BOGOTA| 09:00
L'avion privé s'était posé sur le tarmac de l'aéroport international de la capitale de Colombie. A cette heure, la chaleur et l'humidité rendait l'environnement étouffant, plus encore avec les rayons du soleil qui se réverbéraient sur le sol sombre. La porte avant de l'appareil s'ouvrit pour laisser entrevoir l'intérieur. Une brise chaude charriait des odeurs de carburants et d'huile de moteur. Un parfum qui sentait encore la civilisation humaine. Le premier à sortir était Mr Ballmer qui avait déjà troqué le costume de PDG pour une tenue beaucoup plus confortable et adaptée au climat équatorial. Lunettes de soleil sur le nez et barbe de plus d'une semaine, il n'avait pas bien l'air d'un industriel de l'armement malgré l'avion. Un mini-bus de tourisme venait tout juste de se garer pour permettre le transfert vers une autre direction. Alexander serra brièvement la main du chauffeur qui était descendu pour le saluer. Comme à son habitude, le requin n'était pas bien bavard, se contentant d'un simple sourire pour répondre à la question à savoir s'ils avaient fait bon voyage. Derrière lui, plusieurs bénévoles de la fondation Shark qui le suivaient cette année pour une découverte des parcs naturels du pays ainsi que les centres de protections que la fondation était parvenue à implanter avec les années dans des coins reculé de la forêt amazonienne. Bagages chargés, le mini-bus quitta l'aéroport pour tracer la route et descendre en direction du sud. Bogota n'était plus qu'une esquisse tandis qu'Alex se leva pour aller se mettre à la hauteur du conducteur pour prendre le micro.

_ Madames et messieurs bonjour, il est 9h30 et je vous souhaite officiellement la bienvenue en Colombie. Je tiens à vous remercier de prendre le temps de vivre cette aventure avec moi et surtout d'aider la fondation. Sans plus rentrer dans les détails, aujourd'hui nous allons rejoindre un aérodrome à 31 miles d'ici pour prendre un hélicoptère qui nous amènera au cœur de la réserve naturelle de Nukak. Je vous laisse apprécier le voyage et surtout les paysages.

Après quoi il retourna s'asseoir, laissant le trajet défiler sous ses yeux. La route était chaotique par endroit et nécessitait de bien s'accrocher pour éviter de se cogner la tête dans le siège de devant. Les bavardages allaient bon train dans le mini-bus, ce qui laissait entendre que les bénévoles étaient ravis de leur voyage.

CALAMAR| 21:06
Le groupe était arrivé dans l'un des villages les reculés de Colombie. Au dehors il faisait nuit noire, on ne voyait que les lueurs extérieurs des habitations et des rares bâtiments communautaire. Le véhicule se gara devant l'unique hôtel du village, ils s'arrêteraient là pour la nuit, impossible de continuer le voyage vers le centre de la fondation. Alexander était le premier à quitter le véhicule, allant secouer les bénévoles qui s'étaient endormi sur le chemin. « On s'arrête ici pour la nuit, prenez vos affaires et faites attention de ne rien oublier » dit-il en regardant les mines encore engourdis par le sommeil. Il aida à décharger les bagages et le véhicule parti pour aller se garer un peu plus loin. Sur le seuil de l’hôtel ce tenait le gérant qui salua tout le monde en espagnol, souhaitant à tout le monde la bienvenue. Alex pris le temps de converser un peu avec l'homme pour prendre des nouvelles du coin, apparemment les choses avaient l'air de suivre paisiblement leur cours. Une bonne nouvelle en soit. Après quoi il rejoignit le reste des bénévoles, il était temps de manger un morceau pour reprendre des forces et goûter à la cuisine locale pour ceux qui ne la connaissait pas. Le PDG s'installa à table avec tout le monde, prenant le temps de discuter avec tout le monde pour faire mieux connaissance maintenant que l'endroit s'y prêtait. « Vous venez tous de Californie ? » demanda-t-il.

C’était la première fois que Katherina quittait Huntington Beach, ou plutôt la première fois qu’elle quittait le pays. Elle fixait l’extérieur depuis le hublot de son avion, comme si elle avait peur de louper quoi que ce soit … Alors qu’en réalité elle ne voyait rien d’autre que des nuages, des nuages et encore des nuages. C’était d’ailleurs la première fois qu’elle prenait l’avion, une expérience qu’elle avait jugé assez impressionnante, son voisin ne risquait d’ailleurs pas d’oublier qu’elle lui avait presque cassé la main lorsque l’avion avait décollé. La brunette s’autorisa à décoller les yeux de la fenêtre uniquement lorsqu’elle entendit qu’ils allaient atterrir, et par conséquent qu’elle risquait d’avoir une seconde crise. Allez, le tout était de prendre sur soi pendant quelques secondes, c’était pas difficile !

Lorsque la porte de l’avion s’ouvrit enfin, Katherina suivit la foule pour sortir. Une fois dehors, elle attacha rapidement ses cheveux en une couette et leva les yeux pour observer le ciel, le climat était plutôt agréable ce qui lui arracha un sourire. Evidemment il faisait beau aussi chez elle, mais un air différent était toujours plus agréable. Elle enfila sa paire de lunette de soleil avant d’accélérer le pas pour rattraper le groupe qui commençait déjà à s’éloigner, ce n’était pas franchement le bon moment pour rêvasser et perdre son chemin !

Elle parvint finalement à se faufiler entre les gens pour pouvoir monter dans le minibus et s’installer du côté de la fenêtre, encore une fois elle ne voulait rien manquer du paysage. En fait, elle était presque aussi excitée qu’un enfant la veille de noël, premier voyage, c’était presque noël. « Salut, je peux m’assoir ? » Katherina tourna la tête pour observer son interlocuteur et lui offrit un petit sourire en hochant la tête et en décalant ses affaires, « moi c’est Sam », ajouta-t-il en lui tendant la main, main qu’elle s’empressa de serrer en étirant son sourire, « Katherina, enchantée ». Rapidement, ils se tournèrent pour pouvoir discuter avec leurs voisins de derrière, faire connaissance avec eux, échanger. Dans le fond, ça faisait beaucoup de bien à Katherina de parler avec d’autres personnes, de rencontrer d’autres gens, mais surtout de voir d’autres paysages. Rapidement, Alexander prit la parole, c’était l’homme grâce à qui elle était dans ce bus, le président de l’association. Elle l’écouta parler avec un petit sourire aux lèvres, c’était un homme avec beaucoup de prestance, un homme qu’on écoutait sans se poser de question, c’est ce qui l’avait frappé la première fois, qu’il savait parfaitement comment obtenir et garder un public. Il était un peu froid, mystérieux, et terriblement difficile à approcher, mais dans le fond c’était ce qui faisait son charme.

Le trajet était parfois mouvementé, suffisamment pour que Katherina perde à plusieurs reprises son équilibre et se cogne contre son pauvre voisin qui n’avait rien demandé. A croire qu’elle était un terrible voisine de siège, casser presque la main de l’un, ne pas être capable de se tenir correctement et foncer dans un autre, eh beh ! Elle s’excusa à plusieurs reprises, à chaque fois en réalité, ce qui faisait rire Sam à chaque fois qui insistait pour qu’elle arrête de s’excuser, c’est noté, promis. Ce fut plus long que prévu, suffisamment pour qu’elle finisse par tomber de sommeil, parfois secoué par le chemin catastrophique mais jamais réellement réveillée. Jusqu’à ce que Sam lui mette un léger coup de coude pour la forcer à se réveiller, non sans râler. Katherina s’étira rapidement en soupirant, tentant de se concentrer sur la voix d’Alexander qui leur annonçait qu’ils étaient arrivés là où ils allaient dormir … Super, un lit !

Katherina récupéra ses affaires avant de suivre le reste du groupe. Ils s’installèrent à table et elle se mit à grignoter un peu, s’efforçant de se réveiller autant que possible. Elle n’avait pas réellement faim, juste envie de se jeter dans un lit et de dormir paisiblement, rien de plus. La brune ouvrit enfin la bouche pour discuter avec le reste du groupe, jusqu’à ce qu’ils soient rejoints par Alexander tentant de faire connaissance avec eux. Elle hocha la tête pour répondre à sa question tandis que plusieurs oui s’élevèrent, suivit d’un léger silence. Katherina mangea un autre morceau avant de finalement se décider à prendre la parole, après tout, il était là pour ça, non ? « ça fait longtemps que vous protégez la nature ? », lança-t-elle avec la plus grande simplicité, elle fut surprise que les autres bénévoles lui lancent des regards comme si elle venait de poser une question gênante, leur répondant par un haussement d’épaule en secouant légèrement la tête, c’était une question stupide ? Peut-être, mais ça permettait de faire la conversation. « Désolée, ça paraît peut-être un peu con comme question, mais ça m’intéresse », et en plus de ça, elle était vulgaire … Encore une fois, « bête, j’veux dire bête ».

Pour l'heure, l'ambiance était assez conviviale autour de la table. Bavardages et conversations animaient la soirée alors que le voyage avait été relativement long pour parvenir jusqu'ici. Apparemment, la plus part des bénévoles venaient de Californie. Lex le adressait un sourire en faisant mine d'être ravis de cette information, après tout ce n'était qu'un moyen de lancer la conversation et s’insérer dans le flot. Lui qui avait toujours eu pour habitude d'être un personnage silencieux. L'occasion se présenta lorsqu'un jeune femme lui posa une des question à laquelle il répondait souvent depuis qu'il avait créé la fondation. L'homme se laissa un temps de réflexion face à la demoiselle qui s'excusa du langage un peu grossier qu'elle avait employé mais qui en soit ne le choquait pas plus que ça.

« A vu de nez je dirais une vingtaine d'année, peut-être plus. » Difficile de se lancer dans un grand discours, après tout Alexander n'était pas là pour jouer les PDG. Néanmoins il sentait important d'étoffer un peu son discours pour donner matière à répondre à son interlocutrice. « Même si dans le fond j'aurais voulu que ce soit depuis plus longtemps, parce qu'il reste encore beaucoup à faire » L'homme n'avait pas le souhait de rentrer dans les détails, après tout il n'y avait qu'à voir le nombre de films qui courraient sur les réseaux sociaux pour témoigner de la maltraitance à l'encontre d'une multitude d'espèces animales. Hier encore il était tombé sur un court métrage autour de la place de l'être humain sur Terre. Certains bénévoles hochaient la tête, signe qu'ils avaient compris de quoi parlait Alex. « Et vous ? Pourquoi participer à ce qu'on pourrait nommer un effort de guerre ? » Il n'y avait pas de raison pour que l'homme ne soit pas lui aussi curieux de la motivation des gens qui se trouvaient autour de la table. Car demain ils seraient tous confrontés à la réalité du terrain, à l'horreur de l'espèce humaine. Il comptait bien faire d'eux des témoins de ce qui se passait à travers le monde, mais également des acteurs de la scène internationale.

Néanmoins, il ne fallait pas non plus que la soirée s'éternise car ils n'étaient pas encore rendu au point de rendez-vous prévu. Le centre se trouvaient encore à une ou deux heures, perdu dans l'immensité de la jungle amazonienne. Les journées n'étaient pas assez longues pour tout ce qu'il y avait à faire, même perdu au milieu de la Colombie. Après une conversation des plus intéressantes autour d'un repas local, chacun était aller rejoindre sa chambre pour se préparer à la journée suivant, affrontant déjà non sans peine le jet-lag qui leur avait sauté à la figure.

CALAMAR| 06:36
Le jour s'était déjà levé sur ce coin-ci du monde. Debout depuis une bonne heure déjà, Lex était sorti faire un tour pour profiter de la tranquillité au point du jour. On entendait que les bruits de la jungle qui tranchaient avec l'agitation de Bogota la vieille. Il était à présent temps d'aller réveiller les troupes pour se préparer au départ, aujourd'hui ils avaient 6 miles à faire dans la jungle pour espérer rejoindre le centre. Avec l'aide du chauffeur du mini-bus, l'homme allait toquer aux portes des chambres pour voir si ça dormait toujours ou non. Certaines fois il avait le droit à des bruits de voix étouffées et pleines de sommeil, d'autres s'agitaient déjà à préparer leurs affaires. Le rendez-vous était donné dans la salle ou ils avaient dîné la vieille. Lex leur donna le temps de déjeuner alors qu'il était parti s'entretenir avec des locaux pour négocier de l'aide. Il retrouvait ainsi les habitués de la petite randonnée qu'il faisait depuis des années maintenant. Il était temps de quitter l’hôtel, mais pas avant un rapide topo de la situation.

_ Votre attention s'il vous plaît, lança Alexander d'un voix forte et calme. On va avoir deux heures de marche dans la jungle, en sachant qu'il fera dans les 95°F d'ici 9h du matin. Du coup on va éviter de trop traîner pour profiter de la fraîcheur. Je vais aussi vous demandez de faire attention à où vous marchez et où vous mettrez les mains. En cas de blessure on a que quelques minutes dans la jungle avant infection pour la soigner. Aussi, on va éviter le moindre soucis, mais si ça devait arriver, sachez qu'on a des gens du coin qui vont venir avec nous, donc pas besoin de paniquer inutilement. Bien, tout le monde est prêt ?

Des mules avaient été chargés d'une bonne partie des bagages des bénévoles, il était à présentant temps de quitter le village pour s'enfoncer dans la jungle en empruntant un sentier mille fois arpenter par le PDG de la Squale. Avec un guide local, Lex pris la tête de la troupe. A son plus grand plaisir il redécouvrait la jungle qu'il avait quitté l'année dernière.

Katherina continuait de grignoter quelques morceaux en écoutant Alexander répondre à sa question. C’était la première fois qu’elle rencontrait un défenseur de la nature, enfin plutôt, c’était la première fois qu’elle accompagnait un défenseur de la nature. C’était également la première fois qu’elle s’intéressait réellement au sujet… Bien entendu elle avait eu l’occasion de faire quelques dons, de regarder des reportages, mais jamais d’y participer activement. Une vingtaine d’année de service, et ce n’était pas prêt de s’arrêter, c’est ce qu’on pouvait appeler un excellent militant, « donc, vous vous voyez bien faire ça toute votre vie ? », elle marqua une pause avant d’hausser les épaules, « ce que je veux dire… C’est que c’est un long combat, ça ne vous fait pas peur ? », se lancer dans quelque chose sans être certain de parvenir à en voir les résultats, c’était quand même assez angoissant non ? Il retourna finalement la question contre elle, ce qui lui demanda un instant de réflexion avant de parvenir à y répondre, « je crois que j’ai envie de me sentir un peu plus utile… Je suis médecin, je sauve des vies humaines… Alors j’ai eu envie de sauver d’autres vies ». Et c’était également l’occasion de faire une petite pause dans sa vie, de s’éloigner un peu d’Huntington Beach et de son quotidien.

Rapidement, ce fut l’heure pour tout le monde d’aller se coucher, car une longue journée les attendait. Katherina ne s’éternisa pas, parce qu’elle n’attendait qu’une seule chose, pouvoir enfin s’allonger et se reposer correctement. En entrant dans sa chambre, elle se débarrassa rapidement de ses affaires avant de se jeter sur son lit et s’endormir presque immédiatement.

06 :36

La brunette sursauta en entendant frapper à sa porte. Son premier réflex fut de regarder l’heure avant de soupirer bruyamment. Elle se leva rapidement et enfila ses habits avant de préparer ses affaires, vérifiant plusieurs fois qu’elle avait bien prit tout ce dont elle avait besoin… Parce qu’on ne sait jamais. Elle s’empressa ensuite de rejoindre le reste du groupe, relevant rapidement ses cheveux en une couette en court de route. Elle écouta Alexander prononcer son discours, se plaignant intérieurement de la chaleur qu’il allait faire, mais surtout de la route qu’il leur restait à parcourir, deux heures dans la jungle, pour Katherina qui n’avait pas l’habitude, autant dire le parcourt du combattant. La brunette observait ses camarades pendant le discours, ceux qui commençaient déjà à paniquer en s’imaginant être blessés au milieu de la jungle. Elle hocha finalement la tête en entendant Alexander demander s’ils étaient prêts… Et puis de toute façon, c’était trop tard pour ne pas l’être, non ?

Ils s’enfoncèrent finalement dans la jungle, et il fallait avouer que c’était assez impressionnant. Katherina regardait constamment autour d’elle, émerveillait par la beauté du paysage, trébuchant à plusieurs reprises sur des branches parce qu’elle ne regardait pas devant elle. La brunette se concentra à nouveau afin d’éviter de chuter et de se blesser bêtement. La brunette dépassa finalement ses camarades pour passer en tête de file et rejoindre Alexander, elle bouscula quelques personnes sur son passage, s’excusant à plusieurs reprises avant d’arriver juste derrière lui, « vous avez constaté des améliorations depuis votre dernière visite ? ». En fait, elle ne pouvait pas s’empêcher de poser des questions, non seulement parce qu’elle était curieuse, mais surtout parce qu’elle voulait trouver un moyen de faire passer le temps… Et que ses camarades étaient trop occupés à regarder où mettre les pieds pour parler.

La nature semblait immuable et paisible, bien loin des agitations futiles de la vie humaine. Les oiseaux tropicaux finissaient d'achever le tableau pittoresque qui s'offrait à la vue de tous. Alexander fut tiré de ses songes par une des jeunes bénévoles de l'expédition. Celle-la même avec qui il avait discuté un peu la veille au moment de partager le repas. L'homme eut un léger sourire serein en écoutant la question. « Je dirais que c'est beaucoup plus flagrant quand on prend les choses sur une dizaine d'années » répondit-il. « Avant les habitants jetaient leurs déchets directement dans la jungle. Ferrailles, plastiques, cartons, il y en avait partout en bordure du village. » Lex se souvenait encore de l'état dans lequel il avait trouvé l'endroit, une vraie décharge à ciel ouvert où s'entassait les cadavres de bouteilles et d'animaux. « Aujourd'hui… vous avez pu constater les choses par vous même. Ce n'est pas le grand luxe mais les gens vivent bien. » Et si les gens vivaient mieux, la nature se portait également mieux. Quant à savoir s'il y avait des changement depuis l'année dernière… N'étant ni zoologue, ni botaniste, difficile d'attester que la jungle dans ce coin ci du monde se portait mieux. C'était aussi pour ça qu'il se rendait au centre une fois par an, pour discuter avec les spécialistes qui y passaient le plus clair de leur temps. « Mais on va pouvoir savoir ça bientôt » ajouta l'homme pour ne pas décevoir la jeune femme par sa réponse.

La végétation continuait à se faire de plus en plus dense à mesure qu'ils s'enfonçaient dans la nature la plus sauvage de l’hémisphère sud. Si on mettait de côté le bush australien bien sûr. Lex scrutait les environs à la recherche de mammifères arboricoles quand il se figea soudain en faisant signe à tout le monde de se taire. Là à une quinzaine de mètres du sol, accroché à une branche, un paresseux. « Tenez, regardez juste là » murmura l'homme à la brune en lui montrant du doigt là où se trouvait l'animal. Une preuve flagrante que la proximité des hommes n'étaient plus un problème pour les animaux par ici. « ça va faire à peine cinq ans maintenant qu'on en a réintroduit dans la région. » Mais pas question de traîner, la chaleur continuait de monter, intensifiant l'humidité dans l'air. Heureusement que le chemin n'était pas long, seulement tortueux et extrêmement vallonné, ce qui donnait l'impression qu'il était sans fin et assez éprouvant. « Vous me disiez hier que vous étiez dans la médecine, un beau métier » poursuivit Alexander après un moment de silence « Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire ça ? » Un pas devant l'autre, l'homme continuait d'avancer sur ce sentier qu'il arpentait depuis tant d'années maintenant, sans avoir l'impression de le connaître par cœur. De temps à autre le guide jetait des coups d’œil pour voir si ça suivait toujours derrière.