J'ai toujours été quelqu'un de très réservé quand il s'agit de parler de moi, et cette caractéristique n'a pas changée avec les années. J'ai plutôt tendance à faire comme si tout allait toujours bien dans le meilleur des mondes et préfère de loin être présent pour écouter les personnes que j'apprécie me confier leurs tourments plutôt que me confier à eux sur mes ressentis. Pas que je ne leur fais pas confiance... Quoique, à ce sujet là, ma confiance est difficile à obtenir... Mais pas impossible. En revanche, j'ai tendance à me montrer particulièrement rancunier si une personne m'a déçue. Il m'arrive de redonner des secondes chances, mais cela reste occasionnel. Je suis quelqu'un de très têtu également, c'est plus fort que moi, j'aime avoir raison et faire les choses à mon idée... Et quand j'ai une idée en tête, je ne l'ai pas ailleurs. On dit de moi que j'ai tendance à me montrer très protecteur envers les personnes que j'apprécie, et encore plus depuis que j'ai perdu Aaliyah. Ca doit venir de la crainte constante que j'éprouve à l'idée de perdre quelqu'un d'autre. Dès lors, je profite pleinement des moments que je peux passer avec mes amis et ma famille. Très perfectionniste, quand je me consacre à quelque chose, je veux que tout soit parfait. J'ai gardé de mon enfance une très grande sensibilité que je tente de cacher au mieux, bien que ça ne soit pas toujours facile, j'ai tendance à prendre les choses très à coeur, ce qui me joue souvent des tours. De mon enfance, j'ai gardé aussi le gout des bonnes choses... Enfin, surtout pour ce qui concerne les bonbons et friandises en tout genre, j'en mange énormément, d'ailleurs et je ne me promène jamais sans un paquet de chewing-gum dans mes poches. Je suis quelqu'un de passionné, si un sujet m'intéresse, je lis tout ce que je peux le concernant, et autant dire que j'ai l'esprit très ouvert.
« T’as deux mamans ??? » Jusque-là , le fait d’avoir deux mères ne m’avait jamais posé de problème, je ne me considérais pas comme quelqu’un de complètement à part, jusqu’à ce qu’Alex, le petit nouveau de ma classe que j’avais invité à la maison, reste estomaqué devant mes parents, me faisant me sentir mal à l’aise pour le coup. Non pas que j’avais honte, bien au contraire, mais du haut de mes dix ans, je ne voulais pas que mes deux mères se sentent embarrassées. Et immanquablement, je n’avais pu m’empêcher d’être sur la défensive.
« Ben oui. Ca te dérange ? » Pour le coup, c’est lui qui eu l’air ennuyé pour la peine, et je l’avais bien compris en le voyant soudainement baisser la tête, troublé, alors que son assurance descendait d’un cran.
« Non non… » Profitant du fait qu’il fixe ses deux pieds, j’avais adressé un sourire amusé à ma mère et sa compagne avant de l’emmener en direction de ma chambre en le tirant par le bras.
« Allez viens, on va se la faire cette partie de jeux vidéos » Il m’avait avoué en effet en classe être fan de ce genre de choses et je lui avais alors proposé de venir prendre le goûter à la maison pour qu’on puisse se faire quelques parties. Je sais que j’aurais aimé me faire de nouveaux amis rapidement si je me retrouvais dans un autre endroit que Pasadena, et dès lors, c’est pour cela que j’avais fait en sorte qu’il se sente à l’aise dans sa nouvelle vie. Je savais qu’il venait de Londres, une ville que j’adorerais aller visiter. Et d’ailleurs, il allait vite se rendre compte que j’étais un grand fan de l’Angleterre puisque ma chambre était plongée dans un décor anglais. Du tapis devant mon lit à ma housse de couette, en passant par quelques cadres mettant en valeur les célèbres bus rouges à deux étages, les cabines téléphoniques, le London Eye, Big Ben ou le Tower Bridge, il ne serait pas tellement dépaysé finalement.
D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais laissé personne critiquer le fait que j’avais deux mères et je ne compte plus les fois où je suis revenu tel un soldat après la guerre des jours d’école quand l’un de mes camarades s’était permis une réflexion à ce sujet. Je sais que maman n’a jamais aimé que je me bagarre. Amy, sa compagne également. Mais même si ce genre de comportement me valait généralement le fait d’être puni dans ma chambre, je ne changeais pas ma façon de faire. Elles ont toujours été les deux personnes que j’affectionne le plus au monde et je ne voulais laisser personne en dire du mal. En revanche, je n’ai jamais dit à mes deux mères qu’elles étaient la cause de mes bagarres à répétition.
Je n’ai jamais connu mon père. Ma mère m’en a parlé quelques fois, quand j’étais plus jeune et que j’avais quelques questions concernant ce dernier. Tout ce que je sais, c’est que maman et lui étaient jeunes quand je suis arrivé dans leur vie, et qu’il n’était pas prêt à être père. Maman non plus ne l’était pas, mais même si elle savait que ça allait être difficile, elle a décidé de me garder. Mon père lui, a mis les voiles dès qu’elle lui a fait part de sa décision de ne pas mettre un terme à sa grossesse. Heureusement, elle a pu compter sur ses parents pour l’aider lors de ma première année. Et puis, elle a rencontré Amy… Elles sont rapidement devenues amies, puis plus que des amies. C’est elle qui a fait découvrir à ma mère qu’elle aimait également les femmes. Maman m’a souvent expliqué qu’elle a mis longtemps à l’accepter, mais qu’elle ne regrette rien. Amy fait partie intégrante de nos vies, et au fond de moi, j’aime ça le fait d’avoir deux mères. Je n’ai jamais vraiment cherché à reprendre contact avec mon père. Ma mère m’a souvent dit qu’il vivait toujours à Pasadena et qu’elle le croisait de temps en temps. Il avait refait sa vie de son coté et avait apparemment tourné une page sur notre famille. C’est ce que j’ai compris quand, peu après mes onze ans, j’ai ressenti le besoin de savoir qui il était et que j’ai profité d’avoir son adresse sous la main, inscrite noire sur blanc sur l’enveloppe du papier indiquant qu’il renonçait à tout ses droits sur moi, pour me rendre à son domicile. Je l’ai observé de l’autre coté du trottoir en faisant mine d’attendre le bus. Je suis resté là un long moment, sans oser traverser pour le rejoindre, pourtant, ce n’était pas l’envie qui me manquait. Mais comme l’indiquait le papier que j’avais emporté avec moi, il avait tiré une croix sur nous, signe que je ne devais rien attendre de lui. Aussi, j’ai fini par faire demi-tour pour rentrer à la maison. Cet après-midi là, j’étais en retard et j’ai trouvé mes deux mères mortes d’inquiétude. Elles m’ont demandé où j’étais passé, mais je ne leur ai jamais dit la vérité. Je ne voulais pas leur avouer que mon père me manquait. Oui, je leur en cachais des choses, mais toujours avec le souci de les préserver au mieux. J’ai toujours fait en sorte de paraître aller bien même quand ce n’était pas le cas. On peut dire que j’étais assez réservé lorsqu’il s’agissait de parler de mon ressenti. Chose qui n’a pas vraiment changé avec les années.
« Allez, vas lui parler… On voit bien qu’elle te plait. » Mes deux meilleurs amis se sont interrompus dans leur conversation en me voyant observer ce que je pensais être de façon discrète, la nouvelle arrivée dans notre classe. Elle est arrivée ce matin même, et c’est avec un certain regret que je l’ai regardé s’asseoir auprès d’Emily, une élève jusqu’alors seule à sa table. Pour la première fois de ma vie, j’aurais voulu que Nathan ne soit pas assis à mes cotés. Mais d’un autre côté, je n’aurais pas sû comment l’aborder si j’avais été choisi pour être son voisin… Pas plus que maintenant que l’on se retrouve dans la cour de l’école… Et que mes deux camarades ne cessent de me pousser pour que je me bouge un peu.
« Quoi ? Non, elle me plait pas… Arrêtez de dire n’importe quoi… » Plutôt mourir que d’avouer mes sentiments, encore plus devant mes deux meilleurs amis. Quand je vous dit que je suis réservé.
« Bon, alors tu ne verras pas d’inconvénients à ce que je tente ma chance…» Nathan fait alors mine de s’avancer vers elle, mais je le retiens aussitôt d’un geste de main sur l’épaule.
« Pas elle. N’importe laquelle, mais pas elle. » Nathan n’a en général aucun mal pour plaire aux filles. C’est si facile pour lui. De mon coté, je suis plutôt réservé et je manque cruellement de confiance en moi. Mais je sais que si je laisse passer ma chance avec Aaliyah, je vais le regretter. Face à ma réaction, mes deux compagnons se mettent à rire et m’entrainent avec eux, en me poussant par les épaules, direction la jeune fille, avant de me laisser seul face à Aaliyah, qui reporte son attention sur moi. Mon regard se baisse aussitôt.
« Euh… » Trouve quoi dire, trouve quoi dire, c’est ce que m’indique ma conscience, mais elle en a de bonnes, elle, elle m’aide pas en me disant quoi lui dire, elle ne m’est donc pas d’un grand secours. Je me lance et croise son regard.
« Salut… » Ces mots, je les regrette presque aussitôt après les avoir prononcé… J’ai l’impression qu’elle voit en moi un parfait idiot et je m’attends à ce qu’elle se lève pour changer de place pour me montrer qu’elle souhaite que je la laisse tranquille. Mais il n’en est rien. A la place, elle m’adresse un sourire et prend la parole.
« Salut Soren... » Elle a retenu mon prénom… Ca me fait bizarre qu’elle l’ai retenu… Bon, ok, le prof m’a demandé au moins trois fois de me taire car je discutais avec Nathan au lieu d’écouter, mais quand même… Elle aurait pu ne pas y faire attention. En tout cas, ça me fait plaisir qu’elle se souvienne de mon prénom et je ne manque dès lors pas de lui rendre un sourire. Un sourire qui s’efface doucement alors qu’elle reprends la parole.
« Je peux savoir pourquoi tes amis t’ont forcés à venir me parler ? Je les ai vus te pousser.Tu sais si t’en as pas envie, c’est pas grave… » Je leur adresse un bref regard alors qu’ils épient notre conversation avec un sourire amusé. Je voudrais les tuer pour m’avoir mis dans une telle situation. Mais à la place, je reporte mon attention sur la jeune fille face à moi et glisse mes mains dans les poches de mon sweat.
« Non non, j’en avais envie… J’osais pas, c’est tout. » Elle me lance alors un regard intrigué, surpris.
« Pourquoi ? T’as pas l’air d’être timide pourtant ? » Si elle savait. En classe non… Avec les filles, un peu. Mais avec elle, je le suis complètement. Et c’est la première fois que cela m’arrive. Je n’aime pas ça.
« … » Je n’arrive pas à lui répondre, heureusement, je peux compter sur elle pour briser la glace entre nous.
« Tu veux t’asseoir ? Ma mère a préparé des muffins au chocolat. Je t’en donne un si tu veux. » J’accepte en la remerciant mais à une condition.
« On peux aller un peu plus loin ? On sera mieux pour discuter… » C’est sûr qu’avec les deux autres qui nous regardent comme s’ils étaient devant un écran de cinéma, sans les popcorns toutes fois, c’est pas idéal pour parler tranquillement. Heureusement pour moi, elle accepte avec un sourire amusé. Ce jour-là, je ne lui ai pas vraiment confié qu’elle me plaisait. En revanche, on a beaucoup discuté. Petit à petit, nous sommes devenus plus fusionnels. Aaliyah était devenue également ma confidente. Elle savait tout de moi, je connaissais tout d’elle. Nous n’étions jamais l’un sans l’autre. Elle avait d’ailleurs parfaitement trouvé sa place dans mon petit groupe d’amis dans les heures qui avaient suivis.
« T’aurais pas envie d’un ciné ? » Quatre ans déjà qu’on se connaît elle et moi. Et pourtant, j’ai l’impression que c’était hier que je bafouillais devant elle. On en a vécus des choses ensembles, on a fait les quatre cents coups, à nous deux ou avec quelques-uns de nos amis communs… Souvent, on aime se replonger dans nos anecdotes communes. Et on ne cesse d’allonger cette liste déjà bien remplie. Ce soir, nous venons de fêter ses seize ans avec tous nos amis. Mais nous avons finis tout deux par quitter la fête, ayant envie de nous retrouver seuls l’un avec l’autre, comme cela nous arrive assez souvent. Il arrivait régulièrement que l’on nous prenne pour un couple, tellement nous étions proches l’un de l’autre. Et pourtant, la réalité était toute autre. Certes, je la trouvais jolie, mais elle restait avant tout ma meilleure amie. Je n’avais pas envie de tout gâcher pour des sentiments qui n’étaient peut-être pas partagés. Du moins, je m’efforçais de ne pas prendre le risque de tout gâcher. A sa demande, je n’avais pu retenir un regard intrigué
« Y’a un film en ce moment qui te tente vraiment? » C’est vrai qu’en tant que mordu de cinéma, je m’y rendais au moins une fois par semaine, parfois pour revoir le même film. Mais là, rien ne me tentait vraiment dans le programme. Seulement, je n’avais pas envie de manquer un instant avec elle. A défaut d’être intéressé par le film, je pourrais au moins rester un peu plus longtemps en sa présence. Mais devant mon air sceptique, elle craint une réponse négative de ma part et insiste en prenant mes mains dans les siennes.
« Y’a une comédie romantique qui vient de sortir… » Une comédie romantique ? Elle m’a bien regardé, là ? Je fronce les sourcils avec un petit air de dégoût. Ca n’a jamais été mon fort les comédies romantiques, et elle le sait. Mais cela ne l’empêche pas de poursuivre sur sa lancée.
« S’il te plait, So'… C’est mon anniversaire… » Tout en me parlant, elle me lance son regard… Son fameux regard, celui qui fait en sorte que je ne peux pas lui résister. J’ai envie de lui dire non, juste pour qu’elle comprenne que ça ne marche pas… Mais elle continue de me fixer, si bien que je baisse les yeux avec un sourire en faisant non de la tête.
« S’il te plait… » Elle sait comment m’avoir… Et je fini par céder en reportant mon attention sur elle.
« Je te déteste… » Elle a gagné, elle le sait et me laisse entendre un petit rire.
« Je sais… Allez viens, on va rater le début de la séance. N’oublie pas, tu me dois un pop-corn… » Je n’oublie pas. Je lui offrirais tout. Son bonheur passera toujours avant le mien. J’aime lui faire plaisir, à un point que je ne peux rien lui refuser… Mon argent de poche passe d’ailleurs généralement dans des petits cadeaux que je lui fais. Depuis que je la connais, je connais ses goûts, et il est très rare que je me trompe. Et tout est prétexte à la gâter : son anniversaire, Noel, notre anniversaire de rencontre… Oui, je me comportais comme si nous étions en couple, bien qu’entre amour et forte amitié, il n’y a qu’un pas. Un pas que je n’avais jamais osé franchir, de peur de la perdre. Je savais après tout que je ne pourrais pas vivre sans elle. Elle était trop importante pour moi pour que je prenne le risque de tout compromettre en lui avouant la nature réelle de mes sentiments à son égard.
Fin de la séance. Le film était plutôt sympa. Bon, c’est loin d’être le genre de films que je regarde habituellement, préférant largement les films d’actions ou bien les films d’horreurs qui à force d’en avoir vus, ne me font plus vraiment peur… J’attends d’ailleurs toujours le film qui me surprendra. Mais celui-ci, je dois reconnaître qu’il n’était pas si mal. Ce qui m’a surtout plu, c’est d’entendre son rire à plusieurs reprises. J’ai toujours aimé l’entendre rire. Je sais grâce à cela qu’elle a passé une excellente soirée. Et alors que nous discutons de tout et de rien, c’est avec nos mains enlacées l’une à l’autre que je la ramène chez elle. Enfin, c’est surtout elle qui parle… Je me contente de répondre à tout ce qu’elle me raconte, jamais fatigué de l’entendre, même si elle saute du coq à l’âne et que je dois faire attention pour ne pas perdre le fil. Mais de toute évidence, elle n’a pas envie d’être la seule à parler, ce soir, et elle me le reproche doucement, en prenant un air inquiet.
« Tu parles pas beaucoup… T’as pas aimé notre soirée ? » Je me reprends quasiment aussitôt et lui adresse un sourire qui se veut rassurant.
« Si, si, c’était génial. Je trouve dommage qu’elle soit déjà presque terminée. » C’est vrai que je n’avais aucune envie de la quitter. Malheureusement, nous étions déjà devant chez elle, et je la prenais délicatement contre moi en la voyant frissonner. Je voulais la garder. Là, comme ça, rien que pour moi. Je voulais qu’elle m’appartienne. Comme je lui appartenais déjà depuis le premier jour.
« Ah ben c’est pas trop tôt… » Nathan n’avait pas manqué de nous charrier elle et moi lorsque nous sommes officiellement devenu un couple. Je pense que notre petit groupe d’amis soupçonnait parfaitement depuis longtemps que nous étions fait pour être ensembles, et qu’ils désespéraient à l’idée que, réservés comme nous l’étions elle et moi, ce jour n’arrive jamais. Mais j’avais pris les devants, à Noel, sous prétexte de respecter une tradition vieille comme le monde qui indique que l’on doit s’embrasser sous le gui. Et de toute évidence, à mon plus grand soulagement, cela n’avait pas eu l’air de la déranger. J’avais osé prendre ce risque, ce risque que je m’étais trop longtemps refusé. Et que j’aurais dû prendre bien plus tôt. Cela, je l’avais compris quand, juste après, elle m’avait annoncé qu’elle avait attendu ce moment depuis longtemps déjà. Et qu’elle n’avait pas osé plus tôt pour les mêmes raisons que les miennes : la peur de gâcher notre amitié. Une amitié pourtant inébranlable. Nous nous étions menti mutuellement l’un à l’autre depuis tellement de temps. Au final, ça n’avait pas changé vraiment entre nous. On était juste plus sincères l’un avec l’autre. Mais toujours aussi tactiles. Notre couple semblait fait pour durer. Après toutes ces années ensembles, du haut de nos dix-huit ans à présent, rien avait changé entre nous. Certes, nous avions connus des hauts et des bas, nous nous étions séparés quelques jours pour reformer notre union ensuite, mais jamais pour des erreurs graves…Juste quelques désaccords. Après tout, dans un couple, tout n’est pas toujours rose… Et le notre ne faisait pas exception. Cependant, lorsque nous nous disputions, c’était pour mieux se réconcilier ensuite.
« Soren… Je suis enceinte… » Je la revois encore, paniquée à cette idée alors qu’elle tenait son test de grossesse qui s’était révélé être positif. J’étais encore aux études, elle aussi, la venue d’un enfant au sein de notre couple n’était pas la meilleure chose qui puisse nous arriver et je craignais fortement de ne pas être à la hauteur. Mais tout arrive pour une raison, et si un enfant arrivait dans notre couple, je ne pouvais me résoudre à modifier le destin. Dès lors, je m’empressais de la prendre tout contre moi pour la rassurer. Elle était en larmes, se souciant énormément de ce que nos parents respectifs allaient penser de cette grossesse inattendues. J’allais me faire tuer, j’en étais conscient. Mais je ne voulais pas faire comme mon père et ne pas prendre mes responsabilités. Pour ça, elles ne pourraient pas me blâmer. Aussi, je me suis toujours arrangé pour être présent auprès d’Aaliyah autant que possible pendant toute sa grossesse. Et comme je l'avais pensé, j'ai pu compter sur mes deux mères pour nous aider au mieux. Certes, elles n'ont pas de suite approuvé le fait qu'Aaliyah soit enceinte aussi jeune et j'aime autant dire que j'en ai pris pour mon grade, me faisant traiter d'irresponsable entre autres. Mais bien qu'elles étaient excédées par ce qui se passait dans nos vies, on a toujours pu compter sur elles pour nous aider Aaliyah et moi tout au long de la grossesse. Grâce à elles, nous avons pu avoir un petit appartement bien à nous à quelques pas de chez elles et elles nous avaient promis de s'occuper des filles pendant que nous poursuivions notre scolarité.
Huit mois plus tard, une petite fille au prénom de Lily arrivait dans nos vies et je découvrais les plaisirs des nuits blanches à se lever toutes les trois heures pour les biberons. Pas facile de jongler entre enfant et études, mais heureusement, mes deux mères étaient toujours présentes pour prendre le relais en journées lorsque nous devions nous absenter. Nous étions en pleine période d'examens, notre année était en jeux et si nous ne voulions pas faire un an supplémentaire, il fallait qu'on cesse de penser à Lily et un peu plus à nos livres. Sans mes mères, nous n'y serions jamais arrivé, c'est certain.
Rien ne semblait pouvoir gâcher notre bonheur… Rien, si ce n’est le destin. On est décidément rien sur terre… En un clin d’œil, tout peut basculer. C’est malheureusement ce qui s’est passé pour nous deux. On profitait d’avoir fini les examens pour se promener un peu en ville. Elle était soucieuse, convaincue qu’elle ne s’était pas si bien sortie qu’elle l’aurait espéré de la dernière épreuve. Mais je la connaissais suffisamment pour savoir qu’elle était perfectionniste. Ce n’était pas la première fois qu’elle me disait avoir raté un examen pour au final se retrouver première de la classe. Et j’étais convaincu qu’elle avait réussi ses épreuves haut la main. Cependant, j’avais beau faire, elle avait toujours un doute. Elle ne changerait donc jamais, Aaliyah. Alors que moi, je savais que si je passais, ce serait sans doute tout juste, et pourtant, je ne m’inquiétais pas le moins du monde. Je n’avais pas envie de laisser quelques inquiétudes me gâcher le reste de la journée. Au pire, j’aurais un travail de vacances à rendre, ce n’était rien de très grave. Je surmonterais.
« Tu veux pas laisser un peu ce portable ? » Lui demandais-je doucement alors que je lui faisais éviter de justesse de se prendre le poteau juste face à elle. Sa meilleure amie devait aller voir les résultats affichés depuis le début de l’après-midi et les lui communiquer par portable, mais jusqu’alors, nous n’avions pas encore de nouvelles. Ca ne saurait tarder.
« C’est mauvais signe, elle ne me dit rien… Je suis sûre que j’ai foiré… » Je la regarde avec un petit air suspect.
« Tu dis ça à chaque fois, Aaliyah. Moi je sais que t’as géré. » Elle se tourne alors vers moi avec un léger soupir.
« Alors, pourquoi je le reçoit pas, ce message ? » Sans attendre, je lui prends son portable et le maintient hors de sa portée, bien qu’elle fait tout pour le récupérer.
« Soren, rends-le moi !!!» Ca y est, je suis sûr que je vais avoir droit à une véritable crise de nerfs de sa part, mais tant pis. Je ne souhaite vraiment pas exécuter ses ordres sur ce coup là.
« Pas question, il est en train de te rendre dingue. Tu ne fais plus attention à rien d’autre… » Pas même à moi. C’est vrai, elle arrête pas de pianoter ses touches, envoyant je ne sais combien de sms à je ne sais combien de personnes. J’aurais pu m’arrêter vingt fois au moins et la laisser marcher seule qu’elle ne se serait même pas rendu compte de mon absence. Pire encore, elle aurait pu se prendre quelques poteaux si je ne l'avais pas aiguillé de temps à autres...
« C’est toi qui me rends dingue. » Je la regarde sans pouvoir réprimer un petit air surpris, c’est rare que je l’entende parler comme ça. Bon, en même temps, j’ai pris sa remarque dans le sens que je voulais… Et qui n’était sans doute pas le sens qu’elle avait voulu donner réellement à sa phrase. Mais qu’importe, cela m’amuse. Et je ne peux retenir un sourire amusé.
« Ah ben quand même. J’aime quand tu me dis ce genre de choses. Je devrais te confisquer ton portable plus souvent… » Elle se rends compte de ce qu’elle vient de dire et continue de jouer la frustrée, bien que j’ai deviné l’esquisse d’un sourire de sa part qu’elle s’est dépêchée de dissimuler pour reprendre un air sérieux, faisant mine de me sermonner à nouveau.
« Soren, je … » Mais elle n’a pas le temps de finir sa phrase que la voix de sa meilleure amie se fait entendre de l’autre coté du trottoir.
« Soren, Aaliyah, j’ai les résultats… Je préférais vous les annoncer en face » C’était ce qu’elle attendait. Elle en a même oublié son semblant de colère contre moi et se hâte de rejoindre la jeune fille. Et là, tout dérape… Un crissement de pneu, le choc, et tout s’écroule… Je n’ai pas eu le temps de la retenir… Elle se croyait hors de danger en passant sur le passage piétons face à elle… Mais c’était sans compter sur cette bonne femme, discutant sur son portable, roulant bien plus vite que la limite autorisée… Et l’accident avait été inévitable. Je la revois encore heurter le pare-brise, j’entends encore le crissement de pneus, l’air estomaqué de son amie de l’autre coté de la route est gravé dans ma mémoire, ainsi que la façon dont elle a crié le prénom d’Aaliyah, lui intimant l'ordre de faire attention… Mais il était trop tard. La conductrice était sortie de son véhicule après s’être mise sur le coté, tremblant de tout son être et se confondant en excuses… Je ne sais pas ce qui m’a retenu d’envoyer son portable qu’elle n’avait pas lâché, de l’autre côté de la route. Je lui en voulait. Comme je n’en avait jamais voulu à personne. Mais il y avait plus urgent que de me laisser aller à la colère. Comme appeler les secours, ce que je faisais de suite, en restant auprès d’Aaliyah, tentant de la rassurer sur le fait que tout allait bien se passer… Alors que sa meilleure amie, elle, fondait en larmes, choquée par l’accident qui venait de se dérouler sous nos yeux. Choqué, je l’étais aussi… Mais je tentais de tenir bon autant que possible. Elle ne pouvait pas partir de cette façon. Elle s’en remettrait. Je voulais voir son petit air soulagé quand on lui apprendrait qu’elle avait réussi ses examens. Je voulais encore l’entendre rire… Ou la voir me faire la tête, comme elle savait si bien le faire pour me faire fondre… Je voulais encore pouvoir la blottir tout contre moi, l’entendre râler. J’étais certain que c’est ce qu’elle allait faire en se réveillant à l’hôpital, elle qui les as toujours détesté. Mais je ne verrais jamais tout cela. Je ne vivrais jamais ce genre de choses : peu après l’arrivée des secours, j’avais pu voir sa vie la quitter. Tout était terminé.
Avec le départ d'Aaliyah, je me retrouvais seul avec notre petite fille agée d'à peine deux mois et avec une foule de questions à laquelle je ne trouvais pas de réponse : la principale? Comment j'allais arriver à m'en sortir? Comment gérer études et paternité? Je savais qu'il faudrait que je me trouve un boulot au plus vite, que ça n'allait pas être facile tous les jours. Mais qu'il fallait que je me bouge plutôt que me morfondre sur la situation. Je ne vous cache pas que beaucoup de pensées négatives me sont venues, j’ai même pensé un temps à confier Lily à l’adoption, conscient que je ne pourrais pas lui offrir tout ce dont elle aurait besoin. Mais je me suis vite laissé rattraper par une autre partie de ma raison qui me disait que c’était tout ce qu’il me restait d’Aaliyah. Je n’ai donc pu me résoudre à signer les papiers et je suis revenu sur ma décision. Ca n'allait pas être facile tous les jours, j'en étais conscient, mais je ne souhaitais pour rien au monde reproduire sur ma fille l'abandon de mon père. Je me disais que j'allais faire au mieux pour elle et c'est ce que je m'évertue de faire chaque jour qui passe...
Derrière l'écran :
Coucou tout le monde, je débarque sur H.B alors que personne ne me connaît alors autant faire les choses bien non ?! Tout d'abord il faut savoir que dans le monde des forums mon pseudo est
clo, tandis que mon prénom est
Laetitia. Je suis âgé(e) de
beaucoup de mystères que je garde pour moi et je vis actuellement du côté de
Ramillies (Belgique). Ce que je fais dans la vie ? ça ne vous regarde pas :p Passons aux choses sérieuses, j'ai connu ce forum sur
Bazzart, ma première impression en le voyant a été
qu'il avait l'air d'être un parfait petit bijou . Côté rp je vous préviens que mes fréquences de connexion seront de
5j/7 et que mon niveau rp est de
Ca dépends de mon partenaire rp, je peux faire une centaine de mots, voir vachement plus, je m'adapte à tout. . Concernant mon personnage j'ai choisi
Thomas Brodie-Sangster comme célébrité, pas mal non ? Si vous avez bien lu ma fiche vous savez d'avance que je choisi
Enjoy While u're young comme groupe ! Au fait j'allais oublier le code du règlement
je le connais et il a été validé par Neela. A bientôt sur le forum