I'm not doing anything wrong. • BUT WHAT CAN I SAY ABOUT YOU ?

Je regardais ma montre une nouvelle fois, avant de regarder la porte. Je savais que retourner au lycée n'était pas une bonne idée, mais voilà. J'étais là de nouveau. J'avais un livre d'histoire dans les mains et les filles les plus « populaire » me regardaient comme si j'étais le nouveau panda du zoo. J'étais adossée à mon casier, ouvert. Je n'avais même pas pris la peine de le décorer ou de le ranger à ma façon. Voilà un mois que je suis là et tout ce à quoi je pense c'est Jack. Je commence à me dire que Matthew à tort. On ne peut pas rester avec Richard toute notre vie. On ne devrait pas abuser de sa gentillesse comme ça et Jack... Jack devait savoir qu'on était là. Je sais qu'il y a des chances qu'il panique, qu'il me ferme la porte au nez, qu'il renie notre existence, mais n'avait-je pas le droit à un peu d'espoir ? On portait toujours son nom, ce n'était pas pour rien. Je suis persuadée que maman voulait qu'un jour, il fasse de nouveau parti de notre vie. La sonnerie sonne, je regarde alors de nouveau la porte. Les élèves de ma classe entre un par un et tout ce que j'ai envie de faire c'est partir. Non pas que les cours d'histoire sont ennuyant, pas du tout. J'étais doué, intelligente et passionnée par les études, mais quand l'ambiance n'y ait pas, le coeur non plus. Je me retourne alors pour ranger le livre que j'avais dans les mains avant de partir à l'opposé de ma classe. Matthew était malade, je n'avais qu'à rentrer et m'occuper de lui. On a toujours pris soin l'un de l'autre après tout. Mais bon, il m'a un peu engueuler ce matin quand je voulais rester avec lui alors...

J'entre alors dans les toilettes, attendant que le brouhaha des heures de classes cessent à un peu. J'aperçu alors mon visage dans le miroir en face. Où est passé cette fille, toujours au top. J'avais l'impression de ne plus du tout être la même. C'était... triste. Je profite de l'occasion pour m'arranger légèrement. J'aurais moins l'air d'un zombie comme ça. En sortant la tête des toilettes, je remarque qu'il n'y a personne dans les couloirs, tant mieux ! Je me faufile tranquillement jusqu'à la première sortie qui s'offre à moi. Pas de bol, j'allais devoir faire le tour du terrain de sport avant d'aller... quelque part. Je me rendais compte que je n'avais nulle part où aller. Je n'aimais pas me balader en ville non-plus. Je n'avais pas d'endroit où me cacher du reste du monde. D'endroit où avoir cinq minutes pour moi et ne rien faire d'autre si ce n'est respirer. En me rendant compte de ça, ça me donne juste encore plus envie d'aller courir voir Jack. J'ai tellement besoin... d'un père. J'ai que 18 ans bon sang ! J'ai besoin de quelqu'un de plus adulte vers qui me tournait en cas de problème. De quelqu'un de plus responsable pour m'aider à avancer et j'ai le sentiment que c'est lui.

Je marche lentement jusqu'au terrain principal. Y'a une classe qui est en train de faire gym d'ailleurs. La moitié est en train de courir en faisant le tour alors que l'autre s'étirait. Je décide de me poser là. En montant quelques marches, je m'assois assez haut pour avoir une vue d'ensemble. Je pose mon sac à côté de moi pour sortir une barre en chocolat que j'ouvre toute en observant les élèves. Je pense que c'est des secondes. Ouais, surement. C'est alors que quelqu'un se pose à côté de moi et que je sursaute comme une idiote.

« - Merde, tu m'as fait flippé ! » Je me pousse légèrement, histoire de pas trop être collé à lui et de pouvoir me retourner vers l'un des meilleurs amis de mon frère. Oh oui, Matthew était très vite redevenu ce type que tout le monde aime. Sa liste d'amis était déjà assez longue. C'était pas mon cas. Ayden, je le voyais souvent. Je n'ai jamais vraiment discuté avec lui, en dehors de simple salutation banale. Parce que je suis pas du genre à bavarder avec les potes de mon frère. Je suis pas le genre à bavarder avec qui que ce soit en fait...

« - T'es pas censé être en cours ? » Je croque dans ma barre, l'air de rien. La question qui tue, je sais. Mais j'aimais été doué pour dire les bonnes choses donc je m'en fiche un peu.