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 Ne jamais faire confiance au gardien de nuit (+) Lorelai&Jules

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MessageSujet: Ne jamais faire confiance au gardien de nuit (+) Lorelai&Jules   Ne jamais faire confiance au gardien de nuit (+) Lorelai&Jules EmptySam 17 Aoû 2013 - 14:55

never put a lion in a cage
Jules-Prudence & Lorelai



Jules avait toujours eu deux pères. Il y avait le premier, celui qu'elle avait toujours connu, confiant, aimant et doux, qui se passionnait pour la moindre chose qui pouvait avoir un lien avec sa fille. Le genre de père qui avait trouvé un appartement, miteux certes, mais convenable pour élever un enfant. Puis il y avait l'autre, celui qui n'avait pas sa dose de drogue ou qui au contraire en avait pris trop, celui qui hurlait tout le temps, qui était brutal, agressif et qui forçait sa petite fille à se cacher sous son lit le temps que les crises se passent. La relation entre le premier père n'avait jamais évolué, trop contente que son père soit cleen et dans ses bons jours, Jules ne parlait jamais de l'autre père en présence du premier, mais lorsque le second sortait de son antre, c'était une autre histoire. Jules avait finit par sortir de sa cachette, devenue grande et plus responsable que la moitié des junkies de l'immeuble, elle avait souvent affronté les colères de son second père sans même ciller. Elle ne lui hurlait dessus que très rarement, dans des cas ou même les gestes tendres qu'elle avait a son égard ne suffisaient plus. Elle le forçait à se calmer, lui parlait toute la nuit pour lui faire oublier le manque affreux qui prenait vie dans le corps criblé de cicatrices dues aux piqûres. Pourtant une chose était sûre, jamais Jules n'avait abandonné son père à la douleur insupportable qui vous emprisonnait les sens, brisait vos résolutions. Jamais elle n'avait flanché, pour peu qu'elle en ai eu envie, elle se répétait toujours que grâce à lui elle était en vie et qu'elle lui devait au moins ça. Elias Williams ne se droguait que pour oublier sa vie, oublier qu'il avait été amoureux, oublier qu'il avait une fille et qu'ils logeaient tout deux dans un immeuble désaffecté remplit de junkies. Jules savait que son père aurait voulu qu'elle ne naisse jamais, elle savait que la plus grand crainte de son père n'était autre qu'elle même. Il aimait sa fille, mais elle avait aussi détruit sa vie, détruit l'amour que lui portait Prudence Johnson. Cette fille de belle famille qui avait volé le cœur du pauvre drogué, elle était repartie avec et Elias ne s'en était jamais remis.

Mais aujourd'hui c'était une autre bataille qui se livrait dans un petit studio aux murs recouverts de briques et dont la propriétaire avait depuis longtemps oublié de remettre en marche le vinyl des Smiths. Des longues entailles noirâtres étaient facilement visibles, associée à la couleur de la douleur, elles faisaient froid dans le dos. Aucun espoir n'était permis ce soir, le sang coulait en fines lignes sur l'innocence blanche. Personne n'allait la sauver cette fois, que, déjà, une seconde entaille, plus profonde détruisait ce semblant de calme pourtant si agréable. Il n'y avait aucune issue, l'innocence était belle et bien perdue.  Des projections de regrets, une touche de mélancolie, mais surtout une rage incontrôlable. Une chose est sûre, le tableau serait parfait.

Jules était dans son élément, coupée totalement du monde, elle en oubliait les heures, en oubliait même de respirer, la peinture aspirait sa douleur, ces lambeau de vie qu'elle voulait jeter au feu, elle les détruisait en les faisant renaître à l'aide de ses pinceaux, et parfois même de ses mains. Pied nus, debout au milieu d'un salon baigné de lumière, un vieux t-shirt des Ramones et un vieux short en jean trop court constituaient sa tenue du jour, sans oublier une tasse de café extrêmement fort qu'elle avait l'habitude de commander en bas sa rue. Tout autour d'elle, on pouvait voir d'énorme pots de peinture, des pinceaux plus longs les uns que les autres, son sol était tapissé de journaux relatant des faits divers déjà oubliés « deux morts dans un concours du plus gros mangeur de hot-dog» « le chat de madame Roberts finalement revenu après 4 ans d'absence ». Jules n'avait jamais ouvert un journal de sa vie et elle avait du aller frapper chez ses voisins pour trouver ce dont elle avait besoin. Les voisins de Jules, parlons-en, un couple homosexuel, tout à fait charmant. Un brin trop émerveillés d'un rien pour qu'ils soient vraiment considérés comme des amis, mais, une chose est sûre, ils aimaient beaucoup voir les peintures de Jules en avant première et c'était le moins qu'elle pouvait faire pour les remercier de lui prêter de journaux, mais aussi parfois du café, oh et peut être bien des pâtes aussi. Et puis, le seul colocataire de Jules à l'heure actuelle était très apprécié par nos deux compères, en effet, Simba, l'hermine de la maison avant souvent tendance a franchir le pallier pour aller voir les voisins d'en face, quémandant les caresses que sa maîtresse lui refusait quand elle peignait.


Actuellement, Simba était posée sur l'épaule de sa maîtresse, cherchant par tous les moyens à attraper le pinceau qui virevoltait sous son nez sans qu'elle puisse le toucher. L'heure tournait et la ville n'allait pas tarder à s'endormir, mais une chose vint déranger la douceur des bruits de pinceaux que l'on glisse sur la toile. En effet, au moment où le tableau allait recevoir sa touche finale, tout ce qui faisait de lui une belle œuvre, la peinture vint à manquer. Plus de noir, comment Jules allait-elle le finir ce soir ? Une personne normale aurait attendu le lendemain matin, mais pas Jules, elle sentait que si elle ne finissait pas son tableau ce soir il allait rejoindre le cimetière des tableaux qui n'avaient aucune chance d'être achevés un jour. La faute à l'inspiration qui partait au milieu du tableau ou juste une idée trop médiocre pour être exploitée. Quoi qu'il en soit, elle chaussa rapidement ses vielles converses all star qui avaient plus vécu que n'importe quelles chaussures d'Hutington beach, fourra son argent dans une vieille besace et fila en laissant même sa porte ouverte. Au moment ou elle enfourchait son vieux vespa d'occasion, elle sentit quelque chose remuer sur son épaule. « Simba bordel qu'est ce que tu fou là ? » Évidemment, aucune réponse de l'hermine. « Et merde, tant-pis, reste la dedans et ne bouge pas. » Et elle ôta l'hermine de son épaule pour la mettre dans son sac où l'animal avait l'habitude de piquer des sommes quand sa maîtresse l'autorisait à l'accompagner. Dire que Simba était mentalement dérangé aurait été un euphémisme, vous connaissez énormément d'hermine qui, à trois heures du matin, s'amusent à foncer dans les murs de l'appartement et qui ne mangent que si elles sont posées sur les genoux de leur maître ? Déjà faudrait-il connaître des gens qui sont assez fous pour avoir une hermine en animal de compagnie.

Quoi qu'il en soit, la masse monstrueuse du centre commercial apparaissait devant Jules, elle accéléra et se gara en toute hâte dans le parking qui commençait à vomir des voitures par dizaines, signe que la grande surface allait bientôt fermer. Jules couru dans les galeries poussant sûrement une ou deux petites vieilles sur son chemin, et arriva enfin devant le seul magasin de peinture de la ville qui, par chance était encore ouvert. Une fois ses achats effectués, elle fit un tour par sa galerie d'art qui était fermé pour le moment, dans l'attente de plus d’œuvres qu'elle devait se hâter de finir. Jules n'avait jamais compris comment est-ce qu'elle avait réussi à posséder sa propre galerie, elle avait juste eu de la chance lorsque l'ancien propriétaire avait cassé sa pipe et le promoteur cherchait activement quelqu'un pour remplir le pôle art qui était désespérément vide. Jules était passée par là et avait mit toute ses économies dans l'achat de la minuscule galerie, coincée entre un bijoutier et un vendeur de DVD. L'heure tournait si bien qu'elle ne s'y attarda pas et retrouva rapidement son vespa, seul sur le parking. Elle décida de sortir un peu Simba qui devait mourir de chaud dans sa sacoche, mais lorsque ses doigts ne rencontrèrent pas la fourrure de l'animal, Jules lâcha un juron et se précipita vers le gardien qui était à deux doigts de fermer les portes.

« Excusez-moi ! Je suis la propriétaire de la nouvelle galerie et je crois que mon hermine est restée là bas, vous m'accordez deux minutes que j'aille la chercher ? »

Le gardien en question était un jeune adulte boutonneux au regard vide et aux yeux dépourvus d'une once d'intelligence.

« J'savais même pas qu'on avait une galerie, mais si vous voulez ma petite dame, dépêchez-vous je vais pas attendre ici éternellement. »

Ce que Jules ne savait pas, c'est que notre ami le gardien était exténué et que bien vite il s'endormit adossé contre la porte. Ce qui le réveilla ce fut la sonnerie stridente de son portable, sa femme accouchait, il referma à toute hâte la porte et monta dans sa camionnette, oubliant totalement Jules qui venait de retrouver Simba, le pelage recouvert de peinture, et qui se dirigeait d'un pas vif vers la sortie. Elle n'eut le temps que de voir la vieille camionnette partir et de lâcher l'un de ses jurons préférés avant de faire demi tour et de chercher une sortie. Bien sûr, comme une femme moderne du 21e siècle, Jules aurait pu avoir un portable, mais elle n'en voyait pas l'utilité, elle n'avait personne à appeler, pas d'amis, pas de famille, alors, elle avait préféré garder son argent et se contenter de son téléphone fixe en forme d'hamburger, hommage à l'un de ses films préférés.

Elle n'essaya même pas de trouver un téléphone dans sa galerie, il n'y en avait pas et l’installation électrique n'était même pas finie, alors elle arpenta les longs couloirs en traînant son sac, Simba sautillant derrière elle. Elle avait pensé à casser quelque chose ou tirer le signal d'alarme pour faire venir quelqu'un, mais elle ne voulait en aucun cas avoir à faire à la police qui ne manquerait pas de débarquer, et vu ses antécédent de jeunes criminelle, ils ne la croiraient pas facilement. Parlant dans le vide, elle s'imagina son argument face aux questions des hommes en bleu.

« Désolé je me suis retrouvée coincée ici parce que mon hermine s'était enfouie et j'ai dû retourner la chercher. Oui je sais j'ai un casier de criminelle aussi grand que le long bacon de McDo mais vous savez mes intentions étaient tout à fait correctes, comment ça vous ne me croyez pas ? Comme si j'allais voler quelque chose ici, regardez moi ça, rien que cette boutique Daniels me donne envie de vomir tellement que ça sent le bourge et le fric facile à la con. Oui je sais qu'il est interdit d'avoir des animaux ici, merci bien. Promis je ne recommencerait plus, au revoir ! »

Jules avait bel et bien parlé à haute voix, mais ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'elle n'était pas seule.

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Lorelai Daniels
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MessageSujet: Re: Ne jamais faire confiance au gardien de nuit (+) Lorelai&Jules   Ne jamais faire confiance au gardien de nuit (+) Lorelai&Jules EmptyDim 18 Aoû 2013 - 16:15

Never put a lion in a cage • BECAUSE HE WILL KILL YOU IN THE MINUT YOU WILL LET HIM GO.

J'observe avec attention le couloir de ce bâtiment. C'était plutôt un studio d'enregistrement aux alentour d'entrepôt. Que voulez-vous ? Depuis que je me suis installée ici, j'ai l'impression que tout est trente six fois plus grand. Que mes studios ont même trop d'espace. New York me manque. La vitesse, l'adrénaline, les espaces clos et petit. A l'époque, il fallait vraiment travailler comme un malade pour réussir à avoir un résultat convainquant. Maintenant, j'étais sur un nuage qui prenait son temps. J'étais assies sur un fauteuil, prenant une petite pause. Déposant avec lenteur les cendres de ma cigarette qui se consumait au fur et à mesure que le temps défilait. Je soufflais laissant la fumée s'évaporer avec lenteur, fixant le long couloir sombre qui se trouvait devant moi. De temps en temps je vois passer quelques types, des câbles sous les bras, parlant au téléphone. Je ne savais aucun de leurs prénoms. A vrai dire, en dehors de retenir les questions que j'allais poser aux stars qui allaient venir se poser à côté de moi, je ne savais pas grand-chose de mon équipe du tonnerre. Je devais sérieusement être une patronne horrible. J'écrasais enfin la fin de ma cigarette sur un cendrier en plastique posé sur une table basse devant moi. Je me relève alors, remettant en place ma jupe en soie doré.

Il me suffit de claquer des doigts pour que la maquilleuse qui s'occupe de moi arrive arrangé les détails. Je bouge le légèrement le bassin, avant de rester immobile cinq secondes pour les retouches. Une fois finie, je me dirige vers le studio où ont installé l'espace de salon d'appartement qui me sert de plateau télé. Je suis assise sur un fauteuil et je sers du café aux peoples qui viennent papoter avec moi et faire la promo de leur film, de leurs albums. J'adore rencontrer les gens, poser des questions qui donnent des cheveux gris à leurs agents. Dans mon émission, on évite tout tabou. Les stars sont traitées comme n'importe qui. Mon franc parlé plait beaucoup à la télé. Ça fait de l'audience et ça remplie étrangement bien mes comptes bancaires. Et ça fait de la pub à ma marque. Oui, je ne porte que mes propres créations. Même les accessoires sont créés par la marque Daniels. Je vérifiais que le col de mon top est correctement en place, que le micro qui est accroché tiens bien et je prends place. Je croise mes jambes, je me redresse. Je suis prête. Le tournage peu commencé. J'attends trois minutes avant qu'un assistant coupe mon intro.

« - Qu'est-ce qui se passe encore ? » Oui, une vraie dragonne. Je fixe le crétin attendant une réponse. Celui reprend, avec moins d'assurance - ce qui ne m'étonne pas. « - Madame, l'invité... Mr Johnson n'est pas encore là. » Je soupire. Je déteste les gens en retard et tout le monde le sait. Après tout, nous sommes en direct. Rien n'est filmé à l'avance, sauf épisode spécial. Je regarde l'heure. Il est 19h. Nous allons avoir du retard. L'émission d'une heure. A 20h, je dois passer le centre commercial d'Huntington Beach, en raison d'un léger accident qui avait eu lieu dans la journée. « - On s'en fiche, C'est du direct coco. Qu'Aaron arrive en retard, c'est son problème. Aller, On y retourne ! »

Mon intro a durée dix-huit minutes exactement. A la dix-neuvième, c'est un élégant Aaron Johnson qui traversa l'allé du plateau télé pour s'excuser. Je leur avais dit que je voulais Matt Damon pour l'émission ! Ce n'est pas grave. Aaron n'est pas nouveau dans l'émission. En réalité, c'est la deuxième fois qu'il vient. L'émission s'est passée sans problème. Encore heureux. Une fois terminée, je m'éclipse sans un mot, trouvant ma voiture à l'entrer, direction le centre commercial de la ville où je vis actuellement. Vous savez, ce matin, alors que je prenais tranquillement une séance de massage pour mon stress, j'ai reçu un appel de la gérante de ma boutique. Soit disant, il y aurait eu un vol dans MA boutique. Oui. MA putain de boutique. Super quoi. Je garais ma voiture en vitesse, alors que je sentais que le centre commercial se vidait. Oui, c'est vrai, la fermeture n'était pas pour longtemps. De toute façon, je n'allais pas en avoir pour longtemps. Je monte à l'étage, prenant l'escalier. Arrivant devant l'emplacement, je me rends compte que la gérante que je paye si bien a déjà mis la clef sous la porte. Oui, c'est fermé. Cette folle allait se faire virer. Je le sentais. J'ai mes propres clefs, alors, ni vu ni connu, j'entre dans la boutique plongée dans le noir. Relever les volets avec des talons de douze centimètres, ce n'est pas franchement facile. J'aurais pu me faire très mal. J'entre dans la réserve, là où se trouvent le bureau et tout un tas d'attirail. Des sacs, des mannequins... J'aperçois un post-it avec écrit : « Vol d'une robe de 1 800$ - Je suis partie plus tôt avec la cassette de la caméra de surveillance pour déposer plainte chez les flics. »

« - Mais elle pouvait me prévenir par sms, non ? Quelle conne ! » Sur le coup, je lève les yeux aux ciels. Je sors de la réserve, fermant la porte. Je ne suis pas une vendeuse, je suis une créatrice. Mais du coup, je me mis à vérifier la boutique de fond en comble. Je regardais la caisse, les vêtements, la disposition des étagères, les prospectus, les prix... Je ne sais pas combien de temps je mis parce qu'en réalité, alors que j'arrangeait une veste, la lumière de la boutique s'éteignit d'un seul coup. Et c'était mauvais signe ! Oh oui, très mauvais signe. Je retournais à la réserve, pour prendre une lampe de torche qui traînait là. Quand les lumières s'éteignaient, c'était que le centre avait fermé. Les systèmes d'alarmes eux en revanche, était enclenché. Le plus con, c'était que la boutique Daniels se trouvait au deuxième étage, par conséquent, elle n'avait pas de sortie de secours pour sa boutique. La plupart des sorties de secours se trouvaient dans les magasins du bas. Ceux à l'étage était plus rentable, plus ouvert, plus spacieux, mais pas de sortie de secours. Non rien. Je me retrouve alors face au silence de l'immense centre. Je me demande comment je vais faire, mais je dois surement avoir mon téléphone... dans la voiture. Je levai les yeux aux ciels, décidant de descendre en bas. Il y avait forcément un autre moyen de sortir d'ici.

De toute façon je n'avais pas mon temps à perdre. Je décide alors d'enlever mes talons pour marcher pieds nus dans le centre.

Franchement, là j'en pouvais plus. Je craquais. J'entendis alors une voie à ma droite. Je n'étais pas loin de ma boutique, mais quelqu'un marchait de l'autre côté, dos à moi. Je l'entendais parler sans gêne. Je pontais alors ma lampe de torche vers elle, ce qui eut le don de la faire taire un instant et de se tourner vers moi au passage.

« - Géniale. » Je soupirais. Franchement. Une pauvre jeune demoiselle, paumé et visiblement loin d'être fan de ma boutique. Voilà devant quoi je me retrouvais. Mais ça, c'était parce qu'elle n'avait ni élégance, ni classe. C'est tout. « - Vous savez, vous auriez adoré portait l'une de mes créations. » Je me rapprochais d'elle, essayant de voir qu'elle était la chose sur son épaule. « - Mais la haute couture ne vous irez pas. Pas assez bas de gamme pour vous. » Je bougeais négativement de la tête avant de dire : « - C'est dommage, vous avez un jolie visage. » Bah quoi ? Elle je sais repérais les jolies minois moi. Je ne suis pas coincé pour dire que je suis la plus belle, parce que c'est faux. En revanche, j'étais surement plus intelligente. Mais ça, c'était qu'une question de point de vue. En tout cas, cette chose à côté d'elle... c'était quoi ?

« - Si vous êtes coincé ici, je pense qu'il y a une sortie en bas. » Je la regarde de haut en bas. Elle avait un look quand même... c'était dérangeant. J'avais presque envie de lui faire un relooking express. Mais j'allais éviter. « - Sauf si vous voulez aller cambrioler quelques boutiques, dans ce cas faites-vous plaisir. Je n'ai pas de temps à perdre avec de petites voleuses des quartiers pauvres. Mais faite attention, vous allez vous faire avoir par les alarmes... et par les caméras. » Je me mis à marcher en direction de l'escalator, qui ne fonctionnait plus.
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MessageSujet: Re: Ne jamais faire confiance au gardien de nuit (+) Lorelai&Jules   Ne jamais faire confiance au gardien de nuit (+) Lorelai&Jules EmptyLun 19 Aoû 2013 - 0:51

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Je ne savais même pas ce que cette femme faisait là, sûrement l'une des gérantes de ces boutiques de bourges que je venais de critiquer, pourvu qu'elle ne m’ait pas entendue, même si je ne tenais pas à me faire d'amis et encore moins de relations, une mauvaise publicité n'est jamais la bienvenue dans le monde de l'art. Je comptais vivre de ma passion coûte que coûte, quitte à me priver de dîner durant quelques jours pour pouvoir m'acheter de quoi peindre, j'étais prête à tout. La prison m'avait brisée en deux, m'avait détruite, il n'y avait rien de pire que de ressentir le manque seule dans ma cellule de purge où je devais éliminer la drogue encore présente dans mon organisme. Si la drogue, le manque, la prison m'avait détruite, la peinture m'avait sauvée. J'avais commencé à l'étudier en prison, mais rapidement j'avais su sortir des chemins battus pour imposer mon propre style et pour savoir ce que je voulais désormais faire de ma vie. J'avais réussi à, pour la première fois, voir un avenir plus radieux que l'immeuble désaffecté dans lequel j'avais passé mon enfance. J'avais totalement fini d'être accroc à ces merdes qui me donnaient l'impression d'exister, et, même si Derek et JolieFleur restaient toujours près de moi, dans mes pensées, partout où j'allais, j'arrivais à sourire, à montrer mon visage au soleil et à laisser le temps couler entre mes blessures. Il était temps que je prenne le temps de vivre pour et c'est ce que je faisais en m'installant ici, en ouvrant une galerie qui me permettrait de survivre si ce n'est de vivre.

La lumière qu'elle braquait dans mes yeux avait presque suffit à me donner envie de lui jeter ma besace à la figure, mais par soucis de futures représailles plus que de politesse quelconque, je gardais ma besace près de moi et m'interrogeais silencieusement sur la présence d'une dame du grand monde par ici. Je savais dès le début que cette rencontre n'aurait jamais du arriver, et la femme confirma ma première impression dès qu'elle ouvrit la bouche.

« - Vous savez, vous auriez adoré portait l'une de mes créations. Mais la haute couture ne vous irez pas. Pas assez bas de gamme pour vous.  C'est dommage, vous avez un jolie visage. »

Attendez, quoi ? Qui était-elle pour oser me parler de la sorte, je sentais que ma main me démangeait, jeter une bonne droite dans sa joue poudrée à souhait m'aurait fait le plus grand bien, seulement, madame était peut être plus fine que je ne le pensais, même si, entre nous, son QI devait sûrement voler entre celui d'un huître et d'un pigeon. Il paraît que y'a des pigeons pas si bêtes que ça, mais passons, là n'était pas le sujet. Je me reculais d'elle et réajustais ma besace sur mon épaule en lui lançant un regard noir, je ne l'aimais pas, mais vraiment pas, jamais en prison je n'avais levé la main sur personne, jamais personne n'avait été assez stupide pour me pousser à bout, mais si elle souhaitait réellement je pouvais faire une exception à la règle.

« Non merci vos articles, si hauts de gamme soit-ils ne m'intéressent pas. Et je vous conseille d'arrêter immédiatement cet air suffisant que vous prenez. Vous vous dites créatrice ?  Parce que pour vous ça. » Je désignais d'un air dédaigneux ses habits, puis le reste des autres boutiques de luxe. « C'est de la création ? de l'art ? Oh non ! » Je lançais un rire ironique qui résonnait contre le murs du long couloir où nous nous trouvions. Je tentais de rester polie mais si vous saviez le nombre de noms d'oiseaux qui me venait à l'esprit en contemplant cette femme. Dieu seul sait à quel point elle devait se sentir mal dans sa peau pour aller cracher son venin sur la première venue.

Je détestais sentir son regard parcourir ma peau comme si une tierce personne lui avait donné le droit de me juger. Je me sentais comme de retour en prison, où il fallait se mettre à nu, littéralement, devant les gardiennes pour qu'elles vous fassent comprendre que vous étiez de la merde et qu'elles ne manqueraient pas de vous le rappeler. Plus jamais. Je balayai de la main son conseil sur la sortie, je n'avais que faire de son aide.

« - Sauf si vous voulez aller cambrioler quelques boutiques, dans ce cas faites-vous plaisir. Je n'ai pas de temps à perdre avec de petites voleuses des quartiers pauvres. Mais faite attention, vous allez vous faire avoir par les alarmes... et par les caméras. »

Était-elle donc si imbue de sa personne pour oser émettre un jugement pareil ? Personne n'avait tatoué « ex détenue » son mon bras, si bien que cette vieille folle n'avait aucun moyen de savoir d'où je venais, pourtant elle avait tapé juste en parlant des quartiers pauvres. Oui j'avais vécu toute ma vie dans un immeuble menacé de destruction par les autorités, oui j'avais du aller nettoyer les pares brises des riches de Los Angeles à à peine 8 ans. Je crois que c'est ce qui m'énerva le plus au fond, elle avait tapé juste sans même me connaître. D'un pas vif je la hélai, dans l'espoir qu'elle s'arrête, mais cette vieille pie continua son chemin vers les escalators, pas question qu'elle s'en sorte ainsi.

« Pour qui est-ce que vous vous prenez au juste ? Vous ne savez rien de moi ! » Je montais d'un ton, hurlant presque. « Je ne suis pas là pour aller voler vos habits hors de prix, je sais gagner ma vie seule, sans jamais avoir eu besoin de voler quoi que ce soit, alors, la prochaine fois, avant de déverser votre venin réfléchissez à deux fois. » Je me plaçais juste devant elle, entre son postérieur trop serré dans sa pauvre étoffe hors de prix et les escalators, je faisais certes pas figure, moi, maigre à souhait, mon t-shirt retombait négligemment sur mon épaule dévoilant l'un de mes tatouages et avec mon regard fatigué, mais je n'allais pas me laisser faire ainsi. Je savais ce que je valais, je savais qui j'étais, j'aurais aimé la mettre au défi, lui dire de revenir ici dans un mois et de voir ce que j'étais devenue. J'avais fait quelques photos de mannequina, je ne connaissais pas meilleure voie pour devenir célèbre, mon regard toujours renfrogné et ma ligne fine de nature avait plu à plusieurs photographes, mais ça, bien sûr, c'était avant qu'ils ne voient sur mon dossier que je me droguais et bien sûr, ils avaient rompu contact avec moi dès mon entrée en prison pour meurtre. Et puis de toute manière, la mode ne m'avait jamais intéressée, j'avais trouvé ma voie dans une si belle forme d'art, plus pure mais à la fois plus concentrée en émotions, une drogue douce. La mode était un piège à rêves, ils vous promettaient la célébrité, la gloire et les beaux habits, mais dès que vous preniez un peu de poids, dès que vous commenciez à vieillir, ils vous jetaient avec les autres jouets cassés de la société. Moi, je considérait que j'étais déjà passée et avait même vécu parmi les jouets cassés, alors il était plus que temps pour moi de m'en sortir et pour l'instant, je m'en tirais plutôt bien. Je me rapprochais, faisait une révérence et rebroussais mon chemin non sans avoir auparavant salué mon passage près de sa personne d'un sympathique « ne vous frottez pas à plus folle que vous » Etait-ce une menace ? Non ou du moins, plutôt une mise en garde, je ne voulais pas avoir d'ennuis dans cette nouvelle ville mais je savais que lorsque l'on me poussait à bout je devenais très vite incontrôlable. D'ailleurs, en y réfléchissant bien, la mise en garde était autant pour elle que pour moi. Cette femme était réellement folle, oh ça oui, complètement perdue si vous voulez mon humble avis.
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MessageSujet: Re: Ne jamais faire confiance au gardien de nuit (+) Lorelai&Jules   Ne jamais faire confiance au gardien de nuit (+) Lorelai&Jules EmptyLun 2 Sep 2013 - 19:26

Never put a lion in a cage • BECAUSE HE WILL KILL YOU IN THE MINUT YOU WILL LET HIM  GO.

Je ne m'attendais pas à me retrouver dans ce genre de situation. J'étais du genre trop extraordinaire pour que des trucs aussi débiles m'arrivent et pourtant, me voilà, seule, face à un centre commercial. Vide et à mon entière disposition. J'étais convaincue que ce n'était pas le genre d'histoire qui m'arriverait et j'avais bien du mal à croire que je me retrouvais là. Je sais pas, ma vie n'était pas réellement riche en surprise. J'vais mes soucis, mes problèmes, mais je n'étais habituée à ce qu'un plan soit interrompu de cette façon. J'avais d'autre chat à fouetter et des tas de choses à faire. Et parmi ses choses, il y avait bien entendue des choses superficielles. J'ai toujours été doué pour une chose dans ma vie, une seule : l'organisation. Ma vie était planifiée à la seconde prête. J'ai toujours voulu être une femme indépendante, avec du boulot et des choses à faire. Aujourd'hui, on peut dire que j'ai réussi. Je suis peut-être seule, je n'ai peut-être pas d'homme dans ma vie, mais au moins, professionnellement, j'étais au top. Je n'avais pas besoin de plus pour m'épanouir et je le savais. Je ne ressentais aucun vide en moi, aucune tristesse, aucune peine parce que j'étais célibataire à 38 ans. Je sais que le pire, c'est ce que je suis bien contente de n'avoir jamais eu d'enfant ! Je ne dis pas que je n'en veux pas, j'en aurais, quitte à payer une mère porteuse, mais imaginait le désastre si j'avais eu un enfant, avec le divorce sur les bras. Les gardes alternés, la compétition avec mon mari pour savoir qui mon fils aurait le plus aimé, bref... un calvaire.

J'étais une femme... non, je suis une femme sans la moindre faille sentimentale. Je crois que mon problème est là. Je suis presque un robot et ça ne me dérange pas. Je suis quand même plus sexy que les observateurs de Fringe. Je ressens quand même un léger regret vis-à-vis de ça, parce que je ne profite pas assez de ce que j'ai et je veux toujours plus. Il y avait pourtant une époque où j'étais fascinée pour un rien. Que voulez-vous, j'avais surement héritait ça de ma mère. Aussi robotique que mon téléphone. Se retrouver seule avec soi-même, c'était sans doute la situation auquelle tout mon être se retrouver actuellement. Jusqu'à ce que j'aperçois cette demoiselle. J'aurais quand même préféré voir un gardien - un gros singe en noir avec des histoires débiles à raconter. Mais non, je dois me retrouver d'une petite voleuse sans aucun goût vestimentaire qui allait sûrement me dire cette tenue représentait son esprit hautement artistique. Par automatisme, je l'illumine de ma torche. J'voulais quand même voir sa tête, à Miss je critique sans connaitre. Oui, je sais, haha. Je suis la première à dire ce que je pense, mais moi, je ne juge pas. Je réfléchis à voix haute, nuance. Dans ce naturel qui m'est propre, je lui balance deux ou trois mois, sans réelle intérêt. Je la regardais, étonnais qu'elle ne m'est pas remercié pour le compliment que je lui avais soumis, avec mon air habituel. Dieu que ça ne me faisait ni chaud, ni froid.

« - Cet air suffisant, comme vous le dites si bien, c'est tout bonnement naturelle. Maintenant, il n'y pas de place pour l'art dans ma couture. Alors je vous prie d'arrêter ses bêtises. Nous ne sommes plus dans les années 80 voyons. »

S'il vous plait. L'époque des tenues les plus improbables était loin derrière nous. Elle n'avait visiblement aucune culture dans ce domaine et cela se voyait. Si elle voulait débattre sur ce qu'était l'art, soit, mais j'avais d'autres plans dans ma soirée qu'éduquer une pauvre SDF. Oh, j'étais déçue par la vision qui s'offrait à moi quand même. Je m'attendais à une personne plus réservée et plus polie qu'une petite idiote qui me collait automatiquement l'étiquette de la bourge sans coeur.

Bon, d'accord, ne me regardez pas ainsi. Je suis bien une bougre sans coeur, mais ce n'était pas un jeu pour moi. J'étais comme ça, de nature. Je n'allais pas baisser la tête devant une roturière. Mon envie de la relooker me démanger terriblement. Mais je prône la confiance en soi, pas le size zéro. J'avais toujours eu pour devise que mes créations devaient faire en sorte qu'on plaise à soi, avant de plaire aux autres. Et puis, j'avais toujours eu ce côté dérangeant et noble qui faisait que j'étais contre des tenue trop courte, trop exubérante. Je créais des pièces simples, qui ne passait pas inaperçu. Bref, j'étais prête à aller en bas, histoire de trouver une sortie et de rentrer. Lançant par la même occasion ce qui se voulait être une blague. J'ouvrais légèrement les yeux, me disant que cette fille n'avait aucun sens de l'humour.

« - Vous avez visiblement un gros manque de confiance en vous pour réagir ainsi. Et aucune patiente. »

J'dis ça, j'dis rien. J'avais un peu montait, vu qu'elle ne me faisait plus face. La plupart des gens se seraient contenter de m'insulter ou de nier, mais elle, elle allait un peu plus loin. Elle avait ce besoin de dire aux gens qu'elle n'était pas ce qu'ils pensaient pas pour nous convaincre, non, pour se convaincre elle-même. Elle me faisait presque pitié. Oui, j'avais une capacité à la retenue très grande. Parce qu'il en fallait beaucoup pour me faire craquer. Elle, il ne lui fallait pas des masses pour la mettre en colère. Je trouvais ça presque drôle, mais je n'étais pas du genre à prendre plaisir à ce genre de jeu stupide. Peut-être que j'étais humaine, malgré mon côté robotique. En tout cas, de l'avoir vu là, face à moi, me faisant face, j'me disais qu'elle avait vraiment un problème d'anxiété et de colère. Après tout, il avait suffit de voir comment elle était partie. En tout cas, je retenais toujours mes paroles. Son visage, ses traits, elle avait du potentiel quand même. Quel gâchis !

Je la fixais, étrangement, fronçant les sourcils.

« - Vous accordez trop d'importance à ce que je dis. Pourtant, je ne suis personne. Alors en quoi mes remarques vous touche-t-elle puisque je ne vous connais pas ? Vous êtes bien sottes. »

Je posais un pied sur l'escalator, sentant mon corps être tirait vers le bas. Un subtil sourire trônait sur mon visage. Je ne cherchais pas à la provoquer, non. J'avais l'habitude d'être franche et si elle n'était pas habituée à ça, elle allait devoir s'y faire. Surtout avec moi. Je fixais le centre commercial, me disant que j'aurais bien aimé faire du shopping maintenant. Et que manger japonais ne serait pas une mauvaise idée pour ce soir. Je jouais avec ma lampe de torche, me demandant si quelqu'un d'autres étaient dans le coin ou si nous étions seulement deux.
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