Amber & Heath, entre adultes consentants

Très tôt, le deal avait été clair entre la gent féminine et Heath Wilde. Pas de sentiments. Pas d'embrouilles. Il n'était pas homme à engagement, et n'avait strictement aucune envie de prendre soin d'une quelconque partenaire sérieuse récurrente. Les raisons étaient diverses: adolescent, c'était parce qu'il ne pouvait pas supporter de ne pas passer une seconde de son temps libre à proximité de son petit frère ; jeune adulte, c'était parce que le train de vie d'homme d'affaire l'engageait plus logiquement à papillonner dans des états d'ébriété record ; adulte, c'était simplement par habitude. Tout cela relevait pour lui de la logique la plus élémentaire, et il ne s'était jamais questionné sur cet état de fait. Non seulement il se contentait de relations sans lendemain, mais il y trouvait des avantages certains: le plaisir de la nouveauté, de la surprise. Au fur et à mesure des expériences, sa réputation avait commencé à le précéder et l'on n'avait plus cherché à en attendre plus de celui que ce qu'il pouvait donner. L'amour, le besoin de possession, le mariage, étaient des concepts totalement abstraits et un peu puérils à ses yeux. Il n'aimait que son petit frère. Cela lui allait parfaitement. Pour toute autre personne... cela pouvait aller à la rigueur jusqu'à la très profonde amitié améliorée. Un point, c'est tout.
Tout cela avait constitué sa principale règle de vie jusqu'à il y a quelques années. Puis il y avait eu Joan Greene, mais ça personne n'avait besoin de le savoir. L'exception qui confirme la règle, dirons-nous. Sauf qu'il l'avait recroisée récemment. Embrassée, aussi. Plusieurs fois. Le mélange d'émotions était encore tellement violent dans son coeur qu'il en avait un peu mal. Cela faisait quelques jours qu'il s'était terré dans sa villa, dans l'espoir de recomposer son personnage habituel et de se raccrocher à ses anciennes habitudes. A grands renforts de verres de scotch. Bon sang, il était supposé être un grand garçon. Un mec indépendant. Pas le genre à s'enflammer parce qu'une jolie blonde avait dévérouillé le triple cadenas qui entourait son coeur. Il était supposé être Heath Wilde, merde!
Ce soir là, il était fermement décidé à mettre le pied dehors. Quelques heures plus tôt, il avait eu Meyers - père - au téléphone, avait décrété qu'il débarquerait chez lui. Rien de mieux qu'une soirée entre potes pour se remonter un peu le moral - non? Il avait enfilé l'un de ses costards, avait fouiné dans sa cave jusqu'à en extirper son meilleur scotch, et fouillait les placards proches de l'entrée pour en dénicher une cravate crédible quand sa sonnerie retentit. Il haussa un sourcil, la cravate idéale à la main - il n'attendait personne, pourtant. Légèrement méfiant, il déverrouilla, puis ouvrit. La vision qui l'attendait lui rappela, soudain, qu'il y avait parfois beaucoup mieux qu'une soirée entre potes pour ce genre de situations.
Amber Hathaway. Autant dire... Amber Corps-De-Rêve Hathaway. Amber Couchons-Ensemble Hathaway. Amber Elegance-A-Toute-Epreuve Hathaway. Et de façon récurrente: Amber Hé-Devine-Ce-Que-Je-Ne-Porte-Pas-Sous-Ma-Veste Hathaway. L'amitié améliorée faite femme. Il la regarda de haut en bas, puis de bas en haut, nota avec un léger sourire que ce n'était pas du tout la saison pour ce genre de veste. Il s'avança vers elle en lui montrant la cravate: "Je suppose que c'est pas la peine que je la mette?" Et puis il pencha légèrement la tête pour déposer ses lèvres au coin de la bouche de la jeune femme.
Meyers? Oh, il ne lui en voudra surement pas.

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Amber & Heath, entre adultes consentants

Longtemps, il avait cherché un défaut chez Amber Hathaway. Il l'avait observée discrètement, nue, habillée, dans la vie de tous les jours, au travail, il l'observait dès qu'ils se croisaient. Il avait cherché un défaut, et il n'avait jamais réussi à le trouver. Elle était formellement parfaite, et pour ne rien gâcher savait parfaitement ce que c'était que s'amuser sans chercher à tout prix l'engagement. Vraiment, c'était une femme en or, sous tous les aspects. S'il avait été capable de sentiments avant Joan Greene, nul doute qu'il en aurait développé pour cette femme-là. Mais ce n'était pas le cas. Elle était une amie véritable, il l'aimait beaucoup, et pour ne rien gâcher elle savait ce que c'était que se donner au lit. Mais elle n'avait pas touché à son coeur... de cette façon là. D'un côté, tant mieux. Tant mieux, parce que sinon elle ne serait pas rentrée dans sa maison avec tant de naturel, alors qu'il l'observait discrètement de dos pour tenter de vérifier si oui ou non elle ne portait vraiment rien sous cette veste. Elle ne l'aurait pas regardé avec ces yeux là, le genre qui vous réécrit le kamasutra dans un regard, en lui demandant si il comptait sortir. Et lui, il n'aurait pas eu ce timbre de voix, grave et caressante, en lui répondant - "Peut-être - mais je ne dis jamais non à une jolie femme".
Amber Hathaway? C'était aussi un fauve. Un véritable félin, qui ne vous quittait pas du regard en déambulant lentement dans le salon. Chaque mouvement était d'une extrême délicatesse, mais prédateur en même temps. Appuyé contre un mur, les bras croisés, il la regardait faire d'un oeil appréciateur. Elle se mouvait avec aisance, sûre d'elle, sûre de son charme. Elle ancra son regard dans le sien, eut un léger sourire - en signe d'appréciation, il mordit très légèrement sa propre lèvre. Il n'était qu'un homme, certes, mais ce n'étaient pas non plus toutes les femmes qui étaient capables de le mettre dans un état tel en ne faisant que marcher. Quoique marcher n'était pas le bon terme. Défiler serait plus approprié. Il amena une main au haut de sa chemise, en défit un bouton. Elle venait de s'approcher de la nouvelle table, puis de s'y hisser. Il pencha la tête en la voyant faire - le mouvement avait fait se remonter la veste si haut, elle ne pouvait décemment rien porter en dessous. Elle avait donc décidé de le tuer. Elle avait vraiment décidé de le tuer. Surtout à en juger le nouveau regard qu'elle venait de lui jeter, ce bout de langue qui venait redessiner sa lèvre, et cette question sur un faux ton innocent - « Il est peut être temps de passer à table ?»
Alors il s'avança à son tour. Il s'avança en se défaisant de sa veste. Il la regardait intensément. Il ne se sentait pas piégé par cette femme fatale - il savait juste qu'il allait s'amuser, ne plus songer à Joan Greene, ne plus se questionner, juste s'amuser. Il parvint enfin à sa hauteur, glissa ses deux mains dans les cheveux de la jeune femme, de part et d'autre de sa tête, et sans plus de discours laissa sa bouche effleurer la sienne, puis la dévorer franchement, tandis que ses hanches se frayaient un chemin entre les jambes de la jeune femme. Quand ils se séparèrent enfin, il posa son front contre celui de Amber et entreprit d'ouvrir le premier bouton de son manteau. Pris d'un faux doute, il adressa une moue boudeuse à la jeune femme - "Je peux? J'ai hâte de découvrir ce que tu ne portes pas là dessous." - et comme pour appuyer ses dires, il se pressa doucement contre elle. "Après tout... j'imagine que tu es pas venue ici pour discuter."

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