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| « Braquage à l'irlandaise » - Philipp S. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: « Braquage à l'irlandaise » - Philipp S. Jeu 20 Aoû 2015 - 12:58 | |
| Ce qu'il y avait de mieux après une longue semaine de travail dans une taverne ? Pouvoir finir la soirée tranquillement pour rentrer à la maison et se dire qu'on ne travaillait pas le lendemain. Enfin s'était assez relatif puisque même lorsque c'était son jour de repos, Alastriona trouvait toujours quelque chose à faire. Pas facile en effet de se défaire des vieilles habitudes, surtout quand celles-ci consistaient à se lever à 6h du matin et s'occuper de la maisonnée. Elle aurait le temps de se reposer quand elle serait à la retraite.
La musique venait encore égailler la soirée qui était entrain de se terminer, enveloppant la taverne dans une joyeuse ambiance irlandaise de fin de service. Alastriona finissait de laver les verres qu'elle avait mis dans l'évier. Le chiffre d'affaire était correcte pour ce soir. Certes pas de quoi fouetter un chat, mais il n'y avait pas affluence tous les soirs non plus. Surtout des habitués qui aimaient l'endroit et appréciait faire la conversation avec le O'Callaghan présent. Pour l'heure Dagan était parti ramener les enfants à la maison pour éviter de les avoir dans les pâtes. L'irlandaise était aux commandes, observant la salle qui se vider de moitié pendant qu'on lui lançait des "Bonne soirées" avant de passer la tête par la port d'entrée. Après cinq ans en Californie, la famille s'était assez bien implanté dans le paysage. Au début Alastriona avait éprouvé quelques doutes par rapport à cette folle aventure, mais finalement beaucoup de compatriotes s'étaient exilés dans ce coin de paradis ensoleillé. Le dépaysement n'avait pas été aussi difficile que ça en somme.
Sirius dormait derrière le comptoir, roulé en boule sur la vieille couverture en tartan qui lui servait de tapis. Le chien-loup n'avait de cesse de bouger les oreilles en direction des différents sons qu'il entendait dans la taverne. Pourtant il gardait les yeux clos, poussant quelques soupires. Dur la vie de chien... Sa maîtresse continuait de ranger tranquillement les verres, accrochant les verres à pieds au dessus de sa êtes, les pintes sur le meuble derrière, etc. Autant dire qu'elle avait l'habitude. Ce fut alors que quelqu'un entra dans la taverne.
- Désolé monsieur on ferme, dit-elle machinalement tout en gardant le sourire.
Pourtant il continuait de s'approcher du comptoir, une de ses mains dans la poche de son sweat à capuche. Sentant l'inconnu approcher, Sirius leva la tête, suspicieux mais se gardant bien de grogner pour ne pas signaler sa présence. Alastriona faisait face au meuble qui contenait la plus part des bouteilles d'alcool et derrières elles, un miroir. C'était dans celui-ci que la mère de famille vit l'homme sortir une arme, un 9mm, pour la pointer sur elle.
- Files moi la caisse, ordonna-t-il sous sa capuche.
Sirius observait l'arme qui dépassait au dessus du comptoir en direction de sa maîtresse. Sournoisement il se leva, filant à l'opposé du comptoir pour ne pas se faire voire. Alatriona poussa un soupire désabusé. Dieu que tout cela lui rappelait Dublin quand elle débutant dans la gérance de pub. Néanmoins, elle continuait d'essuyer la pinte de bière qu'elle avait dans les mains, se retournant tranquillement pour faire face à l'énergumène. Il y avait toujours cette petite pointe de frayeur quand quelqu'un pour braquait une arme dessus. Après tout on était jamais qu'à un cheveu de se prendre une balle. Et Dagan qui n'était pas là...
- Bien sûr, je vous serre un galopin avec ça ? demanda-t-elle avec une pointe de sarcasme dans la voix.
La réplique semblait légèrement déstabiliser l'énergumène, mais pas assez au goût de l'irlandaise. Il pouvait se mettre le doigt dans l’œil s'il pensait qu'elle allait lui donner quoi que ce soit... Comme si c'était si difficile que ça de se trouver un Job dans une ville aussi active qu'Huntington Beach. |
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| Sujet: Re: « Braquage à l'irlandaise » - Philipp S. Jeu 20 Aoû 2015 - 19:33 | |
| La musique est potable, le whisky l'est forcément et je suis là, après une dure journée de travail, à compter les heures qui passent et à échanger avec un vieux pilier de comptoir, un irlandais, qui me raconte sa période chez les rangers, un vrai dur. Et comme beaucoup de compatriotes américains, convertis au rêve démocratique et méritocratique -plein de choses en -tique- qui nous avaient bien fait rigoler une partie de la soirée, il était bourré de symptomes d'un bon vieux stress post-traumatique. Mogadiscio et tout le bordel. Quand je lui avais lâché que moi, j'avais fait la Légion, s'était alors ensuivie une longue conversation d'ivrognes, ponctuées de secrets et d'éléments confidentiels murmurés entre deux toasts aux copains, à l'armée et aux petites chéries de nos aventures étrangères. Ca avait chauffé dur, en Afgha. Je le savais déjà parce que je regardais les infos et parce que j'avais eu un double-intérêt à suivre ce micro-conflit dans le tiers monde, dans un pays qui n'intéresse personne ; j'avais des copains chez les ricains et chez les français, alors forcément... Et plusieurs de mes collègues, réservistes, y étaient allés aussi tandis qu'on recrutait carrément d'anciens officiers de renseignement ou d'anciens policiers militaires qui avaient été basés à Bagram. Bref. Du whisky, et une assiette de trucs à grignoter. On fait parfois de ces rencontres, dans les bars. Des épaves humaines aussi malheureuses que nous, c'est dire.
Le temps file, les gens partent. Je mange, je bois. J'alterne. Whisky quand le sujet est douloureux, bière irlandaise quand c'est plus léger. Avec ce genre de boisson, on a à boire et à manger en même temps, c'est quand même assez fabuleux. Mon comparse s'excuse et part aux chiottes alors que le bar commence à se vider doucement. Je n'ai aucune idée de l'heure, je ne porte plus de montre depuis que je l'ai cassée en opération, et je ne regarde jamais mon téléphone. Trop de mauvaises nouvelles, et de toute manière le boulot, dans ce patelin paumé, n'allait pas m'appeler pour les broutilles qu'ils avaient à gérer pendant les gardes de nuit ; conduites en état d'ivresse, tapages nocturnes, de temps en temps des disputes conjugales ou des trucs plus graves, mais si rarissimes que je n'aurais jamais pris les paris là-dessus. Pourtant, je redresse le regard de la télé dans le fond en entendant quelque chose, qui n'a pas réveillé mon instinct de suite. La porte qui s'ouvre de l'extérieur. Tiens, quelqu'un qui rentre à cette heure-ci ? Ca va être fermé, là, non ? Je me retourne pour regarder l'impromptu, qui essaie de tirer la caisse.
Je jure dans ma barbe. Putain, j'ai vraiment pas de chance. J'hésite un moment. Je me demande si ce serait pas plus sage d'attendre l'arrivée des gars en bleu. Mais bon. Il est armé, ce bougre-là. Je jure plus fort en me levant de mon tavouret. Y'a des fois, on se la joue à l'esbrouffe. D'après le psy, ce sont des pulsions auto-destructrices, mais cet enfoiré n'est jamais allé sur le terrain.
| Vous... Vous inquiétez pas, madame. Ce sale con va pas utiliser sa pétoire en présence d'un agent fédéral, hein? Et ce serait encore plus con de m'abattre pour les deux ou trois cent dollars qu'il doit y avoir dans la caisse, hein ? Surtout que beaucoup de gens utilisent leur carte de paiement, maintenant. |
Et pour appuyer mes mots, je sors ma plaque, que je montre. Allez, casses toi gros teubé, laisses moi obtenir un p'tit canon de remerciement avant d'aller me coucher.
| Vous avez combien, vous, dans votre caisse ? Pour de vrai ? |
Mens, sympathique petite barmaid. T'as du kilométrage mais t'es sympa et jolie, je voudrais pas qu'un connard désespéré ne t'abîme. Allez, pitié, m'oblige pas à sortir mon arme. Dans mon état, je vais finir en taule si je l'utilise. Et toi, tu finiras en steak haché. Et peut être d'autres aussi... |
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| Sujet: Re: « Braquage à l'irlandaise » - Philipp S. Jeu 10 Sep 2015 - 13:11 | |
| Une mauvaise journée n'était pas toujours de notre fait. Bien souvent une mauvaise journée pouvait dépendre de l'acte des autres. En l’occurrence ce soir là, dans la taverne irlandaise de HB, une bonne soirée se trouvait fortement compromise en la présence d'un braqueur de comptoir qui voulait voler la recette de la journée. Diable que c'était ennuyeux… D'autant qu'ayant déjà été victime de ce genre d'incivilité, Alastriona savait comment les choses pouvaient se passer. Bien sûr il y avait toujours cette petite pointe de peur, de ce dire que ce soir on ne reverrait peut-être pas ses enfants. Et que le sentiment de sécurité qu'on avait laissait place à un doute dont le gouffre était sans fond. Or il n'était pas question pour l'irlandaise de laisser voir qu'elle craignait pour sa vie autant que pour la vie des clients encore présent. C'est là qu'elle entendit la voix d'un autre homme. Une fois qu'elle connaissait assez bien depuis qu'il s'était constitué habitué du Green Stalion.
Alastriona tourna la tête pour voir ce qu'il en était, le braqueur faisant de même. En effet, il n'allait pas être question de tirer sur les fédéraux, sauf si l'autre en face n'en était pas à ses premiers coups et qu'il avait déjà tuer des gens. On ne savait pas toujours qui passait la porte d'une taverne, encore moins à cette heure de la soirée. Sirius lui, avait déjà disparu quelque part dans la taverne, sans doute entrain de rôder comme il avait si bien appris à le faire avec Aedan dans le jardin pour surprendre ses frères et sœur. Ou alors était-ce le chien loup qui avait tout appris à son fils ? Là était toute la question. Face à la plaque du FBI, l'homme ne semblait pas moufter. Très bien, il n'en était clairement pas à ses premiers casses. La soirée ne pouvait pas être pire.
- Une centaine de dollars tout au plus, c'est vrai que les gens préfèrent pas carte, c'est plus sécurisé, dit-elle avec sarcasme en prenant un autre verre pour l'essuyer avec le torchon.
L'irlandaise avait légèrement blanchis de visage. Elle avait beau avoir la cinquantaine passée, tenir une taverne depuis plus d'une trentaine d'années, il n'en restait pas moins qu'elle était humaine. Le braqueur pointait à présent son arme sur l'agent du FBI, le canon de l'arme parfaitement stable, attestant d'une certaine habitude de le tenir. Sans doute un gamin qui était tombé jeune dans ces milieux mal fréquentés qui vous embrigadaient dans le crime et tout ce qui allait avec.
- Vous feriez mieux de partir de là si vous voulez éviter les ennuies, c'est un repère de flic et de fédéraux par ici, ajouta Alastriona avec raison.
Il était vrai qu'à l'inverse de Dublin, les flics avaient la bonne habitude de venir traîner dans cette taverne, pour ne pas citer de clients en particulier. Mais pas assez apparemment pour éloigner les mauvais gars. La porte de la taverne s'ouvrit à nouveau, laissant passer deux autres hommes à la mine affreuses. Dans le sens où ils avaient vraiment l'air de deux molosses au crâne chauve et à la barbe fourni.
- Hé alors gamin qu'est-ce qui te prend autant de temps ? Demanda l'un d'eux presque dans un aboiement.
Décidément, la fin de soirée allait être plus que mauvaise... |
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| Sujet: Re: « Braquage à l'irlandaise » - Philipp S. Lun 14 Sep 2015 - 19:37 | |
| Quand on est en danger, en danger de mort ou en tous cas de souffrir, potentiellement, il n'y a pas trente-six solutions. On n'a pas le choix, hormis celui d'affronter les événements d'une manière ou d'une autre. Ma tactique préférée n'avait jamais grand chose à voir avec l'évitement, c'était même plutôt tout le contraire. Ce que je voulais, c'était avant tout de pouvoir faire en sorte qu'on se tire tous de ce guêpier, quitte à prendre à contrepied les gens avec qui j'étais confronté par la force des choses. N'empêche que je parviens déjà à détourner l'attention du type, qui ne prend plus trop garde à la caisse et à la gérante. Bon, forcément, il va pas oublier comme ça, dès la première minute, la raison de sa venue ici. Mais c'est déjà un premier pas, vers quelque chose de peut-être un peu moins dangereux. Du moins, je me prends à l'espérer. Pourtant, quelque part, je rêverai presque d'une confrontation avec ce type. Le frisson du danger me serre le cœur et me pousse à me dépasser. Je fais face, de toute manière, je serais bien incapable de m'enfuir. Courir me ferait sans doute vomir, vu mon état. La gérante saisit donc la balle au vol et m'appuie du poids du bon sens. Du moins, c'est comme ça que je le comprends alors que je suis, dans mon état, totalement hermétique au sarcasme ou à l'ironie. On ne se refait pas, pas vrai ? Donc, je surenchéris.
| Donc voilà, espèce de teubé. Maintenant si tu veux piquer deux jours de salaire de manutentionnaire, vas-y, risque ta peau pour ça. |
Le type hésite, visiblement. Il doit commencer à se rendre compte du danger qui le guette, mais d'un autre côté... La porte s'ouvre à nouveau et deux molosses font leur entrée, alors qu'ils faisaient visiblement le guet dehors. Je ne peux m'empêcher de lâcher, dans un hoquet amusé.
| Bordel, ce coin devient un vrai repère à lopettes. |
Les types grondent et fusent les « de quoi ? » et les « t'as un problème, tête de nœud ? » et je me fais un peu bousculer. Je me tourne vers la gérante alors que je sens la bagarre arriver. L'alcool me fait dire n'importe quoi et prendre des risques inconsidérés, mais tant pis.
| Hep, madame la barman... Il se passe combien de temps en théorie pour que les flics du coin rappliquent quand vous appuyez sur votre petit bouton d'alarme, sous le comptoir ? Cinq minutes ? Ca doit déjà faire trois, et y'a que cent dollars à piquer. Allez, les mecs, tirez vous avant qu'il vous arrive des bricoles. | |
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| Sujet: Re: « Braquage à l'irlandaise » - Philipp S. Lun 2 Nov 2015 - 11:46 | |
| La semaine avait pourtant si bien commencé. Et depuis qu'ils étaient arrivés à Huntington Beach, on leur avait souvent conseillé de s'armer au moins d'une batte de base-ball à glisser sous le comptoir. Or dans la situation actuelle, une batte n'aurait été d'aucune sorte d'utilité. Au moins si Dagan avait été là, il aurait pu assommer le premier derrière le crâne, d'autant qu'il le dépassait facilement d'une tête. Toujours utile d'avoir un mari grand. Mais pour les deux autres qui venaient tout juste de débarquer, ça risquait d'être un peu coton quand même. A moins que Sirius en attaque un et que l'autre soit tabassé par Dagan. Or personne n'avait assommé celui qui tenait le flingue et personne ne pouvait s'occuper des deux autres molosses qui avaient débarqué dans la taverne. Tout ça pour cent malheureux dollars dans le tiroir caisse. Comme quoi même à l'autre bout de la terre on était pas sûr d'être tranquille. Et l'agent du FBI ne semblait pas en mener large ce soir. Alastriona n'avait pas envie de voir le pauvre homme se faire malmener par ces messieurs. Dans ces cas là il ne restait plus qu'à prier le seigneur pour que les choses se passent au mieux.
Pas de signe du chien loup, il devait se tenir quelque part dans la salle, prêt à bondir à la moindre occasion donnée, ses sens de chasseur activé par son instinct de loup. Les deux molosses quant à eux commençaient déjà venir taquiner l'agent fédéral comme s'ils étaient dans une cour de récréation. « D'ici peu, l'affaire de quelques minutes » disait-elle avec une pointe de peur dans la voix, la faisant légèrement trembler. Pourtant elle continuait d'essuyer les verres qu'elle rangeait. L'irlandaise n'avait que ça pour ce calme tandis que tout son corps restait en alerte, prête à plonger sous le comptoir à la moindre occasion. De leur côté, les quelques clients restant se tenaient tranquillement à leur table, cherchant à se faire le plus petit possible afin de ne pas attirer l'attention des braqueurs. Malheureusement l'histoire du bouton sous le bar était tellement fausse… C'était surtout dans les banques ça.
« Mais c'est qu'il est mignon le petit fédé, tu ferais moins le malin quand ton t'aura encastré le crâne dans le comptoir. » A dieu que ça lui rappelait Dublin ce genre de discours violent, surtout dans les débuts où elle avait commencé à bosser dans les tavernes de la capitale irlandaise. Le plus costaud, à première vue, poussa l'agent avec la volonté de le faire s'asseoir sur la chaise derrière lui. « Tu vas te tenir bien tranquille mon gars, parce que mon pote et moi on va se faire un plaisir de te refaire le portrait et ta jolie gueule sera moins belle à voir après ça. » Toujours autant de poésie dans la bouche de ses hommes là. « Allons messieurs, un peu de tenu, nous sommes dans un endroit correction, en plus le sang c'est difficile à faire partir. » Alastriona semblait avoir repris du poils de la bête et ça amusait les deux gars qui avaient pourtant la ferme intention de prendre ce qu'ils étaient venu chercher. « Hé la patronne, du nous mettra aussi cinq bouteilles de ton meilleurs whisky, c'est qu'on risque d'avoir le gosier un peu sec après tout ce boulot. » C'était le genre de chose qu'il ne fallait pas lui dire sinon elle risquait de leur donner les pires bouteilles de sa cave.
La porte de la taverne s'ouvrit à nouveau. Cette fois ce fut une tête blonde qui débarqua dans l'endroit, une tête que la gérante connaissait bien d'ailleurs. Cette derrière venait de ranger le dernier verre et se préparait déjà à aller chercher cinq bouteilles de son pire whisky, à son goût. |
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| Sujet: Re: « Braquage à l'irlandaise » - Philipp S. Lun 2 Nov 2015 - 15:26 | |
| - « A demain ! » lança le blondinet en saluant ces collègues de boulot.
La journée avait été longue au poste et le lieutenant était bien content de pouvoir enfin décoller son cul de sa chaise de bureau. Oui c'était ça quand on foirait une enquête de routine, le capitaine aimait bien vous coller aux PV pour la journée. Autant dire que la chose la plus palpitante que Charly avait dû affronter, c'était une erreur de saisit. Ouwahou. Ambiance de folie. Vers 14h il avait bien cru qu'il allait se taper une sieste mais son chef veillait au grain. Aussi, lorsque l'heure de quitter le boulot avait sonné, le flic n'avait pas chercher à comprendre et tel un fonctionnaire exemplaire il avait filer sans même laisser le temps à son supérieur de remarquer qu'il était parti. Après tout il était déjà bien tard, Wyatt devait être entrain de dormir et Bobby devant faire les yeux doux à la baby-sitter pour avoir une dose supplémentaire de croquettes. C'était facile d'escroquer les demoiselles innocentes avec un regard de chien battu. Mais avant de rentrer, il comptait bien faire un crochet par sa taverne préférée, historie de faire coucou vu l'heure et peut-être prendre un verre si on voulait bien de lui. Il n'aurait qu'à user d'une technique canine, à savoir celui du regard humide voir presque larmoyant. En tout cas Wyatt le maîtrisait déjà parfaitement… Sur Charles ça rendait toujours moins bien…
Le lieutenant venait de garder sa voiture dans la rue à quelques mètres du Green Stalion. Il y avait encore de la lumière à l'intérieur, c'était bon signe. Après avoir quitté son véhicule, il fourra ces clés dans la poche de son pantalon, marchant tranquillement en direction de l'entrée. Poussant la porte à son habitude il lança un « Bonsoir m'sieurs dames ! » mais sitôt et pour la première fois de sa vie on lui lança un « Dégages connard ». What da fuck dude ? Oh bordel. La porte de la taverne toujours ouverte, la main posée sur la poignée, Charly regarda où il venait de tomber. Un braqueur devant la caisse, M'dame Alastriona derrière le comptoir qui avait toujours le torchon sur l'épaule et deux armoires à classe entrain de chahuter un client qui tentait de faire entendre sa voix pour calmer les choses. Ça et là des clients qui tentaient de se faire tout petit afin de se faire oublier.
- Holà les mecs, j'suis pas venu pour foutre la merde ok, expliqua Charles en leva les mains alors que la porte se refermait déjà derrière lui. - Alors casses toi on t'as dit, s'tu veux pas finir comme décoration murale. - C'est vrai que c'est pas trop mon ambition dans la vie. Mais on pourrait faire en sorte que les choses se passent bien non ? Enfin moi j'dis ça pour vous hein.
C'était pas comme s'il avait un fils et un chien à nourrir non plus. Ah si pardon c'était le cas ! Pas question de finir à l’hôpital ce soir hein. Charles gardait les mains levées, bien content de pas avoir gardé sa plaque de la LAPD autour du cou comme il faisait d'habitude. Et heureusement aussi qu'il avait le blouson fermé pour pas laisser voir qu'il avait une arme contre le flanc gauche...
- On peut trouver un arrangement ? Proposa Charly pour détourner un peu l'attention des trois hommes.
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| Sujet: Re: « Braquage à l'irlandaise » - Philipp S. Lun 9 Nov 2015 - 12:16 | |
| Ce bar, cet endroit, commençait à bien plus ressembler à l'amérique que je connaissais si bien. Celle de l'appât du gain, de la facilité, de la violence, quand des gens honnêtes se faisaient tout piquer par des mecs capables de tout. La vie chez nous induisait souvent bien des problèmes; en un instant on pouvait tout perdre et ces mortels engrenages nous mettaient systématiquement dans une position de plus en plus difficile: perdre son travail impliquait souvent que l'on perde sa maison et derrière, sa famille. Cette violence quotidienne était économique, sociale et symbolique. Cela en faisait tomber certains dans la criminalité. Pas tous, bien sûr, mais cela suffisait pour rendre la vie plus compliquée aux autres. C'était ça et tout le reste qui m'amenait à picoler, d'ailleurs. Dans ce métier, on voyait beaucoup trop de choses en permanence, pour notre propre bien. Ce soir n'était jamais qu'une ligne de plus dans le grand livre des merdes qui vous arrivent quand vous n'êtes même pas en service, quelque chose de véritablement nuisible. Je me rendais bien compte que je misais ma vie et celle des gens du bar pour une poignée de billets, mais bourré, c'était plus encore une question de principes que d'habitude, vous pouvez me croire. Pas question de me laisser marcher dessus. Je me rendais compte que la barmaid avait quand même du cran, elle tenait carrément bon face à ces messieurs et même si je sentais une forte tension émaner d'elle, elle restait bien droite dans ses baskets et je trouvais cette posture véritablement admirable. Ce n'était pas forcément quelque chose qui m'impressionnait en temps normal, mais c'était pourtant bien le cas maintenant. N'empêche que le cran ne faisait pas tout et j'espérais vraiment que la nénette ou un client ait réussi à appeler les secours à temps, parce que sinon les choses allaient très vite se gâter pour tout le monde. Je me fais bousculer mais je reste debout, bien que déséquilibré. Je leur jette un regard noir, car à cet instant précis, je ne pense plus à ma sécurité ni à celle des autres, juste à leur rentrer dans le lard! Je serrais les dents alors que tous ces enfoirés allaient morfler (et probablement m'envoyer à l'hôpital), quand la porte s'ouvrit sur un nouvel arrivant, un type blond.
Le type est fraîchedment accueilli. Lui aussi va probablement se faire bastonner, mais à deux contre deux, les chances sont plus équitables... Je jette un regard au blondinet.
| C'est simple. Ou ces mecs se tirent, ou ça finit très mal pour tout le monde. Et pour eux en particulier. |
Trop tard, le mec qui m'a poussé me balance son point en pleine figure et me cueille au niveau de l'arcade. L'autre est armé mais par réflexe, j'empoigne mon vis-à-vis alors que je vois trente-six chandelles danser devant mes yeux, j'ai mal au crâne et pendant trois à quatre secondes, je n'entends rien. Merci au premier coup, dans cette histoire, car je sens moins fortement le coup que je prends en plein abdomen. D'instinct, je réagis comme dans l'armée et envoie mon front en plein dans son nez, avant de le cogner en pleine mâchoire. Je cris à l'intention des clients et du blond.
| Vous v'nez, ou vous vous touchez, bordel? | |
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| Sujet: Re: « Braquage à l'irlandaise » - Philipp S. Lun 14 Déc 2015 - 18:27 | |
| Une chose était sûr, ces hommes n'étaient vraiment pas sympathique et leur accueil des clients laissait sincèrement à désirer. Alastriona était restée regarder ce qui allait se passer, car elle connaissait bien ce client là. En plus de savoir qu'il était dans la police. Quelque part elle se sentait soulage, même si au vu de la situation, les forces de l'ordre en présence n'était clairement pas à leur avantage. Charles tentait de faire de l'humour, comme à son habitude. Si bien que l'irlandaise s'évita le moindre mouvement, sachant que ça pourrait être mal interpréter. Mais quelque part, ils étaient à présent trois contre trois. Alors si elle pouvait juste fracasser une bouteille sur la tête de celui qui avait l'arme à feu, ça laisserait le temps aux deux hommes de lois de s'occuper des deux molosses aux crânes chauves.
Ce fut alors qu'elle vit l'un des gars s'en prendre à l'agent qui était là depuis le début alors qu'il s'adressait au nouveau venu. Cela venait d'attirer l'attention de tout le monde alors qu'il prenait un premier poing dans la figure, le second ne tardant pas à venir lui frapper l'abdomen. La suite n'était que plus belle puisque l'homme lui décrocha un coup de tête dans le nez. Alastriona se mit une main sur la bouche pour réprimer sa surprise. D'une autre main, elle avait saisit la première bouteille qui passait par là, un réflexe venu de nul par qui lui demandait de s'accrocher.
Aussi discret qu'une ombre, Sirius en avait profiter pour se rapprocher du gars qui tenait le flingue et sans prévenir, il se rua sur lui, saisissant à pleine gueule le bras qui tenait l'arme. Sitôt le voleur lâcha prise, surpris. Ni une ni deux, l'irlandaise empoigna ferment la bouteille qu'elle tenait avant de frapper l'homme sur le sommet du crâne avec toute la force qui lui était donner d'avoir grâce à l'adrénaline. Le chien loup se mit à traîner le corps inconscient, l'air mauvais, comme s'il faisait comprendre qu'on allait pas lui prendre sa proie. La gérante ne se fit pas non plus prier pour disparaître derrière le comptoir. Tremblante et nerveuse par rapport à ce qui venait de se passer sous ses yeux.
Ce n'était ni la première, ni la dernière fois qu'elle frappait quelqu'un, mais il allait s'en dire qu'elle préférait l'éviter tant que possible. Hors à présent, il n'était plus question que de se mettre à l'abri en cas de représailles et surtout récupérer le chien. Alastriona n'avait que ça en tête, récupérer son chien. Beaucoup de choses se bousculaient dans son esprit. Elle pensait à ses enfants, son mari. Dans ces moments là, on s'accrochait de toutes nos forces à la vie et il n'y avait que l'instinct de survie qui nous faisait garder la tête froide. Quoi que pour l'heure, elle devait réussir à calmer les tremblements qui lui secouaient les membres. Sirius ne tarda pas à la rejoindre, du sang sur la gueule et le regard vif. Il se tenait prêt. |
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| Sujet: Re: « Braquage à l'irlandaise » - Philipp S. Mar 22 Déc 2015 - 18:32 | |
| Clairement, c'était la merde quand même. Surtout après avoir passé une journée longue et ennuyante aux Pvs. M'enfin fallait bien que quelqu'un les fasse, ça faisait toujours rentrer de l'argent dans les caisses de la police. Oui non pas vraiment en faite. En tout cas, un peu d'action n'était pas de refus, bien que jusqu'à présent il s'était imaginé faire un coucou à la taverne avant de repartir pour rejoindre son fils et son chien. La première chose étant passablement faite… Enfin rien que pour savoir ce qu'il allait se passer, il avait bien envie de rester là. De toute façon est-ce qu'il pouvait faire autre chose ? Là encore, pas vraiment. Charly gardait les mains en l'air, arborant un air des plus passif alors qu'un client lui adressa la parole avant de s'en prendre une dans la gueule. Le moins qu'on puisse dire c'était que les hostilités étaient lancées.
Les choses n'allaient que de plus belle, le chien loup de la gérante venait de s'en prendre furieusement à celui qui se tenait près du comptoir, refermant une gueule pleines de crocs sur l'avant bras. L'américain en profita pour entre-ouvrir son blouson afin d'attraper son arme sans trop se faire voir du troisième homme qui était pris entre deux feux. Pour cause, la gérante venait de fracasser une bouteille d'alcool sur le crâne de l'homme à capuche avec tant de vigueur qu'il s’effondra sur le sol, inconscient. Il fit alors le corps se faire traîner sur le sol comme s'il se faisait entrainer dans les profondeurs abyssales par un montre. Jamais il n'irait chercher de noises à ce chien. Délicatement, Charles retira l'arme de son holster, continuait de profiter de la distraction que lui offrait l'autre client. Alastriona, elle, avait déjà filé ce caché derrière le comptoir, ce qui n'était pas plus mal. Arme en main, le lieutenant redressa le canon en le pointant sur le troisième homme.
- Police de Los Angeles, les mains en l'air et pas de conneries, lança Charles avec sérieux et habitude tout en surveillant tout le monde du coin de l’œil. J'vous laisse finir celui là.
Il laissait le plaisir au client de s'occuper de celui qui tentait de lui faire sa fête. Lui même gardait en joue le troisième larron, bien ennuyé de ne pas avoir de menottes sur lui puisqu'il n'était pas en service. Ils allaient devoir appeler des renforts, à moins de vouloir tous les mettre chaos mais Charles ne se sentait pas forcément l'envie de se faire cogner dessus pour ce soir. A vrai dire, il avait surtout très envie de rentrer.
- Alastriona, vous serez mignonne d'appeler la cavalerie, ajouta l'homme alors qu'il continuait de surveiller.
Il continuait d'entendre comme un grognement derrière le comptoir, sans doute le chien qui continuait de protéger sa maîtresse. Charles observait également l'homme aux prises avec le premier molosse humain. Mais il ne pouvait pas intervenir dans la bagarre sans risquer de donner l'avantage à l'autre et donc se retrouver dans une mauvaise passe. Bref, encore une histoire bien compliqué pour une situation qu'il vivait généralement du côté des forces de police. Bien, bah il en aurait des choses à raconter ce soir. |
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| Sujet: Re: « Braquage à l'irlandaise » - Philipp S. | |
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| | | | « Braquage à l'irlandaise » - Philipp S. | |
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