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 We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal

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MessageSujet: We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal   We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal EmptyMer 16 Oct 2013 - 10:26


We are young, so let's set the world on fire

I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
Solal & Cleo

La journée s’achevait presque pour Cleo, et avec elle, sa semaine également. Elle avait beau adorer son boulot, le vendredi soir restait le moment qu’elle attendait le plus dans la semaine, le moment où elle était enfin en week-end. Bien évidemment, en tant que chef d’entreprise, elle n’était jamais réellement en week-end, mais elle pouvait se déconnecter un minimum du travail pendant ces deux journées de libre. Le magasin, lui, était ouvert le samedi, tenu par ses deux vendeuses, et Cleo y faisait régulièrement des visites surprises, juste pour s’assurer que tout allait bien. Mais pour l’heure, elle était encore derrière la caisse, à trier des factures qu’elle devait déposer à son comptable lundi matin. Aucun client ne trainait plus dans la boutique et elle espérait bien qu’aucun n’entrerait dans le dernier quart d’heure, ce soir, elle n’avait aucune envie de s’éterniser. Oui parce que ce soir, Solal devait passer la chercher pour qu’ils s’échappent le temps d’une soirée en tête à tête, loin de l’agitation des préparatifs du mariage, autrement dit loin de Rose ou de leurs parents respectifs.

Cleo avait beau adorer Rose, qui était comme sa propre sœur, de même qu’elle adorait sa mère, elle avait pourtant grand besoin, et grande envie de faire un break, de ne pas penser robe, fleurs, invités, plan de table et cérémonie. Parfois elle se demandait ce qu’il leur avait pris de vouloir organiser un grand mariage, puis elle se souvenait que comme toutes les petites filles – ou presque – elle avait toujours rêvé d’un beau et grand mariage. Le seul problème, c’est qu’à cette époque, elle avait été loin de s’imaginer la galère dans laquelle elle allait s’embarquer. Heureusement, elle n’était pas seule, Solal était avec elle, et était sans doute tout autant sollicité par Rose qui s’était auto-proclamée wedding planer pour l’occasion. Du coup, ils avaient tous les deux bien besoin d’une pause, peut-être même que lui en avait plus besoin qu’elle.

La jeune femme laissa échapper un soupir quand le téléphone  de la boutique sonna et ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel en voyant l’heure. Sérieusement ? Les gens ne manquaient pas de toupet, appeler à quelques minutes de l’heure de fermeture. Cleo plaqua néanmoins son plus beau sourire sur ses lèvres pour décrocher, paraît-il qu’on pouvait entendre les gens sourire au téléphone alors autant faire une bonne impression sur sa clientèle. Elle réprima néanmoins une grimace en reconnaissant la voix de son client, sans doute le plus exigeant – et le plus chieur – qu’elle ait jamais rencontré. A vrai dire, il était infernal quand il était dans la boutique et elle devait à chaque fois faire appel à toute sa patience pour ne pas lui ordonner de vider les lieux sur le champ. Au téléphone, c’était presque pareil à vrai dire, et elle serra presque instinctivement ses doigts autour du combiné en tentant de garder un ton enjoué et commercial. L’homme prit cinq bonnes minutes pour lui étaler, en long, en large et en travers, que son dernier achat chez elle – un vase décoratif très contemporain – n’allait pas du tout chez lui, que ça dénotait sérieusement dans la décoration de son intérieur et qu’il n’en pouvait plus de voir cette abomination. Cleo ne put que ponctuer la conversation – à sens unique – de « je vois » affectés en s’impatientant légèrement et voyant la trotteuse de l’horloge murale cavaler, la rapprochant de l’heure de fermeture.

Elle en était toujours au même stade quand la clochette de la porte d’entrée retentie. Cleo leva les yeux vers la porte pour reconnaitre son fiancé venu la chercher, et une véritable sourire orna cette fois-ci son visage. Elle articula un « Salut » silencieux et lui fit signe qu’elle en avait pour deux minutes. Toujours agacée et à présent encore plus pressée, elle coupa finalement la parole à l’homme pour l’interrompre dans une nouvelle tirade de plaintes. « Vous savez quoi Monsieur Beckett, vous n’avez qu’à passer à la boutique lundi avec ce vase et je vous rembourse intégralement. Vous aurez également droit à une remise de 10 % sur votre prochain achat en dédommagement. » L’homme acquiesça, visiblement ravi de sa proposition et s’apprêta à se lancer dans une nouvelle tirade qu’elle coupa immédiatement. « Je suis désolée Monsieur Beckett mais j’ai quelqu’un en boutique. Je vous attends lundi sans faute ! Bonne soirée et bon week-end. » Et sur ces derniers mots elle raccrocha avant qu’il n’ait le temps de répondre et lâcha un soupir soulagé. « Désolée, les enquiquineurs ont le chic pour toujours appeler à la mauvaise heure. » Sans attendre, elle enclencha le répondeur de la boutique et glissa les factures qu’elle avait préparé dans une pochette qu’elle rangea dans le tiroir sous la caisse.

Cleo contourna le comptoir de caisse pour rejoindre Solal et se glisser entre ses bras, déposant au passage un baiser sur ses lèvres. « Ca va ? Tu as passé une bonne journée ? » Pour lui aussi c’était le week-end, et lui non plus ne l’était jamais réellement, avec les corrections et les préparations des prochains cours. Mais ils étaient tout de même plus tranquilles ces deux jours de la semaine. La jeune femme se détacha de lui à contre cœur, elle aurait pu rester des heures comme ça, mais ils n’allaient pas rester planter là au milieu de sa boutique après tout. « Je ferme tout et je suis à toi. » Un sourire et elle avait de nouveau filé derrière la caisse pour mettre la recette du jour dans le coffre de l’arrière boutique. Quand elle revint, elle avait enfilé son trench coat et avait récupéré son sac à main. « On y va ? » Une soirée rien qu’à eux, à faire ce qu’ils avaient envie, sans avoir quelqu’un qui s’invitait à dîner à l’improviste ou qui faisait une nouvelle liste de choses à faire pour le mariage, avec d’abord un dîner au restaurant, puis ils aviseraient bien. Ce soir serait une soirée en amoureux rien que tous les deux – elle ne comptait plus le nombre de soirées en amoureux qui avait vu des invités surprise apparaître – et pour se faire, ils n’avaient parlé de leurs projets à personne. Restait à espérer que personne ne se mettrait en tête de les retrouver !

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MessageSujet: Re: We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal   We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal EmptyJeu 31 Oct 2013 - 5:30

- Solal & Cleo -

We are young, so let's set the world on fire


L’avantage de travailler avec des enfants? Solal avait régulièrement la paix. Mine de rien, il était de ces instituteurs qui voyaient dans les grands avantages du métier le fait de ne pas avoir des horaires trop contraignantes. Tous les parents du pays oeuvraient en quelques sortes à son propre confort - à ses mercredis de libres, à sa fin de semaine, à sa vie tranquille, à son sacrosaint temps pour lui. Temps pour lui et pour sa fiancée. Il était fondamentalement quelqu’un de casanier. Il n’y avait que trois personnes qui avaient le droit de rompre cette paix - sa soeur, son meilleur ami, celle qui allait bientôt devenir sa femme. Et son chien. Mais c’était une toute autre histoire.
Le fait était que ces dernières semaines, le besoin de prendre une pause était devenu de plus en plus pressant. La nouvelle de ses fiançailles avaient fait le tour de la ville. Les parents d’élèves, bien gentils par ailleurs, le félicitaient constamment à la sortie des écoles - comme quoi il allait faire de mademoiselle Hopkins une femme honnête, blablabla, comme quoi son mariage allait être un évènement, blablabla. Il aimait Cleo. Il aimait Cleo plus que tout - mais il n’aimait pas être le centre de l’attention. Fondamentalement, il aspirait à la normalité et au calme. Mais voilà. Même Rose, sa soeur, était devenue un danger potentiel pour son équilibre intérieur. Improvisée wedding planner, elle le traquait littéralement pour des prétextes tous plus absurdes les uns que les autres: bouquets de fleurs... menu... plan de table... Et il en était presque au point où il avait envie de lui dire de foutre de la viande dans les plats si ça pouvait simplifier les choses, à condition qu’elle le laisse en paix. Enfin bref. Il n’avait plus eu le temps de faire du yoga en paix depuis des lustres. Il n’avait plus eu le temps d’expérimenter sur les burgers vegan depuis des lustres. Il n’avait plus eu le temps de promener son chien sans qu’on ne vienne l’angoisser sur la cérémonie depuis des lustres. Il avait besoin de temps pour lui. Pour respirer. Dieu merci, sa fiancée était sur la même longueur d’ondes - elle avait voulu ce mariage de princesses, mais pas toute la pression qui allait de paire. Ils pouvaient échanger ces regards, entre le pur désespoir et un certain amusement, lorsque Rose entreprenait d’escalader leur fenêtre pour mieux les bombarder de questions - parce que oui, à un certain moment ils avaient décidé de faire les morts. Ils pouvaient comploter en douce pour prendre du temps pour eux. Et ce jour là, ce jour miraculeux où Solal ne travaillait pas et où l’horizon semblait suffisamment dégagé pour profiter de leur couple, ils avaient décidé de s’échapper un peu.
Rose, Cleo, James et lui, ils avaient toujours tout partagé. Ils avaient plus ou moins grandi ensemble - et s’il n’y avait que les deux Moran qui étaient techniquement liés par les liens du sang, ils se considéraient tous comme des frères et soeurs. Ils étaient une famille, une véritable famille. Mais il y avait ce rapport particulier entre Cleo et lui, ce lien de couple, une bulle dans ce qui était déjà un clan exceptionnellement lié. Il y avait des jours comme celui-ci où ils célébraient cette intimité. Sans le dire aux deux autres, ils s’enfermaient un peu dans leur cocon. Et ils retrouvaient l’essence même de ce mariage à venir: le fait qu’ils se sentaient bien et sereins ensemble. Qu’il trouvait toujours la paix dans le regard de Cleo. Qu’il se sentait toujours fort, incroyablement fort quand il la faisait sourire. Ce n’était pas tant que cette femme faisait de lui un autre homme - c’était qu’elle faisait de lui un homme. Il y pensait, sur sa route jusqu’au magasin de la jeune femme - jusqu’au magasin de sa fiancée, corrigea-t-il avec un sourire. Non, il n’était pas grandes cérémonies, il n’était pas grands banquets, il n’était pas festivités, champagnes, ouvertures de bal. Mais il y avait une chose, une seule chose dont il était certain: au moment où Cleo avancerait dans l’allée, vers cet autel où il se tiendrait avec James à l’attendre, il ressentirait le bonheur dans son état le plus brut.
Alors il poussa la porte du magasin. Elle était de toute évidence occupée - il lui rendit son sourire, et alla s’appuyer contre le comptoir. Il poussa un long soupir - de soulagement. Il avait fait le trajet sans que personne ne vienne l’interroger sur un quelconque dress code, et c’était en soi une chose à marquer d’une pierre blanche. Enfin. Il n’avait plus à penser à tout cela, il fallait profiter. Lorsqu’elle se nicha entre ses bras, déposa un baiser sur ses lèvres, il produisit ce son étrange, proche du ronronnement. Oui - tout allait bien. « Hum… La journée est bien meilleure maintenant. Je t’ai déjà dit que les enfants de ma classe sont de vrais petits monstres? » Contrairement à ceux qu’ils auraient peut-être un jour, bien sûr. « Je suis pratiquement sûr qu’un d’entre eux doit être le fils de ton horrible monsieur Beckett. » Une véritable légende dans leur foyer, cet homme - et toujours une occasion de rire des malheurs de sa future femme. Il prit doucement sa main dans la sienne, alors qu’elle réapparaissait de l’arrière boutique. « On y va. Réservation dans un restaurant gastronomique. Tu sais, ceux avec les employés payés pour te tirer une chaise quand tu t’assois. Je sais, je suis le meilleur des hommes. » Et puis au moins, ils pouvaient être à peu près certains qu’ils ne risquaient pas d’y croiser leur meilleur ami - bon sang, James préfèrerait probablement mourir que de manger un plat qui ne contiendrai pas une quantité improbable de sel, de gras, de sucre, ou simplement  de frites. « Rose a appelé. Elle voulait passer à la maison pour une sombre histoire de couleur des dragées. Je lui ai dit que Pluto avait des puces - beaucoup, beaucoup de puces. Je pense que ça devrait la tenir éloignée un moment. » Il eut un léger sourire. Pauvre Pluto, qui ne se doutait surement pas qu’il était en train de sauver la soirée de son maître, vautré dans son fauteuil à Orange Avenue. Il fit quelques pas vers la porte, entraînant avec lui la jeune femme. « Je crois qu’on peut affirmer que, pour une fois, la nuit est à nous. »
Tout allait dans ce sens. Honnêtement, Rose préfèrerait mourir que de se retrouver parasitée par de minuscules insectes. Quant à James… Solal avait juré solennellement, pas plus tard que la veille au soir, qu’il ne répondrait pas au téléphone même si son meilleur ami prétextait une un incendie, un tremblement de terre, un tsunami, une angoisse sur une quelconque MST, ou les quatre à la fois. Oui. Vraiment. Tout allait bien.
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MessageSujet: Re: We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal   We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal EmptyDim 3 Nov 2013 - 16:49


We are young, so let's set the world on fire

I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
Solal & Cleo

Il fallait bien avouer que les moments privilégiés où ils pouvaient se retrouver en tête à tête rien que tous les deux s’étaient fait plutôt rares depuis l’annonce de leurs fiançailles. A vrai dire, il n’y avait probablement que dans l’intimité de leur chambre à coucher que Solal et Cleo pouvaient enfin avoir la paix... et encore, c’était vite dit puisque quand ce n’était pas Rose qui tentait d’escalader une fenêtre, c’était Pluto qui réclamait leur attention. Mais la jeune femme ne pouvait pas en vouloir à ce pauvre chien, lui au moins ne parlait pas fleurs, menu, rubans et plan de table. Non, lui ne parlait pas du tout et c’était d’ailleurs une véritable bénédiction.

Mais aujourd’hui, ils avaient réussi à se dégager un peu de temps rien que pour eux, s’étant promis de tenir à l’écart tous ceux qui voudraient s’incruster dans leur cocon, leur petite bulle rien qu’à eux. Cleo devait bien avouer que ces moment en tête à tête lui manquaient, à tel point qu’elle se disait parfois qu’ils auraient été bien plus tranquilles en continuant de vivre dans le « pêcher ». Mais bon, tout le monde semblait vraiment heureux pour eux et elle ne pouvait guère leur en vouloir de vouloir contribuer à leur bonheur en faisant du jour J un jour absolument parfait. En particulier Rose. Non, elle ne pouvait pas en vouloir à Rose, mais ça la démangeait parfois de la ligoter et de l’enfermer dans un placard pendant un moment, juste pour avoir un peu la paix.

Un autre qu’elle aurait bien ligoté et enfermé dans un placard, ce cher monsieur Beckett. Tout commerçant avait sans doute un monsieur Beckett dans sa clientèle, et il n’y avait pas grand chose qu’elle pouvait faire à ce sujet. Enfin si, elle aurait pu l’envoyer balader, mais l’homme avait un réseau relationnel important et lui avait déjà envoyé d’autres clients - beaucoup plus sympathiques que lui, à se demander ce qu’ils avaient en communs - et elle ne pouvait pas se permettre de ternir la réputation de sa boutique à cause d’un seul homme, un brin exigent et excentrique. Quand finalement elle avait pu raccroché, elle s’était immédiatement sentie soulagée. La journée était finie, son fiancé était là, et ils allaient pouvoir s’enfermer dans cette petite bulle de bonheur rien qu’à eux. Et ça, ça n’avait pas de prix.

« Ca ne m’étonnerait même pas. » répondit-elle avec un sourire amusé quand il parla du probable fils de son monsieur Beckett. « Mais tu en es sortit vainqueur, pas vrai ? T’as récolté quelques blessures de guerre au passage ? » plaisanta-t-elle avant de filer à l’arrière ranger la caisse et récupérer sa veste et son sac. Rapidement, elle fut à nouveau devant lui, prête à partir profiter de leur soirée. « Le meilleur oui, j’ai de la chance d’avoir pu te mettre le grappin dessus avant une autre. » Elle ponctua sa phrase d'un nouveau baiser. Bon certes, il lui avait fallu presque trente ans pour ça, mais le jeu en valait la chandelle au fond, pas vrai ?

Cleo eut un sourire amusé alors qu’il évoquait le coup de fil de Rose et ce qu’il lui avait dit pour qu’elle ne passe pas à la maison. Pas de doute, les puces la tiendront éloigné de leur maison quelques temps au moins. Mais comme si elle avait sentit qu’on parlait d’elle, le téléphone de la jeune femme se mit à sonner alors que Solal venait de dire que la nuit était à eux. Pas si sûr que ça au final. Avec un soupir, elle sortit son téléphone de son sac pour voir que Rose tentait justement de la joindre. Elle lui montra le téléphone pour qu’il puisse lire lui-même le nom de Rose affiché sur l’écran. « Si tu veux mon avis, on ferait mieux de filer avant qu’elle vienne me chercher ici. » fit-elle en refusant l’appel qui dévia directement sur sa boîte vocale.

Elle le suivit à l’extérieur, verrouilla les portes de la boutique le plus rapidement qu’elle pu tandis que Solal prenait un peu d’avance. Son téléphone sonna à nouveau, indiquant que sa meilleure amie persistait. Elle leva les yeux au ciel et l’envoya à nouveau sur sa messagerie. Quand elle rejoignit enfin Solal, son téléphone sonna pour la troisième fois. « Elle va finir me détester. » commenta-t-elle avant qu’un sourire amusé ne vienne jouer sur ses lèvres. « Mais en fait, j’en ai absolument rien à faire, elle peut bien me détester autant qu’elle veut ce soir. » dit-elle en l’envoyant à nouveau sur sa boite vocale, juste avant d’éteindre son téléphone et de le jeter au fond de son sac. « Ce soir, je veux pas entendre parler mariage, je me fiche que la tante Marthe ne supporte pas l’oncle Bernie et que si on veut éviter l’incident diplomatique il ne faut surtout pas que Dexter et Kendall soient dans la même pièce. Je me fiche de la couleur des cravates et encore plus du choix des petits fours pour le vin d’honneur. Ce soir je ne connais pas Rose Moran. » Avec entrain, elle se pencha pour poser un baiser sur sa joue puis glissa son bras autour su sien. « Maintenant, la nuit et à nous ! Mais on devrait quand même se dépêcher, juste pour être sûrs... » Un rire léger lui échappa, rien ne pourrait entacher sa bonne humeur ce soir.

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MessageSujet: Re: We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal   We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal EmptyLun 11 Nov 2013 - 21:40

- Solal & Cleo -

We are young, so let's set the world on fire


Il avait attendu ce moment toute la journée. Non, il n’avait pas poussé le vice jusqu’à compter les heures, ou pire! les cocher sur un petit calendrier de fortune - les enfants dont il s’occupait avaient beau être des enfants, ils n’étaient pas stupides pour autant et l’un ou l’autre aurait fini par se poser des questions. Mais il avait attendu la sonnerie finale, avec impatience. Ils avaient, mine de rien, deux emplois du temps très lourds. Ses horaires à lui étaient fixes, mais elles s’assortissaient de longs temps de corrections de devoirs et de cahiers - et de longues heures à babysitter leur meilleur ami et parasite en chef, James. Celles de la jeune femme étaient d’autant plus chaotiques que cette petite boutique là était encore jeune, et demandait des tonnes et des tonnes de paperasse, de commandes, d’entretiens téléphoniques interminables avec des clients plus farfelus les uns que les autres. Parmi ces clients farfelus, ce cher Monsieur Beckett. S’il n’y avait pas déjà eu les deux autres membres de leur quatuor de folie pour jouer respectivement les rôles de troisième et quatrième roue du carrosse dans ce mariage, cet homme là et les cohortes d’enfants dont l’instituteur avait la charge auraient pu revendiquer de tels rôles. En bref, l’univers était contre eux. Grosso modo.
Heureusement, ils pouvaient en rire de temps en temps. Comme lui, lorsqu’il entendit la question de sa jeune fiancée à propos des blessures de guerre. « Ne m’en parle même pas. J’ai traversé la cour des maternelles pour aller photocopier un papier. Tu me crois si je te dis qu’un petit barbare a essayé de me mordre? » Ils devaient avoir un détecteur, ces enfants. Une petite voix dans leur tête qui leur murmurait que cet homme là, précisément, avait un problème majeur avec la viande - et vivrait donc particulièrement mal le fait d’être transformé en steak géant. Et il était plutôt contre le fait d’attraper la rage sur son lieu de travail. Mais voilà. Il était maintenant en sécurité, avec la femme qui le rendait heureux, sur le point de partager un repas dans un lieu sûr. Celle qui le faisait sourire bêtement quand elle disait qu’elle avait eu de la chance de lui mettre le grappin dessus avant qu’une autre le fasse. A vrai dire, ce n’était pas une question de chance. Son amour, voire même son obsession, pour Cleo était née alors même qu’ils étaient enfants. Il n’avait jamais regardé une autre femme de cette manière. Il avait eu d’autres histoires - bien sûr. Mais ils n’avaient jamais cessé de se voir, même lorsqu’elle n’était pas sa compagne elle était son amie. Elle avait toujours été là. Une présence. Un peu comme une promesse. Il l’avait attendue pendant des années. C’avait toujours été… logique. Une véritable évidence. Un jour, il épouserait Cleo Hopkins.
Et comme pour confirmer que le monde entier avait passé près de trente ans à attendre cet évènement, le téléphone de la jeune femme venait de sonner. Sans surprise, c’était Rose. Il eut un sourire, à mi-chemin entre l’amusement et le désespoir. Ca tournait au harcèlement, cette histoire, un peu, non? Ce n’était pas comme s’il allait porter plainte contre sa propre petite soeur adorée, mais on n’en était plus très loin. Dieu merci, Cleo ne répondit pas - elle aussi avait son instinct de survie. Il ne fallait pas gâcher cette soirée. L’hiver arrivait à grands pas, mais il faisait encore beau sur Huntington Beach. Une belle nuit. Tranquille. De quoi le mettre de bonne humeur, même si son bras avait échappé de justesse à l’horrible menace que constituait un enfant de moins de six ans. Il n’avait pas le souvenir d’avoir été comme ça à une période ou une autre de sa vie. Peut-être que James avait été du genre à mordre, par contre. Mais il valait mieux éviter ce genre de pensées - il se sentait vieux, tout à coup. « Est-ce que je peux te rappeler quelque chose de profondément angoissant? Bientôt, la dite Rose Moran sera ta belle-soeur. » Et Cleo allait en quelques sortes partager l’Enfer que Solal vivait quasiment au quotidien. L’Enfer était un grand mot cependant - il aimait sa soeur plus que tout, même si elle s’était retrouvée par un étrange hasard de la génétique affublée de toute l’énergie que son grand frère n’avait pas. Ils étaient deux extrêmes, mais au moins ils se complétaient à la perfection - et il fallait bien admettre que ce mariage n’aurait probablement jamais lieu sans ses efforts acharnés. « C’est peut-être une chose à laquelle tu aurais dû réfléchir avant d’accepter… Rassure-moi, tu ne vas pas me planter devant l’autel parce que tu as peur de ma famille? » Elle aurait pu. Il y avait plus conventionnel que le clan Moran. Rose était… Rose. Et les parents étaient… extrêmement rigides? Outrageusement conventionnels? Heureusement, ils avaient toujours adoré Cleo. Elle était calme, elle était intelligente, elle était belle - mais ils restaient tout de même assez réactionnaires dans leur genre. Preuve, ils n’avaient toujours pas digéré le fait que ce jeune dégénéré de James Bradford soit le témoin de leur fils aîné.
Bref. Comme pour éviter de laisser à la jeune femme trop de temps pour répondre (et changer d’avis sur le mariage à venir), il l’amena à traverser la rue aussitôt qu’elle passa son bras autour du sien. Quelques dizaines de mètres encore et ils parvenaient au restaurant. Plein - comme toujours. Uniquement accessible sur réservation - comme toujours. Heureusement, il avait eu la présence d’esprit de s’y prendre à l’avance. Pourquoi aussi peu d’établissements dans cette ville proposaient des alternatives végétariennes? C’était purement sectaire! Avec un sourire malicieux, il se tourna vers Cleo quelques secondes avant de s’adresser au pingouin de l’entrée: « Tu vas voir. J’ai vraiment tout prévu pour notre sécurité. » Effectivement. Exagérément fier de lui-même, il indiqua que la réservation était au nom de Bradford. On ne savait jamais ce que leur wedding-planner improvisée pouvait bien faire pour tenter de les retrouver: donner le nom « Moran » ou « Hopkins » aurait été un véritable suicide.
Alors qu’ils avançaient vers leur table, il eut un soupir à cette pensée. « Cleo, nous sommes de véritables fugitifs. Et je pense que James syncoperait s’il savait qu’on a utilisé son nom pour faire une réservation dans un endroit pareil. Mais je crois que c’est bon. On est enfin en lieu sûr. Laisse-moi deviner: tu regrettes d’avoir voulu un grand mariage? » Ils étaient tranquilles. Ils allaient pouvoir faire tout ce qu'ils voulaient. Se plaindre de leurs amis. Se plaindre de la situation. Profiter l'un de l'autre, aussi, surtout. Il n'y avait plus de contrainte - ils n'étaient plus Monsieur Moran et la future Madame Moran, ils étaient simplement Solal et Cleo. Un couple qui prenait du temps pour vivre.
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MessageSujet: Re: We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal   We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal EmptyDim 24 Nov 2013 - 13:33


We are young, so let's set the world on fire

I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
Solal & Cleo

« Je devrai, tu crois ? » demanda-t-elle sur un ton exagérément horrifié, avant de sourire avec amusement. « Si j’avais peur de ta famille, ça fait belle lurette que j’aurais décampé. Et Rose est déjà comme ma sœur, ça ne rendra la chose qu’un peu plus officiel. » Il n’y avait que du vrai dans ces paroles. Elle connaissait les Moran depuis une trentaine d’années, et elle devait avouer que les parents de son fiancé étaient bien différents des siens, que ce soit dans leur manière de vivre ou leur façon de penser. Pour autant elle n’avait jamais eu aucun problème avec eux, peut-être parce qu’enfant déjà, elle était du genre petite fille modèle, polie, souriante et gentille. Les Moran l’avaient toujours appréciée et ne lui avait jamais donné aucune raison de ne pas les apprécier en retour. Certes, ils étaient bien différents de ses propres parents, les Hopkins étaient des gens moins réactionnaires et conventionnels, sans pour autant être laxistes ou baba-cool. Bref, ils étaient le juste milieu entre les Moran d’un côté, et les Bradford de l’autre. Son amitié avec les enfants de ces deux familles que tout opposait ne lui avait été que bénéfique au fond, et elle était probablement celle qui arrivait à s’adapter le mieux dans n’importe quel contexte familial.

Jetant un coup d’œil à Solal en rejetant le dernier appel de Rose, elle leva finalement les yeux au ciel et laissa échapper un soupir. « Bon ok, j’adore Rose mais en ce moment, elle est juste… adorablement exaspérante. Elle veut bien faire et tout, mais je crois qu’on est d’accord pour dire que… qu’on a besoin de souffler. » D’où cette soirée en amoureux, organisée dans le plus grand secret. Ils avaient même utilisé des noms de code dans leurs messages et les conversations qu’ils avaient eu en présence de l’un ou l’autre de leurs amis. Personne, absolument personne n’était au courant de cette soirée, et c’était tant mieux parce qu’elle était bien capable de commettre un meurtre un de ces jours si on ne lui fichait pas un peu la paix, ne serait-ce que quelques heures. « Parce que si ça continue comme ça, le stresse va finir par nous rendre malade. » Ou ça, oui, c’était également l’une des possibilités. Et à l’heure actuelle, elle n’avait pas le loisir de tomber malade, pas avec ses obligations professionnelles à la boutique, ni avec tout ce qu’il restait à faire pour leur mariage. Quoique, si elle tombait malade, peut-être aurait elle un peu la paix également… mais c’était une possibilité sur laquelle elle ne préférait pas parier, elle était loin d’être sûre du résultat.

Retrouvant rapidement son sourire et sa bonne humeur, la jeune femme glissa son bras autour de celui de Solal et se laissa entraîner jusqu’au restaurant dans lequel il avait réservé une table. L’établissement était bondé, ce qui n’était pas vraiment une surprise vu sa réputation. Arrivés devant le maître d’hôtel, la remarque de Solal lui fit hausser un sourcil intrigué et elle écouta l’échange avec intérêt et se retint de rire en voyant son air fier tandis qu’il indiquait qu’il avait réservé au nom de Bradford. L’homme jeta un coup d’œil au carnet ouvert devant lui puis les pria de le suivre. « Donc ce soir nous sommes Monsieur et Madame Bradford ? Bien joué. » commenta-t-elle en le suivant. Sa remarque sur le fait qu’ils étaient de véritables fugitifs lui arracha un nouveau sourire et elle posa sa main devant sa bouche pour ne pas éclater de rire pour de bon. Dans un établissement de ce standing, ça ne le faisait pas vraiment. Néanmoins, juste avant qu’ils n’arrivent à la table, elle ne pu s’empêcher d’ajouter quelque chose. « Tu crois qu’on aurait dû se déguiser, perruque et fausses lunettes ? On sait jamais, si quelqu’un qu’on connaît dîne ici ce soir… » Il y avait peu de chance cela dit, mais l’idée de pousser la paranoïa jusqu’au bout l’amusa.

Le maître d’hôtel lui tira sa chaise pour qu’elle puisse s’asseoir et leur tendit les menus, juste avant de s’éclipser pour leur laisser le loisir de faire leur choix. Au lieu de l’ouvrir, elle le posa sur la table à côté d’elle et prit le temps de réfléchir quelques secondes à la question qu’il venait de lui poser. Si elle regrettait d’avoir voulu un grand mariage ? « Oui et non… Je n’imaginais juste pas que ça causerait autant de stress, qu’il y aurait autant de choses à faire, à décider, réserver et tout. Tu sais quoi, on aurait dû engager une vraie wedding planer, le genre qui prend notre avis au départ, s’occupe de tout et ne revient pas à la charge toutes les heures chaque jour de la semaine. » Mais une vraie wedding planer, ça avait un coût, et un mariage était déjà en soit une très grosse dépense pour ne pas en plus avoir à payer une somme faramineuse à un prestataire supplémentaire. Et puis Cleo devait bien avouer que Rose se débrouillait comme un chef dans le rôle… Si on occultait justement les coups de fils plus que réguliers, les visites surprises et son enthousiasme peut-être un peu trop débordant. « Tu crois qu’il est encore temps de s’enfuir et d’aller se marier incognito quelque part ? Genre toi, moi et juste un maître de cérémonie ? » Impossible, ils auraient leurs deux familles sur le dos s’ils faisaient ça, et en particulier une certaine Rose Moran, qui ne leur pardonnerait très certainement pas facilement.

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MessageSujet: Re: We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal   We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal EmptyDim 8 Déc 2013 - 2:07

- Solal & Cleo -

We are young, so let's set the world on fire


Ca avait peut-être un léger côté consanguin, mais le mariage à venir entre Cleo Hopkins et Solal Moran revenait plus ou moins à unir de façon un peu plus officielle ce qui était déjà une famille dans les faits. Non seulement il était le frère de Rose, mais il avait la chance que sa fiancée et sa soeur se considèrent déjà entre elles également comme des soeurs. C’était… oui. De la consanguinité de coeur. Ils avaient grandi ensemble, étaient tout les uns pour les autres, ne pouvaient vivre séparément sans y perdre un peu la raison. Trente ans d’amitié que venait confirmer une cérémonie, un échange d’alliance, quelques serments. Ils avaient beau se haïr un peu de temps en temps, comme en témoignaient les accès de rage du couple contre la jeune Moran en ces moments troublés de l’organisation de l’évènement, ils compteraient bientôt trente ans d’amitié. Ce n’était pas rien. Cleo et lui ne fuyaient que rarement leurs deux comparses de toujours - et ils le faisaient toujours avec la boule au ventre, le sentiment que quelque chose n’était pas tout à fait à sa place. Qu’il manquait non pas un, mais deux éléments essentiels. Trois, si l’on choisissait d’étendre la chose au fidèle Pluto. Mais quoi qu’il arrive, Pluto, bâtard recueilli à la fourrière par l’éternel ami du règne animal, n’aurait pas trouvé sa place dans un restaurant de luxe. Toujours était-il qu’il y avait des situations extrêmes où il fallait qu’ils fuient. Cette soirée là en faisait partie, et elle était on ne peut plus méritée. Solal eut un sourire. « Adorablement exaspérante. J’aime bien le terme. Si on finit par la tuer avant que le mariage n’aie lieu, on pourra écrire ça sur sa tombe. Ci-gît Rose Moran. Adorablement exaspérante. Soeur aimée, amie regrettée, bla, bla… ». Mais non. L’image était cocasse, mais il ne souhaitait pas réellement voir sa petite soeur morte. Pour cette raison, il ne pouvait qu’acquiescer - ils avaient besoin de souffler, avant que le stress ne les rende malades. « Il ne manquerait plus que cela. Que l’un de nous deux ne puisse pas assister au mariage parce qu’il serait cloué à un lit d’hôpital avec l’ulcère du siècle… Ou les deux. Mes parents ne s’en remettraient jamais. James se moquerait bien de nous. Rose nous accuserait d’avoir ruiné tout son beau travail de préparation. ». Il eut un temps de réflexion. Puis un rire. « Oui. Respirons. Ca vaut mieux. »
Cleo « Bradford » et Solal « Bradford » (aussi angoissant que cela puisse être), donc. Incognito, dans un restaurant de luxe. C'est vrai, ils auraient pu pousser le vice jusqu’au déguisement - mais il n’aurait pas pu garantir ne pas éclater de rire à leur mariage en repensant à sa fiancée affublée d’une perruque et d’un combiné lunette-moustache. Et éclater de rire à un mariage était généralement assez malvenu - quoique un peu moins que l’annuler pour cause de double ulcère, certes. Mais bref - ils étaient incognitos, et en théorie leur plan était suffisamment parfait pour qu’ils le restent jusqu’au bout de la nuit. Mais malgré tout, ils ne pouvaient s’empêcher de parler mariage. Après tout, leur quotidien tout entier baignait dans la perspective de cet évènement. Ne pas parler du tout de leur mariage à venir pendant ce repas… aurait été vraiment très contraignant, dans la mesure où chaque seconde de chaque minute de chaque jour tournait autour de ce thème. Il secoua légèrement la tête quand Cleo mentionna le fait qu’ils auraient dû prendre une véritable wedding planner - le fait était qu’ils n’avaient pas réellement eu le choix, sa soeur avait d’office enfilé cette casquette, fermement décidée à mordre quiconque tenterait de la lui voler. « Je crois que Rose ne nous l’aurait jamais pardonné, je la soupçonne de fantasmer sur ce mariage depuis notre enfance à tous les quatre. Mais gardons espoir. Peut-être qu’elle va commencer à fatiguer un peu, et prendre du recul. Non, je n’y crois que moyennement en fait. Mais l’échéance approche. Tu te vexerais, si je te disais que j’ai en partie hâte que nous soyons mariés parce que plus personne ne viendra me poser de question sur le format, la couleur et la matière des ronds de serviette? » Bon sang, avant ces derniers mois il n’aurait même jamais soupçonné qu’on puisse se torturer à propos de ronds de serviette. La vie, la mort, l’amour, l’environnement, la société de consommation, certes. Mais les ronds de serviette? D’après Rose, il y avait même des gens qui avaient écrit des livres sur le sujet, et des livres qu’elle avait poussé le vice jusqu’à lire. La bibliothèque de la jeune femme ferait probablement saigner les yeux de tout opposant au mariage. « Je n’ose même pas imaginer ce qui va se passer le jour où elle devra elle-même se marier. », ajouta-t-il en riant. Même s’il y avait une teinte amère à ce rire - le souvenir de l’histoire de Rose avec James. L’idée qu’un jour, à nouveau, son meilleur ami pourrait faire du mal à sa petite soeur. Il écarta cette pensée en partant en quête d’une alternative végétarienne dans le menu. Eternel casse-tête.
La question de Cleo lui arracha un nouveau rire. « Tu sais, quand tu dis ça, je ne peux pas m’empêcher de nous imaginer en train de nous marier à Las Vegas. Ca non plus, je pense qu’on ne nous le pardonnerait jamais. Mais je dois avouer que l’idée de devenir mari et femme devant un mauvais sosie de Elvis Presley a un certain charme! Dans une belle  église… toute rose… avec Love Me Tender en musique de fond… » Un soupir. Les préparations devenaient tellement pesantes qu’il en venait presque à souhaiter réellement une telle alternative. L’heure était grave. Mais il fallait voir les choses du bon côté - il venait de trouver un plat uniquement à base de soja, de crème de fèves de soja et de noix de cajou. Oui, on se console avec ce qu’on peut. « Je suis désolé pour tout ça. Mais si ça peut te redonner un peu d’espoir, je suis prêt à monter des barricades autour de la maison pour garantir notre sécurité. Bon, ça sera très laid. Mais on pourra vivre en ermites pendant un temps. » Et l’idée de vivre en ermite avec Cleo Hopkins ne manquait pas de charme. « Il y a une autre chose qui m’inquiète. James. Il ne veut pas cracher le morceau sur ce qu’il a prévu pour mon enterrement de vie de garçon » Il grimaça « Mais si une strip-teaseuse apparaît par hasard, je préfère te prévenir: ça sera son idée. »
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MessageSujet: Re: We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal   We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal EmptyMar 17 Déc 2013 - 13:27


We are young, so let's set the world on fire

I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
Solal & Cleo

Installés à une table de ce restaurant huppé, sous leur nouvelle identité secrète, Cleo et Solal allaient enfin pouvoir savourer une soirée au calme bien méritée. Une soirée rien que tous les deux, sans questions existentielles au sujet de la couleur des serviettes et la disposition des tables. C’était presque triste de constater qu’ils en étaient réduit à donner de faux noms pour avoir un peu la paix, mais au fond elle n’arrivait même pas à en vouloir aux gens autour d’eux – Rose comprit dans le lot – pour se réjouir autant et se mettre en quatre pour leur offrir un beau mariage. C’était juste… épuisant pour eux. Cleo sourit avec amusement quand son fiancé fit remarquer que sa sœur devait probablement fantasmer sur ce mariage depuis leur enfance. C’était sans doute vrai, combien de personnes avaient-elles croisé qui lui avait dit qu’ils savaient que ce mariage arriverait tôt ou tard. Sa propre mère lui avait lancé un « Il était temps ! » quand elle lui avait annoncé leurs fiançailles et qu’ils avaient décidé d’une date. Vive la pression quoi ! « Me vexer ? Non. Pour tout t’avouer, j’ai hâte que tous ces préparatifs soient derrière nous. J’ai presque l’impression de ne plus avoir de vie, entre le mariage et la boutique. Je n’ai plus le temps de rien, ni pour le bénévolat à l’hôpital, ni pour voir mes « autres » amis, je suis quasiment obligée de filer en douce pour aller prendre un café. Dis, je suis parano de croire que Rose a placé une puce GPS dans mon téléphone ? J’ai parfois l’impression qu’elle arrive toujours à me retrouver, où que je sois. » Un sourire amusé étira ses lèvres. Elle doutait que sa meilleure amie et future belle-sœur ait poussé le vice jusque là, mais le nombre de fois où elle était tombé sur elle par hasard avait de quoi faire réfléchir tout de même.

Cleo ouvrit son menu au moment où il évoqua le moment où Rose devrait préparer son propre mariage et, tout en parcourant le menu des yeux, elle répondit doucement. « Le jour où elle se mariera, je serais sa wedding planner, et elle souffrira. » Elle releva les yeux vers lui et lui offrit un sourire un brin machiavélqiue. « Je tiendrai alors ma vengeance, pour toute cette effervescence et les fois où elle a essayé d’escalader notre fenêtre. » Bon, elle n’irait pas jusqu’à escalader la fenêtre de Rose, mais elle pourrait toujours lui passer un coup de fil toutes les deux heures pour des détails plus insignifiants les uns que les autres. Sauf que Rose était loin d’avoir le même caractère qu’elle et vu la façon dont elle gérait les choses actuellement, elle serait peut-être même pire quand leurs rôles seraient inversés. « Quoiqu’en y réfléchissant bien, ça n’est peut-être pas une si bonne idée. Elle risque de me rendre encore plus chèvre dans cette configuration. » Secouant la tête, la jeune femme replongea le nez dans son menu, cherchant quelque chose d’intéressant à se mettre sous la dent. Quelque chose qu’elle ne mangeait pas chez elle – donc de préférence quelque chose qui n’était pas végétarien, vu sa mi-conversion à ce mode de vie, ni quelque chose qu’elle serait capable de se préparer elle-même.

Quand elle évoqua l’idée de s’enfuir et de se marier quelque part juste tous les deux, Solal évoqua Las Vegas et elle releva les yeux vers lui avant de sourire. « Elvis ? Dans une église rose ? Mon plus grand rêve qui se réaliserait ! Je savais que j’avais fait le bon choix en décidant de te dire oui. » plaisanta-t-elle, son regard brillant. Comme si se marier dans une chapelle d’un rose kitch devant un mauvais sosie d’Elvis avec Love me Tender en guise de marche nuptiale pouvait être le rêve de qui que ce soit… Quoique, il y avait bien des originaux partout après tout. « Plus sérieusement, je pensais plus à une cérémonie sur la plage, l’océan en arrière plan, Pluto qui porte le petit coussin avec les alliances dans sa gueule… Dans le soleil couchant même, pour que le tableau soit encore plus dégoulinant de romantisme. Mais je suis d’accord, on ne nous le pardonnerait jamais. » Elle lâcha un soupir pseudo dépité avant de sourire à nouveau et de hausser les épaules. « Tant pis, on supportera bravement nos deux familles jusqu’au bout de cette journée. » Elle se décida pour son plat juste après, optant pour un risotto crémeux aux Saint-Jacques et aux asperges vertes. L’idée de vivre en ermite derrière des barricades avait quelque chose de séduisant, surtout en ce moment. « Tu es parfait mon amour, tu sais ça ? On pourra toujours les peindre ces barricades, ou planter quelque chose devant pour les cacher. »

Elle haussa un sourcil quand il déclara être inquiet à propos de James et ce qu’il comptait faire pour son enterrement de vie de garçon. Elle eut un léger rire quand elle le vit grimacer juste avant qu’il ne parle d’une potentielle strip-teaseuse. « Ce n’est pas justement ce qu’attendent tous les hommes pour leur enterrement de vie de garçon ? » plaisanta-t-elle avant de soupirer et de lever les yeux au ciel. « Tu crois que Rose a la langue plus pendue pour mon enterrement de vie de jeune fille ? J’essaie de ne pas y penser. Mais bon… si un chippendale déguisé en pompier ou je ne sais quoi apparaît, je serai aussi innocente que toi. » Un sourire amusé joua sur ses lèvres avant qu’elle n’ajoute. « Mais si tu veux je peux toujours essayer de menacer James… quoique j’ai des doutes sur mes chances de réussite, tu le connais. » Comme si James Bradford était du genre à prendre les menaces – surtout les siennes – au sérieux.


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MessageSujet: Re: We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal   We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal EmptyMer 15 Jan 2014 - 23:08

- Solal & Cleo -

We are young, so let's set the world on fire


Il ne savait toujours pas vraiment comment Cleo Hopkins en était venue à l’aimer. Ce n’était pas tant que Solal manquait de confiance en lui, à vrai dire il était plutôt du genre à ne pas se prendre la tête avec ses éventuels défauts et ses éventuelles qualités, mais depuis sa prime enfance il avait mis cette femme sur un piédestal… et un beau jour, elle l’avait accepté à ses côtés. Comment? Pourquoi? Elle était belle, elle était intelligente, elle réussissait tout, elle éblouissait le monde. Et puis elle acceptait. Il n’avait jamais rencontré personne de capable de s’embarrasser si peu de faux principes, de rancunes. Ou peut-être parce qu’il avait passé toute une vie à la regarder avec les yeux de l’amour? Toujours était-il qu’elle riait de tout. Qu’elle le suivait, même quand il disait qu’il avait hâte d’en finir avec ce qui était supposé être les préparatifs du plus beau jour de sa vie. Il eut un grand rire à sa réponse. « Une puce GPS? Je suis vraiment désolé, mais je crois que c’est possible! Cette fille est pleine de ressources. Tu imagines même pas ce que ça a pu être de grandir avec elle. » Vous voyez, ces conseils à la con dans les magazines pour filles? Rose était capable de les mettre en application. Elle avait réellement attaché un de ses cheveux au fermoir de son journal intime pour être sûre, bien sûre que personne ne viendrait l’ouvrir sans qu’elle ne soit vite au courant. En réalité, elle était probablement une espionne née sous la couverture d’une jeune auteure. Ils auraient dû se méfier plus tôt, beaucoup plus tôt… Heureusement qu’ils l’aimaient, cette fille. En attendant, effectivement, ils pouvaient se concentrer sur une vengeance à venir: le jour où Rose Moran se marierait à son tour! Il secoua la tête quand Cleo sembla entr’apercevoir les aspects négatifs d’une telle perspective. « Non non. Crois moi. Je t’épaulerai. Je serai là, à chaque instant, pour lui rappeler que son frère déborde d’amour pour elle et veut lui assurer un mariage par-fait! » Clin d’oeil. « Cela fait des semaines déjà que je note toutes les questions saugrenues qu’elle vient me poser, tous les petits détails essentiels. Et je compte bien m’introduire chez elle quand tout sera fini pour récupérer son dossier « Mariage de Solal et Cleo ». » Un temps de réflexion. « Ses dossiers « Mariage de Solal et Cleo ». Aussi appelés « La nouvelle Bible de toute organisatrice de mariage californienne qui se respecte » par Rose Esperanza Moran. » Probablement l’oeuvre d’une vie. Ces volumes, Solal les avait entr’aperçus à plusieurs reprises. Un ensemble de textes, de découpes de magazines, de photos, de notes diverses et variées sur les deux fiancés qui avaient donné à Solal l’étrange impression que sa soeur avait passé son existence entière à les épier et les décortiquer en vue de cet évènement. On ne peut plus sain, quoi.
Le mariage à Vegas! Ils en plaisantaient, mais c’était probablement de toutes les options celle qui leur collait le moins - une simple question de caractère. Et puis ni Cleo ni lui n’avaient l’âme d’une Britney Spears, diantre. Mais la cérémonie sur la plage… « Je te dirai bien qu’il y a des gens qui renouvellent leurs voeux des années après, mais des oreilles indiscrètes risqueraient de nous entendre et de vouloir recommencer à organiser l’évènement. » Suivez mon regard. « En attendant, oui, les barricades. Le problème c’est que dans notre situation il en faudrait vraiment, vraiment beaucoup, et qu’à ce niveau là ça ne se cache plus vraiment. On peut planter des tonnes d’arbres, au pire? » Ca coulait sous le sens: il était toujours on ne peut plus volontaire pour planter des arbres, et au passage sauver le monde. Ecologiste de base, diraient certains. Et ils n’auraient pas tout à fait tord. Les arbres pouvaient les sauver de tout. Y compris l’enterrement de vie de garçon. Bon sang, l’enterrement de vie de garçon. « Je ne suis pas tous les hommes, Cleo, voyons. Ce n’est pas pour ça que tu as accepté de m’épouser? » Non, vraiment, les strip-teases… le foutaient mal à l’aise. Ce n’était pas un drame, pas une atteinte à sa virilité. Juste, qu’y avait-il fondamentalement de mal à ne pas vouloir voir une parfaite inconnue se mettre complètement nue devant lui? C’était une question de pudeur, et peut-être d’éducation. Il ne ressentait pas le besoin primaire de voir se désaper une rouquine déguisée en policière sur ses genoux, quand il était déjà follement amoureux de la plus parfaite des femmes. Hé, c’était même un compliment pour Cleo, quand on y pensait. Non? « Un chippendale déguisé en pompier. Pitié, faites que ça ne soit pas un de mes parents d’élèves. » Après tout, Huntington Beach était une toute petite ville quand on y pensait. Ca pourrait même être un client de la jeune femme. Ou pire! Un client de Cleo qui soit aussi un parent d’élève. Peut-être l’Horrible Monsieur Beckett? « Non, ça ne servira pas à grand chose. Ce n’est pas tant que je doute de tes capacités - c’est juste que je connais l’animal. C’est comme si je tentais d’empêcher Rose de recruter le fameux chippendale déguisé en pompier. Comme si je tentais d’empêcher Rose d’organiser le mariage, en somme. Voué à l’échec. » Il réfléchit pendant une seconde, et haussa un sourcil. « Comment on en est arrivés à si bien s’entendre avec ces deux… créatures? » Les opposés qui s’attirent. Probablement. Enfin… s’il s’en plaignait sur le moment, les trois quarts du temps il se réjouissait plutôt de l’animation que James et Rose pouvaient bien apporter dans leur vie.
Enfin on vint leur prendre leur commande, et ils furent coupés momentanément par l’annonce de leurs plats et le choix d’une bouteille de vin français qui s’accorderait parfaitement avec ceux-ci. Le serveur avait quand même un peu l’air d’un croque-mort sur les bords, mais ses grands gestes lui donnaient un inestimable potentiel comique. Luttant pour ne pas rire, Solal le suivit du regard alors qu’il se dirigeait à nouveau vers les cuisines. « Tu crois qu’on va avoir le même? Je veux avoir le même. » Au moins pour voir la tête de certain de leurs amis alors qu’on leur ferait des jeux de manches en leur apportant leur bière. « Mes parents seraient fiers de moi. Et on aurait au moins une bonne raison de rire tout du long. » Ils dramatisaient, mais, cela dit, une part de lui avait une certitude. Malgré la pression, malgré les angoisses, malgré ces mois de contrainte… ce jour resterait le plus beau jour de sa vie.
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MessageSujet: Re: We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal   We are young, so let's set the world on fire | Cleo & Solal EmptyLun 20 Jan 2014 - 17:04


We are young, so let's set the world on fire

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Solal & Cleo

Cette soirée lui semblait légère au milieu de son emploi du temps plus que chargé et ça lui faisait un bien fou. Cleo riait de bon coeur, chose qu’elle avait du mal à faire à la boutique ou même face à Rose. Elle souriait oui, mais rire, avec tout ce stresse et ce qu’il restait à faire,  elle avait de plus en plus de mal à le faire. Solal était dans la même galère qu’elle, il comprenait parfaitement ce qu’elle vivait, ils pouvaient plaisanter sur le mariage, sur tout ce que les préparatifs pouvaient leur occasionner comme stresse afin, sans doute, de faire retomber un peu la pression que tout ceci engendrait. Elle ne savait pas pour Solal, mais ça fonctionnait plutôt bien sur elle en tous cas. Et malgré tout ce qu’ils pouvaient se plaindre au sujet de Rose et sa façon omniprésente d’organiser leur mariage, ils lui en étaient reconnaissant probablement autant l’un que l’autre de se mettre autant en quatre pour leur offrir le jour le plus parfait.

Néanmoins l’idée de se « venger » lui avait plus d’une fois traversé l’esprit et elle en parla à son fiancé et frère de sa « cible » avant de se raviser, jugeant le risque de perdre la boule trop élevé au final. Solal cependant, lui opposa les arguments positifs, arguant qu’il serait avec elle et qu’il irait même jusqu’à récupérer les dossiers de Rose chez elle, provoquant un nouveau rire chez la jeune femme qui ne put qu’approuver l’idée d’un hochement de tête. « J’adore l’idée. Comme ça, quand elle sera trop insupportable, on pourra passer le relai à l’autre, le temps de souffler avant de devenir complètement cinglé. » N’empêche, elle souhaitait bien du courage pour cette période à celui qui déciderait d’épouser la cadette des Moran. Le pauvre homme risquait d’en baver sérieusement durant ces préparatifs.

L’idée d’un mariage éclair ou en petit comité fut rapidement écarté, ils y en auraient beaucoup pour ne pas le leur pardonner, notamment leurs parents respectifs, mais en tête de liste Rose, qui avait investit déjà beaucoup de temps et d’énergie à préparer ce qui devrait être le plus beau jour de leur vie. Quand son fiancé émit l’idée de garder l’idée de la cérémonie sur la plage pour un renouvellement des vœux, elle eut un sourire tendre avant de mimer une fermeture éclair sur ses lèvres. « Je ne dirai rien, laissons cette idée bien rangée dans un coin de notre tête et on verra ça dans quelques années. » Ils avaient encore bien le temps d’y penser à ça.

« Je ne crois pas que planter une tonne d’arbre soit une solution envisageable. Déjà ça nous coûterait bien trop cher, puis il nous faudrait des arbres déjà vieux… très vieux même pour pouvoir être assez grands pour cacher la maison. Non, trop compliqué à mettre en œuvre, et aussi tentant que puisse être l’idée de vivre planqués au milieu d’une forêt, je préfère encore ne pas avoir à la planter moi-même. La solution pourrait être de louer une cabane isolée pour quelques mois dont on ne donnerait l’adresse à personne, mais c’est un peu extrême quand même, non ? » Sans en être au même niveau que l’homme qui partageait sa vie, Cleo était également écolo, mais elle avait aussi le sens pratique, et planter des arbres autour de leur maison n’aurait, au final, rien de pratique. L’idée des barricades avait beau avoir été lancée sur le ton de la plaisanterie, elle n’en restait pas moins séduisante, même si vraiment compliquée à mettre en œuvre. L’idée de son enterrement de vie de garçon semblait inquiéter Solal, sans doute plus que Cleo. D’ordinaire c’était les fiancées qui se montaient le chou à propos de ça, mais elle faisait une confiance aveugle au jeune homme – et contre toute attente, à James – alors elle n’avait aucune raison de s’inquiéter à ce sujet. Ils étaient toujours rentrés en un seul morceau des soirées auxquels ils avaient été ensemble, pourquoi cela changerait-il ? La présence d’une potentielle strip-teaseuse ne lui faisait guère plus peur que ça et la réaction de Solal tendait à lui prouver qu’elle avait raison de ne pas s’en faire. Elle ne s’inquiétait pas vraiment plus pour ce qu’avait prévu Rose à son sujet, de toute manière elle n’y échapperait pas, c’était comme une étape obligatoire et inéluctable, même si l’idée qu’un homme quasi-nu se trémousse devant elle n’avait rien de très séduisant à ses yeux non plus. Elle haussa les épaules. « On y coupera pas de toute manière. Ils sont aussi têtus l’un que l’autre. Et pour répondre à ta question… aucune idée. Peut-être parce qu’ils ont aussi de bons côtés très attachants ? Et puis, la vie serait triste sans eux, non ? » Un nouveau sourire tendre flotta sur ses lèvres. Rose et James faisaient partie de sa famille – ça deviendrait même bientôt officiel pour la première – et elle ne pouvait pas imaginer une vie sans eux. Leur petit groupe l’avait aidé à grandir, c’était un peu – beaucoup même – grâce à eux trois qu’elle était devenue la femme qu’elle était à présent.

Le serveur vint à ce moment là prendre leur commande, les interrompant brièvement. Il était guindé et faisait des grands gestes avec des airs de maître d’hôtel dépressif. Voyant Solal se retenir de rire, elle se mordilla la lèvre inférieure, luttant elle aussi conte un fou rire. L’homme s’éloigna ensuite et elle le suivit brièvement du regard avant de reporter son attention sur son fiancé qui lui, ne l’avait pas quitté des yeux et semblait toujours aussi amusé. A sa question, elle haussa un sourcil et son sourire se fit amusé. « On peut toujours lui demander son nom et le donner à Rose, je suis sûre qu’elle arrivera à le persuader de faire un extra de quelques heures. Même si elle doit déjà avoir recruté une armée de serveurs pour le Grand Jour. » A quatre mois du mariage, le plus gros était déjà fait et ne restait que certains détails – parfois totalement insignifiants – à régler, et Cleo devait bien avouer que sa future belle-sœur avait fait un boulot formidable. Si avec tous ces efforts ça n’était pas le plus beau jour de leur vie, ce serait franchement grave.

Entre temps, le pingouin revint avec leur bouteille de vin et leur servit le breuvage avant de s’éclipser à nouveau, rendant Cleo perplexe sur sa capacité à sourire. Etait-ce là une obligation professionnelle de garder un visage de marbre ou est-ce que c’était simplement lui qui était comme ça ? Chassant l’idée de ses pensées, elle se reconcentra sur son fiancé et prit son verre pour trinquer. « A nous et à cette fabuleuse soirée en tête à tête, monsieur Bradford. » Un sourire en coin joua sur ses lèvres alors qu’elle trempait le bout des lèvres dans son vin. Elle reposa ensuite le verre et se racla légèrement la gorge. « Et si on laissait Rose et le mariage de côté un peu ? On ne s’est toujours pas décidé pour la lune de miel, et avant que ton adorable petite sœur ne décide de fourrer son nez là-dedans aussi, on ferait mieux d’y penser. » Nouveau sourire. « Une envie particulière pour la destination ? Sur une île déserte peut-être ? Ou perdus au milieu de la forêt avec juste un sentier pour seul accès et aucun moyen de communication ? »


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