HUNTINGTON BEACH ™
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 'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith

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AuteurMessage
Saskia Reynolds
Saskia Reynolds
super lama en quête de secrets


› MESSAGES : 1520
› EMMENAGEMENT LE : 22/11/2014
› AGE : 37
› STATUT CIVIL : En couple avec son Julian, mais reste fidèle à Petit Pois
› QUARTIER : Pacific Lane
› PROFESSION/ETUDE : Journaliste pour HB Culture Magazine & babysitteuse
› DOUBLE COMPTE : Gidéon & Bianca
› CELEBRITE : Karen Gillan
› COPYRIGHT : endlessly epic (avatar), Lux (signature)

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MessageSujet: 'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith   'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith EmptyMer 24 Déc 2014 - 0:47

' 'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last '
Keith & Saskia



And those same old songs
every single year
We drink, we sing
on the state we're in
But it's Christmas my dear

(...)

Still those same old songs
fill the air
We drink, we sing
on the state we're in
If it leads to another year

SMITH & BURROWS ; This ain't New Jersey


Hunington Beach ne connaissait pas la froideur hivernale, ni le bonheur exaltant de marcher le premier dans une neige matinale. Ici, on connaissait plutôt les bras à peine couverts en période de Noël, et on était loin de pouvoir faire des bonhommes de neige sur le pas de la porte de chez ses grand-parents lorsque l'on était encore enfant. Evidemment, cela n'empêchait pas les quartiers résidentiels de se revêtir d'une robe nouvelle : celle des fêtes, étincelante de jour comme de nuit, prête à accueillir les joies des adultes et les rires des enfants dans les jardins.
Les voitures s'étaient d'un coup faites plus rares dans les rues du quartier, les bruits de la ville semblaient s'être apaisés, et chacun le savait : son voisin s'affairait lui aussi peaufiner les décorations, l'organisation, le repas des premières festivités de la saison.
Car oui, à Huntington Beach, on prenait soin des couronnes accrochées sur les portes d'entrées, des sapins de Noël illuminés le soir, des cadeaux faits aux êtres aimés et de ... de la bonne bouffe.

Et ce soir du 24 décembre, soir de réveillon familial, c'était Saskia qui était chargée de la cuisine. La rousse avait eu le cran de se porter volontaire malgré ses derniers désastres culinaires en date ; rien ne l'effrayait, elle était prête à tout pour préparer un repas de rêve à son papa adoré, ses grand parents qu'elle avait toujours connus, et Keith et Béatrice. La jeune femme voulait impressionner, montrer son autonomie et surtout, que depuis le temps, elle n'était plus une enfant. Elle avait beau encore aimer les histoires de ses grand parents et son père telle une enfant qui admire son paternel de façon infinie, elle était bien devenue une adulte. Une adulte qui s'était trouvé sa propre famille, loin du Pays de Galles et de ses ressortissants ; les Williams étaient ce qui se rapprochaient le plus d'une famille aux yeux de l'apprentie journaliste. Tout avait semblé si évident dès leur première rencontre que Saskia n'avait que pu s'attacher aux deux membres du B&B qu'elle avait vu s'ouvrir il y avait quelques temps maintenant.

Le temps passait si vite, et l'amitié qui la liait à ces deux êtres humains s'estompait si peu (pas du tout, en réalité), qu'il lui avait semblé évident de les inviter à sa réunion de famille. Parce que Noël avait toujours eu un triste goût pour elle, la jeune femme avait énoncé auprès de son père, l'envie d'y faire venir Keith et Béatrice Williams, dont il avait déjà longuement entendu parler. Se faisant tout un film à ce propos telle une enfant, la jolie rousse imaginait déjà la rencontre avec toute sa famille, puis le repas idyllique à leurs côtés, à tous, où enfin, elle ne serait plus simplement "la jeune" de la famille, mais bien un être reconnu, avec surement son ami le plus cher de tous ; Keith, son âme sœur, en quelque sorte, était sans doute celui avec qui elle aspirait le plus à partager ces instants de complicités légendaires, dont elle entendait tant parler mais qu'elle n'avait jamais pu découvrir elle-même en ces jours de Noël. Effectivement, depuis des années, son père regorgeait de tristesse, comme s'il reposait dans l'éternelle attente d'un miracle dans sa vie ; et ses grand-parents, oh mon dieu, ses grand-parents qu'elle aimait tant... Papy Tristan et Mamy Crystin que la vie n'épargnait pas ; la sagesse se lisait de plus en plus dans leurs traits, la lassitude aussi. Ce rêve de vie avec leur famille aux Etats-Unis avait viré à une résignation : tenir compagnie à un fils qui se haïssait lui-même pour avoir laissé partir sa femme et être devenu un banquier taciturne, triste de vivre, buvant des bières devant la télé le soir, évitant de trop sortir pour ne pas s'exposer à la réalité du monde et du temps qui passait. Et Saskia le savait, cette soirée était pour eux deux un coup de pierre ; celui de ce putain de temps qui ne s'arrêtait jamais.

Tous les deux avaient vu l'année passer si lentement et pourtant si vite ; voilà, Saskia était devenue journaliste stagiaire, mais c'était bien la seule chose qui avait changé. Sa mère n'était pas revenue du Pays de Galles, son père n'avait pas eu de promotion qui allait changer sa vie morose. Papy Tristan et Mamy Crystin raconteraient encore les mêmes histoires galloises, apporteraient toujours ces mêmes gâteaux, accompagnés de leur sourire triste, comme s'ils étaient conscients que peu à peu, ils passaient la main à de nouvelles générations. La grande rousse sentait tout le poids de cette famille peu à peu déchiquetée, qui tentait de faire sans réellement y parvenir. Alors elle y apportait son sourire, sa maladresse, ses blaguounettes pas trop drôles mais un peu quand même. Elle était toujours là pour son éternel héros de Papa, eux, tous les deux célibataires et aux ambitions freinées par la réalité. Mais elle avait tellement de ressources qu'elle aurait pu conquérir le monde entier, alors elle ne se laisserait pas démonter par ce Noël. Elle le fêterait dignement.

Avec sa famille.

Alors le 23 au soir, elle dormit dans son ancienne chambre d'adolescente. Ecoute du Chopin en regardant avec nostalgie les jouets en bois que son papa lui fabriquait, comme elle le faisait si souvent dans ses souvenirs. Elle fixa le plafond, allongée sur son lit de jeune fille, tourna la tête par la fenêtre et ne put s'empêcher de sourire.
Quand-même, elle en avait un peu parcouru, du chemin.

Elle était allée, à une heure du matin taper un article avec son amie l'inspiration pour son blog, puis s'était couchée quelques heures plus tard avant de laisser ses mini-ronflements tout mignons égayer le calme de l'ancienne maison familiale, aujourd'hui si triste, qui accueillait un père de famille qui lui, regardait une émission sur les traditions de Noël dans le monde à la télévision, dans le salon, affalé dans le canapé.

Le 24 décembre, Saskia Reynolds sauta de son lit, s'étira en baillant tout en se dirigeant à sa fenêtre. Au Pays de Galles, elle aurait déjà remarqué le froid ambiant de l'extérieur. Ici, il n'en était rien. C'était une ambiance différente. Elle remarqua la voisine d'en face qui s'afférait déjà dans sa cuisine, puis une famille qui sortait des cadeaux d'un coffre en rigolant.
Après avoir vérifié ses mails, la demoiselle descendit les marches qui menaient au rez-de-chaussée en trombe, s'accrocha à la porte du salon pour se laisser glisser dans la pièce sur un seul pied et chanter à tue-tête " Petit Papa NoëêêêêEEEEEEEEEL, quand tu descendras du CI-EL! "
Elle ramassa une canette de bière puis partit en direction de la cuisine. Hop, CD en marche sur le vieux magnétophone. Elle commença à tortiller des fesses en sortant de quoi faire du café.

* * *

Quelques heures plus tard, la rousse se retrouvait assise sur le tapis du sol du salon, à lancer des papillotes sur ses grand-parents, alors que son père la fusillait du regard. Bon, il était vrai, ils étaient en pleine discussion politique ; mais de son côté, Saskia Reynolds attendait avec impatience l'arrivée de son cher Keith et de sa petite Béatrice. Telle une enfant, elle ne tenait pas en place. Après avoir vérifié que la table était bien mise, assez bien décorée -mais pas trop-, que le vin était bien au frais, que la pièce était propre, les toilettes aussi, et que sa bûche était toujours dans le frigo, il fallait avouer qu'elle ne savait plus comment s'occuper les mimines. Mamy Crystin comprit bien qu'elle était impatiente, reconnaissant l'enfant qu'elle avait elle aussi élevée à sa façon, avec ses boites de gâteaux et ses histoires. Alors elles se lançaient des regards complices.

Puis l'apprentie journaliste se leva et alla guetter à la fenêtre. Au final, elle se perdit dans des rêveries que la vue du monde extérieur un jour de Noël lui offrait, et vit à peine les deux silhouettes arriver au loin.
C'est donc naturellement qu'elle courut vers la porte d'entrée.
Sur le tapis du salon.
Qui ne coopéra pas.
Elle se prit les pieds dedans.

Et c'est ce moment que son père choisit pour lui faire part de ses inquiétudes.
" Sassy, ça fait combien de temps que la viande cuit, là? Ça ne fait pas un peu longtemps? "
Allongée sur le ventre au sol, sa jupe relevée, laissant entrevoir sa jlie culotte sous ses collants, la jeune femme ouvra la bouche, petrifiée.
" MERDE !!! "
Elle mit un moment à se remettre sur ses pattes, réajuster sa coiffure et sa jupe, et courut vers le salon alors que la sonnette retentissait.
" SASSY, CA SONNE ! " hurla Papy Tristan du salon alors que la jeune femme ouvrait le four pour en sortir... le plat. Son cri suraigu retentit dans la cuisine. "AAAAAAH MA MAAAAAAAAAAAAIN". Son père accourut, se prit la manche de son pull dans la porte, manquant ainsi de tomber sur la table de la cuisine, remplie d'un ensemble de vaisselle qui tinta de peur. L'homme de la maison attrapa la main de sa fille pour la passer sous de l'eau froide -non sans un haussement de sourcil, puisque visiblement, elle avait prévu de sortir le plat à mains nues- malgré sa désapprobation : " Ca brûle ! " râla-t-elle avec une mine déconfite, montrant le four et la viande à la couleur incertaine qui fumait peut-être un tout petit peu, alors que son père répondit du tac-o-tac, l'air désabusé, levant les yeux au ciel : " C'est normal, tu t'es brulée, Sassy, donc ça brûle "
" Mais non, mais..."
" CA A SONNE !!! VOUS AVEZ ENTENDU? "
Saskia entendit la voix de sa grand mère essayer de raisonner son mari. " Arrête, ils ont entendu, c'est la petite qui s'est brulée... "

Saskia retira sa main, oublia le four, puis courut vers la porte d'entrée. Sans prendre la peine de regarder son allure comme on le ferait avant un rendez-vous galant, la demoiselle ouvrit la porte sur ses deux êtres vivants préférés.
Keith et Béatrice Williams faisaient donc face à une grande rousse, à la coiffure incertaine, mais dont la jupe cachait à nouveau l'arrière-train et le haut en dentelles lui apportait un air chic. Essoufflée, elle paraissait pourtant extrêmement calme et souriante, essayant d'oublier la douleur de sa main qui la lançait.
Derrière elle, son père arrivait lentement, l'air perdu, un gant protecteur de chaleur pendant entre ses doigts. Pendant une demi-seconde de silence, on put entendre au loin:
" Viens, on y va, c'est son petit jeune, quand même. "

Oui, c'était ça, un Noël chez les Reynolds. Et Keith et Béatrice étaient des Reynolds. Bonne chance!

 
Code by Silver Lungs


Dernière édition par Saskia Reynolds le Jeu 25 Déc 2014 - 15:57, édité 1 fois
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'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith Empty
MessageSujet: Re: 'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith   'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith EmptyMer 24 Déc 2014 - 21:37

“Non Béatrice, tu n’auras pas besoin de ton manteau ce soir.”

« Mais papa, c’est la veille de Noël! »

« Oui, je sais, mais dans notre nouveau chez-nous, il ne fait jamais froid. Même pas la veille de Noël »

« Mais...Mais...Mais les rennes ? Ils vont avoir chaud ? Et le traineau ? comment il va faire pour glisser ? Est-ce que… est-ce que ça veut dire que le Père Noël ne viendra pas ? Oh non oh non oh non »

« Pas de panique, mon trésor – le père Noël va rendre visite à tous les enfants sages, sans exceptions. Est-ce que tu es un enfant sage ? »

« Oh oui oh oui oh oui!!!! »

Keith conduisit sa fille maintenant rassurée jusqu’à la voiture, en route vers le domicile de la famille Reynolds. Ça lui faisait tout drôle, d’aller passer le réveillon dans la famille de Saskia. D’un côté, c’était un peu la fête de la chaleur humaine. Mais de l’autre, il se retrouvait au sein d’une famille qui n’était pas la sienne…

Une famille bien amoindrie, ceci dit. Depuis leur départ vers Huntington Beach, Keith et Béatrice n’avaient pratiquement plus de contacts avec les parents de Rebbeca. Il n’aurait su dire si de revoir Béatrice ranimait leur peine, ou s’ils lui en voulaient d’être parti à l’autre bout du pays. Pour ce qu’il en savait, peut-être le blâmait-il même pour son décès… Peu importe leur raison, la grande perdante de l’histoire demeurait sa fille.

Il ne savait pas trop si Saskia avait perçu son pincement au cœur, lorsqu’il lui avait mentionné ne pas avoir de plans pour la période des fêtes. Ou bien si elle était tout simplement du genre à inviter un peu n’importe qui dans ses évènements familiaux.

N’importe qui, il exagérait… Il ne saurait définir précisément sa relation avec Sask, et encore moins comment elle elle définissait ses liens avec les Williams. Elle habitait leur existence depuis avant même l’ouverture du Hope’s Cove, en fait. Complètement charmée par leur projet, elle l’avait littéralement mis sur la carte locale. Depuis, elle faisait partie de la famille. Tatie Saskia. La « tante » préférée de Béatrice.

Toujours est-il que, par hasard ou par un sixième sens  mystique, elle les avait invités à venir célébrer la veille de Noël auprès des siens, au moment même où ils en avaient le plus besoin. C’était ça, Saskia, depuis le tout premier jour.

De toute façon, si elle ne les avait pas invités, Keith l’aurait reçue chez lui. Et à moins qu’elle ne l’envoie aux urgences ce soir (parce que c’était aussi ça, Saskia), il avait bien l’intention de se reprendre pour le nouvel an. Comme il l’avait fait pour le Thanksgiving.

Se stationnant dans l’entrée et coupant le moteur, il réalisa qu’il s’agissait de la première occasion où elle les faisait entrer eux dans son univers à elle. Il se demandait ce que ça cachait…

Grands Dieux! Et si son père s’avérait être la version masculine et 25 ans plus vieux qu’elle ?!

D’une façon ou d’une autre, cette soirée promettait d’être mémorable.

Il souleva Béatrice pour qu’elle puisse sonner à la porte.

Bouquet de fleurs dans une main, boîte de chocolats Turtles dans l’autre, caisse de bières dans la valise de la voiture, bouteille de whisky dans le coffre à gants, il était prêt à tout! Il avait même appris les fiches des Raiders d’Oakland, des 49ers et des Giants de San Francisco (au cas où ), des Kings de Los Angeles et des Ducks d’Anaheim et des vainqueurs de tous les bowls de la NCAA, question d’être certain d’avoir tous les « ice breakers » de conversation imaginable.

Après un temps d’attente qui semblait plus digne d’un manoir de plusieurs kilomètres que d’une jolie petite maison, Saskia leur ouvrit finalement la porte.

« Joyeux Noël Saskia!!! »

Et elle lui sauta dans les bras.

Qui a besoin de sujets de conversation quand on dispose d’une jeune fille de 7 ans sous le coude ?

« Tiens, le père Noël m’a donné ça pour toi! Ouvre-le, ouvre-le! »

Keith pénétra à son tour à l’intérieur, donnant la bise à Saskia.

« Elle l’a choisi elle-même. Sois prévenue! Tiens, j’ai apporté des fleurs et des chocolats.  »

Et c’est alors qu’il réalisa qu’il était loin d’être prêt à tout. Son regard se posa d’abord sur ce qui devait être le père de son hôtesse, puis sur son grand-père et sa grand-mère, qui les regardaient tous les deux sans dire un mot. Sans même laisser un seul muscle de leur visage tressaillir.

Il se serait crût plongé 10 ans en arrière, un soir de bal de finissant…

Putain, le malaise.

« M Reynolds ?  Keith. Keith Williams. Votre fille m’a beaucoup parlé de vous! » , se présenta-t-il en allant lui serrer la main.

C’était au final non seulement faux, mais le pire des clichés possibles s’il tentait de s’éloigner de la version du prétendant.

« Je suis le propriétaire du Hope’s Cove, un petit Bed and Breakfast qui a ouvert il n’y a pas si longtemps.»

« Mais allez, ouvre-le! », murmurait Béatrice, à demi dissimulée derrière les jambes de Saskia.

Sur le coup, il la comprenait un peu.

« Et la petite timide, là, c’est ma fille. Béatrice.»

Elle figea comme une biche devant les phares d’une voiture.

« Béatrice ? »

Elle tassa sa tête sur la gauche.

« … coucou… »

« Merci beaucoup de nous recevoir chez-vous… Malheureusement, notre famille n’a pas pu faire le voyage depuis Washington DC cette année, alors il n’y avait que nous deux. Et Saskia a eu la bonté d’âme de nous inviter à partager son Noël»


Dernière édition par Keith A. Williams le Lun 24 Aoû 2015 - 21:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith   'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith EmptyJeu 25 Déc 2014 - 18:16




Les cadeaux étaient sous le sapin, les papillotes jonchaient le tapis aux couleurs chaudes, le feu de bois crépitait dans la cheminée, à quelques mètres de la table en bois jonchée de vaisselle et de petites décorations minutieusement installées par la rousse. Des chants de Noël raisonnaient au lointain dans la pièce. Le salon / salle à manger était donc bien chaleureux. Tout était prêt pour les festivités.

Tout? Oui, mais visiblement, pas tout le monde. Les grand-parents de Saskia ne savaient trop qui allait les rejoindre ; pourtant, la jeune femme avait expliqué en long, en large et en travers qu'il s'agissait de son meilleur ami et de sa fille, qu'elle les considérait comme sa famille. Mamy Crystin s'était alors fait une joie de préparer toutes sortes de friandises galloises pour la petite Béatrice, alors que Papy Tristan haussait les sourcils : un ami? Elle se foutait de lui, ou quoi?
Alors que le père de Saskia avait réussi à sortir la dinde du four - avec un gant, s'il-vous-plait -, l'apprentie journaliste était allée ouvrir la porte à ses convives. Enfin ils étaient là ! Elle se souvenait encore avec émotion de leur première rencontre ; ce jour où c'était Keith qui avait ouvert sa porte pour la laisser rentrer dans son intimité, rencontrer sa famille abîmée mais remplie d'amour. Aujourd'hui, Saskia Reynolds lui rendait la pareille, parce que son article de l'époque, aussi sincère et touchant eusse-t-il été, n'aurait jamais pu rendre cet amour de vivre l'instant présent avec des êtres chers. Alors voilà, d'un certain point de vue, l'on pouvait penser que tous les deux passaient un cap, en fêtant Noël ensemble. Pourtant, aux yeux de la jeune femme, ce n'était que la suite logique de leur exploration de la vie ensemble. Elle ne comptait plus les soirées en la compagnie des deux Williams, ces dimanche après-midis à jouer à des jeux de société. Elle ne comptait plus ces regards complices avec Keith, qui était sans doute l'un des êtres humains les plus beaux qu'elle n'avait jamais rencontré : par sa gentillesse, son intelligence, sa compréhension des choses, son courage, son doux sourire qui contrastait avec le sien, si franc, si fort, digne des plus grandes pubs L'Oréal. Tous deux étaient cassés à leur façon, mais ils n'avaient pas eu besoin de se le dire. Les mots paraissaient surperflus pour eux, et ils étaient chacun la béquille de l'autre dans la réalité de la vie. Keith, une inspiration pour Saskia : quelqu'un qui se battait contre ses démons en permanence.

Alors si elle pouvait l’accueillir dans son château fort de jeunesse, avec ses murs protecteurs, qui l'avaient abritée du monde lorsqu'elle en avait ressenti le besoin. Cette maison, celle de son enfance, l'avait vue grandir, jouer avec Mamy Crystin, manger ses gâteaux en secrets, puis fuir la maison pour partir à la découverte du monde. Elle avait été la petite princesse rousse de ce modeste château, et tenait à ce que Béatrice le soit aussi.
Si bien que lorsque celle-ci se blottit dans ses bras en lui donnant son cadeau, Saskia dégaina du meuble voisin un petit diadème argenté qu'elle posa sur sa petite tête préférée. Une vraie petite princesse. Elle déposa un baiser sur le front de l'enfant avant de se redresser vers Keith, qui lui fit la bise.

" Oh, mais fallait pas! Merci t'es trooop mignon. " répondit-elle à son ami, ne sachant pas comment prendre ses présents, une main occupée par le cadeau de Béatrice et l'autre par la clé pour fermer la porte derrière les deux Williams. Ce fut son père qui les attrapa, avec un sourire reconnaissant affiché son sur visage.

" M Reynolds ?  Keith. Keith Williams. Votre fille m’a beaucoup parlé de vous! "
Les cadeaux à la main, visiblement touché par l'attention sur jeune homme, il lui répondit, cachant son émotion d'accueillir un ami proche de Saskia dans sa demeure qu'il trouvait d'ordinaire si vide.
" Enchanté! Vous pouvez m'appeler Allain, je vous en prie, on va partager une dinde quand même. Ma fille m'a aussi beaucoup parlé de vous! " répondit-il, toujours le sourire aux lèvres.
On entendit des chuchotements derrière lui ; ses deux propres parents ne semblaient pas trop savoir où se mettre, mais Tristan se pencha vers Crystin. " Ah tu vois! Elle lui en parle ..." Il mima les guillemets avec ses doigts: " 'beau-coup!"

Saskia, qui pendant tout ce temps là, leur tournait le dos pour se battre avec la clé de la lourde porte, se retourna, prête à courir vers la cuisine, ne s'occupant pas de la conversation et surtout prête à sauver la dinde de brûlures handicapantes (haha, lolol), perdit son élan en fonçant dans le dos de Keith. Elle sentit Béatrice s'accrocher à ses jambes, alors elle s'agenouilla à ses côtés, un petit sourire complice sur son visage, et lui tendant le cadeau qu'elle venait pourtant de lui donner :
" Tiens, tu veux bien aller le mettre sous le sapin? Comme ça tu pourras mener ton enquête pour le tien si tu veux. Papa Noël l'a bien caché, il savait que tu étais curieuse. "
Crystin, qui était en train de lever les yeux au ciel, sentant les regards qui se tournaient vers elle à cause de la réflexion tout sauf discrète de son mari, s'approcha des convives et s'enquit de faire la bise à Keith.
" Je suis Crystin, la mère d'Allain, et le zouave que vous entendez, là, c'est mon mari Tristan. " présenta-t-elle, l'air confuse, avec son plus bel accent gallois. Puis elle se pencha elle aussi vers Béatrice : " Oh, mais elle est très jolie Béatrice ! Sois pas timide. Tu peux m'appeler Mamy Crystin, c'est comme ça que Saskia m'appelait quand elle avait ton âge! "

La jolie rousse, voyant que Béatrice était d'un coup submergée de timidité, prit son visage tout mignon entre ses mains. " Mamy Crystin est très gentille, je la valide, tu peux lui parler, et si elle t'offre des gâteaux, prends, ils sont juste géniaux! "

A quelques mètres de là, Tristan semblait inspecter le jeune homme qui lui faisait maintenant face. Il finit par lui sourire, tout de même, parce que chez les Reynolds, on n'est pas sauvage. Enfin, pas plus de quelques minutes d'affilé, quoi. Enfin, quand on ne s'appelle pas Saskia, quoi.
" Enchanté, Keith. Si vous êtes ici pour Noël, c'est que notre petite Sassy doit beaucoup vous aimer. ". Début d'enquête subtile. Saskia ne tenait pas ses talents de détective de n'importe qui. " Vous avez un Bed & Breakfast? C'est bien ça. Ca vous plait, pas trop de travail? "
Le grand-père Tristan essayait de paraître chaleureux, mais en réalité, il ne savait à quoi se tenir. Avec Saskia, on ne comprenait jamais trop ce qui était susceptible de nous tomber dessus, ni comment, ni quand. Un soir de Noël, elle était donc capable de présenter Keith, père de son enfant qu'elle leur aurait caché durant des années, et qui visiblement, se prénommait Béatrice. Bon, évidemment, il savait - où espérait, ça dépendant des secondes - que ce n'était pas le cas, mais cette situation laissait présager qu'ils étaient en couple, ou allaient l'être.

Il se pencha vers Keith, et avec un clin d'oeil, lui conseilla :
" Les cuillers d'amour, ça marche à tous les coups ! Elle a du sang gallois la petite. "
Mamy Crystin, qui ouvrait le cortège du reste de la bande qui se dirigeait lentement et avec le sourire dans le salon, lança un regard noir à son mari.
" Laisse-le tranquille, chaque chose en son temps. " Puis elle se tourna vers le jeune homme, dans l'intention de le déstresser : " Si vous voulez, on en parlera après tous les deux, ne vous en faites pas! C'est avec plaisir qu'on vous invite, c'est bien normal! Et puis vous auriez dû voir l'état de notre Sassy en vous attendant! "
Tristan compléta par un las : " Ne vous en faites pas, y'en a d'autres qui ne font pas le déplacement pour passer Noël avec leur famille. "

Saskia, derrière tout le monde, écarquilla les yeux, priant pour ses grand-parents gallois la voient, et n'attendant pas de croiser leur regard, leur fit des gestes improbables pour leur dire de ... bah, de se taire! Au final, ils ne la virent même pas, et on entendit un énorme bruit sourd provenir de sa direction ; sa main brulée venait de frapper le mur. La jolie rousse ouvrit grand la bouche, se retenant de faire le moindre bruit, sentant les larmes lui montant lentement aux yeux, qu'elle ouvrit grand à nouveau pour les empêcher de couler.
Allain, lui, avait bien compris l'allusion de son père à son ex-femme, restée au Pays de Galles avec sa propre famille pour les fêtes de fin d'année. Les Reynolds des Etats-Unis n'avaient plus franchement de nouvelles de celle qui fut mère de famille il n'y avait encore pas si longtemps de cela. Saskia ne lui parlait quasi plus, et Allain ne se remettait pas de leur rupture. Un regard triste traversa son visage, avant qu'il ne se décide à sourire de nouveau : ils avaient des invités!

Sentant qu'à quelques mètres de là, ça risquait de dégénérer poliment, Saskia, toujours accrochée à Béatrice, finit par hurler, se tordant malgré elle à moitié de douleur :
" LAISSEZ-MOI PASSER, y'a une demoiselle qui doit dire bonjour au sapin !! "
Puis, de quelques gestes de la main, elle balaya les adultes du couloir avant de tourner à sa gauche, révélant a jolie pièce aux couleurs de Noel. Le sapin était entourée d'un certains nombres de papillotes, lancées avec amour quelques minutes plus tôt en direction des grand-parents Reynolds. " Tu peux prendre une papillote, je dirai rien. Les bleues sont les meilleures, mais chhht, je t'ai rien dit. "

La rousse tourna la tête vers le couloir. Les autres membres s'avançaient doucement vers la pièce. Saskia sortit son plus beau sourire à Keith avant de se jeter, enfin, dignement dans ses bras, et de plaquer sa main contre la nuque surement un peu froide de son ami. Sans apercevoir le regard satisfait de son grand-père envers sa grand-mère, la jeune femme ne put s'empêcher de sentir la douleur de sa pauvre mimine soulagée. Elle ferma les yeux de jubilation puis serra son ami dans ses bras. Puis elle lui dit, du fin fond du creux du cou de son meilleur ami: " Les calins sont sous-estimés. Le pouvoir des calins. La base. Je me suis parfumée pour que tu râles pas trop. "
D'un point de vue extérieur, cela ressemblait surement à un grognement sans queue ni tête, mais Keith devait surement en comprendre la signification.

Allain, gêné, comprenant les regards de ses propres parents, posa la main sur l'épaule de sa fille, chercha une parade.

" Heu, Sassy, la dinde? "
Il se sentit idiot.
" Ah oui, non, je t'ai pas dit je l'ai sortie!"
On entendit un immense grognement, qui signifiait en réalité : " FOUS-MOI LA PAIX JE TESTE LE POUVOIR DES CALINS AVEC KEITH! "

Puis, prise d'un éclair de génie, elle se sépara de son ami en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et fixa ses grand-parents, qui les regardaient avec un sourire béat.
Elle se recoiffa, puis chanta en même temps que le disque, qui continuait de jouer des chansons de Noël.
" Que j'aime ta verdur-EUH! lalaaaaaaaaa ... "

Puis, sous le haussement de sourcil de son père, elle traversa le couloir pour aller regarder l'ampleur de la catastrophe de la dinde de Noël, qu'elle avait pourtant cuisinée avec amour.
Elle rata donc Papy Tristan qui faisait un clin d'oeil complice à Keith pendant que sa femme lui donnait un coup de coude dans les cotes en souriant à la petite Béatrice, qui riait aux éclats sous le sapin.

Le père de Saskia, lui, soupira en entendant sa fille chanter dans la cuisine, puis tendit les bras après avoir posé les cadeaux de son hôte. " Bon, vous devez connaitre Saskia qui essaie de cuisiner, je me permets donc de vous proposer de vous débarrasser, sinon vous allez rester comme ça longtemps! " Puis il se pencha vers lui avec un sourire enfantin, que l'on connaissait habituellement sur Saskia. " Si vous voulez, pendant qu'elle essaie de ne pas créer de catastrophe culinaire, je peux vous montrer sa chambre, y'a pas de raison que vous ratiez ça... "


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MessageSujet: Re: 'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith   'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith EmptyLun 5 Jan 2015 - 19:55

Il y avait si longtemps que Keith ne s’était plus retrouvé plongé dans un si chaleureux chaos humain. Les conversations qui s’entrecroisaient sur plusieurs niveaux, les poignées de main qui fusaient, le tout à travers tous les petits gestes à accomplir, bannissant toute possibilité de mélancolie ou de nostalgies hors des murs de la maison. Il y avait une beauté rare dans lorsqu’une tribu humaine se trouvait réunie.

Tandis que la princesse Béatrice se couronnait en digérant la surprise que le père Noël ait pu lui laisser un cadeau chez Saskia, Keith faisait connaissance avec les Reynolds. Surtout avec le grand-père, en fait, qui profitait des bénéfices de son statut de doyen pour altérer les lois quasi universelles de l’ultra-politesse de notre siècle. Keith n’aurait su l’en blâmer. Après tout, il se trouvait en plein cœur d’un des moments parmi les plus intimes de la famille de Saskia. Il était en droit d’attendre la même franchise à cœur ouverte de la part de Keith.

« Honnêtement, c’est génial. C’est incroyablement prenant, c’est certain. Surtout au départ. Entre les rénovations initiales, la publicité, le ménage des chambres et la préparation des déjeuners à 6h le matin, je dois avouer que ce n’était pas simple au départ. Mais là, ça va mieux. Ça tourne super bien, et j’ai pu engager quelques personnes pour me donner un coup de main. Et votre petite fille m’a donné un sacré coup de main, au départ »

Elle avait été la première à s’intéresser à son arrivée. La première à trouver qu’il y avait quelque chose de bien dans le petit projet qu’il proposait. Et la première à constater qu’il était à la décoration d’intérieure ce que le Ku Klux Klan était pour la progression des droits des noirs.

Puis, sans avertissement, il fut question de cuillers d’amour. Malgré toute la bienveillance dans le clin d’œil, Keith se sentait comme un lièvre sur une banquise – il n’était donc pas le seul à trouver que son arrivée avait tout l’air de la présentation du nouveau prétendant officiel. Même la grand-mère en rajouta…

Ce n’était pas que l’idée le bouleversait, au contraire. Très raisonnablement, Saskia était un parti formidable, entre sa joie de vivre inexpugnable, sa foi absolue dans le fait que les montagnes, ça bouge sans problèmes et sa profonde tristesse qu’elle ne laissait jamais prendre le dessus. C’était simplement le concept qui lui apparaissait totalement alien. Depuis le tout début, elle était parvenue à se frayer un chemin jusqu’à lui, jusqu’à partager son existence comme personne depuis Rebbeca. Sans qu’il ne soit cependant jamais question de cuillers d’amour…

Simple question de timing, peut-être ? C’était du moins ce que semblait croire les ancêtres Reynold.

Mais qu’en était-il de « Sassy » ? Il avait toujours cru qu’ils étaient sur la même longueur d’onde quant à leurs attentes mutuelles. Mais s’il se trompait ?

La rouquine désamorça cependant rapidement la situation, visiblement aussi mal-à-l’aise que lui, entraînant un peu tout le monde à sa suite en direction de la résidence temporaire du sapin de Noël, pour le plus grand bonheur de Béatrice dite la grande timide.

Le déplacement eut pour effet de créer une petite zone de séparation autour de Keith, qui fermait la marche, et Saskia  se jeta, d’une manière tout à fait saskiesque, dans ses bras. Parce que oui, il avait eu besoin d’inventer un terme pour décrire certains des comportements de son amie.

Comme cette habitude des longs câlins. Au départ, cela l’avait pris par surprise, même s’il se considérait être dans le premier quartile sur l’échelle des contacts humains avant le décès de sa femme. Puis, petit à petit, il était parvenu à sortir du moule des idées préconçues, à se détacher des conséquences « attendues » d’un homme et d’une femme qui se tiennent dans leurs bras pendant un certain temps. Maintenant, il réalisait que cette proximité physique enter eux deux contribuait fortement à ce qui les unissait, et à créer une bulle autour d’eux deux pour de petits moments. De petits moments où l’univers cessait d’exercer son emprise sur eux.

Par contre, en ce moment précis, il était difficile pour Keith d’ignorer les regards entendus de Tristan  et de Crystin. Et il se voyait très mal tenter de leur expliquer que…

Que quoi ?

Qu’il donnait des câlins à leur petite fille ?

Et qu’y avait-il de si dramatique qu’il s’imagine que leur petite Sassy vivait une relation épanouissante ?

C’était Noël après tout.

Il les oublia donc. À chacun ses échappatoires.

«Dis-moi, c’est Channel ou Dior qui fait la fragrance« Volaille Hivernale » ?  »

Il lui retourna cependant son étreinte avec le sourire.

«Merci, Sask..  »

Il se demanda s’il devait se mettre à l’appeler Sassy lui aussi.

Cette dernière y alla finalement d’une sortie tout aussi saskiesque, pour le plus grand amusement de Béatrice la presque plus gênée.

«Non, en fait, si c’est Saskia qui cuisine, je crois que je vais tout garder sur moi. Mon petit doigt me dit que, d’une façon ou d’une autre, nous devrons bientôt évacuer la maison de toute façon.  »

Ce disant, il retira son veston avec le sourire. Elle allait payer de s’être moqué de ses capacités culinaires.

«Bien aimable. Ça a souvent dû être toute une aventure, avec elle à la maison, non ?  »

Lorsqu’il se fit offrir, sur le ton de la conspiration, d’aller explorer la chambre de Saskia, il ne put y résister. D’un côté, il se demandait si elle ne le percevrait pas comme une forme de voyeurisme, mais de l’autre, ça promettait d’être un sacré plongeon vers le pays des Merveilles.

«Honnêtement, je crois que c’est l’occasion d’une vie. Je veux bien vous y suivre – à moins que je ne puisse être utile en cuisine ou pour préparer la table, bien entendu.  »

Ouais…le petit gendre parfait…


Dernière édition par Keith A. Williams le Lun 24 Aoû 2015 - 21:31, édité 1 fois
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Saskia Reynolds
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super lama en quête de secrets


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MessageSujet: Re: 'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith   'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith EmptyMar 13 Jan 2015 - 22:47




On contait souvent les Noël en famille comme étant ces moments de quiétude intense, où retrouver l'autre était l'un des plus beaux cadeaux, où les discussions souvent insouciantes étaient joviales et laissaient bien souvent place aux rires et aux plaisanteries. Les plats étaient censés être copieux et les cadeaux attendre sagement, remplis de promesses pour les petits comme pour les plus grands.
Seulement, dans la réalité, ordinairement, tout ne se passait comme cela. Les familles étaient bien souvent déchirées, plus qu'elles ne l'admettaient, et Noël n'était qu'un moyen de se consoler de ne pas faire partie d'une famille dont l'on rêve depuis toujours, où chacun est en accord avec l'autre, mais aussi un moyen de faire entendre sa voix, la fête du Papa Noël devenant soudain une arme de haine et de dégout envers ce frère, cet oncle ou cette petite-fille à qui l'on assène une liste de reproches plus longue que le menu du réveillon.

Avec le temps, Saskia l'avait compris ; sa famille était loin d'être parfaite. Lorsqu'elle était enfant déja, ses racines galloises étaient perdues et elle était consciente qu'elle avait des cousins, cousines, oncles, tantes, et autres grand-parents outre-Atlantique, et que probablement, elle ne les verrait jamais. Le fait même que ses propres parents soient venus s'installer à Huntington Beach, avec leur accent gallois marqué et que l'on remarquait tout de même, encore après des années de vie aux Etats-Unis, ne la classait pas parmi ces gens "normaux". Mais au final, elle se demandait souvent à quoi correspondait la normalité. Etre brun, blond? Mais si l'on est une demoiselle, avec les cheveux longs, mais pas trop? Doit-on mettre des talons? Si oui, à quelle hauteur, pour ne pas être accusée de vouloir attirer la gent masculine?

Alors voilà, la "normalité" n'avait jamais intéressé Saskia, parce que dans tout son être, elle savait, ressentait qu'une telle chose n'existait que dans les esprits, et non dans la réalité. Alors sa famille, elle l'aimait. Elle n'avait toujours aucun contact avec les Reynolds de Penarth, et peu importait. Sa mère était partie les rejoindre parce qu'elle avait été brisée par ces silences... Mais cette absence ne pesait pas sur la rousse, parce qu'elle en avait décidé ainsi. Elle avait le meilleur papa du monde, qui lui avait fabriqué tant de jouets en bois lorsqu'elle était haute comme quatre pommes, elle avait des grand-parents géniaux, avec une Mamy qui cuisinait excellemment bien. Alors ils pouvaient croire dur comme fer que Keith allait devenir son époux, elle s'en foutait. Elle les aimait.
Et le plus dans tout cela, c'était qu'ils lui rendaient son amour. Fois mille. Ils l'avaient toujours autorisée à rêver, écrire, être elle même, sans rechercher à lui faire aimer la danse classique comme les petites filles de son âge. Sa famille avait toujours aimé sa fantaisie, autant que son intelligence. Même lorsqu'elle partait, seule, le long de la côte, on avait beau la disputer, au final, on aimait cette indépendance précoce et cette envie de découverte. Et on l'avait laissé le cultiver. Et lorsque parfois, avec certains amis, Saskia entendait des confidences sur les parents de chacun, elle s'avouait intérieurement bien chanceuse.

Et ces moments, même si elle ne les vivait pas avec sa famille au sens strict du terme, elle était bien entourée des personnes auxquelles elle tenait sans doute le plus. Son papa, son papa aux cheveux majoritairement encore roux foncés mais grisonnant, son papa bricoleur à ses heures perdues, son papa poule qui se laissait pourtant volontiers dorloter par sa fille lorsqu'il en avait l'occasion. Mamy Crystin... Sa chère Mamy Crystin, qui avait toujours été présente pour elle durant son enfance, Mamy Crystin et ses gâteaux, et puis son accent. Et puis Papy Tristan, plus grincheux mais toujours taquin malgré les années qui passaient; parfois, Saskia avait l'impression que les Reynolds étaient un clan intergénérationnel de rescapés qui s'apprivoisaient au quotidien, évoluant les uns à côté des autres malgré les épreuves, et surtout, solidaire, quoi qu'il advienne.
Et puis il y avait Keith et Béatrice. Ses amis les plus proches. Elle avait très peu d'amis proches ; Hazel peut-être, mais leur relation était bien différente -qu'est-ce qu'elle était chiante, avec son balais dans le popotin! Avec Keith, c'était bien autre chose. Non, ils ne seraient sans nulle doute jamais un couple au sens que tout un chacun l'entend : ils étaient un couple lié par une amitié forte. Ce genre d'affection mêlée à une bienveillance certaine l'un envers l'autre ; celle qui réconforte silencieusement, qui pénètre dans l'esprit de l'autre, mais aussi celle où la joie se partage sans retenue. Parce que si aux premiers abords, ils avaient l'air vraiment différents, au fond, les deux zigotos se ressemblaient plus qu'il n'y paraissait.

Et Papy Tristan semblait l'avoir saisi à sa façon, s'intéressant de près au jeune homme. Peut-être de trop près, mais on était ainsi, chez les Reynolds; on faisait comme on le sentait, ni plus ni moins. Et ce soir-là, en ce début de réveillon, Tristan avait envie d'apprendre à connaitre le dulciné de sa petite-fille. Et pas dans une demi-heure après l'apéro, ni dans cinq minutes. Non, maintenant. Et c'était ce qu'il faisait. Et Keith se pliait au jeu, pour la plus grande joie du grand-père Reynolds, hochant de la tête dans un premier temps, lorsque son interlocuteur lui parlait librement, puis baragouinant avec un accent gallois attendrissant pour lui répondre tendrement, presque comme si déja, il faisait partie de la famille - peut-être encore une fois, trop, mais... on était chez les Reynolds..

" Oh, c'est bien, ça a l'air de bien fonctionner votre petite affaire! Ce genre d'emploi, c'est un petit peu comme un bout de rêve qui se réalise non? " Il lui sortit son plus beau sourire, celui qu'il devait sans doute donner aux demoiselles pour les faire fondre avant d'épouser Mamy Crystin. " Ah oui, quand elle a une idée en tête, la petite... Enfin, visiblement, ça a créé de beau liens, ce coup de main! Vous ne devez pas regretter! " Il sortit sa dernière réflexion l'accompagnant d'un clin d'oeil qui se voulait complice.  Oui, soyons clairs : il insistait. Mais il fallait dire qu'il en avait entendu parler, de Keith. Et de Béatrice. Il semblaient très proches de la rousse. Alors, forcément, Tristan avait interprété. Et puis il avait bonne allure, ce jeune homme. Il semblait bien pour sa petite Saskia. Voilà le raisonnement de Tristan.

Et Saskia ne pouvait guère lui en tenir rigueur. Il fallait avouer que Keith avait tout du gendre idéal ; car même si son Papy venait à peine de le rencontrer, il devait sans doute d'ores et déja connaitre une partie de sa personnalité  à travers les dires de la petite Reynolds. Il devait être conscient d'à quel point elle admirait son calme et son courage, mais aussi sa façon de saisir la vie et de surmonter les épreuves ; il apparaissait ainsi bien plus mature qu'elle. Puis il se battait pour sa fille, contre les douleurs et les fantômes du passé. Et rien qu'en y songeant, affalée sur une table en pleine panne d'écriture, elle était capable d'avoir les yeux qui s'illuminaient, remplis de mille étoiles.

Ils se déplacèrent tous vers le salon. Chaleureux, il était prêt à les accueillir, même dans une petite cohue pareille. Puis elle fit ce qu'elle avait envie de faire : serrer son ami dans ses bras. Elle avait cette fâcheuse habitude de vouloir créer ce contact physique entre eux. C'était toujours sa façon de fêter de bonnes retrouvailles ; après le premier regard suite à une porte ouverte, se jeter dans les bras de la personne permettait de se refamiliariser avec tellement de détails que trop d'individus oubliaient et sur lesquels pourtant il est bon de s'attarder pour apprécier une personne dans son entierté : son parfum, ses cheveux qui viennent chatouiller le visage, à quel point l'on peut - ou non - l'encercler de ses bras, sa force... sa réaction. Les étreintes étaient chères à Saskia lorsqu'il s'agissait de personnes qui faisaient partie de sa vie. Alors si des fois, ses amis n'y avaient pas le droit, cela n'apportait que davantage de surprise au jour où la rousse décidait de serrer la personne chère à son cœur contre lui.
En l’occurrence, l'ambiance des fêtes mêlée à une réunion de famille lui avait donné envie de sentir la présence de son ami contre elle ; son cœur battre contre son torse fluet, et son odeur ; l'odeur du break & breakfast, et donc par extension un peu celle de sa maison. De se remémorer pourquoi il était son meilleur ami, son compagnon de vie. Et savourer ce moment. Celui où ils étaient là, tous les deux, comme deux membres égaux dans la famille Reynolds, avec des chants de Noël en fond sonore, surplombés des voix des autres Reynolds et des rires de Béatrice. De savourer ce moment, où ils étaient officiellement une famille.

Et NON, ils n'étaient pas en couple...
Mais...

" Dis-moi, c’est Channel ou Dior qui fait la fragrance « Volaille Hivernale » ? "
Saskia fit une moue vexée, loin de l'être pourtant. La remarque de son ami lui fit se soulever sa poitrine alors qu'elle retenait un rire.
Puis elle partit, loin de l'agitation du salon, et pourtant en provoquant déja une dans la cuisine avec sa douce voix.

" Et tes joujouuuus!! "
On entendit un bruit de vaisselle cassée, puis les rires de la rousse.
" Toi que Noëëël "

La demoiselle ne semblait guère perturbée par quelque casse que ce soit. A la limite de l'hystérie, elle ne se demandait même plus ce qui se passait dans le salon, à quelques mètres pourtant de sa propre personne.
Tristan leva les yeux au ciel; ce qui le faisait rire finissait par le lasser. Parfois, il trouvait qu'elle en faisait trop. Crystin fit mine d'écouter la suite de l'épisode Saskia, puis demanda en haussant la voix pour se faire entendre :
" SASSY, TU AS BESOIN D'AIDE? "
" Lalala... "

Alors que le père de Saskia parlait avec le sourire à Keith, Saskia débarqua, un plat rempli d'un substance inconnue à la main, et l'air déconfit.
" Oui, c'est quoi après "toi que Noël", j'ai pas entendu... "
Crystin ne put retenir un rire. Tristan haussa des épaules, prêt à passer à l'apéro. Allain, lui, après avoir regardé sa fille, se tourna à nouveau vers Keith. Il avait tellement l'habitude des pitreries de sa fille qu'elles lui semblaient bien banales à présent.
En revanche, un fit un geste de la tête vers le plat de sa fille, destiné à son interlocuteur. Discrètement, il confirma : " Effectivement, c'est fort probable. Bon, si ça peut vous rassurer, elle a l'air de commencer à connaitre les pompiers... " Au loin on entendit un colérique : " Comment ça, elle connait bien les pompiers, la petite? Dis pas ça devant le jeune !! " Allain, démuni, n'eut pas le temps de répondre que Saskia passait sa tête choquée entre le visage de son père et celui de son ami. " Vous connaissez pas les paroles non plus, c'est ça? Avouez! " Puis elle fit une grimace, tirant la langue en sentant son plat. Ah bon, bah celui-là... c'était réglé... Elle repartit comme elle était venue. En trombe.

Allain soupira avec le sourire.
" Une aventure? Bof... C'est pas Indiana Jones non plus... "
" JE PREFERE STAR WARS ! " hurla l'apprentie journaliste de la cuisine.

" Honnêtement, je crois que c’est l’occasion d’une vie. Je veux bien vous y suivre – à moins que je ne puisse être utile en cuisine ou pour préparer la table, bien entendu. "
Mamy Crystin, qui s'était lentement approchée, joint ses deux maisn et fit une petite tête toute touchée par tant d'attention. Elle se retourna vers son mari, comme si elle commentait une feuilleton télé.
" Regarde comme il est mignon ce jeune... "
Tristan hocha la tête, approuvant sa réflexion et s'asseyant dans un fauteuil, près du feu de cheminée. Il marmonna quelques mots. Crystin leva les yeux au ciel et partit vers la cuisine, pour négocier avec la rousse. " Ton grand-père veut boire l'apéro... "
Des bruits de vaisselle. Quelques insultes envers le frigo, puis le four. " ATTENDS PAPY J'AI PRESQUE FINI ! "
Le Papy en question soupira.
Mamy Crystin partit voir la demoiselle qui était sous le sapin, et s'enquit de lui demander si elle voulait du jus d'orange ... avec ses papillottes.
Allain, lui, conscient qu'il ne leur restait que très peu de temps, insista comme un gamin qui allait ouvrir dangereusement ses cadeaux avant que le Père Noël ne soit officiellement passé.
Il prit Keith par le bras et l'emmena vers les escaliers aussi discrètement que possible. " C'est bon, elle a presque fini, et c'est maintenant ou jamais... "
Ils montèrent les escaliers, et ouvrirent une porte. Celle de la chambre de Saskia.
Un doux mélange de vie d'adulte et de vie adolescente s'offrait à présent aux regards qui se posaient sur elle. Quelques endroits étaient parfaitement rangés alors d'autres coins étaient dans un fouillis inoui. Sur une chaise, une valise était ouverte, laissant entrevoir des vêtements roulés en boule. Au sol, de nombreux livres ouverts et annotés jonchaient le tapis qui recouvrait le vieux parquet. Sur les murs, on retrouvait des croquis faits pas ses soins, des dessins de la plage du Pays de Galles. Des dizaines d'étagères étaient remplies d'ouvrages qu'elle n'avait pu emmener dans son appartement alors que son bureau était recouvert de feuilles de toutes tailles, déchirées, recouvertes d'écriture. Des jouets en bois que son père lui avait fabriqués possédaient toujours une place d'honneur sur sa commode. Des peluches avaient trouvé leur place sur le lit, alors qu'un petit banc devant la fenêtre en arc de cercle était submergé de coussins multicolores.
Keith était la première personne à voir la chambre où elle avait tant vécu - son début de sclérose en plaque, l'annonce de la séparation de ses parents, ces moments avec Noah... tout comme d'ailleurs, il était l'un des seuls à avoir vu son appartement.
Allain, presque ému de retrouver la chambre de sa fille ainsi, sans la présence de la principale concernée, ne pipa mot, mais fit un pas dans la pièce. Elle avait toujours eu une ambiance particulière. Remplie de joie mais aussi d'une finesse d'esprit qu'il lui reconnaissait depuis toujours. Tellement de gens seraient surpris de trouver cette chambre comme étant celle où Saskia Reynolds avait grandi... et pourtant.

On entendit des bruits de pas de course sur la moquette des escaliers. Un petit cri tropmignonmaissuraigu.
Saskia débarqua derrière les deux hommes, l'air effrayé. Elle était bien consciente que ce moment allait arriver dans la soirée, ou la nuit mais... pas comme ça...
Heureusement que c'était Keith!

Mais...
Mais... Mais, hey, tout à l'heure, que se disait-elle, déja?
Ah oui, que ce serait marrant ... Parce qu'elle savait que ce ne serait rien.
Et là, elle se disait carrément que c'était un bon moyen de se venger.
Elle attrapa la main de Keith. Jusque là, c'était presque normal, elle aurait pu le faire n'importe quand, n'importe comment. C'était un peu comme les câlins, en plus pratique.
Puis elle le tourna vers elle et l'embrassa sur les lèvres.
Rien de bien dégoutant, juste...
Bah, c'était marrant.
Et puis merde, il avait vu sa chambre d'enfant. Et puis c'était Papy Tristan et Mamy Crystin qui lui avaient soufflé l'idée!

" L'APERO LES ENFANTS !"
On entendit le rire de Crystin, peut-être celui de Béatrice au loin.
Saskia, elle, pouffa aussi avant de redescendre devant un père médusé et un Keith, qui, elle l'espérait... bah, n'allait pas la demander en mariage dans la soirée.
Bah, au pire, elle aurait une jolie robe... et un mari qu'elle adorerait. Ce serait son futur époux de la soirée, voilà.
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MessageSujet: Re: 'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith   'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith EmptyJeu 15 Jan 2015 - 4:29

“ Oui, j’aimerais bien du jus d’orange. S’il---vous----plaît--. »

Béatrice avait découverte un aussi intriguant qu’immense casse-noisette en bois sous le sapin et avait déjà entrepris de lui offrir une papillotte. Ils en étaient à l’étape de trouver comment l’ouvrir avec une seule mâchoire articulée.

Keith, de son côté, avait l’impression de jouer aux agents secrets s’infiltrant dans une place forte interdite aux visiteurs. Et avec raison. Enfin, pas parce que la chambre de Saskia regorgeait d’instruments de sado-masochisme ou servait d’abri à une centaine de chatons, mais bien plutôt parce que la pièce possédait sa propre vie. Une vie qui tirait sa source de l’essence même de celle qui y avait grandi.

Il parcourut des yeux le décor qu’il l’entourait avec la même révérence que s’il venait de pénétrer dans la caverne d’Ali Baba, avant de risquer un pas vers le centre de la pièce. Et l’impression semblait partagée, s’il en jugeait par le silence révérencieux d’Allain.  Il lut quelques bribes décousues de sujets que Saskia seule pouvait reliés entre eux, jeta un coup sur la vue qu’offrait la fenêtre et termina par l’examen exhaustif de dessins de plage. Monsieur Reynold, réalisant probablement l’ambigüité de la création hors contexte, se permit d’ajouter qu’il s’agissait d’un paysage du Pays de Galle.

Keith n’avait guère voyagé hors des États-Unis durant sa jeunesse, et la carrière de Rebbeca ainsi que l’arrivée de Béatrice n’avait pas exactement favorisé les choses. Il s’imaginât un moment explorer la contrée d’origine de Saskia en sa compagnie, et ne put s’empêcher de se dire qu’il s’agirait très certainement d’une expérience extraordinaire.

C’est ce moment que la rouquine choisit pour les surprendre la main dans le sac. Alors qu’il s’apprêtait à s’excuser sans grande conviction de sa curiosité, sa « vengeance » le prit de court. Elle l’embrassa avec une certaine désinvolture toute enfantine, comme un geste mainte fois répété. Avec la même complicité que celle… d’un vieux couple ?

Ils n’en étaient plus à leur première barrière séparant les rapports traditionnels entre homme et femme de sautée, bien entendu. Mais le baiser, maintenant ? Il lui rappelait ses courts moments de communistes hippies, même si ces derniers semblaient lui provenir aujourd’hui d’une autre vie. Une vie où les marques d’affection ne se brisaient pas dans les malentendus des attentes des tiers ou dans les concepts vétustes d’une ère révolue. Saskia n’attendait rien en retour : elle offrait, simplement, parce qu’elle se sentait libre et heureuse de le faire. Et qu’elle voulait partager son état d’esprit avec lui.

Allain, d’un autre côté, semblait médusé par les mœurs de sa fille. Une bonne chose, supposait Keith : il n’était pas habitué de la voir embrasser des hommes dans sa chambre à coucher un soir de veille de Noël.

Tristan choisit fort à propos ce moment pour appeler tout le monde à l’apéro. Keith emboîta le pas à Saskia, cessant dans le même geste de disséquer ce qui venait de se passer : elle ne l’avait pas poignardé, dudieu!

Il retrouva Crystin qui portait Béatrice qui portait le casse-noisette qui venait de faire exploser la papillotte dans sa bouche, pour la plus grande joie d’un peu tout le monde. Tristant lui tendit une flûte de champagne, qu’il accepta avec joie.

« À la santé de la famille Reynolds! À la grandeur de leur cœur… ainsi qu’à leur patience sans borne. »

Il décerna un clin d’œil à Saskia. Le genre que personne ne pouvait manquer.

« Joyeux Noël! »

*******

Deux coupes plus tard, ils s’étaient approchés de la cuisine devant l’imminence du repas.

« … Et là, quand je suis revenu au salon, vous auriez dû les voir, les deux gamines! Elles ne m’ont jamais avoué de qui venait l’idée, mais elles avaient toutes les deux leur pantalons roulés jusqu’au genou, les deux pieds plongés dans de gros bacs de plastiques remplis d’eau, des bonnets de douche sur la tête, à chanter « Under the Sea » à tue tête. Jusqu’à ce que l’UNE des deux, et je vous laisse deviner laquelle, ne mettent le pied sur le rebord du dit bac en plastique et en projette le contenu dans tout le salon! Question de me faire partager leur délire, je présume. »

Béatrice regarda Saskia avec un air de conspiratrice et s’esclaffa sans retenue.

Keith de son côté lui envoya muettement ses excuses, en formant un « sorry » insonore sur ses lèves avant de les étirer en sourire. De toute façon, il se doutait bien que la famille Reynolds possédait tout un répertoire d’anecdotes similaires - et il espérait pouvoir en bénéficier de quelques unes d'ici la fin de la soirée.

Ces rencontres intergénérationnelles lui manquaient tellement. C'était son plus grand regret d'avoir quitté Washington. Voir son seul. En toute honnêteté cependant, rien n'indiquait que lui et Béa ne se seraient pas trouvé tout aussi isolé s'ils étaient demeurés dans leur cité natale. Sans toutefois rencontrer d'inconnue aussi exceptionnelle que Saskia...

"Raconte-leur la fois avec Daniel Boon papa! Raconte-leur Daniel Boon !!!"

« Peut-être plus tard Béatrice. Papa a déjà raconté assez d'histoires pour le moment. »

Keith se leva de table.

« J'ai vraiment perdu l'habitude de me laisser servir. Sask, je t'en prie, donne-moi un truc à faire, sinon, je crois que je vais avoir un malaise.  »

"Moi aussi! Moi aussi!"


Dernière édition par Keith A. Williams le Lun 24 Aoû 2015 - 21:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith   'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith EmptyJeu 22 Jan 2015 - 19:11




Le père de Saskia semblait dubitatif alors qu'il buvait son petit apéritif préparé avec soin par la rousse. Alors que le grand-père Reynolds racontait une de ses histoires de jeunesse galloise à son auditoire avec enthousiasme, son fils regardait le jeune homme de la pièce l'esprit rempli de questions. Ils savaient comment les deux jeunes gens s'étaient rencontrés, qu'ils étaient proches. Mais finalement, a quel point l'étaient-ils? Autant, au début de de la soirée, il croyait dur comme fer que ses parents étaient dans une autre dimensions et ne souhaitait guère se mêler à tout cela. A présent, le père célibataire n'était plus certain de quoi que ce soit. A les observer se lancer quelques regards complices de temps en temps, à voir Saskia parler à Béatrice... Eh bien, oui, il était pris de doutes.

Alors lorsque Saskia avait presque volé dans les escaliers pour rejoindre le reste de la petite troupe dans le salon, il avait observé le regard de Keith sur la rousse. Lui ne semblait guère troublé par ce baiser, qe qui finit d'éveiller les soupçons du banquier. Alors peut-être qu'on trouva son regard insistant, curieux ou pensif, mais il ne s'en aperçut même pas. Saskia, elle, semblait jouer à les nerfs de son père, s'amusant à devenir plus tactile encore que d'accoutumée avec son meilleur ami. Alors que la petite famille d'une soirée s'était installée au coin du feu, dans de confortables fauteuil abîmés par le temps mais dont l'âge ne fait que donner davantage d'aisance à leurs utilisateurs, les conversations fusaient et Tristan et Crystin semblaient enchantés d'écouter les histoires de "l'heureux élu de la petite". Crystin, particulièrement, était aux anges, entre les anecdotes de Keith et les rires de Béatrice qui jouait encore avec ce casse-noisette ; la petite fille lui rappelait Saskia petite, alors elle s'en donnait à coeur joie, partagée entre le passé de la petite galloise et son présent, où elle avait amené l'homme qui semblait partager sa vie. La complicité qui émanait des deux jeunes gens l'émouvait presque ; à l'image de ce clin d'oeil lors de l'adorable toast de son (futur?) gendre, elle avait bien saisi l'ampleur des liens qui unissaient le jeune père et la journaliste.

Saskia, de son côté, s'était vautrée aux côtés de son ami pour ne pas le laisser seul face à sa famille et lui apporter le réconfort dont il aurait éventuellement eu besoin dans un cas critique de gêne extrême. Ses iris clairs semblaient obnubilés par le beau brun, des étoiles semblant les faire briller. Allain, en face, était conscient que de sa part, cela ne montrait en aucun un signe particulier d'affection amoureuse - elle aurait été capable de regarder un pigeon mangeant un bout de pain de cette façon-, et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de rassembler les pièces d'un puzzle construit au long de ce début de soirée.

Il fut sorti de ses pensées par Saskia qui sortit un faible mais plus qu'audible parce que suraigu : " Mamy arrête, tu vas noyer les papillottes de Béatrice dans du jus d'orange et elle va roter orange!!
Puis elle s'enquit à son tour de s'occuper de la fillette en lui racontant fièrement ses dernières pitreries ou découvertes et autres inventions saugrenues.

* * *

Ce fut finalement tout de même le sang légèrement alcoolisé que la grande rousse se dirigea donc vers la cuisine, le pas sûr mais loin d'être rectiligne. Se tapant le bras dans l'encadrement de la porte de la pièce dont les odeurs enchanteresses - si si !!! - provenaient. Elle étouffa un cri et une remarque alors qu'elle entendait encore les conversations derrière elle. Elle entendit quelques petits bruits de pas derrière elle ; Béatrice s'était elle aussi faufilée entre les fauteuils. Quelques minutes plus tard, ce fut toute la famille qui l'accompagnait autour de la tabke, alors qu'elle finissait de répartir les ingrédients dans les plats d'entrée, la vaisselle pour les plats suivants, et enfin, de tout amener dans la petite salle à manger, non séparée du modeste salon, toujours réchauffé par la cheminée et l'ambiance bon enfant. Alors que la fille de Keith venait à nouveau d'emboiter le pas à Saskia, celle-ci la coupa en plein dans leur conversation pour une discussion plus que pressante. Écarquillant les yeux et sur un ton d'urgence absolue, elle se baissa à sa hauteur et lui demanda ; " Alors, ce cadeau? Tu as deviné? Parce que je te dis pas, y'a pas de réseau chez le Père Noël, on a eu du mal à communiquer mais ... ". Saskia fit un geste de la main catégorique. " Franchement, je suis sure qu'on a géré. Il t'adore, tu sais ! Et il a adoré le coup de la bassine d'eau !! " ajouta-t-elle avec un clin d'oeil complice.

Lorsqu'elles arrivèrent de nouveau dans la cuisine, tout le monde était assis autour de la table. Il n'y avait plus grand chose à faire pour parfaire le repas et avant de se mettre enfin à table : les dégats avaient déja été commis par la rousse et la présentation soignée avant même leur arrivée. En fait, il lui restait deux assiettes remplies de mets à emmener dans la pièce à la cheminée, puis tout était réglé. Mais Keith proposa encore son aide - en parfait gentleman et gendre, me permettrais-je d'ajouter, ndlr.
En guise de remerciement envers son cher et tendre, elle vola légèrement jusqu'à lui, et avant de lui tomber à moitié dessus en se prenant les pieds dans le pied de la table, lui déposa un baiser sur la joue. " T'inquiète, c'est moi qui régale beau gosse ! " Allain fronça les sourcils. " Oui, enfin, c'est pas ta carte bleue qui est passée à la caisse... " Saskia fit une moue en triant de la vaisselle sur la table, alors que sa grand-mère s'enquit déja de faire le ménage : " Moi je souriais à la caissière... " répondit-elle, enjouée, avant de donner un gentil coup de coude à Mamy Crystin qui ne pouvait s'empêcher de tout briquer, alors que quelques secondes après, la table allait de nouveau ressembler à une hécatombe d'ingrédients, qui, à la base, avaient l'air bon.

" Papa racontera l'histoire de Daniel Boon à table ! A TABLE ON VA MANGER LES VICTUAILLES achetées par Môônsieur Allain Reynolds "
Passant son verre au-dessus de la tête de Béatrice pour l'emmener à la salle à manger, elle fut suivie de son grand-père qui finit le sien d'une traite, impatient, certainement, d'en remplir un autre d'une substance nouvelle. Allain, lui, eut un sourire un peu gêné mais amusé. Crystin, elle, soupira avant de continuer de faire briller la table autour des ustensiles encore étalés sur sa surface. " Sassy, un vrai porc, elle nettoie jamais rien .... "
" JE T'AI ENTENDUE ! ", hurla-t-elle de la salle à manger. " AMENE TES FESSES SINON IL VA RIEN RESTER !! "
Alors qu'elle hurlait ces mots à travers la petite maisonnée, Tristan et Allain se lançaient un regard déconfit. Bon, il ne fallait nullement juger aux apparences mais... son repas n'était pas le plus prometteur qu'ils puissent avoir sur la table de la salle à manger un soir de réveillon de Noël. Alors Saskia s'amusa. Encore. Parce qu'il fallait bien les distraire. Et puis ça la distrayait, elle, aussi.
La jolie rousse s’agrippa au bras de Keith, un verre rempli à la main.
" BON, tout le monde VIENT et S'ASSIED, regardez mon Keith, il est tout mal à l'aise!! "
Evidemment, ça ne semblait guère être le cas, mais peu importait. Il fallait faire venir Crystin et empêcher toute remarque non-culinairement-constructive des deux hommes Reynolds. Sentant un ou deux anges passer par là, Saskia, se tourna vers Keith :
" Bon, alors, Daniel Boon... "
C'est Allain qui la coupa.
" Et la mouette de tes 8 ans, là, on en parle?"
Crystin venait d'arriver, un air satisfait sur son visage. Saskia, l'air paniqué, but son verre d'une traite ... " Oui, il faut raconter cela à ton amoureux! " ... Puis en recracha une petite partie dans son assiette. Elle se tourna, les yeux écarquillés, sur Béatrice. Qu'allait-elle croire? Alors qu'elle voyait Crystin, à sa droite, s'asseoir, et dans les starting blocs pour commencer à conter l'histoire en mode Père Castor, elle se pencha vers Béatrice et lui chuchota, retrouvant son naturel : " C'est une blague, t'inquiète, je suis toujours ta tata! "
" HEY SASSY, si je te dérange quand je parle, surtout, tu le dis ! Bon, je peux parler? " La grand-mère se racla la gorge, et se tourna vers la tablée, enfin installée, pour raconter fièrement l'histoire. " La Miss aimait beaucoup se balader sur la côte lorsqu'elle était plus jeune. Elle aimait les mouettes et s'en faisait parfois même des copines ; enfin, des copines comme on peut être copine avec Sassy quoi... Mais un jour, une demoiselle mouette a déféqué sur elle... Alors Sassy était toute troublée. Elle s'est mise en tête que de mauvaises rumeurs circulaient sur elle parmi les mouettes, qu'elles s'étaient donné le mot. Vous comprenez, elle ne croit pas aux coïncidences, enfin, Keith, vous devez bien la connaitre...  Alors, pendant des semaines, même lorsqu'il faisait un temps démentiel, j'ai dû l'accompagner pour qu'elle leur amène de la nourriture, qu'elle leur parle, elle a même cherché des blagues dans des livres pour des mouettes!! Et comme ces foutues mouettes, évidemment ne parlaient pas... Elle n'eut jamais d'explication, ni d'excuses. Et puis un jour... elle a reçu un nouveau caca... dans l'oeil... Oh là là qu'elle a pleuré... Elle a bien boudé hein... "
Saskia était maintenant bras croisés, la tête baissée et la mine boudeuse, attendant que la scène se finisse. Elle sentait maintenant les regards tournés vers elle.
" Bon, on mange? "
Elle guetta Allain et son Papy, puis commença à servir tout le monde.
Il fallait bien admettre que la présentation de ses assiettes n'était pas digne d'une cuisinière aguerrie, mais... eh bien en fait, elle n'en était pas une, alors...

* * *

Le repas avait un petit peu progressé, Saskia avait bu quelques verres en parlant avec Béatrice - et en lui proposant un jus d'orange à chaque fois qu'elle finissait un verre de vin, histoire qu'elles soient pompettes ensemble, évidemment - et en regardant avec insistance Keith. Allain tenait à lui parler d'une drôle de façon, Papy Tristan était attentif. Mamy Crystin commentait toute seule les plats cuisinés par la rousse.
" Vous avez beaucoup de chambres, alors, à l'auberge... ? Saskia vient souvent? Maintenant qu'elle a son appartement, je ne sais plus trop ce qui se passe dans sa vie. J'ai des surprises, mais bon, j'ai de la chance, ce soir elle est bonne !  " Papy Tristan sourit et fait encore un clin d'oeil ; Noël, ou la fête des clins d'oeil pour Tristan. Celui-ci ajoute ensuite sa patte, déja, lui aussi, bien entamé par l'alcool - il aimait vraiment beaucoup beaucoup l'apéritif : " On vous fera découvrir le Pays de Galles! C'est joli, avec des mouettes ... " Crystin éclate de rire, arrêtant de commenter le poisson dans son assiette, comme si elle tenait une discussion avec la pauvre bête. Saskia lève les yeux au ciel. Ils sont fous, dans cette famille... Elle tapotte un message pour Hazel sur son portable, perdant tout lien avec la réalité. " Vous êtes bien différent de Noah ... "
Saskia jette son portable sur le sol, et se lève brusquement, paniquée. Puis elle hurle :
" OUI ALORS, LES MOUETTES ", puis elle commença à imiter le cri d'une mouette, histoire de détourner l'attention. Silence.

Elle partit dans la cuisine.
Et normalement, c'était le moment où le gendre parfait venait calmer la demoiselle en détresse.
Et pourtant, elle n'en avait guère besoin. Assise, elle s'était trouvé un reste de bouteille de l'apéro et cuvait doucement, sentant ses muscles de jambes se contracter. Noah et Elle étaient deux choses qu'elle associait. L'un n'allait pas sans l'autre. Entendre le prénom de son ex-petit-ami lui avait fait ressentir son Horreur.
Non, pas ce soir, pas aujourd'hui, jamais. Pas elle.
Ce fut l'un de ces moments où son regard triste laissait surprendre quiconque le devinait.
Et pourtant.
Au bout de quelques instant, elle se leva, la tête baissée pour marcher droit, puis partit à nouveau vers la salle à manger, prête à demander si on passait au plat suivant : la fameuse dinde. Mais quelle ne fut pas sa surprise. Celui qui venait de lui rentrer dedans devait être sacrément arrosé de Penderyn. Et elle, évidemment... dansa comme si elle venait d'acquérir une place pour aller sur la Lune. Et fit tomber son verre qui éclata en mille morceaux.

Silence. Encore.

" ...Sassy? "
" C'EST QUELLE VAISSELLE?? " entendit-elle de la salle à manger.

La rousse s'assit par terre et commença à ramasser les morceaux pour aller les montrer à sa grand-mère. Et à son papa. Son super Papa qui allait surement pouvoir les recoller.
Recoller les morceaux...
L'alcool faisait quelques ravages dans son esprit. Elle n'y était certes, pas allée mollo sur le vin. Mais ... elle souriait encore. C'était Saskia.
Elle pouvait sentir le fantôme de sa sclérose en plaques qui se rapprochait, elle le renvoyait encore plus loin d'un coup de poing aveugle, l'enfermait dans un donjon bien protégé. C'était Noël. Elle aimait Keith et Béatrice. Et sa petite famille boiteuse mais tellement affectueuse. Son esprit vagabondait.
" Je pourrais écrire un article ... Là maintenant ... " fit-elle doucement en s'arrêtant de ramasser les bouts de verres. En tailleur, elle commença à vouloir se lever. Ce fut une cause perdue. Elle se prit la jambe dans ... son autre jambe... et finit le visage face au sol. On vit son corps se soulever à cause de ses rires. Ses bras étaient parallèles à son corps étalé sur le carrelage du sol, ses jambes recroquevillées bizarrement sous elle. Et elle rigolait.
Puis elle y resongea.
Elle n'était pas seule.
" ... Keith? "
Elle hurla de rire, proche de l'hystérie.
" Ma juppe est soulevée? Tu vois mes fesses ? C'est qui? Papa? Si c'est toi je m'en fous, t'as bien dû me mettre du talc quand j'avais mal aux fesses bébé... Mamy? Mamy Crystin? Regarde j'ai ramassé le verre... AH mais non tout à l'heure tu parlais de la salle à manger... ... Béa? Tu compares nos culottes?  C'est toi? Réponds-moi! ... Bel inconnu c'est toi? Ou alors, cambrioleur? J'ai rien ici, on a juste une vieille télé..."

Elle entendit la discussion redémarrer dans la salle à manger, les couverts cliqueter de nouveau sur les assiettes. Papy Tristan qui cherchait la bouteille de vin. Crystin qui faisait une blague à Béatrice. Allain qui commentait le sapin de Noël et les chants qui se faisaient toujours entendre.

Et elle, qui avait juste la flemme de ne bouger, ne serait-ce qu'un petit doigt.

" Qui que ce soit, tu peux boire hein, c'est une bonne bouteille de Penderyn. Au pire ça fait parfum." Enfin, elle bougea sa main dans un geste las. " Bon, ooook, je suis désolée de t'avoir aspergé ! "

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'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith Empty
MessageSujet: Re: 'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith   'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith EmptyLun 25 Mai 2015 - 16:57

Difficile de ne pas se laisser assimiler par l'enthousiasme et la fougue du clan Reynolds. À moins qu'il ne s'agisse d'un sophistiqué jeu de la déception qu'il savait Saskia incapable de maintenir, ils avaient d'emblée abattus chacune des barrières entre eux et "l'étranger" que Keith représentait. Pas de faux-semblants ou de soucis des apparences mal placées : ils lui offraient sans réserve leur véritable nature sans artifice.

Et honnêtement, Keith voyait difficilement quel plus beau présent il aurait pu espérer de cette saison festive que cette sensation de faire partie intégrante d'une unité familiale. Certes, il ne comprenait pas encore tous les sous-entendus, qu'il soit question de la mère de Saskia ou de ce "mystérieux" Noah, mais il ne s’agissait que de détails. Dans les faits, ces gens lui avaient offert sans hésitation leur cœur et leur âme. Une place au chaud tel qu’il n’en avait jamais connue depuis le décès de Rebbeca. Et il voyait également du coin de l'oeil que Béatrice se laissait gagner par le même esprit.

L’énigmatique Sasksia paraissait du coup beaucoup moins alien à ce monde, lorsque l’on avait le privilège de connaître ses origines.

Même s'il ne buvait pas au même rythme que les Reynolds, qui rendaient d'ailleurs un vibrant hommage à leur sang galois, Keith passait une soirée exceptionnelle. Et conserver le contrôle de son taux d’alcoolémie était un combat constant face à tous ces hôtes qui ne souhaitaient que le faire se sentir à l’aise.

Cela ne l’empêcha pas pour autant de profiter de la petite anecdote unissant Saskia aux emblématiques volatiles des Arches Dorées (ie, les mouettes).

« Attendez une petite seconde – est-ce que je dois en comprendre que le plat de résistance de ce soir, ce n’est pas une dinde, mais une vengeance bien froide ? »

Béatrice regardait son père d’un air inquisiteur, et pour son bénéfice, il ajouta en chuchotant à tue tête

« Je crois que Tati Saskia veut nous faire manger de la mouette!»

Cette dernière poussa un couinement terrifié de gamine de 7 ans pour qui toutes les petites bêtes sont une source d’émerveillement perpétuelle. Crystin s’empressa de la réconforter, jurant sur l’esprit de sa propre grand-mère que jamais elle ne tolérerait une telle horreur de son vivant.

« Au moins, je comprends mieux pourquoi elle a si souvent tendance à se promener avec un parapluie lorsqu’il fait grand soleil!»

**********

La soirée continuait d’avancer dans la bonne humeur générale, avec toujours comme trame de fond l’ambigüité de la relation entre Saskia et Keith. Alors que certainEs détectives en herbes étaient persuadés d’avoir résolu l’énigme, d’autre continuait de glaner des indices. Et pour avoir été le dindon de la farce depuis le début de la soirée, Keith se permit de participer au jeu, une seule fois, lorsqu’Allain commença à lui poser des questions sur son auberge.

« À non, Saskia ne vous a pas dit ? Il n’y a qu’une seule et unique chambre, et tous les locataires s’y retrouvent pour… hem… » il jeta un coup d’œil à sa fille qui écoutait les critiques culinaires de mamie Crystin   « dormir ensembles ? »

Face au regard incrédule d’Allain, il en rajouta une couche.

« Inutile de vous préciser que depuis que Saskia fréquente mon établissement, l’achalandage a pratiquement doublé!»

Avec un sourire, il s’empressa de désamorcer la situation – il s’agissait après tout du père de Saskia.

Mais non, je plaisante. Mis à part la section dans laquelle nous habitons, moi et Béatrice, il y a 7 chambres réparties en deux ailes. C’est cependant vrai que votre fille m’a donné un sacré coup de main avec la décoration et la publicité! Elle débarque à l’occasion, pour une heure ou pour une semaine, que ce soit pour venir discuter avec Béatrice, avec mes clients ou tout simplement pour se retirer tranquillement dans la chambre numéro 3.»

Béatrice surfa sur la conversation, d’une voix hyper excitée.

« La chambre numéro 3, c’est la chambre à Saskia! »

C’était ainsi qu’il parlait de la 3 avec Béatrice. Ils l’avaient monté avec grand soin avec une seule idée en tête : que Saskia puisse s’y sentir chez elle. Après ce soir, il allait d’ailleurs pouvoir y apporter quelques améliorations, maintenant qu’il avait visité l’antre enfantin de sa rouquine d’amie.

C’était aussi la chambre qu’il louait toujours en dernier, pour qu’elle demeure libre aussi souvent que possible… Mais ça, personne ne le savait.

Une petite tension accompagna ensuite la mention d’un dénommé Noah, qui conduisit de fil en aiguille à de guère rassurants bruits de vaisselles brisées. Keith regarda chacun des membres de la famille qui demeuraient assis sans broncher, dans un stoïcisme probablement né de l’habitude.

« Je vais aller jeter un œil. M’assurer qu’elle n’est pas en train de recoller les morceaux avec de la guimauve fondue.»

Aussi étrange que cela puisse paraître, la voir dans cet état lui fit un léger pincement au cœur. Ils avaient échangés quelques verres par le passé, bien sûr, mais c’était la première fois qu’il la voyait aussi imbibée que cela. Il s’accroupit sur la pointe des pieds à ses côtés et lui frotta le haut du dos.

« T’inquiète pas, j’ai déjà choppé la télé pendant que tu faisais à manger. »

Il passa son bras à elle autour de ses épaules à lui et entreprit de la remettre à la verticale.

« Je vais m’occuper de cette bouteille de Penderyn, mais avant, je vais m’occuper de toi. On commence avec le pied gauche… non, ça c’est le droit… »

La pauvre Saskia s’était planté un bout de verre dans le pouce, et même si la blessure n’avait probablement rien de sérieux, elle s’était mis du sang partout. Pas à pas, il parvint à la conduire jusqu’à l’évier, où il lui mit la main sous l’eau froide.

« Tu sais Sask, tu ne devrais pas te mettre dans un tel état pour des mouettes. Je veux dire, t’es la plus grande journaliste de Californie – et cette mouette, elle est trop bête pour faire la distinction entre un poisson et du carton. La laisse pas avoir autant de pouvoir, la sale bête!»

Il lui retira aussi délicatement que possible l’éclat fautif, avant de lui faire un petit pansement de fortune avec un linge à vaisselle propre. Puis il leur servit à chacun un grand verre d’eau. Dans des verres en plastique.

« Aller, à la tienne, chère Saskia. Cul sec, pour les Reynolds – les plus invincibles des bons vivants de l’hémisphère ouest.»

Prenant un second linge, il entreprit de nettoyer une petite marque ensanglantée dans le visage de Saskia, qui s’était probablement passé la main blessée dans ses cheveux avant qu’il n’intervienne. Il la détailla ensuite de la tête aux pieds.

« Te revoilà prête pour le combat, soldat Saskia! Ta prochaine mission, et vous n’avez pas le choix de l’accepter, est d’aller te rassoir à table sans renverser quoi que ce soit sur qui que ce soit. Je vais m’occuper du reste ici.»

« Oh, et une dernière chose, avant que tu ne sortes – on voit encore tes fesses.»

Ce n’était bien entendu pas vrai, mais il n’avait pas pu résister.


Dernière édition par Keith A. Williams le Lun 24 Aoû 2015 - 21:31, édité 1 fois
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Saskia Reynolds
Saskia Reynolds
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MessageSujet: Re: 'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith   'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith EmptySam 25 Juil 2015 - 15:50




Elle ne tenait pas en place. Rien à faire, l'alcool commençait à se faire sentir sur Saskia, qui aurait fait n'importe quoi pour que son papa ne sorte pas à Keith des photos d'elle bébé en train de prendre son bain. On aurait pu d'ailleurs croire qu'elle avait des vers aux fesses, alors qu'elle essayait de tendre le museau vers une conversation, puis vers l'autre, afin d'éviter toute forme de catastrophe. Les autres Reynolds, eux, semblaient animés de leur joie d'être ensemble, sans se poser de questions. Les chants de Noël se faisaient toujours entendre, au loin, laissant presque imaginer les flocons qui seraient tombés, recouvrant le paysage de l'autre côté de la fenêtre, s'ils ne s'étaient pas retrouvés à Huntington Beach. Un vrai repas de famille, semblait-il.
Le regard presque vide et perdu par les verres engloutis, la rousse assistait à la scène qui se déroulait devant elle avec un air relativement béat. Alors qu'un rire alcoolisé fut le seul son qu'elle parvint à sortir, trop concentrée sur ... eh bien, on ne saurait jamais réellement, elle ne put s'empêcher de songer, un quart de seconde durant, et avec la plus grande philosophie dont elle était capable, que le hasard faisait bien les choses.

Car après tout, c'était bien le hasard qui les avait tous assemblés, ce soir là. Cette famille disloquée par la vie, la mort.
Allain Reynolds, divorcé, loin de son pays natal qu'il avait à l'époque quitté en partie pour celle qu'il aimait. Ses parents, qui l'avaient suivi il y avait des années de cela. Sa fille, sa seule descendante à qui il avait tant aimé fabriquer des jouets en bois et qui était devenue une femme. Saskia, amputée de tout comportement social adéquat par un déni total de la cruauté de la vie, avait invité son meilleur ami et sa fille ; les Williams avaient vécu la plus lourde des épreuves : le décès d'un être cher. La Grande Faucheuse avait décidé d'emmener celle qui avait donné la vie à l'intelligente et jolie Béatrice et sans doute appris l'amour tel qu'il le regrettait encore quotidiennement à Keith.

Mais tout cela, non, ne se passa dans l'esprit de la dernière Reynolds. Non, elle, c'était plus genre "mmmmh, on est bien là, je devrais jouer au loto".

Pourtant, le repas commençait à peine, et à dire vrai, la rousse n'était pas totalement bourrée. Elle n'en avait pas besoin, et ce n'était plus à prouver. D'ailleurs, si elle l'était, aurait-elle bu botter en touche ainsi lorsque le sujet Noah arriva ? Non.
Béatrice, d'ailleurs, ne loupa rien de tout ce dialogue. Saskia, tout sourire, regardait Keith s'adresser à elle.
Crystin, elle, semblait avoir adopter Béatrice. Saskia, elle, croisa les bras, vexée de ne plus être la tata préférée de la fillette.

" Ca explique surtout pourquoi elle vide mon stock de parapluies! " répondit Allain à la remarque de Keith sur un ton complice. Saskia, elle, de son côté, grimaçait à chacune des paroles de ses convives.

* * *

Keith avait compris, et s'en amusait. Allain essayait de ne pas montrer sa désapprobation lorsque son "gendre" lui expliqua le principe de l'auberge, mais cela se voyait. Alors que Saskia pouffait à côté de Keith, Papy Tristan ne put se retenir de hausser les sourcils avec insistance, prêt à en découdre avec ce qu'il devait penser être un "petit con" (merci l'alcool, évidemment). Et s'il ne dit rien, Saskia se snetit obligée de lui faire quelques gestes de la main flous et incompréhensibles mais censés dire "t'inquiète gros, il déconne".

" Inutile de vous préciser que depuis que Saskia fréquente mon établissement, l’achalandage a pratiquement doublé!"
Et là...

Tristan éclata de rire. C'était la phrase qui lui avait fait percuter qu'il s'agissait d'un gros mensonge. Oui, il rigolait tout seul, et puis, c'était un peu un connard de penser que sa petite fille n'attirait guère la gent masculine.
" Saskia ? On a bien cru qu'elle ne ramènerait plus d'homme à la maison, vous êtes un miracle jeune homme ! Mais ne nous faites pas croire que ... "
" TRISTAN! "
Saskia soupira, l'air las.
" Sassy, tu sais bien que ... "
" Ouais ouais " répondit-elle, visiblement peu touchée par la réflexion. Elle savait bien que ses relations avec les hommes étaient étranges. Il y avait eu Noah, et il avait été le seul jusque là, à se faire une place dans son coeur. Bon, certes, il y avait aussi eu Julian, mais une relation à sens unique, jusque là, n'avait jamais faire ses preuves.
Allain, lui, regardait Keith comme s'il était le messie, encore convaincu de la véracité des dires du jeune homme. Ce dernier finit par démorcer la situation et mine de rien, le père de Saskia poussa un soupir de soulagement, et tout sourire, écouta avec attention les explications de Keith. Béatrice apporta sa participation au dialogue et Allain ne put s'empêcher d'y aller de sa remarque.
" Elle a de la chance de vous avoir. "
Il fallait dire qu'apprendre que sa fille avait aidé ce jeune papa mettait du baume au coeur d'Allain. Lui qui n'avait plus de femme, plus réellement de famille avec sa fille partie de la maison, était bien heureux de voir que sa fille ne restait pas seule, chez elle, cloitrée avec ses livres et son chat. Et mieux encore : elle avait aidé les deux Williams et eux y avaient été sensibles. Il décida, en une demi-seconde à peu près, qu'il aimait les deux Williams, que Keith soit son gendre ou non.
" J'espère qu'elle ne débarque pas en fanfaronnant à trois heures du matin... " ne put-il s'empêcher d'ajouter avec un regard complice.

* * *

Noah. Noah, celui qui avait été toute sa vie des mois durant. Il avait suffit de dire son nom pour qu'elle en oublie la chance et le hasard de voir rassemblés les êtres qu'elle aimait le plus au monde. L'alcool y était pour beaucoup, et pourtant, elle arrivait à garder les pieds sur terre - enfin... - et à sourire à la vaisselle cassée qui lui faisait face.
Elle entendit la voix de Keith au loin, l'approbation de sa Mamy Crystin et de Papy Tristan, et un "bonne chance" de son papa, puis elle sentit une présence.
Une main dans son dos.

" T’inquiète pas, j’ai déà choppé la télé pendant que tu faisais à manger. "
Elle grommela quelques mots qui ressemblaient vaguement à " ... match de rugby ... a pas le câble... spoiler! "
Elle sentit qu'on essayait de la relever. Pied droit, gauche, peu importait, un peton quoi, et puis un autre devant l'autre, le bras sur l'épaule de Keithou (enfin a priori, c'était bien de lui qu'il s'agissait, enfin, elle espérait...), et il lui semblât vaguement qu'elle atterrit devant l'évier. Il lui mit la main sous l'eau froide alors qu'elle réussissait à tenir debout (!!!) ... Ah non, en fait, convaincue d'être droite comme un piquet, elle tentait de ne plus faire un geste pour rester ainsi mais elle heurta son ami.
"Wooooops" fut tout ce qu'elle arriva à sortir, en essayant de mettre tant bien que mal sa main intacte devant sa bouche en signe d'excuse. Elle se gifla plus qu'autre chose et ferma les yeux en essayant de ne pas ronfler.

" Tu sais Sask, tu ne devrais pas te mettre dans un tel état pour des mouettes. Je veux dire, t’es la plus grande journaliste de Californie – et cette mouette, elle est trop bête pour faire la distinction entre un poisson et du carton. La laisse pas avoir autant de pouvoir, la sale bête! "
Un ronflement. Son buste toucha l'évier ; la demoiselle entrouvrit les yeux.
" Quelle mouette ? " Ses yeux se ferment, elle ronfle. Elle se réveille en sursaut. " Mais non, les mouettes ... Hinhinhin ... " Elle tourna tant bien que mal la tête vers son ami. Ah ben en fait, il était vraiment juste à côté. Elle lui fit un bisou bien alcoolisé sur la joue, énorme effort du moment, et reprit sa position initiale, tentant de ne ni se noyer dans l'évier, ni s'écrouler sur Keith. Elle ne sentit même pas quand il lui retira l'éclat de verre ; les yeux cette fois-ci bien ouverts, elle avait le regard perdu dans le vague. Elle ne savait plus pourquoi elle avait autant bu, mais elle avait été bien débile. Les mouettes n'avaient rien à voir là-dedans. Noah non plus. Elle avait oublié Noah. Sa maladie non plus. Elle avait vaincu tout cela. Avec un bon Chopin, un bon bouquin, on pouvait tout vaincre. Et puis, il y avait Keith. Elle se laissa guider par son ami et prit le verre d'eau qu'il lui tendait.
Les yeux humides, face à Keith, une main sur l'épaule de son ami pour ne pas tomber, elle fut décidée à ne pas se noyer dans son verre et battre Keith à son propre jeu du cul-sec. Un grand sourire sur ses lèvres, elle engloutit le verre d'eau et jeta le gobelet derrière elle.
" MAZEL TOV !! Emiss... quoi? "

Il commença à la nettoyer. Elle le regardait d'un air morne, sentant que ce n'était pas le moment de bouger. Pourtant, elle voulut jouer sa mannequin. " C'est ... la collect... ion Aut-t-t-omne ... hiver, qui te fait l'effet ? " parvint-elle à demander tout en essayant de mettre les mains sur les hanches et de tordre ses fefesses pour jouer le mannequin. On était loin de la grâce des grandes mannequins.
Et là, sortit de nulle part, elle se jeta dans les bras de Keith.
" Je vais vomir "
Et c'est évidemment sans doute le seul moment de la soirée où Saskia n'avait plus la bougeotte. Retenant de rendre son dîner, elle fut soulevée de quelques soubresauts.
" Tu vas pas conduire, hein? Tu tiens pas sur tes deux jambes! " finit-elle par remarquer. Il fallait avouer que le duo qu'ils formaient tanguait un peu. Au loin, on entendait les rires des Reynolds mêlés à ceux de Béatrice. " Alors, les amoureux, on se bécote dans la cuisine ? " hurla Papy Tristan. " J'reste avec twaaa... " marmonna la grande rousse en réprimant un rot.

Mais Keith savait comment réveiller la jeune femme. On voyait ses fesses !!
"ON VOIT MES FESSES ? " hurla-t-elle avec un mouvement de recul, se cognant contre la table qui était derrière elle, puis sur la chaise vers laquelle la table l'avait envoyée. La chaise tomba au sol, Saskia se rattrapa au pied de la chaise, menaçant de tomber en avant. Et elle resta comme ça, de peur d'empirer la situation par quelque geste que ce soit.
" Boh, au pire, elles sont pas si horribles mes fesses ... " Elle tendit son bras derrière elle, moulinant en direction de Keith pour s'accrocher à lui.

C'est un soupir qui la fit se redresser avec empressement. Papy Tristan venait d'arriver.
Il vit sa petite fille, penchée en avant, se tenant à la chaise, et Keith, debout derrière elle.
Et Saskia, convaincue que l'on voyait son arrière train, s'empressa de sortir un " C'est pas ce que tu crois !!" digne des plus grands films à son grand père qui répondit par un simple " Y'a des photos qui se perdent. " avant de prendre une assiette et de repartir vers le salon en envoyant en direction de la cuisine un presque trop triste " On tient l'alcool, normalement, chez les Reynolds ... " Puis sa voix se fit moins forte, mais on put distinguer un " Crystin... Devine ce que je viens de voir... J'avais raison..."

Au loin, Allain parlait des cadeaux à Béatrice. Crystin ne se faisait plus entendre, mais on entendait que son mari était en train de lui raconter THE scoop of ze day. Saskia essaya de comprendre mais se rendit bien compte que c'était peine perdue ... et que sa position n'était pas confortable. Et puis, il attendait quoi, là, Keith ?? (bon, elle n'était toujours pas sûre qu'il s'agissait de lui, mais elle partait toujours de ce principe, sinon, elle aurait un peu flippé sa maman).
" KEITH !!!! " hurla Saskia à l'aide, d'un ton brusque et presque colérique. Une fois redressée, ne tenant toujours pas sur ses deux jambes, elle conclut avec une voix venue d'outre tombe et avec un accent caoutchouteux.
" Tu t'occupes de rien, t'as trop bu. Va te rasseoir, je gère. "
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MessageSujet: Re: 'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith   'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith EmptyLun 24 Aoû 2015 - 22:02

Il y a honnêtement bien peu d’évènements aussi malaisant que des quiproquos à connotation sexuelle lors d’un souper de famille intergénérationnel. Trust me on that. Prenant conscience de la réelle ampleur de la situation à mesure que les yeux du grand patriarche Reynolds s’écarquillaient, les joues de Keith devinrent cramoisies. Il y avait un pas entre quelques sous-entendus évasifs pas bien sérieux et donner la réelle impression qu’il se tapait une petite vite avec Saskia dans la cuisine entre deux services! Il aurait bien voulu en rire, mais il avait l’impression que ça venait d’aller un peu trop loin. En tout cas, trop loin pour qu’il retourne à la salle à manger comme un gamin que l’on vient de surprendre la main dans la boîte à biscuit.

En même temps, plus il hésitait, plus ça donnait l’impression qu’il avait des éléments à rajuster avant d’être présentable en public, et cela n’aidait pas non plus sa cause. Entre deux maux, il opta donc pour le moins pire et obéit au commandement complètement bourré de Sask, aussi irrationnel soit-il.

Il fit de son mieux pour supporter sans honte les regards des membres de la sympathique famille alors qu’il regagnait sa chaise.

« Malgré toute ma bonne volonté, je n’ai officiellement plus d’autorité dans cette cuisine. Je pense quand même qu’il vaudrait pour un peu tout le monde que quelqu’un d’autre tente sa chance. J’ai eu peur que les assiettes se mettent à voler si on lui laisse son statut de seul maîtresse à bord. »

Même s’il se doutait bien que Tristan ne croyait pas vraiment qu’il consommait il y a quelques instants à peine le fruit défendu de sa certainement très chère petite fille, il ne pouvait quand même pas s’empêcher d’éviter son regard aussi souvent que possible, cherchant plutôt réconfort dans le vin.

Finalement, avec la contribution d’un peu tout le monde, le diner se poursuivit dans la franche rigolade et la surabondance de nourriture. Par dieu seul sait quel miracle gallois, Saskia ne s’était toujours pas retrouvée la tête dans les toilettes. Et tout ce beau monde transféra tranquillement vers le salon pour le scotch de tous les scotchs. Béatrice, ayant dépassée de plusieurs heures son heure du dodo, s’était endormie sur les genoux de Crystin, qui elle-même semblait somnoler sur sa chaise berçante. Tristan racontait à l’assemblée comment il avait volé sa Crystin à ce gros lard de McDougall, dans un récit aussi invraisemblable que désopilant. Et Keith, assis sur un sofa à côté de Saskia qui avait posé sa tête contre son épaule afin de consacrer toute son énergie sur ses commentaires éditoriaux à la dite histoire, Keith était heureux. Il se sentait revivre, se sentait redevenir celui qu’il avait toujours été et toujours voulu être, mais dont il ne pouvait plus assumer l’identité désormais. Il n’aurait pu espérer meilleur veille de Noël.

Et face à tous ses gens qui leur avait ouvert aussi aimablement leur vie, il se retrouva pris au jeu et entreprit, à son tour, de leur raconter son histoire.

« Ce ne sera pas aussi coloré que votre histoire, Tristan, mais j’espère que vous me pardonnerez sous prétexte que je suis américain. Quand j’ai rencontré la mère de Béatrice, j’avais dix-neuf ans. J’avais beaucoup de difficulté avec l’idée que je ne pouvais pas tout faire de ma vie, et par un curieux concours de circonstances, je me suis retrouvé à incarner Juliette Capulet dans un horrible remake de la pièce que quelques potes avait mis sur pied alors qu’il était sûrement bien bourrés. J’avais en fait refusé de monter sur scène avec une danseuse du Archibald’s la veille, et je croyais qu’ils avaient décidé de me le faire payer. Vous comprendrez donc que je n’avais pas forcément envie de leur faire une fleur, et je me suis fait un grand plaisir de ne pas ma raser de toute la semaine qu’ont duré les représentations publiques. Bref, me voilà, la belle Juliette barbue avec une perruque faite de plumes d’oiseaux et des bas résilles, qui déclamaient mon amour inconditionnel pour mon Roméo, un camionneur qui transportait la veille encore des meubles sur la 66. L’idée de leur projet résidait justement dans le fait de remonter une pièce éternelle avec des acteurs improvisés… Je vous dis pas le coup de génie…

Et bref, dans toute cette foule… et par toute cette foule, je veux dire 25 personnes, répartie sur la semaine… il y a eu Rebecca. C’était le bachelorette party d’une de ses bonnes amies, et elles avaient très justement pensé que la petite pièce de théâtre constituerait une torture appropriée pour débuter la soirée du bon pied. Je ne sais pas exactement à quoi elles s’attendaient, mais elles ont été un public incroyable! Pour les remercier de leur enthousiasme, nous sommes allés leur payer un verre au bar du coin… Six heures plus tard, perdus dans notre conversation nous prenions conscience que tout le monde nous avait abandonnés : la mariée et ses filles d’honneur, mes potes… même le propriétaire du bar, un ami de la famille, avait levé les pattes! Il avait laissé les clés dans la porte pour que l’on puisse verrouiller derrière nous. Et ça a été le début d’une histoire merveilleuse. Bien qu’un peu courte… »


Il n’y avait pas de tristesse ou de mélancolie dans sa voix alors qu’il terminait sa petite version de « how I met her mother ». Ce soir, avec les Reynolds, évoquer le souvenir de sa défunte épouse fit simplement naître un sourire reconnaissant du bonheur passé sur ses lèvres.

« Mais moi, je suis en train d’abuser de votre hospitalité, et il est bien temps que nous pensions à rentrer chez nous. Tribu Reynolds, merci beaucoup pour cette merveilleuse soirée. C’est un Noël dont je me souviendrai longtemps, pour sûr. »

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Saskia Reynolds
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MessageSujet: Re: 'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith   'The years go by so fast, let’s hope the next beats the last' ;; Keith EmptyJeu 1 Oct 2015 - 13:20




Malgré une Saskia qui ne tenait pas autant l'alcool que prévu, Noël régnait dans l'atmosphère de la maison. La famille Reynolds s'était agrandie le temps s'un soir - ou peut-être pour plus longtemps... Les grand-parents et le père de la rousse, quoi qu'ils imaginaient sur la nature de la relation qu'entretenait la cadette de la famille avec Keith, étaient ravis de sentir que ce qui les unissait était fort. Là où la rousse, si rarement, arrivait à se confier, à donner des parts d'elle plus fidèles à ce qu'elle était au plus profond d'elle-même, elle semblait oublier tout cela en la présence de Keith et de sa fille. Alors qu'ils soient amis, amants, frères et soeurs, peu importait pour les Reynolds. Lorsqu'ils voyaient leurs sourires, qu'ils entendaient leurs rires, c'était tout ce qui importait en ce soir hivernal de fête. Et lorsque Mamy Crystin faisait pouffer la petite Béatrice, elle se sentait de nouveau jeune Mamy qui venait d'emménager aux Etats-Unis pour rejoindre son fils, son épouse et celle qui deviendrait, plus de vingt-cinq ans plus tard, cette belle jeune femme toujours aussi intrépide, folle mais si agréable. Alors Mamy Crystin était heureuse, là, simplement assise à côté de cette enfant, regardant de temps à autre son propre époux, qui buvait ses verres, un petit sourire malicieux au coin des lèvres, le même que lorsqu'ils s'étaient connus, il y avait des dizaines d'années de cela. Et Mamy Crystin était heureuse de voir que leur fils n'était pas seul, que leur fils, encore, était capable de sourire. Elle était soulagée de le sentir reconnaissant pour cette soirée, d'entendre le son de sa voix, moins fermé que parfois.
Et Papy Tristan, lui, regardait tout le monde, tout en imaginant le futur mariage de Keith et Saskia. Ils avaient sa bénédiction. Keith était adorable, sa fille aussi.

Saskia, quant à elle, essayait de tenir debout quelques mètres plus loin. L'histoire de sa vie, en quelques sortes. Elle entendit, au loin, la voix de Keith qui retrouvait le reste de la tablée. Elle ne percevait plus, en revanche, les doux chants de Noël, précieux et chaleureux. Elle avait déja oublié ce qui venait de se passer, mais elle entendit le rire de son grand-père, et ne soupçonna pas le clin d'oeil qu'il essayait de lancer à Keithou.

* * *

L'ambiance était plus apaisée et douce, moins animée mais toujours aussi chaleureuse. A présent, les assiettes qui avaient contenu les parts de bûches de Noël, trainaient sur la table et personne ne semblait motivé à les ramener à la cuisine. Saskia avait un peu désoulé et était capable de suivre la conversation. C'était si bon, de sentir la respiration de Keith, alors qu'elle avait posé sa tête sur son épaule! Sentir sa présence, entendre sa voix un soir de Noël, dans la maison où elle avait grandi, alors qu'elle observait, non loin, Béatrice faire un gros dodo sur les genoux de Mamy Crystin...
Ils avaient déballé leurs cadeaux quelques longues minutes auparavant, dans les rires et les cris d'hystérie. Saskia et Béatrice avaient déballé leurs cadeaux ensemble et "l'avaient topé" devant ce qu'elles avaient trouvé sous le sapin. Les papiers cadeaux jonchaient encore le sol, apportant à la pièce la dernière touche de fin de repas de Noël qui lui manquait. Les chants qu'ils entendaient tous en fond sonore, ils les avaient déja entendus plusieurs fois au cours de la soirée. Le sapin clignotait ses douces petites lumières qui se reflétaient sur le mur et dans toute la pièce.
Les convives se connaissaient tous un peu mieux, et avaient apprivoisé la soirée chacun à leur manière. Papy Tristan avait arrêté ses sous-entendus concernant sa petite-fille et leur invité ; peu lui importait à présent. Il avait bu, il racontait ses blagues, taquinait son épouse, regardait son fils avec affection, et c'était tout ce qui importait. Ce petit Keith, qui qu'il soit pour Sassy, était quelqu'un de bien, et il aimait lui raconter ses anecdotes. Peu importait le reste.

Et il se passa ce à quoi Saskia, sans doute, ne s'attendait pas. Alors que la respiration du jeune homme la berçait, elle entendut sa voix résonner tout près d'elle. Il se confia comme jamais ou si peu de fois il l'avait fait avec elle. La demoiselle releva la tête, les yeux un peu collés, la bouche ouverte pour mieux respirer.

"  Ce ne sera pas aussi coloré que votre histoire, Tristan, mais j’espère que vous me pardonnerez sous prétexte que je suis américain. Quand j’ai rencontré la mère de Béatrice, j’avais dix-neuf ans. J’avais beaucoup de difficulté avec l’idée que je ne pouvais pas tout faire de ma vie, et par un curieux concours de circonstances, je me suis retrouvé à incarner Juliette Capulet dans un horrible remake de la pièce que quelques potes avait mis sur pied alors qu’il était sûrement bien bourrés. J’avais en fait refusé de monter sur scène avec une danseuse du Archibald’s la veille, et je croyais qu’ils avaient décidé de me le faire payer. Vous comprendrez donc que je n’avais pas forcément envie de leur faire une fleur, et je me suis fait un grand plaisir de ne pas ma raser de toute la semaine qu’ont duré les représentations publiques. Bref, me voilà, la belle Juliette barbue avec une perruque faite de plumes d’oiseaux et des bas résilles, qui déclamaient mon amour inconditionnel pour mon Roméo, un camionneur qui transportait la veille encore des meubles sur la 66. L’idée de leur projet résidait justement dans le fait de remonter une pièce éternelle avec des acteurs improvisés… Je vous dis pas le coup de génie…

Et bref, dans toute cette foule… et par toute cette foule, je veux dire 25 personnes, répartie sur la semaine… il y a eu Rebecca. C’était le bachelorette party d’une de ses bonnes amies, et elles avaient très justement pensé que la petite pièce de théâtre constituerait une torture appropriée pour débuter la soirée du bon pied. Je ne sais pas exactement à quoi elles s’attendaient, mais elles ont été un public incroyable! Pour les remercier de leur enthousiasme, nous sommes allés leur payer un verre au bar du coin… Six heures plus tard, perdus dans notre conversation nous prenions conscience que tout le monde nous avait abandonnés : la mariée et ses filles d’honneur, mes potes… même le propriétaire du bar, un ami de la famille, avait levé les pattes! Il avait laissé les clés dans la porte pour que l’on puisse verrouiller derrière nous. Et ça a été le début d’une histoire merveilleuse. Bien qu’un peu courte… "


Saskia le regardait, l'air hébété. Le reste de la famille écoutait avec attention et émotion. Mamy Crystin sentit la douleur, Papy Tristan eut envie de lui déposer une tape amicale mais se retint de se lever. Allain, lui, se rappela de la perte de sa propre épouse. Celle qui avait été, pour lui aussi, la femme de sa vie. Et là, après le repas de Noël, il comprit à quel point Keith, ce jeune homme, avait dû souffrir, avait du se battre pour avoir l'existence qu'il avait eu. Et il éprouva la fierté que peut-être le jeune homme lui-même n'arrivait pas à ressentir au quotidien. Il avait accompli de grandes choses ; il élevait cette fillette tout en s'occupant de son Bed & Breakfast. Il se reconstruisait. Et il comprit la dynamique, en partie, qui animait sa relation avec Sassy.
Il vit Saskia, lentement à cause de l'alcool, mais avec énormément de tendresse, déposer un petit baiser sur la joue de Keith lorsqu'il eut fini de raconter son histoire.

" Il faut toujours se souvenir que lorsque l'on a eu une histoire trop courte, au moins, on a eu l'occasion de vivre cette histoire... " fit-il en regardant Keith avec émoi. Ils se ressemblaient en cela. Il ne savait pas ce qu'il était arrivé à la douce de Keith, probablement ne le saurait-il jamais ; mais là, à cet instant, il se sentit proche de ce brun à la peau pâle et au sourire trop rare mais saisissant.

Saskia, quant à elle, regardait toujours son ami, cherchant à croiser son regard. Dans le sien, transparaissait la joie de voir Keith se confier à sa famille. Elle savait qu'il ne le faisait que très rarement, et elle considéra et que ses mots étaient son plus beau cadeau de Noël.
" En fait, tu l'as rencontré parce que t'étais bourré quoi ! Petit coquinouuuuu! " sortit-elle, fidèlement à elle-même. Et aussi parce qu'elle avait du mal à parler des sujets sensibles, surtout quand il y avait trop de monde. Et puis merde, il fallait qu'ils rigolent!

" Mais moi, je suis en train d’abuser de votre hospitalité, et il est bien temps que nous pensions à rentrer chez nous. Tribu Reynolds, merci beaucoup pour cette merveilleuse soirée. C’est un Noël dont je me souviendrai longtemps, pour sûr.  "
" Que dalle Keithounet, t'abuses de rien du tout ! Tu peux rester ! En plus t'as trop bu, tu tiens pas sur tes deux pattes! "
" Oui, vous pouvez rester dormir chez nous sans soucis, on a de la place! " continua Allain avec un sourire.
" Petit, tu vas pas rentrer maintenant, comme ça! Prends un dernier verre, on va te préparer un lit va! " Et Mamy Crystin, doucement pour ne pas réveiller la petite Béatrice dont la respiration trahissait un grooos dodo, compléta : " C'était un honneur pour toute la famille - et croyez-moi, de la part du vieux pépère qui me sert de mari, cela veut dire énormément- de vous avoir tous les deux pour ce Noël! "

Saskia se redressa brusquement et tapa rapidement dans ses mains, comme un applaudissement en accéléré. C'était officiel, ils étaient adoptés par la famille. Rien de mieux pour la sortir de son coma imminent! Elle attrapa Keith par le col et commença à le secouer. " Bienvenue chez les Reynoooolds! Alors, on a pas le câble mais on a une machine à café de fou si tu veux! Je te montre comment marche la salle de bains ? "
Les autres Reynolds souriaient. Béatrice bougea un peu sur les genoux de Crystin, qui passa la main dans ses cheveux fins et brillants. Le temps présent avait ce goût de fin de soirée qui n'était pas une fin mais plutôt me début de grandes choses. Saskia ne savait pas l'heure qu'il était et s'en contrefichait. Papy Tristan n'allait pas tarder à se lever pour resservir un verre au "fiston"; Crystin, elle regardait Béatrice dormir, dans toute sa quiétude. Elle était sa nouvelle petite fée. Allain, quant à lui, continua sans prêter attention aux paroles de Saskia:" Je vais aller préparer des draps! Vous serez mieux ici que sur la route, surement glacée, en pleine nuit... "
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