HUNTINGTON BEACH ™
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 California Gurl •• ally&graham

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MessageSujet: California Gurl •• ally&graham   California Gurl •• ally&graham EmptyMer 13 Mai 2015 - 3:29

Graham était donc bien arrivé à Huntington Beach. La mer, les coquillages, le sable chaud, les grosses villas, les surfers et les jolies blondes, le décor était digne d’une carte postale. Tout était exactement comme Donovan le lui avait décrit, ainsi il n’était pas déçu pour un sou. Son hôtel à lui, n’avait rien d’un endroit paradisiaque en revanche. C’était un truc miteux, et surtout pas cher. Sa première journée, il l’avait passé devant la télé. Il fallait bien se remettre de son périple à travers les Etats-Unis. Faire Chicago/Huntington en auto-stop, ça n’avait rien d’un jeu d’enfant. Graham, qui n’était pas habitué à tant d’action dans sa vie, avait donc eu besoin de quelques heures de repos. Ainsi, le second jour, il avait également passé la journée à regarder la télé, rideaux tirés, lumière éteinte. Le type à l’accueil de l’hôtel n’avait pas manqué de souligner son affection pour la pizza. Apparemment aucun autre client ne s’en faisait livrer autant en l’espace de quelques heures. Il lui en fallait une pour le petit déj, une pour midi, une pour le quatre heures et une pour le soir. Parfois, il en commandait aussi en plein milieu de la nuit s’il sentait venir une petite fringale, mais ce n’était pas automatique. Il n’avait pas encore trouvé le chemin jusqu’au mcdo du coin, du coup il se contentait du repas le plus simple: la pizza. C’est sain! Il y a la pâte, les légumes, la sauce tomate, la viande et le fromage. Un peu de tout quoi… Sauf que lui, il ne prend que la pepperoni avec double ration de fromage alors pour les légumes on repassera. Mais c’est un détail. Le troisième jour, il s’était décidé à sortir un peu pour voir les alentours. Pas plus d’une petite heure, parce que l’air frais marin quand on y est pas habitué, c’est un coup à vous choper un mal de crâne. En plus, il y avait une redif’ des Golden Girls à la télé, un marathon spécial alors bon… Ah, oui! Aurais-je oublier de vous dire qu’entre Graham et la télévision, c’est une histoire d’amour qui dure? Et bien voilà qui est chose faite. Rester dans le canapé, ou ici rester dans son lit, était un peu (beaucoup) sa passion. Tourneur de pouces professionnel, champion toute catégorie, il détenait le titre depuis 1990, sans interruption. Ouais, ouais. Finalement, ce ne fut pas avant le huitième jour qu’il se força à sortir pour de vrai et à s’aventurer dans les rues de la ville. D’abord, il se rendit à la plage pour tremper ses orteils dans l’eau. Elle était plutôt froide, ce qui ne lui plu que moyennement. En plus, un gamin qui faisait un château de sable le fit trébucher avec son râteau qu’il avait laissé en plein milieu du chemin et il manqua de très peu de boire la tasse. Une vague le frappa en pleine face alors qu’il était à terre (frapper un homme à terre, ça se fait ça? Apparemment oui, quand on s’appelle Océan Pacifique.) et il se retrouva trempé de la tête aux pieds. En plus, la vague avait emporté ses lunettes de soleil et il avait ainsi été forcé d’en racheter une paire dans une petite boutique du bord de plage. Il était donc vacciné pour un petit bout de temps de la mer et du sable. Ces conneries-là, ça va bien cinq minutes. Pour se venger, il avait écrasé à coup de talon quelques châteaux de sable, mais en prenant garde à ne pas se faire choper par les mômes. Il n’était même pas resté pour admirer le spectacle des pleurs qui avait dû suivre.

Il se baladait donc à présent dans les rues de la ville, lunettes en plastoc’ vert fluo vissées sur le bout de son nez. Il portait un t-shirt blanc qui ne cachait pas grand chose de son torse velu, en particulier depuis qu’il s’était retrouvé complètement trempé. Son short de plage ne laissait aucune doute quant à son statut de nouvel arrivant en ville. Il avait l’air d’un touriste paumé et très franchement c’était tout à fait ce qu’il était à l’heure actuelle. Il s’arrêta chez un vendeur de boissons et sandwichs et acheta un Mr. Freeze goût fraise. Ça lui rappelait étrangement le goût des préservatifs aromatisés et donc par la même occasion, ravivait en lui des souvenirs émus. Son ex femme adorait ceux à la fraise justement… Cette pensée manqua de ruiner son humeur, mais avant même qu’il n’ait pu se mettre à geindre sur l’existence pathétique qu’il menait, Graham sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Apparement, il avait survécu à l’attaque de la vague, c’était une super nouvelle! Sur le petit écran du vieux téléphone, l’identifiant de son pote Donovan s’affichait en majuscules blanche.  « Yo, gros! » Franchement, il regrettait vraiment d’avoir loupé son meilleur ami de quelques semaines seulement. S’il avait eu plus d’argent, il aurait pu être à Huntington beaucoup plus tôt, malheureusement rassembler quelques économies, aussi maigres soient-elles, n’avait pas été aussi simple qu’il l’aurait pensé, surtout pas après le divorce au cours duquel sa femme l’avait plumé du peu de fric qu’il possédait. Ses parents ne lui donnant plus un rond, Graham avait dû se débrouiller comme un grand. Honnêtement, c’était bien relou, et toutes ces conneries qu’on lui avait raconté sur la fierté ressentie d’avoir accompli quelque chose par soi-même, il attendait encore d’en voir la couleur! Il n’était pas vraiment fier d’être arrivé en Californie par ses propres moyens, et à la vitesse où il dépensait le peu d’argent qu’il possédait en pizza et lunettes de plage, il ne serait bientôt pas fier non plus de se retrouver à la rue. À l’autre bout du fil, il écouta Donovan le mettre au courant des dernières news de son côté.  « Putain, bah moi je viens d’arriver dans la ville de ta Jagger chérie, et franchement c’est pas l’éclate! » D’un autre côté, il se souvenait que son meilleur ami avait lui aussi débuté son aventure californienne d’une manière un peu bancale. Mais hé, lui au moins il avait réussi à squatter l’appart’ d’une étudiante méga bonne (à ce qu’il parait, en tout cas), alors que Graham était à peu près certain de ne pas avoir autant de chance que Donovan. Ce n’était pas demain la veille qu’une nana canon l’inviterait à s’installer chez lui, juste pour le plaisir.  « Mec, j’aime pas la plage. » annonça-t-il tout net. Donovan éclata de rire et entreprit de faire aimer la ville qu’il avait quitté à son pote d’enfance.  « Blablabla. » finit par le couper Graham.  « Bon, vas-y assez parlé de moi et de cette ville. T’en es où toi? Toujours avec ta Jagger? Elle t’a pas encore abandonné sur le bas-côté? » Il vannait, évidemment. Donovan lui expliqua que tout allait bien pour eux, ils étaient quelque part dans l’Est américain, pas loin de Memphis sans doute. Jagger était à présent enceinte d’environ cinq mois et ils avaient appris récemment qu’elle attendait un garçon.  « Un petit mec?! Putain, Donovan! J’arrive toujours pas à croire que tu vas être daron. » Il eut un mouvement, comme s’il essayait de chasser un frisson qui lui parcourait le dos.  « Steuplait, je me souviens encore quand mes soeurs essayaient de nous faire jouer au papa et à la maman toi et moi, c’était l’enfer. Et là, toi tu vas te retrouver avec un vrai bébé. Un qui pleure pour de vrai et qui te fera sans doute pipi dessus une fois ou deux, si ce n’est pas pire que ça…» Ça lui foutait les jetons rien que d’en parler.  « Enfin, je suis heureux pour toi hein, je sais que c’est que tu voulais… mais sérieux, ça fait flipper! » À trente ans passé, il n’était personnellement toujours pas prêt pour de tels changements dans sa vie. Un mini Graham, ce n’était pas pour demain. En plus, même s’il avait voulu, il n’avait aucune fille à mettre enceinte à l’heure actuelle. Tandis qu’il continuait de marcher dans la rue, son téléphone dans une main et son Mr. Freeze à la fraise dans l’autre, il ne vit pas arriver la jolie blonde qui lui rentra dedans de plein fouet. Ou peut-être que c’était lui qui lui été rentré dedans, il n’en était pas trop sûr. Elle sortait du café au coin de la rue et BAM! Collision. Son téléphone vola à quelques mètres de là, tandis que son Mr. Freeze était intacte. OUF!  « Merde. Putain.» La fille, qui était aussi au téléphone au moment où ils s’étaient rentrés dedans, était à terre mais son portable était resté bien ancré dans ses mains. Ça, c’était un vrai talent dont il était admiratif! Graham se précipita sur son GSM.  « Mec, je viens de frôler la mort une fois de plus. Attends deux secondes.» Il fit volte-face et tendit la main à la belle blonde pour l’aider à se relever.  « Faut regarder où tu marches ma jolie, sinon tu risques de te prendre plus d’un Graham dans la face. » ironisa-t-il. Restant debout sur place, il reprit son téléphone à son oreille.  « Ouais, bon, tu diras à ta Jagger que sa ville essaye de me tuer, ok? Certes, à coup de jolies filles, mais me tuer quand même. » Il fit un clin d’oeil à la jeune femme qui se tenait face à lui et qui semblait elle aussi s’expliquer à son interlocuteur (ou interlocutrice, allez savoir!). Soudain, Graham entendit comme un écho.  « Donovan? Je t’entends plus très bien… T’appelles d’une cabine téléphonique ou quoi? » Il tapa sur son téléphone, pensant qu’il s’agissait peut-être de l’eau qui s’était incrustée à l’intérieur un peu avant.  « Allô? Y’a comme un écho… » Et il se tourna brusquement vers la jeune femme qu’il avait mise à terre.
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MessageSujet: Re: California Gurl •• ally&graham   California Gurl •• ally&graham EmptyMer 13 Mai 2015 - 18:48

❝ California girls, we're unforgettable ❞
West coast represent, now put your hands up



ENFIN ! Enfin Ally arrivait à passer un peu de temps au téléphone avec Jagger. Depuis qu'elle lui avait annoncé qu'ils attendaient un petit garçon, elles n'avaient pas réussi à se capter plus d'un quart d'heure -ce qui, avouons-le, pour les deux meilleures amies, était largement loin d'être suffisant. La morgue avait été sous-fréquentée ce jour-là, ce qui avait permis à la blondinette de quitter le boulot un peu plus tôt, laissant la charge de l'accueil d'éventuels nouveaux cadavres à son interne, nouveau sous-fifre du service. Cohen était encore au travail, ce qui lui laissait tout le temps de discuter avec son cachalot de meilleure copine. Enfin, elle l'espérait. Elle avait appelé en espérant ne pas la déranger, mais la brune lui avait rapidement expliqué qu'ils s'étaient posés sur une aire d'autoroute, dans l'est du pays. « T'as un prénom, alors ? En tant que marraine officielle, j'annonce mon droit de veto, hein. Gaspard, c'est hors de question. Par contre, j'aime b-- bonjour, un muffin double chocolat, s'il-vous-plait. » En suivant la file d'attente du Starbucks, Ally était progressivement remontée jusqu'à la vitrine sans s'en rendre compte. « Tu peux l'dire à ton tricoteur de mec, tiens, d'ailleurs. Cette fois, il arrivera rien à mon muffin », gloussa-t-elle sous le regard inquisiteur de l'employé. « Ce sera tout, merci. » Pas de thé, c'était pour les anglais, cette merde. Et pas de café, merci bien, elle en avait déjà bu trois à l'étage des urgences, dont un en compagnie du Dr Grey, à qui elle tentait jour après de faire prendre goût au café de son propre service. « Combien ? Ça a augmenté, non ? » Ally, comme toujours, râlait. Au bout du fil, Jagger se moquait d'elle. « Pour des sushis, ça te dérangerait pas ! » Mais Ally rencontrait quelques difficultés lorsqu'il s'agissait de suivre plusieurs conversations simultanément -les citadines qui, dans les films, commandaient à bouffer du haut de leurs trente centimètres de talon et avec un téléphone à la main n'étaient que pure fiction. Si on lui demandait de ramasser la crotte d'un chien et qu'elle avait besoin de se gratter le nez en même temps, vous n'imaginez même pas la catastrophe qui se produirait. C'est donc exactement pour les mêmes raisons qu'elle jeta un regard noir au pauvre employé du café. Elle s'était trompée de cible, mais de toute façon, les regards assassins ne passaient pas très bien par voie téléphonique.  « Je t'emmerde », continua-t-elle sur cette voie glissante sans cesser de fixer le jeune. « Je veux dire, je t'emmerde, connasse. C'est pas parce que t'es enceinte que je vais m'en empêcher... » Son regard s'était détourné sur la vitrine, encore remplie de nombreuses pâtisseries malgré le passage de la tornade vorace qu'elle représentait. « Bon, je t'installe bien au chaud le temps de payer, sale pute », coupa-t-elle court à leur conversation remplie d'amour en plaçant son Iphone dans son décolleté, le calant bien entre ses seins. Elle sortit rapidement son portefeuille et tendit un billet au caissier. Elle le gratifia d'un sourire lorsqu'il lui tendit la monnaie et son muffin, reprit son portable en main et se pressa jusqu'à l'extérieur du café pour profiter du soleil printanier.

Elle n'arrivait pas à se lasser de ce temps. Boston ou New York ne lui avait jamais apporté ce réconfort de cette douce chaleur qui caressait sa peau. Elle aurait pu rester des heures dehors, s’asseoir sur un banc, pas loin du commissariat, et attendre que Ben en sorte. A présent stationnée près de la porte du Starbucks et collant son téléphone à son oreille, la blonde mordit dans sa pâtisserie chocolatée. « Chui chure qu'il fait moche là où vous ch'êtes », narguait-elle Jagger alors qu'un pigeon la frôlait pour se poser devant elle. S'il ne bougeait pas, elle allait le transformer en carpette d'un coup fatal de Converse. Pourtant, il ne semblait pas pressé de rejoindre la tombe, puisqu'il évitait chacune des tentatives de chasse du médecin avec conviction. Elle éclata de rire et dut expliquer à sa meilleure amie ce qui était en train de se passer. « Attends, je vais l'avoir », gloussa-t-elle en jetant lourdement son pied devant elle, juste à côté du pauvre animal, qui tenta de prendre la fuite vers d'autres passants. Ally, pourtant, ne comptait pas en rester là. Elle le poursuivit, muffin à la main et portable à l'oreille, jusqu'à trotter bêtement derrière l'oiseau. Les gens s'écartaient sur son passage, sans doute partagés entre la peur d'être percutés et celle d'être contaminés par ce parasite qui semblait avoir atteint et mangé la matière grise de cette malheureuse femme.

Quelques mètres plus loin à peine, Ally s'arrête brusquement, à bout de souffle et déjà tiraillée par cette envie de goûter à nouveau à son muffin. « Pu'chain, Chaggy, ch'as de la chance de pouvoir mancher pour cheux, chu dois en proficher ! » Un brin vantarde, Jagger répondit par l'affirmative alors qu'Ally reprenait son souffle en dégustant sa pâtisserie. Le pigeon avait réussi à fuir la cinglée une bonne fois pour toutes, et cette dernière reprenait une marche plus tranquille. Elle écoutait Jagger parler de son voyage en regardant, les sourcils froncés, une rousse qui venait de la doubler, pressée et malpolie. Sauf qu'elle aurait sans doute mieux fait de se concentrer sur sa direction... « Merde. Putain », jurait une voix masculine alors qu'elle était figée, les deux genoux à terre. « Putain, merde... » répondit-elle en écho, sentant un de ses genoux la picoter. Elle avait serré son téléphone et son muffin dans ses mains, s'efforçant de les laisser le plus loin possible du goudron, mais ses jambes nues n'avaient pas reçu le même traitement de faveur. Et bien entendu, il avait fallu que ce jour-là, elle porte un short... « Je suis blessée... » se mit-elle à geindre au téléphone alors que son regard se posait sur le portable que récupérait la personne qui l'avait percutée. « Je suis sûre que je vais avoir besoin de points de suture », se plaignait toujours à Jagger, et par la même occasion, au brun qui l'aidait à se relever. Elle le gratifia d'un sourire reconnaissant. « Faut regarder où tu marches ma jolie, sinon tu risques de te prendre plus d’un Graham dans la face. » Ally lui accorda un sourire forcé et fit taire Jagg et ses inquiétudes avec un attentionné « ta gueule, attends. » Elle posa son portable sur sa poitrine quelques instants, le temps de répondre à son agresseur et sauveur : « je suis pas ta jolie. Mais je suis jolie, donc je ferai avec. » C'était marrant comme cette idée qu'elle se faisait des Graham semblait se confirmer en un clin d’œil. De ce qu'elle savait du meilleur ami de Donovan, c'était à peu près le même genre d’énergumène maladroit que celui qui se tenait devant elle. « Ouais, bon, tu diras à ta Jagger que sa ville essaye de me tuer, ok? Certes, à coup de jolies filles, mais me tuer quand même. » Elle l'entendait d'une oreille, répondant finalement à Jagger pour la rassurer. Elle allait bien, elle saignait un peu, mais l'amputation n'était pas encore envisagée. « Oui, je suis jolie », affirma-t-elle une nouvelle fois avant de reprendre la narration de l'accident. « Arrête de gueuler comme ça, jte dis que ça va, même si j'ai pas de bébé pour amortir le choc, tout va bien ! Je fais un don du sang. Involontaire. » Elle éloigna le combiné de son visage par réflexe, mordant dans son muffin alors que la baleine à l'autre bout du fil lui hurlait de ne plus jamais lui faire de telles frayeurs. Elle finit cependant par froncer les sourcils et demander, alors que le Graham la fixait bizarrement : « je t'entends bizarrement, t'es où ? T'essaies de capter dans un sous-marin ou quoi ? C'est ton mec que j'entends derrière ? Ça y est, il parle tout seul, la schizophrénie s'est enfin déclarée ? Ecoute, je voulais pas te le dire avant mais ça lui pendait au nez... » Elle regretta bien vite d'avoir rapproché son téléphone de son oreille; Jagger avait éclaté d'un rire majestueux. « Sérieusement, j'entends un écho... t'as merdé avec le haut-parleur ou quoi ? » Elle s'était mise à fixer d'un drôle d'air le portable du mec en face d'elle. Avait-elle halluciné où le rire de Jagger était arrivé en stéréo ? « S'il vous plait, pardon de vous vous interrompre, les amoureux. Je suis étudiant et j'ai un petit sondage à faire pour un cours de statistiques. Alors c'est simple... » Un petit jeune s'était interposé entre eux deux et déblatérait un texte appris par cœur à une vitesse qui ferait pâlir de jalousie Quicksilver. « Je vous propose de jouer à pierre feuille ciseaux. Entre vous ou avec moi, peu im-- » Ally, les sourcils froncés en essayant de savoir ce qui se passait avec leurs portables, lui lança, agacée : « Pierre, sans hésiter, parce que c'est avec ça que je vais te défoncer la boîte crânienne si tu retournes pas étudier des trucs plus sérieux maintenant... » Son regard se posa sur le petit blond qui, gêné, finit par se décider à reprendre : « J'ai besoin de votre âge et de votre profession, s'il-vous-plait... » Dans un soupir, Ally mordit une dernière fois dans son muffin. Jagger avait repris la parole à l'autre bout du fil, cherchant à savoir ce qui se passait. Elle l'entendait demander à Donovan pourquoi il s'était tu d'un coup, lui aussi. « Deux secondes », demanda la blonde à son amie, avant d'ajouter à l'attention du pauvre étudiant : « Vingt-neuf ans, médecin légiste... ça me donne un avantage certain, je sais où frapper pour vous tuer du premier coup ou vous faire agoniser dans d'incroyables souffrances », continua-t-elle sur le ton sérieux et pince-sans-rire qui la caractérisait. Le petit jeune, téméraire, ne se démontait pas pour autant. « Et vous, monsieur ? Pierre, feuille, ciseaux ? » Au regard qu'il lui lançait à son tour, le blond se sentit obligé de s'expliquer. « C'est un projet pour un cours, c'est pour nous sensibiliser aux études scientifiques et aux statistiques. Pour l'instant, les femmes répondent plus ciseaux, et les hommes plus... heu, je ne veux pas vous influencer. » Il reporta son attention sur son bloc note pour y noter vaguement les réponses d'Ally, attendant patiemment que celui qu'il prenait pour son copain réponde à son tour. « Ally ? Tu veux que je te laisse ? »
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MessageSujet: Re: California Gurl •• ally&graham   California Gurl •• ally&graham EmptyJeu 21 Mai 2015 - 1:36


Ah! Donc, elle avait du répondant. Qualité rare de nos jours, mais qualité que Graham savait apprécier. Il avait craint un instant être tombé - ou plutôt, avoir fait tomber - une petite midinette fragile. Les filles, il les connaissait bien. « Oh mon Dieuuuuu! Ma robe! Vous avez abimé ma robe! » ou encore « Je me suis cassée un ongle, c’est le pire jour de ma vie! » et aussi « Je suis sûre que vous m’avez fracturé la colonne vertébrale avec votre brutalité d’homme des cavernes ». Ouais, ouais. Il les connaissait bien. Enfin ça, c’était surtout pour les pouffiasses superficielles, une catégorie bien déterminée de femmes, qui malheureusement semblait être la seule catégorie à laquelle il faisait face le plus souvent. Là, il n’y avait même pas eu de grands cris, personne ne s’était mis à l’engueuler comme du poisson pourri et s’il y avait bien eu un « ta gueule » prononcé, ça n’avait même pas été dirigé à son attention. Pour une fois, il semblait donc avoir affaire à une nana relativement cool. Pas la peine de s’emballer cela dit, les filles sont aussi lunatiques que le soleil en Angleterre. Un coup tout va bien et un coup tout va mal. On ne sait jamais à quoi s’attendre, si bien que Graham, par mesure de précaution, reste toujours sur ses gardes lorsqu’il se trouve face à face avec une femme. Il faut dire que sa dernière relation en date s’est tellement mal terminée, qu’il n’a pas un très bon souvenir de la gente féminine. Les femmes, c’est toutes des tarées et il n’y a pas besoin d’être Frankenstein pour savoir ça. Ce bon vieux Frankenstein, avec sa grosse touffe de cheveux tout blancs et sa moustache rigolote, il s’est cassé le cul pour pas grand chose au final. À quoi ça sert de savoir que 89+65 font 173, si on ignore tout de ces spécimens que sont les filles? Bah ouais, à rien. Graham, lui, il est pas du genre intellectuel, d’ailleurs même s’il a songé pendant un temps à devenir mathématicien, il a très vite abandonné l’idée. Son truc à lui, c’est le concret et concrètement ce qu’il sait, c’est que les femmes sont toutes des grosses psychopathes en puissance. CPFC. Ou CQFP. Il a jamais compris ce que ça voulait dire ces initiales à la fin d’une démonstration, mais bon à ce qu’il parait ça fait classe de les caser une fois de temps en temps. CQGC. Bref, vous avez compris. Il avait bien aidé celle-ci à se relever, parce qu’il était pas con quand même, et qu’il savait se montrer courtois de temps en temps. En plus, c’était de sa faute si elle avait atterri sur le trottoir, à quatre pattes, et il valait mieux la relever rapidement avant que des gens passent par-là et que ça porte à confusion. Dans cette ville, qui plus est, on ne sait jamais quand une vague risque de venir vous dégommer, valait donc mieux pas trop se trainer au sol. Tout cela avait du sens dans son esprit, il se trouvait grave complexe comme mec et appréciait particulièrement sa manière de penser et de réfléchir au jour le jour, ça le divertissait lui-même. Pour en revenir à nos brebis, Graham avait adressé la parole à la jeune femme, l’appelant « ma jolie », chose qui apparement ne lui plaisait qu’à moitié. Elle était jolie, certes, mais pas sa jolie à lui. Dommage, ça l’aurait pas dérangé. Donovan, à l’autre bout du fil s’inquiétait de ce qui venait de se passer et Graham avait repris le téléphone pour expliquer à son pote que depuis qu’il avait mis un orteil hors de son motel, il ne lui arrivait que des histoires. À ce train là, il allait être mort et enterré avant le 30 février de l’année prochaine! La conversation avait repris son cours, sans qu’il ne se soit éloigné de la fille qui était jolie, mais pas sa jolie à lui. La voix de Donovan semblait plus distante qu’auparavant et Graham, avec son audition de 7/10 à l’oreille droite et 4/10 à l’oreille gauche, il avait du mal à capter quoi que ce soit. Si ça se trouve, son portable avait souffert de sa violente chute. Pauvre petit portable! Et dire qu’il s’était inquiété pour la fille jolie qui n’ était pas sa jolie à lui… Il se rendit compte que cette dernière, qui avait elle aussi reprit sa conversation, semblait avoir le même soucis. Ils échangèrent donc des petits regards furtifs, Graham ne saisissant pas très bien ce qui était en train de se passer. « Mec, y’a un truc chelou en train de se produire… Je crois que mon portable est hanté! » il l’avait dit avec tout le sérieux dont il était capable, parce qu’honnêtement, il commençait à le penser pour de vrai. Le fantôme en question, n’était pourtant autre que Jagger. « Ah bon? J’espère pour toi qu’elle rigole pas tout le temps comme ça, on dirait qu’elle est possédée! » Donovan, à l’autre bout du fil, expliqua que sa copine passait en même temps un appel à sa meilleure amie. « C’est mignon, vous appelez vos potes en simultané. Vous allez aux chiottes en même temps aussi? » se moqua-t-il gentiment. Il n’eut pas le temps de poursuivre sur sa lancée puisqu’une espèce de gamin avec trois poils au menton venait de s’adresser à lui et à la jolie fille (mais pas sa jolie), il les avait même appelé « les amoureux ». Graham lui jeta un regard d’ours mal sapé. Avec sa barbe pas rasée depuis l’an quarante trois, et ses grosses joues rebondies, il était crédible dans le rôle. « Tu vois, t’es peut-être pas ma jolie, mais le gamin pense bien qu’on est amoureux. »
il fit un clin d’oeil à la jeune femme, mais comme il n’était pas très doué pour les clins d’oeil, ça donnait plutôt l’impression qu’il grimaçait. Au final, il cligna les deux yeux en même temps. Cligner les deux yeux, ça c’est un talent! En tout cas, il tenta d’écouter ce que le jeune avait à dire, sauf que voilà, il n’en avait vraiment pas grand chose à foutre et ce gosse parlait si vite que Graham s’était sentit perdu après la première phrase qu’il n’avait même pas écouté. Il récupéra le fil de la discussion à la mention de pierre, feuille, ciseaux. La réponse de son « amoureuse » le fit sourire. Ouais, décidément c’était pas une pouffiasse superficielle, celle-là.   « Je retire ce que j’ai dit, les nanas sont plutôt cool ici. » annonça-t-il à Donovan. « Je te reprends dans une minute, y’a un petit merdeux qui veut jouer à pierre, feuille, ciseaux. ». Pendant ce temps-là, Ally était en train de donner son âge et sa profession. Apparemment elle était médecin légiste, ce qui rappela à Graham le film qu’il avait vu la veille sur la chaine payante de la télé de l’hôtel: Partouze à la morgue. Un petit chef-d’oeuvre qu’il n’était d’ailleurs pas prêt d’oublier! La réponse de la jeune femme lui confirma tout de même que si elle n’était pas une pouff superficielle, elle était quand même un peu tarée. M’enfin, puisqu’elles sont toutes folles de toute façon et que ce n’était pas demain la veille qu’il comptait se mettre à sucer des b*tes, il pouvait bien se montrer tolérant sur ce point. Quand le jeune se tourna vers lui, Graham lui sortit à nouveau le regard d’ours pas content. « Blablabla. C’est bon, ferme-là deux minutes. Tu me donnes mal à la tête avec tes explications. Et puis d’abord elle est nulle ta version de pierre, feuille, ciseaux. Dans la mienne, il y a le puit. La pierre tombe dans le puit, les ciseaux aussi et la feuille le recouvre. » Le puit était un élément crucial auquel il tenait particulièrement. Ça lui avait été bien utile pour tricher à plusieurs reprises quand il était gosse. « Normalement, j’ai plus le droit de jouer à pierre, feuille, ciseaux depuis que j’ai pété les doigts du petit Riley dans la cour de récré en 1993. Mais parce que je ne suis pas chiant, je vais dire feuille. J’ai 31 ans officiellement, mais je suis beaucoup plus jeune là dedans. » il se tapota le haut du crâne. « Et je suis sans emploi. » Il jeta un petit coup d’oeil à la fille, voir si elle l’écoutait elle aussi ou si elle s’en foutait. « C’est bon? L’interrogatoire est terminé? » Il n’attendit pas la réponse pour reprendre son téléphone à son oreille. « Donovan, c’est Memphis et O’Malley que j’entends miauler comme ça, ou c’est ta meuf? » il éclata de rire, content de sa vanne.
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MessageSujet: Re: California Gurl •• ally&graham   California Gurl •• ally&graham EmptyVen 29 Mai 2015 - 4:13



Pour une fois qu'elle arrivait à garder Jagger quelques temps au téléphone, il fallait que l'univers se retourne contre elle. Les choses auraient pu rester simples; elle aurait pu se poser au parc à la plage avec un muffin qui n'aurait pas duré le temps du trajet, et elle aurait pu papoter avec sa meilleure amie en critiquant des passants que cette dernière ne voyait pas. Ça aurait vraiment pu être sympa, mais ça aurait été sans compter sur l'intervention maladroite de cet homme, lui aussi davantage concentré sur sa conversation téléphonique que sur la disponibilité immédiate du trottoir qu'il foulait. La collision fut violente où point de faire perdre son équilibre à Ally, qui, dans un réflexe bienheureux, n'avait lâche ni son téléphone, ni son muffin. Son pauvre genou, par contre, avait subi les mécontentements du béton qu'il avait heurté, mais elle s'en remettrait. Et puis, elle n'arrivait pas à en vouloir à celui qu'elle avait percuté : il était resté là pour s'assurer que tout allait bien pour elle et l'aider à se relever. Ce genre de galanteries se faisait assez rare pour qu'elle l'apprécie à sa juste valeur. Malgré tout, en tant que blonde, Ally n'arrivait plus vraiment à suivre ce qui se passait du côté de son nouveau interlocuteur et ce que racontait Jagger à l'autre bout du fil. Bon, d'accord, c'était peut-être un peu de sa faute si cette dernière avait paniqué après le choc. Mais de là à dire qu'elle était dramatique dans ses propos... Bon, d'accord, peut-être au moins un tout petit peu. Et peut-être même qu'elle n'aurait pas du exagérer les choses auprès de sa meilleure amie, qui, rappelons-le tout de même, était enceinte. D'un point de vue médical, Ally savait pertinemment que Jagger ne s'était pas transformée en statue de cristal, mais, d'une manière générale, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser aux femmes enceintes comme des patientes qui souffraient de diverses pathologies concomitantes. Leur cœur était fragile, et, elle le réalisait seulement trop tard, elle avait peut-être un peu poussé en criant au drame parce que son genou s'était rappé contre le macadam. En même temps... peut-être qu'elle n'arrivait pas réellement à réaliser que Jagger était enceinte. Oh, sa meilleure amie lui avait bien envoyé des dizaines de photos de son bidon qui croissait au fur et à mesure des semaines et de ces échographies qu'elle avait déjà passé, mais pourtant, le médecin n'arrivait pas à réellement réaliser tout ça. Tout comme elle n'arrivait pas à réaliser qu'elle ne reverrait plus jamais sa Jagger tous les jours, comme avant. Si elle l'avait vue en face d'elle, avec son petit ventre, peut-être qu'elle aurait compris tout ça. Mais pour l'instant et malgré elle, elle vivait toujours dans cette expectative de la voir revenir avec un ventre rebondi, qui le resterait encore des mois sans que jamais un bébé n'en sorte.

Et sans doute parce qu'elle était légèrement retardée qu'elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle entendait Jagger en écho. Son portable ne lui avait jamais ce coup-là, et, même s'il n'appartenait pas à la dernière génération d'Iphone, Ally lui faisait encore relativement confiance -quoique peut-être moins, maintenant... De toute façon, cette histoire de réseau foireux n'était pas son problème principal pour le moment. Le mec en face avait l'air d'avoir un problème similaire, aussi la blondinette mit rapidement ce soucis sur le compte du réseau foireux de la ville. « Ah bon? J’espère pour toi qu’elle rigole pas tout le temps comme ça, on dirait qu’elle est possédée! » réagissait-il à présent, alors qu'Ally avait éloigné le combiné de son oreille pour préserver son audition. Aucun rapprochement entre les faits, pourtant. « C’est mignon, vous appelez vos potes en simultané. Vous allez aux chiottes en même temps aussi ? » Ally avait vaguement entendu la réponse de l'homme, davantage concentrée sur ce gamin qui s'approchait d'eux ave un sourire qui ne lui disait rien de bon. Elle s'attendait pourtant plus à une collecte de dons pour la sauvegarde des pandas en Laponie qu'à un sondage étudiant. On ne lui avait jamais demandé ce genre de choses, ni à Columbia, ni à Harvard. Ses statistiques avaient été du même rébarbatif que des sushis au poulpe, et pourtant, elle n'arrivait pas à prendre au sérieux ce pauvre étudiant qui lui faisait face. Peut-être qu'une pointe de jalousie s'en mêlait aussi, d'ailleurs. Elle avait appris le chi² à la dure, elle, et ce n'était pas juste que tout le monde ne subisse pas les mêmes douleurs pour un même objectif. « Tu vois, t’es peut-être pas ma jolie, mais le gamin pense bien qu’on est amoureux. » La remarque de son compagnon de galère la fit sourire. « T'es toujours aussi amer sur mon choix de non exclusivité, chéri » lâcha-t-elle avec un haussement de sourcils malicieux. Autant s'amuser un peu avec le gamin, non ? Il pourrait rajouter ce détail dans ses statistiques et ça fausserait tout son travail. Elle fut coupée par les grimaces de son amoureux du moment, qui l'inquiétaient légèrement. Son sourire disparut dans un rictus soucieux. Elle n'avait jamais été spécialement douée en neurologie, aussi elle en était à brièvement préférer qu'il meure directement de son AVC plutôt que d'en garder des séquelles parce qu'elle n'aurait pas su s'occuper de lui correctement. Lorsqu'elle prit la parole pour répondre à l'étudiant, elle le fit donc en gardant un œil méfiant sur le danger public. « Je retire ce que j’ai dit, les nanas sont plutôt cool ici » l'entendit-elle annoncer alors qu'elle avait fini d'asséner le statisticien de politesses. « Merci, mon petit poussin », fit-elle en battant des cils avant de se reprendre, sous le regard curieux de l'étudiant. « Il est pas d'ici, il est de... » D'un coup d'oeil entendu, elle lança un SOS à son amoureux du moment. « ... ailleurs » esquiva-t-elle brillamment en reprenant les derniers détails dont avait besoin le petit jeune.

Quelques instants plus tard, c'était au tour de son comparse de subir les questions vitales du gamin. Lui non plus ne semblait pas très ravi d'être pris au dépourvu par une question qui mine de rien, restait si cruciale au lendemain de leur beau pays. « Blablabla. C’est bon, ferme-là deux minutes. Tu me donnes mal à la tête avec tes explications. Et puis d’abord elle est nulle ta version de pierre, feuille, ciseaux. Dans la mienne, il y a le puits. La pierre tombe dans le puits, les ciseaux aussi et la feuille le recouvre. » Ally l'avait écouté avec plus ou moins d'attention, reprenant vaguement la parole au téléphone pour calmer Jagger et son fou rire. « Putain, je viens de rencontrer un mec qui joue le puits dans le pierre feuille ciseaux. Avec Donovan, ils sont deux en ce bas monde. Faudrait peut-être les présenter », gloussa-t-elle sans arriver à refréner un rire aux douces consonances porcines. Pendant que Jagger était en train de lui expliquer que Donovan était devenu subitement calme et que ça l'inquiétait, Ally, elle, comprenait vaguement que le choix du jeune homme s'était porté sur la feuille. « T'as juste dit ça pour faire genre tu gagnerais contre moi. Mais on sait très bien que ce serait pas le cas », lança-t-elle avec un air satisfait tandis que le petit jeune notait tout ce que lui avait dit le barbu. « Je ne peux pas établir de règles séparées pour vous, monsieur. Il n'y a pas de puits. » Ally, elle, avait reporté son attention sur le jeune homme, mettant de côté Jagger qui était visiblement en train de parler à ses chats. « J'espère que tu fais toujours gaffe à la toxoplasmose », brailla la blonde à son amie, une fois de plus, toujours aussi amère de l'avoir laissée partir avec deux petits chats qu'elle aurait volontiers accueillis le temps de la grossesse de son amie. Et puis, si elle et Hendrix n'avaient pas été suffisants, ils aurait représenté un prétexte supplémentaire pour la faire remettre les pieds ici. Elle posa le portable sur sa poitrine sans attendre la réponse de son amie, qui était sans doute en train de râler brièvement avant de reporter son attention sur ses chats.  « Et t'inquiète pas, mon petit sucre d'orge, il faut mieux être sans emploi que de faire des sondages à la con dans la rue en prétextant que c'est pour une étude sérieuse... » Elle lança un regard satisfait au pauvre petit jeune et ses lèvres s'étirèrent en un sourire un brin cruel. « Oh allez, me dis pas que tu fais ça par passion pour les pierres, les feuilles, les ciseaux et les puits... ou pas les puits du coup » se sentit-elle obligée d'ajouter pour ne pas passer pour la connasse décérébrée qu'elle n'était pas. Le jeune se racla la gorge et replaça ses lunettes sur son nez recouvert de taches de rousseur. « Merci de votre participation. Passez une bonne fin de journée. » Il leur lança un sourire crispé avant de s'éloigner, à présent à la recherche de nouvelles proies. Ally, elle, venait d'entendre trois prénoms qui lui disaient quelque chose. Elle lança un coup d'oeil à son téléphone et le reprit à l'oreille pour demander : « Ôte-moi d'un doute, Donovan est pas au téléphone avec un mec qui est à Huntington, hein ? Parce qu'il se passe un truc chelou, ici, jte jure, j'ai l'impression d'être dans un mauvais épisode de eight simples rules... » Elle marqua un temps d'arrêt avant d'ajouter : « bon, ça pourrait être dans n'importe quel épisode de la série, en fait. » Au bout du fil, Jagger ne répondait pas. Ally, subitement sur la défensive, en profita pour agresser le monsieur du puits. « Si c'est de ma meilleure amie que t'as parlé là, jte défonce la gueule... » Puis, se rendant compte qu'elle était peut-être partie sur des conclusions bien hâtives, elle ajouta, plus calme : « ... mon petit sushi. » Et elle espérait très fortement que Ben ne passe pas à ce moment précis à cet endroit précis. Les chances étaient minimes, mais Ally n'avait jamais eu les probabilités de son côté. Elle aimait Ben et les sushis de ce même amour pur, innocent et indétrônable, aussi, elle ne s'imaginait même pas la réaction de son copain s'il apprenait qu'elle appelait des inconnus par ce petit diminutif. « QUÔAAAAA ? » hurla-t-elle subitement tandis que ses yeux s'écarquillaient en soucoupes -pas volantes, mais pas loin-, oubliant ce soleil de fin de journée qui donnait un travail monstre à ses iris bleutés, seuls remparts pour ses pauvres rétines. Jagger venait de lui donner une réponse qui ne la satisfaisait pas complètement. Voire pas du tout. Elle n'aurait pas du se voiler la face : ce barbu qui prônait l'importance du puits dans ce jeu qui ne comptait que trois protagonistes n'avait rien d'un sushi.
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MessageSujet: Re: California Gurl •• ally&graham   California Gurl •• ally&graham EmptyDim 26 Juil 2015 - 15:40


« Moi, amer? Tu m’as pris pour un citron ou quoi? » Zéro pointé mon gars. Les citrons c’est acide. Graham ne se rendit même pas compte de sa bêtise, et même si cela avait été le cas il n’en aurait pas moins fait comme si de rien n’était. Garder la face, règle numéro une. Quoi qu’il arrive, ne jamais se démonter, peu importe si la connerie est énorme. Après tout, ce n’était pas comme s’il n’avait pas l’habitude de lâcher des stupidités toutes les trois secondes. En fait, si on le payait à chaque fois qu’il sortait une énormité comme celle-ci, il serait riche depuis longtemps. Malheureusement pour lui, personne ne lui tendait le moindre petit biffeton lorsqu’il ouvrait la bouche et il était toujours aussi fauché que les jours précédents. « Non et puis t’as raison en fait, la non exclusivité c’est la base de toute relation saine. » Il fit un large sourire au gamin, et eut un rapide regard entendu vers sa toute nouvelle amie. « Chériiiiiiie. » ajouta-t-il en forçant bien sur le « i ». Elle était sacrément douée pour ce genre de petit passe-temps. Il ne la connaissait ni d’Eve, ni d’Adam, mais il la trouvait déjà drôlement chouette cette nana-là. Il l’écoutait répondre au jeune garçon avec son jeu débile, et il en était presque au point de boire ses paroles tant elle le fascinait. Des filles avec autant de mordant et la vanne facile, il n’en connaissait pas tant que ça. Elles étaient beaucoup à faire semblant d’être drôle, mais des vraies filles rigolotes, ça ne courrait pas les rues. En tout cas il n’en croisait jamais. Il ne put s’empêcher de tenir son meilleur ami au courant de la situation, leur conversation ayant été relayée au second plan depuis qu’il avait heurté la jeune femme par inadvertance. « Je suis de Chi-Town. » annonça-t-il fièrement au gamin. Il était particulièrement fier de partager cette information avec ces deux étrangers qu’il venait à peine de rencontrer. Il l’avait dit comme si c’était une information d’une extrême importance. Contrairement à Donovan qui avait grandi en détestant sa ville natale, Graham n’éprouvait pas le dégoût de son meilleur ami pour l’endroit qui l’avait vu naitre et grandir. Il considérait Chicago comme la maison, il n’avait d’ailleurs pas eu de nombreuses occasions de la quitter. Certes, ça faisait du bien de voir du pays et d’aller poser son cul ailleurs de temps en temps, mais il n’y avait aucun doute dans l’esprit de Graham, il finirait par rentrer tôt ou tard. L’appel de la maison l’emportait sur à peu près tout et n’importe quoi dans la vie. L’appel de sa maman aussi. Cette dernière lui avait peut-être coupé les vivres, mais il savait au fond qu’elle l’aimait toujours et qu’elle allait bien finir par regagner la raison. Elle était obligée. Elle était sa mère, merde. En attendant, il était ici, à parler avec des inconnus, et c’était le pied absolu. Ou pas loin. En dehors du fait que le gamin n’ajoutait pas le puit à sa version du pierre, feuille, ciseaux, Graham appréciait la population californienne. Pas mal de têtes de con, beaucoup de puputes blondes à frange, mais population appréciable malgré tout. Il était tolérant. Plus ou moins. Il tourna brusquement la tête vers la jeune femme lorsqu’il l’entendit parler d’un certain Donovan qui jouait lui aussi le puit. Ok, ça commençait à être vraiment bizarre cette histoire. N’empêche qu’il fallait bien lui donner une réponse à ce petit con avec ses pierres, ses feuilles et se ciseaux. Il lui aurait bien dit de tout s’enfoncer dans le cul histoire de faire une pochette surprise, mais il était en compagnie d’une lady, alors un peu de retenu. Voilà un concept tout nouveau qu’il avait décidé de tester. Ça s’était décidé exactement cinq secondes auparavant pour être exacte. « Forcément, s’il n’y a pas de puit, comment veux-tu que je gagnes? » demanda-t-il presque sincèrement intéressé par la réponse. Il expliqua ensuite qu’il était sans emploi ce à quoi la jeune femme réagit. Il hocha la tête, en accord total avec ce qu’elle venait de dire. Il lança un regard mesquin au gamin, juste quelques secondes. Dans les dents tête d’oeuf! Il se retrouva presque à regretter que cette nana ne soit pas sa copine. Il avait la sensation qu’il aurait pu former un couple du tonnerre. L’ennui n’aurait certainement pas fait partie de leur vocabulaire, voilà une chose qui était sûre. Il fit un grand signe de la main au gamin en le voyant s’éloigner. Enfin débarrassé du boulet qui leur collait aux pattes, il reprit son téléphone. « Désolé, je suis juste trop putain de populaire dans cette ville. » Il plaisanta ensuite avec les chats de Donovan. Il avait encore du mal à croire que son vieux pote était devenu un mec à chat. Un mec à chatte, ça il n’en avait jamais douté, mais à chat putain. C’était légèrement la lose. Il rigolait tout seul pendant que Donovan l’insultait affectueusement à l’autre bout du fil. C’est à ce moment là qu’il entendit Ally le menacer de lui défoncer la gueule. « Ta meilleure amie? » Il arqua un sourcil. Oh la la, ça lui donnait mal à la tête tout ça. Il ne comprenait pas totalement ce qui était en train de se passer, même si les pièces du puzzle commençait à s’assembler doucement dans son esprit. Il était long à la détente, ce n’était pas une nouveauté. « Bon, c’est quoi ce merdier? » demanda-t-il à la fois à Donovan et à la jeune femme face à lui. « Les sushis, c’est dégoûtant. » annonça-t-il après s’être éclairci la voix. Il entendit Donovan beugler dans le combiné du téléphone. Il parlait de la meilleure amie de Jagger, une certaine Ally accro aux sushis. Apparemment il ne fallait pas mettre « dégoûtant » et « sushis » dans la même phrase sous peine de représailles. Juste par sécurité, Graham fit un grand pas en arrière. « Yo, ma lapine, tu t’appellerais pas Ally par le plus grand des hasards? » Il entendait Donovan rire à gorge déployée à présent. Bonjour la situation de merde.

(désolée, c'est tellement nul California Gurl •• ally&graham 3584575255)
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MessageSujet: Re: California Gurl •• ally&graham   California Gurl •• ally&graham EmptyLun 27 Juil 2015 - 6:10



Il se passait trop de choses à la fois pour qu'Ally comprenne bien le moindre détail sur tous les fronts en même temps. Elle qui comptait se promener avec Jagger au bout du fil et un petit muffin avait royalement raté son coup. Ce n'était pas si mal, finalement, mais elle avait toujours un peu de mal à trouver un moment où Jagger était disponible, aussi elle chérissait chaque minute qu'elle passait à bavarder avec la brunette. Et elle aurait sans doute préféré ne pas en perdre une seule, quelles qu'en soient les raisons... D'un autre côté, elle ne pouvait pas en vouloir au brun en face d'elle, puisque avec leur collision, elle lui avait fait subir exactement la même chose. Si au moment du choc, elle aurait pu se demander si elle n'avait pas interrompu une conversation avec son banquier ou sa pizzeria favorite, elle n'avait maintenant plus vraiment de doute : il discutait aussi avec un ami. L'absurde de la situation aurait pu s'arrêter là... si un étudiant n'était pas venu proposer son sondage qui, il fallait bien l'avouer, était des plus intéressants. Ally était plutôt assez moyennement persuadée que quiconque pouvait être payé pour faire ou publier des études sur les probabilités au pierre feuille ciseaux, mais bon... Il y avait bien une étude américaine qui liait la possession d'un smartphone à l'activité sexuelle de son propriétaire, alors, pourquoi pas. Tout le monde ne pouvait pas avoir un métier utile, après tout. Pourtant, Ally semblait plutôt moyennement prête à faire un bon accueil à l'étudiant. Si elle considérait que personne n'était responsable de l'accrochage qui l'avait arrêtée au milieu de la rue, elle blâmait fortement le pauvre jeune de l'avoir retenue alors qu'elle était en pleine conversation avec Jagger. Dans un petit coin de sa tête, elle avait donc décidé qu'il était parfaitement logique pour le brun et elle de se liguer contre le malchanceux qui avait croisé leur route. Maintenant, ils étaient en couple -désolée, Cohen. Pourtant, son copain n'était pas aussi excité par la nouvelle qu'il aurait du l'être. C'est d'abord un autre mot qui l'avait interpellé dans ce qu'elle avait dit. « Moi, amer? Tu m’as pris pour un citron ou quoi? » Ally l'avait regardé, hésitante, ouvrant la bouche à plusieurs reprises, empreinte à un doute quant à ce qu'elle allait avancer. Elle finit par dire, gênée : « Citron ? Vraiment ? » Non, non. L'amer, c'était bien ce qui était déclenché par un excédent de quinine, non ? Pas le citron, alors. « C'est pas plutôt le chocolat ? » demanda-t-elle presque timidement, en attente d'approbation. C'est qu'il lui donnait un doute, le monsieur. Peut-être que l'un des deux avait une lésion dans le cortex frontal, tiens. Si c'était le cas pour elle, il était vraiment temps qu'elle s'en rende compte. Peut-être qu'elle avait développé d'autres symptômes sans même s'en rendre compte. « Non et puis t’as raison en fait, la non exclusivité c’est la base de toute relation saine, chériiiiiiie. », ajouta son nouveau petit ami. « Tout à fait. Tant que tout le monde se protège, y'a pas de problèmes », ajouta-t-elle avec un sourire criant la conviction. Elle aimait bien la façon dont il jouait le jeu, ce mec. Elle ne savait absolument rien de lui -il aurait pu être un serial killer en cavale qu'elle ne s'en serait pas alarmée-, mais ils partageaient déjà plus qu'elle avait jamais partagé avec son voisin taré, à côté de qui elle vivait depuis plusieurs années maintenant. Il y a des connexions, comme ça, qui ne s'expliquent pas vraiment... « Je suis de Chi-Town », déclara-t-il finalement alors qu'Ally pensait à Donovan, fière de se souvenir de s ville natale. Ally avait voyagé pendant sa jeunesse, avec ses parents et Emma, mais surtout à l'étranger; elle n'avait jamais vu Chicago. C'était une ville qui lui faisait envie, et ce malgré le portrait glauque que lui en avait dépeint Donovan. Il fallait dire que la nostalgie qu'elle avait de la cote est n'y était pas pour rien. Chicago était de ces villes qu'elle semblait avoir laissées derrière elle en quittant Boston : en traversant le pays, elle ne s'était pas imaginé retourner à Boston ou New York une seule fois, et encore moins visiter Philadelphie, la Floride... ou Chicago, qu'elle considérait comme appartenant à ce bloc est dans lequel elle ne remettrait jamais les pieds. L'ambiance pressée et morose de ces villes lui manquait parfois, presque autant que la neige et la fraîcheur hivernale. Mais ce serait mentir que de prétendre que c'était ce qui lui manquait le plus. Ses parents lui manquaient énormément. Et depuis que Cooper avait eu la délicatesse de lui rappeler qu'elle était une connasse, elle n'avait de cesse de penser qu'ils devaient avoir le même avis. En plus de la haïr pour ne pas avoir été à la hauteur en tant que médecin, ils devaient profondément la maudire d'avoir quitté la ville de la sorte, sans leur expliquer. Mais la vérité était qu'elle s'était sentie seule face à la situation et face à son chagrin, et que, quelque part, c'était toujours le cas. Par dessus tout, c'était de sa famille dont elle avait maintenant besoin pour oser espérer se reconstruire avec toutes les armes possibles. Mais elle préférait encore rester ici, en Californie, avec ce doute qui restait synonyme d'espoir, plutôt que de les affronter pour se rendre compte que ses craintes étaient réalité. De toute façon, sa petite vie ici, elle l'aimait. Elle ne comptait pas la chambouler de si tôt. Peut-être qu'elle irait voir Jagger et Donovan lorsqu'ils seraient jeunes parents... mais ils ne l'étaient pas encore. Pour l'instant, Ally gloussait au téléphone avec la brunette en racontant qu'elle avait croisé un autre mec qui tenait au puits pour accompagner la pierre, la feuille et les ciseaux. Jagger et elle s'étaient toujours battues contre cette techniques frauduleuse -sauf lorsqu'elles avaient un peu bu, auquel cas elle plongeaient la tête la première dans le puits pour y faire une baignade, et personne n'avait gagné ou perdu. « Forcément, s’il n’y a pas de puits, comment veux-tu que je gagne ? » Il était très sérieux. « S'il y a un puits, comment veux-tu que je gagne ? » Elle était très sérieuse.

Bon, puits ou pas, de toute façon, le mec en face d'eux semblait perdre patience. Ally riait rien qu'en se l'imaginant rentrer ses données bancales dans son logiciel de statistiques -ou pire, dans excel ! Peut-être que ses résultats allaient présenter une corrélation quelconque et que son professeur allait publier les résultats... qui sait ? Elle allait surveiller les études américaines marquantes des prochains mois et des prochaines années. Quoique... elle ne savait pas trop où trouver ce genre d'études. Ça devait se trouver vite fait sur facebook, non ? Certainement pas sur son site qui partageait toutes les publications médicales... Ceci dit, c'était sûrement le genre d'informations qu'elle pourrait lire dans metronews, entre l'horoscope et un mauvais review du dernier film à la mode. Bref, toujours était-il qu'Ally commençait à se poser une question qui n'avait rien à voir avec les puits et les ciseaux... il y avait de drôles de trucs, là, et si on rassemblait les éléments... d'abord cet écho de la voix de Jagger, puis ces conversations qui semblaient se croiser entre son copain de l'instant, l'interlocuteur de ce dernier, Jagger et elle... La conclusion s'était dessinée d'elle-même, mais Ally était loin de l'assumer. On allait encore la traiter de parano -elle n'était pas très théories du complot, mais quand même ! Elle tirait souvent des conclusions bien hâtivement. Sauf que là, elle avait quand même pas mal de preuves à son actif. Si elle devait passer devant un tribunal, elle aurait de quoi exposer son cas. Elle s'était donc un peu échauffée contre le monsieur pour le regretter aussitôt, penaude. « Ta meilleure amie ? Bon, c’est quoi ce merdier ? » Ah... bon, peut-être qu'elle s'était plantée sur toute la ligne, et qu'il était effectivement au téléphone avec son urologue préféré. Quoiqu'elle le trouvait particulièrement familier avec, mais bon, soit... peut-être qu'il s'était lié d'amitié avec son urologue. « Les sushis, c’est dégoûtant », lâcha-t-il innocemment alors que Jagger répondait à sa question. Elle semblait confirmer que Donovan était au téléphone avec ce fameux Graham, qui venait d'arriver à Huntington Beach... L'exclamation de la blonde fut autant dirigée contre sa meilleure amie que contre celui de Donovan. C'était quoi, cette situation WTF ? On était dans une pièce de théâtre, ou quoi ? Oh mon Dieu, faites que ce soit pas une comédie musicale, je sais pas chanter et je déteste Glee... « Deux secondes, Jagg », demanda-t-elle en reprenant le contrôle de ses nerfs, avant de s'adresser au blond, « LES SUSHIS C'EST UNE RELIGION FILS DE... FILS DE... FILS DE TA MAMAN » Oui, fallait pas déconner, on insultait pas les mamans. Les mamans, c'est comme les sushis, les muffins double chocolat, Jagger, Benjamin et Grey's Anatomy : c'est sacré. Mais de toute façon, il l'écoutait à peine. Elle aurait pu insulter toute sa famille, le maudire sur cinq générations et lui souhaiter de glisser sur une plaque d’égout, tomber dans un caca de chien malade et se casser le coccyx qu'il ne s'en serait pas rendu compte.

Elle ne comprit pas réellement pourquoi il venait de se reculer d'un pas, s'éloignant d'elle en la regardant d'un drôle d'air. Jagger, à l'autre bout du fil, ne disait plus rien. Elle n'était pas silencieuse pour autant; Ally l'entendait glousser. « Yo, ma lapine, tu t’appellerais pas Ally par le plus grand des hasards? » AH. BAH VOILA. « Ally Baba, pour vous servir », lâcha-t-elle, finalement soulagée de ne pas avoir eu tort sur toute la ligne. « Graham, je suppose ? » demanda-t-elle en roulant des yeux, trouvant à présent la situation parfaitement logique. Jagger explosait de rire, faisant écho à Donovan, qu'elle entendait derrière. « Ta gueule, connasse », reprit-elle au téléphone. « Par contre du coup, j'te rappelle plus tard, hein... Ouais c'est ça. Ouais ouais. Baleine. Oui, oui, baleine, t'as bien entend-- arrête de rire ! » A la grimace que faisait le médecin, on pouvait deviner que Jagger était loin d'arrêter de rire. Elle tint quelques secondes, puis lui raccrocha au nez. « Fais pareil », ordonna-t-elle sans ménagement à Graham avant de mordre fièrement dans son muffin. « Chuste pour préchicher, on est pas enchamble, hein. Ch'ai un chopain, et che chuppose que t'as auchi une chopine. » Bah ouais, un mec comme lui pouvait pas se promener en sécurité s'il était célibataire. Le fait qu'ils avaient réussi se mettre sur la même longueur d'ondes en quelques minutes à peine prouvait bien qu'il était qu'il était -comme elle-, quelqu'un de bien.


(n'iiiiimporte quoi j'ai trop aimé ta réponse moi ! J'ai gloussé comme une débile ! Je kiffe toujours autant Graham, il m'avait manqué le coco !)
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