CHAPITRE ONE : NOUS SOMMES COMME CES OISEAUX LA, CEUX QUI NE SE SEPARENT JAMAIS. T'SAIS LES INSEPARABLES.  

« Les enfants, arrêtez de vous chamailler. Ça suffit ! » cria ma mère, de la cuisine. Néanmoins, ses réprimandes ne firent pas rien cesser. Je continuais toujours à embêter Eddy, mon frère, mon jumeau et réciproquement. Telle était mon enfance à Huntington Beach: je passais mes journées à emmerder Eddy. « Aiiiiie !!! » criai-je à mon tour. Mon frère venait de me tirer les cheveux, avant de prendre ses jambes à son cou. Cependant, je me mis à le suivre, riant aux éclats. « Tu vas voiiiir d’abord ! Tu ne paies rien pour attendre ! » m’exclamai-je, de ma toute petite voix d’enfant. J’avais du répondant, malgré ma petite taille. « Ouai c’est ça ! Toute façon tu sais pas courir aussi vite que moi d’abord » me nargua-t-il, en accélérant. Je tentai alors de le rattraper mais manque de bol, je me retrouvai bien vite les quatre fesses en l’air. BOUM. Je me mis ainsi à pleurer, suite à ma chute. « Eddy ! T’exagères ! » cria une nouvelle fois ma mère de la cuisine, après avoir entendu mes sanglots de petite fille. « Elle est encore tombée ! Fais attention ! Même si vous avez le même âge, Swann est quand même fragile ! » rajouta-t-elle, en nous rejoignant dehors afin de s’assurer si j’allais bien. « Tu vas bien Swanny ? » me demanda-t-elle en s’agenouillant à côté de moi. Je cessai alors de pleurer, tout en secouant la tête négativement. J’avais juste mal au genou, mais rien de bien grave. Rassurée, ma mère me sourit avant de se relever du sol. « Si on m’avait dit que vous serez autant turbulents vous deux ensembles… ». Puis, elle finit par rire, tendrement. Quant à moi, je me relevai, tout en titubant légèrement sur les premiers mètres, cherchant mon frère des yeux. Ce dernier était en train de m’observer, assis sur une chaise de jardin. « Et Swanny, je voulais te dire que j’étais désolé. » me dit-il, en courant vers moi. « Je ne voulais pas te faire de mal à vrai dire. Je ne l’ai pas fait exprès » rajouta-t-il, vraiment désolé. « Pas grave. » lui répondis-je, avec un sourire en coin. « T’es mon frère, et tu l’resteras quoiqu’il se passe t’sais ? » renchéris-je, en me mettant sur la pointe des pieds pour lui faire un gros bisou sur la joue. Eddy me prit alors dans ses bras, me serrant très fort. « T’sais Swanny, je te promets d’être toujours là pour toi. A la vie, à la mort soeurette ! » me dit-il, tendrement. Une promesse qu’on a toujours tenu même si on n'était que des gosses de quatre ans quand nous nous sommes promis de jamais nous quitter.

CHAPITRE TWO : L'ANONYMAT, C'EST LE MEILLEUR DES MOYENS POUR SE CACHER DES AUTRES, MAIS PAS DE LA REALITE MALHEUREUSEMENT.  

« Je souhaiterais publier mon livre de cette manière et pas d'une autre » avais-je répété pour la seconde fois. Mais la femme, qui se trouvait derrière le bureau, ne semblait pas comprendre. Je commençais à perdre patience. Pourtant, ce n’était pas très compliqué ce que je lui demandais. « Le publier en auteur anonyme. Vous comprenez ? ». La jeune femme, assise, se mit à déglutir délicatement, tout en hochant la tête. « Mademoiselle Woodley, même si je suis une très grande fan de votre bouquin qui deviendra un best-seller croyez-moi, je trouve ça très regrettable que vous désirez le publie en gardant votre anonymat. » dit-elle, en m’adressant un petit sourire, désolée. Je soupirai, afin de me détendre. Il fallait mieux être calme. « Je ne pense pas que certaines personnes vont apprécier ce genre de bouquin érotique ! Il est souhaitable, croyez-moi, que ce bouquin reste dans l’anonymat, best-seller ou non. » répondis-je, têtue. La jeune éditrice, qui m’avait contacté plus tôt dans la matinée pour parler de mon premier livre, comprit que c’était peine perdue pour elle. Je ne changerai pas d’avis, malheureusement. « D’accord. » finit-elle par dire, vaincue. Je lui adressai alors un large sourire, contente. « Parfait alors ! » m’exclamai-je. J’étais impatiente de voir mon livre enfin publié aux yeux de tous, malgré le fait que j’appréhendais d’un côté, à l'intérieur de moi-même, ce grand évènement. L’histoire allait être lue par des milliers de personnes. Mon histoire allait être lue par des milliers de personnes... En effet, ce livre était autobiographique, et mettait au grand jour, dans la plus grande discrétion, ma vie. J’étais dingue, mais personne ne pourra faire ce rapprochement. Car personne ne savait que j'étais l’auteur de ce futur best-seller.

« Mademoiselle ? » entendais-je. Je m’étais égarée. Certainement dû à la peur que tout se dévoile trop rapidement, peur que je sous-estimais sans doute. « Author X sera mon nom. » affirmai-je, convaincue.

CHAPITRE THREE : FERMES LES YEUX ET FAIS UN VOEU. NE LE DIS A PERSONNE CAR SINON IL NE REALISERA JAMAIS. 

« Vous êtes sûr Monsieur... Stark ? » répétai-je, quelque peu abasourdie par la nouvelle. Pourtant, il avait d’être sérieux mais je ne voulais pas y croire. « Mademoiselle Woodley, je suis sérieux. Vous êtes enceinte de trois mois et demi. » m’expliqua-t-il, pour la troisième fois en même pas une minute. Ne voulant pas y croire, je levai les yeux au ciel, me laissant partir en arrière. Mon dos vint alors à la rencontre du dossier de mon lit d’hôpital. « C’est pas vrai ! … Putain ! » m’exclamai-je, pour me soulager. Mais, en réalité, j’avais envie de pleurer. Ma vie était ruinée. « Mais je ne comprends pas quelque chose Mademoiselle Woodley. Etre enceinte est pourtant la plus belle chose que puisse arriver à une femme n’est-ce pas ? » me dit-il, avec douceur et gentillesse. Je tournai alors mon regard vers lui (à croire son visage, j’ai dû le fusiller l’instant de trois secondes). « Mais c’est pas possible que je sois enceinte Monsieur ! C’est PAS possible ! Vos analyses se sont trompées Monsieur ! Je ne suis PAS enceinte ! » commençai-je à crier, devenant soudainement une folle dingue ! Décidément, je niais ma grossesse avec force. Je devais lui faire peur à ce pauvre infirmier… « Pourtant, Mademoiselle, la science ne se trompe jamais. Les résultats sont exacts. Vous êtes bien enceinte. » me répéta-t-il sans perdre son sang-froid. Alors, je mis à pleurer à chaudes larmes. « Je suis foutue » marmonnai-je, faiblement. « Je ne voulais pas de cet enfant…. » rajoutai-je entre deux sanglots. « Je suis désolé Mademoiselle Woodley, mais à cause de votre déni de grossesse, vous ne pouvez même plus avorter. » me dit-il. A cette nouvelle, mes sanglots redoublèrent.

Face à ma tristesse, l’infirmier semblait compatissant. Préférant certainement me laisser seule dans une épreuve si difficile, il me prit néanmoins la main tout en la serrant afin de s'assurer que j'aillais bien. « Mademoiselle, voulez-vous une quelconque aide ? » me demanda-t-il. Je secouai la tête. « Voulez-vous que je téléphone à votre mari ? » renchérit-il, sans quitter sa douceur. A nouveau, je secouai la tête. « Je vais donc vous laisser Mademoiselle Woodley. Je viendrais vous voir dans un petit moment. » finit-il par me dire, triste et dépité par le peu de pouvoirs qu’il avait à cet instant précis.

Une fois la porte de ma chambre fermée, je me noyai dans mes sanglots salés par la tristesse.