Sujet: You're my favorite song | Eric Mar 16 Juin 2015 - 21:52
You're my favorite song
Eric & Milly
Ça faisait du bien de revenir à Huntington beach. Chaque année, je revenais, mais à chaque fois j'avais l'impression de n'être jamais parti. Il ne faut pas s'y prendre, j'adore New York. New York est la ville des rêves et de la diversité, mais étrangement, c'est ici que j'ai l'impression de pouvoir être moi-même sans la pression de mes parents. Je me sentais libre comme l'air, ou presque. En plus, pour moi, Huntington signifiait également les vacances. Je travaillais si fort durant l'hiver pour avoir les meilleurs notes possibles que rien ne me faisait plus plaisir que de pouvoir surfer tout l'avant-midi et puis de me laisser cuire sur la plage en après-midi. Mes parents, de leurs côtés, étaient contents d'avoir du temps pour eux, alors ne me supervisaient pas 24h/24. C'est en regardant par la fenêtre de ma chambre que je pouvais apercevoir le petit parc pour enfant. Quelques enfants y jouaient, riaient. Un sourire se glissa sur mes lèvres en me rappelant tous les souvenirs créés là-bas. C'est dans ce carré de sable que j'avais rencontré Eric et sur ses balançoires que j'avais eu mon premier baiser. Je prenais une grande respiration et enfilais un t-shirt blanc avec une paire de short en jean.
En moins de deux, j'étais sur mon vélo à rouler à toute allure. Je tournais quelques coins de rues avant d'arriver aux grandes portes qui protégeaient Palm Avenue. Je freinait en manquant de ne pas tomber en pleine face dans la rue. Je souriais à l'homme qui était de garde ce jour là il souleva son chapeau en guise de salutation. Ces grilles ouvraient à une lenteur incroyable en contraste avec la vitesse de mon coeur. J'étais si heureuse d'être de retour chez moi que je me sentais invincible. Ce mur de métal me contredisait et je détestais cela. Je pus finalement passer. Je recommençais donc à pédaler du plus vite que je pouvais, le vent sifflant dans les oreilles. J'aurais pu prendre mon auto ou encore simplement y aller à pied, mais j'avais cette envie de me sentir comme quand j'avais huit ans. Je voulais revenir au moment où tout ce qui comptait était d'aller plus vite que la lumière pour rejoindre mes amis. J'avais peut-être l'air stupide sur mon vélo un peu trop petit pour moi à l'âge de 23 ans, mais qui pouvait me voir de toute façon? Je vais à la vitesse de la lumière.
Encore entrain de pédaler, je me releva et lâcha mon guidon. La roue d'en avant dérapa à peine et par peur, je remis tout de suite les main sur le volant en plastique. Comme il était encore très tôt le matin, il n'y avait presque personne dans les rues. Après une trentaine de seconde, je souleva mes mains une seconde fois. Je pris lentement confiance et plaça mes bras en croix. À un certain moment, je fermais même mes yeux et une bourasque de vent me flageola le visage. Je souris, alors que j'avais l'impression de tout contrôler. Ce sentiment de puissance ne dura pas longtemps puisqu'un bruit agressant de klaxon me sortit de ma rêverie. Je donna un coup de guidon vers la droite juste à temps pour ne pas me faire renverser. L'homme me cria après de faire attention en passant près de moi. Je me mis à rire en continuant de pédaler plus prudemment cette fois ci. Après cette balade, je revins vers les grilles de Palm Avenue.
Encore une rue à traverser et puis j'étais chez Éric, comme quand nous étions gosses, je laissa mon vélo dans son entrée et couru jusqu'à sa porte, toute excitée. Je cogan quelques fois avant d'entrer comme de rien était: "Ériiiiiiiic!"