Son père venait juste de lui poser une main sur l’épaule, et Hendrix ne cillait plus depuis lors, attendant la connerie qui sans doute, allait suivre. C’était toujours le cas avec Jaimee : quand il prenait un air solennel, c’était qu’il allait nous lâcher la réplique du siècle… Et là, devant le spectacle magnifique, teinté de nostalgie qu’offrait la mer de Huntington, il avait le choix. Quand, après quelques minutes, il prit une grande bouffé d’air, Hendrix savait que c’était imminent, et il n’avait pas tord. « Tu sais Hendrix, je ne suis peut être pas ton père biologique… » Oh putain le scoop ! Hendrix venait sans doute de perdre tout l’air qu’il avait dans les poumons. Mais ce n’était certainement pas le choc non, plutôt un fou rire qu’il retenait difficilement en ce moment magistral que Jaimee semblait croire intense et émouvant. A vrai dire, ce n’était pas vraiment un mystère ! Qu’est ce qu’il croyait, qu’Hendrix et Jagger n’avaient pas remarqués qu’ils avaient deux pères, pour une mère ? Un trio peu commun que celui de leurs parents. Et cette histoire, les jumeaux la connaissaient, même si il semblait que pour les parents, c’était un sujet tabou (sans doute ne voulait il pas les choquer… pauvres petits !). Et voila que Jaimee déclarait ça, alors qu’Hendrix avait 14 ans, et que forcément… à moins d’être idiot il devait se douter de quelque chose !

Pourtant la seule chose qu’il trouva à redire après quelques secondes à calmer son hilarité fut : « Ah bon ?... » *mondieumaisqu’ilestcon !!!*Pas possible !! Il sentit la main de Jaimee serrer tendrement son épaule et la panique l’envahit. *Pitier pas la réunion familiale ! Pas la réunion familiale !* C’était le pire qu’il connaisse. Sa jumelle et lui, assis devant ses trois parents à les écouter parler pendant des heures… et souvent même certains points de désaccords entres eux rendaient les choses encore plus difficile. Surtout entre Kyles et Ginger, papa² & maman, qui étaient l’exacte opposés l’un de l’autre au même titre que Jagger et Hendrix. Ils se frittaient souvent… et grâce à Jaimee se réconciliaient… Hendrix ne voulait pas en savoir plus, c’était déjà asser perturbant comme ça ! Mais ces trois là s’aimaient à la folie, quoi demander de plus ? Ils avaient fondés leur famille, et même les enfants étaient heureux, que demander de plus ? Le bonheur n’accepte pas les normes et ne rentre pas dans les p’tites cases ! Malgré tout, Hendrix redoutait les réunions de famille. Surtout parce que Jagger réussissait toujours à le faire marrer au pire moment (Cf ; la discutions sur la contraception, quand elle avait demander « c’est quoi une fellation ? » avec un air si innocent que Jaimee était tombé dans les vaps.). Pourtant, il avait cette fois décider de changer de sujet, ce qui soulagea fortement Hendrix qui reprit sa respiration et ses battements de cils. « Tu vas voir, on va être bien ici… toi qui aime la mer tu ne peu rêver mieux. »

C’était vrai. De ce qu’il avait aperçu de Huntington Beach et de ses environs, Hendrix trouvait tout magnifique. Il s’imaginait déjà à flâner sur la plage, à la chercher de grottes près des côtes, seul dans cette belle lande qu’ils avaient passé en arrivant… Et puis d’un seul coup il entendait les hurlements de sa sœur qui le suivrait forcément lors de ses échappés et le rêve s’évapora. Il répondit simplement à son père par un sourire, en levant la tête vers lui. Qui lui fut rendu, accompagné d’une petite tape sur l’épaule et d’un regard fier. Peu importait qui était son paternel, Kyles et Jaimee étaient ses pères, sans différence, au même tire que Ginger était sa mère, sans doute possible ! Mais si il souriait s’était surtout parce qu’il échappait à la discutions du siècle. Il replongea alors dans la contemplation de la mer, lente et élégante, et savourait la brise qui prenait ses cheveux d’assauts… Pour une fois, et même si l’angoisse d’une nouvelle ville le pétrifiait presque, il était plutôt détendus. Aller savoir pourquoi, quand Jaimee lui demanda d’aller chercher Jagger pour une réunion familiale de haut rang, il se crispa à s’en faire péter les os. Et merde…

Cette fille là, était sans doute l’une des merveilles du monde. On ne pouvait pas en doute. Depuis près d’un an, depuis qu’elle était arrivée dans le collège, il l’observait de loin. Avec ses yeux clair, ses long cheveux blond et son air ingénue… elle faisait sans peine tomber tout les garçons de son entourages… et même ceux qui comme Hendrix, gardaient de sérieuses distances. Appuyer sur son casier, il l’observait avec un air désinvolte et rêveur à la fois. Et elle, au milieu de son groupe de copine, elle irradiait la bonne humeur et la grâce. Elle était … parfaite. Par deux fois, Hendrix avait eut la chance de lui adresser la parole… ou plutôt, de l’écouter parler et de s’étriquer avec une pauvre phrase minable. Elle devait le prendre pour un véritable fou. Après tout, il était bien le type un peu exclus, totalement invisible et victime idéale des gros bras qui lui tournait autour ! Et puis, il était constamment en train d’écrire, dès qu’il avait deux minutes, même simplement pour griffonner elle le trouvait toujours penché sur une feuille ou un bloc note. Le genre d’attitude vachement sexe, quand on a 17 ans … Seulement, elle l’inspirait, elle l’attirait irrémédiablement. Sans qu’elle ne le sache, et même sans qu’il connaisse d’elle que son prénom, elle était sa muse, sa perfection.

« Faut te la foutre derrière l’oreille Hendrix ! Ce genre de nana ne sort pas avec les looser des cavernes ! » Petite bousculade, grand sourire et clin d’œil, Jagger venait de passer comme un ouragan et n’avait pas manquer de jeter une petite pique emprunte de tendresse à son jumeau. L’humour de Jagger… Il ne manqua pas d’en piquer un fard monumental et en fit tomber ses bookins de cours et ses notes. « Va te faire… voir… » Bien sur, elle n’avait pas attendus une réplique pour disparaître. Hendrix lâcha un soupir, se passa une main dans les cheveux (ne manquant pas de se décoiffer, c’est évident ^^) avant de se baisser pour ramasser ses affaires. Mes ses rêveries envers son ange blond le reprise vite et il releva le regard pour continuer à profiter de sa beauté… « Merde ! » Il sursauta, heurta violemment le casier ouvert au dessus de sa tête, et faillit se sentir mal. La perfection était en marche vers lui ! Certes, elle ne le voyait pas, ne le regardait pas, mais Hendrix paniqua. Au deuxième essai, il se releva sans heurte et fila à la vitesse de l’éclair.

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L’inspiration. Elle venait par accoue lors d’une seule et même journée, ou bien ne se manifestait pas des semaines durant. Ses derniers temps, c’était plutôt l’inondation. Elle le submergeait littéralement, si bien que ses prises de notes en cours ne concernaient que ses propres idées a lui. Ses bookins, ses blocs, tout était bon pour servir de support à ses idées et brouillons. Il y en avait partout. Mais dans le tas, il y avait trois pages totalement griffonnées, qui avait particulièrement de valeur : sa prose, mise en page, parfaitement rédigé. Si il y avait bien une chose qu’il ne voulait pas perdre s’était cette partie ci ! Et voila qu’il ne parvenait plus à mettre la main dessus. Jagger l’avait asser réprimandé sur sa paresse et pousser à écrire qu’il avait fini par faire céder le barrage de questions et de crainte qui jusque là l’avait bloqué. Ce n’était pas le moment de perdre confiance, il lui fallait cette prose ! Il fouillait si fort dans le fond de son sac de cours, poussant juron après juron qu’il n’avait pas entendu la jeune femme s’assoire à côté de lui. Si bien que, lorsqu’elle se décida à parler, il se figea immédiatement. « Salut… Hendrix c’est ça ? » D’un côté, il n’osait pas regarder, c’était impossible qu’elle soit là, juste à côté. Mais d’un autre, il fallait qu’il vérifie ! Un bref regard lui assura que oui, la créature de ses rêves, son inspiration se trouvait là, et son regard était si bouleversant de beauté qu’Hendrix perdit son self contrôle et la parole en même temps.

Comment supporter sa divine présence ? Il n’osait plus respirer, ni bouger, de peur que se soit encore son imagination débordante qui s’amusait à lui inspirer cette vision délicieuse. Qu’il devait avoir l’air idiot, à s’enfermer dans son mutisme et son immobilité ! Incapable de sortir une phrase correct ou un regard amical… « Pardon… je voulais juste te rendre ça. » D’un seul coup, il déchanta. A peine avait il regardé qu’Hendrix reconnut son écriture brouillon, et les pages qu’il recherchait. L’angoisse le frappa de plein fouet et le saisissant à la gorge, le priva plus encore de sa parole. Non ! Ce texte parlait d’elle ! Bon d’accord, de manière subjective, et le personnage était simplement inspiré d’elle mais, il lui semblait que c’était si flagrant ! Elle devait forcément s’être reconnue ! « C’est toi qui l’a écrit ? »Quoi faire bordel ? Elle le regardait avec ses …yeux ! Quoi de plus naturel, mais ses yeux à elle étaient si beaux, si clairs et envoûtant ! Elle allait le juger c’était certain… que pouvait elle penser d’autre de lui après tout, que ce que tout les autres pensaient déjà ? « Tu l’as lu… ? » Comme toujours, il avait pris les mauvaises armes. Sa voix était glaciale et il ne la regardait même pas. Bien qu’il paraissait détaché, une profonde détresse l’animait, et il s’en voulait déjà tellement de réagir de cette manière ! « Pas du tout… »Sans doute était elle vexée… mais se qui frappa le plus Hendrix, c’était qu’elle semblait surtout très déçue et attristée. Elle se leva, la tête haute et quitta le réfectoire. Quand apprendrait il à ne pas agir comme un connard fini ?

Cette sale gosse allait encore avoir raison de lui… Pas de doute, il ne devait pas exister sur terre des jumeaux avec autant de différance qu’eux deux. Quand Hendrix la regardait, il voyait l’assurance, la grâce et le cran. Et une paire de nichon aussi, ça c’est important ! Quoi qu’il en soit, sa jumelle était tellement différente de lui qu’ils étaient le feu et la glace… Pas difficile de savoir qui était le feu entre les deux d’ailleurs. Encore aujourd’hui, Jagger avait fait très fort. « Attend mon p’tit pote je suis désolé ! Si t’es pas capable de chier un vieux chapitre pourrav’ sur demande de l’éditeur, bah t’es vraiment qu’une tafiole ! » Merci Jagger, toujours pleine de sollicitude et de délicatesse. Sans doute était elle la personne la plus vulgaire qu’il connaisse… manque de bol, elle lui collait au train depuis l’enfance et ne lâchait pas prise. Une vraie glue. Foutue Jagger. Hendrix tenta une petite offensive : il baissa légèrement sa couette pour voir si sa sœur le regardait. Avec un peu de chance, elle serait dos à lui, ce qui lui permettrait de filer ... genre, par la fenêtre ! Mais non, Hendrix sursauta en apercevant le regard oppressant de sa sœur dont le visage n’était qu’à quelques centimètres de son propre visage. « Merde Jagger ! Tu fais chier ! Aller fou moi la paix… » Depuis qu’elle était à demi chez lui, ayant le culot de garer sa caravane de Hippie dans son jardin ! Sur SA pelouse… et juste en face de la vue la plus classe, évidemment. Après cela, les emmerdes étaient revenues. Mais c’était sa sœur, et même si elle était chiante à mort, elle ne voulait que son bien !

« Aller gros naze ! Bouge tes fesses… d’ailleurs faut que tu me fasse des pancakes. » Ni une ni deux, elle s’était tiré de sa chambre pour … on ne sait où d’ailleurs, mais Flynn l’avait suivit. Même son chien choisissait le camp de Jagger, c’était un vrai cauchemar. Figé dans son lit, Hendrix bougonna et jura son mécontentement… Seulement lorsque Jagger lui déclara qu’elle entendait tout, il baissa allégrement le volume. « Je te signale que j’entend encore Hendrix !!. » Cette fille était un Démon ! Comment faisait elle ? Il chuchotait à peine… De toutes ses forces, il tentait de résister aux forces sans doute extra-mental de sa sœur. Il suffisait qu’elle lui demande un truc pour qu’il le fasse, infernal le truc. Jagger avait toujours été comme ça d’ailleurs, tellement forte et acharnée, une véritable tornade d’indocilité et de vivacité. Tout l’inverse de lui. En vérité, s’était grâce à elle qu’il avait réussit en tant qu’auteur. Sans Jagger, il n’aurait jamais envoyé ses écrits, il ne se serait jamais battu. Mais quand même, cela ne lui donnait pas le droit de le lever à… à 12h34 ! « Pourquoi faut toujours que tu te mêle de mes oignons ! J’étais bien là ! Tu peu pas trouver un appart’ non ? Un copain au mieux, histoire de l’emmerder à ma place ?...» Pas cool Hendy, pas cool… Mais en même temps après trois mois de cohabitation, elle lui foutait une telle pression. Lui qui était si bien à glander toute la journée dans sa grande baraque, à manger des pizza surgelés, à mater la télé jusqu’à pas d’heures en attendant l’inspiration… qui ne venait pas. Et PAF, elle débarquait et lui bottait les fesses… c’était bien elle ça. Mais il avait beau être bougon, il ne résista pas longtemps au sourire qu’elle lui adressa quand il arriva à l’étage du dessous. « Franchement, tu serais trop malheureux si je m’occupais d’un autre attardé mental ! »

Pas faux… mais en même temps la paix reviendrait un peu dans sa vie. En même temps, il n’avait jamais vécu autrement que pour lui plaire, pour qu’elle soit fière de lui. Petit à petit, un petit sourire timide anima son visage alors qu’il lui adressait un regard plein de reconnaissance. Ils n’avaient jamais eut besoin de parler pour comprendre ce qu’ils voulaient vraiment exprimer… Le regard de sa sœur débordait de tendresse à son égard. Un petit silence s’installa, heureusement pas l’un de ceux qui gène mais au contraire, un silence gracieux et chargé d’affection. Puis, Jagger détourna le regard. Des deux, c’était elle qui avait un peu de mal avec les émotions même si son frère était le seul avec qui elle n’avait pas honte. Elle reprit contenance, avant de lui jeter de son air éternellement insolent « Trêve de sentimentalisme, fait moi mes pancakes. Et met un pantalon… ton calbute est trop moche. »