Hendrix & Charlie


Quoi de mieux qu’un petit déjeuné ultra copieux pour commencer la journée ? Non en faite, la question s’était surtout : qu’est ce qu’un mec qui ne foutait absolument rien de la journée hormis buller sur son canap’ foutait à 8h du matin dans un resto de Huntington ? Fallait dire qu’il était franchement tombé du lit Hendrix, et à en croire le regard quasi-vide et fixe qu’il abordait en entrant dans le resto, s’était aussi son avis et il regrettait sans doute d’avoir quitté son lit. On prenait très vite l’habitude de s’y prélasser jusqu’à pas d’heure… Alors se traîner jusque là avait été non seulement une sacrée paire de manche, mais aussi un exploit personnel. Par chance, il n’avait pas croisé sa sœur qui devait sans doute dormir à poil quelque part après une soirée fortement arrosée. Sinon, Hendrix en aurait entendu parler toute la semaine, du levé matinal… Quoi qu’il en soit, il était à l’heure, et si il n’était pas frais comme un gardon il se sentait tout de même près à se taper un petit déjeuné royal !

Après être entré dans ce resto plutôt chic, il s’était dégoté une table un peu à l’écart et écarquilla les yeux pour lire la carte. Seulement pour un déjeuné, pas forcément besoin de consulter les vins, non ? Il reposa la carte, et interrogea sa montre : 08h03. Charlie était une personne plutôt ponctuelle, elle ne devrait plus tarder. Car oui, c’était pour elle qu’Hendrix s’était levé si tôt ! Charlie Hepburn, qui depuis quelques temps était bien plus qu’une très bonne amie, elle était sa journaleuse personnelle… La classe ! Et puisqu’ils ne s’étaient pas revu depuis un certain temps, Charlie l’avait branché pour un déj’. Sans doute devait elle être très occupée, après tout, c’était pas une glandeuse comme lui… Du coup, se bouger les fesses pour voir Charlie avait été naturel et même plutôt aisé. Maintenant, il espérait qu’elle arriverait vite. Hendrix commençait déjà à se sentir mal à l’aise et ne savait pas trop où placer son regard. Par chance, il n’y avait pas grand monde dans le restaurant. Seulement un couple, sans doute des touristes, ainsi qu’un homme d’affaire et deux jeunes garçons avec leur père. L’endroit était donc calme, plutôt serein. Sans doute Charlie avait elle encore une fois ménager ses névrose-comme disait Jagger- et avait étudier le lieu de rendez vous…

Puisqu’elle n’arrivait pas encore, Hendrix fut contraint de passer commande. Il vit bientôt arriver la panoplie complète du petit déjeuner à la française. Un vrai festin ! Brioche, viennoiserie diverse, croissant, pain blanc et confiture… corbeille de fruit, jus d’agrume. Cette fois, ses yeux s’écarquillaient d’envie. On lui apporta un café crème qu’il entama directement, quitte à se cramer méchamment. C’est à ce moment là qu’il aperçu Charlie, qui entrait juste dans la salle. Il reposa sa tasse avec empressement et lui fit de grands signes, comme si la pièce était bondée… « Charlie ! Je suis là ! » S’agiter comme ça n’était vraiment pas nécessaire, surtout pas avec une moustache de crème ! Mais comme toujours, il laissait parler ses sentiments et ne les réprimaient pas. Autrement dit, il était vraiment content de voir son amie.