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 Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu...

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MessageSujet: Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu...   Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu... EmptyLun 1 Juil 2013 - 1:38

Ce matin-là, James s'était réveillé avec une impressionnante gueule de bois. Pour une fois, il avait en mémoire toute la soirée de la veille, mais il n'était guère en état de faire quoi que ce soit à l'heure actuelle. La journée, qui ne faisait que de commencer pour lui, été belle et bien entamée. Lorsqu'il émergea, des valises en guise de cernes et des cheveux qui tenaient en l'air par on ne sait quel miracle, il se frotta les yeux à la manière d'un enfant et bailla à s'en décrocher la mâchoire. Le réveil affichait un bon gros 16h00 rouge pétant et en guise de remords, il lança quelques jurons presque incompréhensibles. S'étirant en faisant craquer ses os, il s'assit et eu un moment d'hésitation. Était-ce la pièce qui tournait d'elle-même ou bien l'alcool qui faisait encore des siennes ? Pour se rassurer de son état mental, James essaya de se concentrer sur un point fixe face à lui et fronça les sourcils. Encore heureux que Monsieur Bradford se trouvait seul dans la chambre. Pour sûr, si un de ses trois amis d'enfance l'avait vu dans un tel état, il en aurait entendu parler toute sa vie. Quand bien même ce dernier avait l'habitude. C'était quasi quotidien chez lui... Se disant que tout rentrerait dans l'ordre dans quelques heures, il se leva avec prudence, et se dirigea directement dans sa salle de bains, où il prit une douche bien fraîche, histoire de se réveiller. Poussant un hurlement et s'insultant lui-même lorsqu'il sentit l'eau couler sur lui, il se dépêcha de terminer, se disant que cette douche froide était la première et la dernière de toute sa vie. Béni soit le créateur du cumulus... Une fois hors de sa salle de bains, serviette autour de la taille, une petite boule de poils toute plissée s'engouffra dans les jambes de James. « Hey mon Tobby... » Souriant de toutes ses dents, James se baissa pour prendre son bébé Shar Pei qu'il venait tout juste d'acquérir. Lui caressant le haut de la tête, le jeune homme devenait complètement fou quand il s'agissait de son chiot. « Je vais te laisser tout seul quelques heures, mais tu as a manger. » Le reposant sur le lit, Tobby tourna sur lui-même trois fois et s'allongea confortablement sur les draps de son maître. James quand à lui, se dirigea vers sa penderie, après un rapide coup d’œil à son chien et se dit qu'il serait temps, de faire du rangement dans cette caverne d'Ali Baba. Tant de vêtements entassés qu'il ne mettait plus car il lui rappelé une époque révolue, sur laquelle il avait essayé de tourner la page tant bien que mal. Depuis son retour d'Europe, James était resté sensiblement le même, mais l'américain avait eu le temps pour mûrir certaines choses, quand bien même cela ne se voyait pas ou peu. Il avait réfléchi beaucoup, peut-être même trop et avait ouvert les yeux sur certains points essentiels de sa vie. Pourtant, maintenant de retour dans sa patrie, les bonnes résolutions prises à des kilomètres de là, semblaient belles et bien oubliées. Enterrées à tout jamais, les bonnes vieilles habitudes ayant reprit le dessus. Chassez le naturel, il revient au galop. Essayant tant bien que mal d'estomper ce début de culpabilité qui naissait en lui, il sortit de la penderie un t-shirt blanc assez moulant, un Jeans bien classique, la base quoi, avec ceinture et chapeau. Oui, James était un fana des chapeaux et des lunettes de soleil. Il en faisait même la collection,malgré le fait que son compte en banque faisait bien rapidement la gueule. Les passions de James n'étaient pas si nombreuses que cela, mais elles étaient coûteuses. Photographie, billard, chapeaux et alcool... Un petit mélange qui faisait exploser la carte bleue, malgré le fait que son métier rapporte bien. Bref, le dit chapeau fut lancé en l'air et James entendit un léger aboiement tout effrayé retentir derrière lui. Se retournant, il vit son chapeau bouger tout seul et porta sa main à son front. Non, il n'était pas fiévreux et pourtant, ce chapeau bougeait bien tout seul. Un nouvel aboiement retentit et James fut plus que soulagé de ne pas être fou. « Tobby excuse-moi ! » Il s'approcha du lit et souleva le chapeau, pour retrouver un chiot tout apeuré. Le prenant délicatement dans ses bras, il le caressa et l'installa de nouveau sur son lit, où Tobby referma les yeux bien rapidement. S'habillant bien rapidement, James décida d'aller s'ouvrir une bière au salon, accompagné d'une cigarette. Ah ! la cigarette du matin... Ou plutôt du levé serait plus approprié. James se traîna tant bien que mal au salon, bière à la main, cigarette à la bouche, à la recherche désespérée de son briquet. Après avoir fouillé dans toutes les poches de ses vestes et Jeans, il retourna le salon du sol au plafond, jusqu'à le retrouver sous le canapé. Emplit de la joie ultime, il approcha le Saint Graal vers sa bouche et essaya de faire fonctionner son briquet. Bien évidemment, ce briquet, comme tous les autres étaient percés. C'est bien connu ça. Encore heureux que James ne collectionnait pas les briquets, il en aurait certainement un nombre incalculable, qui engendrerait un nombre incalculable de boîtes pour les stocker, ce qui engendrerait un nombre de mètre carré de stockage trop imposant. Bref, re mettant le briquet sous le canapé, comme s'il ne l'avait jamais vu, il sût rapidement vers qui il trouverait porte ouverte et défouloir. Finissant sa bière quasiment d'une traite, il décida qu'une petite visite à l'école primaire s'imposait. Solal terminait les cours aux alentours des 16h30, il ne lui restait plus qu'une toute petite dizaine de minutes pour y arriver. Préférant y aller à pieds, la voiture n'étant pas la meilleure des solution quand on décuvait et qu'on avait prit en guise de jus d'orange une bière, il enfila chapeaux et chaussures avant de filer.

Une fois arrivé à l'école, il décida de se mettre à l'écart de la foule et aperçut au loin, la voiture parfaitement brillante de Solal, qui attendait sagement son conducteur. Souriant, il s'en approcha et essaya de l'ouvrir. Bien évidemment, cette dernière était fermée à clés. Alors, comme à son habitude, James décida de ne pas faire comme tout le monde. Il s'installa bien gentiment sur le capot de la voiture de son meilleur ami et attendit son arrivée imminente, clope au bec et lunettes de soleil vissées sur le nez.
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MessageSujet: Re: Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu...   Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu... EmptyLun 1 Juil 2013 - 16:57




Solal & James


(brothers in arms)
Il y avait des jours où Solal Moran se prenait à rêver d’une journée tranquille. Il se levait, se disait: «cette fois, c’est la bonne». Et il avait tout, tout pour une journée parfaite: une jolie maison dans un quartier sans histoire, une fiancée qui poussait immanquablement un petit bruit de protestation quand il tentait de s’extraire du lit bientôt-conjugal, un joli réveil qui lançait automatiquement la radio et les infos matinales à sept heures. C’était tous les jours la même routine, et il aimait cette routine. Il embrassait le front de Cleo et remontait les draps sur ses épaules. Il quittait le lit, prenait une douche. Il enfilait une chemise, un pull, un jean. Cheveux en vrac, il prenait son (légendaire) petit déjeuner de végétalien psychorigide: jus de pamplemousse issu de l’agriculture biologique, café commerce équitable, lait de soja garanti 100% sans lait de vache, cookies sans gluten amande-quinoa-tournesol. A force, il s’était fait au goût, et il s’était fait à cette routine. Il aimait prendre son temps, regarder par la fenêtre en avalant ses cookies, taquiner son chien qui chaque matin n’attendait que son lever. Il aimait son job, et n’éprouvait aucun agacement à l’idée de rejoindre la cohorte d’enfant dont il avait la charge. C’était son quotidien, il s’y sentait en sécurité - il était un casanier dans l’âme, après tout. Cleo se levait à l’heure où il devait partir, toujours. Elle retenait Pluto par le collier, le chien refusant toujours farouchement de quitter les jambes de son maître. Une, deux gratouilles entre les deux oreilles du molosse, un baiser à sa promise, il attrapait son trousseau de clés, prenait la route.
Il était comme cela, il aimait jouer au jeune premier, bien rangé. Le courrier ne débordait jamais de sa boîte aux lettres. Il conduisait prudemment, lunettes sur le nez. Il laissait l’air du matin s’engouffrer par les fenêtres ouvertes, en écoutant la suite des infos matinales. S’il avait le temps, il fumait une cigarette avant de passer les grilles de l’école de Huntington Beach, tout en tâchant de ne pas être vu par les parents de ses élèves adorés. Et en avant pour une journée de dur labeur. Il aimait pouvoir prévoir ce qui allait lui arriver dans les heures suivante, il aimait éviter les mauvaises surprises. Bon, bien sûr, il y avait toujours un gamin pour balancer des boulettes de papier ou pour tomber malade inopinément - mais ça rentrait encore dans sa marge de tolérance. Il faisait ses cours. Rendait ses copies. Interrogeait deux, trois boucs-émissaires. Jouait à l’adulte responsable pendant les récréations. Et à seize heures trente pétantes, il pensait innocemment pouvoir rentrer chez lui pour vaquer à ses occupations.
Grossière erreur. Il y avait des jours où Solal se prenait à rêver d’une journée tranquille - mais il y avait toujours, toujours un élément perturbateur. Quelqu’un qui venait lui rappeler qu’il n’était pas seul au monde, et que jamais, ô grand jamais, on ne le laisserait être casanier en paix. Tant mieux pour lui, il n’y avait que trois personnes au monde qui se permettaient de le déranger dans sa routine. Heureusement pour ces trois personnes, elles étaient aussi les seules dans cet univers à qui Solal le pardonnait presque aussitôt. Pour la forme, cependant, il prenait toujours un air agacé. Mais au fond, il était tout de même content - parce qu’il aimait ces trois personnes plus que tout au monde. Il s’agissait de sa petite soeur, de sa fiancée, et de son meilleur ami.
Quand il releva la tête ce jour là, au milieu d’une marée vivante d’enfants, ce fut pour voir que sa voiture n’était pas exactement dans l’état où il l’avait laissée en entrant dans l’école. La carrosserie noire avait été entre temps agrémentée d’une protubérance blonde, qui puait la gueule de bois, même à cette distance. Il n’y avait qu’une seule personne pour jouer d’une telle façon les parasites sur sa vieille Ford. Il secoua la tête en signe de désespoir, fit un signe d’au-revoir aux autres professeurs qui quittaient l’établissement, et quitta la foule pour rejoindre son véhicule.
James Bradford, pas au sommet de sa forme. Il portait certes ses lunettes de soleil, dans un espoir de dissimulation, mais on ne la faisait pas à Solal Moran. En plus, son meilleur ami avait beau lui sourire innocemment, il sentait encore un peu la bière. Et une cigarette éteinte - correction: jamais allumée - pendait tristement d’entre ses lèvres. Solal leva ouvertement les yeux au ciel. «Ne me dis pas que tu es venu jusqu’ici pour me demander du feu.» Bien sûr que si, il était venu jusqu’ici pour lui demander du feu - et ce n’était pas le prétexte le plus stupide qu’il ait pris pour venir le voir. Il plongea une main dans sa poche en poussant un long soupir, et finit par en extraire un briquet duquel il alluma la clope de James. Il eut une seconde de réflexion, puis finit par en prendre une lui-même. «Ca ne se fait pas, de traîner devant les écoles comme ça. Les parents d’élève vont finir par penser que je suis ami avec des dangereux pervers.» Il eut un temps de réflexion, puis un léger sourire: «Quoique. Je suis effectivement ami avec un dangereux pervers.» Et pas simplement ami - ils étaient presque des frères, ils avaient grandi ensemble, passaient la moitié de leur temps ensemble, et n’avaient eu qu’une seule et unique dispute de leur vie. James était peut-être un dangereux pervers, mais il était un peu son dangereux pervers. Sans plus de cérémonie, il retira doucement les lunettes de soleil de l’autre homme, et ne put s’empêcher de rire en voyant l’ensemble de son visage. «Toi, tu te payes une sévère gueule de bois.» Il lui aurait bien proposé sa petite recette de grand mère pour lutter contre, mais aurait certainement reçu pour réponse une parfaite moue de dégoût et une remarque sur le fait qu’il ne se nourrissait que de plantes et de graines. Cela dit, ça l’aurait fait rire.
Il n’y avait qu’à ouvrir les yeux - Solal et James ne se ressemblaient en rien. Le premier était là, calme et détaché, le gendre idéal, plein de principes et de dignité. Le deuxième n’avait aucun scrupule à se vautrer sur un capot de voiture pour attendre qu’on vienne lui allumer sa clope, et tant pis s’il était encore en mode «lendemain de soirée», et que ça se voyait. Et pourtant, cette apparition inopinée ne dérangeait pas plus que ça le jeune instituteur. Ils étaient frères de coeur, toujours inséparables - et c’était chose bien plus importante encore que sa sacrosainte routine.

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MessageSujet: Re: Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu...   Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu... EmptyMer 17 Juil 2013 - 0:10

Assis sur le capot noir de la voiture de son meilleur ami, James observait par dessus ses lunettes de soleil, les parents venant chercher leurs enfants. Le jeune homme avait toujours adoré prendre les gens en photos. Capturer leurs états-d'âmes, l'émotion du moment, et ainsi la préserver pour toujours. James se moquait bien éperdument de savoir que beaucoup de personnes avait le moral dans les chaussettes. Il savait très bien que le monde dans lequel ils vivaient n'était pas tout rose. Pour lui, c'était une aubaine. Son travail était pré-mâché et donnait là un résultat plus que parfait. Ce que James appréciait surtout dans ces moments-là, c'était les contrastes. Voir une femme au foyer qui au demeurant à tout pour être heureuse, se lâcher complètement, se pensant seule. Ce contraste où les apparences parfaites cachent une misère bien pire que le manque d'argent et où un sans-abri vous offrira pour une photo le sourire le plus franc que vous n'ayez jamais vu, celui qui vient du cœur. Monsieur Bradford aimait à photographier ces contrastes et les immortaliser sur pellicules. Et ce qui le dérangeait, c'était que la plupart des gens qu'il croisait contenaient leurs émotions et jouaient avec les apparences. C'était le seul défaut que James pouvait faire à Huntington Beach et qu'il se permettait également de faire sur sa ville natale. Le paraître était trop important pour que les gens se permettent d'être vraiment eux-mêmes. Il n'aimait pas ce masque d'hypocrisie qu'ils maniaient à la perfection et qui l'empêchait de mener à bien ses photos. Les figer à l'age où la photo a été prise était pour lui quelque chose d'excitant et de gratifiant, donnant ainsi à toutes ces personnes une beauté et derrière cette beauté leur inventer toute une vie, toute une histoire. A l'instant même, il n'avait qu'une envie, celle de retourner chez lui et de récupérer son appareil photo. Le seul petit soucis était qu'il n'avait en aucun cas le désir de passer pour un pervers sexuel. Les dérives et les mal-entendus étaient si importants à cette époque, qu'il valait mieux prévenir que guérir. James essaya donc de calmer cette pulsion et pensa à la clope qu'il allait bientôt fumer et déguster. La cigarette était la seconde étape d'un petit-déjeuner à la Bradford. Surtout lors d'un lendemain de soirée. Avaler juste du superficiel, du superflus et surtout, ne pas se prendre la tête. Aujourd'hui, sa tête était assez prise comme ça par l'alcool pour que James se permette de sortir un verre, un bol et se faire sa petite concoction. De toute façon, ça n'avait jamais été pour lui, les petits-déjeuners de famille, avec croissant le dimanche et la confiture de mamie...
La voix familière de son meilleur ami le sortit de ses pensées. Elle eut pour effet de le faire sourire instantanément, comme elle avait toujours fait depuis leur plus tendre enfance. Au moins il pouvait se vanter de connaître ses amis d'enfance et notamment Solal sur le bout des doigts. Il ne lui fallait guère de temps pour comprendre l'état d’âme de ses amis de toujours. « Ne me dis pas que tu es venu jusqu’ici pour me demander du feu. » « Et bien figures toi que si. Il se trouve que lorsque je me suis réveillé... (James regarda sa montre) il y a une quarantaine de minutes environ, j'ai voulu fumer. Mais et tu ne me croiras pas, je ne trouvais plus mon briquet. Lorsque je l'ai retrouvé, sous le canapé,  il ne marchait plus. Alors je l'ai remit à sa place. » James avait raconté sa péripétie avec tant d'énergie, qu'elle en serait presque devenue palpitante. En tous les cas, elle fut assez intéressante, pour que Solal soit prit de pitié et allume la clope de son ami. « Merci... » « Ça ne se fait pas, de traîner devant les écoles comme ça. Les parents d’élèves vont finir par penser que je suis ami avec des dangereux pervers. » « Solal... ! » Prononça James avec une pointe d'agacement dans la voix. « Est-ce que j'ai une tête de dangereux pervers ? » Il observa Solal de derrière ses verres teintés. « Pas le bon jour je sais... Tais toi je sais ce que tu vas dire. Que ce n'est jamais le bon jour et que je devrais faire plus attention à moi bla bla... » « Quoique. Je suis effectivement ami avec un dangereux pervers. » Alors que James levait les yeux au ciel, Solal fit un mouvement vers ses lunettes et les lui enleva. « Toi, tu te payes une sévère gueule de bois. » James se leva du capot. Voyant son ami de toujours s'allumer une cigarette, il s'offusqua bien ouvertement. « Comment ça Solal Moran s'allume une clope sur le parking de son école ? Là où il y a tous ses petits élèves avec leurs parents ? Vous me décevez monsieur l’instituteur... » Il passa sa main dans les cheveux et récupéra ses lunettes qu'il remit sur son nez. « Bon comment va Cleo ? Elle travaille aujourd'hui ? » Cleo avait un magasin de décoration, son propre magasin, qu'elle gérait à la perfection. Qui plus est, ce dernier marchait plutôt bien, à son plus grand bonheur. « Les affaires ça va ? » James s'aperçut que certains parents venaient dans leur direction en compagnie de leurs enfants. « Bon on devrait bouger non ? On ne sait jamais... Ça pourrait faire peur aux parents de se dire que dans quelques années, tous ces petits bambins auront la même gueule de bois, une clope au bec... Qu'ils me ressembleront quoi. Qu'ils ne seront pas aussi propres que leur cher maître d'école. » James se mit à rire.
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MessageSujet: Re: Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu...   Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu... EmptyJeu 18 Juil 2013 - 19:35




Solal & James


(brothers in arms)
Quiconque ne les connaissant pas aurait pu croire que James exploitait allègrement Solal, et ce à longueur de journée. Dès qu’il avait besoin de quelque chose, même si cette chose était profondément stupide, superflue, et que le timing était mauvais, il venait voir Solal. Même pour un briquet. Même pour un décapsuleur, parfois. Et il ne comptait même pas le nombre de fois où lui avait demandé du sel. Mais ce n’était pas de l’exploitation. C’aurait été une vision extrêmement naïve du lien qui existait entre eux. Au lycée, surtout, la plupart des gens pensaient ça - il y avait d’un côté le grand blond radieux, star locale, très «hé-poupée-viens-voir-mes-muscles». De l’autre, Solal, ex-champion d’échec, myope, plus mince, introverti. Les conclusions étaient vite tirées - il était nécessairement le larbin de James. Sauf que non. En réalité, le rapport était presque inversé. Il n’exploitait pas James, bien sûr qu’il ne l’exploitait pas - mais les incessantes requêtes de son meilleur ami étaient plutôt des prétextes pour débarquer chez lui. Solal était par nature casanier, farouchement indépendant et un peu trop calme - il ne cherchait pas le contact. James le faisait simplement pour deux. Et tant pis, si pour cela il devait avoir l’air d’un assisté de première ou d’un dangereux tyran - ce n’était pas comme si Solal allait lui en tenir rigueur.
Ils se complétaient. Il y avait le calme et responsable aîné des Moran. Et il y avait James. James, qui prenait les risques pour deux et savourait jour après jour son train de vie chaotique. James qui s’était levé il y a quarante minutes - alors que Solal terminait sa journée -, et qui n’avait apparemment pas intégré que pour pallier au manque de briquet, on peut aussi en acheter des nouveaux. «Tu sais que ça ne justifie rien du tout, ton explication? Tu serais un de mes élèves, tu aurais une sale note...». Il aurait adoré, cela dit, avec James comme élève. Il n’aurait sûrement pas été studieux, il n’aurait sûrement pas été supportable, mais au moins il aurait mis une bonne ambiance. De quoi meubler les longues journées d’enseignement. Quoique... il aurait probablement été du genre à soulever les jupes des filles, à lancer des batailles inopinées de boules de papier, voire même à cracher de l’encre sur le dos de son instituteur. Il était énergique, mais il avait aussi une vision de l’ordre bien à lui. Et une insouciance notable. Et pourtant, il se sentit autorisé à le juger quand il alluma une cigarette à son tour. Un très léger sourire néanmoins aux lèvres, Solal haussa un sourcil. «Dit-il. Je te rappelle que c’est moi, l’adulte responsable de nous deux». En partie parce qu’il avait un an de plus que son meilleur ami - mais aussi, et surtout, parce qu’il était le seul à avoir le sens des responsabilités en toutes circonstances. «On est assez loin pour qu’ils me voient pas. Et avec la tête que tu as aujourd’hui, je pense plutôt qu’ils seront plus occupés à te regarder toi qu’à se rendre compte que c’est l’instituteur qui est en train de s’encrasser les poumons». Une chose qu’il ne faisait qu’occasionnellement, en plus. Il n’était qu’un homme, il avait le droit de craquer un peu pour de la nicotine, de temps à autres. Surtout quand son meilleur ami et son admirable gueule de bois étaient là pour détourner efficacement l’attention.
Sur le coup il ne s’en rendait pas toujours compte, mais son travail avait quelque chose d’épuisant. Il devait être là, alerte, à chaque seconde. Faire attention que les élèves suivent bien. Qu’ils ne soient pas dissipés. Même aux récréations, faire attention que rien ne dégénère. Alors à la fin de la journée, il avait envie de se laisser aller à des discussions sans prise de tête, à son quotidien. Il était heureux de voir James. James était une distraction. Et il lui apportait son lot salvateur de questions non-capitales. Il n’avait pas à être alerte, à faire attention à chaque mot qu’il prononçait, à chacun de ses gestes - il savait que James, quoi qu’il arrive, l’accepterait entier et ne le jugerait pas. C’était... oui, vraiment reposant. «Cleo va bien. Elle travaille aujourd’hui, oui. Elle travaille beaucoup en ce moment, je crois que c’est un moyen de fuir Rose et les préparatifs du mariage. J’ai le regret de t’annoncer que ça va être l’évènement de l’année...». Il n’était pas du genre expansif, Cleo non plus d’ailleurs. Ils avaient simplement hâte d’être unis, d’être mari et femme - sauf que sa petite soeur avait décrété que ce mariage allait rester dans les mémoires de l’Etat entier. Du coup... la totale. Les fleurs. La haie d’honneur. Les colombes. La pièce montée. Et à chaque élément qui s’ajoutait, il résistait à l’envie pressante de lever les yeux au ciel. Si cela n’avait tenu qu’à lui, il se serait parfaitement contenté d’une cérémonie minimaliste. Du coup, il se terrait chez lui. Et il y faisait le mort, quand sa petite soeur débarquait avec des catalogues et des magazines pour futur mariés. Il adorait sa soeur. Mais elle tenait un peu trop à ce mariage. Sa maison était devenue synonyme de sécurité et d’harmonie heureuse avec sa future femme - loin des froufrous, de la dentelle et des gâteaux à la crème. D’ailleurs, le monde entier considérait sa maison comme synonyme de sécurité et d’harmonie. Même James. Qui, bien qu’il ait déjà obtenu ce qu’il voulait de Solal - son briquet -, manifestait maintenant, quoique indirectement, le désir d’aller s’y terrer aussi sous un prétexte fumeux. «Quelle subtile façon de t’inviter chez moi», ne put-il s’empêcher de remarquer avec un léger sourire. Presque admirateur. Très moqueur. «Cela dit, avec un peu de chance et beaucoup de manipulation, peut-être que j’arriverai à te faire décider à ma place si je dois porter une cravate ou un noeud papillon. Allez. On file.». Ce n’était pas tant qu’il n’arrivait pas à faire un choix - c’était surtout qu’il n’en avait rien à faire. Il fit un léger mouvement de tête vers la portière de la voiture. «Tu veux bien te lever de mon capot et aller t’assoir là où les gens civilisés vont s’assoir? Tu peux même fumer à l’intérieur de la voiture.» Chose qu’il aurait fait sans sa permission, d’ailleurs. Solal parvint enfin à se saisir de ses clés, déverrouilla la porte de la vieille Ford, s’installa au volant. Il prit le temps de s’étirer, fit craquer sa nuque - bon sang, ces maudits gamins, ils l’avaient vraiment épuisé. Petits cons. 300 jours par an, il les adorait. Les 65 autres, ils lui tapaient sérieusement sur le système - aujourd’hui, leurs parents avaient dû les gaver de sucre exprès avant pour qu’ils puissent fatiguer leur professeur. Quand il sortit de ses pensées, James avait enfin quitté son perchoir et prenait place à ses côtés. Il leva la tête vers lui, alors qu’il mettait le contact et, en prévision, ouvrait le cendrier et les deux fenêtres: «Vas-y, raconte moi ta nuit de folie. Combien de litres de bière de plus que ce que je suis capable d’absorber en un mois?»


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MessageSujet: Re: Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu...   Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu... EmptyLun 5 Aoû 2013 - 18:35

« Tu sais que ça ne justifie rien du tout, ton explication ? Tu serais un de mes élèves, tu aurais une sale note... » James ne put s'empêcher de rire. Il était vrai que son explication sentait la vieille excuse bidon de lycéen en panne d'inspiration. Et pourtant, son récit n'était que stricte vérité. « Moi ton élève ? Tu ne l'aurais pas supporté. » Il est vrai que jamais Solal et James n'avaient été dans la même classe ensemble. James étant plus jeune d'un an, il n'avait pu montrer à son meilleur ami toute l'ampleur du sérieux qu'il mettait en œuvre pour justement, ne pas être sérieux. « Soit dit en passant, je suis persuadé que j'aurai adoré t'embêter cher Solal. Ma cible favorite. » James offrit à son ami d'enfance un sourire légèrement diabolique. « Tu n'as jamais pu véritablement me voir à l’œuvre, mais je ne doute pas que tu imagines le personnage que j'ai pu être en cours. » Toutefois, les deux jeunes gens auraient pu tout à fait avoir usés les bancs de l'école ensemble. L’intelligence de James était assez développée voire plus, pour avoir l'occasion de sauter une classe. Néanmoins, sa fainéantise lui ferma toutes les portes d'un avenir radieux. Certainement parce que James se contrefichait de cette règle d'or mis en avant par les États-Unis d'Amérique. Avoir la meilleure des carrières, la famille la plus unit, les enfants les plus beaux et la maison la plus cher du quartier. Lui, qui avait eu de la part de ses parents, une éducation plutôt à contre-sens de la « normalité », n'avait jamais au grand jamais était robotisé comme le voudrait la société actuelle. Cette société que détestait tant James et qu'il faisait tout pour ne pas suivre, tel un mouton... Il était même plutôt fière de cultiver un mode de vie à l'inverse de cette dernière et de la caresser dans le sens inverse des poils. Il avait toujours eu ce goût du défi, de l'auto-dérision et surtout du grincement de dents qu'il donnait aux autres. Il se moquait éperdument de ne pas rentrer dans ce que les gens normaux appellent « le monde des adultes ». Si le monde des grands c'était avoir des soucis, autant le laissait aux autres ce monde tout pourri. Personne ne se permettait de lui faire le moindre reproche là-dessus. Les seules personnes susceptibles et aptes à le faire étaient ses amis d'enfance, qui connaissant très bien James, pouvaient ainsi se permettre de le faire. Le jeune Bradford savait que ces reproches n'en étaient pas réellement des vrais. Ils étaient plus lancés pour l'aider que pour un quelconque rabaissement. Et même si James ne pouvait s'empêcher de jouer à James, avec eux, au fond, ces conseils il les écoutait. Daignant ne rien entendre, il les gardait en lui et souvent, lorsqu'il était seul ou dans un moment de doute, les voix de ses amis resurgissaient et il méditait leurs dires avec beaucoup de sérieux. Il les appliquait, quelques fois, tout du moins pour un laps de temps bien précis, mais jamais il ne se permettrait de les trouver obsolètes. « Ça me fait penser que j'aimerai tant te voir à l’œuvre avec tes élèves. Il y en a forcément qui essaye de te dompter non ? Mais peut-on réellement dompter Solal Moran ? » James venait de poser cette question sur un ton plutôt sérieux, menant même à la réflexion, comme s'il s'agissait d'une question existentielle, où seul les grands de ce monde pourrait trouver une réponse. Monsieur Bradford avait toujours eu un petit faible pour la mise en scène et pour aggraver des situations qui au départ étaient plus que banales. Il aimait à rendre sa vie et celle des autres plus palpitantes qu'elles ne l'étaient. « Dit-il. Je te rappelle que c’est moi, l’adulte responsable de nous deux. » « Ah ! Mais je n'ai jamais dis le contraire cher ami. Jamais... » James tira sur sa clope tout en regardant Solal dans les yeux. « Je peux l'être quand je le veux. Mais à quoi bon se compliquer la vie ? Tu connais mon opinion sur ce mode de vie dont je ne veux pas. Ce n'est qu'un choix Solal. Si je le voulais, je pourrais te paraître complètement nul et chiant à souhait. Avoue que ça te plaît d'avoir un ami de mon genre. Quelqu'un qui te sorte de cette routine que tu crois aimer. Si tu l'aimais tant, tu ne me supporterais pas le moins du monde. » Quelques fois et sans crier gare, James revêtait un costume qui ne lui allait pas du tout et pourtant toutes ces choses sérieuses qu'il sortait, étaient réfléchies et vraies. Elles étaient plutôt rares et cela faisait leur beauté et leur sérieux. Quiconque commençait à connaître James savait que dans ces moments-là, il était assez compliqué de le contredire, tant la surprise coupé la parole aux gens et tant il n'y avait rien à dire. Encore un point que James avait développé avec les années. Surprendre son prochain lorsqu'il s'y attend le moins. « On dit que les contraires s'attirent. Je pense qu'ils ne s'attirent qu'à un certain degré. Après tout qui s'entend réellement avec quelqu'un qui ne lui correspond pas du tout ? Tu as besoin de mon côté « sauvage » Solal. Car tu aimes ce côté un peu décalé que je peux offrir à ta vie et pour ma part j'ai parfois besoin de ton sérieux et de ton calme pour me poser. Personne n'est complètement noir ou complètement blanc. Tes paroles m'ont souvent arrêtées par le passé et j'ai échappé à de belles frayeurs. Mais toi, tu te ferai chier sans moi. » James et sa franchise à toute épreuve. « Au fond j'ai un petit côté Solal et casanier et toi un petit côté James casse-cou. Sans ça, on se détesterait. » Était-ce logique pour tout le monde ? Peut-être pas, mais James s'en foutait comme de sa première paire de chaussettes. C'était sa vérité et seul ça comptait pour lui. Et d'un coup d'un seul, James était redevenu James. Celui qui venait de se réveiller il y a quarante minutes et qui décuvait assis sur le capot d'une voiture. « Et cleo alors ? » « Cleo va bien. Elle travaille aujourd’hui, oui. Elle travaille beaucoup en ce moment, je crois que c’est un moyen de fuir Rose et les préparatifs du mariage. J’ai le regret de t’annoncer que ça va être l’événement de l’année... » Se mettant à rire, il ne put empêcher ces quelques mots de sortir. « L’événement de l'année ? Avec ta sœur ça sera l’événement de la décennie. » Et là il se tût, tout du moins au sujet de Rose Moran. Il n'aimait guère parler de la sœur de Solal face à lui. Il se savait fautif d'un événement qui l'avait fait tout autant souffrir que Rose et ne désirait en aucun cas mettre le feu aux poudres. « Quelle subtile façon de t’inviter chez moi. Cela dit, avec un peu de chance et beaucoup de manipulation, peut-être que j’arriverai à te faire décider à ma place si je dois porter une cravate ou un nœud papillon. Allez. On file. » Soupirant et sans le cacher, il ne pouvait cependant par dire non à son ami. D'autant plus que ce jour là, il voulait se montrer responsable. « Tu veux bien te lever de mon capot et aller t’asseoir là où les gens civilisés vont s’asseoir? Tu peux même fumer à l’intérieur de la voiture. » Souriant de toutes ses dents, James alla s'installer aux côtés de son ami. « Vas-y, raconte moi ta nuit de folie. Combien de litres de bière de plus que ce que je suis capable d’absorber en un mois ? » « Ah ! Ce n'est pas tant ça, enfin si mais l'ambiance fait que tu consommes plus que tu ne devrais. Tu rentres dans ce cercle où tu parles à truc ensuite à machin, bidule chose t'offre un verre, tu te sens obligé de lui rendre l'appareil et ainsi de suite. Tu sais comment c'est. Alors forcément je n'ai pas compté. Mais tout ce que je peux te dire, mis à part cette gueule de bois c'est que je me souviens de toute ma soirée. Tu m'as connu plus touché que ça Solal. Soit fière, tes conseils portent leur fruit. Je deviens soft. » James partit d'un éclat de rire et le bout de sa cigarette devint rouge. « Alcool, cigarettes, rencontres, filles mais pas bagarre pour une fois. Je deviens sage... Trop sage. Enfin faut dire hier soir j'étais censé bosser. J'étais pas invité à la soirée. Je devais faire des photos. A un moment j'ai arrêté. Et puis merde hein. C'est une torture que de me foutre ça sous le nez. Les photos n'étaient que meilleures par la suite. Beaucoup plus... Sncères. Moins figées, moins... Professionnelles.»
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MessageSujet: Re: Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu...   Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu... EmptyDim 18 Aoû 2013 - 18:37




Solal & James


(brothers in arms)
 La plupart des gens se moquaient de Solal, de son rythme de vie, de son attachement à ses petites habitudes, à son chez-lui, à son existence rangée. C’avait à voir avec son éducation. Stricte. Avec les valeurs de sa famille, aussi. Et peut-être un peu avec des années passées à étudier, à fouiner dans des livres, à se passionner pour l’apprentissage et le bonheur paisible, égal, qu’il arrivait à trouver une fois dans la solitude. Alors, très vite, on se mettait à penser qu’il était introverti. Inadapté socialement. Probablement bizarre. Alors qu’il avait tout bonnement trouvé un moyen bien à lui de ne jamais s’ennuyer et d’être toujours capable d’être heureux, seul ou accompagné.
C’était une question d’équilibre. Seul, il s’enfermait dans son petit monde, confortable, son monde de radieuse paix intérieure. Mais il était aussi capable de s’ouvrir aux autres lorsque cela était nécessaire - et en tête de ces «autres» se tenaient Rose, Cleo et James.  Il considérait que tout allait bien dans sa vie, qu’il pouvait se sentir bien en toutes circonstances. Il chérissait les deux parts de son existence. Cela lui donnait une personnalité assez unique dans son genre - avec ce côté indépendant qui persistait toujours, une solide structure d’habitudes, un goût de la solitude, et pourtant une capacité à se laisser aller lorsqu’il se sentait entouré des bonnes personnes. Le gentil bon élève des années lycée avait évolué pour devenir un homme sain et apaisé, se plaisait-il à penser. James, lui... était un poil moins apaisé. Il ne pouvait être heureux qu’une fois sur deux, la fois où il était accompagné. Seul, il était insupportable. Et c’était peut-être pour cela qu’il apparaissait systématiquement auprès de Solal et se mettait à parler, parler, parler pour ne jamais, ô grand jamais se sentir seul - peut-être même qu’il lui enviait sa capacité à trouver l’équilibre. Tout ça, Solal le savait parfaitement.
Il ne put s’empêcher de rire un peu lorsque son meilleur ami évoqua l’élève qu’il avait pu être en cours. Bien sûr, il ne pouvait que l’imaginer - parce que après tout ils n’avaient pas le même âge -, mais quand il y songeait il ne pouvait s’empêcher d’avoir l’impression que la chose avait été haute en couleur. Peut-être même qu’il aurait craqué. Peut-être même que James était la seule personne au monde qui aurait pu le faire tomber dans une crise de nerfs. Mais il y avait échappé... Alors quand il lui demanda si des élèves tentaient de le dompter, il eut un bref lever de sourcil, il pencha la tête, et d’un ton entendu lui dit: «Personne ne me dompte. Effectivement. C’est moi le grand manitou dans cette histoire. Et s’il y en a qui m’ont déjà résisté... je pense que même toi tu seras jamais capable de retrouver leurs cadavres». Non, ceci n’était pas du tout une menace déguisée si jamais James avait l’idée saugrenue de foutre en l’air son mariage en se battant, en vidant à lui tout seul la réserve de champagne, en draguant l’intégralité des demoiselles d’honneur et des invitées, voire même en faisant les trois en même temps. 
En réponse, James se lança dans un gros discours sur ses choix de vie. Et quelque chose sur les opposés qui s’attiraient, et des parts d’eux qu’ils avaient en commun, tout ça tout ça. Solal le regardait avec un air perplexe, tout en fumant tranquillement. Dans une certaine mesure, il adhérait à la théorie de James - s’il avait vraiment dû chipoter, il aurait pu souligner le fait qu’à l’origine ils n’avaient vraiment rien à voir et que ces différences n’étaient nées que du fait qu’ils avaient passé toute leur vie ensemble, à être amis. Honnêtement, une part de Solal pensait qu’ils avaient surtout déteint l’un sur l’autre. C’était de passer leur temps collé l’un à l’autre. Même physiquement, ils avaient fini par adopter les attitudes de l’un et de l’autre. Mettez-les côte à côte, regardez-les vivre, et vous y trouverez des éléments communs. Des façons de sourire. De parler. Des tics. Des manies. Peut-être même aussi une façon de se tenir et de se déplacer. Ils étaient devenus comme des frères... mais par habitude à défaut que ce soit par le sang. Et comme de véritables frères, ils partageaient tout, et ce depuis des années. La preuve? Ils allaient se tenir côte à côte devant l’autel, marié et témoin, alors qu’il allait enfin épouser la seule et unique femme de sa vie. Ils étaient la famille qu’ils avaient bien voulu adopter & s’inventer. Même si à l’origine ils n’avaient rien à voir - comme le yin et le yang, un peu. Le blond extraverti et le brun introverti. Limite caricatural.

Il avait d’ailleurs posé la question fatidique. Celle qui mettait le doigt sur toutes leurs grandes différences, et qui montraient bien qu’ils avaient fondamentalement des hobbies et des vies opposées. Cette question, c’était (plus ou moins) le légendaire: «Et toi, t’as fait quoi hier soir?», quoi qu’il l’ait cette fois-ci formulée légèrement différemment. Bref. Il était sur le point de mettre le contact, mais à la place il resta à regarder James avec des yeux ronds. «Et bah putain.», ne put-il s’empêcher de laisser tomber à la fin du discours - même s’il n’était pas d’ordinaire quelqu’un de particulièrement vulgaire. «Toujours prêt à se sacrifier pour son travail, à ce que je vois?» Parce que, ce qu’il avait surtout remarqué, c’est que l’autre homme prenait bien soin de justifier le fait qu’il s’était mis une caisse par le sacrosaint argument du travail. Pour un peu, il aurait soupiré d’un air (faussement) agacé. «Mais félicitations, tu as été capable de te lever ce matin! Donc oui, mes conseils portent un tant soit peu leurs fruits, effectivement. Bravo. Tu seras bientôt un homme, mon fils.» Et sur cette citation approximative de Kipling, il parvint enfin à démarrer sa voiture, ajusta ses lunettes, et entama le trajet qui menait jusqu’à chez lui - chargé de son parasite préféré, j’ai nommé James Bradford.
«Au fait», ajouta-t-il après à peine quelques secondes de silence: «Si tu as envie de vomir, on sait jamais avec ta gueule de bois et avec l’état des suspensions de cette voiture, essaye de prévenir un poil à l’avance, qu’on s’arrête. Non parce que sinon c’est toi qui nettoie. Tout seul. Compte pas sur moi.» Il se tourna vers lui, même une seconde, et lui fit un clin d’oeil. Quoi? Il le taquinait. C’est bien qu’il était au moins un petit peu heureux de le voir. 


© charney

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MessageSujet: Re: Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu...   Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu... EmptyVen 4 Oct 2013 - 23:36

James ne comptait plus le nombre de fois où on l'avait trouvé cool, où qu'on lui avait clairement dit qu'il l'était. Et à chaque fois c'était la même scène. Il souriait et ne se faisait pas prier pour l'être davantage. C'était là sa réaction à un compliment certes simple, mais toujours gratifiant et efficace. Néanmoins, combien de fois s'était-il avoué à lui-même que ce comportement n'était pas bon à avoir en toutes circonstances ? Nombre de fois cet éloge avait raisonné dans sa tête, pour se transformer tout doucement en un silencieux cri de douleur. Monsieur Bradford avait toujours appréciait le fait d'être considéré comme le fêtard, celui qui met l'ambiance, le bon pote quoi. C'était tout lui après tout. Mais personne, mis à part Solal, Cleo et Rose ne l'avait vu autrement. Pour les autres, comme il aimait à les appeler, il devait être là pour chauffer les soirées et pour faire rire la compagnie. Il n'était en aucun cas celui qu'on appelle en cas de coup dur ou à qui on vient demander un renseignement quelconque sur un sujet quelconque. Il se donnait l'impression d'être celui qu'on jette lorsqu'on en a fini avec sa petite personne. Et jamais au grand jamais il n'avait montré à qui que ce soit cette souffrance car il n'avait pas trouvé préférable de le faire. L'amitié de ses amis d'enfance lui suffisait à être heureux en toutes circonstances. Toutefois, ce sentiment avait prit la forme d'une mauvaise herbe, qu'on s'obstine à arracher, mais qui revient plus forte avec le temps. Il s'évertuait à l'oublier et à la détester parfois, croyant bêtement que la haine arrivait à tout détruire. Mais le problème majeur, c'est qu'il n'avait en aucun cas changé avec le temps. Ce personnage qu'il était devenu en grandissant lui collait trop à la peau pour devenir quelqu'un d'autre. Et quand bien même James aurait fait tous les efforts du monde pour changer, tout le monde en aurait été surpris. Même ses amis d'enfance (et c'était peut-être la seule chose qui le faisait souffrir chez eux), ne pouvaient pas penser qu'un jour, le jeune homme puisse devenir quelqu'un de bien, respectable, avec la tête sur les épaules et les pieds sur terre. Pour la société, James était cet éternel adolescent, qui vit au jour le jour, sans se soucier de beaucoup de choses. Pourtant, à d'innombrables reprises, il avait essayé de se montrer sous un nouveau jour. Mais à chaque fois, ça avait toujours était la même chose. Prise de fou rire, parce que ce rôle là ne lui allait pas du tout ou qu'on pensait tout simplement qu'il faisait le con. Alors il s'était résigné à être droit et digne de confiance. Il avait continué sur sa lancée et l'homme stable qu'il aurait pu devenir, se tût dans ce corps qui ne voulait pas grandir. Et c'est comme ça qu'il avait vu s'en aller Rose. Tout du moins qu'il l'avait quitté. C'était là son seul geste réfléchi, mais personne ne l'avait vu de la sorte. Trahit par les apparences, personne n'avait pensé au fait que James la quittait pour ne pas qu'elle ai à souffrir de vivre éternellement avec un adolescent sans grands scrupules.

Bien rapidement arriva les questions intéressées du genre "qu'est-ce que tu as foutu hier soir pour être dans cet état ?" et les réponses se voulurent forcément fleuries. « Et bah putain. » Malgré les quelques années d'amitié qu'il commençait à avoir avec Solal, James ne pouvait s'empêcher d'être surpris à chaque fois que son ami utilisait un tel langage. Langage, que James Bradford s'était approprié avec le temps. C'était lui le vulgaire de la bande, qui ne contrôlait jamais ses émotions. Monsieur Moran lui, s'était le calme, le posé, le tout doux, sans un mot plus haut que l'autre. Mais James savait qu'en sa compagnie, Solal était légèrement différent. Était-ce une bonne chose ? Il grimaça à la venue de cette question, car en aucun cas, il n'avait envie d'être une mauvaise fréquentation pour son ami d'enfance même en sachant que c'était un grand garçon, capable de se maîtriser et de savoir ce qui était bien ou pas. « Toujours prêt à se sacrifier pour son travail, à ce que je vois? » « Professionnel jusqu'au bout des ongles. » Lança James avec ironie.

« Au fait. » James tourna son visage vers son ami d'enfance alors qu'il était en train de recracher la fumée de sa cigarette. Se sortant de ses pensées, il fronça les sourcils, se demandant bien ce que Solal allait lui apprendre. « Si tu as envie de vomir, on sait jamais avec ta gueule de bois et avec l’état des suspensions de cette voiture, essaye de prévenir un poil à l’avance, qu’on s’arrête. » Soupirant plus par ironie que par agacement, le jeune homme répondit. « Parce que tu m'as déjà vu vomir peut-être ? » Dans ses souvenirs, qui étaient certes très flous, parfois complètements opaques, Monsieur Bradford ne se voyait pas vomir. Il était du genre à très bien tenir l'alcool. Tout du moins maintenant. Mais fut un temps, cette époque où il n'était encore qu'une fillette niveau alcool, cela avait était pour lui un florilège de nausées et de trous de mémoire sans fin. « Tu n'as aucun soucis à te faire avec ça. J'ai décuvé depuis hier soir. Tout du moins je suis en train... » « Non parce que sinon c’est toi qui nettoie. Tout seul. Compte pas sur moi. » Rigolant légèrement, James lui donna une tape bien masculine sur l'épaule. « Ta voiture est en sécurité avec moi. T'inquiètes. » Souriant légèrement, il ne put s'empêcher de rire gaiement cette fois-ci. Il s'imaginait déjà la réaction fleurie de son ami. « Toujours supprimé le mal par le mal. Je me suis pris une bière en guise de jus d'orange tout à l'heure. » Alala c'était impressionnant de se dire à quel point James connaissait Solal... Et vice versa. C'était comme s'ils s'étaient fait mutuellement. Pensée plutôt étrange cela dit...  Il aurait pu répondre à la place de Solal, tant ses réactions lui étaient devenu familières avec le temps.
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MessageSujet: Re: Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu...   Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu... EmptyLun 11 Nov 2013 - 4:42




Solal & James


(brothers in arms)
 Honnêtement, l’instinct de survie le plus élémentaire aurait dû pousser Solal à fuir. A laisser James sur le bord de la route et à partir en courant pour ne plus jamais, jamais le revoir. Surprenant? Non, pas vraiment. C’était juste que le mariage avançait à grands pas. Le Mariage avec un grand M, oui. Depuis qu’ils avaient eu le malheur d’annoncer leurs fiançailles, les deux tourtereaux n’avaient plus vraiment une minute à eux - le monde entier semblait s’être arrêté de tourner, pour se concentrer uniquement autour de leurs deux petites personnes et l’évènement à venir. James n’était pas le plus violent et le plus invasif dans ce domaine - la palme revenait bien évidemment à Rose, sa petite soeur, qui avait décrété que rien n’était plus important que de harceler son grand frère jusqu’au grand jour. Et puis il y avait James. Non, bien sûr, James ne le harcelait pas avec des compositions florales - putain, vision dérangeante, vision dérangeante. Il ne lui viendrait probablement même pas à l’esprit de se renseigner sur la couleur de la cravate de son meilleur ami histoire de s’y accorder avant que Rose ne vienne lui poser la question. Mais il était nerveux.  Il avait des raisons - garçon d’honneur, on avait vu moins stressant comme rôle à tenir lors d’un mariage. Mais Solal pouvait le voir d’autant mieux que d’ordinaire la nervosité n’était l’émotion prédominante de son meilleur ami. Et quand James avait le malheur de ne pas profiter de sacrosainte insouciance, il parlait encore plus que d’ordinaire, trouvait des prétextes foireux pour venir le voir encore plus souvent que d’ordinaire. Sérieusement? Il n’avait plus de feu? Solal savait  pertinemment qu’il y avait un tabac à côté de chez lui - et il se demandait même si cela n’avait pas été un facteur majeur dans le choix de son logement. De fait, il n’avait plus une seconde pour respirer. Mais voilà. Même quand l’instinct de survie le plus élémentaire lui hurlait de fuir, il ne le pouvait pas. Pas parce qu’il était poli - ce n’était pas parce qu’il était poli qu’il était aussi incapable de dire aux gens d’aller voir ailleurs s’il y était. Mais parce que la présence de James était comme celle d’une autre moitié de lui-même. Naturelle. Pour la même raison, et même si son meilleur ami décidait de se laisser aller à toute la nervosité du monde, il ne regretterait jamais de l’avoir choisi comme témoin. C’avait été naturel. Il n’avait même pas réfléchi. Avant même de demander Cleo en mariage, il avait parlé à James de son projet - parce que rien, rien d’important ne se faisait dans sa vie sans qu’il n’ait pu en parler auparavant à James. Dès ce moment là, il avait été très clair pour lui que ce serait avec ce type là qu’il attendrait devant l’autel que le rejoigne la femme de sa vie. Oui, c’avait été naturel. Totalement naturel.
« Toujours supprimer le mal par le mal. Je me suis pris une bière en guise de jus d'orange tout à l'heure. » Alors qu’il pensait à ses belles certitudes et à son amour indéfectible pour l’autre homme, il ne put s’empêcher de hausser un sourcil à l’écoute de cette phrase. D’accord. Là il pouvait se permettre d’être au moins un tout petit peu inquiet - même s’il espérait déjà connaître la réponse à la question qu’il s’apprêtait à poser: « Rassure-moi. Tu ne vas pas suivre ce genre de logique le jour de mon mariage, n’est-ce-pas? » Non, bien sûr que non. James pouvait parfois apparaître un peu insouciant, à toujours prendre les choses à la légère, à toujours rire, mais Solal le connaissait assez bien pour savoir qu’il avait bel et bien quelques onces de bon sens. Bien cachées sous l’âme et le corps de celui qui incarnait le plus grand fêtard de son entourage. « Au passage, je dois te faire le topo obligatoire. Ce n'est pas bien, blablabla. Tu ferais mieux de t’hydrater, blablabla. Tu as dormi au moins, blablabla? ». Oui, blablabla. Parce qu’il savait pertinemment que même s’il avait pris la peine de remplir ces cases de dialogue avec des vrais mots, c’était plus ou moins ce que James aurait entendu à ce genre de moralités. Il avait arrêter de vraiment l’écouter depuis… vingt ans? A peu près? Mais Solal l’avait pris avec philosophie. Ce type là était fait en titanium, c’était vrai qu’il ne vomissait techniquement jamais, ou alors ce n’était pas une question d’alcool. Pour tout le reste de son hygiène de vie… et bien il s’acharnait à manger cinq fruits et légumes par jour pour eux deux, comme pour faire procuration. Ce n’était pas bien difficile. En tant que végétalien, il ne mangeait pratiquement que des fruits et légumes.
La voiture avançait dans l’allée - dieu merci, Huntington Beach n’était pas une si grande ville que ça et même dans la perspective où James se mettait effectivement à vomir il ne prenait pas tant de risque que cela. Il détacha sa ceinture, ouvrit la portière, eut un léger sourire en entendant les petits gémissements que poussait déjà Pluto à l’intérieur. Fronçant les sourcils d’un air menaçant, il se retourna néanmoins vers James juste avant de sortir: « Je vais te faire manger des avocats. Parce que je me soucie de ton pauvre petit estomac, moi. » Oui, il avait effectivement pris des notes en parcourant des livres de recettes - comme le fait que l’avocat était réputé pour arranger un tant soit peu les lendemains de cuites. Quel meilleur ami attentionné il faisait. Un soupir - alala, James ne le méritait même pas. En attendant, il avait déverrouillé la porte, et entre deux fêtes de Pluto il avait ramassé quatre morceaux de papiers qui trainaient au sol, probablement glissés sous la porte par… oh. C’était bel et bien l’écriture de Rose. Il se retourna, les brandissant à James: « Ma soeur est une psychopathe. Je crois qu’elle a deviné que j’avais bloqué son numéro pour la journée. Alors je te préviens tout de suite: on rentre, on garde éteintes toutes les lumières, et quoi qu’il arrive on fait les morts. » Avec un peu de chance, elle était même partie harceler Cleo à la boutique - il s’étonna même une seconde de ne pas l’avoir croisée elle à la sortie de l’école. Néanmoins, en bon grand frère qu’il était, il jeta un oeil aux papiers histoire de vérifier qu’elle ne les avait pas déposés alors qu’elle était poursuivie par un tueur fou. Blabla, numéro du traiteur, blabla, marque de champagne, blabla, nombre d’invités, blabla… Enterrement de vie de garçon? « … Et je crois qu’elle te trace aussi. Elle me dit de te dire si je te croise qu’elle n’a pas réussi à te joindre, et qu’elle veut savoir ce que tu as prévu pour l’enterrement de vie de garçon. » A nouveau, il haussa un sourcil, toujours dans l’entrée, tout en grattant entre ses oreilles un Pluto proprement aux anges. « Et je VEUX savoir ce que tu as prévu pour l’enterrement de vie de garçon moi aussi. On est toujours d’accord? Pas de strip-teaseuse? »


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MessageSujet: Re: Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu...   Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu... EmptySam 23 Nov 2013 - 21:49

Un seul remède permettait à James de se sentir parfaitement bien. On aurait pu croire à l'alcool, mais le jeune homme avait toujours dit que c'était là de la poudre aux yeux, qui une fois ses effets dissipés, vous renvoyez tout vos soucis personnels en pleine poire et avec une force décuplée. Alors pour lui, l'alcool rimait avec fête, non un genre de médication malsaine. Quand bien même James verrait sa vie bouleversée du genre au lendemain, quand bien même cette dernière deviendrait cauchemardesque, son caractère faisait qu'il prenait toujours les choses plus ou moins à la légère. Mais pour beaucoup de personnes, ce côté de sa personnalité le faisait passer pour quelqu'un d'immature, n'ayant pas la tête sur les épaules. James Bradford lui, savait que la plupart du temps il exagérait, s'étant créé un personnage et non vraiment une personnalité propre. Alors certes, il avait peut-être tendance à titiller de trop la bouteille lorsqu'il était plus stressé que d'ordinaire, mais c'était pour l'instant d'une soirée, oublier ce qui le tracassait. Et de même pour la cigarette. Sa consommation allait croissante, mais il aimait à dire que la soirée en était la principale cause. Mais pour en revenir à sa drogue personnelle, c'était ses amis d'enfance et notamment Solal. Le jeune américain avait une confiance en son meilleur ami plus qu'incroyable. Dans n'importe quel état d'esprit il savait qu'il pouvait compter sur Solal Moran. Quand bien même ce dernier était occupé, mis à part durant son boulot, il ne disait jamais non à James. C'était une chose qu'appréciait énormément le plus jeune, mais pas si bien vu par le monde extérieur, qui n'avait de cesse de penser que Solal se faisait marcher sur les pieds, James profitant trop de la situation. Mais pour le principal intéressé, il n'était pas question de cela. Il savait parfaitement se contrôler et offrir une vie privée à son ami. Il connaissait les limites, même s'il aimait à les pousser très loin. Alors, tout les occasions étaient bonne à prendre pour voir Solal et parler, parler et encore parler, s'arrêtant seulement pour boire, fumer ou laisser parler son ami. Et depuis quelques semaines maintenant, ce cas de figure se présentait à lui. Stress décuplé, quand bien même sa vie n'en dépendait pas. Loin de là... Quoi que... A bien y réfléchir, s'il faisait foirer le mariage par son immaturité ou sa gaminerie, à voire, il risquait de perdre la vie à cause de Rose Moran, la petite sœur du marié et ex-petite amie de James... Donc oui, cette situation avait de quoi le stresser quelque peu, d'autant plus qu'on lui avait confié une autre mission que celle importante du garçon d'honneur. Prendre les photos du mariage... Pour être tout à fait franc, James s'était proposé bien évidemment de lui-même et Rose avait sauté sur l'occasion. Au moins, elle pourrait dépenser plus d'argent dans le repas ou encore le décoration. Monsieur Bradford n'avait guère écouté ce qu'elle avait dit après sa proposition, pensant immédiatement aux différentes photos qu'il pourrait faire et aux différentes prises de vues. Tout en étant stressé, il savait très bien que de prendre des photos de l’événement le libérerait de cette pression. Dès qu'il se plongeait dans sa passion, James oubliait tout ce qui l'entourait et il n'était plus vraiment la même personne. La photographie avait toujours était son but dans la vie. Peut-être même le seul but de son existence alors il s'y donnait à fond pour être un des meilleures, tout du moins dans cette ville. Il ne savait que trop bien que c'était un métier avec beaucoup de concurrence et il ne voulait surtout pas se faire marcher sur les pieds.

« Rassure-moi. Tu ne vas pas suivre ce genre de logique le jour de mon mariage, n’est-ce-pas? » James ne put s'empêcher de rire. Tournant la tête vers son ami, il passa son bras par la fenêtre ouverte, faisant tomber la cendre sur la route. Levant les sourcils, il répondit. « Solal voyons. Si je n'étais pas un tant soit peu sérieux quelque fois, je ne serais pas ton ami. Je me trompe ? Après tu ne pourras pas m'empêcher de boire un tant soit peu. Mais je n'aurais que trop de responsabilités pour être libre de me laisser aller. » Il lui tapota l'épaule. « Détends-toi, je serais sage comme une image. » « Au passage, je dois te faire le topo obligatoire. Ce n'est pas bien, blablabla. Tu ferais mieux de t’hydrater, blablabla. Tu as dormi au moins, blablabla? » Le jeune homme ricana, ne connaissant que trop bien ce dialogue qui avec le temps s'était transformé en monologue. « Ah bin j'ai bu de la bière, donc je me suis hydraté et j'ai dormi jusqu'à 16h. Attends si ça ce n'est pas écouter ce que tu me dis à chaque fois, je ne comprends plus rien. » Il lança à son ami un regard amusé et tira sur sa clope.
Observant de nouveau la route lui faisant face, James sourit en voyant l'allée qui menait à chez Solal. Voir cette maison l'apaisait. Outre son propre domicile, il considérait » celui de Solal et Cleo comme sa seconde demeure. Tout simplement parce qu'il s'y sentait comme chez lui et qu'il était plus que bien en présence des propriétaires. « Je vais te faire manger des avocats. Parce que je me soucie de ton pauvre petit estomac, moi. » Alors qu'il détachait sa ceinture, le jeune américain leva les yeux au ciel. « Hey, je suis toujours là et en pleine forme alors que ça commence à faire pas mal d'années que je mène ce rythme de vie. » Puis il grimaça en s'extrayant de la voiture. « Sérieux j'en veux pas de ta bouffe Solal. Donne moi de la viande rouge, là je comprendrais que ça me fasse du bien. Mais pas des légumes. Ça fait pisser. »
James était en train de s'approcher de son ami d'enfance lorsqu'il vit les papiers qu'il brandissait. Il voulut répondre à Solal mais s'abstint. Bien avant son départ pour son voyage en Europe, James Bradford avait de nombreuses fois fait le mort, alors que Rose essayait de le contacter, histoire de discuter ou de se disputer sur les mots qu'il avait eu sur la fin de leur histoire. Mais bien rapidement, il fut sortie de ses pensées par Solal qui lui, continuait sur sa lancée. « … Et je crois qu’elle te trace aussi. Elle me dit de te dire si je te croise qu’elle n’a pas réussi à te joindre, et qu’elle veut savoir ce que tu as prévu pour l’enterrement de vie de garçon. » Liam eut un sourire presque malsain. « Qu'elle ne s'inquiète pas pour ça. Là, ça ne la regarde pas. Qu'elle s'occupe de l'enterrement de vie de jeune fille.» Il agrippa son meilleur ami par les épaules et les serra légèrement. « Avec moi, tu es entre de bonnes mains. » James regarda tendrement Pluto. Cet homme adorait les chiens, telle était la raison de l'arrivée pas si vieille que ça, d'un chiot dans son loft. « Et je VEUX savoir ce que tu as prévu pour l’enterrement de vie de garçon moi aussi. » « Solal depuis quand on raconte au futur marié sa dernière nuit inoubliable ? Une surprise, est une surprise. » « On est toujours d’accord? Pas de strip-teaseuse? » « Et pourquoi pas après tout ? Peur de craquer sur une belle sirène ? Ou bien trop prude ? » Il avait quasiment murmuré cette dernière phrase. « Ooooh non! Voyons Solal. Ne me dis pas que tu n'as pas déjà consommé la marchandise et que tu es prude à ce point ? » Pluto avait reculé en entendant le "oooh" de surprise qu'avait poussé James.
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MessageSujet: Re: Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu...   Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu... EmptyMar 26 Nov 2013 - 1:54




Solal & James


(brothers in arms)
 Solal eut un sourire alors que son ami lui promettait d’être « sage comme une image » le jour du mariage. Un très léger sourire, un peu moqueur. Si James avait fort probablement dépassé le stade où il croisait les doigts dans son dos au moment de faire de telles promesses à son fort responsable meilleur copain, il était quelque part évident que le fait d’être sage comme une image allait être le fruit d’un véritable effort de sa part. Bon sang. Le simple fait de porter un costume allait surement être le fruit d’un véritable effort de sa part, quand il y pensait. Que de choses qu’il ne pouvait faire que pour Solal. Et à la demande de Solal. C’était flatteur, quelque part.
Il se disait, parfois, que cette amitié là tenait du miracle. Aujourd’hui, il avait trente-cinq ans. Autant dire que cela faisait près de trente ans qu’il cheminait en compagnie de ce mec là, sans autre interruption que la violente dispute qui avait failli ruiner à jamais leur équilibre. Trente ans. Un petit record de longévité. Ils étaient réellement une famille, ensemble, une famille qu’ils se seraient choisi, pour le meilleur et pour le pire. Mais le plus beau dans tout cela? Après tout ce temps, James et lui avaient toujours des choses à se dire. Des rires à partager. Des éléments à apprendre sur l’autre. Et une confiance absolue en l’autre, malgré tous les aléas du parcours. Un jour, un gamin blond avait proposé à une paire de lunette vivante de jouer, et ils n’avaient juste… plus jamais arrêté. Il aimait à penser qu’ils n’arrêteraient jamais. Qu’ils ne grandiraient jamais totalement, non plus.
Et tant pis s’il fallait passer par des moments rébarbatifs. Comme celui où, à la suite de son discours moralisateur, James mentionna le fait qu’il avait (encore) bu de la bière et (encore) dormi jusqu’à seize heures - et où Solal fut forcé de lui jeter son meilleur regard accusateur et de soupirer: « Je suis véritablement désolé de briser tes illusions après tellement d’années, James, mais je suis dans l’obligation de t’apprendre qu’il y a de l’alcool dans la bière, et que l’alcool n’hydrate pas. Maintenant je peux te proposer de l’eau. » Comme si James allait en tenir compte. Comme si cela n’amusait pas profondément Solal, également, d’être témoin des multiples incartades sanitaires de son meilleur ami. Et puis ce dernier n’avait pas tout à fait tord. Il tenait ce rythme depuis bientôt une décennie et demi, et se portait toujours fort bien. Bon, ils en reparleront quand James commencera à avoir un ventre à bière - et que Solal sera le premier à en rire et à lui dire qu’il l’avait prévenu. Niahaha. Et ce jour là sera le plus délectable de sa vie, pensa-t-il alors que James rejetait son aimable offre de le nourrir d’avocats pour réclamer de la viande. Rouge. Avec comme seul pauvre argument que les « légumes font pisser ». « Sérieusement? » ne peut-il s’empêcher de rétorquer, au tac-o-tac, en haussant un sourcil. « Est-ce qu’un type qui se nourrit essentiellement de bière vient de refuser de manger des légumes en prétextant que ces légumes font pisser? Il va falloir revoir ton sens des priorités. Et si je peux me permettre: cinq fruits et légumes par jour si tu veux rester en bonne santé. Et si je peux une deuxième fois me permettre: on évite de parler de viande rouge dans cette maison, il y a des gens qui sauvent des bébés phoques ici. Carnivore. » Il utilisait l’argument suprême des bébés phoques, oui, même s’il ne ressemblait que de très loin, de dos et dans le brouillard à Brigitte Bardot, et encore. Mais il fallait dire qu’il avait déjà tout essayé, de la sur-pêche aux risques sanitaires en passant par la Corrida et la viande de cheval dans les lasagnes, pour convaincre James de montrer au moins un peu de respect pour la « viande rouge ». Si les bébés phoques ne marchaient pas… Alors son meilleur ami était bel et bien un cas désespéré. Mais il pourrait peut-être se venger en exigeant seulement un menu végétalien au mariage. Riche idée. Très riche idée. Même si Rose allait probablement lui hurler dessus (en portugais) et menacer de le poignarder avec son dernier trophée d’échec - et le pire, c’est qu’elle en était capable.
Mais revenons au sujet intéressants. Ce fameux enterrement de nuit de garçon, aussi nommé dans son cerveau La Nuit Où Tu Peux T’Attendre Au Pire. James l’avait saisi par les épaules, histoire de lui déclarer qu’il était entre de bonnes mains, et curieusement il avait de moins en moins l’impression de l’être. « Quand tu parles de dernière nuit inoubliable, James, j’ai l’impression que je ne vais littéralement pas en sortir vivant. Tu ne comptes quand même pas me faire boire jusqu’à ce que tu puisses me faire manger de la viande, hein? S’il te plait. Ne fait rien que je risquerais de ne jamais te pardonner. » Il y avait peu de choses qu’il ne lui pardonnerait réellement jamais, mais bon, cela méritait d’être dit tout de même. On n’était jamais à une précaution près. Surtout avec ce type là, et ses cinq ans d’âge mental. Tiens, une confirmation venait de tomber. Solal haussa à nouveau un sourcil. « James. Je m’inquiète pour ta mémoire. Stephanie. Elle était dans ta classe. Non, je ne suis plus puceau, ignare, on a grandi ensemble et tu m’en as voulu au moins pendant trois jours pour avoir eu cette fille avant toi. Alzheimer te rattrape déjà. » La faute à l’alcool, à la viande rouge, aux maladies sexuellement transmissibles et au fait que James était tout à fait le genre de personne à faire des cultures de germes dans ses fonds de tasse juste pour voir. « Je t’assure. Cleo et moi vivons tout à fait dans le péché. Tu pourras dormir cette nuit sans te demander ce que tu as raté dans mon éducation. » Il eut un petit sourire à l’ironie de la chose. Si James était probablement fier du fait que Solal n’était plus puceau, quelque part les parents Moran seraient probablement horriblement déçus d’apprendre qu’il n’avait pas attendu le mariage. On ne peut pas plaire à tout le monde, hein. « Et maintenant, explique moi ce qu’on va faire. S’il te plait. J’ai un droit de regard. » Enfin non, théoriquement James avait carte blanche, mais il préférait être certain que tout allait bien se passer tout de même. Cela tenait presque de la sécurité la plus élémentaire. En attendant… Il gratta doucement les oreilles de Pluto, avant d’extirper des placards de la cuisine de quoi se faire un thé. Pour lui, et pour le jeune délinquant qui avait décidé de venir squatter son salon.


© charney

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MessageSujet: Re: Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu...   Objet de convoitise tant désiré par les hommes depuis des millénaires : le feu... EmptyMer 15 Jan 2014 - 0:43

« Je suis véritablement désolé de briser tes illusions après tellement d’années, James, mais je suis dans l’obligation de t’apprendre qu’il y a de l’alcool dans la bière, et que l’alcool n’hydrate pas. Maintenant je peux te proposer de l’eau. » Haussant les sourcils, James se demanda s'il avait bien comprit. « De l'eau ? C'est quoi ça ? » Le jeune homme ne savait que trop bien que ce genre de comportement grotesque était le genre d'attitude à désespérer son meilleur ami d'enfance et voir et entendre un florilège de remarques moralisatrices. « Vas-y... Fait donc ton adulte responsable. J'ai parfois l'impression que tu me prends comme l'un de tes élèves. Faut un peu lâcher du leste parfois et ne pas tout le temps penser boulot. » Que James aimait à le titiller sur ce point-là. « Et ce n'est pas faute d'avoir essayé plus jeune, que de te dévergonder. Mais non, c'était chose impossible. Il n'y a que les intellos et ceux assis au premier rang qui peuvent rentrer dans l'éducation nationale. » Quand bien-même James comprenait parfaitement les raisons professionnelles de Solal, il ne pouvait également s'empêcher de se dire que c'était là suicidaire que de vouloir passer toute sa carrière dans une école. Comme si enfant, on y passait déjà pas assez de temps comme ça.

Comme quasiment à chaque visites (prévues ou non) de James chez son ami, la discussion devait obligatoirement dériver sur le régime alimentaire de chacun, tout deux argumentant, avec des propos propres à chacun. « Et si je peux me permettre: cinq fruits et légumes par jour si tu veux rester en bonne santé. Et si je peux une deuxième fois me permettre: on évite de parler de viande rouge dans cette maison, il y a des gens qui sauvent des bébés phoques ici. Carnivore. » « Et les lions qui bouffent des zèbres ça te dérange pas ? Bon tu vas me dire que c'est la nature blabla et que l'on n'y peut rien. Mais nous aussi c'est naturel. » Il fronça les sourcils, presque ennuyé. « J'en mange pas moi des bébés phoques. Ne me rend pas coupable de quelque chose que je ne fais pas Solal. Certes tu vas me dire qu'ils sont tués pour les cosmétiques ou une connerie de ce genre. Je sais c'est horrible, mais à ce niveau là, toi et moi nous sommes au même point. Parce que ni toi ni moi n'en mangeons. Et dis-moi. Tu fais quoi pour les sauver ? »

Tout en rentrant dans la maison tant appréciée, James soupira d'aise. Cette dernière était comme un repère pour lui. Un repère parce qu'il savait que cette demeure rimait avec Cleo et Solal, et qu'il n'y avait qu'avec eux qu'il se sentait réellement lui-même. En leur compagnie, il n'avait pas besoin de se faire passer pour un autre, pour quelqu'un de complètement sûr de lui.
« Quand tu parles de dernière nuit inoubliable, James, j’ai l’impression que je ne vais littéralement pas en sortir vivant. Tu ne comptes quand même pas me faire boire jusqu’à ce que tu puisses me faire manger de la viande, hein? S’il te plaît. Ne fait rien que je risquerais de ne jamais te pardonner. » James ne put s'empêcher d'éclater de rire. « Non mais je n'y crois pas. Je n'avais même pas pensé à ça. Tu devrais te taire toi... Ça risque de me donner des idées. » James lança à son ami un regard presque malsain, un sourire en coin se dessinant sur le bord de ses lèvres.
Et bien évidemment, Solal fut dans l'obligation de mettre en avant le sujet des strip-teaseuses. Il savait parfaitement qu'avec son jeune ami coureur de jupons, il devait s'attendre à en voir se trémousser autour lui, ce dernier assit sur une chaise et dans l'impossibilité de bouger et dans l'obligation de regarder et profiter comme il se devait. Et à voir la réaction de l'aîné des deux, le plus jeune ne se priva pas pour lui lancer une petite remarque sur sa virginité... Ou pas. « James. Je m’inquiète pour ta mémoire. Stéphanie. Elle était dans ta classe. Non, je ne suis plus puceau, ignare, on a grandi ensemble et tu m’en as voulu au moins pendant trois jours pour avoir eu cette fille avant toi. Alzheimer te rattrape déjà. Je t’assure. Cleo et moi vivons tout à fait dans le péché. Tu pourras dormir cette nuit sans te demander ce que tu as raté dans mon éducation. » James éclata d'un grand rire et lança une remarque quelque peu acerbe à l'égard des parents de Solal. Quand bien même il leur devait le respect, il ne pouvait s'empêcher de leur lancer des piques par le biais de leur fils, qui bien évidemment, se taisait de le leur dire. « C'est tes parents qui doivent prier le bon dieu tous les soirs pour la rédemption de l'âme de leur fils. » Il lui offrit un sourire carnassier et se dirigea vers le salon sans même en être invité. Le salon était magnifiquement décoré. Avec goût et cela ressemblait énormément à Cleo. Cette maison était pleine de touche féminine et ne ressemblerait jamais à une garçonnière. Pas comme l'appartement de James qui lui, transpirait la testostérone en trop grande quantité. « Et maintenant, explique moi ce qu’on va faire. S’il te plaît. J’ai un droit de regard. » « Pffff un droit de regard ? Et depuis quand le marié à un droit de regard sur ça... ? Sérieux t'es pas drôle Solal... » Soupirant légèrement il s'empressa néanmoins de répondre. « Bon premièrement je te rassure je ne forcerais personne à se déguiser connement. Deuxièmement désolé de te décevoir mais il y aura des strip-teaseuses. Avec un costume spécial... » Le jeune homme laissa un blanc s'installer, sachant pertinemment que son ami d'enfance allait se triturer le cerveau pour savoir ce que serait ce déguisement spécial. « Mais tu le verras au moment opportun... Sinon... Beaucoup d'alcool. Mais... Comme je suis gentil et par la même occasion ton meilleur ami, ce qui veut dire que je pense également à ton bien-être, tu auras, le lendemain de cette longue et dure soirée, la possibilité de te reposer avant le mariage. Mais tu n'en sauras pas plus. Ce n'est pas drôle sinon. Un peu de suspens voyons. Fais marcher ton imagination et demande toi ce que James Bradford peut te réserver. »

Tout en s'installant confortablement sur le canapé, il continua sur un tout autre sujet, même si ce dernier tournait toujours autour du mariage. Comme si l'univers entier tournait autour de ce mariage maintenant. « Dis-moi il va falloir impérativement que tu me vois en costard avant le mariage ? » Il soupira légèrement. En aucun cas il n'avait envie de se montrer en spectacle devant son meilleur ami. Pas de la sorte en tous les cas. Pour James Bradford, c'était là un exercice que trop bien difficile. « Tu sais Rose m'a bien aidé. Tu ne seras pas déçu. Si ça lui plaît à elle, ça te plaira à toi. »
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