Sujet: L'habit ne fait pas le moine. Sam 18 Mai 2013 - 22:05
Ce matin-là, Liam s'était réveillé avec une drôle d'impression. Il ne savait réellement quoi, mais il ressentait au plus profond de lui-même ce quelque chose de bizarre, qui lui disait qu'une situation plutôt imprévue allait se produire. Essayant de ne pas prêter attention à ce sentiment, il occupa sa matinée par les tâches ménagères qui, malheureusement, ne se faisaient pas seules. En imaginant ce célibataire qu'était Liam Wilde, on aurait pu penser à ce genre d'hommes bordéliques, ne prêtant aucun intérêt à sa demeure. Et pourtant, le chirurgien était tout le contraire. Certes, il n'était pas né comme cela. Il avait du apprendre à ce gérer seul. Pour être honnête, cela était arrivé plutôt tardivement. Toujours sous la protection de son frère, sa vie, tout du moins son enfance, avait été conçue dans le but bien précis que le plus jeune des Wilde n'ait à se soucier de rien. Femmes de ménages, jardiniers et autres, avaient occupé la demeure Wilde lorsqu'il n'était qu'un enfant. Il avait grandi avec en tête, cette idée que tout lui était du. Mais, c'est lorsque la maturité arriva, qu'il commença à comprendre que les choses ne venaient pas d'elles-mêmes. Son diplôme de médecine ? Il s'était démené pour l'avoir. Mais encore une fois, il devait toutes ses réussites à son frère. Non que cela le dérangeait. Bien au contraire. Il se disait juste qu'il n'avait en fait jamais réellement prouvé de quoi il était capable dans la vie. Tout lui venait sur un plateau d'argent et lors de ses moments de doutes, il venait à se demander s'il méritait vraiment tout cela. Mais soit... Partir trop loin dans ses pensées n'avaient jamais vraiment réussi à Liam. Tout ce qu'il arrivait à faire, c'était de se faire du soucis et de se sentir coupable de choses qu'il n'avait pas commit. Tout ceci pour en revenir au fait que l'américain était un homme aimant sa maison. Rien ne traîner et chaque choses avait sa place. Non pas qu'il soit maniaque, mais il avait toujours eu un faible pour l'organisation. Homme plutôt droit et propre sur lui-même, Liam s'était toujours senti mal lorsqu'il n'était pas maître de la situation ou que quelque chose d'inattendu le surprenait dans son quotidien habituel. Perdre la face ? Très peu pour lui. Cette perfection qu'il affichait à qui voulait la voir lui jouait bien des défauts... Se posant enfin dans son canapé, le médecin portait un jogging et un t-shirt, vêtements plutôt inhabituels sur sa personne. Que trop habitué aux costards-cravates, il était même étrange de le voir habillé décontracté. Seul son frère aîné pouvait se vanter de ne pas être surprit de le voir de la sorte. Regardant avec anxiété son portable posé sur la table basse, Liam craignait un appel de l'hôpital. Était-ce cela ce sentiment étrange qu'il ressentait depuis le réveil ? Il n'en savait encore absolument rien, mais il ne souhaitait en aucun cas, rompre ce parfait jour de repos. Que trop habitué à cela, l'homme savait à quel point il était pénible d'aller travailler à reculons. Plus les minutes passaient, plus Liam se sentait libéré de cette peur d'être appelé d'urgence... De ce fait, il se laissa aller à la décontraction totale et se mit à penser. Ce soir pour sûr, il ne resterait pas cloîtré dans cette maison comme un vieux célibataire. Il ne savait pourquoi, lui qui était plutôt du genre sobre et calme, mais il avait envie de passer une soirée rien qu'avec son frère. Sortir, sans prises de tête, seul, avec l'unique personne qui comptait réellement à ses yeux. Bon peut-être travailler-t-il ce soir. Pour en avoir le cœur net, Liam se pencha vers son téléphone et composa le numéro de Heath. Souriant rien qu'à la pensée de cette soirée qui se voulait pleine de promesses, Liam attendit d'entendre la voix de son frère. La voix de ce dernier se fit entendre, mais c'était le répondeur. Fronçant les sourcils, il se demanda ce qu'il se passait. Rares étaient les fois où Heath Wilde ne répondait pas. Étant son propre patron, il pouvait se permettre de décrocher, même sur son lieu de travail. Alors que le messagerie était sur le point de se terminer, on sonna à la porte d'entrée. Se levant, tout en se demandant qui cela pouvait-il bien être à cette heure-ci, il commença à laisser un message à son aîné. « Oui, Heath, c'est Liam. Je t'appelais pour savoir si tu étais libre ce soi... » En ouvrant la porte, toute parole fut incapable de sortir de la bouche de Liam. Ce qu'il avait devant lui était du genre plutôt... Inhabituel. Figé telle une statue de cire, il reprit peu à peu possession de son corps... « C'était donc ça l'étrange sentiment ? » Raccrochant de sa main droite, il dit à son frère, en lui montrant son téléphone portable. « Tu pourrais répondre à ton frangin quand même. » Secouant la tête, il tenta de comprendre. « Tu es bourré ? » Regardant à droite et à gauche, Liam se dépêcha de laisser le champ libre à son frère. « Rentre... Et vite... !» Refermant la porte sur eux, il regardait Heath avec des yeux ronds. « Explique... Parce que là je me demande bien comment tu as pu faire ton coup. Tu vas me dire que tu as fais Presidente Drive jusqu'à ici de la sorte ? Moi qui croyais connaître mon frère sur le bout des doigts. Je me suis lourdement trompé. » Le plus jeune des Wilde ne savait comment se comporter. Rire ? Quand bien même Heath était un homme décomplexé, il ne fallait pas rire de tout. Gêné ? Ça c'est sûr, il l'était quelque peu. Abasourdi ? N'en parlons pas...
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Sam 18 Mai 2013 - 23:57
En quarante-deux ans, Heath Wilde en avait vécu, des choses. D'abord parce qu'il en avait eu le temps. Ensuite, parce qu'il en avait eu les moyens - pourquoi être riche si l'on n'en profite pas pour s'en amuser? Aussi, parce qu'il était du genre décomplexé au naturel et que l'alcool ou la cocaïne n'avaient pas contribué à améliorer ce côté sans-gêne de sa personnalité. Il avait toujours été un casse-cou accompli - à tenir des listes d'expériences à vivre avant de mourir, et à s'y tenir avec une minutie extrême. Parce qu'il était accroc aux sensations fortes, et avait besoin de se sentir le roi du monde. Certes. Mais cette expérience-là, il s'en serait bien passé, songea-t-il, terré derrière un buisson, nu comme un ver, à attendre qu'une vieille dame achève enfin de traverser le passage piéton et lui laisse le champ libre. Il n'aurait manqué que ça. Qu'elle appelle les flics, et qu'ils le coffrent pour attentat à la pudeur. Comment s'était-il retrouvé dans cette situation, déjà?
Une heure plus tôt, la journée avait parfaitement bien commencée. Oui, vers quinze heures, exactement. D'ordinaire, il n'avait pas de scrupule à se lever tard - aujourd'hui, sa fidèle gouvernante était de congés, alors il n'avait même pas à subir son regard accusateur en prenant son petit-déjeuner à l'heure où l'on songe d'ordinaire à goûter. Café habituel, cigarette habituelle. Il sirotait son bol avec Grandpa vautré sur ses genoux, un vieux disque de jazz poussé à fond. Tout allait bien dans le meilleur des mondes. A ce moment là, il avait encore des vêtements sur lui - vieux t-shirt de black sabbath, paire de jeans qui avait vu des jours meilleurs. Il aurait tué pour avoir ce vieux t-shirt et ces vieux jeans, à l'instant où il put enfin bondir de derrière son buisson, à regrets, pour filer en courant au travers de Presidente Drive. Dieu merci, il faisait presque chaud. Pour le reste, aucun point positif à trouver à sa situation. Il était, concrètement, à poil. Il était en train de courir dans Huntington Beach, nu comme au jour de sa naissance. Il pouvait être reconnu à chaque instant. Et, surtout, il devait rejoindre Palm Avenue. Palm Avenue, putain. Il entendit au loin le bruit d'une voiture, cavala jusqu'à la première poubelle derrière laquelle il tâcha de disparaître pour quelques minutes.
Café, cigarette, jazz, Grandpa, donc. Et surtout vêtements. Après de longues minutes de paresse extrême, il avait écrasé son mégot de cigarette, vidé le fond de son café d'une traite, et avait grimpé un étage pour rejoindre, en toute confiance, sa salle de bain. Sauf que voilà. On ne se méfie jamais assez de sa salle de bain. Les salles de bains sont fourbes. Les salles de bains sont des monstres. Vous êtes là, vous prenez votre douche, tout va bien dans le meilleur des mondes. Vous en sortez, vous embaumez le fruit et la propreté. Vous tâchez de vous sécher les cheveux, vous ouvrez la porte pour entendre le disque qui tourne toujours. Erreur fatale. Courant d'air. La serviette s'envole. Pris par un réflexe hautement stupide, vous tâchez d'essayer de la rattraper. Et avant de comprendre ce qui vient de se passer, ce que vous avez bien pu faire à Dieu, pourquoi votre karma vous fait subir ça, vous vous penchez un tout petit peu trop par une fenêtre un tout petit trop peu basse, et vous voilà un étage plus bas. Vous venez de ruiner un massif de camélias. Accessoirement, vous êtes enfermé dehors, complètement nu. Le double des clés? Chez Liam. Liam? A Palm Avenue. Le téléphone portable? Probablement posé sur la table basse, de l'autre côté de la porte verrouillée. Chienne de vie.
Revenons à la poubelle. Accroupi, à attendre - encore -, il passa une main sur son visage. Il était dans la merde. Purement dans la merde. Non seulement son visage était connu dans les parages, mais au cas où on ne le reconnaissait pas sur l'instant il avait trois tatouages sur le corps qui le grilleraient immédiatement. Seule solution: la discrétion absolue. Il fallait juste atteindre Liam, prier pour qu'il ne fasse pas une crise cardiaque en ouvrant la porte, et récupérer ce putain de double de clés et accessoirement des vêtements - ça peut servir. Plus facile à dire qu'à faire. Il était au bout de Presidente Drive. Il connaissait des rues moins fréquentées que les avenues principales - il avait grandi ici, diantre, il lui avait bien fallu des endroits pour fumer discrètement ses pétards. Problème: il allait devoir passer devant sa propre ancienne école primaire. Point positif: son ancienne maîtresse de CM2 (garce!) était fort probablement morte et n'allait pas trouver en lui une raison suprême de le traiter de cancre. Point négatif: on approchait dangereusement de l'heure de sortie. Attentat à la pudeur passait encore. Pédophilie, de suite, moins. Et il avait comme l'impression que personne n'allait croire à son histoire de chute épique par la fenêtre de la salle de bain si on le trouvait, nu, devant une école primaire aux heures de pointe. Il aperçut le bâtiment - personne, pour le moment. Le coeur battant à la chamade, rasant les murs, voûté dans un maigre espoir de se rendre un peu plus petit que d'ordinaire, il s'avançant vers les murs latéraux. Devant, ça devait être plein de parents attendant leurs morveux, prêts à lui demander des millions de dommages & intérêts pour traumatisme psychologique - donc hors de question de prendre le chemin le plus court. Le visage crispé de douleur d'avance, il se mit à quatre pattes et avança le plus proche du sol possible tout en évitant de sacrifier ses parties génitales. Il avait les genoux salement éraflés, mais il était proche du but. Quelques mètres encore, et il parvint à l'arrière du bâtiment, sans croire à sa chance. Personne dans les parages. A nouveau, il se mit à cavaler pour parvenir de l'autre côté de l'école et à proximité de la rue qu'il espérait tant. Palm Avenue. Dieu merci. Palm Avenue. En théorie, son frère ne devrait pas être en train de travailler. Il n'y avait donc plus qu'une seule épreuve à affronter. En théorie. Celle du grand méchant cerbère du quartier de Palm Avenue. Ha, la haute sécurité de la haute société de Huntington Beach... Heureusement, il avait déjà affronté ce genre de situations adolescent. Lorsqu'il était venu chanter la sérénade à la capitaine de l'équipe des pompom-girls. Vingt ans plus tard, Heath Wilde était de retour. Il se pencha, ramassa quelques cailloux, et la joua à l'ancienne: les lançant au loin, par-dessus ce brave agent de sécurité qui n'avait rien demandé, pour attirer son attention par les bruits de chocs et l'éloigner de l'entrée. Technique affligeante si l'en est, mais qui marchait à tous les coups. Une nouvelle fois ne croyant pas à sa chance, il eut la voie libre pour escalader la grille et filer en courant vers le n°251, Palm Avenue.
C'est sur un Heath Wilde toujours aussi nu, coudes et genoux errafflés, l'air apparemment épuisé mais curieusement fier de lui, que Liam ouvrit la porte. Honnêtement, l'aîné avait le sentiment d'avoir remporté en même temps les jeux olympiques, le prix nobel de la paix et d'avoir serré la main au président - et ça se voyait. Il éclata d'un grand rire en voyant la mine déconfite de son frangin, à mi chemin entre le bonheur, le soulagement et le vrai amusement - et lui donna un grand coup sur l'épaule en déclarant d'une voix tonitruante: "Non, je suis pas bourré. Je suis juste un dieu vivant. Un putain de dieu vivant.". Même si le nouveau dieu vivant en question ne se fit pas prier longtemps avant de se terrer en sécurité dans le hall de son frère. Il se mouvait avec un naturel rare, ayant presque oublié sa nudité, sous les yeux ronds du cadet des Wilde - qui lui demandait, non sans raisons, ce qu'il faisait là et s'il avait vraiment fait tout le trajet dans cette "tenue". "Et si, je l'ai fait. Tu peux te prosterner devant moi et me baiser les pieds. Je sais, je suis éblouissant." Il leva les bras vers le ciel et éclata à nouveau de rire - avant d'ajouter: "Tu aurais pas une clope? Et du champagne? Oh, et puis le double de mes clés aussi. Parce que oui, au fait, à l'origine j'étais juste enfermé dehors.". Bon sang, ça faisait tellement du bien d'être à nouveau en intérieur et en sécurité.
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Jeu 23 Mai 2013 - 17:03
Une des premières choses qui vint à l'esprit de Liam, fut de demander à son frère aîné, s'il était bourré. Le médecin ne pouvait penser à autre chose. Comment son frère, le grand Heath Wilde, aurait pu se retrouver nu hors de chez lui, à errer dans la ville ? Le plus âgé des Wilde, quand bien même sa vision de la vie avait changé depuis quelques années maintenant, se devait de converser une certaine notoriété à Huntington Beach. Il ne pouvait se permettre de sortir dans une telle tenue. Sa renommée dans cette ville était trop importante, pour jouer avec la réputation de son nom. C'était une chose que Heath avait comprit depuis bien longtemps maintenant et qu'il avait mis en œuvre avec beaucoup d'énergie. Conserver la grandeur de son nom, acte qui faillit lui coûter la vie. « Non, je suis pas bourré. Je suis juste un dieu vivant. Un putain de dieu vivant. » Annonça fièrement l'aîné en donnant une tape sur l'épaule de son frère cadet. Ah ça oui, Heath était pour Liam un dieu vivant, le héros de son enfance. Mais de suite, le héros prenait une toute autre ampleur, bien moins glorieuse que dans les souvenirs du chirurgien. « Nouvelle lubie? » Lui demanda le cadet avec un air de profonde surprise. Après tout, il était le mieux placé pour savoir que son frère avait des passions assez originales. Liam observa les genoux éraflés de son frère, tout en évitant bien volontiers de regarder un endroit en particulier. « Ça a été le parcours du combattant apparemment. » Avant de rajouter quelque chose, il tourna le dos à son frère. « Ne bouge pas. De toute façon, où pourrais-tu aller ? » Ricanant légèrement, il alla chercher une couverture à son frère. Alors qu'il montait à sa chambre pour récupérer de quoi couvrir son frère, il se posait pas mal de questions sur l'état mental de Heath. Comment ? Pourquoi ? Pour sûr, il avait des questions à poser à son frangin. Tout en lui tendant la couverture une fois de retour au rez-de-chaussée, Liam commença à désirer les explications. « Tu vas me dire que tu as fais Presidente Drive jusqu'à ici de la sorte ? » « Et si, je l'ai fait. Tu peux te prosterner devant moi et me baiser les pieds. Je sais, je suis éblouissant. » « Oui bon je me prosternerai et te baiserai les pieds une fois habillé Heath... » « Tu aurais pas une clope? » Liam se mit à rire. « Une clope ? Tu te moques de moi là. J'ai une tête à fumer ? Tu ne me connaît pas peut-être ? » « Et du champagne? » « Du champagne ? Ah ça oui bien sûr mais... Il est 16h30 Heath. On ne va pas se mettre à boire de l'alcool aussi tôt tout de même. » « Oh, et puis le double de mes clés aussi. Parce que oui, au fait, à l'origine j'étais juste enfermé dehors. » « Mais comment as-tu fais ton coup pour t'enfermer nu dehors ? Il n'y avait pas ta gouvernante pour te sortir de ce pétrin ? Est-ce que tu t'es demandé ne serait-ce qu'une seconde que j'aurai pu ne pas être chez moi ? Tu te serais tapé le chemin en sens inverse tu vas me dire ? » Liam ne pût s'empêcher de s'imaginer son frère, qu'il avait toujours considéré comme un père, ramper à même le sol, pour échapper à la vue de tous. Quand bien-même il n'était pas le protagoniste principal de cette histoire, il se mit à rougir. Jamais au grand jamais, il s'était dit un jour, qu'à un moment ou à un autre, des images de son frère nu, lui viendraient à l'esprit. Lui le pudique, le gêné des frères, était certainement le plus mal à l'aise à l'heure qu'il était. Il fallait voir avec quelle aisance Heath était rentré dans la demeure du plus jeune. « Bon explique clairement... Et va t'asseoir au salon, tu seras mieux que debout dans ce hall d'entrée. J'arrive...» Le médecin rejoignit l'aîné dans un salon décoré avec goût, une fois qu'il récupéra le double du numéro 889 à Presidente Drive. « Même dans des situations périlleuses comme celle-ci, tu as de la chance Heath. Imagine toi la pluie... Tu as de la chance que nous habitions une région ensoleillée. » Déposant les clés juste à côté de son frère, il rajouta. « Je te passerais bien quelques vêtements, mais la taille risque de ne pas aller. Garde cette couverture... A part si tu as froid. Et je te raccompagnerai chez toi quand tu me le demanderas. » Le frère cadet se visualisa les voisins de Heath et se mit à rire. « Je pense que ta plus grande chance, mis à part le fait que je sois chez moi, c'est que Neela Meyers travaille aujourd'hui. Vu que votre relation est assez étrange, elle n'aurait pas hésité à remuer le couteau dans la plaie et à te le rabâcher sans cesse. Et puis... Met toi à sa place également. Tous les jours me voir à l'hôpital et se dire qu'elle a vu le frère de son supérieur à poil dans la rue... Je n'aurai eu certainement plus aucun crédit face à elle. Ou peut-être bien qu'elle n'aurait plus voulu me parler qui sait... ! » Voyant que son frère ne ressentait aucune gêne face à lui, il se mit à rire, beaucoup plus décontracté qu'il ne l'était au début. « Tu es certain que personne ne t'a vu hein ? » Après tout, Heath, quand bien même il était ce dieu vivant dont il avait parlé tout à l'heure, n'avait pas des yeux derrière la tête.
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Sam 25 Mai 2013 - 17:17
Il était à l’intérieur. Dieu merci il était à l’intérieur, et son frère était bien là, bien présent, pour lui sauver une énième fois la vie. En faisant ses premiers pas dans le hall de la maison de Liam Wilde, il ne put s’empêcher de pousser un très long soupir satisfait, et de s’étirer avec délice. Certes, il était complètement à poil et son petit frère n’avait peut-être pas envie d’avoir une vue détaillée de son anatomie - mais, là tout de suite, de toutes ses pensées c’était bien le soulagement qui primait. Il se sentait léger, si léger, tellement léger! On peut dire ce qu’on veut, mais traverser une ville complètement nu avait au moins le grand mérite de donner une confiance inébranlable en soi. Il avait traversé la ville dans cet état, de Presidente Drive à Palm Avenue? Il était donc nécessairement un demi-dieu. Sauf que... « Ça a été le parcours du combattant apparemment. » Ha? Ha. Oh, oui, vrai. Il avait presque oublié la douleur sourde qui se propageait dans son corps depuis ses genoux, vaguement éraflés par les parties «chute depuis la fenêtre» et «contournons l’école primaire en nous faisant tout petit» de son épopée. Rougissant, quoique ricanant, Liam disparut pour quelques minutes, durant lesquelles Heath s’accroupit un moment pour observer lui-même les éraflures. A peine le temps de se dire que la chose était minime, et qu’il s’en sortait extrêmement bien pour une telle situation initiale, que Liam était déjà revenu. Il réceptionna la couverture que son adorable frangin lui tendait, s’enroula dedans en produisant un son qui ressemblait étrangement à un ronronnement. Pendant tout l’échange qui suivit, à mi chemin entre l’interrogatoire et la leçon de morale, il oeuvra à se nicher plus confortablement dans ce qui constituait maintenant son seul vêtement. Il était toujours cependant pris dans l’excitation de sa traversée de la ville, et trépignait furieusement, balançant sans cesse son poids d’une jambe à l’autre. Ce qui expliqua son grand éclat de rire quand Liam en arriva à lui dire: « Mais comment as-tu fais ton coup pour t'enfermer nu dehors ? Il n'y avait pas ta gouvernante pour te sortir de ce pétrin ? Est-ce que tu t'es demandé ne serait-ce qu'une seconde que j'aurai pu ne pas être chez moi ? Tu te serais tapé le chemin en sens inverse tu vas me dire ? ». Tenant sa couverture d’une main, il allait commencer son récit quand son frère l’enjoint à changer de pièce: ne se faisant pas prier, il alla se nicher dans son fauteuil préféré. Enfoncé dans le fauteuil, recroquevillé et pelotonné dans la couverture, il laissa son regard vagabonder dans le salon. Liam avait toujours été doté d’un sens du goût incroyable, contrairement à son grand frère qui se contentait d’accumuler les objets pèle-mêle, et tant pis si l’esthétisme ne suivait pas. Cela faisait partie des nombreuses petites raisons pour lesquelles il pensait que son petit frère était devenu quelqu’un de bien meilleur que lui. Son regard finit par tomber sur un cadre, au mur, qui lui arracha un sourire. Son frère et lui, enfants - à l’époque où c’était Liam, le Wilde qui faisait des choses hautement improbables et devait subir les sermons de son frère. Une sombre histoire de coloration capillaire, et son frangin tant aimé qui pour mieux lui ressembler avait voulu troquer ses cheveux blonds pour le même noir que ceux de Heath. Il rit encore - est-ce qu’à l’époque ce gamin qui l’admirait tellement aurait pu soupçonner qu’il viendrait toquer complètement nu à sa porte?! Le dit petit frère reparut alors qu’il riait toujours, les yeux rivés sur la photographie. Il la pointa du doigt en glissant: «C’est ma préférée à moi aussi.». Il y eut une remarque à propos du temps qu’il faisait dehors et de la chance qu’il avait pu avoir, il sourit. Et puis il réceptionna la clé, qu’il fit sauter dans sa main une fois, deux fois - merde, il n’avait jamais été aussi heureux de voir un bout de métal. Il aurait aussi été ravi de voir des vêtements, cependant Liam ne semblait pas exactement du même avis: « Je te passerais bien quelques vêtements, mais la taille risque de ne pas aller. Garde cette couverture... A part si tu as froid. Et je te raccompagnerai chez toi quand tu me le demanderas. ». Il fit la moue, faussement vexé, jeta un coussin qui passait par là au visage de son petit frère - «Tu rates jamais une occasion de rappeler que je suis un Wilde petit-modèle, hein? Soit, je me contenterai de la couverture. Comme un chien.» Au cas où Liam n’aurait pas compris qu’il ne faisait que plaisanter, il eut un grand éclat de rire et se cala encore un peu mieux dans le fauteuil. En face de lui, son frère commençait également visiblement à se détendre. Bien sûr, Heath avait remarqué dans quel état de gêne il se trouvait en étant forcé d’affronter son propre frère complètement nu - rien de surprenant. Mais, visiblement, avec une couverture pour dissimuler son enveloppe corporelle, tout semblait aller beaucoup mieux, et ils pouvaient à nouveau communiquer comme des frères. Il y eut un long développement sur la pire de ses voisines, la seule et unique (dieu merci pour le monde) Neela Meyers, qui bien évidemment n’aurait pas manqué de leur rappeler l’humiliation de l’aîné des Wilde jusqu’à la fin de ses jours si elle avait pu en être témoin. C’est vrai, il n’avait pas vraiment songé à la réputation de son frère durant son épopée. Mais on pouvait bien l’excuser, non? C’était lui le mec dans son plus simple appareil au beau milieu de la ville où il avait grandi, quand même. A la dernière question de son frère, il pencha la tête, eut une nouvelle moue: «Nope. Je suis un dieu vivant, je t’ai dit - quand je veux je deviens invisible». Il pencha la tête, mordit sa lèvre en se rappelant combien il aurait tué pour avoir une cigarette là maintenant tout de suite, puis reprit: «Plus sérieusement, je suis tombé par la fenêtre de ma salle de bain. Ma chère gouvernante ne travaille pas aujourd’hui. Alors j’ai couru jusqu’à chez toi, et si t’avais pas été là... Je suppose que j’aurais eu plus qu’à m’allonger dans ton jardin, bronzer un coup, et attendre que tu reviennes?». Il haussa les épaules - quoi? Rien que du très banal. Et puis le principal, c’était qu’il été rentré en vie et qu’il n’avait pas la police aux trousses pour attentat à la pudeur, il s’en sortait relativement bien. Il eut une troisième moue boudeuse: «Je veux mon champagne. Tu veux pas être gentil avec ton vieux frangin et lui donner de quoi célébrer son pied-de-nez à la société? C’est toujours l’heure de l’apéro quelque part dans le monde après tout. Non?»
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Dim 2 Juin 2013 - 20:57
Liam ne pouvait s'empêcher d'observer ce grand-frère, qui semblait aussi excité que lors de son enfance, devant ses cadeaux de noël. « L'adrénaline n'est-ce pas ? Ça booste un homme. Tu as l'air d'être en forme pour le trajet en sens inverse. » Rigolant sans se gêner, il fit signe à son frère de le suivre jusque dans le salon. Cependant, le médecin ne s'installa pas immédiatement dans la pièce principale de la maison. Il retourna dans le hall d'entrée pour récupérer les doubles des clés de chez son frère et le lui apporter. Lorsqu'il revint dans la pièce de vie, il aperçut l'aîné de la famille en pleine observation de son salon. Il ne suffisait que d'un regard dans le salon de chacun des deux frères pour saisir leur caractère. Le salon de Heath Wilde était jonché d'objets en tout genre. Une virée chez lui, c'était comme un voyage dans l'inconnu. Le patron de bar était un de ces collectionneurs abusifs, qui trouvait dans n'importe quel objet qui passait dans ses mains, un quelconque intérêt. Mais, il fallait être honnête. Le salon de l'aîné des Wilde dégageait une ambiance chaleureuse, apporté par tous ces objets divers et variés. Cette atmosphère chaleureuse était le reflet même de la personnalité de Heath. Enthousiaste, chaleureux et aimant la vie. Il était le bon vivant de la famille, celui que tout le monde appréciait. Au contraire de son aîné, le salon de Liam était plutôt épuré et de bon goût. Cependant, il y avait une connotation plutôt froide qui ressortait de ce-lieu. Et c'était là, tout le portrait du chirurgien cardiaque. Froid, distant, renfermé sur lui-même et secret. « C’est ma préférée à moi aussi. » Les rires des frères remplirent tout le salon et quand bien même Heath ne se trouvait pas dans la meilleure des situations, le cadet de la famille se sentit quelque peu gêné. Sentant légèrement le rouge lui monter aux joues, il se retrouvait, trente ans plus tard, à nouveau dans ce rôle du petit frère incontrôlable. Passant sa main dans ses cheveux, il soupira. « Serait-ce cela qui aurait avancé cette calvitie ? Ça ne m'étonnerait pas tiens. Ça m'apprendra à faire des conneries. » Regardant son frère avec un visage quelque peu décontenancé, il ne pût s’empêcher d'éclater d'un grand éclat de rire, lorsque leurs regards se croisèrent. « Ça va être compliqué de te ressembler maintenant. Au moins je ne suis plus blond. » Souriant en coin, il passa sa main dans la masse de cheveux de son frère. S'éloignant légèrement de son frère, pour aller s'installer sur le canapé, il lui indiqua qu'il valait mieux qu'il conserve la couverture, pensant que la taille des vêtements ne serait pas la bonne pour Heath. Il était tout justement en train de faire face à son frère, lorsqu'il reçut un coussin en plein dans le visage. « Oh... ! » « Tu rates jamais une occasion de rappeler que je suis un Wilde petit-modèle, hein? Soit, je me contenterai de la couverture. Comme un chien. » « Oh mais non. De suite. Je voulais juste dire que... » La moue de Heath stoppa net son frère Liam. « Je ne voulais pas te vexer tu sais. » Subitement, son grand-frère poussa un grand éclat de rire qui soulagea Liam. « Mon dieu que tu es con. Un jour, tu vas me faire faire une crise. » Se faisant une place confortable sur le canapé, à côté de son frère, il reprit son sérieux. « Non plus sérieusement, racontes moi ta mésaventure. » « Plus sérieusement, je suis tombé par la fenêtre de ma salle de bain. Ma chère gouvernante ne travaille pas aujourd’hui. Alors j’ai couru jusqu’à chez toi, et si t’avais pas été là... Je suppose que j’aurais eu plus qu’à m’allonger dans ton jardin, bronzer un coup, et attendre que tu reviennes ? » « Oh oui, quoi de plus normal hein ? » Le médecin, rien qu'à la pensée des péripéties de son frère, ne pouvait s'empêcher de rire. « Je veux mon champagne. Tu veux pas être gentil avec ton vieux frangin et lui donner de quoi célébrer son pied-de-nez à la société ? C’est toujours l’heure de l’apéro quelque part dans le monde après tout. Non ? » « Tu sais très bien que je ne peux rien refuser à mon frère. » Il secoua la tête dans un signe négatif, tout en levant les yeux au ciel. « J'arrive. » Liam se leva et se dirigea vers la cuisine où une bouteille de champagne attendait sagement qu'on daigne l'ouvrir. Quand bien même, l'américain n'était pas un gros buveur, il aimait à ouvrir des bouteilles de vins ou de champagnes plutôt prestigieuses. Et ces dernières étaient toutes dédiés à des personnes très proches de Liam, méritant toutes un repas grandiose chez Liam Wilde. Dans le salon, le chirurgien trouva un Heath sur-excité de par la vue de la bouteille de champagne. La lui mettant devant lui, il lui indiqua. « Surtout c'est toi qui l'ouvres. C'est toi le propriétaire de bar après tout. » Alors que l'aîné était en train d'ouvrir la bouteille, le plus jeune emporta deux flûtes, qu'il déposa sur la table basse. « Je te sors le meilleur de mes champagnes. Normalement, celui-là, je le garde pour les grandes occasions. Mais bon pour mon frère, c'est différent. Alors savoure-le. » Tout en regardant les bulles monter dans son verre, bien que le regard dans le vide, Liam continua sur sa lancée. « Je ne sais pas si tu as fais attention, mais quand je t'ai ouvert la porte tout à l'heure, j'étais au téléphone. J'étais en train de te laisser un message car forcément ton portable n'était pas sur toi. Je voulais t'inviter à venir ici ce soir. Pour manger ici ou pour sortir carrément. Après je ne sais pas si tu travailles ou si tu es déjà pris. Si ça te dit, je te raccompagne chez toi et tu me rejoins quand ça te dis. »
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Dim 9 Juin 2013 - 20:22
Il y avait une chose au monde dont Heath avait conscience - la plupart des gens pensaient qu’il était totalement cinglé. A vrai dire, il lui arrivait lui-même d’admettre qu’il était un peu tordu. Recroquevillé sur le fauteuil, dans le salon de son frère, la tête à demi nichée dans les replis des couvertures, il ne put retenir un petit rire à cette pensée. S’il avait été aperçu lors de son épopée, il aurait certainement été bon pour l’asile. Purement et simplement. Aller simple. Cependant, il eut un petit hochement d’épaules. Ce n’était pas comme si le jugement extérieur l’importait de quelque façon - à part celui de Liam. Si Liam n’avait pas commencé à rire, n’avait pas accepté de le regarder à nouveau après son premier temps de surprise, il aurait bien plus mal vécu cette aventure. Peut-être même qu’il aurait eu honte - et pourtant, cela ne lui arrivait que rarement. Il y avait une certaine ironie, à penser à cette dépendance envers le jugement de son frère tandis qu’ils discutaient de la photo qui se trouvait au mur. Il riait aujourd’hui de cet épisode de leur passé - mais sur le coup il avait très, très mal vécu la chose. Liam avait toujours été la personne la plus importante de sa vie, comme un fils et un frère à la fois. Il l’avait toujours considéré comme parfait tel qu’il était. Le meilleur des deux, celui à protéger, à garder intact. « Serait-ce cela qui aurait avancé cette calvitie ? Ça ne m'étonnerait pas tiens. Ça m'apprendra à faire des conneries. » Il eut une moue boudeuse, parodie de ses expressions de grand frère autoritaire et sur-protecteur. Mais il ne put empêcher un sourire d’éclairer son visage en entendant Liam partir dans un grand éclat de rire. « Ça va être compliqué de te ressembler maintenant. Au moins je ne suis plus blond. » Le début de calvitie de Liam Wilde - un grand sujet de discussion d’hypothèses farfelues. Un grand mystère, surtout. Des Wilde, Heath était bien celui qui avait fait du grand n’importe quoi avec son corps - excès en tout genre, ignorance totale du concept de prudence. Et pourtant, c’était toujours une masse épaisse de cheveux noirs qui trônaient sur son crâne - tandis que son frère, propre sur lui, avait vu son volume se réduire dangereusement au fil des années. Il eut un léger rire devant l’absurdité de la chose. « Il faut toujours écouter son frangin. Toujours! Ca t’apprendra. La calvitie est ta juste punition pour avoir été désobéissant. » Il releva les yeux vers son petit frère, lui fit un clin d’oeil: « Qui croirait en nous regardant aujourd’hui que j’étais le plus responsable de nous deux... En tous cas, heureusement pour cette ville, tu n’as pas fini coiffeur. ». Bon sang, qu’il aimait son frère. Il avait beau lui envoyer des piques, se moquer de lui, lui faire croire qu’il le boudait pour de bon, il aimait son frère à la folie. Il ne pouvait s’empêcher de sourire, même très légèrement, à chaque fois qu’ils parlaient. Il gardait toujours prudemment un oeil sur lui, inquisiteur, histoire d’être certain que tout allait bien. Il pouvait aussi lui parler sans jamais jouer un rôle - il devenait ce qu’il était au plus profond. Quelqu’un d’heureux, quelqu’un de protecteur, un homme accompli qui ne demandait rien de plus ni de moins à la vie. Et en plus, une bouteille de champagne venait finalement de se greffer à cette entrevue inopinée avec son frangin d’amour. Le chirurgien venait de reparaître dans la pièce, tenant une bouteille qui avait loin d’être de la pacotille. Il leva un poing vers le ciel en signe de triomphe, tout en prenant soin de maintenir la couverture contre lui pour sauver un peu de dignité. Vite, il empoigna la bouteille que Liam venait de déposer juste devant lui. « Surtout c'est toi qui l'ouvres. C'est toi le propriétaire de bar après tout. » Il ronronna de satisfaction, comme un enfant à qui l’on demande enfin de couper la galette des rois. Il cala le champagne entre ses genoux et commença son office, tandis que son frère fouinait en quête de flutes: «Brave petit frère. J’ai beau débarquer tout nu chez toi, il faut jamais remettre en question mon autorité. Répète après moi: HEATH WILDE A TOUJOURS RAISON.» Il eut un léger sourire, un peu machiavélique, tandis, qu’il orientait discrètement la bouteille vers son petit frère. Elle s’ouvrit enfin avec un «pop» sonore - Et Liam reçut directement dans le ventre. Simple taquinerie. Il savait en réguler la force. Il laissa le champagne entre ses genoux, et se saisit tour à tour des deux flutes pour les remplir. Comme lorsqu’il s’occupait de son petit frère, il y eut alors un air d’extrême concentration sur son visage - ce n’était peut-être pas très sain en soi, mais il avait réellement une passion proche de l’amour pour le bon alcool, et pouvait dire rien qu’à l’odeur que son petit frère ne s’était pas moqué de lui sur ce coup: « Je te sors le meilleur de mes champagnes. Normalement, celui-là, je le garde pour les grandes occasions. Mais bon pour mon frère, c'est différent. Alors savoure-le. » Il haussa un sourcil et eut un très léger sourire: « Tu t’en sortiras pas comme ça. Ca me touche, mais répète quand même après moi: HEATH WILDE A TOUJOURS RAISON.» Il appuya néanmoins ces paroles d’un clin d’oeil, et sans jamais chercher à faire du chantage tendit sa flute à Liam, avant de poser une tape affectueuse sur son épaule. Il allait s’excuser (oui, s’excuser, comme quoi il en était parfois capable) d’avoir débarqué ainsi à l’improviste, mais fut coupé dans ce projet par la voix de son frangin qui s’élevait à nouveau: A priori, il comptait de toutes façons l’inviter à dîner. Il haussa les sourcils. Sa gouvernante était absente (donc il allait devoir se faire à manger seul, ce qui n’était que rarement concluant), il s’ennuyait comme un rat mort, et son frère voulait passer la soirée avec lui. Pourquoi hésiter?! «Je paye! Tu m’as vu débarquer tout nu donc je paye, loi élémentaire de la prostitution. T’es sur qu’on peut pas aller au restau tout de suite? Comme ça? Je suis sûr que ça pourrait être très drôle.» Il ne plaisantait, hélas, qu’à moitié - même s’il se doutait bien que Liam allait bien vite poser son véto. Toujours est-il que pour appuyer ses dires, il trinqua avec son frère et descendit la moitié du verre d’une longue gorgée. «Bien sûr que je suis pas déjà pris. Et même si je l'étais, je peux pas te dire non, tu le sais.»
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Jeu 13 Juin 2013 - 23:49
En voyant l'expression quelque peu boudeuse que lui offrait son frère, le cadet ne put s'empêcher de revoir Heath avec une trentaine d'années en moins. Il se rappellerait toujours de cette envie soudaine d'être le portrait craché de son frère. Ce jour-là, lui ressembler avait été sa priorité numéro un et seule l'envie de rendre son frère fière l'avait poussé à faire une telle chose. Toutefois, Heath n'avait pas vu les choses de la même manière que le Liam, alors âgé de dix ans. Et cet air pas très content n'avait quasiment pas changé avec les années. Le chirurgien put même ressentir la sensation de tristesse et de culpabilité, qu'il avait ressenti à l'époque, lorsqu'il s'était retrouvé face à son frère, en cet fin d'après-midi. Toutefois, sachant qu'il y avait eu prescription depuis plusieurs années maintenant, Liam ne put s'empêcher de partir dans un grand éclat de rire, ce qui rendit le sourire à l’aîné. « Il faut toujours écouter son frangin. Toujours! Ça t’apprendra. La calvitie est ta juste punition pour avoir été désobéissant. » Soupirant légèrement, Liam se regarda dans le miroir qui trônait dans la salle de vie. Cette calvitie ou en terme plus médical, alopécie, il ne l'avait jamais supporté. Il s'était même fait une frayeur un peu plus jeune, se disant qu'il n'était pas normal de perdre ses cheveux aussi rapidement et si tôt. Et pourtant, son médecin, qui lui non plus n'était pas orné d'une masse de cheveux extravagante, lui avait apprit que la perte de cheveux la plus importante se trouvait dans la tranche des vingt, trente ans. En gros, Liam n'était pas un cas unique, bien au contraire. Toutefois, il persistait à dire qu'il n'était pas normal de perdre la masse qu'il avait jadis était fière d'avoir. Pas aussi rapidement tout du moins. Et par dessus tout, tout ceci était un prétexte pour ne pas avouer qu'il ne supportait pas de vieillir. « Tu n'aurais pas pu me dire toi que j'allais perdre mes cheveux... ? J'aurai eu peur et je t'aurai tout le temps écouté. Je serais devenu sage comme une image... C'est de ta faute Heath. » Du coin de l’œil, Liam regarda la réaction de son frère. Souriant en coin, le cadet ne rajouta rien de plus. « Qui croirait en nous regardant aujourd’hui que j’étais le plus responsable de nous deux... En tous cas, heureusement pour cette ville, tu n’as pas fini coiffeur. » « Et bien qui y a-t-il ? Ce n'est pas parce que tu n'as pas beaucoup de cheveux que tu ne peux pas exceller. Alors c'est certain, je n'aurai guère représenté mon métier mais bon... De toute façon, ce n'est pas la coiffure qui aurait pu m'aider à vaincre mon sentiment de culpabilité. » Lorsque Heath posa son regard sur Liam, ce dernier évita de le regarder, se demandant bien pourquoi il venait de remettre sur le tapis ce sentiment qui le rongeait depuis l'enfance. De ce fait, il partie bien rapidement pour la cuisine, en quête de sa meilleure bouteille de champagne. Lorsqu'il revint dans le salon, c'est un Heath Wilde sur-excité qu'il retrouva. Rien qu'à la vue de la bouteille, il changea du tout au tout. Plaçant bien la bouteille devant lui, Liam s'en alla chercher des flûtes. « Brave petit frère. J’ai beau débarquer tout nu chez toi, il faut jamais remettre en question mon autorité. Répète après moi: HEATH WILDE A TOUJOURS RAISON. » Alors qu'il était baissé en quête des précieux verres, Liam fronça les sourcils et marmonna. « Par rapport à quoi as-tu raison là ? Par rapport à la bouteille ? » Lorsqu'il se redressa et qu'il fit de nouveau face à son frère, il reçue comme cadeau de remerciement le bouchon de champagne en plein dans le ventre. « Oh ! Je t'offre le meilleur de mes champagnes et c'est ainsi que tu me remercies ? Tu verras la prochaine fois. Tu pourras te gratter. Non mais c'est vrai quoi. Je t'offre un endroit où te cacher aux yeux de tous et je m'applique à réaliser tes souhaits et j'ai le droit à un bouchon en liège dans le ventre ? Tu me rappelleras de te tendre la main. » « Tu t’en sortiras pas comme ça. Ça me touche, mais répète quand même après moi: HEATH WILDE A TOUJOURS RAISON. » Liam enjoint à la phrase une légère grimace, qu'il n'arriva guère à faire perdurer sur son visage, surtout lorsque Heath entreprit sa tape amicale et le clin d’œil appuyé. Bien rapidement, un sourire amusé prit le dessus. « Heath Wilde a toujours raison... Je n'irais pas plus loin, tant que je ne serais pas assez bourré pour le faire une seconde fois. » Bien rapidement, Liam annonça à Heath qu'il désirait passer la soirée avec lui, envie tout aussi soudaine qu'habituelle. « Je paye! Tu m’as vu débarquer tout nu donc je paye, loi élémentaire de la prostitution. T’es sur qu’on peut pas aller au restau tout de suite? Comme ça? Je suis sûr que ça pourrait être très drôle. » « Oh mais oui, j'allais justement te le proposer... Manger à 17h, avec son frère en tenue d'Adam... Quelle publicité Heath. Certes ça sera drôle, pour moi... Quoique... Sérieusement tu n'es pas prit hein ? » « Bien sûr que je suis pas déjà pris. Et même si je l'étais, je peux pas te dire non, tu le sais. » Trinquant avec son frère, il lui offrit un grand sourire et s'installa confortablement à ses côtés. « Bon avant de ne plus voir droit, je te raccompagnerai chez toi, histoire que tu t'habilles. Tu préfères passer la soirée dehors ou que l'on commande quelque chose chez moi ? »
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Lun 17 Juin 2013 - 23:59
A l’heure d’aujourd’hui, Liam et Heath Wilde étaient deux hommes. Deux grands, solides, hommes - bon, même si l’un était nettement plus grand que l’autre. Mais leurs rapports n’avaient jamais tout à fait changé, ils avaient conservé l’alchimie unique qui s’était établie entre eux durant l’enfance. Et ils s’aimaient toujours autant, à la folie. Ils s’étaient toujours admirés mutuellement, épaulés mutuellement, disputés mutuellement. Leurs caractères avaient été dès le début diamétralement opposés, mais cela leur avait permis de se compléter à la perfection et d’établir un équilibre immuable. Cela provenait du fait que, très tôt, Heath s’était adapté pour garantir le bonheur à son petit frère. Il était le plus âgé, le moins vulnérable, le plus ouvert, alors il avait fait en sorte de le faire rire, mais aussi de lui apprendre à être quelqu’un de bien - et Liam, une fois adulte, lui avait rendu cet enseignement alors qu’il sombrait dans la drogue. La plupart des gens pensaient qu’il exagérait un peu en disant que Liam était à la fois son frère et son fils - mais leur relation était bien de cet ordre, et suffisait à son bonheur jour après jour. Il lui suffisait d’un regard de son frangin, de cet air penaud alors qu’il disait « Tu n'aurais pas pu me dire toi que j'allais perdre mes cheveux... ? J'aurai eu peur et je t'aurai tout le temps écouté. Je serais devenu sage comme une image... C'est de ta faute Heath. », et il était heureux. Parce qu’il pouvait se souvenir de ce gamin là, souvent silencieux, qui devenait infernal dès lors que son frère entrait en jeu, qu’il avait élevé tout seul. Et il pouvait voir l’homme qu’il était devenu, et se dire qu’il était fier de ce qu’il avait accompli. Pour la forme, cependant, il se devait de lever ostensiblement les yeux au ciel et de pousser un soupir tout sauf sincère - Même si, techniquement, il était le frère Wilde à poil dans l’immédiat. Simple erreur de parcours. Pour appuyer son lever d’yeux et son long soupir, il eut un léger sourire en coin et glissa: «Tu devais faire l’expérience seul pour mieux comprendre la leçon, jeune padawan.» Il joignit les deux mains pour rendre sa parole plus solennelle, manqua au passage de perdre la couverture qui garantissait sa dignité, et termina sa phrase dans un long raclement de gorge. Histoire de faire diversion du fait qu’il avait manqué de se retrouver encore tout nu. Cependant, ce moment de pur bonheur et de pure alchimie entre frères fut brisé par le dernier mot que prononça Liam. «Culpabilité». Mot clé entre eux, à vrai dire. Toute leur relation avait été fondée sur la culpabilité, en quelques sortes. Celle qui dévorait injustement Liam, étrangement persuadé d’être responsable de la mort de sa mère, et qui avait poussé Heath à le protéger envers et contre tout. Ils avaient eu une discussion à ce propos, il y a peu - juste devant le Wildjam, sans aucune pudeur. Une énième fois, il avait tenté de convaincre son frangin adoré de son innocence. En vain, a priori. Il se contenta de se pencher un peu, de déposer brièvement sa main sur l’épaule de Liam - ils avaient toujours été extrêmement physiques ensemble. C’était comme résumer en un geste son soutien, communiquer ses forces, rappeler son inébranlable présence.
Heureusement, il y avait le champagne - adage qui peut s’appliquer à à peu près tous les grands évènements d’une vie, l’alcool ayant toujours la capacité miraculeuse de résoudre toute situation. Parmi les bienfaits du champagne, les bienfaits du lancer de bouchon de champagne. Au début, certes, il avait manqué d’éborgner deux ou trois personnes - mais depuis, en tant que barman, il avait pris le coup de main. Tous les invités de Heath Wilde pouvaient donc se retrouver la cible inopinée de petits missiles en liège qui atterrissaient aux endroits les plus inopinés (oui, les femmes en recevaient régulièrement au niveau de la poitrine, mais oui, il savait en réguler la force). Liam Wilde, pourtant personne la plus proche du dit artilleur, eut pourtant une réaction particulièrement fleurie, à grands renforts de menace que (dieu merci) il savait peu sérieuses. Cependant, pour la forme, il se sentit obligé de pencher la tête et de remplir ses yeux de larmes de crocodile. D’une toute petite voix, il couina: «Je dois retourner dehors tout nu, c’est ça?». Encore heureux, son frère finit par rire à nouveau, et même se plia à son ordre lorsqu’il réclama de lui qu’il répète que «Heath Wilde avait toujours raison». Sauf que... « Je n'irais pas plus loin, tant que je ne serais pas assez bourré pour le faire une seconde fois. » Ca, ça ressemblait étrangement à un pari. Et Heath ne laissait jamais passer un pari sans le relever, le plus souvent avec brio. Un sourire soudain carnassier aux lèvres, il se pencha un peu vers son frère. Il relevait toujours les paris, surtout lorsqu’ils aboutissaient à flatter son égo. «Tu le referais?» Demanda-t-il en confirmation. Presque aussitôt, il amena la flute à ses lèvres et la vida d’un trait. Il eut un bref mouvement de tête vers son frère en se resservant, comme pour l’enjoindre à l’imiter. «Allez frangin. Suis-moi, si t’es un Wilde». Quoi? Liam avait toujours tourné au défi. Et si mettre à profit cet aspect de sa personnalité lui permettait de le voir ivre mort... Il n’allait pas s’en priver. Bien au contraire.
C’allait être une grande nuit. Grande, grande nuit. Liam en apporta d’ailleurs la confirmation, en réitérant plus solennellement son invitation à dîner. Avec toujours son sourire beaucoup-trop-large-pour-être-honnête, Heath lui répondit: «Un truc chez toi.» Liam se lâchait toujours beaucoup plus lorsqu’ils n’avaient pas un public - et il allait nécessairement se lâcher, s’ils commençait au champagne à à peine cinq heures de l’après-midi. Répondant à des instincts profonds, il se sentit obligé d’ajouter: «Un truc chez toi, avec beaucoup de sucre». Oui, il aimait le sucre - comme le dernier des gamins. Et il se réservait le droit d’être un peu gamin, après tout il était tout nu dans le salon de son frère.
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Dim 23 Juin 2013 - 0:10
C'est dans certaines situations que vous vous apercevez de la véracité de certaines expressions. Celle qui convient le mieux à la situation actuelle est « La parole est d'argent, mais le silence est d'or ». Pour rien au monde, Liam n'aurait eu envie que Heath brise ce silence. Et le frère aîné avait dû parfaitement le comprendre, car il enjoint à son regard affectueux, un geste de la main qui réconforta le médecin plus que tout autre chose. Depuis tout jeune, l'américain avait toujours eu besoin du contact physique de son frère. Dans ces moments là, il se sentait protégé, comme si rien ne pouvait lui arriver. Surtout, il avait cette sensation d'apaisement qui lui procurait un bien fou et le requinquait pour le reste de la journée. Pour le remercier et lui montrer à quel point il lui en était redevable, Liam fit face à son frère pour le prendre dans ses bras, lorsqu'il stoppa net son mouvement. « On verra plus tard... Quand tu seras habillé. » Il fit une légère grimace, qui se voulait partagé entre le pardon et l'amusement.
Liam aurait du parfaitement le savoir. Qui dit Heath Wilde en possession d'une bouteille de champagne, dit jeu... Oui jeu... Heath avait cette grande faculté de ne rien prendre au sérieux et vivre avec une désinvolture que parfois, Liam lui jalousait. Liam lui, ne voyait là qu'une bouteille en verre, remplit d'un liquide faisant la fierté des français et surmontait d'un bouchon en liège dont il aurait pu vous expliquer la fabrication. Bref rébarbatif à souhait. Heath lui, aurait pu vous parler des heures sur cette bouteille, mais sous un aspect beaucoup plus excitant, que la fabrication d'un bouchon de liège. A maintes reprises, leur caractère si opposé se voyait comme le nez au milieu de la figure. Et pourtant, cela n'avait jamais été un handicap pour eux. Bien au contraire. Souvent enfant, quand Liam n'allait pas bien, le caractère enjoué de son frère l'avait toujours remit sur pieds. Garçon plutôt triste et silencieux, il avait toujours été extrêmement compliqué pour leur gouvernante de mettre des mots sur les silences du plus jeune des Wilde. Elle s'était même emportée à dire que « ce petit était malade et qu'il serait bon de lui faire voir un médecin ». A ces mots le jeune Liam n'avait pas bronché, comme à son habitude. Il avait tout gardé pour lui. L'humiliation de se faire traiter de la sorte et la tristesse de ne pas être comprit par les adultes. Son seul remède avait et serait toujours son frère, qui lui, le comprenait. Peut-être même trop bien, mais l'enfant qu'il était avait apprit à grandir avec cette idée qu'il ne pourrait et ne cacherait jamais rien à ce modèle qu'était Heath. Liam lui, aussi bien enfant qu'adulte, était cet apaisement dont parfois son frère avait besoin. Le calme dont il faisait preuve pouvait se révéler être un bien fait. Heath, pourtant l'aîné de la famille, était celui qui voyait la vie avec le plus de légèreté. Il s'agissait certainement du contre coup de son enfance vécu à l'envers. Sans réellement s'en apercevoir, Liam avait fait en force que son frère devienne adulte avant l'heure. La vie plus certainement en avait voulu de la sorte et Liam ne voyait aucune autre explication à son caractère plutôt imprudent et parfois enfantin, lorsque le plus jeune des Wilde n'entrait pas dans l'équation. « Je dois retourner dehors tout nu, c’est ça? » Se mettant à rire, Liam ne put s'empêcher d'être ému par ce regard de chien battu, quand bien même il le savait parfaitement faux et maîtrisé à la perfection. Du Heath Wilde tout craché. « Tu sais que tout ça, ça ne marche plus avec moi. Je te connais trop Heath... Ça fonctionnait à merveille quand j'avais huit ans, mais tu ne me la fais plus. » Preuve de son introversion, Liam répéta la phrase à laquelle tenait tant son frère, mais avec un entrain beaucoup moins prononcé. Mais, ce dernier n’occulta pas la possibilité de la répéter avec plus de volonté, une fois la soirée bien entamée. « Tu le referais ? Allez frangin. Suis-moi, si t’es un Wilde. » Il accompagna ses dires en buvant sa flûte cul sec. Un sourire en coin apparu sur les lèvres du médecin, qui prit à son jeu favori, ne se fit pas prier plus longtemps. « Si je te suis ? » Souriant de toutes ses dents, il imita son frère et posa le verre sur la table basse. « Mais avant, je te ramène chez toi. Tu te changes et on revient ici. Je ne veux pas faire de conneries sur la route. Ton accident m'a suffit pour le restant de mes jours. »
…
Une fois de retour à Palm Avenue, l'ambiance, qui avait toujours était bonne enfant, se voulut encore plus décontractée, maintenant que Heath était vêtu de la tête aux pieds. Se sentant encore plus à l'aise que d'ordinaire, il retourna au salon, alors que Liam lui, fila à la cuisine récupérer la bouteille de champagne. « Tu veux du sucré... ? Je ne vais tout de même pas te faire un goûter si ? » Il regarda son aîné avec un visage tout tendre, comme si devant lui, se tenait un petit garçon de neuf ans. Le cadet avait toujours aimé embêter son frère de la sorte et il savait que cela ne lui plaisait pas tant que ça. Alors Liam ne se privait pas pour en rajouter des tonnes. « Tu veux un sirop dans ton champagne peut-être ? Et un verre en plastique pour ne pas le casser ? »
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Sam 29 Juin 2013 - 17:43
Dans son autre vie (la vie qu’il menait lorsqu’il n’était pas en famille, c’est à dire lorsqu’il n’était pas avec son frère), il n’avait, à vrai dire, aucun scrupule à se trimballer tout nu comme ça. Enfin, uniquement quand il en avait envie. Et uniquement dans un lieu clos, de préférence sa propre maison. Il n’était pas spécifiquement un exhibitionniste, non. Mais il aimait... respirer. Et puis merde, ce n’était pas un crime de s’arracher de temps à autres à l’atroce dictature des vêtements. Il n’y avait pas de quoi appeler la police - il n’attendait pas des petits enfants à la sortie des écoles vêtu en tout et pour tout d’un grand manteau, il n’avait jamais tenté de violer qui que ce soit, et il n’allait même pas sur les quelques plages naturistes de la côte de Huntington Beach. Il aimait bien respirer, chez lui, quand il en avait envie. Devant son petit frère... c’était autre chose. La dernière fois qu’ils s’étaient vus tout nus, ils devaient être de touts petits mioches et être innocemment en train de prendre un bain. Ou alors Liam avait ouvert la porte au mauvais moment, ignorant que son grand frère tant respecté avait ramené une fille sans daigner le tenir au courant. Autant dire qu’il avait effectivement des scrupules à se trimballer tout nu comme ça dès que son frère se trouvait dans les parages. Ok, il l’avait jouée tranquille, comme si de rien n’était, lorsqu’il avait ouvert la porte. Mais c’était surtout parce qu’il était soulagé de pouvoir se mettre à l’abri, et qu’il avait eu tout le trajet (épique) pour se convaincre lui-même qu’il n’avait vraiment, VRAIMENT pas le choix et qu’il devait se présenter en tenue d’Adam chez l’autre Wilde, qui n’avait rien demandé. Il avait brièvement songé à faire un détour pour dénicher une quelconque feuille de vigne pour se couvrir un tant soit peu. Mais il aurait risqué de se faire prendre, il aurait été fichu de confondre de la vigne et des orties dans l’état de panique dans lequel il se trouvait, et puis il était un peu trop pressé pour perdre du temps à faire des conneries pareilles. Liam s’en remettrait. Il payerait le psychiatre, si nécessaire. Toujours était-il qu’il était profondément heureux, heureux comme un con, assis dans la voiture de son frère et filant droit vers sa propre maison. Il pensait à tout ses habits, qui l’attendaient, sagement, là, dans les tiroirs et les placards, et ne demandaient à cet instant qu’à être portés. Il pensait au double de ses clés, dans la poche de son frère, qui allaient faire leur boulot de double de clés et lui permettre enfin de rentrer dans sa maison. Il pensait au fait que cette aventure était bel et bien finie, et qu’il allait pouvoir enfin retourner à une vie normale et à une soirée normale en compagnie de son petit frère: c’est à dire qu’il allait tenter de le faire boire, et raconter de la merde pendant des heures. Tout avait l’air plutôt bien parti, à vrai dire. Liam avait bien mordu à l’hameçon, quand il l’avait défié de le suivre en matière de descente d’alcool - ce mec tournait tellement aux défis que c’en était presque malsain, voire même un petit peu dangereux. Bien sûr, il avait fait son mec responsable, et que je veux te ramener chez toi avant, et que boire ou conduire il faut choisir, et que l’alcool est la première cause de décès sur la route. Mais Heath avait continué à sourire (oui, même à la mention de son accident et des conséquences dramatiques qu’il avait failli avoir), de son grand sourire de grand frère fourbe, un peu requin. Au plus profond de son cerveau, il y avait un petit Heath qui trépignait à l’idée de passer une soirée avec son frangin - il trépignait depuis des années de la même façon, sans songer à se lasser une seule seconde. Son frère était son petit protégé. Il était son opposé. Il était, souvent, son protecteur. Mais, surtout, il était le meilleur ami qu’il ait jamais eu. Et il était normal de vouloir partager une soirée avec son meilleur ami de tous les temps, non? Un jean, un blaser, une chemise et une paire de lunettes plus tard, il était de retour chez son frère et il n’avait positivement jamais été aussi heureux. Il était en grande discussion avec un coin de sa chemise - «Tu m’as manqué, tu sais? T’as jamais été aussi belle. Je t’aime. Faisons des enfants», une cigarette (enfin) à la bouche, quand Liam décida de répondre enfin à son exigence par rapport au repas de ce soir: «Tu veux du sucré...? Je ne vais tout de même pas te faire un goûter, si?». Relevant la tête, coupé dans sa tentative de numéro de charme à un morceau de tissus de grande marque, il lutta contre l’envie de balancer un nouveau coussin (ou un nouveau bouchon de champagne) sur son frère adoré: «C’est marrant Liam, j’ai l’impression que t’es en train de te foutre de ma gueule. Tu devrais faire gaffe, j’ai du dossier sur toi chez moi». Il faisait le vexé, mais il n’en pensait pas un mot. Même si ça l’aurait fait bien rire, de dévoiler tout les petits secrets de l’enfance de son frère au monde entier - mais il n’était pas cruel à ce point là. «Et mettre du sirop dans du champagne...» il eut un air désespéré, secoua la tête: «Pense vigne. Pense vigne qui pousse vaillamment sous un soleil de plomb, pense fruits qui murissent, pense feuilles qui poussent, pense puissance serenissime de la nature, et le bras de l’homme qui vendange, et la fermentation, et les bulles qui luttent contre la matière pour s’élever vers le ciel! On n’ajoute pas de sirop au triomphe de la nature. Même pas dans une phrase.». Il secoua une autre fois la tête: «Refais ça et je te renie.». Et puis, comme se laissant emporter par une pensée soudaine, il eut à nouveau un grand sourire: «Mais du chocolat! Tu as du chocolat, quelque part, non?». Liam n’avait pas tout à fait tord, après tout. Il y avait une part de lui qui avait toujours dix ans et qui aimait se nourrir exclusivement de sucre. De sucre, de tabac et d’alcool, certes. Il ne devait qu’à ses habitudes de casse-cou, et à son hyperactivité, de pouvoir conserver une apparence correcte avec ce train de vie improbable. Pendant son monologue sur la production du champagne, il s’était emparé de la bouteille en question et avait servi deux nouveaux verres. Dans la cuisine de Liam attendait une autre bouteille de Champagne, directement issue de la cave de l’aîné des Wilde, ainsi qu’une de ses sacrosaintes bouteilles de scotch - «Je peux pas la laisser ici! Elle va s’ennuyer toute seule!», qu’il avait dit à un Liam plus que perplexe lors de leur passage chez lui. Il posa le verre qu’il destinait à son frère sur la table, et en lui faisant un clin d’oeil finit par conclure: «Il y a qu’une seule chose que je veux vraiment: que tu viennes, que tu vides ce verre, et qu’on passe une soirée ensemble digne de ce nom.»
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Mer 10 Juil 2013 - 21:55
Quand bien-même la distance Palm Avenue/Presidente Drive n'avait rien de très longue et de spectaculaire en soi, Liam, durant tout le long du trajet, ne put s'empêcher d'avoir peur de rencontrer des policiers. Non à cause de sa coupe de champagne bu. Ça, ce n'était rien, comparé à son frère nu, assis sur le siège passager. Le contrôle des papiers aurait prit une allure des plus ridicule si ces derniers avaient surprit Heath Wilde en pleine séance d'exhibitionnisme, le frère cadet participant à son ridicule délire d'ancien trader richissime, qui ne sait plus quoi inventer pour rendre sa vie palpitante. « C'est la première et dernière fois que tu me fais faire ça d'accord ? Imagine on se fait arrêter ? » Liam lança un regard quelque peu irrité à son frère et ne parla plus, jusqu'à ce qu'il retrouve une apparence digne de confiance, caché sous des vêtements hors de prix. C'est sous le regard plutôt perplexe mais pas surprit du frère cadet, que Heath Wilde prit une bouteille de champagne et une autre de scotch. « Sincèrement si on se fait arrêter on sera beaux tiens. Encore toi les gens te connaissent. Ils ont cerné le personnage. Mais moi... Je ne suis pas proprio d'un bar. J'ai une réputation à tenir moi.» La réputation. Certainement la chose à laquelle Liam tenait le plus, mis à part à son frère et à l'argent. Pour lui, il était vital de jouer avec les apparences, pour montrer que tout va bien dans le meilleur des mondes et que vous contrôlez tout, de A à Z. Pour se faire respecter de ses collègues et avoir une clientèle de plus en plus importante, il avait apprit, au fil des années que l'apparence était une chose primordiale. Et cet enseignement lui avait très bien servit.
...
« Tu m’as manqué, tu sais? T’as jamais été aussi belle. Je t’aime. Faisons des enfants. » Encore heureux que Liam connaissait son frère comme s'il l'avait fait. Néanmoins, il ne put s'empêcher de lever au ciel des yeux résignés, laissant échapper un rire à la limite de la moquerie. « Il faut te trouver une femme Heath... Arrivé ce stade, il n'est pas préférable de rester seul. » Son rire se transforma en un sourire moqueur et rajouta. « Non parce que je te connais. Mais une personne qui ne t'aurais jamais rencontré, je pense qu'elle serait en droit de se faire du soucis pour ta santé mentale fréro. » « C’est marrant Liam, j’ai l’impression que t’es en train de te foutre de ma gueule. Tu devrais faire gaffe, j’ai du dossier sur toi chez moi. » « Moi ? Non jamais de la vie voyons. Je n'oserais pas. » Faisant une tête d'ange à son aîné, il lui demanda. « Qu'aurais-tu à dire sur moi de si croustillant ? Je t'écoute... » S'asseyant au côté de son frère, il croisa les bras sur sa poitrine.
Bien évidemment, la question fatidique pour une telle soirée tomba. « Mais du chocolat ! Tu as du chocolat, quelque part, non ? » « Oui bien sûr que j'en ai. Attends ne bouge pas ! » Liam se leva et de la cuisine, il rajouta. « Mais pour être honnête, ce n'est pas un grand chocolat qui va bien se marier avec le champagne. » « Il y a qu’une seule chose que je veux vraiment : que tu viennes, que tu vides ce verre, et qu’on passe une soirée ensemble digne de ce nom. » Liam ne se fit pas prier plus longtemps pour rejoindre son frère, une tablette de chocolat à la main. Il lui lança sur les jambes et s'assit à ses côtés, tout en empoignant sa flûte de champagne. « Bon parlons de choses sérieuses. Mis à part ce repas (Liam insista bien sur le mot repas), que souhaites tu faire ce soir ? » Liam Wilde ne connaissait que trop bien tout l'amour que portait son frère pour le poker. Et cela le dérangeait quelque peu. Non qu'il s'agissait du fait que ce jeu de cartes soit étroitement lié à de l'argent, Heath était un grand garçon et savait se gérer seul. Enfin... Il ne fallait pas le crier trop vite. Par le passé, Liam s'était aperçue des failles de son frère. Lui, qu'il avait toujours vu comme un roc inébranlable, avait montré sans le vouloir ses faiblesses. Ces dernières s'étaient révélés à cause de la drogue et Liam n'avait pu s'empêcher de se faire énormément de soucis, n'ayant pas été habitué à voir son aîné de la sorte. Néanmoins, à l'époque, le jeune homme qu'il était, avait réussi à aider son frère, sans que ce dernier ne s'aperçoive que Liam se faisait du soucis. Heath avait toujours été du genre à ne pas montrer ses sentiments, mis à part à son frère. Le jeune Wilde avait craint de le froisser et inverser les rôles qu'ils avaient toujours connu depuis leur tendre enfance. Ce rôle de grand frère, voire de père auquel Heath tenait tant. Il n'avait jamais désiré que Heath se sente inférieur. Il l'avait donc aidé à sa manière et tout en douceur, lui montrant de plus en plus son soutien au fil des mois qui s'écoulaient. Bref ! Tout cela pour dire que ce qui faisait soucis à Liam, c'est qu'il n'avait jamais été un grand crack niveau poker et Heath, qui lui avait apprit durant leur adolescence, était comment dire... Supérieur à son cadet, qui perdait à chaque partie engagée contre son frangin. Maintenant, à chaque fois que Heath proposait une partie de poker, Liam faisait légèrement la tête, Heath le suppliait et Liam acceptait, à condition que ce ne soit pas de l'argent qui soit misé. Il perdait à chaque fois et Heath ne se faisait pas prier pour le lui rappeler...
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Dim 21 Juil 2013 - 22:14
Descente d’adrénaline. Ce n’était même pas que Heath était assis dans un fauteuil - c’est qu’il se laissait tranquillement avaler par celui-ci. Clairement, il était vautré. Il regrettait un peu sa propre maison, qui si elle faisait vaguement (beaucoup) plus bordélique que celle de son petit frère avait au moins le mérite d’immenses divans de cuir où il faisait bon s’endormir. Mais c’était tout de même convenable. Il avait sa clope au bec, son verre de champagne à la main, et que demande le peuple? A ce moment là, il ne pensait plus aux diverses «menaces» qu’avait proféré son petit frère durant leur trajet et leur escapade chez l’aîné des Wilde. Le tout s’était réduit à une suite de «blablablablabla pas bien blablablablabla réputation blablablablabla santé mentale blablablablabla». Rien d’inhabituel, en somme. Et puis de toutes façons, ce n’était pas comme s’il avait spécialement voulu tomber par la fenêtre de sa salle de bain et se retrouver à poil dans la rue - merde! Il avait un minimum d’instinct de survie, croyez-le ou non. Et il tenait à son intégrité physique. Avec le recul, le genre de recul que peuvent seuls offrir une bonne cigarette et de l’alcool de riche, il avait eu de la chance de ne pas tout bonnement se casser une jambe en tombant. Là, il aurait eu l’air con. Les pompiers auraient débarqué, et seraient tombés nez à nez avec Heath Wilde, nu dans un massif de fleurs, jambe en vrac, enfermé hors de chez lui. Rien de très reluisant en somme. Alors Liam avait beau dire, il avait eu beaucoup, beaucoup de chance, et ç’aurait pu être mille fois pire. Et en prime, ce n’était techniquement même pas sa faute, toute cette histoire. C’était la faute... au destin, au karma, à un Dieu quelconque, au vent, à sa serviette de bain, à la musique, et peut-être même à Grandpa. Mais certainement pas à Heath. Heath était, pour une fois, une victime - et particulièrement fier de l’être, parce que les 3/4 du temps il était le seul grand responsable des emmerdes dans lesquelles il se foutait. Il y avait un soulagement tout particulier à ne pas être, pour une fois, le grand responsable des grands drames de la famille Wilde. Il tira d’autant plus fort sur sa cigarette, et but une longue gorgée de champagne. Vraiment pas mauvais, ce champagne. Il avait bien élevé son petit frère. Il atteignit des sommets de bonheur quand il se retrouva enfin avec une tablette de chocolat à la main. Du chocolat de pâtisserie, noir - bon sang oui. Ce n’était pas du grand luxe, mais ça lui suffisait. Il casse quelques carreaux qu’il empila précautionneusement sur la table basse, en équilibre parfait - et se mit à les picorer un par un. Il y avait des moments, comme ça, où on aurait pu croire qu’il avait des tocs - mais il avait juste sa pléiade de petits plaisirs. Champagne et chocolat. Cigarette et chocolat. Voir descendre une pile de chocolat. Tout ça en même temps. Ca suffisait à le rendre heureux. Il s’était parfois demandé comment il réagirait si un jour il avait un enfant, et que cet enfant manifestait l’envie de renverser sa pile de chocolat ou pire! de la manger à sa place. Surement mal. Il bouderait. Beaucoup. Et longtemps. Là, il avait donné son accord tacite à Liam en posant les chocolats sur la table basse, entre eux deux. C’était pas pareil. « Bon parlons de choses sérieuses. Mis à part ce repas, que souhaites tu faire ce soir ? » A ces mots, Heath haussa un sourcil. Il avait peut-être parlé - pensé - trop vite. Son frère ne méritait pas cette pile de chocolat. Il se foutait le doigt dans l’oeil jusqu’au coude s’il pensait qu’il n’avait pas entendu l’emphase sur le mot «repas», et qu’il ne s’était pas rendu compte de la tonne d’ironie qu’il y avait là-dedans. Alors il envoya se faire foutre le fait qu’il avait quarante-deux ans, qu’il était (en théorie, sur le papier) un mec responsable, et il tira la langue. Genre, la totale: langue à l’air, petit bruit scandalisé juste avant. Et puis, levant un poing triomphant vers le ciel, il proclama: «Je suis contre cette dictature du salé! Pourquoi toujours bouffer salé? C’est de la pure convention, et la convention ça pue la merde.» Il jeta un oeil vers ses chocolats: mauvais choix de mot, ils étaient de la même couleur que la merde en question et ça risquait quelque peu de freiner son enthousiasme débordant. Tant pis. Il haussa les épaules, et reprit aussitôt: «Le chocolat c’est la vie. Le sucre, c’est la vie. Et aussi longtemps que j’aurai pas de diététicienne sur le dos pour me faire un long discours sur combien je risque de devenir diabétique et combien ça craindrait de perdre un orteil, un pied ou une jambe je continuerai dans cette voie. Le chocolat, le sucre, c’est de la nourriture. Et à partir du moment où c’est de la nourriture, je continuerai à considérer ça comme un repas comme un autre.». Et pour souligner cette déclaration, il s’empara d’un nouveau carré, et jeta un regard entendu vers son frère. Heureusement, celui-ci avait fait le choix de poursuivre la discussion sur d’autres horizons, au lieu de se limiter à la remarque sur le «repas» - ce qui le sauva d’un poil plus de ridicule. Il avait depuis longtemps choisi de considérer que le ridicule ne tuait pas, bien au contraire, mais ce n’était jamais superflu d’avoir un petit frère responsable pour le ramener un tant soit peu sur le droit chemin. Reprenant un minimum de contenance et de dignité, il finit de croquer son carré de chocolat et haussa les épaules: «Poker? C’est sympa le poker. Et puis j’adore te plumer au poker.» Comme si cela allait être une surprise pour Liam - ça finissait toujours avec du poker. Et ça finissait toujours avec une défaite épique du cadet des Wilde. Mais il devait être un tant soit peu consentant, non? Sinon il y avait longtemps qu’il aurait jeté la mallette de poker que son grand frère avait délibérément abandonné, un jour, dans un recoin de son salon. Il fallait croire que Liam n’avait pas d’instinct de survie. «On peut même jouer des shots de champagne». Idée lumineuse, sourire carnassier à l’appui. Liam perdait toujours. Occasion de rêve de le voir ivre mort. Ils avaient une très bonne réserve de champagne, du temps devant eux, aucun témoin pour ruiner leur réputation. Parfait. «Et si tu veux pas me suivre, je ferai une mine de chien battu jusqu’à ce que tu craques. Et crois moi. Tu craqueras, à terme.»
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Lun 29 Juil 2013 - 15:49
Pour Liam, c'était la soirée rêvée. Tranquillement installé dans sa maison, en compagnie de la seule personne qui comptait véritablement à ses yeux, son frère aîné. Pour lui, il n'y avait meilleure distraction que Heath, à part peut-être une conquête féminine. Mais ça, c'était différent... L’enjeu n'était pas le même et le plaisir différent. Encore heureux soit dit en passant. Le chirurgien n'aurait guère apprécié ressentir l'excitation qu'il pouvait avoir en compagnie d'une belle femme, une fois devant son frère. Déjà que leur relation très fusionnelle, pouvait parfois prêter à confusion... Assis aux côtés de son frère, maintenant installé confortablement, il avala une gorgée de champagne et ne pouvait s'empêcher de penser tout en regardant Heath, à quoi il ressemblerait en femme. Clignant des yeux fortement et à maintes reprises, il se frotta le visage de sa main libre et se demanda bien pour quelle foutu raison, ces pensées étaient venu lui embrumer l'esprit. Car là, ce n'était même pas imaginer quel type de femme Heath aurait fait, mais c'était en fait, s'imaginer son propre frère, que vous considérez comme un père, en mode Drag Queen, talons haut de douze centimètres, maquillé tel une œuvre de Picasso et orné d'une coiffure réalisable seulement bourré. Soupirant, il ne put faire autrement que de repenser à la vision que lui avait offert son aîné quelques minutes auparavant, le libérant ainsi de cette drôle de pensée plutôt horrible à voir. Pour sûr, Heath lui avait bien montré à quel point il était un homme... Un vrai. Quand bien même il aurait tout fait pour empêcher cette venue inopinée de bouleverser quelque peu sa journée parfaitement bien commencée. Soupirant, il ne se fit pas prier pour finir sa coupe d'une traite, histoire de rapidement être sous l'emprise de l'alcool et d'oublier ses principes de droiture et de normalité, sans quoi, il ne passerait pas la soirée à son aise. Pour sûr, il devait se fixer un objectif ou un sujet de discussion sur lequel il se focaliserait jusqu'au moment venu de sombrer dans les bras de Morphée. Alors il s'attarda sur la cigarette que son frangin fumait. Heath Wilde était la seule personne de ce monde, autorisée à fumer dans cette maison. Liam était plutôt du genre « la cigarette ce n'est pas bon, ça encrasse les poumons et te bousille le cœur ». Certes c'était là un défaut du à son boulot. Combien de fumeurs rentraient dans son cabinet et pleurnichaient toutes les larmes de leur corps car ils avaient différents problèmes cardiaques ? Lorsque la question fatidique « fumez-vous ? » tombait, Liam ne les plaignait pas le moins du monde. Il fallait savoir là où on avait vraiment mal et le chirurgien ne pouvait s'empêcher d'être froid plus que de coutume avec ce genre de patients et il se contrefichait bien de savoir si leur raison de fumer était valable ou non. Lui aussi avait eu une enfance quelque peu douloureuse et qu'il avait une culpabilité qui le rongeait toujours, ce n'était pas pour ça qu'il s'était mis à fumer. Tout cela pour en venir au fait que la fumée de la cigarette de son aîné semblait l'hypnotisait, tel l'effet d'un joueur de flûte sur un serpent. Il savait parfaitement que son désamour de la cigarette venait surtout du fait que Heath en était un gros consommateur et qu'à une époque révolue, la combinaison cigarettes/drogues/alcools ne l'avait pas vraiment aidé. Pour Heath, ce n'était même pas son côté cardiologue qui avait parlé, mais tout simplement son côté fraternel, qui n'avait pas pu s'empêcher de prendre peur en voyant l'état de son frère se dégrader. Le cadet de la fratrie posa son regard sur la table basse et ne put retenir un sourire amusé de se dessiner sur ses lèvres. Ce cendrier, où Heath déposait ses cendres encore chaudes, venait tout simplement de la demeure de l'aîné des Wilde. Liam se rappellerait toujours de ce jour, où son grand-frère s'était ramené avec ce cendrier dans la poche, la déformant au passage, prétextant qu'il était inconcevable que le frère de Heath Wilde n'ait pas de cendrier chez lui. Alors, depuis ce jour-là, Liam l'avait gardé et ne le sortait que pour son frère. Il fallait donc avouer qu'il était de sortie assez régulièrement et qu'il n'avait guère le temps de prendre la poussière au fond d'un placard. Liam offrit un sourire en coin à son frère lorsqu'il lui présenta un bout de son organe buccale, à la manière d'un enfant de huit ans. Et là, contre toute attente, mais sans surprendre plus que de coutume Liam, Heath partit dans une ses tirades pour refaire le monde. « Je suis contre cette dictature du salé! Pourquoi toujours bouffer salé? C’est de la pure convention, et la convention ça pue la merde. Le chocolat c’est la vie. Le sucre, c’est la vie. Et aussi longtemps que j’aurai pas de diététicienne sur le dos pour me faire un long discours sur combien je risque de devenir diabétique et combien ça craindrait de perdre un orteil, un pied ou une jambe je continuerai dans cette voie. Le chocolat, le sucre, c’est de la nourriture. Et à partir du moment où c’est de la nourriture, je continuerai à considérer ça comme un repas comme un autre. » Le plus jeune des frères ne jugea pas préférable d'argumenter cette tirade, pour quoi dire après tout ? Il n'aurait fait que parler en termes médicales et serait certainement passé pour le rabat-joie de service qui ne sait pas s'amuser. Il décida donc de se taire, ce qui fit que Heath n'en rajouta pas et se résolu à répondre à la question initiale. « Poker? C’est sympa le poker. Et puis j’adore te plumer au poker. » Et voilà, les plus grandes craintes de Liam virent le jour. Il avait été idiot de sa part de poser cette question, puisque le poker revenait toujours sur le tapis. Il laissa son regard aller de droite à gauche, signifiant « tu me fais chier avec ton poker » et se resservit une flûte de champagne. « Dis-moi, qui t'a apprit à jouer à ce jeu ? » « On peut même jouer des shots de champagne. Et si tu veux pas me suivre, je ferai une mine de chien battu jusqu’à ce que tu craques. Et crois moi. Tu craqueras, à terme. » Levant les yeux au ciel, Liam joua du poignet, comme s'il espérait faire disparaître une quelconque poussière invisible de son champ de vision. « Tais-toi et va tout préparer. A quoi bon se la jouer conquérant puisque tu sais que je te dis toujours oui. »
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Mer 31 Juil 2013 - 1:36
Parfois, Heath se rendait compte que, avec le temps, il était en quelques sortes devenu une mauvaise caricature de lui-même. Il était un mauvais personnage de film. Jeune, il avait commencé à glissé vers les dérives en tout genre - d’abord l’alcool, avec l’alcool les femmes, puis la cigarette, puis la drogue, le tout permis par l’argent et l’abus de l’argent. Au fil du temps, il en était venu à cultiver ce mauvais style de vie et à en faire une signature. Voilà. Une manière de se distinguer, de se représenter et de se donner en spectacle. C’était beaucoup plus simple que tout ce qu’il avait à l’intérieur. Il avait vécu pendant des années et des années - merde, des décennies tout à coup - dans un monde de requins. La vie elle-même était, quoique à moindre échelle, un monde de requin. Alors il ne devait laisser personne penser qu’il était seulement un enfant abandonné par son père, orphelin de mère, qui avait élevé seul son petit frère. Non - il devait apparaître fort. Indépendant. Presque insensible. Alors il avait cultivé ce mauvais style de vie, il en avait fait un bouclier, et il s’était soigneusement caché derrière. Aujourd’hui encore qu’il n’appartenait plus au monde des affaires, il n’avait d’autre réflexe en situation périlleuse que de devenir dragueur, blagueur, décalé, et de boire pour s’assurer de rester de marbre. Il avait tout, tout pour ce rôle. Une attention proche du néant pour sa santé, une passion étrange pour le poker, un manque total de gêne, une tendance à se donner en spectacle à chaque silence dans la conversation. Et ce qui était à l’origine un masque pour cacher sa vulnérabilité et panser ses blessures était peu à peu devenu... une habitude. Une personnalité.
Même Liam n’y coupait plus. Et pourtant, Liam était totalement extérieur aux considérations d’origine. Liam savait - il avait toujours su les blessures de son frère. Si Heath avait voulu paraître fort devant lui, à l’origine, c’était simplement pour lui donner quelqu’un sur qui s’appuyer. Quelqu’un sur qui il pourrait compter. Après tout, il avait été son père bien plus que son frère, et ce pendant des années - il avait été le seul à s’occuper de lui, puis à croire en lui. Alors il avait été souriant, à ses côtés, extravagant, parfois un peu violent quand cela se faisait nécessaire. Aujourd’hui... il eut un sourire un peu amer à cette pensée. Aujourd’hui, il avait laissé le Heath qu’il était avec Liam être contaminé par le personnage public et ses dérives. Par habitude. Parce que c’était plus facile, beaucoup plus facile d’être quelqu’un d’autre. Et que Liam comptait sur lui - encore et toujours, malgré tout.
Et Liam se contentait de sourire. Il était lucide sur les travers de son frère, sur son petit jeu, sur tout. Il connaissait Heath par coeur - il se contentait de sourire, parce qu’il savait. Heath, parfois, en venait à se demander si son petit frère n’éprouvait pas parfois un peu de pitié pour lui. C’aurait été justifié. Beaucoup trop justifié. Mais il écartait généralement vite ces pensées, pour ne pas qu’elles pourrissent les instants de sincérité qui survivait encore. Il redevenait taquin. Joueur. Il fit un clin d’oeil à Liam, quand il lui demanda d’où lui venait sa connaissance du poker. «Des gens que je t’aurais pas laissé rencontrer».
Une seconde encore et il était à l’autre bout de la pièce, en train de fouiner dans la mallette qu’il avait abandonné ici des mois et des mois plus tôt. Il parvint à en extraire son jeu de carte, une pile de jetons, et il revint fièrement s’installer sur son fauteuil favori. Déposant la bouteille de champagne sur le sol, écartant leurs deux verres, il eut un instant de réflexion avant d’énoncer: «Texas Hold’em... Jusqu’à ce que tu sois ivre mort... Et un jeton équivaut à un verre.» Ce qui voulait dire qu’il allait devoir en mettre nettement moins que d’habitude - pas pour lui, non, plutôt pour son frère, pensa-t-il avec un sourire carnassier. Il commença à mélanger les cartes, d’un geste machinal. Il n’y pensait même plus, à force - il avait déjà dragué une croupière avec cette dextérité là, une jolie jeune femme qui croyait (à raison) que cette dextérité manuelle se retrouverait ailleurs. Devant lui, Liam continuait à siroter patiemment son verre - il n’aurait pas dû commencer si tôt, ç’allait être une longue nuit et une longue série noire de défaites au poker pour son petit frère adoré. «De quoi oublier», se dit soudain Heath. Mais est-ce qu’il voulait vraiment nier farouchement ainsi, même devant son frère? Sa tête lui tourna un peu, soudain. Il n’avait que rarement le besoin de se confier, ou alors seulement contraint et forcé. Mais c’était Liam. L’un des rares au courant de son histoire passée avec la jeune femme, des monumentales complications, de l’impact que elle seule pouvait avoir sur l’aîné des Liam. Il ne songeait plus du tout aux cartes qu’il mélangeait, maintenant. Il en fit même tomber une - merde! Ca ne lui était probablement pas arrivé depuis ses vingt ans. Il se pencha, la ramassa, la fourra dans le paquet, mélangea encore une, deux fois. Il déposa deux cartes, cachées, devant Liam, et alors qu’il allait faire de même de son côté fut pris d’un doute et s’arrêta un instant. «J’ai revu Joan.», laissa-t-il tomber dans ce qui n’était auparavant qu’un silence concentré. Lentement, il prit une carte du paquet pour la déposer, cachée, devant lui. Puis une deuxième. «Et quelques jours plus tard, j’étais ivre, elle était chez moi, je l’ai embrassée.» Sereinement, ou plutôt comme absent à son propre corps, il aligna les cinq cartes, cachées, du flop, du turn et du river entre eux-deux. «On a dormi ensemble, en tout bien tout honneur. Et c’est ça qui m’emmerde, qu’on ait dormi ensemble en tout bien tout honneur. Ca veut dire que pour moi c’est pas un objet. Donc que c’est une exception.». Il inspira profondément, reprit son calme. Et, comme totalement inconscient de la bombe monumentale qu’il venait de lâcher, sur le même ton qu’un homme qui aurait dit qu’il avait acheté du pain la veille, il ajouta: «Je mise deux jetons. A toi.». Un jeta un oeil à ses deux cartes personnelles - un roi et une reine. Ironie de merde.
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Lun 19 Aoû 2013 - 15:42
Que trop curieux, le plus jeune des Wilde ne pût s'empêcher de demander à son aîné, d'où lui venait sa grande passion et sa grande connaissance du poker. « Des gens que je t’aurais pas laissé rencontrer. » Subitement, le visage de Liam devint froid. Dans son regard, passa de l'amertume et de la tristesse, qu'il essaya de cacher rapidement, lorsqu'il croisa celui de son frère. Mais c'était trop tard. Dans l'expression du visage de Heath, le chirurgien s'aperçut qu'il avait saisit le mal être soudain de Liam. Soupirant, il forma deux poings avec ses mains. Il ne pouvait rester calme lorsqu'il s'agissait de son frère, qu'il considérait comme son père, le seul et l'unique. Il haïssait par dessus tout, ces soit disant amis, qui avaient détruit son frère, en le plongeant dans l'enfer de la drogue et de l'alcool. Cette période, où Liam n'était encore qu'un adolescent lorsque Heath commença à sombrer dans ces dérives, fut l'une des plus dures à supporter pour le jeune homme. Il avait toujours était tiraillé entre son envie de vivre la belle vie, comme tous les jeunes gens friqués de Huntington Beach et il y avait cette colère et cette peur qui l'avait rongé et le rongeait encore parfois, de voir son frère devenir un autre, un autre que vous n'appréciez pas, parce que vous ne le reconnaissait pas. Il s'était donc promis de l'aider, mais comment aider un homme, qui se croit heureux dans ce monde de requins, dans un monde faux, où les petits plaisirs de la vie vous font miroiter bonheur et allégresse ? Liam avait certainement beaucoup plus mal vécu cette période que Heath lui-même. Certes et à la grande joie de Liam, l’aîné de la famille était toujours resté égal face au cadet... Rien n'avait jamais changé entre-eux, mais une peur viscérale, celle de se retrouver face à un Heath drogué, l'avait empêché de vivre sa vie sereinement. Il avait toujours craint le comportement extravagant des gens sous l'emprise des drogues ou de l'alcool et n'avait jamais pu s'empêcher de redouter son propre comportement face à son aîné. Ces gens là l'énervaient au plus haut point et la peur de ne plus supporter son frère l'avait rongé, à tel point qu'il était rapidement devenu insomniaque, le manque de sommeil étant sa réponse à des cauchemars récurrents et violents. Alors, il s'était raccroché à cet amour, à cette adoration qu'il avait pour son frère, pour le sortir de là, pour lui montrer que la vie était bien plus belle sans toutes ces conneries. Et pour n'être qu'amour et soutien face à lui, il avait reporté toute sa colère et sa haine sur son patriarche, le vrai, celui qui avait seulement servit à la procréation. Il avait l'impression qu'on lui arrachait une partie de lui-même en faisant de Heath un homme qu'il n'avait jamais été. Et si la seule personne à l'aimer sur cette terre lui était enlevé, c'était bien à cause de leur père, cet homme qui avait entraîné son fils aîné dans un monde de ripoux en espérant qu'il devienne comme lui et qui n'avait jamais eu un seul regard pour son dernier fils. Jamais Liam n'avait prononcé le mot papa. Depuis tout petit, dès lors qu'il devait parler de son géniteur, c'était à grands renforts de père. Pour lui, ce mot avait toujours mit une distance entre eux deux, distance qui lui allait parfaitement bien. Petit, Liam avait toujours espéré avoir un quelconque amour pour son père. Après tout, il lui avait donné la vie. C'est bien parce qu'il le désirait non ? Mais il s'était aperçue que cela ne voulait rien dire pour Aaron Wilde. Alors, les pleurs de l'enfance furent rapidement remplacé par une indifférence sans nom. On aurait pu tout simplement croire à de la haine, mais haïr quelqu'un, c'est ressentir quelque chose pour cette personne. Et le médecin, ne ressentait plus rien pour cet inconnu, qui lui avait donné son nom et ses gênes.
Ses poings, il n'arrivait pas à les défaire. Lui qui s'était promis une soirée détente avec son frangin, était en train de se la gâcher avec brio. Alors, une seule chose fut salvatrice pour le sortir de là. Il savait quoi faire dans les moments de doute et de tristesse. Regarder son frère. Comme uni par un autre lien bien plus fort que le sang, Heath comprit aussi et il secoua la tête négativement, comme pour lui faire comprendre de se calmer, de se sortir de ces pensées douloureuses. « Heath... » La gorge nouée par des pensées qu'il n'avait tout bonnement pas désiré, Liam regarda son verre de champagne. Il n'aurait jamais du. Quand bien même il n'avait pas encore beaucoup bu, il ne savait que trop bien que la boisson lui montait rapidement à la tête et que dans ces moments-là, il faisait soit n'importe quoi, soit cette sensation de bien-être provoquée par l'alcool le détendait à un point tel qu'il se livrait sans honte, à quiconque le croisait. Alors avec son frère, la chose était rendue encore plus facile, trop facile.
Alors, pour lui changer les idées, la solution du grand frère, fut de les occuper. Liam le suivit du regard, alors qu'il se levait pour aller chercher sa mallette de poker. Souriant légèrement, quand bien même se sachant dans quelques heures complètement ivre mort, il se résolut à accepter la proposition de son frère. « Texas Hold’em... Jusqu’à ce que tu sois ivre mort... Et un jeton équivaut à un verre. » Liam attendit sagement, essayant de vider sa tête et de se détendre. Il imaginait déjà ses cartes. Un sept de cœur et un deux de pique. Histoire que la première partie, soit prometteuse d'autres tout aussi bien commencée. Soupirant plus de désespoir que d'autre choses, il fronça légèrement les sourcils lorsqu'il vit son frère, habitué de contrôler tout ce qu'il faisait avec une perfection innée, faire tomber une des cartes. « J’ai revu Joan. » C'était donc ça qui bouleversait tant notre homme ? Alors que Liam observait Heath déposant les cartes qui aillaient bientôt former les cinq cartes communes, il toussota et faillit recracher son champagne lorsqu'il entendit les mots suivants. « Et quelques jours plus tard, j’étais ivre, elle était chez moi, je l’ai embrassée. » « Je te demande pardon ? Je croyais que... Que votre relation était finie. » Et merde. A peine de nouveau relaxé, que voilà un nouveau problème sur le tapis. « On a dormi ensemble, en tout bien tout honneur. Et c’est ça qui m’emmerde, qu’on ait dormi ensemble en tout bien tout honneur. Ça veut dire que pour moi c’est pas un objet. Donc que c’est une exception. » « Mais vous avez discutés au moins ? Je veux dire... Après ce qu'il s'est passé il y a trois ans. Elle a oublié ? » Il avait l'impression étrange, voire déstabilisante, de sentir son cœur battre la chamade et également d'avoir cette impression de vide, comme si ce dernier s'était arrêté. Il était au bord de la crise cardiaque et il dut devenir froid, pour ne pas être trahi par une quelconque honte, voire tristesse. Il n'avait jamais était compliqué pour Liam Wilde de faire du cinéma, mais c'était une toute autre paire de manches devant son frère. Heath lui donnait l'impression de lire en lui-même, tel un livre ouvert et il dut se rappeler sa dernière conversation avec Joan, qui soit dit en passant, n'était pas si vieille, pour le refroidir bien plus davantage. « Je mise deux jetons. A toi. » « Hein quoi ? » Ah oui le poker c'est vrai... Il secoua la tête et essaya de redevenir lucide. Mission juste impossible. « Je suis... » Il misa également deux jetons, se sachant que trop malchanceux pour relancer. Mas bon après tout, il aurait pu bluffer... Mais face à Heath Wilde ? Non. Liam, était trop prévisible pour son frangin. Le mauvais côté de jouer avec son frère qui vous a élevé. Visage impassible, il observa ses cartes. Un valet et un quatre de carreaux. Au final, c'était moins pire que sa prévision du début.
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Sam 24 Aoû 2013 - 18:06
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God I need love Time off for my tender fall And now Gotta save a friend soul You’ll fix the broken me bro’. Can’t you see this? I’m a man without tomorrow. She’s just a ghost But I cannot stop myself from loving her. Can you save me? I’m a man stuck here forever
Heath Wilde, Joan Greene et Liam Wilde. C’était une longue histoire d’amour et de désamour - l’aîné des Wilde en avait parfaitement conscience, même sans être au courant de certains pans de ce véritable vaudeville. Il fallait dire que ça n’avait pas commencé de la plus saine des façons - une route, un grand «boum», plusieurs litres de sang, de la tôle qui morfle, des os aussi. Dès l’instant précis où il était allé s’emboutir dans la carrosserie de la jeune femme - qui pourtant n’avait rien demandé dans cette histoire -, il avait su que jamais, ô grand jamais son petit frère n’aurait des rapports normaux avec la jeune & jolie propriétaire de la voiture. Les opérations et les mois en fauteuil roulant n’avaient pas vraiment amélioré la situation. Liam et Heath avaient toujours été extrêmement protecteurs l’un envers l’autres - ils étaient leurs seule famille, la seule personne à qui ils pouvaient donner de l’amour, alors ils ne s’en privaient pas. Mais malgré la méfiance farouche du cadet des Wilde, Heath n’avait pas pu s’empêcher de tomber amoureux pour la première fois. De tomber amoureux de celle-là même qui avait manqué de le tuer. De celle-là même dont il ne devait pas tomber amoureux, aux yeux de son petit frère. C’était comme ça. La vie. Le destin. Toutes ces conneries qui faisaient que Joan Greene s’était mise en travers de son chemin, métaphoriquement comme littéralement, ce jour là comme le jour où il avait fini par la retrouver.
Alors il n’éprouva pas la moindre surprise lorsqu’une expression de pur choc vint se peindre sur le visage de Liam, alors qu’il mentionnait ces retrouvailles. Bah, la haine a la peau dure, se dit-il simplement. Il n’était pas du genre méfiant, tout du moins lorsque cela concernait la seule et unique personne à qui il avait voué une confiance absolue toute sa vie durant, alors il n’alla pas chercher plus loin. A tord. Mais il ne pouvait se douter de rien. Il était tout entier concentré sur les cartes entre ses mains, sur sa tactique de jeu à venir, et aussi, surtout, sur la femme en question. Pour être honnête avec lui-même, il était perdu. Il n’en dormait plus. Il n’en osait plus s’accorder une seconde de répit, de peur de penser à elle. Elle était comme une douleur sourde, quelque part dans son coeur, qui se démultipliait quand il avait le malheur de porter son attention sur elle. Il savait qu’il était à un tournant de sa vie. C’était pitoyable de dire les choses ainsi - mais Joan Greene représentait un tournant de sa vie. Il était presque prêt à faire le grand saut vers l’inconnu, vers la maturité et la stabilité, même si cela le terrifiait profondément. Et en disant ces mots là à son frère, de cette voix monocorde d’homme qui feint l’indifférence, il cherchait, quelque part, une approbation. Un signe, afin d’être enfin certain qu’il n’allait pas mourir en prenant ce risque là, qu’il avait raison de vouloir être téméraire pour la toute dernière fois.
Et puis merde, qu’il se disait, même si Liam n’aimait pas Joan, même s’il l’avait haïe et s’en était méfié depuis le tout premier jour, il ne pouvait qu’approuver l’évolution qu’était en train de vivre son frère. Il avait entendu la note de douleur quand son petit frère avait prononcé son prénom. Il avait entendu cette note, mais il avait aussi compris à quoi elle se rattachait. Des années de galère, des années à lutter contre la drogue, des années à se haïr d’infliger ça, même à une échelle réduite, au seul et unique véritable membre de sa famille - c’était comme une plaie qui ne se refermerait jamais. Jusqu’à la fin de ses jours, et cela Heath le savait parfaitement, il aurait ces regrets, cette honte de ne pas avoir été quelqu’un de bien. Mais il pouvait se racheter. Au moins un petit peu. Et l’idée qui était née au fin fond de lui-même, alors qu’il embrassait Joan Greene sur cette terrasse comme le derniers des héros de film romantique à la con, était un moyen de se racheter. Admettre qu’il ne pouvait pas tout maîtriser. Devenir l’homme d’une seule femme. Construire. Il en avait encore peur. Mais il sentait au plus profond que c’était le bon chemin. Et alors il ne sombrerait plus jamais - elle était sa rédemption. Il ne serait plus jamais l’homme misérable qu’il avait été. Elle était sa chance. Tant et si bien qu’il en avait le courage d’en parler à son frère; en parler à son frère, ç’avait toujours été un moyen de réaliser quelles choses étaient concrètes, réelles pour lui. Et Joan ne lui sortait plus de la tête.
Il passa une main sur son visage. Soupira. Puis sourit, légèrement. En face de lui, les questions avaient fusé au fil de sa déclaration. Ok, il devait s’avouer qu’il n’avait pas choisi l’option la plus délicate pour aborder le sujet avec son petit frère - il avait fait beaucoup moins aberrant comme transition, et ce coup ci avait vraiment manqué de tact. Pauvre Liam. Mais au moins, il était drôle à regarder - et tellement dépassé par les évènements qu’il avait même semblé pendant un instant oublier qu’ils étaient en train de commencer à jouer au poker. Rho et puis merde, ça faisait beaucoup d’un coup, ok, mais ils n’étaient pas non plus deux adolescentes de quatorze ans qui passaient leurs vies à se téléphoner pour se raconter le moindre petit potin - alors il avait plusieurs choses à dire d’un coup, forcément. Il rit. Remplit le verre de champagne de son frère, et le lui tendit d’un air entendu: «Ouais, je sais, j’ai pas été très délicat sur ce coup là. Tu veux de l’alcool pour faire passer ça? J’te jure, ça te paraîtra moins monumental comme série d’informations d’un coup». Quoi? Tout allait toujours de suite mieux avec un petit verre, c’était de la logique la plus élémentaire. Il fit un clin d’oeil à son frère - avant de reprendre, sur un ton qu’il voulait digne de la conversation la plus normale: «Ouais, je croyais que c’était fini moi aussi. Fin il faut dire que ça s’était pas fini en beauté, tout ça. Papa, si tu m’entends...» Il eut un léger rire, un peu amer, sur cette dernière phrase. Il faisait ce qu’il pouvait pour tourner la chose à la plaisanterie & la prendre à la légère, mais il se souvenait surtout que cet évènement l’avait affecté bien plus que de raison. Lui qui se croyait fort... La mort du patriarche des Wilde l’avait après tout retourné à tel point qu’il en avait abandonné Joan, abandonné ce qui pouvait être son bonheur naissant, pour aller se prostrer dans un coin et faire le mort en attendant que la douleur s’estompe. Comme un enfant. «Mais je crois qu’elle me laisse une autre chance, finit-il par dire. Et je sais pas, je suis complètement paumé. Il faut que je la saisisse, hein? Je suppose. J’en dors plus la nuit en tous cas.» Il eut un bref temps de silence. «C’est chiant.», finit-il par ajouter, à défaut d’avoir les mots pour décrire tout ce qu’il ressentait.
Pendant ce temps, sa main s’était avancée vers les cartes disposées, face cachée, au milieu de la table. Après un dernier regard pour sa propre dame et son propre roi de coeur, il retourna les trois cartes du flop. Cinq de carreau, valet de coeur et neuf de coeur. Bon, sa vie sentimentale était une merde mais il était en bonne veine pour une quinte flush de coeur... Et puis merde, pourquoi le coeur? Ce jeu de carte qui se la joue Madame Irma, c’était vraiment on ne peut plus agaçant. En tous cas, il ajouta sereinement trois nouveaux jetons, avant de plonger son regard dans celui de son frère - est-ce qu’il allait tenter de le suivre?
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Mar 1 Oct 2013 - 17:13
Mon dieu que Liam pouvait devenir subitement méfiant lorsque quelque chose ne lui plaisait pas ou ne lui convenait pas. Depuis le début de cette histoire, il n'avait pas vu Joan Greene d'un très bon œil. Bon certes il est vrai qu'elle n'avait pu faire autrement que de s'arrêter sur cette route, car elle était tombée en panne. Mais après tout, les gens normaux ne font-ils pas le plein d'essence quand la jauge indique un niveau faible ? Il entendait la voix effrayée de Joan lui dire qu'elle n'avait pu faire autrement. Que dans ce coin de la ville, il n'y avait pas de station essence et qu'elle s'en voulait terriblement. Malgré sa colère du moment, Liam se rappellerait toujours des paroles qu'avait tenu la jeune femme cette nuit-là. Entre les pleurs et la frayeur, elle n'avait eu de cesse de demander au chirurgien comment allait Heath, alors qu'ils attendaient les urgences et que Liam faisait les premiers soins à son frère. Excédé par ce qu'il venait de se passer et tout simplement par le fait de l'entendre, il avait était terriblement mauvais avec Joan lors de leur première rencontre. Lui qui n'avait pas de difficulté à être froid envers les autres, ne s'était pas fait prié. Il avait terminé leur "conversation" à grands renforts de conseils plutôt inutiles comme "faites votre pleins la prochaine fois" ou bien "appelez un dépanneur, ça peut aider" et surtout, il avait bien remué le couteau dans la plaie en montrant le désastre qui les entouré et en lui mettant sous le nez ses mains pleines du sang de son frère. Il est vrai qu'en y repensant, Liam n'avait pas vraiment était fin sur ce coup là. Mais lorsqu'il s'agissait de Heath, il était vrai à 100% et se moquait bien de savoir si son comportement était approprié ou non.
« Ouais, je sais, j’ai pas été très délicat sur ce coup là. Tu veux de l’alcool pour faire passer ça? J’te jure, ça te paraîtra moins monumental comme série d’informations d’un coup. » Etait-il autant crispé que même Heath pouvait le ressentir ? Son visage était-il coincé à ce point-là ? Il eut soudainement peur qu'on lui foute un miroir devant la figure. Il essaya de se détendre. Il ne fallait surtout pas que son frère s'imagine quoi que ce soit, quand bien même cela n'est aucun rapport avec la vérité. « Non ne t'en fais pas. Ce n'est pas une question d'être délicat ou pas. C'est juste que... » Et puis merde... Liam n'avait foutrement pas envie de parler de Joan Greene là maintenant tout de suite. Lorsqu'il passait une soirée avec son frère, c'était pour être tranquille, rire et profiter. Non pour discuter du passé qui faisait toujours souffrir Liam. « Je ne pensais pas du tout que tu me parlerais de Joan à dire vrai... Je croyais l'histoire finie... En aucun cas tu m'as parlé d'une quelconque réconciliation jusqu'à ce soir. Mais je suis content pour toi frangin. » Il lui sourit. Oui, il était réellement content pour son aîné. Il avait vu Heath changer du jour au lendemain, à l'époque de l'accident. Cette femme l'avait littéralement bousculé dans tous les sens du terme. Tout en lui avait été chamboulé et jamais au grand jamais il n'avait vu l'aîné des Wilde dans cet état. Il n'y avait pas eu ce sourire niais greffé sur son visage, ou encore cette voix mielleuse, mais ça avait été tout comme. Heath avait toujours su rester plutôt digne en toute circonstance, ayant toujours un contrôle de lui-même. Mais Liam ne le connaissait que trop bien pour comprendre tous les petits signes presque incontrôlables de Heath Wilde dans telle ou telle situation. Ces petites mimiques ou gestes contrôlé par le subconscient le perdait à coup sûr. Mais le cadet de la famille ne se permettait pas de le faire souligner à Heath. De toute façon à quoi bon ? Ce dernier était au courant. Chacun des deux frères lisait l'autre comme un livre ouvert. Liam aurait pu avoir un léger rire ironique si la situation dans laquelle il s'était mise n'était pas si dramatique. Observant la flûte de champagne que son aîné lui avait remplit, il aurait aimé lui dire que même avec de l'alcool ou n'importe quelle drogue, la pilule ne serait pas plus facile à avaler. Il avait envie d'avouer son péché, de hurler sa honte et la colère qu'il ressentait envers lui-même... Mais il n'y arrivait pas... Depuis trois ans il se cachait dans le mensonge, ne sachant que trop bien que plus les mois passaient, plus le pardon serait inenvisageable. Il regarda son frère dans les yeux et n'eut guère besoin de paroles pour comprendre le bien fou que lui faisait Joan. « Ouais, je croyais que c’était fini moi aussi. Fin il faut dire que ça s’était pas fini en beauté, tout ça. Papa, si tu m’entends... » Le chirurgien avala d'une traite la moitié du liquide gazeux qui se trouvait dans son verre. « Mais je crois qu’elle me laisse une autre chance. Et je sais pas, je suis complètement paumé. Il faut que je la saisisse, hein? Je suppose. J’en dors plus la nuit en tous cas. » Le cadet ne pût s'empêcher de rire en voyant son frère inquiet de la sorte. « C’est chiant. » « Ah l'amour … ! Excuse-moi Heath mais te voir dans cet état, ça fait bizarre. Je n'arrive pas à m'imaginer Heath Wilde en couple. Tu m'as habitué à autre chose frangin... Après tout, il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis. Aurait-eu une autre vision de la vie ? »
Liam, depuis le début de sa journée, n'avait eu de cesse de penser à son frère et à une éventuelle soirée, qu'il accepterait sans broncher. Il avait ce désir de passer une soirée entre hommes, à se raconter tout et n'importe quoi. Là c'était vraiment tout et n'importe quoi pour le cadet de la famille. Il ne s'attendait pas à telle révélation. Et lorsque quelque chose ne lui allait pas, Liam faisait genre de ne plus s'y intéresser. Sauf que là, il s'agissait de son frère. Et tout ce qui était en rapport avec lui le touchait de près ou de loin. Alors pour ne pas lui faire de la peine, il décida que seule la boisson pourrait lui changer les idées et peut-être, comme disait Heath, faire passer la pilule plus facilement. Alors, il ne put s'empêcher de sourire légèrement, lorsqu'il décida de suivre son aîné. Il avança également trois jetons. Il n'espérait pas une quelconque victoire. Juste une gueule de bois monumentale, qui lui permettrait à coup sûr de peut-être oublier cette soirée et avec elle, cette conversation et ses regrets amers. « Je suis... »
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Jeu 24 Oct 2013 - 22:33
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Il ne savait pas vraiment comment il devait ressentir cette discussion. Quelque part, il était soulagé - parler à Liam avait toujours rendu les choses plus faciles. Tout du moins quand il ne s’agissait pas de ses nombreux problèmes d’addiction et de ses ennuis passés avec la loi. Liam avait cette capacité étrange à le comprendre tout entier, et, même sans rien dire, à prendre en charge une partie de son fardeau. Ils avaient grandi ensemble, mine de rien - et bien plus encore que tous les autres frères de ce monde: ils mesuraient, presque instantanément, la portée des mots de l’autre. Ils devinaient, guidés par un instinct surnaturel, les pensées et besoin de l’autre. C’est ainsi qu’il comprenait la mention que fit directement son frère de son passé amoureux, ou plutôt sexuel. De cette habitude de vivre sans attache. Probablement qu’il avait deviné que tout cela le retenait en arrière - l’empêchait de passer un cap. Oui, parler à Liam l’aidait. Il se sentait compris. Et dieu seul sait combien cela était rare, au quotidien.
Mais d’un autre côté... Il fuyait Joan depuis plusieurs semaines. Non content de fuir Joan, il fuyait jusqu’à son souvenir, jusqu’à son nom, jusqu’aux endroits où ils avaient bien pu se rencontrer. Il la fuyait en buvant, il la fuyait avec d’autres femmes. Alors parler d’elle si directement? Admettre ce qu’il avait sur le coeur? Liam était bien le premier à qui il faisait part de ces doutes - mais en le faisant, il avait tout à coup transformé le souvenir de cette femme en une véritable présence. Il s’était contraint à regarder en face tout ce qu’il pouvait bien ressentir - il n’était plus vraiment sûr de pouvoir continuer à l’ignorer après cela. La chose, soudain, devenait officielle. Et alors il suffirait de la croiser une fois, une seule fois, pour se laisser totalement submerger et renoncer à tout ce qu’il avait bien pu être jusqu’à aujourd’hui - indépendant, en sécurité, soigneusement verrouillé dans son armure.
Toujours était-il qu’il avait franchi le pas. Il le sentait, de toutes façons - il y avait cette attraction vers cette femme, appelez cela le destin, appelez cela la fatalité. Il devait être sincère avec lui-même - pour une fois. Il avait perdu la guerre. Il n’attendait plus que l’ultime bataille, histoire de signer sa reddition. Il le savait. Parfaitement.
«M’en parle pas», finit-il par répondre avec un rire. Il vida ce qu’il restait de son verre, et sereinement s’en versa un autre - parce que oui, il fallait être lucide, ils pariaient de l’alcool au fil de leurs parties de poker, mais s’il devait attendre que Liam remporte une quelconque victoire pour commencer à boire, il risquait de mourir déshydraté. Quoique, ça ne serait pas trop mauvais comme méthode de désintoxication... «J’ai l’impression de pas avoir le choix. Mais pas comme l’habitude de pas avoir le choix. Tu vois ce que je veux dire?» Non, à en juger son air septique, non. «Jusque là, franchement, j’avais pas le choix, mais c’était tout bonnement et simplement parce que j’étais guidé par ma bite.» Et bonjour le vocabulaire d’un adolescent de quinze ans dans la bouche d’un homme de quarante-deux ans. Et coucou Liam, qui n’avait probablement pas du tout envie de songer aux organes reproducteurs de son frère - merci bien. Mais c’était vrai pourtant. Il avait toujours été quelqu’un de tactile, et avec les femmes quelqu’un de charnel. Honnêtement, quand quelque chose lui plaisait, il ne s’était jamais fait prier pour le faire savoir et éventuellement pour en prendre possession - dimension pour laquelle son petit frère n’était pas en reste, d’ailleurs. Mais là... avec Joan... «Là c’est pas ça. Je dis pas que je vais rentrer dans les ordres, hein, faut pas déconner non plus. Putain. Mais là je suis guidé par...» Il eut un temps de silence, durant lequel il retourna une nouvelle carte. Et puis il eut un soupir. Ce n’est que de longues secondes plus tard qu’il finit sa phrase, et sur un ton étrange: «...mon coeur?». Parce que oui. Il avait vraiment posé cela comme une question. D’abord parce qu’il ne pouvait pas totalement admettre qu’il venait de prononcer quelque chose d’aussi culcul. Mais aussi parce qu’il avait depuis leurs retrouvailles le sentiment, toujours aussi surprenant, que oui il était bien doué d’un coeur. Et que celui-ci ne se prononçait pas que lorsqu’il se mettait en tête d’aider Liam.
Ses yeux tombèrent sur la carte qu’il avait machinalement retourné. A nouveau un coeur, d’ailleurs. Et qui collait avec sa quinte flush en préparation. Il eut un petit rire, qui tenait du renaclement méprisant - et il misa encore. C’était un geste presque symbolique, d’avancer ces jetons sur cette table en pariant sur cette couleur. Et c’était profondément pitoyable, jusqu’au fait qu’il y voie quelque chose de symbolique. Il releva les yeux vers Liam: «Fous toi de ma gueule si tu veux, franchement je peux pas ne pas t’y autoriser sur le coup, mais j’ai vraiment l’impression que quelque part dans le processus je suis redevenu un putain de puceau. Préviens moi si je recommence à avoir de l’acné. Ca me ferait putain de chier.» Et puis il retourna la dernière quarte. Déposa les siennes. Sa quinte flush s’était réalisée. Ses yeux s’égarèrent une seconde, une seconde de trop, sur la dame de coeur. Il avait gagné.
C’était étrange, comme tout semblait tourner autour du coeur dans cette famille. Cette partie de carte. Le fait qu’il entendait le sien avec plus de violence que jamais. La spécialisation de son petit frère. La mort de sa mère. La mort de son père. Tout, tout tournait autour du coeur - putain, il était né un quatorze février bon sang. Il n’aimait pas se fier aux signes extérieurs, il ne croyait pas aux augures, aux voyances de pacotille, aux types qui affirment être capable de prédire ton avenir sentimental & réparer ton ordinateur par la télépathie. Non, il n’était franchement pas crédule et franchement pas superstitieux. Mais tout à coup, il y vit réellement un signe du destin, sans penser ces mots avec ironie. Tout l’univers se liguait contre lui, et lui chantait dans la joie et la bonne humeur: va, va à l’abattoir petit Wilde, cède à la vie en couple et cède à la Femme.
Il releva son regard, tomba sur la mine défaite de son frère qui empoignait un premier verre à boire cul sec. Putain, des jetons, ils en avaient misé au moins... sept ou huit? C’était la distraction rêvée. Pour la forme, et aussi parce qu’il le voulait bien, il empoigna à son tour la bouteille et suivit le rythme de son cadet. Ouais. Trop de mièvreries ce soir. Il avait lâché la bombe, s’était bien trituré l’esprit avec, alors maintenant il allait se payer le luxe de penser à autre chose. Et pour cela, la solution était tout de suite trouvée: l’alcool. L’alcool, et son petit frère, meilleure distraction du monde, d’autant plus que son foie n’avait pas reçu le même entraînement que celui de son aîné. Il allait faire en sorte que cette soirée soit merveilleuse, en prenant bien soin de le ratatiner au poker, et au moins il n’allait plus penser.
Plan parfait.
Plan on ne peut plus parfait.
Il eut ce sourire, son grand sourire carnassier, qu’il réservait à Liam et à ce genre d’occasions. Se penchant un peu pour tapoter sur son épaule, dans un geste outrageusement fraternel et compatissant, il ricana: «Frangin, je te prédis que cette nuit va être une longue, longue nuit. Et une putain de nuit mémorable. Je vais faire en sorte que tu ne te souviennes pas que je t’ai parlé comme si j'étais la dernière des pucelles.»
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Sam 14 Déc 2013 - 21:53
Liam Wilde ne connaissait que trop bien son frère aîné pour savoir comment ce dernier fonctionnait. Heath était quelqu'un de sensible et de profondément blessé. Sur ce point, les deux frères se ressemblaient beaucoup. Liam cependant, avait peut-être un léger avantage sur l'aîné de la famille. De nature froide et secrète, il ne dévoilait jamais ses sentiments, mis à part à Heath. Lui seul le connaissait véritablement. Rien ne transperçait sur le visage de Liam. Son visage restait impassible et même dans son comportement de tous les jours, il n'avait jamais touché aux drogues ou à l'alcool pour ressentir un semblant de bien-être. Rien ne pouvait faire croire à quelqu'un qu'il n'était pas dans une bonne passe. Il fallait gratter, gratter et encore gratter le vernis pour le deviner, d'autant plus que le chirurgien ne s'ouvrait véritablement qu'à deux personnes de son entourage. Son aîné et son meilleur ami. Mais les doutes (car cela en était bien) que Heath exposait oralement à son frère, auraient dû devenir presque anodins. Liam aurait dû avec ses mots, savoir réconforter son aîné et le pousser à aller de l'avant et à pour une fois, croire véritablement en lui. Dans l'histoire, il était peut-être le mieux placé des trois protagonistes. Mais seulement dans un sens uniquement. Lors d'une conversation qui avait plutôt mal tournée à l'hôpital dernièrement, Joan s'était livrée sur l'amour qu'elle portait à Heath Wilde. Le grand garçon de quarante-deux ans lui, s'était également confié au cadet de la famille, comme il le faisait presque à chaque discussions qu'ils avaient ensemble. Parler était devenue presque comme un besoin primaire pour les deux hommes. Rare étaient les sujets de discussions qu'ils évitaient. Mis à part leur parents et les anciens problèmes de drogue de Heath, ils parlaient de tout et de rien. Tout cela pour dire que Liam, bien que très heureux pour son aîné, n'arrivait pas complètement à se lâcher et être entièrement vrai face à Heath. Depuis trois ans maintenant, il mentait à son frère en restant dans le secret le plus total. On pouvait même parler d'un déni de temps à autre. Et il ne voulait surtout pas en rajouter une couche supplémentaire. Se montrer plus faux que ce qu'il n'était, le dérangeait, d'autant plus qu'il s'agissait de la seule personne au monde à qui il n'aurait jamais dû faire de mal. La révélation allait être épique à souhait et le chirurgien avait la nausée rien que d'y penser. Alors il faisait le strict minimum dans cette discussion, mais il ne prenait dans un sens aucun risque que Heath se mette à avoir des soupçons. Il était connu que Liam Wilde n'avait jamais guère apprécié Joan Greene, mis à part un soir où l'alcool avait été trop présent.
« J’ai l’impression de pas avoir le choix. Mais pas comme l’habitude de pas avoir le choix. Tu vois ce que je veux dire ? » Liam fronça les sourcils, tout en relevant la partie gauche de sa lèvre supérieure. « Non pas vraiment frangin. Désolé... » « Jusque là, franchement, j’avais pas le choix, mais c’était tout bonnement et simplement parce que j’étais guidé par ma bite. » Liam soupira légèrement, d'autant plus qu'il venait de voir la fameuse bite en question quelques heures auparavant. Quand bien même il connaissait le personnage qu'était son frère, il ne pouvait s'empêcher de sortir un soupir ou un reproche lorsque Heath se comporter de la sorte. C'était bien là leur grande différence. Liam n'était que trop stricte et propre sur lui, pour se permettre de parler de la sorte ou entendre quelqu'un sortir de tels mots. « Après tu l'as voulu Heath. Ce n'est pas là un reproche. Loin de moi l'idée de te critiquer, vu que je fais la même chose que toi. Mais c'est un choix que tu as prit. Tu aurais pu ne pas être un coureur de jupons. Et peut-être que tu n'avais tout simplement pas encore trouvé la femme de ta vie. Mais c'est maintenant chose faite avec Joan. Enfin d'après ce que tu me dit, ça va dans ce sens. » « Là c’est pas ça. Je dis pas que je vais rentrer dans les ordres, hein, faut pas déconner non plus. Putain. Mais là je suis guidé par... » Le plus jeune des Wilde se doutait que Heath voulait dire quelque chose qui était lourd de sens. Un mot ou une phrase qu'il avait du mal à dire parce que pour lui, c'était tout nouveau. « ...Mon cœur ? » Le petit rire qui sortit de la bouche de l'aîné de la famille surprit Liam, qui ne savait à quoi le reporter. Était-ce du à l'ironie de la scène ? Lui, le grand handicapé des sentiments et qui parlait de cœur et d'amour, retournait une carte, dont la couleur était le cœur. Liam offrit un sourire amusé, voire moqueur à son frangin. « Apparemment tu nous as prit un jeu de tarot et tu nous fait ta Madame Irma ? » « Fous toi de ma gueule si tu veux, franchement je peux pas ne pas t’y autoriser sur le coup, mais j’ai vraiment l’impression que quelque part dans le processus je suis redevenu un putain de puceau. Préviens moi si je recommence à avoir de l’acné. Ça me ferait putain de chier. » Liam était sur le point de rétorquer quelque chose, histoire de continuer sur sa lancée et de rester dans cette légère euphorie que lui procurait doucement mais sûrement l'alcool qu'il était en train d'ingurgiter, mais la vue de la quinte flush de son frère le stoppa net. Et allez, première partie qu'il perdait déjà. C'était partie pour une soirée longue de défaites, qui seraient de plus en plus humiliante, à mesure que l'alcool allait lui faire tourner la tête. Soupirant légèrement, il fit sa mine défaite à Heath et empoigna sa flûte de champagne. Il regarda pendant quelques secondes les bulles remonter à la surface du verre et commença mentalement à compter les verres, donc ses défaites cuisantes.
Au bout de trois verres, il sentit une tape fraternelle donnée par son frère. « Frangin, je te prédis que cette nuit va être une longue, longue nuit. Et une putain de nuit mémorable. Je vais faire en sorte que tu ne te souviennes pas que je t’ai parlé comme si j'étais la dernière des pucelles. »
Liam se mit à rire et se leva rapidement, levant haut vers le ciel une flûte de champagne comme pour porter un toast.
…
Trois heures et quinze défaites plus tard, Liam était allongé sur le sofa de son salon, un verre de champagne à moitié plein, ou à moitié vide. En temps normal il aurait dit à moitié plein, ayant réussi avec les années à devenir quelque peu optimiste. Mais là tout de suite dans son état actuel, il n'aurait su dire. Il jeta ses cartes de poker sur la table basse, sachant pertinemment que c'était foutu. Mais ce n'était plus du dépit qu'il y avait sur son visage, mais de l'excitation. L'alcool depuis maintenant une bonne dizaine de verres, l'avait enfermé dans une sorte d'enthousiasme qu'il ne dissimulait pas. « Tu as gagné je crois non ? » Il tendit son bras vers la table pour déposer le verre. « J'arrive plus à boire fréro. Il faut que je mange un truc. Ça ne va pas le faire sinon. »
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Sujet: Re: L'habit ne fait pas le moine. Jeu 16 Jan 2014 - 4:21
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A un moment donné, la nuit était tombée sur Palm Avenue, Huntington Beach. Quand? Comment? Pourquoi? Ne posez pas la question à Heath Wilde qui, il y a quelques heures déjà, avait oublié jusqu’au principe de la double rotation de la Terre sur elle-même et autour du Soleil. Information inutile s’il en est. En matière de rotation, à cet instant, il préférait largement celle qui l’amenait à rouler sous la table. Enfin pour le moment. Demain, il en aurait certainement des courbatures - surtout s’il en venait à s’endormir dans cette position (légèrement) compromettante. Mais à vrai dire sur le coup il s’amusait bien. Détrompez-vous. Il n’y avait pas eu de retournement de situation inopiné, son frère n’avait pas été visité par le Céleste Esprit du Poker qui lui aurait soufflé à l’oreille comment d’un coup foutre une raclée à un type qui avait passé toute une carrière à y jouer avec des gros bonnets de la finance mondiale. Mais à un moment, Heath avait simplement cessé d’attendre de se faire plumer pour descendre la (les) bouteilles, et grand bien lui en avait fait parce que au moins il ne pensait plus à Joan Greene. Même si à vrai dire il était tout près de ne plus rien penser du tout. Au point qu’il partit dans un long, très, trop, beaucoup trop long fou rire quand son frère se décida enfin à balancer ses cartes sur la table et à demander si tout à coup on pouvait dire que Heath avait gagné. Comme si cela avait fait le moindre doute à un moment ou à un autre de la soirée. Et comme s’il allait laisser les choses s’arrêter là. A la deuxième remarque de Liam, il ne put s’empêcher de lever un doigt vers le ciel - c’est à dire d’adopter la position la plus caricaturale possible pour un type qui s’apprête à lancer une grande maxime, qui le sait, et qui en est fier. Il abaissa ce doigt vers son frère pour le pointer d’un air accusateur: « Manger, c’est tricher! » Ou probablement les quatre mots qu’il avait dit le plus souvent de sa vie en soirée - et il n’est jamais trop tard pour apprendre à son petit frère les grands principes de la vie (et de l’alcool). « On continuera jusqu’à ce que mort s’en suive. Enfin j’ai pas dit ça exactement je pense, mais pour moi c’était sous-entendu et je suis l’aîné, alors même ce que je sous-entends fait loi! » Oui, enfin, sur ce point Liam en aurait beaucoup à redire. Ecouter tout ce que disait Heath Wilde, surtout dans ses nuits d’ivresse, n’était probablement pas le meilleur moyen de vivre une vie normale et de mourir centenaire dans son sommeil. Mais la logique se tenait grosso modo quand même. Problème: parler lui avait curieusement redonné toute son énergie. Bondissant sur ses pieds, il frotta ses mains à la recherche d’un mauvais coup à faire, et accessoirement de clôturer en beauté sa belle démonstration bancale. Malheureusement pour Liam, il le trouva bien vite. Ni une, ni deux, il dégotta d’il ne savait trop où un marqueur, deux grands manteaux, un chapeau un peu louche - qu’est-ce que Liam foutait avec une chapka?! Et l’instant d’après, il avait noué les deux pans de la chapka au sommet de celle-ci, se l’était foutue sur la tête, avait enfilé un manteau, avait forcé son petit frère à enfiler l’autre, lui avait au passage dessiné une moustache de la manière la plus grossière possible, avait allumé une cigarette parce que quand même, il n’avait pas poussé le vice jusqu’à avoir une pipe chez lui, et s’était vautré à ses côtés pour reprendre, comme si de rien n’était: « Je suis l’aîné, je suis quarantenaire, je suis donc dépositaire du savoir des anciens. Tu es mon petit frère, tu es à peine un pauvre jeunot trentenaire qui n’a pas encore eu tout le loisir d’apprendre les subtilités de cette existence. Et en prime je t’ai élevé, soyons lucides. Donc mes paroles sont maximes, quand je dis que la lumière soit… » Il appuya sur l’interrupteur de la lampe la plus proche, puis la ralluma « …La lumière fut! Tu me dois un respect éternel, tu bois mes paroles comme de l’ambroisie - oh bon sang, je savais même pas que je connaissais ce mot. Donc nous continuerons jusqu’à ce que mort s’en suive. » Il plongea son regard dans celui de son frère (qui apparemment ne l’avait pas vraiment vue venir, celle-là, et ne voyait pas non plus venir les heures à essayer d’effacer une moustache tracée au feutre indélébile), histoire de se ménager un petit effet dramatique qui va bien: « Et pour clôturer cette démonstration foudroyante, je ne dirai qu’une chose. Une seule chose: élémentaire, mon cher Watson. » Lever de sourcil et regard plein d’espoir à la « tu as reconnu, hein? Il est pas trop raté mon cosplay improvisé, hein? T’es Watson… Je suis Sherlock… Alleeeez, je suis trop un dieu. ». Bon, quelques heures plus tard Liam allait probablement le tuer. Certes. Mais pour le moment, Heath s’amusait bien. Enfin techniquement il n’en fallait pas beaucoup à Heath Wilde pour s’amuser. Une chapka. Un feutre indélébile. Deux manteaux. Beaucoup d’alcool. Et surtout avoir son petit frère à proximité, histoire de le martyriser - une routine pour tous les grands frères de ce monde, quoi. Mais quand même, c’était trop tentant. Comment un mec qui faisait deux fois sa taill… non quand même pas, mais au moins une quinzaine de centimètres de plus que lui, pouvait tenir l’alcool beaucoup plus mal que son tout petit gabarit? Parce que si Heath avait l’air d’être parti très, très loin au cours de cette soirée, il avait une certitude: il ne se serait jamais laissé dessiner une fausse moustache (mais ça, c’était peut-être parce qu’il en avait déjà une à disposition). Deux certitudes, même: il ne serait certainement pas le premier des deux à atteindre le stade « que mort s’en suive » et à s’endormir misérablement sur le sofa.