout dans ma manche, une annonce à faire à Beth. Je souhaitais rejoindre son association, même si au début j’hésitais un peu maintenant j’étais totalement sûr que je voulais m’engager, rejoindre sa cause que je crois juste et importante et puis je sais que ça peut me faire du bien à moi aussi, m’ouvrir un peu sur le monde. Je suis heureux de voir que Beth est surprise mais surtout contente de ma décision de les rejoindre, c’est vrai que pour moi ça représente un gros pas en avant. Pour ce qui est du voyage organisé par l’association je ne sais si je suis encore prêt pour ça mais on verrait bien au moment venu pour le moment le sujet n’est pas à ça, je tenais à faire ce petit cadeau à Beth et je suis content que ça lui plaise.

On prit la décision de sortir un peu de l’hôtel, histoire de respirer un peu, c’est vrai que toutes ces personnes amassées dans cette salle ça fait de la chaleur, un petit bouffée d’air frais n’allait pas nous faire de mal bien au contraire. Et effectivement, le vent frais des nuits d’Huntington Beach est plus que salvateur, je prends une grande bouffée d’air frais avant d’aller m’asseoir sur les marches du perron de l’hôtel reprenant la contemplation de mon verre de vin. Et puis je sais pas comment s’est sorti, je ne voulais pas plomber l’ambiance mais il fallait que je parle, que je sorte tout ce que j’avais sur le cœur maintenant et tout de suite. C’est vrai que j’admire des gens comme Johar ou Beth, qui s’expriment si facilement et qui s’impose comme si c’était naturel alors que moi je reste tout timide et terriblement ennuyant. En tout cas il n’y a pas à dire Beth Wilkerson sait trouver les mots qui me font reprendre confiance en moi, ça parait con comme ça mais son allégorie sur Spider Man fait totalement écho, seulement il faut toujours que je doutes sur moi et sur le fait que je pourrais être différent. « Rien n'est immuable… Si tu le dis, moi j'ai toujours l'impression que je ne changerai jamais, mais peut-être que je ne fais pas assez d'efforts pour ça, j'ai vingt-trois ans et je découvre à peine le monde qui m'entoure. Mais promis je ne changerai jamais pour devenir ce que les autres veulent que je sois, en fait j'ai fais ça pendant vingt-trois ans et maintenant il est peut-être temps que je devienne vraiment moi, ma version de Spider-man en quelques sortes. » dis-je en souriant un peu. « Merci Beth et désolé d'avoir plombé l'ambiance, mais je crois qu'il fallait que ça sorte et non je pense pas que ce soit le vin ou alors je tiens définitivement pas l'alcool. » ajoutais-je en rigolant cette fois, repensant aux quelques fois où j'avais eu le malheur de trop boire. Elle me prit le verre des mains pour le finir d'une traite avant d'aller se placer en face de moi, quelques marches plus bas. Sa question était pas banale et la réponse pas super drôle à entendre, je sais ce que je voulais changer, parce que quelque part ça a conditionné celui que je suis aujourd'hui. « Je… ce que j'aimerai changer c'est la façon dont on a communiqué avec mes parents pendant vingt-trois ans, c'est terrible mais c'est comme çà et ça changerai tellement de choses. On jamais vraiment su parler, ils me disent de bosser que c'est la clé du succès et moi je n'ai jamais cherché à m'imposer, a leur dire que je veux vivre ma vie, jamais cherché à leur dire mes secrets comme « papa maman j'aime aussi les garçons » non je suis resté dans une passivité telle que je suis devenu ce garçon timide et trop travailleur. Ouais je pense que si je voulais changer quelque chose ça serait ça, la façon dont à communiqué pendant vingt trois ans avec mes parents, leur message et moi la façon d'y répondre. » Mes yeux vinrent se reposer sur mes pieds, incapable de soutenir le regard de Beth. « Désolé je plombe carrément l'ambiance, j'aurai du dire que j'aimerai que le ciel soit rose ça aurait été plus joyeux. » J'ai relevé la tête et je l'ai regardée avec une petite moue triste. « Et toi Beth tu aimerai changer quoi ? » demandais-je en me relevant et en descendant les quelques marches qui me séparaient de madame Wilkerson. « Merci en tout cas, au fil de ces semaines je découvre quelqu'un que je pensais ne pas pouvoir être quelqu'un qui peut être indépendant et qui peut prendre des décisions, qui peut s'amuser et pour ça je t'en serai éternellement reconnaissant Beth. Maintenant c'est comme une nouvelle histoire qui s'écrit non ? Tu va rejoindre l'équipe de Johar, continuer ton travail pour l'association et moi de mon côté je vais devenir l'homme que j'aurai du être depuis bien longtemps. » dis-je, sûr de moi pour la première fois de ma vie, je pensais enfin que tout était possible, pour moi, pour tout le monde, peut être était-ce le vin qui me tournait un peu la tête mais peu importe, j'étais désormais convaincu que tout pouvait changer. « Par contre je me caille un peu, on rentre ? Ils vont finir par se demander où tu es passé Miss Wilkerson. » ajoutais-je en rigolant.
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MessageSujet: Re: {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over]   {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over] EmptyMar 11 Aoû 2015 - 3:28



Beth avait toujours fonctionné comme ça : elle se laissait tirer par ses espoirs et ses rêves, ses convictions et ses envies. Ce n'était pas toujours facile, et c'était bien souvent loin d'être une partie de plaisir. Si elle s'était écoutée, elle aurait flanché de nombreuses fois. Mais elle avait été poussée par une force qu'elle ne s'expliquait toujours pas. Peut-être que son éducation, quelque part, l'avait toujours poussée à dépasser ses limites, ou peut-être qu'elle avait toujours eu cette force de caractère qui semblait aujourd'hui la caractériser. Peu importait. Depuis le lycée, Beth n'avait eu de cesse de se donner de nouveaux défis et de se surpasser. L'abandon ? Elle ne connaissait pas. Elle était battante, têtue, féroce, acharnée. Elle considérait être la seule personne réellement capable de se mettre des bâtons dans les roues, et c'était tout ce qu'elle refusait. Elle ne se résignait jamais à baisser les bras, et se battait pour ses convictions jusqu'au bout et avec cette ténacité qui lui était propre. Pour elle, les choses n'avaient jamais été autrement. Sa mère l'avait élevée dans une simple optique : la réussite; et son père ne l'avait contredite. Dès son plus jeune âge, elle s'était donc acharnée à l'école : elle faisait partie des meilleurs, mais également de ceux qu'on appréciait pour leur simplicité et leur accessibilité. Si Beth avait eu des dizaines d'opportunités de devenir une pimbêche vantarde, sa mère s'était toujours fait un point d'honneur à la guider vers le droit chemin. Sa relation avec cette dernière était aujourd'hui assez contestable et étrange, mais la brune ne pouvait pas lui retirer ce mérite : c'était grâce à elle et son père si elle était aujourd'hui aujourd'hui tenace dans ce qu'elle entreprenait. Contrairement à l'image qu'elle pouvait parfois renvoyer à certains, elle savait très bien que la seule façon d'atteindre ses objectifs, quels qu'ils soient, était le travail. Elle n'avait jamais compté sur un mari avocat et ses revenus confortables ; elle avait travaillé d'arrache-pied à la fac, et si elle le voulait, elle pouvait aujourd'hui intégrer un cabinet d'avocats sans trop de difficultés. Pourtant, et malgré tout ce temps qu'elle avait consacré à son travail et ses ambitions, Beth avait toujours gardé une place de choix pour ses loisirs. Au lycée, elle était de beaucoup de soirées, et la fac n'y avait pas changé grand chose. Elle s'accordait régulièrement des soirées dans les grandes sororités et fraternités de UCLA, et c'était d'ailleurs de cette façon qu'elle avait d'abord fait la connaissance de Joshua, qui était devenu un de ses bons amis de fac, puis celle de celui qui était devenu son époux quelques années plus tard... Alors oui, tout s'était bien passé pour Beth, à tel point que certains pouvaient considérer sa vie comme parfaitement lisse, déjà toute tracée avant même qu'elle ne s'y lance pleinement. Pourtant, même ce qui paraît simple à autrui ne l'est jamais réellement : sa force de caractère l'avait conduite là où elle était, mais elle n'était pas sortie de ce chemin sans séquelles.

Malgré tout, elle voulait inculquer cette lutte interne, bouillante et créatrice à Mattew. De toutes les personnes qui l'avaient entourée durant sa campagne, ce dernier avait été sa plus belle rencontre. Elle qui était fille unique avait trouvé un petit frère à protéger et à aider. Ils ne se connaissaient que depuis quelques semaines; quelques mois, peut-être, si on mettait ces semaines bout à bout. Pourtant, elle avait l'impression de connaître Mattew par cœur. A détour de ces longues heures de brainstorming pour sa campagne, ses interviews, ses débats, ses apparences et ses discours, Beth avait appris à connaître le jeune homme et à découvrir un étudiant abîmé par un manque de confiance en lui et un environnement finalement peu sécurisant. Très vite, elle s'était prise d'affection pour lui, et avait accordé une certaine importance à la façon dont il la considérait, mais aussi et surtout à la façon dont il se considérait lui-même. Avant tout, elle souhaitait le voir épanoui. Car avant le travail ou n'importe quel autre critère social, c'était le bonheur intrinsèque à une personne, sans prendre en considération l'avis de quiconque, qui comptait.

« Pour la Reine des Neiges je plaide coupable c’est ma musique préférée… » avait-il confessé sous le regard amusé de la trentenaire. « Let it gooo, let it gooo », chanta-t-elle discrètement pour l'approuver et le suivre. Elle n'était pas -ou en tout cas, plus- spécialement fan de ce genre de films animés, mais ils lui rappelaient toujours un peu cet enfant qu'elle n'aurait jamais. C'était sans doute lui -ou elle- qui lui aurait fait découvrir ces nouveautés en grandissant, en la forçant à l'emmener au cinéma. Alors elle se construisait ce petit monde là en secret, toute seule. Jamais elle ne pourrait le confesser à quiconque. Elle n'avait jamais parlé de ses problèmes de couple à qui que soit, pas même à Rebecca ou Leah, de qui elle s'était rapproché récemment, aussi elle se voyait mal évoquer à qui que ce soit son désir d'être mère -et même plus maire- et le souhait de Daniel de ne pas devenir père. C'était leur secret, leur décision. « Pour ce qui est du reste je crains de te décevoir il n’y rien de vraiment palpitant que je voudrais cacher, pas à toi en tout cas. » Affichant une mine déçue, Beh secoua la tête. « Et merde, je sais pas comment je vais pouvoir utiliser tout ce pouvoir... » ironisa-t-elle avec un air faussement dépité. Elle n'en était pas moins touchée par ce que Mattew venait de dire, même si elle préférait ne pas le relever à voix haute : il n'avait rien à lui cacher. Peut-être la considérait-il comme elle le considérait : comme un ami à part entière, quelqu'un à qui se confier, quelqu'un de confiance. Mais ce petit instant rempli de tendresse et d'humour ne dura pas beaucoup plus longtemps : déjà et encore, il s'agissait du résultat des élections. Beth n'en était pas ravie, loin de là, et ça aurait été mentir que de prétendre l'inverse. Elle ironisait, exposant là sa meilleure arme face à sa déception, mais n'en pensait pas moins. « Ben oui que t’aurais dû », approuva le jeune homme sur sa lancée. « Enfin si on peut toujours essayer d’analyser les résultats mais il faut prendre du recul quoi c’est tout… m’enfin oui tu as raison c’est la démocratie… » Oui, cette démocratie qui, pour le coup, se retournait contre elle. Elle préférait la mettre en avant dans sa défaite plutôt que de s'imaginer avoir gagné sans l'avoir à ses côtés, mais pour l'instant, elle avait un petit quelque chose d'amer qui ne lui était guère plaisant. La démocratie était quand même globalement plus sympathique lorsqu'elle allait dans votre sens, non ? « Ben ouai je suis le meilleur c’est connu non ? Il voulait me demander de faire Superman pour le prochain film mais je n’ai pas accepté tu savais pas ? » Beth rit, retrouvant rapidement ce sourire habituel auquel elle s'accrochait sans trop d'efforts. « Mais... je viens de te dire que je sais déjà tout de toi. J'ai infiltré tes comptes mail bien sûr que j'étais au courant de cette proposition. Mais tu sais, je suis pas sûre que Superman soit pour toi. T'as plus un côté Batman... » Car après tout, comme Bruce Wayne et au contraire de Kal-El, Mattew était un humain renforcé par ses faiblesses et ses défauts, endurci par son passé et ses envies d'avenir. Superman, lui, était sans saveur aucune. C'était un extra-terrestre classique, à la plastique parfaite certes, mais à l'intérêt plutôt minime. Oui, si on restait dans du DC Comics, nul doute que Mattew se rapprocherait davantage de Batman que de Superman. Et si on s'attaquait à Marvel, alors... aucun doute. Mattew serait Peter Parker.

Malgré tout, ce soir ne serait donc pas entièrement négatif : Mattew venait de lui faire part de sa décision de rejoindre l'association, qui étonna Beth presque autant que ça la ravit. Elle lui avait proposé de le faire à de nombreuses reprises, vantant les mérites de son association et les avantages qu'il aurait à y devenir bénévole, mais elle ne s'était pas attendue à une réponse positive aussi... rapidement, finalement. Elle n'en était pas moins ravie pour autant, et se félicitait intérieurement de sa ténacité. Elle essaierait même de s'arranger pour, si ça lui chantait, qu'il soit prioritaire pour le prochain voyage au Guatemala. C'est sur ces bonnes paroles que les deux amis se décidèrent à quitter la salle de conférence quelques instants, juste le temps de se rafraîchir. La salle bondée étouffait la jeune femme, et elle avait grandement besoin de calme et de fraîcheur. C'est dans ce cadre plus intimiste que le roux se décida à se confier, dévoilant ses inquiétudes. Beth, remplie de bonnes intentions, avait de quoi répondre. Elle n'était pas forcément douée pour le faire, mais elle aimait à penser qu'elle pouvait avoir un impact positif sur la vie de celui qu'elle considérait, même après quelques semaines seulement, un petit frère de cœur. « Rien n'est immuable… Si tu le dis, moi j'ai toujours l'impression que je ne changerai jamais, mais peut-être que je ne fais pas assez d'efforts pour ça, j'ai vingt-trois ans et je découvre à peine le monde qui m'entoure. Mais promis je ne changerai jamais pour devenir ce que les autres veulent que je sois, en fait j'ai fais ça pendant vingt-trois ans et maintenant il est peut-être temps que je devienne vraiment moi, ma version de Spider-man en quelques sortes. » Tout sourire, Beth approuva en hochant la tête. « Ce n'est pas parce que t'as l'impression que rien ne change que c'est vraiment le cas. Personne s'est réveillé un jour en quelqu'un de totalement différent. Ça se travaille, comme tout, ça se fait à force de temps et d'efforts. S'affirmer, ça fait peur, c'est pas simple, mais c'est aussi ce qu'il y a de plus libérateur quand on y arrive. » Elle aimait l'entendre parler de la sorte : avant tout, Beth voulait le voir épanoui, et la meilleure façon de l'être était d’être soi-même. Mattew était encore jeune, il avait toute la vie devant lui, des expériences qui l'attendaient par dizaines. Rien n'était immuable, et elle serait là pour l'épauler à chaque instant s'il en avant besoin. Elle aimait ces petits instants privilégiés où elle écoutait Mattew : elle se sentait utile, et être utile, de la plus petite à la plus grande échelle, était ce qui faisait battre son petit cœur. « Merci Beth et désolé d'avoir plombé l'ambiance, mais je crois qu'il fallait que ça sorte et non je pense pas que ce soit le vin ou alors je tiens définitivement pas l'alcool. » s'excusa le roux sous le regard sévère de son aînée. « Commence par pas t'excuser de te confier à moi, tu veux », lui demanda-t-elle, les sourcils froncés. Elle n'avait aucune intention de le laisser prendre ses peurs pour un handicap. « Les amis sont là pour tout entendre, même que t'es fan de la Reine des Neiges », humorisa-t-elle avec un petit sourire, non sans accentuer l'impact de leur amitié sur le fait qu'il pouvait se confier à elle lorsqu'il le souhaitait. Sans ajouter un mot, elle lui prit son verre des mains pour le boire d'une traite, ne laissant pas le loisir au jeune homme de blâmer le vin pour quoi que ce soit d'autre.

Elle descendit en face de lui, presque théâtralement, pour lui poser une question qui paraissait bien grave. Quelque part, elle l'était : elle était sérieuse et importante, cette question, mais elle n'appelait pas forcément une réponse immédiate. Avant tout, elle amenait la réflexion. C'était une question que Beth se posait régulièrement, juste pour évaluer sa vie actuelle et savoir si elle avait quelque chose à y remettre en question. La réponse n'était souvent pas bien méchante, et Beth, notamment depuis qu'elle avait retrouvé un mariage stable et un foyer chaleureux et aimant, se considérait comme la plus chanceuse des femmes. Ce n'était pour autant pas une question qu'elle laissait de côté : on l'oubliait souvent et rapidement, cette question, et c'est pour cette exacte raison que certaines personnes se réveillent à cinquante ans avec l'impression d'en avoir perdu trente. Lorsque Matt lui expliqua en détail ce qu'il aimerait changer, Beth le regarda fixement, d'un œil protecteur et attentif. Elle écoutait tout ce qu'il avait à confier, et étrangement, avec ce qu'il lui avait déjà dit de lui, elle ne s'étonnait guère de la réponse qu'il lui donnait. Lorsqu'il eut terminé sa liste de regrets, elle laissa planer le silence quelques secondes, le temps pour lui de reprendre la parole pour s'excuser une nouvelle fois. « Désolé je plombe carrément l'ambiance, j'aurais du dire que j'aimerais que le ciel soit rose, ça aurait été plus joyeux. » Beth remonta une marche pour s'approcher de lui. « Tu t'es excusé ? A chaque fois que tu t'excuses de m'avoir parlé, j'enverrai une lettre anonyme à quelqu'un de l'asso pour lui dire que t'aimes la Reine des Neiges. Réputation garantie », lui dit-elle sévèrement avant de reprendre. « Tu sais que c'est pas trop tard... ? Les parents sont toujours compliqués, chacun à leur façon, mais il est toujours temps de leur dire ce qu'on a à leur dire. » Hypocrite ? Pas vraiment. Elle avait toujours replacé sa mère de façon très modérée, mais de là à lui dire qu'elle lui avait tenu tête... devant elle, Beth devenait cette petite fille en manque de considération et d'assurance, et sa mère dominait chacune de leurs entrevues sans aucun soucis. « A un moment, tu te sentiras prêt à passer ce cap. Tu peux en faire un objectif et te construire pour apprendre à être fier de qui tu es. Et puis, en leur disant tout ça, tu seras fier devant eux. » Ce n'était pas aussi simple que cela, elle le savait, mais elle y croyait. C'était en osant officialiser ses avis, ses positions et ses sentiments qu'on s'autorisait à être la personne que l'on était réellement. « Et toi Beth tu aimerais changer quoi ? » La question de Mattew retentit étrangement. Beth ne s'y était pas attendue. Et si elle devait y répondre... et bien, il n'y avait personne à qui elle pouvait confier ce regret-là. Seul Daniel réalisait vraiment son envie et son besoin d'être mère, mais c'était justement pour lui et pour eux qu'elle avait sacrifié cette part d'elle; elle préférait être aux cotés de Daniel et vivre chaque minute de sa vie en était madame Wilkerson que de reprendre ce nom de jeune fille. Beth Walsh n'avait pas Daniel, Beth Walsh n'était pas épanouie. Pourtant, il manquerait toujours un petit quelque chose à Beth Wilkerson, la preuve matérielle de l'amour incommensurable qu'elle portait à son époux et de la profondeur de son engagement envers lui. Par réflexe, elle posa sa main sur son ventre, mais dévia sur un autre regret, un regret qui coulait de source après ce qu'avait dit Mattew. « Tu vas rire, mais j'ai aussi un problème avec mes parents... Ma mère, surtout. Elle a jamais accepté mon mariage et le fait que je n'exerce jamais le droit. Elle trouve que je suis dépendante de Daniel, que j'ai pas ma place dans notre mariage et que j'ai aucune place sociale valable. Que je suis faible, sans intérêt, et que j'ai qu'un rôle de potiche dans ce que j'entreprends. Que ce que je fais, ça ne compte pas, pas autant que ce qu'elle aurait aimé. Je ramène pas assez d'argent à la maison, et maintenant que j'ai perdu les élections... j'ose même pas imaginer ce qu'elle est en train de dire à mon père, d'ailleurs. J'ai arrêté de prendre en compte ses avis, mais... je crois que c'est pas assez. C'est pour ça que je t'ai dit ça : tu peux toujours te construire, tant que tu n'as pas dit ce que tu as à dire, les choses sont jamais réellement à leur place. »

Il finit par se relever alors qu'elle triturait, un brin nerveuse, le pied de son verre à vin. Dommage qu'ils n'en aient embarqué qu'un : un second n'aurait pas été de refus. « Merci en tout cas, au fil de ces semaines je découvre quelqu'un que je pensais ne pas pouvoir être quelqu'un qui peut être indépendant et qui peut prendre des décisions, qui peut s'amuser et pour ça je t'en serai éternellement reconnaissant Beth. Maintenant c'est comme une nouvelle histoire qui s'écrit non ? Tu va rejoindre l'équipe de Johar, continuer ton travail pour l'association et moi de mon côté je vais devenir l'homme que j'aurai du être depuis bien longtemps. » Beth sourit, apaisée par les paroles de l'étudiant. « Pourquoi de ton côté ? C'est une nouvelle page pour nous deux, mais je te rappelle que maintenant que t'es à l'asso, on va se croiser encore plus souvent. » Elle eut un petit sourire, relevant le regard vers un Matt plus grand encore que d'habitude, elle-même défavorisée par la hauteur des deux marches de différence. « Je te propose un truc : notre prochain défi, à tous les deux, c'est de parler à nos parents. Ça prendre le temps que ça prendra, mais c'est notre mission. On se tient au courant des nouveautés et de la progression des choses. Deal ? » Elle tendit un poing, prêt à être frappé pour sceller leur accord. « Par contre je me caille un peu, on rentre ? Ils vont finir par se demander où tu es passée Miss Wilkerson » rit-il alors que Beth jetait un coup d'oeil à la porte d'entrée de l'hôtel. En réalité, la plupart des personnes présentes ce soir ne se rendraient probablement pas compte de son absence ; même Daniel était encore sûrement en grande conversation avec Mats et ne s'était pas rendu compte qu'elle était sortie. « Ça marche », accepta-t-elle en gravissant d'abord les deux marches qui la séparait de lui, « et puis comme ça, on pourra fêter notre accord avec un verre de vin, Spiderman ». Elle lui fit un clin d'oeil en le dépassant avant d'ouvrir la lourde porte d'entrée de l'Hilton.
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MessageSujet: Re: {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over]   {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over] EmptyVen 28 Aoû 2015 - 1:56

Never confuse a singe defeat...
with a final defeat!
Beth Wilkerson ♥ ✧ Mattew Enix
Ces dernières semaines, plusieurs fois je crois j'ai eu l'intention de claquer la porte de chez moi, de partir tout simplement. On ne peut pas rester dans un univers qui semble de plus en plus étouffant et qui vous bride sur tout les plans. C'est assez grave d'arriver à ce constat après vingt-trois ans, ou alors c'est grave de ne s'en rendre compte que maintenant, de découvrir le sens du mot : émancipation. Parce que combien de personnes avant moi ont pris leur liberté hein ? C'est juste moi qui est à la traîne, Saskia par exemple ne vivait plus chez elle, en face de chez moi et moi ben moi je reste chez moi à tourner en rond. Ce n'est pas grave de vouloir au bout d'un moment quitter le nid familial, seulement dans mon cas je sais que ça ne se fera pas facilement, après autant de temps passer dans leur giron, la rupture ne pouvait pas être douce et sans conséquences, j'en avais trop sur le coeur, contre eux et contre moi pour que le départ de chez se fasse sans bruit. Seulement j'ai peur, et comprenez moi, si je suis timide je ne suis pas lâche, mais je n'ai connu que ça, mes parents, leurs discours et leur façon de vivre et moi maintenant je dois me lancer dans la vie à bras le corps, comme çà du jour au lendemain, ça ne va pas se faire comme çà d'un seul coup. Je vais devoir faire face à mes peurs, mes doutes sur moi et sur mes capacités, commencer à faire confiance aux gens et à me faire confiance à moi-même, abattre ce mur que j'ai et qu'on a construit autour de moi, cette armure qui devient si étouffante. Après tout Bruce Wayne n'est pas devenu Batman en deux jours non ? Et puis même si il est Batman il reste Bruce Wayne, avec ses peurs et ses faiblesses, personne ne peut changer totalement, devenir quelqu'un d'autre, mais devenir sans peurs et sans faiblesses. Qui voudrait ça ? Devenir comme ça c'est faire une croix sur les sentiments, oh bien entendu je sais que je suis pas le meilleur sur la question des relations sociales mais tout de même, je suis un être humain et j'ai des émotions et des sentiments et je ne veux pas me construire un coeur de pierre juste pour être plus fort aux yeux des gens. Non je crois que je peux me développer sans passer par là, je peux me développer en rencontrant des gens et pas seulement en travaillant et en restant coincé entre deux dossiers juridiques. Je vous dit ça comme si c'était des évidences et comme si ça coulait de source mais arriver à ce constat ça a demandé beaucoup de réflexions, de discussions, d'introspections et de rencontres.

Accepter qu'on se dirige lentement vers une vie terne et triste, que pendant une bonne partie de votre enfance on vous totalement endoctriné pour faire de vous un petit robot, travailleur qui ramène de l'argent plutôt que de l'épanouissement et qui plus tard se mariera avec une riche femme, de bonne réputation, sûrement choisie par ses parents pour pouvoir continuer la réputation de la famille. Si seulement mes parents savaient, je n'ose même pas imaginer leur réaction si j'arrivais un jour pour un repas le dimanche en tenant un garçon sous le bras, crise familiale assurée. Non je ne leur ferai pas çà, ce sont des vérités qui s'imposent à leur rythme, un jour viendra où je leur dirai oui, seulement pas pour le moment. Nous avons bien d'autres questions à nous poser pour le moment. Heureusement je ne suis pas seul à réfléchir, certaines personnes m'aident, et beaucoup même. Un tel combat, si combat est le mot ne peut pas se faire tout seul. De telles réflexions, faites seules ne mènent à pas grand-chose, car trop subjective et on porte le blâme sur les gens bien trop facilement, non un regard extérieur est obligatoire, pour adoucir les choses, les estomper, pour recevoir des conseils très précieux. Peu de gens ont ma confiance, je suis très méfiant et timide, mais ces derniers mois j'ai appris a avoir une totale confiance en Beth Wilkerson. Pourtant la tendance serait à ne pas faire confiance aux politiques, du moins dans ma famille c'est le cas, ou plutôt ils s'en fiche, et puis même on entend tout les jours des discours de méfiance envers nos gouvernants. Seulement, avec Beth ce n'est pas comme çà, elle comprend les gens et elle prend le temps de les aider, son combat humanitaire au Guatemala le prouvait très largement et puis elle est là pour ses amis c'est sûr et certains, je sais qu'elle ne laissera jamais tomber qui que ce soit, c'est admirable, peu de gens de nos jours restent fidèles à ceux auxquels ils tiennent, l'hypocrisie semble régner de nos jours, comme une conduite généralisée chez tout le monde, mais je sais que ce n'est pas le cas chez Beth. Tout au long de cette campagne, je lui ai apporté mon soutiens parce que je crois en ses idées et que je veux les voir se concrétiser, nous avons appris à nous connaître et à lier une amitié, elle a apprit à connaître le garçon travailleur et trop timide que je suis, elle a apprit à me comprendre et elle a décidé de m'aider et force est de constater que petit à petit je fini par sortir de ma coquille. Mais je ne suis pas égoïste, je n'accepte pas son aide sans rien lui donner en retour, je lui apporte mon soutiens et si elle avait besoin de quoi que ce soit un jour elle sait que je serai là. Et ce n'est pas parce que ce soir les résultats des élections sont pas ceux que l'on attendait que j'allais disparaître de sa vie comme le faisait de nombreux militants dans les partis politiques qui n'apparaissaient que pour les élections et basta, non moi je reste, on me dit fidèle et c'est au moins une qualité qu'on peut me trouver. Et c'est donc pour ça que ce soir là je suis dans cette salle de réception, calé timidement dans le fond, le dos à la porte, alors que Beth avance vers moi un verre à la main et qu'elle engage la discussion, jusqu'à que ce que nous arrivions à dériver sur… La Reine des Neiges, me demandez pas comment on est arrivés à parler de çà. « Hey mais en fait tu chante super bien… avoue c'est toi qui fait le doublage de la chanson » dis-je en souriant. « Mais chut hein c'est un secret, après on va penser que j'ai des actions chez Disney... » Je ne suis pas plus fan que ça de dessins animés, je n'ai jamais prit le temps d'en regarder vraiment, je connais mes classiques mais sans plus, quant à la Reine des Neiges, disons que vu le nombre de fois ou ça passe à la radio, impossible d'y échapper et il faut admettre que si on aime ou pas la mélodie reste TRES facilement dans la tête voir même trop. Je vois sa déception quand je lui admet que je n'ai aucun secret croustillant à cacher, ou plutôt qu'il n'y a aucun secret que je lui cacherai. « Ben je sais pas moi, tu peux euh enquêter sur les sujets d'examen des troisièmes années de droit, c'est bien ça non ? » dis-je pour plaisanter. Bien entendu, il en était hors de question, tout ce que j'ai fait je l'ai fait honnêtement, sans jamais tricher, jamais et ce n'est pas aujourd'hui que j'allais commencer à le faire. Non ce que je voulais dire initialement c'est que je lui faisais totalement confiance et que je n'avais rien à lui cacher, ce n'est pas à tout le monde que j'accorde ma confiance, mais je sais que Beth ne me trahira pas.

A bien y réfléchir je n'aurai pas du ramener le sujet des élections sur la table, il était encore un peu trop tôt pour discuter de tout ça, c'était encore trop frais et puis ça mine bien l'atmosphère. On aura bien le temps d'en reparler plus tard de toute façon, pour l'instant personne n'avait la tête à çà, en tout cas ni Beth, ni moi, les gens autour de nous étaient sûrement entrain de tout décortiquer mais pas nous, nous passons relativement rapidement sur les résultats et sur comment les analyser avant de revenir sur un terrain un peu plus léger qui nous arrache à tout les deux un petit sourire. « Ah mince tu m'espionne va falloir que j'annule mes abonnements au télé-achat alors » dis-je en rigolant. « J'aime pas Superman non plus trop clinquant pour moi. Un côté Batman ? Pourtant je me ballade pas dans la ville la nuit en jouant à Tarzan au bout d'un grappin » ajoutais-je pour plaisanter même si je savais où elle voulait en venir, je savais ce qu'elle voulait dire par cette métaphore. Bon je me comparerai jamais à Batman, mais je sais qu'on ne peut pas être quelqu'un de fort et sans faille, ça je ne le serai jamais, mais je pouvais apprendre à tirer partie de mes faiblesses, de les accepter et de passer au-delà, me décoincer et devenir plus sûr et plus confiant en moi, non vraiment cette allusions au héros de DC Comics eu le don de me faire sourire et de m'apporter un peu plus de courage. C'est fou comment parfois on peut s'identifier à nos personnages préférés.

Oh il y a quelque chose que je voulais annoncer à Beth aussi, un remerciement de son aide, un prolongement de mon soutiens et une véritable envie de m'engager de ma part : j'avais décidé de m'engager dans son association qui aide à l'éducation au Guatemala. C'est vrai j'admire totalement son combat et petit à petit, pendant la campagne je me suis rendu compte que je voulais y participer, donner de mon temps pour une cause qui me semble juste, si je devais sortir de mon cocon, m'émanciper, autant que je me mette ce « nouveau moi » au service de quelque chose de bien. Elle me propose même de me faire participer au prochain voyage sur place, je n'accepte, ni ne refuse, je ne sais pas si je suis encore prêt pour ça en revanche. Suite à notre petite discussion sur l'association, nous décidons tout les deux de sortir prendre l'air un peu, quitter quelques temps l'atmosphère oppressante et étouffante de cette pièce. Effectivement l'air frais est plus que bienvenue et il semble chasser d'un coup tout les soucis, même si la discussion sur laquelle nous enchaînons est plus que sérieuse. Encore une fois j'aurai pu me taire et ne pas aborder ce sujet, mais c'est sorti comme çà d'un coup, il fallait que je confie mes doutes à quelqu'un, je sais c'est égoïste de ma part, Beth ce soir plus que tous a peut être pas envie du tout de devoir entendre mes états d'âme, mais quoi qu'il en soit il fallait que ça sorte. Beth me rassure, me dit que je peux changer mais que je le fasse essentiellement pour moi-même, pas parce que quelqu'un me l'a demandé. Il me faut du temps pour que ça fasse écho chez moi, j'essaye toujours de me persuader que je ne suis pas capable de changer et que je resterai toujours aussi timide toute ma vie, même si je sais que ce n'est pas vrai, je met juste du temps pour me faire à l'idée, que d'autres possibilités s'offrent, autres que le travail acharné et le respect des règles de mes parents. « Je sais bien Beth, je suis tout à fait conscient que ça se fera pas comme çà d'un coup en claquant des doigts et qu'il faut que j'aille à mon rythme, le truc c'est que je me dis que j'aurai pu prendre le problème à bras le corps bien plus tôt et ça m'aurait évité certaines galères je crois… Mais je compte bien réussir à m'affirmer, regarde j'ai décidé de participer à une campagne électorale, jamais je ne me saurais cru capable de ça il y a encore quelques mois. » Je souris. C'est vrai ça, quelques temps auparavant je ne me saurais pas cru capable de faire ce pas en avant, prendre partie pour quelqu'un, aller à la rencontre de personnes, militer, essayer d'imposer des idées, c'est totalement nouveau mais c'est grisant. C'est comme si je prenais le goût à çà, à vouloir m'imposer. Et puis j'avais trouvé en Beth, bien plus qu'une candidate dont je soutenais le programme ou que la présidente d'une association que j'allais rejoindre. J'ai toujours considéré Saskia comme ma grande sœur, celle avec qui je partage tout et celle que je soutiens et qui me soutiens, je pense qu'avec Beth c'est un peu comme çà, c'est devenue une très bonne amie, une très bonne amie a qui je peux tout dire et sur qui je peux compter ça je le sais et d'ailleurs elle me le rappelle juste après m'avoir gentiment réprimandé sur le fait que je ne suis pas obligé de m'excuser de me confier. Sa petite remarque sur la Reine des Neiges me ramène le sourire aux lèvres. Je n'ai pas besoin de lui dire qu'il en va de même pour elle, qu'elle peut tout me dire si il veut, que si elle a besoin d'aide je serai là, elle le sait je pense, nous sommes amis après tout et comme elle l'a dit les amis sont là pour ce soutenir. D'ailleurs je n'eus pas le temps d'ajouter quoi que ce soit, puis ce qu'elle me piqua le verre de vin de mes mains et le vida d'une traite avant de descendre quelques marches et de se tourner vers moi.

Moi je me contente de lever la tête et de soutenir son regard alors qu'elle me pose une nouvelle question. Il semble bien difficile d'y répondre d'ailleurs, même si je sais au fond de moi ce que j'aimerai changer dans ma vie, ce n'est pas facile à dire, parce que je ne parle pas souvent de mes parents, de cette façon que nous avons de ne pas parler des choses importantes, la façon dont je les ai laissé me façonner années après années pour devenir ce petit robot obéissant et travailleur. Mais oui si je pouvais quelque chose çà serait cette mésentente dans notre famille. Après mon laïus je m'excuse une nouvelle fois ce qui ne plaît pas à mon amie qui me réprimande une nouvelle fois, non sans assortir sa réplique d'une menace. « Ben mince alors la réputation que ça va me faire... » dis-je en souriant légèrement, même si je sais que le ton n'était pas à la plaisanterie, Beth est sérieuse je le sais et encore une fois elle veut me faire comprendre que je peux lui parler sans avoir à m'excuser derrière, peu de gens sont comme elle en vérité, beaucoup de gens auraient juste hoché la tête et seraient passés à autre chose. Ça doit faire partie de l'hypocrisie ambiante de nos jours, les gens ne s'intéressent que trop peu à ceux qui les entourent et oui c'est l'homme le plus timide au monde qui vous dit ça. « Je sais qu'il est pas trop tard et je sais qu'un jour on sera amené à parler, de toutes les choses importantes, parce que c'est pas possible au final de tout garder pour soit et de faire comme si tout allait bien… Mais tu sais je pense qu'il faut que je prenne un peu de distance avec eux avant de pouvoir leur parler vraiment, je ne pourrais rien leur dire tant que je sens encore leur influence sur moi. Pour construire comme tu dis, je pense que oui il va me falloir du temps, pour changer et m'accepter comme je suis et en être fier, mais pour ça prendre un peu de recul de ne me fera pas de mal. D'ailleurs je pense prendre un appart' dans quelques temps, si tu vois passer une bonne annonce hésite pas à me le dire » dis-je en relevant la tête vers elle. D'ailleurs je pense que je n'aurai pas réussi à décider ça sans qu'elle me pose cette question, décidément Beth Wilkerson a le don d'éclairer pour moi certaines choses que je ne vois pas ou auxquelles j'avais simplement fermé les yeux et encore une fois je devais la remercier pour çà.

Je ne sais pas pourquoi je lui a retourné la question, peut-être parce que je voulais la connaître plus, mais soudain je sens que j'entre peut être dans un terrain qu'elle ne souhaite pas aborder, d'ailleurs je ne la force pas du tout à répondre, je ne suis à stalker le moindre détail de sa vie, si elle ne veut pas me répondre je ne me vexerai pas, pour avoir répondu à cette même question juste avant je sais que c'est tout sauf facile. Je la vois porter la main à son ventre, si je remarque le geste je ne dis rien et j'écoute plutôt ce qu'elle me dit. Je découvre une nouvelle fois que Beth et moi on se ressemble sur quelques points, peut-être que c'est pour ça qu'on se comprend assez bien. « Moi en tout cas je sais que Beth Wilkerson est une femme forte et courageuse, qui se bat pour de bons idéaux et qui pensent aux autres, ce qui n'est pas le cas de tout le monde et qui est toujours là pour aider et tu sais quoi en plus ? Je suis très fier de l'avoir rencontrée et qu'elle soit mon amie… » dis-je en souriant. « C'est vrai qu'on ne peut pas vraiment être soit sans dire les choses une bonne fois pour toutes, on ne peut pas plaire à tout le monde après tout, mais c'est vrai que parler avec ceux qui nous sont proches, et essayer de leur faire comprendre notre point de vue, c'est très important au final... » Je comprend ce qu'elle peut ressentir vis à vis de sa mère, mes parents eux ne voyaient pas d'un bon œil tout les changements dans ma vie, et un jour peut-être j'essayerai de leur faire comprendre.

Soudain, c'est comme si je retrouve l'usage de mes jambes, je me relève et j'ai la tête pleine d'idées et de convictions, de projets à réaliser. « Oui c'est ce que je voulais dire bien entendu » répondis-je en souriant. « Tu va devoir me supporter deux fois plus si je passe à l'association. Mais promis je ne chanterai pas Let It Go a tue tête, enfin je pense que cette nouvelle page va être une jolie page en tout cas » Et puis elle nous lance un défi, mais un défi qui ne peut que nous aider tout les deux, a passer le cap comme elle le disait. « ça marche, ça sera peut-être pas pour tout de suite oui mais oui il faut qu'on le fasse, fixons nous ça comme objectif, on peur le faire. Et ouai Deal ! » dis-je en tapant dans son poing pour sceller le marché. Suite à quoi j'évoquais le fait que je rentrerai bien parce que je commençais à avoir un peu froid. Elle monta les deux marches qui nous séparaient. « Okay juste un seul alors, parce qu'il paraît que je dis des conneries quand je bois trop et puis tante May va m'engueuler si je rentre trop tard » répondis-je en décidant de filer la métaphore Spiderman, de toute façon mes parents dormaient depuis bien une heure, alors bon. Je suivis Beth a l'intérieur de l'hôtel laissant la chaleur des lieux me réchauffer avant de rejoindre la salle de réception où rien ne semblait avoir bougé, les mêmes personnes parlaient aux mêmes personnes, sûrement pas des conversations comme celle que je venais d'avoir avec Beth en tout cas. C'est à mon tour cette fois-ci de saisir un verre de vin et de le tendre à Beth avant d'en prendre un pour moi même et de le lever en signe de salut. « Et bien à notre promesse alors Beth, a nos réussites futures, bref à nous quoi » dis-je plus solennellement possible, sourire au lèvres avant de trinquer avec elle et de boire une gorgée raisonnable de vin. « En tout cas tu peux être sûre de me voir débarquer demain à huit heures du mat' à l'asso » lui dis-je en rigolant avant de repenser à tout ce qu'on venait de dire et de me dire que tout pouvait changer maintenant, qu'il fallait juste maintenant que j'accepte de changer et de prendre mes responsabilités et puis tout ira bien, j'en suis maintenant intiment convaincu et Beth Wilkerson n'y est pas pour rien.
© Starseed
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MessageSujet: Re: {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over]   {{ Never confuse a single defeat with a final defeat. {feat Mattew} [over] EmptyMer 16 Sep 2015 - 1:13



On ne pouvait pas dire de Beth qu'elle était fragile, inconstante, peureuse ou excessivement sensible. Ce n'était pas l'impression qu'elle donnait, en tout cas. Elle aimait se montrer importante, forte, indépendante, et réunir tous les critères qui ferait d'elle une femme moderne, battante, féministe et respectueuse, souriante et combative. Elle ne se forçait que rarement à être tout cela, parce que cela faisait partie d'elle. Sans doute parce qu'elle avait été éduquée dans cette optique, d'ailleurs, mais en réalité, peu importait. C'était ses combats, à présent. C'était ses convictions. Elle n'en demeurait pas moins sensible à certains sujets. Car même si elle n'aimait pas en arriver à l'admettre, Beth était avant tout humaine. Elle connaissait elle aussi ses peines, elle avait elle aussi des combats personnels qui lui faisaient peur, et elle aussi était amenée à faire des sacrifices. Elle n'était pas parfaite. Et c'était sans doute ce qu'elle devrait retenir de cette soirée, de cette défaite. Elle n'avait pas plu à la majorité des citoyens de sa ville natale, mais la vie était ainsi faite. Elle avait joué le jeu, elle avait perdu, mais elle avait suivi les règles et elle pouvait en être fière. Elle s'était battue pour ses convictions, ses idées, ses idéaux et ses envies, et c'était ce qu'elle devrait retenir de tout cela. Elle ne pouvait pas sortir vainqueur de tout ce qu'elle entreprenait; après tout, ça irait sans doute contre l'ordre cosmique des choses. Car il fallait bien l'avouer, si elle ne vivait pas quelques échecs de temps à autres pour contrebalancer son bonheur, elle se noierait sans doute sous le poids de ce dernier. Elle ne faisait pas partie de ces personnes qui avaient été traumatisées par leur enfance, n'avaient, à regrets, pas fait d'études, ou de celles qui cherchaient toujours le but de leur vie. Même si sa mère était... sa mère, elle avait vécu une enfance heureuse. Fille unique, elle ne pouvait pas nier qu'elle avait été choyée autant que remise en question, mais sa jeunesse n'en restait pas au demeurant belle. Elle avait été à de bonnes écoles, avait rencontré de bons amis, puis avait fait de brillantes études à l'une des facultés les plus réputées du pays. Elle avait rencontré l'homme de sa vie sans même le chercher, l'avait épousé quelques années plus tard, et avait saisi l'occasion de créer une association qui se battrait pour ce en quoi elle croyait par-dessus tout : cette éducation qui l'avait toujours bercée, renforcée et enrichie. Alors, oui, peut-être qu'elle pouvait bien perdre cette élection municipale...

Et puis, elle n'était pas seule, et, perdue dans cette course effrénée continue qu'était sa vie, elle avait parfois tendance à l'oublier. Elle avait épousé l'amour de sa vie, bien sûr, et elle avait appris à savourer encore plus chaque moment passé à ses côtés depuis qu'ils avaient mis fin à ces quelques mois de coexistence laborieuse. Mais il y avait aussi ses amis. Il y avait Eden, son meilleur ami d'enfance, qu'elle avait retrouvé quelques mois plus tôt, et avec qui elle avait renoué comme s'ils n'avaient jamais été séparés. Elle allait rencontrer sa petite fille, Faith, et il lui tardait de faire sa connaissance et de mettre un sourire sur ce petit visage angélique qu'il lui avait déjà présenté. Elle avait Rebecca, aussi, jeune maman de qui elle s'était rapprochée presque malgré elle. Elle ne se connaissaient pas tant que ça, au final, mais Beth avait trouvé en Becca une oreille attentive et un regard bienveillant. Elles étaient connectées par une proximité presque déstabilisante tant elle était évidente. Et puis Leah; il y avait Leah, aussi. Jolie brune devenue maman un an auparavant, à qui Beth confiait de plus en plus souvent les rênes de son association. Elle lui faisait confiance, à Leah; elle semblaient partager leur points de vue sur des sujets aussi variés que leur marque de chocolat préférée ou l'envie d'aider leur prochain. Et, depuis le début de cette campagne, Beth comptait un nouvel allié à ses côtés. Pas un de ces alliés qui fanfaronnait en offrant son argent à qui saurait le convaincre, mais un réel ami, une épaule solide et un sourire sincère. Il était plus jeune qu'elle, et c'était sans doute l'une des raisons qui l'avait menée à le considérer comme un petit frère de cœur, un frère qu'elle n'avait jamais eu. En quelques mois, ils en étaient venus à se confier comme des amis de toujours, et Beth s'était prise d'affection pour ce jeune homme, qui, avant de partager ses fous rires, avait avant tout partagé ses convictions politiques. Maintenant, ils avaient pourtant largement dépassé ce stade-là. Ils s'étaient trouvé bien d'autres atomes crochus, et Beth devait l'avouer, elle était particulièrement reconnaissante de l'avoir à ses côtés ce soir-là. La salle de l'hôtel était remplie d'hommes d'affaires, tous plus ou moins véreux et à l'affût de manières de l'être encore davantage. Ce n'était son monde que par défaut : elle avait au besoin d'argent, elle avait eu besoin que sa campagne soit financée, elle avait eu besoin de soutien politique, et la politique marchait de cette façon. L'argent en son centre, les convictions plus ou moins solides qui gravitaient autour. Mais ses convictions à elle étaient fortes, sensées et légitimes : elle avait du y mettre les moyens pour qu'elles soient portées, c'était le jeu. Mais le jeu, ce soir, elle l'avait perdu, et ces hommes étaient encore là. Ils lui feraient encore quelques blagues sexistes sur lesquelles elle fermerait les yeux par politesse. Mais pas tout de suite. Tout de suite, elle était avec Matt; tout de suite, elle était la Beth de tous les jours, une jeune trentenaire qui retrouvait un ami lors d'une soirée tout à fait classique. Et pour cela, un peu d'air frais ne faisait jamais de mal. Allez donc savoir si c'était cet air frais qui avait fait cet effet à Matt, mais il finit par se confier sur ses tourments. A chaque fois qu'elle l'entendait en parler, Beth était remuée. En tant que grande sœur, elle était partagée entre l'envie de l'aider et le désespoir de ne pas y arriver. Car s'ils s'amusaient facilement de la Reine des Neiges et de leurs références en comics, c'était devenu clair depuis un moment maintenant : la relation qui les liait n'avait rien d'aussi classique que cela. Ils ne se contentaient pas de rire de petites mésaventures ou de blagues qu'ils étaient les seuls à comprendre, même s'ils s'en délectaient à chaque fois qu'ils se voyaient. Leur relation ne se limitait pas à ces éléments, qui, seuls, pourraient être ramenés à de la superficialité. Cela n'aurait rien de dégradant ou de négatif, soyons bien d'accord; ces relations-là sont les plus courantes, celles qui bercent les quotidiens de chacun, mais elle n'aurait pas le même charme sans les vraies amitiés, celles qui nous construisent jour après jour et nous permettent d'avancer en tant que personnes dans leur ensemble. Et l'amitié qui liait Matt et Beth était de celles-là. Aussi, les chants Disney pouvaient laisser place à des conversations beaucoup moins marrantes sans aucune sorte de problème ou de malaise. « Je sais bien Beth, je suis tout à fait conscient que ça se fera pas comme çà d'un coup en claquant des doigts et qu'il faut que j'aille à mon rythme, le truc c'est que je me dis que j'aurai pu prendre le problème à bras le corps bien plus tôt et ça m'aurait évité certaines galères je crois… Mais je compte bien réussir à m'affirmer, regarde j'ai décidé de participer à une campagne électorale, jamais je ne me saurais cru capable de ça il y a encore quelques mois », se confiait le roux. « Tu continues à être trop sévère envers toi-même. Tout pourrait être différent sur plein d'aspects, c'est sûr. Tu pourrais aussi ne jamais avoir réagi, alors pars pas sur cette voie-là. Félicite-toi plutôt du point où t'en es maintenant et du chemin qu'tu prends. » Elle souriait, rassurante. Elle était fière de lui. Il réussirait de grandes choses, elle le savait. Il en avait l'étoffe. Même s'il ne voyait pas, il était courageux, fort, intelligent, drôle et incroyablement gentil. « Et quelle campagne t'as choisie... ! La meilleure campagne de toutes », plaisanta-t-elle finalement pour alléger l'atmosphère, qui était devenue étouffante de remises en question.

Quelques instants plus tard, après de nouvelles démonstrations d'humour, Beth prit le verre de vin des mains de son ami. Il était trop long à boire et peu convaincu par le contenant du verre; et puis, elle, elle avait envie, il fallait bien le dire. Après l'avoir vidé sans se poser de questions, Beth descendit quelques marches pour faire face à Matt. Ce n'était pas parce qu'elle plaisantait qu'elle ne savait pas être sérieuse lorsqu'il le fallait. Et ce soir-là, elle comptait bien remotiver Matt à bloc. Elle voulait le voir repartir de cet hôtel aux dimensions ridiculement démesurées avec un sourire déterminé. Elle aurait au moins accompli ça, ce soir. Alors, elle lui avait posé une question. Une question simple et élégante, mais qui n'en appelait pas moins aux interrogations profondes du jeune homme. La réponse qu'il lui donna n'eut rien d'étonnant, et elle espérait qu'il en tiendrait compte dans les mois à venir. Elle ne voulait plus qu'il vive dans le doute et les regrets. Il avait le droit d'exprimer ses idées, surtout à sa propre famille. C'était probablement hypocrite venant d'elle; elle n'avait jamais réellement affronté sa mère et le poids qu'elle avait posé sur ses épaules dès son plus jeune âge, mais elle avait réussi à se défaire de son emprise depuis quelques années, et elle le considérait déjà comme une petite victoire. « Ben mince alors la réputation que ça va me faire... » plaisanta-t-il finalement alors qu'elle le réprimandait -une nouvelle fois- de s'excuser. Mais il semblait avoir compris le fond de sa pensée, puisqu'il exprimait à nouveau, sous l’œil satisfait de la brunette, ses projets. « J'te dis, prends tout le temps dont t'as besoin. Je pense que c'est important que tu sois déjà à l'aise avec ta vie pour pouvoir leur faire comprendre que t'as pas besoin de leur opinion pour être heureux. » Pas que ça ait forcément très bien fonctionné avec sa mère, mais au moins, elle avait épousé l'homme qu'elle aimait, et elle était heureuse. Elle avait imposé ses choix à sa mère; ses choix qui, au passage, finalement, ne concernaient qu'elle. Peu importe si aux yeux de sa génitrice, Daniel n'avait paru être le gendre idéal. Il était le mari idéal. « J'aime l'idée de prendre un appart', en tout cas. J'ai vu quelques trucs sur Pacific Lane, l'autre fois, tu devrais jeter un coup d'oeil. Il y a une nouvelle résidence qui vient d'être construite, t'auras l'embarras du choix. J'attends l'invitation pour la pendaison de crémaillère. » Car oui, Beth était réellement heureuse de l'entendre parler de prendre son indépendance. A son âge, Beth n'était pas indépendante financièrement, mais avait pris un appartement sur Los Angeles, bien décidée à suivre ses études dans son coin, loin des remontrances constantes de sa famille. Joshua et Daniel avaient été parmi ses meilleurs soutiens. Pas besoin de parents. « On pourra regarder ensemble, si tu veux. Et si t'as besoin de bras pour t'aider à déménager, je réquisitionnerai Dan. » Il était grand et fort, son homme. Et la vue ne serait pas dégueulasse lorsqu'elle le regarderait de loin, en aidant à déballer les cartons et monter les meubles -oui, Beth imaginait déjà parfaitement toute la scène !

Mais la question qu'elle avait posé à Matt lui fut bien vite retournée. Elle n'y avait pas vraiment pensé elle-même... Elle évitait de trop penser à ces choses-là elle-même, parce qu'elle savait très bien vers quelle réponse son esprit se dirigerait en premier. Elle ne serait jamais mère. C'était son plus grand regret, bien au-delà de sa défaite de ce soir aux élections, mais c'était un sacrifice qu'elle avait volontiers fait pour Daniel. Il ne voulait pas être père, alors ils ne seraient pas parents. Elle ne le blâmait, elle ne pouvait pas le blâmer. C'était son choix, c'était leur choix. Elle préférait vivre aux côtés de son époux sans être mère que de ne plus l'avoir dans sa vie. C'était une situation qu'elle se refusait à vivre. Et toutes ces réflexions-là, toutes ces pensées moroses, elle les gardait pour elle. Elle ne les avait jamais partagées avec Daniel et ne comptait pas le faire. Elle ne les partagerait jamais avec quiconque. Elle était heureuse comme elle était, n'est-ce pas ? Alors, quel regret pouvait-elle... ? Sa mère. Les parents, toujours les parents. « Moi en tout cas je sais que Beth Wilkerson est une femme forte et courageuse, qui se bat pour de bons idéaux et qui pense aux autres, ce qui n'est pas le cas de tout le monde et qui est toujours là pour aider et tu sais quoi en plus ? Je suis très fier de l'avoir rencontrée et qu'elle soit mon amie… » Son regard bleuté, qui jusqu'à présent, alors qu'elle se confiait, s'était perdu sur les marches d'escalier, se leva vers Mattew. Elle souriait. Elle était émue. Gênée, presque. « Ohhh, dis pas de conneries ! » Mais elle souriait, et sentait le sang lui monter aux joues. Il l'avait touchée comme on l'avait rarement touchée -et en plus, elle était encore habillée ! « Je peux te retourner les compliments, Matt », dit-elle sincèrement sans savoir quoi ajouter. Elle n'était pas habituée à ce genre de déclarations, et même lorsque Daniel s'y mettait, elle préférait feinter que de les accepter. Un simple « je t'aime » était tout aussi efficace, et beaucoup moins gênant pour elle. Après, cette option n'était pas réellement envisageable pour Mattew, c'est vrai... « C'est vrai qu'on ne peut pas vraiment être soit sans dire les choses une bonne fois pour toutes, on ne peut pas plaire à tout le monde après tout, mais c'est vrai que parler avec ceux qui nous sont proches, et essayer de leur faire comprendre notre point de vue, c'est très important au final... » Sortant peu à peu de l'embarras, Beth ajouta : « l'important, c'est surtout d'être égoïste de temps en temps et de penser à ce que toi, t'as besoin. Tu leur parleras lorsque tu seras prêt et que le besoin s'en fera vraiment ressentir, te force à rien. Les choses vont à leur rythme, et toi, tu vas de l'avant, c'est tout. » Quelques actes égoïstes de temps à autres ne faisaient pas de mal. Beth était convaincue que les choses ne se faisaient jamais toutes seules, et que son bonheur devait être construit par tout un chacun. Le plus important était de croire en soi et d'être assez solide pour ne pas flancher sous les pressions extérieures, pas forcément malsaines, mais qui, si on n'y fait pas attention, peuvent empiéter sur notre propre bonheur.

Mais il était déjà temps de conclure leur tête-à-tête. C'est Mattew qui se leva en premier, ramenant Beth à la dure réalité des choses. Ils allaient devoir retourner à l'intérieur, à nouveau étouffer entre tous ces hommes d'affaires. Elle allait devoir afficher un sourire suffisamment hypocrite pour masquer la déception de sa défaite et faire bonne figure tout le reste de la soirée. Mais elle savait que le soutien ne serait jamais très loin. Daniel et Mats étaient là, et puis, depuis quelques mois, Mattew s'était joint à eux lorsqu'il s'agissait de politique... « Tu vas devoir me supporter deux fois plus si je passe à l'association. Mais promis je ne chanterai pas Let It Go a tue tête, enfin je pense que cette nouvelle page va être une jolie page en tout cas » Elle arqua un sourcil, remontant les marches vers la grande porte d'entrée de l'hôtel, qui avait quelque chose de presque intimidant. « T'essaierais quand même pas de te dégonfler, là, hein ? » rit-elle avant d'ajouter : « on pourra chanter Let It Go à tue-tête, mais faudra que j'installe une isolation sonore dans mon bureau... » Malicieuse, elle avait jeté un coup d'oeil frondeur à son ami, s'imaginant déjà s'isoler dans son bureau avec lui pour s'accorder une pause chanson. « Ça marche, ça sera peut-être pas pour tout de suite oui mais oui il faut qu'on le fasse, fixons nous ça comme objectif, on peut le faire. Et ouais Deal ! » Le pacte fut scellé dans une rencontre entre leurs deux poings. Avec un sourire en coin, elle le regardait, se demandant à présent ce que cela signifiait pour elle. Aurait-elle la force de pardonner à sa mère ? Sa mère aurait-elle la force de reconsidérer sa position ? Elle gravit les dernières marches qui la séparaient encore de Matt. Il était temps de rentrer, pour de bon. « Okay juste un seul alors, parce qu'il paraît que je dis des conneries quand je bois trop et puis tante May va m'engueuler si je rentre trop tard ». Beth explosa subitement de rire, attirant le regard curieux d'un portier non loin de là. « Tante May devrait te laisser un peu de lest. J'irai prendre un thé avec elle, on discutera de tout ça. » Elle continua dans la thématique alors qu'ils rentraient dans l'atmosphère bien réchauffée de l'hôtel. « Pourtant, t'es bien obligé de veiller certaines nuits, non ? Tu fais quoi, tu fais le mur une fois qu'elle est endormie ? Ah... ahahaha, faire le mur quand on est une araignée, elle est bonne celle-là » riait-elle à présent, s'imaginant l'arachnide habilement collé à son mur pour quitter les lieux.

Quelques instants plus tard, ils étaient à nouveau dans la salle de réception. Contre toute attente, c'est Matt qui attrapa deux verres de vin. Symétriques l'un à l'autre, ils levèrent leurs verres pour trinquer à leur promesse. « Et bien à notre promesse alors Beth, à nos réussites futures, bref à nous quoi ». Tout sourire, la jeune femme rajouta, les yeux brillants : « à notre amitié et au courage qu'elle nous donne. » A l'unisson, ils burent une gorgée de vin. Beth la fit suivre de deux autres gorgées bienfaitrices, tandis que lui reprenait la parole. « En tout cas tu peux être sûre de me voir débarquer demain à huit heures du mat' à l'asso ». Elle sourit, se délectant d'une autre gorgée de vin. « Si tu viens à neuf heures, personne t'en voudra. En général, j'arrive vers huit heures et demie, et j'ouvre la boutique. Je m'en voudrais de te faire perdre une demi-heure de sommeil », le conseilla-t-elle avec un petit clin d'oeil. Peu des personnes qui travaillaient à Knowledge Is Power étaient employés. Beaucoup étaient bénévoles, et de ce fait, passaient surtout en fin d'après-midi ou pendant les weekend. Beth ne s'était jamais permise de leur imposer des horaires excessifs et déraisonnables, et même ses employés savaient que, comme pour elle, tant que le boulot était fait et bien fait, tout allait bien. Pas besoin pour Mattew, donc, de venir aux aurores. Elle partirait probablement de chez elle, à cette heure-ci. Après son jogging quotidien, sa douche et un petit-déjeuner qu'elle partagerait avec Daniel, qui aurait probablement déjà la tête dans quelques dossiers.

C'est Edgar Wells, un quarantenaire propre sur lui et très élégant, qui coupa court à leur conversation sans se soucier de ce qu'ils pouvaient avoir à se dire. Avec un regard désolé, Beth s'éloigna de Matt pour suivre monsieur Wells jusqu'au groupe d'hommes d'affaires qui semblaient l'attendre depuis longtemps. « Un comble que vous n'ayez pas gagné, vous étiez la seule femme, après tout... » rit un vieil homme qu'elle ne se souvenait pas avoir déjà vu. Elle eut un faible sourire, jetant un coup d'oeil à Daniel, posté un peu plus loin, qui semblait avoir compris sa détresse. « Et quelle femme, en plus ! Votre jupe n'était sûrement pas assez courte pendant le débat... » Rire graveleux. Super-Daniel qui débarque. En général, ces hommes-là fermaient leur gueule lorsque le mari débarquait. Discrètement, alors que ce dernier les occupait, elle sortit son portable pour écrire à Mattew. Elle lui lança un regard amusé alors qu'elle le voyait sortir son portable, à l'autre bout de la pièce.

Passe le bonjour à tante May. Et finis-moi ce verre de vin avant de partir. Xx
~~ The end


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