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| ' Well you can run away but I know where you hide ' ;; Philipp | |
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Saskia Reynolds super lama en quête de secrets
› MESSAGES : 1520 › EMMENAGEMENT LE : 22/11/2014 › AGE : 37 › STATUT CIVIL : En couple avec son Julian, mais reste fidèle à Petit Pois › QUARTIER : Pacific Lane › PROFESSION/ETUDE : Journaliste pour HB Culture Magazine & babysitteuse › DOUBLE COMPTE : Gidéon & Bianca › CELEBRITE : Karen Gillan › COPYRIGHT : endlessly epic (avatar), Lux (signature)
| Sujet: ' Well you can run away but I know where you hide ' ;; Philipp Sam 15 Aoû 2015 - 16:36 | |
| ' ' Well you can run away but I know where you hide ' Philipp & Saskia " Mais elle t'allait bien à toi, la cravate là!! " lançait Saskia Reynolds, dubitative, du fond de la salle de bain, à son chat. Petit Pois, lui, miaulait de temps en temps, dressé sur la machine à laver, l'air las. Il fallait dire que les frasques de sa maîtresse le rendaient de plus en plus indifférent. Qu'on lui fasse essayer une cravate en catastrophe, de surcroît, évidemment bien trop grande, c'était une chose. Que la grande rousse hésitât vingt minutes devant sa glace, mal à l'aise dans un déguisement qu'elle venait de son sortir de son placard, tout en lui piquant en crise de jalousie, c'en était une autre. Saskia déssera la cravate, qui pendit négligemment sur la chemise noire, censée ressembler à celle de chaque policier de la ville, mais qui faisait plutôt songer aux péripatéticienne du coin chaud de l'agglomération. Après quelques grimaces de scepticisme, la jeune femme comprima de nouveau son col à l'aide de la cravate qui allait si bien à Petit Pois et si mal à sa propre personne. Elle ajusta la casquette sur ses cheveux roux avant de s'attacher au gros du problème : il fallait absolument qu'on ne voit plus son bidou, ni le bas de son dos et le haut de ses cuisses - si elle se baissait, à coup sûr, elle allait finir les fefesses à l'air... Bon, d'accord, elle était presque à poil. " PP !! AIDE-MOI! VA CHERCHER ISLA !" finit-elle par enrager, faisant des gestes approximatifs pour se faire comprendre du matou, qui se sauva aussi vite qu'une fusée. Quand au bout de quelques minutes, ni Isla ni Petit Pois ne vint lui porter main forte, la jeune journaliste comprit qu'elle était seule sur le coup-là. Après un coup d’œil catastrophé à l'horloge, qui affichait 4:43 PM, Saskia tira brusquement sa jupe pour l'allonger, ce qui eut pour seul effet de la déchirer. Peu importait, elle était pressée. Un collant noir opaque pour cacher l'énorme fente qui coupait l'arrière de ses cuisses, et les bleus qui les recouvraient, et le tour fut joué. La jeune femme beugla un "JME TIRE, HESITEZ PAS A NETTOYER LA SALLE DE BAIN, CIAO ! Au fait, j'ai mis des bouts de tissus partout..." Son sac la main, elle ouvrit doucement la porte d'entrée de son loft. " ... Et j'ai fait tomber un pot de peinture, allez, bonne aprem... " Elle claqua derrière la porte d'entrée du loft et dévala les marches qui la menèrent à la rue, histoire de ne pas avoir affaire à la rage de ses deux colocataires -Isla avait une voix suraiguë lorsqu'elle hurlait et Petit Pois aimait filer ses collants. Et c'est ainsi qu'en fin d'après-midi, la jupe déchirée à l'arrière, la chemise qui remontait trop vite sur son buste, une vieille casquette de policier en plastique trop grande pour elle sur le crâne, le sac à main dépareillé accroché contre elle et la cravate trop serrée qui l’empêchait de respirer alors qu'elle courait pour fuir la colère de la blonde et du chat, Saskia comprit qu'il était temps qu'elle se mette à travailler pour HB Culture Magazine. Et elle espérât, entre deux zig-zag parmi les gens, qu'elle ne croiserait pas l'un de ses futurs collègues. Pourtant, elle ne se cacha point. Et puisque les passages cloutés, par définition, permettait aux piétons de traverser en sécurité une voie pour véhicules, Saskia s'arrêta en son centre et sortit son précieux Moleskine pour en tourner rapidement les pages. Ses notes y étaient mélangées, pourtant, elle retrouva ce qu'elle y cherchait, malgré les passants qui ne pouvaient s'empêcher de la reluquer, la pousser ou l'insulter. " Pousse-toi connasse ! " hurlait un automobiliste pour recouvrir sa propre musique alors qu'il semblait s'impatienter. Saskia, le plus naturellement du monde, lui montra la paume de sa main. " Désolée, je fais la circulation, et vous voyez bien que je suis occupée! " lança-t-elle sans regarder l'homme qui haussait les sourcils en rentrant de nouveau la tête dans sa voiture, à une dizaine de mètres de là. Le grand quarantenaire qu'il était soupira mais n'ajouta rien, regardant les autres passants traverser, essayant de se calmer. Il sursauta lorsque la jeune policière qui se disait "de corvée de circulation" lui hurla dans l'oreille. Elle était penchée à l'intérieur de son 4x4. " Excuse-moi " Il écarquilla les yeux. Les flics le tutoyaient ? " Vous savez où se trouve le poste de police, d'ici ? "La musique fut tout ce qui se fit entendre pendant quelques instants. Elle se foutait de lui ou quoi? Ce n'était pas possible, elle ne pouvait pas représenter la loi dans sa ville! Lorsque miss Reynolds vit le rond visage de son interlocuteur rougit brusquement, elle comprit qu'elle devait fuir. " POUR QUI VOUS PRENEZ-VOUS ? AVEC VOTRE TUTOIEMENT, ET VOTRE JUPE DECHIREE, LA! C'EST IRRESPECTUEUX ! ET VOTRE CASQUETTE QUI NE TIENT PAS TU VOTRE TETE! ET VOTRE CIRCULATION DE MON CUL, y'a jamais eu de circulation ici, et puis c'est évident que vous ne savez MEME PAS faire la PUTAIN DE CIRCULATION ! C'est INADMISSIBLE, je vais écrire à vos supérieurs!! "Saskia, avec un petit sourire -trop- poli, lui tendit une feuille qu'elle arracha de son Moleskine à l'homme et un vieux crayon de papier Ikea. Puis elle dit à voix basse : " Par contre, faites attention, je crois qu'écrire au volant, c'est pas top top ... "Puis elle s'enfuit en courant, entendant derrière elle l'homme pester et démarrer sa voiture au quart de tour, faisant crisser les pneus et vrombir le moteur. * * * Une heure et quelques plus tard, les cheveux de la rousse sortaient de la casquette qui tombait de plus en plus sur son visage. En sueur, la jeune femme avait les jambes complètement raides et le bras engourdi. Enfin arrivée devant le commissariat de Police, elle lança son sac sur le sol, à un pas ou deux de la porte d'entrée qui s'ouvrit automatiquement, et s'assit à côté. Les fourmis étaient comme accentuées dans ses membres, et elle était essoufflée. Et le pire, c'est que maintenant qu'elle était arrivée à destination, elle ne savait plus trop quoi faire. Tout cela n'était qu'improvisation après avoir lu plusieurs articles qu'elle avait connecté entre eux la nuit dernière. Il y avait ce nom, qui était revenu plusieurs fois, cet homme au passé scabreux qui arrivait à Huntington Beach. C'était un cas comme elle les aimait : rempli de mystères, avec un homme au visage sombre en son centre. Cela lui prendrait des heures de décortiquer tout cela, il faudrait le mettre en confiance, lui parler... ou pas ? Elle ne savait trop quoi faire. Dans quelques jours, elle allait commencer sa période d'essai au HB Culture Magazine, et le temps lui serait compté pour ce genre d'investigation. Bref, c'était maintenant ou jamais. La porte automatique s'ouvrit de nouveau derrière elle. Plusieurs policiers sortirent et elle eut droit à quelques regards interrogateurs. Bah oui, ils ne la connaissaient pas, là, la nana bizarre assise devant... Alors qu'elle leur faisait un geste gêné, elle entendit de nouveau la porte s'ouvrir derrière elle. Les pas étaient moins rapides, moins dynamiques. Elle se tourna lentement vers l'individu en question, et leva la tête, essayant de distinguer autre chose la visière de sa putain de casquette. C'était un homme ; quarante ans tout au plus. Il était brun, avait les traits fins comme celui d'un personnage de peinture. Pourtant, il semblait fatigué par la vie. Son regard était aussi profond que perdu, et Saskia, lorsqu'elle comprit que son sourire devait être bien rare, comprit qu'il s'agissait du fameux Philipp Steiner. Tout en continuant de le fixer alors qu'il faisait quelques pas vers la rue, elle sortit de nouveau le Moleskine de son sac et regarda. Oui, c'était bien lui. Bon... Philipp Steiner continua de marcher, et tourna au bout de l'allée. Miss Reynolds écarquilla les yeux et se leva brutalement; il y avait urgence. Réfléchir, vite vite vite! Une petit flic qui suivait un collègue, c'était étrange, non? " Aaaaaah, putain de merde de crotte de bique en baton... " râla-t-elle en jetant son calepin dans son sac, pliée en deux pour l'atteindre sur le sol, essayant de trouver de quoi l'aider. " Putainputainputain!!! " commença-t-elle à enrager. Il était en train de s'éloigner, et elle, elle montrait ses fesses à tout le comissariat, sa casquette allait bientôt tomber, elle ne voyait plus rien, la sueur coulait dans sa nuque, elle devait puer la mort. Elle jeta sa casquette dans le gazon, sortit brusquement ses lunettes de soleil avec lesquelles elle s’assomma avant de réussir à les enfiler sur son minois. Elle détacha ses cheveux, tenta de les recoiffer vaguement d'un geste de la main, tira entre sa jupe, qui se déchira encore davantage. " AAAAAAAAAAAAAAAAAH FAIT CHIER BORDEL! " hurla-t-elle, ne pouvant se contenir. Puis elle se mit à courir pour rattraper... Ah non, zut, elle avait oublié son sac. Elle le chopa, ouvrit quelques boutons de sa chemise d'une main tremblante d'excitation, et tira sur sa cravate, s'étouffant par la même occasion. Et voilà comment Saskia Reynolds, tirant comme une hystérique sa cravate pour la desserrer, tomba en courant après un inconnu qui, à quelques mètres de là, n'avait guère accéléré son rythme de marche. Et voilà comment Saskia Reynolds se prit les pieds dans un pavé du trottoir, et s'étala de tout son long, exprimant un petit cri de cochon qu'on égorge, suffoquant dans cette putain de cravate qui allait mieux à son Petit Pois. Code by Silver Lungs |
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| Sujet: Re: ' Well you can run away but I know where you hide ' ;; Philipp Dim 16 Aoû 2015 - 20:56 | |
| Je suis là à l'ouverture du poste. Quelques jours de présence, et je sais déjà que je vais devenir fou à rester ici. Cette ville, les petites habitudes de ses habitants. J'ai l'impression tenace de me trouver dans un village vacances, tellement éloigné des grandes villes dans lesquelles j'ai pu bosser ces dix dernières années ; Chicago, Boston, New-York pendant quelques temps, mais surtout la Nouvelle-Orléans. Tout ici me changeait. Le climat, déjà. Il faisait plus chaud et plus sec qu'en Louisiane, le temps était clairement plus ensoleillé qu'à Chicago, où les matins étaient souvent bien frais. Ici, la mer rafraîchissait quelque peu l'atmosphère par quelques embruns bienvenus, une houle légère mais agréable. La végétation était plus luxuriante, clairement entretenue pour son côté agréable et esthétique. Pelouses bien tondues. Belles voitures bien garées. Des boutiques et des endroits où manger un peu partout. Les gens d'ici semblaient contents de ce qu'ils avaient, et ils pouvaient l'être. Je connaissais l'endroit de réputation et mon propre logement me coûtait infiniment plus cher pour quelques mètres carrés de moins que l'ancien studio que j'occupais à la Nouvelle-Orléans, après le départ de Jana. De toute façon, je m'en fichais bien de cette charge financière-là. Quand on a la quarantaine, qu'on est célibataire et qu'on vit au travail, on n'a pas beaucoup de besoins. De l'essence pour la voiture. La malbouffe de rigueur. Une connexion internet, quelques babioles aussi. Finalement, c'était peut être bien mes petites récréations qui me coûtaient le plus cher. Ne pas se projeter dans l'avenir, quel qu'il soit, aide forcément à vivre un peu plus intensément l'instant présent.
La veille d'ailleurs, j'avais traîné mes guêtres dans un des tripots un peu excentré. Après avoir mangé italien, seul à ma table, et avoir traîné dans les rues en évoquant de vieux souvenirs, j'avais finalement poussé les portes de ce bar. Le whisky n'était pas extraordinaire, mais il avait comme toujours comblé mes attentes. J'avais regardé du catch sur un des écrans placé en hauteur, pour la première fois depuis fort longtemps et j'avais ri comme un gosse devant les conneries de ces comédiens, l'implication d'une star de cinéma sur le ring, et le bordel général du catch féminin dans un pudding géant avait achevé de me dérider. Une brunette avait tenté une approche, visiblement ravie de trouver une proie peut être plus facile. La drôlesse fut plutôt déçue. Assez revêche, j'étais de toute évidence attiré par son sourire et son décolleté savamment mis en avant, mais j'avais fini par la rebuter. Sans trop savoir comment, mais je n'étais pas là bas pour ça, en premier lieu.
Je rentrais rond comme une queue de pelle. Pas de problème avec les flics locaux ; j'avais regardé ni vu ni connu à la pause déjeuner le planning des patrouilles, et le circuit emprunté était souvent le même. Ils manquaient d'imagination, ceux-là. Les communautés n'ont jamais que les forces de police qu'elles méritent ; ceux d'ici ne semblait décidémment pas être de dangereux gangsters et les flics étaient bien adaptés à la population locale, la majorité d'entre eux semblant doué de diplomatie pour gérer les tracas et disputes de leurs concitoyens. Pas sûr qu'il y en ai à avoir eu à se servir d'une arme dans le tas. Cela dit, c'était assez bienvenu, finalement. En rentrant, longeant la côte par la nationale, je me disais qu'il y avait pire placard dans ce pays qu'une plage à perte de vue, assez de pognon pour se noyer dans une cuve à whisky et suffisamment de souvenirs pour peupler ses nuits.
Affâlé sur mon matelas, je m'étais endormi comme ça... Mais ce matin, cela ne m'avait pas empêché d'être là très tôt. Arrivé dans le bureau que je partageais avec un flic du crû, qui avait bien voulu me faire un peu de place, je compulsais des dossiers. Ouais, il semblait y avoir quelques traces de trafics divers, quelques faits de violences, surtout des histoires de fesses qui finissent en fait, comme dans toutes ces villes-là, et peut-être aussi, une ou deux pistes qui me laissaient supposer qu'un agent du fisc serait plus utile que moi dans le secteur. Très vite, j'abandonnais mon dossier et mes recherches sur les commerces du coin pour me perdre sur internet, à revoir des photos, relire des archives.
Aucune nouvelle disparition dans la région de La Fayette. Pas non plus de corps retrouvés. Rien depuis trois mois, rien depuis la fusillade. Je retombe très vite sur les photos et de fil en aiguille, je relis mon rapport, je repasse les éléments du dossier en revue sur ma boîte pro. J'y reste plongé des heures avant que finalement, le temps passe et je me retrouve affamé, conscient seulement maintenant de la faim qui me tenaille les tripes. Je lâche au standard que je suis de sortie pour aller boire un café et avaler un morceau, mais que je reste joignable.
Perdu dans mes pensées, je ne me rends compte de rien en sortant du commissariat et j'avance dans la ruelle, cherchant un endroit où je pourrais engloutir un sandwich potable. Ou un whisky. Allez, va pour un verre, ça me changera les idées et ça m'évitera... Non, c'est trop tard. Mes fantômes sont là, dans ma tête. Ils ne me quittent plus et ils défilent dans ma mémoire. Pourtant quelqu'un s'écroule derrière moi et me tire de mes pensées. Je me retourne, sursautant presque tant le raffût d'une chute suivie d'un cri de douleur tranche avec le calme moribond de souvenirs sanglants. Je vois une rouquine, dans un drôle d'accoutrement qui ressemble vaguement à quelque chose d'officiel, tandis qu'elle s'étouffe avec une cravate serrée bien trop fort. Je réagis d'instinct. Ivrogne qui se cache peut être, mais j'ai été soldat, et je suis toujours flic. Je tire le couteau à cran d'arrêt que je cache dans la poche intérieure de ma veste, à côté de mon holster d'épaule, et le dégaine. Je choppe la nénette par le col pour la redresser vers moi.
| Bougez pas, je voudrais pas vous blesser... J'y suis. |
Professionnel, concentré. J'ai réussi à oublier mes fantômes et la lame trouve le noeuf, que je coupe comme du beurre, libérant sa respiration de toute entrave. Personne ne s'est rapproché mais je sens quantité de regards sur nous.
| Putain, quelle chute ! Vous allez bien, rien de cassé ? Bougez donc votre poignet.. Non comme ça. |
Dis je, patient et toujours aussi pro, en prenant son avant bras et posant mon autre main sur la sienne pour remuer le poignet, avant de faire pareil pour sa cheville.
| Bon, rien de cassé, rien de foulé. Des égratignures mais vous survivrez. |
Je me redresse et tends la main vers la jeune femme, pour l'aider à se relever. Maintenant que je fais plus attention à elle qu'à d'éventuelles blessures, je note l'étrangeté de son accoutrument, sa chemise qui ne semble pas cacher grand chose et sa jupe visiblement en vrac. Je fronce les sourcils lorsque mon regard se pose sur la casquette, tombée à côté.
| Dites donc, vous seriez pas un peu originale, vous ? Où alliez-vous si vite, avec un accoutrement pareil? | |
| | | Saskia Reynolds super lama en quête de secrets
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| Sujet: Re: ' Well you can run away but I know where you hide ' ;; Philipp Dim 16 Aoû 2015 - 22:03 | |
| Saskia était intelligente, fine d'esprit, psychologue hors pair, on ne pouvait lui enlever cela. Mais Saskia n'était pas une bonne enquêtrice, dès qu'il s'agissait de sortir discrètement sur le terrain. Avec sa maladresse légendaire, ses cris suraiguës à chaque geste de travers ou événement inattendu, on la repérait à des kilomètres à la ronde. Et lorsqu'elle avait la bonne idée de se déguiser, alors là... Il lui avait semblé qu'à force d'entrainement, tout était possible. Si son expérience de suivre un des enseignants de fac, quelques années auparavant, s'était révélé être une catastrophe professionnelle mais une jolie rencontre amicale d'une nuit, il lui avait semblé qu'elle avait appris à marcher sans tomber à chaque pas. Bon, techniquement, il s'agissait bien d'une réalité ; il lui avait fallu courir quelques instants de réussir à réellement s'étaler sur le sol. Et même son cri avait innové dans sa sonorité. Peinant à respirer, Saskia eut l'impression soudaine de ressembler à Stevie dans Malcolm et ne put s'empêcher de ressentir un accès d'amour pour le garçon. Mais elle n'eut guère le temps de songer à créer une association à son nom si elle survivait.
Les cheveux en bataille sur son visage, la jeune femme entendit une voix. Elle ne sut réellement d'où elle pouvait bien provenir mais ... " Laissez-moi, je suis occupée, y'a un mec ... AAAAHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII " hurla-t-elle à la mort en sentant qu'on agrippait par le col. " Bougez pas, je voudrais pas vous blesser... J'y suis." fit une voix masculine qui semblait proche d'elle, alors qu'elle pouvait voir, à travers ses mèches de cheveux rousses un couteau s'approcher de son visage. Elle ferma les yeux très forts et sentit le lien qui enserrait son cou se rompre. Elle prit une profonde inspiration, les yeux toujours fermés, poussa ses cheveux d'un geste ample de la tête, et eut la réaction la plus normale dans cette situation.
" MA CRAVATE !!! TU SAIS COMBIEN JE L'AI PAYEE ? Bon, en fait, pas cher ... mais c'est pas la question ! C'EST MON CHAT QUI VA ETRE CONTENT ! Je vais lui dire quoi ? HEIN ? TU VAS LUI EN RACHETER UNE ? " brailla-t-elle avec un accent gallois qui ressortit comme bien souvent, lorsqu'elle se montrait furieuse. Elle avait pris le bout de tissu d'un geste brusque et énervée, et finit par redresser son regard vers son sauveur. Eh merde...
Bouchée bée, les yeux écarquillés comme des soucoupes derrière ses lunettes de soleil, Saskia ne comprit plus ce qui était en train de se passer. " Putain, quelle chute ! Vous allez bien, rien de cassé ? Bougez donc votre poignet.. Non comme ça. " Son regard était posé sur le visage de l'homme. Philipp Steiner lui faisait face, et l'avait sauvée. Bon, la bonne nouvelle, c'est que sa planque n'était pas totalement foutue... Enfin... Tout dépendait du point de vue. Elle finit par baisser le regard sur son poignet et réalisa les gestes attendus par M. Steiner. Bon, certes, il l'aida un petit peu ... " Bon, rien de cassé, rien de foulé. Des égratignures mais vous survivrez. " Miss Reynolds eut un sourire béat. Il était professionnel, et impressionnant. Sinon, elle n'avait qu'à l'interviewer là, dans la rue ? ... Elle se racla la gorge et arrêta brusquement de sourire. Elle accepta l'aide de l'homme pour se remettre sur ses deux pieds, et essaya tant bien que mal de remettre le tissu de ses vêtements en place. Soudain, elle prit conscience que son silence était sans doute inadmissible dans ce genre de situation, et avec une agressivité plus ou moins feinte, mais en tous cas, cocasse sur son visage qui, à ce moment de l'interaction, n'inspirait que le rire et écarta les bras : " Ouais, bon, allez, merci, Batman, tu vas pas te la péter dix ans non plus! " Comment ça, elle en rajoutait des tonnes ? Bon, il fallait bien l'admettre, elle s'en voulait terriblement d'avoir foiré son cou. Heureusement pour elle, l'homme sur lequel elle voulait enquêter était un super-héros à sa manière. Mais ça l'énervait. Elle était censée être en situation de pouvoir; elle était censée dominer sa proie, arriver à ses fins. Merde, elle était journaliste, elle avait des origines galloises et elle était rousse, elle était censée pouvoir faire un bon personnage de série télé ou de roman d'espionnage, pas une pauvre fille qui ne savait pas courir dix mètres sans s'étaler en s'étouffant dans une cravate. Impatiente, elle bougeait les jambes nerveusement, ne sachant pas comment sauver la situation. Elle espérait, quelque part, qu'il n'avait pas remarqué son accoutrement - peut-être ne voyait-on pas tellement son ventre, ni son dos, ni la déchirure dans sa jupe, ni... ses collants qui venaient de filer, lui donnant un air de punk en pleine Walk Of Shame. Peut-être que c'était un mauvais flic, qu'il ne voyait rien parce qu'il avait oublié ses lunettes au commissariat ... " Dites donc, vous seriez pas un peu originale, vous ? Où alliez-vous si vite, avec un accoutrement pareil? " La nouvelle était tombée. Elle soupira, déçue. C'était un bon flic, et il n'avait aucun problème de vue. Ou il portait de bonnes lentilles. Elle leva l'index, prête à lui sortir sa plus belle improvisation, mais mit un moment à trouver ses mots. " ... Alors, l'originalité, c'est quoi pour vous ? " Elle se stoppa nette dans sa lancée. Mauvaise stratégie. Elle lui fit signe d'oublier cette idée, comme si elle s'adressait à un enseignant en plein oral universitaire, et continua : " Non, je voulais dire, je suis fli... policière. " Silence. Pas crédible. " Stagiaire. " Silence. Complète... " J'avais pas d'argent pour la jupe. " Silence. Gêne perceptible. " Ma chemise a rétréci au lavage. J'ai essayé une nouvelle lessive. " Il faut savoir lâcher l'affaire... " Enfin, j'ai envoyé une lettre de motivation et un CV pour être stagiaire, quoi. " lança-t-elle avec un geste de la main comme s'il ne s'agissait que d'une formalité." Disons que je comptais le faire, quoi. "
Saskia finit par s'apercevoir que le regard de son interlocuteur était posé sur sa casquette. Elle lança un regard paniqué et fuyant en ajoutant : " C'est pas à moi, ça ! Regarde, c'est pas ma taille !" On aurait dit une enfant que l'on accuse d'avoir volé du chocolat. Sauf qu'elle le savait bien, cet homme, elle ne le suivait pas pour une histoire banale. Elle en avait conscience, il cachait de sombres choses, il était une énigme à part entière. Et quelque part, avec son regard inquisiteur sur sa propre personne, il l'intriguait encore davantage.
" La prostitution, c'est puni par la loi ici ? " Elle commença grommeler quelques mots en gallois, serrant les poings, tendant les bras le long de son corps, renfrognée comme une gamine qui boude. " Enfin, pas que t'aies une tête de poulet, hein, mais bon, on sait jamais, t'es Batman... "
Puis, sans crier gare, elle fit volte face, et entreprit de faire le même chemin dans le sens inverse en boitant pour se débarrasser de ce moment gênant et réfléchir à une nouvelle stratégie en position de replis. Un pas, deux pas ... Elle s'arrêta net, leva les yeux au ciel, puis retourna récupérer son sac, agacée par son propre ridicule. Elle fusilla M. Steiner du regard, mais percuta quelques secondes plus tard que de toute façon, elle était cachée derrière ses verres. " Au fait, tu t'appelles comment ? "
Après tout, elle avait peut-être suivi le mauvais homme...
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| Sujet: Re: ' Well you can run away but I know where you hide ' ;; Philipp Dim 16 Aoû 2015 - 22:55 | |
| Première anomalie notable depuis ma venue dans ce patelin. Tout était si lisse, si beau, si discret, que ça en devenait étouffant pour quelqu'un comme moi. Le sonore et le dégueulasse c'est plus mon genre. Premier à me plaindre et à cogner, courir toute la nuit pour choper les sales types. Il n'empêche que vivre dans un coin où tout le monde, tout le monde il est gentil, c'est le genre de truc qui va me retourner la tête. Avec la chance et le flair que j'ai, en général, je trouve les bizarres rapidement et j'ai besoin d'eux dans mon décor, pour ne pas perdre pied moi-même/. Cette fille-là me semble carrément cheloue. Elle a quoi, la vingtaine ? A cet âge là, les jolies filles, c'est dur de savoir si elles sont majeures ou pas, étudiantes ou si elles bossent déjà depuis quelques années... C'est un camouflage optique plutôt efficace en fait, la jeunesse. Sans compter que c'est loin d'être le seul élément qui titille mon instinct d'araignée, comme disait l'autre héros en collants rouges et bleus, là. Franchement, tout chez cette fille sert à masquer qui elle est vraiment. Tout raisonne faux, mais c'est tellement outrancier qu'il est affreusement difficile de démêler ce qu'il y avait à cacher au tout début. La fille en tous cas, ne se laisse pas faire, elle rue et crie, arrive ensuite à se calmer un peu...
Et voilà qu'elle me hurle dessus. J'ai un mouvement de recul, sous le coup de la surprise, mais la dévisage le plus sérieusement du monde. Cette fille est malade dans sa tête, maintenant j'en suis sûr et certain.
| Je peux en racheter une au chat, encore que je vois mal ce qu'il en aurait à branler d'une cravate, mais tu aurais préféré quoi, fillette, que je m'excuse au chat ou que je doive l'adopter parce que sa maîtresse s'est étouffée toute seule comme une teubée? |
Ok, j'ai absolument pas compris l'histoire du chat mais tant pis, j'embraie avec cynisme et une bonne dose de sarcasme, surtout. Sans doute que cette fille givrée s'est enfilé un rail ou deux, ou peut être que c'est une lunatique. Quoiqu'il en soit elle est pas nette, même si elle me semble un peu plus normal lorsque j'essaie de voir si sa bêtise et sa maladresse l'ont blessée. Souriante, probablement consciente de sa propre chance, la jeune femme se racle finalement la gorge et essaie une fois debout d'arranger sa tenue au mieux. J'attends une réponse à mes questions, une explication de ses agissements un peu particuliers, et voilà qu'elle continue sur sa bizarrerie en me rabrouant comme le ferait une ado avec un pote du bahut. Là, je suis un peu sur le cul. J'en viens presque à me demander si mon trou noir du matin ne s'expliquerait pas par une consommation précoce d'alcool, un signe précurseur de ces maladies éthyliques qu'on choppe quand on a un penchant trop prononcé pour la bouteille. Je fronce les sourcils.
| Si je suis Batman, t'es qui toi, Catwoman à 16 ans qui a loupé sa couleur ? Ravi d'avoir pu t'aider, si j'avais su que tu gérais, je me serais pas arrêté! |
L'ironie est plus vive, presque incisive. Je commence à me faire plus sérieux, à me renfrogner. Si elle me cherche elle va me trouver, à jouer au con on débusque les champions et en la matière je me défendais pas trop mal. Abus de pouvoir, je vais vous en filer moi, au besoin, ça ne me pose aucun espèce de problème. Je la laisse se défendre et secoue la tête, dépité par la valeur des mensonges qu'elle me sortait. Franchement, Jack mentait bien mieux avec dix ans de moins que la jeune fille. Je ne savais pas si c'était une bonne chose, mais ça plus le reste et je commençais à être en rogne. Je la laisse me déblatérer ses excuses, absurdes, jusqu'à ce qu'elle parle de prostitution et remette Batman sur le tapis. Je m'apprête à la rappeler d'un ton tranchant, comme celui du sous-officier que j'avais été, mais elle revient déjà et me demande mon nom
| Agent spécial Philipp Steiner, du FBI. La classe hein, de se faire relever par un flic comme ça quand on se ramasse? |
J'entre dans le jeu. Cette fille est loufoque et je ne peux pas la prendre par l'autorité ou par la peur du flic, ces deux options me semblent affreusement mauvaises vu comment la conversation, si on peut l'appeler comme ça, est en train de tourner. Alors, avec lenteur, je sors de ma veste... Non pas mon flingue, évitons les solutions extrêmes, mais mon portefeuille. Et je sors un billet.
| Prostituée alors ? Ou simplement menteuse ? Allez, on va dire que j'y crois. Du coup, tu prends ce billet, je t'emmène à ma voiture et on justifie un peu le fait de se tutoyer? |
Billet coincé entre l'index et le majeur, je l'agite sous son nez.
| Ou bien je t'emmène au poste et je te fais passer un ou deux tests pour voir ce que t'as pris pour être cheloue comme ça et si je trouve un truc, je te coffre. |
Je laisse planer quelques secondes.
| Ou alors, tu me dis simplement la vérité et tu ne sacrifieras ni à ta vertu, ni à ta dignité. Alors ? | |
| | | Saskia Reynolds super lama en quête de secrets
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| Sujet: Re: ' Well you can run away but I know where you hide ' ;; Philipp Lun 17 Aoû 2015 - 0:29 | |
| La grande rousse était de plus en plus nerveuse face à cet inconnu qui ne l'était pas tellement. Elle savait bien qu'elle n'avait pas visé l'enquête la plus facile, et dans un éclair de lucidité, elle s'en voulut d'avoir cru qu'elle pouvait mener cette investigation à bien sans aide aucune et préparée pratiquement à l'aveugle et sans recherches approfondies. Elle n'avait pas réfléchi des jours durant à une tactique à choisir ; elle n'avait même pas dormi entre le moment de la découverte de l'existence du policier et son arrivée sur les lieux des premiers examens. Pourtant, elle savait qu'elle avait envie d'en connaitre davantage sur ce grand brun quarantenaire. Dans son regard transpiraient un passé douloureux, un anéantissement de ce qu'il avait dû être, des images qu'il aurait sans doute aimé ne jamais avoir sous les yeux. Avec l'absence d'un quelconque sourire -qu'elle n'avait toujours pas vu éclairer son visage- depuis le début de leur échange, Saskia était obnubilée par ce personnage mystérieux qui se dressait devant elle de toute sa splendeur. Et pourtant, elle agissait comme une vraie gamine. Parce que face à un policier, elle savait bien que le moindre de ses dires serait analysée, et qu'elle mente ou avoue ses intentions, il ne la lâcherait pas dans la nature aussi facilement.
" Je peux en racheter une au chat, encore que je vois mal ce qu'il en aurait à branler d'une cravate, mais tu aurais préféré quoi, fillette, que je m'excuse au chat ou que je doive l'adopter parce que sa maîtresse s'est étouffée toute seule comme une teubée? "
Comment avait-elle pu croire qu'avec ce visage, ces énigmes qui l'entouraient, M. Steiner allait se laisser amadouer par son côté ... saskiaien? Elle avait l'habitude qu'on la laisse partir dans ses délires incensés, qu'on y participe, parfois. Bon, parfois, les inconnus réagissaient de la même manière que lui. Mais là, il y avait quelque chose qui bloquait... Elle s'était vachement foutue dans la merde, quand même.
" C'était la sienne, elle lui allait vachement bien! " argumenta-t-elle, tout en sachant qu'elle avait perdu cet échange conflictuel. " Je suis pas une gamine. " ajouta-t-elle, l'air boudeur. Faisait-elle si jeune que cela ? Putain, elle allait avoir trente ans bientôt, quand même! Mais peu importait ces détails, elle le savait. Pourtant, ils étaient ce à quoi elle pouvait se raccrocher. Elle voulait éviter la "technique Aiden", qui consistait à poser directement les questions lorsque la filature avait foiré. Avec M. Steiner, ce serait tâche plus ardue que de récolter la moindre information quant à sa venue à Huntington Beach ou la lumière sur son passé.
" Si je suis Batman, t'es qui toi, Catwoman à 16 ans qui a loupé sa couleur ? Ravi d'avoir pu t'aider, si j'avais su que tu gérais, je me serais pas arrêté!" continua le supposé M. Steiner avec aplomb. Pourtant, elle décida de ne pas se laisser démonter ; tant pis pour la dose de mauvaise foi. " Tu connais pas Ariel la petite sirène ? Je suis pas une super-héroïne moi, ça se voit non ? Et puis j'aime bien chercher des trucs chelous, toussa. Et je t'ai dit, MERCI bonhomme! Et puis elle est très bien ma couleur, c'est ma vraie. " Pourtant, alors que ces mots sortaient de la bouche la journaliste catastrophe, cette dernière comprenait bien qu'en face, son interlocuteur s'impatientait devant son comportement, qu'il en était horripilé et essayait de comprendre ce qu'elle foutait là. Putain, il aurait pas juste pu la ramasser, partir, l'oublier et la laisser le suivre tranquilou pépère? Et elle avait beau déja avoir eu affaire à ce genre de situation un nombre incalculable de fois, jamais elle n'avait eu ces réponses agressives et ce regard qui devenait de plus en plus glacial. Et puis, un flic...
Voilà pourquoi après avoir tenté nombre de mensonges qu'elle savait bien irrecevables, surtout de la part d'un policier, elle avait fini par rebrousser chemin, réfléchissant déja, les quelques secondes que cela avait duré, à comment faire, la prochaine fois, pour ne pas se faire reconnaitre. Bon, après tout, il n'avait pas vu ses yeux, encore, ça, elle pourrait les montrer... C'était sans compter sur son cher sac, qui, comme à son habitude, était resté derrière elle, sur le trottoir, attendant patiemment que sa propriétaire vienne le chercher. Oui, mais voilà. Sa propriétaire était une tête de mule, et espérait vaguement s'être trompé jusqu'à la personne visée ; elle espérait surtout recommencer avec plus d'entrainement la manoeuvre sur le vrai Philipp Steiner...
" Agent spécial Philipp Steiner, du FBI. La classe hein, de se faire relever par un flic comme ça quand on se ramasse? " Son sac en main, elle mit ses lunettes de soleil sur son crâne, dévoilant ses yeux clairs de rousse. " T'es sûr que c'est toi ? " insista-t-elle d'un ton plaintif, une grimace désespérée déformant l'alignement habituel de ses sourcils. Puis, elle se redressa, fière, pour répondre à la seconde partie de la réplique du brun : " Ouais, j'avoue ça pète, je pourrai raconter ça sur... à mes potes ! " Elle se racla la gorge, gênée par sa propre bêtise, tout en le regardant sortir un billet. La jeune femme tendit même la main jusqu'à ce qu'elle comprenne que ça n'avait rien à voir avec le fait de repayer une cravate à Petit Pois. " Prostituée alors ? Ou simplement menteuse ? Allez, on va dire que j'y crois. Du coup, tu prends ce billet, je t'emmène à ma voiture et on justifie un peu le fait de se tutoyer? " Ouch... Alors qu'il l'agita sous son nez, la demoiselle fit un mouvement de recul en haussant les sourcils. " Quoi, j'ai vraiment l'air d'une pute ? Et en plus, je vaux que ça ? " Sidérée par les problèmes qu'elle venait d'énoncer, elle eut grand peine à faire monter les paroles qu'il ajouta à son cerveau. " Ou bien je t'emmène au poste et je te fais passer un ou deux tests pour voir ce que t'as pris pour être cheloue comme ça et si je trouve un truc, je te coffre. "
Elle haussa les épaules lorsque les informations parvinrent jusqu'à ses neurones. De ce côté là, elle n'avait rien à se reprocher. Non, c'était son état normal, au grand désespoir de bien des individus, d'ailleurs. " Ou alors, tu me dis simplement la vérité et tu ne sacrifieras ni à ta vertu, ni à ta dignité. Alors ? "
Il fallait l'admettre, il avait du cran. Bon, en même temps, c'était son job. Mais elle aussi, elle était têtue. " Et en quoi ce que je fais là t'intéresse si particulièrement ? T'as pas d'autres façons d'avoir des nanas à tes pieds? " finit-elle par s'enquérir, insistant sur le tutoiement, en haussant les sourcils, le minois éclairé par la fierté qu'elle avait de lui tenir tête en cet instant précis. Surtout qu'elle était bien consciente que ça ne durerait pas. Et tout en continuant de le fixer de ses iris clairs, la jeune femme agrippa le billet. Ça ne marchait pas selon ses règles à lui, même s'il avait la classe et qu'elle, elle avait filé son collant. " On va dire que c'est pour la cravate d'un chat en détresse. " Pourtant, elle attendit, là, sa main rejoignant celle de l'agent du FBI sur ce billet, son regard plongé dans le sien, attendant une quelconque réaction. S Elle aurait sans doute pu lui dire qui elle était, ce qu'elle faisait ici. Sans doute le ferait-elle, d'ailleurs, plus tard. Mais elle savait aussi que dévoiler son identité serait tirer un trait de certains aspects du personnage qu'il était dans la réalité, de ce qu'il avait à cacher.
La demoiselle, par acquis de conscience, tenta un dernier tour de force, tout en continuant de fixer Philipp Steiner. " Je suis étudiante, j'ai fait une soirée déguisée, j'ai bu quelques bières et je cherche pas d'emmerdes. Enfin, c'est pas volontaire. " Ca passe ou ça casse. Suspense. C'était un peu comme un jeu : allait-il la croire, ou non? Et ça, pour Saskia, ça n'avait pas de prix.
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| Sujet: Re: ' Well you can run away but I know where you hide ' ;; Philipp Lun 17 Aoû 2015 - 22:47 | |
| Je n'avais jamais été fort patient, en tous cas pour rien qui aurait pu être réglé immédiatement. Là, j'étais plutôt du genre inquisiteur, attendant avant de trancher une bonne fois pour toutes sur le jugement à avoir aussi bien sur la situation que sur la personne qui me faisait face. J'optais pour quelque chose de négatif ou bien de très négatif. Franchement, quand on en arrive à ce stade, les choses ne peuvent plus vraiment se terminer dans la sérénité. Quoiqu'il en soit, je sens que la jeune femme elle-même commence à se douter que si elle va toujours plus loin, l'affaire toute entière risque bien de lui retomber dessus ! Piégée, elle a ce regard qu'ont parfois certaines bêtes quand elles se retrouvent acculées par plus grand et plus belliqueux qu'eux-mêmes. Sa réponse me surprend, non pas par son contenu mais sur le ton sur lequel elle me balance. Je souris, vaguement amusé par l'image que j'avais en tête.
| Quel chat dandy, porter des cravates et tout le bordel. Pourquoi lui avoir volé, alors, si c'était à lui? |
Pour se déguiser, j'avais bien compris l'idée mais je ne faisais que la confronter au burlesque de la situation, ainsi que ce qu'elle avait de dangereux. Il me semblait évident maintenant que cette nénette n'était absolument pas quelqu'un d'anodin et que sa présence ici n'était pas due au hasard. Elle était déguisée en petite fliquette de carnaval et s'était étalée de tout son long juste derrière moi. Donc elle avait dû croire à une quelconque chance à son imposture, quel qu'ait été son but. Je me demandais si elle faisait partie de ces gens sur internet qui vivaient du nombre de vues de leurs vidéos de cancres, avait-elle cherché à me piéger. Si c'était le cas, elle était tombée sur le mauvais cochon. Pas de chance ! Pour le coup, un vrai sourire, bien que ténu, tira le coin de mes lèvres à sa répartie. Elle était dans la merde et jusqu'au cou, mais elle pouvait pas s'empêcher de continuer à lâcher ses conneries. Incroyable, tout bonnement incroyable.
| Quoi, c'est du vrai ? T'as du pot qu'il pleuve presque jamais, ici... |
Okay, elle était vile et facile mais je m'en fiche. On se paie ma tête et j'aime pas ça, ou bien elle est vraiment une givrée dans sa tête et elle y verra pas forcément une insulte. Allez savoir. J'ai vraiment envie d'un verre maintenant, putain ! Quoiqu'il en soit, je me retrouve de nouveau le cul dans l'eau quand la rouquine tire ses lunette sur sa chevelure et dévoile de beaux yeux, qui contrastent avec ses cheveux de feu. Elle est surprise, et pas qu'un peu. Dépitée, même. Et là maintenant, j'ai confirmation que c'était moi qu'elle suivait. Elle savait qui j'étais, or je n'étais pas là depuis longtemps en ville, je n'étais pas un visage connu ici et n'avait pas encore de réelles habitudes. Et elle était déguisée. Oh, putain. Me dites pas qu'elle était de ces geeks du net à passer son temps à éplucher toutes les infos au peigne fin pour trouver THE scoop qui fera d'elle une célébrité. Et je forçais à peine le trait. Je mâche mes mots, pour me retenir de devenir vraiment méchant. Je la détaille du regard quand elle s'offusque de mes piques.
| Ben franchement, j'en ai déjà vu des plus habillées. Tu espérais ressembler à quoi, avec des collants filés, une jupe déchirée et une chemise mal ajustée. Apprêtée à la va-vite et ce qu'il faut pour retenir l'attention d'un homme lambda... Quant à ce que tu vaux, j'en ai aucune idée, mais comme menteuse tu vaux pas tripette. |
Je secoue la tête et rit doucement à sa pique sur le fait d'avoir des nanas. C'est qu'elle arriverait presque à se faire passer pour la victime quoi, non mais je rêve ! Je la laisse prendre le billet. Je soupire, posant mes doigts sur mes paupières fermées pour me les masser, luttant contre le mal de crâne qui risque de pointer le bout de son nez.
| Tu n'es pas bourrée, je crois pas en tous cas, et les soirées déguisées c'est souvent la nuit, et t'as pas l'air d'avoir de restes... Même si en matant ta jupe et ton collant on pourrait presque croire que t'es effectivement allée à ce genre de soirée. Mais tu connais mon nom. Déguisée en fliquette, pas loin du commissariat, et tu t'es ramassée en courant derrière moi alors que je suis le seul flic de sortie. Alors quoi ? Tu me connais, tu m'as déjà vu. A la télé, quand toute cette merde a été remuée au printemps ? Ou sur internet ? Et tu voulais te faire des frissons en approchant pour de vrai ce sale con de Steiner, pour voir s'il était aussi crâmé qu'on le disait? J'ai raison, ou j'ai pas raison. |
Okay, là j'étais en colère. Pas vraiment contre elle, mais contre le monde entier au sens général. Contre internet et ses rumeurs, contre les médias et leurs infos bidons, contre mon chef qui m'a muté, ma propre connerie et mon inconséquence qui m'avaient conduit, il y a bien des années, à une succession de choix de plus en plus déplorables. Et je finissais là, devant une nénette qui avait peut être la moitié de mon âge et qui me prenait peut être pour la curiosité du moment. Je soupirais. Putain Phil, t'emballes pas. T'es là pour faire table rase. Loin de tout. Du sang. De Jack. De Jana aussi. Loin de tout. Tu dois pouvoir recommencer quelque chose. Je soupire à nouveau.
| J'viens d'te donner un billet, avec, tu vas me payer un whisky et tu te prendras ce qui te chante et tu vas tout me raconter depuis le début. | |
| | | Saskia Reynolds super lama en quête de secrets
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| Sujet: Re: ' Well you can run away but I know where you hide ' ;; Philipp Mar 18 Aoû 2015 - 1:36 | |
| Les deux protagonistes de cette rencontre insolite n'avaient rien pour les rapprocher. Là où l'un gardait un sérieux exemplaire face à une situation improbable, l'autre créait cette situation improbable. Si Saskia avait été moins maladroite, moins bruyante, tout cela ne serait pas arrivé, elle le savait bien. Mais si, dans sa tête, elle s'en mordait les doigts (et s'en mangeait même la mimine), elle ne pouvait faire guère autre chose, à cet instant, qu'improviser totalement, essayant de se laisser porter par les paroles de son interlocuteur ; mais essayant de ne pas se noyer en leur sein. Il fallait qu'elle rattrape la situation. Ses cheveux roux et la tonalité de son cri étaient repérés par Philipp Steiner; peut-être n'était-ce pas si alarmant ? Peut-être pouvait-il bientôt partir, en oubliant ce malencontreux incident de fin de journée ? Pourtant, voir un sourire, aussi léger soit-il, animer le visage du quarantenaire, détendit un peu la demoiselle.
" Quel chat dandy, porter des cravates et tout le bordel. Pourquoi lui avoir volé, alors, si c'était à lui? "
Il rentrait dans son jeu. Et peu importait qu'il se foutait d'elle ou non ;elle ne faisait plus attention à tout cela depuis longtemps. Le plus logiquement du monde, elle répondit par un : " Parce que j'en avais besoin ! " Ben oui, c'était évident, voyons! Un peu plus et elle s'alançait dans un monologue sur les besoins du métier de journaliste, des filatures... mais heureusement, elle eut une vague présence d'esprit de ne pas s'étaler davantage; elle préféra brouiller les pistes comme elle le pouvait. " Mais bon, il avait pas de soirée ce soir, il me l'a gentiment prêtée. " expliqua-t-elle, avec un petit air de Chat Potté en prime, histoire de montrer que baaah, voilà, c'était la cravate à Petit Pois, et que Batman lui avait déchirée. " Allez, donne-moi ta cravate, maintenant. ". Chat Potté, Chat Potté Bon, avec les lunettes, cela se résumerait à une moue enfantine sur ses lèvres...
Et Ô surprise, voici que l'homme mystérieux et trop dark fit un second sourire! Saskia en resta presque interloquée, consciente qu'elle en était la cause. Pourtant, elle ne réagit point négativement. Si elle commençait à agir ainsi, elle ne s'en sortait plus. Le personnage que son tempérament construisait quotidiennement pour accepter son existence aimait la dérision. Il aimait rire de lui-même. Il aimait faire rire les gens, de n'importe quoi, même si c'était de lui. Et il aimait les longues marches sur la plage au soleil couchant, et haïssait les hôpitaux et les cimetières.
" Quoi, c'est du vrai ? T'as du pot qu'il pleuve presque jamais, ici... " Cette réplique fut la preuve qu'il riait d'elle. Mais elle ne pouvait pas lui en vouloir ; ils étaient tellement opposés que n'importe qui de censé aurait fui cette scène pour éviter d'être hanté par des images gênantes. Et puis, au fond, elle la trouvait marrante, cette situation. Une nouvelle aventure! Elle était folle comme une petite fille qui avait reçu un nouveau jouet à Noël, et ne ressentait pas la peur de finir en cellule. " On est vraiment en train de parler météo comme deux vieux sur un banc qui nourrissent les pigeons ? " rétorqua-t-elle sur le même ton.
Il avait l'air énervé, ou amusé, ou les deux, elle ne savait pas trop. Mais elle savait, en tous les cas, qu'elle ne voulait pas se le mettre à dos. Qu'elle ne voulait pas non plus passer pour la petite conne de service. Elle voulait montrer sa répartie, sa présence d'esprit, et qu'elle ne lâcherait pas le morceau parce que monsieur avait genre dix ans de plus que lui et un sans doute un salaire plus élevé. Pourtant, quelque part, malgré sa confiance en elle étonnamment débordante, elle avait espéré qu'il ne s'agisse pas de Philipp Steiner. Elle avait escompté être suffisamment maladroite pour le confondre avec un autre quarantenaire brun. Le silence du concerné parla pour lui. Il s'agissait bien de Philipp, et Saskia était dans la merde, qu'elle veuille ou non. Mais elle décida de ne guère changer de stratégie. Son but était de se faire apprécier pour ses conneries mais aussi peut-être, son petit côté futé et intrépide. Bon, de là à ce qu'il arrête de la comparer à une prostituée... " Ben franchement, j'en ai déjà vu des plus habillées. Tu espérais ressembler à quoi, avec des collants filés, une jupe déchirée et une chemise mal ajustée. Apprêtée à la va-vite et ce qu'il faut pour retenir l'attention d'un homme lambda... Quant à ce que tu vaux, j'en ai aucune idée, mais comme menteuse tu vaux pas tripette. "
Elle haussa un sourcil, puis rétorqua, sèchement mais avec humour : " C'est vrai, tu prouves que je retiens l'attention des hommes lambda. " Elle savait que c'était faux, qu'il était tout sauf un homme lambda. Les traits de son visage, son regard, sa démarche, son allure dans son entièreté criait l'inverse. " A ma décharge, je suis pas sortie de chez moi les collants filés. " compléta-t-elle, une petite moue vexée sur son petit minois. C'était vrai, elle n'avait pas eu le temps de parfaite le déguisement. Elle s'en voulait. Elle aurait pu juste sortir avec un foulard sur la tête, un chapeau, ses lunettes de soleil et une loupe, comme d'habitude, elle se serait moins faite remarquer...
Lorsqu'il secoua la tête en riant doucement, Saskia comprit qu'ils allaient avoir difficilement de bons rapports. Elle n'y mettait pas du sien, mais lui non plus. Pourquoi ne voulait-il pas juste laisser tomber, aussi? Elle finit par se saisir du billet, non peu fière de son geste. Il se massa les paupières. La rousse ne réagit pas et attendit la suite. Car elle le savait, il prenait son élan pour continuer ses discours de flic fouineur. Bon, en cela, ils était semblables...
" Tu n'es pas bourrée, je crois pas en tous cas, et les soirées déguisées c'est souvent la nuit, et t'as pas l'air d'avoir de restes... Même si en matant ta jupe et ton collant on pourrait presque croire que t'es effectivement allée à ce genre de soirée. Mais tu connais mon nom. Déguisée en fliquette, pas loin du commissariat, et tu t'es ramassée en courant derrière moi alors que je suis le seul flic de sortie. Alors quoi ? Tu me connais, tu m'as déjà vu. A la télé, quand toute cette merde a été remuée au printemps ? Ou sur internet ? Et tu voulais te faire des frissons en approchant pour de vrai ce sale con de Steiner, pour voir s'il était aussi crâmé qu'on le disait? J'ai raison, ou j'ai pas raison. " Silence. Elle soupira, et s'enfonça dans son mensonge ; elle le savait pas si absurde que ça... Non? " J'ai dormi chez quelqu'un pour décuver, je rentre seulement. J'ai eu quelques accidents textiles avec des potes, c'est pour ça, la jupe. Et je connais pas ton nom! " nia-t-elle, la voix montant dans les aigü, le visage levé, les sourcils relevés comme pour apporter une exactitude à ses paroles.
Mais c'était sans compter sur son caractère capricieux et changeant. Elle regarda des deux côtés, comme pour surveiller que personne ne les écoutait, puis approcha son visage de celui de Philipp pour lui révéler ce qu'elle annonçait comme étant LE secret, LA clé, l'explication. " J'ai pas besoin de frissons; heureusement, d'ailleurs, tu me fais pas de frissons. Par contre, c'est vrai, t'es arrangé, putain. " La jeune femme accompagna sa dernière phrase par une grimace de compassion.
S'il s'agissait d'un aveux? Peut-être bien, enveloppé d'une bonne dose de légèreté et de fantaisie . Mais chhhhht. Elle guetta de nouveau autour d'eux puis recula son visage, levant les yeux au-dessus d'eux, songeant déja à autre chose. Que mangerait-elle ce soir ? Elle n'en savait rien, c'est vrai, elle avait des courses à faire, d'ailleurs, elle avait oublié la liste d'Isla sur la table de la cuisine... Bon, au pire, y'avait les croquettes de Petit Pois. Elles n'étaient pas si dégueu, elle en avait mangé après quelques verres de Penderyn l'autre fois.
" J'viens d'te donner un billet, avec, tu vas me payer un whisky et tu te prendras ce qui te chante et tu vas tout me raconter depuis le début. " La journaliste sursauta. Elle avait presque oublié sa présence ici, et puis celle de Philipp Steiner, aussi... Avec un air absent, elle fixa le billet qu'elle faisait machinalement tourner dans sa main. Son regard se redressa vers celui du policier. " Non, j'ai une meilleure idée, vieux schnock. " contra-t-elle. Elle avait perdu du terrain avec son espèce de confession, il lui fallait à présent affirmer son petit caractère. Il devait haïr les journalistes. Avec ce qu'elle avait lu la nuit précédente, il aurait été difficile d'en faire autrement. Les mots avaient été durs, irréfléchis. Les journalistes, parfois, écrivaient un article comme un romancier pond un roman pour ménagères de plus de cinquante ans. Saskia savait cela. Et elle savait aussi qu'il y avait tant qu'elle ignorait, à propos de tout ça. Elle l'attrapa par le bras, et sans crier gare, l'emmena vers la boutique de fringues la plus proche, à quelques mètres de là. " Allez, si t'es sage, t'auras ton whisky! " Elle sentit sa résistance, le lâcha, puis rentra dans la boutique. Il lui fallait un air décent, et une cravate. Et une raison de bouger comme elle le voulait, plutôt que de boire un coca ou un café devant une table, comme tout le monde.
Et puis, on ne savait jamais, peut-être qu'elle pourrait s'éclipser de la cabine d'essayage...
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| Sujet: Re: ' Well you can run away but I know where you hide ' ;; Philipp Mar 18 Aoû 2015 - 18:27 | |
| Je commence à me dire que j'ai loupé un truc. Pour que cette fille loufoque me tombe dessus comme ça, ça ne pouvait pas être un pur hasard, coïncidence où la seule nénétte complètement siphonnée du coin tombe comme de bien entendu sur le type le plus aigri à des kilomètres à la ronde. Les gens du crû devaient donc statistiquement être assez barrés eux-mêmes, ou alors c'était moi qui était en décalage. Sachant cela, devinez quelle était l'explication que je choisirais le plus volontiers ? Je levais les yeux au ciel quand la jeunette me répliqua du ton de l'évidence qu'elle avait eu besoin de cette maudite cravate. Ca, je crois que je l'aurais deviné tout seul, sans son aide. Je soupirais pour la énième fois quand elle me dit que le chat n'avait rien de prévu et donc qu'elle l'avait réquisitionnée, avant de me demander, non, de m'intimer, de lui donner ma propre cravate. Je fronce à nouveau les sourcils, peu ému de sa bouille dédiée à la réclame.
| Quoi ? Et tu veux pas dix balles et un mars pendant qu'on y est? |
Nan mais genre, j'allais filer ma cravate à cette cheloue comme ça, là ? Cette cravate... Comme tout le reste de mes fringues, elle avait des années. Avant que Jana se tire avec le gosse, à l'époque où elle n'essayait pas de compliquer ma vie. Cela dit, elle avait depuis longtemps réglé ce petit problème en disparaissant purement et simplement de celle-ci. Mais je tenais à mes fringues. Pas par affection propre, mais par tout ce que j'avais vécu dedans, quelque part. Alors filer l'ex-cravate préférée de mon ex-femme, c'était hors de question. Je la dévisage quand elle réplique, piquante.
| Mais je suis vieux ! |
Je ne peux plus m'empêcher de ricaner lorsque la fillette me tacle, sur le fait qu'elle attire effectivement les hommes lambdas, avant de retourner bouder sur sa tenue.
| Ravi au moins d'avoir pu servir à quelque chose aujourd'hui! |
J'essaie de la dévisager lorsqu'elle me raconte qu'effectivement, elle avait bien dormi chez quelqu'un d'autre, que sa tenue négligée était le résultat de la soirée qu'elle avait passé là bas, et que non non non, elle ne connaissait pas mon nom. Je fais quoi. Je la plante là, ou je l'embarque juste parce qu'elle me prend pour un con ? Ou alors je la laisse se dépêtrer de ses propres conneries, ce qui serait une véritable épreuve pour elle sur le long terme. Je la dévisage, sans bouger ni plus sourire quand elle continue à me rabrouer.
| Mon ex-femme serait doublement d'accord avec toi. |
J'étais un peu amer, mais je comprenais mal pourquoi je devrais encaisser les piques d'une gamine qui, selon toute vraisemblance, m'avait suivi. Je m'attends à noyer tout ce que cette fillette a fait remonter à la surface dans un bon verre de bourbon, mais voilà qu'elle me contre à nouveau. La fille m'entraîne dans une boutique de fringues en tirant sur mon bras. Je résiste, je n'ai pas très envie de m'afficher avec une fille dont j'avais peut-être le double de mon âge. Elle me promet un whisky et même si je me stoppe pour la regarder entrer, je réfléchis et tranche en quelques secondes. Bien sûr qu'il faut que je la suive. Je veux savoir qui elle est, et je veux qu'elle avoue tout ce que j'ai pensé déduire. Une fois à l'intérieur, je suis submergé d'odeurs et de souvenirs qui vont avec. Cela fait combien de temps que je ne suis plus entré dans pareil endroit?
| Si tu m'as fait entrer ici pour que je te conseille... | Je promène mon regard sur les étalages. | C'est pas ici que tu trouveras une cravate de qualité. Tu ne trouveras que le même genre de saloperie que j'ai découpé ; sympa mais aucune rigidité... Encore un coup à t'étrangler avec. |
J'avais eu envie de conclure que tout ça, c'était parce qu'elle était teubée et qu'elle savait pas faire un nœud correctement. Mais malgré moi, elle m'éloignait de mes pensées, de mes fantômes. Prolongeons ça quelques instants.
| C'est habituel chez toi, d'inviter des agents du FBI parfaitement inconnus à faire les boutiques avec toi, ou c'est juste un autre stratagème pour détourner mon attention. | |
| | | Saskia Reynolds super lama en quête de secrets
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| Sujet: Re: ' Well you can run away but I know where you hide ' ;; Philipp Mar 29 Sep 2015 - 22:27 | |
| La boule d'énergie qu'était Saskia ne pouvait s'empêcher de laisser son esprit partir dans tous les sens, comme hors de contrôle en cet instant pourtant fatidique. Car en face d'elle se trouvait un policier ; et s'il pouvait déja, à cause de cette malencontreuse expérience, sans doute ruiner sa carrière de journaliste d'investigation, il pouvait en plus la foutre derrière les barreaux. Parce que oui, bon, Saskia était bonne enquêtrice, mais niveau légalité, elle n'était pas la pro du siècle. Effectivement, la protection de la vie privée, avec la rousse, en prenait un bon coup... Et si elle n'avait pas été aussi maladroite, elle n'aurait jamais eu ce problème, et aurait pu continuer ainsi à jouer à l'Inspecteur Derrick en toute tranquillité. Oui, mais voilà... Il fallait se rendre à l'évidence, la jeune femme n'avait aucun équilibre aucun sens de la marche, aucune adresse. On lui avait déja soupçonné des problèmes d'oreille interne, de concentration. Mais le fait était que si de nature, elle avait toujours eu ces soucis, sa maladie n'aidait pas franchement, laissant ses membres, lorsqu'ils n'étaient pas horriblement douloureux, engourdis et incapables de répondre à son cerveau. Mais bon... officiellement et officieusement (enfin pour tout le monde, hormis son neurologue), il ne s'agissait que d'une maladresse désormais légendaire dûe à un manque de concentration évident. Alors, il n'y avait pas de problème, et elle se devait d'assumer ses bêtises...
" Quoi ? Et tu veux pas dix balles et un mars pendant qu'on y est? " Saskia beugua un instant, puis repris du poil de la bête. " Quoi, t'as des mars ? " Un petit en cas pour se remettre de ses émotions ne serait effectivement pas de trop. Et même si elle était bien consciente que la remarque de M. Steiner était on ne peut plus ironique, elle ne pouvait s'empêcher d'espérer qu'il avait amené des Mars pour son propre quarte heures, et serait prêt à en offrir un à la rousse en détresse sans cravate qui s'était vautrée devant lui comme une gamine qui court derrière un ballon.
" Mais je suis vieux! " contra-t-il. Oh, dis donc ... Peut-être n'avait-il pas de si grosses chevilles? Elle baissa les yeux sur les ses pieds (enfin, ses chevilles, en fait, du coup), puis regarda de nouveau le visage de son interlocuteur. Il avait l'air fatigué, accablé par la vie sans doute. Son regard en disait long sur son passé ; si elle ne pouvait précisément l'imaginer, elle comprit bien aisément qu'il avait vu plus que la plupart des passants qu'ils empêchaient tous deux de laisser tracer leur route sur le trottoir. Son visage était creusé, sa peau pâle. Cependant, elle s'enquit de voir certains détails, et passa sa main dans ses cheveux. Niveau cheveux blancs, ça allait. Et c'est le plus naturellement du monde qu'elle répondit : " Ouais, c'est vrai! " Les codes sociaux auraient voulu qu'elle mente, mais Saskia n'était pas du genre à mentir. Elle accompagna ses paroles par un radieux sourire. Pour elle, l'âge n'était pas une insulte, et elle ne voyait pas le mal à dire la vérité. Enfin, au moins pour ça, en fait... "T'as du pain pour les pigeons? " continua-t-elle, cette fois-ci, certes, pour se moquer.
Mais Philipp Steiner finit par perdre le sourire moqueur qu'il arborait depuis qu'ils avaient commencé à parler. Finalement, elle se demanda s'il ne le préférait pas lorsqu'il la prenait pour une attardée. " Mon ex-femme serait doublement d'accord avec toi. " Elle perdit tout entrain et soupira. Dans ces cas là, les gens normaux réconfortaient l'autre, lui offraient une boisson chaude ou du chocolat, lui disait que tout allait bien se passer... Elle tenta de dire quelque chose mais n'y parvint pas. Elle n'était guère habituée à sortir ce genre de mots... " Allez mon vieux, une de perdue, dix de retrouvées! " finit-elle par articuler après quelques essais ratés faisant songer à un AVC en cours. Elle ponctua ses mots par une tape amicale sur l'épaule et un rire gêné. Vite, vite, que quelque chose se passe : une invasion extra-terrestre, un meurtre à l'arrêt de bus, Angelina Jolie qui jette son chewing-gum, n'importe quoi! Saskia fit demi-tour et eut la brillante idée d'emmener le vieil homme dans un magasin de fringues.
Lorsqu'elle passa le pas de la porte d'entrée, elle retrouva le sourire. Il y avait quelques fringues au sol, une musique de merde qui passait, un vendeur aux cheveux longs qui remettait des cintres sur des portants, une jeune fille qui essayait de convaincre sa mère de lui acheter une mini-juppe. Saskia, elle, commença à courir vers un rayon en sautillant à moitié, le sourire aux lèvres, prête à crier à l'attaque... Oh, oui, elle était prête, mais c'était sans voir ce petit portant, là, caché, qui dépassé, et lui coupa la respiration en la pliant presque en deux. Elle s'arrêta, l'air éffaré voire assomé, puis contourna doucement la barre en métal, la guettant comme une proie guette son chasseur, avant de recommencer à courir, la main sur l'abdomen.
" Si tu m'as fait entrer ici pour que je te conseille... C'est pas ici que tu trouveras une cravate de qualité. Tu ne trouveras que le même genre de saloperie que j'ai découpé ; sympa mais aucune rigidité... Encore un coup à t'étrangler avec. " l'entendit-elle dire à quelques mètres d'elle. " Ben dans ce cas, je t'en achète une, et tu me donnes la tienne ? " répliqua-t-elle en ayant retrouvé son sourire, sentant tout de même que sa respiration avait du mal à revenir à la normale.
" C'est habituel chez toi, d'inviter des agents du FBI parfaitement inconnus à faire les boutiques avec toi, ou c'est juste un autre stratagème pour détourner mon attention." " Ben la dernière fois j'ai invité James Bond mais il était occupé alors j'me rattrape avec toi tu vois. " Elle croisa son regard, continua de sourire, puis, plus vite que l'éclair, attrapa la première robe qui lui passait sous le nez (haha oui, une robe avec des papattes qui lui passe devant, tout à fait!) et courut jusqu'aux cabines d'essayages.
La jeune femme entendit une des employées du magasin lui dire quelque chose, mais ne la regarda même pas tout en lui répondant "Ouais, ça va et toi?" puis ouvrit la première cabine. " Oups, pardon! " fit-elle en refermant aussi rapidement le rideau qu'elle ne l'avait ouvert, puis se rua dans la cabine voisine en essayant de fermer le rideau derrière elle. Ca n'allait plus. Il fallait qu'elle agisse, et elle ne voulait pas qu'il lui sauve la vie deux fois. Elle avait réussi à sauver les apparences quelques instants, mais là... Elle enleva tout son déguisement brutalement, entendit quelques bruits de déchirure puis celui du tissu qui touche le sol. Enfin, elle poussa un râle de plaisir et se laissa tomber le long de la cloison de la cabine. La jeune femme pouvait ENFIN respirer. Elle se massa le ventre, qui commençait à prendre des couleurs étranges, et se laissa aller à une des inspirations plus profondes et haletantes. Elle s'en foutait, personne ne la voyait, là, étalée comme une merde dans la cabines, ses jambes recroquevillées devant elle, ses fringues de la police chiées comme si elle avait eu une envie soudaine de relations intimes. Elle s'en foutait, personne ne la voyait. " Excusez-moi, mademoiselle... " fit une voix. Saskia tourna la tête et soupira. Elle n'avait pas totalement fermé la cabine, et la vendeuse à qui elle avait demandé des nouvelles était en train de lui expliquer comment fonctionnaient des cabines d'essayages au XXIe siècle. " Comme je vous disais, vous devez prendre ceci ..." Elle lui tendit une pancarte avec inscrit dessus le chiffre 1. " Et maintenant, je vais fermer votre cabine, excusez-moi, ces rideaux sont difficiles à tirer... "
Et là, Saskia eut un énorme fou rire. Sans doute devait-il ressembler à celui d'une sorcière ou d'une démente. Mais le plus important, c'était que son abdomen la faisait encore plus souffrir... Dans quelques instants, elle sortirait voir où était le petit Philipp. Le pauvre, seul, en zone ennemie... Enfin, si ça lui évitait de payer un whisky et de finir derrière les barreaux...
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| Sujet: Re: ' Well you can run away but I know where you hide ' ;; Philipp Mar 6 Oct 2015 - 22:07 | |
| Stratagème, stratagème... IL ne serait quand même pas super élaboré. Mais ce qu'il y avait bien une fois qu'on sortait des coins un peu chauds, c'est que la peur de l'uniforme bleu est encore prégnante dans quantité de milieux sociaux. Oui, on se fait insulter à longueur de journée, mais vous verriez la quantité de mec qui fait dans son froc quand on les choppe à téléphoner au volant ou ce genre de connerie... Bon forcément, avec mon costard tiré à quatre épingles, la seule chose qui soit encore un peu ordonnée dans ma vie d'ailleurs, mon apparence. Quand je me traîne pas des cernes de dix pieds de long ou que je sois pas un peu trop palot. Bon d'un autre côté, il vaut mieux ça qu'arborer le teint rougeaud partagé par un si grand nombre de mes camarades et collègues... Chacun porte sa croix comme il le peut. Et le truc avec ce genre de choses, c'est que le poids ne se fait jamais plus léger au fil des ans, vous pouvez me croire. C'est plutôt l'inverse. On s'épuise, sur notre chemin de croix personnel, sur notre existence. Je ne sais pas si rencontrer une jeune femme comme elle contribue à rendre tout ça plus dur ou plus facile. D'un certain côté, autant de vivacité et de ténacité, ça force le respect, ça vous fout un bon coup de fouet même, ça c'est clair. Mais autrement, il faut quand même dire que... C'est agaçant. Ca file mal au crâne. En fait, je sais pas si c'est le genre de fille qui après quelques entrevues donne envie de l'épouser, ou simplement de tirer son flingue pour remédier à une espèce d'erreur de la nature.
Allez savoir, la vie est pleine de choix de merde.
Comme quand elle me demande si j'ai des mars. Je ne daigne même pas lui répondre et soupire, alors qu'elle est aussi impossible qu'elle en a l'air. Je ne cherche même pas à comprendre, à quoi bon ? Chaque patelin a son lot d'excentriques, et ma spécialité est justement de les débusquer. Je lève les yeux au ciel quand elle convint de ma vieillesse. Je ne vais pas surenchérir, la conversation allait vraiment devenir déplacée, à force.
| Pas de pain pour les pigeons, je les garde juste pour ceux qui me chercheraient un peu trop... |
Pas vraiment une menace, mais pas totalement anodin non plus. Je ne peux pourtant pas m'empêcher de lâcher une exclamation quand elle m'appelle « son vieux » et qu'elle me balance un adage vraiment stupide.
| Seigneur Dieu, pitié, pas dix. Déjà rien qu'une c'était le bordel. |
Ce n'était pas pour me plaindre mais franchement, il ne fallait pas me pousser beaucoup plus loin pour me rappeler des souvenirs franchement pas glops, alors que j'avais été le plus parfait artisan de ma propre déchéance. Je manque d'éclater de rire quand elle se mange le mobilier. Cette fille est une vraie catastrophe. Du genre à provoquer par accident la surchauffe de la centrale la plus proche ou d'être à l'origine d'un tsunami. Comme la bestiole dans le dessin animé que regardait Jack, tiens. Cet espèce d'écureuil préhistorique qui provoquait toujours des drames. Ben elle semblait faite dans le même moule, celle là.
| T'auras pas ma cravate, pousses pas trop hein. |
On était là pour lui en reprendre une. Parce que j'avais que ça à faire et quelques dollars à gaspiller. Je ris doucement à sa blague sur James Bond alors que la drôlesse déjà s'esquive. Trop vite, bien trop vite pour moi. Et je me retrouve avec des regards inquisiteurs qui me suivent, qui me jaugent. Qui est cet homme ? Pourquoi avec elle ? C'est sa fille ? C'est sa copine ? C'est un pervers ? L'ambiance m'oppresse bien vite et je décide de me ficher des apparences, pour m'engouffrer dans le coin des cabines. Je peux pas tirer le rideau comme ça mais la fille a encore une crise de rire à l'intérieur et elle semble tellement à côté de ses pompes que je me demande qui est le plus en danger ici, d'elle ou de moi. Je toque donc sur l'inter-cloison, entre deux cabines.
| T'as pas bientôt fini oui, on n'est pas là pour que tu refasses ta garde-robe, si ? Tu devais juste prendre une cravate! |
Je perds patience et je me sens pas à l'aise. Combo mortel prêt à faire dire n'importe quelle connerie.
| Bon, t'arranges ou j't'arrange, mais va falloir choisir ! Tu te touches ou quoi? |
La perte de patience est la pire ennemie du flic. |
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| Sujet: Re: ' Well you can run away but I know where you hide ' ;; Philipp | |
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| | | | ' Well you can run away but I know where you hide ' ;; Philipp | |
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